Izunia

DON : Agilité développée / Grande adaptabilité
SPECIALITES : Manipulation / Force mentale
POUVOIRS :
Guérison = ★★★★★✩
Hypnose = ★★★✩✩✩
Transformation monstrueuse = ★✩✩✩✩✩



Si je parviens un jour à la récupérer j’avais en ma possession :

Une élégante dague qui me fut offerte par mon maître, Petrus.
Un sabre d’argent aux armes de la famille Amnell.


La dague qui me fut offert par celui qui m'enseigna le don de médecine est sertie d'une pierre obsidienne, qui me sert de catalyseur.
Je porte parfois un chapeau car j’aime déambuler avec panache.
Mes frusques ont cependant vécu de meilleurs jours. Si je sors d’Umbriel, ce sera sans doute en haillons : il ne me reste plus grand chose, hormis un ruban au poignet, à la couleur usée par les années.



J'ai un visage agréable, quoique quelque peu magnétique. Vous me donnez quelques trente cinq ans bien tassés, et vous avez tout à fait raison. Le temps a cependant marqué mes traits, les épreuves également. J'ai des yeux aux couleurs changeantes, c'est comme l'aube d'un jour sanglant, qui vire au noir, ou qui caresse les éclats plus orangés du crépuscule. Mes cheveux revêtent des bruns parfois rougeoyants, quand le soleil vient les caresser, je les porte mi-longs, pas forcément soigneusement arrangés, appelez cela la dernière mode dans la prison du coin. Ma taille est haute, plutôt fine, et les vêtements raffinés que j'affectionnais, qu'ils soient simples ou luxueux, qu'importe, me donnaient indéniablement une sorte de panache. À moins qu'il ne s'agisse tout simplement de mon allure générale, qui feule trop souvent l'arrogance.


Les barrières morales s’écroulent au fil acéré des épreuves, ce sont comme les martèlements sur la pierre qui finissent pas fissurer les plus solides fondations. J’ai toujours cherché à me distinguer de mon sang, et l’oeil sévère de mon père a fait de moi quelqu’un d’arrogant et d’idéaliste. Le rejet dont je fus l’objet me servit d’apprentissage, et forgea chez moi un caractère parfois pensif, souvent appliqué : aux études, à la lecture, à la maîtrise de ce que je ressentais grandir en moi comme une ambition parasite.

Cependant, cette énergie presque implacable, je l’ai au départ vouée aux arcanes curatives, qui me permettaient de venir en aide à autrui. Sachez que de la part d’un Amnell, c’était presque entrer en guerre avec les ténèbres tressées à l’arbre familial, c’était une injure que de faire montre d’une telle empathie. J’y ai donc persévéré, aux côtés de ma compagne, jusqu’à ce qu’elle ne rencontre un sort des plus tragiques, et que je sois rejeté, et laissé à l’oubli des tréfonds d’Umbriel.

Sinon, pour tout vous dire, j’aime parler, clairement. Si vous me rencontrez je serai sans doute d'une jovialité contagieuse. Mais ne vous y trompez pas, j’aime aujourd’hui échanger de grandes phrases pour obtenir des informations. Apprendre plus encore que je ne le pus jadis. La connaissance est la clef du pouvoir. Une bonne joute peut m’enchanter, même si je l’agrémenterai forcément de mes bavardages provocateurs. Enfin, charmer fait partie de mon passe-temps favori, que l'objectif soit galant ou non, qu'importe. Fasciner autrui est quelque chose qui m’enchante.

A l’opposé, les idéaux simplistes et les envolées creuses m’insupportent. Les coups de sang, sans réflexion sont une preuve de faiblesse et vont à l’encontre de la maîtrise que je me dois en permanence d’apposer sur ma nature changeante. L'absence d'humour ou de recul est pour conclure ce qui vous ôtera tout intérêt à mes yeux, j’en suis navré.



PRENOM : Iscarioth
RACE : C’est un corbeau au plumage de jais
SEXE : Masculin
POUVOIR : Don de parole (ou si vous voulez mon avis, caquetage malvenu serait plus exact)
DESCRIPTION : L'on me dit trop bavard et il semblerait qu'à force de me fréquenter, Iscarioth a hérité de ce vilain trait de caractère. Son timbre aigrelet lui permet de parfois sortir quelques mots, souvent bien sentis, souvent moqueurs (eh bien... quoi ?! dîtes tout de suite que je l'ai mal élevé) et toujours frappés au coin du bon sens. Oh certes, ne vous attendez pas à avoir une conversation soutenue avec lui, mais quelques rudiments ou indications pourront sortir de son bec, chemin faisant. Il m'a toujours été utile pour cela, et il a trompé ma solitude avec une prévenance qu'on ne peut que lui reconnaître.


