Déchéance

C'est après un long voyage que la voix de Delil ut de retour dans sa demeure.
Au retour du haut-monastère, Duscisio avait énoncé plusieurs tâches et demandes à faire dans les prochains jours avant de reprendre la route pour Canopée. Ne parlant pas de ce qu'il allait y faire, il se contenta de préparer ses voitures dans deux ou trois jours. Si quelques personnes se sont proposées à l'accompagner, il refusa.
En premier lieu, il ira seul en compagnie de Catleya. En second lieu parce qu'il donnera de nombreuses tâches à effectuer durant son absence.
N'en disant pas plus, le rosier blanc prit le reste de la journée qu'il lui restait pour s'isoler dans ses quartiers, ajoutant légèrement qu'il ne devait pas être dérangé jusqu'au lendemain.
Par habitude, tout le monde savait qu'il allait « méditer » durant de longues heures après s'être occupé de sa fille. Heures qu'il allait passer à discuter avec la flore locale, mais surtout avec la Pistilose. Il avait un sujet très important à lui transmettre.

Le lendemain, il y eut plusieurs demandes dès le matin.
Dans ce cas-ci seul le conseiller fut appelé, celui de préparer un messager dans la journée pour transmettre une missive à l'Eryl ou si l'une d'entre elles se manifeste qu'elle prenne contact avec lui directement.
Une petite expédition aura lieu dans la journée également, sans préciser qu'il y allait pour trouver une pierre de sphène pure, Duscisio prévenu qu'il était possible que cela prenne plus d'une journée. Il n'était pas rare de voir leur haut-prêtre s'absenter plusieurs jours quand il restait au temple. Il profitait souvent de sa proximité avec la forêt sans s'en cacher. Après tout c'est ici qu'il s'y sentait le mieux au monde, après la compagnie de Catleya et d'Othello bien évidemment.
Il demanda ensuite à voir les gardiens.

Il n'attendit que quelques minutes. Les gardiens de Delil étaient les plus proches pour l'avoir accompagné longuement pour la sécurité du temple.
Le haut-prêtre de Delil se présente face au groupe de quelques personnes. Le bras tendu, une bourse à la main qui leur présenta à hauteur de hanche.

Vous êtes sûr ?

Il n'y avait aucune hésitation dans son regard et il leur faisait entièrement confiance. Après tout ce groupe était lié à Duscisio pour être son escorte rapprochée. Devenu inutiles, ils ont cherché à trouver une nouvelle affectation. Par émerveillement, foi et détermination, il en avait déjà fait la demande.
Le voilà qu'il ne répond que maintenant à leurs attentes.

Vous connaissez la marche à suivre, non ? Ce sera très difficile. Vous le savez, sans compter que vous n'avez pas les mêmes dons que nous pour certains.
Elle mettra quelques heures à réagir, voir plusieurs jours. Cela devrait dépendre de vous. Si vous avez des questions, des précisions vous savez où nous trouver.

Nous ne vous décevrons pas ! Répond la prêtresse, larmes aux yeux, en saisissant la bourse de cuir étrangement légère et peu fournis.

Nous listerons des petites précisions pour vous aider durant ses prochains mois.

Le groupe était plus qu'informer pour passer cette étape qu'ils avaient tant demandée au fur et à mesure que les mois passaient.
Il était maintenant question de temps pour en voir les premiers résultats, cela se comptait en semaine, en mois. Et avec Niveria qui approche, la saison douce de l'année prochaine allait être concluante. Il en était certain.
A cette suite, il s'agissait d'écrire la missive, qui fut écrite dans la matinée afin de disposer de l'après-midi. Sans compter que le plus dur était surtout de se souvenir de ce qui avait été dit. Même s'il a une excellente mémoire, c'était un sujet inconnu et il fallait également prendre des nouvelles de la caste féminine. Quant au premier point à aborder...





Suivant sa signature en bas de la lettre, il posa la plume sur le pot d'encre qui se remplissait tout seul du manque utilisé. Artefact reçu il y a peu d'un voyageur reconnaissant.

Le reste de la matinée se réserva pour la préparation à sa recherche de pierre de sphène.
La tenue de haut-prêtre n'était pas adapté pour séjourner dans la forêt. Il n'avait que deux ou trois jours avant que ce qu'il avait demandé la veille ne soit prêt. Et afin de ne perdre aucun temps, il ira probablement seul. Catleya pourrait l'accompagner. Sans compter qu'elle est également la seule avec lui qui sait où se trouve la grotte où se trouve l'Imalis Cristalin, mais également la source probable de la pierre de sphène qu'il recherche. L'argenté en profitera pour prendre des nouvelles du Greaver, leur ami de six mètres, bien qu'il s'y rende seul pour plus de facilité et de rapidité.
Passer de sa robe de haut-prêtre verte du style Heldorian à celui d'une tenue qui se rapproche plus de l'aventurier ou de l'herboriste suivant l'œil qui le regarde avait de quoi surprendre quand on n'y était pas habitué.
La seule chose qui ne changeait pas bien-sûr ce sont ses roses blanches dans ses cheveux longs, dont la présence de ses fleurs est limitée en Riguéar et Langdum. Deux saisons qui précèdent la pire d'entre elles pour la pistilose.
La saison morte limite les fleurs et tombe toute. La saison pluvieuse, elle, empêche toute rose de pousser dans leur beauté respectable. La sacoche également, munis d'un peu plus d'outil que la normale puisqu'il s'agit d'extraire un cristal de sphène. Comme énoncer il y a plusieurs semaines, il serviront à son usage personnel afin d'augmenter ses capacités magiques et donc la production de plantes à usage médicinal.

Il n'y avait pas autres choses ? Si. Bien sûr que si, il n'allait pas limité cet usage. Malgré le fait qu'il n'en ai plus besoin depuis plusieurs années, les pierres de sphène sont un outil très apprécié chez les terrans pratiquant l'usage de l'essence divine. Si Duscisio veut en utiliser aujourd'hui, ce n'est que pour protéger la vie comme il l'entend.
Si l'expression semblait clair, elle cachait bien son sens propre autant qu'au figuré. C'est au sens propre figurez-vous que Duscisio prend l'expression.
Qu'est-ce que la vie ? Un ensemble de protéine ? Une forme existentielle ?
Si le rosier blanc apprécie tant la forêt de Noathis c'est qu'il n'y a pas plus vivant que cette dernière. La vie à l'état pur.
Se déplacer dans la forêt n'est qu'une balade au milieu de la source de vie la plus importante du continent. Que ce soit que par le nombre de ses arbres ou l'existence de la flore et de la faune qui y survit au jour le jour.
Mais aussi un nombre un calculable d'être avec qui il peut communiquer depuis que sa bénédiction liée aux plantes a évolué. La communication sylvestre est une capacité puissante quand elle est bien utilisée. C'est en allant méditer comme il le dit lui-même, qu'il travaille cette nouvelle capacité depuis des semaines. La compréhension de la nature lui permet tant de choses…

