Les récits de la fin

28 Cicerum 1302

Le voilà, assit sur un banc faisant face à la mer, les astres célestes du jour terminant tranquillement leur chemin avant de laisser la nuit engouffre le monde.   La nuit, cette bête ténébreuses… les gens de devraient pas la craindre, non pas la lui… elle ne fait que parti du cycle naturel des choses.  Ce cycle, le vagabond l’a observé de nombreuses fois saisons après saisons… il ne change jamais, il demeure toujours le même.   Les ténèbres font partis du monde, les lunes éclairent les nuits et les étoiles aussi.   Les étoiles… sont-elles loin ou petite ?  Il y existe tant de chose à savoir sur les astres célestes, il existe encore tant de chose à connaitre sur le monde… est-ce que son œuvre aura un impact sur la compréhension du monde ?  Sans doute… si les êtres religieux ne détruise point son œuvre, l’accusant d’être un hérétique !   De nombreuses personnes ne tente nullement de comprendre le monde qui les entoures, ils ne font dire qu’il s’agit que de l’œuvres de Dieux et que mieux vaut laisser ainsi afin d’éviter de les mettre en colères.  Ils préfèrent demeurer dans l’ignorance et exploiter le monde sans véritablement comprendre les sources.

L’idée de l’essence divine même est une idée des plus ridicules… ou du moins le nom qui lui fut donné est aux yeux de Lomion des plus ridicules.  Le tout peut être expliqué… il suffit simplement de souhaiter comprendre.  Certes, lui-même exploite celle-ci… lorsqu’il est sous cette forme et ne la comprend pas.   Non, il ne la comprend pas, du moins pour l’instant.  Il ne comprend pas encore pourquoi les choses vivent et meurt… mais ils les observent.  Son cycle de vie, faisant de lui un être presqu’intemporelle, lui a permis de posséder une certaine vision sur la mort.  Observez une fleures… à l’approche de la saison chaude son cycle de vie débute, puis s’arrête à l’arrivé de la saison froide.   Est-ce que cette vie et cette mort signifie la fin de cette fleur ?  Non, car avec un peu de chance, d’autres générations vont suivre.   Bien que rien ne soit perdu, rien n’est absolu.  Cependant, espérer que le monde actuel ait la présence d’esprit de voir au-delà des croyances populaires est comme croire qu’une pierre peut flotter.   Il ne possède pas beaucoup d’espoir pour la génération de cette ère… ni même pour la seconde.   À quoi bon donc tenter de prouver que les croyances sont fausses quand on ne possède pas d’espoir ?  Peut-être que le Lhurgoyf cherche simplement une façon de ne pas être telle la masse…

Être telle la masse, il le fait pourtant avec sa fausse crinière blonde.  Il ment aux yeux du monde afin de donner l’impression qu’il fait partie de cette masse.  Il masque le monstre avec des artifices du monde moderne.   Certes, la bête a ressorti à l’occasion, la bête l’a même dominé, puis il a appris à la contrôler.   Il a appris, oui il a appris, car l’apprentissage est ce qui a de plus important.   Le voilà donc parmi la masse qui se faisait de plus en plus rare, observant la mer qui se trouvait devant ses prunelles.  Une brise froide soufflait du Nord-Est, caressant le visage de notre petit être.  Depuis qu’il avait quitté son compagnon de voyages, le laissant s’abandonner à sa raison de sa présence en ce lieu, Lomion s’était retrouvé seul.  Seul, il laissa son souvenir de l’endroit l’envahir afin de comparer hier à aujourd’hui.   Il écoutait les rumeurs de l’endroit, observant la façon de vivre des gens.  Il cherchait de quoi stimuler son esprit alors que la nuit tombait sur les berges…

Sous sa cape de voyage, ample et chaleureuse, la structure frêle du vagabond ne pouvait être facilement perçue. Cependant, par les plis des mouvements des tissues, il était sans doute évident pour tout être portant attention à notre être assis sur le banc qu’il ne remplissait point l’accoutrement qu’il portait en ce moment. Il était là, assis tranquillement, le vagabond venu de loin, ce spectre passant d’un endroit à un autre, demeurant que très peu en place. Certes, il avait fait quelques exceptions en trois centenaire… mais que quelques rares exceptions. Il ne faisait que demeurer lorsqu’il y avait quelque chose à trouver, quelque chose à comprendre. Il changeait d’endroit souvent au rythme des saisons… s’arrêtant souvent que pour Nivéria puisque le voyage devenait difficile.

Maintenant avec Langdun qui était déjà bien avancée, cette saison le vagabond l’avait connu plusieurs fois. Il s’agissait toujours d’une saison sans doute un peu triste, sans doute un peu à cause de la pluie et du temps gris. Une saison qui était l’aube de la saison froide. Le rythme des saisons est fort intéressant lorsqu’on l’observe. Riguéar apporte la mort et face à la mort de nombreuses personnes sont souvent tristes… soit la venue de Langdum et peuvent ils finissent par être un peu froid à cette idée… ils donnent presque l’illusion de l’accepter et ainsi naîtra Nivéria. La nature des choses, la nature des êtres, elle peut être observée, elle peut être comprise. Notre vagabond, intemporel personnage, avait donc prit le temps de l’observer, de la comprendre et de se submerger dans la fascination et la connaissance. Tenter de comprendre la nature des choses, d’organiser le chaos, voilà l’œuvre à laquelle il est possible d’y dédier une vie… voir même deux. Un jour, il connaitra son véritable Riguéar et qui sait peut-être que lorsque je ce jour arrivera, que le crépuscule de ses jours sera là, qu’il deviendra le Langdum d’un autre. Qui sait…

Mais là n’est pas le moment de songer aux saisons de son existence. Non, car il ne connait nullement les limites de sa rivière, car nul être de sa peuplade a connu la fin de la rivière naturellement… ou du moins il n’y existe aucun textes, aucun livres à propos de ce fait mystérieux et inconnu… là sera peut-être avec un peu de chance le dernier chapitre de son œuvre. Cependant, là à l’autre de la saison froide alors que les nuages gris semblent hanter les cieux, masquant les étoiles, Lomion observe la mer au loin. Cette mer dont les mille et un parfums envahissent ses narines. Le sel de l’eau, ce sel qui provient du fond marin de la mer qui s’étant fort loin. Les horizons sont toujours inexplorés… il y existe sans doute bien d’autres contrés au-delà… le monde ne peut finir avec l’horizon car il a vu l’ombre du monde sur les lunes dans les ténèbres de la nuit. Cependant, la danse des lunes dans les cieux parmi les étoiles lointaines n’était pas ce qui allait attirer le Lhurgoyf en cette soirée. Non, car non bien loin une ombre dansante encore plus fascinante s’avançait.

