Ishdir Pal [Done]

DON : Les 5 sens Développés

Ishdir utilise ses sens, plus sensibles que la moyenne, non pas pour le combat mais pour mieux distinguer les choses. Il va pouvoir plus facilement détecter la composition de ses concoctions grâce à l’odeur, le goût ou la couleur. Il peut également mieux appréhender la température d’une flamme grâce à son toucher ou sa vision plus développé. En somme il l’utilise principalement pour son artisanat.

SPECIALITES :
- Chimiste (connaissance accrue dans la chimie)
- Architecte (capacité à concevoir des plans de construction ou des mécanismes)

POUVOIRS :
L’antre du Djinn : ★★★★✩✩
Ishdir est capable de stocker des objets au sein d’un espace immatériel. Il ne peut stocker que des objets ou des enveloppes sans âme. Cela veut dire qu’il ne peut user de son pouvoir sur un être vivant mais le peut sur un cadavre. Le coût en énergie pour stocker un objet est dépensé au moment de l’envoi vers son antre. Plus le volume de la cargaison est grand et plus l’espace est déjà fourni, plus l’endurance requise sera élevée. De plus, le temps de l’envoi est plus important en fonction de son volume. Le coût pour libérer un objet de son espace et le matérialiser est minime mais prend un peu de temps. Par contre s’il veut restocker l’objet, il devra en repayer le coût énergétique. Petite précision, le temps n’est pas stoppé dans cette autre réalité, des provisions peuvent donc pourrir au sein de son antre.

Fantome du savoir : ★★★★✩✩
Le sage azuré a le pouvoir de matérialiser un objet si il le comprend parfaitement. Plus l’objet est complexe et volumineux, plus le coût énergétique pour le maintenir sera conséquent. La phase de création peut prendre du temps et est très complexe. Ishdir doit être conscient de chaque détail. Il doit savoir précisément de quel type de matériau il s’agit, à quoi il ressemble, comment il s’y prendrait pour le façonner de la sorte. Il doit savoir la taille exacte de chaque élément, la façon dont ils sont disposés et emboîtés. Pour les produits alchimiques il doit connaître la composition exacte de sa concoction. C’est bien trop de détail pour sa mémoire faillible, il utilise donc des plans et des recettes afin de pallier à ses lacunes. Toutefois la charge intellectuelle demandée est très grande et il doit pouvoir se concentrer pour utiliser son pouvoir. Une fois l’objet totalement matérialisé, son esprit peut se reposer, il lui est seulement nécessaire de maintenir son flux magique. Il peut l’utiliser comme un réel objet, bien que celui-ci soit d’une qualité inférieure. Son invocation a une aura bleutée et paraît presque translucide.


Transe mémorielle: ★✩✩✩✩✩
Ishdir peut, dans certaines conditions qu’il ne contrôle pas, se plonger dans une transe de faste intellectuel. Ishdir n’a pas une mémoire surdéveloppée, c’est pourquoi il lui arrive de se replonger dans d’anciens livres ou dans ses propres recherches. Pendant ses transes alimentées par une grande quantité de magie, il est capable de se rappeler avec précision de l’ensemble des livres qu’il a pu lire, des discussions qu’il a eues et des réflexions qu’il a fomentées. Alors que la mémoire peut prendre du temps collecter, pendant ces transes toutes ces informations lui apparaissent limpides comme s’il les connaissait par coeur. Son esprit est également plus vif grâce à cette concentration extrême. Il peut ainsi mettre en relation toutes ces connaissances renouveler pour réaliser de grandes découvertes. Cependant le savant ne se souvient d’absolument rien de sa transe, et seuls les écrits ou les plans laissés pendant ce court lapse de temps, lui permet de redécouvrir ses propres découvertes. Ces traces léguées par lui même, peuvent lui prendre des mois voir des années à être déchiffré quand celles ci ne sont pas bien documentées. La transe ne dure pas plus d’une vingtaine de minutes et le vide de son énergie, il peut littéralement sombrer dans le sommeil juste après sa transe.



Ishdir est loin d’être un combattant. Cela dit, la vie sur les routes peut parfois être dangereuse, et même si il fait toujours son maximum pour bien s’entourer pendant ses voyages, il lui arrive de se voir obliger de se défendre.

Arbalète à double cordage : Une arme à distance très puissante. Contrairement aux arbalètes traditionnelles, le carreau est projeté grâce à la force de deux cordes ce qui augmente donc son efficacité. La manivelle pour réarmer son arme est cependant assez difficile à actionner, il doit la caler entre ses jambes ou bien s’appuyer sur un obstacle pour le faire. L’arme en elle même est principalement constitué de bois sombre à peine poli et de quelques bouts de métal pas très bien taillés. Celle-ci étant encore au stade de prototype et étant sujette à de nombreuses modifications, il ne prend pas la peine de polir et décorer ses armes.

Le Souffle-fiole : Une arme d’une grande complexité dont seul Ishdir a le secret. C’est une sorte d’arbalète mais qui, au lieu de projeter une flèche via une corde, souffle le contenu d’une fiole sur un opposant. L’arme est constituée d’une queue qui se place contre son épaule, d’un premier manche vertical sous l’arme pour la tenir, d’un manche horizontal sur le côté gauche et d’un long tube qui constitue le corps de l’arme débouchant sur une mince ouverture. La fiole, qui sert de munitions, est enfoncé dans un enbout se situant au dessus de l’arme et en biais. Le manche gauche, lui, est amovible et permet, grâce à des mouvements répétés,  de créer de la pression au sommet du tube qui peut être relâchée via une gâchette sous l’arme, proche du manche vertical. Ainsi grâce à la force du vent on projette le liquide ou le gaz contenu dans la fiole sur son adversaire. La portée est par contre très courte, pas plus de deux mètres. De plus Ishdir n’est pas du tout en assez bonne condition physique pour utiliser cette arme pendant très longtemps. L’arme demandant un actionnement quasi permanent du mécanisme interne.

Ce sont les deux prototypes de prédilection qu’Ishdir utilise dans les situations les plus dangereuses. Mais qui, comme tout prototype, demande encore des améliorations. De plus en tant que marchand d’armes et inventeur, il lui arrive d’utiliser d’autre gadget qui ont, il faut avouer, pas toujours les résultats escomptés.


- Une bague sertie d’une pierre de sphène rougeâtre qu’il utilise uniquement lors de transferts de cargaison volumineuse.
- Le livre de Tsa : Livre volumineux avec une reliure de cuir noir orné d’un symbole doré. Nommé suivant un célèbre ingénieur, cet ouvrage recueille un grand nombre de plans d’architecte détaillant des machineries et armes sophistiquées.
- Le livre d’Icarus : Livre volumineux doté d’une reliure recouverte d’un tissu carmin. Nommé suivant un illustre alchimiste, cet ouvrage recueille un grand nombre de recettes alchimiques.

-Il a toujours des choses qui traînent dans son antre : bombe, fiole, pièges, marchandises gadget en tout genres ….

HRP - Pour éviter les Deus ex machina des enfers, je pense instaurer une petite règle pour mes rps. Je devrais lister 8 objets ( 2 par étoiles dans mon pouvoir " Antre du Djinn " ) en début de RP qui constitueront mon inventaire pour ce rp.  -



C’est un sindarin qui ressemble à tous les autres, si seulement les Sindarins se ressemblaient entre eux … On peut toutefois retrouver une allure svelte et des oreilles pointues chez Ishdir, uniques caractéristiques communes de leur race. Il doit bien remercier sa nature Sindarin, car ce n’est en rien grâce à son activité physique, qui déborde à en frôler l’inexistence, qu’il arrive à garder ce corps aminci. Ses muscles, qui existent, sont assez peu développés et totalement invisibles. Ferme, qui en plus de désigner une chétive propriété paysanne, est un adjectif qui est loin de désigner le corps bleuté du sage. Sans parler de rondeur ou de proéminence disgracieuse, c’est surtout la texture mollassonne de sa chair qui surprend. Il a cela dit des épaules plus larges que la moyenne, dans le référentiel Sindarin, et un dos inlassablement droit, lui permettant de profiter pleinement de son mètre soixante dix neuf. Ses longues sessions de lecture dans des positions plus ou moins confortables lui ont inculqué cette nécessité afin d’éviter tous maux de dos. Un autre détail intéressant du corps de cet éclari azuré, est sa peau sèche et craquelée. Ayant vécu pendant longtemps en Argyrei, sa peau s’est desséchée et est devenue très rugueuse au toucher. Cet assèchement  de son écorche a abîmé le tatouage qu’il porte au bras droit, devenu beaucoup plus flouté. Heureusement que celui ci ne représentait rien de concret mais était une marque esthétique que lui avait conseillé une de ses conquêtes passagères. Il était constitué principalement d’arceau autour de son avant bras, tous d’épaisseurs différentes et écartés aléatoirements. Les vides laissés à l’abandon furent combler avec des formes géométriques et autres symbole.


Alors qu’il ne prend aucun soin de son corps, c’est une toute autre histoire avec son visage. Sa mâchoire carré, sa barbe fournie ou ses longs cheveux lisses sont des atouts non négligeables, mais ne sont pas le coeur de son charme. C’est bien ces deux perles d’or noyé dans un abysse cendré, le tout auréolé d’une confiance éhonté et d’un calme éprouvé. Le contraste entre l’ocre de ses yeux et  le bleu de sa peau et de ses cheveux embellit son regard et dessine un tableau très harmonieux. Sa barbe, taillé soigneusement, créer un cadre gracieux à son visage et accentue cette impression d’assurance qu’il dégage. Ses cheveux quand à eux sont effilés, soyeux et parfumés de la douceur d’une rosée matinale. Il attachent ses crins les plus longs en queue de cheval, et laisse le reste de sa crinière pendre devant son visage. Les plus observateurs pourront déceler de rares mèches blanches, qui sont loin d’être un signe de déchéance, après tout il n’a vécu que deux cents soixante trois années. C’est en réalité les vestiges de sa chevelure originelle. Sa crinière d’ivoire fut coloré bleu océan par une farce de mauvais goût. En effet un de ses confrères éclaris un peu farfelue, lui avait fait boire une potion de sa préparation. Passé la frustration et la colère de cette mascarade, Ishdir trouva sa nouvelle couleur pas si laide et jugea qu’il lui aurait fallu trop d'efforts pour retrouver sa chevelure d'antan.

Sa tenue est pensée pour résister à la chaleur étouffante du désert d’Agyrei. Il porte une veste noire très légère qui descend jusqu’aux genoux, lui servant ainsi de jupe. Sa tunique très ample lui permet de se sentir à l’aise et aéré pendant les fortes chaleurs. Aux ouvertures de celle-ci, on peut y voir une doublure blanche qui dépasse de quelques centimètres. Cela donne l’impression qu’il porte un vêtement plus grand en dessous, alors que ce n’est qu’une illusion esthétique. De légers et fins filigranes dorés ornent la partie gauche de sa tenue, créant ainsi une dissymétrie surprenante. Les dorures s'arrêtent nettes à la hauteur de sa taille, à laquelle il attache un foulard écarlate lui servant de ceinture. Rien ne pend jamais à celle-ci, ni arme, ni fiole, ni parchemin, son don si particulier le libérant de toute cargaison. Ses pieds sont protégés du sable fumant par de simples sandales de cuire qui remonte le long de sa cheville via de minces lanières. Mais l’arme la plus importante contre les astres brûlant c’est son “keffieh”. C’est un grand voile fin qu’il enroule autour de ses épaules pour en faire une capuche. Ce voile pourpre lui permet de se protéger du soleil et également des tempêtes de sable. Sa teinte est foncé et sa bordure est décoré de fioritures doré.

Pour des régions plus tempérés voir froides, il troquera sa jupe pour une veste plus courte, lui arrivant en bas des fesses et s'accommodera d’un pantalon en cuir d’une teinte bleu nuit proche du noir.  Ses sandalettes feront place à des bottes de cuir haute, de bonne facture, et son foulard carmin sera remplacé par une cape d’ébène, armée d’une capuche.

