Kennocha - La lumineuse [PRÉDÉFINIS]

DON : Immortalité // Insensibilité
SPECIALITES :
► Soigneuse : Grande affinité naturelle avec les connaissances médicinales et soins diverses
► Force de Kesha : Capacité à ne pas flancher pendant des soins médicaux
► Parole divine : Capacité à convaincre sur le divin ou faire douter les non croyants

POUVOIRS :
► Sanitatem = ★★★★★✩
Capacité à guérir les blessures.

Évolution:

► Compassio Veraque = ★★★★★✩
Capacité à lire les émotions et désirs d’autrui.

Évolution:

► Veritas = ★★✩✩✩✩
Capacité à détecter le mensonge et à obtenir la vérité.

Évolution:

► Resurrectionem = ★✩✩✩✩✩
Capacité à ramener un mort à la vie. N'a pas d'effets sur les sylphides et les gorgoroths

Évolution:

Une tige à cheveux en or forgé serti de pierres d'émeraude, au bout acéré. Il lui sert plutôt d’ornement décoratif, mais peut, en cas de nécessité, servir facilement d’arme. Il est le seul objet appartenant à son passé inconnu.


Vivant simplement, elle ne possède que peu de choses. Ayant le droit à sa propre chambre au temple, quelques vieux livres de médecine ornent les quelques étagères qui s’y trouvent.



Kennocha ressemble étrangement à une incarnation de pureté et de féminité. Ses traits sont fins, sa peau aussi soyeuse et pâle que la neige de Cimmera. Elle possède une longue chevelure d’ébène qui encadre un visage à l’expression souvent lointaine, lunatique. Pourtant son regard azure est perçant, vif et intelligent. Ses lèvres se dessinent, rougeoyantes, en une mince ligne sur son minois dépourvu d’imperfection. Elle semble femme et enfant à la fois. Elle est de celle qu’on ne peut dater, un âge qui reste impossible à déterminer. Énigme que l’on cherche à résoudre sans vraiment l’oser.  

Son anatomie, elle, ne laisse point de place au doute. Poitrine haute, saillante. Jambes longues, interminables. Corps mince, arborant tout de même quelques courbes avantageuses. Physique un peu trop sensuel pour une simple religieuse, mais parfaitement adéquat pour une Prêtresse de Cimmera. Elle se tient droite, la tête haute, se déplace gracieusement, presque lentement, sans gestes superflus. Tout en retenue. Ses tenues sont sobres et peu nombreuses, majoritairement blanches. Lors de cérémonies plus officielles ou d’évènement qui le requiert, elle enfile des toilettes un peu plus colorées, soit de bleu ou d’argent, couleur populaire sur le territoire. Pour les sorties à l’extérieur du temple, elle s’enveloppe de longues fourrures blanches, plus par plaisir que par nécessité.


Ne possédant aucun souvenir de son passé, elle ne cherche aucunement à le restaurer. Elle n’en ressent nullement le besoin, est satisfaite de sa présente existence. Le temple de Kesha revêtit le rôle d'un foyer pour elle. Sa dévotion envers la déesse de la médecine et de la féminité va au-delà de la gratitude. Kesha, les prêtresses, toutes sont membres de ce qu’elle considère comme son unique famille. Mère et sœurs à jamais, pour l’éternité. Kennocha se consacre donc corps et âme à la caste. À tel point que sa personnalité elle-même est devenue le calque parfait de ce qu’on attend d’une Prêtresse de Cimmera. Elle possède une foi à toute épreuve, inébranlable. Lorsqu’elle se voit octroyer du temps libre, elle le passe à méditer, à prier, enrichit son esprit, trouvant ainsi la force de ne jamais fléchir. Elle croit sans attendre de preuve. Chaque jour qu’il lui est permis, elle se rend dans la nef, aux moments exacts où les soleils se répercutent sur le vitrail à l’entrée du temple. Sans savoir pourquoi, les couleurs rougeoyantes qui se dessinent sur les murs maculés l’apaisent sans faillir depuis son arrivée. Caresse réconfortante d’une mère invisible. Enfin, elle se plait à y croire, car la déesse est partout.

La prêtresse est de celle que l’on qualifie de don céleste, un oisillon parmi les vipères, un ange parmi les mortels. Il émane d’elle une aura apaisante, une chaleur qui donne envie de se réfugier dans ses bars. D’une gentillesse à dégouter les sceptiques, elle offre son aide sans rien attendre en retour. Elle accueille les malades, douce, réconfortante et les soigne de son mieux. Qu'importe la provenance et la croyance de ceux-ci. Elle accompagne ceux et celles qui cherchent leur chemin, sans s’immiscer, discrète, mais bien là. Oreille attentive, qu'importe l'heure du jour et de la nuit, toujours de bon conseil, d’une étrange sagesse. Elle est humilité. Elle ne recherche ni gloire ni louanges, désire simplement aider son prochain, sans condition. Chaque individu est égal aux autres. C’est pour cette raison que le concept d’âme sœur, l’amour avec un grand a, lui semble superflu. Personne ne devrait avoir de place particulière dans son cœur, à part peut-être sa famille. Humble, certainement, elle se referme lorsqu’on cherche à trop la flatter. Les compliments la laissent de glace, l’incommodent à la rendre inconfortable. Les déclarations, aussi belles soient-elles, la font fuir vers ses quartiers. Vaniteux sont ceux qui cherchent à plaire à autrui, bien loin de sa philosophie. Modeste, elle ne possède pas grand-chose. La richesse que lui apportent ses rencontres lui suffit amplement.

Certaines la croient naïve. Elle ne conteste jamais les décisions des autres, effectue sans un doute ce qu’on lui demande, sans poser de questions. Elle donne à ceux qui lui affirment ne rien posséder. Elle ne cherche pas à vérifier, à démystifier les secrets bien gardés de son ordre. Elle est tenue à l’écart des complots. Peut-être par peur de souiller cette âme si pure, ou bien parce qu’elle est incapable de quelconques messes basses. Bien que certaines rumeurs arrivent jusqu’à elle, elle balaye les soupçons de ses consœurs empreintes d’hésitation et des voyageurs inquiets. Les prêtresses sont, pour elle, sans l’ombre d’un doute des femmes pieuses et bonnes. Elles ont pris soin d’elle, alors qu’elle était, à l’époque, une véritable épave. Naïve, non. Loin de là. Kennocha, bien consciente qu’il existe une légère part d’ombre au cœur de la caste, fait simplement le choix de détourner les yeux dans une autre direction. Après tout, à part les Dieux, personne ne peut prétendre être parfait. Elle-même ne considère pas l’être. Elle reste certaine que ses sœurs agissent pour le bien de toutes.  



PRENOM : //
RACE : //
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DESCRIPTION : //


PRENOM : Kessyah
SEXE : Féminin
DESCRIPTION : Jument à la toison de neige, aux yeux sombres comme la nuit, elle se trouve à être une bête robuste. Loin d’être la plus rapide, elle compense ce manque par une endurance plus que respectable. Dotée d'une crinière épaisse et d'un pelage bien plus long que ses compatriotes des climats chauds, Kessyah semble visiblement habituée aux températures hivernales de la nation des glaces.

Kessyah:

Elle ouvrit les yeux.
Simplement.
Sans un bruit.

La journée semblait bien avancée. Peut-être que derrière ces lourds nuages, qui déversaient sans fin ses duveteux flocons, elle aurait pu apercevoir les chaudes couleurs d’un coucher de soleil. Tout autour, un paysage d’un blanc grisâtre, presque effrayant dans cette pénombre. La neige avait pris possession de tout. Elle aurait dû avoir froid, même un tout petit peu. Pourtant, elle ne ressentait rien, pas même la brûlure mordante du vent glacial qui lui fouettait le visage. Seul un frisson lointain, à peine perceptible. Immobile. Elle observa longuement le ciel couvert, comme à la recherche d’une réponse derrière ces nuages. Des sons étouffés, murmures balayés par les rafales, si diffus. Elle en comprit l’essentiel. « Regardez. Elwilgan, regardez ! Elle est vivante ! Un miracle de Kesha. » Elle pencha la tête vers l’arrière. Elle aperçut le visage de l’homme en premier. Ses yeux plissés effectuaient des allers-retours rapides entre elle et les chevaux qui affrontaient le blizzard. Lui était enveloppé d’une simple fourrure. Elle aperçut le visage de la femme en deuxième. Elle gesticulait dans sa direction. Ses lèvres bougeaient trop rapidement pour qu’elle comprenne quoi que ce soit. Les sons n’étaient que bourdonnement. Elle était enveloppée d’épaisses fourrures soyeuses.

Elle ferma les yeux.
Simplement.
Son premier souvenir.


An 1246, 15e jour de Firion. Date à laquelle Sœur Oriellyn trouva une pauvre créature ensevelie partiellement sous la neige. Si cela n’avait pas été de sa longue chevelure noire balayée par les rafales, la jeune femme aurait surement péri sous ce froid glacial. Heureusement, elle l’aperçut. Aidée d’Elwilgan, homme payé généreusement par les Prêtresses de Cimmeria pour l’accompagner dans sa tâche, elle tira le corps inanimé sur la charrette qui contenait un immense tas de fourrures diverses. Celles-ci étaient arrivées à Gaef, une donation qui avait fait le voyage de Mavro Limani par la voie maritime. C’est dans ce cocon chaleureux que l’inconnue fut installée. Pour Sœur Oriellyn, il ne faisait aucun doute que la malheureuse ne se réveillerait jamais, mais avait-elle jugé sage de la ramener au temple, au cas où un brave homme ou une quelconque famille viendrait à la recherche de celle-ci. Le deuil pourrait être moins douloureux que l’espoir vain d’un miracle qui ne viendrait pas. Pourtant, le miracle se produisit. Ils n’étaient plus très loin du temple de Kesha à présent, quelques heures tout au plus. Ils auraient certes dû arriver deux jours plus tôt, mais une tempête, qui sévissait toujours, avait ralenti leur progression. Alors que la prêtresse porta pour la millième fois son attention sur ce visage pâle ensorcelant, l’éclat azure d’un regard perdu qui observait le ciel couvert. Elle comprit que la demoiselle vivait.

Elle fut amenée dans la nef, porter par Elwilgan. C’est ainsi que les Prêtresses de Cimmeria commencèrent à prendre soin de l’anonyme. Physiquement, celle-ci n’avait rien, que de légères engelures aux extrémités. Facile à soigner avec un peu d’attention et d’exposition progressive à la chaleur. Les raisons de sa présence et de sa survie dans ce paysage hostile restèrent cependant un mystère que personne ne put résoudre. La médecine se montra inefficace, la magie tout autant. Une amnésie totale, si effrayante qu’elle semblait sortilège, voilà de quoi elle souffrait. Elle connaissait les mots, mais le reste semblait encore embrumé, à tel point qu’elles durent lui réapprendre à manger, à s’habiller et se laver. Bien qu’elle possédât un corps de femme, elle était comme enfant. Bien vite, les prêtresses s’attachèrent à elle, prirent toute son éducation en main. On lui enseigna la géographie, on lui expliqua l’histoire d’Istheria et celles des Prêtresses. Leurs us et coutumes, la grande Déesse Kesha, la hiérarchie, tout y passa.  

Les mois et les années passèrent, sans que quiconque vienne la réclamer. Kennocha, ce fut son nom. Nom qu'elle conserva précieusement. Nom qui lui fut donné par la Grande Prêtresse de l’époque : Zoria Glaran. Durant cette période, elle effectua diverses tâches, dans le but d’alléger le fardeau de celles qui l’accueillaient si généreusement. D’un tempérament calme et modéré, il fut convenu qu’elle apporterait son aide aux guérisseuses. C’est ce qu’elle fit. Apportant d’abord des linges, de l’eau ou divers accessoires, elle circulait adroitement entre les lits, discrète, serviable. On l’appréciait pour sa modestie. Alors que certaines novices cherchaient déjà à dévorer les échelons de la caste, quémandant merci et autres appréciations pour leur réputation, Kennocha, elle, ne cherchait qu’à se rendre utile, ne demandait rien sinon plus de travail. An 1257, soit onze ans après son arrivée au temple de Kesha, elle part pour la capitale. Bien qu’elle ne fût toujours pas une prêtresse officielle, l’ordre accepta sa requête d’étudier la médecine à l’académie Néria, la promesse d’une adhésion prochaine flottant dans l’air.