PRENOM : Jadis, j’avais Blackwall, un assez fier destrier. Je songe à nommer le futur cheval noir que je rencontrerai dans mon errance de l’exacte façon dont l’était l’ancien. Je ne risquerai pas de faire de confusion inopportune.
SEXE : Masculin ou féminin, il s’agira de confiance voyons et pas vraiment de pedigree.
DESCRIPTION : Une fière allure, tout comme moi, sachez que même redevenu manant, je voyage avec style. L’élégance est une denrée très rare de nos jours…



Oh très cher, c’est vraiment gentil de passer dans ma si jolie geôle pour venir vous enquérir d’un pauvre hère. Comment ? Qu’entends-je ? Avez-vous entendu parler de mes méfaits ? Mon auguste personne vous aurait-elle été peinte dans les chuchotements les plus indiscrets d’une conversation d’un nobliau quelconque ? Vous m’en voyez ravi, ainsi n’ai-je pas été totalement oublié, et si ma légende me précède, c’est que dans la mort la plus infâme des victimes ce jour-là, s’est gravé quelque chose d’aussi effroyable qu’inoubliable. C’en serait presque touchant, vous ne croyez pas ?

L’on me dit fou, délirant. L’on me prête des mensonges et des manipulations. L’on m’a chargé de beaucoup de crimes, et même si je ne fus que l’instrument d’un très vil évènement, je crois pouvoir assurer que beaucoup de ces racontars sont erronés. Même si certains ne sont que le reflet blafard d’une vérité que je ne narre pas souvent.

Je viens d’une lignée très avide de Terrans, convaincue, je le crois à tort et vous ne me contredirez certes pas là-dessus, d’avoir été trahie par Delil, dans sa chair, dans son sang. Voyez-vous, pour mon père et ses ancêtres, nos dieux sont fourbes, et Delil, bien loin de nous donner ce libre-arbitre dont nous pauvres créatures pouvons nous parer, n’a fait que nous tromper pour mieux diriger ses ouailles dans une foi aveugle et faible. C’est donc sans suspens que je vous avoue que mes ancêtres ont fait partie jadis des cavaliers de Sharna, voyant en la doctrine de la Discorde, une véritable affirmation de la liberté naturelle des mortels envers leurs dieux. Père se glorifiait de ces aïeuls qui participèrent à l’édification de Themisto, avant que bien entendu nous ne tombions dans des guerres de pouvoir qui ôtèrent à ma lignée domaine, gloire et autres faits d'armes qui m’épuisent déjà rien que d'y songer. Je vous en fais donc grâce, voyez-là la preuve de ma grande mansuétude.

Vérité ou délires d’un vieil acariâtre, je ne tiens pas particulièrement à le savoir, surtout que le résultat serait le même, depuis quelques générations nous sommes exilés en Cimmeria, où nous avons un domaine confortable à Hellas. Pour faire court, ma famille compte deux frères, Celius, l’aîné au regard fier, et votre très humble serviteur, plus réservé (oui oui, je vous assure, étant enfant, je parlais fort peu), avec une mère désoeuvrée, dépressive, détruite par les ambitions politiques de son mari qui n’a pas trouvé mieux que de convoiter la mairie d’Hellas histoire d'égaler ses ancêtres en terme de piètres stratagèmes politiques. Il s'est ainsi mis à dos Bellicio et sa clique de parvenus. Papa, papa, que ferions-nous sans toi ? Il souhaitait que son aîné reparaisse, orné de la gloire passée de ses aïeux, et qu’il endosse le tabard brutal de l'armée. On cherche toujours la gloire à proximité... Je me moquais alors des prétentions devenues ridicules d'Horatio, mon père : si vous voulez un fils éclaboussé de sang, envoyez-le donc à Phelgra ! Qu'il y soit la renommée que vous n'avez pas eue. Mais bon... Papa n'a pas goûté la plaisanterie et mon idiot de frère est devenu un sous-fifre qui a quand même à sa charge une troupe quelconque. Pour Horatio et sa conquête politique d'Hellas, cela fait bien d'avoir un fils qui déambule en armure. Surtout lorsqu'il s'est agi de combattre lors de notre très récent conflit qui nous opposa à Phelgra : une fresque épique pour Celius, bien que clairement ironique quand l'on considère qu'il s'est alors battu contre les cavaliers de Sharna, si chers au coeur gangréné de mon père. Il prétendrait le contraire mais chacun dans la famille sait à quoi se fier en matière de mensonge.

Et moi me direz-vous ? J’y viens, j’y viens. Pour cela, il faut que je vous parle de Belladonna, ma « mère » ou plutôt celle qui tentât de servir à ce rôle. Tuons-là les légendes, ou plutôt donnons-leur un fond de vérité. Je suis un bâtard. Non, non, pas uniquement par mon esprit moqueur, mais bien parce que mon père, Horatio, a un jour fait sa petite affaire avec une pauvresse croisée au hasard de ses déambulations militaires. Je vous vois venir : cet ambitieux, adepte du pouvoir, versé dans une amourette de voyage ? Allons bon… C’est que mon cher papa, a été jeune lui aussi, soldat lui aussi, et a pillé et violé l'ennemi, lui aussi. Sinon ça n’est pas drôle. Il ne l’a pas tuée, ma mère biologique, et peut-être que l'idée que je m'en fais porte plus de zones d'ombre que cela car elle lui a visiblement confié l’enfant qu’elle portait, et en retour il l’a laissée ainsi déshonorée et abandonnée. Et à jamais anonyme pour moi. Un homme charmant, vraiment.

