Faenor

DON : Les 5 Sens développés
SPECIALITES : Maître d'arme // Résistance de fer
POUVOIRS : Pour une raison qu'il ignore, tous les pouvoirs de Faenor tournent autour des flammes. Ce qui n'était guère apprécié dans les forêts de Canopée se révéla au final être une bénédiction de Bor, ou c'est du moins l'explication Gélovigienne de ce phénomène.

Immunité à la chaleur ★★★★★★
Pouvoir qui lui inspira le nom Faenor, qui signifie Esprit des flammes. Servant de Bor, le haut-prêtre ne saurait craindre l'élément primordial lié à la forge : Les flammes.
Ce qui commença tout d'abord comme la capacité d'attraper une barre de fer encore brulante se transforma rapidement en une immunité aux flammes et à la chaleur. Bien que pas forcément utile pour la majorité, ce pouvoir est une véritable aubaine pour un forgeron.
Non seulement Faenor pourrait étendre ce pouvoir à l'entièreté de son corps, mais il pourrait également le transmettre à son équipement, pour peu que ce dernier soit en contact avec sa peau. S'il peut supporter le brasier infernale de sa forge, certain prétendrait l'avoir vu marcher dans de la lave… une stupidité que Faenor s'était bien passé d'essayer, mais il ne peut s'empêcher de se demander si cela serait possible...

Maîtrise des flammes ★★✩✩✩✩
Une maîtrise des flammes basées autour de la manipulation. S'il est capable de contrôler celles-ci de façon proéminente, Faenor reste hélas incapable d'invoquer la moindre flammèche à partir de cette magie.

Immolation ★✩✩✩✩✩
Un pouvoir absolument terrifiant qui consiste littéralement à s'enflammer. Si Faenor (ou du moins la partie enflammée) est insensible aux flammes sous cette forme, il ne peut hélas pas transférer ceci à ses vêtements, ni à aucune de ses possessions.
Si ce pouvoir pourrait faire rêver, il est très difficile à contrôler. Non seulement l'entièreté de son corps prend feu, mais de plus toutes les émotions du haut-prêtre se voient amplifiés, le rendant absolument instable. Il compte bien remédier un jour à ce problème, mais il n'a pas encore trouvé la bonne approche pour progresser.





Arc de Canopée
Cet arc est un des rare souvenirs de son ancienne vie. Contrairement à Alfirin, cette arme est très importante aux yeux du Sindarin, ce qui peut être problématique vu que ses connaissances ne lui permettent pas de le réparer. Toutefois il est prêt à dépenser des fortunes pour prendre soin de cette arme.
Bien qu'il n'égale pas le maestro des Lùvas Faenor reste un excellent archer avec des siècles d'expérience. Manier cette arme est une fierté dont il n'est pas prêt de se défaire, elle reste après tout un des symboles des Sindarins.

Alfirin
Légèrement plus courte qu'une épée longue, cette arme est également beaucoup plus fine, et plus légère. Confondue à tord avec une rapière, cette lame est bien plus proche d'une épée longue, son centre de gravité étant bien plus éloigné de la garde que celui des rapières. De très bonne facture, et maintenue en bon état par son propriétaire, l'arme est simple mais élégante, pour qui prendrait le temps de l'observer. Avec son fourreau entièrement noir, cette lame est toujours aux côtés du Haut-prêtre, une épée étant généralement autorisée même dans les situations les plus cérémonieuses.
Bien qu'il ait nommé cette arme, celle-ci n'a pas une très grande valeur pour Faenor, ce dernier l'ayant déjà brisée et endommagée de nombreuses fois. Il la reforge cependant toujours à l'identique, entretenant ainsi le mythe qu'il s'agisse d'autre chose que d'une simple épée extrêmement bien forgée.

Depuis son entrée au service des Gélovigiens, Faenor s'est délesté de la majorité de ses possessions. Sa position de haut-prêtre lui permettant de subvenir à ses besoins, tandis que le haut-temple de Bor contient tout ce qu'il pourrait rêver pour son activité de forgeron. Il considère même que ses vêtements et autres choses du quotidien sont les propriétés de sa caste.

Il possède néanmoins quelques effets personnels :

-Une baguette en ébène noir finement sculptée et sertie d'une pierre de sphène couleur bronze. Cadeau de ses parents lorsqu'il quitta Canopée, l'ustensile ne le quitte presque jamais, lui servant en général à attacher ses cheveux. Evidemment en tant que Gélovigien il n'utilise pas la pierre comme catalyseur, la preuve étant que celle-ci aimait toujours une lumière flamboyante lorsqu'il utilise sa magie.

