She was hiding among the books [NC -18]

La lecture avait toujours été une passion pour moi. Depuis que j'étais en âge de lire et d'écrire, je n'avais jamais cessé de lire, de me perdre parmi les lignes et les pages d'un roman particulièrement prenant comme si je parcourais les étoiles dans le ciel, d'imaginer mille et une choses sur des mondes inconnus qui n'attendaient qu'à être découverts ou plus secrètement, de presque m'oublier dans le récit d'une passion dévorante entre deux êtres qui se sentaient attirés sans que rien ne puisse l'expliquer et qui me faisait espérer que la romance et les sentiments pouvaient toujours exister dans notre monde. Mais je pouvais aussi trouver mon compte dans des ouvrages beaucoup plus terre à terre comme mes manuels de l'académie militaire remplis d'annotations de ma propre main ou de tout autre livre traitant de la gestion d'une armée en campagne et du commandement des troupes. Il y avait un côté gestion de la psychologie des soldats que j'aimais bien à l'intérieur, cela m'intéressait afin de savoir comment pouvait par exemple fluctuer le moral d'une troupe. Donc, je lisais énormément et la taille de ma bibliothèque personnelle au château familial était un détail parlant.

Il fallait dire aussi que je lisais parfois un peu par obligation ou par une plus grande curiosité car certains domaines n'entraient pas trop dans mes passions et pourtant il fallait bien que je lise pour savoir où se situaient mes goûts. Les romans parfois trop sombres, les histoires dystopiques et heureusement fictives, les tragédies théâtrales, les manuels traitant de la construction urbaine ou d'un bâtiment, les recettes de cuisine ou encore la littérature érotique ou aidant à nouer des relations, les "aides à la drague" comme le dirait ma commandante en second Ela, étaient les secteurs principaux de lecture qui ne m'intéressaient pas ou vaguement. Quoique les deux derniers domaines de lecture, je pourrai me pencher dessus car je n'ai pas trop exploré contrairement aux autres, peut-être que ça pouvait être bien ? J'aimais déjà les romans à l'eau de rose, peut-être que ça ne pouvait pas être mal d'explorer davantage cet horizon. Je m'étais promise de le faire de toute façon, cela allait se faire tôt ou tard. Bref, ce qui m'occupait aujourd'hui n'était pas le premier livre érotique qui allait me tomber sous la main mais bien... la construction d'un port. C'était moins glamour et attirant mais plutôt utile dans mes fonctions.

Le roi Thimothée voulait faire construire un port au nord-est du pays dans le duché d'Arghanat, plus précisément à l'extrémité des gorges de Paramis. Il n'avait pas besoin de moi pour la construction du dit port car elle avait déjà commencé mais je voulais installer une campement militaire non loin car le futur port allait aussi abriter, les premiers navires de notre marine. La mer était à quelques centaines de kilomètres plus au nord encore, nos navires allaient être par conséquent de taille modeste. Toutefois, je voulais comprendre et savoir comment un port militaire pouvait s'articuler et être bâti mais pour cela, je devais m'instruire et je m'en remis à nouveau à la Bibliothèque des Lumières pour me renseigner. Ce n'était pas vraiment dans le cadre du loisir de la lecture que je le faisais mais véritablement à but purement professionnel. C'était toujours flanquée de deux gardes du corps que je sortais d'ordinaire mais de temps en temps, je m'autorisai à faire des sorties seule et aujourd'hui était l'une d'elles. Si je devais toujours sortir accompagnée, je deviendrai folle au bout d'un moment et avec le boulot que je faisais, je ne pouvais me permettre de perdre la tête. De plus, j'aimais lire seule, sans gardes autour.

Bonjour. Merci ça va bien. Je viens voir vos ouvrages traitant de la construction de ports. Vous pouvez me guider s'il vous plait ? ... Merci.

Je me présentai à l'accueil, là où il y avait les premiers conseillers ou bibliothécaires, vêtue de ma tenue d'officier lorsque je n'étais pas en armure ou au combat, la tenue en gambison noire, plutôt proche du corps, réglementaire pour le personnel féminin. Dans mon cas, sur les épaules et mes manches pouvaient se voir les signes distinctifs de mon grade de générale d'armée. Officiellement, personne n'était autorisé à être armé dans la Bibliothèque car c'était un lieu consacré à l'étude et au calme de la lecture mais une exception existait pour les officiers militaires qui avec les soldats de garde, étaient les seuls à porter des armes. Néanmoins, je refusai d'user de ce privilège et je confiai mon épée que je portai dans le dos à l'accueil qui la rangea soigneusement avant qu'un jeune bibliothécaire ne soit dépêché pour me guider parmi les rayonnages. Je restai silencieuse pendant que le jeune homme marmonnait tout seul en cherchant les livres qui m'intéressait, la catégorie de la construction maritime se trouvant dans une section de la Bibliothèque quelque peu isolée, m'en rendant compte peu après.

Merci beaucoup. Je pense pouvoir me débrouiller pour affiner ma recherche. Vous pouvez y aller.

Le jeune homme semblait ravi et prit congé de moi avec le sourire sans demander son reste. Je repérai une table pas loin où je pouvais me poser pour lire puis je me mettais à chercher parmi le rayonnage des livres. Hmm... Construction d'une barque, non... Bâtir un navire de pêche, non... Les phares d'Istheria, non... Hmm... Les nouvelles infrastructures maritimes... Ça pouvait être intéressant ça... La marine militaire cimmérienne... Voyons... Ahh il y avait une section Ports, ça pouvait être bien ça aussi. Allez... Hmm ? J'avais cru entendre un bruit mais... Hm, je devais avoir rêvé. Je restai figée pendant quelques secondes avant de balader un peu mon regard derrière les rangées de livre mais je ne voyais personne. Ma foi, la Bibliothèque était un lieu formidable pour un lecteur, parfois un peu étrange.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ce fut donc armée de trois livres, l'un sur les infrastructures maritimes, le second sur la marine militaire cimmérienne et enfin un dernier que j'avais déniché un peu par hasard sur les villes côtières de Phelgra avec une peinture de Mavro Limani en couverture, du moins c'était la mention située au dos du livre. Pour moi, ça ressemblait surtout à un tas de traits de peinture avec une tache ou deux d'eau mais je savais par exemple, que quelqu'un comme ma douce Edlyn y trouve quelque chose d'intéressant voire pouvait deviner un sens profond caché derrière la peinture. J'étais toujours étonnée de cette capacité mais ma sœur cadette quitta bien vite mon esprit pour me reconcentrer sur ma tâche. Je m'assis à cette table que j'avais déjà détectée pour m'installer et lire sans me douter de ce que j'y trouverai, j'espérai surtout y trouver des réponses et des connaissances.

