Complot de haut vol [ft. Nasaq]

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
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 Complot de haut vol [ft. Nasaq]

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MessageSujet: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeMer 10 Fév - 10:50

An 1306, mois de Gléno
Complot de haut vol.
ft. Nasaq
« Sœur Kennocha ? » Une main délicate se posa sur son épaule, incertaine. Voyant qu’elle ne réagissait pas, elle s’activa doucement, puis plus ardemment cherchant à tirer la prêtresse de sa transe. « Vous devriez vous reposer un peu. » Émergeant progressivement, reprenant contact avec la réalité, son regard étrangement éteint se posa sur celle qui l’appelait. Elle ne l’a reconnu pas le moins du monde. Une nouvelle servante ? Possible. Ou peut-être était-ce simplement dû à sa vision trouble et son esprit embrumé qui ne lui permettait plus de reconnaitre qui que ce soit. Puis sa tête se détourna légèrement, observant le pauvre homme aux veines rougeoyantes qui transpirait à grosse goutte. Ses paumes gantées étaient posées au-dessus de la poitrine de celui-ci sans le toucher. Sa mémoire s’activa enfin, mécanisme lent et douloureux.

Cinq mois. Cinq longs mois s’étaient écoulés depuis l’apparition du patient zéro. Bien qu’au départ les rumeurs ne semblaient pas fondées, le temple de Kesha fut l’un des premiers refuges où les malades de Cimmeria atteint de la fièvre des cendres vinrent chercher refuge et traitements. Sarnahroa avait ébranlé Isthéria ainsi que l’ordre quelques années plutôt et bien que désormais elles savaient comment réagir en temps de pandémie, l’équilibre des prêtresses restait tout aussi précaire qu’à l’époque. Dépourvues d'une chef pour mener les opérations, les plus influentes du temple devaient se réunir régulièrement pour gérer la crise. L’urgence de nommer une nouvelle Grande Prêtresse se faisait de plus en plus ressentir, mais l’élection avait dû passer au second plan. On ne pouvait se permettre de mettre en pause les activités des servantes de Kesha, un trop grand nombre d’infectés passaient les énormes portes du temple. Pourtant personne n’ignorait que cette tragédie permettrait aux favorites de briller par leurs actions. Celles qui se démarqueraient le plus récolteraient, sans grand étonnement, les voix et le soutien de leurs consœurs.

Kennocha avait alors jonglé entre les deux, plus par devoir que par envie de se faire bien voir. Sa présence était bien trop souvent requise aux nombreuses réunions du conseil, là où l’on faisait le point sur la situation qui, malgré tout, semblait relativement maitrisée. Lorsqu’elle n’y était pas, on la trouvait auprès des autres soignantes. Elle avait peu dormi ces derniers temps, sa peau déjà pâle semblait maintenant translucide. L’appétit ne venait plus, près de trois jours s’étaient écoulés sans qu’elle n’avale quoi que soit. Elle devait se montrer forte pour ses sœurs. Cette pensée la poursuivait en permanence. Si elle s’effondrait, bien d’autres la suivraient dans sa chute. Elle n’avait définitivement pas les épaules pour mener qui que ce soit, elle l’avait toujours su et le pensait encore plus en ces jours incertains. Pourtant elle s’accrochait, son corps fonctionnant d’un automatisme effrayant. Pour la peine, elle ne souvenait même plus comment elle était arrivée au chevet de cet homme souffrant. Juste une phrase tournait en boucle dans son esprit, sans répit : Que sa fièvre baisse. Que sa fièvre baisse, je vous en prie. Parfois, alors que les remèdes venaient à manquer ou se voyaient inefficaces pour soulager temporairement les malades, elle utilisait sa magie pour au moins réduire leur température à des limites plus acceptables.

« Je ne peux pas. » Même pour elle sa voix lui parut terne, faible. Peut-être sa sœur avait-elle raison finalement. Elle atteignait ses limites. « Vous avez déjà beaucoup fait, ma sœur. Si vous vous épuisez à la tâche, vous ne pourrez plus aider qui que ce soit. » Cela arracha un mince sourire à la sylphide. « Vos paroles me semblent étrangement familières. » L’autre prêtresse se mit à rire. « Normal, ces mots sont de vous. Il est plus qu’évident que vous êtes épuisée. Personne ne vous en voudra de prendre un moment de répit. »  Elle acquiesça avant de se lever et de se diriger, titubante, vers sa chambre. Trop confuse pour s’en rendre compte, elle se rendit dans ses anciens quartiers. Depuis quelque temps les favorites s’étaient vu attribuer de nouveaux quartiers dans une partie de l’aile ouest, qui accueillait les prêtresses de premier ordre. Bien que cette situation se voyait être temporaire, Kennocha avait eu beaucoup de mal à l’accepter. Elle n’avait jamais désiré être installée dans une chambre plus luxueuse et son cerveau semblait avoir temporairement oublié ce détail. Heureusement personne ne vint la déranger et elle put sombrer dans un sommeil dépourvu de rêve.

Lorsqu’elle immergea, il lui fut impossible de déterminer le temps qui s’était écoulé depuis qu’elle s’était assoupie. Elle se sentait toutefois mieux. Elle se leva doucement puis quitta son ancienne chambre pour aller vers les cuisines. Elle devait manger au moins un petit quelque chose. Cependant, jamais elle n’atteignit les cuisines. En route vers sa destination, elle remarqua une certaine agitation auprès de ses sœurs qu’elle ne put s’expliquer. Une voix retentit dans son dos, l’appelant frénétiquement. Il s’agissait de Myrielle, une yorka qui avait rejoint l’ordre depuis plusieurs années déjà. « Mais où étiez-vous ? » Sa voix portait dans les aigües, montrant une certaine exaspération. « Tout le monde vous cherche. » Surprise, Kennocha fronça les sourcils, signe de son incrédulité. « Que se passe-t-il Sœur Myrielle ? Avions-nous une rencontre de prévue aujourd’hui ? Je n’en ai point de souvenir. » Était-il possible qu’elle se soit endormie plus longtemps que nécessaire ? Pourtant la yorka hocha la tête négativement. « Non Sœur. Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais il semblerait que ce soit très urgent. L’on m’a envoyé, ainsi que beaucoup d’autres vous quérir. Je n’en sais pas plus, mais cela semblait bien important. Elles vous attendent. » Que se passait-il ? Elle remercia rapidement celle-ci avant de faire demi-tour, retournant sur ses pas.

Elle rejoignit rapidement ses sœurs au lieu de rendez-vous habituel. Là-bas, elle fit face aux mines renfrognées de quelques-unes. Toutes étaient du premier ordre et possédaient une influence qui n’était plus à prouver. Face à cet accueil austère, elle s’inclina devant la petite assemblée. « Veuillez me pardonner mes sœurs. Je suis venue dès que j’ai su que vous me faisiez quérir. » Elle releva la tête, reprenant un peu hésitante. « J’ai l’impression qu’un évènement déplaisant a eu lieu. Une nouvelle vague de malade serait-elle à nos portes ? » Des chuchotements s’élevèrent du groupe de femme. Quelque chose clochait. Une drôle de sensation lui parcourut le corps, mais elle garda ses inquiétudes pour elle, attendant que l’une d’elles prenne la parole. Cela ne tarda pas et la nouvelle était loin de celle qu’elle avait d’abord imaginée. « Le sceptre de la Grande Prêtresse ainsi que divers objets de cultes ont disparus. » Prenant une pause pour donner un certain effet à ses propos, la prêtresse repris. « Où étiez-vous Sœur Kennocha ? » Un ton accusateur qui ne laissait point de place à l’imagination.
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Nasaq
MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeMer 10 Fév - 21:00





Nasaq, qui était encore profondément endormie, fini par sentir une main vigoureuse lui agiter l'épaule. Elle se força à ouvrir un œil et dirigea avec difficulté son regard vers les hautes fenêtres pour constater que le ciel était toujours d'un profond et sombre bleu de cobalt dans lequel se diffusait une vague lueur dans son firmament. Aucune cloche n'avait sonnée et elle devait bien disposer d'encore une ou deux heures de sommeil, alors que pouvait-il donc bien se passer ? Émettant un grognement, elle s'étira mollement et bailla tout son sou. Peinant à ouvrir pleinement les yeux, elle les garda mis-clos et réussie tout de même à apercevoir la sœur qui se tenait en face d'elle, gardant un air courtois malgré un certain agacement. Il s'agissait de sœur Gabi, qui d'une main tenait un bougeoir en laiton où la flamme de la bougie projetait une étrange lumière sur le visage de sœur Gabi lui donna des allures spectrales et de l'autre, un plis assez épais qu'elle lui tendait. Nasaq tendit la main pour le saisir et la posa lourdement sur sa couverture tout en maugréant une sorte de remerciement aussi peu compréhensible qu'audible. Sœur Gabi posa sur elle, un regard amusé et lui dit sen chuchotant que le plis venant d'Hellas, était de sa sœur. Ceci-dit, toujours en silence, elle ressortie du dortoir où ses autres camarades profitaient pleinement de leur sommeil. Nasaq était déconcertée par l'arrivée de ce plis car, jusqu'à présent, si sa sœur avait besoin de lui communiquer quelque chose, elle venait tout simplement au Temple lui dire de vive voix. L'envoie d'un tel courrier semblait ne rien présager de bon et elle se demanda de quelles mauvaises nouvelles, il pouvait bien être le porteur. Préoccupée, l'anxiété eut rapidement raison de son ensommeillement et ses sens regagnèrent leur vivacité. Jetant un regard furtif de droite à gauche, elle constata que toutes ses camarades étaient bien endormies et profita de cette intimité pour lire ce funeste plis. Elle alluma la bougie posée sur sa table de nuit en défit le galon qui liait le courrier et rompit le sceau de cire bleu. Mais la chose devin étrange lorsqu'en ouvrant la lettre, une autre y était mise mais cacheté à l'aide de cire rouge. Décidément sa sœur avait un sens théâtral tout particulier et Nasaq se mit à lire avidement la lettre.