- Une Armure complète inspirée de son service en tant qu'Astar. Il l'a modifié de façon à inclure l'étoile des Gélovigiens sur la cape et le blason qu'il porte à sa ceinture. Faite du solide Acier de Damas, l'armure possède des tons vert et gris, qui ne sont pas sans rappeler ses origines sindarines.
Bien qu'étant majoritairement composée de plates, Faenor a choisi de diminuer le ratio de celles-ci, préférant la fluidité de la maille aux niveau des articulations afin de favoriser la liberté de mouvement. Sa qualité de forgeron lui permet de maintenir l'armure en parfait état.
Le haut prêtre utilise principalement cette armure lors d'imposante cérémonie (quand il doit égaler la splendeur de Bor), ou encore lors de missions ou situations requérant l'entièreté de ses capacités guerrières.



Bien qu'il fut autrefois un preux membre de la Garde royale, Faenor n'avait plus rien à voir avec Helevorn. Fin et élancé, comme ceux de sa race, il avait bien perdu de l'élégante beauté de son peuple. Sa peau qui brillait autrefois d'un noir ébène était désormais aussi grisonnante que les cendres de sa forge. Des cicatrices s'étaient mêlées aux tatouages Astars, bien qu'il ne comportait aucune impureté, son épiderme semblait plus terne, plus rugueux que la peau lisse et parfaite qu'on attendait des siens.
Pour tout dire, tout son être s'était assombri, la plante abreuvée par la forêt étant devenu un arbre solitaire, rude mais solide. Ce n'était pas tant un changement physique, qu'une évolution de son style. Après tout Faenor restait un elfe, ce que démontrait la musculature fine et tonique propre à sa race, son visage fin et presque angulaire, et cette légèreté dans le pas qu'il n'avait pas perdu. Cependant Phelgra lui avait donné ses couleurs.

Dans le continent sombre l'on se vêtait de noir, et le haut prêtre ne faisait pas exception. Bien qu'il possédât une armure complète, utilisée pour quelques cérémonies ou lorsqu'il devait prendre les armes, Faenor se contentait généralement de bien moins. Si sa tenue pouvait varier, le haut-prêtre était en général très peu vêtu, ce qui pouvait se comprendre quand on connaissait la chaleur infernale des forges, mais également les pouvoirs du Sindarins. Il avait toutefois toujours sur lui un symbole représentant son rang, ce dernier prenant souvent la forme d'un résidu de manteau ne comportant réellement qu'une épaulière, une manche, du tissus pour faire tenir le tout et une sorte de fine cape ou les symboles de Bor et des gélovigiens s'entrelaçaient.
Bien loin de l'élégant classicisme de Canopée, Faenor semblait de par son style plus agressif, ce qui était presque nécessaire à Phelgra. Des bijoux en argent s'étaient installés sur ses oreilles, sa longue chevelure avait certes gardé une certaine beauté, mais elle était désormais taillée de façon bien moins précise, et il n'était pas rare d'y trouver de la cendre, ou autres traces de saletés provenant de la forge. Une baguette d'ébène  maintenait néanmoins en permanence une partie de sa chevelure hors de sa face, une relique de son passé qu'il n'était pas prêt à abandonner.

Pourtant, malgré la négligence de sa toilette, ou sa semi-nudité, Faenor gardait un certain charme, ce dernier étant toutefois plus proche de l'austère élégance d'une épée bien faite que de la splendeur chatoyante d'une bague d'or sertie d'un saphir. Même lorsqu'il forgeait, ses mouvements restaient agiles, légers, lui donnant cette aura intangible qui seyait parfaitement à son rôle de leader spirituel.


Solitaire et grognon, plus patient avec le fer qu'avec les hommes, le stéréotype du forgeron associable avait la peau dure. Faenor s'amusait beaucoup de l'image qu'avait son corps de métier, et il ne manquait pas de sourire lorsque, au lieu d'une masse musculeuse et bourrue, les gens constataient que le Haut-prêtre de Bor n'était autre qu'un Sindarin, avec toute la finesse et l'élancement de sa race. Pour être honnête certain de ses préjugés étaient fondés, car la forge était un art chronophage, aussi ses pratiquants pouvaient passer des semaines sans parler à personne d'autre que leurs apprentis.
De plus, le ténébreux Sindarin était de prime à bord distant et froid. Il ne s'ouvrait pas aisément au premier venu, et des années à Phelgra lui avait donné un regard glacial, voir même inquisiteur. La faiblesse n'était pas une option dans le continent sombre, et le cliché du beau ténébreux était hélas efficace pour projeter une image d'homme fort. Cela n'aidait pas que Faenor pouvait rester longtemps sans converser, pris par sa création du moment, une idée ou un projet.