J'étais plongée dans la lecture d'un texte qui expliquait en détail une capitainerie de port et la différence entre une capitainerie de plaisance et de commerce. C'était plus intéressant que je ne le pensais, il y avait des rôles et des fonctions au sein d'une capitainerie qui rappelait beaucoup une chaine de commandement militaire, il n'y aurait donc aucun mal à trouver ou recruter des gens compétents dans l'armée ou dans le civil pour répondre à cette demande... Oh tiens ? Quelqu'un qui vient à ma table... Je n'avais donc pas rêvé en imaginant être sous le regard de quelqu'un ? L'ennui c'était que cette personne n'était pas identifiable, elle avait un gros manteau, un peu surprenant avec ce beau temps dehors mais on pouvait vraiment trouver de tout à Hesperia. Je tâchai de ne plus faire attention à cette personne doté de cet étrange accoutrement et même si son visage n'était que très peu visible, je me replongeai dans ma lecture. Donc... La capitainerie... La catégorie Entrepôts... Hm ! Il y avait aussi un catégorie Chantiers Navaux, bien ça.

J'étais de nouveau immergée dans la lecture d'un chantier naval sindarin et un dessin montrait comme un navire pouvait être armé en cas d'expédition, remarquant au passage que l'expression n'indiquait pas forcément entreposer des armes dans la cale ou mettre des militaires avec l'équipage mais bien de le pouvoir en personnel, en matériel et en approvisionnement afin que le vaisseau puisse faire ce que l'on attendait de lui. Hmm... Avec de la chance, on pouvait bien mettre une unité dans un navire avec des armes... Hm, j'en saurai sûrement davantage en lisant le livre sur la marine militaire cimmérienne, là le livre parlait de nouveau d'un navire de commerce... Oh ! J'écarquillai les yeux de surprise lorsque d'un coup, je vis un morceau de parchemin dans les airs se déposant doucement sous mon nez. Qu'est ce que c'était que ça... Circonspecte, je m'emparai du bout de parchemin, un peu trop droit et bien découpé à mon goût mais je ne le lus pas. Je relevai plutôt la tête pour voir que mon mystérieux voisin avait disparu. Mais... Par où...

Je regardai autour de moi pour voir que la personne n'était plus dans mon environnement proche et je jetai même un coup d'œil à la place où il ou elle était assise. Non... Elle n'avait rien oublié ou laissé à cette place, pas d'odeur particulière... On aurait dit une excentrique qui se donnait un style de ce que j'avais vu... Oh oui, la note. Elle venait de cette personne aussi ? Qu'est ce qu'il y avait sur ce bout de parchemin parfaitement découpé ? ... "Retrouvez-moi dans un des salons privés de la bibliothèque, le dernier du couloir" ... C'était donc bien cette personne. Instantanément, ce message me mit en alerte. Qu'est ce que me voulait cette personne ? Retrouvez moi dans un des salons privés... Je voyais bien l'endroit où le mystérieux inconnu m'avait donné rendez-vous, c'était des salons que j'avais déjà fréquenté où vraiment, la lecture pouvait être paisible mais c'était aussi des endroits non loin de la salle des ouvrages anciens et de l'escalier vers le directeur.

Qu'est ce que je faisais ? J'étais curieuse de ce qu'on pouvait bien me vouloir mais mon esprit me mettait aussi en alerte. Ça sentait le guet-apens... Si j'étais attaquée, je n'avais que peu de chances de m'en sortir si j'y allais armée de mon épée, je n'aurai pas le temps de la sortir ni la place de la manier à cause du peu de place dans ces salons. En revanche, je pouvais me défendre et espérer piquer une arme à mes assaillants. Sinon, je pouvais me retrouver à discuter avec quelqu'un d'inconnu, qui me voulait du bien ou pas. De l'autre côté, quel intérêt on aurait à causer du grabuge à la Bibliothèque... Peut-être que cette personne me connaissait ? Beaucoup de questions... et peu de réponses. Je me rassis, plongée dans ma réflexion. C'était dangereux... En plus l'autre n'avait pas l'air très visible ou prêt à se découvrir ce qui n'était pas pour me rassurer... Et si elle faisait partie des Nérozias ? Merde je n'avais rien pour le prouver... Elle pouvait pas simplement me parler quand elle était à côté de moi comme tout le monde ? Excentrique... Toutefois je devais bien l'admettre, je devins très curieuse au fur et à mesure de ma réflexion. Peut-être je passais à côté de quelque chose aussi ? Par les dieux...

Et puis merde...

Je décidai d'y aller, après moultes réflexions et malgré mes appréhensions. J'avais envie de découvrir cette personne, si mystérieuse soit-elle et voir ce qu'elle avait à me dire. Quelque... quelque chose me poussait à le faire, au delà de la curiosité. Qui pouvait bien se cacher derrière cet épais manteau ? Je me levai de ma chaise en mettant mes questions de côté avant de ranger les livres que j'avais pris, je reviendrai les prendre plus tard et je pouvais les emporter chez moi. Une fois les livres rangés, je regardai une dernière fois le message avant de partir pour les salons privés à quelques pas. Mon cœur battait plus rapidement car je ressentis une dose de stress, rien d'étonnant à cela. Au fur et à mesure que j'approchai du lieu de rendez-vous, j'essayai de faire attention à mon environnement, d'un détail qui pouvait attirer mon attention mais il n'y avait rien qui m'interpella. Cette personne était vraiment seule ? J'écartai un pan de rideau du petit salon privé pour y trouver... une femme. D'abord circonspecte, je reconnus à côté d'elle le manteau qui lui donnait cet air si mystérieux. Cet inconnu était donc bien une inconnue.

Bonjour madame... C'était donc vous. Hm. Je vous préfère sans ce manteau à vrai dire.

Oops, j'avais parlé un peu trop vite. Merde c'était rare que les mots sortent avant ma réflexion. Bref, passons, j'écartai davantage le rideau du salon privé en commençant à observer la femme assise. Les vêtements étaient... particuliers.

Vous souhaitiez me parler.

Ma phrase était dite ici non pas comme une question mais bien une affirmation.

Codage par Libella sur Graphiorum

Que dire de cette femme ? À peu près tout. Je pouvais distinguer son visage, bien qu'il soit en partie dans la semi-pénombre de son tricorne. Ses yeux m'interpellèrent immédiatement et me mirent la puce à l'oreille, ils étaient beaucoup trop brillants pour qu'ils soient les yeux de quelqu'un de... vivant. J'en voulais aussi pour preuve la couleur violacée de sa peau visible, qu'elle me dise d'elle même qu'elle était une gorgoroth me surprit qu'à peine tellement cela était visible. Même l'odeur de son corps emplissait le petit salon, comme si le sel de la mer et la couleur des vagues venaient de prendre place et d'être personnifiées par cette... dame, faute de meilleur terme. D'ailleurs les vêtements de cette mystérieuse créature suffirent aussi à me rappeler qu'elle venait de la mer et qu'elle devait vivre à bord d'un vaisseau. Je ne connaissais aucun officier de marine qui porterait un tel accoutrement ou n'aurait une telle aura autour d'elle, ce qui me fit soupçonner d'avoir une... pirate en face de moi. Une pirate morte depuis longtemps et revenue à la vie par un prodige inexplicable. Merde... Je savais bien que ce n'était pas bon... Et ma curiosité a été plus forte, je n'ai pas pu la réprimer.