Le regard du vagabond ne l’avait point immédiatement aperçus. Cette ombre, elle était encore bien trop loin, mais elle s’approchait à grand pas alors que chaque grain du sablier tombait un à un. Le miroir argenté de ses pupilles avaient cependant su voir l’ombre danser parmi ténèbres. La masse de gens qui s’étaient effacé n’avait laissé que quelques rares personnages baroudant dans les rues. Cette silhouette au loin, hors du commun qu’il ne pouvait définir avec facilité… voilà une étrange silhouette… voilà de quoi possiblement occupé l’esprit de notre érudit. Il avait connu durant ses nombreuses années et voyages des êtres des plus particulier… il avait connu les peuplades du monde… mais cette démarche émettait quelque chose de bien différent. Il s’était alors levé, tel un chat curieux afin de suivre la source d’intérêt… enfin plus ou moins suivre. Il s’approchait, d’un pas régulier sans rien dire, sans observer le monde sauf ce qui avait su détourner son regard. Il observait les détails qui se dessinait devant ses yeux… les notait… tenter de comprendre ce qui était devant lui… cette apparence féminine… cette femme au regard… au regard absent ! Oui voilà quelque chose de bien fascinant… ce regard absent et pourtant à observer la démarche elle semblait être en mesure de mieux voir que la populace moyenne.

Il pouvait entendre quelques voix, commenter sur l’apparence de la femme… la définir comme étant un monstre. Des monstres… en ont-ils véritablement connus ? Voilà le beau monde, le monde qui juge sans comprendre, qui forme des opinions vides de raisons. Voilà ce qu’il avait vu durant ses années, à l’exception de quelques esprits rares dont l’existence pouvait possiblement lui manquer…

La route suivis avait mené, une fois de plus, sur la voie de l’observation. L’attention de notre vagabond pouvait parfois être si facile à capturer, si seulement ce qui se présente devant ses prunelles est suffisamment intéressant, nouveau, inconnu ou mystérieux. En cette soirée qui s’annonçait des plus rafraichissantes, Lomion avait su trouver de quoi occuper son esprit durant quelques temps. Certes… il est sans doute un peu horrible de voir qu’il laisse son esprit être fasciner par une silhouette féminine, une femme aux visages des plus choquant aux yeux de certains. Pas à ses yeux… non cette être des plus particulière qui était venu à lui dans la nuit ne le choquait point. Bien au contraire, elle avait su capturer la fascination du Lhurgoyf grâce à sa démarche peu ordinaire. Oui, sous l’œil d’un être simplet… soit la plus grande partie de notre charmante société, cette étrange dame possédait une démarche des plus ordinaires. Elle portait ce casque, cet enjolivure à son visage, cette chose monstrueuse … mais les choses monstrueuse Lomion connait et cela n’a rien de si monstrueux. Non, fascinant, étrange, unique, mais pas monstrueux comme le raconte les rumeurs des quelques êtres observant la dame. Non, ils sont des êtres simplets… tout simplement simplets… vivant dans l’ignorance ne cherchant point à connaitre les choses qui se trouve plus loin que le bout de leur nez.

Il s’agit sans doute de la nature de gens direz-vous, de juger l’inconnu, de le craindre comme s’il s’agissait du début de la fin… et alors même si c’est le cas ? Mieux vaut comprendre la fin que de se cacher sous terre dans l’ignorance des causalités. L’ignorance… ah voilà quelque chose que Lomion maudit. C’est ce qui leur apportera la fin à tous ces gens, cette fin que même les grandes intentions du vagabond ne peuvent empêcher. Ce n’est pas comme s’il souhaite vraiment la prévenir non plus… non, ils ces êtres ignorant finiraient que par connaitre ce qu’ils sèment. Dans ce cas présent, le jugement… ils jugent sans connaître l’être à qui ils ont affaires. Ils n’osent point approcher l’inconnue, par peur… peur de quoi ? Qu’elles les finissent par les dévorer ?

Le vagabond ignore qui elle est… ce qu’elle est et cela, il ne peut pas se permettre de la laisser sans en apprendre un peu plus. Le pas léger du Lhurgoyf s’approchait de l’inconnue. Sa botte touchant les premiers grains de sables de les côtes, le faux blondinet avançait sous le regard observateur de certains au loin. Ils les ignoraient… des êtres simplets qui ne le fascinaient point. Non cette inconnue à l’apparence… Terrane peut-être ? Non… elle ne l’était pas… il ne pouvait point dire ce qu’elle était de si loin… un pas de plus et puis un autre dans le sable avant qu’elle eut fini par se tourner un peu vers lui. Oui, notre curieux géni avait été curieux et elle l’avait remarqué. L’ouïe si fine d’une femme aveugle. La perte d’un sens aide au développement des autres et malgré la légèreté de ses pas, elle l’avait entendu dans le sable. Ses première paroles, indirecte, interrogatrice… il aurait pu la laisser dans le suspense et l’incertitude en demeurant silencieux, de continuer de l’observer sans rien ajouté… mais observer est une chose… communiquer est un tout autre niveau d’apprentissage. À cela, la voix grave et masculine de Lomion se fit entendre doucement :

‘’Je suis navré d’avoir interrompu votre moment de solitude… ne me portez point d’attention… je ne suis qu’un observateur…’’

Oui, un observateur… il analyse, tente de comprendre, connaitre. Il ne savait pas encore où la classer… mais son apparence sous la lumière de la nuit… rien n’était bien claire. Elle émettait cette aura sinistre… une qu’il avait déjà vu il y a de cela de nombreuses années, mais qu’il n’avait pu classifier avec certitude. Une chose rare… peu commune, un phénomène qu’il souhaitait expliquer de façon logique et non à travers un pseudo logique religieuse ! Peut-être qu’elle était la clé de cette compréhension… si elle allait lui offrir le luxe de l’observation

Il est dit que c’est la curiosité que tu le chat et il est probable que c’est la curiosité de Lomion qui finira par lui couter la vie. Il ne sera sans doute point une victime du temps, mais plutôt une victime de sa propre personne. Sa curiosité, sa fascination pour l’inconnu l’avait mené jusqu’ici. Cette même fascination l’avait mené jusqu’à cette demoiselle des plus particulière. Une inconnue sur qui la prunelle argentée de notre protagoniste s’était posés, le sujet de sa curiosité du moment. Peut-être qu’il donne l’impression de la percevoir comme étant simplement un objet, cela n’est sans doute pas tout à fait faux. Il faut dire que tout, est à sa façon, qu’un objet du monde, lui-même l’est. Toute chose est éphémère, l’eau s’évapore, la mer dévore les rives, les montages s’usent, les arbres grandissent et puis meurs. Tout ce qui est, tout ce qui sera, sera un jour ou un autre une chose du passé. Il ne peut qu’observer les ravages du temps sur le monde, tenter de le comprendre, tenter d’en apprendre sur ce qui habite notre univers, notre cosmos. Et cette femme devant ses yeux est l’un des mystères de l’univers.

