D'or et d'encre

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 D'or et d'encre

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Pandora Vanes
MessageSujet: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeLun 10 Avr - 21:14

Cela faisait une semaine, depuis l’entrevue entre la famille ducale et l’ancien Haut Prêtre. Il avait quitté Heldor et Vanes, laissant derrière lui les hautes tours du palais ducal. Pandora s’en réjouissait. Elle avait bien sûr de la peine d’être ainsi séparée de son dernier patient.. De son ami ? Elle avait été sa geôlière pendant trois mois et parce qu’elle était fille du duc, il était désormais persona non grata sur une bonne partie du territoire éridanien, elle ignorait donc s’il pouvait vraiment la considérer comme une amie. Elle n’aurait sans doute pas l’occasion de le lui demander.

Cela n’avait pas d’importance. Le principal était sa bonne santé, à lui et à ses dix anciens disciples, le reste, n’était que douleur passagère. La Pistilose n’était plus un danger pour personne, ils devaient se réjouir et non se lamenter.

Les jours étaient pourtant bien longs maintenant que c’était elle, la prisonnière. Sa cellule était un peu plus confortable que la cave de Deux Moulins, pensait la jeune femme en souriant, passant son regard sur sa luxueuse chambre. Ses geôliers lui semblaient moins sympathiques qu’elle ne l’avait été mais, en y réfléchissant, elle n’avait pas à subir les tests et opérations qu’elle avait fait subir à ses prisonniers alors… Peut-être n’était-elle pas tout à fait honnête. Elle ne devait pas se plaindre et elle en avait bien conscience.

Elle n’avait pas l’intention de passer ses journées à se morfondre ou perdre ce temps en lamentations. L’éclari avait passé les trois derniers mois sur une seule et même problématique, mettant de côté de nombreux projets personnels, désormais elle avait du temps pour s’y consacrer. Même si elle regrettait de n’avoir eu que quelques semaines pour profiter de l’extérieur. Béamas n’était pas sa saison préférée de toute manière, se consolait-elle en souriant.

L’albinos aux cheveux roses se concentrait sur ses études, perfectionnant ses connaissances en architecture afin de présenter un nouveau projet à ses parents. Cette fois, elle voudrait signer de son nom les documents. Elle essayait aussi de s’entraîner au maniement de sa rapière, hélas sans professeur elle n’avançait pas beaucoup. Et elle devait inventer des excuses de plus en plus élaborées pour expliquer pourquoi les piliers de son lit à baldaquins étaient entaillés.

Heureusement, au début de sa deuxième semaine d’enfermement, Ookra vint lui rendre visite. Elle apportait de bonnes nouvelles de Deux Moulins mais s’inquiétait de la santé de la jeune femme. Pandora assurait que tout allait pour le mieux mais les yeux vifs de la zélos n’étaient pas dupes, la Rose avait maigri et son cou portait des marques de griffures. Coupable, la jeune Vanes ne voulait pourtant pas s’attarder sur les moments d’obscurité totale où elle succombait à des pulsions mortifères. Le besoin était toujours là, comme une faim dévorante, elle essayait de s’occuper l’esprit pour ne plus y penser mais, il n’y avait rien à faire… Elle ne désirait qu’une chose, se plonger toute entière dans l’essence divine.

Consciente de ses défaillances, Pandora faisait de son mieux pour faire bonne figure et accepter cette nouvelle réalité, cette facette sombre d’elle-même. La zélos abdiquait face à la détermination de la jeune Vanes de cacher ses failles, peut-être plus tard, pourraient-elles en parler. Pour le moment, elle offrait quelques présents à la Rose, des casses-têtes sindarins spécialement conçus par son épouse et une feuille de parchemin. Pandora lui affirmait pourtant qu’elle en avait à profusion, Ookra précisait alors qu’il venait d’un “p’tit merdeux”. Elle ne savait pas vraiment ce qu’il voulait qu’elle fasse avec mais, il semblait magique. Ookra partait une heure plus tard, les visites de la demoiselle étaient limitées.

Désormais incapable de percevoir les ondes d’éther qui devaient émaner de l’objet, Pandora restait un moment sans savoir ce qu’elle était sensé faire ou écrire. Puis, elle devait réfléchir à ce qui se passerait si le parchemin finissait par tomber entre d’autres mains, elle ne pouvait pas y écrire n’importe quoi. Il était finalement tard lorsqu’elle prit un fusain, assise dans l’encadrement de la fenêtre de sa chambre, elle observait un instant le halo rouge d’Ignias avant de se lancer. Les traits gris ne semblaient pas disparaître instantanément alors qu’ils commençaient à former un dessin.

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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeLun 10 Avr - 22:30

Cela fait une semaine que Duscisio a quitté Heldor. La frontière du territoire des Vanes n’est pas très loin derrière lui.
Concentré sur la route durant la journée, caché sous une cape. Sa fille et sa sœur de cœur se trouvant à l’intérieur pendant le trajet.
Il alterne quand le soleil est au plus haut et donc plus menaçant pour l’albinos. Le soir, c’est à l’entraînement que le voyage se consacre. Afin de retrouver ses sensations, plusieurs exercices ont lieu dans le but de se débarrasser de cette canne qui le montre comme un infirme. Les exercices sont concentrés sur sa mobilité pendant une heure avant de passer sur son handicap magique qui l’empêche d’utiliser ses pouvoirs correctement. Exercice magique qu’il pratique avec sa fille pour qu’elle puisse, elle aussi, comprendre comment cela fonctionne malgré sa nature qui lui empêche de les utiliser.

La destination de leur voyage se trouve être le Haut-monastère. Faute d’idée, il faut officialiser son abdication sur place et laisser Félicie comme intendante, s’ils acceptent. L’idée de ne pas y aller personnellement pour annoncer la fausse mort du haut-prêtre a parcouru son esprit, mais relève de nombreuses lacunes, à commencer par la rencontre de la personne bel et bien vivante de l’herboriste qu’il continue d’être. Peut-être même qu’il cessera d’être gélovigien pour pouvoir recommencer librement l’utilisation de pierre de sphène sans être impacté par les préceptes religieux.
Sans titre, ni maison, ni travail, il va devoir vivre en ambulant à travers les terres d’Istheria pendant quelque temps. Son objectif et sa quête de longue haleine est symbolisé par le collier qui reste autour de son cou et qu’il laisse tourner entre ses doigts pour lui donner la force nécessaire.

Au bout de quelques jours, l’argenté a pu retrouver une mobilité correcte. Il se permet alors de demander à Félicie d’être sa partenaire d’entraînement.
Duscisio est spécialisé dans le maniement de l’épée. Félicie par contre, excelle dans le maniement de la lance. Comme demandé, elle ne lui fait aucun cadeau. Pourtant, il continue de montrer l’étendu de son talent à son escrime défensive quoi qu’il arrive en fin de journée quand les soleils commencent à se coucher. Il est déterminé. Lors de ses contre-attaques, il se montre particulièrement remonté comme s’il cherchait à combattre l’impossible.
Lui qui s’est juré aller jusqu’à affronter le père de Pandora si cela était nécessaire, afin de montrer sa détermination. Il n’a bien sûr, nullement l’intention de le tuer. Non, ce serait contraire à ce qu’il croit.
Seulement, l’épée n’est pas son point le plus fort. Malheureusement, il est dépourvu de puissance magique jusqu’à qu’il trouve une solution pour le dérèglement provoqué de l’extraction de la Pistilose, il y a deux semaines.

En ce qui concerne ses exercices magiques, il n’y a pour le moment que très peu d’espoir.
Parmi ses six pouvoirs, aucun n’arrive à manifester une quelconque maîtrise. Contraint à réapprendre les bases, il passe en revu la magie qu’il peut utiliser.
Il n’arrive plus à contrôler ses épées, ce pouvoir consomme trop d’essence divine. Quelques arcs électriques arrivent à sortir de ses mains. Ses autres pouvoirs non plus. Sa magie des plantes qui aurait pu l’aider dans une source de revenu n’a pas non plus l’air de se manifester. C’est très dur de se retrouver dans cet état. Lorsqu’il le peut, il s’abandonne au exercice magique pour connaître l’état de son flux d’éther.
En parallèle, cela lui permet de surveiller un objet magique toujours avec lui et toujours ouverts : Les feuilles de Ganta.

S’il n’en possède plus qu’une seule à présent, c'est pour l’avoir passé au propriétaire d’une herboristerie d’Heldor. Son espoir est que la seconde feuille fasse l’objet d’une livraison au palais à l’aide de l’une des connaissances de la Rose. C’est le seul moyen qu’il ait de pouvoir parler avec elle.

Une semaine passe.
La charrette de l’herboriste et de ses passagers continuent de traverser les vastes plaines du territoire d’Hesperia sans chercher à s’arrêter en ville. Le haut monastère n’est plus très loin non plus.
Alors qu’il continue ses exercices de magie dont les résultats continue de stagner, il entend un son particulier venant de l’artefact. Quelqu’un écrit dessus, enfin sur sa feuille jumelle pour être exact.
Le dessin qui se forme sur le parchemin reste un long moment. Le dessin en lui-même montre que la bonne personne est en sa possession. Oui. Pandora possède maintenant la seconde feuille de Ganta.
Mais que devait-il répondre ? Un seul mot lui vint en tête. D’un crayon cherché à la hâte, il pose la mine sur le parchemin. Un point apparaît sur sa jumelle pendant les trois premières minutes sous la fleur, puis se complète par une série de lettres pour former lentement ses premiers mots :

«  Pardonne-moi »


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 11 Avr - 11:16

Le fusain allait et venait sur la surface du parchemin, laissant dans son sillage les traits délicats d’un nénuphar. Le point noir qui était apparu en dessous n’éveillait pas la curiosité de Pandora qui pensait avoir elle-même laissé cette trace par mégarde pendant son dessin. Lorsque les premières lettres apparurent, elle suspendait son geste, reconnaissant l’écriture de Duscisio avant de pouvoir lire sa phrase. La jeune Vanes restait un court instant hésitante, ne sachant pas si elle devait lui demander pour quelle raison il cherchait son pardon ou si elle devait elle-même présenter ses excuses pour avoir caché son état. Finalement, elle ne ferait ni l’un, ni l’autre. se levant, elle rejoignait son bureau pour prendre une plume. La pointe d’or trempait une seconde dans l’encre avant de se poser sur le parchemin.

« Les mots exacts sont : Bonjour, comment allez-vous ? »

Pandora souriait avec malice, elle préférait ne pas appesantir leurs premiers mots échangés depuis une semaine par un sujet douloureux. Cela dit, elle avait écrit à la deuxième personne du pluriel, l’homme utilisait désormais le singulier, sa leçon n’était en fait correcte que pour elle-même.

Ignorant si le parchemin envoyait instantanément sa réponse ou s’il y avait un délai dans leur échange, Pandora prenait un petit sablier et le retournait.

« Ce parchemin est singulier, en avez-vous un double, ou bien mes mots apparaissent-ils sur un autre support ? »

La curiosité de l’éclari prenait rapidement le dessus. Si seulement elle pouvait voir l’essence divine qui le composait, elle saurait peut-être mieux définir ses caractéristiques et la façon dont il avait pu être conçu. L’artefact était très utile et si elle avait eu quelque chose de ce genre avec Phyrra, bien des ennuis auraient été évité. La fabrication des objets magiques étaient un domaine très mystérieux qui la fascinait, s’ils étaient capable de reproduire ce genre de relique, ils pourraient faire des choses extraordinaires. Tout cela n’était pas d’actualité mais, la jeune femme avait du temps à revendre.

« Avez-vous choisi la destination de vos prochaines aventures ? »


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 11 Avr - 12:08

Après avoir écrit ses mots, l’argenté continue de regarder la fleur de lotus qui s’efface petite à petit dans l’ordre des traits exacts où il a été dessiné. S’il y a bien une chose qui est utile, c'est le fait qu’il reste vierge après un temps donné.
Si les quelques lettres qui se joignent en deux mots reste encore un temps. Le silence de son environnement alors qu’il fixe le parchemin se coupe enfin par quelques mots. Préférant ne pas engager de conversation grave, Pandora lui demande comment il se porte.

« Bonjour. Je vais bien. Si ce n’est votre visage qui me manque. »

Il ne pouvait le nier et préférait lui avouer indirectement. Un jour, il ira le lui dire en face, tel qui se l’est promis.
La suite en vain à parler de l’artefact qui l’intrigue. Comme sa taille est limitée, il faut parler brièvement et avec une écriture pas trop grosse pour en entrer un maximum.

«  Les feuilles de Ganta.
C’est un artefact qui m’a été offert lorsque j’étais encore au temple. Je possède actuellement sa jumelle et la retranscription est immédiate et temporaire. »

Elle devait déjà l’avoir vu. Sa fleur de lotus ne devait plus être visible à présent. L’espace pouvait être à nouveau utilisé pour la suite de leur échange.

«  Je la garde toujours avec moi »

Comme il s’agit de son unique lien avec la jeune femme, il n’ose s’en séparer. Et s'il n’entend pas les écrits se dessiné sur le parchemin, il y a toujours quelqu’un pour surveiller, sa fille notamment qui a la probabilité de dessiner dessus si ça lui chante. Une main pleine de terre, quelques lignes d’un dessin d’enfant. Cela montre qu’il ne se sépare jamais d’elle.