Curiosité dévorante, assurance éhontée, esprit acéré, voilà des adjectifs qui résumeraient très bien l’homme qu’on appelle Ishdir Pal. Cette avidité de savoir lui a permis d’accumuler un grand nombre de connaissance basique sur des domaines très différents : artisanats, science, histoire, cultes … Toute chose a réussi, au moins un instant, à éveiller en lui cet appétit boulimique. Cette curiosité s’étend également aux personnes, il est très social et tente toujours de créer de nouvelle rencontre. Il aime découvrir leurs nouvelles personnalités, leurs points de vue, leurs histoires. Pourtant social ne veut pas dire chatoyant ou de bonne compagnie. Ce Sindarin azuré est plus comme un observateur distant. Il ne parle jamais de lui, pose plus de question qu’il n’en répond et montre que très peu d’émotion. En fait, il ne rit jamais aux éclats, même la plus cocasse des situations ne pourra lui faire décrocher ce sourire en coin et ce hochement approbateur. Une de ses qualités, qui est plus rare qu’il n’y paraît, est qu’il sait écouter admirablement bien. Il a rencontré tellement de monde et entendu tant d’histoires différentes qu’il a acquis une certaine sagesse et un recul sur le monde.

N’ayant de base pas beaucoup d’empathie, cet aspect de sa personnalité ne fait que se prononcer de jour en jour. D’ailleurs il n’a pas vraiment d’ami, car Ishdir ne s’attachent pas. Il peut vous accorder toute son attention des semaines durant, pour vous délaisser du jour au lendemain. En effet la  vertu de la curiosité vient malheureusement de paire avec la lassitude. Cette envie constante de nouveauté rend tout ce qui entoure Ishdir très fade rapidement. Aucun homme ou aucune femme n’a jamais réussi à rester intéressant à ses yeux plus d’un mois ou deux. Ce qui, dans une longue vie de Sindarin, n’est pas plus important qu’un grain de sable dans un désert sans fin. Et c’est pareil dans les domaines de la science ou de la recherche. La plupart des sujets qu’il a abordé l'ont très vite lassé. La médecine, l’art des sons ou des mots, les mathématiques, l’astrologie … Il lui manquait une motivation, un but dans lequel allouer son intelligence, un challenge digne de lui. Et c’est dans l’art de la guerre qu’il trouva sa vocation. Il s'éprit pour cette science pour une raison toute simple. La course à l’armement est perpétuelle. Ce concept est très bien illustré par une petite histoire qu’Ishdir adore raconter  :

“ Un jour, à la gloire de Bor, un forgeron créa la plus puissante et la plus belle des lances. Elle pouvait briser le plus résistant des boucliers. Le forgeron, conscient de la prouesse qu’il venait de réaliser, en déduisit qu’il avait achevé là l’oeuvre de sa vie, et qu’il ne pourrait jamais rien créer de plus parfait. Ne cherchant plus à s’améliorer, l’artisan de maître continua à forger des lances semblables, continuellement. Il aurait pu continuer ainsi sa vie, des siècles durant, si de vils brigands n’avaient pas réussi à se dérober ses propres joyaux. Les siens lui demandèrent alors de créer un bouclier capable de se protéger des redoutables lances. Et le forgeron réalisa un travail acharné et pendant de longues années pour enfin réussir de nouveau cet exploit. Il façonna le plus résistant et le plus beau des boucliers. Il pouvait arrêter la plus puissante des lances. Immensément fier, il cria au monde qu’il avait réussi à fabriquer les deux plus incroyables armes. La plus puissante des lances et le plus résistant des boucliers. Puis il réalisa que sa lance n’était plus la plus puissante des lances, vu que son bouclier pouvait s’en protéger. Il lui fallait alors créer une nouvelle lance qui allait inexorablement détrôner son bouclier. La morale est que Bor ne sera jamais satisfait, il a offert aux hommes l’inventivité de créer, qui n’a d’égale quelle même.”

Son esprit n’est plus que confronté à une simple réalité physique comme la force qui attire les objets vers le sol, mais à un esprit tout aussi acéré que le sien. C’est dans cette lutte perpétuelle avec lui même ou avec les autres grands ingénieurs de son temps, qu’il trouve la plus grande des satisfactions.C’est grâce à ce simple principe qu’il arrive à garder de l'intérêt pour une discipline que la curiosité a finie de consumer depuis bien longtemps. Son art et son activité de marchand d’armes sont assez mal vus par un bon nombre de personnes. Mais lui il est dans une philosophie de neutralité. Il ne voit dans les conflits que deux groupes d’individualités qui ont des convictions et des buts différents. Alors qui est il, lui, petit être de chair, pour juger du camp qui a raison. Il agit donc, comme tout le monde, toujours dans son propre intérêt. Ce qui se résume bien souvent à l’argent.

Et puis ce n’est pas lui qui a créé la guerre ou la mort, il n’apporte que des outils plus performants. Ishidir est profondément croyant, il croit en l’existence des Dieux et les respectent tous sans exception. Pour lui, c’était des faits, des réalités, l’existence de la vie, des océans, de la mort, du savoir … Il n’y avait donc aucun jugement à y apporter, bon ou mauvais il fallait faire avec. Cependant, il n’est pas très pratiquant car sa vision des dieux diffère des dogmes en place. Il voit les dieux comme des créateurs plutôt que des manipulateurs. Pour lui il n’y a pas de volonté divine, juste des conséquences d’une existence. Il prend toute de même le temps de faire des offrandes et de prier quand il passe près d’un temple, peu importe le dieu. Non pas pour s’attirer de quelconque faveur, car il n’y croit pas, mais pour montrer un respect de leur création.

Toutefois il n’admire pas toutes les créations divines sur un pied d’égalité. Deux divinités en particulier le rendent plus qu’admiratif. Teneis, tout d’abord, Déesse de la connaissance et créatrice du vaste dôme Céleste. Il aime se perdre parmi les étoiles alors que son esprit se s’engouffre dans des réflexions complexes. La connaissance est pour lui la plus belle et la plus immense des créations. Ensuite vient Bor, Dieu inventeur et forgeron. Que serait la connaissance si elle ne pouvait être façonné, mélangé et utilisé pour de nouvelles créations. Si Teneis représente les vastes connaissances qu’il a assimilé, Bor lui représente son utilisation et ses inventions. Ils sont comme deux faces d’une même pièce. Puis il y a deux déesses  à qui il ne porte que peu d’attention, Kesha et Alea. Toutes deux représentants la femme et la vie de couple. Le Djinn n'était pas insensible aux charmes des femmes, loin de là, mais il perdait très vite sa passion pour elles. Nulle femme n’a jamais réussi à le faire tomber amoureux et à vrai dire cela ne le dérangeait aucunement. Surtout que si on l’en croit les poètes, quand l’amour vous touche, vous n’avez d’yeux que pour elle et votre esprit est rempli de pensée qui lui sont dirigés. Si perdre sa faculté mentale est le synonyme d’un avenir à deux, Ishdir voit en l’amour le pire des poisons pour un éclari. Et si, il existait une femme capable d’un tel exploit, il espérait ne jamais la rencontrer.