Néanmoins... malgré le style que je trouvais un peu daté de ses vêtements, malgré le fait qu'elle soit une gorgoroth et porteuse de menaces sourdes pour les vivants, je ne pus m'empêcher... de lui trouver un... Par les dieux, j'avais un peu honte en m'en rendant compte mais... Elle avait comme un certain... charme si je pouvais dire. Cela me faisait peur mais elle me fascinait également, elle avait un étrange charisme malgré son statut de morte-vivante. Il y avait... quelque chose au milieu de cette odeur de sel marin et de ce corps... mort qui me... ne me laissait pas indifférente. Mais que c'était vraiment... bizarre comme sensation, je ne savais pas si elle pouvait le percevoir. Je ne voulais pas fuir mais je m'assis avec précaution, en ne lâchant pas du regard celle qui prétendait s'appeler Samaléone. Ce nom ne me disait rien, pas plus que le sobriquet de la Dévoreuse. Peut-être croquait-elle les hommes ? Elle ne me voulait aucun mal. Et pourtant voilà qu'un pistolet de pirate et un... espèce de coutelas ou de dague qu'elle déposait à côté d'elle. En douceur... Je pris place dans le fauteuil à côté du sien, qui formait un angle droit avec le fauteuil de Samaléone avec leurs deux bras de fauteuil qui se touchaient.

Votre nom ne me dit rien. En même temps, je ne vais pratiquement jamais en mer ou sur la côte.

Je jetai un œil derrière le bras du fauteuil, là où le pistolet étrange et le coutelas étaient posés puis je regardai Samaléone. Grrrr... Putain, je sentais ma main trembloter légèrement pendant que j'étais focalisée sur la pirate. Pourquoi elle me faisait cet effet ? Elle était morte, ça sentait la mer et le poisson, elle était armée et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de lui trouver quelque chose. Bordel, réfléchis Cass, réfléchis ! Pense à autre chose au lieu d'être fascinée comme une gamine par ses yeux et la couleur de son cou ou de ses lèvres... Hein quoi ? Elle me parlait de... Thimothée ? La bibliothèque ? La construction du port... Hm, le roi avait une fâcheuse manie d'être bavard, cette... femme à défaut de meilleur mot était au courant. De l'autre côté, les travaux de ce que je savais n'étaient pas discrets donc quelque part, c'était normal qu'elle sache. Mais que le roi soit aussi bavard, cela me gênait. Il allait aussi dévoiler des secrets d'État ? Il fallait que je me penche dessus. Je ne répondis pas immédiatement à sa question, continuant de l'observer. Hm, elle devait être belle de son vivant, pas l'air d'avoir trente ans...

Je regrette mais nous n'avons pas besoin de votre aide, madame. Les travaux ont déjà débutés et sont déjà supervisés.

Qu'allais-je lui dire ? Attention à ce que tu vas dire, Cass. Si elle sait pour le port, elle sait peut-être aussi pour le reste comme le camp militaire que j'allais faire installer pour garder le port et les alentours. Un camp tout neuf construit selon de nouvelles normes qui allait héberger une légion de l'armée. Non, elle n'avait pas besoin de le savoir. Et bien sûr, elle m'avait vu en train de lire des ouvrages sur les infrastructures maritimes. Merde. Et je n'arrivai pas à rester concentrée avec elle, putain... Mes yeux n'arrivaient pas à fixer les siens, ils ne faisaient que dériver sur elle alors que je devais bien me fixer quelque part, sur son visage. Concentre toi, Cass ! Je fermai les yeux un instant en serrant les dents, accentuant mon expression naturelle avant de les rouvrir et d'enchaîner sur une réponse plus diplomatique. Il y avait quelque chose, qu'elle pouvait peut-être faire pour moi. Non pas ça, autre chose. Hm, avait-elle encore un cœur à vrai dire ? Difficile de le déceler. Calme, tranquille, Cass, détends toi et arrête de laisser ton esprit vagabonder... Reprends le fil de la discussion sans te presser, elle n'avait pas encore ouvert la bouche et tu n'es pas en danger immédiat. Allez, c'est à toi...

Vous connaissez donc le roi. Hm, rien d'étonnant, c'est... particulier de voir à quel point il peut être ouvert. Toutefois il est... regrettable que le roi soit bavard mais peut-être pourriez-vous néanmoins m'apporter une aide car j'ai comme la conviction que le roi a oublié des détails.

Je bougeai légèrement dans mon fauteuil et je me penchai doucement vers elle, la voyant d'un peu plus près et avec davantage de contrôle de moi-même. Bien droite, je croisai les bras sous ma poitrine avant de me remettre alors à lui parler.

Vous m'avez l'air de connaître le coin où le port sera construit. Cela va dans le sens d'Eridania mais cela va sûrement aussi attirer les convoitises des voisins. Un nouveau port comme ça attire l'attention. Ce n'est pas Phelgra mais... ce n'est pas sûr non plus. Que savez vous sur cette zone et sur ce qui... pourrait écumer le secteur ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Je fermai les yeux une paire de secondes pour faire redescendre le stress et ma nervosité d'avoir devant moi une morte-vivante étrangement attirante. Pfffff... Je soufflai discrètement, ressentant peu à peu mon rythme cardiaque ralentir pour retrouver un rythme de croisière et ma main arrêta de trembloter. Il fallait que je reprenne le contrôle de moi même... Elle ne me voulait aucun mal, c'était déjà ça, pour le coup, je devais admettre qu'elle avait raison car sans mon épée, j'étais désarmée et je ne pourrai me défendre que difficilement en cas d'attaque. Désormais un peu plus détendue, je posai mes avant-bras sur la table devant nous avant de lier mes mains dans un geste d'écoute et de réflexion. Je voulais être plus concentrée sur ce qui se passait et s'imposer sur la table avait toujours été un bon moyen pour moi de reprendre le contrôle. Bien à l'écoute...

Son commentaire sur le roi me fit froid dans le dos. Dans la bouche de cette gorgoroth, cela sonnait comme quelque chose de péjoratif et une fois de plus, je déplorai le fait que le roi... ne soit pas assez royal et encore un peu trop proche de tous ceux autour de lui. Mais peu importe, ce qu'elle avait à dire quant à mes questions était beaucoup plus intéressant. Je pris une nouvelle mais discrète inspiration pour me sentir mieux et fixer Samaléone sans être à deux doigts de la panique et de réagir comme une jeune pucelle de seize ans devant un bellâtre. Ainsi donc, cette Samaléone, non seulement confirmait être une pirate ce dont elle ne se cachait même pas mais en plus était celle qui mouillait non loin du futur port et qui faisait fuir la concurrence... Cocasse. Personne de suffisamment armé pour attaquer un port même en construction mais de l'autre côté, une pirate qui faisait un peu peur à sa concurrence avec un équipage complet et un navire armé. Si cela aurait pu attirer ma méfiance, il n'en fut encore rien pour le moment. Je me calmais de mon moment de stress pour être la générale qui écoutait un rapport.

