Kalendra Dogbar

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• Eryllis: 3
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• Prêtresses: 5
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• Gélovigiens: 3
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• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Kalendra Dogbar

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Kalendra Dogbar    Kalendra Dogbar  Icon_minitimeMer 15 Avr - 22:51



QUELLE PERSONNE ES-TU ?
Toi qui voyage sur ces terres oubliées



Kalendra DOGBAR
" Là où tu es une goutte d'eau, je suis l'Océan."


S Kalen' par ses proches, l'Élue de Soulen pour une grande majorité.
A 104 ans. Cet âge restant jeune pour une Sindarin, Kalendra ne le diffuse pas au sein des Gélovigiens afin d'éviter de perdre toute crédibilité.
S Féminin ♀  
P Sindarins
C Gélovigiens
M Haute-Prêtresse de Soulen


• • • • • • • • • • • •

A
♦Kalendra est la détentrice d'une dague de fabrication elfique. Simple, sa lame d'un blanc éclatant est finement ciselée, et sa garde, noire, est recouverte de cuir. C'est là sa seule arme et la seule qu'elle serait en capacité de manier si ça lui était nécessaire. Cependant, plus qu'une arme défensive ou offensive, la dague a plutôt une valeur dissuasive voire... Décorative.
♦Alors, Kalendra ne peut considérer cette dague comme une arme. Ses armes les plus puissantes sont sans aucun doute sa foi, ses mots et sa magie. Les trois nécessitent un esprit acéré, qui, si il est présent, permet alors de faire autant de dégâts qu'une lame affutée. La foi galvanise et tue, les mots sont la voie de la réflexion ; quant à la magie, elle ôte tout son sens au mot impossible.  
A
♦Le médaillon de Kelor, médaillon des Gélovigiens permettant d'accéder aux archives proscrites, pend à son cou à l'instar de quelques autres amulettes et talismans, seuls bijoux dont Kalendra se pare. Son autre bien le plus précieux est un autre médaillon, en argent cette fois-ci, où est gravé le symbole du Dieu Soulen.
♦ Pas vraiment des objets auxquels elle tient ou dont elle s'attribue la possession mais qu'elle utilise : vêtements divers, encres, papiers...  
D
Sens développés
P
♦ Vague de Soulen : Cette capacité, qui est tout simplement l'aquakinésie, s'est vue renforcée après l'accession de Kalendra au rang de Haute-Prêtresse. Avec ce pouvoir, Kalendra peut créer de l'eau en tout genre, la manipuler également ; tout en sachant que l'énergie fournie sera proportionnelle à la masse de l'élément aqueux. De la même manière, elle pourra en choisir la température, déterminer de multiples autres critères. C'est l'élément que Kalendra maîtrise avec le plus d'aisance et de manière quasi-instinctive. Ce qui, bien évidemment, contribue à affirmer sa place et l'image qu'on se fait d'elle et de sa divinité.
♦ Souffle de Soulen : Ni plus ni moins que la capacité de contrôler et générer l'air. Capacité très utile, elle permet à Kalendra d'altérer les différents courants aériens, leur température, leur nature, leur force et leur vitesse, ou même, plus radicalement, les supprimer. Elle pourrait même, si le cœur lui en disait, créer une tempête (bien que cela l'épuiserait fortement). Les utilisations sont multiples et dépendent de l'imagination du possesseur. L'usage le plus fréquent pour la Haute-Prêtresse fut d'accélérer la vitesse d'un navire en focalisant les courants dans la direction souhaitée. Cependant, elle sait aussi utiliser le vent comme d'un bouclier, ou comme d'une arme (on ne soupçonne pas le tranchant de l'air).
♦ Télékinésie : Manipulation d'objets à distance par la simple force de la pensée. Elle peut aussi l'utiliser sur elle-même et d'autres êtres vivants, même si elle est peut encline à le faire. L'utiliser sur soi-même est quelque chose qui lui a demandé beaucoup d'entraînement mais qui est au final gratifiant : il lui permet de contrôler ses chutes ou de se mouvoir dans les airs (enfin, à quelques mètres du sol).
♦ Protection de Soulen : La protection de Soulen permet à Kalendra la création de toutes sortes de boucliers sous forme énergétique. Ces boucliers peuvent avoir des formes diverses, des étendues variées et des utilités différentes : imperméabilité, parage de projectiles... Elle peut également les appliquer à d'autres personnes, mais il sera alors plus difficile pour elle de les contrôler.
S
♦ Charisme (capacité à se faire écouter naturellement de tous)
♦ Transe (capacité permettant d'accroitre sa magie, de la renforcer)
♦ Parole divine (capacité à convaincre sur le divin ou faire douter les non croyants)  

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Décris-moi comment je te vois...


Dans l'ombre d'un temple séculaire, sous le regard du Dieu marin, se trouve une créature que vous aurez sûrement bien du mal à oublier. Car Kalendra est de ces personnes auxquelles la locution "beauté divine" pourrait convenir, à peu de détails près. Il aurait été une chose absurde que celle-ci, que la mocheté ait atteint celle vouée à représenter la magnificence de Soulen, des mers et des océans ; tout autant que ses sombres aspects. Cependant, elle n'est pas de ces femmes pures qui ne portent en elle aucune disgrâce : c'est son être entier, et l'aura qu'elle dégage qui la rendent si remarquable. Si ses aspects physique et général ne restent parfois que des réminiscences, car communs, ce sont son allure mystérieuse et son air insaisissable qui persistent dans les mémoires, au même titre que ses paroles sibyllines.

D'abord, sa taille. Si Kalendra effleure à peine les 1m63 très précisément, ça ne l'a jamais handicapée, ni complexée outre mesure. De même, elle est relativement fine : car si l'on ne peut lui prêter un aspect squelettique, on peut néanmoins la qualifier de frêle ou de fragile. Mais que se cache-t-il derrière cette apparente fragilité ? De nombreux défauts et qualités physiques. Malgré une rude vie passée sur les mers et un entraînement intensif, ses muscles ne sont que peu développés comparés à d'autres marins ; si porter des charges ne lui semble pas un problème, sa résistance est une toute autre affaire. Kalendra ne résiste pas aux températures extrêmes, ce qui lui cause d'ailleurs du tort lorsqu'elle se rend en Argyrei ou en Cimmeria, où le froid et la chaleur font des ravages. De plus, sa souplesse est exécrable ; bien que dotée d'une agilité remarquable, la nature semble avoir voulu faire d'elle un piquet aussi raide qu'un arbre. Il est cependant intéressant de remarquer que, sans sa magie, Kalendra ne survivrait pas sur un champ de bataille : si le domaine du maniement des armes ne lui est pas inconnu, elle y reste vraiment peu douée. Et c'est sans compter ses lacunes physiques. C'est la raison pour laquelle la Haute-Prêtresse se repose en priorité sur ses capacités ésotériques.

Un seul coup d’œil suffit à le remarquer : Kalendra est une imbrication de multiples teintes pâles. Sous l'éclat des soleils et des lunes, sa peau se dotera de la lactescence de la nacre et de son iridescence ; alors que dans les ténèbres, ce sera un teint de cendre qui dominera, un teint de cendre mat et opaque. Si la peau de son visage ne présentent des cernes violacés qu'en de rares instants, à la lueur de l'aurore, c'est tout son corps qui portent les stigmates du passé. Ses avants bras, et parfois même ses pieds ou son dos, sont striés çà et là de lignes nacrées laissées par des entraînements infrutctueux. Ses cheveux, s'ils sont pâles, ne dépendent pas, eux, des variations de luminosité. Sa chevelure, à l'aspect soyeux et duveteux, est une cascade de nuances, tantôt argentée tantôt blanche, à la fois reflet du ciel sur la mer et neige de steppes gelées. Plutôt longue, elle atteint le milieu du dos de la Sindarin une fois détachée ; ce qu'elle est le plus clair du temps. En effet, sa coiffure peut varier au gré de ses humeurs, et de sa motivation : souvent, par flemmardise, Kalendra laissera ses cheveux libres. Cependant, si elle s'apprête à rencontrer une personne importante, elle n'hésitera pas à faire preuve de sophistication.