Les pieds dans le sable, son regard posé sur celle-ci, il avait écouté pour la première fois la voix de cette dernière. Était-ce la voix à laquelle il s’attendait ? S’attendait-il à quelque chose de différent, de plus doux, de plus froid ? Non, le ton que possédait l’inconnu semblait approprié. Un lion ne peut miauler et un chat ne peut rugir, tous possède une voix qui leur est unique. La première phrase de celle-ci, puis notre vagabond lui avait confirmé sa présence, ne souhaitant point masquer sa présence face à l’inconnue. Certes, il ne pouvait point savoir s’il avait affaire à une lionne ou à une chatte, toutefois cela est une chose qui viendra avec l’observation. De plus, la démarche, et les répliques de l’inconnue allaient en dire un peu plus à propos de l’identité de celle-ci.

Il écoutait donc la voix de celle-ci s’élever une fois de plus dans la nuit. Il écoutait les paroles parlées, tentait de lire les possibles sous-entendus, s’il en avait dans les mots de celle-ci. Non, elle ne lui avait point donné l’impression d’être élusive, les paroles qui sortaient des lèvres de cette demoiselle étaient directes et claires. Le visage sérieux et serin de Lomion demeura imperturbable par les mots de l’inconnue. Laissant un peu le silence s’établir, il crut bon de bien songer aux prochaines paroles qui allaient sortir de sa bouche, car celles-ci allaient dictées les événements à venir.

‘’Ce détail ne m’a certes point échappé, mais ce n’est point cela qui a su tant attirer ma curiosité… mais plutôt… comment dire, ce que je pourrais sans doute qualifier de rituel, je suppose… si là est le terme juste… mais ne me portez point d’attention…’’ dit-il doucement d’une voix grave et un peu monotone.

À quelques pas de sa personne, Lomion trouva une souche sur laquelle il prit siège. Son regard se posa sur l’horizon, observaient les vas et viens des vagues en rapports aux lunes avant de reposer son regard sur l’inconnue.

‘’Je ne suis qu’un érudit que certains diraient un peu trop curieux…’’ ajouta-t-il dans les mêmes couleurs monochromes que ses paroles précédentes.

Oui, c’est ce qu’il est, un érudit un peu trop curieux… un érudit qui souhaite tout connaitre et comprendre. Il observait un peu, discrètement l’inconnue, comme si elle pouvait le voir malgré son manque évident du don de la vue. Il cherchait dans sa mémoire où il avait cru voir de tels êtres, les souvenirs allaient sans doute lui revenir… tôt ou tard. Il tentait de définir et de comprendre ce que la dame faisait… car oui sa présence en ce lieu n’était pas ici pour admirer la vue… peut-être écouter la mer. Ou peut-être communier avec les dits Dieux? Il y existe en ce monde de nombreux êtres croyants… peut-être qu’elle en était une…

La maladresse, cela il s’agit d’un domaine dans lequel il peut être très doué ce cher vagabond. Il s’agit certes d’un être des plus brillants, un grand érudit aux nombreuses connaissances, mais sa tendance à évaluer le monde entier, à analyser chaque chose, chaque personne comme si tout pouvait être sujet d’étude et une explication logique existe… c’est là un de ses grands défauts. Et le voilà en actions, imposant ses observations sur le monde, sur cette inconnue. Interrompant le rituel de celle-ci comme s’il avait été invité à l’observer, comme si tout droit à une chose que certaines personnes considéreraient sacré lui avait été offert. Sa présence, son regard, ce cher Lomion n’était certes pas le bienvenu en ce lieu. Bien qu’il ne possédait point toute les données nécessaires afin de bien évaluer la demoiselle, la comprendre, il comprenait toutefois pourquoi nul autre âme n’avait osé s’approché et que leurs paroles avaient été qu’en murmures entre eux.

Son regard indiscret c’était éloigné, mais sa présence en tant que tel semblait toujours déplaire à l’inconnue qui n’attendit point bien longtemps avant de faire entendre son opinion. Il écoutait les paroles de celle-ci, les analysaient et n’avaient point besoin de chercher un sens caché, car il s’agissait là d’une femme qui ne parlait nullement en métaphore. Sa première phrase, une objection directe à l’idée d’être observé… ce qui est sans doute tout à fait naturel. Aurait-ce été la chose correct et poli à faire que de demander ? Lorsqu’on demande… lorsque la nature sait qu’elle est observée, elle altère ses habitudes et cela n’est nullement une façon d’obtenir des véritables faits à propos de la chose observé. Mais elle… quel était sa nature… ? Une chose était certaine, elle n’était pas du genre à apprécier être un spécimen.

Les paroles de l’inconnue aurait presque fait sourire de Lhugroyf, s’il s’agissait du genre d’être à sourire facilement. Peut-être aurait-il un peu sourie à l’ironie de la situation ? Peut-être… devait-il cependant justifier les paroles d’une réplique ou battre en retraite ? Défier le désir et besoin d’intimité de cette inconnue afin de simplement satisfaire sa propre curiosité scientifique ? Que ferait Dim ? Là est la question… que ferait ce vieux fou? Sans doute qu’il aurait eu une approche un peu plus différente de la situation. Sans doute qu’il offrirait un peu de liberté à cette inconnue… qu’il ne l’observerait pas ainsi tel on observe une plante… ou tout autre objet inanimé. Oui… sans doute la laisser tranquille, tel est sa volonté est sans doute la bonne chose à faire.

