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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
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 Lèche vitrine

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MessageSujet: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeLun 15 Déc - 22:25

Elle referma le livre. Son regard de jade s'enfuit vers des horizons et des possibles que seules ses lectures parvenaient à lui inspirer. Cependant, cette fois le rêve pourrait bien se faire réalité. Il suffisait juste qu'elle accepte de quitter Hespéria et son petit confort, à commencer par le crépitement douillet du feu dans la cheminée. Depuis qu'elle était Elië, en effet, elle avait fait de cette cité son chez elle, son cocon. Elle en connaissait tous les recoins. La Sindarine avait partagé avec elle les passages les plus secrets, les visions depuis les sous-sols tout comme celles depuis les toits. Les différentes perspectives allaient bien avec son caractère multiple. Depuis, elle n'avait cessé de courir de cours somptueuses en bas-fonds sordides, même si son inclinaison la faisait préférer les lieux où le luxe s'épanouissait. Ses activités lui imposaient de pouvoir se repérer sans hésitation dans les ruelles tortueuses aussi bien que sur les grandes avenues, de se sentir à l'aise à la fois dans les coupe gorges et dans les réceptions de la haute société de la capitale. Elle y avait travaillé, elle avait appris, progressé et elle se trouvait là comme un poisson dans l'eau.

Mais il était une autre chose que ses activités lui imposaient, c'était de passer inaperçue et de ne jamais être reconnue. Son don naturel de Syliméa l'y aidait grandement, mais si son corps pouvait changer de forme, il lui restait toujours à se préoccuper de ses atours qui pouvaient à tout moment la trahir. Elle était alors obligée d'imaginer des stratagèmes multiples impliquant caches et planques pour changer de tenue en cas de malchance et de fuite au cours de ses missions.
Et là grâce à une de ses nombreuses lectures elle avait peut-être la possibilité d'envisager ne plus avoir à se soucier de ce détail qui pouvait devenir crucial. Pensez donc! Changer de tenue par la seule pensée, en quelques instants. Quelques détails restaient à régler mais mettre la main sur cet artéfact prenait de plus en plus de place depuis qu'elle avait découvert cette légende. Et oui! Car il s'agissait plus d'une légende que d'un fait. L'ouvrage qu'elle venait d'acquérir présentait la chose comme une certitude, mais elle devait bien se rendre à l'évidence, un objets si merveilleux avec une histoire si peu étayée relevait plus du conte que du rapport historique. Et pourtant l'idée en était si séduisante qu'elle s'insinuait de plus en plus profondément au fil des minutes dans l'esprit de la rousse lectrice.

Un autre problème se dressait devant elle et non des moindres à partir du moment où elle déciderait de se lancer à la recherche de l'objet tant convoité. S'il existait vraiment, sa piste se perdait en un endroit des plus hostiles. Un endroit qu'elle avait rapidement exploré lors de sa quête d'enveloppe charnelle et où le mal semblait avoir élu domicile.

Elle quitta d'un bond le récamier où elle s'était lovée pour sa lecture et se dirigea vers la fenêtre, dans les vapeurs de sa longue robe de couleur absinthe, et aux larges emmanchures. L’encolure en v plongeait sous le livre serré sur sa poitrine alors que son regard se perdait à travers ce qui était presque une baie donnant sur la nature arborée.

*En effet mon amour ce n'est pas une décision à prendre à la légère...
_ Nous n'avons jamais eu peur du danger...
_ Oui mais peur de l'inconfort ma jolie. Te sens-tu prête à courir les chemins poussiéreux? A dormir dans des bouges ou même à la belle étoile?
_ En cette saison?
_ Avec un bon équipement...*


Il fallait donc prévoir de quoi résister aux désagréments de ce voyage et aux embuches que comporterait inévitablement un tel projet.

*Ca y est tu as pris ta décision? Tu comptes te lancer dans cette quête sans plus de certitude?
_ Qui ne tente rien n'a rien...
_Dis plutôt que sa peau t'a donné des idées...
_ Ne sois pas stupide il est bien loin et …
_ Ouiiiiiii.... C'est une idée ça....*


Un sourire coquin se dessina sur les lèvres sensuelles de la Syliméa. Mais elle remisa cette nouvelle idée pour plus tard. Il fallait prendre les choses dans l'ordre et les fournitures de voyages n'étaient pas données. Sa cassette risquait d'être mise lourdement à contribution. Elle était plutôt du genre panier percé et avait du mal à épargner, même en prévision de coups durs. Son regard passa sur les œuvres d'art qui habitaient son intérieur. Non décidément elle ne regrettait pas ses choix, même s'ils allaient hypothéquer son projet. Il suffisait qu’elle choisisse avec soin son paquetage. Après tout elle n’allait pas non plus s’encombrer pour l’occasion de futilités…

*Nous regrettons déjà notre havre de paix
_ Mais tu n’es même pas encore partie !...
_ Ne nous décourageons pas mon amour. Nous ne serons que plus ravie de retrouver nos pénates une fois notre mission accomplie…*


Le moment était venu de faire une petite liste de ce qu’il importait de prévoir pour faire face aux rigueurs de la saison et du chemin ainsi qu’aux aléas des rencontres de fortune. Une fois tout cela noté sur un feuillet de parchemin elle se changea pour une robe discrète de celles qu’arborent les gouvernantes austères. Seule sa crinière de feu dénotait, mais on ne choisit pas sa couleur de cheveux n’est-ce pas ? Elle n’oublia pas de suspendre à sa fine ceinture le fourreau de sa fidèle dague et son aumônière afin de pouvoir régler ses achats. Elle finit par se couvrir de sa cape de voyage et sortit dans la rue non sans avoir traversé le petit parc. Petit parc laissé en grande partie à sa libre pousse et qui entourait la tour, vestige d’une citadelle plus importante dans laquelle demeurait la courtisane.

Bien vite elle remonta le pavé vers le quartier commerçant et commença à repérer chez les artisans les différents accessoires qu’elle avait notés. Leurs prix la firent bien vite déchanter. Si elle voulait mener à bien ses emplettes, il allait lui falloir économiser pendant des semaines…

*Nous pourrions attendre le retour des beaux jours
_ Et risquer oui, mon amour que quelqu’un lui mette la main dessus avant nous.
_ Nous ne savons même pas où le chercher
_ Nous savons au moins où commencer et Hespéria commence à être trop étroite
_ Ouhhhh ! La petite fille de joie veut voir du pays !!!
_ C’est cela !
_ Et tu es prête à y risquer tout ce qui fait ta petite vie bien tranquille ?
_ Trop tranquille ma chérie. Mais nous serons toutes les deux hein ? Tu ne m’adonneras pas …
_ Il faut bien que quelqu’un veille sur nous…*


Des exclamations émerveillées venaient de frapper ses oreilles. Si elle en croyait les intonations, quelque chose de l’ordre du miracle venait de se produire non loin de là. C’était plus qu’il n’en fallait pour éveiller la curiosité de la rouquine qui se dirigea prestement vers la provenance des clameurs admiratives.

« Cette petite est incroyable !
« Ben si elle traine dehors toute seule… »
« Une aubaine pour les marauds de tout poil »
« … en or ! »


Le mot or avait bien atteint ses esgourdes et elle en manquait cruellement… Elle ne risquait rien à aller évaluer l’intérêt de l’attroupement dont elle approchait ;
« Tu ne vas pas garder tout ça pour toi, petite »
Apparemment elle n’était pas la seule intéressée dans le coin… C’est alors que sa voix franchit le rempart des badauds attroupés…

*Petite, mais à ce point ???!!!
_ On dirait que la valeur n’attend pas le nombre des années…
_ Voyons ça de plus près…*


La voix était vraiment enfantine et la curiosité de la Syliméa croissait à chaque seconde. Elle tapota sur l’épaule droite d’un homme qui lui faisait barrage et profita de son pivot pour découvrir qui le dérangeait pour passer devant lui sur sa droite.

Ce qu’elle vit la laissa plusieurs secondes interloquée…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeSam 20 Déc - 16:23

Hesperia.
Les quelques ouvrages que Thalie avait eu entre les mains en disaient le plus grand bien. Bien évidemment, elle ne les avait pas tous lu en entier. La plupart du temps, elle se contentait d’en lire les grandes lignes. Et parmi ces grandes lignes, toutes  ne tarissaient pas d’éloges sur cette ville si bien que la sindarine avait fini par croire qu’elle était parfaite en tout point.    
Alors, lorsque Léogan lui avait annoncé qu’elle partirait vivre là-bas, Thalie avait sauté de joie. Elle qui n’avait jamais réellement voyagé allait avoir la chance de connaître le grande capitale d’Eridania. N’était-ce pas merveilleux ?  Elle allait pouvoir ainsi échapper au froid mordant de Cimmeria et à l’éducation douteuse de ses gouvernantes.

La première chose que voulu faire Thalie en arrivant a Hesperia fut de visiter la capitale de fond en comble. Mais comme toute excellente tutrice qui se respectait, Léna l’avait envoyé au lit. Docile sur l’instant, la petite prêtresse s’était exécutée sans broncher mais s’était retournée plusieurs fois dans son lit avant de trouver le sommeil.
Les premiers rayons de sommeil l’avaient ensuite réveillé. Ne tenant pas en place,  Thalie s’était levée. Elle s’était ensuite  habillée et était sortie en cachette. Elle savait que cela ne plairait pas à sa nouvelle tutrice mais elle était également beaucoup trop impatiente pour attendre son réveil afin d’aller explorer la capitale. Pour se donner bonne conscience, Thalie s’était donc mise en tête de trouver un petit cadeau pour Léna se disant que cela lui épargnerait peut-être des sermons lorsqu’elle serait de retour.  

***

Tenant Crème en laisse, Thalie vagabonda dans plusieurs petites ruelles. Elle s’extasia devant la décoration de certaines demeures et resta bouche bée lorsqu’elle aperçut un soldat galopant sur un étalon blanc comme la neige. Un jour, elle aussi porterait une armure en plaque.
Elle marcha ensuite le long d’une des grandes artères de la capitale et repéra une boutique qui vendait du matériel de couture. Sachant que Léna était chapelière, Thalie sauta sur l’occasion et poussa la porte. Parcourant les étagères des yeux, elle cherchait quelques jolies étoffes à ramener. Pourtant, après quelques minutes, la sindarine se souvînt qu’elle avait oublié sa bourse d’argent chez Léna et fini par sortir de la boutique d’un air penaud.

_ Bordel, je savais bien que j’avais oublié quelque chose… dit-elle en fixant son agneau

Ce fut à ce moment-là qu’elle eût une idée, une idée qui allait lui faire courir des ennuis mais qui, sur l’instant, lui paraissait brillante.
S’écartant de la boutique, Thalie s’engouffra dans une petite ruelle. Celle-ci paraissait un peu moins soignée que ses voisines mais la sindarine, trop habituée à ce genre de paysage et trop occupée par son histoire de cadeau n’y prêta guère attention.
Dans un coin, elle y repéra plusieurs petits cailloux. Après avoir tourné la tête de gauche à droite, Thalie les transforma en or, ce qui fit bêler d’émerveillement son animal de compagnie et attirer par la même occasion quelques regards curieux et cupides.

Même si Léogan avait appris à Thalie à se défendre, la sindarine restait malgré tout une enfant et ne pouvait pas faire face à trois colosses. Puis, avec leurs balafres sur leur visage et le cliquetis de leurs armes aiguisées, ils étaient intimidants si bien que la jeune prêtresse en perdit tous ses moyens. Puis ils puaient et l’un d’entre eux n’arrêtaient pas de fixer Crème comme un affamé.

_ Vas-y, refais-le pour voir !
_ Faire quoi ? Je ne comprends pas…
_ Ne fais pas l’ignorante, on t’a vu ? Tiens, prends ça et vas-y.

L’un des bonhommes venait de lui fourrer de force un caillou entre les mains. Thalie hésita quelques secondes, se demandant si elle devait continuer à jouer les idiotes, crier ou prendre les jambes à son cou. Toutefois, ces trois idées furent balayées lorsque l’affamé attrapa l'agneau.