Son visage, autrefois ovale et joufflu des lignes de l'enfance, s'imprègne aujourd'hui de traits plus féminins ; le menton est fin, les joues légèrement creusées, les pommettes marquées. Son front est large et d'albâtre, parfois taquiné par une mèche de cheveux argent. On peine à remarquer son nez aquilin et ses lèvres, rosées et peu charnues, qui ne détonnent pas du portrait global, ni de ses oreilles au léger bout pointu. Au final, c'est une paire d'yeux étincelante qui parachève ce joli minois : deux iris qui portent en eux la sérénité de l'eau, ses reflets à l'aube, au crépuscule et l'étrangeté des profondeurs abyssales. Si la couleur qui domine le plus est certainement l'indigo, il est parfois remplacé par un bleu plus froid ou un violet lavande, en fonction des rayons solaires et des aléas du temps. Malgré tout, même si l'on ne peut nommer exactement cette teinte étrange, ses yeux restent d'une clarté lumineuse qui s'accorde avec le reste de son corps.

Nous l'avons dit tout à l'heure ; Kalendra est d'une finesse qu'on pourrait, à tort ou à raison, associer à de la fragilité. Néanmoins, force est de remarquer que la Haute-Prêtresse n'a pas la peau sur les os : ses hanches sont bien visibles, tout comme sa poitrine, de taille raisonnable, l'ensemble étant souligné par une taille légèrement marquée. On peut parfois, à la lueur des soleils, percevoir une esquisse de muscles aux bras et aux cuisses. Ses épaules sur lesquelles cascadent souvent une chevelure dense, se poursuivent par des bras aux mouvements gracieux, et des mains de... marins. Et c'est sûrement là l'unique élément disgracieux de son corps : ayant depuis son plus jeune âge vécu sur les océans, Kalendra a des mains caleuses, durcies par le contact rugueux des cordes et le dur travail accompli. Si ses doigts sont naturellement fins, et donc une source éternelle de moqueries pour ses camarades marins, ils ont pourtant de nombreuses fois étaient endommagés et rougis par l'humidité, le sel et les décennies de besogne.  

L'attitude générale de Kalendra est dominée par une impression divine et d'étrangeté ; attitude troublante qui semble imprégner tout le corps de la Haute-Prêtresse. Sa démarche est empreinte de grâce comme chacun de ses mouvements, mais ce n'est pas tant ça, qui gêne ou attire. C'est plutôt son regard, perçant, qui semble vous scruter en sachant précisément ce que vous êtes, qui vous êtes, comment cela va se terminer et comment vous allez finir votre vie. De plus, ce mystère est accentué par l'ambiguïté de la manière avec laquelle elle s'investit : à un moment donné, froide et l'air cruel, elle peut d'un moment à l'autre muer dans une attitude plus empathe et chaleureuse, ou faire preuve d'un détachement des faits encore plus marqué. Également, son aspect pieux et omniscient est accrut par l'odeur que Kalendra porte sur elle ; dans son sillage, elle laissera un arôme marin et humide, d'iode, d'algue et de lotus. Cet afflux de fragrances et son attitude étrange contribuent à faire planer le mythe sur son existence et sur son rôle de représentante divine.

Il est assez peu commun pour Kalendra de céder à l'opulence et le faste qu'offre la richesse, c'est pourquoi elle trouve bien stupides les femmes qui se vêtent à grands renforts de jupons, ou de dentelles. Elle ne refuse pas un peu de féminité, sauf que, eh bien... La Haute-Prêtresse ne considère pas cela comme de la féminité, et trouve bien d'autres moyens pour se mettre en valeur. Du côté des bijoux, Kalendra n'est pas friande de bracelets et autres boucles d'oreille, bien qu'elle en porte parfois. Elle préférera porter des médaillons, des sortes d'amulettes dont le fameux Médaillon de Kelor des Gélovigiens, qui pend toujours à son cou. Ses atours les plus communs sont des vêtements à tendance masculine, comme ceux usés par les marins, ou parfois des tuniques, des bures. Elle y attache une certaine importance, considérant l'image comme un point important et non-négligeable pour son rôle. Toutes les teintes sont possibles, cependant, elle affiche une claire préférence pour tout ce qui est dans les tons gris, bleu et violet; "Plutôt ça que de ressembler à un Bollibo". Hum oui, belle comparaison des femmes qui osent porter des jupons.  


Décris-moi comment tu penses...

Le comportement de Kalendra est, au premier abord, toujours décrit en un seul mot : mystère. Ce mystère, nous l'avons déjà évoqué : il englobe tout autant son physique, sa vie, que ses propres desseins. Il la rend, à sa manière, attirante, car aussi inaccessible que les Dieux, bien que matériellement présente, tangible, et malléable. Elle se montre volontiers aimable, chaleureuse avec les pèlerins, les prêtres et dévots de Soulen : l'empathie et la compassion ne sont pour elle pas des choses bien complexes. Kalendra est parfaitement capable de sentiments, et bien au contraire, en est gorgée : mais elle ne les montre tout simplement pas. Elle ne montre rien de ses ressentis, bien que n'hésitant pas à exposer son avis.

La Haute-Prêtresse est réputée pour être une femme à laquelle on peut attribuer de nombreuses vertus. Juste, elle préférera toujours privilégier l'intérêt général plutôt que le sien, jouant son rôle de médiatrice lors des conflits. Elle n'est ni narcissique, ni orgueilleuse, néanmoins, il lui arrive de blâmer l'incompétence de certaines personnes ou leur faiblesse. Kalendra sait pourtant faire preuve de compassion et d'empathie, sans toutefois s'étendre en démonstrations et largesses affectives. En bref, c'est une femme qui bénéficie d'une très bonne image auprès du peuple et de tous les croyants, et qui ne semble ne pas s'être fait d'ennemis : mais comme nous le savons tous, à un aussi haut rang, impossible de ne pas avoir de détracteurs potentiels.

On le remarque aussi dans son quotidien, et même dans tous ses gestes : la Haute-Prêtresse est quelqu'un de très cultivé et qui ne rechigne pas à user de réflexion. Elle sait réfléchir aux conséquences de ses actes et ne fera jamais quelque chose à la légère, traits de caractères qu'elle déplore ne pas retrouver chez les autres. Si elle doit sa culture principalement à ses voyages passés, elle la doit tout autant à ses nombreuses lectures. Kalendra a trouvé un jour et trouve toujours son bonheur dans les livres, éternels puits de connaissances. Guidée par la doctrine "Qui ne veut pas apprendre, n'apprend pas", elle est capable d'écumer chaque bibliothèque, chaque réserve, chaque rayon de manuscrit quelconque traitant de sujets qu'elle affectionne et parmi lesquels, la théologie et la maîtrise de l'essence divine. Ayant voyagé de par le monde, elle a connaissance des troubles politiques qui secouent la société et chacune des villes d'Istheria. La politique est quelque chose qui l'intéresse : elle y voit là un moyen de raffermir les possibilités de changer son destin et la vie de milliers d'autres personnes.