Il est temps de partir. Il n'y a que quelques heures de marche seulement pour attendre la grotte de sphène qu'il garde secrète avec Catleya, mais le chemin à travers la forêt est laborieux. On a vite fait de se blesser si on s'y prend mal.
Les quelques heures de marche se firent dans un certain silence. Si Duscisio est assez prudent cette fois-ci c'est pour que l'on ne remarque pas son projet de cristal et donc qu'on le suive.
Si maintenant il est capable de communiquer avec les plantes, il peut s'en servir pour parler avec elle et leur demander de petits renseignements simples dans les cinquante mètres autour de lui.
Bien qu'en cette saison, il est compliqué de faire la moindre excursion sans être préparer. Les fortes pluies et les épais nuages accourcissent fortement la visibilité et rend le terrain glissant en milieu de saison.
Ce n'est rien par rapport à Nivéria où les jours sont les plus courts et les plus froids se résultant donc pour être les moins productives pour la voix de Delil qui dormait plus longtemps.
Durant son chemin, il peut revoir son ami Geaver. La créature ne semblait pas avoir bougé de sa place comme s'il attendait sa venue en compagnie de la petite fille à la peau rouge.
Bien que cela ne soit pas le cas, Duscisio fait face à la créature de branches, de racine et de mousse sans la moindre hésitation malgré la différence de taille. La main posée sur sa peau de bois bien humide, il discuta avec lui via les plantes.
Comprenait-il ? Peu probable. La créature sylvestre semblait néanmoins le regarder les yeux dans les yeux comme un semblable.

Au bout de quelques minutes, l'argenté reprit la direction de la grotte en question qui ne se trouvait qu'à une centaine de mètres d'ici. Si bien caché dans un creux recouvert de végétaux dont la lumière n'avait aucune chance d'y pénétrer. Pourtant, une faible lueur y résidait. Les multiples cristaux d'essence divine émettaient une faible lumière prouvant une certaine pureté. Les quelques plantes rares qui y résidait pousser depuis des dizaines d'années ici en se nourrissant des cristaux et de leur éclat. L'imalis Cristalin étant l'une d'entre elles, en plusieurs exemplaires, mais suffisante pour les qualifier d'extrêmement rare.
Lors de son premier passage avec Catleya, Duscisio ne s'empara que d'une seule. C'est à partir de celle-ci qu'est née de nombreux essaie, à commencer par la potion d'éveil divine qu'il a utilisé qu'une fois au Bal à Heldor, non sans contrepartie et qui sert aujourd'hui d'ingrédient pour le remède à la fièvre ardente.
Cette fois-ci c'était pour leur support qu'il était présent. Sortant de sa sacoche plusieurs outils, il commença à seulement observer chacun des cristaux de sphène pour observer leur degré de pureté et leur taille.
Cela fait des siècles qu'ils se trouvent ici. Filtrée et cristallisée, l'essence divine donne naissance à ses merveilles de la nature qui servent pour beaucoup de catalyseurs sous forme de bijoux une fois taillé.


Ce n'est pas ce que cherche le haut-prêtre.
Une pierre brute, sans impureté, de bonne taille et non taillé. Sa forme la plus pure, mais également la plus concentrée.
Sensible à l'essence des dieux, son regard d'or se posa sur les cristaux les plus prometteurs. Certaines faisaient la taille d'un pouce et prouver de leur jeunesse d'après quelques décennies, d'autres aussi volumineuse qu'une épaisse branche prouvant les siècles passés. Si la plus grosse devait avoir dépassé le millier d'année, la pureté était le plus important.
Ce fut des heures d'observation. Seulement la fatigue l'obligea à remettre la suite pour le lendemain. Il reste sur place ce soir, au milieu d'une source pure d'essence divine.
Même dans cette obscurité il était difficile de savoir s'il faisait jour ou nuit. Ce n'est pas le sommeil qui le gagna, juste une fatigue qui se dirait mental, psychique. Peut-être magique.
Serait-ce les cristaux qui drainent sa propre essence divine ? Ou au contraire, il en apporterai davantage alors le corps ne suit pas ?
Ici le temps est figé par l'absence de lumière solaire. Qu'il s'écoule une heure, une journée ou une semaine, tout reste tel qu'il est.

Les quelques heures qui suivirent, le jeune albinos pu reprendre ses esprits et quitta la grotte pour connaître le moment de la journée. Il faisait nuit... Non pas tout à fait, les premières lueurs du jour commence vaguement à apparaître à travers le feuillage forestier, bien que la plupart soit filtrée par les énormes nuages.
Son horloge n'avait pas été grandement modifié par un temps aussi court passé dans la cavité cristalline et en une demi-journée – ne comptons pas la nuit, vu qu'il s'y ai reposé – la pureté de ses cristaux était indéniable. Ils ne se présentaient pas tous pures à cent pour cent, mais un grand nombre en était proche. Retournant dans la grotte pour y prendre l'un d'entre eux, le plus pur qu'il puisse trouver dans l'heure, afin de retourner au temple le plus tôt possible.
Le voyage de Canopée était toujours d'actualité et il avait demandé les préparatifs pour les jours qui viennent.
Le chemin du retour n'allait duré que quelques heures. C'est à son retour au temple que l'avancé des préparatifs lui a été annoncé pour les deux jours suivants en raison de petits problèmes mineurs et autres affaires en cours, sans oublier de connaître les gardiens volontaires et le fait de vouloir s'occuper de sa fille durant ses prochains jours, comme aller voir à nouveau le Geaver ensemble.
Il retourna dans ses quartiers pour y retrouver l'enfant en attendant la suite des événements prochains... En attendant le prochain voyage et par-dessus tout... En attendant le retour de la saison douce, qui s'annonce cette fois-ci pleine de vie.

De son retour, Duscisio eut la joie de revoir sa fille, mais avec elle, la bonne nouvelle d'une nouvelle famille.
Dix personnes se sont présentées quelques heures après avoir prit connaissance que le haut-prêtre était à nouveau au temple. Sindarin, Zelo, Yorka, Terran et même une Gorgoroth se sont manifesté comme les volontaires du sac de grains qu'il a fourni. Le plus surprenant reste la jeune gorgoroth. Pour lui, Rose-marie et son fils se sont présentés en dernier. La cause ? Le risque qu'un jeune, homme ou femme, ne soit trop fragile pour supporter le premier réveil de la Pistilose souvent douloureuse, très douloureuse.
Chacun d'entre eux avait leur caractère, leur trait physique et leur spécialité. Du plus sombre au plus éclairé d'entre eux, mais possédant tous un même trait commun : la confiance envers la voix de Delil.
Pour citer un exemple, Adrian le jeune page qui l'accompagne souvent, s'occupe de retranscrire chacune des conversations importantes avec l'un de ses pouvoirs. Sa mère, Rose-Marie prend comme spécialité des magies liées aux plantes, mais également à la protection. Elle aide également les mages dans le fait de retrouver leur force magique en transférant l'essence divine d'un corps à un autre. Autrement, elle fait partie du conseil comme quelques-uns d'entre eux.
Au vu de la situation, Duscisio ne dit qu'une seule chose :

- Annulez notre voyage pour Canopée. Nous nous chargeons de votre formation personnellement.

La surprise générale à ce changement soudain, qui pourtant était à faire dans l'urgence. L'un d'eux posa directement la question de savoir pourquoi.