Hm. Les loups ne se mangent pas entre eux, ça nous aurait bien arrangé quelque part... Le contraire m'aurait étonné. Le banditisme terrestre est aussi imprévisible, les gangs tiennent souvent à cause du charisme ou de l'autorité de leurs chefs, même les Nérozias n'échappent pas à cette règle. J'ai l'impression que la piraterie obéit aussi à cette règle.

Je gardai mon calme mais intérieurement, j'eus comme un accès de colère. J'avais une pourrie devant moi, une capitaine pirate qui plus est mais je n'avais pas de motif pour la faire coffrer et surtout, j'étais seule, désarmée. En revanche, en y repensant, cela m'étonnait davantage que cette hors-la-loi des mers m'offrait une collaboration étonnante. Quel intérêt avait-elle à vouloir m'aider, moi, la plus gradée des autorités auxquelles elle ferait sûrement face à ce port... ? Est ce que le roi lui avait promis quelque chose en échange d'un coup de main de cette pirate ? Pour la protection, nous avions ce qu'il fallait avec ce nouveau camp de légion et les futurs navires de guerre qui allaient se construire sur place pour être déployables pour l'escorte. Cela m'étonnait cette insistance qu'elle avait alors que cette capitaine avait toutes les raisons du monde de s'en prendre à nous pour réduire en miettes ce port. Hm elle avait aussi des questions... Contrairement au roi, je n'étais pas aussi bavarde que lui. Je devais faire attention à ce que je disais.

Je ne peux que vous dire que les travaux sont en cours afin que nous puissions disposer au plus vite d'un port.

Je n'avais rien à lui dire concernant nos capacités de riposte et l'armée qui y serait présente, autant lui raconter en détail l'intégralité de nos forces et qu'elle réutilise l'information plus tard si jamais elle perdait son sens de l'altruisme pour en profiter pour rassembler une armée de pirates pour anéantir notre port. Samaléone avait un charisme certain, c'était un fait, j'y étais moi même pas indifférente et pourtant il en fallait pour me plaire comme elle le faisait ou du moins me troubler, mais je ne doutais pas un seul instant que si elle le voulait, elle rassemblerait parmi la vermine des mers pour piller et détruire une bourgade maritime et son port. L'armer des informations sur nos forces était la porte ouverte à la menace et je restai ostensiblement muette sur les questions qui y étaient relatives. Non, rien.

Votre... sens de l'altruisme m'étonne. D'ordinaire pour un bandit, même marin, ça n'entre pas trop en ligne de compte s'il n'obtient rien derrière. Je considère les bandits nobles comme un mythe donc... Pourquoi tenez-vous tant que ça à nous aider ? Le roi vous a promis quelque chose ? Vous avez une dette à racheter envers Eridania ?

Le ton sur lequel je lui posai la question était un peu plus direct mais pour le moment, il n'y avait nulle menace ou intimidation. Et puis, je n'oubliai qu'elle n'avait pas respecté les règles en vigueur dans cette bibliothèque voire même dans la ville, Samaléone était armée. Rien que pour ça déjà... C'est vrai que j'avais une bonne raison de l'arrêter mais il y avait un enjeu plus important. Je voulais savoir si cette Samaléone avait une idée derrière la tête... Tout en la fixant dans ses prunelles bien plus brillantes que les miennes. Qu'est ce que tu caches derrière ta non-vie, créature... Dans son autre vie, je pense que je l'aurai... sûrement invité à dîner ou à boire un godet mais ici... C'était un peu trop macabre pour moi. Quoique... Merde je me laissai encore distraire, elle était en train de me fixer à mon tour, comme si elle choisissait aussi ses mots ou... c'était juste mon impression ? Rho t'occupes Cass, t'étais bien partie ma grande, secoue toi un peu.

Vous pourriez peut-être faire quelque chose pour moi... Mais répondez d'abord à mes questions. Et je vous en dirai davantage.

En effet, quelque chose commençait à germer dans mon esprit... Oui... Même une pirate pouvait s'avérer utile. Mais je voulais savoir ce qu'elle avait vraiment en tête. Si tu veux m'aider ma belle, va falloir être honnête avec moi et ne pas me sortir des salades. J'avais un peu plus de respect envers les Gorgoroths que la plupart des gens, ils n'avaient pas choisis leur sort pour la plupart mais se tourner vers la piraterie pour sa seconde vie, c'était un choix que je réprouvai. Néanmoins, là n'était pas le sujet. Selon ses réponses, je jugerai si elle pouvait être utile ou non.

Codage par Libella sur Graphiorum

Il y avait tout de même une chose que j'aimais déjà à propos de cette Samaléone, c'était sa coopération. Je n'avais pas besoin d'user d'intimidation ou d'être davantage convaincante, mon ton direct d'officière militaire ayant l'habitude d'ordonner et le peu de conciliation que j'y mettais trahissant mon intérêt pour cette Gorgoroth mêlé à ma curiosité peut-être mal placée faisait un cocktail apparemment suffisamment persuasif. Au moins je n'étais pas trop péremptoire, je rechignerai à le faire pour la personne ici en face de moi.

Je ne la lâchai pas des yeux, peut-être que certains trouveraient que je dévorais des yeux la Dévoreuse. Oh merde, je me faisais des jeux des mots à moi-même, c'était grave... J'essayai déjà de me reprendre depuis tout à l'heure mais mon esprit ne me laissait pas en paix. Par les dieux, elle se penchait en avant ! Mon cerveau m'ordonna de faire un geste de recul mais j'étais figée dans ma position pendant que mes yeux suivirent le même chemin que feraient ceux d'un homme, c'est à dire d'aller de son regard brillant avant de dériver vers ses lèvres, son cou... et le décolleté de son corset. Aléa... Je sentais que j'étais de toute façon grillée donc autant ne plus me cacher. Ces armes n'étaient pas loin donc si elle devait s'offusquer... Autant le faire avec panache. Le tricorne ôté, je le trouvai chamarré, le regardant quelques secondes avant de la regarder déployer sa chevelure apparemment et étonnamment vivante. Merde, on dirait qu'elle venait de se les laver... Par les dieux et ce sourire... Oh mais que... Oh Aléa, j'étais en train de rougir ! Vite, reprends toi plus vite, Cass ! Elle est en train de répondre à ta question, suis un peu ! J'étais en train de fixer la bouche de Samaléone, plus particulièrement ses lèvres en train de parler... Avant d'obliger mes yeux à remonter et de tout faire pour reprendre le fil de la conversation entre nous deux.

Je vois... Sans trop m'avancer, je dirais que... c'est une satisfaction... partagée, pour le moment.