Seulement il ne fallait pas juger un livre sur sa couverture. Certes le haut-prêtre n'était pas le plus avenant, mais il pouvait se montrer très chaleureux pour peu que vous capturiez son intérêt. D'une seconde à l'autre, ses yeux impassibles s'allumaient, et toute la distance qu'il imposait à son interlocuteur s'évanouissait. Faenor avait de nombreux centre d'intérêts, certain étant assez évident, comme la menuiserie, la charpenterie, la taille de pierre, ou encore les arts martiaux, les armes, mais il aimait également la musique, la mode, et les animaux. Pour ces dernier, il suffisait de voir à quel point il était laxiste avec son familier pour comprendre son amour pour la faune.
Aussi Faenor avait un double visage, le prêtre froid et distant, et disons le, qui n'hésitait pas à se montrer méprisant si la situation lui déplaisait, et l'artisan passionné qui oubliait les barrières de la politesse pour se montrer étrangement chaleureux. Toutefois cette seconde partie ne prenait que rarement le dessus, d'autant plus que sa fonction de haut-prêtre lui demandait souvent de maintenir une certaine dignité.

On pourrait penser que pareille homme était au dessus des apparences, grave erreur. Ayant vécu plusieurs siècles au sein de Canopée, le Sindarin était né dans l'élégance et la beauté. Il avait apprit avec le temps à comprendre la subjectivité de l'esthétisme, mais s'il pardonnait l'originalité, il n'appréciait guère la négligence.
Ceci était d'ailleurs valable autant pour les habits que pour le reste. Perfectionniste, Faenor exigeait autant des autres que de lui-même. Il n'était pas du genre à pardonner facilement les fautes, et qui faillait à la tache avait plutôt intérêt à préparer de très bonne excuses. En cela les années ne l'avait pas rendu meilleur. Il connaissait pourtant l'importance de la prise de risque et de l'initiative, seulement même sous le couvert d'une bonne intention, une erreur restait une erreur. Elle pouvait être bégnine lorsqu'on oubliait d'arroser une plante, mais une arme ou armure de mauvaise qualité pouvait très bien faire la différence entre la vie et la mort.

Heureusement rien n'était absolu. Celui même qui pouvait être terriblement froid et sévère savait être un compagnon souriant, notamment lorsqu'il rencontrait des habitants de Canopée, ou des gens qu'il estimait. Bien qu'il appréciait sa position, cela serait mentir que de prétendre qu'il se sentait aussi bien dans le rude continent sombre que dans sa forêt natale.

Un pète-sec aux premiers abords, un passionné un peu fou en creusant un peu, Faenor était aussi un homme aimant l'action. Son passé de soldat ne l'avait pas quitté, et il n'hésitait pas à prendre les armes pour ses convictions. En cela il était sans doute un peu sanguin, et qui lui lançait un défi avait plutôt intérêt à être prêt à se battre.
Comme tout le monde Faenor aimait les petits plaisirs de la vie, mais il savait parfaitement sans passé. Pour tout dire il trouvait un certain contentement dans la mesure, et toutes ces années à vivre de peu lui avait montré la futilité du luxe. Il ne s'en privait pas si ce dernier lui était offert, mais il n'en cherchait pas particulièrement la couleur.

Beaucoup penserait qu'après son sacre, le haut-prêtre n'avait plus que Bor et sa caste en tête… erreur. Tout d'abord le Sindarin se considérait encore comme un Astar, et même s'il ne clamerait jamais de nouveau cet honneur, il était toujours dévoué à la famille royale, et à Canopée. Il était aisé de voir à quel point son regard s'allumait lorsqu'on parlait du vieux continent.
Un haut poste au sein de Gélovigien impliquait forcément qu'il s'occupât de l'avenir de la caste. Pour lui ces derniers devaient garder leur rôle de propagateurs de foi et d'instructeurs des masses, mais il déplorait leur trop grande neutralité. Comme il l'avait appris par le passé, celui qui fermait les yeux face à l'atrocité en était tout autant coupable. Il aimerait tout particulièrement un rapprochement avec les Eclaris, la collaboration des érudits ne pouvant qu'être bénéfiques.
Pour le reste Faenor avait également sa petite quête personelle. Il évitait de trop en parler, mais il s'intéressait de plus en plus aux légendes voulant que Bor lui-même eut laissé des artefacts en Istheria. Mythes ou réalités, cela ne pouvait tout simplement pas être ignoré.


