Hildegarde Cainhurst

DON : Immortalité | Insensibilité
SPECIALITES : Manipulation, discrétion
POUVOIRS :
Aura d'antimagie = ★★★✩✩✩
- Peut dissiper certains effets magiques d'un niveau égal ou inférieur ou sien. La dissipation est temporaire.
Radar = ★★★★★✩
- Peut repérer les autres êtres vivants autour d’elle à distance. Les êtres qui l'entourent sont comme des points dans sa grille mentale.
Préscience = ★✩✩✩✩✩
- Peut sentir les évènements arriver avant qu'ils n'arrivent. Via une émotion forte ou une vision.


Un arc et des flèches, lorsque nécessaire.


Souvenir de Flamenor : Elle possède un médaillon de verre dans lequel est entortillée une mèche de cheveux.



Hildegarde est une dame longiligne et assez grande, comme si les Créateurs l’avaient un peu trop étirée à sa naissance. Bien que physiquement féminine, ses atouts sont discrets et peu mis de l’avant. Davantage définie par ses épaules menues que par des courbes marquées, la prêtresse dégage une aura de légèreté et de délicatesse, une certaine fragilité qui n’est contrastée que par sa haute stature.

La peau d’Hildegarde est celle d’une femme qui ne voit que rarement les soleils. Claire et sans couleur, elle ne rougit que lorsque confrontée au froids terribles d’Hellas. Ses traits sont pointus et définis, encadrés par de longs cheveux noirs qui sont domptés par quelques épingles ou ondulent sur ses épaules jusqu’à son dos.

La discrète maîtresse apprécie les jolies choses mais garde un accoutrement neutre et peu ornementé, peu désireuse de creuser un fossé entre la caste pauvre de Hellas et sa position plutôt bourgeoise. Elle revêtit de pâles robes de laine et s’enroule dans de la fourrure, gardant précieusement son peu de chaleur auprès d’elle.

Hildegarde possède encore son corps d'origine sylphide. Il n'a jamais été suffisamment massacré pour qu'elle ait eu besoin de changer jusqu'ìci. Sans le couvrir de parrures inutiles ou de vanité, elle en prend bien soin car l'envie de changer d'enveloppe charnelle lui plait peu. Néanmoins, elle demeure beaucoup plus prêt de son essence divine que de son corps et oublie souvent de manger ou de dormir, comme les signaux envoyés par celui-ci sont dilués.


Avenante, gracieuse, altruiste :
La prêtresse dégage la même image douce et bienveillante que ses soeurs. Le désir de prêter main forte aux acteurs dans son entourage lui vient naturellement, apparaissant comme une mère réconfortante plutôt qu’une sombre comploteuse. Sa voix basse qui ne s’élève jamais attise la confiance et ses mots chaleureux apportent la confidence…  Parfaite pour son rôle au sein de l’Ordre.  

Distante, maniérée, calculatrice :
Hildegarde aime qu’on lui parle de toutes sortes de choses, son oreille est toujours prête pour les ambitions et les terribles secrets. Néanmoins, elle ne s’y brule pas, ne s’y mélange pas. La prêtresse dresse un mur qui l’empêche de s’attacher, de s’impliquer émotionnellement. On ne mélange pas fonction et vie personnelle, après tout… pas trop, du moins. Hildegarde refuse de s’engager dans autre chose que les projets des prêtresses de Cimmeria, infidèle et parfois cruelle.

Attentive, intime, concupiscente :
Mais si sa tête refuse de s’abandonner, son enveloppe charnelle a une envie irrésistible de toucher, sentir. Sa froide personne veut se réchauffer, se blottir contre une douce peau ou embrasser un corps marqué par la vie. Elle a soif de proximité et d’affection, elle ignore s’il s’agit d’une faiblesse ou d’une envie d'intensité incontrôlée. Avare de caresse, il semblerait qu’elle souhaite surpasser l’insensibilité caractéristique des sylphides.