PRENOM : Aucun
RACE : Gypaete barbu
SEXE : Ne s’est jamais posé la question




DESCRIPTION : Ce rapace fait partie de la famille des vautours mais ressemble beaucoup plus à un aigle. De grandes ailes mesurant plus de deux mètres et demis sont attachées à un corps fin et élancé. Sa tête fine est pourvue d’un bec crochu qui, comme beaucoup de rapace, fini à la verticale. Une de ses particularités est qu’il est poilu même sur le visage. Son plumage navigue entre un noir abyssale ,sur ses ailes et son dos, et une couleur ocre chatoyante sur le reste de son corps. Une teinte de gris, sur son visage et son bec, clôture le tableau.

Ishdir ne considère pas cet animal comme son animal de compagnie. Il l’a retrouvé blessé dans le désert durant un de ses voyages. Il l’a soigné comme il le pouvait et la relâcher dès qu’il fut guéri. Depuis le volatile l’accompagne au gré de ses envies. Il peut disparaître pendant plusieurs jours voir semaines pour enfin revenir profiter de la compagnie du sage bleu. Ishdir ne le nourrit pas, ne le dresse pas, il ne voit donc pas pourquoi il lui trouverait un nom. Il le voit plutôt comme un autre esprit libre qui apprécie sa compagnie. Trouvant toutefois dommage de perdre un si bon compagnon de route et une source de plume de très bonne facture, il avait attaché un fin bout de tissu rouge sur sa patte droite, espérant dissuader un quelconque chasseur de l’abattre.







PRENOM : La mule
SEXE : Femelle
RACE : Rhinocéros blanc




DESCRIPTION : C’est un rhinocéros blanc à la démarche imposante. Plus de quatre mètres de long, un mètre soixante de largeur et presque deux mètres de hauteur, le tout pour un poids de quatre tonnes. Si vous vous demandez pourquoi pas plus de personnes n’utilisent cet animal, cela vient surtout de son caractère. Un rhinocéros est tout simplement beaucoup trop mastoque pour vous en faire obéir. Essayez de pousser ou tirer cet amas de chair recouvert d’une épaisse armure de cuir, vous aurez quelques surprises. Mais cela ne dérange pas Ishdir, il n’est pas un homme pressé par le temps. Il voyage au rythme de sa monture. Il s’arrête quand sa mule est fatiguée ou a faim. Et repart quand celle ci daigne vouloir repartir. Il arrive même que pendant des jours durant sa monture se prélasse sans avancer d’un centimètre. Et quand elle remplit son rôle de moyen de transport, ce n’est pas un monstre de vitesse, loin de là. Cela dit elle a plus d’endurance que les chevaux et a une plus grande résistance aux conditions extrêmes.

Mais Ishdir est un homme qui aime le confort, et voyager à califourchon sur une monture des semaines durant, n’est pas vraiment acceptable pour lui. Il utilise donc une sorte d’habitacle qui est posé sur l’animal. Il a eu l’idée lorsqu’il a vu des princes marchands le faire avec des éléphants. La plateforme est assez grande pour qu’il puisse s’allonger ou se tenir assis. Faite en bois couleur bleue nuit, elle est recouverte par un tapis carmin où sont disposés de nombreux coussins afin de rendre le tout plus confortable. Quatre poutres de bois rondes, renforcé avec une barre de métal, soutient le toit de la structure. Au sommet, un tissu très épais est solidement attaché afin de se protéger des intempéries. Les flancs de l’habitacle, eux, sont couverts de très léger tissu quasiment transparent. Cet équipement encombrant rend les voyages Ishdir très confortable et il a même appris à aimer le petit balancement de la démarche de l’animal. Il préfère cette configuration à une charrette car toutes les routes ne sont pas bien entretenues et il a, par le passé, eu pas mal de mésaventure avec celles ci.








Ishdir est né dans une famille des beaux quartiers de la Canopée. D’un père bijoutier et d’une mère peintre, il eut une enfance loin de la misère et de la faim. Pendant ses cent premières années, cet enfant était très énergétique et passait son temps à trainer à droite et à gauche. Sa curiosité naturelle lui faisait s'émerveiller devant  tout ce qu’il voyait. Il parlait aux gens qui l'entouraient, leur posait des questions et les observait lorsqu’il travaillait. Il n’a jamais connu la timidité, il a toujours été apte à approcher les gens sans arrière pensée. La grande cité forestière est connue pour sa communauté soudée et bienveillante. Ici les enfants des uns étaient les enfants des autres. Tout le monde lui répondait avec le sourire, le surveillait pour qu’il ne se blesse pas et s’amusait de sa curiosité. Il n’avait pas beaucoup d’amis, car il ne jouait pas comme les autres enfants. Pour lui son plaisir c'était de suivre un chasseur dans la forêt, de voir un forgeron frapper le métal, d’admirer les mains délicates des tisseurs ou d’observer un tanneur s’occuper de ses nouvelles peaux. Il s’intéressa à tous les métiers de toutes sortes, même les métiers d’art, de commerce ou religieux. Il ne comprenait pas vraiment par contre les postes à décision ou les politiciens, c’était trop abstrait pour lui.

Après sa phase d’observation de ses plus jeunes années, il se proposa d’aider à qui voulait bien de son aide dès qu’il peut tenir un outil entre ses mains. Bijoutier, bûcheron, forgeron, sculpteur, menuisier … Il s’essaya à tous les métiers de la ville. En cent ans il put ainsi acquérir une notion basique mais solide des métiers d’artisanats et de commerce. Sa curiosité commençait déjà à montrer des préférences, il délaissa les artistes et autres métiers abstraient pour se concentrer sur la fabrication ou la récolte. Son esprit autrefois enfantin, était devenu celui d’un adolescent, plus apte à réfléchir et à apprécier autant la théorie que la pratique. Lors de ces activités d’apprenti, il avait très vite observé que chaque métier avait leur propre connaissance. Les forgerons connaissaient les différents types de métaux et la chaleur la plus optimale pour chacun. Les herboristes connaissaient toutes les plantes et cherchaient toujours de nouvelles applications, qu’elle soit culinaire ou médicale. Les tanneurs utilisaient tout un tas de produits pour transformer leur peau de bête en cuir solide, etc.