PRENOM : Gwaedhiel
RACE : Hiboux
SEXE : Féminin
POUVOIR : Gigantisme
DESCRIPTION : Oiseau originaire de Canopée, Gwaedhiel est un énième lien entre Faenor et sa contrée. Son pelage n'est pas sans rappeler un ciel étoilé, si ce dernier échangeait le bleu nocturne pour un vert forestier. S'étant imprégné sur le haut-prêtre, le hiboux le considère comme sa famille, et même s'il peut s'absenter quelque jour, il semble toujours être là quand c'est nécessaire. Faenor le laisse d'ailleurs agir à sa guise, et il n'est pas rare de voir l'animal débarquer lors d'une cérémonie ou d'une réunion importante. Néanmoins Gwaedhiel semble obéir quand c'est nécessaire, notamment lorsque son maître passe du langage commun à l'Alfari.
Bénie par les Dieux, la partenaire du haut-prêtre est née avec une pierre de sphène émeraude incrustée sur sa peau, au niveau de son cou. Parfaitement couvert par son plumage, celle-ci lui offre toutefois un pouvoir de gigantisme suffisamment puissant pour permettre à Faenor de s'en servir comme monture. Chose dont il ne se prive absolument pas.


Faenor ne possède aucune monture. Il peut toutefois utiliser les chevaux du haut temple si nécessaire.




Comment parvenait-on à convaincre un membre des élégants Sindarins de s'installer dans l'ombre de la funeste Umbriel, dans l'étau du continent sombre? Qui était donc l'insolite haut-prêtre de Bor, personnage aussi étrange que le Dieu qu'il représente.

Pour comprendre ce mystère il fallait remonter à l'ère des Lumières, plonger dans la secrète Canopée. Ce fut ici qu'Helevorn vint au monde, fils du talentueux Morben, forgeron fournissant directement les Ethyars, et Nardol, une soldate proéminente des Olombos. Nous utiliserons Helevorn et non Faenor, car tel était son nom avant qu'il ne s'offrît à Born.
IL n'y avait pas grand chose à dire sur son enfance, sinon peut-être que de par le métier de son père, il fut très tôt au contact de l'artisanat. Une vocation qui attendra toutefois des siècles avant de se manifester.
L'autarcie de Canopée en faisait un pays particulièrement paisible, permettant aux jeunes Sindarins de grandir sans subir de trop les pressions du monde. Helevorn se développa donc dans une bulle dorée, une partie de sa vie qu'aujourd'hui encore il regarde avec tendresse, et qui inscrivît en lui un amour profond pour sa contrée.

Pourtant l'oiseau se devait de grandir, et alors que très jeune il semblait passionné par le travail de son père, l'appel de l'aventure ne tarda pas à le rediriger vers une carrière militaire. Cette entrée dans le monde des armes fit un grand bien à son psyché, l'entraînement extensif des soldats Sindarins permettant de briser les illusions naïves créées par une enfance peut être trop paisible.
Si la première fois qu'il tendit un arc contre un autre être vivant fut un choc, il devint rapidement capable d'abattre un groupe de braconnier sans la moindre hésitation. L'oisillon aiguisait ses serres, seulement il restait toujours enfermé dans sa cage. L'armée de Canopée était absolument magnifique, et opérer aux côtés de sa mère était un plaisir. Néanmoins la politique isolationniste rendait l'armée strictement défensive, frustrant ainsi la curiosité d'un esprit encore jeune.

En soit rien ne l'empêchait de quitter son pays natal, après tout moults sindarins vivaient à l'étranger, et même si Canopée était refermée sur elle-même, elle se devait quand même de maintenir un semblant de diplomatie. Seulement voila, fleur bleu sans doute, Helevorn aimait sa contrée. Servir dans l'armée avait éveillé en lui des bribes de patriotisme, le poussant à rester, malgré ses envies de voyages. Ironie du sort, ce sens du devoir fut exactement ce qui lui permit de prendre son envol.
Bien qu'il fut relativement jeune (pour un sindarin, il avait déjà vécu largement plus qu'une vie terrane), sa dévotion ainsi que ses capacités lui ouvrirent la porte des Astars. Entrer dans la garde royale était un immense honneur, et lorsque sa première mission fut d'escorter un émissaire à Eridania, le jeune homme fut tout simplement comblé.