_ Il est mignon. J’aime tant la viande d'agneau...
_ Non… Laissez-le !
_ Bon alors, qu’est-ce que tu attends ?

Contre son plein gré, Thalie serra le poing et fit tomber une petite d’or dans le creux de la main d’un des trois hommes.

_ Maintenant que vous avez eu ce que vous voulez, rendez-moi Crème et laissez nous partir !
_ Crème ? Tu l’as aimé comme ça ? Oh c’est vrai que je le mangerai bien avec une petite crème aux marrons…
_ Non, rendez-le moi !
_ Tu sais quoi, petite ? Tu vas venir avec nous et si tu fais bien tout ce qu’on te dit de faire, peut-être que j’accepterai de te rendre ton cher petit compagnon.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeLun 22 Déc - 22:55

*Les enfants ! Les enfants et leur curiosité.*

Curiosité à double titre. Car il était un fait pour la Syliméa que le démon de la curiosité devait posséder ces petits être en devenir. Heureusement qu’ils n’allaient pas rester comme cela éternellement. Imaginez un monde peuplé d’éternels joueurs, curieux jusqu’à se demander : comment pourquoi tu t’appelles comme ça ? Pourquoi les grenouilles sont vertes ? Des lunatiques qui rient, chialent et s’endorment à la moindre occasion et qui bouffent n’importe quoi n’importe quand au point qu’ils vous sautent dessus et vous bavouillent dessus sans crier gare. Bref pas la peine de développer le deuxième sens de curiosité, il s’agit bien de l’aspect incompréhensible des enfants. Celui qui aurait le code de comment ça fonctionne ces petites choses serait bien aimable de le donner à la Ladrini, bien que ce fût le cadet de ses soucis en tous les cas jusqu’à aujourd’hui. S’occuper d’enfants était une pensée qui effrayait et révulsait Elië. Quant à l’idée de se reproduire elle était aussi rapidement chassée de son esprit qu’elle y arrivait aussi souvent qu’une rose dans le désert. Commet pouvait-elle savoir tant de chose sur ces petites créature alors ? Rien de plus simple : par l’observation de celui-ci qui fait un caprice à la boulangerie pour avoir le sucre d’orge de la bonne couleur parce que et pis c’est tout, par la rencontre de ses hordes sauvages qui dévalent les rues à la poursuite d’une pelote de cuir ou qui chialent parce qu’ils sont tombés alors qu’entre nous, ils l’ont bien cherchés… Sans parler de tous ceux qui torturent les anciens par des questions à dormir debout. Comment les adulte pouvaient encore avoir envie de procréer en sachant ce qu’ils allaient devoir supporter pendant une fraction non négligeable de leur vie ?

Le pire était que les rues d’Hespéria étaient plein de cette engeance et qu’on disait que c’était la preuve d’une population vigoureuse! La courtisane avait bien d’autres critères pour juger de la vigueur d’une population !... Elle se montrait incrédule de savoir que des femmes servaient de nourrice et autres gouvernantes et avaient donc choisi une voie professionnelle qui augmentait encore leur fréquentation des enfants. Enfin, elle avait échappé à ça et elle s’en félicitait…

En conséquence, une fois la première surprise passée, elle ne fut pas autrement surprise de constater que c’était une enfant qui s’était mise dans de beaux draps sans doute par jeu ou par inconscience, deux choses qui caractérise cet âge.

*Les parents sont-ils donc si démunis qu’ils ne mettent jamais en garde leur progéniture contre les dangers des villes ?
_ Tu te vois, ma chérie, les supporter à la maison toute la journée ?
_ Non mais c’est une ville avec  des malandrins de tout poil !!!
_ Bon tu comptes donner des cours de parentalité aux citoyens de la cité ou profiter de cette rencontre ?*


Ces hommes, en effet, avaient flairé la poule aux œufs d’or et elle devait agir vite si elle ne voulait pas que toutes es tentatives soit réduites à néant et surtout si elle ne voulait pas que ces trois-là ne profitent de l’aubaine à sa place. Car contrairement à ce que pourraient laisser penser les atlas, une ville n’est pas seulement un enchevêtrement de rues et de quartiers, il y a des gens qui y vivent et tous ne sont pas d’une fréquentation recommandable et la capitale aussi bien dirigée qu’elle puisse être.

« Ah ! Te voilà ! »

Affolée, tout du moins en apparence, Elië bouscula une des hommes pour se frayer un passage jusqu’à la gamine

« Je me suis fait un sang d’encre »

Elle s’agenouilla devant la petite pour lui caresser le visage à la hâte.

« Tu te rends compte que tu aurais pu faire de mauvaises rencontres ?!!! »

Elle se releva sans jeter un regard, aux larrons médusés en tous les cas c’est ce qu’elle espérait, que l’effet de surprise fonctionne assez longtemps pour leur permettre de prendre la poudre d’escampette. Elle prit la fillette par la main pour s’éloigner.

« Me faire ça à moi ta mère ! Et ne me dis pas que tu as encore joué ton tour de passe-passe… Allez viens, on rentre ! Et n’oublie pas ton mouton »

Elle avait pris un ton autoritaire à souhait qui devait faire effet sur les trois hommes. Tout était plausible,  son apparence de Sindarine s’accordait avec le peuple de la gamine et elle était assez satisfaite de sa petite comédie, même si se faire un sang d’encre pour quelqu’un était quelque chose d’inconnu pour elle.
Hélas elles n’avaient pas fait cinq mètres…

« Hé ! Où comptez-vous aller comme ça ? »

Apparemment au moins l’un des trois n’avait pas suffisamment mordu à la mise en scène de la Syliméa. Celle-ci fit encore deux pas en poussant la gamine devant elle et lui intima entre ses dents en même temps qu’elle posait sous sa cape, sa main sur la garde de la dague :

« Cours, première à gauche… »

Puis elle se retourna  étonnée :

« Pardon ? Mais chez nous bien sûr »

L’un des trois s’approchait d’elle un sourire mauvais sur ses lèvres desséchées, les deux autres suivant à quelques mètres.

« C’est que voyez-vous elle nous intéresse bien la p’tite et ce serait stupide de la laisser partir…
Vous autres!!!...»


Il s’était arrêté presque contre la rouquine l’air menaçant et faisait signe des deux mains à ses complices de poursuivre l’aubaine qui se carapatait. La lame de la dague n’eut ainsi aucun mal à lui percer l’abdomen. Eliê ne regarda pas son corps s’effondrer au contraire de ses acolytes qui perdirent quelques mètres sur la fuyarde.

« Putain ! La salope !"

Or, non contente d’être armée La courtisane faisait des déplacements rapides une des conditions de sa survie et donc un des entrainements qu’elle suivait le plus assidument avec quelques autres comme le lancer de lame, l’acrobatie…. Elle se jeta dans la première rue à gauche et se plaqua contre le mur de l’angle des deux venelles, la dague encore souillée du sang du premier agresseur prête à frapper. Le premier poursuivant n’eut pas le temps de voir la lame qui lui perça la gorge.  A peine son profil était-il apparu que le bras de la courtisane se déploya comme un ressort. Il s’effondra dans un gargouillis répugnant alors que le dernier des trois malfrats s’arrêtait net. Il considéra quelques secondes la femme qui lui tenait tête, en garde, la dague menaçante, hasarda un pas en avant.  La rouquine se ramassa et la pointe de son arme décrivit devant elle un arc de cercle qui suffit apparemment à faire fuir le malheureux larron qui était passé en quelques minutes du statut d’homme le plus riche d’Hespéria, à celui de survivant à une affaire plus hasardeuse qu’il n’avait semblait à son entame…
Elië le regarda s’éloigner et sortir de son champ de vision.

*Bon ! La gamine maintenant… J’espère qu’elle a suivi mes instructions… Où a-t-elle pu passer ?
_ Si j’étais à sa place j’irais rejoindre le plus vite possible ma vraie mère
_ Sauf si elle s’est égarée…
_ En effet…*


La Ladrini scruta la ruelle des yeux et se décida à avancer, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil derrière elle afin de vérifier que son poursuivant de tout à l’heure ne revenait pas, avec ou sans renfort. Tout semblait calme à présent. Les deux ruelles n’étaient pas très fréquentées et avaient déjà connu rixes plus meurtrières. Elle laissa donc sans vergogne le cadavre derrière elle, non sans avoir essuyé sa lame sur son gilet mité et l’avoir remise au fourreau. Inutile d’effrayer la fillette…

*Avant de l’effrayer, il faudrait d’abord la retrouver, ma chérie !...
_ Elle ne peut pas être bien loin..
_ Si elle a pris ses jambes à son cou, elle doit être au contraire très loin…*


Elië ne pouvait pas écarter cette éventualité et dans ce cas elle en serait pour ses frais au sens premier du terme, obligé de financer ses achats et de faire des choix parfois cornéliens…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeVen 26 Déc - 12:30

Aussi surprise que ses agresseurs, Thalie regarda d’un air incrédule la femme qui venait d’apparaître. La première chose qui attira son regard fut ses cheveux. Ils étaient rouges. C’était la première fois qu’elle voyait une crinière de cette couleur. Et sur une jolie tête, Thalie dut admettre que cette couleur n’était pas déplaisante à contempler. Elle contribuait même à embellir celle qui avait la chance de la porter.
Obnubilée par la contemplation de ses cheveux, Thalie ne réagit pas immédiatement lorsque la femme se saisit de sa main pour l’éloigner de ses agresseurs. A vrai dire, sur l’instant, elle les était même parvenue à oublier leur présence. Elle n’arrêtait pas de se dire que cette femme était belle et espérait que lorsqu’elle grandirait, elle deviendrait aussi plaisante à regarder.

Finalement, Thalie sortit malgré tout de sa torpeur lorsque la femme lui ordonna d’aller se cacher. A cet instant, elle se remémora brusquement les phrases sorties de la jolie bouche de cette inconnue. Quelque chose ne collait pas. Non, c’était impossible. Sa vraie mère était morte. Se pouvait-il donc qu’elle ne se soit trompée de personne ?
Pourtant, trop occupée à mettre le plus de distance possible entre ses agresseurs et elle, Thalie exécuta immédiatement les ordres de la femme. A aucun moment, elle ne retourna la tête. Elle pensa à celle que ferait Léna lorsqu’elle apprendrait ce qu’il lui était arrivé. Elle imaginait également les sermons que pourraient lui servir Léogan si jamais sa fille décidait de lui rapporter ses mésaventures. Peut-être que la meilleure solution était de ne rien dire à personne.

Crème n’arrêtait pas de bêler comme un fou furieux si bien que Thalie lui plaquer une main sur la gueule. Avec un tel animal, il était difficile de passer inaperçu. S’agitant dans tous les sens, il força la demoiselle à s’arrêter dans un coin pour le calmer.

_ Si tu continues à être insupportable, je t’abandonne ici !

La bête la regarda avec ses petits yeux et cessa de se débattre comme s’il avait comprit les menaces de la sindarine.
Thalie s’engouffra dans une ruelle, puis une autre et encore une autre. Elles devenaient de plus en plus sinistres si bien que la petite se demanda si elle était toujours à Hespéria. Depuis combien de temps courrait-elle au juste ? Elle n’avait plus réellement la notion du temps. Pendant un bref instant, elle songea à faire demi-tour. Cela serait facile pour elle étant donné qu’elle avait fait attention au chemin qu’elle avait emprunté. Toutefois, elle craignait de retomber sur les hommes. Qui sait ce qu’ils seraient capables de leur faire à Crème et elle s’ils les retrouvaient ?

_ Il est temps d’arrêter les bêtises et de réfléchir sérieusement.