A l’aube de ses cent ans il décida donc d’entrer dans l’académie de Canopée, Palantil. Il avait la pratique, il voulait maintenant perfectionner sa théorie. Il y apprit des connaissances essentielles et basiques dans de nombreux domaines. Le gros des cours se composait des sciences des herbes, des mots et de l’art. Il découvrit également la bibliothèque et ses joyaux qui la composait. Son esprit s’émerveilla et frémissait d'excitation devant la vue de ces milliers de livres. La simple idée que dans chacun de ces ouvrages il y avait un mystère à découvrir. Pourtant après un peu plus d’une décennie, sa vie à l’académie n'était plus tout aussi amusante et intéressante pour lui. Son désintéressement pour les arts, qui était une grosse partie de son éducation, s’intensifiait d’année en année. De plus les cours des sciences élémentaires restaient beaucoup trop en surface et ses lectures nocturnes lui avaient permis de prendre de l’avance sur le programme, ce qui l’ennuya profondément.

Heureusement il y avait Melchior, son professeur favori de cette institution. C’était un professeur à la peau basané et muni d’un bouc blanc. Son profil très svelte et fin ne faisait aucun doute, il faisait partie des siens. D’ailleurs l’ensemble des professeurs était des sindarins, ce qui ne le choqua pas mais attisait encore plus sa curiosité pour les autres races. Il n’en avait que rarement vu. Melchior, donc, était devenu une oreille attentive et surtout un puits de savoir et d’histoire auquel le jeune curieux venait s'abreuver. Ce Sindarin d’un peu plus que trois cents ans était professeur d’alchimie. Ishdir se rappelle encore de son premier cours avec lui. Melchior avait présenté un récipient de verre dans lequel il versa deux liquides de couleurs distinctes. Ces liquides ne s’étaient absolument pas mélangés et avaient formé une scission entre eux de façon verticale. Les deux substances se repoussaient constamment ce qui provoquait une vibration du récipient. Les plus musiciens des élèves y avaient même reconnu une note. Cette expérience l’avait fasciné et il s’était depuis intéressé particulièrement à la science de l’alchimie.

Mais ses discussions avec Melchior ne tournaient que très rarement autour de l’alchimie en réalité. Le jeune Sindarin avait découvert en lui un explorateur et un Eclari. Ce jeune adulte avait voyagé par delà les forêts pour y découvrir le monde. Ses histoires sur l’immensité de nos contrées et des nombreuses sciences inconnues de la sphère Cannopéenne avaient bercé les nuits de son auditoire privilégié. Cependant Melchior était devenu sédentaire afin de construire une famille auprès des siens, et espérait bientôt avoir un enfant. Peut être voyait il en Ishdir son enfant qu’il n’avait pas encore. Quoi qu’il en soit, après quatorze ans dans l’académie de Palantil, Ishdir voulait partir pour Luminéa, la grande académie eclari. Son professeur lui avait vanté les mérites de ce lieu de savoir. C’était devenu son rêve et il a dû négocier durement avec ses parents pour qu’ils acceptent. Ils auraient préféré qu’il reste parmi les siens et ne suive pas la voie des eclaris. Bien qu’ils n’aient rien de particulier contre les sciences, mais ils trouvaient en elles un dénaturement de ce que leur avait offert Delil. De plus, de nombreux Eclari se détournaient de leur divinité pour devenir des non croyants. Ils demandèrent donc à leur enfant deux choses. Premièrement il devait régulièrement venir les voirs et deuxièmement ne pas se détourner des dieux. Ishdir n’y vit aucun obstacle et promis sans sourciller.




C’est donc autour de cent vingt ans qu’il jaillit hors de son pays natal  pour la première fois. Melchior l'accompagna dans ce voyage, ou plutôt c’est le sindarin bleu qui accompagna Melchior dans son voyage. Les Eclaris se réunissaient régulièrement pour diverses raisons, débat politique, nouvelle découverte, séminaire sur certain domaine … Ils avaient donc attendu une de ces occasions pour rejoindre le centre de la caste Eclari, Amaryl. Le voyage au sein de Cebrenia était relativement sûr et se fit sans encombre. Au lieu d’y aller par la terre, il était bien plus aisé de voyager par les flots. Le trajet fut un peu long mais Ishdir avait des étoiles plein les yeux. Le paysage, les autres passagers, le navire... Tous attisaient sa curiosité dévorante. Il avait déjà vu des bateaux de loin, mais n’avait jamais navigué. Il put ainsi l’étudier sous toutes ses coutures et débattre de sa construction avec le capitaine du vaisseau. Mais les autres passagers étaient aussi des mines d’informations. La plupart étaient des Eclaris eux aussi. En effet, peu de personnes naviguaient vers Argyrei, et aussi parce que l’événement qui les réunissait cette fois-ci était très importants, l’élection du nouveau Grand Maître.

Lorsqu’enfin ils atterrirent sur les côtes du pays des dunes, Ishdir fut subjugué. Le sable à perte d’horizon, les roches ocre et le paysage sans végétation. Pour quelqu’un qui ne connaissait que la forêt luxuriante de Canopée, ce fut un réel choc. Pendant son voyage jusqu’à la cité d’or Amary, il put admirer l’horizon et en apprendre ses dangers. Lorsque la nuit tombait, on y entendait des bruits et ricanements dans la pénombre. Des bêtes sauvages rodaient constamment dans en ces terres, prêtes à s’attaquer à toutes proies faciles. Le groupe d’Eclari était loin de correspondre à cette description, bien qu’une partie était inutile au combat, l’autre partie était des mages redoutables, capable de décimer ces quelques bêtes sans trop d’efforts. Il avait passé son voyage à entendre des descriptions plus ou moins éblouissante de la cité des Sages. Mais la voir de ses propres yeux était un spectacle époustouflant. Ses pierres ocre et blanches, ses courbes délicates et son architecture si particulière et audacieuse, faisaient d’elle le joyau de ces terres désolé. Cet enchantement se dissipa quelque peu avec les années. Pendant son séjour ici, il y vit les nombreuses structures laissé à l’abandon plus d’un siècle auparavant, les rues vides et le calme quasi religieux de la cité.

