[Event] En lettres d'or et de feu

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• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
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 [Event] En lettres d'or et de feu

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::  Infante de Kesha ::

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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeLun 22 Fév - 21:40

Le claquement du métal de l’armure face à elle raisonnait curieusement dans ses oreilles, à chaque nouvelle marche que le soldat empruntait pour gravir l’escalier de pierre qui les guidait jusqu’au palais royale. Il n’était pas long : une poignée de marches, à peine, mais qui suffisaient à créer un vacarme mémorable ; dantesque, à moins que ça soit ses sens engourdies et le feu secret qui battait sous ses tempes pâles qui rende en chaque petit choque une vraie tempête.
Ces yeux sombres s’élevèrent péniblement au-dessus de l’épaule protégée par une large plaque d’un métal raffiné, retrouvant l’image familière et lointaine du château qui veillait sur la ville comme un fort. Cela faisait des mois qu’elle n’y avait pas mis les pieds. Pas depuis sa dernière rencontre avec le souverain, qui l’avait vu défiler devant la cour comme un dernier joyau ajouté à une couronne.

Les mots de la lettre lui trottaient à l’esprit comme une petite comptine ; une ritournelle qu’elle avait pu mémoriser pendant les quelques jours du trajet qui l’avait conduite loin d’Heldor et de ses lumières. Les sourcils à moitié froncés, tant par les soleils du redoux que par ses fourmillantes pensées, la sirène tentait silencieusement de percer le mystère de cette convocation – en réalité, elle essayait plutôt de s’occuper l’esprit pour chasser de ses nerfs l’expectative de se retrouver de nouveau devant la cour.
La missive manuscrite ne quittait pas sa main, pourtant. Quelques mots, joliment appliqués sur le riche parchemin, un document très officiel pour la demander au palais sur le champ. Le messager l’avait retrouvé jusque dans la capitale du duché voisin, changeant ses plans de quelques encablures, déviant sa course pour la rappeler à la capitale, comme le cœur d’un tourbillon où elle se laissait emportée.


Nous arrivons, ma Dame. Le soldat se retourna vers elle, lui présentant un sourire bonhomme qui illumina son visage rond et gras, soulevant légèrement sa moustache épaisse. Othello s’inclina poliment pour remercier son escorte, s’amusant presque de la singularité du personnage qui l’emmenait vers l’épicentre de la nation.

L’air était doux, et serait probablement particulièrement agréable si elle ne sentait pas sa température plus élevée que la norme. Tout autour d’elle, d’autres Héraults de la noblesse éridanienne avait passé de plus légères tenues, mettant en avant leurs somptueuses étoffes, les cous et les poignets, et quelques scandaleuses qui montraient plus que de convenances leur gorges. Othello les scrutait avec une étrange curiosité, comme face à une peinture vive et colorée, un peu grotesque sous couvert de mondanité, un théâtre où se jouaient des pièces bien lointaines pour elle et son monde de foi.
Son apparence contrastait beaucoup avec le reste des eridaniennes aux alentours ; enveloppée dans une robe d’un taffetas vaporeux, d’un rose fané et poudreux, elle donnait l’impression de flotter dans un nuage. L’amas de voiles donnait la curieuse impression que son corps fragile disparaissait, ses bras frêles se noyant sous ses manches nuageuses. Seul un corset serré et un corsage de soi révélaient ses contours, et les écailles irisées qui parsemaient ses épaules nues. Ses longues mèches grises coulaient en cascade de part en part de son faciès absent. Elle donnait l’impression de rayonner la lassitude – en réalité, la fièvre qu’elle couvait lissait ses traits plus que de raison, donnant une nouvelle fougue à son sérieux.

Seules les hautes oreilles trahissaient une certaine alerte, deux nageoires mouvantes à même son crâne qui trahissaient malgré elle ses origines animales. Avançant d’un pas un peu fébrile, Othello n’en demeurait pas déterminée. Il lui était toujours curieux de devoir faire face à ces nouvelles responsabilités. Arrivée sur cet échiquier d’une bien étrange façon, elle découvrait ses fonctions avec la pratique, la surprise, devant superposer plusieurs chapeaux et plus encore de responsabilités et de fonctions. Et hormis la très Sainte Kesha, il n’y avait plus qu’un être à qui elle devait rendre des comptes. C’était d’ailleurs le but de sa venue, si elle devait se fier aux notes élégantes qui parcouraient la page. Pour notifier le roi des actions gélovigiennes, ainsi que la situation de son duché. En pensant à cela, elle pinça discrètement ses lèvres diaphanes. Sa présence manquait cruellement aux habitants, déjà victimes d’un duché en reconstruction. Et elle priait ardemment pour que leurs calvaires communs s’écourtent, que ses pas la mènent de nouveau jusqu’à Nivalessa.  


C’est par là, ma Dame. Suivez-moi. A chaque mouvement, les pièces d’armure s’entrechoquaient, réveillant sous son front pâle les prémices de la migraine. Mais le sourire du soldat avait la vertu d’atténuer même les pires maux, et la sirène se plia au prix pour suivre l’employer jusqu’aux grandes portes du palais.

Comme la dernière fois, elle fut conduite à travers quelques couloirs et halls jusqu’à ce qu’elle pensait être une salle d’audience. Ses pas se faisaient curieusement plus familiers, comme si sa précédente venue était restée gravée sous la plante de ses pieds, lui indiquant presque machinalement un chemin qu’elle ne connaissait pourtant que peu. Bientôt, ils arrivèrent à la hauteur d’une longue silhouette, certainement un chambellan ou un conseiller – la prêtresse, encore peu habituée à l’étiquette et aux coutumes, ne s’autorisa qu’une révérence sage, cherchant désespérément à échapper aux erreurs de protocoles. Celui-ci la toisa un instant du regard, et elle présenta alors la lettre rédigée, une excuse comme une preuve de sa présence en ces lieux. Pourtant, elle ne la lui remise pas : le document était trop précieux ; et le conseiller disparu peu après avec pour seule justificatif, sa mémoire et sa voix.

Allait-elle être conduite dans la salle du trône, retrouver tous ces visages braqués sur eux ? Dans une antichambre plus discrète ? Les souvenirs de sa Cimmeria natale lui ramenaient des images de vastes maisons de bois, où tous étaient réunis autour de grandes tables… Dans ces dorures, il était étrange de croire que tout existait dans un même monde.
Patiemment, elle attendit, évitant les regards et les murmures, se faisant ombre dans ce couloir silencieux, tout en se répétant les mots qu’elle avait préparé pour rendre compte des divers états du pays. Des mots parasités par des braises, mais qu’elle parvenait encore à garder sous couvert de son front opalin.
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:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeDim 14 Mar - 13:23


Le 20 Mirios 1306

Lorsque je n'étais encore qu'un jeune prince imbu de sa personne et impétueux, on me disait que j'avais du feu dans le sang et que si je n'y prenais pas garde, je finirai consumé par mes pulsions. De belles métaphores qui me poursuivaient des années plus tard, alors que je cherchai désespéramment les endroits les plus frais du palais pour apaiser la langue de feu qui irradiait sous mon crane.

Je refusais pourtant de me laisser allé à l'oisiveté et passer la journée dans une salle de bain glacée avait beau être étrangement attirant ces derniers jours, je ne pouvais pas donner l'image d'un roi amoindrit. Pas une nouvelle fois, diront certains. Je rassemblais donc ce qui restait de ma personne et me présentais, au moins deux fois par jours, dans la salle des conseils ou dans la salle d'audience. Les médecins royaux trouvaient cela imprudent mais n'avaient pas la prétention d'essayer de me convaincre de rester cloisonné entre les quatre murs de mes appartements.