Thalie alla se réfugier derrière une caisse et tendit l’oreille. La ruelle paraissait déserte et personne ne semblait s’en approcher. L’idée de faire demi-tour lui titillait de plus en plus l’esprit. Elle ne connaissait pas du tout Hespéria. Jusqu’où pourrait-elle aller si elle continuait à avancer ?
Elle se rappela alors de la rouquine. Comment se portait-elle ? Avait-elle réussi à se défendre contre ses agresseurs ? Un sentiment de culpabilité s’éveilla en elle. Elle n’aurait pas dû la laisser toute seule. Avait-elle été capable de lutter contre trois hommes armés ?  

Après avoir jeté plusieurs coups d’œil aux alentours, Thalie décida de retourner sur ses pas. Elle se remémora les leçons qu’elle avait reçu. Avançant en faisant le moins de bruit possible, la sindarine tenta de rester dans des zones d’ombres afin d’éviter de se faire repérer facilement.  
Elle voulait savoir si la femme aux cheveux rouges se portait bien. Ses paroles semblaient sincères et elle avait eu l’air réellement inquiète lorsqu’elle avait attrapé sa main. Thalie ne se pardonnerait pas si elle apprenait qu’il lui fut arrivé un malheur.

Au bout d’un temps qu’il lui parut interminable, Thalie retrouva la belle femme. Cachée derrière un mur, elle n’osa toutefois pas s’en approcher. Avec sa crinière de feu et sa beauté époustouflante, elle l’a trouvait intimidante. Puis, que pourrait-elle lui dire ? « Oh merci mais vous vous êtes trompé d’enfant ? ». Malgré les leçons qu’elle avait reçu de ses gouvernantes, Thalie n’a jamais réellement eu de tact avec les gens et avait peur de commettre une maladresse.
Cette femme avait-elle réellement perdu sa fille ? Thalie ne se souvenait pas d’avoir rencontré des enfants sur son chemin…

_ Je ne vais pas rester là stupidement à la regarder quand même, pensa-t-elle

Et pendant qu’elle débattait intérieurement avec elle-même sur la meilleure façon de s’y prendre, Crème profita de cet instant d’inattention pour bêler, révélant ainsi sa position aux personnes susceptibles d’être dans les parages. Thalie décida alors de sortir de sa cachette et lâcha un timide « merci » en direction de la rouquine.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeLun 29 Déc - 11:38

Non ma is, ce n’était pas possible ! Comment les parents faisaient pour ne pas perdre la tête avec ces mômes qui se perdent dans  un salon ?!! Ils sont capables de mettre dans les draps les plus sales qu’on puisse imaginer, ne font aucun effort pour s’en sortir même lorsqu’on leur vient en aide et pour finir disparaissent  sans même se retourner ! Celle-ci ne semblait pas démentir les généralités que la Syliméa avait brossées sur l’enfance. Elle aurait pu faire un effort de comédie au moins lorsqu’elle s’était fait passer pour sa mère ! Au lieu de ça elle était restée pétrifiée comme une gourde.

*Au moins, elle a été capable de prendre ses jambes à son cou…
_ Et ça nous arrange tellement hein ma chérie ?!
_Qu’aurais-tu fait à sa place ?...*


Une partie de la rouquine semblait prendre le parti de la petite égarée en fuite. La Syliméa n’explorait que très rarement les souvenirs d’Elïe  aussi lointains que l’enfance, mais les évènements les faisaient se rappeler à elle. On y voyait insouciance jeu et amour de la famille. C’était un peu trop beau pour le Syliméa. Si elle n’avait pas une confiance aveugle dans les souvenir de la Sindarine, elle aurait pu la traiter de menteuse. L’harmonie qui s’e dégageait était très tentante, mais le peu de fantaisie des grandes personnes qui en découlait faisait parfois un peu froid dans le dos que la courtisane ait véritablement envie de « retourner » à Canopée. D’ailleurs seule la Sindarine aurait pu en avoir envie et cela faisait beau temps que les choses avaient été consommées entre elle son peuple et sa patrie…

*Nous ne nous sommes jamais retrouvées dans de telles situations !
_ Pas si sûr ! Mais nous ne nous en souvenons pas du point de vue des grandes personnes… *


En effet, difficile pour la Syliméa de changer de point de vue, conséquence ou paradoxe de sa condition et de sa courte vie. Moins d’un an, c’est peu pour assimiler tout ce qu’une grande fille comme elle devait savoir, même lorsqu’on a reçu en héritage, le long savoir d’une Sindarine. Si elle voulait être honnête, elle devait bien admettre que le jeu et le plaisir guidaient la plus part du temps ses décisions et sa conduite et que cela la rapprochait de l’enfance… Elle se prit à imaginer ce qu’elle serait devenue après avoir choisi peut être le corps d’une enfant à la place de celui d’une adulte. Que seraient devenus les souvenirs de son exploration d’Isthéria, aurait-elle rongé son frein dans u corps d’enfant ? Aurait-elle adopté l’innocence de cette hôte ? Aurait-elle dû attendre de mûrir tout doucement ? Autant de questions dérisoires car elle le savait, on ne réécrit pas l’histoire et elle ne serait en ce cas pas là pour se poser la question.

*…Même si nos jeux sont des jeux de grandes ma chéries…
_ En tout cas ça ne nous dit pas où cette petite sotte est passée. Je lui avais pourtant dit la première à gauche. Cela fait trois fois que nous l’arpentons et aucune trace…*


La Sindarine ne put retenir un rire moqueur

« Nous avons encore beaucoup à découvrir sur les enfants semble-t-il ! Souvenons-nous de cette sortie avec Père à Hellas.
_ Ridic…»


Mais parfois les souvenirs des autres remontent à la surface plus vire que souhaité. Souvenir du froid de la cité glaciaire, la main que l’on perd avant de réaliser qu’on est seule. Les larmes qui gèlent sur les joues, les courses éperdues dans les rues, le désespoir avant les retrouvailles miraculeuses.

« Perdues peut-être, mais pas si sottes ! Se promener avec un mouton ! Et lui parler en plus !... »

Tout à ses récriminations elle scrutait à présent les moindres recoins, les portes cochères, les monticules divers et variés que l’on peut rencontrer dans une cité : vieux bois qui attends de pourrir ou d’être jeté au jeu, tonneaux pour récupérer les précipitations, mais aussi bottes de fourrage, caisses de poterie brisées… La capitale avait aussi son revers et certaines rues certains quartiers n’auraient jamais pu accueillir les ambassades et les dirigeants… Elle-même évitait chaque fois qu’elle le pouvait ce genre de quartier trop pestilentiel pour ses narines délicates et trop crasseux pour son goût du luxe. Mais pour l’heure, ce n’était pas ces considérations qui occupaient l’esprit de la belle… Elle faisait surtout attention à ne pas attirer l’attention des rares passants qui fréquentaient cette ruelle sordide tout en essayant de convaincre que ce n’était plus la peine de se faire d’illusion, la gamine était allée se perdre ailleurs. Nul doute que la maladroite devait avoir la propension à tomber d’un ennui dans un autre.

*Elle ne tombera pas toujours sur une bonne âme pour la sortir de mauvais pas dans lesquels elle se fourre…
_ Bonne âme ?
_ Intéressée, mais bonne non ?*


Elle dessina cependant, une moue déçue teintée d’autodérision. Après tout elle avait joué et avait perdu après avoir cru avoir remporté le gros lot. Elle avait appris assez vite que l’on ne pouvait pas toujours gagner lorsqu’on entamait une partie, le résultat n’était jamais acquis, même si elle mettait tout en œuvre la plupart du temps pour l’emporter. Tricher faisait partie du jeun en tous les cas de son jeu…

*Et bien nous allons engager notre bourse plus que de raison…
_ …mais où est la raison dans cette histoire ?*


Elle secoua la tête légèrement cambrée en arrière pour chasser  les bribes de mauvaises humeurs tout en agitant son étendard de feu. Il était temps de rejoindre le quartier des artisans et commerçants… Elle tourna les talons prête à oublier cet intermède lorsque la voix cristalline arriva à ses oreilles. Quelque part derrière elle la gamine avait fait son retour. Un sourire vainqueur illumina les lèvres de la ladrini. Avant de muer en simple sourire amical. Elle se retourna et aperçut les grands yeux timides qui dépassaient à peine de derrière un muret

*C’était donc là que tu te cachais petite…*

Le petit éclat de rire qui suivit exprimait autant la moquerie à son égard de n’avoir pas su débusquer la gamine qu’une certaine complicité avec l’enfant. Comment cette fillette avait-elle pu lui échapper durant tout ce temps, Elle était persuadée d’avoir  regardé à cet endroit, mais sans doute était-elle trop occupée par ses différentes pensées ou bien sa proie n’y était-elle pas à ce moment et revenait d’on ne savait où…

*Pas si sotte apparemment !
_ Hum… Vite dit tout ça…*


« Te voilà toi ! Je commençais à penser que ton mouton t’avait dévorée… Un peu dangereux comme animal de compagnie non ? »

Elle s’avança vers la cachette de la petite en jetant de faux coups d’œil méfiants alentours. Son ton baissa, outrageusement mystérieux, alors qu’elle se penchait par-dessus ce qui était plus une ruine qu’un véritable mur.

« Je crois que tu peux sortir de ta cachette, il n’y a plus de danger »

Elle se forçait également à ne pas trop regardait le porte laine. Elle vit déjà pu constater que les animaux ne la portaient pas trop dans leur cœur alors qu’elle, bien saignants… C’était parfois un problème car elle devait bien l’avouer, un cheval ne rendait pas que des services culinaires, il pouvait aussi vous transporter rapidement d’un point à un autre. La Sindarine savait monter, mais la Syliméa n’arrivait jamais à se faire accepter par aucune monture. Elle avait fini par en prendre son parti et se déplaçait à pied et parfois lors d’urgence en cab avec cocher ou chaise à porteur. Les chaises à porteurs elle avait un petit faible pour ce mode de transport qui changeait les mâles en bête de somme, mais là n’est pas le sujet. Aujourd’hui…  Il suffirait qu’elle garde la petite Sindarine entre le porte gigot et elle et tout devrait bien se passer…

Elle fit un clin d’œil à le fillette pour finir de la rassurer.

« Allez, tu ne vas pas rester là pour le restant de tes jours ce serait un peu long, surtout vers la fin… »

Ce trait d’humour faisant référence à la longévité des Sindarins n’était pas d’elle, mais l’avait beaucoup fait rire la première fois qu’elle l’avait entendu et elle ne s’en lassait pas même si elle n’était pas sûre que la petit en saisisse le sens. Ces petits êtres larvaires ne sont sans doute pas capables de goûter les subtilités du verbe à sa juste valeur…

De son côté, elle savait que malgré son apparence des hôtes de Canopée, elle ne pourrait pas compter sur un tel sursis, d’où l’urgence de vivre qui la tenaillait en permanence. Chaque jour devait être vécu comme le dernier. Tous les plaisirs que ce monde pouvait apporter devaient être expérimentés et toutes ses beautés devaient charmer ses sens insatiables.[/i][/i]
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeDim 25 Jan - 14:29

Crème ? Dangereux ?  Thalie haussa les épaules. Bof. Non. Pas vraiment. Il était plutôt du genre peureux, pas très débrouillard et un peu bête sur les bords. Mais bon. Il était mignon avec sa petite bouille d’agneau. Sa laine blanche était douce. Le soir, Thalie aimait s’endormir contre lui. Il faisait un bon oreiller. Puis, il la suivait presque partout, comme si elle était une personne importante, comme si elle était la seule personne sur qui il pouvait compter. Et il n’avait pas vraiment tort. Personne ne se souciait vraiment de son bien-être en dehors d’elle. Pauvre bête.
Toutefois, il arrivait à Thalie de se dire qu’elle aurait préféré avoir un autre animal de compagnie. Crème avait beau avoir une jolie frimousse, il restait tout de même inutile dans plusieurs situations. Par exemple, c’était assez difficile de se pavaner lorsqu’on avait un mouton. Il était également difficile de se voler une part de gâteau lorsqu’une bête vous suivait en bêlant comme si un démon était à ses trousses. Si Thalie avait pu choisir, elle aurait plutôt choisi un lion, un cerféli ou un leweira. Quelque chose de gros, de puissant et qui n’était pas un froussard de première classe.