Il se leva donc sans rien ajouté, sans même détourner son regard vers elle. Notre protagoniste fit alors quelques pas dans le sable, s’éloignant un peu. Il n’avait nullement besoin de s’adresser à elle, le bruit de ses bottes dans le sembles démontrait à l’inconnue que les intentions de notre petit faux blond n’étaient pas d’interrompe la séance de celle-ci. Il s’éloignait un peu, tranquillement, faisant note mentalement de ses observations. Il ne détourna son regard vers elle qu’une fois que ses pieds touchaient à nouveau le pavé, puis il reprit le pas, prenant place un peu plus loin sur un banc en proximité d’une taverne. De là, il pouvait voir certains regards curieux qui avaient observés l’inconnue et notre protagoniste de loin. Sortant son journal, une plume et un peu d'encre... il nota alors

J’ai fait la rencontre d’une dame plutôt particulière… sa démarche vivante, mais son apparence des plus funestes. Il y a un livre à propos de ce genre de personnage… j’en suis certains, un texte, un écrit, mais je suis ici bien loin de la bibliothèque des lumières… le nom me reviendra sans doute à l’esprit… mais mon impression de cette étrangère est celle d’une femme de religion… sans doute une prêtresse… de Kron sans doute, par son apparence, mais là n’est qu’une hypothèse qui demande preuves…

La nuit s’annonçait sans doute des plus fraiches, cependant notre vagabond n’était point prêt d’entrer dans une taverne ou une auberge afin d’y trouver un peu de chaleur et de réconfort grâce aux feu d’un foyer. Non, il préférait demeurer à l’extérieur pour le moment, éveillé et posé, il pouvait ainsi mieux réfléchir et rédiger ses observations. Le froid était certes présent, mais ses doigts n’étaient aucunement frigorifié par celui-ci, ils conservaient toute leur mobilité alors qu’ils écrivaient rapidement quelques notes d’observations au sujet de la mystérieuse dame qu’il eut l’occasion d’observer durant un moment. Cette même dame qui avait fait en sorte qu’il avait quitté son point s’observation précédent… mais cela était sans doute pour le mieux à bien y songer. Oui, pour le mieux car cette mystérieuse inconnue ne serait sans doute point abandonner à son rituel en la présence de notre érudit et si elle l’aurait fait… son rituel aurait sans doute été modifié pour le regard indiscret. Bien entendu, la laisser ainsi était sans doute une politesse en soi et Lomion était certes capable de courtoisie.

La plume grattait le papier alors que les mots sortaient de son esprit et puis une fois les mots dits, le fusain fut la prochaine chose à approcher le papier de son journal. Un croquis rapide, qui ne rendait sans doute pas tout à fait justice à la mystérieuse dame, fut dessiné sur l’une des pages de son journal. Cela irait sans doute mieux avec un peu plus de lumière, c’est un fait. La seule source actuel fut les lunes dans les cieux et puis les bougies allumées dans la taverne en face de lui, leur lumière atteignait notre protagoniste grâce à une fenêtre. Un croquis peu satisfaisant… mais il travaillera dessus en soirée ou même au matin, car celui-ci n’est pas prêt à oublier ce qu’il a vu. En effet, Lomion oublie très rarement… s’il ne se présente point pour un événement ou est en retard, ce n’est pas faute à l’oubli, mais d’autre facteurs tel la distraction ou délais hors de son contrôle.

Ses notes du moment allaient être suffisante… il y avait tant d’autre choses à observer à propos de cette dame. Oui, il avait quitté les lieux, mais cela ne signifie point qu’il a abandonné l’idée de mieux la comprendre et de l’étudier. Oui, il gardait un œil, cette fois-ci, un peu plus discret sur elle. De tel personnage lui était fascinant. Non, cela n’avait rien à voir avec son apparence hors du commun… bien qu’il s’agissait ici d’un point tout aussi intéressant à sa façon. Non, ce qui fascinait notre cher Lomion était les gens religieux et croyants… des gens qui, sans doute est-ce un peu ironique dans ce cas-ci, possédait une foi aveugle. Leur dit lien spirituel… était-ce qu’un état d’être, une illusion qu’ils se créaient ? Le vagabond comprenait beaucoup de chose à propos de ce monde… mais les croyances religieuses, ils les trouvaient plutôt absurde. Il n’y avait là aucune logique… que croire sans connaitre ce qui en est véritablement. Il avait de nombreuses fois su démentir certains dits miracles des Dieux par la logique et les sciences, mais les gens continuaient toujours de croire. Ils revenaient toujours avec un ‘’comment expliquez-vous…’’ et lorsqu’ils n’arrivaient point à une conclusion logique, les êtres ignorants de ce monde justifiait le tout qu’avec leur croyance. Il en fut ainsi pour le myste rouge. Certes, Lomion ne possédait point d’explication… mais il en avait une ! Il ne s’agissait pas d’un phénomène divin, il allait éventuellement être en mesure de d’expliquer. Tout comme la maladie…elle peut être soignée grâce à la science.

Suivant quelques observations supplémentaires, le vagabond nota qu’elle s’était déplacé… qu’elle n’était plus là où elle était lorsqu’il l’avait délaissé. Il ne connaissait point la direction qu’elle avait prise… peut-être était-elle déjà un peu loin ? Il n’aurait su dire. Peut-être que cela signifiait la fin de son observation ? Celui-ci devait l’avouer, il était un peu déçus de ne point avoir pu l’observer un peu plus… voir même dialoguer. Il fit donc le choix de retourner sur ses pas, de retourner vers la taverne, le seul endroit dans la cité où il était possible d’y trouver une chambre afin de se loger. Toutefois, après quelques pas dans la direction entreprise, une ombre familière lui apparut. Du coin de l’œil, il l’avait vue, cette ombre errante… la mystérieuse inconnue. D’une voix profonde et monotone, il s’adressa donc à celle-ci.

‘’Semblerait-il que cette fois c’est vous qui est venu vers moi…’’

Le dos droit, le petit homme posa son regard sur la demoiselle, il l’observait à travers l’obscurité. Au fil du temps, ses prunelles d’adaptait à la lumière ambiante… et puis il s’interrogea sur la façon de naviguer le monde de l’inconnue. Sur la façon dont les êtres aveugles naviguaient en utilisant leur autres sens. Une expérience lui avait permis de connaitre, grossièrement, l’univers de tels gens… mais son expérience n’était sans doute point au niveau de leur réalité. Bref… il ne s’agit ici que d’une parenthèse que mieux vaut fermer pour le moment. Une réaction de la demoiselle allait bientôt être disponible, Lomion ne souhaitait nullement la manquer.