Mais si ses yeux avaient pétillé à la vue de la cité, c’était bien moindre face à son excitation lorsqu’il mit les pieds dans la plus grande et ancienne bibliothèque du monde connu. Elle foisonnait de livres par milliers et chacun pouvait être porteur des découvertes les plus spectaculaires de notre temps. Alors que la bibliothèque de Palantil était calme et peu fréquentée, ici c’était le coeur de la cité. Il y avait beaucoup de personnes et tout le monde vaquait à ses occupations le plus silencieusement possible. Il rejoignit l’’académie grâce aux recommandations de Melchior et put y étudier de nombreux domaines. C’est dans cette période qu’Ishdir commença à se construire. Il passa de l’être qui aspirait à tous connaître à quelqu’un qui avait un objectif, un but dans lequel appliquer ses connaissances. Ses jeunes années lui avaient donné goût à la fabrication d’objets et il voulait maintenant utiliser cette science.

Deux domaines l’intéressaient particulièrement, l’alchimie, passion engendrée par Melchior, et l’art de construire, que ce soit des bâtiments, des mécanismes ou des machines. Il s’y plongeait à pleine dent, passant ses journées sur les bancs de l’académie et ses nuits dans les livres. C’est également à cette période qu’il découvrit et expérimenta avec sa magie si particulière. Il n’y voyait au début qu’un simple outil pour rendre sa vie plus agréable, déchargeant ainsi ses bras des nombreux livres qu’il portait quotidiennement, sans parler de ses feuilles et de ses fioles d’encre. Mais très vite il expérimenta avec sa matérialisation et comprit sa réelle utilité à ses yeux. Il pouvait faire des expériences sans le besoin de construire ou de préparer sa potion. Cela dit, à cette époque, ses matérialisations étaient très éloignées de la réalité et disparaissaient même à cause du manque de consistance. L’adolescence faisant doucement place à l'âge adulte il connut également ses premières relations intimes. Bien que son caractère assez distant n’était pas vraiment charmeur, son physique et sa sagesse pouvait attirer les membres des races plus jeunes. Il y prit beaucoup de plaisir, mais s’y désintéressa très rapidement. Comme toutes les relations d’Ishdir, qu’elle soit amicale ou intime, le temps consume toute passion très rapidement. Alors qu’il désirait une femme ardemment un jour, il l’oublierait très facilement le lendemain.




Au bout de quarante ans d’études il décida de passer le test pour rejoindre la caste des Eclaris. C’était une épreuve simple, mais  qu’Ishdir dut repasser à deux reprises. Elle se déroulait de la façon suivante, le candidat et un examinateur se posaient à une table dans un coin calme de la cité, donc n’importe où, et débutait l’épreuve. Le candidat avait choisi un domaine préalablement et l’examinateur avait préparé un test en fonction. A sa première tentative il choisit l’alchimie, et l’examinateur lui avait demandé de réaliser un certain type de réaction avec les fioles présentes. C’était un exercice qui demandait de la connaissance et également un esprit vif. Il fallait faire des réactions préliminaires pour avoir les bons éléments pour la réaction finale. Cependant bien qu’Ishdir ait les connaissances, ou au moins à disposition, ainsi que l'intelligence, le temps, lui, avait été un problème. En effet, au début de l’épreuve une bougie était allumée et l’épreuve s'arrêtait quand elle se mourrait. Le sindarin azuré était quelqu’un qui aimait et devait prendre son temps, c’est donc cette lueur temporaire qui fut le messager de son échec. Pour sa deuxième candidature il choisit cette fois ci l’art des mécanismes comme sujet. Il dut résoudre un casse tête qui demandait une bonne compréhension de son fonctionnement. Ne demandant pas de connaissance particulière mais juste un très bon sens de l’observation et de déduction, il réussit cette fois ci plus facilement.

Une fois admis il rechercha directement un érudit à accompagner. Il rêvait de pouvoir enfin voyager à travers le monde. Il finit par trouver l’homme qui allait devenir son maître, Amkiraj Lokbar. C'était un Zelos d’une très grande stature, aux épaules larges et à la musculature puissante. Pour un Eclari c’était un détail assez rare, même ses congénères ont tendance à délaisser leurs formes physiques quand ils adhèrent à l’ordre. Sa peau épaisse ressemblait à celle d’Ishdir, ce qui créa tout de suite un lien entre eux. Elle tirait toutefois un plus sur le vert que le bleu nuit du sindarin.  gé de plus de quatre cents ans, il arbore une très longue barbe d’ébène, elle est très lisse et est rassemblée à mi hauteur par un anneau de métal. Sa pilosité faciale s'arrêtait, car l’entièreté de son crâne était rasé et laissait apparaître des tatouages tribaux. Amkiraj était un grand bâtisseur, il était un architecte de génie et avait fait avancer le domaine de la construction de façon drastique. Peu importe le type de construction, habitat, temple, château ou palace, il voyait les choses en grand. Il avait réalisé certaines des plus vertigineuses structures du monde connu.

Mais ce qui attirait Ishdir dans son travail, n’était pas seulement la beauté et l’ingéniosité de ses plans mais également ses méthodes de construction. Il était l’instigateur de certaines révolutions en matière de machinerie de construction. Il a inventé le principe de grue afin de porter et disposer des charges plus volumineuses. Il a instauré des principes de contrepoids et de poulie pour faire des montes charges sur les échafauds, etc. Et pour en revenir à sa musculature, cela lui vient de sa nature à prendre part au chantier. Alors que beaucoup de chef de chantier ne font que superviser, lui prend plaisir à bâtir de ses propres mains. Il n’est pas rare de le voir porter des pierres de plusieurs dizaines de kilos ou de très grandes poutres. Des fois, Ishdir se dit que les machines seraient totalement inutiles si il n’y avait que des bâtisseurs comme son maître.

