[OS] Memento

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Partagez
 

 [OS] Memento

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
::  Infante de Kesha ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Othello Lehoia
:: Infante de Kesha ::
Othello Lehoia
MessageSujet: [OS] Memento   [OS] Memento Icon_minitimeMer 18 Sep - 9:52

Les vagues se heurtaient sans cesse sur les rivages de sable. Le regard noyé sous le sel et l’amertume, la sirène regardait se consumer l’écume sur les grains dorés, se demandant si en gonflant, la mousse blanche avait conscience de l’issue fatale de sa course. Quelques heures plus tôt, l’envie de se jeter à l’eau et de disparaître était sournoise et grisante, mais maintenant, à moitié immergée, le désire s’était mue en une pulsation légère qui palpitait au fond de ses veines.  
Othello était assise à même la mer, sa robe blanche à moitié trempée, ses cheveux d’argent flottant tout autour d’elle comme une cage, un filet de pêcheur. Cela faisait trois heures qu’elle restait immobile à contempler l’horizon qui commençait à se parer de couleurs intenses, rouge et roses, épicés, mais qui avait pour elle la lueur de la glace. Cela faisait un mois. Et elle n’avait plus d’espoir.

Quand elle avait rouvert les yeux sur le stade en foule, les astres s’étaient déjà désencastrés, et il ne restait rien de la tant attendue convergence. Chacun semblait perdu, illuminé, lointain. Et Othello, tout comme eux, revoyait devant ses yeux la ville de fumée, et avait pour toute sensation l’impression que sa gorge la brûlait encore et que ses poumons étaient en feu. Mais rien d’autre ne la reliait à cet espace disparu, ce futur incertain et écœurant dont elle ne comprenait encore rien. Elle avait la sensation que ses camarades d’infortune étaient de retour chez eux, mais n’était pas sûr qu’ils proviennent du même temps qu’elle, ni même du même monde. Peut-être que tout ceci n’avait jamais existé, que tout ceci n’était qu’un rêve… Peu sûre d’elle ni de ce qu’elle avait vu, elle se précipita jusqu’à la petite maison recouverte de poussière, pressée de raconter tout au marin borgne.

Mais ce qu’elle trouva n’était que silence. L’odeur musqué du loup hantait toujours la demeure, mais plus aucune trace de sa présence, de ses biens, plus de dos large, plus de mèches blondes, plus de sourires discrets, de regards troublés, et mots et de tendresse. Seulement la coquille d’une maison vide, silencieuse, où seule jouaient les rayons de lumières et les grains de poussière. Elle arbora longtemps la maison, espérant le trouver derrière une porte, se prêtant à chercher son ombre comme si elle l’avait vu, flairant sa présence dans les anciennes vapeurs de tabac froid qui avait depuis longtemps imbibées les tapisseries passées. Elle ne trouva le soleil que le lendemain, s’effondrant finalement sur le sol devant son lit. Le parquet vieux et froid contre sa joue, elle commença à prendre la pleine mesure de cette absence, et ses yeux se fermèrent sur les doutes et les questions qui se bousculaient douloureusement dans sa poitrine.

Elle passa les deux prochaines semaines à le chercher partout. Elle savait que ses rapports avec la pègre locale n’était pas bon, et que son passé était aussi houleux que la mer. Mais même chez ses plus anciens ennemis dont elle n’entendait que des rapportages, pas un mot sur le marin ou son sort. Avait-il repris la mer, retrouvé sa seule épouse véritable, l’océan ? Avait-il été emporté par une ancienne lame ? Sous une façade impossible, Othello, qui se faisait alors appeler Léo, tentait de cacher les orages qui grondaient sous son front interdit, la mer dantesque et incendiaire qui bouillonnait dans sa poitrine, déchirée par la peur qu’il soit mort et la colère qu’il l’ait abandonné. Mais non… Non il n’aurait pas pu. Elle le connaissait peu, mais assez pour savoir qu’il ne lui aurait jamais menti. Elle commençait à connaître Mavro comme une extension d’elle-même, dans ses moindres recoins, dans ses moindres visages rongés par l’herpès, la gale, le sel. Et dans ses moindres rumeurs sur un marin ressemblant à un yorka à qui la mer a volé un œil.