Cette rencontre des plus particulières n'avait point cessé d'étonner notre cher vagabond. Certes le visage plutôt stoïque de notre protagoniste n'en disait que très peu à propos de la surprise, si tel était le terme idéal afin de bien définir le sentiment de celui-ci concernant le moment actuel. Était-il réellement étonné de retrouver l'inconnue dans cette allée ? Est-ce qu'il y existe une réelle surprise lorsqu'on retrouve quelque chose que l'on cherchait ? Sans doute un certain plaisir, mais de l'étonnement est peu probable. Sous la pénombre, celui-ci déposa son regard sur l'inconnue qu'il avait étudiée de prêt et de loin, lui avait lancé une phrase d'une tonalité des plus monotones et était maintenant en attente d'une réplique. Ainsi, il avait initié à nouveau la discussion sans véritablement connaître la possible réponse de celle-ci, le sentiment de l'inconnue face à la présence de notre vagabond. Celle-ci qui avait été moins que charmé par notre Lhurgoyf, il était impossible de réellement prévoir la réaction de cette dernière en ce qui concernait une second interaction avec notre cher savant. Certes, il avait eu quelques observations, mais définir le comportement et la façon d’être de l’inconnue, de la prêtresse de Kron en se basant uniquement sur les observations précédente ne ferait point un portrait qui allait rendre justice à la femme, du moins, c’était l’opinion de Lomion. Il s’agissait là de données incomplètes, la façon d’être de l’inconnue n’était qu’une observation suivant l’interruption d’un rituel religieux, une chose qui charme très peu de gens normalement.

Il attendait donc, à l’intersection, à la croisée de leur chemin. Debout dans la nuit qui devenait de plus en plus froide, le petit homme sous un manteau nettement trop large pour sa personne restait posé silencieusement après les dernières paroles dites. Très peu de temps c’était ensuite écoulé avant que l’inconnue lui offrit une réplique. Dans la voix de l’inconnue il ne manquait point de sarcasme, mais il aurait sans doute dû s’y attendre un peu. Bien qu’il ne soit pas lui-même un être sarcastique, il sait saisir le principe des tournures de phrases dans un tel style. Il ne s’agit point ici une façon de s’exprimer qu’il pratique, voir même qu’il apprécie énormément, non il est plutôt du genre franc et directe, mais il s’agit là de la nature de certaines personnes. Et puis il y eut la suite, cette phrase démontrant la croyance en une puissance divine. Il aurait pu moquer une telle chose, car oui Lomion ne croit en aucun Dieux. Il n’arrivera sans doute jamais à comprendre comment les gens peuvent être si ignorant, comment ils peuvent croire sans preuves concrète de leur dite divinités. Il aurait pu rire, se moquer, mais ce n’était point le genre d’homme qu’il était. Non, il laisse ce genre de moquerie pour les êtres plus simples, qui ne peuvent que justifier et démontrer leur intellect à travers la moquerie afin de se sentir supérieur. Est-ce que cela signifie que le vagabond est un être supérieur ? Il l’est sans doute en intellect, supérieur à de nombreuses personnes, mais il sait aussi qu’il y existe des gens capables de prouesses qu’il ne peut exécutés mêmes en rêves. Non à cette phrase il ne fit qu’exprimer son opinion dans une sobre réplique :

‘’C’est sans doute ce que de nombreuses personnes diraient, si non familier avec les probabilités d’une telle rencontre…’’ dit-il d’un ton sobre et monotone.

Ressentant une brise un peu plus fraiches qui se faisait sentir, il savait que s’il souhaitait continuer de discuter, mieux valait éviter de continuer de le faire à l’extérieur sinon ils allaient finir par attraper froids. Enfin, cela dit, en observant son interlocutrice, le vagabond se demanda si celle-ci ressentait le froid. À première vue, elle ne semblait nullement démontrer les effets du climat. Notre vagabond savait que certaines personnes, selon leurs origines, s’adaptaient différemment aux températures. Certaines peuplades toléraient le dur labeur mieux que d’autres, d’autres les changements de climats. Il avait étudié les peuplades du monde et avait établis une compréhension générale pour la plupart, mais il y existait encore de nombreux mystères à découvrir. Avec un peu de chance, s’il aurait cru en la chance, l’être qui se trouvait devant ses yeux allait être en mesure de l’éclairer sur de nombreuses choses… cela dit si elle arrive à faire preuve de collaboration. Les gens dont il défit leur croyance ont souvent tendance à ne point l’aimer. Cette dernière qui semblait déjà froide face à notre vagabond n’allait sans doute aucunement apprécier le fait que ce très cher Lomion, bien que de façons polies, dit que croire que c’est les Dieux qui avaient fait en sorte qu’ils s’étaient croisés à nouveau était plutôt une idée absurde. Heureusement qu’il était capable de politesse, car dit comme songer, il ne s’agissait pas là d’une opinion facile à avaler pour les fanatiques religieux. Il connaissait que très peu des êtres dévoués à Kron, il est probable qu’ils sont un peu plus indulgent que les fanatique de Sharna envers ceux qui moque un peu leur croyance, mais mieux ne valait pas trop prendre de chance.

Voilà que notre protagoniste avait su, à travers ses paroles, provoquer la prêtresse de Kron. Il aurait pu faire preuve d’un peu plus de finesse sociale, cependant cela lui aurait requis de mentir, de se mentir à lui-même. Lui, un érudit à la recherche de la vérité absolu, comment aurait-il pu se mentir ainsi ? Les paroles qui avaient sorties de ses lèvres étaient véridiques, il y croyait fermement. Il parlait selon la logique des choses, ne suivant aucune doctrine religieuse. Certes, ses paroles n’avaient point fait en sorte qu’il avait su se lier d’amitié avec l’inconnue qui se trouvant devant ses yeux. Cependant, mieux valait qu’il base sa relation avec cette inconnue sur le principe de la franchise et vérité… lui avoir dit qu’il croyait que les Dieux même avait guidé leur pas… non seulement il trouvait cela des plus ridicule, mais il n’y croyait aucunement. Il pourrait sans doute prendre le temps de calculer la probabilité de leur rencontre, lui montre la mathématique démontrant sa logique, mais est-ce que cela allait être suffisamment afin de lui faire renier son Diieu ? Elle y croyait aveuglément… et cela dit sans vouloir faire de mauvais jeu de mot. Certes, il n’aurait point osé dire cela d’une telle façon directement à cette inconnue.
Elle n’attendit point avant de lui démontrer un peu de colère face à notre protagoniste. Peut-être qu’elle trouvait ce cher Lomion un peu arrogant, de lui parler ainsi… malgré son ton des plus sobre et monotone, ses paroles ne démontrait aucune croyance… elle moquait presque l’idée de la religion. S’il était possible pour son interlocutrice de le faire, elle lui aurait sans doute lancée un regard des plus meurtriers. Il était à se demander comment les gens pouvaient croire aussi aveuglement. Certains diraient sans doute que ce très cher Lomion est sans doute un peu dure envers le monde à remettre tout en question ainsi… mais ce n’était pas ainsi que cet être voyait les choses. Non, il avait vu le monde grandir depuis de nombreuses années… malgré son apparence des plus juvénile, il s’agissait d’un homme d’expérience. Il avait vu le monde… tenté de le comprendre et prouvé que de nombreux mythes étaient faux ! Un jour, il en fera peut-être autant avec les croyances des fanatiques religieux. Certes, cela ne sera point sans susciter la controverse… ce soir n’est que la pointe du iceberg. Cependant, tel est la route vers la connaissance… il s’agit d’une route où il y existe de nombreux alliés… mais encore plus d’ennemies. Qu’allait être l’inconnue ce soir ? Allait-il continuer sur le thème des croyances avec elle?
À en croire les paroles froides de celle-ci… une réplique qui pourrait presque sonner telle une litanie infernale, elle ne semblait point désirée délaisser le sujet. Cela ne déplaisait point à notre érudit… non certes… débattre de la vie, de la mort, des idéologies, de la logique et de la religion… cela l’amusait. Il s’agissait ici d’un jeu pour ce dernier et une prêtresse de Kron allait sans aucun doute être une adversaire redoutable dans le débat. Elle référait à leur rencontre, à son écoute de son dit Dieu comme étant une chose moins hasardeuse… mais est-ce que cela l’était ? Quelle était la voix qu’elle entendait lorsqu’elle se tournait vers son Dieu ? N’était-ce pas celle de son subconscient ? À cela notre vagabond ne pouvait s’empêcher de répliquer… mais son interlocutrice devait s’y attendre.

‘’Il s’agit d’un point de vu des plus intéressant’’ Et il disait vrai ! ‘’Si vous me le permettez, j’aimerais savoir… que fut le guide de vos pas ?’’

Il cherchait à comprendre ce qui l’avait mené jusqu’ici… était-ce ce dit Kron… ou bien était-ce les autres sens de la demoiselle ? Le débat ne faisait que débuter entre les deux âmes présentes. Certes le climat devenait de plus en plus froid… il aurait préféré retrouver la chaleur d’une flamme… mais sa curiosité le guidait… un désir plus fort que le désir de chaleur.

La prêtresse dont le visage était scellé devenait de plus en plus fascinante aux yeux de notre cher Lomion. Une personne possédant une vision si aveugle du monde, elle semblait être prête à laisser sa propre vie entre les mains du dit Dieu Kron. Il n’arrivait point à comprendre comment une personne pouvait dévouer sa vie à un être invisible, à un être qui aux yeux de notre érudit n’était qu’une histoire que l’on racontait aux êtres simplet afin et crédule. Pourtant, la femme qui se dressait devant ce dernier ne semblait point être ce genre d’être. Ses convictions, ses croyances rien, ni même la raison pourrait changer cela. Notre protagoniste pourrait être en mesure de prouver que le dit visage de Kron n’est qu’un mythe, une idée imaginée, cela ne changerait sans doute rien à la dévotion de celle-ci envers son dit Dieu. Elle était là l’exemple parfaite de la fanatique religieuse! Non, croire ainsi aveuglement n’était point une chose possible pour l’Éclaris. Il était un homme de logique, un homme pour qui tout possédait une explication rationnelle, il fallait tout simplement ouvrir les yeux afin de voir la question et tenter d’y répondre.

Il était fort probable que pour la prêtresse, que notre érudit, un athée, soit un être incompréhensible. Celle-ci n’arrive sans doute point à voir comment un homme ne peut nullement croire en les Dieux, elle ressent sans doute autour d’elle leur présence divine et la perçois à travers son environnement. Il est vrai qu’il est difficile de comprendre un tel être… de comprendre pourquoi un homme remet tout ce qui fut dit, tout ce que l’on croit connaitre en question. Le monde pourrait être si simple si les questions n’étaient pas posées… vivre sans chercher plus loin à comprendre pourquoi, à chercher les portes et ensuite les clefs de la connaissance.

Pour notre protagoniste, un tel monde serait bien sombre, bien triste. Un monde où l’ignorance est parfaitement acceptable, un monde où l’éducation est purement basée sur des anciennes croyances occultes dont personnes osent questionner les paroles. Non, un tel monde ne doit point exister… la connaissance, le savoir, le véritable savoir est si précieux. Sans le savoir, notre société finirait pas s’effondrer. Certes, les Géloviens vous diraient sans doute le contraire, ils vous vendraient du rêve et diraient qu’il faut tout simplement garder foie ! Que les Dieux nous guiderons et protègerons… une Utopie, rien de plus.

L’éclaris écoutait alors la réplique, la réponse à question. Les paroles de celle-ci, dite dans un ton des plus amers, ne démontrait aucun doute dans l’esprit de la prêtresse. Elle disait chaque parole comme une vérité absolue. Elle parlait de sa croyance comme s’il s’agissait d’une chose logique! Comment pouvait-elle dire une telle chose avec tant de conviction ? Malgré le visage qui semblait si froid et indifférent, à l’intérieur il devait avouer être un peu choqué par une telle chose ! Un tel dévouement aux croyances, que de dire que les Dieux guident ses pas… que cela est tout à fait banal et qu’il s’agit d’une connaissance que tout être devrait, normalement, avoir. Les derniers mots : Saisissez-vous ? Ô il saisissait très clairement les paroles de celle-ci, il n’y avait là aucun doute, mais s’il possédait une compréhension absolue de l’idée, s’il était en mesure de voir le concept du destin sous le même angle que cette inconnue… alors là la réponse était bien différente. À cela, il répliqua alors :

‘’Dire que ma personne possède une absolue compréhension serait bien faux. Certaines personnes diraient que ce que vous appelez votre guide, sans aucun doute le Dieu auquel vous êtes dévoué prêtresse de Kron, est ce qu’ils appels l’instinct… une chose que toute créature en ce monde semble posséder… une voix à l’intérieur qui guide nos pas inconsciemment… certains comme vous disent que cette voix est celle des Dieux… d’autres, cependant, vous diront qu’il y existe la possibilité que non seulement les expériences d’une vie forme cette voix, mais qu’il y existe en elle l’écho même de celle de vos parents… mais cela ne sont que des choses dites… bien entendu…’’

Il ne démontrait aucune envers le potentiel courue de la dévouée fanatique de Kron. Non, si la voix de celui-ci affichait le moindre tremblement, cela était tout simplement dû au changement progressif de sa température corporelle avec la nuit qui avançait grain de sable après grain de sable. À cela, il ajouta alors :

‘’Je ne tiens point à vous retenir plus longtemps contre votre gré en ce lieu… cependant je dois avouer que votre perspective a su cultiver ma curiosité… peut-être accepteriez-vous de poursuivre en un autre lieu?’’