- Une jeune graine a besoin d'être surveillé. Nous sommes les seuls ici à pouvoir savoir quoi faire et vous laisser apprendre par vous-même prendrait trop de temps. Si tout se passe bien, d'ici la prochaine saison douce, chacun d'entre eux pourra commencer à vivre pleinement avec la graine qui lui a été attribuée, à vivre avec leurs premières fleurs.
Mais également, nous avons une nouvelle idée en tête… Et nous avons besoin de vous.

Cette idée, alors qu'il avait donné ses quelques graines, sans grande conviction, émergea soudainement en tête. Si ses dix là avait survécu au premier réveil, alors un nouveau chemin est possible.

- Nous allons réorganiser le temple de Delil et faire entendre sa voix sur tout le continent, afin de procéder au « réveil de Delil ».

Dit comme ça, peu avait compris, d'autres semblaient perplexe.

- En premier lieu, votre formation se fera en trois étapes. Nous allons vous apprendre à vivre avec la fleur de vie, la recette du remède et la nouvelle voie du temple.

Il regarda tout le monde un à un, comme un professeur à ses élèves.

- Durant les premiers jours, chacun d'entre vous parlera seul à seul en ma compagnie. Durant une journée complète, votre première tâche sera de vous présenter à nous, en tant que haut-prêtre et en tant que personne. Nous voulons tous savoir de vous. De meilleurs comme de vos pires moment.

En dernier le regard se porta sur la gorgoroth à l'instant de ses derniers mots, par pur hasard.

- Si parmi vous, il y a des mages sylvestres, il leur sera attribué une formation particulière sur l'essence divine, afin d'être proche de notre égal.

Les Dix firent les yeux ronds. Être son égal signifiait beaucoup. Non seulement, ils allaient apprendre à contrôler la flore comme le haut-prêtre, mais également la Pistilose. Ceux qui n'étaient pas concernés se disait que ceux qui l'étaient avaient une chance inouïe et ceux qui étaient concernés était ébahi par une telle nouvelle.
Il y avait également autre chose que les dix nouvelles graines avaient remarqué. Les légendaire rose blanches commençaient à tomber, mais avant tout, chacune d'entre elles n'était plus aussi immaculées qu'avant son départ. Certaines avaient terni, quelques-unes étaient devenues complètement noires.
Duscisio qui ne s'était pas vu dans un reflet ne pouvait le remarquer, ce fut alors la remarque de l'un des dix qui en firent la remarque.

- Comme pour chaque être, chaque plante se voit tomber leur plus belle fleur en cette saison...
Et ne prêtez pas attention à la couleur… Il n'y a pas de raison de s'inquiéter.

Savait-il pourquoi certaines roses ternissent ou devenait noire ? Bien entendu, il avait remarqué la première d'entre elles au haut-monastère peu après avoir parlé à la haute-prêtresse de Kesha. Cela avait-il un lien ? Oui, forcément… Voulait-il partager ça ? Non, bien sûr que non.
Son premier réflexe avait été de couper cette rose noire et voyant que celle-ci réapparaissait les coupait toute une à une dès qu'il en avait l'occasion. Durant ses dernières semaines, leur nombre n'avait cessé d'augmenter, comme une maladie que l'on aurait attrapée.

- Rien de grave. Répétait-il. C'est certes une première pour nous aussi, mais il n'y a pas à s'inquiéter.

Préférant rassurer et cacher son état, il changea de sujet en voulant leur expliquer ses projets, qui seront mis en œuvre par eux-mêmes, dans un mois si tout se passe bien.

Afin de mettre un très long plan à exécution, il fallait le préparer en tenant compte de beaucoup de paramètre.
La première étape de ce dernier se mettait en place grâce aux dix personnes qui ont été choisis par la Pistilose et donc par Delil. On peut voir ce plan comme un grand arbre, Duscisio comme étant le tronc principal. Aujourd'hui il cherche à s'étendre pour mieux exploiter ses capacités.
Afin de leur donner une idée, le haut-prêtre expliqua son plan qui était des plus simples. Pour lui, ils étaient tous les dix la première graine. En les formant, il compte leur apprendre donc la recette du remède afin de soigner un maximum de malade atteint de la fièvre ardente qui sévit encore. En parallèle et afin que cela soit plus efficace, il compte enseigner au mage sylvestre comment reproduire à la perfection une plante connue et donc l'utilisation de leur magie respective en appliquant ses propres théories.
Avec ses leçons, ils devraient être capable de vivre avec la Pistilose comme le fait Duscisio.
Pour ceux qui n'ont aucune magie sylvestre, il n'auront point la possibilité d'utiliser la pistilose, mais peuvent très bien vivre avec. Après tout, les graines qu'il a données ont les mêmes « pensées » que la Pistilose originelle et ne nuiront pas à leur santé.

- Enfin c'est un peu plus compliquer que ça… Mais vous n'avez rien à craindre. Vous vivrez en harmonie avec elle, si vous suivez toutes nos directives.

Personne ne connaît mieux la Pistilose d'aujourd'hui que lui. Ses directives, il les explique de long en large pendant plusieurs jours afin que tout soit bien compris. En cas de doute, ils pourront le consulter à tout moment durant le mois qui vient.

À la fin de cette formation, ils auront pour tâche uniquement de chercher des herboristes, médecins et autre professionnel de santé pour partager la recette. En parallèle, trouver des mages sylvestres pour leur apprendre uniquement la faculté de reproduire une plante. Afin d'en reproduire en très grande quantité et pour l'avenir une plante en cas de besoin pour un remède particulier. Néanmoins, il les mets en garde. La qualité de la plante reproduite ne sera jamais égale à une plante dite naturelle. C'est le seul bémol.
La raison est toutes simple : la plante reproduite n'a aucune âme, aucune connexion avec ses congénères.
De ce résultat, le remède produit avec une plante reproduite sera donc moins efficace, mais suffisamment pour l'effet escompté.
En conclusion, il s'agit d'une mesure d'urgence.

Selon Duscisio, Delil et les plantes ne sont qu'une seule et même personne. C'est la théorie qu'il a partagée avec ses dix là. La perfection aurait voulu qu'il soit quinze, mais à bien y réfléchir, chacun d'entre eux pourrait très bien représenter les dix mois où chaque plante en ce monde, vit dans sa meilleure forme. Les trois premières saisons comportent 9 mois que représenterai alors le dernier ? La réponse est simple, la fin de toute vie.
Notre première pensée pourrait à conclure que Felicie soit la dixième à cause de sa nature gorgoroth, mais est-ce vraiment le cas ? Non bien au contraire. Elle pourrait même représenter la renaissance d'une vie, donc le premier et le dernier mois en même temps.
Adrian pourrait être donc le deuxième mois en raison de sa jeunesse et les sindarins pour leur longévité. Les autres en raison de leur vie bien entamé ou d'espérance moyenne se disperse entre le troisième et le neuvième mois.
Enkilil un symbole de renaissance de la vie. Vie revenant après un long sommeil pour s'épanouir
Les deux dernières saisons, Langdum et Nivéria, sont les seules saisons ou les plantes sont au ralentis avant de s'endormir pour reprendre vie à la fin de ses dernières.
Voici ce que pense Duscisio sur la symbolique de la nouvelle voie qu'il compte prendre pour représenter Delil, lui au milieu.
En communiquant avec une plante qui communique avec toutes les autres, on communique directement avec Delil lui-même. Duscisio en était convaincu depuis qu'il a la possibilité de parler directement avec la Pistilose et donc toutes les plantes qui se trouvaient autour de lui.
C'est ainsi que, chaque matin, sa méditation est concentrée à une profonde discussion avec Delil.