Ce n'était jamais qu'une vilaine grippe, m'avait-on répondu, alors qu'une légère fièvre amenait un médecin à m’ausculter, quelques semaines auparavant. Une grippe tardive, vilaine mais bénigne pour un être aussi exceptionnel que le Roi. Quel crétin de médecin. Je ne serais finalement informé que deux semaines plus tard de la probable maladie qui m'affligeait réellement. Une maladie qui ne m'était pas vraiment inconnue puisque voilà déjà près de deux mois qu'elle avait commencé à se propager dans tout le continent.

Ainsi je partageai les maux de mon peuple, cela me semblait presque honorable.. mais sans doute était-ce davantage la fièvre que la raison qui parlait. Un linge humide sur le front, je laissai la brume qui parfois envahissait mes pensées, lentement se résorber. Elle reviendrait, je le savais, mais, pour l'heure, j'avais besoin de toute ma lucidité.

Deux coups à la porte me prévinrent que la visite que j'attendais était arrivée. Un domestique retira le linge de mon front, sécha la peau humide et me fit présentable avant de quitter les lieux. Je me relevais de ma chaise pour m'avancer vers la porte qu'un autre serviteur ouvrait pour moi. La silhouette du chambellan se déroba rapidement de l'embrasure pour dévoiler celle de la duchesse de Niveria. Fidèle au souvenir que je gardais de notre première rencontre, la jeune femme était une magnifique représentante de la déesse qu'elle servait.

Sa vaporeuse silhouette me semblait tout droit émergée des embruns d'une mer houleuse et c'est moins pour sa beauté de sirène que pour la fraicheur que me tirait cette image, que je me trouvais soudain flattée de sa présence. Je laissai un sourire franc l'accueillir et d'un mouvement de bras, l'invitais à entrer.

- Dame Lehoia, soyez la bienvenue. J'espère que vous avez fais un agréable voyage depuis le duché de Vanes.

Je m'écartais de la porte qu'un serviteur refermait derrière lui en quittant la pièce pour nous laisser seuls. De l'autre côté des battants, des gardes du Dernier Cercle veillaient à la sécurité de ma visiteuse et de la mienne. Je laissai la duchesse prendre ses aises et découvrir l'antichambre dans laquelle j'avais décidé de mener cet entretiens. Loin des regards et des oreilles indiscrètes, une rencontre bien moins protocolaire que sa précédente visite. Meublée avec goût la petite pièce comptait notamment quelques fauteuils confortables et une table basse où trônaient un bouquet élégant et des biscuits à picorer.

- On m'a rapporté que le Bal de la Rose avait été particulièrement somptueux. Je ne saurai que me morfondre de n'avoir pu y assister.

Je me dirige vers les portes fenêtres de l'antichambre donnant sur un petit balcon au-dessus des jardins, je tire légèrement les voilages en passant à côté. La pièce n'était ni la plus fraiche, ni la chaude du palais mais cette fenêtre amenait lumière et chaleur. Je tournai enfin le dos à la fenêtre pour poser mon regard sur la duchesse et prêtresse.

- Je serais bien entendu ravi d'entendre vos commentaires sur le bal mais, vous savez déjà que ce n'est pas pour cela que je vous ai invité.

La fièvre me quittait alors que j'en venais justement à parler d'elle. Le bleu de mes yeux se fit plus vif alors que fixais la jeune femme, sans doute aurai-je été distrait par sa beauté en un autre temps, ou bien, un autre jour. Devant moi pourtant, je ne voyais pas tant sa beauté que son utilité. Guérisseuse, Haute Prêtresse de la déesse de la médecine et duchesse d'un territoire éridanien sous mon autorité, la dame était un atout précieux pour Eridania.

J'allais poursuivre sur ma lancé quand mon regard se porta sur le bouquet de fleurs qui s'épanouissait sur la table, me rappelant soudain que si la dame était un atout stratégique, elle restait aussi une femme.

- Je vous en prie, installez-vous à votre aise et faites-moi savoir si vous désirez un rafraichissement ou une tasse de thé.

Un sourire affable aux lèvres je lui indiquais de se servir comme il lui plairait.

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::  Infante de Kesha ::

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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeVen 19 Mar - 20:51

Dans une bourrasque, la porte s’ouvrit brusquement, laissant dans son sillage une brise légère qui traînait avec elle les fragrances de marbre et de satin qui embaumaient le palais. La sirène s’était attendue à être accueillit par un nouvel émissaire, un autre chambellan aux cheveux trop bien coupés. Mais pourtant, ce ne furent nulles moustaches trop proprement taillées, nul crâne dégarni qui lui fit face pour l’inviter dans l’antichambre, mais bien sa Majesté elle-même qui se tenait là, fier d’une aura solaire qu’elle ne lui connaissait pas encore. Alors que le bras masculin se déployait pour l’inviter dans la pièce, la sirène se sentit bien étrangère, se demandant bien d’où lui venait sa superbe et son assurance lors de son entrée dans les yeux.

Le roi, quant à lui, semblait auréolé d’une autre couronne – un sourire franc éclairait ses lèvres, bien loin du visage de cire qu’il lui avait présenté lors de leur dernière rencontre, entourés de la cour et autres suivants. Peut-être était-ce une impression, mais le jeune seigneur avait un teint plus chaleureux, plus vivant, et sans doute mieux que dans ses souvenirs. Ses mèches sombres couvraient plus franchement son front pâle, laissant à ses yeux plus d'espace. Othello patienta quelques secondes supplémentaires, certainement perdue dans ses pensées, avant de suivre le chemin dessiné par la main souveraine.

Loin d’être aussi rutilante et cosmopolite que la salle de bal, le champ de bataille que le roi avait choisi pour leur entrevu était une petite antichambre. Une petite pièce des plus intimes, finement meublée, où devaient se discuter de longues heures durant l’avenir du pays, les malheurs de sa noblesse, ou de petits mots échangés entre deux accolades et quelques œillades entre chambellans et femmes de chambre. La yorka parcourut rapidement ce nouveau décor, serrant doucement le morceau de parchemin entre ses doigts diaphanes.
Le roi se montra un aimable hôte en l’accueillant chaleureusement, s’inquiétant de son voyage depuis Heldor pour rejoindre la cité royale.


« Merci beaucoup, votre Altesse. » C’est un fluet filet de voix qui s’échappait de ses lèvres, coulant comme une rivière timide et naissance pour rebondir contre moulures des plafonds. Alors qu’elle parlait, ses yeux vagabondaient sur les murs, encore peu habitués à la splendeur de chaque détaille, au goût derrière chaque objet. Un tableau subtilement dessiné pour ses yeux encore inhabitués.

La porte se referma discrètement derrière eux, s’étouffant dans un bruit sourd, emportant derrière elle le dernier témoin de leur conversation. Dans un réflexe animal, elle se retourna, regarda une seconde ce passage fermé. Le palais était tant chargé d’âme que la solitude prenait brusquement des airs d’exception, et de secrets. Dans ce monde où tout se sait, ou les secrets fusent de lèvres en lèvres comme des fourmis dans leur colonie, se retrouver dans l’intimité d’une antichambre dans un huis-clos privé lui laissait comprendre que ses péripéties sur les routes ne seraient pas le cœur de leur conversation.
En se rapprochant des fenêtres, pourtant, le roi sembla noyer le poisson en regrettant son absence au bal de la rose. Les souvenirs de l’évènement encore frais se précipitèrent contre son front, alors qu’elle revoyait les lumières, les danses, et les bulles tournoyer dans les flûtes dorées. En le regardant faire, la jeune femme entremêla ses mains, ne sachant trop si il espérait  le récit de ses souvenirs ou d’autres discours – n’ayant jamais été une bonne conteuse ni une vibrante cosmopolite.