La suite de ses prochaines aventure ?
Ah oui… Ce sont ses histoires qui vont le faire vivre. Elle qui doit rester enfermer tant que son addiction magique n’est pas résorbé. Conter son histoire lui donnera sans aucun doute le courage de se battre de son côté.

« Nous sommes proches du haut-monastère. Je compte officialiser mon abdication. Ensuite, je vais chercher un savant qui pourrait m’aider à retrouver mes pouvoirs. »

Il ne se passe que quelques instants avant qu’il n’ajoute enfin le plus important. Pour l’instant, il ne compte pas lui dire qu’il veut tout faire pour la revoir, en sachant ce que cela implique.

« Passons au plus important. Des nouvelles sur votre état ? Dites-moi tout. »

Il veut tout savoir. Seulement par écrit, c'est infiniment plus compliqué et long d’écrire l’état de santé.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 11 Avr - 15:50

Les premiers mots d’une réponse s’inscrivent et Pandora retourne son sablier. Si l’on tenait compte du temps de lecture et d’écriture, il ne semblait pas y avoir de grand délais entre le moment où elle écrivait et celui de la réponse, elle en aurait la confirmation par son correspondant dans quelques minutes. La jeune femme ramène son regard sur le parchemin, elle voit les premiers traits  de son dessin s’effacer avant de lire la suite de la première phrase inscrite par le gélovigien.

“Si ce n’est votre visage qui me manque.” De délicats coquelicots fleurissent sur ses pommettes alors qu’elle relit les mots, comme incertaines d’avoir correctement déchiffré les lettres et plus encore d’en saisir l’intention. Son visage manquait au jeune homme. Pandora ne savait que faire face à cette information inattendue. La demoiselle avait déjà reçu de bien belles lettres aux mots mielleux mais, l’herboriste ne s’était jamais montré comme un beau parleur avec elle. Il l’avait complimenté parfois et avait pu se montrer taquin plus rarement mais, il n’avait pas eu d’élan romantique envers elle. Ou bien n’avait-elle rien vu ? Ou plus simplement se trompait-elle dans l’interprétation de ces quelques mots.

C’était sans doute cela, n’est-ce pas ?

Préférant s’intéresser aux nouvelles phrases qui apparaissaient, la jeune femme ne pouvait pourtant s’empêcher de relire cette première phrase avant qu’elle ne s’efface, ne laissant que le vide et l'incertitude. Mais peut-être était-ce mieux ainsi ? Elle en apprenait un peu plus sur l’artefact, notamment son nom et son fonctionnement par paire, cela l’aiderait sans doute dans ses recherches. Le jeune homme lui parlait enfin de sa destination immédiate, le Haut Monastère, où il devrait rendre son titre. Pandora n’était pas sûre de savoir ce qu’elle devait ressentir par rapport à cette nouvelle. C’était sans doute tout un pan de la vie de Duscisio qui allait se terminer et elle ne savait pas si cela le réjouissait ou le peinait. Elle cherchait encore les mots pour exprimer sa pensée lorsqu’elle lut la dernière question du prêtre.

Il souhaitait avoir des nouvelles de son état et il précisait de tout lui dire. L’éclari souriait légèrement à cette précision. Mais voulait-elle vraiment tout lui dire ? Il avait déjà pris sur lui la responsabilité de son état bien qu'elle ne la lui avait pas donné. S’il se sentait responsable, elle ne le voyait pas ainsi mais, elle ne voulait pas non plus lui infliger les détails négatifs de son état s’il devait s’en sentir coupable.

« Je vais bien. Mes conditions de vie sont bien meilleures que celles que j’ai pu vous offrir. »

Cela serait-il suffisant pour rassurer le jeune homme ? Elle avait bien conscience qu’elle ne répondait pas totalement à sa question. Elle ne pourrait pourtant jamais lui écrire ce qu’elle vivait réellement, comment cette addiction était présente, tout le temps, jour comme nuit, qu’elle soit éveillée ou non. Comment son propre esprit lui faisait peur lorsqu’elle sombrait dans des crises d’anxiété incontrôlables ou que le manque la faisait tant souffrir qu’elle se faisait du mal, parfois sans le vouloir.. seulement parfois.

« Ne vous inquiétez pas pour moi, j’ai d’excellents médecins. »

C’était vrai et pourtant, était-ce suffisant ? Pandora préférait s’intéresser au jeune homme et à son prochain objectif, cela lui rappelait d’ailleurs qu’elle voulait écrire à une autre personne.

« Peut-être pourriez-vous rendre visite à la duchesse Lehoia au duché de Niveria. La Haute Prêtresse de Kesha pourra peut-être vous aider à soigner votre état, bien qu’il ne s’agisse pas de médecine au sens traditionnel du terme. La duchesse est une personne remarquable, je ne doute pas un instant qu’elle fasse de son mieux pour vous venir en aide. »

Pandora aurait beaucoup aimé côtoyer davantage la duchesse de Nivéria, cette femme incarnait une beauté d’âme si pure et bienveillante qu'elle charmait jusqu’aux plus sceptiques des membres de la Haute Société à laquelle elle n’appartenait que depuis peu. La yorka n’avait aucun nom pour se faire une place parmi la noblesse, si ce n’est son titre au sein des gélovigien, cela avait du être une épreuve de prendre ses fonctions les premiers temps. Pourtant rien ne semblait pouvoir entamer ni sa bienveillance ni sa détermination et cela avait été d’autant plus visible pendant la fièvre de cendres.

« Je voulais d’ailleurs vous demander si vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que je lui parle de la Pistilose, je voudrai partager les connaissances acquises en matière de médecine scientifique. »

Othello Lehoia était gélovigienne mais à plusieurs égards elle partageait avec Duscisio une grande ouverture d’esprit concernant la science et l’apport de cette discipline dans son domaine de prédilection. Pandora avait toujours hâte de pouvoir l’inviter à Deux Moulins mais une lettre serait un bon début.

« Comment vous sentez-vous par rapport à l'abdication ? »

La question était délicate et Pandora avait hésité à la poser sur le papier. Elle se promettait de ne pas insister si le jeune homme décidait d'éviter ce sujet.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 11 Avr - 17:38

Il n’y eu aucune réponse sur le compliment.
Au moins, il exprime ce qu’il pense être l’attachement envers la jeune femme aussi loin puis t’elle être. Pour ce qui est de définir cet attachement. Non, il se questionne encore. Il a le souvenir de leur première rencontre. Son visage l’a marqué. Peut-être est-ce qu’elle était fille de duc que sa lumière l’ébouait à ce point. Seulement à cette époque, il avait quelqu’un d’autres et ne souhaitait plus en parler pour les conséquences que cela a eues sur sa santé.
Caprice d’adolescent ou peine de cœur, il n’avait jamais eu à vivre ça auparavant.
Il a beau avoir vu beaucoup de personne, ses critères de beauté sont probablement justes un peu chamboulés. La première femme à avoir pris son cœur était également très belle. Rien de surprenant à ce qu’elle fasse chavirer d’autres hommes. Seulement, ce n'est pas parti sur lui.
Ce n’est pas plus mal ceci dit. À l’époque, il vivait dans la chaleur et dans la journée, quand elle était de nature froide comme son pays d’origine. Lier par certaines aventures qu’il préfère oublier aujourd’hui comme cette marque qu’elle garde dans la paume de l’une de ses mains.

Elle allait bien. Le trait qui lui laisse échapper un petit rire sur les conditions de vie qui se trouvait dans le sous-sol. Incomparable avec la vie du palais qui devait être bien somptueux. Il ne peut se l’imaginer. Le bal de la rose et les deux rencontres avec la famille ducale ont confirmé qu’il n’était pas du même monde. On peut imaginer un mur d’une taille impressionnante, la couleur blanche lui empêchant de le regarder au travers, coupant toute la lumière pour le laisser dans le noir. Fort heureusement, il n’y a qu’un seul mur et s’efforcera de passer soit au travers, soit en trouvant un autre chemin.
Il est vrai également qu’elle est entourée de médecin. Mais sont-ils assez capables ? Il devrait être auprès d’elle, chercher une solution. La scène de la sentence lui revient en mémoire à s’imaginer qu’il aurait dit ceci ou cela au lieu de prendre toute la responsabilité. Il se traite d’idiot, si on peut se contenter d’un mot aussi faible pour se qualifier. Le mal est fait. Il ne pourra pas lui retourner la pareille pour lui avoir extrait la pistilose, à lui ou aux autres.

Seulement, voilà qu’elle cherche encore à l’aider au lieu du contraire. Mais pas auprès de la bonne personne. C’est un nom qu’il aurait préféré plus revoir. Hélas, d’une manière ou d’une autre, il fallait bien qu’Othello Lehoia réapparaisse dans sa vie. Il ne répond pas et laisse cette phrase s’afficher pour les dix minutes à suivre. Pour y réfléchir, mais également garder son sang froid.
Elle n’avait pas tort. Parmi ses connaissances, si Pandora avait la duchesse de Niveria en commun, il serait idiot de ne pas utiliser cette relation.

«  J’y penserais. »

Le sujet restant centré sur la Haut-prêtresse, Pandora souhait lui parler de la pistilose et de l’évolution médicale sur le sujet. De ce côté, il ne peut qu’approuver en toute lettre.

« C’est une bonne idée. Parlez-lui de votre état. Elle aura peut-être une solution à proposer »

Il n’aurait jamais pensé dire ça un jour, mais connaître Lehoia n’a pas que des mauvais côtés. Il peut lui faire confiance malgré tout. En plus de l’avancée médicale, elle aura la bonne nouvelle de son état de santé. Il ignore quel effet cela lui procurera de le savoir soigné de la Peste de Noathis. Elle pourra se dire que tout s’arrange.

Vient ensuite son avis sur son abdication. Ses pensées sont multiples et ses mots hésitent à être retranscrit sur le parchemin. Il se lance quand même.

« Je ne regrette pas ses dernières années. Néanmoins... »

Quelques instants passent puis…

« Je pense que ça me libérera d’un poids. Je vais me consacrer à la magie et à l’herboristerie à plein temps. Que ce soit pour étudier mon cas ou le vôtre. »

Peu importe le sujet de conversation. Il revient toujours sur l’addiction de Pandora. Il espère que cela ne va pas trop la contrarier.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 11 Avr - 18:33

L’ancien Haut Prêtre de Délil semblait bien plus en paix avec sa décision que ne l’aurait imaginé Pandora. Il ne semblait pas craindre le regard de ses semblables ou la perte de son titre. La jeune femme serait-elle capable d’en faire autant ? Si la possibilité lui était offerte, pourrait-elle abandonner son titre de noblesse ? Ne plus être ni la fille du duc, ni membre de la haute société éridanienne, devenir une anonyme.

La longue chevelure rose ondule doucement le long des bras de la demoiselle alors qu’elle renverse légèrement la tête en arrière, regardant le plafond de sa chambre avant de tourner ses yeux en direction de la fenêtre ouverte. Elle avait déjà eu cette réflexion. De nombreuses fois en réalité, un peu trop pour ne pas s’en sentir coupable. Pourtant, aussi souvent qu’elle y avait réfléchi, aussi sérieusement et longtemps qu’il l’avait fallu, elle finissait toujours par conclure la même chose.

Sa vie appartenait à son peuple. Être la fille d’un duc était une chaîne aussi lourde à porter qu’elle était utile. Sans elle, non seulement elle n’était plus personne mais surtout, elle perdait sa raison d’être. Peut-être était-ce la marque de son éducation ou peut-être était-ce celle d'une fidélité et d’un amour inconditionnels mais, si elle devait abandonner son titre, elle aurait l’impression de trahir sa famille et tous les habitants de son duché. Son désir de liberté ne serait sans doute jamais satisfait mais, si elle pouvait être utile à son peuple alors cela en valait la peine.

Abaissant à nouveau le menton, la demoiselle lisait la fin de la dernière phrase de Duscisio avec un sourire attendri et amusé. Il voulait étudier son cas ? Il n’y avait pas beaucoup de mystères à résoudre. Elle était dépendante et son sevrage était la seule chose qui avait une chance de la faire revenir comme avant. Et si, elle ne redevenait jamais comme avant ? Et si, à chaque fois qu’elle utilisait un pouvoir, elle redevenait dépendante ? Si ses lèvres touchaient à nouveau le doux élixir de puissance, pourrait-elle s’en détourner ?

La plume se tenait au-dessus de l’encrier, le liquide noir goutait de la pointe dorée, au rythme lent et régulier de l’angoisse qui assaillait la jeune femme. Ses ailes si durement acquises, ne pourrait-elle plus jamais les déployer ? Devrait-elle vivre sans essence divine ? Ne serait-il pas préférable de retirer ce collier maintenant et de vivre pleinement ?

L’encre s’étale sur le sol alors que l’encrier roule sous le bureau. Une main sur le collier de métal, la jeune femme le serre de toutes ses forces, elle sait que cela est vain et une part d’elle-même veut que cela soit vain. Elle voulait retirer le collier autant qu’elle voulait le garder.