Mais voilà : il n'y a rien d'autre qui ne l'intéresse plus au monde que Soulen. Sa foi, inébranlable, est très importante dans sa vie, et d'une certaine manière, l'a toujours été. Dès sa plus tendre enfance immergée dans les cultes de Délil et Soulen par ses parents, ce n'est que plus tard qu'elle prit conscience de l'impact de cette foi dans sa vie. Si elle n'avait jamais imaginé, jeune, devenir une religieuse, l'opportunité que représentaient les Gélovigiens s'est finalement dessinée comme une voie royale à travers toutes, la seule pouvant vraiment lui permettre de changer les choses. Si dans sa prime jeunesse, il lui arrivait de vénérer d'autres Dieux, celui des mers et des océans a toujours tenu une place particulière dans son cœur. Et aujourd'hui bien plus que sa messagère, Kalendra est sa représentation vivante sur terre. Rien ne compte plus aux yeux de la Haute-Prêtresse que de transmettre la foi, faire naître dans le regard cette étincelle de la croyance divine. Et pour cela, rien de tel que la manipulation. Même si la mage peine à l'avouer, les paroles qu'elle sert aux sceptiques, aux non-croyants, pourraient s'y apparenter, pour un œil extérieur ; et elle ne refuse pas non plus à employer ce procédé tant qu'il la sert. Manipuler, et de multiples manières : discussion, exemples, argumentation à grands renforts de gestes et de démonstrations magiques, ou à l'inverse, une déclaration d'une sobriété à faire pâlir un politicien. Mais pour Kalendra, ça n'en est pas, de la manipulation : pour elle, chacun de ses dires est profondément ancré dans ses convictions. Ses déclarations ne sont ni plus ni moins qu'une vérité bien arrangée.
Et s'il y a bien une chose qu'elle déteste, c'est le refus de croire après avoir eu de multiples preuves du divin. Voilà le genre de personnes qu'elle hait : non pas des personnes terre-à-terre, mais orgueilleuses ; des personnes devant lesquelles Soulen pourrait se présenter et qui affirmeraient quand même à la sortie que l'existence des Dieux n'est pas avérée ! S'il y a bien une autre chose que Kalendra a bien du mal à cautionner, c'est le manque de foi et de pureté dans les rangs des Gélovigiens. La Haute-Prêtresse le sent, dans toutes les fibres de son corps : certains de ses confrères ont le cœur aussi pourri que celui d'un disciple de Sharna. Et de ce fait, elle fera tout pour supprimer de l'ordre ceux qui se servent de religieux pour servir leurs ambitions politiques. Si Kalendra n'aime rien d'autre plus que Soulen, sa seconde mission pour elle est de préserver les Gélovigiens, et les ramener à leur gloire d'antan. Mais sur cette gloire d'antan, plane l'ombre du fanatisme et du pouvoir. Toujours plus de pouvoir...

De plus, cette inclinaison, ce penchant pour la manipulation, exacerbé par son rôle, a engendré chez Kalendra un besoin maladif de contrôle. La Haute-Prêtresse ne peut s'empêcher de vouloir une domination sur chaque être et chaque chose vivante. Mais cette maniaquerie du contrôle ne s'exerce pas seulement sur ses proches, mais aussi sur elle-même ; elle en va jusqu'à contrôler ses propres émotions, la rendant froide et peu loquace. Quelque chose sur laquelle elle ne peut avoir de pouvoir peut la faire sombrer dans une colère intense, ou la rendre folle.  

Malgré tout, Kalendra est une femme on ne peut plus vertueuse : assez loin de la perfection incarnée, elle sait néanmoins cacher ses défauts là où il faut. Intelligente et cultivée, elle est en plus de cela pieuse et calme... Enfin, calme, si le cœur lui en dit. La Haute-Prêtresse, si on peut lui accorder de nombreuses vertus, autant que le monde puisse en donner, peut aussi atteindre ses limites. Des blasphèmes, ou une accumulation de faits négatifs peuvent la faire sombrer dans une colère noire, caractérisée par son intensité. Et dans ces moments, comme dans les moments de tempêtes, mieux vaut s'abriter : sa rage activée est un courroux qui n'a pas de limites, sauf celle de son Dieu, et de sa propre magie. Car oui, recevoir son irritation, c'est recevoir celle de Soulen ; Kalendra est identique à sa divinité sur ce point. Comme une mer, comme un océan, ses vagues sont les turbulences de son âme, ses rugosités. Même si ces mouvements d'humeur se font rare, ils existent, et contribuent à former le tout qu'est la Sindarin.

Ses traits de caractère prépondérants, outre son incapacité à se dévoiler, sont son éloquence et ses aptitudes d'oratrice. Kalendra sait sans nul doute s'exprimer devant un public, restreint ou foule, sans aucune crainte ni hésitation, mais surtout le plus important : le captiver. Elle sait employer les bons mots, au bon moment, et ce, tout au long de son discours (qu'il soit improvisé ou non). Cette capacité, associée à un charisme certain, accroît son aisance dans son rôle et l'image positive qu'on se fait d'elle. Pleine d'assurance, c'est dans ce genre de moments qu'elle se révèle aux yeux du monde.  


Raconte-moi ce qu'a été ta vie...

Kalendra Dogbar  726124enfance
En soi, ma vie n'a rien de très extraordinaire. Je n'ai pas vécu de déchirement sentimental, mes parents ne sont pas morts, et je ne fais pas le tapin dans la rue pour gagner de quoi me nourrir. Non, absolument rien de tout ça. Même si je ne vivais pas dans le faste et l'opulence, j'ai quand même eu des chances que d'autres n'ont pas eu, autant au niveau financier, familial ou même naturel.
Je ne cesse d'imaginer ma naissance, dont, au final, je ne sais rien, bien qu'on me l'ait déjà racontée. Ce devait être un 8 du mois de Mésoa. J'imagine mon père, ce jour-là le regard un peu fou, ses cheveux bruns en bataille, et ma mère, un sourire figé sur le visage, entouré par une chevelure rousse et flamboyante. Je les imagine très bien oui, une femme médecin à leurs côtés, dans l'ombre de la cité sindarine. Ils avaient enfin avoir un enfant après avoir tant prié. Après avoir prié tous les Dieux, sans relâche ni répit, pendant des mois ou des semaines. Au final, ils avaient dû se douter de la stérilité de l'un d'entre eux ; mais les miracles n'étaient pas impossibles. Et l'impossible n'existait pas. J'imagine leur réaction, quand ils ont dû me voir pour la première fois. Si mes deux parents avaient un teint de cuivre hâlé, ma carnation était aussi blafarde que les neiges de Nivéria, et un duvet pâle poussait déjà sur ma tête. Notre seule ressemblance était nos yeux, amandes d'un bleu-violet clair hypnotisant, que nous partagions tous les trois.
Ils avaient tant prié les Dieux ; et ils leur avaient donné un enfant.  