Quelque chose traînait entre eux, un éléphant dans la pièce qui s’imposait dans tout l’espace, n’étant pourtant pas plus épais qu’une feuille de papier. La lettre qu’il lui avait rédigée devait cacher d’autres vérités que des récits de danse et de mondanité. Et avant même qu’elle ne puisse délier sa langue, le souverain fut le premier à dénouer lui-même le nœud des malentendus, à regarder l’éléphant dans les yeux en lui confirmant ses soupçons. Il lui apparaissait qu’elle aurait été un fort mauvais choix comme camarade de ragots, mais cela ne fit que pousser des soupçons plus grands encore, s’embrasant comme une flambée quand le roi posa sur elle un regard d’une intensité rare, deux aigues-marines vibrantes sous ses mèches de nuit.


« - Une soirée magnifique, en effet. » Les mots quittèrent ses lèvres, mais il était clair que son attention était ailleurs, quelque part dans son esprit, entre les questions et les doutes.

Docile, Othello trouva sa place dans un petit fauteuil, dont la doublure de velours lui faisait penser à un jaspe molletonné. Ses jambes s’étirèrent devant elles, coulant sur le côté pour se ranger sagement, unies, contre le pied du meuble, semblable à l’appendice qu’elle revêtait une fois transformée, bien cachées derrières les jupons pivoines. La sirène était nappée d'absence, ses traits lisses drapés d'un sérieux entre piété et bienveillance.


« Un verre d’eau serait parfait. » Finit-elle par avouer, non sans gratitude, consciente de son propre handicap. « Merci beaucoup. »

Même si le liquide serait appréciable, elle n’en oubliait pas que sa présence avait, vraisemblablement, une raison ; et qu’elle était suffisamment urgente pour que le roi vienne la demander. Mais il n’était pas celui avec lequel elle pouvait aller plus vite que la partition. Attendant d’être servie, elle finit par saisir la main qu’on lui tendait, se permettant peut-être d’enfreindre les étiquettes, en appréciant particulièrement l’absence de témoin.


« Si il y a quoique ce soit que je puisse faire pour vous, votre altesse, vous m’en voyez obligée. » Dit-elle poliment, espérant ouvrir la voie à la vérité. « Si vous me conviez moi plutôt qu’un autre invité, je devine – peut-être à tort – que vous recherchez l’appui des gélovigiens. Ou peut-être celui de Kesha ? » A son tour, ses yeux se firent plus profonds et vifs, affrontant les yeux bleus d’un brun aussi intense. En ce contexte si étrange, jamais avait-on autant conjurée la déesse de la médecine. Et plus que jamais, elle pria pour que cela ne soit qu’une vaste histoire de rapport sur l’état de la nation.
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:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
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Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeLun 12 Avr - 16:24


Le 20 Mirios 1306

La Dame de Niveria ne s'étendra donc pas sur les festivités de Vanes, je m'en voudrai presque d'avoir coupé avant son envol, un élan de mondanité. Je n'étais pas avarre en renseignement sur cette soirée et c'était peut-être un tort, les informations étaient d'or dans ce pays.  Cependant aujourd'hui je n'avais aucun appétit pour les récits de danses et de conversations bienséantes, je missionerai le conseiller Thorn de me faire un rapport sur ce qu'il avait pu entendre d'intéressant au sein du duché de Vanes. Je posais pourtant un regard désolé sur la jeune femme, elle aurait sans doute apprécié me raconter cette magnifique soirée. L'activité de bavardage était après tout le domaine privilégié et bien aimé des dames de son rang, du moins l'aurais-je pensé, quelques années plus tôt. Pensée qui aujourd'hui m'évoquait le visage sévère de la générale et duchesse de Méphrit qui ne m'invitait guère à projeter davantage de stéréotypes sur la gente féminine.

La duchesse demande un modeste verre d'eau qui arriverait quelques secondes après un coup que je donnai à la porte. Un pichet d'eau cristalline et deux verres posés sur la table, je venais m'asseoir en face de la prêtresse. Avec tact, elle ramenait la conversation sur l'objet de sa venue, lançant à la mer quelques hameçons, des hypothèses que je contemplais sans pourtant y mordre.

- J'aurai aimé vous répondre que je ne souhaitai rien de plus qu'apprécier votre présence et votre esprit.

Je lui souris sans chercher à retrouver les traits du charmeur que je fus, si la jeune femme était belle et que sa présence était véritablement plaisante, je ne l'aurai pas convoqué ici pour une simple sérénade.

- Comme vous le devinez, c'est une affaire plus grave qui m'a conduit à vous convoquer. Je veux en savoir davantage sur la maladie que nous combattons, notamment sur les avancées que vous avez pu faire avec les autres gélovigiens ainsi que l'état actuel de votre duché.

Assit en face de la dame, les coudes posés sur mes genoux et le menton à quelques centimètre au-dessus de mes mains croisées, je fixais la prêtresse avec sérieux. Elle n'était pas là pour ses charmes mais parce qu'elle était médecin et prêtresse de la déesse de la médecine et surtout parce que son nom avait couru d'un bout à l'autre des rapports sur la fièvre.

Avant de parler de mon propre état je voulais en savoir davantage, sur cette maladie mais surtout sur ce qu'il y avait derrière le front sérieux de cette femme. Nos précédents échanges s'étaient limités à des aspects politiques de sa nouvelle nomination à la tête du duché de Nivéria. Une position que d'autres avaient critiqué et que j'avais du défendre, l'appui des gélovigiens, était effectivement un des arguments les plus important de mon plaidoyer.

- Qu'avez-vous pu découvrir depuis le début de vos investigations ? Êtes-vous proches d'un remède et combien de vos patients ont guéris naturellement ?

Les questions me brulaient les lèvres et je peinais à me retenir d'en submerger la jeune duchesse. Je plaçais sans doute trop d'espoirs en elle, comme si elle détenait toutes les réponses, que sa déesse pouvait les lui susurrer à l'oreille.

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Othello Lehoia
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MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeDim 2 Mai - 17:16

Jusque-là, le roi se comportait en véritable gentilhomme, un hôte plaisant qui faisait preuve d’une étiquette irréprochable. Cela était peu surprenant venant de lui, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait curieusement changé en l’espace de quelques mois.
Pourtant, après qu’on leur eu apporté les verres d’eaux qu’on disposa sur la table, il lui sembla que le suzerain brillait d’une gravité discrète. Elle n’osait imaginer les tempêtes qui devaient gronder sous son crâne, quand ceux de la nation souffraient de bien d’autres maux. Il vient s’assoir face à elle, lui renvoyant un sourire sans conviction, aux notes désolés et amères ; avortant un aimable compliment qu’elle accueillit d’un sourire discret et poli.


« Merci, votre altesse. »

Son verbe aimable fut rapidement chassé par un aveu plus grave. Sans plus de cérémonie, le roi ramena sur la table le sujet qui brûlait toutes les lèvres et beaucoup trop de corps dans la nation, et dans le monde. C’était donc pour cela qu’elle avait été convoquée au palais en cette journée douce. Etrangement, elle ne ressentit pas l’ombre d’une surprise ; Epousant soudain toutes ses fonctions, la sirène embrassa son titre et son rôle avec la lisse des peintures. Un sérieux de façade qui cachait en réalité un gouffre vorace et inquiet, et le besoin ardent de lutter et d’étudier, toujours plus, l’ennemi invisible qu’ils affrontaient tous.