Sa chaise se renverse alors qu’elle quitte le bureau, le souffle court et le corps tremblant. Une nouvelle crise se présentait à sa porte et elle ne pourrait pas la renvoyer. S’emparant fiévreusement de la plume, la fausse princesse tâchait de faire ce qu’elle faisait de mieux.. maintenir les apparences.

« Je dois vous quitter. Écrivons-nous à nouveau, demain, à la même heure, si vous le souhaitez. »

La plume se brisait entre ses doigts alors qu’un nouveau tremblement, plus puissant, prenait possession de ses muscles. Elle rangeait brusquement le parchemin dans un tiroir alors que des pas approchaient dans le couloir. La porte s’ouvrait sur une silhouette masculine juste avant que la jeune femme ne s’effondre, en proie à de violentes convulsions. Sous le halo rouge d’Ignias, bien pâle était la Rose.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 11 Avr - 20:59

Un long silence se propage quand il énonce sa libération. Jusqu’à que la plume ne lui précise qu’elle doit le quitter.
À la même heure. Oui, il sera là. L’absence de la pistilose a de bon côté : il peut rester éveillé durant la nuit.

« Prend soin de toi »

Écrit-il sans savoir si elle allait pouvoir le lire.
Cette discussion lui a fait beaucoup de bien. L’idée de lui envoyer cet artefact est une idée de génie qui lui maintient un contact quand elle en a besoin.
Il partage la bonne nouvelle de cette prise de contact avec la jeune femme avec Félicie. Cette dernière remarque tout de suite qu’il est plus serein, sous une certaine limite.

Il ignore ce qu’il se passe de l’autre côté du parchemin, mais elle est bien entourée. Il ne devait pas s’en faire… Enfin pas trop…

Le lendemain s’achève le trajet en destination du haut-monastère.
Ils ne sont pas encore au courant, mais certain trait ont disparu. Le haut-prêtre de Delil avait fait beaucoup parler de lui pour avoir des roses blanches dans une longue chevelure argentée. Leur disparition, aussi étrange cela puisse paraître après avoir été habitué à ce détail pendant deux ans, lance beaucoup de débats. Autre point, il n’a pas la tenue d’un haut-prêtre.
En entrant, il est accompagné de Félicie et de sa fille adoptive qu’il tient par la main. Leur objectif de la journée est de proposer l’intendance de Félicie au temple de Delil après l’annonce de son abdication et ses raisons de le faire.
Pour traiter du premier point, Duscisio énonce très facilement ne plus avoir la possibilité d’utiliser ses pouvoirs et en premier temps de ne plus « Communiquer avec Delil » comme il disait le faire avec l’un d’entre eux.
Sa communication sylvestre n’est plus. Du moins tant qu’il ne peut pas utiliser son éther. S’il avait gardé son titre, il aurait précisé que la communication avec les dix lui avait été coupé, sans mentionner les raisons liées à la Pistilose.
Au vu qu’elle était un fléau, il est préférable de ne pas ébruiter la rumeur d’un retour, même révolu.

Il quitte donc les gélovigiens. Une décision réfléchit qui le libère de beaucoup de chaînes.
En ce qui concerne son handicap magique, il n’espère rien trouver ici. Il ne demande de ce fait aucune aide ici et s’apprête à quitter les lieux. Félicie ne le quitte pas maintenant. Voulant continuer de veiller sur Duscisio et sa fille, elle a pris l’initiative d’avoir déjà annoncé à sa place que dix personnes de confiances se trouvaient au temple de Delil en préparant déjà les prochaines épreuves et le départ de l’ancien haut-prêtre. Pour pallier un avenir de vagabond, il est désormais temps d’aller à Hesperia pour y trouver le nécessaire pour se rendre au temple de Delil. Beaucoup de ses affaires s’y trouvent encore à commencer par ses outils d’herboristerie et divers artefacts.

Le soir venu, les exercices quotidiens recommencent. Félicie se propose toujours d’être partenaire d’entraînement pour réaffirmer ses techniques avant de s’occuper de sa fille pour qu’elle s’endorme.
Il fait dorénavant nuit. La gorgoroth est à côté de Catleya qui dort pendant que Duscisio continue avec détermination ses essais magiques. Bien sûr, aucun changement de ce côté.
Une lampe à huile est posée sur le parchemin et une planche pour servir de support. L’encre et la plume pour écrire à portée de main, il attend le prochain signe d’une conversation avec du lotus d’Heldor.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMer 12 Avr - 16:32

Les rayons des trois soleils peinent à traverser les voilages juxtaposés devant la fenêtre close. Les astres voulaient pourtant tendre leurs doigts lumineux vers les fils roses éparpillés sur les draps blancs, ils voulaient s’en saisir comme ils voulaient caresser cette joue de porcelaine. Alitée depuis la veille, la princesse n’est pas endormie et n’attend aucun prince charmant pour l’extirper de sa torpeur. Elle ne voulait voir personne, ni ami, ni famille alors un prince, encore moins.

Il n’était pourtant pas dans ses habitudes d’ainsi garder le lit. La veille elle n’avait cessé de penser qu’elle avait enfin du temps pour se consacrer à ses projets, du temps qu’elle ne voulait pas gaspiller et aujourd’hui, là voilà cachée sous ses draps. Les longs cils se refermaient mais la lumière ne voulait pas laisser dormir. Elle pourrait appeler un serviteur pour qu’il ferme les volets et occulte les soleils. Voulait-elle vraiment s’enfermer dans le noir ? Elle avait déjà fait cela, lors de la Convergence. Elle avait laissé les ombres et les démons s’installer dans l’obscurité de sa chambre. Ce n’était pas quelque chose qu’elle voulait revivre.

Les diamants roses se posaient sur la poignée du tiroir dans lequel elle avait enfermé le parchemin la veille. Lentement, elle repoussait les draps et laissait ses pieds nus fouler l’épais tapis de sa descente de lit. Le parchemin était vierge, peut-être son esprit avait-il inventé ses échanges avec Duscisio ? Peut-être avait-elle tout imaginé pendant sa crise. De toute manière, elle ne pourrait pas le vérifier avant ce soir. La jeune femme reposait le parchemin dans le tiroir mais avant de le refermer, quelque chose apparu sur la surface vide. C’était grossier et cela ne ressemblait absolument pas à une écriture ni vraiment à un dessin. Pourtant, cela faisait sourire la Rose. S’emparant de l’encrier, elle étalait le liquide noir sur la paume de sa main et aposait son empreinte sur le parchemin, juste à côté de la petite empreinte brune qu’elle devinait appartenir à Catleya.

Leurs deux mains disparaissaient au bout de dix minutes et Pandora refermait le tiroir. Elle n’irait pas se recoucher. Elle avait de nouvelles recherches à faire.

Les lunes étaient levées, elle dansaient haut dans le ciel, au milieu des constellations. La Rose avant rapproché son bureau de la fenêtre pour profiter de la vue en même temps qu’elle écrirait. Sa plume brisée désormais remplacée, elle trempait délicatement la pointe métallique dans l’encre.

« Bonsoir. Comment allez-vous ? »

Après tout, c’était ainsi qu’elle lui avait dit qu’il fallait débuter leurs échanges. Elle souriait pour elle-même avant de poursuivre.

« Comment s’est passée votre journée ? »


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMer 12 Avr - 17:39

La nuit est tombée depuis un moment déjà. Ne trouvant pas le sommeil, l’argenté s’abonne à ses exercices encore et encore. C’est la seule activité qui arrive à l’occuper et à le soulager d’une patience qui repousse souvent ses limites pour la bonne cause.
Ses deux mains tendu devant lui, les quelques arc électriques sortant de sa paume se font timide une fois de plus. Comme par le passé, ses éclairs miniatures servent à allumer un feu. Bien que cela soit plus pratique avec les outils modernes, pouvoir s’en passer éviter de le chercher. Quelques feuilles et herbes sèches, quelques essaies pour qu’une petite flamme apparaisse et le tour est joué.
Ça serait un bon début, s’il pouvait en faire quelques étincelles sans devoir forcer comme un malade pour les générer. Ce n'est pas très bon pour la santé de retenir sa respiration pendant plusieurs dizaines de secondes à répétition, donnant l’impression à ceux qui le regarde de vouloir déféquer durant des heures. Le bon côté, c'est qu’il n’y a que deux personnes qui puissent le voir et elles sont toutes endormies, ou font mine de l’être.
Une plume gratte sur le parchemin à des centaines de kilomètres de là. Le signe que Pandora a peu de risque d’être dérangé et donc ne pouvoir lui parler secrètement à travers deux feuilles magiques.

« Bien. Et vous ? »

Peu importe leur relation, le vouvoiement est toujours d’actualité. Comme pour elle, il répond par cette marque de respect. Ce qui ne l’empêche pas de laisser son visage s’émerveiller à l’idée de recommencer une conversation en sa compagnie. Il a évité de préciser qu’elle lui manque. Cela ferait beaucoup trop insistant.

« Catleya a bien aimé votre main à côté de la sienne. »

Difficile de retranscrire un sourire à travers des mots. Parler du ressenti laisse l’imagination du lecteur à reconnaître les expressions et la vitesse d’écriture. Le geste vif, l’herboriste résume en une phrase l’objectif principal de la journée.

« J’ai officiellement annoncé mon abdication au Haut-monastère. »

Il attend quelques secondes.

« Je me suis aussi libéré des chaînes des gélovigiens concernant l’éther. »

Des chaînes. L’expression est tout indiqué pour exprimer sa liberté de vouloir utiliser l’essence divine comme il le souhaite. Cela ne l’avait pas gêné durant ses trois dernières années, mais le reproche d’Ophélia, la mère de la jeune femme, résonne encore dans sa tête.

«  Une journée, c'est court, mais il y a une évolution sur votre santé ? »

Bien sûr que cela le préoccupe. Elle doit se libérer d’une addiction à l’essence divine tandis qu’il doit retrouver la possibilité de l’utiliser comme avant. Une sacrée contradiction.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeVen 14 Avr - 12:00

La nuit était douce, loin des chaleurs suffocantes des journées précédentes. Un vent léger se levait, transportant les parfums de la ville, de la pierre chaude et de l’herbe sèche. Heldor la blanche était moins sensible aux fortes températures que les villes voisines faites de pierres plus sombres même si les heldarines richement vêtues gagnaient rapidement des couleurs. Les robes qui respectaient scrupuleusemet les critères de beautés heldaris avaient aussi la facheuse tendance à porter chaud. Pandora ne pouvait que compatir alors qu’elle les regardait déambuler, évantails et ombrelles à portées de main dans les rues adjacantes au palais. Si la rose devait encore se plier à des exigences similaires elles étaient tout de même moindres depuis que ses visites étaient strictements contrôlées. On la laissait pour ainsi dire presque tranquille tant qu’elle ne devait recevoir personne.

La jeune femme reportait son attention sur le parchemin, souriant à l’évocation de l’enfant. La petite lhurgoyf aux mains griffues attirait toujours autant la curiosité de Pandora mais elle gardait pour elle ses questionnements. Elle jugeait sans doute ses interrogations trop intrusives ou plus sûrement pressentait-elle qu’il n’y avait que peu de réponses entre les mains des adultes qui l’entourait. Peut-être devrait-elle interroger un autre membre de ce peuple ? Elle ne connaissait finalement que peu de choses sur les lhurgoyf et il était probable que ses informations soient en partie erronées ou incorrectes. Les enfants de Sharna avaient bien mauvaises réputations et il était parfois difficile de faire le tri entre les stéréotypes, les peurs et les vérités.

Pandora était surprise d’apprendre que Duscisio avait non seulement abdiqué mais qu’il avait aussi quitté les ordres gélovigiens. L’homme avait-il perdu la foi ? Ou bien l’envie de la partager avec son prochain ? Ces questions étaient trop intimes pour que la jeune femme ose les écrire, d’autant plus que l’argenté semblait accueillir ce départ comme une libération. Il n’avait effectivement plus à se priver des pierres de sphène, un détail qui n’en était pas un pour son ancienne caste et pour tous ceux qui avaient soulevé cette contradiction.

Lorsque vint la question sur son état de santé, Pandora était embêtée, si elle se montrait aussi évasive que la veille, cela ne pourrait qu’agacer ou inquiéter le jeune homme et si elle en disait trop, il serait évidemment inquiet.

« Aucune évolution significative mais cela ne me paraît pas anormal compte tenu des deux semaines écoulées. Les médecins estiment qu’il faudra une saison entière pour la disparition complète des symptômes. Puis une deuxième saison pour être certains que mon corps ne soit plus sous emprise. »

Exprimées ainsi, détachées de sa propre personne, les informations semblaient presque anodines. Il s’agissait pourtant d’une peine d’enfermement bien supérieure à celle qu’elle avait fait subir aux adeptes de Délil. Six mois dans une tour d’ivoire, Pandora refusait de se plaindre pourtant, il lui tardait déjà de sortir. Elle se gardait de dire que ces estimations étaient sans doute très généreuses, il n’étaient pas question que les médecins prennent de risques la concernant. D’un côté il ne fallait pas sous-estimer l'addiction, relâcher leurs efforts trop tôt pourrait rendre vain tout ce qu’ils avaient fait auparavant et d’un autre côté, Ophélia Vanes ne leur pardonnerait aucune erreur de jugement.  

« Avez-vous choisi votre prochaine destination ? Ou bien comptez-vous rester au Haut Monastère ? La situation s’est-elle apaisée là-bas aussi ? »
Il fallait normalement plusieurs jours voire semaines pour que les informations circulent à travers éridania, sans parler du continent, non seulement les feuilles de Ganta étaient pratique mais elles pourraient être stratégiquement décisives. L’information disparaissait au bout de dix minutes et se transmettait instantanément, cela en faisait un artefact redoutable aussi bien pour l’armée que pour toutes les situations de crise. Si elle avait eu un outil pareil pendant les débuts de la fièvre de cendres, elle aurait pu échanger si rapidement avec Phyrra sans s'inquiéter que ses théories hérétiques ne tombent entre les mauvaises mains.

« En savez-vous davantage sur les feuilles de Ganta ? Pourrait-il en exister d’autres exemplaires ? »

Elle ne perdait rien à demander après tout, les chances étaient sans doute infimes mais pas totalement inexistantes.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeVen 14 Avr - 13:35

Lors que sa question fut posée, quelques chose attristent le jeune homme. Des détails qui font qu’elle restera ainsi pendant des mois pour purger cette addiction. Six mois dans sa totalité d’après ses mots. Les mots sont durs à l’idée qu’elle va devoir porter le même collier que lui dans ce sous-sol, deux fois plus longtemps, même si Pandora est dans de meilleures conditions de vie.
Il se laisse six mois pour pouvoir retrouver ses pouvoirs. S’il arrive à trouver une meilleure solution pour la jeune femme en allant en parler autour de lui, ça serait l’idéal.
Cette idée de partager l’artefact avec elle est vraiment la meilleure qu’il puisse avoir ses dernières années. Durant les six prochains mois, il pourra écrire avec elle au travers de ces feuilles, ce qui lui permettra d’habiller ses journées quand elle le souhaite et donc permettre à Duscisio de l’encourager à travers ses voyages.
Pour cause, il semblerait que cela l’intéresse au plus haut point pour lui demander des nouvelles de sa prochaine destination ou encore l’évolution de la Fièvre des Cendres.

« Je dois me rendre à Hesperia pour préparer un retour au temple. J’ai encore quelques affaires là-bas, comme mes outils d’herboristerie »

Bien de préciser ce point-là. Surtout qu’il ne peut plus passer par Vanes, mais toujours possible par Niveria. Bien que cela ne lui arrange pas. C’est tout de même une question de plusieurs semaines de voyage.

« Je vous raconterais mes voyages si le cœur vous en dis ! »

L’ajout de ponctuation est le seul moyen qu’il ait d’exprimer sa joie de pouvoir raconter son vécu. Il réfléchit à la manière d'exposer ce qu’il a pu voir au Haut-monastère. Il ne pensait pas rester longtemps, mais au vu que son ancien devoir était tout de même de soigner cette terrible maladie, il peut changer d’avis et prêter main forte quelques jours en échange de quelques pièces nécessaires à ses trajets. Il a une petite fille à nourrir aussi.

« Je pense rester un ou deux jours. Il reste encore quelques cas et mon aide ne sera pas de trop. Cela dit, le nombre a considérablement diminué par rapport au début de l’épidémie. Les nombreuses opérations qui ont eu lieu à travers le continent ont porté leur fruit. »

Il réfléchit quelques secondes. Hespéria n’étant pas si loin, il pourrait également y rester quelque temps pour y entrevoir la situation locale. La mission que dirigeait Lilith, Rose-Marie et son fils a été grandement écourté, même s’il ne doute pas de la logistique locale à traiter une épidémie. Les trois anciennes Fleur de Delil ont sans doute eu le temps de distribuer les remèdes et graines d’Imalis Cristalin à des mages et herboristes compétant.

« Comme je passe à Hesperia, je ferai la même chose là-bas »

Les feuilles de Ganta suscite l’intérêt de la Rose d’Heldor. Le fait de pouvoir s’informer aussi vite de différents lieus est très intéressant, il se l’accorde. S’il en possède que deux, rien ne dit qu’il en existe ailleurs.
L’idée est intéressante, mais ne l'enchante guère. Donner l’idée que cela est possible relève à cacher l’existence même de cette conversation à l’avenir si d’autres parchemins existent. Et cet échange, il ne s’en séparera pour rien au monde.

«  Je l’ignore. Il faudrait demander aux Eclaris »

Mais il soumet l’idée pour ne rien laisser paraître.
Soudainement, une étrange trace de main doit apparaître sur le parchemin, cachant une partie de la conversation. En voyant que Duscisio écrivait de haut en bas, la main d’encre couvre une bonne partie des écrits.
C’est Catleya qui s’est réveillée, ou plutôt qui se manifeste.

- Dis donc toi. Lance-t-il à la petite fille qui le réclame. Oui, j'arrive. Félicie retient là quelques instants.

Félicie qui n’a pas su la retenir, ou plutôt qui laisse échapper un petit rire en voyant l’enfant faire, la retient comme demander.

« Catleya me réclame pour dormir. Mais ne m’oubli »

Il s’arrête soudainement, commence à couvrir le début de la dernière phrase avant de continuer par d’autres mots, il pensait mettre « Ne m’oublie pas, je serai toujours là pour toi » et le remplace finalement par

« À demain »


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeVen 12 Mai - 20:11


« Je suivrai votre périple avec enthousiasme. »

« Dormez-bien. »

Sa plume posée délicatement sur le côté, la jeune femme regarde les mots disparaitre, les uns après les autres. La pulpe de son index posé sur sa lèvre inférieure, la Rose est pensive. Évidemment, elle serait ravie de pouvoir vivre les aventures du maître herboriste, quand bien même cela serait par procuration, leurs conversations étaient une rare et précieuse distraction dans son quotidien. Pimentée d’une pointe d’interdit et de magie, comment la jeune femme et l’éclari qu’elle était pourrait y résister ? Elle devrait adresser une lettre à ses contacts à Amaryl pour en savoir plus sur les feuilles de Ganta. Mais le visage penché sur le parchemin, ses longs cheveux roses dessinant spirales et arabesques sur ses cuisses, ce n’était pas ce qui perturbait la fausse princesse.

- Ne m’oubliez pas.

Le souffle chaud caresse son index et le murmure se perd, disparaît comme l’encre avant lui. Était-ce ce qu’il avait voulu écrire ? Y avait-il d’autres interprétations possibles ? Devrait-elle fermer les yeux et ne pas en faire cas ? Cela ne serait pas très honnête mais les mots n’avaient pas été écrits. Est-ce que cela l’embêtait ? La demoiselle quittait son fauteuil et ouvrait les fenêtres donnant sur la nuit étoilée, laissant entrer la douce brise nocturne.

Si elle devait être honnête avec ses sentiments, qu’il ait effacé ces mots, cela la soulageait. Les étoiles se perdaient dans les grands yeux roses de Pandora qui posait le dos de sa main sur son front. S’il éprouvait un attachement envers elle.. que ferait-elle ? Pourrait-ce être un syndrome du à son enfermement ? Devrait-elle vraiment le nommer ? La jeune femme fermait les yeux sur ses bêtises, elle souriait de ses questions car elle savait bien qu’elle ne pourrait pas se réfugier derrière ses théories abracadabrantesques bien longtemps. Cela ne répondait pas au problème.

Était-ce un problème ? Sa main glisse de son front à sa joue alors que la question s’interpose là où elle ne devrait pas. Évidemment, c’était problématique. Elle ne pourrait pas lui rendre ses sentiments, ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait lui offrir.

Cesseraient-ils d’être amis si elle ne pouvait répondre à ses sentiments de la manière qu’il espérait ? Pourrait-il comprendre que l’amour n’avait sa place que sur ses étagères, dans les mots de velours des romans à l’eau de rose qu’elle lisait lorsque son coeur avait besoin d’une échappatoire ? L'amour n'avait pas sa place dans sa vie. C’était mieux ainsi d’ailleurs, elle ne choisirait pas l’homme qu’elle épouserait, mieux valait donc se garder d’en aimer un autre. Puis, un jour peut-être, à force de temps et de compromis, elle parviendrait à aimer son époux, comme le devait une épouse.

C’était écrit à sa naissance, elle n’y pouvait rien et c’était un maigre sacrifice à faire si cela pouvait assurer la prospérité de sa maison et de son peuple. Du moins était-ce ainsi qu’on le lui avait enseigné et ainsi qu’elle désirait voir les choses. Pourtant, son coeur frémissait et sous sa main sa joue devenait plus chaude. Il était indiscipliné, ce coeur, Pandora le savait mais la raison finissait toujours par l’emporter.

Duscisio n’avait rien écrit, au final. Inutile de s’en faire inutilement, il devait sans doute savoir, lui aussi, que les élans du coeur étaient vains la concernant. Elle était la fille du duc et plus encore, la précieuse enfant d’un duché dont elle voulait devenir la protectrice. Elle rejoignait son lit, décidée à ne plus y penser.



- Mademoiselle, auriez-vous veillée ?

Pandora grimaçait une négation qui peinait à convaincre sa suivante alors que cette dernière fermait prestement les fenêtres ouvertes.

- Vous ne devriez pas laisser votre fenêtre ouverte la nuit, mademoiselle, des oiseaux nocturnes pourraient entrer.

Des oiseaux nocturnes ? La jeune Vanes hausse un sourcil, voulait-elle dire des chauve-souris, des chouettes ? Ou bien des voleurs ? Il leur faudrait être particulièrement agiles pour se hisser à cette hauteur. Et si l’un réussissait à cheminer jusqu’à elle ? Devrait-elle crier ou lui proposer un marché… La jeune femme rit discrètement de sa propre témérité, l’aventure lui manquait certes mais de là à sauter de sa tour, accrochée au dos d’un vaurien, elle devait se reprendre ! Le soir venu, un orage provoqué par la chaleur zébrait le ciel d’éclairs furieux et la pluie finissait d'ensevelir les fausses espérances de fuite romanesque.

« Bonsoir. Comment allez-vous ? »

Les mots habituels, soir après soir, autant de rendez-vous secrets et attendus. La Rose ne pouvait donner son cœur mais se passer de leurs échanges lui serait douloureux. Était-elle égoïste ?


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeSam 13 Mai - 10:55

La fin de phrase est assez flagrante, le sens moins. Si la fin aurait pu être écrite, il se rappelle régulièrement qu’il ne peut se permettre trop d’espoir. Même si l’envie de la voir est importante, il ne faut pas oublier qu’il n’appartienne pas au même monde.
Aujourd’hui redevenu un civil comme les autres, un marchant ambulant vendant des remèdes et astuces en échange de quelques dias pour pouvoir manger en attendant de récupérer ses affaires au temple.
Si le haut-monastère lui offre le couvert pour ses loyaux services rendu en tant que haut-prêtre, Duscisio prend déjà les bonnes habitudes en cherchant à devenir le plus autonome possible.

Il s’endormira avec sa fille comme tous les soirs avec un sentiment étrange, gardant la culpabilité de ne rien avoir vu pour l’addiction de la jeune femme, celui de ne rien pouvoir faire de concret pour la combattre et l’insatisfaction d’une dette qu’il va avoir du mal à payer envers cette même jeune fille qui lui a sauvé la vie et de nombreux tourments liés à la possession de la Peste de Noathis.
Il en veut également à son père pour l’interdit qu’il lui a gracieusement offert pour sa culpabilité. Il s’en veut pour ne pas avoir pu choisir les bons mots suite au choc de la nouvelle sur la santé de la fille de Vanes. Il a bien l’intention d’y retourner, quoi qu’il en coûte. Avant ça, il doit retrouver ses pouvoirs.
La vision du père et de la petite fille attendrit la pièce. Félicie qui les observe dans la chambre qui leur a été offerte pour son séjour. L’enfant est posée contre lui. Elle n’a plus l’air de la créature à la peau rouge qui a impressionné tout le monde durant la journée qui vient de s’achever.
Sa peau est redevenue blanche, comme ses cheveux. Ses yeux, déjà clos, ont retrouvé leur teinte rouge. Félicie l’avait déjà brièvement vu. Car effectivement, dans sa forme terran, Catleya est albinos elle aussi. C’est ce qui a fait chavirer le cœur de Duscisio lors de leur première rencontre. Apparence qu’elle retrouve chaque soir quand elle s’endort en compagnie de l’argenté.
La couleur de ses yeux est confirmé le lendemain lorsqu’elle se réveille. Réclamant également que son tuteur se lève pour donner à manger, elle garde sa forme terran pendant un moment jusqu’à que Félicie se manifeste en entend la petite l’appeler. Dès que la porte s’ouvre, son premier réflexe instinctif est de retrouver cette apparence qui lui donne cette peau rouge et ses cornes carmin. Duscisio ne pourra pas cette fois en profiter, même quelques minutes.

La journée commence normalement. Même si l’ancien haut-prêtre semble pensif, il sera vite submergé par les demandes. Que ce soit celle de Catleya ou celle du personnel du haut-monastère, il n’aura pas le temps de penser à autres choses que son travail ou sa famille. Il prend énormément de pause pour voir la petite lhurgoyf, soit pour parler, soit pour jouer avec elle, lire et rire. Il entretient sa santé psychologique grâce à ça.
Puis, il y eu la fin de l’après-midi. Si l’exercice physique a été épargné, ce n’était pas le cas de l’exercice magique avec qui il a demandé conseil à différents mages et prêtre présents sur les lieux concernant son handicap tout en faisant de la démonstration. Si l’absence de résultat a été conclu par l’absence des dix ou de foi, les mages ont été particulièrement été curieux de savoir comment cela est venu.
Il n’y a eu aucune explication sur la Pistilose de donner afin d’éviter la panique sur un danger maintenant écarté et surtout qui doit rester secret. L’absence de ses roses devenus pourtant presque légendaire aidant dans l’une des raisons, supposé que l’excès de magie a fini par abdiquer et l’empêche désormais d’utiliser l’éther.
Ils ne sont pas très loin de la vérité malgré tout.

Le soir arrive, Duscisio est fatigué par la journée, mais reste éveillé autant qu’il le peut. C’est en entendant le parchemin d’un son distinctif, d’un coup de plume sur la surface plane qu’il entrevoit la belle écriture et répond.

« Bonsoir, Pandora. Épuisé. Je ne crois pas pouvoir faire la conversation très longtemps. »

Il reste le plus naturel possible. Il cherche ses mots aussi, mais la fatigue semble l’envahir d’un manque d’inspiration comme un écrivain devant une feuille blanche. Ce qui est littéralement son cas. L’artefact n'a que quelques mots mêlés entre lui et sa correspondante. Le mieux pour le moment, était de lui dire pourquoi il était épuisé.

« Le personnel m’a demandé beaucoup de conseils…
Et j’ai l’impression d’avoir été un sujet d’expérience pour les mages à qui j’ai demandé de l’aide. »

Son écriture est lente, cela se sent qu’il prend le temps d’aligner les mots pour que ça soit lisible.

« Et vous ? Comment cela se passe de votre côté ? »


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 13 Juin - 14:56


Éreinté par sa journée, Pandora ne cherchait pas à abuser du temps de son correspondant et le laissait rapidement retrouver ses activités et prendre du repos. La jeune femme n'avait que peu de nouvelles à donner à l'ancien haut prêtre et elle préférait ne pas l'inquiéter inutilement en lui faisant part de son état de santé. Les crises qui s'étaient temporairement espacées avaient de nouveau repris une fréquence élevée. Les jours suivants furent silencieux, le jeune homme était en voyage sur les routes eridaniennes qui menaient à Noathis et Pandora devait mener son propre combat contre elle-même.

Il devrait certainement passer par Arghannat pour rejoindre la forêt de sphène. La frontière entre les deux duchés n'était pas loin de Heldor, à une journée de cheval tout au plus, une nuit avec un destrier rapide. Ils pourraient se donner un point de rendez-vous grâce aux parchemins magiques et à la faveur de la nuit elle pourrait s'évader de sa tour d'ivoire. S'enfuir et le rejoindre.

Son menton posé dans le creux de sa main, la jeune demoiselle souffle distraitement sur une mèche de ses cheveux. Elle voudrait être une de ces héroïnes romantiques qui peuvent tout abandonner derrière elle pour poursuivre leurs aventures au bras d'un galant homme. Pandora envie leur liberté autant qu'elle condamne leur légèreté. N'avaient-elles pas une dette à payer à leurs parents qui les avaient nourris et élevés ? N'étaient-elles pas coupables dès lors qu'elles abandonnaient leur famille, leur pays pour poursuivre des desseins égoïstes ? Que faisaient-elles de tout ces gens qui comptaient sur elles et qu'elles délaissaient au profit d'un seul homme ?

Pandora rêvait d'évasion et d'amour mais cette vie là n'existait que dans les livres. Mais elle n'était pas comme ces héroïnes et la réalité était infiniment plus complexe. Si elle s'enfuyait cette nuit pour rejoindre Duscisio, elle serait heureuse sans doute, très heureuse même, mais pour quelques heures seulement. Quelques heures où l'adrénaline de la liberté ferait battre son âme. Quelques heures avant qu'elle ne soit rattrapée par la culpabilité et la honte. Elle ne pouvait pas décevoir sa famille et elle ne pouvait pas abandonner son peuple. Cela ne la rendrait pas heureuse. Alors elle regarde par sa fenêtre et contemple le coucher de soleil avant de se tourner vers le nord. La frontière avec Arghannat était là, à quelques kilomètres, mais elle n'irait pas. Elle ne s'évaderait pas, ni ce soir, ni jamais certainement. Elle ne le rejoindrait pas, ni ce soir…

Une étoile attire son regard et une idée se glisse soudain dans ses pensées. Lorsqu'elle avait rejoint le banc des éclaris en tant qu'apprentie, on lui avait remis un objet. Fouillant dans son vaste dressing, la jeune femme retrouvait finalement cette boîte dans laquelle elle avait gardé ses vieilles affaires de voyage et les petits trésors qu'elle avait ramené de ses années d'études à Amaryl. Elle en sortait quelques vêtements déteints par le soleil, souriant en se rappelant tous les souvenirs qui y étaient attachés, avant de trouver l'objet recherché. C'était une petite lunette astronomique, d'aspect plutôt rudimentaire. Pandora se demandait si elle fonctionnait encore. Se plaçant à la fenêtre, elle pointait d'abord la lunette vers le ciel. Elle ne voyait rien, la lunette était incapable de lui montrer les etoiles, elle ne semblait pas fonctionner. Pourtant son coeur s'emballait. Cette lunette n'avait jamais servi à regarder les étoiles.

Lentement, même timidement, un peu honteusement sans doute, la jeune femme abaissait la lunette vers l'horizon, au nord. L'image devenait floue alors que ses joues se teintaient. Lorsqu'une chevelure argentée se dessinait dans son champ de vision, elle se détachait promptement de l'objet. Reposant la lunette sur son bureau, la demoiselle faisait demi-tour et se laissait tomber sur son lit, enfouissant son visage dans un oreiller, terriblement gênée. Elle sursautait une minute plus tard en entendant le bruit caractéristique d'une plume sur le papier. Il écrivait. L'avait-il vu ? Savait-il ? C'était impossible, n'est ce pas ?

Le visage cramoisi et la main tremblante, Pandora se saisissait du parchemin pour le dérouler et en découvrir le contenu. Elle poussait un soupir de soulagement en découvrant les mots habituels.

Plusieurs jours plus tard, ayant reçu la lettre d'Othello Lehoia, Pandora prenait les devants. Depuis sa première utilisation, elle n'avait plus touché à la lunette astronomique et n'en avait évidemment pas parlé à Duscisio. C'était bien trop embarrassant.

« Bonsoir, comment allez-vous ? Votre voyage en Noathis se déroule sans accroc ? »

Attendant la réponse, Pandora ajoutait :

« J'ai reçu une réponse de Dame Lehoia, elle sera heureuse de vous recevoir en Cimmeria, elle est au temple de Hellas afin d'assister les prêtresses. Avez-vous constaté des changements concernant votre éther ? »



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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 13 Juin - 20:35

Tout au long du voyage qui attend le trio dans la charrette, les journées se ressemblent.
Afin d’éviter le territoire de Niveria pour des raisons personnelles évidentes, le chemin le plus probable est donc par le duché d’Arghanat, en partant d’Hesperia sa ville natale. Durant leur chemin, les gorge de Paramis les obligent à passer à proximité d’une frontière qui leur est interdite. Si proche et si loin à la fois, il y a même eu l’impression de pouvoir voir le palais de là où il se trouvait. On pouvait le voir de temps en temps se levé, prendre un peu de hauteur pendant les pauses à regarder vers le sud. Ici non plus, il ne se sent pas encore d’attaque pour braver l’interdit pour rejoindre la belle dans sa tour d’ivoire. Intérieurement, il souffre de ne pas revoir ce visage magnifique sous la chevelure rose. La dernière vision qu’il avait d’elle restait gravé dans son cœur. La belle robe rouge qui lui tourna le dos par obligation après avoir été sanctionné par le Duc lui-même après avoir été juger coupable d’action qu’il était venu plaider. Si la surprise de l’addiction à l’éther reste en mémoire, cela restait un combat personnel pour la petite Duchesse. Il ne pouvait que la soutenir, avec ses mots à lui, à travers les parchemins magiques. Tous les jours, ils s’échangent brièvement une conversation. Le sujet de discussion restant les journées de l’Argenté qu’il raconte avec plaisir, en compagnie de Catleya et Félicie. Par moment, l’écriture change pour laisser place à la gorgoroth quand l’ancien gélovigien ne pouvait lui répondre après une journée plus difficile que les autres, où les échanges entre femme pouvaient être laissé à l’envie.

En traversant une première fois la rivière Oxia les voyageurs prennent la direction de l’Est, il allait rejoindre la partie nord de la forêt de Noathis qui est divisé en partie par les Terres Mortes. Encore une fois, la rivière Oxia se dresse à proximité de leur chemin, signe qu’il est temps de suivre le courant vers le sud jusqu’au pont des Pénitents.
Le soir arrive et le parchemin s’ouvre à nouveau pour y commencer une nouvelle conversation. Le grattement de la plume commence par prendre de leur nouvelle sur leur trajet en Noathis. Il n’eut le temps de réfléchir à ce qu’il allait répondre, la plume une fois trempé dans l’encre, que des nouvelles sur leur prochaine rencontre avec Dame Lehoia se fera en Cimmeria au temple d’Hellas.
Le voyage sera beaucoup plus long que le duché de Niveria, mais ce n’est pas ce qui l’assombrit. Othello sera heureuse de le revoir, malheureusement ce n’est pas encore réciproque. Aucune réponse ne se profile et la plume reste immergée pendant deux petites minutes, le temps qu’il réfléchisse à ce qu’il va répondre.
Durant ce temps, Pandora demande des nouvelles au niveau de son éther.

Il y a beaucoup de question, et de nouvelles en si peu de ligne. Le mieux était encore de répondre dans l’ordre.

« Bonsoir. Tout se déroule bien de notre côté. Noathis reste tel que nous l’avons laissé, calme et pleine de vie. »

Sa plume reste quelques secondes pour relire la nouvelle concernant Lehoia, laissant plusieurs petits points sous le nom de la jeune femme et le territoire sur lequel elle se trouve. Sa demande sur l’ether sera lié au fait d’accepter d’aller la voir semblerait-il.

« Cimmeria. Je n’y suis pas retourné depuis quelques années. C’est un long voyage.
Malheureusement, il n’y a aucun changement. Je ne peux toujours pas l’utiliser correctement ma magie.
Je vais accepter d’aller voir Dame Lehoia, pour traiter le sujet. »

Il est simple de confirmer sur le papier qu’il compte bien aller la voir. Intérieurement, il est encore marqué par leur séparation. Il se demande même si Pandora n’a pas fait exprès de parler d’elle et de son éther dans la même ligne.
S’il voulait aussi demander de ses nouvelles, il a été évité de parler du combat que mène Pandora de son côté. Il cherche un sujet de conversation, mais n’y arrive pas sur le moment. Puis une question lui traverse l’esprit :

« Quelle relation entretiens-tu avec Dame Lehoia ? »

Ce n’est pas comme s’il avait réellement envie de savoir. Leur rencontre date du Bal de la Rose, si ce n’est avant. Il n’en sait pas plus. Il se souvient également de leur trajet pour Deux-moulin pour traiter quelques patients et voir les progrès fournis par la petite duchesse avant que la yorka ne les laisse pour une autre affaire.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeSam 17 Juin - 16:21

Calme et pleine de vie, Pandora n’aurait sans doute jamais cru que ce premier adjectif puisse décrire la dangereuse forêt de Noathis. Peuplée de sauvages créatures, dont les Eryllis n’étaient pas des moindres, on lui avait toujours présenté la forêt de sphène comme un territoire terriblement hostile. Elle n’y avait jamais mis les pieds elle-même, peut-être un jour pourra-t-elle se faire sa propre idée. La conversation ne s’étendait cependant pas davantage sur la forêt où les dangers qu’elle recelait. Quelques gouttes d’encre tombaient sur le parchemin, sous le nom de la Haut Prêtresse de Kesha. Pandora sourit en imaginant ce qui pouvait ainsi distraire le jeune homme, sa fille devait réclamer son attention, à moins que ce ne soit Félicie ? Le terran, la gorgoroth et la lhurgoyf formaient une petite famille recomposée mais soudée dont Pandora enviait la simplicité et surtout la complicité.

La plume se pose enfin sur le papier et Pandora lit les quelques mots qui s’inscrivent. Le voyage serait effectivement long depuis le temple de Delil, ils auraient à traverser presque tout le continent du sud au nord. Heureusement que la forêt leur était calme ou tout au moins familière, d’autres voyageurs auraient sans doute redouter d’en parcourir aussi longtemps les sentiers. N’ayant constaté aucun changement dans son maniement de l’ether, l’homme consentait à voir son ancienne collègue. La jeune Vanes se demandait si la perspective de ce long voyage ou le fait de renouer avec ses anciens contacts gélovigiens contrariait l’albinos. Si elle percevait diffusément une forme de réticence, elle ignorait si son sentiment était réellement justifié et préférait ne pas y prêter trop de crédit.

La question sur la nature de sa relation, ne la surprit pas outre mesure, ne s’agissait-il pas d’un sujet de conversation comme un autre ?

« J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour dame Lehoia. Bien avant de la rencontrer, sa fonction de Haute Prêtresse de Kesha auréolait déjà son nom d’une pieuse fascination. Vous n’en avez hélas que peu bénéficier mais la duchesse est une femme très croyante et la religion prit une place importante dans mon éducation. »

La Foi s’était profondément ancrée dans son être et pourtant.. pourtant aujourd’hui elle doutait. Peut-être était-ce parce que ces racines étaient profondes que voir cet arbre trembler sur ses fondations lui faisait tant de mal ? Pandora ignorait quelle réaction pourrait avoir Duscisio si elle lui révélait qu’elle ne croyait plus en ce dieu dont il avait été la voix. Elle ignorait par ailleurs si elle ne croyait vraiment plus.. La bataille faisait encore rage dans sa tête et dans son coeur.

« Lorsqu’elle est devenue duchesse de Nivéria j’ai appris à admirer son tempérament et tout le courage qu’il lui aura fallu pour endosser une telle responsabilité en plus de ses fonctions chez les gélovigiens. Être ainsi projeter dans le monde de la Haute Noblesse éridanienne demande tout à la fois une grande adaptabilité et une force d’âme remarquable. Vous avez pu en faire de brèves expériences, vous pouvez donc imaginer ce qu’à dû vivre dame Lehoia chaque jour depuis son arrivée en Niveria. »

Même sa mère, aussi pieuse qu’elle était, avait grincer des dents en entendant qu’une étrangère allait entrer dans le petit cercle des comtes et ducs. Outre le dépaysement et la double fonction qui lui incombait, Othello Lehoia avait dû convaincre tout à la fois son peuple et ses homologues qu’elle était digne de ses nouvelles responsabilités.

« Je l’ai rencontré pour la première fois au bal de mes dix-huit ans et il m’est apparu évident comme à tant d’autres avant moi j’en suis certaine, que la beauté de son âme se reflétait sur toute sa personne. Kesha ne pourrait avoir meilleure incarnation sur ces terres. »

Pandora n’avait aucune raison de cacher son admiration pour la yorka mais en se relisant, elle avait l’impression de s’être un peu trop laissée emporter. Elle pensait chacun de ces mots mais elle serait bien embarrassée si la concernée pouvait la lire. Le soir de son bal, Othello Lehoia avait été parmi ces femmes que la jeune adulte avait observées, se demandant quel modèle elle voudrait suivre dans sa vie d’adulte. La Haute Prêtresse représentait un compromis parfait entre la Foi et le Pouvoir, c’était une femme indépendante qui avait réussi à allier sa passion et ses responsabilités. Puis des évènements bien moins festifs les avaient à nouveau réunies et l’admiration s’était transformée en confiance.

« Depuis, nous avons dû affronter la fièvre et j’espère que nous sommes devenues amies. »

La jeune femme couchait les mots sur le papier avec hésitation, craignant d’être un brin présomptueuse. Pour cacher son embarras, la jeune femme reprenait rapidement la plume.

« A votre tour, comment avez-vous rencontré dame Lehoia ? Vous devez la connaître depuis plus longtemps, comment la décririez-vous ? »

Ils avaient été collègues pendant plusieurs années, ils avaient naturellement dû se rencontrer avant le bal… La plume se suspend au-dessus de l’encrier alors qu’un souvenir remonte soudain à la surface. Au bal, elle avait vu Othello et Duscisio, plus précisément elle avait vu comment Duscisio regardait la Haute Prêtresse. Ils étaient avec le comte de Béon et il lui avait alors semblé évident que les deux hommes étaient épris de la délicate yorka. Elle avait alors souri d’imaginer le terrible triangle amoureux qui se jouait sous ses yeux. N’était-ce que son imagination ? Elle lisait après tout trop de romans à l’eau de rose. Reposant la plume, Pandora relisait sa question avant de poser une main sur son front… Qu’avait-elle demandé ?


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeSam 17 Juin - 19:18

Une fois la question qu’il hésitait fut posé, la conversation s’engage avec énergie. L’herboriste était loin d’imaginer ce que pouvait raconter la demoiselle était rempli d’éloges, de compliments et d’une image que l’on se fait d’elle très vite.
À commencer par l’admiration pour la yorka et pour l’aura qui émane d’elle.
Duscisio savait très bien de quoi elle parlait. Il en eut le même regard sur cette personne pendant de longues années. Quoiqu'à son niveau, c’était bien plus que de l’admiration. Au fur et à mesure que sa correspondante avançait dans son récit, l’argenté pouvait avoir cette confirmation qu’il n’appartenait vraiment pas au même monde. Telles sont ses dernières paroles lors de leur dernière rencontre. Il ne s’était pas trompé en choisissant ses mots.

D’après Pandora, Dame Lehoia a pu s’adapter à ses deux nouveaux titres bien plus facilement que lui qui n’en a reçu qu’un bien qu’il portait ça plus comme d’une nouvelle fonction autre que celle d’un simple herboriste.
Ce n’était pas une fonction très noble et il n’a fait que suivre sa propre vision qu’il avait de Delil au travers de la flore qui l’entourait. La forêt lui parlait dans ses croyances, il n’y avait aucun doute que c’était Delil qui parlait à travers toute plante dont il arrivait à communiquer. Découvrant très peu de temps après qu’il s’agissait de la Pistilose qui cherchait à prendre contact. C’est à partir de ce moment qu’il a commencé à basculer dans un semblant de folie, mêler à sa liaison à sens unique, qu’il s’inventait avec la duchesse de Niveria.

Le titre de noblesse n’irait sans doute pas à l’albinos. Pourtant, il a pu changer ses manières et à prendre des leçons sur ses erreurs aujourd’hui. Si Pandora écrivait des lignes sur tous les éloges qu’elle pouvait faire sur la figure de pureté qu’elle incarne encore aujourd’hui. Duscisio fait bien pâle figure à côté d’elle. Que d’éloges.
Si leur rencontre au bal de ses dix-huit ans a pu confirmer la beauté de son âme, si l'on reprend les mots de la petite fleur de lotus, qui espère avoir noué de bons liens d’amitié avec la dame de Niveria.

En posant la question, il s’attendait forcément à recevoir le revers de la médaille, que la question lui soit posée à son tour.
Il s’est fait avoir à un piège qu’il s’est tendu tout seul pour tomber en plein dedans. Pandora souhait à son tour savoir comment il avait rencontré cette même personne donc les éloges l’abaisse quelque peu.
Bien plus que les éloges, le fait de se remémorer ce qui appartient au passé est bien plus dur qu’il n’y parait. Au point de regretter d’avoir posé cette question. Il n’y eut plus aucune trace d’encre posée sur le parchemin pendant de longues minutes. Les premières lignes s’effacent petit à petit, qu’il n’avait toujours pas répondu à la question qu’il fixe du regard depuis qu’il a terminé la lecture.
Comment répondre ? Comment énoncer l’évidence passée ? Qu’allait-il se passer s’il y avait ses quelques révélations ? Beaucoup de moments concernant la yorka reviennent comme des flashs dans son esprit. Des souvenirs qu’il n’est pas forcément bon de ressasser aujourd’hui. Puis la dernière image qui se trouve devant ses yeux est celle de cette nouvelle chance qui lui ait apporté. Devait-elle prendre cette image au sérieux ?

Duscisio choisit d’être honnête avec Pandora, la prendre comme sa confidente ne lui accorderait que la confiance envers la jeune femme qui attend une réponse de l’autre côté du parchemin.
Le jeune homme regarde autour de lui. Sa fille dort à cette heure-ci, épuisé par la journée en compagnie de Félicie. La nature bien calme de la forêt comme on a du mal à se faire à l’idée d’un endroit aussi sauvage.
Il lève la main vers la plume et commence à écrire.

« J’ai rencontré Dame Lehoia, il y a des années. Avant même d’avoir trouvé la rose blanche. Le simple herboriste que j’étais à l’époque avait une commande importante à livrer à Hellas pour la grande prêtresse du temple de Kesha, Elerinna. Elle n’était qu’une prêtresse de Cimmeria à l’époque et restait aussi froide que la glace. »

Rien qu’en se rappelant ça, on pouvait noter à quel point elle avait changé. Cette rencontre, vielle de six années maintenant, était loin de s’être bien passé et rien ne laisse croire à un quelconque lien entre les deux personnes.

« Nous nous sommes revus de nombreuse fois, mais si je devais la décrire…
Ce serait comme une magnifique femme qui mérite tout le respect pour être devenu ce qu’elle est aujourd’hui. Passé de prêtresse de cimmeria, herboriste à Haute-prêtresse de Kesha, tout en apprenant mieux que personne les manières de la haut-société.
Bien mieux que moi, en tout cas »

Il aurait très bien raconté toute l’histoire, mais il se contente de répondre à la question. Il s’agit du passé. La volonté de passer à autre chose est bien plus forte. Pandora prend bien plus de place aujourd’hui dans son esprit.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeSam 17 Juin - 23:03

Il y eu un blanc, plus littéral encore que ceux qui peuvent subvenir lors de conversations orales, le parchemin se vidant peu à peu, laissant le vide prendre de plus en plus de place jusqu’à ce qu’il ne reste que cette dernière question. Cette dérangeante question. La jeune femme était mal à l’aise mais n’arrivait pas à déterminer l’origine de ce sentiment. Devait-elle s’en vouloir d’avoir peut-être soulevé un sujet complexe ? Si l’homme était effectivement pris dans un triangle amoureux, le questionner sur la dame au centre de l'échiquier était tout à la fois déplacé et malvenu. Cela devrait suffire à justifier le nœud qui se formait dans son ventre mais Pandora se doutait qu’il y avait une autre raison à son malaise. Qu’allait-elle ressentir si elle lisait noir sur blanc les sentiments qu’éprouvait le jeune homme pour la Haute Prêtresse de Kesha ?

Rejetant son visage en arrière, la jeune femme soupirait, une main toujours sur son front. Elle avait cru percevoir un attachement, craint de deviner des sentiments romantiques à son égard et elle avait été soulagée de ne pas avoir de certitudes. Elle rejetterait tout élan amoureux et pourtant, là voilà qui s’interrogeait sur sa réaction si elle lisait qu’il en aimait une autre. Était-elle à ce point égoïste ? Entendant la plume gratter sur le parchemin, la jeune femme prit une lente inspiration avant d’abaisser son regard sur les mots.

Des phrases factuelles dénuées de sentiments décrivaient simplement comment les deux gélovigiens s’étaient rencontrés. Peut-être avait-elle fait fausse route depuis le début ? Peut-être n’y avait-il rien en dehors d’une relation professionnelle et elle s’était mis en tête des questions bien stupides. Ou bien devait-elle déceler dans ces mots très détachés, la marque d’une blessure, la volonté de dissimuler une affection inavouable ? Voilà qu’elle recommençait ! Lisant les derniers mots de l’herboriste, elle trempait sa plume dans l’encre. Elle devait cesser d’ainsi se questionner sur la vie sentimentale de son ami.

Elle retint un instant la plume. Étaient-ils amis ? Il lui était bien difficile de définir ses relations sociales dès lors qu’elles dépassaient le cadre défini par son éducation. Elle n’avait pas eu d’amis lorsqu’elle était enfant, les enfants avec lesquels elle avait de rares occasions de jouer étaient tout comme elle, déjà formatés. Ils agrandissaient leur cercle d’influence, augmentaient stratégiquement le nombre de leurs relations, ils n’étaient pas amis. Elle espérait l’amitié de la duchesse de Nivéria, en serait honorée mais, en allait-il de même avec Duscisio ?

« Vous avez vous aussi beaucoup appris depuis notre première rencontre. »

Se remémorant leur première rencontre, Pandora fut frappée de constater qu’ils s’étaient rencontrés dans la salle du trône ducal, cette pièce où ils s’étaient vu pour la dernière fois. Il avait été impolis et irrespectueux, inconscient de toutes ses maladresses face à l’intransigeante duchesse. Ce n’était pas le même homme qui s’était présenté face au couple ducal. Si la sentence à son encontre avait été rude, elle aurait pu être bien pire.

« Vous n’avez pas fait d'impair, lors de votre audience. »

Elle l’aurait félicité si les circonstances avaient été différentes. Le liquide noir imprégnait l’or de sa plume avant qu’elle n’approche à nouveau de la page. La plume lui semblait peser plus lourd alors que les lettres se dessinaient, empreintes de vérité.

« Je suis désolée. »

Ses prunelles roses contemplaient ces quelques mots avec tristesse mais aussi une pointe de soulagement. Elle aurait dû lui dire cela bien plus tôt.

« Je pensais vous épargner, en vous cachant mon état de santé. Je suis désolée que vous l’ayez appris ainsi et je suis désolée que cela vous ait été reproché. »

Reposant la plume sur le côté, la jeune femme fermait les yeux sur ces mots d’excuse. Elle ignorait si cela aurait changé quoi que ce soit à l’entrevue si l’homme avait été au courant de son addiction. Aurait-il fuit la confrontation avec le duc ? Cela n’aurait rien changé à la sentence. Il aurait certainement rencontré le duc dans tous les cas. Il voulait endosser ses responsabilités, il ne voulait pas faire les mêmes erreurs qu’à leur première rencontre. La jeune femme sourit doucement, lorsqu’ils s’étaient rencontrés, elle le voyait comme un homme pieu, trop profondément plongé dans sa foi pour se rendre compte de ses maladresses diplomatiques. Elle admirait la relation qu’il entretenait avec son dieu mais avait de sérieuses inquiétudes concernant ses relations diplomatiques.

La voix de Délil parlait aux plantes mais n’arrivait pas à communiquer avec les autres êtres vivants. Il n’en voyait peut-être pas l'intérêt, les rangs, les protocoles, tout cela devait être une langue étrangère, désuète. Pourtant, face au duc et à la duchesse, il s’était incliné, avait utilisé leurs titres, mesuré ses mots et gardé le silence. Il avait appris les codes, cela ne serait certainement pas vain.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeDim 18 Juin - 0:19

Il a eu raison d’épargner le passé. Donner aucune précision sur la relation à sens unique qu’il avait lui épargne également le souvenir d’une mauvaise passe de plusieurs années qui lui ont coûté de nombreuses années de sentiments contradictoire.
La fuite sur ce qui était au final qu’un chagrin d’amour qu’il ne regrettera rien pour en avoir appris beaucoup sur lui-même. Il n’y a qu’un seul regret aujourd’hui, c’est bien d’avoir été écarté de la jeune femme qui aujourd’hui prend bien plus de place qu’il ne l’aurait pensé. Il serait impoli de dire qu’elle remplace Othello, insultant même.
Leur première rencontre, si elle s’est mal passée, est une nouvelle leçon qu’il a pu prendre une nouvelle fois sur un défaut qu’il a su corriger. Pandora confirme qu’il a beaucoup appris ses derniers temps, si bien qu’aucun impair n’a été constaté lors de son audience avec le duc et sa femme.

C’est lors de cette audience qu’il put voir une dernière fois la jeune fleur dans une robe de soie rouge qu’il ne cessera pas de se remémorer. Son visage qui devait rester neutre malgré les quelques sourires qu’elle laissait paraître en secret, s’en trouva embellit.

À ce souvenir, la voilà qu’elle écrit un mot d’excuse.
Il anticipe sans rien écrire, lorsqu’elle continue, elle avoue vouloir le sauver. Être au courant de son état de santé aurait été une source d’inquiétude certes, mais justifier par l’aveu qu’il lui exprima avant l’opération qu’il l’a tué quelques minutes, avant de le sauver.

« C’est à moi de m’excuser. »

Le point de la phrase continue dans un long trait vers la gauche, comme s’il voulait souligner le dernier mot, avant de retourner à la ligne.

« J’ai pris sur mes épaules la responsabilité de votre état, car je pensais bien faire. Que rien ne vous soit reproché, quitte à en payer le prix fort. Seulement, je me rends compte encore aujourd’hui que le prix dont je fais les frais est bien plus douloureux que je ne le pensais. »

Le duc n’y a pas été de main morte en le bannissant à nouveau de ses terres pour avoir été jugé coupable de crimes qu’il voulait pleinement assumer. Il ne saurait juger de lui-même si ceci est juste ou non. Sa punition aussi exemplaire reste bien mieux que d’être exécuté. Il a la vie sauve. Il peut déjà remercier le duc pour ça.

« J’ignore si j’ai été choqué par le fait d’avoir été banni, ou par le fait d’être séparé de vous. J’aurais tellement préféré être à vos côtés pour affronter ensemble vos maux, comme vous avez partagé les miens dans ce sous-sol.
Je prends cela comme d’une épreuve »

Il s’arrête. Aucun point à la fin de sa phrase, comme s’il réfléchissait à ce qu’il allait écrire. Une épreuve, ça oui. Quel est le but de cette épreuve ?

« Vous souvenez vous de ce que je vous ai dits avant l’opération ? Que je me battrais pour Catleya et pour vous ? C’est ce que je fais encore aujourd’hui. »

Même s’il s’agissait d’une dernière volonté, il réitère son aveu. Aujourd’hui, il continue de se battre malgré leur séparation.

« Rien ne m’empêchera pas de vouloir briser l’interdit, ne serait qu’un instant pour vous revoir. Je ne suis juste pas prêt, physiquement parlant, à le faire. Actuellement, je dois surtout penser à ma fille et à retrouver mes pouvoirs pour garantir sa sécurité et à l’avenir, la vôtre »

Un nouvel instant sans écrit, pas de long trait cette fois, juste une petite hésitation avant de terminer la ligne.

« si vous le désirez. ».

Espérait-il une réponse de sa part en terminant sa phrase ainsi ? Oui sans doute.
Peu importe sa réponse, il l’acceptera et vivra avec.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMar 20 Juin - 19:17

Les mots glissaient sur le parchemin, ne s’y attachaient que pour quelques minutes, ils étaient éphémères et ne subsisteraient que dans leur mémoire. Que resterait-il de cette conversation dans une semaine, un mois, dix ans ? Les mots seraient oubliés ou transformés, déformés, par leurs souvenirs. De ces lignes, il ne resterait rien si ce n’est leurs conséquences et le tumulte des émotions qu’elles portaient.

Elle fronce les sourcils en découvrant ses premiers mots, l’homme voulait présenter ses excuses mais, il l’avait déjà fait pour tout ce qui lui incombait. Pandora se retenait pourtant de le contredire, voyant l’encre poursuivre son chemin sur le parchemin. Bien sûr, elle avait compris qu’il était venu devant le couple ducal pour endosser toutes ses fautes mais il s’était lourdement trompé s’il avait pensé que le duc comme la duchesse pourraient se contenter de le blâmer lui et seulement lui. Pandora leur avait désobéi, elle avait caché son implication et ses agissements, en plus de se mettre personnellement en danger, il était impensable qu’elle ne soit pas punie pour de tels manquements. Bien que sa punition ne soit évidemment pas la même que celle de l’homme à l’origine de cette situation.

Duscisio exprimait sa douleur face au prix à payer et la jeune Vanes se demandait s’il regrettait d’avoir souhaité prendre ses responsabilités. Elle n’osait pourtant pas lui poser directement la question alors qu’il lui faisait part de son désarrois lorsqu’il avait dû quitter Vanes, l’empêchant d’apporter son soutient et son aide à la jeune femme. Bien que Pandora ne soit pas certaine de pouvoir considérer que Duscisio avait une dette envers elle, elle pouvait comprendre la frustration de ne pouvoir rendre la pareille à la personne qui avait essayé de l’aider.

La question qui suivit plissait les lèvres de la jeune femme, elle se souvenait parfaitement de ce moment, car il avait précédé un souvenir terrible. Elle se souvenait aussi ce qu'elle lui avait répondu et ce qu’elle avait regretté ne pas avoir dit lorsqu’elle pensait que tout était perdu dans cette salle d’opération. Ses mains se refermaient sur ses bras alors que les images revenaient hanter ses prunelles. Le rouge sur ses mains et ses vêtements, l’odeur du sang, le corps ouvert du terran, la terreur dans son coeur et la paralysie de son esprit, elle se souvenait de tout avec une intensité terrifiante. Elle se souvenait du visage pâle de l’homme, entre ses mains, un instant avant qu’elle ne l’étouffe, un instant avant qu’elle ne prenne sa vie. La gorge serrée et les yeux brouillés de larmes, la jeune femme se ressaisissait difficilement, se concentrant sur sa respiration pour éloigner un temps le traumatisme qui marquerait son âme à tout jamais.

Lorsque sa vue redevient claire, les mots suivants sont déjà tous écrits et elle les parcourt une première fois sans en saisir le sens profond. Elle plonge la plume dans l’encre et répond tout d’abord à ses précédentes questions, bien qu’elles n’en soient pas vraiment.

« Je vous avais répondu que nous attendrions, Catleya et moi-même mais que nous ne serions pas les seules. Vos amis, Félicie, Adriel, votre famille, vous attendraient. Vous n’avez pas menti, vous vous êtes battus pour revenir. La détermination est une force plus puissante encore que l’éther. »

Puisqu’il s’agissait bien de cela, son nouveau combat, celui qu’il poursuivait aujourd’hui encore, il se battait pour retrouver ses habiletés magiques, n’est-ce pas ? Lorsque Pandora lisait une seconde fois les dernières phrases du jeune homme, son coeur fit un bond de côté, doutant soudain du sens qu’elle devait donner à ces derniers mots. Hésitante, la jeune femme ramenait la plume sur le papier, l’encre formait une petite tâche avant qu’elle ne se lance.

« Je vous en prie, ne faites rien qui puisse vous attirer davantage d’ennuis. »

Combien de fois avait-elle dit ou pensé ces mots alors qu’elle parlait au Haut Prêtre ? Il lui semblait qu’elle devait toujours le contenir, le restreindre avant qu’il ne saute inconsciemment du haut d’une falaise, ignorant volontairement ou non les conséquences pour lui-même ou pour ceux qui l’entouraient. Elle avait été sa professeure en bonnes manières, son médecin et sa geôlière, il semblait étrangement qu’ils répétaient un même schéma. Réalisant cela, la jeune femme ne put empêcher un léger sourire de fendre ses lèvres avant que son visage ne redevienne aussi sérieux que ses mots.

« Il est inutile de vous confronter au duc et si cette idée malheureuse a pu vous traverser l’esprit, je vous conjure de la chasser et de l’oublier. »

Non seulement cela serait inutile mais cela serait aussi très dangereux. Charles Vanes était un guerrier aguerri et expérimenté, il paraissait tout à fait impossible à Pandora que quiconque puisse sortir victorieux d’un combat contre son père. La plume s’approchait à nouveau sur le parchemin, déposant les mots dans une calligraphie impeccable alors que la jeune femme se penchait au-dessus de la feuille, cachant aux étoiles sa réponse.

« Je ne désire pas être protégée

La boucle de la dernière lettre restait un instant en suspens. Pandora n’avait jamais désiré être une chose précieuse, toute sa vie elle avait été protégée, pour son bien ou pour celui de sa famille. Protégée des soleils qui brûlaient sa peau diaphane, protégée de la pauvreté et du besoin, protégée des autres et du monde. Elle ne dénigrerait jamais ceux qui assuraient sa sécurité, elle admirait les Lions et était heureuse qu’ils marchent à ses côtés mais aujourd’hui, certains se tenaient à sa porte, assurant que personne n’entre et qu’elle n’en sorte pas. Elle ne désirait pas un homme capable de la protéger. Non, ce n’était pas cela qu’elle désirait. La plume s’agitait à nouveau, traçant la fin de sa phrase dans le secret d’une nuit silencieuse.

mais vous revoir. »

Ses joues rosies, son coeur en émoi, la jeune femme ne pouvait en écrire plus. Elle voulait le revoir. Ces mots-là étaient justes et vrais, elle ne pouvait répondre autrement, ni rien lui promettre que la pureté et la sincérité de ce simple désir. Pour cacher son trouble et ne plus relire ses propres mots, elle poursuivait.

« Aussi, je vous prie de ne rien faire d’inconsidéré et de garder votre tête sur vos épaules. »

Garder la tête sur les épaules, l’expression indiquait de rester réaliste et raisonnable, choses qui avaient souvent fait défaut à l’albinos. Une tête que le duc avait promis de trancher si l’homme devait à nouveau approcher sa fille. Comment garder cette tête sur ces épaules, si elle voulait le revoir ? Pandora l’ignorait mais elle préférait le savoir en bonne santé loin de ses yeux que de voir sa tête rouler à ses pieds.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeMer 21 Juin - 14:47

Si une personne pouvait voir cette conversation, cette personne pourrait réellement voir à quel point Duscisio est maladroit, peu importe ce qu’il commence à entreprendre.
Cela commence par la rencontre d’une famille de noble qui a accepté de voir un homme impoli avec la simple volonté de vouloir prévenir d’une épidémie prochaine, un début de solution en main. L’entretien ne s’est pas bien passé et il a été banni une première fois. En raison de la cause qui a été plus noble que la personne elle-même et qui pourtant a reçu le soutien d’une autre personne très lié à la famille ducale. Elle n’avait pas encore la majorité à l’époque, mais beaucoup plus sage et mature que lui : la dernière née, Pandora Vanes.
Deux albinos à l’apparence qui les éloignait de leur nature d’origine. L’un par une plante qui le parasitait, l’autre pas une couleur de cheveux. Les deux venant d’un monde différent.
Qui penserait aujourd’hui que cet homme si maladroit puisse côtoyer une femme si pure, si sage ?

Malgré ça, il répète sans arrêt cette maladresse jusqu’à avoir pu se faire accepter après des excuses pour le bal de la rose, la majorité de la jeune femme alors qu’il en regardait une autre.
Toutefois, il ne se l’est jamais caché : la petite duchesse était une femme qu’il a regardée comme aucune autre. Sans le savoir, il a fait renaître plus tard ce sentiment si fort dans ce sous-sol alors qu’il pensait que tout s’était éteint.
Le cœur de ronce a été combattu pendant trois longs mois en compagnie d’une nouvelle source de lumière. À force de la côtoyer, en plus d’y voir une personne beaucoup plus mature que lui malgré leur différence d’âge, qui a risqué beaucoup pour une personne qu’elle ne connaissait qu’à peine et qui risquait de mettre en péril un continent entier à cause d’un choix égoïste.
Après avoir été soigné, Duscisio voulait faire face à ses responsabilités et il a été récompensé par une séparation bien plus douloureuse que la mort elle-même. À nouveau banni, l’herboriste s’en veut d’avoir été aveugle sur le prix qu’a payé la fleur de lotus et regrette de ne pas pouvoir être présent à ses côtés.

Encore une fois, il semble faire erreur. Alors, il s’excuse encore une fois, pourtant elle l’attend.
Pandora n’est pas la seule à l’attendre. Il y a Félicie qui cependant se trouve avec lui, qui veille sur sa fille jusqu’à son retour au temple. Sa fille qu’il désire protéger en retrouvant ses pouvoirs. Puis, il y a la famille du temple, celle avec qui il a entretenu un lien très puissant en l’espace d’une année.
Le nymphéa de Vanes a entièrement raison. Il n’est pas seul, il ne l’a jamais été. Magie ou non, l’éther n’est qu’une force supplémentaire pour pouvoir protéger ceux qu’il aime.
Connaissant Duscisio par cœur, la petite fleur lui somme ne rien faire d’inconsidéré.

- Ah… C’est comme si elle lisait à travers moi… à travers ce parchemin… murmure-t-il pour ne réveiller personne.

Elle a deviné qu’il serait capable d’affronter son père si nécessaire une fois ses pouvoirs retrouvés. Dans la mesure où il ne voit aucun moyen de l’éviter et que celui-ci tienne sa promesse, il ne pense qu’à pouvoir se défendre.
En l’état, son épée seule ne suffit pas. Ne pas être pleinement préparé à toute éventualité n’est pas dans sa nature.
Néanmoins, il n’oublie pas que sa magie n’a jamais été dans le but d’être utilisé pour l’attaque. Elle n’a jamais été utilisée pour l’attaque depuis qu’il a quinze ans. Son style de combat a toujours été la défense et la protection.
Même s’il devait affronter le duc, il n’aura jamais l’intention de le tuer. Il ne peut pas pour beaucoup de raisons. La première étant qu’il est le père de la femme aimée. S’il arrive à convaincre la famille ducale qu’il peut être digne de leur fille…

« Mon seul souhait est de te revoir. Je n’ai que ça en tête. »

Même si elle ne désire pas être protégée, comme elle l’a été depuis sa naissance, afin de préparer son devoir de fille du duc. Le duc, sans doute le seul rempart qui les sépare. Cet homme, il est impossible de lui en vouloir de protéger sa fille comme il l’a toujours fait.

« Je vais suivre ton conseil.
Je vais avoir besoin de la garder sur mes épaules pour nous échanger un sourire. »

Un sourire. Serait-ce vraiment la seule chose qu’ils échangeront ?
La fiole d’encre qui peine déjà suivre la longueur des conversations régulières. Espérant que ses dernières réserves tiennent jusqu’à arrivée à leur première destination, Duscisio trempe une dernière fois la pointe de la plume pour la soirée.

« Sur ses mots, la fatigue arrive petit à petit et la journée de demain promet d’être longue.
Comme toujours, je te conterai dans ses moins détails. »

Il attend tout de même une réponse, avant de se décider de refermer le parchemin et aller rejoindre les bras de sa fille et de Morphée.


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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeVen 8 Sep - 18:21

Les soleils de Tiria ne laissaient que peu de répit aux braves agriculteurs de Vanes. Sous leurs rayons, Heldor prenait ses lettres de noblesse, la Scintillante resplendissait comme un diamant posé sur un écrin de verdure. Dans les hautes tours de la cité blanche, on peinait à garder des températures raisonnables et cela n’était encore possible que par la présence de quelques domestiques ayant les habiletés magiques nécessaires. Si Pandora se demandait s’il était bien raisonnable d’user d’éther pour des raisons si triviales mais elle n’eut guère son mot à dire. Elle n’avait, de toute manière, plus son mot à dire sur quoi que ce soit au palais. Ses demandes se restreignaient à de bien modestes désirs, qu’on lui porte tel livre depuis la bibliothèque, qu’on lui rapporte les nouvelles de la ville, elle ne savait que trop bien qu’elle n’obtiendrait rien de plus. Elle était punie, après tout.

La nuit était son échappatoire, un parchemin sa libération. Lorsque les soleils se couchaient et que la température daignait enfin redescendre de quelques degrés, elle se dirigeait vers son petit bureau. Sans précipitation bien que les battements de son coeur ne s’accélèrent toujours au moment de coucher les premiers mots sur le papier. Qui allait lui répondre ce soir ?

Car Duscisio n’était pas son seul correspondant. La veille elle avait pu discuter avec Félicie, le soir précédent c’était la petite Catleya qui avait tenu à lui raconter leurs dernières péripéties et la présence d’une nouvelle compagne de route, une louve du nom de Loup. Sa description et son nom n’était pas sans rappeler une rencontre passée et Pandora en était persuadée désormais, il ne pouvait s’agir que de la même personne. La jeune femme se rappelait parfaitement de leur conversation, un échange vif et profond sur la nature et les hommes.

« Pourriez-vous lui donner le bonjour de l’alpha de Heldor, je pense qu’elle comprendra. »

Avait-elle demandé à son interlocuteur lorsqu’elle avait été certaine de reconnaître la yorka. Puis, lorsqu’un soir vint où Duscisio prit la plume, Pandora lui demanda des nouvelles de leur nouvelle camarade, ayant eu Félicie la vieille, elle savait que la louve avait été blessée, rassurée sur son état de santé, sa plume se faisait plus légère.

« Félicie m’a suggéré hier de vous interroger sur vos aventures au lac. Je suis curieuse de savoir ce qu’elle entendait par “des aventures alléchantes” ? Auriez-vous mangé quelque chose de particulièrement savoureux ? »



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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeVen 8 Sep - 19:19

Les jours passent, il y eut bien des nuits qui sont passées comme bien des nuits sans pouvoir lui parler.
C’est un mal qu’il faut prendre avec patience. Si Duscisio a été bien occupé ses derniers jours avec les jeux et la traversée des bois, ce soir-là, il peut reprendre la main après avoir laissé le parchemin à Félicie la veille.
Oui. Quand elle le peut, Félicie lui raconte à sa manière ses quelques aventures de son point de vue. La dernière qui l’ait amusé fut le bain qu’elle s’est déniée de raconter avec ses propres mots. Évidement, elle s’est amusée. Entre la description grossière des jeux avec Louve, Pandora ne manque pas de vouloir la saluer en la nommant « l’alpha de Heldor » pour qu’elle comprenne de qui il s’agit.

« Je lui passerait le mot »

L’un des jours suivants, c’est Duscisio qui prend la plume. Après l’avoir salué poliment comme à son habitude, le sujet passe très vite au récit de sa sœur sur ses aventures au lac en utilisant le terme « aventures alléchantes »

- Elle n'a pas osé quand même. Pense-t-il

Mais visiblement, la vision innocente de sa correspondante qui prend ça comme un bon repas lui sauve un peu la mise… Bien que, il faille l’avouer, l’embarras dans laquelle il se trouve pour expliquer cette fameuse aventure.

« Pas vraiment. Disons que Louve qui est joueuse s’est permis de voler mes vêtements pendant mon bain… Un grand moment de solitude... »

Fallait-il réellement détailler ? Ça peut égayer la soirée de Pandora comme ça peut l’embarrasser sur certains détails.

«  Je n’ai pu sortir de l’eau que quand on m’a rendu de quoi me couvrir… Être le seul homme, c'est plus compliquer qu’on ne le pense... »

Duscisio estime que ça suffira. Rien que de penser à cette histoire, il a une désagréable sensation de voyeurisme quand il croise le regard de Félicie qui devine assez facilement de quoi il parle alors qu’il rougit un peu devant son parchemin. Elle se permet d’approcher et même de lire la conversation avec un sourire moqueur.

« Il y a Félicie qui s’en amuse encore… Elle me taquine. Elle pourrait tout vous raconter maintenant, je vais devoir surveiller mon parchemin pour éviter de me mettre dans l’embarras »

Oh, il n’a pas idée à quel point cela la démange.


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Dernière édition par Duscisio Balibe le Ven 8 Sep - 21:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: D'or et d'encre    D'or et d'encre  Icon_minitimeVen 8 Sep - 20:13

Si Pandora s’imaginait lire une aventure de festin ou une description de mets exotiques, ces hypothèses étaient bien loin de la vérité. Il ne s’agissait point de nourriture mais de vêtement. D’un vol, plus précisément. Pandora ne devinait que tardivement l’ampleur du vol, pouffant doucement en imaginant la scène, elle ne se permit pas de dessiner mentalement des choses qu’elle ne devait connaître. Elle ne perçut que l’aspect comique de cette mésaventure et ne put dès lors que jalouser bien égoïstement la liberté qui était celle de ce petit groupe.

Que n’aurait-elle donné pour voyager ainsi, entourée d’amis, traversant des paysages inconnus accompagnée de rires et du soutien d’êtres chers.

« Vous faites bien de profiter de l’eau fraîche par les chaleurs qui nous accablent. Je me serai volontiers join.. »

La jeune femme ralentissait le tracé de sa plume à mesure qu’elle réfléchissait à ce qu’elle était entrain de dire. Elle se serait volontiers jointe à cette baignade.. c’était vrai, si on oubliait le fait que l’homme venait tout juste de lui dire qu’il avait été dans son plus simple appareil. L’embarras d’une telle situation la frappa cette fois de plein fouet, empourprant ses joues et arrêtant la calligraphie de ses mots. Son imagination courut plus vite que sa pudeur et elle dû lâcher la plume, enfouissant son visage entre ses mains. Par les Dix, cela aurait été inconvenant ! Et par les Dix, qu’imaginait-elle !

Se tapotant les joues, la jeune femme se reprenait en même temps qu’elle se saisissait de la plume, réfléchissant à toute vitesse à une excuse sans en trouver de correcte. Elle pouvait mentir et dire qu’elle avait été interrompue par un domestique mais ce serait un bien maladroit mensonge. Fallait-il rayer ses derniers mots et espérer qu’il ne les ai pas lus ? C’était encore pire. Mieux valait sans doute être honnête.

« Je devine votre embarras. Je promets de ne pas laisser Félicie m’en raconter davantage si cela vous incommode. Bien que je n’imagine pas dame Balibe vous accabler davantage, je suis certaine qu’elle ne vous taquine que pour votre bien. »

Aussi embarrassant qu’avait dû être cette mésaventure, ils en avaient ri, n’est-ce pas ? Ainsi, il avait ri, sourit, peut-être malgré lui mais tout de même, il avait ri. N’était-ce pas le meilleur signe de rétablissement pour un patient ? Qu’importe les aléas de son éther, s’il riait, si son coeur était entier, guérit des blessures de la Pistilose et de tout ce qui avait pu l’affaiblir ces dernières années, alors.. tout allait bien. La Rose souriait, à son tour, en se penchant à nouveau sur le papier.

« Je suis heureuse de vous savoir en forme, Duscisio. »

Sa sincérité transpercerait-elle la page ? Elle le souhaitait profondément. Elle voudrait le voir sourire. Il lui avait dit après tout, qu’il garderait sa tête sur ses épaules pour qu’ils échangent à nouveau, un sourire. C’était une bien belle ambition, une tendre promesse.

« J’ai, moi aussi, de bonnes nouvelles. Bien qu’elles ne soient évidemment pas du même acabit. »

Cela allait sans dire !

« J’ai été autorisée à quitter Heldor pour quelques jours, je dois me rendre sur les terres de la Grande Désolation, en compagnie du Roi et de sa suite. C’est une étrange chose que de se réjouir de voyager dans de si tristes contrées mais, je suis bien trop ravie de retrouver un brin de liberté, quand bien même je serais évidemment surveillée de toute part. Le Roi ignore bien sûr ma condition, je dois changer mon collier, trop difficile à dissimuler en cette saison, pour un bracelet de cheville. »

Elle tut la terrible impression d’être une sorte de criminelle et pensa taire ce qui la tracassait le plus.. avant de s’en ouvrir à son ami.

« Il y aura, pendant la procédure de changement du restricteur magique, un instant où je ne serais plus sous l’effet de la pierre d’intra. Ce sera un très court instant mais, cela m’effraie un peu, je vous l’avoue. Je crains d’être tentée, d’être submergée, de ne pas résister à l’appel de l’éther.. »

C’était la première fois qu’elle dévoilait un peu de sa faiblesse, une infime partie de la blessure qui ouvrait son âme.


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