Après avoir tourné la tête de gauche à droite, Thalie posa le peureux à terre et s’avança vers la belle dame. Effectivement, il n’y avait plus rien à craindre. Comment avait-elle fait pour s’en sortir toute seule face à des hommes armés comme des barbares ? Elle n’avait pas l’air d’être une guerrière. Avec son port de tête bien droit elle semblait plutôt appartenir à cette classe de bourgeois incapable de se défendre. Peut-être qu’elle cachait bien son jeu. Et peut-être qu’il était possible de savoir se battre et d’avoir en même temps un physique de déesse. Mais dans tous les cas, comment elle avait fait ?

_ La fin de quoi ?

La jolie rousse venait de lancer un trait d’humour que visiblement, Thalie ne comprenait pas. C’était bien un truc d’adulte. Des fois, ils aimaient lancer des blagues énigmatiques qu’eux-seuls pouvaient comprendre. Était-ce un code ? Un langage secret interdit aux enfants ? Car si c’était le cas, ce n’était vraiment pas juste. Pourquoi n’aurait-elle pas le droit d’en profiter ?

_ En tout cas, je vous remercie. Vraiment. Je me serais fait incendiée par mes tuteurs si ces gens avaient réussi à me kidnapper.

Étrangement, Thalie craignait moins ce qu’auraient pu lui faire les hommes qu’elle avait malencontreusement rencontrés un peu plus tôt que les réactions de Léna et Léogan. Sans doute parce qu’il était plus facile d’imaginer quelque chose qu’elle avait déjà vécue que quelque chose qui lui était complètement inconnu.

_ Savez-vous s’il est possible de payer avec de l’or ? Je n’ai pas d’argent sur moi… Et j’aimerais beaucoup ramener quelque chose pour Léna. C’est la dame qui s’occupe de moi en ce moment. J’aimerais bien lui rapporter quelque chose pour ne pas qu’elle me gronde. Normalement, je n’ai pas le droit de sortir sans sa permission. Du coup, je me dis que si je lui ramène un cadeau, elle sera moins fâchée. Vous comprenez ?

Thalie regarda la belle dame avec des grands yeux suppliants, les mêmes qu’adressaient tous les enfants à leurs parents lorsqu’ils voulaient obtenir quelque chose. Pendant ce temps là, Crème la regardait avec un regard consterné avant de jeter des yeux noirs à la jolie rousse. Dès qu’elle s’en aperçu, Thalie lui donna un petit coup de pied.

_ Bordel, un peu de respect, s’il te plaît. Tu me fais honte, là. Je t’ai pourtant appris les bonnes manières.  

C’était étrange. C’était la première fois que son agneau regardait quelqu’un avec tant de haine. D’habitude, soit il fixait les gens d’un air un peu bête, soit il baissait le regard ou soit il vous regardait avec des yeux de peluche à croquer.

_ Pardonnez-le, d’habitude. Il n’est pas comme ça.
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeVen 30 Jan - 17:04

Elië considéra quelques secondes la gamine qui lui renvoyait sa plaisanterie comme un boomerang. Visiblement elle avait râté sa cible et  la rase-pavé, n’avait rien compris. Elle allait devoir jouer du premier degré si elle ne voulait pas se sentir encore aussi seule qu’un prêcheur au milieu du désert. La petite n’avait pourtant pas l’air sot. Comme quoi lorsqu’on n’y connait rien en enfant, on n’y connait vraiment rien.

*Mais souviens-toi pourtant, lorsque nous étions petite, nous ne pensions jamais à la mort au temps qui passe ou ce genre de chose. Cela nous était totalement inconnu et indifférent !...
_ Tes leçons seraient les bienvenues avant de commettre des bévues, pas après. Et puis excuse-moi, tes souvenirs ne remontent pas tout seul à la surface si tu ne fais pas un effort. Avec quoi les enfants plaisantent-ils alors ?
_ Leurs jeux, la nourriture, les grands souvent incompréhensibles pour eux et les trucs…
_ Les trucs… ?!
_ Oh ! Tu verras bien !...*


Les souvenirs  étaient parfois incompréhensibles, difficilement décryptables à croire qu’en grandissant, les gens transforment tout ou alors que l’enfance était tellement spéciale que les adultes n’étaient pas plus experts que la Syliméa tout droit sortie de son urne de sommeil…

*Bon je vais éviter ce sera plus sûr et moins ridicule pour nous deux*

Elle sourit aux remerciements de la fillette.

*On dirait mon amour que tes intérêts ont en plus rendu service. Tu le crois ça ?
_ En plus à une orpheline. Je n’arrive pas à imaginer que nous sommes chevaleresques…*


Elle adressa un franc sourire réconfortant à la dite orpheline.

« Ce n’est rien, j’ai horreur de ce genre de personnage ! Et puis, si tes tuteurs ont l’occasion de t’incendier c’est que tu t’es sortie de ce mauvais pas donc … Il n’y a aucune bêtise… »

. Elle s’accroupit à hauteur de la fillette. Mais dis-moi, ils sont si terribles que cela ces tuteurs ? Comment peut-on se montrer aussi cruel avec une aussi jolie jeune fille ?
En vérité elle avait un tas d’idées pour la cruauté à l’égard des enfants, à la fois pour les raisons mais, aussi pour la façon de l’administrer, mais elle devait bien avouer que la bouille de la gamine était craquante. Si elle n’avait pas cet imbécile de mouton avec elle, elle serait presque intéressante… Sa naïveté était attachante d’autant plus que la Syliméa comptait bien en profiter… A croire que cette matinée avait été bénie des dieux ! Après avoir découvert une poulette aux œufs d’or, voilà que celle-ci semblait ignorer la valeur de son don ou de sa magie, Elië optait plutôt pour la deuxième hypothèse… Elle caressa la joue enfantine et  lisse en inclinant légèrement la tête sur le côté.

« C’est adorable ! Elle a bien de la chance cette Léna ! Je suppose qu’elle ne serait pas fâchée si tu étais accompagnée… Que dirais-tu si je t’accompagnais. J’ai moi-même quelques achats à réaliser.  On pourrait faire ça ensemble et puis j’expliquerai à … Léna c’est ça ? Que tu n’as couru aucun danger en ma compagnie. Le reste pourrait rester notre secret… Qu’en dis-tu ? »

*Mais dis-moi ma chérie, tu fais ça très bien, la protectrice des têtes blondes !...
_ Faut ce qu’il faut si on veut se munir d’un équipement correct pour le nord…
_  Oui mais n’empêche…*


Elle poursuivit  sur un ton badin et désintéressé.

« Pour ce qui est de l’or, aucun danger qu’on te refuse de payer avec. Je me fais forte de convaincre n’importe quel commerçant d’accepter le tien. Tu as de la chance d’avoir trouvé ces petites pépites que j’ai vues dans ta main tout à l’heure. C’est Léna qui possède une mine ? Oh ! Mais excuse-moi, je suis trop curieuse ! Tu vois c’est à cause de gens comme moi que les tuteurs craignent de voir les petites filles courir seules les rues. »

Elle prit un air faussement cruel et avide et fit les doigts crochus qu’elle pour chatouiller la fillette entre les côtes…
Après quelques éclats de rire, elle reprit plus sérieuse.

« Il faut que tu évites de tout raconter à n’importe qui… »

*Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu crois que c’est comme ça que tu vas t’ouvrir les portes de sa bourse ?
_Bah ! Un peu de risque… Et puis comme ça elle sera plus méfiante envers les autres…*


Elle te se redressa et tendit sa main à fillette.

« Allez, mademoiselle… »

Elle marqua une hésitation puis  mit les mains aux hanches. L’air faussement honteux.

« Mais je ne connais même pas ton nom et je ne me suis pas présentée. »

Elle tendit la main mais cette fois comme pour une poignée de main de prise de contact.

« Elië ! Et toi ? »

Elië écarquilla les yeux à l’horrible ; grossièreté de la petite. Un défaut de plus à cette engeance que représentaient les enfants, incapables de tenir un langage correct pendant plus de cinq minutes. Le pire c’est qu’elle était capable d’avoir l’air tout innocent, toute mimi, toute perdue et sans défense et que Miss Hyde pointait son nez comme si de rien n’était en admonestant sa bestiole qui le méritait bien, mais tout de même ! Où était passé la distinction Sindarine ? Que lui avaient appris ses tuteurs si prompts à la gourmander mais qui n’arrivaient pas à lui inculquer un semblant de langage civil ! Les bonnes manières ! Elle la faisait bien rire ! Mais bon, elle devait donner le change et elle n’allait pas se faire décourager par si peu… Ni perdre son sourire.

« Pas de problème ! On ne peut pas plaire à tout le monde »

Elle regarda la bestiole avec un sourire  qui était loin de refléter toute la menace qui flottait dans son esprit carnassier :

*Toi, mon coco, si tu me mets des bâtons dans les roues, j’organise un méchoui…*

Puis elle regarda autour d’elle d’un air entendu à la fois pour vérifier que les rescapé ne revenait pas avec du renfort mais aussi pour rappeler que l’endroit n’était pas des plus sûr.

« Bon si on quittait le quartier ? Pas très recommandable qu’est-ce que tu en penses ? Et puis je ne sais pas ce que tu cherches pour Léna_ c’est bien, ça ?_ mais ce n’est sûrement ici qu’on va le trouver »

Elle lui tendit une nouvelle fois la main pour signifier que le moment de s’éloigner était arrivé… En son for intérieur elle se disait que cette petite plaisanterie allait peut être lui en apprendre un peu plus sur ce qui faisait que les gens ne pouvaient s’empêcher de procréer et pour certain, des familles monstrueuses. Elle essaya brièvement de s’imaginer avec  deux ou trois gamin accrochés à sa robe, mais la vision avait tout d’un cauchemar et elle referma bien vite la parenthèse. En premier lieu, il faudrait, tout simplement qu’elle renonce à ses activités ou alors qu’elle trouve un géniteur très compréhensif qui les accepte chez lui_ pas question qu’elle l’accueille lui aussi à demeure !_ mais elle avait remarqué que ce genre de mâle n’était pas très courant. En fait c’était même un euphémisme. Donc renoncer à ses escapades charnelles ou ladrinienne, pas question ! Et même si d’aventure, elle était coincée avec une tribu pareille, comment allait-elle faire pour la supporter ? Supporter leur manque d’autonomie, leurs revendications incessantes, leur versatilité… Quelqu’un se mit à hurler dans sa tête ! En outre ce qu’elle savait de la reproduction des Syliméas ne l’incitait pas mais alors pas du tout à tenter l’expérience. Rejoindre Kron en donnant naissance à sa descendance… Vous parlez d’une perspective ! Du coup elle se mit à regarder la gamine d’un autre œil. Elle pourrait bien être la cause de la mort de sa mère !!... Cela avait quelque chose d’horrifiant, mais aussi qui justifiait s’il fallait encore le faire qu’Elië essayât de profiter de son don…
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeDim 8 Fév - 15:45

La belle dame avait raison. Il était préférable de se faire gronder plutôt que de se faire enlever et réduit en esclavage. Même si Léna avait un fort caractère, elle semblait tout de même gentille. Elle lui pardonnerait rapidement d’être partie à la découverte de la cité sans elle. Néanmoins, la petite craignait la réaction que pourrait avoir Léogan. Il avait insisté pour qu’elle ne fasse pas de bêtise et lui avait fortement recommandé de rester toujours auprès de sa nouvelle tutrice. Ceci dit, maintenant qu’elle y repensait, avec la distance qui les séparait, le colonel ne pouvait pas lui faire grand-chose, hormis la réprimander dans une lettre de plusieurs pages…

La conscience désormais tranquille, Thalie sourit de toutes ses dents lorsque l’inconnue lui proposa de l’accompagner durant ses emplettes. En voilà une bonne idée ! La sindarine était persuadée que cela calmerait les inquiétudes de Léna si elle rentrait en sa compagnie.
D’un hochement de tête, la petite prêtresse accepta la proposition de la belle dame d’un hochement de tête. Décidément, cette dernière était très intelligente…

_ Oh non. Léna ne possède pas de mine. Elle est chapelière. Elle fait de très jolies choses. Si vous voulez, je pourrai lui demander de vous faire un beau chapeau, répondit-elle lorsque l’inconnue la questionna sur la provenance de son or

La sindarine hésita ensuite quelques instants. Léogan ne voulait pas qu’elle parle de son don au premier venu. Il disait que c’était dangereux, que les gens étaient cupides et qu’elle ne ferait qu’attirer la convoitise des malhonnêtes. Toutefois, la belle dame semblait gentille et digne de confiance. A première vue, elle paraissait incapable de faire du mal à un innocent. Alors, finalement, après quelques secondes, la petite décida de lui expliquer.

