La puissance de Bor

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 La puissance de Bor

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MessageSujet: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeJeu 18 Juin - 3:00

[Dans le passé]
ft. Faenor, Haut-Prêtre de Bor

Les choses changent, les malheurs s'abattent, mais la foi demeure.

La puissance de Bor

Quelques semaines après l’épisode
du Colosse de Themisto...


La journée était radieuse. Nivéria tirait à sa fin et les températures remontaient doucement. En Phelgra, la saison froide n’était pas aussi rude qu’en Cimmeria, mais Natreck était tout de même content de sentir les courants aériens de plus en plus chaud sous ses ailes à mesure que le temps passait. Sous sa forme de corbeau, il jeta un coup d’œil à Viking, son étalon noir, qui suivait la route sans avoir besoin de guide alors que le yorka profitait de sa forme animale pour observer l’étendue des dégâts que le colosse qu’il avait combattu avait causés à Themisto, ville qu’il venait de quitter. Ses effets personnels ainsi que Kouna, son furet, bien en sécurité sur le dos de sa fidèle monture, Natreck avait profité du fait d’être seul sur la route pour se dévêtir et s’envoler prestement, non sans avoir lancé son cheval dans la bonne direction. Celui-ci, habitué à chevaucher seul, suivit la route sans en déroger.

Natreck se demandait pourquoi il avait été présent à la fois à Hesperia et à Phelgra pour le réveil de leur colosse respectif. Selon lui, Bor avait mis les colosses sur son chemin, ou plutôt, son dieu l’avait mis sur le chemin des colosses pour une raison, il en étant certain. C’était d’ailleurs l’une des raisons qui le poussaient à rejoindre Umbriel, et plus précisément le Temple de Bor. Il espérait que Faenor, le Haut-Prêtre de son dieu, saurait lui apporter des réponses, et il souhaitait se recueillir après cette éprouvante bataille pendant laquelle il avait vu de véritables horreurs. C’était d’ailleurs une autre des raisons pour laquelle Natreck se déplaçait sous sa forme de corbeau. Sous sa forme animale, les réflexions changeaient, devenant plus primaires, plus sauvages, plus instinctives, lui laissant beaucoup moins le loisir de ressasser inlassablement les images que la récente bataille imposait à son esprit. Il n’arrêtait pas de revoir son compagnon d’armes se faire emporter par des lianes impossibles à vaincre et il restait au fond de sa gorge l’impression d’avoir été totalement impuissant. Certes, le colosse s’était endormi, mais le malaise demeurait : ce n’était que partie remise, Natreck en avait la certitude.

Il se laissa dériver jusqu’à parvenir à la hauteur de son étalon qui arrivait à un embranchement. Il croassa avec force et son cheval lui répondit d’un hennissement, reconnaissant le cri de son maître. Natreck le guida sur la bonne route puis, sachant que le chemin pour rejoindre sa destination serait en ligne droite pour un petit moment, il remonta, prenant le plus d’altitude possible avant de se laisser paresseusement planer au-dessus de la route, faisant confiance à sa monture qui connaissait bien le pays. Le voyage dura une bonne semaine et c’est heureux, mais fatigué que Natreck s’enfonçât dans les sous-terrains de sa ville natale. Le yorka avait quelques connaissances dans la ville, dont un peu de famille, et il prit le temps d’aller les saluer et de prendre rapidement de leur nouvelle avant de se rendre a une auberge qu’il aimait bien, l’une des seules qui ne soient pas un repaire de criminel ou d’ivrogne dans cette ville sombre.

C’est en prenant place dans la salle à manger que le corbeau remarqua que les regards qu’on lui lançait étaient plus venimeux qu’à l’habitude. Certes, l’accueil envers les étrangers avait toujours été froid à Umbriel, mais cette fois, Natreck ne sentait pas seulement qu’il était un objet de curiosité, mais plutôt qu’on était mécontent de sa présence. Les conversations s’étaient tues lorsqu’il était entré dans la pièce et les regards qui s’étaient posés sur lui véhiculaient la haine. L’endroit était principalement fréquenté par des zélos et des lhurgoyfs ainsi que quelques terrans, qui eux-mêmes ne semblaient pas en mener large parmi les autres races présentes. Cependant, Natreck avait l’habitude : les yorkas ont mauvaise réputation, étant souvent vus comme des animaux sans civisme. Il ignora donc les conversations de ceux qui avaient compris son appartenance à ce peuple et s’intéressa plutôt à ceux qui parlaient du dernier Colosse. Les gens semblaient désillusionnés, et plusieurs ne se demandaient plus si, mais quand le prochain colosse apparaîtrait, et quel malheur il apporterait avec lui cette fois. Le corbeau capta une autre conversation, non pas en isthar, mais en zinonien, et il ne put s’empêcher de sourire à son assiette en entendant l’homme maudire sa présence et l’insulter dans son dos, probablement convaincu de ne pas être compris par le yorka dans cette langue.

Partout en ville, les gens semblaient soucieux. Plusieurs devaient être sans nouvelle de leurs proches depuis le réveil des deux derniers colosses et l’inquiétude, la peur et l’incompréhension avaient rendu l’atmosphère encore pire qu’avant. Les quelques enfants qui se promenaient dans les rues sombres se cachaient dans les jupes de leur mère en apercevant Natreck et les adultes faisaient de grands détours pour éviter de passer près de lui. Le yorka, conscient de l’animosité qu’il provoquait, était sur ses gardes, convaincu qu’une altercation aurait lieu d’un moment à l’autre. Pourtant, il réussit à atteindre les portes de la ville sans qu’il ait d’incident. La vue du ciel eu pour effet de décontracter complètement les muscles de Natreck, qui pourtant ignorait qu’ils l’étaient.

– Être dans des sous-terrains, il n’y avait rien de pire pour un corbeau, marmonna-t-il pour lui même.

– T’as qu’à n’pas revenir, sauvage, répondit dans sa langue un zélos.

– Je suis ici chez moi, faiblard, lança Natreck dans la même langue, se satisfaisant de sentir l’homme perdre contenance.

– T’es pas mieux que le supposé Haut-Prêtre! Le grand Bor n’aurait jamais choisi un sindarin! Pas plus qu’un yorka! Vos races ne sont pas dignes du dieu des forges.