Le discours de la pirate me semblait un peu contradictoire malgré tout. Elle écumait les mers, ses armes avaient déjà dû donner la mort et pourtant elle m'expliquait que c'était les aléas du destin et du hasard qui l'avaient mis à cette place là. Hm... Quelque part, je lui donnai raison. Je n'éprouvai pas le même degré de dégoût que la plupart des gens envers les Gorgoroths car sans verser dans la démagogie, je restais toujours convaincue que ceux qui revenaient à la vie en devenant Gorgoroth n'avaient la plupart du temps pas pu donner leur avis. C'était le choix ensuite que l'on faisait que je trouvais un peu plus troublant et le choix de Samaléone de devenir pirate me faisait tiquer. Toutefois, je me gardai bien d'émettre le moindre jugement. Après tout, je ne connaissais pas ce qu'avait vécu cette femme qui de toute évidence avait l'air Terrane avant d'être Gorgoroth. D'autre part... Je notai l'usage du "joli visage de cheffe des armées" et cela me fit sourire un peu timidement. Elle me trouvait jolie aussi ? Oh par les dieux, je ne savais pas où me mettre... Je me touchai une de mes joues un peu par réflexe. Qu'est ce que c'était alors si ce n'était pas un signe d'être réceptive envers moi...

Mon regard dériva un peu dans le vague, légèrement baissé pendant que je regardai le siège de Samaléone, ce discret sourire sur les lèvres, rougissante... Même le rire de cette femme n'était pas désagréable à écouter. Oui pour le coup je suis rassurée. Samaléone ne cherchait à rien obtenir mais elle voulait me venir en aide... Peut-être parce que je lui plaisais ? Non, je m'emballe trop, fallait que je me calme encore... Je relevai les yeux vers elle, effaçant mon sourire pour la regarder d'un air neutre, mon expression naturelle sévère s'adoucissant un peu pendant que je l'interrogeai du regard. Thimothée avait donc fait une découverte ici... Il devait être bien réjoui. Oh mais... Qu'est ce qui lui arrive ? Ses yeux. Elle cherchait quelque chose ? Mais quoi ? Comme si elle m'apportait une réponse que j'attendais, Samaléone déclara être sous traitement et absorba le contenu d'une fiole d'une de ses poches. Mais qu'est ce qu'elle buvait ? Un genre d'acide ? Pour que le breuvage fasse un trou, même petit dans la moquette avec juste une goutte... Les Gorgoroths vivaient vraiment autrement par rapport à nous autres les vivants. Ma foi, si cela l'aidait à mieux vivre... Samaléone avait l'air d'une jeune femme alors qu'elle pouvait bien avoir plusieurs décennies ou siècles. Un Gorgoroth ne vieillissait pas et ne pourrissait pas, il n'avait pas un besoin vital de se nourrir comme nous même s'il le pouvait et il ressentait moins les sensations et les choses par rapport à nous. Pourquoi elle buvait donc quelque chose de corrosif à ce point ? Ressentait-elle une douleur ou quelque chose dans ce style et que le contenu de cette fiole la soulage ? Hm, c'était une question que je pouvais lui poser plus tard.

Je... Hm ahem, pardon. Oui, je veux dire, j'en sais un peu plus sur vos intentions et hum... C'est... sympathique de votre part. Laissez tomber les possessifs des grades lorsque vous m'appelez, ils n'ont plus cours dans l'armée, on se contente seulement du grade. Mais je... vous en dispense si vous le voulez, vous pouvez m'appeler Cassandra.

C'était une manœuvre risquée mais bienvenue en ce qui me concernait car elle ne me laissait pas indifférente et apparemment, ça avait l'air réciproque. Je la laissai se rapprocher de moi, un peu à mes risques et périls mais c'était un risque que j'acceptai de prendre. J'en avais de toute façon déjà pris un en venant au salon.

Hm. Écoutez... Bon, vous le savez, je suis cheffe d'état-major, bon c'est un secret pour personne mais je me dois d'avoir une vision aussi à long terme pour l'armée et cela recèle des choses qui d'ordinaire doivent rester secrètes. Bon vous avez rencontré le roi, vous savez donc de quoi je vais vous parler, je parle bien entendu du futur port fluvial d'Arghanat.

Pour le coup, j'avais retrouvé mon sérieux et par le ton au volume plutôt bas que j'employai, je me rapprochai de Samaléone, à la fois pour qu'elle entende mais aussi pour voir ce visage violacé mais fin et joli, pas du tout vulgaire, de plus près.

Un port fluvial va être construit, ça vous le savez mais le but avoué est ensuite de relier ce port à la mer via le creusement d'un canal afin que l'on dispose d'un meilleur endroit et qu'on ne soit plus seulement une nation de terres contiguës. L'ennui c'est que nous ne sommes pas des gens marins comme peuvent l'être les gens de Cimmeria par exemple. Vous auriez été loin d'être mon premier choix mais grâce à la... relative confiance que le roi a placé en vous, je pense que vous pouvez nous être utile. Je souhaite mettre à profit votre expertise dans la marine.

Je marquai une pause, le temps d'observer sa réaction avant de me remettre à lui parler, avec elle je me sentais comme... encouragée à lui poursuivre ma pensée.

Ne vous méprenez cependant pas. Je ne vous demande pas de vous engager, je ne peux et ne veux pas engager des pirates dans l'armée et cela serait mauvais pour nous. Mais je vous demande de travailler avec nous. Vous dites que vous avez fait fuir la concurrence, je ne pense pas que cette vermine vive en permanence en mer, je ne serai même pas étonnée qu'ils aient un point d'attache non loin de la côte. Travaillez-vous pour un équipage ou êtes vous capitaine d'un équipage ?

Je m'arrêtai cette fois pour observer sa réaction et juger de sa réponse. Si elle refusait mon offre, très bien, ce que je lui disais ne serait plus un secret d'ici quelques mois, le roi était déterminé à améliorer la marine d'Eridania et je m'adresserai à quelqu'un d'autre comme les Cimmeriens pour une expertise maritime. Si Samaléone acceptait par contre, j'étais prête à lui détailler les conditions d'un accord pour qu'elle nous apporte son aide. S'adresser à des pirates n'était en soi pas une bonne idée mais... je voyais cette opportunité arriver et je ne voulais pas la laisser filer. À voir donc si la Gorgoroth partagerait ma vision ou non.

Codage par Libella sur Graphiorum

Mon souffle était court, ma respiration même retenue un petit instant pendant que j'observai la réaction de la Gorgoroth, jeune en apparence mais sans doute plus âgée en réalité. Mes coudes posés sur la table, une main devant ma bouche dans un geste de réflexion, mon autre main se crispa doucement sur le bord de la table du salon privé. Par les dieux allait-elle accepter mon offre ? Ce canal ne se ferait sans doute pas avant quelques années mais si je pouvais déjà l'employer pour pacifier la région avant... Sans doute les Eryllis viendront mettre leur grain de sel dans cette histoire et que ça serait surtout mon problème et pas celui des pirates mais si je pouvais avoir cette Samaléone sous la main... Même pour m'en servir en cas de coup dur ou si Guisor... Hm, si Guisor n'en faisait qu'à sa tête... L'appât du gain motivait la pirate et je l'espérai, peut-être un petit intérêt envers moi. Elle avait beau être une morte-vivante, elle me plaisait... Certes c'est vrai que j'avais un certain intérêt envers elle qu'il soit, pour m'en servir comme exécutrice ou juste en matière d'attirance. Alors qu'en était-il ?