_ En fait, je peux transformer tout ce que je veux en or. Enfin… Pas vraiment tout, hein ? Pour l’instant, j’arrive à changer des objets de petites tailles comme des cailloux, des pièces de cuivre, …

Joignant le geste à la parole, Thalie ramassa un petit caillou sur le sol et le referma entre ses doigts. Quelques secondes après, elle fourra la petite pierre devenue pépite dans la main de la jolie dame comme s’il ne s’agissait que d’une friandise.

_ Vous pouvez la garder si vous voulez, je vous la donne ! Mais ne la serrez pas trop fort, sauf si ça vous amuse de lui donner une autre forme.

A cause des propriétés de l’or, la pierre était devenue à présent malléable et ductile. Si la femme souhaitait en faire un collier, il faudrait d’abord aller faire fondre le métal et le mélanger avec du cuivre ou de l’argent afin de le rendre plus solide. Mais une belle dame comme elle savait sans doute ce genre de choses mieux que les malfaiteurs qui avaient tenté de lui faire du mal un peu plus tôt…

_ Je m’appelle Thalie… répondit-elle lorsque l’inconnue déclina son nom.

Elië… Son prénom était aussi charmant que son visage. Décidément, cette femme avait vraiment tout pour elle…

Docilement, Thalie lui prit la main et ensemble, elles s’éloignèrent des ruelles sombres d’Hespéria.

_ Oui, c’est ça. Elle s’appelle Léna. J’aimerais bien lui trouver un tissu, un ruban, des perles ou n’importe quoi d’autre qui lui permettrait de se coudre une jolie robe ou un chapeau. Ou sinon, vous savez s’il y a une bijouterie près d’ici ? Je pourrai lui offrir une broche ? Ou un bracelet ? Ou un collier ? Vous en pensez quoi ?

Des idées, Thalie en avait pleins la tête. Toutefois, acheter trop de choses attirerait sûrement l’attention des habitants sur elle et Léogan lui avait demandé de rester discrète (ce qu’elle n’avait pas vraiment réussi à faire réellement jusqu’à présent mais cela ne l’empêchait pas d’essayer de faire des efforts pour y remédier).
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeMar 10 Fév - 11:42

*Tu vois mon amour. Je ne suis pas si méchante !*

Elië ne pouvait s’empêcher de se réjouir de l’acceptation de la gamine à la suivre pour ses emplettes. Elle ne savait trop si elle devait plus jouer sur la crainte de sa proie pour le monde extérieur ou celle de ses tuteurs comme elle disait, toujours était-il qu’elle avait bien noté les deux ressorts qu’elle pouvait faire fonctionner. Le deuxième l’intriguait particulièrement. Elle semblait craindre plus le courroux du dit Léogan que de celle qui se nommait Léna. Le premier devait être un dragon et la deuxième plus une grande sœur, enfin c’est ce qui sembla de par les intonations de la fillette lorsqu’elle évoquait l’un et l’autre. Elle qui n’avait reçu d’éducation que de son hôte ignorait ce que pouvaient être les rapports de filiation ou d’obéissance enfant adulte. Elle se promit de pousser les investigations plus loin si l’occasion se présentait.

*C’est pourtant simple, ma chérie. Si tu ne nous avais pas connues, comment aurait su comment se conduire dans le monde ? Les enfants doivent apprendre tout cela et cela incombe à leurs parents avec toutr ce que cela comporte de responsabilité et d’inquiétude…
_ Stop je sais maintenant pourquoi je ne veux pas que cela m’arrive.
_ Je te rappelle que tu seras définitivement déchargée de ce fardeau …*


Aucune condition n’était parfaite ! Soit se farcir l’éducation de petites larves sans cervelle, soit disparaître à leur naissance…

*J’ai encore trop de choses à faire avant…*

« Chapelière dis-tu ? Et tu crois qu’elle me ferait quelque chose de joli ? Le problème c’est que je n’ai pas trop prévu cet achat dans l’immédiat et que… »

Elle leva les yeux au ciel et agita la main comme pour chasser une perspective alléchante mais impossible à réaliser. Elle ferait contre mauvaise fortune bon cœur…

« Peut-être une autre fois… »

*Ca c’est un piège grossier !
_ Que dis-tu mon amour ? Mais non il marche bien avec les bourgeois maîtres de la finance ?
_ Oui mais eux regardent dans ton décolleté…*


En effet il semblait bien que les enfants n’aient pas les mêmes centres d’intérêt que les adultes, autant de nouvelles choses à apprendre pour la Syliméa. Elle devait fouiller à toute allure dans des souvenirs de Sindarine qui remontaient à une époque depuis, longtemps révolue et son instinct ne semblait pas si sûr qu’à l’ordinaire si elle en croyait les remarques d’Elië. Si elle parvenait à ses fins, elle l’aurait bien mérité ne serait-ce que par le travail d’archéologie mnésique que cela lui demandait en même temps qu'elle ’tait obligée de répondre aux sollicitations de l’action qu’elle avait elle-même engagée…  Après tout, si la petite ne réagissait pas cette fois à l’allusion à ses difficultés pécuniaires, elle aurait d’autres occasions de les mettre en avant, d’autant que…

La petite fit une nouvelle démonstration de son talent qui ne laissa pas la Sylimea indifférente.

« C’est très… Surprenant ! Je ne pensais pas que la magie pouvait permettre ce genre de chose… »

Elle regarda avec une incrédulité non feinte la petite pépite au creux de sa main avant de la remettre dans celle de la petite magicienne comme si elle lui brûlait les doigts

« Il vaut peut-être mieux que tu la garde. Après tout c’est la tienne. Je comprends mieux les inquiétudes de tes tuteurs. Ton don doit attirer bien des convoitises ! Tu imagines ? De l’or pur ?»

*Mais qu’est-ce que nous disons ?!! Nous sommes en train de passer à côté d’une petite fortune et de la mettre en garde contre nous !!
_ Si nous paraissions trop avides elle aurait des soupçons…
_ Oui tu as raison… Patience… Patience…*


La petite avait en elle la possibilité de faire s’effondrer les fondements de l’économie. Lorsqu’elle serait en pleine possession de sa magie, elle pourrait faire chuter la valeur du précieux métal en l’exerçant sur un rocher, une montagne pourquoi pas ? L’imagination d’Elië s’échauffait. Elle imaginait même soudain contrôler la petite pour assoir sa position économique et pourquoi pas sociale car qui contrôle l’économie, a le pouvoir !

*Non mais n’importe quoi ! Et après ? La peur ? La peur de perdre la poule aux œufs d’or ? La peur d’être l’objet de complots, la cible de toutes les jalousies… Et que devient notre liberté dans tout cela ?*

Son esprit revint donc bien vite à des ambitions plus raisonnables. Déjà le financement de son petit projet et elle serait grandement satisfaite…

Elle sur-joua une révérence lorsque la petite lui révéla son identité.

« Enchantée, Mademoiselle Thalie ! Thalie ! C’est très jolie ça ! ca fait à la fois jeune fille et grande dame… »

Ce n’était pas juste de la flatterie. Elle avait trouvé ce prénom dans de nombreuses lectures et à chaque fois la porteuse était une héroïne de la noblesse pleine de fougue et de classe mélangée. Elle devait donc en avoir gardé cette image associée à ce prénom…

Le mouton semblait se tenir sur ses gardes : les reproches de la petite avait dû porter ses fruits ou peut-être s’habituait-il à la présence de la Syliméa. On habitue bien les chats à la présence des chiens ou les chevaux aux fracas de la bataille… Elle pouvait donc se consacrer entièrement à la petite qui avait apparemment décidé de lui faire confiance. Pauvre enfant !...
La rouquine reprit d’un ton enjoué alors qu’elles émergeaient enfin dans un quartier commerçant et artisan plus fréquentable.

« Hum... Laisse-moi réfléchir… Lena est chapelière m’as-tu dit… Si j’étais toi je ne lui offrirais pas un présent qui lui rappelle son travail, même s’il la passionne…  Un bijou, oui, ça me paraît bien… Pour le type de bijou j’ai un faible pour les colliers… Mais je connais un bijoutier non loin d’ici. On pourrait y faire un saut et voir si quelque chose conviendrait… »

Elle entraina la jeune fille en direction d’un bijoutier devant la vitrine duquel elle s’arrêtait régulièrement… Rein n’empêche de rêver lorsque les dias vous filent entre les doigts… Et puis le bijou qu’elle convoitait ce derniers temps allait résoudre tous ses problèmes de garde-robe si elle parvenait à ses fins… Le problème était de préparer son voyage de façon à pouvoir voyager léger sans que cela devienne suicidaire. Se protéger du froid et des intempéries paraissait un minimum. C’est pourquoi elle tomba en arrêt devant la boutique d’un pelissier dans laquelle était présenté un ensemble Cimmérien propre à contenter les plus frileuses des créatures. Elle se tourna vers la petite.

« Cela te dérange si je m’arrête pour me renseigner ? »

Elle montrait de la main au-dessus de son épaule l’ensemble derrière elle. Rien qu’à imaginer le prix qui en serait demandé, elle frémissait d’avance. Cela devait bien friser les 300 dias…
Il n’avait rien de spécialement élégant mais le savoir-faire des artisans cimmériens n’était plus à démontrer en matière de protection contre le froid et la belle pourrait bien se passer d’atour tape à l’œil durant son expédition. La discrétion serait même un atout afin de ne pas attirer les malandrins de tout poil dont Phelgra est, de notoriété publique, peuplée.
Elle se retourna vers la vitrine et se rendit compte que sa question à Thalie n’était que rhétorique. Elle pouvait bien admettre un petit délai au cadeau pour sa tutrice… Elle n’était plus à quelques minutes près.
Elle poussa donc la porte de l’échoppe qui fit résonner un carillon don la note plutôt grave la surprit. Un grand Terran au système pileux impressionnant vint à leur rencontre. Sa chevelure brune et sa barbe lui donnait plus l’air d’un ours, heureusement ses vêtements digne de sa profession le gardaient rangeait hors du règne animal.

« Je peux vous renseigner ?
_ Effectivement. Votre ensemble Cimmerien dans la vitrine me conviendrait assez, si son prix est à ma portée bien sûr.
_ Ah ! Madame est frileuse ! »


Il pénétra dans la vitrine afin de faire l’article de la tenue tant convoitée, suivi par la rouquine courtisane. Les doigts de l’artisan caressaient les épaisseurs de cuir et de fourrure, relevait les pans du manteau pour laisser admirer les autres pièces de l’ensemble…

« Chaud et imperméabilisé, cet ensemble pantalon, chemise et cape fourré vous protégera des désagréments de l’hiver. Regardez cette doublure, de quoi décourager la plus obstinée de bises…
_ En effet, mais ce qui m’effraie un peu c’est le prix… »


Elle avait pris un ton contrit doublé d’un battement de cil attristé.

« Trois cents Dias est le prix que j’en demande…
_ Par Bor ! C’est loin de ce que je peux me permettre… A deux cent dias je me serais laissée tenter, mais là… »


Elle laissa ses doigts courir sur la cape avant de se détourner.