Natreck se retourna, acceptant mal que son vieil ami se fasse ainsi critiquer, surtout que peu de gens pouvaient se vanter d’avoir une telle dévotion pour son dieu. Pourtant, peu exubérant, il retint sa colère et résista à l’envie de poursuivre le zélos qui s’était enfui en courant, tel un lâche. Il devait être particulièrement faible pour fuir devant lui, les zélos étaient généralement prompts à réagir. Natreck n’en connaissait aucun qui ne soit pas enchanté par la simple idée d’un échange de coups, et il avait le souvenir douloureux de s’être retrouvé plein d’ecchymoses après une innombrable bataille avec ses cousins. Cet idiot n’en valait pas la peine, ainsi il sortit rapidement des pensées du yorka, qui se dirigea plutôt vers le Temple de Bor.

Le lieu de culte était l’un des plus beaux bâtiments de la ville, même s’il n’égalait pas les trésors architecturaux qu’il était possible d’admirer ailleurs dans Istheria. La lumière éclatante du temple ne s’inclinait que devant la chaleur étouffante qui se dégageait des Forges de Bor. Natreck s’arrêta un instant devant le temple, se recueillant un instant, conscient de l’importance et de la puissance d’un tel endroit. Il poussa cependant rapidement les portes, admirant les magnifiques ornements qui décoraient l’endroit. Une sorte de paix descendit en lui, comme cela arrivait souvent lorsqu’il entrait dans un lieu de culte, et particulièrement ceux des dieux majeurs, comme s’il pouvait ressentir leur grandeur. Faenor était-il dans le coin?

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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeDim 21 Juin - 0:34


L'éveil du Colosse à Thémisto avait laissé ses traces sur Faenor. Le haut-temple fut déjà particulièrement sollicité par la guerre éclair entre Phelgra et Cimmeria. À cela s'ajoutait l'énorme quantité de magie déployée par le haut-prêtre durant l'assaut du Colosse. Sa maîtrise des flammes fut certes un très grand atout, mais il en ressortit complètement épuisé. Cela faisait certes plusieurs semaines depuis ces péripéties, mais avait-il seulement eu le temps de vraiment se reposer?
Aujourd'hui encore, en cette fin de journée, le sanctuaire de Bor ne dormait pas. Une lumière chatoyante filtrait au travers des lourdes portes, témoin du ballet des flammes et de l'acier. Certes l'activité était réduite, et hormis quelques irréductibles fidèles ou apprentis, seuls les prêtres peuplaient encore l'endroit. On notera toutefois un groupe de jeunes âmes dans l'aile gauche en train d'apprendre les joies de la trempe sous l'œil expert d'un Artisan.

Une silhouette échappait toutefois à cette constante activité. Enroulée dans l'obscurité, elle gisait aux côtés de Bor, assise aux pieds du géant, son corps tout entier appuyé contre la statue divine. Nombreux étaient ceux n'osant même pas s'approcher de cette représentation sacrée, mais cette personne n'en avait cure, et personne ne s'en offusquait. Fine et élancée, la stature de cet être semblait presque une insulte aux puissants Zélos et Lhurgoyfs d'Umbriel. Pourtant, alors que le Sindarin peinait à récupérer son souffle, son visage défait posé contre la roche, tous ici lui vouaient un respect presque religieux. Après tout malgré ses maigres habits, un observateur attentif remarquerait les symboles entrelacés de Bor et des Gélovigiens imprimés sur le bout de tissu qui lui servait de manteau.

Faenor ne cachait sa fatigue, pourquoi le ferait-il? Il venait de terminer la fabrication d'une bloc de Tamahagane, un acier d'excellente qualité nécessaire à la fabrication d'un bon katana, mais dont la production était un véritable calvaire. Il avait ainsi donc passé plusieurs jours à la forge, transformant des tonnes de sables ferrugineux en ce sublime acier. Trois jours à surveiller une fournaise à la chaleur infernale, ou chaque bribe de sommeil pouvait lui coûter l'intégrité de l'acier.
Notre sombre Sindarin était donc épuisé, et plutôt que de la faiblesse, les prêtres du temple n'y voyaient rien d'autre que sa dévotion à Bor. Cela expliquait le silence religieux dont tous étaient saisis dès qu'ils passaient par la nef principale.

Ce fut à ce moment que les portes grincèrent légèrement, un individu habillé pour le voyage pénétrant les lieux. Dans n'importe quel autre Temple le nouveau venu aurait éveillé les soupçons, sauf qu'ici, dans le continent sombre, un air louche et ténébreux s'appelait tout simplement le charme du pays. Aussi le garde posté à l'entrée se contenta simplement d'observer le visiteur tardif.
Ce dernier était en plein syndrome de Stendhal, mais sans doute remarqua-t'il la silhouette posée aux pieds de Bor. Faenor buvait lentement l'eau fraîche d'une cruche posée à ses côtés par un prêtre inquiet. Le nouveau venu pouvait tenter de l'interpeller, ou encore de venir à sa rencontre, seulement il se heurterait alors à la lance du Veilleur qui, posté aux alentours du haut-prêtre, s'assurait que personne n'osa perturber son repos. Le Sindarin avait peut-être de nombreux ennemis, mais les Gélovigiens servant à ses côtés lui vouaient un respect fanatique.
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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeJeu 2 Juil - 23:59

[Dans le passé]
ft. Faenor, Haut-Prêtre de Bor

Les choses changent, les malheurs s'abattent, mais la foi demeure.

La puissance de Bor

Quelques semaines après l’épisode
du Colosse de Themisto...


L’architecture de l’endroit, si familier pour Natreck, apportait en lui un sentiment de paix que seuls de très rares endroits au travers d’Istheria lui procuraient. Il pensa à Thyrénium, devenue son point de transit principal, ou encore Canopée, qui l’enchantait, elle et sa forêt, plus que n’importe quel autre endroit ici-bas. Le Temple d’Umbriel, à sa façon, revêtait une importance particulière pour le jeune homme.

Lors de son arrivée dans la ville, alors qu’il avait seulement neuf ans, Natreck traversait une période sombre. Il avait trouvé difficile dès les premiers instants de se trouver dans des grottes, sans jamais voir le ciel et le soleil, lui qui était un oiseau par son essence yorka. Faenor avait pourtant été une source de réjouissance dans ce monde sombre. L’homme, bourru au premier abord, était en vérité doté d’une joie de vivre qui faisait honneur à Bor. À l’époque, son père passait de longues heures à discuter avec le sindarin de tout ce qui avait attrait à la métallurgie. Bien qu’il avait beaucoup d’admiration pour les forgerons, Natreck n’avait jamais eu de grand intérêt pour cet art pourtant si utile. En fait, il préférait largement les séances de combats amicaux qui suivaient parfois, dans le but de célébrer la beauté d’une arme au combat.