« En ce qui concerne le duché de Nivéria, la situation est sous contrôle. » Dit-elle avec un aplomb de verre, ses mots s’écoulant sans hargne de ses lèvres diaphanes. « A l’heure actuelle, les malades sont placés en quarantaine ; et nous sommes parvenus à contenir les foyers épidémiques dans les hameaux reculés où nous avons engagés une présence médical perpétuel. Quant à Nivalessa, nous avons réussi à isoler les malades ensembles dans une ancienne chapelle convertie en hôpital. Nous avons pu y découvrir que le froid avait un effet très favorable sur les malades, atténuant les symptômes avec efficacité. » Elle déclarait ses vérités sans fierté mais avec un sérieux palpable ; son front lissé par l’intensité des vies qui risquaient le feu.

La situation en Nivéria était certainement, parmi tous les domaines royaux, une des plus enviables. Longtemps acquis à la croyance, nombreux étaient les soigneurs itinérants et les prêtres de Kesha à y avoir élus domicile. Cette forte présence de médecin les avait grandement aidés quand les premiers cas étaient apparus, dans un hameau isolé des collines du sud. Un petit village de berge sans histoire, qui n’avait pourtant rien pour être le théâtre de premiers cas de fièvre de cendre. Cette question la taraudait encore, mais elle n’y trouvait que des réponses vagues, et dignes des plus grands complots. Quoique la nature de la maladie était encore à débattre ; fruit de nombreux bruits de couloirs dans les allées de Nivalessa, qui avait appliqué un protocole strict que quarantaine. Une ville peuplée de médecins, de chasseurs et de petits notables, proches de la ruine ; mais dans une solidarité folle. Ces terres sauvages lui manquaient.


« Nos recherches n’en sont pour l’instant qu’aux prémices. Nous avons pu découvrir que la maladie se transmettait d’être à être par contact physique – ou du moins, avec les muqueuses du corps, comme la salive, la sueur… Le sang. Un contact prolongé avec la peau de quelqu’un peut suffire, si la personne est elle-même malade. Mais l’afflux perpétuel de malades nous freine – nous tentons encore d’endiguer la venue des malades au Haut-Monastère. »

Comme une rivière, les fiévreux et les pélerins affluaient par dizaine, voir centaine, convergeant inlassablement vers le monastère pour trouver le salut dans la foi.

« Nous avons néanmoins fait un pas en avant avec mon confrère, Duscisio Balibe, avec qui nous avons pu découvrir la recette d’un calmant efficace pour nuire aux symptômes, et apaiser les malades. Néanmoins, nous n’en savons pas encore assez sur la maladie pour pouvoir encore parler de remède. » Ses lèvres fluettes se serraient pour contenir sa nervosité, et les responsabilités qu’elle s’entassaient sur les épaules. Son combat ne cesserait qu’à l’instant où elle pourrait mettre un point final à la fièvre de cendre, et pas avant. « Pour l’heure, nous n’avons eu aucun rapport d’un ou plusieurs cas de guérisons spontanées. »

Comme pour diluer ces sombres sentiments qui enserraient son cœur, et faire disparaître l’horloge qui poursuivait inlassablement sa course sur le monde avec une vitesse folle, elle retrouva par notes éparses des souvenirs de ses derniers pas à Heldor, et de la richesse de ces heures folles qu’elle passa en compagnie des malades, de son confrère, et particulièrement de l’héritière des lieux, la Rose d’Eridania. Sans elle… Sans elle, ils seraient peut-être encore loin de la course. Ils l’auraient vu passer depuis leurs fenêtres, ou peut-être auraient-ils pu se joindre au combat dans de longues semaines, voir de longs mois, bien après que les premiers corps aient terminés de brûler. Pandora était décidément une femme courageuse.


« Cependant, dans l’ombre, se cache aussi l’espoir. » Dit-elle, en attrapant son verre d’eau. « Nous savons de source sûre que certaines personnes – zélos, yorkas, quelque soit le peuple – sont naturellement immunisés à la fièvre. Les raisons de cette immunité sont encore nébuleuses, mais je suis persuadée qu’ils ont une importance capitale pour lutter contre cette maladie. » Son regard d’ébène se fit plus perçant, creusant dans l’eau de son verre avec ses prunelles lourdes pour y chercher la sainte vérité. « Quant à sa finalité… Nous devons craindre qu’à termes, les malades s’embrasent. Simplement. »

Sa gorge se serrait à mesure qu’elle transmettait au roi de la nation cette terrible vérité ; celle qui attendait ceux qui avaient été touchés par la fièvre de cendre et qui les menaçaient tous de les emporter dans la tombe.
Une finalité douloureuse qu’ils devaient maintenant s’acharner à terrasser. Elle espérait son retour au temple avec ardeur, pour retrouver son laboratoire, ses patients… Les murs du monastère se teinteraient de rouge, ces nuits prochaines, assez pour qu’elle puisse comprendre les mécanismes de cette fièvre infernale, et qu’elle puisse en comprendre toutes les propriétés. Mais il n’y avait pas qu’à elle qu’elle devrait rendre des comptes, et elle espérait que son souverain avait trouvé ce qu’il cherchait en ses mots. Et pourtant il y avait une dernière chose qu’elle n’avait pas encore dite, mais qu’elle ne pourrait taire.


« Ces dernières découvertes n’auraient pas été possibles sans l’aide précieuse de Pandora Vanes. » Elle le déclara avec un aplomb solide. Sans elle, ils n’auraient jamais pu mettre la main sur ces découvertes ; et c’était impensable qu’elle ne la nomme pas aux oreilles les plus éminentes de la nation. Si il pouvaient comprendre que la rose était au cœur du progrès, elle aurait rempli sa mission et fait sa part pour vanter les mérites de la fête de la rose. « C’est grâce à elle que nous avons pu faire de telle progrès sur nos connaissances de la maladie. »

Rapidement, elle termina son verre d’eau, ayant achevé son rapport. Le roi pouvait y piocher les informations qu’il souhaitait – si ils n’avaient pu échanger plus tôt, sa convocation la rassurait quelque peu. Savoir que le souverain s’intéressait à la maladie et à son avancée dans son royaume pouvait aussi indiquer qu’il était prêt à soutenir son peuple ; et en cela, elle s’engageait déjà à le soutenir, comme lui imposait la foi qui l’embrasait.
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Thimothée Mannus
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Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeSam 22 Mai - 12:51


Le 20 Mirios 1306

Je me laissais sans doute un peu trop aisément happé par la douce voix de la duchesse de Niveria. Il me fallait avouer que la jeune femme avait un charme particulier qui ne me laissait pas indifférent, je n'aurai sans doute pu faire autrement que lui prêter toute mon attention. Un don qu'on m'avait déjà décris et que j'avais déjà pu goûté de manière plus fugace à notre première entrevue, bien plus protocolaire, mais que je découvrais plus précisément aujourd'hui que nous n'étions que tout les deux. Je ne me laisserai cependant pas déconcentré par la belle aura de mon invitée, le sérieux de notre conversation ne permettait guère que je m'égare.

J’acquiesçai avec une sorte de reconnaissance lorsque la duchesse annonçait que la situation dans son duché était autant que possible sous contrôle. Il était déjà parvenu jusqu'à mes oreilles -et rapidement au reste de mon corps- que le froid avait un effet positif. J'étais évidemment déçu qu'elle considère leurs recherches comme n'étant encore qu'aux prémices, il me semblait que la maladie s'était fait connaître depuis plusieurs mois maintenant et que les médecins auraient du déjà être capable de concocter un remède. Hélas, les choses n'étaient pas si simples et je devais taire la frustration qui ne manqua pas de m'envahir. Mes sourcils se fronçaient pourtant lorsque j'appris comment la maladie se transmettait, un contact physique ? Je laissai la jeune femme poursuivre mais peut-être aurai-je du tout de suite l'arrêter.