J'ai des souvenirs de mon enfance, bien sûr, mais de manière floue ; des extraits du passé que j'essaie tant bien que mal de rétablir.
J'ouvre les yeux. Les hauts arbres de la cité me surplombent et avec eux, leur ombre protectrice. Étendue sur un lit d'herbe, des bruits d'oiseaux et de bruissements de feuilles portent à mes oreilles. Le zéphyr joue avec mes cheveux, et les rais de lumière, à travers les branchages, en font tout autant. Ils me nimbent d'une aura de chaleur bienfaitrice, et je m'y love. Non loin, les bâtiments imprégnés d'essence divine s'élancent vers le ciel. Leurs formes sont épurées et réinterprètent celles de notre père Délil, celles de la Nature ; feuilles, lierre et écorce. Partout, les gens vous sourient et les vivres abondent. La boisson coule à flots mais jamais le sang.
C'est le dernier souvenir que j'ai de ma cité natale, Canopée. Vous pouvez donc comprendre pourquoi je n'ai pas, jeune, admis la décision de mes parents. Décision, et quelle décision... Ils quittèrent la ville. Pourquoi ? Ils préférèrent une vie dans la précarité et la liberté plutôt que l'assurance d'une vie paisible, mais sous une hiérarchie sectaire et élitiste. C'était leurs dires. A l'aube de mes trente ans, mes parents, Hélia et Aaron Dogbar, respectivement mage et marchand respectés, devinrent des parias aux yeux de Canopée. Et bien sûr, ils m'emmenèrent avec eux. C'est là mon dernier souvenir ; moi, toute jeune, assise sur un amas de sac de toiles, qui regarde, impuissante et larmoyante, les portes de la Cité s'éloigner. Mes cheveux jouent cette fois avec le zéphyr nouveau, celui de l'extérieur, qu'ils n'ont jamais connu auparavant.
Avant notre départ, mes parents étaient assez réputés dans leurs spécialités. Mon père était du domaine du commerce, marchand et fin négociateur, et ma mère, une mage. Elle était rompue dans l'art de la magie, et l'enseignait aussi. Ils étaient très vite appréciés partout où ils allaient : une sorte de chaleur comportementale qui semblait m'avoir épargnée. Après leur départ de Canopée, ils entreprirent de former des relations commerciales et se lancèrent sur les routes et les mers. Nous devînmes nomades, et modestes marchands. Nous opérions autant sur les océans que sur terre : toujours efficaces et ponctuels. Bientôt, nous nous fîmes une solide réputation, qui transcenda la simple contrée de Cebrenia. Les modestes marchands étaient en passe de devenir de riches marchands, à la sueur de leur front.
Mes parents avaient gagné leur pari, et c'est dans ce contexte que je grandis. Quand j'y repense, ces voyages ne m'eurent été que bénéfiques. Chaque nouveau pays était sujet aux découvertes, et aux nouvelles cultures. J'apprenais parfois de nouvelles langues, rencontrais de nouvelles personnes. Et chacune de ces nouvelles personnes avait quelque chose à m'enseigner : une vieille marchande qui m'apprit à reconnaître la qualité d'un tissu, un vieux prêtre qui me contait des mythes, et m'inculqua le monde avec le regard des Dieux – les saisons étaient le fait de Gréis, les rébellions de Sharna-. Je semais des professeurs éphémères le long des chemins. J'ai appris à voir le monde, non pas comme une trace d'encre sur un parchemin, mais comme une mosaïque de couleurs chamarrées. Chaque territoire avait ses spécificités et ses intérêts à défendre. Quels concepts difficiles à comprendre pour une petite fille ; celui de politique, celui d'apparence, ou celui, plus complexe encore, de bien ou de mal. Au final, oui, ces voyages ont fortement contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui ; on apprend plus en un mois sur les routes qu'en an un dans une école. Et pas seulement en pratique.
Kalendra Dogbar  658707Adolescence
Quand j'eus atteint ma cinquantième année, nous n'officions plus que sur les mers, ou du moins sur les eaux. Nous étions la famille Dogbar, à bord du navire "l’Écume de givre", qui, dans ma mémoire, était un bateau rapide et léger, sans toutefois se départir d'une certaine capacité de contenance, idéale pour le commerce. Nouvellement membres des marins de Noxis, bientôt les navires et cordages n'eurent plus de secrets pour nous. Notre équipage était un mélange hétéroclite ; il y avait autant de Sindarins, que de Terrans ou de Gorgoroths.
Alors qu'auparavant, j'entretenais des cultes divers, dédiés à plusieurs Dieux (les mêmes que mes parents à vrai dire) dont Délil, Kesha ou Fen, mon nouvel esprit marin me dirigea immédiatement vers Soulen. Si les autres Dieux avaient une emprise sur la terre, Soulen était le seul sur les eaux. Si les autres Dieux avaient créé des êtres vivants, Soulen était le maître de l'essence vitale qu'était l'eau. Bref, Soulen, s'il était un dieu solitaire et mari volage, n'en était pas moins le roi d'un empire qu'il pouvait contrôler à sa guise. Attirée de manière mystique vers le monde marin, j'étais sous le coup de son attraction indicible. Parfois, lorsque je jouais sur le pont, je m'arrêtais pour me pencher vers le bastingage ; et dans ces moments, il me paraissait entendre la voix du Dieu des mers. Comme la fois où, par mégarde, en m'étant un peu trop penchée alors que les autres avaient le dos tourné, je suis tombée à l'eau. Si l'impact, le choc m'avait désorientée un instant, je m'étais vite reprise. Je me souviens avoir observé le silence des eaux, le jeu des rais de lumière, leurs reflets, et la profondeur indescriptible. Le monde sous la surface était si paisible et si puissant... Une fois qu'on m'eut repêché, j'étais restée hagarde pendant au moins une heure.    
Mais voilà, hélas : j'étais toujours une enfant, à laquelle ma mère enseignait la lecture, l'écriture, avec toujours plus d'ardeur, et mon père, les armes. Et très vite, il fallut se rendre à l'évidence : j'étais bien plus douée pour les arts intellectuels que pour le combat. J'étais d'ailleurs dès que possible la tête dans les livres, quels qu'ils soient. Bien que mon père m'ait offert une dague, je ne me débrouillais pas mieux avec cette arme qu'avec les autres. Les seules qualités qui auraient pu m'aider sur le terrain étaient ma discipline de fer et ma discrétion. Petite, souple et légère, j'aurais pu me faufiler de partout. Néanmoins, il n'était pas question de faire de moi une guerrière, ou encore moins une voleuse. J'étais donc certainement minable avec tout ce qui touchait de près ou de loin au combat armé ou à mains nues, bien que mon père s'acharnât à m'en inculquer les bases. Et l'issue arriva d'elle-même, naturellement : la magie.
Depuis toute jeune, j'avais été douée dans le domaine qu'était la magie. Prise de passion pour cette art, il ne me fallut pas longtemps pour réaliser que ma vie entière tournerait autour. Fait du destin ou de la providence (bien qu'il me sembla que ce fut l’œuvre d'un certain Dieu...), j'avais été dotée d'un contrôle de l'eau en parfaite adéquation avec celui de ma mère, car elle aussi le possédait. C'est ainsi qu'elle se fit ma préceptrice, comme elle le fut pour bien d'autres auparavant. Très vite donc, elle me prit en charge, et on s'aperçut que là était mon talent. J'étais, d'après ma maternelle, un étrange compromis, un audacieux équilibre entre maîtrise et puissance. J'apprenais vite et j'étais appliquée à la tâche. Là où le maniement des armes était rébarbatif, la magie me passionnait. Bien sûr, il y avait des règles à respecter, comme dans toute discipline, que ma mère s'acharnait à me répéter ; il fallait connaître ses limites, ne pas aller jusqu'à l'épuisement et ne pas attenter à la vie des autres si eux n'attentaient pas à ta vie. Plus le temps passait, plus je me découvrais de pouvoirs ; le navire en était devenu un terrain de jeux pour moi. La magie était pour moi comme un muscle à travailler, comme un art ; là où d'ordinaire il fallait dix hommes, une seule femme pouvait suffire, si elle se débrouillait bien. Cette capacité rétablissait la balance naturelle qui régissait la société. De plus, la magie était l'expression des Dieux, et c'était leur énergie qu'ils mettaient entre nos mains.
Je coulais désormais une adolescence heureuse où chaque jour était un plaisir à vivre, sans aucune ombre sur le tableau. Plus les années passaient, plus je me faisais audacieuse dans ce domaine ; je n'hésitais pas à repousser toujours plus loin les limites de ma créativité et de mon endurance. C'était un entraînement acharné et sans répit que je m'imposais ; mais je savais qu'un jour il finirait par payer. Toute chose, tout mouvement était sujet à l'usage de la magie ; ouvrir les voiles, calmer les vagues... Soulen lui-même m'avait doté de ces pouvoirs, et il était de mon devoir d'en faire un bon usage. Après cela, mon niveau crut encore de manière exponentielle : j'espérais bientôt égaler le maître que constituait ma mère. Malgré son manque de pratique récente qui pouvait la rendre vulnérable, elle n'en était pas moins un formidable puits de connaissance et d'expérience ; et j'engrangeais son savoir sans que ma motivation ne décroisse. Parfois, lors de mes exercices quotidiens, qui constituaient à accélérer la vitesse de notre Écume de givre, de quelque manière que ce soit (le plus souvent pour moi, le vent ou la télékinésie), ma mère s'alliait à moi. Au départ, c'était un exercice difficile, qui ne durait pas plus d'une dizaine de minutes, mais qui me faisait suer et après lequel je ne pouvais plus bouger pendant une heure au moins. Puis, les semaines passèrent et ce ne fut bientôt plus qu'une simple formalité. Il devint bientôt évident que je deviendrais mage plus tard, et que je vende mes services. Sur le navire d'ailleurs, j'étais de plus en plus utile : ayant grandi, je pouvais désormais aider mes parents sur le pont. Mais là où je les aidais, surtout, c'était niveau magie : encore et toujours.
J'étais peut-être vouée à devenir un formidable mage marin, maniant les vents aussi bien que les eaux, mais le destin en décida autrement.