Il repéra son vieil ami un peu plus loin. Celui-ci, visiblement épuisé, était flanqué d’un veilleur que Natreck ne connaissait pas. Ceux-ci n’étaient d’ailleurs pas toujours les mêmes lorsqu’il visitait le Temple, mais il devait s’avouer qu’il ne venait pas aussi souvent qu’il le voulait, ou même qu’il le devrait. Cela dit, celui qui protégeait actuellement le haut-prêtre semblait prendre son rôle particulièrement au sérieux, et tenait son arme avec l’intention de celui qui comptait bien s’en servir. Le corbeau sourit discrètement, appréciant d’avance l’altercation qu’il allait provoquer. Il s’avança d’un pas décidé et le veilleur, l’apercevant instantanément, se raidit à côté du sindarin. Peu impressionné, Natreck continua de traverser la salle pour rejoindre le haut-prêtre jusqu’à se heurter à la lame du dévoué prêtre.

– Si vous dérangez le haut-prêtre, vous en subirez les conséquences, clama-t-il d’une voix ferme.

– Il a vraiment l’air épuisé, constata Natreck avec entrain.

En effet, le sindarin était dans un piètre état. Les saletés qui le recouvraient et l’allure de ses vêtements donnaient à Natreck l’impression qu’il avait travaillé le métal pendant des jours. En fait, le connaissant, c’était tout à fait possible. Il secoua la tête en souriant de plus belle, tout de même admiratif devant la passion dont il faisait preuve.

– Alors, Faenor, dit-il en s’adressant cette fois directement à lui, je n’avais pas l’intention de rester longtemps, mais je peux tout de même repasser demain, si c’est mieux pour vous.

Natreck n’était jamais certain de l’intonation qu’il devait prendre avec le sindarin. Par sa fonction de haut-prêtre de son dieu, Natreck lui devait le respect, d’autant plus qu’il avait du respect non seulement pour ce qu’il représentait, mais aussi pour la personne derrière le titre. D’un autre côté, Faenor avait fait partie des histoires que son père lui racontait depuis toujours à propos de leur dieu, et ils avaient développé un véritable lien amical au fil de leurs rencontres. Le veilleur ne lui donna toutefois pas l’occasion de réfléchir davantage. Il lui avait fallu une seconde pour réaliser que Natreck avait passé outre sa demande en s’adressant au prêtre. Il se mit en mouvement avec la rapidité que confère l’habitude et frappa Natreck.

Dans le ventre ?
À côté. Totalement à côté, même.

Natrekc s’était déplacé sur le côté d’un haussement d’épaules, évitant sans mal la lame. Le mouvement avait pourtant été très bien exécuté, mais Natreck s’y attendait. Le prêtre réagit tout de même avec rapidité, enchainant les coups à grande vitesse, sans pour autant parvenir à toucher Natreck qui parait, esquivait, roulait sans difficulté grâce à sa très grande agilité. Son adversaire, de son côté, commençait à perdre patience. Il continua un peu son manège puis, sentant le changement dans le souffle de l’homme, Natreck changea de tactique. Le coup suivant, plus hargneux et moins contrôlé, permis à Natreck de porter un coup puissant en se glissant dans son dos, coup qui lui fit perdre l’équilibre. Le veilleur s’effondra au sol et Natreck mit son pied sur son dos, l’empêchant de se relever, sa lame tombée juste un peu trop loin pour qu’il ne puisse la saisir. S’attendant tout de même à des représailles, bien que la violence ne soit pas proscrite dans ce temple, il libéra rapidement le veilleur qui lui lança un regard noir, mais qui s’abstint de commentaire.

Le combat n’avait duré qu’une poignée de secondes. La plupart des spectateurs qui, de loin, avaient observé la scène n’avaient pas cru bon d’intervenir. Natreck n’était pas armé et n’avait pas une allure agressive, ainsi, la plupart retournèrent à leurs activités. Le yorka remarqua cependant rapidement que la plupart gardaient un œil sur lui, prêt à réagir s’il agissait bêtement. De toute façon, Natreck n’en avait pas l’intention.

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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeLun 6 Juil - 15:54


Tant convaincu qu'il n'aurait point à s'occuper du nouvel arrivant, le Sindarin ne daigna même pas le regarder. Quelle fut sa surprise toutefois lorsqu'une voix familière l'interpella. Finissant sa gorgée, il posa délicatement la cruche, plantant ses iris ébènes sur l'intrépide Yorka. Un sourire amusé décora son visage tandis qu'il constatait l'adresse du fils de Fuezon. Fusse-t'il vivant que son père eut été fier, tenir tête à un Veilleur n'était après tout pas une mince à affaire.

« Du calme, s'exclama le haut-prêtre, d'une voix suffisamment forte pour résonner dans le hall, mais ne contenant aucune trace d'animosité. Natreck Sativex, fils de Fuezon Sativex est-ce vraiment nécessaire de brutaliser mes prêtres? »

Si les mots se voulaient sentencieux, le ton malicieux du Haut-prêtre couplé à son sourire en coin réchauffait l'atmosphère. Ce dernier s'était levé, ses mains liées derrière son dos donnant un peu de prestance à sa silhouette lasse. Le veilleur s'était d'abord figé sur place, et malgré sa brulante envie d'en découdre, un regard au visage de son maître le rassura. La vue du jeune Yorka apporta une fraîcheur bienvenue aux traits sombres de Faenor, la joie de cette rencontre chassant un peu le poids de la fatigue.

« C'est un plaisir de te revoir. La voix de prêtre se voulait bien plus douce, l'alfari impropre à hurler. Bien qu'il préférait en général s'exprimer dans sa langue natale, le Sindarin ignorait toutefois où le Yorka se situait dans la compréhension de celle-ci, aussi repassa-t'il directement sur de l'Isthar. Ai-je donc l'air si misérable pour que tu me prennes en pitié? »
Encore une fois son ton contredisait la rigueur de ses mots. Descendant les quelques marches le séparant de Natreck, il posa sa main sur son épaule, avant de toucher son front avec le sien, fermant les yeux le temps de cette étrange salutation. Cela faisait peut-être un bon siècle qu'il vivait ici, mais il restait quand même un Sindarin.

« Comment vas-tu? Je peux t'offrir quelque chose peut-être? »

Tout en disant cela, Faenor examinait Natreck de la tête aux pieds, examinant l'éventuelle qualité des équipements qu'il portait, la propreté de ses vêtements... De par la relation qu'il avait avec ses parents, le Sindarin se considérait étrangement responsable du Yorka, conscient pourtant qu'il ne s'agissait pas d'un enfant ayant besoin de protection. Il dut se retenir de ne pas fouiller ce dernier pour s'assurer que ses armes furent en bon état, ce qui pour un haut-prêtre de Bor équivalait à de l'amour parental.
Il constata rapidement le splendide arc ornant son dos, reconnaissant d'un simple coup d'œil l'artisanat de Canopée. Son visage s'illumina soudainement, et il dut faire appel à toute sa contenance pour ne pas sauter sur place. Son regard absorbé par l'arc parlait néanmoins pour lui, ses mains se rejoignant dans un clappement sonore, ne manquant pas de faire sursauter le Veilleur.