Autres faits aléatoires :
Hildegarde n’a jamais changé d’apparence depuis plusieurs siècles • Elle se sert de ses pouvoirs majoritairement pour veiller sur les prêtresses • Depuis qu’elle est une prêtresse de premier ordre, elle est celle qui accueille les nouvelles suivantes et prépare leur cérémonie • Elle mesure un mètre quatre-vingts-dix et trouve rarement des jupes à sa taille • Hildegarde raconte l’histoire de l’émancipation de Désia et de ses suivantes aux femmes désabusée pour les encourager • On ne l’a jamais vue en colère • Les enfants des rues d’Hellas composent une grande partie de son réseau d’information • Elle entretient des correspondances avec des mortels qui datent de plusieurs générations • Elle connaît les premiers soins mais, du à sa nature insensible de sylphides, elle n’est pas une très bonne soigneuse • Hildegarde souhaite un jour retourner à la cité de Cimmerium • Elle trouve dommage que les races mortelles ne vivent pas plus longtemps • Difficile, elle n’aime ni les épices ni les aliments trop gouteux • Elle a appris la base de plusieurs langues dans le but de facilité les échanges avec les femmes de contrées étrangères.  



Son premier souvenir est blanc. Froid et cruel, de la neige à perte de vue. Sa première sensation est celle de ses pieds endurcis par la glace qu’ils effleuraient et ses doigts qu’elle était incapable de bouger, endoloris jusqu’à l’os. Elle ignore pourquoi elle se meurt dans la froide contrée de Cimmeria et comment elle s’y est rendue. Avançant lentement, sous le poids insupportable de l’hiver, elle est recroquevillée, incapable de grelotter. Tout son corps est tendu, il ne frissonne même plus et sa mâchoire est serrée jusqu’à s’en faire mal. Elle s’effondre, entre la neige et la glace puis s’endort.

Ses yeux s’ouvrent sur une terrane bien ordinaire. Sa mains brûlante contre sa joue violacée la fait sursauter et, dans sa couche, la sylphide s’agite, emmêlée dans les couvertures. La mortelle appuie doucement sur son épaule et murmure de lointaines palabres pour la rassurer. Elle se présente sous le nom de Flamenor, suivante des préceptes de Kesha au sein de son temple. Elle offre à boire à la créature gêlée avant de remonter les épaisses couvertures de laine sous son nez. La fille aux joues rougies par l’hiver continue de parler, alternant entre la terrible guerre et le rude hiver, entre ses fonctions dans ce refuges pour âmes en détresse et de brèves mélodies de son enfance. L’immortelle de glace la fixe sans lui offrir de réponse, admirant en silence sa salvatrice qui, dans les jours suivants, reviendrait à son chevet de nombreuses fois.

Un matin, ce n’est pas la voix mielleuse de Flamenor qui la tire de ses somnolences mais un frisson. Pas un frisson provoqué par le froid éternel de Cimmeria mais plutôt un grelottement de peur. La sylphide se sent alertée, la sécurité que lui offre le temple depuis plusieurs semaines s’est effacée. S’asseyant dans sa couche, elle couve son entourage de ses yeux clairs : rien n’attise de suspicion. Elle sort de son lit pour se mettre à errer dans le temple à la recherche de ce qui la trouble. L’immortelle trouve la toute petite Flamenor qui tente de la rassurer, ses chaudes mains tachetées de sons qui viennent encadrer son visage. Ce n’est rien, Kesha nous protège ! C’est normal d’avoir peur lorsque la guerre hurle autour de nous. Tu devrais retourner te reposer, tu es encore faible. Viens avec moi, je vais chanter jusqu’à ce que tu ailles mieux.

La sylphide essaie de s’agripper à Flamenor qui plante ses ongles dans sa chair froide. Ses yeux sont remplis de larmes et son visage est tordu par la douleur. Une main sale vient recouvrir sa bouche mais, féroce, elle mord les doigts qui la violentent. L’immortelle est séparée de sa terrane, la regarde agiter ses jambes dans tous les sens sans être capable de se défaire de la poigne puissante de l’homme qui l’enlève. Flamenor ne cesse de hurler, de se débattre alors que la sylphide dont le corps meurtri est tombé au sol, se fait lassement tiré par le bras, silencieuse. À nouveau elle a froid et ses dents trop serrées l’empêchent de grelotter. Le sol de pierre érafle sa peau trop pâle et enfin, on cesse de la traîner au sol.