Je butais un moment sur le nom qu'elle me donnait, Duscisio Balibe, voilà un nom qui ne me disait rien et que j'avais déjà entendu pourtant. Elle parlait de ce dernier comme d'un "confrère", un médecin donc ? J'abandonnai ma recherche mentale lorsqu'elle annonçait sans ce départir de son calme olympien qu'ils n'avaient pas de remède et qu'elle n'avait connaissance d'aucun cas de rémission spontanée. Me voilà dans de beaux draps.. songeais-je avec une ironie qui cachait bien mal mon inquiétude.

La duchesse tenta, du moins c'est qu'il me semblait alors, de donner un peu d'espoir dans ce tableau sombre, en évoquant les immunisés. Hélas, cette lueur d'espoir mouru presque instantanément lorsqu'elle lâcha, l'air de rien, ma sentence finale. Les malades s'embrasent ? Simplement ? Je me levais brusquement, bousculant la table basse, faisant hocher dangereusement le pichet d'eau avant de m'éloigner vivement pour tourner le dos à la duchesse et regarder par la fenêtre. Je ne l'écoutai que d'une oreille lorsqu'elle encensait la fille des Vanes. Je l'interrompais avant qu'elle n'eut finit sa phrase.

- Vous devez faire erreur.

Ma voix était sèche et violente alors que je me retournai vers elle, balayant la pièce d'un grand geste du bras.

- On ne peut pas s'embraser ainsi, "simplement" comme vous dites ! Vous devez faire erreur.

Cela sonnait comme un ordre, elle avait le Devoir de faire erreur. Je portais une main à mon menton, cachant ma bouche derrière mon index en détournant à nouveau la tête vers la fenêtre. J'étais agité et je me rendais évidemment compte que je laissai tout cela transparaitre mais, qu'importe, cette femme venait de m'annoncer que je finirai sur un bucher. J'avais envie de l'attraper par les épaules et de la secouer jusqu'à ce qu'elle me donne une autre réponse, qu'elle confesse s'être trompée. D'où disait-elle tenir ses informations ? Des Vanes, n'est-ce pas ? N'en finiraient-ils jamais de me tourmenter ? Peut-être devrais-je leur envoyer l'armée, reprendre le duché de force et leur faire ravaler leurs mauvaises humeurs. Je serrais la mâchoire mais, malgré ma colère, je devais en appeler à la raison. Cette femme n'avait aucune raison de me mentir et elle traitait les malades bien avant que je ne m'en préoccupe sérieusement. Je ne devais pas m'abaisser à n'être qu'un homme craignant pour sa vie.

- Combien de temps ont les malades ?

Ma voix était plus basse, calme sans être sereine. Je me disciplinai en ignorant un instant ma propre condition pour me concentrer sur ce que cela signifiait pour le pays. Suivant le temps que mettrais les malades à en venir à ce point.. je pourrais organiser le pays pour éviter que des incendies trop graves ne fassent plus encore de mal.

- Quels sont vos besoins, pour trouver un remède plus rapidement ?

Je m'approchai d'une petite commode, ouvrant un tiroir sur une pile de papier, je revenais m'assoir face à la duchesse avec quelques feuilles, un encrier et une plume. Je rédigeais déjà tout en l'informant.

- L'armée soutiendra le haut monastère pour gérer l'afflux des malades. Nous prenons en charge la logistique et le corps des Cervin appuiera vos recherches.

Ce n'était pas vraiment ni une question, ni une proposition, soulager le haut monastère de la gestion des malades devait leur laisser plus de temps pour le plus important, trouver un remède et traiter les cas les plus avancés. Les Cervins étaient médecins, habitués des champs de bataille, ils se chargeraient sans aucun souci des malades les plus communs et sauraient assurer la bonne organisation du camp avec l'aide du corps de Logistique. Surtout, les Cervins étaient des médecins militaires, ils savaient gérer les cas de panique et restés opérationnels quoi qu'il advienne.. les prêtres pourraient-ils restés clair d'esprit si ils voyaient leurs patients prendre feu ? Je préférais ne pas laisser le hasard me répondre.

- Avez-vous un moyen de repérer un malade, autre que des symptômes de forte fièvre ? Il nous faut absolument éloigner la population infectée des lieux sensibles de la capitale si ils menacent de créer des incendies.

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MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeMar 8 Juin - 19:43

Les mots n’avaient pas fini de franchir ses lèvres qu’elle avait, sans le vouloir, lever une houle féroce, une tempête qui s’éleva brusquement de l’homme face à elle. Comme le rugissement d’un animal acculé ou le cri sauvage du lion maître de son domaine, le roi l’interrompit sèchement, brusquement, brandissant sur la pièce un bras vengeur qui fendit l’air tiède de la belle saison. Il lui sembla que son regard fit de même, décrivant sur les fournitures un grand balayage, et l’ombre d’un instant, Othello se sentit elle-même bousculée, entendant dans cet ordre la morsure en pouvant presque sentir dans sa gorge les crocs acérés. Ce n’était plus des mots de diplomates ou de bienséance ; c’était autre chose, un appel à l’aide ou un cri de désespoir, un rappel à l’ordre de la part d’une autorité tranchante, mais qui creusa entre eux un faussé d’esprit.

L’étincelle d’une surprise mesurée se logea sous ses prunelles brunes, alors qu’elle dessinait le roi se diriger près de ses fenêtres, jetant des regards de façade vers le monde du dehors qui à cet instant n’existait plus pour elle. Il semblait fébrile, agité, luttant pour retrouver une contenance alors que le vase s’était, visiblement, brisé. Comme un témoin silencieux, Othello resta d’un marbre inaccessible, ne pouvant juger cet homme qui portait tout une nation sur le dos et autant d’âmes qui comptaient sur lui pour les sauver de ce mauvais sort. Elle avait certainement mal calculé le poids que pouvait avoir ses mots, le poison invisible qui les colorait en pourpre et en flamme alors là même qu’il coulait de sa langue. Polie par la pratique et des morts par dizaines, la sirène avait depuis longtemps acquis un détachement pour la mort, traitant avec froideur le fait médical pour ne pas en souffrir. Un sérieux qui pouvait lui porter préjudice, et qui l’ébranla avec force en regardant sa Majestée, tournant comme un lion en cage.

Peut-être que de voir ce terran si agité la plaçait malgré elle devant le goût d’un échec encore mal digéré, celui de ne pas encore avoir été capable de suriner cette fièvre à grand renfort de remèdes et de pouvoirs. Un creuset s’imposa en ses entrailles, et brusquement, alors que le chef d’état revenait peu à peu à un calme plus mesuré, elle sentit dans ses épaules une raideur sournoise, un poids qui poussait sur ses côtes avec une force magistrale. Comme si il avait raison, elle priait pour avoir tort. Elle l’espérait sincèrement, de tout son cœur, que ses mots ne furent que fables et qu’elle avait inventé toute cette histoire pour des raisons enfantines. Son regard brillait de tristesse, une lueur coupable et désolée qui la rendit plus douce, alors qu’elle en était presque rendue à demander pardon pour son mensonge grossier.
Mais il n’en était rien ; et elle avait raison. Et elle avait lu les notes, et les mots, et les gravures … Et le destin de ceux qui contractaient la fièvre et qui rencontraient un jour l’ombre de cendre. Silencieusement, elle se maudit d’être face à une telle énigme, une abomination qui dépassait très largement les frontières de la médecine, et qui relevaient presque du cirque de monstres que des cas d’écoles.