J'avais désormais 93ans. Nos escapades maritimes (si c'en étaient vraiment) étaient entrecoupées parfois de visites diplomatiques à nos clients les plus importants. Toutefois, je ne cachais pas à mes parents ma volonté, toujours plus soutenue, de m'émanciper : non pas que la vie sur mer ne me convenait pas, au contraire, mais rester dans l'écrin familial aurait pu me porter préjudice. Mes parents ne semblaient pas en être offensés ; et pour cause, ils avaient déjà expérimenté ce sentiment, notamment lorsqu'ils avaient quitté leur cité natale.
C'est à l'occasion d'une de ces haltes que nous nous sommes rendues à Mavro Limani, ma mère et moi. Pendant que mon père continuait de s'acquitter de ses tâches, nous avons préféré rendre visite à un nouveau client potentiel, qui requérait nos services. Néanmoins, je ne cachais pas ma réelle intention dans ce voyage : je souhaitais rencontrer le Capitaine, vieil ami de mes parents, qui cherchait un équipage. Ma maternelle l'avait au préalable contacté par courrier, lui faisant part de ma volonté de rejoindre son navire. Il me restait cependant à faire mes preuves. Je devais le rencontrer l'après-midi même, dans sa demeure en plein cœur de Mavro Limani.  
Dans un souci de confidentialité évident, je ne divulguerai pas son nom.
La maison du Capitaine était grande et riche ; de simples adjectifs qui la décrivent pourtant parfaitement. Partout, les murs s'ornaient de tentures, le moindre ornement se parait de la couleur de l'or. Tout cela ne faisait qu'accroître mon stress et mon anxiété. Je m'efforçais pourtant de respirer calmement, d'éviter de me tordre les mains. On me fit patienter dans un hall, puis je pus rentrer dans le bureau du Capitaine.
L'adjectif qui pourrait le décrire le mieux serait sans aucun doute... Montagneux. Le Capitaine était au moins deux fois plus large que moi, et presque deux fois plus grand. Je m'étonnais d'ailleurs du fait qu'il puisse rentrer dans sa propre maison. A mon entrée, il ne m'épargna pas son air sceptique et son regard, dubitatif et moqueur au possible. Sur son visage se peignait une expression amusée, visible même à travers sa barbe broussailleuse. Quant à moi, je m'imposai le masque d'une femme sans la moindre hésitation et sûre d'elle, abandonnant toute tentative de le convaincre par pitié.  
"- Eh bien, jeune fille, commença-t-il, un rictus déformant sa bouche. Que m'voulez-vous ?
- Kalendra Dogbar, fille d'Aaron et Hélia. Je viens pour... Je m'arrêtai, faisant mine d'être songeuse... Votre offre d'engagement, pour une durée qu'il vous plaira de fixer. Ce serait pour une place de mage et scribe, je peux m'occuper de tout ce qui est paperasse et inventaire. Et je peux démontrer mes compétences si nécessaire."
Il ne cacha pas cette fois un rire tonitruant, avant de se renfrogner et de prendre place sur son siège. Je le fixais toujours, douteuse à l'intérieur, mais à l'extérieur pleine de confiance. Aussi confiante qu'une adolescente qui cherchait une place dans le milieu assez masculinisé qu'était le domaine marin. Il chercha un papier, qu'il trouva, et je le vis froncer les sourcils pour y lire les inscriptions. Il sembla jurer dans sa barbe, las, déçu ou mécontent, je n'en savais rien.
" - Hmpf. On a déjà un mage, mais pas d'chargé d'inventaire. Je ne vois pas le souci pour t'prendre, vois-tu, seulement j'aimerais m'assurer de ta fiabilité, au niveau magique. On n'a pas l'air comme ça tu sais mais, on évite les paysans du coin.
- Comme il vous plaira, ai-je conclu. Deux mages valent toujours mieux qu'un. Je veux bien vous faire démonstration de mes... talents, seulement, je risque de mettre votre bureau quelque peu en désordre..."
Indifférent, il haussa ses larges épaules et leva légèrement les yeux au ciel. Provocation ou lassitude, je n'en savais pour l'instant rien. J'ai compris par la suite que cette attitude de désintérêt total n'était réservée qu'aux gens qu'il jaugeait. C'était un simple état de test auquel étaient confrontés tout ceux qui se frottaient à lui. Au Capitaine. L'air toujours aussi dubitatif ou amusé, il me fixait, les bras croisés sur sa poitrine. Les pauvres petits jeunes essayant de tenter leur chance auprès du grand Capitaine devaient être légion, à Mavro Limani, et je ne doutai pas qu'il me prît pour l'une d'entre eux.
Or, je n'en étais de toute évidence pas.
Alors, son indifférence ne me froissait ni ne m'étonnait. J'ai exposé tour à tour chacune de mes compétences, accompagnée parfois de quelques commentaires, sur les utilités que je pouvais en avoir. Je commençais par le plus insignifiant pour finir avec le grandiose. J'étais dans mon élément, et si au départ, j'hésitais, mon anxiété fut bientôt derrière moi, remplacée par de la passion. Je lui ai montré comment avec l'aérokinésie ou la télékinésie, propulser un navire ne devenait qu'une simple formalité, ou comment calmer la tempête avec le contrôle de l'eau n'était qu'une affaire de secondes. Je lui ai présenté tout ce que je savais faire, des boucliers de toutes sortes, comment chacun de ces pouvoirs pouvaient être offensifs. Si bien qu'à la fin, la sueur perlait à mon front, et je me retrouvai haletante. Je pouvais sentir dans mes tempes les battements de mon cœur. A aucun moment, le Capitaine n'avait dit mot. Nullement bouche bée, il paraissait néanmoins plus intéressé désormais qu'il ne l'était au départ. J'avais réussi à captiver son attention.
Sans plus de tergiversations, il regagna sa place derrière son bureau, se saisit d'un parchemin et d'une plume, trempée au préalable dans un encrier. Il se mit alors à me poser une multitude de questions, au même moment qu'il écrivait. Son attitude semblait avoir changé. Si auparavant il semblait s'adresser à une enfant, le ton qu'il employait maintenant avec moi avait perdu de sa puérilité. Ma démonstration avait eu l'effet escompté.  
"- Hmpf. Comment a-t-elle dit que tu t'appelais déjà ? Ah oui, Kalendra ! affirma-t-il. Alors, combien d'années d'expérience as-tu dans le domaine maritime, l'ami ? "
Rapidement, je me plongeai dans mes pensées. J'avais vraiment commencé à apprendre le métier à 30 ans, mais pour une Sindarin, c'était peu. Ce qui faisait...
"- 63 ans."
Le Capitaine sembla étouffer un rire dans sa barbe. Par la suite, il me posa d'autres questions semblables, certaines plus formelles que d'autres. Quel âge avais-je, ou simplement si j'avais déjà eu un autre employeur auparavant. Le Capitaine ne semblait pas effrayé à la perspective de mon manque d'expérience pure, masquée par celle de mes parents. A l'issue de son interrogatoire, il me tendit sa plume et son contrat, avant de reprendre :
" - La durée du contrat est de cinq ans et un jour, et débutera ici-même, à Mavro Limani, où tu nous r'trouveras à la fin d'la semaine prochaine. T'es pas sans savoir que l'équipage est en grande partie constitué d'hommes. Mais t'inquiète pas, ils mangent personne."
J'ai signé et sourit sous le coup de la boutade enfantine. L'entretien n'avait pas duré bien longtemps, tout au plus une vingtaine de minutes. Cependant, l'attitude du capitaine semblait avoir changé du tout au tout. Ce n'était pas sans me déplaire, moi qui m'apprêtais à lui accorder cinq ans de bons et loyaux services.
Kalendra Dogbar  347686luedeSoulen
Quelques jours plus tard, nous étions toujours à Mavro Limani, où mon père nous a rejointes. Si ma mère n'avait pas douté un seul instant de ma capacité à me faire embarquer par le Capitaine, mon père n'avait pas caché son étonnement, et, encore plus surprenant, sa tristesse. Il ne semblait pas s'être fait à l'idée de mon départ. Et pourtant, il dut : j'embarquai l'après-midi même à bord de "l’Éclat d'esclandre", plus connu pour son Capitaine farouche et son nom imprononçable que pour la qualité de ses services. Le navire était, de toute évidence, bien plus grand que tout ce que j'avais connu jusqu'à présent. En effet, l'équipage était composé en tout et pour tout d'environ cent cinquante personnes. Je fis vite connaissance avec tous, essayant avec peine de mémoriser leurs noms ; et eux le mien. J'ai également fait la connaissance de l'autre mage présent, un homme terran d'une trentaine d'années, du nom d'Hael. Très vite aussi, je me suis liée d'amitié avec lui, et avec Leiana, soigneuse et vraisemblablement, la seule femme avec moi sur ce bateau. Nous formions un tout disparate et hétéroclite, autant en matière de races, que d'âges ou de compétences. Nous étions tous différents mais complémentaires. Le Capitaine semblait avoir choisi avec soin chacun d'entre nous, bien que je doutai que ce fût le cas pour moi. Pour la plupart ici, ce n'était pas leur premier voyage, ou du moins pas leur premier voyage à bord de l’Éclat d'esclandre.  
Bien qu'un peu bousculée au départ par ce rythme de vie, je finis par prendre mes habitudes avec l'équipage. Tous se connaissaient, et on se connaissait tous. La fonction qui m'avait été attribuée me remplissait de joie, et je m'y épanouissais. Je passais le plus clair de mon temps à utiliser ma magie, écrire des courriers pour le Capitaine et faire l'inventaire des marchandises. Les semaines passèrent, puis les mois. Il n'y pas de mot, je pense, qui puisse décrire le genre de sentiment que je ressentais à cet instant : la satisfaction mêlée à un sentiment d'appartenance et d'utilité. L'ambiance, si elle m'avait paru austère au départ, était en fait de franche camaraderie et de rigolade ; même si la pression des objectifs à remplir pesait toujours. Le Capitaine, qui m'avait lui aussi parut si farouche, nourrissait envers nous tous de l'affection associée à un devoir presque paternel. Mais en fait, si, il était farouche, mais bien moins que je ne me l'imaginais.
Ma fonction couvrait un large éventail de compétences. La majorité de mon temps était passée avec l'autre mage du navire, Hael, avec qui je m'entendais plutôt bien. En même temps, nous n'avions pas trop le choix ; notre rôle nous imposait d'associer nos forces. D'ailleurs, sur ce plan-là, il m'apprit beaucoup de choses : comment mettre en commun l'essence divine de plusieurs personnes, pour créer une sorte de catalyseur humain, ou des faits et connaissances incontournables pour tout mage qui se respecte. Le seul problème était que je commençais à nourrir à l'encontre de ce terran des sentiments bien différents de l'amitié. Ce que je ne voulais de toute évidence pas. Mais j'éviterai de m'étendre sur le sujet. Il... N'a pas vraiment d'importance.
Ainsi, plusieurs années passèrent, 5 exactement. Chaque jour sur le navire passait et ne se ressemblait pas. Les marchandises aussi étaient diversifiées : nous transportions de tout, autant des vivres, que des tissus ou même des êtres humains (mais pour ces derniers, il fallait savoir en payer le prix). C'est ainsi qu'un jour, nous avons accueilli un bien étrange passager. Vêtu d'une bure longue blanche et bleue, il se disait prêtre de Soulen chez les gélovigiens. Pensant qu'il apporterait la bonne fortune sur le bateau, nous l'avons laissé monter, monnayant quelques dias, bien entendu. Il ne disait pas son nom, ce qui ne faisait qu'accroître la fascination que je nourrissais à son égard.
Nous sommes donc partis de Gaeaf, petit bourg à l'ouest d'Hellas, jusqu'à Mavro Limani. L'ambiance sur le bateau était à la nostalgie, principalement car à l'issue de ce trajet, se finiraient nos contrats ; cinq ans et un jour seraient passés. Je serai libérée de mes obligations, et n'avais aucune idée de ce que j'allais faire ensuite. Peut-être allais-je à nouveau m'engager, avec le Capitaine ou un autre... Je me sentais étonnamment plus mature et indépendante qu'au départ, plus... Débrouillarde, tout simplement. Il est difficile de vous expliquer, une nouvelle fois, ce que je ressentais à cet instant. Toute ma vie n'ayant jamais eu de vrai chez moi, hormis l’Écume de givre, l’Éclat d'esclandre en était devenu un refuge, ou du moins ce qui y ressemblait le plus.
C'était en début d'après-midi. A l'arrière du pont, j'étais seule et propulsais légèrement le navire grâce à la télékinésie. Cette action était grandement facilitée par la mer, aujourd'hui calme après les intempéries, et par le vent qui soufflait dans notre direction. Ainsi, un sourire s'était fixé sur mes lèvres et j'observais, fière, mes anciens et peut-être futurs camarades à la tâche. Tous s'activaient avec ferveur, sauf le prêtre qui, se tenant près du bastingage, observait l'horizon.
Ensuite, il y eut une perturbation.
Vous avez sans doute tous connu ce genre de moment. Le genre de moments qui restent dans la mémoire, à jamais, comme si c'était hier, et qui vous ont apporté autant qu'ils vous ont pris. Je parle de ces instants où l'adrénaline prend le dessus, où tout nous semble irréel. Vous avez beau vouloir réfléchir, vous en êtes incapables. Votre esprit se bloque sur la seule option possible : sauver sa peau. Vous êtes seul.
Le bateau bougea.
Votre cœur rate un battement. Votre pouls s'accélère. Votre sang ne fait qu'un tour. Les gens autour de vous commencent à crier. Peu importe leurs réactions ; vous n'agissez pas en fonction d'eux. Vous n'agissez plus en fonction d'eux. Les gens autour de vous commencent à paniquer. Et vous ne comprenez pas ce qu'il se passe ; mais vous savez ce qui va arriver.
La bête poussa un cri d'outre-tombe, aussi strident que sépulcral.
C'est là que toute la différence se fait entre les personnes. Il y a ceux qui fuient, ceux qui sautent ; bref, ceux dont on ne se souvient pas. Ceux qui passeront sûrement leur vie à se souvenir de ce moment, en se demandant pourquoi ils n'ont pas agi autrement. Et puis il y a l'autre type de personnes. Ce type de personnes assez idiot pour se jeter à corps perdu dans la bataille, avec juste la conviction de pouvoir sauver des vies. Ce type de personnes qui, veinard comme il est, va survivre avec une main en moins ou quelques égratignures. Ce type de personnes qu'on trouvera héroïque.
La bête sortit sa tête hideuse des profondeurs. Une rangée de dents acérées nous faisait face. C'était le genre de créature dont on n'entendait parler que dans les contes, vous savez ; la méchante bébête que le héros doit combattre pour se garantir la gloire éternelle, ou que Soulen envoie aux méchants pirates. Or, la situation n'avait rien d'un conte. C'était un léviathan, particulièrement long, au corps couvert d'écailles bleu-argent. A la lumière des soleils, il brillait, ce qui ne faisait qu'ajouter de la difficulté.  
Heureusement pour nous, nous étions absolument tous du second type de personnes. Tous avaient déjà sorti leurs armes, des épées pour la plupart, et s'étaient mis en garde. Seulement, je savais que tout cela serait inutile ; la créature résisterait à plusieurs coups. Il aurait fallu la percer de toute part ou trancher sa tête pour que cela ait un effet quelconque. Non, ce qu'il fallait, c'était de la magie. J'aurais peut-être dû les prévenir, leur dire ne rien faire, de ne pas bouger. Une fois encore, c'était une épreuve que Soulen avait dû nous imposer, mais à ce moment là, dans ce genre de moments là, vous n'y pensez pas. Les questions essentielles m'esquivaient soigneusement. Ce que j'ai fait à cet instant, je ne sais pas si je serais en capacité de le réitérer aujourd'hui. Alors comment ai-je pu faire ça ? Je n'en ai absolument aucune idée ; peut-être que l'adrénaline améliorait mes capacités ? Peut-être avais-je reçu une aide extérieur ?
La bête s'empara du bras de Hodolm, l'un de mes compagnons, et l'a arraché. Il a crié. Longtemps. Leiana a accouru auprès de lui. La vue du sang, et son odeur me fit tourner la tête. La bête s'est saisie d'un autre homme, et l'a jeté par-dessus bord. Tout ce que j'ai pu voir, c'est le corps déchiqueté tombant à l'eau. J'ignorais qui c'était. Chacune de ses interventions me faisait un peu plus perdre le contrôle de moi.
La première chose que j'ai fait a été d'ériger un bouclier autour du navire, ou du moins autour de nous, ce qui a permis de repousser la créature. Celle-ci d'ailleurs, regardait la barrière d'un air louche, et renforça ses assauts. Chacune de ses attaques m'épuisait un peu plus, et il me fallait trouver une solution. A part les cris d'Hodolm, un silence de mort régnait sur le pont, et j'évitais de regarder les autres, craignant de perdre ma concentration. J'avais une idée, seulement, si je désactivais le bouclier, la bête s'emparerait encore de l'un d'entre nous. Je m'épuisais peu à peu. Il fallait que j'agisse vite pour garder un maximum d'énergie. Annulant la protection, je me suis efforcée d'éloigner le plus rapidement et le plus loin possible le navire du léviathan, grâce à mon pouvoir télékinésique. Les autres chancelèrent, certains mêmes s'étalèrent au sol, et moi aussi. Ma tête me tourna l'espace d'un instant, sous le coup de l'épuisement. Nous devions désormais être à une quinzaine de mètres plus loin du monstre.
C'est dans ces moments là que l'adrénaline vous submerge, et avec elle, sa vague de force et de colère. En fait non : dans ces moments là, c'est tout un tsunami, une avalanche d'émotions qui vous inonde et vous englouti. Peur, haine, crainte, indécision, angoisse et faiblesse côtoient courage, bravoure, puissance et confiance. Cette vague vous inonde, et vous êtes à la merci de vos plus bas instincts, ou de votre propre évolution. Vous êtes tout aussi prêt à vous jeter dans la bataille que dans le vide, pour un dernier saut. Vous ne savez pas quoi faire, mais vous faites ; les remords viendront après, si vous pouvez en avoir.
J'étais affaiblie par mes deux précédentes interventions, et pourtant, il me sembla qu'un flux d'énergie nouveau circulait dans mes veines, dans mon sang et dans mon corps tout entier. Mes yeux, ma tête me piquaient ; et j'étais asservie par cette vague d'émotions lancinantes.
Le léviathan se rapprochait, pas à pas, peu à peu, glissant sur les eaux comme un oiseau plane sur l'air. Et puis, sans prévenir, brutalement, le vent se leva. Non, pas le vent que nous connaissons tous, ni la brise, ni le zéphyr. Non. Ce vent si puissant qu'à lui seul, il déracinerait une montagne, ou une forêt toute entière. Ce vent qui bientôt, se mua en tempête dévastatrice. Mais cette tempête ne nous traversait pas ; elle nous évitait soigneusement, décrivant des circonvolutions autour de l’Éclat d'Esclandre. Je la sentais et pourtant, je ne la voyais pas ; il s'échappait de ma bouche des murmures de prières à Soulen, de prières vaines ou exaucées. Au fur et à mesure que la tempête s'intensifiait, mes forces, elles, s'estompaient. Je ne deviendrais bientôt qu'un fétu de paille à la merci d'une bête à crocs ou de la force des éléments.
J'ignorais fermement quelle en était la source. Peut-être fut elle moi, ou un autre mage sur le bateau, ou Soulen lui-même, qui sait. En tout cas, si j'en étais la source, c'était l'inconscience qui guidait mes pas ; cette tempête était un simple déchaînement d'énergie sans contrôle.
J'étais maintenant recroquevillée sur le pont, faible et ignorante. J'avais peur, j'étais faible, et voir le léviathan à nouveau me ferait sûrement sombrer dans les Limbes à jamais. Et pourtant, après un moment qui nous sembla à tous une éternité, les vents s'apaisèrent après leur colère ; c'était le vent de Kron, ou peut-être celui de Soulen, qui semblait avoir pris forme ici bas. Quelques vagues secouèrent le navire, et c'était tout ; les soleils étaient toujours aussi resplendissants, et le ciel, étonnamment dégagé. Le léviathan semblait avoir déserté les lieux. S'il était mort ou vivant, nous ne le savions pas. Mais peu m'importait ; les autres n'avaient pas encore repris leurs esprits que j'avais déjà sombré dans la nuit noire du sommeil ou de l'inconscience.