Une invitation à poursuivre l’échange en un autre lieu. Un autre lieu ne serait point nécessairement plus privée puisqu’il n’y avait aucune âme errante dans les alentours, mais serait au moins un peu plus au chaud et confortable. Il ne pouvait qu’espérer que celle-ci, n’ayant point trop été offensé par ses parole, accepte l’invitation.

Y existait-il en ce monde deux êtres possédant une polarité plus opposé que la prêtresse au visage scellé et l’érudit vagabond? Possiblement, puisque notre protagoniste ne percevait pas celle-ci comme étant l’image absolue de l’antagoniste. Non, elle possédait en elle certains traits qu’il trouvait fascinant, à sa façon bien entendu. Oui, la fascination de Lomion est parfois une chose plutôt particulière, presqu’innocente dans certains cas, mais parfois un peu morbide lorsqu’il devient obsédé par une chose, une idée, un sujet. Heureusement, jusqu’à présent, la prêtresse de Kron n’avait que su piquer la curiosité disculpe de celui-ci à parler ainsi de ses croyances. Oui, elle était aveugles aux yeux de tous, mais pour Lomion, le véritable handicape n’était pas la perte de vue, mais l’absence de question ! Oui, elle ne questionnait rien des dites paroles de son Dieu ! C’est tout comme si cette dernière pouvait entendre cette voix, cet écho dans la boite crânienne lui dictant des paroles aliénés! Toutefois, par politesse, mais surtout par sa curiosité scientifique, il n’allait point déclarer celle-ci comme étant une cause perdu à la folie… non, car cette inconnue semblait posséder un intellect sans doute plus élevé que la moyenne de la populace. Il était tout simplement un peu triste de voir le tout être perdu à la religion.

En l’instant entre les grains de sables du sablier, il avait invité celle-ci à poursuivre leur discussion dans un endroit nettement plus confortable. Elle cette invitation, il eut droit à une réponse des plus favorables et voilà qu’elle le laisser mener le pas. Si cela avait été son genre, il aurait sans doute souris à ce geste, mais le visage de celui-ci n’était connu pour être des plus expressifs. Toutefois, un regard attentif aurait pu remarquer alors que la lumière de la lune éclairait son visage, dessinant sur sa figure des ombres, une certaine légèreté et bonheur dans son regard. Inclinant sa tête légèrement afin d’acquiescer les paroles de la prêtresse, il fit quelques pas dans la direction de l’auberge la plus prêt. Bien entendu, il s’agissait là d’un geste qui aurait pu sembler être futile, vu l’absence du don de la vue de son interlocutrice, mais il s’agit là d’une habitude.

Alors qu’une brise soufflait, sifflant entre les édifices les prunelles de l’érudit s’était lever vers le haut où il put observer le visage familier d’un vieil ami. Animus l’attendait déjà…

Le pas léger, il guidait son interlocutrice jusqu’à l’établissement qui allait les loger pour un moment. Les bottes de l’érudit claquaient sur le pavé, l’écho de ceux-ci pouvait se faire entendre par toute oreille attentive. Cela-dit, il était donc évident que sa compagne de débat n’ai point de difficulté à suivre celui-ci.

‘’Bonsoir maître Animus’’ Dit-il en s’adressant à Animus
Le hibou Grand-duc s’inclina avant d’offrir réplique :
‘’Bonsoir maître Lomion
-Nos affaires y sont déjà… je vais vous ouvrir une fois à l’intérieur
-Merci’’

Un échange rapide et très bref entre le Lhurgoyf et l’oiseau. Suivant cet échange, avant d’ouvrir la porte de l’auberge, l’érudit tendis son bras à son interlocutrice.

‘’Si vous voulez bien me suivre… je peux vous guider à l’intérieur… car je sais que dans le chaos, il sera plus difficile de me suivre…’’

Il attendit réplique avant d’ouvrir la porte de l’établissement. Dès que la porte fut légèrement ouverte, il était déjà possible d’y entendre le brouhaha qui existait à l’intérieur. La penture mal huilée gémissait alors que Lomion poussa la porte. Déjà, il pouvait ressentir la chaleur sur son visage alors qu’il détourna son regard vers ce qui l’attendait. Quelques visages s’étaient retourné vers notre protagoniste… ou peut-être que leur attention fut diriger vers celle qui l’accompagnait, cet hypothèse était nettement plus probable. Un homme tel que lui passait généralement un peu comme inaperçus, nul ne se souciait vraiment de lui généralement. Son apparence de vagabond donnait l’impression qu’il ne possédait rien de valeur… donc très peu s’attardait sur lui, mais elle, voilà une toute autre histoire. Il était facile de croire qu’elle attirait nettement plus l’attention que notre personnage à l’apparence des plus ordinaires….

L’établissement offrait une agréable chaleur à tout être venu de loin souhaitant sortir du froid, même si ce n’était que pour un moment. Notre vagabond avait su durant sa longue vie s’habituer à diverses situations, certaines nettement moins confortable que d’autres, mais c’est sans doute un peu pour cette raison qu’il appréciait à chaque fois le retour au chaud. Bien entendu, ce genre d’établissement n’était pas exactement la réflexion parfaite de l’image de sa personne. Ici, il était bien loin du lieu où les masses étaient constituées de gens sages, car bien au contraire, l’intellect moyen de la plupart de ses établissements avait une tendance à être peu élevé. Cela dit, celui-ci n’irait pas jusqu’à dire que c’est tous les voyageurs ou êtres qui fréquent ce genre d’établissement qui est simplet, non, il y existe sans doute quelques érudits, quelques êtres brillants caché ici et là, mais ils sont justement caché ici et là. C’est dans un tel établissement qu’il avait ultérieurement fait la rencontre de maître Dim. Puis, ce genre d’endroit s’harmonisait avec sa nature un peu vagabonde. Il était certes un érudit, il avait passé une grande partie de son temps le nez fourré dans les bouquins poussiéreux, mais la connaisse nouvelle était là, au-delà des livres et des bibliothèques !