« Dommage…
_ Attendez… On peut peut-être trouver un arrangement. Je pourrais descendre le prix, disons à 280 dias ?
_...
_ 250 serait ma dernière offre…
_ 250 ? C’est une somme ! Je suis consciente de l’effort que vous faites, mais j’ai besoin de réfléchir. Nous avons encore quelques achats à faire …
_ Je vous en prie c’est bien normal… »


La belle prit le chemin de la rue.

« Et bien à tout à l’heure j’espère…
_ A très bientôt milady ! »


Avoir fait baisser le prix était une première victoire mais ses économies allaient fondre comme neige au soleil si elle commençait déjà avec un si gros investissement… Elle avait pris un air préoccupé qu’elle effaça avant de s’adresser souriante à Thalie.

« On devait trouver un bijou non ? Regarde on est presque arrivées ! »

Elle lui désigna une enseigne en forme de pierre taillée.
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeDim 15 Fév - 13:44

_ Oh mais je suis persuadée qu’elle accepterait de vous faire un bon prix ! répondit aussitôt Thalie lorsque la belle dame sous-entendit qu’elle n’avait pas les moyens de s’offrir un chapeau.

Malgré tout, la petite trouva tout de même un peu étrange qu’une aussi jolie personne qu’Elië pouvait être démunie. Elle avait une si belle allure qu’il était difficile de penser qu’elle n’était pas fortunée.
Sachant qu’il ne servirait à rien de remuer le couteau dans la plaie, Thalie n’insista donc pas. Mais, peut-être que Léna accepterait de confectionner un chapeau gratuitement si elle lui donnait tout ce dont elle avait besoin.
Dans tous les cas, il fallait bien remercier Elië pour ce qu’elle avait fait pour la prêtresse. Mais comment ?

Poliment, la belle dame déclina le cadeau de Thalie qui se sentit un peu chagrinée. Des minuscules pépites d’or, la petite prêtresse pouvait en fabriquer une bourse tous les jours. Pour elle, ce petit caillou doré n’était rien du tout. Mais, pour une raison qu’elle ne comprenait pas, Elië le considérait comme un présent d’une valeur inestimable, à telle point qu’elle ne pouvait que le refuser.
Puis, elle eût le même discours que Léogan. Elle lui parla de convoitise. Elle lui recommanda de bien faire attention. Thalie s’en offusqua presque. Pourquoi les autres auraient-ils le droit de fanfaronner avec leurs pouvoirs alors qu’elle devrait se cacher de savoir métamorphoser n’importe quel élément en or pur ?
Contrairement à certains, des pouvoirs grandioses, Thalie n’en avait pas beaucoup. Changer les affaires de couleur n’était pas un don qu’elle considérait comme exceptionnel. Au mieux, cela servait à tromper les idiots en faisant passer une pièce de cuivre pour de l’or. Quant à son pouvoir d’illusion, Thalie le trouvait trop difficile à maîtriser. La plupart du temps, il fallait que la « victime » soit consentante. Dans ces conditions, quel en était donc l’intérêt ?

Alors qu’elle commençait à se sentir morose, Elië vînt la complimenter sur son prénom. Un sourire illumina alors la petite frimousse de Thalie qui songea que, décidément, cette femme était un vrai rayon de soleil. Elle était agréable à regarder, savait parler sans offusquer personne (ou du moins, assez pour ne pas en tenir rigueur), … Si seulement Thalie pouvait posséder la moitié de ce qu’elle avait… !

Ensemble, les deux demoiselles partirent en direction d’une bijouterie. De temps à autre, Crème lança des regards noirs en direction d’Elië mais Thalie n’y fit pas attention. La bête pouvait bouder autant qu’elle voulait, la sindarine était trop heureuse de pouvoir flâner dans les rues d’Hesperia pour s’en préoccuper.
Avant d’entrer chez le bijoutier, Elië souhaitait entrer dans une boutique spécialisée dans la vente de vêtements cimmériens. Thalie trouvait cela étrange de trouver une telle boutique dans une région aussi plaisante qu’Hesperia. Elle se demandait alors si le gérant gagnait bien sa vie. Le climat de la région ne requérait pas des fourrures cimmériennes pour avoir chaud.

_ 300 dias… répéta Thalie, hébétée devant le prix de l’ensemble qu’Elië souhaitait acquérir.

La petite prêtresse n’avait jamais acheté de vêtements mais cela ne l’empêcha pas pour autant de hocher de la tête lorsqu’Elië se montra choquée devant la somme de l’ensemble cimmérienne.  Comme dans la plupart des boutiques, l’homme se mit à alors marchander. Mais malgré l’offre qu’il lui proposait, Elië montra une nouvelle fois que son budget était limité et sorti rapidement de la boutique.
Elle marcha pendant un instant avec un air préoccupé, ce qui, à nouveau, chagrina la sindarine. Et lorsqu’elle aperçut un sourire sur les lèvres de la jolie rouquine Thalie suspecta qu’il fût forcé.

_ Si cela ne vous embête pas, j’aimerais beaucoup que m’aidiez à choisir parce que je n’y connais pas grand-chose en matière de bijou. Ceci dit, je pense que Léna apprécierait quelque chose de discret, dit-elle lorsqu’Elië lui montra la bijouterie.

Lorsqu’elles arrivèrent devant la boutique, Thalie s’arrêta et fit face à la jolie femme.

_ Écoutez, si vous voulez, aujourd’hui, je vous offre tout ce que vous voulez ! Dans la mesure du possible, évidemment. Après tout, vous le méritez bien. Vous m’avez aidé tout à l’heure et je tiens à vous remercier.

La petite tendit la pépite d’or que la rouquine avait déclinée un peu plus tôt.

_ Comme ça, après, on pourra considérer que nous sommes quittes. D’accord ?

Elle tourna ensuite la tête de gauche à droite.

_ Au fait, pourquoi vous voulez une tenue cimmérienne ? Vous allez avoir chaud avec ici. Même en hiver ! dit-elle tout en ramassant des petites pierres sur le sol.

Elle fourra ensuite discrètement dans la main d’Elië les cailloux devenus or mais de façon assez franche de manière à ce que la femme ne pouvait pas les refuser sous peine de voir les pépites tomber sur le sol et attirer le regard des passants.
Sans se soucier si elle était d’accord avec leur arrangement ou non, Thalie entra ensuite la première dans la bijouterie. Le vendeur, un vieil homme au crâne dégarni, vînt saluer les deux demoiselles.

_ Bonjour, j’aimerais acheter un collier pour l’offrir à ma tutrice.
_ Hum…  Je vais voir ce qui pourrait te convenir.

Après quelques minutes, il présenta à Thalie plusieurs modèles de basses qualités. Visiblement, il ne prenait pas la petite au sérieux. Comme la plupart des adultes, il devait penser qu’elle n’avait pas les moyens de s’offrir quoi que ce soit...
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeMar 17 Fév - 22:08

La Syliméa  eut un sourire attendri et amusé. Décidément ! Cette petite vivait dans un monde parallèle où les gens se font des cadeaux pour un oui pour un non. On n’avait jamais vu quelqu’un donner le fruit de son travail ou même le brader. Personne ? Enfin si peut être Duscisio Balibe, l’herboriste le plus désintéressé qui ait arpenté cette terre.

*Il faudrait les présenter l’un à l’autre…*

Cela lui simplifierait grandement l’existence si tout le monde était aussi arrangeant que semblait le penser Thalie. Ce n’était pas qu’elle soit désargentée, mais elle ne roulait pas non plus sur l’or et s’il y avait une chose qu’elle ne savait pas faire c’était gérer son petit pécule et essayer ne pas vivre au jour le jour. Elle avait en plus des goûts de luxe qui puisaient régulièrement dans sa cassette pour lui permettre de s’offrir une œuvre d’art, un livre ancien que sais-je encore tout ce que l’esthétique tant prisée par une Sindarine pouvait convoiter. Certaines fois, elle s’était d’ailleurs mise dans des situations inextricables pour assouvir ses petites fantaisies. Elle se souvenait en particulier d’un livre,… Mais là n’est pas le sujet puisque en ce moment c’était à la préparation d’une véritable expédition, la première depuis qu’elle avait une enveloppe charnelle qu’elle se consacrait et qui allait probablement la ruiner… Dans cette aventure, un chapeau de coquette citadine se serait en outre d’aucune utilité.  Protection de tous ordre, carte moyens de transports, vivre allaient sans doute faire rendre gorge à sa bourse. Il était temps qu’un membre de la communauté s’attire les foudres d’une de ses connaissances et qu’elle ait un petit contrat à se mettre sous la lame pour renflouer ses finances.

Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, ce n’était pas pour rien qu’elle s’encombrait de la compagnie d’une gamine incapable de veiller sur elle. Elle n’avait rien contre elle mais ne recherchait absolument pas la compagnie des enfants, véritables boulets dans son imaginaire. Seuls ses dons aurifères la motivaient à la supporter encore un peu. La première étape était d’endormir la méfiance de la gamine. Hors de question qu’elle aille ensuite se plaindre à cette Léna qui semblait veiller sur elle encore moins auprès de celui qu’elle nommait Léogan et qui avait l’air encore moins commode. Il était temps que ses efforts pour supporter la petite inconsciente commence à payer leurs fruits, sinon elle allait bientôt regretter de ne pas avoir accepté la pépite de toute à l’heure, cela aurait été déjà ça…

Mais la petite moue désappointée de Thalie lui indiqua que trop rejeter ses offres pourrait avoir l’effet inverse de celui escompté. Les dieux savaient ce qu’une petite grognons ou renfrognée pouvait concocter comme caprices ! Peut être la première étape touchait-elle à sa fin et la seconde, la plus intéressante allait-elle débuter… Son sourire à l’égard de la petite en était d’autant plus sincère, même si sa raison supposée n’était pas l’exacte vérité…

La visite au peulissier était donc une véritable entrée en matière pour la Ladrini sans scrupule et la réflexion de la petite prêtresse la satisfit au plus haut point…
Elle se permit de lui passer la main dans les cheveux comme pour la faire redescendre dans la vie réelle où tout se monnaye et surtout le plus cher possible.

« Lorsque les choses sont rares et performantes elles deviennent vite hoirs de prix quelques soit la nécessité que l’on en a … »[/b]

Elle avait dit cela de façon philosophe et fataliste, comme quelque chose contre laquelle on ne peut rien… Mais il était temps de s’occuper du bijou de la petite…

« Quelque chose de discret ? Pas de problème. La discrétion rien de tel pour avoir vraiment une classe folle ! »

Elle commença à chercher dans la vitrine ce qui pourrait se rapporter à un bijou digne de la fameuse Léna lorsqu’elle fut interrompue par le la généreuse proposition de l’enfant dont le regard buté et déterminé lui indiqua qu’il était temps d’accepter ses « petits cadeaux ». Elle s’accroupit pour faire face à l’enfant et lui caressa gentiment  les cheveux.

« Tu ne renonce jamais toi ! »

Elle regarda la pépite et sourit à la gamine.

« Et bien d’accord. Mais tu sais je suis une grande dépensière et Léna pourrait même penser que j’en profite !... »

Elle prit délicatement la pépite et la glissa dans sa bourse, eut un sourire reconnaissant à l’adresse de sa bienfaitrice et se releva. Cependant les petites filles avaient l’air d’être très curieuse et la courtisane se rabaissa pour tenter d’expliquer son besoin de chaleur.

« Tu sais que tu es très perspicace ? Et bien c’est tout simplement parce que j’ai pour projet de partir assez loin d’ici, à un endroit où il pourrait faire bien plus froid qu’ici surtout si je suis contrainte de rester dehors la nuit… »

Elle regarda ensuite sa main se remplir de petites pépites. Cette petite avait beau être un boulet, elle était drôlement serviable et désintéressée. Pour une personne aussi diamétralement opposée qu’Elië cela pouvait même finir par devenir suspect mais ce fut quelque chose de bien plus sympatique qui sortit de sa bouche.

« Tu sais que tu es adorable toi ! Je devrais sauver des enfants plus souvent moi »

Elle prit doucement son menton au creux de sa main et lui posa un baiser sur le bout du nez.