Les jours s’effilaient tout comme son espoir de le revoir vivant un jour. Et alors que le quarantième jour de quête touchait à sa fin, elle avait fini son périple sur une plage éloignée de Mavro, prête à explorer les profondeurs en quête de réponses. Mais elle n’avait trouvé que le chatoiement de l’océan, le son des vagues, la lumière dans l’eau translucide comme dans les vitraux d’une cathédrale d’eau qui chatoyait tel un diamant. Epuisée et à bout de nerf, elle s’écroula sous son poids, à moitié enfoncée dans les vagues. Elles emportèrent sa crinière, le sel escalada sa peau, l’écume s’enroula autour de ses poignées, et en quelques secondes, Othello ne fit plus qu’un avec la masse marine. Sa mère la regardait dans chaque clapissement aqueux, dans chaque éclaboussure, et la sirène ne faisait plus qu’un avec eux.

Son reflet déchiré se dessina dans l’eau : elle y vit le reflet d’une vie, ses derniers mois écris à la peinture dorée sur des pavés creux et douloureux. Il avait été une bouffée d’air frais, une ancre qui l’amarait enfin sur une île belle et luxuriante. Un sourire discret et retenu, un confident, un soutient. La main sur la sienne qui venait apaiser l’océan déchainé, le regard améthyste qu’elle cherchait dans le chaos.
Devoir dire au revoir laisse un goût amer, et Othello luttait encore de toutes ses forces pour le garder encore un peu. Mais elle dû se rendre à la raison : au bout de quatre heures, les doigts crispés dans l’eau en deux poings féroces, la naïade lâcha prise et ouvrit ses paumes rougies et marquées. L’eau s’y engouffra fiévreusement, entourèrent sa peau d’une bienveillante fraîcheur. Un à un, elle se libéra de la tristesse, de la douleur, de la colère, de la déception, et les laissa couler à jamais dans l’océan. Le poids qui pesait sur son cœur s’évapora, laissant place à une profonde sérénité. Elle le reverrait peut-être un jour, elle l’espérait, elle prierait pour cela. Mais à présent, comme un vaisseau qui retourne à la mer, elle n’était chargée que de respect, de reconnaissance. Chacun de ses mots resterait à jamais écrit dans son histoire, gravée dans son esprit, une plus blanche dans ses grandes ailes noires, une note cristalline dans sa symphonie tâchée de sang. Elle l’aimerait toujours, bien sûr. Mais à présent, il serait son ombre, et non plus la main qui tient la sienne.

Elle se leva, sa robe translucide et pâle se parant des couleurs rouges de l’aurores, et dans ce feu humide qui teintait tout son corps, elle regarda au-delà de l’horizon. Il fallait qu’elle retourne à sa vie. Son Eglise, ses fidèles… Il était temps pour elle de devenir une étoile. Sa tâche d’encre… Sans lui, il lui était impossible de la faire partir. Un jour, peut-être, mais pas maintenant. C’était une promesse, après tout…

Pendant encore quelques minutes, elle contempla le couché de soleil, puis retourna à l’adresse qu’elle n’avait pas quitté. L’odeur musqué de son homme n’était plus qu’un vague souvenir, et à part le sel et le tabac, la maison ne sentait plus grand-chose. Déposant de côté sa tenue et ses voilerie, elle trouva sous la porte une lettre froissée et scellé d’un sceau qu’elle connaissait bien. L’attrapant de ses deux mains, elle l’ouvra comme une enfant découvre un cadeau merveilleux, et son cœur cessa presque de battre en découvrant ses mots. Elle allait bien, donc… Quelle bonne nouvelle. A cet instant, une lueur nouvelle illumina son regard. Elle devait rentrer en Eridania. Une nouvelle tâche l’attendait.
Revenir en haut Aller en bas
 
[OS] Memento
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Memento d'un révolutionnaire

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Phelgra, le continent sombreTitre :: Mavro Limani-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !