Choniques d'un assassin

Amitié. Lien indéfectible. Inverses. Voici ce qui pourrait définir la relation qui unit Ëlhy à Abbhy. Pirate et mercenaire se sont rencontrées aux hasard d'un chapardage plus ou moins réussi... pour ne plus se quitter. Car même si les...occupations diverses de l'une et de l'autre les amènent à se séparer, le lien, la loyauté qui les lie n'a encore jamais souffert la distance. Le dicton dit "qui se ressemble s'assemble". Il faut croire que des exceptions existent. Car le seul point commun des jeunes femmes, c'est leur propension à la solitude -et leur goût pour le jeu, accessoirement- qui les conduit à préférer boire un verre -ou plus si affinités- tranquille dans un bar malfamé juste pour avoir la paix, plutôt que de tenter de lier connaissance... sauf si un motif ou un autre éveille leur curiosité -ou leur intérêt. Mais ce que certains appelleraient un défaut est de là leur seul point commun. En effet, si l'une paraît enjouée, avec ses jolies boucles blondes et ses airs angéliques tandis que l'autre avec ses airs renfermés et ses airs sombres, ne vous laissez pas abuser. Méfiez-vous des apparences, elles sont souvent trompeuses, et plus d'un imprudent est tombé dans le piège. Car si Ëlhy semble un ange et Abbhy à des airs de démon, il en est une qu'il vaut mieux éviter de croiser lorsqu'elle est animée de sombres intentions -ce qui est assez fréquent somme toute- et l'évidence n'est pas tout le temps vraisemblable...

Que dire de cette boule de poils roux qui ne provoquerait pas de haussement de sourcil? Rien, tout simplement? Parce que cette petite bestiole farceuse est tout sauf un écureuil comme les autres. Pour commencer, quel écureuil sain d'esprit accompagnerait volontairement une panthère - carnivore aux griffes acérées- ? Aucun, vous voyez le topo? Mais bref, fou ou intelligent, voilà peu importe, il suit Abbhy partout. En mission, au lit, dans la rue. Partout, sauf dans la salle de bains, au grand désespoir du rongeur. En effet, il faut bien l'avouer, en plus de perdre ses poils partout et de dissimuler noisettes et autres noix dans toutes les cachettes (in)imaginables, Jack est un pervers de première catégorie, une bête à poils qui aimait la bonne chère et la bonne chair, un amateur de peaux de pêche et de décolletés plongeants, en résumé l'ennemi de toute femme honorable -ou leur ami selon son point de vue-. Une bestiole pleine de désirs et de caprices que son statut d'écureuil lui permettait de réaliser sous l'oeil attendri des victimes qui ne soupçonnaient en général pas les desseins de l'animal.
Et ce déploiement d'hormones n'est -vous vous en doutez- pas naturel. En réalité il est provoqué par le catalyseur qu'Abbhy à gentiment... clipsé dirons nous sur l'oreille gauche de la bebête qui, en plus de se retrouver avec l'intelligence d'un homme en pleine possession de ses moyens, lui procure également les hormones -si ce n'est plus- de ledit homme... au grand désarrois d' Abbhy qui, tant bien que mal, s'est faite adopter par l'écureuil...