La première chose que je sentis, était un son. Le bruit, presque reposant, des vagues, et celui, plus imperceptible encore, des oiseaux marins. Ensuite, je sentis la douceur, celle d'un lit, ou au moins d'une couchette de taille raisonnable. J'étais vivante et sur le bateau. Toujours sous le coup de l'épuisement, je suis restée allongée encore pendant une dizaine de minutes, avant de me redresser sur les coudes.
" - Vous devriez rester allongée, demoiselle. Vous devez même, si vous vous sentez encore fatiguée."
Je remarquai enfin le prêtre, assis dans le coin de la pièce. Il avait cessé sa litanie de prières pour me parler. Je me sentais flattée de sa présence, d'une certaine manière. Il ne semblait pas avoir gardé de séquelles de l'incident. Plissant les yeux, je pris la parole.
" - Je ne me sens pas fatiguée, ai-je menti. Combien de temps ai-je dormi ? Et comment vont les autres ?
- 36h exactement, répondit-il. Et... Nous déplorons la perte de l'un de vos camarades, qui a rejoint Soulen sous les eaux. Quant à votre ami qui s'est fait arracher un bras, votre soigneuse est à son chevet jour et nuit. Son état devrait s'améliorer progressivement."
Son ton ne laissait trahir aucune émotion, là où je tentais de masquer les miennes.
" - Nous devrions arriver à Mavro Limani demain, dans la matinée, continua-t-il. Mais avant, nous avons à parler. J'ai été impressionné par votre performance, hier."
  Et c'est alors qu'il m'expliqua sa pensée. Le prêtre avait vu dans l'accident une épreuve de Soulen, pour nous réunir. Il pensait, à juste titre, que notre Dieu avait souhaité me faire remarquer aux yeux des religieux, qu'il avait fallu que je sorte de l'ombre. J'étais, selon ses dires, l'élue de Soulen ; et le poste de haute-Prêtresse était vacant depuis un moment déjà. Et si ce qu'il pensait se confirmait, je pourrais prendre cette place. J'étais séduite par l'idée, autant ma raison que mon cœur. Et c'est alors que tout s'éclaira. Ma foi était comme un fleuve et une digue venait de céder. Je lui ai raconté à quel point je me sentais proche de Soulen, comme j'avais l'impression de l'entendre parfois. Je lui racontai comment j'avais souvent cette impression de présence, derrière moi, ou sur mon épaule. Nullement choqué, il acquiesçait consciencieusement.
" - Cela ne fait que confirmer ma pensée, reprit-il. Pour vérifier votre aptitude à devenir Haute-Prêtresse, nous devrons nous rendre au Temple de Soulen, au bord du lac Gelé, bien évidemment. Mais le processus vous sera expliqué plus en détail en chemin."
Suite à cette discussion, je suis sortie de la maigre chambre qui m'avait été attribuée, me levant avec l'aide du prêtre. Après avoir ouvert la porte, je fus inondée par les soleils, et par les compliments de mes camarades, sur le bond, qui ne tarirent pas d'éloges.