Non bien sûr, elle refusait d'être employée comme mercenaire... Fallait s'y attendre. Il fallait que je fasse sans, dommage. Mais elle ne renonçait pas pour autant à l'argent... L'or appelle l'or que je me disais et jamais une pirate ne dirait non à un peu d'or. Aller trucider quelques pirates voire des bandits avec elle pouvait être un plan qui me dirait bien. Je n'avais pas suivi un entraînement d'assassin ou d'espion mais le but était bien de faire sauter quelques planques de bandits et de pirates sur la côte. Hmm... Une petite opération spéciale avec quelques hommes triés sur le volet parmi ma garde et les pirates de Samaléone, ça pourrait être bien... Et puis officiellement, personne n'en saurait quoi que ce soit, tout le mérite reviendrait à Samaléone qui avec sa bonne relation avec Eridania, aurait fait le ménage pour nous. Oh bien sûr c'était une question d'or mais qui s'en soucierait ? Et puis surtout ce compliment déguisé qui me faisait encore rougir...

Vous savez parler aux femmes dites moi...

Que je lui dis franchement avec un sourire. Elle me plaisait décidément... En effet, j'aimerai bien parler stratégie avec elle... Merde c'est vrai que c'était une pirate. Ici ce n'était qu'une capitaine de navire gorgoroth, un peu marginale et excentrique dans ses vêtements datés, mais ailleurs elle était peut-être une criminelle recherchée... Qu'importe, cela ne me regardait pas ce qu'elle avait fait ailleurs. Ici, elle ne faisait rien d'illégal, si j'exceptai le fait qu'elle portait ses armes sur elle alors que c'était interdit. Mais ma foi, je pouvais bien lui laisser passer cela... Par les dieux, moi qui était d'ordinaire si stricte voilà que je me laissais submerger par mes émotions avec cette Gorgoroth... Par les dieux, même son geste théâtral de salut envers moi me fit rire ! Alors qu'en réalité jamais je ne rirai devant ça... Qu'est ce qu'elle était en train de me faire ?... Et que voilà une volée de titres...

Chercheuse de vérité hein ? Ça m'est familier ce titre, j'ai l'impression de connaître... En revanche, je remarque que vous ne lésinez pas sur la teneur des surnoms que vous vous donnez. Pas grand monde ne se fait appeler Chuchoteuse des morts ou Morte-vivante. Ça doit impressionner quand vous balancez ça au premier marin venu n'est ce pas ?

Une toute petite pique envoyée vers elle mais elle était gentille et pas acerbe, je ne me faisais pas de soucis pour son aplomb et sa répartie. Elle savait se montrer impressionnante voire peut-être... désirer mais je l'écoutais, le menton posé sur ma main, mon visage à la hauteur du sien en train de l'écouter. La Terreur des mers, le Vaisseau Sanglant... Des titres un peu trop ronflants à mes oreilles, les légions de l'armée avaient des devises et des surnoms de ce genre mis à part la N7 mais si cela pouvait permettre aux soldats de se la péter un peu... Et j'imagine qu'un simple marin qui se retrouver confronté au Vaisseau Sanglant, Terreur des mers, ça devait beaucoup en jeter. Cette femme devait être une terreur en effet mais loin de me révulser même avec son apparence macabre et... étant morte-vivante, cela... m'attirait. Par les dieux je le ressentais mais c'était dur à admettre.

Dites-moi, Samaléone... Vous restez encore un peu à Hesperia ou vous devez... mettre les voiles bientôt ?

Ma réflexion me fit réprimer difficilement un rire, d'autant plus que c'était un peu dit sans que je ne réfléchisse, ce n'était pas délibéré. J'en perdais mon sérieux...

Parce que voyez-vous, je serais très ravie de discuter... stratégie et... dératisation de la vermine avec vous. Mais peut-être... préférez-vous un endroit un peu plus convivial qu'un salon isolé dans la bibliothèque ? Comme autour d'un verre par exemple ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Je n'arriverai jamais à m'y faire à ses yeux aussi brillants que ceux d'un fauve... Ce vert anormalement brillant, on aurait dit deux sources de lumière incandescentes. Je mis quelques secondes à réaliser qu'elle était amusée par ma dernière question et toujours rougissante, je me demandai encore comment j'avais fais pour recueillir son accord pour me rejoindre. Mon cœur se mit à battre plus vite, un brin surprise aussi il fallait le dire parce que je m'attendais à essuyer un refus, je n'étais pas... douée pour séduire et encore moins envers une femme. Par les dieux, c'était bizarre à ressentir que de voir quelqu'un répondre positivement... Imperceptiblement, pendant une poignée de secondes, ma main droite se mit à trembloter tandis que je cachais à moitié mon visage de ma main gauche, faisant mine d'être dans un geste de réflexion. Il était vrai que les gorgoroths n'étaient pas très bienvenus dans les restaurants et les autres débits de boissons respectables de cette ville, les seuls endroits où on pouvait les trouver en compagnie d'une mauvaise bière, c'était dans les tripots que la racaille et le bas peuple fréquentait. Je pouvais assurément la faire entrer dans un des restaurants que je fréquentai de temps à autre mais il fallait aussi qu'elle soit à l'aise sans se couvrir entièrement. Il fallait donc résoudre ce léger petit souci de lieu avec elle...

Mon regard se porta doucement vers la main la plus proche de Samaleone et j'en profitai pour relever un peu les yeux mais je les détournai immédiatement, me sentant gênée. J'avais l'impression d'avoir dix-sept ans... À quand remontait la dernière fois que... je m'étais retrouvée dans une telle situation ? Par les dieux, je ne me rappelai plus... Et avec une femme ? ... Grrrr encore moins. Si je le pouvais, je lâcherai un grognement de frustration. Et quelle ironie, alors que je me méfiai au début de cette créature voilà que j'envisageai maintenant de lui demander de venir dans ma propre demeure... J'étais presque en train d'envisager de lui dire que dans ces conditions ce n'était pas la peine d'insister mais quelque chose en moi m'en empêcha. Je ressentais... de la tension entre elle et moi, elle n'était pas insupportable mais ce n'était pas comme lorsque j'ordonnai à mes subordonnés de préparer un assaut frontal. C'était... une autre tension, à laquelle j'étais peu habituée. La dernière fois que j'avais ressenti cela, c'était avec un noble de... Tiloch ? Plutôt de Vanes ? ... Peu importe, je savais comment ça s'était fini. Est ce que j'allais prendre le même chemin mais avec une gorgoroth ? Cette gorgoroth ? Peu à peu, je réalisai que plus ma rencontre avec cette femme serait discrète, mieux elle vaudrait pour nous. Il valait mieux ne pas nous voir ensemble, c'était troublant... et excitant à la fois. Hmm... Je devais alors prendre des précautions.

Vous avez toujours vos notes avec vous ? Je peux vous emprunter quelques feuillets ? ... Ah... C'est pratique dites. Bref... Restez là, je vais prendre de quoi écrire. Je sais où nous pourrions aller.