« Par l'enclume de Bor c'est un arc Sindarin ! »

L'enthousiasme du haut-prêtre prit néanmoins un coup de froid, quand à la surprise de la découverte s'ajouta le questionnement sur son origine. Ayant été lui même un mercenaire, Faenor ne se faisait pas d'illusion sur les activités de ceux-ci, la moralité s'éclipsant souvent devant une bourse pleine.
S'il de s'hasarda pas à demander l'origine de cette arme, un manteau de glace était tombé sur son visage, s'accompagnant d'un silence qui en disait d'avantage que milles mots. Il avait beau se dire qu'il y avait une autre explication, l'image de Natreck arracha l'arc au cadavre de Sindarin pendait entre lui et son invité.

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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeLun 6 Juil - 18:01

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La puissance de Bor

Quelques semaines après l’épisode
du Colosse de Themisto...




– Du calme. Natreck Sativex, fils de Fuezon Sativex est-ce vraiment nécessaire de brutaliser mes prêtres?

Natreck sourit avec amusement aux paroles du haut-prêtre. Le veilleur, quant à lui, semblait particulièrement mécontent de constater l’affection que son maître portait au yorka qui venait de le brutaliser. L’homme était probablement humilié, étant sans aucun doute plus âgé et expérimenté que Natreck. Ce dernier, toutefois, était un combattant particulièrement surprenant, ayant grandi dans la culture des armes et du combat des zélos. Probablement que son adversaire aurait été plus coriace s’il n’avait pas sous-estimé le corbeau !

– J’aime beaucoup trop me bagarrer, tu le sais bien !

Le sindarin prononça quelques mots en alfari, exprimant sa joie de revoir Natreck. Bien que la langue des sindarins était particulièrement compliquée, Natreck avait vécu assez longtemps dans les environs de Canopée pour en connaître quelques mots et expressions, même si son accent faisait généralement grincer des dents ceux qui l’entendait prononcer cette langue, lui dont la langue maternelle, le zinonien, était si éloigné des intonations chantantes du peuple de Faenor. Il se permit toutefois de lui retourner quelques mots dans la même langue, les formules de salutation et de politesse faisant partie des bases à connaître dans une langue.

– Moi aussi, je suis heureux de te revoir, mon ami.

L’homme s’approcha et, à la manière de son peuple, salua le yorka en appuyant son front sur le sien. Natreck ferma les yeux quelques secondes, respectant ses coutumes.

– Ai-je donc l’air si misérable pour que tu me prennes en pitié?

Natreck sourit, reconnaissant à son ami de repasser vers l’isthar. Il pouvait certes comprendre le sens général d’une phrase ou deux en alfari, mais tenir une conversation, c’était au-delà de ses capacités.

– Certainement pas! dit Natreck dans la même langue d’un air amusé, mais ton veilleur semble croire le contraire, remarqua-t-il en jetant un œil au prêtre en question.

– Comment vas-tu? Je peux t’offrir quelque chose peut-être?

– Je prendrais bien de l'eau, merci !


Alors qu’on lui servait à boire, Faenor, comme a son habitude, se mit à l’examiner de la tête au pied. Sachant que son ami ne serait pas satisfait avant avoir examiné chaque couture de son habillement, Natreck prit son mal en patience, buvant tranquillement alors que son vieil ami le contournait pour voir l’état de ses possessions. En serait-il satisfait? La cape de voyage de Natreck était d’une très bonne qualité, mais était toutefois usée par le temps, bien que son apparence ne laissait aucun doute sur le fait qu’elle était encore parfaitement utilisable. Ses bottes quant à elle, bien que tachés de boue, étaient presque neuves, mais les vêtements que cachait sommairement sa cape, eux, témoignaient des derniers combats, plusieurs déchirures parsemant le tissu noir. Ce qui retint l’attention de l’homme fut toutefois l’arc fixé au dos du yorka, et avec raison.

– Par l’enclume de Bor c’est un arc Sindarin !

– Effectivement !
s’exclama Natreck

Ne remarquant pas immédiatement l’expression de son ami, Natreck prit le temps de retirer l’arme et son carquois de son dos dans le but de les lui montrer. L’arc était fait d’un bois sombre, ses branches finement sculptées pour ressembler à des branches entrelacées. Plusieurs symboles en alfari y étaient inscrits, vantant la beauté de la nature et son précieux pouvoir. Le carquois, fait du même bois, était lui aussi sculpté avec finesse pour ressembler au tronc de l’arbre. Bien que les flèches qu’elles contenaient étaient tout ce qu’il y avait de plus ordinaire, leur empenage donnait tout de même l’impression d’être les feuilles de cet arbre. C’était, sans aucun doute, une œuvre d’un artisan de talent, et il était d’une très grande qualité, bien plus que n’importe quelle autre possession de Natreck.

C’est à ce moment que Natreck remarqua l’air sombre qui s’était peint sur le visage du Haut prêtre, et qu’il percu son regard presque accusateur. Bien entendu, Faenor ignorait son appartenance aux ladrinis, mais il n’ignorait pas que le métier de Natreck pouvait l’amener à des actions... peu recommandables. Cependant, Natreck n’était pas du genre à voler pour lui-même. Il volait uniquement contre des dias, à contrat, et même si ce n'était pas plus glorieux, cela faisait en sortie qu'il ne possédait pas d'objets volés. Cependant, ce n’était pas le genre de chose qu’il ébruitait, ainsi son vieil ami ne connaissait pas les détails de ses activités, et c’était très bien comme ça. Toutefois, il devait le rassurer concernant cet arc...

– Je ne te l’avais jamais montré ? Honte à moi ! Je le possède pourtant depuis une dizaine d’années, du moins, environ... Je devais l’avoir laissé à l’auberge, les dernières fois.

Natreck tenta de se remémorer ses dernières visites, mais celles-ci, dont la plus récente datait d’au moins un an, étaient floues dans ses souvenirs et il n’arrivait pas à se souvenir avec précision de la raison pour laquelle il n’avait pas son arc sur lui lors de ses précédentes visites.