Le haut-prêtre est également un homme de science.
Afin de pouvoir continuer son étude et ses théories sur l'essence divine, Duscisio se penche sur l'énorme pierre de sphène blanche après la pierre de sphène pure. Cette dernière augmente littéralement son potentiel magique, plus qu'auparavant. Par contre, la pierre blanche est une pierre d'exa. Sa taille démesurée a été estimé à 30 000 dias environ. Son potentiel de stockage par contre, doit être à la hauteur de sa masse. Que pouvait-on stocker à l'intérieur ? Quelle quantité ? Quelle puissance ? La première question avant toute était de savoir s'il y avait un sort déjà stocker à l'intérieur. C'est pour cette raison qu'il ne l'avait pas utilisé depuis son acquisition il y a des années de cela.
Maintenant qu'il s'y intéresse, il a pu faire quelques expériences en faisant tout pour voir s'il y avait quelque chose.

Résultat ? Rien.
Cette pierre est vide. L'expérience pouvait alors commencer.
La première expérience était de savoir ce qui pouvait être stocker. Alors, il utilisa une faible portion de son essence divine en premier lieu et augmente au fur et à mesure.
Autre expérience étant de savoir s'il était possible de faire plusieurs remplissages sans la vider auparavant.
Il avait plein de questions dont il cherchait les réponses. Réponse qu'il avait seulement quelques temps en dehors de sa fonction principale.
Au bout d'un moment, il essaya de savoir combien de ses pierres avait été acquis. Cinq, si sa mémoire est bonne. Duscisio en possédant une, deux d'entre elles avaient déjà un nom de propriétaire. Il fallait les convaincre de les lui confier. Il s'agissait du Haut-prêtre de Bor et de Sighild.
Quant aux deux autres, il s'agissait d'une recherche un peu plus poussée. L'un est décédé, sa première idée serait d'aller demander au duché de Niveria… Cela ne l'enchante guère puisqu'il s'agit d'un territoire administré par la haute-prêtresse de Kesha.
La dernière par contre est un vrai mystère. Si ce n'est qu'elle était en possession d'une Eryllis…
Après quelques semaines seulement, il allait devoir envoyer quelqu'un chez elles. Quelle raison pourrait-on donner pour pouvoir récupérer ces pierres ? Même Duscisio ignore quelle fonction elle pourrait avoir…

Tant de projet et d'idées. Il ne faut pas croire non plus que depuis son retour du haut-monastère, tout était parfait. Que le Haut-prêtre est un saint, esprit ou de corps.
Deux semaines étaient passées et un jour, le haut-prêtre n'avait pas été vu de la journée. Ce dernier a demandé à n'être déranger sous aucun prétexte, sans donner de raison.
Seulement, l'une des dix graines eut un mot à lui dire, important sans doute pour devoir déroger à la règle. Ne se doutant point qu'il se trouve dans son bureau vu qu'il avait donné l'ordre dans ses quartiers, Felicie, la gorgorth, entra dans la pièce pour en découvrir l'horreur, la souffrance et les larmes d'un homme désespéré.


Son enthousiasme disparu à la seconde où elle put constaté le haut-prêtre en possession d'une lame dans une main et une série d'entaille dans l'autre. Le sang d'or et ses larmes s'étaient mélangés sur le sol pour ne former qu'une petite flaque sur le plancher en plus d'un tapis de pétale de rose allant du blanc au noir.
Lâchant les rouleaux et ouvrage qu'elle portait dans ses bras en portant ses mains à sa bouche, elle hurla silencieusement, interpellant l'herboriste en pleure.

- Sortez… Vous n'avez rien vu… Sortez.

Par bonté, elle tendit le bras en avançant d'un pas, mais…

- SORTEZ !

Il hurla si fort que l'on entendait une immense détresse dans sa voix aux oreilles de la jeune femme au teint violet.
L'instabilité actuelle de son interlocuteur la fit reculer sous la violence d'une bourrasque d'une essence divine qu'il peinait à contrôler. C'était la première fois que le haut-prêtre est vu dans cet état. Les larmes coulant à flot sur ses jours pendant qu'il hurlait d'une souffrance sans nom qu'il essayait visiblement d'atténuer par une douleur physique plus intense, en vain. Il ne sentait plus la douleur, pourtant il souffre tellement. Son visage est dévasté comme s'il avait perdu toute notion de vie.
La première crainte de Felicie était qu'il mette fin à ses jours dans l'immédiat où dans les prochaines heures. Lui qui pourtant ne semblait jamais avoir de telle pensée venait de montrer sous son vrai jour.

Que s'était-il passé pour qu'il soit dans cet état ? À quoi pensait-il en agissant ainsi ? Que pouvait-on faire pour l'aider ?
Ses seules questions traversaient les pensées de la gorgoroth qui s'imaginait le pire après avoir vu une scène aussi bouleversante.
Elle ne resta pas longtemps dans cette pièce. Pourtant, elle resta coller à la porte qui s'était refermé derrière elle, écoutant les lamentations d'un homme dans ses tourments pendant des heures.

Dès qu'ils cessèrent au coucher des soleils, la crainte étant de constater un corps sans vie, la porte fut tenté d'être ouverte également en vain. Elle se trouvait sceller. Non par une clef, car la porte s'entre-ouvrait d'un espace infiniment petit, mais plutôt par quelque chose qui se trouvait derrière la porte.
Le haut-prêtre s'était enfermé dans la pièce, Felicie appela de l'aide des neufs autres graines pour l'ouvrir. Après deux heures de lutte, la nuit était déjà tombée depuis peu. Le bureau se trouvait les murs et meubles recouvert une multitude de ronces, certaines s'entrelace pour être plus épaisse et plus solide, bloquant la porte pour quelques unes d'entre elles.
Les objets déplacés parfois brisé soit par la pression de la végétation soit qu'ils sont tombés, pousser par l'ondulation des tiges épineuses. Chaque branches étaient parcouru de roses. Par centaines de nuances allant du blanc au noir mélangé entre elles.
Le haut-prêtre était au milieu de la pièce, tel qu'il a été laissé quand Felicia l'avait quitté sous la contrainte. Tous les points de sortie, qui habituellement sont des bourgeons, était prolongé par les ronces qui l'entouraient, montrant bien qu'il était la source de tout ceci. Les fleurs avaient déjà commencé à faner, la neige de pétales tombants une à une, sous l'ordre endormi de son propriétaire et de son hôte.
Duscisio ne semblait avoir une once de vie. Au sol, recroquevillé sur lui-même, les bras devant lui dont l'un d'eux se trouvait avec une multitude d'entaille dont la sève qui les recouvrait avait déjà en partie rigidifiée, ce qui n'était pas en contact avec la peau abordait encore un aspect luisant et gluant au toucher. Ses cheveux faisaient également partie de la végétation local, il allait être compliqué de le sortir du bureau.

La première à l'approcher sans aucune hésitation fut la gorgoroth avec qui il avait le plus d'affinité. Dès qu'elle mit la main sur son épaule, pour lui faire face. Son visage encore couvert de larmes, il dormait. Le manque d'essence divine serait la première raison de son inactivité que l'on pourrait conclure. Seulement, le fait que tout autour de lui, la plante elle-même semblait encore en activité en régressant ses propres bras affirmait le contraire. C'était juste beaucoup plus lent, mais toujours plus rapide qu'une plante normale.

- Laissez-nous… dit calmement Felicie aux neuf autres. Je vais veiller sur lui. Ne laissez personne entrer, ni même ouvrir la porte…

Elle leva la tête pour regarder chacun d'entre eux qui quittèrent la pièce un à un, le dernier fermant la porte derrière lui.
Ne dormant presque pas, la gorgoroth resta dans un coin de la pièce pour regarder le haut-prêtre et ce qu'il a provoqué, disparaître petit à petit tout au long de la nuit. Elle pria Delil et Kron par moment. L'un pour le garder en vie, l'autre pour le garder loin de la mort. Indirectement elle s'adressait à la Pistilose, sans savoir si elle allait l'entendre. Maintenant qu'elle avait une graine qui grandissait dans son propre corps, elle comprenait mieux son mentor. Le traitement de faveur qu'il leur donnait par contre était bien plus important. Si elle ne ressent plus la douleur, elle ne savait pas encore que c'était le cas pour lui. Mais ça, elle le découvrira bientôt.
Sa première idée est de veiller à ce qu'il se réveille, mais aussi à discuter plus longuement. Ils avaient déjà parlé les dix premiers jours. Durant cette journée, Felicie dut tout dire d'elle. Sa vie, ses envies, sa mort, sa reconnaissance et sa vision des choses. Par contre, Duscisio n'avait rien dit de lui. Elle compte lui demander à titre personnel.

Au matin, au lever des soleils, la rose blanche se réveilla lentement. Il n'y avait plus aucune ronce autour de lui, aucune fleur. Les objets qui étaient tombés furent ramasser et rassembler dans un coin, voir remplacer. Seul le sang d'or traînait encore au sol à ses pieds. En face de lui, une jeune femme l'observait depuis un moment déjà.
Elle n'exprimait son soulagement que par un large sourire malgré le fait d'avoir déroger à la règle deux fois de ne pas le déranger. Si l'herboriste ne la regarda qu'un instant, coupable et gêné, détournant son regard vers la première préoccupation qu'était son avant-bras gauche donc les entailles avaient déjà été correctement recouverte de sève, aidant à une cicatrisation sommaire qui allait rester visible pendant plusieurs jours.
Felicie parla la première.

- Il faut qu'on parle… Au diable notre fonction respective, j'aimerai que l'on discute en tant qu'istherien et rien d'autre…

Duscisio semblait refuser la discussion en ne prononçant traître mot, le regard fixé sur ses plaies.

- Et nous ne quitterons pas la pièce tant que je ne saurai pas tout. Menaçait-elle d'un large sourire sur les lèvres.

Cette menace allait mettre à rude épreuve le jeune Balibe qui a forcément les besoins que Felicie ne possède plus, ou peu. Le strict minimum qui avait été mis à disposition durant la nuit était plusieurs cruches d'eau et un peu de nourriture. De ce côté, rien n'était au point de le laisser mourir de faim. Loin de cette idée pouvait être dans sa tête. La jeune femme avait eu toute la nuit pour réfléchir à comment elle allait procéder.
Par contre, il avait besoin de voir Catleya – qui a été laissé à Rose-Marie et son fils – ou de sortir pour prendre l'air ne serait-ce que pour le corps et l'esprit. Elle le lui en privait afin de le contraindre à tout avouer si nécessaire et comprendre pourquoi il en était arrivé là.
Non seulement, c'était une preuve d'affection et d'amour, mais en plus elle a fait la promesse à sa nouvelle famille dont elle fait partie, qu'elle leur rendra un haut-prêtre en bonne santé physique et moral.

- Je suis comme vous… J'ai la bénédiction de Delil, des connaissances accrues en herboristerie et une expérience de vie bien plus importance depuis ma renaissance. Vous connaître est pour moi une aubaine pour avoir rencontré une personne en tout point similaire. Je vous ai même avoué regretter de ne pas vous avoir connus plus tôt.

Duscisio continuait de regarder ses plaies, écoutant sans écouter, dans un silence qui montrait bien qu'il ne veuille pas que tout ce qui a été vu la veille soit rendu public, que ce soit au temple ou parmi les dix graines avec qui il avait commencé à avoir des liens. Même si la plante dit parasite est un lien plutôt particulier.

- Ce que j'aimerais comprendre maintenant, c'est pourquoi vous en êtes arrivé là. Cette souffrance que vous vous infligez, avec des entailles aussi profondes doit être ins….

- Je ne sens plus la douleur…

Felicie fut prise de court que ce soit par le fait qu'il prenne la parole que par cette information. Comment devait-elle le prendre ? Que devait-elle comprendre ?
Comme pour Shiva dans le temps, elle lui avait posé la question de savoir s'il était encore en vie. Elle ne posera pas la question au vu de l'évidence même d'un corps bel et bien vivant. Battement de coeur, respiration, besoin nutritionnel. Si Felicie continuait ses réflexes humains ce n'était que par esthétisme, son apparence afin de la conserver comme si elle était encore la Terrane qu'elle était autrefois.
Il ne sentait plus la douleur. Il devait parler de la douleur physique pour s'infliger ses coupures qui se révèlent être bien plus profonde que quelqu'un qui se scarifie. Ses tendances à la torture physique, souvent lié à la détresse psychologique… Où elle avait lu ça déjà ?

- Pourquoi faites-vous ça ?

Il ne répondit pas. Rien que d'y penser, ses larmes continuent de couler pour pleurer en silence. Une souffrance psychologique. L'instabilité émotionnelle était un prélude à un déferlement de sentiment en tout genre en plus de celle de l'essence divine comme il l'avait énoncé en discutant avec les dix, dont il en a déjà fait l'expérience à la mort de ses parents quand il était plus jeune.

- Si vous ne parlez pas, je ne pourrais pas vous aider. Continue-t-elle.

- Cinq ans… peut-être six… Lentement, il finit par commencer. Chaque mot était prononcé lentement, entre deux sanglot. Peu importe le temps que j'avais à y attendre, j'ai fais tout ça pour rien… Elle est finalement partie ailleurs… Moi qui pensait… qu'elle allait me rattraper… J'avais tout faux...

- Une femme ? Qui ? Dame Leho...

- Ne prononcez pas son nom…

L'étonnement sur cette demande, le regard grand ouvert sur l'albinos qui était en train de les baisser toujours plus. C'est en suivant son regard, qu'il put remarquer une nouvelle lame dans ses mains. Cette lame on la reconnaît assez vite. Il s'agit de Toribrioé. Pas l'original, non. Une réplique miniature qui tient dans sa main. Rien que d'en parler, il semblait vouloir continuer ce qu'il avait commencé, quitte à rouvrir les plaies qui avaient déjà du mal à cicatriser.
Felicie sortie de ses gonds, se leva et s'approcha du jeune homme en saisissant de force cette lame qui disparue de ses mains. Il s'agissait bien d'une création magique. La prêtresse ignorait d'où elle pouvait provenir, à vrai dire cette capacité, il ne l'avait pas utilisée depuis des mois, encore moins aux yeux de tous.
La jeune femme lui prit les deux épaules et le secoua violemment.

- Arrêtez ça de suite. Vous pensez que ça va la faire revenir ? Reveillez-vous bon sang. Hurlait-elle. Vous qui êtes si réfléchi, vous vous faites avoir par une histoire de cœur qui a prit fin.

Duscisio se laissait secouez sans réagir. Comme s'il essayait de ressentir une nouvelle sensation désagréable.

- Pensez à Catleya. Elle vous attend. Pensez à cette nouvelle famille que vous êtes en train de créer.

- Je n'ai pas l'intention de mourir… Je veux juste… ressentir quelque chose de plus douloureux…

Felicie le gifla. Sa seule réaction fut de mettre sa main sur sa joue. Avait-il ressenti quelque chose ? Il avait juste un peu chaud à cet endroit. Observant sa main pour ne voir qu'elle, il n'y avait aucune effluvons de sang, pourtant cette gifle donnait une sensation de chaud pendant quelques secondes.

- Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi stupide. Avoir mal ? Mais ça ne vous rendra pas plus humain !

Duscisio leva son regard vers elle, un regard grave qui semblait être un début de colère.

- Humain ? Alors vous aussi, vous pensez que je suis un monstre ? Haussant la voix, très vite rattraper par une nouvelle gifle.

- Si c'est le cas, je serai la première à en faire partie ! Hurlait-elle toujours plus fort. Je suis morte ! J'ai été tuée ! Je suis revenue à la vie ! Les Gorgoroths sont les premiers monstres auxquelles on pense après les Lhurgoyfs !

Elle reprit son souffle, toujours en colère, le regard sévère. Pourtant, elle attendit quelques instants pour reprendre d'un ton calme.

- Si avoir une plante dans le corps signifie en être un, alors je suis moi-même doublement concerné vous ne pensez pas ?

L'albinos aux yeux d'or ne pouvait répondre.
Felicie le laissa réfléchir, tout en regardant s'il ne recommence pas ses bêtises. Commençant le calme par un geste simple que tout être humain avait pour nécessité : Boire et manger.
La jeune femme se rendit sur le bureau où tout était posé. Un morceau de pain dans une main, un verre d'eau dans l'autre, la gorgoroth prend place en face de lui pour lui tendre le tout. En voyant le haut-prêtre détourné la tête, la prêtresse fronça les sourcils.

- Je vais me fâcher…

Préférant ne pas se prendre une autre gifle, il prit le pain et le verre d'eau dans ses mains. Il ne mangea pas tout de suite, mais elle continuait de le fixer comme un enfant refusant de manger ses légumes.
Un silence assez pesant s'installa pendant que timidement, le pain se dirigeait vers sa bouche après une gorgée d'eau réclamer en silence par une plante bien caché. Le verre terminé, Felicie saisit à son tour le verre en question pour en boire. Concerner également par une plante qui en demande naturellement sans qu'on est besoin de lui dire.
Celle de Felicie grandissait plus rapidement que les neuf autres. De là par sa maîtrise qui se rapproche de celle du haut-prêtre, il lui était plus facile de la faire pousser volontairement. C'est une pousse continue dans son cas, plus rapide qu'une plante normale, mais pas trop pour ne pas brutaliser un corps qui avait déjà vécu les pires sévices.

Cela faisait trois semaines qu'elle avait acquise la graine. Dès les premiers jours, elle put sentir quelque chose dans son corps et contrairement aux autres, se fit sans douleur.
Voir les neuf autres se tordre en deux pendant plusieurs heures, pendant que le haut-prêtre était parti en forêt pour une raison qui restait flou, laissait la prêtresse de Delil dans un sentiment d'impuissance. Son premier réflexe était du moins d'accompagner les plus fragiles, en commençant par Adrian. Le Page de leur mentor, était encore très jeune, son dévouement marquait le respect et son courage pour vouloir aller si loin. Lui-même avait peur, mais il voulait se rendre toujours plus utile, être plus proche et prouver sa valeur.
Les Yorkas, eux, respectaient le haut-prêtre pour sa tolérance envers leur peuple à les traiter comme leur égard, bien plus que la plupart des autres peuples. Leur partie animale pouvant déranger certaines personnes.
Les Sindarins pour sa vision de la vie, le zelos pour la force qu'il montrait au monde entier, les terrans pour être son semblable.
Felicie, c'est un peu particulier.
Si elle savait déjà que leur nouveau haut-prêtre était un herboriste renommé, qui a quitté sa maison natale pour suivre la voie de Delil, fuyant secrètement le fait d'être vu comme un monstre. Elle se trouvait au fond, quand la pistilose avait été vue pour la première fois, en surveillant que tout le monde reste calme après la vision qu'elle eut, d'un monde recouvert de végétations.
Elle le voyait parfois aller dans un atelier qu'il avait fait aménager dans le temple, l'empruntait parfois pour ne pas rouiller non plus quand il n'était pas au temple. Elle n'a pu l'accompagner au haut-monastère. Un long regret quand elle le voit dans cet état, qu'elle aurait peut-être pu remarquer plus tôt.
Le fait qu'il leur proposa ce sac de graine de Pistilose à son retour, elle fut la première à l'avaler. Felicie se voyait déjà à marcher à ses côtés en tant que semblable.
Le retour et l'annulation soudaine pour les former personnellement lui prit au cœur qui avait pourtant cessé de battre.
Quand elle parla d'elle durant toute une journée, la prêtresse pensait que cela serait réciproque. Elle avait tant parlé que la journée était déjà terminée, mais rien ne fut donné en échange. Elle ne savait rien de plus que le fait qu'il soit herboriste et haut-prêtre.

- Parlez-moi de vous… du début à la fin.

C'était son tour après tout.
Il commençait à manger. La bouche encore pleine, il leva les yeux vers la prêtresse qui semblait attendre le premier mot de son histoire. Avalant une bouché, Duscisio s'immobilisa quelque instant voyant qu'il ne pouvait lutter. Il avait déjà côtoyé Felicie durant ses trois dernières semaines. Toujours le mot pour rire, ou pour le corriger sans prendre en compte le hiérarchie. Comme son égal, comme il l'avait demandé. Les autres n'osaient pas encore le faire, ce fut bien la première.

- Je suis né à Hesperia… Mes parents vivaient de l'herboristerie. Ma mère s'occupait des remèdes et mon père voyageait pour trouver les plantes qui ne se trouvaient pas dans le commerce…

Une famille d'albinos. Cette époque où Duscisio avait encore les yeux rouges rubis et les cheveux plus courts aujourd'hui, couleur argent.
Leur vie, leur quotidien, jusqu'à leur disparition à ses 15 ans. L'herboristerie de Lumière était connu de toute la ville et au-delà, donc à sa reprise quelques mois plus tard il devait être à la hauteur de ce qu'il avait après dès son plus jeune âge. Cela prit quelques années avant de pouvoir se faire un nom. À partir de là se fut qu'une passion qu'il vivait au quotidien en plus de la magie.

- Comment as-tu connue la Pistilose ?

- Mes parents possédaient une archive qu'il avait caché. En fouillant dans leur affaire après leur disparition j'ai pu la lire et me mettre à sa recherche. Cela m'a demandé cinq ans, la chance du chercheur de rareté que je suis a fini par payer.

- Pourquoi l'avoir réveillée ?

- Je voulais savoir. J'avais découvert ma magie des plantes peu avant la grande épidémie alors je me suis lancé un pari. Ce qui m'a donné la force, c'est… la vie… et elle…

Qui dit « elle » dit la haute-prêtresse de Kesha. Ne préférant plus parler de cette dernière, il laissa cette histoire de côté. Pourtant la curiosité de Felicie, le poussa à le faire. Au bout du compte quand l'attente de passer à un autre sujet échoua.
Il commença par sa rencontre à Hellas lors d'une simple livraison, le fait de l'avoir recroisé tant de fois, de la côtoyer, de l'attendre malgré le fait qu'elle soit avec un autre. Ils ont été amis et ils ne le sont plus. À vrai dire, il ne voulait plus la voir. Plus jamais.
Après tout, il a lui-même mis fin à cette torture. Mais ce n'est pas en sentiment de fin d'histoire d'amour qui suit.


La phrase qu'il a prononcée ce jour-là reste dans son esprit. Cette différence n'avait pas lieu sur le fait qu'elle était Yorka et lui Terran, normale et parasité, Neige et Soleil.
À chaque fois qu'il y pense, un petit nuage de poussière tournait autour de sa main droite. Cette magie qu'il avait pourtant laissée dormir depuis sa nomination, car liée à Kron, à la mort.
Au lieu de lui donner une autre gifle, la prêtresse aux cheveux mauve posa doucement sa main sur celle de Duscisio pour l'en dissuader.

- Il vous faut tourner cette page.

Duscisio restait amorphe. Il n'y avait pas que son geste de partir de lui-même. Le fait d'avoir tout fait pour rien est bien plus immense. Elle était plus intense que celle de suivre ses convictions initiales qu'est la vie. Pourtant, seule la vie le maintient en vie, le fait qu'il ait sa fille adoptive et maintenant les dix graines qu'il forme pour un plan qu'il a lui-même conçu pour tourner cette fameuse page.
Se concentrer sur ce plan est la meilleure chose à faire. Mais rien n'y fait. Même cette pensée de futur ne semble l'illuminer à nouveau.

- Ils nous restent une semaine avant le départ prévu pour Canopée. D'ici là, nous allons guérir cette détresse qui vous envahit.

Elle réfléchit quelques secondes. Durant son récit, il a bien parlé du bal de la rose pour l'anniversaire de la jeune femme, Pandora Vanes. La haute-prêtresse y était bien entendu, à la suite rien n'indiquait qu'il allait avoir une suite. Non il préférait penser à ce moment où il eut l'idée d'inviter la reine du bal à danser vu que personne n'osait avant un noble sindarin alors qu'il commençait à avancer vers elle. C'était dommage, cela fut rattrapée par deux jeunes filles qui l'invita. Deux jeunes fille qu'il avait rencontré durant la journée en ville.

- Que pensez-vous de Pandora Vanes ?

La question était surprenante. Duscisio fixa Felicie qui semblait sûre d'elle en demandant ça. Maintenant qu'il y pensait, c'est vrai que sa présence avait attiré son regard. Sa couleur de cheveux atypique qui lui valut tant de questions qu'il n'a jamais osé poser, le fait de la connaître un peu plus aussi peut-être.

- Votre robe vient d'Heldor il me semble. Vous en avez prit d'autres dans leur style vestimentaire… A moins que…

- C'est une très belle femme, oui…

Felicie souriait si bien que ses lèvres donnent l'impression d'aller d'une oreille à l'autre.

- Sa robe que ce soit lors de notre première rencontre ou encore celle du bal, elle a su attirer mon regard. Mais… Nous ne sommes pas du même monde… Et puis j'ai gaffé dès le premier jour…

Ce fameux jour où il a totalement prit le mauvais chemin qui lui a valu un bannissement alors qu'il était venu aider la population. Il regrette encore ce geste-là. Corriger cette lacune sur sa mauvaise interprétation de la noblesse serait sans doute un premier pas, mais à ce stade, c'était un peu trop tard.
Si le sourire de la prêtresse s'est effacé, la lacune mise en évidence ici porte sur la noblesse et le manque de politesse. Chose à corriger et surtout à apprendre avant de rencontrer en premier lieu, la reine de Canopée.

- Si elle vous a tapé dans l'oeil, on peut toujours essayer. Répondit-elle en ricanant. Plus sérieusement, il serait préférable d'avoir quelques leçons. Je peux vous donner les premières, mais quelqu'un de la haute société sera plus adapté.

Le mieux sera d'aller directement demander à la haute-prêtresse de Ténéïs de l'aider dans cette tâche. Oui... C'est une bonne idée.
Ce sera le premier sujet de leur rencontre une fois arrivé dans la cité forestière. Dans les faits, il a besoin du soutien de la reine de Canopée pour mettre en place le plan de cure de la fièvre ardente. S'il devait rencontrer la reine sans ses connaissances, ça va être vite la catastrophe.
Néanmoins, Felicie avait maintenant une bonne nouvelle.

- Maintenant que vous avez un objectif, il vous faut…

- Tu peux me tutoyer… Felicie. Duscisio leva les yeux vers elle.

- Merci de votre confiance. Répondit-elle en s'inclinant légèrement.

Sa peine n'avait pas totalement disparu. Le ton est encore un peu las, lent et relativement bas. Néanmoins, ses paroles sont justes et selon lui, il a besoin d'être accompagné. Il s'agit d'une question de temps après tout.

- Maintenant, il te faut rester fixer sur cet objectif. Le plan de cure que tu as élaborés et… remplacer ses pensées négatives.

Préférant y aller doucement, parler de regarder une autre femme était un peu trop tôt. Mais elle saura l'encourager. Si Felicie reste respectueuse, elle saura dévoiler son caractère si la confiance avec son mentor s'en trouve renforcé avec le temps.

- J'aimerai en connaître un peu plus sur vous…

C'était une demande répétitive pour Duscisio. Il avait déjà raconté le tout en résumer pendant presque toute une journée.

- Je connais maintenant ton histoire, mais pas le Duscisio qui se cache derrière.

- J'ai besoin de voir Catleya… avant… Nous parlerons demain…

Avec l'élan de la discussion, la journée est passé jusqu'au milieu de l'après-midi. Le fait qu'il demande sa fille était une bonne nouvelle en soi. Il continuait de penser à ceux qui l'entoure.
L'herboriste commençait à se lever péniblement. Le visage encore meurtrie, il cacha au mieux les coupures qui se trouvait sur son bras par des bandages qui se trouvaient déjà dans l'un des tiroirs du bureau.
Si Felicie n'était pas intervenue, il aurait passé la journée d'aujourd'hui dès le lever comme si rien ne s'était passé. Son tourment aurait continué et il aurait recommencé. La jeune femme avait véritablement fait le bon choix.

- Tout ce que tu sais… Non… Peu importe… Tu peux partager ce que tu veux avec les autres graines…

Son bras grossièrement entourée de bande de tissus, il attendit Felicie qui avait emboîter le pas pour passer la première.
Elle ouvre la porte. Derrière elle se trouvait la moitié des graines qui attendaient sagement sans écouter à la porte des nouvelles de leur mentor.
En voyant la prêtresse et le haut-prêtre derrière lui, se fut un soulagement pour chacun. Toujours vivant, toujours debout, apparemment intact.
Duscisio s'inclina auprès d'eux et annonça :

- Pardonnez-moi… Mais tout va mieux… Sachez que nous continuons notre projet commun. Pour se faire, je nomme Felicie Première Fleur et Conseillère en chef.