L’insensible parsemée de violet et de rouge tient dans ses bras maigres le corps de la petite suivante de Kesha. Elle la berce, articulant et marmonnant des paroles naïves qu’aimait chantonner la prêtresse. Son corps n’est plus brûlant, il est raide. La sylphide est désemparée et cherche les mains de Flamenor, puis son cou pour trouver de quoi se réchauffer mais en vain. La créature immortelle reste accrochée au corps de la terrane banale jusqu’à ce qu’une autre prêtresse vienne le lui arracher. Néanmoins, elle ne tente pas de lui faire bataille et retrouve son inertie, son silence. Dans son courroux passif, elle entend Désia, elle écoute sa vengeance et transforme sa colère en ambition lui permettant de se tenir debout. Debout avec celles qui deviendraient plus tard ses soeurs.

Un bain de sang puis de nombreux regards importants qui couvent leur nouvelle suivante agenouillée qui, avec conviction mais une voix faible, récite les mêmes palabres sacrées que de nombreuses femmes avant elle. La peau d’Hildegarde Cainhurst est taché par le sang dans lequel elle s’est baignée et ses cheveux sont devenus poisseux, collés sur son crâne et sur les vêtements qu’elle porte. C’est dans de l’eau presque glacée qu’elle les nettoie longuement, lentement. Les dents du peigne grattent le fond de son cuir chevelu, décollant les croûtes formées par le sang béni. Suite à cette rude épreuve, elle se glisse dans sa nouvelle tenue d’initiée. Trop large aux épaules mais trop courtes au niveau des jambes, elle sera aidé par ses nouvelles soeurs pour rapiécer son vêtement pour qu’il lui aille comme un gant.

À l’air des lumières, Hildegarde suit les communications entre Eridania et Cimmeria. Quelques unes de ses soeurs et elle sont envoyées au sud afin de parlementer, de séduire la riche nation et appuyer l’obtention du pardon de leur contrée glacée. Tout y est plus grandiose qu’à Hellas et, si les prêtresses se réjouissent de la chaleur, la sylphide remarque à peine la différence. Elles se mélangent à tout ce qu’elles trouvent, apprennent les moeurs d’Eridania et s’ouvrent à tout ce qu’il n’y a pas à Cimmeria. Curieuses et opportunistes, elles prêtent main forte aux femmes et font de beaux yeux à d’autres. Lorsqu’elles rentrent chez elles, les prêtresses voyageuses partagent avec leurs soeurs les aventures qu’elles ont vécues et discutent de leurs nouvelles rencontres.

Hildegarde Cainhurst garde une correspondance avec de nombreux contacts d’Eridania. La diplomatie qu’elle cultive depuis de nombreuses années se fait remarquer auprès des plus expérimentées de son ordre et la sylphide grimpe des échelons. Le temps ayant peu d’emprise sur son immortalité et sa soif de pouvoirs étant moindre, Hildegarde Cainhurst tisse lentement mais sûrement un réseau au sein de la nation congelée. Elle se mit à contrôler les informations qui circulaient, traitant avec pauvre commerçant et riche lettré. Elle demeure dans l’ombre de ses soeurs, en faisant briller une pour l’encourager alors qu’elle dissimule l’erreur d’une autre mais jamais, jamais son nom n’est mentionné auprès des exploits des prêtresses de Cimmeria. Et c’est ainsi qu’elle souhaite que tout se passe.

Jusqu’à tout récemment, la créature immortelle a soutenue toutes les grandes prêtresses depuis Désia. Toutes, jusqu’à ce que l’une d’elle amène la guerre. Un conflit inutile que Hildegarde tenta d’éviter, en vain. La sylphide, qui se souvient de la précédente guerre dans laquelle elle était mêlée, se risque hors de son ombre et se prépare au pire. Elle souhaite éviter que les femmes qui l’entourent subissent le même sort que Flamenor, Désia et leurs soeurs. Hildegarde accueille les plus démunies et utilise ses moyens pour les protéger. Elle susurre dans une oreille qu’il faut se débarrasser de la tête qui ramena la guerre, murmure la même chose auprès d’une autre. Son souhait, ainsi que celui de nombreux autres s’est réalisé.