Droite comme une falaise, Othello semblait dur, sinueuse ; les coupes de ses clavicules tranchantes comme des lames sous sa nuque de verre ; une poupée bien frêle devant un précipice si vaste. Elle ne comprenait que trop bien la détresse du roi, pour voir dans son regard celui de tous les malades qui affluaient au Monastère. Elle aurait voulu parler, apaiser le lion mais aucun mot ne lui venait, et elle avait la profonde sensation qu’aucun de serait assez juste pour mettre du baume sur ce qui semblait être une plaie ouverte.
Aussi, et malgré la part d’elle qui luttait pour se détacher de cette froideur professionnelle, ce visage lisse qu’elle présentait au monde, elle se devait de s’en tenir au fait, de laisser à l’après ses sentiments et ses pensées. La priorité était de libérer le monde du fléau et des flammes ; les excuses viendraient quand tous les malades seraient tirer de cette affaire obscure. Le roi fut d’ailleurs le premier à revenir à un sang-froid plus palpable, lui tendant une main plus scientifique qu’elle pouvait attraper en tout fait.

« - Six à huit mois, peut-être un peu plus. C’est difficile à dire. A l’heure actuelle, nos premiers malades n’en sont encore qu’à deux mois, trois mois de maux. » Son cœur se serrait en sentant l’échéance dans chacune de ses paroles.

Brusquement, le terran s’approcha d’une commode, en lui demandant quels étaient leurs besoins pour avancer dans l’élaboration d’un remède. Et curieusement, la sirène ne pouvait s’empêcher de penser d’abord à son échelle, à son modeste laboratoire organisé à l’improviste dans une des pièces de ses appartements du monastère. Elle travaillait à la récupération d’équipement plus sophistiqués venus de Cimmeria, pour pouvoir mener des expériences plus justes et moins limités. Mais elle demeurait maintenant que la clef – ou au moins une partie d’elle – résidait dans les immunisés eux-mêmes. Une ressource difficile à se procurer, et d’une rareté sans précédent… Puisqu’elle vivait, parlait, évoluait dans ce même monde sans pour autant porter ce label sur le front.

« A l’heure actuelle, d’un meilleur équipement, et du soutient des scientifiques et des médecins du Royaume. Nos prêtres sont débordés par le soin, mais si nous parvenons à mettre au point un consort scientifique avec vos plus grands érudits, nous pourrons certainement avancer plus facilement. » Ses mots étaient tempérés, francs. Elle ne cherchait pas à camoufler l’urgence de la situation par des politesses exacerbées ou de gentilles paroles ; elle n’était pas moins qu’une cheffe de culte et une femme de médecine qui était pleinement consciente de leurs besoins communs. Et pourtant, elle n’ignorait pas à qui elle parlait, et c’est avec la conviction de rendre des comptes qu’elle demandait au roi son soutient – sans ignorer qu’une telle alliance avec les gélovigiens aurait un poids sur le monde politique, à l’avenir, quand l’orage serait passé.

Le roi proposa alors, spontanément, de leur prêter le soutient de l’armée afin de les aider, de leur permettre de garder le contrôle sur les masses souffrantes. Son esprit dériva un instant en revoyant le visage sérieux et maître de Cassandra, qu’elle avait vu pourtant rire et sourire lors du bal de la Rose. L’évocation du corps martial était aussi surprenante que bienvenue ; grâce à la duchesse et sa récente campagne sur les terres de Niveria, elle avait acquis un profond respect pour les soldats et leur professionnalisme. Les médecins des Cervins avaient été remarquables, et elle avait pu le constater en travaillant avec eux pour aider les blessés de la lutte contre les spectres. Leur présence serait certainement un avantage colossal pour leur permettre de mieux mener leurs recherches, et d’affronter sur un terrain plus internet leur ennemi commun. Et, intérieurement, l’idée de pouvoir compter sur l’excellence de la duchesse de Mephrit lui était très sympathique.


« Merci beaucoup, votre altesse. Ce serait d'un grand secours. » Elle ponctua sa phrase d’un geste de tête inconscient, en attrapant son verre d’eau sans plus de cérémonie. Mais le temps pressait, et elle voulu immédiatement rebondir à la prochaine question du roi. « Les premiers stades de la maladie sont pénibles çà voir, tant ils sont invisibles. Fièvre, fatigue, faiblesse… Rien qui puisse se voir au premier coup d’œil. Mais la chaleur est perceptible par un autre corps, assez pour qu’on puisse les différencier après une ou deux semaines d’incubation. » Semblant réfléchir un instant, la sirène poursuivit néanmoins. « Ce n’est qu’après trois mois que les malades seront visiblement différenciables. Certains développent ce symptôme très tôt, mais les veines sous la peau prennent une teinte rougeoyante, incandescente. Ils ne seront pas difficiles à reconnaître, et à mettre en quarantaine. »

Elle n’osait pas encore penser à la logistique d’une telle séparation, mais elle ne voyait pourtant pas d’autres solutions à court terme pour limiter la propagation de la maladie. Sous son front pâle, son cerveau se mettait à bouillir, enchaînant les pensées et les notes comme un automate ; inspectant mécaniquement quelle pourrait bien être la prochaine étape. Il lui fallait trouver la prochaine pièce, le premier élément qui leur permettrait de mettre un premier coup dans ce fléau invisible, et enfin remporter une première bataille.


« Nos mages font des progrès, quotidiennement. » Finit-elle par avouer, espérant pouvoir mettre un premier frein à cette pandémie, avec leurs concours. « Nous pouvons bientôt espérer qu’ils seront capables de guérir les malades, même si cela ne serait qu’une solution précaire. »

En effet, cela ne laissait supposer qu’ils ne pourraient soigner les patients qu’au cas par cas. Néanmoins, c’était une lueur d’espoir à prendre, et tout leur permettait de croire que ce n’était qu’une question de temps avant que les pouvoirs de soin ne soient à même de pouvoir purger les corps du mal. Mais elle priait seulement pour que cela leur octroie un répit suffisant pour enfin permettre de décoder l’énigme du remède.
Un soupire discret franchit ses lèvres pâles ; et elle releva vers le roi des yeux intenses, et vibrant de volonté. Son masque absent s’était fissuré, révélant les traits de la détermination sous un sourcil un peu froncé, le désire de revanche sous l’arc de sa bouche, l’absolu besoin de réussir dans le creux de ses joues roses
.

« Nous trouverons un remède, quoiqu'il en coûte. » Othello laissa finalement sa voix se délier, brisant à son tour les étiquettes pour révéler l’humain. « Soyez certain que je ne m’arrêterai qu’à l’instant où le dernier Isthérien aura été libéré de cette maladie. » Sa voix vibrait des éclats des serments, d’une intensité appuyée qui l’étonnait elle-même. Mais le désarroi du souverain et la souffrance de la nation la rabattait dans ses retranchements, la mettant face à l’horloge et ses instincts bestiaux qui lui hurlaient d’agir. Elle faisait cette promesse à son roi, mais parlait alors à tous les malades, bien au-delà du regard azuré qui lui faisait face.
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MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeJeu 15 Juil - 23:02


Le 20 Mirios 1306

La duchesse de Niveria restait stoïque, une muraille inébranlable face à l'assaut de mes mots colériques et alarmés. Une figure de cire qui m'apparut insensible, détachée de cette fatalité horrifique qu'elle décrivait avec toute la froideur des faits. Une femme sans émotion se cachait-elle derrière les attraits de cette aura de charme qui l'entourait ? Sa douce voix dissimulait-elle une absence totale d'empathie ? Des questions inutiles, de bien peu d'importance, en apparence, face à l'urgence de la situation. Je ne pouvais pourtant m'empêcher d'observer la dame et sa manière de me répondre. Elle s'empara de son verre d'eau mais poursuivit sa réponse, indiquant les premiers stades de la maladie que je ne connaissais déjà que trop personnellement. Il me restait donc encore un peu plus de deux mois avant que les symptômes ne soient visibles, avec l'aide du calmant, j’espérais davantage.