Neuf longues années loin de sa famille, loin de sa mère bien-aimée. Forte d’une volonté nouvelle, elle s’accrocha. Suivant cursus et tuteurs avec toute l’attention et la force qu’elle possédait, son pouvoir s’éveilla alors, peu de temps après son arrivée. Était-ce coïncidence ? Une capacité datant de son passer ou nouveau don Kesha ? Si pour certains la réponse demeurait sans réponse, Kennocha, elle, n’avait aucun doute. Elle était sur la bonne voie et on la récompensait de son dévouement. Dur fut l’apprentissage. Heureusement, l’utilisation de l’essence divine sembla de plus en plus naturelle. Avec tristesse, elle apprit la mort de celle qui lui avait donné son nom. Retrouvé morte dans son lit, rien ne laissait croire à un assassinat. Des ouï-dire laissaient supposer qu’Elerinna Lanatae prendrait bientôt sa place. Ce fut le cas. Elle avait bien connu la blonde, jeune femme ambitieuse, elle avait rapidement monté les échelons, conquérant la confiance de Zoria et des autres prêtresses, devenant ainsi, sans grande surprise, son bras. Les deux femmes avaient que peu de contact, l’une trop discrète et l’autre trop avide de grandeur, mais elles se respectaient de façon mutuelle. C’est ce qu’elle croyait. Après tout, il y avait différents moyens pour servir l’ordre. Puis, le temps venu enfin pour elle de rentrer à la maison. Considérant son apprentissage suffisant, ses pas la conduisirent avec allégresse de nouveau vers le temple. Rien n’avait changé, les murs immaculés de la nef l’accueillirent comme une vieille amie. Elle non plus n’avait pas changé et bon nombre de prêtresses vinrent la saluer avec chaleur lorsqu’elles la reconnurent. Elle était apaisée.

La cérémonie de son entrée dans l’ordre ne tarda pas. Présidée par Elerinna et de prêtresses de premier ordre - Sœur Oriellyn également – elle s’immergea dans le sang cérémonial. Personne ne s’y opposa. À genou devant la Grande Prêtresse depuis maintenant trois années, Kennocha récita par cœur le texte sacré, sans hésitation, calme et sage. Lorsqu’elle se releva, elle posa son regard reconnaissant sur chacune des femmes, officiellement devenues ses sœurs à tout jamais. Puis, elle continua ce qu’elle avait commencé des années plus tôt. Le temps s’écoula lentement, paisible en surface. An 1302, tout s’accéléra. Les tensions entre ses sœurs étaient palpables. Beaucoup se disaient mécontentes de la tournure que prenait l’ordre sous le commandement du Sindarin qu’était la blonde. Arriva au même moment, bombe à retardement qui ne ferait qu’agrémenter l’atmosphère du complot, Sarnahroa, la grande épidémie. Les malades arrivèrent comme marée noire, apportant peur et panique. Il fut difficile, voir impossible de contenir l’épidémie. Bon nombre de ses sœurs périrent, s’infectant par mégarde en soignant les mourants de pierre.  Cela lui brisa le cœur. D’autres partirent à la recherche d’un traitement. Quelques noms sortirent du lot, brillant de leurs réussites. Irina et Othello dans l’ordre depuis quelques années déjà, avaient réussi à trouver un remède, la panacée à cinq pétales. Mixture de couleur orangée, possédant un gout infect pour ceux qui la burent, plus douloureuse encore.

Kennocha brilla par son calme et sa dévotion. Sa foi semblait si pure, si magnifique que peu de gens n’osaient la contredire. Elle résonna ceux qui jusqu’alors refusait les soins, convaincus d’être face à une punition divine. Non, Kesha n’aurait jamais voulu cela. C’était l’occasion de lui montrer les connaissances de ses filles dévouées. Puis le remède se répandit doucement, avec difficulté. Sarnahroa finit par être éradiquée, laissant derrière elle la menace d’un retour prochain. Comme si cela n’était pas suffisant, peu de temps après, des rumeurs sombres se répandirent sur les terres. Apparitions de colosses, myste rouge et éruption volcanique. On lui proposa de monter en grade, mais elle refusa. Elle était si bien loin des complots politiques et n’avait pas l’ambition d’atteindre les hautes sphères comme la plupart de ses sœurs. Sa présence était requise ailleurs. La paix instable se brisa finalement. Elerinna fût démis de ses fonctions, trop avide d’un pouvoir qui n’avait en rien rapport avec la déesse et leurs valeurs, remplacé par Irina Dranis. La prêtresse de second ordre qu’elle était fut dévastée. Elle les appréciait toutes les deux, mais se rangea de l’avis de la caste.