Quelques jours plus tard, nous étions sur les routes, le prêtre de Soulen et moi. Après voir fait nos adieux à l’Éclat d'Esclandre, nous avions pris le chemin du Haut-Monastère, dans les vastes plaines. Le voyage ne fut pas désagréable, et j'ai beaucoup appris sur les Gélovigiens, même si le prêtre était peu loquace. Il n'y eut pas d'incidents notables et je m'étais remise de l'attaque du léviathan. D'ailleurs, le prêtre était toujours aussi impressionné par mes talents. Pour ne pas perdre la main, j'utilisais quotidiennement mes pouvoirs pour des gestes et actions futiles, tels qu'attraper un objet ou nous protéger du vent.  
 Une fois arrivés au Haut-Monastère, le prêtre me présenta à ses pairs et leur expliqua la situation. Pendant quelques semaines, j'y suivis des enseignements théologiques qui me seraient nécessaires, dans le cas où je deviendrais Haute-Prêtresse. Quand les prêtres, que je trouvais détestables, estimèrent que j'étais prête, un pèlerinage commença. Nous partîmes du Haut-Monastère, jusqu'à Gaeaf, au bord du lac Gelé. Ensuite, il nous faudrait plusieurs jours pour atteindre le Temple de Soulen.
Cette fois, j'étais accompagnée de deux prêtres : celui qui m'avait détecté et une femme, une autre prêtresse de Soulen. Si l'homme était dévoué, la femme ne l'était pas. Il m'expliqua que tant que je n'étais pas Haute-Prêtresse, les gens ne se faisaient pas d'illusions, et que j'étais alors considérée comme une personne comme les autres. C'était normal à mes yeux, mais pas aux siens. Au fur et à mesure du pèlerinage, mon inquiétude n'a pas cessé de croître ; et si je n'y arrivais pas ? Si je n'étais pas apte à devenir Haute-Prêtresse ? Et si je n'étais pas l'élue de Soulen ? Que se passerait-il après ? Serais-je relâchée dans la nature, ou alors embrigadée en tant que simple prêtresse ?
Bientôt la question ne se posa plus. Nous sommes arrivés à Gaeaf et avons pris la route pour le temple. Sur le chemin, il fit froid, c'est pourquoi, par précautions, j'érigeais par intermittence des protections permettant de réduire les impacts de la température. Je ne comprenais pas pourquoi nous n'avions pas pris le bateau directement jusqu'au temple. Mais il semblait que cela fasse partie du pèlerinage, alors je m'y soumis sans problème. C'est là que j'ai découvert, à flanc de falaise, mon vrai chez moi. Perché sur un affleurement rocheux, le temple de Soulen était d'une architecture épurée et pourtant si complexe, qu'on ne pouvait que sentir le divin entre ses murs. Partout, les colonnes et autres dômes accrochaient subtilement le regard. Si à l'extérieur le temps faisait des ravages, à l'intérieur, la température était des plus clémente.
Par la suite, on m'isola dans une pièce. Sur un autel et un peu partout sur les rebords des fenêtres, se trouvaient des pierres de sphène, d'une étrange couleur mauve bleutée, celle du Dieu Soulen. Je n'ai alors cessé de prié, et après d'ultimes supplications, les pierres de Sphène étincelèrent à m'en faire perdre la vue.
J'étais finalement bien l'élue de Soulen.