Le monde s'offrait enfin à lui, avec ses atours atroces et splendides. Ce qui ne fut d'abord qu'une simple escorte déboucha rapidement sur une autre mission, puis une autre. Helevorn put ainsi contemplé la fière Hesperia, l'essor fulgurant de Thimerium, les contrées gelées de Cimmeria, et même un faible aperçu du continent sombre.
Ces découvertes vinrent néanmoins à un coût, car si Canopée profitait d'une paix relative, Istheria était loin d'être aussi sure. Celui qui n'avait jusqu'alors affronter que des braconniers ou des brigands mal guidés se retrouva dans le même bassin que les puissants Cavaliers de Sharna, ou les rusés Marins de Noxis. Au fur et à mesure que la saleté du monde entachait son esprit, il comprenait à quel prix Canopée maintenait sa neutralité. En soit il n'y avait rien de choquant dans cette découverte, car après tout chaque nation pensait d'abord à elle avant de s'ouvrir aux autres. Seulement celui qui fermait les yeux face à l'atrocité n'était-il pas tout aussi coupable?

Cela prit du temps, mais son patriotisme s'étiola, laissant place à une fierté moins naïve. Il aimait toujours Canopée, mais il n'était plus prêt à tout lui sacrifier. Ceci coïncidait également avec l'épuisement de sa volonté d'aventure, dans ce qui au final n'était surement qu'une prise en maturité.
Helevorn avait perdu ses passions juvéniles, et face à l'éternité qui lui restait à vivre, il se posait des questions sur son avenir. Ce fut au même moment que son père commença à sentir la morsure du temps, une réalité à laquelle, malgré leurs très longues vies, les Sindarins ne pouvaient échapper.
Face à sa baisse de motivations, l'Astar choisit de mettre un frein à ses activités, désireux d'aider son géniteur. Quelle étrangeté tout de même qu'il se lança, presque par hasard, dans ce qui deviendra son destin. Jusqu'alors Helevorn fut dirigé par l'égo. La fierté d'être un Sindarin, le devoir de servir son pays, l'honneur d'être un Astar, tout ceci avaient certes de la valeur, mais la vanité ne pouvait à elle seule guider sa vie. Il devait y avoir autre chose, et ce fut quand il se remit derrière une forge, quand il regoutta au plaisir simple de construire quelque chose de ses mains, que notre guerrier trouva sa nouvelle identité.

Ce qui n'était d'abord qu'un simple coup de main devint rapidement une passion, Helevorn se découvrant non seulement un talent pour la forge, mais également pour d'autres formes d'Artisanat. Il regouttait aux joies primaires volées par son orgueil. Si l'abandon de son poste au profit de ce qui n'était clairement qu'un hobby fut d'abord condamné, la qualité de ses créations aidèrent à adoucir ce jugement. Non seulement il dépassa rapidement le niveau de son père, mais l'ancien Astar rivalisait avec les meilleurs artisans Sindarins.
Le vieux Morben avait beau être en fin de vie, voir son fils le surpasser l'emplissait de fierté, et malgré les réticences de ce dernier, il parvint à le convaincre de partir. Helevorn quitta donc de nouveau son pays, sauf que cette fois il ne portait pas le glorieux uniforme des Astars, mais bien une simple lettre de recommandation, et un baluchon de voyage.

Nombreux considéraient les Eclaris comme les meilleurs artisans d'Istheria, et à vrai dire ils méritaient sans doute ce titre. Seulement ceux-ci n'étaient pas les seuls détenteurs de l'excellence. Morben avait appris son art auprès d'un Gélovigien, le panthéon des Dieux comportant après tout Bor, patron des inventeurs et des forges. Baigné depuis toujours dans la foi des Sindarins, Helevorn n'eut aucun mal à se faire accepter dans l'ordre, d'autant plus que contrairement aux autres clergés, les prêtres de Born valorisaient autant la piété que le savoir-faire.
Toutefois, profitant en quelque sorte de ce nouveau départ, et également par respect pour la légion des Astars, notre héros abandonna son nom. Helevorn Gilthoniel, fier membre de la garde royale, forgeron émérite de Canopée n'existait plus, laissant place à Faenor, simple adepte de Bor.