Peu de temps après, on la dépêcha à Gaef. Là-bas, un monstre mythique s’acharnait sur les berges du lac gelé, responsable de la destruction du bourg hivernal de la ville. Alors que l’armée Cimmerienne redoublait d’efforts pour repousser le colosse, plusieurs de ses consœurs et elle-même se tuèrent à la tâche. Les blessés affluaient, bien moins nombreux que les morts. Encore une fois, sa présence fut plus qu’apprécier. Jamais on ne la vit perdre son sang-froid, probablement pour donner l’exemple. Elle donna conseil et encouragements. Étrangement ses mots semblaient porteurs de réconfort et de courage. Même les grondements lointains des canons et des monstres marins ne purent la décourager. La maitrise de ses pouvoirs grandit et bientôt il fut incontestable qu’elle était l’une des meilleures soignantes de son ordre. La tâche s’éternisa, mais la victoire arriva. Pas un chant de victoire ne résonna, seulement un lourd silence de mort. Épuisées, les servantes de Kesha rentrèrent. Bien qu’elle cherchât à réfuter les éloges à son sujet, il lui parut impossible de refuser sa promotion. Cinquante-huit ans avaient passé depuis son premier jour au temple. Peut-être était-il temps.

Une fois passer au premier plan, on l’informa des tensions entre Cimmeria et Phelgra. Les rumeurs affirmèrent qu’Elerinna avait été assassiné, mais que cela ne l’avait pas arrêté. Désormais auprès de son père, ils s’évertuaient à créer une armée pour assujettir le territoire des glaces. En secret, avec tout l’espoir de sa naïveté, elle envoya une missive à l’ancienne Grande Prêtresse. Espoir vain de la résonner. Elerinna lui répondit tout de même, sous un faux nom. Lettre contenant peu de mots gentils à son égard, emplis d’une noirceur qu’elle ne lui connaissait pas. Kennocha la garda secrète, ne révéla son contenu à personne, trop honteuse de s’être ainsi trompée. Au moins aurait-elle essayé de rétablir la paix. La guerre éclata finalement et elle se termina aussi rapidement qu’elle avait commencé. Les morts et blessés furent nombreux sur le champ de bataille. Les prêtresses et elle-même rejoignirent les campements, là où elles sauvèrent bon nombre de vies. Cimmeria sortit, grâce à ses alliés et l’assassinat d’Elerinna, victorieuse. Un jour sombre pour la prêtresse, tout de même peiné d’avoir perdu celle qui fut autre fois une sœur. Puis arriva un moment de grâce pour l’ordre. Irina se trouva, aux yeux de Kennocha, une bonne meneuse.  Les deux femmes devinrent amies et la prêtresse de premier ordre qu’elle était apporta son soutien autant de fois que cela fut nécessaire. Alliée non négligeable. Personne n’arrivait à lui trouver quelconques défauts, si ce n’était peut-être sa naïveté.

C’est pourquoi, lors de l’An 1305, il se produisit une chose qui jamais au paravent n’avait eu lieu. La Grandre Prêtresse, convoqua une assemblée. La nouvelle tomba, coup fatal, incompréhensible. Son amie annonça sa décision d’abdiquer les fonctions qui lui étaient siennes. La réaction ne tarda pas à se faire entendre. Au-delà de la surprise, un mécontentement certain voyait le jour. Kennocha, maitre d’elle-même, resta impassible, à l’affut d’une suite. Son univers sembla défaillir lorsque son nom fut prononcé. Elle ? Recommandée au titre de Grande Prêtesse ? Impossible. Jamais elle ne s’était imaginé un jour prendre les commandes. En était-elle simplement capable ? Elle regretta immédiatement le départ d’Othello, fidèle d’Irina. Elle aurait fait bien meilleure chef qu’elle, mais son rôle de Haute Prêtresse ne lui permettrait plus jamais d’espérer cette fonction. Elle se retira alors aussi discrètement qu’elle en était capable, ignorant déjà les querelles que le choix d’une nouvelle meneuse engendrerait. Seule dans son alcôve, elle se laissa glisser dans des pensées bien nébuleuses. Pour la première fois de sa vie, elle ignorait le chemin à emprunter. Peu de temps après, un nouveau mal s’empara d’Istheria, la Fièvre de Cendres. L’élection fut mise en suspens, tout autant que son avenir incertain, désormais candidate officielle au poste de Grandre Prêtresse de l’ordre de Kesha.