Alors imaginez quand j’ai développé quelques dons pour les soins et les envoûtements qui permettaient d’apaiser les âmes des mourants. Horatio n’a pas vu cela d’un bon oeil, mais Celius et ses quelques déboires (un homme très joueur mon frère, malgré ses occupations de massacre…) l’ont détourné vers d’autres horizons. Et la femme qui m’a élevée s’est rebellée à l’aube de mon adolescence. Elle m’a confiée, à un prêtre Gélovigien, pour qu'il m'emmène loin du nid et permette ainsi d'accomplir ce qu'elle voyait comme une rédemption. De notre nom, de notre lignée. Mère avait des prétentions asymétriques à mon père, mais tout aussi élevées. Elle espérait également me protéger des ombres qui m’appelaient, toujours et encore plus chaque jour. Un autre pouvoir qu'elle avait ressenti, et qu'Horatio ne tarderait pas à exploiter. Ce prêtre a accepté de me servir de bouclier, même s’il a fallu à Belladonna sans doute beaucoup de cris éperdus pour le voir accepter la charge d'un enfant. Je ne sus que plus tard l’autre pouvoir qu’avait entrevu Horatio et que ma mère adoptive avait souhaité détourner de son avidité. Trop tard sans doute. Mais nous y reviendrons.

Belladonna a payé très cher ses velléités d'indépendance et je ne sais ce que mon père a déchaîné sur elle mais elle est aujourd’hui dévorée par la haine de son époux, un vaisseau aussi creux que placide. J’ai eu pour ma part une résidence qui aurait sans doute été bon à n’importe quel déraciné. Petrus m'a mené au temple, j'ai découvert d'autres moeurs et d'autres paysages. Hespéria semblait si vaste, et si attirante. J'avais toujours les yeux portés sur les paysages, et l'âme qui s'aventurait sur des sentiers qui m'auraient permis de me perdre un peu plus, mais de vivre vraiment. Petrus fut un maître juste et sévère. Il m’enseigna le savoir historique, politique, et surtout sa magie dédiée au soin des plaies du corps et de l’âme. Il avait rapidement décelé les penchants que je développais pour les arcanes plus fourbes et il lui fallait m’en garder. On m'asséna donc tout ce qui tenait de l’empathie et du travail sur soi, mon esprit en fut confondu, je crus réellement avoir trouvé ma place dans le monde, loin de la tyrannie de mon père et de mon frère. Je rencontrai alors Torinthe, une jeune prêtresse, promise à un avenir brillant et si je ne répétai pas les erreurs de la famille sur la même tonalité qu’Horatio, je fis porter le déshonneur sur elle. Petrus finit par choisir entre son devoir intransigeant et sa figure de père, il préféra éviter à Torinthe une ambition navrée à cause d'amours de jeunesse, et il m'envoya de nouveau dans ces contrées qui m'avaient vues naître. Je retrouvais le calme et le froid de Cimmeria. J'avais dans mon esprit deux foyers, cette famille que j'avais eue, cette nouvelle famille que j'avais trouvée grâce au sacrifice de Belladonna : il ne m'en restait cependant aucun. Je n'eus pas le courage de revenir dans le berceau des Amnell, une lâcheté qui me ronge encore aujourd'hui.

C’est esseulé, et perdu que je le ressentis la première fois, ce pouvoir, brutal et implacable. Une symbiose animale qui cherchait à prendre le pas sur la raison humaine. Il explosa malheureusement une seconde fois en la présence de mon nouveau maître, un jeune noble de la cité d’Hellas à qui j’avais offert mes services de docte soigneur. Torinthe me chercha, et nos retrouvailles furent scellées par le sang de toute la famille de la maison d’Opale, ainsi que de celle que j’aimais.

J’ai eu dix ans, dix ans derrière les barreaux d’Umbriel pour songer à ce contrôle perdu, qui me fit haïr, et porter la mort là où je parvenais à redonner vie. Dix ans dans d’autres ombres pour traquer les miennes, des ombres ancestrales, un troisième pays pour exil. Un exil définitif, les politiciens d'Hellas y ont veillé. Au milieu de mes songes funestes, je retrace les liens et les aspérités trompeuses de cette journée, et je sais… Oui je sais avoir été le jouet d’une autre force ce jour-là, qui déchaîna ma transformation bestiale pour asséner la destruction sur la famille d’Opale. Si je suis le meurtrier de ce jeune homme et de sa famille, de Torinthe également, je ne suis en rien l’instigateur de ma propre chute. Et j’ourdis depuis lors des échappées mortifères pour crier ma vengeance et trouver qui, à Hellas ou ailleurs, jura un jour de me considérer comme un vulgaire pion.

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