– Peut-être connais-tu Yellen, ou peut-être même t’ai-je déjà parlé de lui? C’est l’un de mes plus précieux et ancien amis. C’est lui qui m’a aidé à me perfectionner à l’arc. Il est dans la légion de Lùvas. J’ai été chanceux de pouvoir apprendre avec l’un des meilleurs archers au monde, comme tu t’en doutes surement. C’est lui qui me l’a offert lorsque j’ai quitté Canopée après quelques années passées là-bas.

Il lui tendit l’arme avec confiance, le laissant la regarder de tous les côtés. Pendant ce temps, il retira sa chaude cape d’hiver, les forges dégageant assez de chaleur pour contrer le froid de nivéria. Il en profita pour sortir deux dagues jumelles, dont la lame à double tranchant, droite, illustrait leur efficacité à distance autant qu’au corps à corps. Bien que d’une très grande simplicité, elles étaient d’une bonne qualité, même si cela n’arrivait pas à la cheville de la qualité de son arc ou même du travail que Faenor aurait pu accomplir. Noir du pommeau à la pointe, aucune fioriture ne venait les orner.

– J’ai acheté ces armes ici, à Umbriel, la dernière fois que je suis passé en ville. Elles ne valent pas ton travail, bien entendu, mais je les aime bien ! dit-il en les lui présentant, après que le sindarin eut terminé avec l’arc. Elles mériteraient un meilleur entretien, mais entre l’éveil du colosse de Thémisto et mon voyage jusqu’ici, je n’ai pas eu le temps d’en prendre soin.

En effet, Natreck, avant que l’on découvre à quel point le feu était utile, avait abimé ses lames sur le fléau que représentait le Drys et sa dangereuse végétation, sans succès.

– Je crois que celle-ci aurait particulièrement besoin de soins, dit-il en désignant l’une des lames, plus émoussé que sa consœur.

Il laissa soin à l'expert de les évaluer, sachant qu'il ne pouvait rêver d'un meilleur avis.

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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeMar 7 Juil - 12:36


Il avait beau faire de son mieux pour masquer ses soupçons, Faenor ne pouvait réchauffer la glace qui envahissait peu à peu son visage. Néanmoins il ne fut jamais aussi heureux d'avoir tord, l'avenir le giflant sans préavis avec une vérité bienvenue. La voix du Yorka fut la première chose à briser la glace, rappelant au Sindarin l'époque où il visitait les lieux avec ses parents, deux braves Zélos intouchés par la corruption de Phelgra. Des amis inattendus alors que le continent sombre peinait à accepter le nouvel Haut-prêtre. Voila maintenant qu'il doutait de leur fils, une lâcheté du cœur qu'il fut toutefois bien heureux d'abhorrer.

La lumière revint doucement dans ses veines. Ce n'était pas la première fois que Natreck lui parlait de Yellen, mais jamais il ne mentionna son appartenance aux Lùvas. S'il ne connaissait pas personnellement l'ancien guerrier, Faenor combattit autrefois dans les légions de Canopée.
Essuyant rapidement ses mains sur ses bas, le Sindarin accepta l'objet religieusement. Ses doigts glissèrent le long de la pièce principale, sentant avec plaisir les sublimes gravures du bois. Il s'agissait effectivement d'une arme de l'Archerie sindarine, et même s'il doutait qu'un Lùva se séparerait de son arc, ce dernier ne manquait pas d'authenticité.  Alors que la jeune âme se mettait à l'aise, Faenor prit une profonde respiration, chassant pour un instant toute trace de fatigue. Effectuant un mouvement mille fois répété il saisit la corde de l'arc, le brandissant dans un mouvement fluide et précis, démontrant un alignement parfait.

« L'arme et l'enseignement des habiles Lùvas, d'inestimables présent Natreck! Chérie-les. »

Personne n'ignorait que le haut-prêtre aimait profondément Canopée, cependant peu connaissaient son ancien nom, et encore moins qu'il fut autrefois un membre de la légion des Astars. Il ne pouvait hélas prétendre à son expertise d'antan, mais un œil aguerri reconnaissait dans sa façon de combattre le style élégant et agile des Sindarins.
La fatigue reprit ses droits aussitôt qu'il relâcha la tension de la corde, retournant l'arc à son propriétaire légitime. Fût-t 'il en meilleure forme qu'il eut sans doute tester les capacités de tirs du Yorka, seulement dans son état actuel, il ferait surement honte à la dextérité de sa race. D'ailleurs quittant la position érigée, Faenor se posa sur les marches de marbres du piédestal de Bor, tenant dans chacune des mains les dagues ténébreuses. Effectivement elles ne brillaient pas par leur esthétisme, mais cela était sans doute le dernier soucis d'un mercenaire. Les faisant tournoyer dans ses mains, le Forgeron s'assura qu'elles furent équilibrées, constatant non sans manquer de faire tomber les lames que le centre de gravité était un peu éloigné de la garde qu'à l'accoutumée.

« Oh! Tu t'en sers également comme armes de jet? »

Pensant à haute voix bien plus qu'il ne s'adressa à son invité, le haut-prêtre constatait avec plaisir la masse ajoutée au niveau des lames par l'artisan. Il s'adonna alors à toute une série de tests, vérifiant la solidité et la souplesse de l'acier, le tranchant du fil et la pénétration de la pointe.
Il s'agissait de bonnes armes. Après tout un guerrier aguerri était aussi capable qu'un forgeron pour déterminer la qualité d'une arme. Ce que le second pouvait expliquer et analyser, le premier le sentait instinctivement dès qu'il tentait la première coupe.

« Elles mériteraient effectivement d'être affûtées, mais il n'y a aucune trace de rouille, et nul besoin de réaffirmer l'acier. Combien de temps restes-tu à Umbriel? »

Evidemment Faenor préférerait s'adonner à cette tâche après une bonne nuit de sommeil, cependant même à cette heure tardive quelques artisans traînaient encore dans le Temple, et le Sindarin les estimaient suffisamment pour leur déléguer l'affûtage. Ces derniers arrêteraient surement leurs tâches pour répondre à la requête, par simple respect, seulement étant lui même un Forgeron, le Haut-prêtre comprenait la frustration d'être interrompu. Son regard hésitant trahissait d'ailleurs son état d'esprit, alors qu'il tentait d'observer au travers d'une des arches si un des prêtres étaient disponibles.