Chère petite sœur,


logo



J'ai absolument besoin de toi et ce que je vais te demander ne va sûrement pas te plaire, mais c'est à la fois urgent et crucial. Comme tu peux t'en douter, c'est au sujet de la futur élection de la Grande Prêtresse mais je ne peux hélas pas t'en écrire autant que je le voudrais, question de sécurité. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il est possible que l'une des candidates ou bien l'un des clans supportant une candidate, essaient, par de sombres machinations de saper les élections ou bien de discréditer l'une des prétendante. Je sais, c'est vague... Quoi qu'il en soit, je te demande donc d'aller faire un petit tour dans la chambre de l'une des prêtresse et qui est la seule à résider au Temple. Je suis sûre que tu me comprends. Bon, comme l'accès aux appartements des prêtresses n'est pas forcement aisé, je t'ai adjoint à cette lettre, une autre, qui utilisée correctement devrait t'aider dans ta tâche. Bon, j'ai pu obtenir un autre renseignement utile, ne me demande pas comment... Tout ce que je peux te dire, c'est qu'en fin matinée de ce cinquième jour de Gléno, va y avoir du grabuge au Temple ce qui t'offrira une diversion. Tu me vois désolée de te mêler à cette affaire mais je n'ai hélas, pas d'autre moyen... cinquième porte à gauche.


Ta sœur qui pense à toi...


ps: Après lecture de cette lettre, brûle-la immédiatement. J'ai dit tout de suite !










A peine eut-elle finie sa lecture quelle fulmina intérieurement et maudit sa sœur de toute la force de son âme.




/* Mais t'as pété un essieu ou quoi sœurette ?! J'ai été ordonnée il y a moins d'une semaine et tu me demandes d'aller fouiller la chambre d'une prêtresse de premier rang et qui plus est, une des candidate à l'élection ! C'est clair, Allaat à perdu la raison... En plus il s'agit de sœur Kennocha ! La seule qui mérite véritablement ce poste... parce que la Klowe qui est une vendue au profit des politicards de la mairie et arriviste comme pas deux et l'autre Yemoja qu'est même pas cimmérienne... Non mais où va-ton ?! Dans quoi elle m'embarque ? Et si je me fais prendre, bonjours l'angoisse. Kennocha me foudroiera sur place ou bien pire encore, je pourrais être renvoyée de l'Ordre... Je te jure Allaat, s'il m'arrive la moindre embrouille, je t'écorche vive et j'te balance dans un baril de gros sel ! */





Une fois sa colère quelque peu retombée, Nasaq prit son bougeoir et se dirigea discrètement vers la porte menant à la terrasse et l'ouvrit tout doucement pour s'engouffrer dans l'air frais et vivifiant de l'aube naissante. Elle s'assit en tailleur à coté du nid douillet de son hermine, Aunarpuq. Elle regarda avec bienveillance le petit animal blotti dans sa veille couverture de laine. Aunarpuq elle aussi dormait paisiblement et Nasaq se rendit compte qu'elle était la seule éveillée à cette heure indue et d'un coup, une chape de solitude, toute aussi dense qu'accablante, lui écrasa la poitrine tant et si bien qu'elle eut du mal à respirer. Une unique fois par le passé, elle avait ressenti une telle pesanteur et une désespérance aussi absolue, ce fut au moment d'abandonner son ami mourant dans une ruelle sombre et sordide. C'est alors que d'horribles souvenirs refirent surface et vinrent la tourmenter. Nasaq plongea la tête dans ses genoux et se mise à pleurer silencieusement. Mais quelques instants plus tard, elle sentie une petite boule de poil toute chaude se serrer tout contre elle, comme elle l'avait déjà fait des années au paravent. Sa présence la consola et lui rappela qu'il fallait toujours se battre, coûte que coûte. Et puis, elle n'avait pas vraiment le temps de s’apitoyer sur son sort, il lui fallait réfléchir à un plan d'action. Alors, essuyant les larmes maculant son visage blanc albâtre avec le revers de sa manche, elle brûla la lettre d'Allaat tout en regardant les cendres noires aux contours rougeoyants s'évaporer dans le vide du ciel. Puis elle alla s'appuyer contre la balustrade de la terrasse afin d'élaborer plus sereinement une stratégie.




/* Bon, si je dois me faufiler dans les appartements des prêtresses du premier rang, j'ai comme alternative, soit d'essayer de passer la garde avec le plis soit de porter une collation à l'une des sœurs. L'avantage du plis, c'est son sceau représentant deux mains se croisant, symbole de la caste des notaire. Avec ça, je devrais pouvoir franchir relativement facilement la surveillance des sentinelles. Ou bien, je passe par les cuisines et je me débrouille pour apporter quelque chose à une des sœurs. Comme Allaat m'a dit qu'il y aurait du grabuge et que sœur Kennocha serait absente de ses appartements, je suppose qu'elle sera prise dans la tourmente. Il me faut donc trouver le nom d'une sœur qui soit dans ses appartements et qui ne risque pas d'être concernée par tout ceci. Et pour obtenir cette information, je dois de toute façon passer par les cuisines. En plus, j'ai un peu de chance tout de même, de l'aube à la mi-matinée, je suis de corvée à la glacière et après jusqu'au repas de midi, j'ai étude dans la bibliothèque. Il ne devrait y avoir personne hormis sœur Marthe la bibliothécaire, mais je pourrais toujours prétexter une indisposition et donc sortir sans difficulté. De plus, la bibliothèque se trouve sous le couloir menant aux appartements, donc avec un peu de chance je devrais entendre s'il y a une altercation. Franchement, tout ça ne me plaît vraiment pas, mais je sais bien que ma sœur ne m'aurait jamais demandée une telle chose si ce n'était pas vitale et puis elle ne prendrait pas ce genre de décision sans l'aval de Dame Othello... */





Les premiers rayons du soleil venait de poindre à l'horizon et Nasaq s'habilla de l'aube qu'elle portait pour travailler dans l'aile est. Première levée du dortoir, elle se dirigea rapidement vers le réfectoire et alla voir la sœur préposée au repas. Elles se connaissaient de vue et avaient déjà échangée quelques mots mais rien de plus. Lorsqu'elle vit Nasaq entrée dans la cuisine, cette dernière fut surprise de la voir car en général, Nasaq était toujours la dernière levée. Elle sourit à la cuisinière et de sa voix grave et douce de baryton:




-"Bien le bonjours sœur Lucie. Vous allez bien ?"





-"Oui, une nouvelle journée commence. Mais comment se fait-il que tu soit debout si tôt ?  Ce n'est pas ton habitude !"





Et sœur Lucie se mit à rire.




-"Ben, je dois vous avouer une chose... J'avais beaucoup appréciée de travailler avec sœur Anselme dans la cuisine du dispensaire situé proche du port d'Hellas et je me demandais si je pourrais juste pour ce matin, vous aider ? Je finie mes corvées en milieu de matinée ou en fin..."





-"Tu as travaillée avec sœur Anselme ?! Mince alors ! C'était elle qui était la chef ici avant que ne survienne cette folle maladie. Mais je crains qu'en milieu de matinée, toute la préparation ne soit déjà faite, on peu pas préparer les repas au dernier moment."





Nasaq prit son air le plus dépité et lamentable qui soit, fixant de ses grands yeux noirs aux larges cernes violacés la sœur cuisinière. Faisant une tête à fendre l'âme, sœur Lucie lui proposa un autre travail. Certes, il ne s'agissait pas de préparation culinaire, mais il y avait bien quelque chose qui la dépannerait. En sous effectif, faire des allés et retours au quatrième étage était plus que fastidieux et elle lui proposa donc d'aller porter les collations et autres en cas dès qu'elle serait disponible. Nasaq n'aurait pu rêver mieux et accepta l'offre et elle y vit la main de Kesha. Maintenant ne restait plus qu'à espérer qu'elle dut faire une livraison juste au bon moment, au pire, elle utiliserait le plis d'Allaat. Puis elle se rendit dans le réfectoire avec ses autres camarades afin d'y prendre leur collation du matin.




Une fois ses corvée matinales achevées, Nasaq se rendit rapidement au dortoir afin de se changer. Elle ne supportait vraiment pas de porte cette aube blanche qui la faisait ressembler à su spectre et elle revêtit ses habits d'écolières. Certes, ce n'était pas là la tenue vestimentaire réglementaire des prêtresses de Kesha mais face au chaos environnant, les sœurs ne s'occupaient pas trop de sa tenue. De plus, c'était sa sœur qui lui avait offerte à Hellas avant qu'elle ne rentre au Temple. Et elle se rappelait à quelle point elle avait détesté l'idée de porter un tel uniforme mais aujourd'hui, elle l'appréciait. Elle revêtit donc son chemisier blanc en coton léger à col rond, y ajouta le ruban de velours bleu marine barré par trois fois d'un liseret bleu azur, rappelant les couleurs des prêtresses de Kesha. Puis elle enfila sa jupe plissée, elle aussi bleu marine avec un ourlet d'azur, ses bas de soie blanc et ses mocassins de cuir eux aussi bleu marine avec leurs franges typiques des contrées du nord. Une fois habillée, elle prit sa besace en cuir de renne et alla se regarder dans le miroir. Et comme à chaque fois, elle eut une réaction mitigée. Bien sur, l'uniforme était sobre mais élégant et elle le portait bien. Mais elle avait toujours du mal à assumer sa propre image. Celle d'une jeune fille prisonnière du corps d'une enfant. Et puis cette peau d’albâtre, terriblement blanche, des yeux sombres trop grand sans oublier les stigmates de sa mort. De larges cernes violacés entourant d'une manière caricaturale ses yeux, le bout de ses doigts noircis et ses lèvres horriblement violacées, signe d'un violent empoisonnement. Elle ressemblait de loin à une écolière modèle, certes, mais qui venait de se réveiller de sa tombe. Ce fut presque en rage qu'elle tourna des talons et s'en alla à la bibliothèque.




Presque deux heures s'étaient écoulées, alors que Nasaq qui avait posée un livre devant elle, faisant semblant de lire. Sœur Marthe, la bibliothécaire, était si absorbée par sa lecture qu'elle ne faisait pas le moins du monde attention à Nasaq, lorsqu’un bruit de pas précipités se fit entendre à l'étage supérieur. Nul son de voix se fit entendre, mais Nasaq tenta sa chance et prétexta une indisposition pour rejoindre le plus rapidement possible le réfectoire. Une fois arrivé sur place, elle s'excusa de son retard au près de sœur Lucie pour son retard. Cette dernière lui répliqua qu'elles étaient toutes débordées de travail et qu'il ne fallait pas qu'elle se formalise pour un retard. De toute façon, elle n'aurait besoin d'elle que d'ici un quart d'heure pour monter une légère collation à sœur Léandrie. Nasaq aurait blanchie si cela lui avait été permis. Un quart d'heure ! Soit elle attendait, soit elle se débrouillait avec la lettre d'Allaat. Mais sa sœur lui avait appris à garder son calme et de n'agir qu’après réflexion, ce qui était la nature opposée à Nasaq qui agissait sous le coup de l'émotivité et de l’impulsion. Pourtant, cette fois elle essaya de garder son calme et s'assit à la table. Elle décida d'attendre patiemment mais elle le cachait mal, jouer la comédie n'était pas vraiment dans ses cordes du moins ce genre de comédie. Et le quart d'heure lui parut toute une éternité. Mais quand sœur Lucile lui remit le plateau, comme par enchantement, elle reprit vie et se pressa de gravir les marches jusqu'au quatrième étage où elle fut accueillie par deux gardes en poste. Elles contrôlèrent ce qu'elle transportait puis la laissèrent passer. Le pas sûr elle se dirigea vers la cinquième porte sur la gauche et faisant mine de rien tourna le loquet qui par chance n'était pas verrouillé. Une fois la porte refermée derrière elle, Nasaq poussa un profond soupir de soulagement et déposa le plateau au sol. Elle devait agir vite.




Regardant tout autour d'elle, Nasaq fut ébahie par la beauté et le raffinement de l'intérieur. Rien à voir le coté monacale de son dortoir. Mais ce n'était point le moment de s'extasier devant l'élégance de l'architecture et du mobilier et Nasaq entreprit une fouille minutieuse. Rompue à la rapine et aux petits vols, elle fouilla méthodiquement l’appartement, les meubles, la bibliothèque, l’écritoire, cherchant à chaque fois des caches secrètes. Mais au bout de plusieurs minutes, elle avait toujours fait choux blanc. Il y avait bien du courrier mais absolument rien en rapport avec l'élection ou une quelconque malversation. Ce qui ne surprit pas outre mesure Nasaq qui savait Kennocha être une personne des plus intègre et elle éprouva rapidement un sentiment de honte à fouiller ses affaires personnelles. Ce qu'elle pouvait détester la politique et les coups bas qui vont de paire ! Soulagée de n'avoir rien de compromettant au sujet de celle qui serait, à n'en pas douter, la future Grande Prêtresse, Nasaq s’apprêtait à sortir lorsque qu'une idée saugrenue lui vint. En fait, elle trouva même son idée des plus absurde mais par acquis de confiance voulue vérifier. Elle roula le lourd et épais tapis posé à même le plancher et quelle ne fut pas sa stupéfaction en y découvrant une trappe dans le sol. Elle était certaine de n'y trouver, qui serait assez stupide pour y cacher des choses compromettantes ? Cela revenait à cacher des clés sous le paillasson. A l'aide d'un anneau de fer elle souleva la trappe et y jeta rapidement un coup d’œil s'attendant à la trouver vide. Cependant, un éclat lumineux retint son attention de justesse. Plongeant son bras dans l'obscurité de la trappe, elle saisie une sorte d'étrange bâton qu'elle n'avait jamais vue, on eut dit un sceptre recouvert de feuille d'or semblait-il. Mais Nasaq ne pouvait déterminer le matériaux dont il était composé. Alors, afin de mieux l'évaluer, elle se mit devant la fenêtre afin de l'observer sous la lumière du jour. Fascinée par les motifs qui l'ornait, elle n’entendit pas la porte s'ouvrir derrière elle.





snowflakes

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeVen 12 Fév - 11:53

An 1306, mois de Gléno
Complot de haut vol.
ft. Nasaq
« Où étiez-vous Sœur Kennocha ? » Bien qu’elle n’en fut pas certaine, elle eut la drôle d’impression qu’on l’accusait ou du moins qu’on la tenait responsable de la disparation des dits objets. À son expression de surprise face à la nouvelle, toutes les prêtresse présentes auraient dû comprendre qu’elle n’y était pour rien. Pourtant, sa consœur ne broncha pas devant cet air innocent. Froide et dure, elle la toisait du regard attendant que celle-ci s’explique ou passe aux aveux. Elle ne se fit pas prier. « Au lit, ma Soeur. Juste avant, je m’occupais des infectés dans l’aile Est. Prise de vertiges, l’on m’a demandé d’aller me reposer un peu, ce que j’ai fait. » L’autre resta de marbre, d’une expression indéchiffrable. « L’on m’a certifié que vous n’étiez pas dans vos appartements. » La sylphide acquiesça, toujours aussi calme. « En effet, je m’en suis rendu compte en me réveillant tout à l’heure, juste avant de vous rejoindre. J’ai dû me diriger sans m’en rendre compte dans mes anciens quartiers. Je m’y sens beaucoup mieux, ce fait ne vous est pas inconnu. » « Quelqu’un peut-il le certifier ? » Si le doute était encore possible, cette fois-ci il vola en éclat. Il paraissait évident que certaines parmi l’assemblé semblaient croire qu’elle avait un lien avec cette affaire de vol. Elle en fut peinée. Comment pouvaient-elles simplement se l’imaginer ? En soixante ans, jamais elle ne s’était compromise, donnant toujours le meilleur d’elle-même pour sa famille. Son étonnement résonna dans sa voix. « Excusez-moi mes sœurs, mais y a-t-il une quelconque raison qui vous laisserait croire que j’ai quelque chose à voir avec tout cela ? »

Cette fois, la réponse fut plus longue à arriver. Kennocha ne manque pas de remarquer les différents échanges de regard. Certains semblaient aussi surpris qu’elle pouvait l’être, d’autre plus gênés ou accusateurs, ils donnaient l’impression d’avoir une information qu’elle était loin de posséder. Patiente, elle attendit sans presser Sœur Sannaë qui cherchait les mots pour poursuivre son interrogatoire. « L’on nous a affirmé vous avoir aperçu rôdant près du bureau de la Grande Prêtresse situer dans l’aile Sud. Après vérification, il n’y avait ni trace de vous ni trace du sceptre sacré. Aucune ne vous à croisé par la suite. Je ne crois pas aux coïncidences Sœur Kennocha, alors je vous prierais de bien vouloir répondre à la question. Quelqu’un peut-il attester de vos allers-retours ? » Elle se pétrifia sur place. Elle ? Dans l’aile Sud ? Elle ne s’y était rendue que très rarement, et ce seulement depuis qu’Irina avait abdiqué et qu’on la convoquait pour des réunions importantes. La sylphide se mit à réfléchir. Incapable de mettre en doute la parole de ses sœurs, elle se remit en question. Était-il possible qu’elle soit effectivement coupable ? Dans les dernières heures, son corps avait en effet fonctionné de manière automatique, occultant certains souvenirs de son esprit. La seule solution envisageable, répondre le plus honnêtement possible. « Seuls le registre des soignantes et le témoignage des sœurs présentes pourront confirmer que je me suis dirigé vers les dortoirs. Je crains malheureusement ne pas me souvenir avoir croisé qui que ce soit par la suite. »

Une proie. C’est ce qu’elle ressentit. L’idée oppressante d’être acculée au pied d’un mur qui ne lui était pas destiné. Les chuchotements reprirent, plus agités. Malgré tout, Kennocha se tenait droite, observant une à une les servantes de Kesha. Allait-on la défendre ou la condamner à un sort funeste ? Si d’apparence elle semblait calme, son esprit lui s’activait, recherchant le moindre indice, le plus petit souvenir. Elle se revoyait, remontant l’aile Ouest à la conquête de sa couche. Image floue, mais bien réelle. À bien y repenser, il lui semblait impossible d’avoir commis pareil délit. Qu’aurait-elle fait de ce sceptre ? Le vendre ? Ridicule. Elle ne désirait ni richesse ni pouvoir. Elle aimait sa vie auprès de la Déesse et n’aspirait pas à plus. Pourtant, elle hésita un moment à poursuivre ses propres interrogations. Qui cherchait donc à lui faire du tort et surtout, pour quelles raisons ? Incapable de mettre le blâme sur l’une de siennes, il ne lui resta pas d’autre possibilité. Quelqu’un de l’extérieur avait dû profiter de la fièvre pour s’introduire dans le sanctuaire. Scénario plausible. « Qui vous a affirmé m’avoir vu ? » Sa question sembla surprendre tout le monde, comme si son droit à la parole ne lui appartenait plus dès lors qu’elle avait admis ne pas avoir d’alibi solide. « Cela ne vous regarde pas et cette information demeura confidentielle. » Sœur Klowe intervenait pour la première fois, sifflante. Il était évident qu’elle la croyait coupable ou du moins complice. Kennocha connaissait très mal cette dernière. L’approche de l’élection n’avait qu’augmenté le faussé qui les séparait, à son grand regret. Il était évident qu’elle désirait accéder au pouvoir et peut-être auraient-elles été un peu plus proches si celle-ci avait compris que la sylphide ne désirait en rien lui couper l’herbe sous les pieds. « Justement, je crois fermement que cela me concerne Sœur Klowe. Ce n’est pas vous qui êtes exposé à ce préjudice, mais soit. Je n’insisterais pas davantage. » Son intonation ne démontrait aucune agressivité.

« Je tiens toutefois à vous assurer que je n’ai aucun lien avec la disparition du sceptre. Que vous me croyiez ou non n’a aucune importance. La Déesse Kesha est la seule à savoir ce qui sait réellement passer et elle nous mettra sur la voie, j’en suis certaine. De plus, outre cette source, rien ne me relit au délit et il serait précipité de m’accuser sans plus de preuve. Je ne quitterais pas le temple jusqu’à ce qu’on ait résolu cette histoire et je compte, bien entendu, coopérer. Si cela ne vous pose pas de problème, j’aimerais repenser à tout ceci dans mes appartements. Si vous jugez sage de me surveiller, je ne m’y opposerais pas. Mes sœurs. » Elle s’inclina poliment avant de tourner les talons. Son attitude sembla déstabiliser le groupe des prêtresses. Sans aucun débordement, elle clamait son innocence et cela ne semblait pas plaire à tout le monde. Que pouvait-elle faire de plus ? Elle se dirigea sans détour vers l’aile ouest. Elle n’y croisa presque personne, ce qui ne semblait pas anormal à cette heure de la journée.

Elle arriva finalement à ses appartements privés. Sans regarder autour d’elle, elle pénétra sans attendre dans la pièce, fermant rapidement la porte derrière son passage. Elle posa sa tête sur le bois massif de celle-ci, laissant le froid calmer l’agitation de son esprit. Il lui fallut quelques instants avant de réaliser qu’elle était loin d’être seule. Lorsqu’elle se retourna, elle aperçut le tapis roulé sur le sol. Une trappe dont elle ignorait l’existence était grande ouverte. Non loin, elle aperçut la jeune demoiselle qui se tenait près de la fenêtre. « Puis-je savoir ce que vous faites ici et surtout, à qui ai-je affaire ? » Le jeune visage de l’intrus lui semblait familier. À son habillement, il était évident qu’il s’agissait d’une jeune novice. Peut-être l’avait-elle déjà croisée dans les couloirs ou lors de son ordination. Malgré sa bienveillance, elle ne pouvait connaitre tout le monde. C’est alors que le regard de Kennocha fut attiré par un léger rayon doré. Il ne lui fallut pas plus d’un coup d’œil pour reconnaitre l’objet en question. Le sceptre. Il était là, juste devant elle. Chance ou machination ? Elle ne savait quoi penser. Elle ne put cacher sa surprise. « Avez-vous la moindre idée de ce que vous avez entre les mains jeune fille ? » Sa voix se voulait ferme. Était-ce la voleuse ? Elle devait en être certaine. « Comment avez-vous réussi à le prendre et pourquoi cherchez-vous à le dissimuler dans mes appartements ? »

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MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeLun 15 Fév - 15:51





Jusqu'alors, Nasaq avait été relativement chanceuse et qu'elle avait pu s'infiltrer sans trop de difficultés dans les appartements de Kennocha, un coup du sort en décida différemment. La chose qu'elle redoutait par dessus tout venait de se produire, elle venait de se faire prendre la main dans le sac. Sans toute fois réaliser pleinement la situation et quand Kennocha lui demanda ce qu'elle faisait dans ces lieux, elle leva vers la prêtresse un regard étonnamment naïf et déconcerté tout en restant muette. Tandis que Kennocha continuait de la questionner, peu à peu Nasaq prit toute la mesure de scène qui se jouait. Son regard passa de l'étonnement à la stupeur pendant que tout son corps de raidissait sous l'emprise d'une angoisse épouvantable. Les mots de la prêtresse résonnaient dans sa tête sans qu'elle les comprennent vraiment, tant son cerveau était lui aussi paralysé. Elle aurait tout donné pour disparaître sur l'instant. Mais hélas, le cauchemars ne semblait pas vouloir se dissiper et elle chercha quoi répondre à Kennocha, enfin trouver au plus vite une quelconque mais valable justification qui aurait pu la sortir de cette effroyable tourment. Elle venait de trahir l'une des personnes qu'elle respectait le plus.




Par un vieux réflexe des son ancienne vie, elle cacha vite fait le sceptre derrière son dos. Heureusement, elle s'arrêta à cela et ne tomba pas dans l’absurdité de lui dire 'C'est pas moi'. Elle venait de se faire prendre mais il ne s'agissait pas que d'un simple de vol à l'étalage où elle aurait pu se sortir de ce désagrément avec son sourire charmeur et prenant vite fait la poudre d'escempete. Non, cette fois-ci elle était bien et bel prise au piège. Un piège politique nouveau pour elle et qui tracerait sa vie future. Le monde politique était affreusement compliqué, des gens biens étaient sacrifiés, mais pourquoi ? Sa sœur, Allaat lui avait expliquée certains de ces mécanismes et elle se demandait toujours pourquoi les gens pouvaient être aussi malveillants. D'un coup d'un seule, elle aurait voulue s'agenouiller devant la prêtresse qu'elle aimé et tout lui dire. Mais jamais elle ne compromettrait sa sœur et ne voulait en aucun cas se servir de Dame Othello pour justifier son acte. Et qui plus est, salir son nom. Rien n'était simple et Nasaq prit la pleine mesure de la politique, un jeu absurde et dangereux et dont elle se promit, toute naïve qu'elle était, de protéger la seule future grande prêtresse à ses yeux, de se monde perfide.




Elle ne pouvait pas tout avouer, mais jamais pour autant elle ne trahirait Kennocha. Sur le coup, des larmes lui montèrent aux yeux. Phénomène assez rare chez les Gorgoroth. Mais elle se retint, elle détestait ressembler à une petite fille et encore plus en avoir son comportement, dix ans qu'elle avait compris qu'elle subirait cette état de fait, sans pour autant l'accepter. Surtout depuis qu'elle avait apprit que sa sœur se marierait après le calamité, alors qu'elle ne serait et resterait qu'une gosse sans avenir. Surtout en cet instant. Mais après tout, toutes deux vénéraient Kesha, alors autant jouer la carte de la franchise et d'une voix hésitante mais pleine de respect, Nasaq lui montra devant elle le sceptre qu'elle venait de découvrir et avec son ton de baryton étrange et sourd pour son gabarit:




-"Je suis tout aussi désolée que peinée que vous me voyez ainsi. Mais en aucun cas, sachez que contre apparence, je ne vous veux aucun mal ni ne vous porter préjudice. J'ai placé en vous tout mes espoir en tant que Grande Prêtresse, vous êtes si proche de Dame Othello. Nous nous sommes rencontrée lors de mon ordination en tant que prêtresse de second rang et je m'appelle Nasaq. J'avoue m'être introduite sans autorisation dans vos appartements et je n'ai aucune excuse pour cela. Mais loin son mes intentions de vous desservir..."





Nasaq réajusta son noeud de velours autour de son chemisier blanc. La situation était des plus délicates et elle ne voulait en aucun cas se servir d'Othello ni d'Allaat comme prétexte ou comme justification. Pourtant, comment lui expliquer la chose... Alors, d'un ton plein de timidité et d'embarras:




-"Des personnes s'inquiètent pour la légitimité de cette élection, et honnêtement c'est bien à juste titre. Vous le savez aussi bien que moi, et peut-être même bien mieux d'ailleurs, ce jeux de pouvoir n'a rien à voir avec la lumière que nous partageons, celle de Kesha. Alors, oui, j'avoue travailler pour des personnes qui veulent voir élire une Grande Prêtresse digne du poste, et cela sans a priori, ni manigances politiques, ni jeux de pouvoir. Je ne vais pas vous cacher que vous avez ma préférence mais je ne fais pas partie de ce jeu, je suis juste là pour obtenir des informations. Et bien entendu, vous allez me voir comme une espionne mais ce n'est pas le cas, enfin pas vraiment. Par contre, fait d'un pur hasard, j'ai découvert dans une cache cet objet que je crois être un sceptre. Mais, je n'en sais pas plus sur cet objet. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il à été caché à votre insu dans un endroit des plus facile à retrouver. Je sais bien que jamais, vous ne l'auriez volé. Et pour vous donner ma pensée franche, quelqu'un doit essayer de vous discréditer. L'on m'avait avertie que vous seriez prise au piège... enfin d'une certaine manière..."





Nasaq retrouva un peu d'aplomb alors qu'elle disait toute la vérité à Kennocha et d'une voix plus sûre continua:




-"J'ai bien entendu qu'il se passait quelque chose qui devait vous concerner, s'il s'agit de cela, partageons nos informations. En menant discrètement une enquête, nous pourrions savoir qui à caché cet objet dans vos appartements. Je ne supporte l'idée qu'une des notre ait voulue salir votre réputation, nous devons la démasquer à tout prix. Mais nous devons déjà agir rapidement, il ne faut pas que quelqu’un puisse vous voir avec ce sceptre. Si vous le voulez, je peux le cacher pendant le temps de notre enquête. Et même si tout vous montre le contraire, je suis à votre disposition. Je ne voulez en aucun cas l'évoquer, mais si vous doutez de moi, Dame Othello sera vous dire pourquoi je me suis trouvée là..."





Puis, elle baissa les yeux, toute humble qu'elle était, attendant le verdict le Kennocha.




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MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeJeu 18 Fév - 22:22

An 1306, mois de Gléno
Complot de haut vol.
ft. Nasaq
Statue de marbre, immobile, silencieuse. Elle se tenait là, droite, la tête bien haute, observant de son regard perçant la jeune demoiselle qui tenait entre ses doigts le sceptre de la Grande Prêtresse de Kesha. Bâton de feuillets d’or serti de pierres aussi blanches que la neige de Cimmera, le symbole de la déesse y était finement sculpté. Présent lointain d’un homme amouraché de la première meneuse de l’ordre ou peut-être ancienne offrande à la Déesse elle-même, nul ne s’en souvenait. Pourtant, de génération en génération, ce magnifique objet d’une valeur inestimable passait de main en main. Symbole respecté, tradition maintenue ardemment, certaines croyaient, y compris Kennocha, qu’une partie de l’essence de Kesha y était enfermée. Seule la Grande Prêtresse avait le droit d’y touché. Maintenant, il était là dans ses appartements, entre les mains d’une sœur qui ne semblait pas prendre la pleine mesure de ses actes.

Plusieurs émotions complexes s’affichèrent sur le visage de l’intruse. Celle-ci tenta vainement de dissimuler le sceptre derrière son dos. Geste totalement inutile. Après tout, ne venait-elle pas de lui poser des questions à ce sujet ? Il était plus qu’évident qu’elle l’avait surpris en flagrant délit. Elle resta cependant muette, n’ajoutant rien. Le silence était parfois plus difficile à supporter que les mots. En effet, une voix étrangement profonde pour une aussi jeune fille brisa la tension qui s’était insinuée dans la pièce. Ainsi, elle affirmait ne pas être son ennemie, mais le reste de ses paroles eurent pour effet de la troubler d’avantages. La prêtresse à la chevelure d’ébène se raidit alors d’un seul coup, retenant tant bien que mal une grimace de mécontentement. Elle n’aimait pas que l’on fonde des espoirs en elle. En aucun cas elle n’agissait dans le but d’être récompensée ou adulée. Cela n’avait aucun sens à ses yeux. Aucunement elle ne se croyait supérieure à ses sœurs. Ce peu importe leur rang, leur âge ou leur provenance. Elle voulait simplement apporter un baume au cœur de ceux et celles qui en avaient besoin, sans qu’on l’installe sur un pied d’estrade. Le malaise qu’elle ressentit s’intensifia légèrement lorsqu’elle entendit le nom d’Othello. Était-il possible que la Haute Prêtresse voie en elle une possible candidate à ce poste ? Impossible. Il y avait fort longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues. Elle chassa cette pensée de son esprit d’un battement de cils.

Nasaq. Ainsi s’appelait celle qui lui faisait face. À l’évocation de celui-ci, Kennocha disparut dans un voile de souvenirs, bien plus net que celui des derniers jours. Une prêtresse prometteuse, voilà ce que l’une de ses sœurs avait affirmé au conseil s’occupant temporairement des ordinations. Le temple ayant un besoin ardant de prêtresses en ces temps troubles, personne ne s’y était opposé et puis les recrues que prenaient en charge Sœur Adriana étaient contestées qu’en de rares occasions. Le présent revint doucement, inquiétant. Brisant son immobilité jusque là parfaite, elle se mit à faire les cent pas. Lentement, gracieusement. La politique lui faisait défaut. Elle ne comprenait rien à ces jeux de pouvoir et préférait de loin en rester éloignée. Était-ce vrai ? Quelqu’un essayait-il de compromettre l’élection ? Représentait-elle une quelconque menace ? Pourtant, les dires de Nasaq semblaient cohérents et elle n’avait aucune raison de mettre en doute ses propos. Il paraissait évident que la petite voulait l’aider. Pourquoi alors qu’elles s’étaient entrevues qu’une seule fois ? Cela elle l’ignorait.

Elle laissa échapper un soupire, s’arrêtant enfin de tourner en rond. Elle examina une nouvelle fois la gorgoroth, ignorant quoi lui répondre. Toute cette histoire la dépassait largement, elle qui avait, disait-on, le cœur pur. Elle s’approcha sans se presser, déposant une main douce sur son épaule. « Je vous crois ma sœur. Venez. » Elle se détourna, prenant la direction de deux fauteuils en velours rouge, entre eux, une petite table ronde.  Elle s’installa gracieusement, sans un bruit, faisant signe à sa nouvelle consœur de prendre place, comme si l’urgence n’existait pas. « Je crains malheureusement en savoir bien peu au sujet de ces jeux de pouvoir. » Elle baissa son regard azuré sur ses mains jointes posées au niveau de ses cuisses. Sa voix cristalline était douce, un peu faible à côté de celle de Nasaq. « Je ne suis qu’une simple guérisseuse et la complexité de la politique m’échappe complètement. J’ignore les raisons qui vous ont poussé à croire en moi, car je ne vois pas en quoi je serais plus digne de votre confiance qu’une autre. Cependant, je suis d’accord avec vous et vos… employeurs. » Elle hésita lorsqu’elle prononça le dernier mot. Othello en faisait-elle réellement partie ? Elle se refusa de poser ouvertement la question, effrayée par la réponse. « L’élection se doit d’être légitime. L’avenir et le bien-être de notre ordre en dépendent, j’en suis persuadé. Aucune personne extérieure ou mal intentionnée ne devrait avoir son mot à dire, seules nos sœurs comptent. Je ne vois cependant pas pour qui je pourrais représenter une telle menace. Jamais je n’ai prétendu au rôle de Grande Prêtresse, l’on m’a simplement recommandée, rien n’est encore officiel. »