*He ! Mais qu’est-ce que tu fais !!???
_ Je ne sais pas trop. Ca m’est venu comme ça…
_ Ce sont les Sindarines qui font ça pas les Syliméas assassines !!!
_ Je suis Sindarine ! Ne l’oublie pas mon amour. Et tu es aussi assassine que moi !*


« Avec ça je vais pouvoir voir venir je pense…. »

Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase et entra dans la bijouterie à la suite de la fillette.

« Hum… Je vais voir ce qui pourrait te convenir. »

Il se tourna vers Elië puiis vers Thalie.

« C’est elle ta tutrice ? Peut-être pourrait-elle choisir elle-même ?
_ Oh ! Non ! Cette jeune fille est adorable, mais je ne suis qu’une…
… amies…  Je l’aide à choisir. "


Au bout de quelques minutes à tergiverser, Elië fronça ses fins sourcils. Le bijoutier ne semblait pas pressé de vendre. Il ne semblait même pas prendre sa demande au sérieux. C’était très vexant pour la petite, mais aussi pour son accompagnatrice. Elle sortit sa bourse à présent rebondie par ses dias personnels et par les pépites de la petite magicienne et se tourna vers cette dernière en soupirant.

« Je crois que ce monsieur ne veut rien nous vendre…
_ Attendez Madame, je ne pouvais pas savoir… Je croy… J’ai justement, un pendentif… Si vous voulez bien l’examiner… »


Il s’approcha d’un présentoir recouvert d’une vitrine l’ouvrit et en sortit une chaine d’argent soutenant un pendentif du même métal. En forme de goutte d’eau, il était ouvragé en entrelacs délicats qui inséraient un joli saphir taillé de la même forme. Il le tendit à la courtisane.

« C’est elle qui achète… »

Gêné et c’était bien l’effet recherché, le Terran se tourna vers Thalie. Une nouvelle fois la rouquine s’accroupit près de la petite, légèrement derrière elle. Sa voix se fit douce et attentionnée.

« Personnellement j’adore l’argent. Pour la discrétion c’est très bien, et le saphir !... Et Léna ? Tu crois qu’elle aimerait ? Ca dépend aussi de la couleur de ses yeux. Moi par exemple, l’émeraude me va mieux… »

*Nous jouons à la grande sœur faisant les boutiques avec sa cadette !
_ Peut-être, mais je ne sais pas pourquoi, j’aime bien…*


Elle devait bien se l’avouer, depuis que la petite ne semblait plus aussi gourde et innocente, elle ne lui paraissait plus aussi encombrante qu’auparavant... Peut-être les pépites y avaient-elles été pour quelque chose…
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeDim 22 Fév - 17:40

« J’ai pour projet de partir assez loin d’ici »…
Une petite moue boudeuse apparue sur la frimousse de la fillette. Cela signifiait-il donc qu’elles ne pourraient plus jamais se revoir ? Pourquoi fallait-il toujours que le Destin éloigne les personnes qu’elle appréciait le plus ? La vie était décidément beaucoup trop injuste…

La petite sindarine plissa le nez lorsqu’Elië lui déposa un baiser sur le museau. Sa nouvelle amie était fort sympathique mais restait avant tout une adulte et les adultes avaient souvent d’étranges façons de se comporter face aux enfants.

_ Hey ! Je ne suis pas une peluche ! Si vous voulez faire des bisous, vous pouvez en faire à Crème ! rétorqua-t-elle en pointant du doigt son agneau avant d’entrer dans la bijouterie.

Le vendeur proposa à Thalie de laisser sa tutrice de choisir elle-même son bijou, ce qui l’offusqua au plus haut point. Certes, elle n’était pas très grande et n’avait pas des goûts aussi raffinés que les grandes dames de la cour mais elle était persuadée qu’elle était en mesure de choisir toute seule un présent pour Léna. Pendant un instant, elle soupçonna le vendeur d’être un terran mais se rappela des paroles de Léogan. Il lui avait dit que chaque être était différent et qu’un yorkas pouvait être tout aussi habile et vif qu’un sindarin et qu’un zélos pouvait être aussi perfide qu’un symiléas… Ceci dit, la petite ne put s’empêcher de penser que le vieil homme ressemblait fort à un terran stéréotypé.

Alors, lorsqu’Elië tourna le dos au vendeur, Thalie lui emboîta le pas. Cependant, elles ne sortirent pas de la boutique. En effet, attiré par le contenu de la pesante bourse d’Elië, le vendeur vînt précipitamment leur proposer un collier en argent.
Sur un air de grande dame, Elië expliqua au terran que ce n’était pas elle l’acheteuse. Gêné, le bijoutier se tourna vers Thalie qui dut se hisser sur la pointe des pieds pour admirer le collier.

_ Comme il est joli…

… comme la plupart des bijoux présents dans cette boutique. Et heureusement qu’Elië était là car même si Thalie n’osait pas l’avouer, elle aurait eu bien du mal à choisir un présent pour Léna. N’ayant jamais acheté de tel présent et n’en ayant d’ailleurs jamais eu, elle aurait été capable d’accepter presque tout et n’importe quoi. Par chance, la rouquine semblait s’y connaître et l’enfant accepta de se laisser guider.

_ Elle a les yeux bleus, comme cette pierre ! C’est parfait ! lui dit-elle avant de dire impérialement au bijoutier, C’est celui-là que je veux.

Elle posa ensuite sur la table des petites pépites d’or sur le comptoir. Le vendeur, visiblement gêné, balbutia quelques paroles incompréhensibles à l’adresse de la petite qui n’en comprit pas un seul mot.

_ Je n’ai pas l’habitude de me faire payer avec de l’or… dit-il après s’être raclé la gorge
_ Vous insinuez que vous n’en voulez pas ? rétorqua Thalie
_ Hé bien, je euh… puis-je ?

Le vendeur fit rouler une pépite entre son index et son pouce. Et comme il s’agissait de l’or pur, le petit caillou se déforma sous la pression de ses doigts.

_ Mais comment… Une si petite fille… Où vous avez pu… D’où vous… Est_ce vraiment… ?
_ C’est de l’or. Du vrai, explosa Thalie

Ah Léogan avait beau dire ce qu’il voulait, la mère de Thalie avait décidément raison. Les terrans n’étaient que des crétins. Ce bijoutier n’avait même pas l’air de savoir reconnaitre du vrai or. Et pourtant, c’était son métier !

_ Euh oui, pardon. Je vérifiai. Vous comprenez ? Alors, euh… si vous voulez payer en or, hé bien euh… ça fera une poignée de pépites comme celles que vous venez de poser…
_ Mais euh… Je n’ai pas autant sur moi… répondit Thalie, décontenancée
_ C’est un collier en argent avec un saphir, rappela-t-il

Bordel. Une poignée de pépites… Il s’agissait de l’équivalent de ce qu’elle avait donné Elië quelques instants plus tôt. La sindarine ne s’imaginait pas devoir donner autant d’or pour un collier en argent serti d’un saphir. Tout au plus, elle aurait accepté de donner quatre ou cinq pépites. Mais toute une poignée…
Elle avait toujours cru qu’une seule pépite permettrait de nourrir toute une famille pendant un mois. En tout cas, ce fut ce que lui disaient les prêtresses de Cimmeria. Mais peut-être se trompaient-elles sur la réelle valeur de l’or.

_ Eventuellement, je peux vous faire un prix et accepter une petite poignée, dit le vendeur avec plus d’assurance que précédemment
_ Mais euh… Rien qu’avec cette pépite, vous pouvez déjà vous fabriquer une chaîne en or, non ?
_ Oh non, mademoiselle. On ne dirait pas comme ça mais il en faut beaucoup plus, répondit-il avec conviction
_ Ah bon…
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeDim 1 Mar - 17:43

Elië fut un peu étonnée d’observer la réaction de la gamine à son allusion à son prochain, enfin elle l’espérait, voyage. Qu’est-ce que cela pouvait bien faire à la petite qu’elle ait ce genre de projet ? Les enfants avaient décidément des réactions bien étranges. Elle était en effet à vingt lieues de s’imaginer que Thalie se soit attachée à elle. L’eût-elle su qu’elle n’aurait pas été loin de prendre ses jambes à son cou… Ses plans ne pouvaient s’encombrer d’un fardeau comme cette enfant fût-elle capable de transformer tout Isthéria en or !
D’autant qu’elle ne semblait pas toujours facile à cerner.

*Je croyais que les mouflets aimaient les bisous moi !
_ Ca dépend si c’est eux qui demandent les câlins ou si les adultes les leurs imposent ma chérie !
_ C’est vraiment trop compliqué pour moi ! Au diable les enfants !*


Elle porta son regard sur l’agneau comme le lui conseillait la petite espiègle, mais tout ce qu’elle ressentit à son égard était la vision de quelques grillades et aucunement l’envie de l’embrasser.
Heureusement dans la boutique, Elië se sentie si ce n’était supérieure et indispensable en tous les cas mieux armée que la gamine pour faire face à la cupidité du commerçant. Visiblement cette dernière était conquise par le joyau et cet achat allait être rapidement réglé…

« Il est même plus que joli ! Il est vraiment beau ! »

Elle adorait de plus en plus faire figure de grande sœur conseillère et initiatrice au côté de la petite fille. Elle se retint de lui passer la main sur la tête en se souvenant de sa réaction à la suite du baiser. Les nourrices devaient avoir une patience !
A leur décharge, les enfants eux-mêmes se devaient d’en avoir au moins autant lorsqu’ils étaient aux prises avec un adulte. Il n’y avait qu’à voir comment le joaillier essayer de l’embobiner ! La Syliméa n’en revenait pas qu’il soit aussi fourbe à l’égard de Thalie qui lui proposait pourtant un marché honnête voire même complètement à son avantage et le voici qui cherchait à en tirer encore d’avantage parti ! Visiblement il était très étonné de trouver le précieux métal dans les mains d’une petite fille et se posait moult questions sur sa provenance. En aurait-il était de même si l’adulte qui l’accompagnait avait essayé de payer de la sorte ? Elië aurait parié que non. Elle eut une brève moue contrariée qu’elle chassa immédiatement.

*Ah ! Ah ! Nous voilà à prendre la défense des petites filles maintenant ?
_ Non non ! Plutôt à corriger les commerçants abusifs !
_ On va dire ça alors…*


Elle devait bien se l’avouer la candeur de la fillette d’une part et l’attitude du bijoutier d’autre part faisait grandir le peu de sympathie que le courtisane avait au départ à l’égard pour la mini Sindarine. Elle finissait par trouver que si les adultes devaient se plier en quatre pour les petites larves, celles-ci avaient en face d’eux un monde dont ils avaient tout à apprendre et pas toujours peuplés de gentille Syliméa ! Comment j’en entends qui protestent ? Avouez tout de même que pour le moment elle n’avait pas trop abusé et qu’elle lui était venue en aide plus que la fillette au mouton ne l’avait encore fait pour l’instant.

Il était temps de venir en aide à Thalie dans la transaction qui l’opposait au marchand et comme tout à l’heure, la meilleure solution pour elle était de menacer de mettre fin à l’achat. Une poignée de pépites et puis quoi encore ?! Elle referma les doigts de la petite sur son petit trésor et c’était là un euphémisme. Elle s’adressa à la fillette :

« Tu vois parfois les adultes préfèrent plaisanter plutôt que de conclure une affaire. Crois-moi, deux pépites sont largement suffisantes pour dédommager un bijoutier. On remarque que c’est une plaisanterie  à la grosseur du mensonge qui ne prétend berner personne. »

Elle laissa un petit éclat de rire résonner dans la boutique

« Pas assez pour une chaine ! Bien sûr que si ! Tu as vu juste. »

Le message devait être déjà bien passé en direction du négociateur indélicat, mais ell ;e ne peut s’empêcher de porter un dernier coup à ses espoirs.