Ce n'est que lorsque la haute prêtresse s'avança sur le terrain de la magie curative qu'il me sembla percevoir un changement dans son attitude. Un soupire discret quittait ses lèvres avant qu'elle ne redresse sur moi un regard plein de détermination. Enfin sa voix laissait transparaitre l'humanité qui manquait au reste de son discours. Je comprenais alors que cette posture scientifique froide et indifférente, ces mots s'attachant aux faits et ce visage de cire, n'étaient qu'autant d'armures. Je souriais, inconsciemment d'abord, puis avec assurance.

- Vous avez toute ma confiance pour accomplir cette tâche, Dame Lehoia.

Sans doute préférais-je la voir ainsi passionnée, pourtant, je devais moi-même revenir à une expression plus sérieuse.

- Je désignerai à vos côté un agent du corps logistique afin que vous puissiez faire vos demandes de matériels ou de personnels directement à nos services. Vous ne serez pas seule dans cette entreprise, Eridania soutiendra vos efforts, quoi qu'il en coûte.

Je ne pouvais retenir un léger sourire alors que je reprenais ses mots et lui tendais une main à serrer, comme pour conclure cette alliance qui allait de soi entre la couronne et tous ceux qui partaient à la recherche d'un remède. Je résorbais pourtant mon bras avant qu'elle ne se saisisse de ma main, me rappelant avec vigueur que la dame m'avait appris quelques minutes plus tôt que la maladie se transmettait par le toucher. Impossible de camoufler ce désistement et les excuses que je cherchais à invoquer étaient toutes peu crédibles.

- Je suppose qu'il me faudra aussi m'isoler.

J’acquiesçai gravement à l'interrogation silencieuse qui peuplait l'espace entre nos deux corps.

- Quelques médecins royaux vous accompagneront au Haut Monastère, ce sont d'excellents mages guérisseurs et de grands érudits, ils pourront peut-être vous aider dans votre recherche d'un remède et apprendre auprès de vos mages. Une solution, même précaire.. reste une solution.

Le silence retombait et je ne désirais pas faire peser sur la jeune femme le poids de ma propre vie, qu'elle tenait pourtant dors et déjà entre ses mains.

- Je ne vous retiendrai pas davantage éloignée de vos outils, votre temps est d'or.

Humble, je concédais à la duchesse que son temps était plus précieux ailleurs qu'en ma présence. Il me faudrait mettre en place des zones de quarantaines mais, de toute évidence, nous n'allions pas isoler tout individu qui souffrait de fatigue.. Et une fois les symptômes visibles apparus, je gageais qu'il était trop tard pour éviter les contaminations en chaines. Nous ne ferions donc qu'éviter le pire en attendant fébrilement que les savants nous sauvent. Je tendais à la jeune femme un parchemin signé de ma main, portant le sceau royal.

- Ce document vous ouvrira toutes les portes que vous pourrez avoir besoin de franchir sur le territoire éridanien. Je vous promet un soutien total de la couronne, pour la conception, la gestion et la distribution du remède au plus grand nombre.

Je n'entendais pas laissé le remède tomber entre les mains de quelques monnayeurs et si il me semblait naturel que Eridania soit la première nation à accéder au remède, si il était créé sur nos terres, il ne serait pas l'attribut de riches ou de puissants.  

- Que les Dix vous protègent, Dame Lehoya et que votre quête soit un succès, le destin de cette nation repose entre vos mains. Je n'ai aucune crainte, ensemble nous surmonterons cette nouvelle épreuve.

Je pesais mes mots, si aucun remède n'était trouvé, je rejoindrai mes aïeux sans héritier, plongeant très certainement la nation dans un chaos politique qui la laisserait affaiblie. Le destin de Eridania reposait donc bien entre les mains de la duchesse de Nivéria et de ses acolytes chercheurs. J'étais tout aussi sincère lorsque j'affirmais que les forces réunies au Haut Monastère ne pouvaient qu'être victorieuses de cette affliction. Toute l'incertitude résidait dans le temps qui serait nécessaire à l'élaboration du remède et à sa distribution. Je me gardais bien pourtant de mettre le moindre doute dans mes mots ou mon attitude. Bienveillant et encourageant, je souriais et acquiesçais à l'intention de la duchesse, lui souhaitant silencieusement une prompte réussite.

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MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeSam 24 Juil - 21:07

A sa grande surprise, le roi la suivi un instant sur le terrain pentu et délaissé de la spontanéité, lui octroyant – du moins, c’est ce qu’elle crut – un instant d’une humanité vrai et sincère, se défaisant de la couronne pendant les quelques secondes que l’intimité de la pièce voulait bien leur laisser. Curieusement, savoir que le seigneur lui accordait sa confiance ne fit qu’ajouter à sa ferveur. Et déjà reconnaissante, il lui sembla qu’il réenfila rapidement son atour doré pour engager à ses côtés des renforts logistiques. Acquiesçant bien discrètement, elle ne pouvait qu’accueillir la nouvelle avec une grande reconnaissance.
Même s’ils jouissaient d’une aura assise et déjà acquise, et que leur influence n’était plus à prouver, les gélovigiens n’en étaient pas moins un corps pieux et religieux. Ils n’avaient ni la puissance d’une armée ou d’une nation, et n’en avait pas non plus les moyens. L’aide de la couronne n’était pas simplement la bienvenue, mais indispensable pour qu’ils puissent espérer faire des recherches dans les meilleurs des conditions.

Même si la yorka ne mesurait pas encore l’importance d’une telle alliance, elle ne pu s’empêcher d’apprécier l’élégant choix des mots du souverain, réhaussé par un sourire franc et bienvenu. Les voilà unis avec un coûteux ennemis communs, qu’ils s’engageaient à défaire. Un tour de force déjà tâché d’amertume et qui promettait d’être une bataille de longue haleine, pavé de cendres et de jours sans sommeil. Mais à présent qu’elle se retrouvée soutenue, et qu’elle voyait sa caste aidée, le champ de guerre prenait déjà des couleurs moins sombres ; et avec ardeur et espoir, elle voyait presque l’aurore se dessiner à l’horizon. En cet instant, cousu de promesses, elle eut l’étrange impression de découvrir au roi un nouveau visage, un faciès libéré des regards qu’elle ne lui connaissait pas encore, mais avec qui elle préfèrerait sûrement échanger.

Quand il lui tendit une main pour sceller ces mots, comme l’imposait les mœurs et les codes des grandes décisions, elle répliqua en se levant à son tour pour tendre en miroir la même main téméraire ; sa silhouette frêle enveloppée de voiles rosés la dévorant presque devant le mobilier molletonné. Et pourtant, avant qu’elle ne puisse la saisir, le souverain se déroba brusquement pour s’éloigner ; un geste empressé, raisonné, qu’elle mit pourtant une seconde à bien comprendre. Son visage lisse commença à se tendre doucement, ses yeux sombres se serrant d’une surprise discrète mais bien présente. Avait-il décider de se raviser ? Il était en son entier droit ; après tout, s’allier à un groupe religieux n’était pas une petite alliance ; même si elle n’était pas certaine de la qualité elle apparaissait aujourd’hui devant lui, duchesse ou prêtresse.

Mais c’est le roi lui-même qui révéla, par un aveu qui résidait dans ce qui n’était pas dit, la réalité de son état. Un choix humble qui ne laissait pourtant pas planer de doute sur son état de santé. Comme si elle venait de se jeter les deux pieds devant dans un secret d’état, Othello resta soufflé, ses oreilles épineuses dressées sur le côté de son crâne en révélant les membrane luisante et irisée qui les composaient à la vue du terran. Le roi était donc touché, lui-même, par la fièvre de cendre ? Une hypothèse qu’il vient lui-même confirmer, comme s’il avait lu la question qui devait briller trop fort dans ses yeux. Dans un réflexe candide et surpris, elle baissa rapidement le regard, réfléchissant à tous les enjeux et à toutes les possibles ramifications que pourraient signifier une telle révélation si cela venait à s’ébruiter. L’absence du roi quelques jours plus tôt prenait soudain tout son sens.