Elle releva enfin la tête, cherchant l’objet de tout ce trouble. Il se trouvait toujours entre les mains de la jeune prêtresse. Elle pointa son doigt dans sa direction, laissant retomber sans main lentement par la suite. « Il s’agit du sceptre de la Grande Prêtresse. Il appartenait à l’origine à Filiane de Lafleur, fondatrice de notre caste. À sa mort, elle le légua au temple et il devint alors le symbole qu’il est aujourd’hui. Une personne qui m’est inconnue affirme m’avoir aperçu près de l’endroit où il était gardé, ce peu de temps avant qu’il soit dérobé. C’est pourquoi, en effet, je ne dois pas être vu avec lui ou sans avoir une bonne explication. » Elle prit une courte pause, portant son attention sur la trappe toujours ouverte. « Vous me dites qu’il était là-dedans ? Jusqu’à aujourd’hui, j’ignorais l’existence de cette trappe. Avez-vous vu autre chose à l’intérieur ? Il parait que le sceptre n’était pas la seule chose à avoir disparu. » Elle se redressa légèrement, cherchant à voir à l’intérieur. Un geste des plus inutile vu la distance qui la séparait de celle-ci. Elle abandonna son idée, attendant simplement une réponse de celle qui affirmait vouloir l’aider. « Puis-je vous poser une tout autre question ? Pourquoi vouloir m’aider, alors que tout semble m’incriminer ? Cela n’a pas de sens. »
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MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeVen 19 Fév - 18:57





Inquiète et nerveuse, Nasaq ne pouvait décrocher son regard de la haute et majestueuse silhouette à la chevelure obsidienne qui faisait les cent pas dans la vaste pièce. Restant silencieuse, cette dernière semblait réfléchir au sort qu'elle réservait à Nasaq ou bien à tout autre chose. Kennocha, connue pour son désintéressement du pouvoir, des privilèges, tout autant qu'une quelconque reconnaissance pour son travail au sein du temple semblait perdue dans un univers de pensées qui ne pouvait être qu'à elle et restait donc totalement indéchiffrable aux yeux de Nasaq. Pourtant, sur se beau et impassible visage, elle put y lire une certaine contrariété mais dont l'objet restait et resterait mystérieux si Kennocha se murait dans le silence qui commençait à devenir des plus pesant. Nasaq aurait largement préférée qu'elle explose dans une violente colère, qu'elle lui fasse part de son indignation et de son exaspération et enfin, que le châtiment tombe, tel un couperet sur son maigre coup. Les battements du cœur de Nasaq s'accéléraient au fur et à mesure que ces longues et interminables minutes défilaient au rythme des pas feutrés de Kennocha. Et lorsque Kennocha s'approche d'elle et posa sa main sur son épaule, Nasaq sentie ses jambes fléchir et crue s'évanouir sur le moment. Son cœur battait la chamade alors qu'enfin, Kennocha sembla vouloir rompre le silence. Nasaq, toujours le regard rivé sur elle, sentie son cœur se rompre. Mais contre toute attente, Kennocha l'invita à se joindre à elle dans ce qui faisait office de salon et s'assit élégamment dans un des fauteuil. Nasaq eut l'impression d'être jetée dans le Grand Lac Gelé en plein mois de Firion. Elle resta sur place, bouche bée ne sachant ni qui dire ni quoi faire et après quelques secondes d'hébétude, alla elle aussi s’asseoir machinalement, déconcerté par son calme et son attitude flegmatique. Si le sang de Kennocha s'écoulait tranquillement tel un large fleuve menant à l'océan, celui de Nasaq ressemblait plutôt à celui d'un torrent de haute montagne. Pourtant, elle était encore bien loin de toutes les surprises qui l'attendaient dans la quiétude du salon.




Alors qu'elle écoutait attentivement kennocha, Nasaq prit la pleine mesure de sa bienveillance et de son immense mansuétude ce qui ne fit que renforcer son idée que Kennocha serait bien la meilleur guide pour son Ordre. Et au fur et à mesure que la prêtresse se livrait à une nouvelle venue, Nasaq se détendit. Mais elle fronça les sourcils quand cette dernière évoqua ses employeurs, elle en fut comme frappé par un mauvais coup, tout en sachant qu'elle en était la première responsable. Être plus explicite allait devenir tout autant épineux que pénible. Pourtant, Nasaq voulait être honnête, véritablement honnête avec celle qui ne l'avait pas jugée alors qu'elle avait été prise en flagrant délit et qui pourtant l'avait tout de même accueillie pour discuter de cette situation des moins orthodoxe. Par contre, quand Kennocha lui apprit l'origine du sceptre qu'elle tenait entre ses mains, Nasaq sentie qu’elle commettait un affreux parjure à sa déesse mais attendit, toute troublée et alarmée que Kennocha s’interrompe. Pas un instant de plus, elle ne voulait tenir en ses petites mains impures un tel objet, si sacré, si saint. Et une fois que Kennocha lui posa ses dernières questions, mue par un sentiment d'urgence, elle s'agenouilla devant la noble prêtresse, baissa la tête et lui tendit le vénérable et ancestrale sceptre du bout des doigts pour lui remettre. Cela fait, elle osa prendre la parole, gênée et timide:




-"Je suis absolument désolée d'avoir commis un tel sacrilège en osant toucher ce sceptre, car il n'y a pas de mains plus indignes que les miennes pour oser effleurer une telle relique. Et je vous dois des explications plus précises. La seule chose qui m'ennuie profondément, c'est de devoir dévoiler le rôle de certaines personnes, que cela soit mal compris, que cela se sache. Car dans tout les cas, il ne s'agit pas d'employeurs mais de ma famille, ce qui rend les choses aussi difficiles que délicates. Pourtant, je ne me sens pas capable de vous cacher quoi que ce soit... Et, je vais répondre en toute honnête à vos questions. Par avance, veuillez me pardonner pour la naïveté de mes réponses, je suis très loin de votre intelligence et encore plus de votre intégrité."





Machinalement, Nasaq prit une mèche de cheveux qu'elle noua autour de son doigt et comme si elle s'adressait à un personnage imaginaire, reprit d'une voix qui se voulait neutre:




-"Ce qui m'a poussée à croire en vous, c'est la foi que je porte en Kesha. Pas que, mais je fais confiance en notre déesse et qui serait plus à même de prendre la tête de notre Ordre qu'une personne totalement désintéressée ? C'est vous même qui venez de me le dire, vous n'êtes qu'une simple guérisseuse, comme nous toutes. Donc une véritable prêtresse, pas comme certaines arriviste profitant d’appuis et manipulant un jeu d'influence pour obtenir des postes et des privilèges. C'est pour cela que vous avez mon respect le plus profond et le plus indéfectible. Honnête et humble, les deux pierres fondatrices et essentielles dans le mur de nos convictions. Entre d'autres... cela va sans dire."





Nasaq s’arrêta net. Elle savait bien que Kennocha détestait ce genre de discours, mais pourtant, elle lui avait dit la vérité et venait aussi de lui ouvrir son cœur. Mais elle ne pouvait plus se taire maintenant, elle devait tout lui dire sans pour autant en mesurer les conséquences et continua tout en tortillant nerveusement sa mèche de cheveux noir de charbon:




-"Par contre, je voudrais dissiper un horrible malentendu. Je n'ai employeur, j'ai juste prêtée main forte à ma sœur qui est effectivement une Ladrinis, ce qui pourrait vous inquiéter. Mais je vais dissiper vos doutes. Au contraire de moi, elle n'a pas choisie son destin et fut contrainte de travailler pour cette caste. Mais, bien plus intelligente que moi et guidée sans nul doute pas Kesha, elle a réussie à ne pas devenir une criminelle. Allaat ne travaille que pour les causes qu'elle estime légitime et jusqu'à présent, elle est au service de notre Ordre. Sauf une fois, si je me rappel bien, c'était pour le vénérable et très sage Dim. Jamais elle n'a été motivée par l’appât du gain, j'en veux pour preuve qu'elle dépense la moitié de ses gains pour entretenir un orphelinat. C'est même elle qui m'a adoptée pour que j'ai une famille. Et si je me trouve dans cette situation aujourd'hui, c'est qu'elle m'a demandée de l'aide. Bien entendu, dans sa lettre elle est restée laconique, pourtant elle savait que quelque chose se tramait contre vous et elle m'a dirigée vers vous, sachant que je ferais tout pour vous aider. Je n'ai donc aucun contrat, l'Ordre est tout autant ma famille maintenant. Et si ma sœur à agit de la sorte, c'est sur la demande de Dame Othello qui tient tout comme vous que l'élection ne soit pas manipulée ou arrangeait au profit d'un petit groupe. Je comprends qu'il doit bien être difficile de me croire, surtout si un jours vous apprenez mon passé. A l'inverse de ma sœur, j'ai commis nombres de délits pour survivre et je suis de loin une personne à qui l'on peut faire confiance. J'ai même fait un séjour dans les geôles de Gaeaf... Finalement, je n'ai aucune raison que vous me croyez. Maintenant pour répondre à votre dernière question du pourquoi je vous aide, j'aurais deux réponses. La première est que j'ai foi en vous, ce qui est amplement suffisant pour moi. La deuxième, c'est que même si j'ai pas trop de jugeote, Allaat ne m'a pas poussée vers vous par hasard."