« Si tu peux attendre je m'en occuperai demain dès l'aube ! Sauf si toutefois tu es toujours en contact avec le créateur des dagues? Je comprendrai qu'il préfère s'occuper lui-même de ses œuvres. »

L'aile droite du temple reposait dans la pénombre, toutes les flammes ayant été éteintes afin d'assurer une température acceptable au repos de l'acier. Pour une fois la température se voulait presque acceptable dans l'antre de Bor, même si deux des quatre brasiers dansaient encore de l'autre côté.
Invitant Natreck à le suivre, Faenor attrapa au passage une torche, s'engouffrant au travers d'une arche dans la grande salle au reposait l'énorme bloc de Tamahagane.

« Connais-tu cet acier? Il ne paye pas de mine comme ça, mais le Tamahagane est l'élément clef d'un bon katana. »

Alors même qu'il disait ses mots, le Sindarin ancra la torche dans un support dédié puis, levant sa main, il semblait presque caresser les flammes. Une inspiration excita le feu, augmentant soudainement l'intensité de celle-ci, tandis qu'à l'expiration, suivant le geste presque théâtrale du Forgeron, les flammes s'extirpèrent du bois, se plaçant dans un cercle parfait au dessus du bloc de métal, chandelier irréel lévitant sous les ordres de l'essence divine.

Alors que les amis baissaient leur garde, se réjouissant des retrouvailles, des ombres géantes se rassemblaient aux alentours du Temple. Il n'y avait pour l'instant rien d'assez suspect pour exciter la vigilence du Veilleur. Cependant le sanctuaire se situait un peu à l'écart de la ville, ce n'était donc pas le genre d'endroit où l'on se retrouvait par hasard.
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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeMar 7 Juil - 19:09

[Dans le passé]
ft. Faenor, Haut-Prêtre de Bor

Les choses changent, les malheurs s'abattent, mais la foi demeure.

La puissance de Bor

Quelques semaines après l’épisode
du Colosse de Themisto...




— L’arme et l’enseignement des habiles Lùvas, d’inestimables présent Natreck! Chérie-les.

Natreck sourit en hochant la tête, bien conscient de sa chance.

— Les enseignements de Yellen sont l’une des choses les plus importantes que j’ai reçu, et son estime ma plus grande récompense. J’ai un respect énorme pour ceux de ton peuple, plus encore que tu ne l’imagines, mon ami.

Natreck ne s’ouvrait pas souvent sur les liens qui l’unissaient aux autres. En tant que ladrini, il avait des contacts partout en Istheria, des contacts qui, pour la grande majorité, ignoraient son appartenance à la caste des voleurs. Il se gardait également de parler de l’un aux autres, évitant ainsi qu’on puisse relier certaines de ses actions, car Natreck n’était pas idiot. En réalité, la plupart de ses amis, s’ils découvraient ses véritables desseins, lui tourneraient sans aucun doute le dos. Il avait beau avoir une confiance aveugle en Faenor, le connaître depuis sa tendre enfance et se présenter à lui avec son véritable nom, celui-ci demeurait un membre des gélovigiens et, parce ce fait, il se pourrait qu’un jour, ils soient amenés à s’affronter. Yellen, cependant, avait été comme un second père pour lui, un père bien différent de Fuzeon, mais un père tout de même. Sa relation avec le sindarin des Luvas n’était pas un secret.

Son visage ne trahissant pas les réflexions qui traversaient son esprit, Faenor ne releva pas le silence de Natreck, qui l’écoutait sans dire un mot. Le visage de Faenor s’était éclairé et il avait examiné l’arc, puis ses dagues avec un intérêt certain, toute fatigue momentanément dissipée par sa passion. Le yorka, amusé en voyant le visage du haut prêtre s’illuminer comme celui d’un enfant émerveillé, fut heureux de l’entendre confirmer la qualité des armes. Pour Natreck, elles étaient avant tout solides et bien équilibrées, et s’il pouvait croire qu’il s’agissait de lames de qualités, il était content de voir que'un artisan aussi doué que Faenor appuyait son impression.

– Si tu peux attendre je m’en occuperai demain dès l’aube ! Sauf si toutefois tu es toujours en contact avec le créateur des dagues? Je comprendrai qu’il préfère s’occuper lui-même de ses œuvres.

– Je t’avoue que j’ignore qui les a forgées.


Il les examina un instant.

– Le symbole du créateur ne me dit absolument rien, confirma-t-il en haussant des épaules, désignant la gravure sur les lames. D’après le marchand à qui je les ai achetés, elles ont été fabriquées ici, à Umbriel, mais je n’ai pas cherché à en savoir plus.

Plusieurs forgerons n’avaient aucun don pour le commerce. Ils faisaient donc affaire avec des marchands qui, après leur avoir acheté leurs armes, les revendaient ensuite au prix du commerce. De plus, les armes faisaient partie des principales exportations d’Umbriel, et de nombreux marchands venaient ici s’approvisionner en armes avant de partir dans les autres contrées pour les revendre. Si l’homme qui les lui avait vendues avait vanté les mérites des dagues, il n’avait toutefois pas mentionné leur créateur.

– Quoi qu’il en soit, je m’occupe habituellement d’affuter mes lames moi-même, n’ayant pas souvent l’occasion de me payer le luxe d’un bon forgeron, dit-il en faisant un clin d’œil à son ami. De toute façon, qui qu’il soit, je doute qu’il soit offensé de voir ses lames entre tes mains. Ta réputation te précède, après tout ! le complimenta-t-il avec honnêteté.

En réponse à son autre question, Natreck haussa les épaules.

– Ne t’inquiète pas, je ne suis pas pressé ! Si je ne trouve pas de travail en ville, je pensais rester une petite semaine, histoire de laisser ma monture se reposer, et de pouvoir me reposer moi-même.

Le yorka espérait en effet pouvoir accomplir quelques contrats avant de partir, les lois en Phelgra permettant de réaliser certains méfaits sans crainte. En effet, ici, c’était la loi du plus fort, et il n’existait pas de milice permettant aux citoyens de dénoncer un crime, ceux-ci étant invités à se faire justice eux-mêmes. Ainsi, ceux qui en avaient les moyens engageaient souvent des mercenaires pour accomplir leur méfait. Une mine d’or pour un ladrini. Nat ne donna toutefois pas les détails du travail qu’il souhaitait trouver à son ami, préférant que celui-ci se fasse sa propre interprétation de ce que voulait dire « travail » pour lui. Le yorka, de manière plus éthique, espérait également trouver un convoi à accompagner en tant qu’éclaireur pour retourner à Thyrénium, dans le but de rentabiliser la dizaine de jours qu’il passerait sur la route. Les convois de minerais étant fréquents, les itinérants manquaient souvent de main-d’œuvre pour protéger leur marchandise.

Faenor l’entraina un peu plus loin, alors que les braisiers des forges s’éteignaient un à un pour la nuit, permettant au temple d’avoir une température beaucoup plus supportable.