Avec sa compagne du moment, il s’était dirigé vers une table un peu plus éloigné. Bien entendu, même dans le coin le plus sombre de l’établissement, le duo allait attirer l’attention de plusieurs. Le Lhurgoyf, lui seul était un peu discret. Un être frêle aux vêtements qui paraissait trop grands, il en a tellement qu’on ne s’en soucie plus, mais des dames tel que la prêtresse de Kron, il s’agit probablement d’une grande première pour les gens ici. Il fallait dire qu’elle pouvait sans doute attirer l’attention un peu partout, elle avait même su susciter l’intérêt de l’Éclari.

‘’ Ce n’est pas idéal, mais au moins ici nous serons au chaud’’ Dit-il doucement.

Une fois bien installé, son interlocutrice pris la parole, souhaitant se présenter correctement. Il est vrai qu’ils n’avaient pas vraiment fait connaissance, mais là était sans doute le meilleur moment.

‘’Enchanté, Psyche Corona, je suis Lomion Viska, un simple éclari…’’

Un simple éclari, était-ce véritablement possible ? Certes, il y avait des êtres simple d’esprit, mais des gens entièrement simple, dont comprendre et expliquer leur vie et comportement en moins de cents mots, cela n’existaient sans doute pas.

‘’Il s’agissait là de l’hypothèse que je possédais à propos de vous, mademoiselle Corona, par votre dévouement à votre croyance, cela est généralement qu’une pratique d’une prêtresse au service d’une quelconque dite divinité. Pardonnez-moi de posséder un peu de difficulté à croire en votre Dieu, mon but n’est point de vous offenser, mais je ne peux malheureusement croire sans preuve concrète… ‘’ il fit une petite pause alors qu’il fit signe à l’aubergiste de venir avant de poursuivre ‘’J’ai cependant entendu les parler de gens capable de voir les dites divinités… je suppose qu’il vous serait possible de m’éclairer un peu sur un tel sujet, n’est-ce pas ?’’

Avant que Psyche puisse lui offrir réponse, l’aubergiste s’approcha

‘’Oui? Que puis-je pour vous?
-Serait-il possible d’avoir de l’eau, chaude, pour le thé, merci
Pour le thé? Uh… bien sûr…’’

Bien que la conversation fût entre l’Aubergiste et Lomion, aux yeux de l’érudit, il était évident que l’attention de l’homme était un peu plus portée envers celle avec qui le vagabond partageait sa table.

‘’J’espère que ce n’est pas trop indiscret de ma part de vous questionner à ce sujet..?’’

Oui, il avait tout simplement continué là où il avait laissé en attendant que l’homme retourne avec de l’eau pour le thé. Une bonne tasse de thé, il n’y avait que ça de vrai ! Surtout lorsqu’il savait que la discussion à venir allait être de plus fascinante.

Enfin! Leur discussion commençait à devenir véritablement intéressante aux yeux de l’érudit. Ceci dit, les échanges précédents étaient tous aussi agréable, mais là ! Oh il c’était comme s’il avait fini d’escalader la montagne et que bientôt il allait pouvoir savourer la connaissance et le plaisir du débat qui se trouvait au sommet. Il est peut être difficile de le voir clairement avec l’expression si flegmatique qui s’affiche au visage de Lomion, mais celui-ci arrive difficilement à contenir toute l’excitation concernant la conversation à venir. Il s’attendait à un débat des plus fascinant et ne pouvait qu’espère que sa partenaire de conversation n’allait point prendre offense à ses paroles d’hérétique et le délaisser ainsi. Ce soir, il ne cherchait pas à changer l’opinion de celle avec qui sa personne discutait, mais plutôt il tentait d’enrichir son propre savoir. Peut-être que cela semble un peu égoïste, cependant son désir de connaitre et d’apprendre est si fort.

Celui-ci demeura accroché aux lèvres de la prêtresse de Kron alors qu’elle lui offrait une fois de plus la réplique. Il écoutait attentivement les paroles de celle-ci et hochait de la tête afin d’acquiescer ce qu’elle lui disait. Bien entendu l’érudit était bien conscient qu’elle ne pouvait point l’observer dans ses manies, mais il n’allait pas changer ses habitudes. Puis, voilà qu’elle lui avait ensuite poser une grande question. Quel était son avis sur ceux que l’on nomme les Gorgoroth, alors là voilà un sujet et une question bien intéressante et à cela, il offrit réplique :

‘’Bien, mademoiselle Corona, je dois avouer que mes connaissances concernant les dites Gorgoroth ne sont pas aussi profonde que je le souhaiterais, car voyez-vous il y existe que très peu d’ouvrage actuellement disponible à ce sujet, qui est des plus fascinant’’ Il fit alors une petite pause alors qu’il chercha du regard où en étant l’aubergiste avec son eau chaude pour le thé. ‘’Selon les ouvrages que j’ai pu consulter, leur existence serait en lien avec leur connexion avec la dite essence divine avant leur mort. Bien entendu, j’ai certaine doute à propos de ce sujet…. Et même que je me demande si le terme utiliser pour l’essence est le bon, car dire qu’il s’agit de divin est en soi affirmer l’existence de la possibilité du divin… enfin là je divague un peu du sujet… où en étais-je, ah oui! Pourquoi certaines personnes reviennent à la vie lorsqu’elle meurt, mais pas tous, quel est la différence alors pour être mesure de bien comprendre, il faudrait connaitre quelqu’un qui a vécu l’expérience et la vivre soi-même, mais puisque je n’ai pas envie de tenter ma chance, je crois que je peux me fier en partie à votre opinion sur le sujet…’’

Il prit alors la théière et la déposa sur la table avant de poursuivre.

‘’Et ici, je ne parle pas de votre opinion en tant que prêtresse, mais cela, je crois que vous vous en doutiez déjà….?’’

Laissant le tout en suspens, l’érudit prépara alors le thé, laissant les herbes ajouter leur délicieuse saveur à l’eau.