« Mais le monsieur n’a sûrement pas l’habitude de faire affaire avec des enfants et il croit qu’ils en savent autant que les adultes sur le commerce… Mais ce n’est pas grave, il ne veut sûrement pas abuser de ta générosité alors nous allons aller voir dans une autre boutique si ça se trouve on verra encore plus beau pour moins cher… »

Elle aurait bien dit malhonnête à la place de « cher », mais insulter le commerçant n’aurait certes pas fait avancer leurs affaires… Elle se contenta de prendre l’enfant par la main mais elles n’eurent pas le temps de faire un pas. Le joaillier leur barra le passage avec un sourire commerçant aux lèvres.

« Hum ! Hum ! Enfin… Oui… Vous avez bien compris c’était juste une plaisanterie pour vérifier que cette petite ne se ferait pas berner par moins scrupuleux que moi…
_ C'est tout à votre honneur!»


Elië ne put s’empêcher de le regarder droit dans les yeux un sourire entendu aux lèvres qui en disait long sur l’incrédulité qui était le sienne à propos de ses prétendues bonnes intentions.

« Vous avez parfaitement raison, deux pépites sont suffisantes…
_ Nous aurons bien sûr un bel écrin pour ce prix n’est-ce pas ? »


Outre le fait que c’était l’usage de céder les bijoux dans leur écrin, elle se devait de pousser le pauvre bijoutier un petit peu rien que pour le plaisir de lui faire comprendre qu’il avait un peu exagéré tantôt.

« Cela va sans dire… »

Il se tourna vers Thalie avec un sourire hypocrite.

« Ton amie a bien de la chance. C’est un très joli cadeau… »

Il se baissa vers la vitrine afin d’en retirer une boite de noyer doublé de velours bleu nuit. Il y déposa avec précaution le pendentif et le montra une dernière fois aux deux femmes avant de le refermer délicatement. Il le posa sur le comptoir sombre et fit glisser les deux pépites  dans un coffret.
La courtisane laissa la petite prendre le coffret entre ses petits doigts curieuse d’observer comment elle réagirait en acquérant son précieux cadeau qui semblait tant lui tenir à cœur.

En même temps elle pensait aux emplettes qu’il lui restait à effectuer, espérant que la petite n’avait pas oublié sa proposition. Même si elle se devait de voyager léger à cause de son incapacité à monter, elle ne pouvait pas se permettre de partir sans avoir envisagé le pire et donc de quoi y parer.
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MessageSujet: Re: Lèche vitrine   Lèche vitrine Icon_minitimeDim 13 Sep - 17:43

Comme elle s’y attendait, la petite resta un instant les yeux fixés sur le petite boîte ouverte devant elle dans laquelle scintillait le pendentif. Etait-ce le premier cadeau qu’elle offrait avec ses pépites ? Elië en doutait, mais la fillette avait la mine qui traduisait un émerveillement le bonheur d’une première fois. Elle leva enfin son visage vers la Syliméa avant de lâcher un adorable :

« Merci. »

Elië ne put s’empêcher de papillonner des cils.

*On dirait que la gamine a fissuré la cuirasse de…
_ Elle n’a rien du tout ! Elle est juste mignonne…
_ Mignonne ?*


« Allez petite, ne restons pas ici »

Elle poussa doucement mais fermement Thalie vers la sortie en jetant un regard lourd de reproche au commerçant. Il avait au moins le mérite de se trouver à la bonne place au moment de sa saute de mauvaise humeur. Les yeux de la courtisane rougeoyèrent un bref instant. Assez pour que le bijoutier fasse un pas en arrière, mais pas assez pour qu’il soit sûr de ce qu’il venait de voir.

« Bon ! Ça c’est fait. Tu as besoin d’autre chose ? »

La rouquine était ravie de respirer un peu d’air libre et d’oublier ses doutes quant-aux petites filles.

« Heuuuu… Non je ne crois pas… »

Elle jeta un regard autour.

« Crème où est-il encore passé ? Oh ! »

Elle retourna dans la boutique où l’animal avait été oublié et en ressortit avec lui.
Elië quant-à elle ne put s’empêcher de plisser brièvement le nez en voyant la bestiole rappliquer, tandis que la fillette lui passait les doigts dans sa toison.

« Si tu restes toujours derrière, on va passer son temps à te chercher et on a encore les achats d’Elië à terminer ! »

Elle se tourna vers la Ladrini le sourire aux lèvres.

« Allez nous avons une tenue Cimmerienne à récupérer et encore plein d’autres choses je pense. Pour un grand voyage vous devez vous équiper. »

Elle n’avait donc pas oublié sa proposition et Elië lui en sut intérieurement gré. Elle fit mine d’être rappelée à la réalité.

« La tenue Cim… Ah ! Oui, bien sûr, mais tu n’es toujours pas obligée tu sais ?…
_ Une promesse est une promesse et vous avez été si gentille avec moi…
_ Si tu y tiens, mais je ne voudrais pas avoir d’ennui avec Léna. »


La petite haussa des épaules et entraîna sa protectrice du moment vers la boutique du fourreur. L’article repéré ne fut pas long à désigner au boutiquer et à régler. Même emballée serré la tenue était assez encombrante à transporter dans les rues et la rouquine se disait qu’il serait difficile de se tirer d’un mauvais pas similaire au moment de sa rencontre avec Thallie si cela devait se reproduire. Mais elles arpentaient des rues bien plus sûres et il faisait grand jour. Elle pouvait espérer ne pas avoir à le déplorer ? La fillette sans doute encore sous l’effet de sa nouvelle acquisition sautillait plus qu’elle ne marchait et arborait un sourire obstiné et interrogeait sans relâche sa compagne de fortune.

« On va où maintenant ? De quoi as-tu besoin ? »

Et elle poursuivait par toute une liste de choses qu’elle imaginait nécessaire à un voyage et son débit de parole était impressionnant. Rien ne paraissait pouvoir y mettre un terme

« Une épée ? Il faut te protéger ! Léna m’a dit que les voyages sont dangereux parce qu’on peut croiser plein de personnes mal intentionnées.
Des bottes ?
Un sac ?
Des provisions ?
… »


Elië l’écoutait à peine, un peu saoulée, mais elle devait bien admettre que certaines de ses propositions étaient très pertinentes. Côté armes, la rouquine avait tout ce qui lui fallait. Pour les bottes également. Mais un sac serait sans doute indispensable et quelques rations de route afin de palier à l’absence d’auberge ou de gargote lors de l’une ou l’autre de ses étapes. Elle avait aussi dans l’idée s’il lui restait assez de liquidité de se procurer un viatique médical. Un certain albinos était la meilleure personne à Hespéria…

Avant de s’attaquer au sac, elle se fournit en corde pour quelques pièces puis entrèrent donc chez un sellier maroquinier. L’homme, un gentil vieillard à la tête couronné d’une tignasse neigeuse se montra bien plus compréhensible que le joaillier. Après avoir écouté le cahier des charges de la courtisane, il attrapa un article suspendu dans un recoin de son échoppe. Lui seul devait pouvoir s’y retrouver si l’on en croyait le capharnaüm.

« Regardez-moi cette merveille ! »

Ses doigts caressaient et faisait rouler le cuir souple malgré son épaisseur.

« Pas du tape à l’œil, que du fonctionnel ! Des lanières là où il faut… »

Il fit coulisser des angles de fermeture de différents compartiments, les plus grands.

« Des boucle quand c’est nécessaire… »

Avec la sourire malicieux de l’artisan fier de son travail, il fermait et ouvrait les poches de côté, faisant jouer les sangles et les boucles. Il s’approcha ensuite des deux clientes pour leur faire admirer les détails.

« Et regardez-moi ces coutures ! Fil de lin poissé, double longueur !... »

Elië hocha la tête. Elle n’était pas une spécialiste du travail du cuir, mais elle ne pouvait que constater que les arguments de l’artisan étaient très convaincants. Elle passa le bout de ses doigts sur la peau aux teintes chaudes.

« On dirait qu’il est déjà patiné ?...
_ A ça ! C’est la touche finale ! Toute l’élégance d’un objet de grande qualité mais qui n’a pas l’air de sortir de la boutique et qui a le caractère de l’objet qui a vécu ! »


Elië était conquise et avait presque oublié la gamine qui l’accompagnait.

« Il est magnifique !...
_ Madame au du goût. »


Elle se pencha à l’oreille du maroquinier et murmura.

« Ce serait parfait s’il avait une ou deux poche secrète histoire…
_ Je comprends. Regardez… »


Il ouvrit le compartiment central et désigna le haut du dos.

« Vous voyez cette marge de couture ? On la croirait un peu trop large… Et bien… »

Il fit glisser son doigt en dessous.

« Vous voyez ce n’est pas une couture… »

En effet, y était dissimulée une poche de secours. Pas bien grosse mais qui pouvait cacher quelques pièces de dépannage en cas de perte ou de vol. Le tout était d’espérer que les malandrins n’étaient pas habitués à ce genre de caches, mais si elle n’e prenait pas le précaution elle ne le saurait jamais…

Elle se tourna l’air interrogateur, vers la fillette qui ne semblait pas tellement intéressée par les sacs.

« C’est celui-ci en effet qu’il me faut »

A sa grande surprise, Thallie avait déjà jeté sur le comptoir deux pépites.

« Oh ! Là ! Fillette ! Ce sac est cher certes, mais une suffira »

Les deux clientes, peu habituées à tant d’honnêteté se regardèrent un instant avant de sourire au commerçant qui à son tour, eut l’air de fondre à tant de faicheur.
Quand elles ressortirent, Elië avait passé une bretelle du sac à son épaule gauche et portait son paquet du même bras pour se diriger vers le marché où elle comptait se fournir en nourriture de route.
Ce ne fut qu’une formalité le plus dur étant de trouver les lots les plus aptes à se conserver longtemps et à attendre que les commerçants les emballent pour leur conservation.

Elië était on ne peut plus satisfaite de ses emplettes et Thallie était ravie d’avoir réussi à faire tomber les « scrupules de sa nouvelles amies.

« Tu crois que tu m’emmènerais avec toi en voyage ? »

La question saisit la ladrini, mais elle n’eut pas le temps de se demander que répondre. Une brune Sindarine au visage fermé marchait vers elles d’un pas décidé.

« Thallie ! Que fais-tu ici ?!!! »

Elle était visiblement mécontente et la rouquine inféra qu’il devait s’agir de la fameuse Léna. Thallie lança un regard implorant à sa nouvelle amie qui ne put s’empêcher de lui venir en aide.

« Vous devez être Léna ? »

La nouvelle venue se figea un instant pour regarder cette fille qui semblait être avec la gamine.

« Thallie m’a beaucoup parlé de vous… »

La sindarine prit son souffle pour protester si on en croyait ses sourcils sévère

« C’est une petit fille charmante qui vous aime beaucoup »

Le visage de la femme se détendit et elle esquissa un sourire.

« Oui, je sais mais… »

Le « mais » fut hésitant mais eut le don de relancer les récriminations de la tante de Thalie.

« Elle a une fâcheuse tendance à se sauver au mépris de sa sécurité. »

Elle se tourna vers la fillette.

« Tu sais depuis combien de temps je te cherche ?
_ Mais…
_Il n’y a pas de mais ! Tu rentres immédiatement. »


Elle prit la jeune prêtresse par la main tout en se tournant vers Elië

« Merci de vous être occupée d’elle… »

La courtisane fit mine de vouloir ajouter quelque chose, mais déjà la brune Sindarine tournait les talons en emportant la fillette derrière elle. Thallie jeta un regard en arrière, mi désolé, mi amusé.
Elië les regarda disparaître dans la foule. Elle ne reverrait sans doute jamais la petite. Ne lui restait d’elle que ses emplettes et… une pépite qu’elle se mit en demeure d’aller négocier chez un frappeur de monnaie avant de regagner ses pénates.

Elle avait sans doute oublié quelque bricoles, n’ayant pas encore l’habitude de ce genre d’expédition, mais lorsqu’elle arriva chez elle, elle se laissa tomber sur le sofa du salon avec la satisfaction du devoir accompli.
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