– Connais-tu cet acier?

Natreck secoua la tête, ne reconnaissant pas le matériel qui lui faisait face.

– Il ne paye pas de mine comme ça, mais le Tamahagane est l’élément clef d’un bon katana.

Natreck connaissait le lien de Faenor avec les flammes, mais il était toujours impressionné d’en voir des démonstrations. C’est avec fascination qu’il observa le haut prêtre manipuler les flammes malgré sa fatigue, et comme d’habitude, Natreck ne put s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie, lui qui aurait bien aimé pouvoir utiliser de la magie élémentaire.

– Ta magie a dû être bien utile contre le Colosse de Thémisto, commenta le yorka qui avait entendu parler des exploits du haut prêtre durant la bataille.

Lui-même avait pu aider un peu à l’aide de Mimique, son pouvoir qui lui permettait de copier celui des autres, mais ce n’était pas un pouvoir sur lequel on pouvait se fier lors de longs combats comme l’avait été celui contre le dernier Colosse.

La soirée avançait au rythme de leur conversation, et la lumière du Temple, de moins en moins lumineuse, finit par les plonger dans une pénombre tranquille. Ils parlèrent de tout et de rien, mais le réveil des Colosses occupa une grande partie de leur conversation, tous deux ayant vu à l’œuvre l’abominable Drys dans la cité des Cavaliers de Sharna. Ignorant si son ami avait été présent, Natreck lui parla également du Colosse de Paramis, qu’il avait combattu si peu de temps auparavant dans la grande cité d’Hesperia. S’il n’évoqua pas directement son implication dans le combat qui les opposèrent au monstre, il s’ouvrit sur l’étrange impression qu’il avait eue alors que, coincé sous sa forme de corbeau, il avait découvert qu’il lui était impossible de retrouver forme humaine, une forme qui était pourtant une part de lui-même depuis aussi longtemps qu’il vivait.

La conversation continua de dériver et bientôt, ils parlèrent du triste sort des parents de Natreck qui avaient eux-mêmes été victimes d’un Colosse. La sarnahroa, cette maladie qui transformait les gens en pierre et leur cœur en pierre de sphène était venue à bout des puissants zélos qu’étaient les Sativex, sans que personne ne puisse rien y faire. Natreck portait d’ailleurs le cœur de son père au bout d’un pendentif qui, bien que caché par le chandail du yorka, dessinait un relief équivoque sous le tissu. Faenor était d’ailleurs au courant de l’existence de cette pierre, mais ils ne l’évoquèrent pas directement, se contentant d’évoquer de bons souvenirs.

– Il se fait tard, commenta finalement Natreck en constatant l’air maintenant épuisé de son ami. devrais te laisser te reposer.

Il s'amusait bien et était heureux de pouvoir tenir une conversation sincère avec un ami. Il n'avait pas vraiment envie de partir, même s'il revenait certainement le lendemain, mais si son ami n'arrivait plus à suivre la conversation, il valait mieux partir.

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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeVen 17 Juil - 19:55

Attentif malgré sa fatigue, le haut-prêtre perçut l'amertume dans la voix de son ami. Il était vrai que son pouvoir fut immensément utile, les capacités du Forgeron lui permettant de commander de très grandes flammes. Toutefois le Colosse fut vaincu par un effort collectif, et du haut de sa maîtrise Faenor n'aurait fait qu'égratigner la calamité de Themisto.

« Tout autant que tes lames Natreck. »

Posant sa main sur l'épaule du Yorka, il tenta de le rassurer par un sourire. Les magies élémentaires étaient propres au spectaculaire, et il n'était pas rare qu'elles furent surestimées. Toutefois le Sindarin eut le temps de constater bien d'autres miracles de l'essence divine, certains dons dépassant de loin la maîtrise des éléments.

La conversation évolua, s'animant lorsqu'il parlèrent du Colosse de Themisto, et s'embrumant de mélancolie avec les souvenirs des parents du Yorka. Ce dernier voyageait d'ailleurs énormément, et tandis qu'il contait ses aventures, Faenor repensait à ses débuts en tant que Gélovigien. Il vivait alors sous le dogme du voyage, bien que ses aventures furent assurément bien moins houleuses que celle du jeune Sativex.
La fatigue rattrapa petit à petit l'excitation de cette visite, et bientôt Faenor ne fut plus capable de contrôler les bâillements et autres appels à l'aide de son corps. Alors que Natreck signala son départ, le haut-prêtre réalisa qu'hormis les deux Veilleurs, il n'y avait désormais plus personne dans le temple. Le début de soirée s'était transformé en nuit profonde, bien que ceci n'eut une grande signification dans la ville souterraine.

« As-tu un endroit pour dormir? Mes appartements sont suffisamment grands pour y accueillir un invité si tu le souhaites. »

Encore une réaction paternelle qui le fit immédiatement sourire. Natreck n'était plus un enfant, et comme il l'avait si bien prouvé en passant aisément la vigilance d'un Veilleur, il n'avait pas besoin d'être protégé. Il portait avec lui un Arc de la légion des Luvas, honneur qui ne lui aurait jamais été donné s'il ne savait pas s'en servir.
En attendant la réponse de son invité, Faenor fit un geste des mains envers les Veilleurs, ceux-ci commençant à atteindre les multiples torches parsemant le Temple. Trois des quatre brasiers restaient allumés, mais le reste des flammes furent éteintes, plongeant l'endroit dans une semi-pénombre.

Si Natreck décidait de rester, Faenor entrainerait avec lui à l'étage, lui offrant une chambre d'invité sobre, mais confortable. Sinon il se retirerait dans ses quartiers, laissant la garde du Temple aux deux Veilleurs postés devant l'entrée.
Après tout les portes du Temple ne fermaient jamais complètement, tout prêtres étant libres de venir à tout moment, l'inspiration étant une maîtresse taquine.
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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeSam 25 Juil - 15:41

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Les choses changent, les malheurs s'abattent, mais la foi demeure.

La puissance de Bor

Quelques semaines après l’épisode
du Colosse de Themisto...




– As-tu un endroit pour dormir? Mes appartements sont suffisamment grands pour y accueillir un invité si tu le souhaites.

Natreck prit un instant pour y réfléchir. L’auberge qui l’attendait dans les bas quartiers de la cité souterraine ne vaudrait certainement pas le lit que le Haut-Prêtre lui offrait, mais il ne pouvait s’empêcher de penser à Kouna, qui ne l’avait pas accompagnée au temple. Le furet ne risquait pas grand-chose à être seul dans cette ville, mais Natreck était un peu protecteur envers l’ancien familier de sa mère. La petite créature le cherchait peut-être même déjà.