Et pourtant, elle luttait ardemment pour ne pas s’assombrir de cette nouvelle. Walter, lui-même comte, était également touché, comme beaucoup d’autres avant lui. Le roi, bien que souverain en ces terres, ferait parti des premiers à bénéficier d’un remède, maintenant que le champ des possibles avait été ouvert par ses bienveillantes grâces. Se laisser aller à l’amertume et le fatalisme, face à lui, de surcroît, ne mènerait à rien, et n’aurait de sens que si elle perdait la bataille.


« - Toute aide est la bienvenue, et les prêtres seront ravis de les accueillir au Haut-Monastère. » Avec la rapidité par laquelle la maladie avançait, la venue de nouveaux médecins seraient plus que saluées, et il lui semblait inconcevables qu’ils refusent une aide si précieuse. « Même la plus précaire des solutions peut ouvrir la voie à la réussite. »

A son tour, elle reprenait ses mots, espérant couper l’amertume avec quelques gouttes d’espoirs. Rapidement, il lui signifia qu’e sa présence serait plus utile ailleurs, et bien qu’elle chercha à équilibrer ses propos, elle devait admettre que leurs discussions l’avait convaincu de retourner à ses fioles et ses parchemins le plus rapidement possible. Il y avait derrière le front opalin des théories, des questions, et une volonté infaillible de réussite, consciente qu’elle tenait au bout de ses pensées la clef de la vie de son interlocuteur. A son tour, elle acquiesça, et ne retrouva pas sa place dans le siège.

« - Votre temps est bien plus d’or que le mien, mais je veillerai à ce qu’il le demeure, comme le reste de votre long règne. » D’une main, elle rassembla sa chevelure qu’elle fit basculer dans son dos, s’apprêtant à retrouver sa suite et ordonner leur retour au Monastère. « Je m'assurerai à ce que l’on communique au Palais l’état de nos recherches de façon quotidienne. »

Elle se refusait à l’idée d’envisager le pire, pas tant pour la nation, mais pour la vie de l’homme qui se tenait face à elle. A présent consciente de tous les enjeux qu’engendrerait un échec, il lui était plus inconcevable encore qu’ils puissent ne pas trouver une solution à temps. Que ce soit par la magie ou à force d’expérience et de théorie, ils parviendraient à concevoir un remède, et permettraient à Eridania de prospérer, son roi à se tête.
Quand le souverain lui remit le manuscrit, elle s’inclina poliment. C’était un atout précieux, un aide inespéré que de pouvoir compter sur le plein soutien de la couronne pour mener à bien ses recherches. Plus solide qu’auparavant, la yorka comptait bien ne pas décevoir son souverain. Pendant une poignée de seconde, elle regarda le précieux manuscrit, l’enserrant avec une volonté nouvelle et la ferme intention de réussir. Le roi semblait tout autant décidé qu’elle à ce qu’ils trouvent un remède rapidement, et elle pouvait percevoir sa volonté d’en faire une arme de justice, et non un moyen de pression.

Un frisson parcouru discrètement son dos à cette pensée. Il lui était d’ores et déjà venu à l’esprit que le liquide, ou la poudre, ou quel qu’autre forme pourrait prendre l’élément délivrant, pourrait tomber entre de mauvaises mains. Et pire encore, devenir un objet de chantage, un moyen de troquer les vies des malades contre des dias dorés. Un instant, elle regarda le roi avec une reconnaissance pure, ce de savoir qu’on veillerait sur l’universalité de ce soin, que tous ceux qui auraient pu contracter la fièvre puisse en bénéficier sans redouter de discrimination.


« - Merci infiniment, votre Altesse. Puissent les Dix éclairer votre chemin, et guider votre main pendant ces heures sombres. Nous leur ferons honneur et triompherons de cette obscurité. Ensembles. »

Cette fois-ci, il lui sembla plus nettement comprendre qu’ils écrivaient les contours d’une alliance historique, mais n’osait encore y songer. Son esprit ne devait se consacrer qu’à sa tâche ; une fois que la fièvre des cendres serait un objet du passé, elle pourrait comprendre, les idées claires, ce qu’il venait de se jouer dans cette sale. Cependant, alors qu’elle s’apprêtait à être congédiée, elle prit une dernière initiative qu’elle espéra bienvenue.


« Il est possible, pour les malades, de prendre des bains glacés plusieurs fois par jour. Cela soulage la chaleur et les douleurs musculaires. » Elle marqua une légère pause, peu certaine de pouvoir poursuivre sans être le médecin royal qui le conseiller déjà. « Une fois de retour au Monastère, je ferais demander à ce que la recette du calmant soit transmise à vos médecins et ceux de votre cours. Que tous les malades d’Hesperia et d’Eridania puissent en bénéficier. » S’arrêtant une dernière fois, elle ponctua tout de même, un sourire bienveillant sur le visage. « Puisses Kesha veiller sur vous. »
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MessageSujet: Re: [Event] En lettres d'or et de feu   [Event] En lettres d'or et de feu Icon_minitimeMer 13 Oct - 16:21


Le 20 Mirios 1306

Je souriais, confiant et déterminé face aux derniers mots de la Haute Prêtresse de Kesha. Je tiendrais fermement mes engagements, assuré que la duchesse de Niveria ferait de même. Avec une pointe d'orgueil, je dois bien l'admettre, je me félicitais de ne pas avoir écouté quelques langues acérées qui auraient voulu que le duché de Niveria revienne à quelques nobles familles éridaniennes plutôt que de laisser ces terres sous la régence des gélovingiens. La duchesse de Niveria s'était montrée d'une surprenante habilité politique pour celle qui m'avait été présentée comme une novice en ce domaine. Je laissais la jeune femme quitter la pièce, lui ouvrant la porte pour qu'elle n'ait pas à me tourner le dos et par égard pour la dame. Je ne trouvais pas meilleurs mots pour conclure notre entrevue et surtout, je sentais la fièvre me rattraper.

Il me fallut rapidement me rassoir, non sans m'être d'abord assuré que la jeune yorka ait retrouvé le chambellan qui la raccompagnerait jusqu'à sa suite. Je me laissais tomber dans un fauteuil, portant une main sur mon front brulant, je fermais finalement les yeux et m'astreignais à une discipline intérieure. Mon corps était indéniablement affaibli, le nier serait stupide, cela ne devait cependant pas affecter mon jugement et mes capacités intellectuelles. Ce n'était pas la première fois que j'étais malade et je me savais fort capable de cacher cet état pour les jours à venir. Je devais cependant faire attention à ne pas répandre la maladie entre les murs du palais et donc m'isoler, sans éveiller davantage les soupçons.

Je laissais ma tête retombée en arrière et se poser sur le dossier moelleux du fauteuil. Mes yeux fixaient le plafond immaculé alors que mon esprit dérivait. Il me revint un souvenir lointain, d'un océan infini qui traçait une ligne d'horizon pure. Je ne savais pas en réalité s'il s'agissait d'un souvenir ou d'un rêve fait enfant mais, cette vision avait le don de m'apaiser. Je me relevais après une poignée de secondes, prêt à poursuivre cette journée, quand bien même on venait de m'annoncer mon propre trépas. Étonnamment, il ne restait rien de la panique et de la colère qui m'avaient traversées. Point que je ne sois plus inquiet mais, j'avais foi en la détermination de la Haute Prêtresse de Kesha et désormais, je savais à quoi m'en tenir et comment agir. Que les Dix nous protègent et bénissent les prémices de cette nouvelle alliance.
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