Il parcourut donc le monde pendant quarante ans au côté de ce géant azuré. Il prit goût à la vie de nomade et se déplaçait de chantier en chantier. Les commandes se succédaient mais ne se ressemblaient pas.  Un jour c’était une petite habitation, conçue pour le froid cimmérien. Permettant d’expérimenter avec les techniques d’isolation. Puis c’était une extension d’un palace pour un seigneur Eridenien, qui mettait en avant l’architecture innovante et esthétique et qui demandait des machineries de construction sophistiquées. Puis c’était des remparts pour un fort des contrées de Phelgra. Cela demandait de travailler avec des matériaux très lourds et d’y placer des machines qu’y servirait quotidiennement. Ishdir l’aidait dans son travail, plutôt sur la gestion des ouvriers et l’établissement des plans que physiquement. Il apprit beaucoup à son contact et sur plein de domaine différent. Par exemple, tout comme lui le Zelos était très croyant et très respectueux des dieux. Ce fut leurs longues conversations sur le sujet qui permit à Ishdir de s’en faire sa propre vision. Ils avaient des visions différentes, mais c’était un adage Eclari de dire qu’une conviction n’est construite que par son opposition à une autre. Leur caste prônait l’échange et le débat plutôt que le repli sur soi et le rejet systématique des idées contraires.

Cette période de sa vie a également été déterminante pour sa construction personnelle. Lors d’un chantier dans un château, il y découvrit des armes de sièges. C’était des joyaux d’inventivité et de prouesse technique. Il s’y intéressa passionnément et développa sa connaissance en matière d’arme de guerre en tous genres. Son maître, observant cet intérêt nouveau, lui raconta la fable du forgeron et de sa lance. Amkiraj ne portait guère l’art de guerre dans son coeur, il y voyait quelque chose de néfaste. La morale qu’il voulait transmettre à Ishdir était que la lutte perpétuelle pour innover dans cette discipline était risible, inutile. Peu importe à quel point tu améliores ton arme, quelqu’un d’autre pourra améliorer sa défense. Si on pouvait voir quatre cents ans dans le futur, on y verrait des hommes se battre avec des armes justes différentes, alors à quoi bon. Tandis que les autres sciences et machinerie c’était différent. Il y avait là de vrai acquis. Dans quatre cents ans, ils pourront construire des bâtiments plus grand, produire plus vite et mourir de moins de maladie. Voilà des progrès tangibles. Mais Ishdir n’y vit pas la même chose, il y vit un intérêt perpétuel, une passion sans fin et une nécessité de toujours se dépasser.

Au début son maître eut du mal à accepter ce choix, mais après de longs débats houleux, il s’y résigna. Après tout, lui même ne travaillait pas pour le bien commun mais pour s’améliorer dans son art. Ishdir était pareil, mais avec un art différent. Il se disait tout de même que c’était un gachi de voir un esprit aussi brillant se confronter à lui même, plutôt qu’aux fatalités de ce monde. Ishdir entrepris de devenir érudit pour se mettre à son propre compte. Son sujet d’étude allait être une arme de siège. L’arme la plus puissante de son temps était le canon, arme révolutionnaire et peu volumineuse tout en gardant une puissance remarquable. Mais celle-ci avait un contrecoup de poids, la poudre noire. Difficile à produire et dangereux, sa production était très restreinte. Une grande partie du monde n’y avait pas accès. D’ailleurs c’était surtout les marins de Noxis qui en avait le monopole, et ce n’était pas pour rien. Les navires ayant un problème de places, ces canons de taille réduite étaient beaucoup plus faciles à utiliser que les armes de sièges traditionnelles, très volumineuses. Tout ça pour dire que c’est plutôt dans les armes de sièges traditionnels qu’il vit une opportunité.

Il resta à Amaryl le temps de créer une machine digne de le faire passer érudit. C’est à cette période qu’il eut sa première transe. Alors qu’il planchait nuit et jour sur son nouveau design d’arme, il eut un moment d’absence. Son esprit s’égara parmi tous ses souvenir, même ceux oubliés. Toutes ces connaissances lui insufflèrent immédiatement une grande inspiration et il gribouilla de nouveaux plans. A son réveil le lendemain, il ne se souvint plus de rien, il n’avait comme témoin que ces bouts de papier représentant une arme dont il ne comprenait pas pleinement son fonctionnement. Il y trouva cependant une idée, un concept à explorer. Il réussit son test en inventant une baliste de grande envergure placée sur une plateforme qui pouvait tourner et s’incliner. L’une des problématiques des armes de siège volumineuses était de les calibrer pour plus de précision. Sa nouvelle invention permit de contrer cette problématique et le propulsa en tant qu’érudit. Pleinement autonome, il put commencer son métier de marchand d’armes.




Au jour d’aujourd’hui, cela fait maintenant soixante ans qu’il est devenu érudit et qu’il vend ses inventions. Au fil des ans, son activité a bien évolué. Des armes de sièges trop peu demandés, il passa aux armes personnelles : Arbalètes, pièges, bombe, arme de siège transportable… Il vendait les plans de ses armes très cher à des forgerons, ou vendait quelques exemplaires à des particuliers. En ces temps de felicité, c’était surtout les brigands et autres groupes peu recommandables qu’il fournissait. Ces temps de paix ne lui permettaient pas de vivre d’opulence, il agrandit donc ses activités et devint un transporteur de marchandise de toute sorte. Sa magie lui permettant de voyager chargé sans s'encombrer davantage. Il put ainsi mieux rentabiliser ses voyages. Il put encore mieux les rentabiliser quand il fit certaines actions qui s’éloignaient des recommandations de la loi. Il devint contrebandier pour certains groupes et prit le nom de Djinn afin de protéger un minimum son identité. Il faisait transiter tout un tas de marchandises soit illégales, comme de la drogue, poison ou autres, soit suspicieuses comme des grosses cargaisons d’armes ou équipement d’assassinat. Vu qu’il n’avait aucune marchandise, il ne se faisait même pas fouiller.

Il profitait également de ses voyages pour continuer à se constituer sa bibliothèque personnelle. Il ne pouvait copier l’ensemble des livres et écrits, car cela lui prendrait trop de temps et de l’argent. Il les explorait d’abord avant de choisir les plus intéressants qu’il faisait ensuite copier par un scribe. Pendant ses jeunes années de vagabond, il s’était financé une petite charrette tirée par un cheval. Mais entre les terrains de boue des zones pluvieuses, la neige cimérienne et le sable d’Argyrei, il eut énormément de mésaventure avec un tel dispositif. Il lui fallut de nombreuses années avant de trouver une méthode qu’il trouvait satisfaisant. C’est maintenant à dos de rhinocéros, dans des conditions très confortable, qu’il entreprend ses voyages depuis plus de quinze ans. D’ailleurs il ne voyage jamais seul. Les routes sont dangereuses et il n’est plus avec un géant aux bras de colosse. Il voyage donc en compagnie d’autres marchands entourés de mercenaires. Ceux ci peuvent être ses propres mercenaires ou bien de simple aventurier qui passait par là. Il aime embaucher comme ça des gens de différents horizons, sa curiosité pour l’humanité ne s’est toujours pas éteinte, et bien que les gens l’indiffèrent de plus en plus vite, la passion initiale est toujours aussi vive.