La première concernée fut surprise d'une telle annonce. Très vite soutenue par plus de la moitié des autres graines.

- Vous faites tous partie à présent des Fleurs de Delil. J'espère que notre collaboration portera ses fruits pour un meilleur monde.

Felicie, heureuse de cette promotion en plus du bon déroulement de son intervention partageait son sourire avant de regarder le haut-prêtre qui la fixa avant de partir, un très léger oui de la tête pour la remercier encore une fois.
Duscisio les laissa entre eux, pour aller retrouver Catleya qui devait se trouver avec Rose-Marie et son fils.
La petite fille fonça vers lui une fois entrée dans la pièce, pendant que la famille Arnant semblait également soulager de le voir.
Il passa le reste de la journée avec sa fille adoptive, qui ne manqua pas de l'engueuler sur la blessure qu'elle avait sentie très vite.

Le lendemain…
Le son du métal se fait entendre. L'acier qui s'entrechoque à l'extérieur du temple comme deux personnes qui s'affrontent. Rogvark, le zélos a pris les armes contre le haut-prêtre lui-même. Tous les deux dans une tenue très légère constitué que d'un pantalon et d'un filet de sueur et de ronces. L'affrontement se fait en silence, mais particulièrement intense. Le corps massif du zélos caractéristique de son peuple montre toute sa force, mais ne porte aucun coup fatal.
Ils sont en exercice. Toutes les Fleurs de Delil se trouvent autour en spectateur, prenant peur parfois à ce qu'un coup pourtant si puissant ne touche leur mentor qui reste en permanence en position défensive. Il n'attaque pas et ne cherche pas à le faire. Pourtant, il reste très observateur à chaque mouvement, esquivant certains, parant les autres, son épée ne fait aucun geste super flux. Puis Rogvark lève la main après quelques pas en arrière, essoufflé.

- Votre défense… est excellente...

- Merci, Rogvark.

Une autre fleur, qui voulait tester leur mentor, sortie sa propre arme, immédiatement stopper par la première fleur.

- Ça ira pour aujourd'hui.

Un tissu humide accueillit les deux combattants. Si le zélos avec une musculature très généreuse, il n'en était pas moins de Duscisio, qui avait malgré les apparences sous ses robes, un dessin particulièrement bien entretenue.
Il était assez fin, mais ses bras et le torse présentait une musculature robuste privilégiant l'agilité. Les bourgeons maintenant endormis sortait ce quelques points de sa peau, introduisant l'apparence que chaque fleur pourrait avoir Mésoa prochain.
Ses épaules n'étaient plus recouvertes de ronces. Tout avait été coupé pour ne pas accrocher les nouvelles tenues qui devraient arriver sous quelques jours. Avant leur départ pour Canopée, espérait le haut-prêtre.
Soudainement, ce dernier regarda la Première fleur.

- Nous allons en forêt après midi, avec Catleya. Nous vous attendrons à la salle d'herboristerie.

Bien que surprise, Felicie passa le reste de la matinée à réfléchir ce qu'elle allait y faire. En précisant l'atelier, ce ne fut qu'après coup qu'elle comprenne.
Aller en forêt, Duscisio gardait son âme de maître herboriste pour cette proposition. Sans oublier qu'il a précisé la veille qu'ils continueraient la discussion aujourd'hui avec la volonté de le connaître toujours plus.
Une fois prête elle se rend au point de rendez-vous. Sans sa robe de prêtresse, c'est une personne totalement ordinaire, mais une herboriste accomplie. Cela semblait une éternité qu'elle n'avait pas remise ses habits.
Son jupon marron et un haut noir couvert par une robe beige avec des manches très ample tenue par une ceinture où était suspendu quelques outils et bourses. Sa tenue se rapproche grandement de celle de son mentor qui semble plus expérimenter par le fait qu'il porte sa grande sacoche en bandoulière. Il avait apparemment prévu un peu plus en cas de problème.
La petite fille se trouvait également dans l'atelier et expérimentait quelques mélanges encore douteux corrigé doucement par son tuteur. Dès que Felicie entra dans la pièce, l'enfant se faisait déjà une joie de sortir, quittant la pièce en courant et réclamant qu'ils se dépêchent.

- J'aimerais comprendre. Pourquoi cette sortie ?

Duscisio se retourna, Felicie derrière parait dubitative.

- Vous vouliez tout connaître de moi n'est-ce pas ?

Et il avait raison sur toute la ligne. Il était nécessaire de découvrir ce qui fait vivre Duscisio pour le connaître sous toutes ses coutures. Le métier qu'il exerce et comment il procède après avoir vu sa manière de se battre.
Il n'attaque jamais, il défend sa vie. Il les sauve également, mais pour ce faire, il a besoin de matière.
Se rendre en forêt avec Catleya montrera également son caractère envers autrui, envers les personnes à qui il est attaché.

La prêtresse qui avait suivi Shiva, allait donc de surprise en surprise en suivant ce nouveau haut-prêtre si particulier.
Durant la journée, elle fit la rencontre du Greaver. Une créature de la forêt qui s'est lié d'amitié avec Catleya qui a elle-même présenté à Duscisio le jour de leur rencontre. Depuis ce jour-là, il était comme père et fille. Un lien qui retient Duscisio de ses sombres moments en ce moment même.
La créature de huit mètres semblait neutre à leur visite, Catleya par contre était toute contente, sautillant sur place par moment. Puis, Duscisio prit le risque de dévoiler la grotte qui a vu naître la découverte de l'Imalis Cristalin.
Cette superbe cavité vint émerveillé les yeux de la jeune femme par sa lumière violette et bleue et ses nombreux cristaux tous plus pure les uns que les autres.
Le haut-prêtre analysait l'un d'eux pour l'y extraire. Il était petit, mais offrait un grain d'une pure transparence et tendu vers Felicie. Parfaitement contraire à l'ordre des gélovigien, Duscisio insista pourtant en lui expliquant son point de vue.
Elle n'aura pas forcément à l'utiliser, mais dans le besoin il peut s'avérer précieux. Surtout quand son mentor a bien expliqué qu'il préférait désobéir à cet ordre plutôt que de sacrifier des vies au nom d'un interdit contraire à ses principes. Séduite par l'idée, elle accepta le cristal qui sera plus tard mis en collier autour de son cou.
Le reste de la journée fut dédier à l'herboristerie et à la magie jusqu'au retour au temple quelques instants avant le premier signe de somnolence.

Ainsi elle put connaître beaucoup de facette de celui qu'elle a décidé maintenant de suivre.
Des bons, comme des mauvais moments durant les sept derniers jours sous la préparation de voyage à Canopée, découvrant l'instabilité permanente de Duscisio et son combat contre lui-même.
Maintenant qu'elle le connaît sous tous les traits qu'il a bien voulus montrer, Felicie redoute le jour où le haut-prêtre deviendra incontrôlable, le faisant faire tout scénario qui le fera basculer vers la folie et la mort.