– J’accepte ta proposition, montre-moi donc ce lit que tu me proposes !

Il ne dévoila pas ses plans à son ami, conscient que celui-ci, un peu paternel, n’aurait sans doute pas voulu qu’il sorte du temple à cette heure. Ce n’était que des suppositions, mais Natreck n’avait pas l’habitude de renseigner son entourage sur ses allées et venues. Il suivit donc le Haut-Prêtre à l’étage et le remercia lorsqu’il lui ouvrit la porte d’une chambre sobre, lui souhaitant une bonne nuit.

Une fois seul, Natreck prit quelques minutes pour s’assoir sur le lit, contemplant la pièce. De forme rectangulaire, celle-ci ne contenait pas de décoration, mais une petite fenêtre, plus proche de la meurtrière que d’une véritable ouverture, permettait néanmoins de voir l’extérieur du Temple. Les murs de pierres grises étaient éclairés par un chandelier sombre qui reposait sur une petite table de nuit simplette. Le lit en lui-même était sans fioritures, mais la couverture était en bon état et l’oreiller avait l’air confortable. Satisfait, le yorka verrouilla la porte derrière lui et retira ses vêtements. Il prit le temps de les plier et cacha ses armes et bijoux sous le matelas.

Maintenant nu et sans attaches, Natreck se transforma et fila sans demander son reste, se faufilant vers l’extérieur. Il prit le temps de regarder derrière lui pour être capable de retrouver sa chambre à son retour, puis il fila sous sa forme animale dans les rues de la ville. Il fut surpris de constater l’agitation qui régnait autour du Temple à une heure pareille, mais ne s’en soucia pas plus que ça, les quelques personnes qui étaient éparpillées autour du lieu de culte n’ayant rien d’un rassemblement inquiétant. Quelque chose le dérangeait pourtant, mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il ne s'en soucia pourtant pas davantage et se dirigea rapidement vers l’auberge à laquelle il avait mangé un peu plus tôt. Sans surprise, il trouva Kouna roulée en boule dans un coin.

À la fenêtre, Natreck croassa avec force et tout de suite, la furette leva la tête, rencontrant le regard noir de l’oiseau.

– Tais-toi, foutu corbeau, marmonna un terran avachi sur une chaise, visiblement très saoul.

Ce dernier ne semblait pas se rendre compte qu’un corbeau n’avait rien à faire dans les sous-terrains d’Umbriel. Kouna, en revanche, reconnu son maître et sauta de son perchoir, une petite tablette en hauteur au fond de la pièce. Elle lui envoya une succession d’images mentales grâce au pouvoir que lui octroyait la pierre de sphène à son oreille, et le yorka comprit qu’elle l’avait cherché. Il tenta de la rassurer, puis il lui indiqua de le suivre, ce qu’elle fit sans protester.

Kouna était discrète, ainsi, lorsque le temple fut en vue, Natreck cessa de s’occuper d’elle et, repérant la fenêtre de sa chambre, se faufila à l’intérieur du bâtiment en quelques coups d'ailes. Il reprit alors sa forme humaine et enfila un pantalon et un chandail. Il reprit sa pierre de sphène personnelle et l’enfila à son cou, une seconde avant d’entendre gratter devant la chambre. Il eut un sourire et il entrouvrit la porte de sa chambre pour laisser entrer le petit animal. Celle-ci, aussi maligne que discrète, réussissait toujours à rejoindre son maître. Ce dernier s’allongea sur le lit et Kouna le rejoignit, se roulant en boule sur sa poitrine. Laissant ses doigts caresser le poil de la petite créature, Natreck s’endormit malgré une drôle d’impression : il se passait quelque chose d’anormal.

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MessageSujet: Re: La puissance de Bor   La puissance de Bor Icon_minitimeSam 8 Aoû - 3:40

La tension était palpable. Le Veilleur qui surveillait l’extérieur du temple regardait avec une pointe d'appréhension la population passer et repasser sur la place devant le temple. Ils tournaient en rond et pour certain fixaient les portes. Que des ivrognes tourne sur la place il avait l’habitude, mais ceux là semblaient parfaitement conscient de leur acte. Il jeta un regard a l’intérieur du temple et vit un second Veilleur se rapprocher. La présence de son frère d’arme le rassura. Ce n’était pas un faible ni un lâche, mais le gardien du Temple avait une vague idée de ce qui se tramait. Il connaissait certaines des personnes qui se tenaient sur la place. Des fidèles de Bor. Des hommes et des femmes mécontents du Haut prêtres. La nuit allait être longue. Il restait droit et stoïque. Il regardait à tour de rôle chacun des Zélos et des Terrans qui marchaient devant lui en silence. Il les regardait tous cherchant le menace blanche. Il cherchait un monstre parmis le lot. Une peau pâle, des cheveux d’argent et des yeux opalescent. Il n’en voyait pas. Il ne le laissa pas paraître mais le Veilleur était soulagé.

Un zélos en colère n’est pas à prendre à la légère, mais il se savait suffisamment bon guerrier pour tenir tête à ses congénères. Mais les Lhurgoyfs c’était autre chose. l’autre Veilleur se plaça à côté de lui respirant pleinement. Il comptait une trentaine de personne. Si ils voulaient passer, ils ne les retiendrait pas a seulement deux. Et il était hors de question de partir chercher des renforts. Ceux en bas n’attendait que ça : un instant de faiblesse. Une opportunitée. Tellement concentré sur la foule devant eux, les Veilleur n’eurent pas le loisir de voire la fine silhouette d’un furet. Ils ne virent pas non plus la forme sombre se glisser après l’animal.

Un intrus se déplace dans le temple. Personne ne semble l’avoir encore remarqué, et les deux Veilleur sont aux portes. Le troisième patrouille dans la forge et la sombre présence semble avancer dans le dédale. Les lumière s’éteigne sur son chemin et quelque chose semble l’avoir guidé jusqu’à une porte. Et bien que l’animal soit suffisamment petit pour se faufiler l'intrus ne l’est pas, et alors qu’il s’attaque à la serrure un long grincement raisonne.

Il est peu aisé de forcer les serrures du temple de Bor surtout lorsque la dites serrure est enchanté pour alerter les gardes. Les Veilleurs font volte face et a leur grand dam, les manifestant s’élance vers le temple en hurlant. ” Pour Bor ! Mort à l’imposteur ! “ Les Veilleurs ne peuvent quitter les portes et le sombre intrus reprend sa route, la porte s’ouvrant devant lui.
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