Je me levai de mon siège, mon œil de militaire entraînée se portant immédiatement à ses armes non loin. Elle n'était pas menaçante mais... Les réflexes ont la dent dure, c'était plus qu'étrange que de ressentir cette ambivalence entre cette espèce de tension... attirante et cette méfiance soudainement réveillée en voyant ce coutelas et ce pistolet. Je veillai toutefois à ne pas lui tourner le dos avant de quitter le salon et d'emprunter une plume et un encrier au bibliothécaire de tout à l'heure. Je m'absentai quelques minutes, mon esprit remuant ce que je m'apprêtai à faire avec une gorgoroth. Ce n'était pas le moment de changer d'avis ou de flancher... Non j'assumai complètement. J'assumai le fait de m'être déjà rapprochée de certains nobles parce qu'ils me plaisaient alors une femme pirate... J'aimais être borderline, j'aimais décidément vivre dangereusement. Inconsciente...

Je fis mon retour dans le salon privé et je voyais qu'une note m'attendait déjà devant ma place. Je posai la bouteille d'encre et une fois assise, je me mis à écrire l'adresse où je résidais. Si Samaleone connaissait Hesperia, elle saurait déjà où se situait l'adresse écrite. Je résidai à côté du palais royal, un quartier par conséquent cossu et surtout, hautement sécurisé. Un bâtiment était entièrement réservé pour les officiers généraux de l'état-major, un lieu juste pour leur servir de résidence. Les généraux ne résidaient jamais tous en même temps dans le même bâtiment, à la fois parce qu'ils étaient en cantonnement avec les troupes qui leur étaient affectées mais aussi pour des raisons évidentes de sécurité et d'État. Il ne fallait pas prendre le risque de perdre toute la chaîne de commandement en un attentat. Le bâtiment était donc tout le temps occupé en partie, avec une sécurité accrue lorsque l'officier chef d'état-major, c'est à dire moi, était là. Pour le coup, le dernier étage de l'immeuble était un appartement seulement pour moi. On avait droit à certains avantages en étant la militaire la plus gradée du pays... Je terminai d'écrire l'adresse avant de glisser la note à Samaleone, mes doigts frôlant les siens.

Venez à cette adresse ce soir à 20:00. Nous serons tranquille pour... discuter stratégie. Soyez à l'heure, sinon les gardes ne vous laisseront pas passer et ceux qu'on fait garder les officiers sont du genre grognons. À cette heure ci, la relève va venir donc vous aurez un temps de battement pour me rejoindre. Une fois dans le bâtiment, vous serez tranquille mais soyez discrète. Si on vous arrête ou si on vous interroge, dites que vous venez directement de Méphrit et que vous travaillez pour moi mais que vous ne parlerez qu'à moi seule, rien d'autre.

Je me préparai donc à quitter le salon pour retourner à ma tâche de recherche en matière d'infrastructures maritimes, attendant de savoir ce qu'allait en dire Samaleone. J'avais donné l'heure à la militaire, donc en disant de venir à "vingt-zéro-zéro" au lieu de "vingt heures". J'étais prête à répondre à d'éventuelles questions de la part de la gorgoroth ou de prendre congé d'elle, auquel cas, je quitterai le salon pour ensuite faire comme si de rien n'était. Quoique ça serait dur.

Codage par Libella sur Graphiorum

Samaléone n'eut pas d'autres questions et disparut aussi rapidement que sortit sa réponse. J'eus à peine le temps de la voir partir et disparaître après un angle de la bibliothèque que je me suis demandé un instant si je n'avais pas rêvé. Mais mes sens ne me trompaient pas, cette femme n'était plus là mais son odeur était toujours présente, cet espèce de mélange de sel marin et de cette autre fragrance inconnue qui lui servait peut-être d'odeur corporelle mais qui pour moi me faisait penser à un parfum qu'elle mettait pour pouvoir être au milieu des vivants sans qu'on ne la regarde de travers. À mes narines, ça n'était pas écœurant, j'étais même surprise de trouver cette senteur agréable même plutôt enivrante... Mais elle restait fondamentalement une gorgoroth et jamais par le passé je ne m'étais sentie attirée par une créature comme elle... Je me posais des questions, existentielles même en me rasseyant à ma table de tout à l'heure. Étais-je saine d'esprit ? N'étais-je pas devenue folle ou n'avais-je pas été ensorcelée ou victime d'un sortilège que je n'aurai pas vu venir ? Non je n'ai pourtant pas senti mon esprit subir une intrusion... Par contre, se sentir attirée par cette femme non-vivante et dangereuse... J'avais de quoi me dire que j'étais vraiment devenue folle.

Non... Non c'était tout moi ça. C'était tout moi de me mettre en danger comme ça et pour ce qui était des choses de l'amour et de rapports intimes, j'avais toujours joué sur une corde sensible. J'avais déjà couché avec des nobles ou même des soldats et ce, au mépris même du règlement de l'armée qui interdisait les relations intimes entre soldats, ce genre de rapports était quelque chose de complètement terran et un règlement ne pouvait pas toujours y faire quelque chose, nous étions terrans avant d'être des soldats. J'avais déjà couché avec des femmes, que cela soit dans l'armée ou en dehors, j'avais goûté au plaisir des deux côtés sans distinction de sexe et je savais que je m'exposais à des critiques voire à pire si cela se confirmait que je ne faisais aucune différence de sexe dans mes conquêtes. Même mon capitaine de la garde Kennedy me tournait autour pendant un moment et c'était un bel homme, j'aurais peut-être été folle de me refuser à lui... C'est pourtant ce que j'ai fais. Et aujourd'hui, j'ai jeté mon dévolu sur une gorgoroth. Pas la première fois que j'allais vers autre chose qu'un terran... Par Aléa, que c'était étrange. J'espérai maintenant que personne ne nous ai entendu et que personne ne nous verrait ce soir. Qu'un scandale éclate parce que la générale en cheffe de l'armée d'Eridania voyait une femme en secret était la dernière chose que je souhaitais. De l'autre côté, je ne me prendrai pas non plus une vindicte populaire car on ne me connaissait aucun époux, pas mariée et j'avais refusé de le faire.


À l'approche de l'heure que j'avais fixé à Samaléone, je devins fébrile en l'attente de sa venue. Je n'avais pas faite de folie particulière pour elle, je ne l'avais même pas invité à dîner mais j'avais fais préparer quelques verres et boissons sur la table dans la pièce où je recevais mes invités. En ayant un étage pour soi, on avait beaucoup de pièces et il fallait bien les occuper. J'étais vêtue d'un uniforme un peu plus léger que celui que je portais plus tôt dans la journée. Exit le haut en gambison noir avec les attributs d'officier et les signes distinctifs de mes fonctions. Voulant un peu donner le ton que je voulais à la soirée, je portai un simple débardeur noir mais j'avais toujours mon pantalon de cuir renforcé et mes bottines. Je lui dévoilai un peu plus de ma peau et surtout un peu de mes tatouages. À voir l'effet que ça lui ferait, peut-être qu'une gorgoroth serait curieuse d'en voir davantage ? Moi en tout cas, curiosité morbide ou macabre ou que sais-je, j'étais curieuse d'en voir davantage sur cette morte-vivante. C'est vrai, même moi je trouvais que j'étais bizarre... Mais j'étais toujours dans des choix particuliers.