Un instant, Nasaq se tut. Elle venait de se mettre à nue ce qui ne lui était jamais arrivée au part avent. Et puis surtout du peu qu'elle connaissait de cette éminente prêtresse, ces arguments avaient du lui paraître fades et bien inconsistants et ce, sans compter qu'elle évoluée bien loin du monde de bassesse dans lequel Nasaq avait baignée. Résignée à sa futur excommunication, elle repensa au geste désinvolte de Kennocha qui jeta un regard tout aussi rapide que désintéressé en direction de la trappe. Instinctivement, elle s'en retourna pour découvrir si d'autres objets y avaient bien pu être dissimulés ou même mieux, un indice laissé par la responsable. Sans plus de convenance, le postérieur à l'air, Nasaq examina minutieusement la trappe. Fouillant d'une main agile mais aussi experte, Nasaq en ressortit un scapulaire votif qui devaient à n'en point douter des textes traditionnels votifs mais que Nasaq se garda bien d'ouvrir. Elle posa à coté d'elle cet objet sacré et examina attentivement les bords de la trappe. Elle découvrit, prit entre la moulure basse et le plancher un tout petit bout de tissus. Certes, il semblait insignifiant mais peut-être avait-il appartenu à la malfaitrice. C'était à espérer. Nasaq se retourna vers Kennocha, l'air triste et humble et doucement lui dit:




-"Je suis désolée, mais à part ce scapulaire et ce bout de tissus, je n'ai rien trouvé d'autre. Mais peut-être que ce bout de tissus pourrait vous dire quelque chose..."







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MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeSam 20 Fév - 19:59

An 1306, mois de Gléno
Complot de haut vol.
ft. Nasaq
Lorsqu’elle fut bien installée dans l’un des fauteuils, Kennocha avait posé son regard sur la gorgoroth qui n’avait point bougé. Figé sur place, elle l’observait, un air étrange planait sur son jeune visage qui plus jamais ne vieillirait. Étonnement ? Peur ? Soulagement ? Tant d’émotions possibles qu’elle ne chercha pas à percer, il y avait déjà bien d’autres mystères à résoudre. D’un coup, sans prévenir, Nasaq se réanima. Dans un empressement soudain, elle franchit les quelques mètres qui les séparaient pour venir finalement s’installer à ses côtés. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la sylphide, bref, discret. Il disparut lorsqu’elle prit la parole. Beaucoup de questions embrumaient son esprit et bien qu’en surface elle semblait aussi calme qu’un doux matin d’Enkilil, elle souffrait à l’idée d’être mêlé à pareille manigance. Il devint pourtant évident qu’elle ne pouvait plus y échapper. Sans le savoir, sans même le vouloir, on l’exposait au jeu du pouvoir et il suffisait que d’un faux pas pour qu’elle se brûle les ailes.

Sans un avertissement, Nasaq se leva, s’agenouillant devant elle. Pleine d’excuses, celle-ci venait de comprendre à quel point le sceptre pouvait être précieux. À cette vue, Kennocha se figea brièvement, arborant des yeux exorbités de terreur. Heureusement, sa sœur ne pouvait pas la voir, trop occuper à se repentir tête baissée. Une peur panique l’envie lorsqu’elle comprit que la servante de Kesha cherchait à lui donner le sceptre. Elle n’en était pas plus digne qu’elle. D’un geste hésitant, qui semblait même mal habile, elle se résigna. Prenant du bout des doigts l’objet sacré, comme pour ne pas y toucher, elle se dépêcha de le poser sur la table. En aucun cas elle ne désirait le garder en sa possession, craignant que la relique ne changeât quoi que ce soit à sa personne. Elle écouta, plus ou moins calme. Lasse de la voir ainsi au sol, tiquant sur les derniers éloges de son intelligence et son intégrité, elle se leva à moitié tout en penchant son corps vers l’avant. « Ma sœur, je vous en prie, relevez-vous. » dit-elle d’une voix qu’elle voulait rassurante, chaude. Elle lui tendit la main, de l’autre, l’aida à se relever pour qu’elle puisse ainsi s’assoir. Égale à égale. « Vous êtes arrivé il y a peu. Comment auriez-vous su ? De plus vos mains ne sont pas plus indignes que peut être celle que je possède. Maintenant que cela est dit, continuez sans crainte. Je vous écoute. »

Alors elle se tut. Nasaq, elle, semblait toujours inquiète, s’attaquant à une pauvre mèche de ses cheveux charbonneux avec l’un de ses doigts. Ses raisons de croire en elle lui semblaient bien faibles, probablement copiées sur les dires des autres sœurs qui partageaient cet avis. Elle garda cette pensée pour elle. Après tout, la foi était personnelle à chacun et ses fondements plus encore. Étonnamment, ce fut le commentaire sur les nouvelles arrivantes qui la blessa le plus. Même s’il lui était impossible de connaitre tout le monde, elle détestait qu’on évoque cette part d’ombre au sein des prêtresses. Bien qu’elle-même en fût dépourvue, peut-être que cette force opposée à la sienne était nécessaire à la survie de l’ordre. Elle ne pouvait malheureusement pas en être certaine. Après une brève pause de sa nouvelle consœur, elle reprit, expliquant finalement qu’elle portait assistance à sa sœur, qui elle-même travaillait pour la Haute Prêtresse de Kesha. Cela faisait beaucoup d’informations en peu de temps. Au moins, fut-elle rassurée d’entendre qu’Othello ne désirait pas la voir montée en grade, mais bien seulement préserver l’intégrité de l’élection à venir. Sans le savoir, Nasaq venait de lui enlever le poids qui l’empêchait de respirer depuis qu’elle avait mentionné le nom de son ancienne camarade.

Un bref silence s’insinua entre elles, chacune attendant de voir si l’autre allait ajouter quelque chose. Kennocha n’eut cependant pas le temps d’ouvrir la bouche, que déjà l’autre religieuse se leva d’un bon, dirigeant ses pas vers la trappe restée grande ouverte. Toujours assise, elle l’observa sans la brusquer. Puis, tout aussi lentement que son cheminement vers les sièges, elle se leva pour rejoindre Nasaq. Sans un bruit, sans un mot, mains jointent dans son dos, elle là regarda farfouiller vigoureusement les profondeurs du plancher. En peu de temps, ce fut terminé. Elle reconnut le scapulaire, présent offert à la nouvelle Grande Prêtresse lorsqu’elle prononçait ses vœux. Intriguée, la prêtresse s’empara délicatement du bout de tissu qu’on lui tendait. « Malheureusement non. » C’est tout ce qu’elle trouva à répondre. Pourtant, sa voix intérieure se réveilla, alerte. Cette broderie argentée sur le coton blanc ne lui était pas totalement inconnue. Elle l’avait déjà aperçu quelque part, mais où ? Là résidait le mystère. « Enfin, je n’en suis pas certaine. »

Elle resta debout, faisant tournoyer le tissu entre ses doigts fins, repensant à tout ce que la petite lui avait dit. « Écoutez Sœur Nasaq, vous me semblez troublée. Me tromperais-je ? Pourtant je ne doute point de vos paroles. Je ne vois en vous aucunement une ennemie. » Lentement, elle s’accroupit. Une fois son visage à son niveau, elle plongea son regard lointain dans celui de la gorgoroth. Bien qu’il fût doux, il semblait lointain, comme si elle était retournée soixante ans en arrière, au jour où elle trouva sa famille. « Votre passé n’a point d’importance, il a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui. C’est grâce à lui que vous avez retrouvé les traces de notre mère Kesha et pour cela vous devez lui être reconnaissante, aussi difficile qu’il fût. En aucun cas vous ne serez jugé pour celui-ci. À ce titre, jamais je ne pourrais prétendre avoir toujours été ainsi, j’ignore encore même les fondements de mon existence. L’ordre de Kesha est pour moi ce que semble représenter votre sœur à vos yeux, vous toutes êtes mes véritables sœurs, ma seule et unique famille. »  Elle se releva. D’un geste fluide, elle réajusta sa chevelure, emprisonnant quelques mèches rebelles en un léger chignon maintenu par sa tige d’or et d’émeraudes. « C’est pour cette raison que j’ai beaucoup de mal à concevoir que l’une de nous cherche à me nuire. »