Ce fut ainsi qu'il entama sa nouvelle vie. S'il fit ses débuts dans une simples chapelle au duché de Nivéria, son talent lui permit néanmoins de voyager, notamment jusqu'à la riche Tyrhénium. Pôle commerciale, cette cité abritaient des artisans absolument géniaux, et ce fut ici que Faenor aperçut les premières œuvres des robustes Zélos. Si il avait déjà rencontré ces montagnes de muscles, jamais il ne se serait douté que des barbares grincheux et malodorant seraient capables de telles merveilles.
Mettant à profit sa très longue espérance de vie, Faenor pouvait se permettre des années, voir même des décennies aux côtés d'un même maître, ceci étant autant valable pour les artisans que les prêtres. N'ayant nullement l'envie de gravir les échelons, il ne resta longtemps qu'un simple adepte, laissant ainsi à sa foi le temps de grandir.
Contrairement aux Eclaris qui créaient des merveilles et s'enorgueillissaient de leur géni, confronté à l'œuvre d'un maître, Faenor comprenait peu à peu que quelque chose de divin était à l'œuvre. Pourquoi chercher une preuve de l'existence des Dieux aux quatre coins du monde quand elle se trouvait devant nos yeux? Cette étincelle de géni, cette vague d'inspiration, tout chef d'œuvre était une preuve matérielle et tangible de la volonté divine, et en particulier de Bor, qui dans sa générosité partageait son géni créateur.

Le Sindarin prit donc du temps à forger sa foi, mais celle-ci avait la dureté de l'acier. Aussi lorsqu'il fut intronisé prêtre, ce fut avec une ferveur inflexible que Feanor s'acquittait de son devoir. Il ne tarda pas à faire parler de lui, non seulement par ses créations, mais également car il faisait parti de ceux n'hésitant pas à prendre les armes pour la cause Gelovigienne. Après tout il avait été soldat, et si longtemps il servit sous les ordres d'un pays, désormais il pouvait combattre pour ses convictions. Toutefois malgré son engagement, le Forgeron (surnom qui commençait à se répandre avec le temps) ne prît jamais les armes contre les intérêts de Canopée. Il n'agissait plus directement pour son pays, mais il tenait toujours son peuple dans son cœur.

Conséquence presque évidente du mélange des compétences d'un excellent forgeron et de la rigueur d'un prêtre dévoué, Faenor fut nommé en tant que Haut-prêtre de Bor. Certes ce poste fut pendant longtemps l'apanage des Zélos, pourtant personne ne pouvait nier les qualités de son nouveau détenteur. Si ce dernier accepta évidemment cet honneur, il ne serait jamais totalement convaincu de déposer ses valises dans le continent sombre.
Phelgra était à des années lumières de Cebrenia. Lui qui grandit avec les élégants Sylphides et les pacifistes Yorkas comme voisins se retrouvait tout d'un coup aux côtés des monstruosités d'Istheria. Il avait certes appris à voir plus loin que l'apparente barbarie des Zélos, mais malgré la présence de Gorgoroths et de quelques Lhurgoyfs parmis les Gélovigiens, ceux-ci lui restaient encore étranges (pour rester poli).
Seulement s'il était rongé par les inquiétudes, sa première visite au Haut-temple lui donna la force de les surmonter. Le Haut-temple de Bor était absolument magnifique, une merveille architectural dont le gigantisme austère contrastait avec l'attention religieuse que les fidèles avaient mis dans sa construction. Géant de marbres et de granit, l'édifice semblait s'extirper des montagnes argentées, pénétrant le relief montagneux dans une fusion presque parfaite. Or la partie visible du temple n'était qu'un début, puisque s'enfonça à l'intérieur du flanc rocailleux, ce dernier comportait tout un tas de grottes merveilleusement aménagés, dont l'une d'entre elle abritait une forge irréelle. Imaginez un palais de marbre creusé à même la roche, ou chaque établi, chaque enclume, chaque étagère étaient l'œuvre d'un maître, s'assemblant dans ce qui serait le fantasme de tout forgeron.

Faenor fut conquis, et bon gré malgré il s'adapta à la vie du Continent Sombre. Pour un enfant de Canopée, vivre à Phelgra était un véritable défi, et bien qu'il fusse un combattant aguerri, rien ne l'avait préparé aux manigances de la pègre, à la violence omniprésente, et au despotisme éhonté des Cavaliers de Sharna. Pourtant il survécut, et il fit même d'avantage : il s'adapta.