J'entendis les coups portés contre la porte de mon logement et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Elle est là... Je n'avais pas été avertie par la garde ni avait vu une irruption de soldats dans mon logement, j'en concluais donc qu'elle s'était déplacée au bon moment et en silence. Le cœur battant, j'allais donc à ma porte et sachant très bien qui était de l'autre côté, je lui ouvris. Samaléone était bien là, elle avait toujours son même habit de marin mais il semblait de meilleure facture que tout à l'heure, un peu plus neuf, moins rapiécé et poussiéreux. J'avais quelque part espéré qu'elle se soit mise autrement mais le fait qu'elle ai fait un effort pour avoir l'air plus présentable était déjà parlant. Pour la première fois devant elle, je souris.

Bienvenue Samaléone. Ravie de voir que vous avez pu venir jusqu'ici. Entrez donc. Il y a déjà quelque chose qui nous attend. Je sais que vous n'avez pas besoin de vous nourrir mais vous partagerez bien un verre avec moi tout de même ?

Je la laissai entrer chez moi en m'écartant de son chemin avant de refermer la porte derrière elle. Je ne la verrouillais pas non plus, on ne savait jamais, si cela tournait mal ou quoi, au moins elle pouvait partir sans problèmes, je n'étais pas une tortionnaire ou une proxénète. Je ne pus néanmoins m'empêcher de baisser le regard sur ses fesses en étant derrière elle mais je la laissai s'installer devant les boissons que j'avais fais préparer. Je voulais ensuite la mettre un peu plus à l'aise.

Mettez vous à l'aise, Samaléone. Je m'en voudrais de mettre la Terreur des Mers dans de mauvaises dispositions pour notre discussion. Et au cas où vous vous poseriez la question, j'ai refusé tout personnel de maison donc je n'ai pas de domestiques ou de majordome.

Je prenais mes bains et mes douches seule, il m'arrivait de cuisiner mais je faisais tout toute seule. Je n'utilisai que le personnel de maison pour ma lessive, le ménage et aussi ma cuisine, il pouvait y avoir des moments où je refusai de le faire et lorsque j'étais en déplacement ou en campagne, j'avais mon cuisinier personnel.

Codage par Libella sur Graphiorum

Cette nuit avait été très éprouvante mais ma belle gorgoroth m'avait fait passer un moment dont je me rappellerai encore longtemps. De par sa condition de morte revenue à la vie de manière inconnue, il fallait davantage se donner au niveau des caresses et des contacts pour lui faire ressentir quelque chose. Je n'étais pas peu fière de lui avoir redonné vie pendant un instant, me permettant de voir sous moi une femme encore plus séduisante qu'avant. Elle en revanche, n'était pas avare en sensations et bien qu'elle y soit allée franchement, j'avais pris beaucoup de plaisir pendant cette nuit avec ma capitaine pirate. Il y avait longtemps que je n'avais pas eu d'orgasmes comme ceux là, je ne connaissais que Sam depuis le milieu de la journée et pourtant, je me lâchais bien plus davantage qu'avec un autre. Les draps et mon lit s'en souviennent encore...

Exténuée après notre coït, je me suis endormie comme une masse après avoir fait un passage par la salle de bains, au milieu des draps défaits et des oreillers sens dessus dessous. Une nuit après un sexe aussi intense était l'assurance d'un sommeil sans rêves et foutrement réparateur, je n'en espérai pas moins... N'empêche que c'était un peu la honte, s'endormir comme ça alors que sa partenaire se trouvait dans l'incapacité étonnante de ne pas dormir. Je n'avais plus 20 ans... Le matin venu, je ne fus pas surprise de savoir que j'étais encore nue dans mon lit. Je m'étirai un peu bruyamment en soupirant avant de, par réflexe, venir me caler contre le corps violacé de mon amante. Huffff c'était froid et ça avait le don de me réveiller mais au moins, j'avais une présence à côté de moi et ça me rassurait. J'ouvris faiblement les yeux avant de plonger sur la bouche de Sam pour l'embrasser. Elle avait donc fait l'effort de rester avec moi cette nuit ?


Je souris avant de glousser doucement contre Sam et je tirai les draps jusqu'au niveau de mon cou afin de nous recouvrir. Je me plongeai dans ses iris brillants et trop lumineux pour être normaux mais je n'avais pas peur. Je posai une main sur sa joue violette avant de l'attirer à moi et d'échanger encore un baiser. Puis, je lui pris une de ses mains pour la poser sur mon corps. Elle avait bien le droit de le caresser après en avoir abusé cette nuit... Je calai ma jambe entre les siennes.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je ris de cette réplique tout en auto dérision et un brin mesquine, contente de voir que ma belle pirate avait un certain sens de l'humour... Je retins un rire sans trop le masquer toutefois lorsqu'elle évoqua être tombée entre "mes griffes". Son compliment me fit plaisir, j'avais beau avoir prise de l'âge depuis que je n'étais plus vierge, savoir que j'avais pu la satisfaire était gratifiant à entendre. Mon sourire disparut tristement lorsqu'elle m'avoua qu'elle reprendrait bientôt la mer. Ma foi je devais m'y attendre quelque part... C'était pareil lorsque l'on était militaire. Tous les soldats ne sont pas des hommes ou des femmes sans enfants et sans compagnon ou sans compagne. En revanche, ce qui me surprit le plus ne fut non pas qu'elle avait un service de correspondance via des mouettes mais que j'étais sa première fois. Pourtant... Elle ne me donnait pas l'impression d'être une novice, plutôt quelqu'un qui savait même ce qu'elle faisait avec moi...


Je fis une petite exclamation de surprise lorsque je vis une foule de post-its arriver sur le lit avant de rire et de voir la tête de Sam dépasser de la pile de notes. Elle avait donc écrit tant de choses... Je haussai les épaules en me disant qu'en effet, si elle découvrait la chose, elle devait avoir tout un tas de choses à se dire. Pauvre petite... Je lui caressai sa joue violacée en essayant d'effacer les traces de sa mort et de lui redonner mentalement de la couleur de peau. C'est vrai que... si je me fiais à ma visualisation, Sam avait l'air de quelqu'un de vraiment jeune, je lui donnais à peine plus de la vingtaine. Elle avait l'âge que pourrait avoir une fille si j'en avais enfanté une. Un frisson me parcourut l'échine en m'en rendant compte... Mais je ne regrettai pas ma nuit. Je fis un rire à nouveau avant d'écarter les notes pour embrasser Sam. Puis, je me relevai du lit, toute nue et m'étirant un instant.


Désormais le programme pour moi était tout tracé. Douche, petit déjeuner et ensuite travail. Mais je me rappelai aussi d'une chose... Je me ravisai avant d'écarter encore quelques notes et de m'asseoir auprès de Sam, amusée de la voir.


Je lui fis un petit bisou sur la joue avant de me préparer, pour la journée qui vient.

Codage par Libella sur Graphiorum