Après cet épisode, je devins officiellement la nouvelle Haute-Prêtresse de Soulen. J'ai pu investir mes quartiers dans le temple ; ils étaient d'un luxe dont je ne pensais pas capables les Gélovigiens. Dont je ne nous pensais pas capables, car j'en faisais désormais partie.
Après cinq années en tant que Haute-Prêtresse, je suis désormais âgée de 104 ans ; tout juste adulte pour une Sindarin. Cependant, contrairement à ce que l'on pourrait croire, je ne mène pas une vie dans la richesse, l'opulence et la tranquillité ; les ennuis sont monnaie courante, entre la Sarnahroa, le Myste Rouge et les réveils de colosses de plus en plus  étranges.  
   









QUI ME PORTE
Toi ma vaillante monture

P
Écume
S
Féminin
D
Ecume est une jument, ni trop grande ni trop petite, aux articulations saillantes et solides. L'uniformité de son pelage, d'obsidienne noir et brillante, n'est interrompue que par une fine ligne immaculée sur son chanfrein. Pour Kalendra, peu importe sa race : tout ce qu'elle sait, c'est qu’Écume est rapide et résistante. Et cela lui suffit. Endurante, elle est néanmoins dotée d'un penchant pour la nourriture assez prononcé, ce qui doit probablement constituer son seul défaut.

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MessageSujet: Re: Kalendra Dogbar    Kalendra Dogbar  Icon_minitimeMer 22 Avr - 19:45

Bonjour et bienvenue sur Istheria!


Si tu as la moindre question, n'hésite surtout pas.

Préviens-nous dès que tu as fini ta fiche.
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MessageSujet: Re: Kalendra Dogbar    Kalendra Dogbar  Icon_minitimeMer 22 Avr - 22:23

Bon avec l'autorisation expresse de Sighild :

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Tu vas pouvoir faire une demande de rang personnalisée dans la zone événementielle, mais aussi indiquer ta patrie (lien jaune).
Tu pourras aussi ouvrir ton compte en banque, ton journal, ta boîte aux lettres et ton inventaire.
Sighild te mettra ta couleur verte et tout prochainement, bientôt, voire tout de suite ;)

Bon jeu o/
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Kalendra Dogbar
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