Pour pouvoir continuer à se développer, il devait pouvoir produire des armes et lui même, étant toujours sur les routes, avaient peu de temps à accorder à la production. Il commença donc à embaucher à droite et à gauche d’Argyrei. La main d’oeuvre n’était pas chère, voire gratuite, et il y avait tout le métal dont il avait besoin ici. Par contre pour le bois, il devait se reposer sur ses connaissances à Canopée. Malheureusement sa nouvelle orientation et sa passion pour les sciences avancées lui fermèrent de nombreuses portes dans son monde natal. Et cela le contraria beaucoup. D’autant plus qu’il y avait également des herbes et autres ressources qui lui étaient nécessaires pour ses fioles. Si il voulait continuer à s’expandre, il lui faudrait trouver un accord avec Canopée ou avec les Eryllis. Un changement de régence avait apporté du nouveau dans la cité des arbres récemment, là était peut être une nouvelle opportunité à ne pas louper. Pour le moment, il se contentait de séparer sa production en plusieurs petites enclaves dont il faisait le tour régulièrement pour récupérer les pièces détachées. Il lui suffisait ensuite des les assembler. C'était également là un moyen de préserver un peu le secret de ses inventions. Il savait que tôt ou tard, elle finirait par être dévoilé, mais il préférait essayer d’endiguer un maximum le phénomène. Sinon c’était mauvais pour les affaires.

L’une de ses plus grandes tâches lui fut également données par le conseil des Eclaris. On lui avait demandé de sécuriser Amaryl et ses principales routes. Le nombre de bandits ayant augmenté dernièrement, les membres du conseil préféraient protéger leur environnement. Il commença donc la rénovation des murs de la ville, les renforçants, les rendant plus grand et les arma de différentes armes fixes. Il creusa des tranchées autour de la ville, placa des tours de guet à des endroits stratégiques. Mis en place des systèmes de lumière plus performants ainsi qu’un meilleur accès aux murs pour les gardes. En bref il fit ce qui qu’il savait faire. Et pour cela il put travailler de nouveau avec son mentor, qui était content de voir que le travail de son élève allait être un peu bénéfique pour les siens. Sur les routes il instaura des places fortes, des sortes de refuges et de tour de guet, tout aussi bien équipés.

Mais le plus important était les hommes. Il pouvait construire les armes et les défenses mais pas les occuper. Il négocia donc un accord avec une guilde de mercenaire, la guilde des Miraj. En échange de travailler exclusivement pour les éclaris, ceux ci leur fourniraient divers atouts technologiques dont des équipements militaires. L’obsidienne étant un métal courant dans leur contrée, Ishdir leur fournit des armures abyssales. Plus lourde que la moyenne mais plus résistante. C’est pour cela qu’ils n’ont qu’un plastron, des brassards et des jambières de protection. On reconnaît du coup très facilement les membres des Miraj grâce à leur vêtement bleu nuit, qui couvre même une partie de leur visage, et leurs armures d’ébène. Ce travail de sécurité et de rénovation ne s’est pas faite en un jour, mais c’est plutôt un travail constant de ces 40 dernières années.

Il pratiqua énormément ses deux pouvoirs principaux, qu’il développa ainsi très bien. Il a de grandes facilités à les utiliser. Il pouvait stocker des charges de plus en plus importantes. Et il pouvait matérialiser plus fidèlement grâce à des plans très précis. Par contre bien que ses transes soient la source de ses plus grandes inventions, elles sont extrêmement rares. Le sage azuré tente d’en découvrir les secrets mais pour l’instant il n’a réussi qu’à augmenter les chances qu’elle se manifeste. Il a en effet observé qu’elle apparaissait plus facilement si il réfléchissait lorsque certains types d’encens brûlaient. Différentes substances ont différents effets mais celles qui altèrent la conscience marchent le mieux.

Sinon son quotidien se consiste surtout à se prélasser sur les coussins de sa carriole sur patte. Il utilise ce temps pour lire, réfléchir ou écrire le résultat de ses recherches. Le soir, il se plonge parmi les cieux pour de longues réflexions. Dernièrement, son nouveau compagnon de voyage vient lui tenir compagnie pendant ses nuits étoilées. Il laisse le savant profiter de la douceur de son plumage en échange de quelques gratouilles bien placés. Ishdir apprécie autant cette sensation agréable sous ses doigts, que les plumes que l’animal laisse derrière lui. Elles sont d’une qualité rare et très longue. Il peut également utiliser ce temps pour faire des expériences, construire des prototypes et avancer sur ses recherches. En ville, il marchande à droite et à gauche, tout tant en profitant pour discuter avec les gens. Il visite toutes les bibliothèques et tente de trouver des ouvrages intéressant à ajouter à sa collection. Il en profite également pour réaliser des expériences qui demandent des infrastructures particulières comme une forge. Il finit ses soirees, soit en contemplant les étoiles dans un endroit calme, soit autour d’une chope en écoutant les histoires des uns et des autres.

Ses vagabondages lui ont permis de se construire une affaire qui roule, mais sans plus. Jusqu’à il y a un ou deux ans en tout cas. Depuis, les affaires augmentent de jour en jour et il commence à amasser une petite fortune. Sa renommée monte également en flèche et il commence à se bâtir une réputation qui pourrait intéresser même les plus grands. La guerre cimérienne, les colosses, la prise de pouvoir du roi d’Hesperia, tout un tas d'événement qui ont amené une demande en armes et en équipements de guerre de plus en plus élevé. Les seigneurs commencent à vouloir construire des fortifications, se fournir en arme de siège ou rénover leurs armements. L’avenir tumultueux qui se présage à l’horizon est annonciateur de bonne fortune pour le marchand d’armes Ishidir Pal.