Espérant être venu à bout des doutes de celle qui cherchait à l’aider, son esprit se focalisa de nouveau sur le seul indice qu’elles possédaient. Il ne lui était pas inconnu, plus son regard se posait dessus et plus elle était convaincue de l’avoir vu dans les derniers jours. Sa mémoire refusa cependant de coopérer. « J’en suis certaine, j’ai déjà vu ces broderies quelque part. Il m’est impossible de me rappeler l’endroit ou le moment, mais cela doit être dans les derniers jours. J’ai trop abusé de ma magie pour stabiliser l’état de ceux atteints de cette fièvre violente que certaines de mes actions me paraissent comme un rêve nébuleux. » Elle se tourna vers Nasaq, espérant qu’en parlant ainsi à voix haute une piste viendrait les sortir de ce mauvais pas. « Ce sont les couleurs de Cimmeria, alors il est fort possible qu’il s’agisse d’une toilette appartenant à une sœur ou d’un habitant qui se trouve au temple. Ou peut-être est-ce un bout d’un des objets dérobés qui aurait été dissimulé dans un autre lieu. J’avoue ne pas savoir par où commencer. » La prêtresse se tut un instant, cherchant un moyen de localiser le ou la responsable. « Pensez-vous qu’il serait possible de retracer l’odeur de son origine ? Je connais quelques sœurs dotées d’un odorat puissant, mais j’ignore si elles m’aideront avec les accusations qui planent au-dessus de mes épaules. »

Un bruit derrière la porte la fit se taire. Était-ce possible, qu’au final, ses consœurs de haut rang l’aient mise sous surveillance ? Elle lança un regard inquiet à Nasaq. D’un geste de la main, elle lui indiqua de refermer la trappe, tout en l’incitant à garder le silence. Prudemment, essayant d’être la plus discrète possible, elle s’approcha de la massive armature. Lorsqu’elle l’ouvrit, personne ne se trouvait derrière. Le couloir était désert, trop silencieux. Une fois sa tâche terminée, Kennocha se dirigea vers sa sœur. « Il n’y a pas âme qui vive. » D’un ton faible, elle parla à voix basse. « Je crains qu’on me surveille par ma faute. Nous allons devoir nous montrer vigilantes, ma sœur. »
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MessageSujet: Re: Complot de haut vol [ft. Nasaq]   Complot de haut vol [ft. Nasaq] Icon_minitimeDim 21 Fév - 16:23






Tendant le scapulaire à Kennocha, cette dernière le prit délicatement mais n'en dit rien quant au bout de tissus qu'elle fit tournoyer du bout de ses doigts délicats, apparemment cela ne lui évoqua rien de plus. Décidément, elles étaient dans un impasse. Alors qu'elle adressait à Nasaq des paroles rassurantes, elle vint s'accroupir en face d'elle pour lui confier que son passé, ou bien celui des autres sœurs, était ici sans la moindre importance et que toutes ne faisaient plus partie que d'une seule et grande famille, celles des prêtresses qui dévouaient leur vie à la grande déesse Kesha. Bien entendu, Nasaq était tout à fait d'accord sur le fait d'appartenir à une nouvelle famille, pourtant, elle en avait une autre et n'envisageait pas ni en trahir une ou l'autre. Ses deux familles devaient cohabiter en harmonie et elle se demanda si Kennocha, elle, avait encore une famille. Peut-être pas ou plus, d'où ses propos. Mais Nasaq se voyait mal renier celle qui venait tout juste de l'adopter et qui plus est, œuvrait pour les prêtresses. Mais la perplexité de Nasaq s'accrut grandement lorsque cette dernière lui fit part qu'elle concevait avec difficulté que l'une des sœurs puisse vouloir lui nuire. Fichtre ! Elle sortait d'où pour penser de la sorte, ou plutôt depuis combien de temps avait-elle perdu le contact avec le monde extérieur ? Même sans sortir du Temple, rien qu'ici, on pouvait se rendre compte qu'il existait bel et bien des vipères ou autres prédateurs. Nasaq en avait un peu fait les frais lors de son noviciat ce qui lui valu d'ailleurs quelles remontrances bien épicées et un œil au beurre noir à l'une des vipères justement. Bref, était-elle inconsciente ou vivait-elle complètement dans une autre sphère ? Il apparut clairement à Nasaq que la partie serait difficile avec Kennocha pour partenaire, ce qui lui rendait par là même, la situation plus intolérable. Elle se promis de démasquer et de rosser les viles coupables... Encore perdue en de vaines conjectures, la voix de Kennocha se fit de nouveau entendre, mais rien qui ne puisse leur donner une véritable piste, seulement un lots de nouvelles interrogations. Sœur Kennocha lui apprit que ce bout de tissus correspondait aux couleurs cimmériennes, mais aucune idée précise sur son origine car il pouvait bien être issu de la toilette d'une prêtresse que de celle d'un des hôtes du temples. Ou peut-être même d'un autre objet qui aurait été dérobé. Donc ni piste à suivre ni même un début de quelque chose. C'était bien maigre que tout cela pensa Nasaq qui commença à désespérer de la situation quand Kennocha posa une question des plus singulière, tracer l'odeur du bout de tissus pour en retrouver son origine. En parlant d'odeur, Nasaq aurait immédiatement pensée à suivre la piste d'une ou d'un potentiel coupable alors qu'elle avait parlée d'origine. La question méritait qu'être posée, effectivement. Quant à demander l'aide à une sœur dans un tel contexte, Nasaq devint perplexe, cela pouvait même se révéler dangereux. Et tandis qu'elle se demandait s'il était judicieux de demander une aide extérieur, Kennocha se tut subitement, posant sur Nasaq un regard inquiet. Interloquée, Nasaq referma le plus délicatement la trappe et s'immobilisa dans un silence absolu, tous ses sens aux aguets observant Kennocha se rapprocher de la massive porte en bois de ses appartements. Et en l'ouvrant, Kennocha constata qu'il n'y avait personne derrière ni même dans le couloir. Doucement, elle chuchota à Nasaq qu'il était possible qu'elle était mise sous surveillance et donc qu'elle soit espionnée. Nasaq pensa sombrement qu'elle n'était pas faite pour se rôle et qu'il conviendrait bien mieux à sa sœur.




Nasaq se releva, enleva ses mocassins de cuir noir et se dirigea vers le confortable fauteuil qu'elle avait laissé précédemment et s'y réinstalla, indolente tout en tortillant du bout de ses doigts une de ses mèches. Sans attendre que Kennocha la rejoigne, elle se mit à lui chuchoter sa pensée sur la situation et les options qui se présentaient à elles. C'était comme si elle venait de faire un bon de plusieurs années en arrière lorsqu'elle mettait ou point un plan pour délester un bourgeois d'un objet qui devait lui être inutile. Dans sa voix, il y avait comme un accent de jubilation:




-"Sœur Kennocha, vous avez émis l'hypothèse de retrouver l'origine du bout de tissus et cela avec l'aide d'une prêtresse. Personnellement, je n'y avais pas pensée et cela me semble être une bonne idée. De mon coté, j'avais dans l'idée de suivre la piste de celui à qui appartenait le bout de tissus. Mais nous allons devoir faire un choix entre retrouver son origine et celui qui l'a amené ici. J'ai une petite hermine, Aunarpuq qui serait, je pense, capable de retrouver son porteur mais pas si le tissus doit être manipulé par d'autre personnes. D'un autre coté, je ne sais non plus comment s'y prendrait votre consœur. Quoi qu'il en soit, il est fort probable que nous ne pourrons suivre qu'une seule piste. Quant aux doutes que vous émettez sur celles qui vous seront restées fidèles, c'est un risque à prendre mais je peux vous certifier que bon nombres sont et resteront derrière vous. Après, on peut toujours demander aux deux gardes postés de chaque bout du couloir si elles ont vues quelque chose. Peut-être seront-elles honnêtes ou bien auriez-vous quelques moyens de pression ? Cela pourrait être utile. Et pour ce qui est de savoir si vous êtes espionnée, c'est un avantage pour nous car les intrigantes savent que maintenant vous n’êtes pas seule. Ce qui peut avoir deux conséquences, soit elles vont agir plus lentement par prudence ce qui nous donnera du temps supplémentaire, soit elles vont agir plus rapidement et leur précipitation les mènera à fauter. Quoi qu'il en soit, nous avons tout de même certains avantages. Par contre, la question essentiel et aussi la plus urgente est que faisons nous des objets incriminant ? Au pire, je les cache sous mon lit en attendant car il est évident que de toute façon, il vaut mieux que je me fasse prendre que vous. Si elles venaient à vous trouver en possessions de ces objets, vous seriez fichue, définitivement fichue et plus personne ne serait en mesure de vous venir en aide et de révéler la vérité au grand jour."





Nasaq fixa Kennocha de ses deux grands yeux noirs pleins d'attente.




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