Cocoon l'Affranchi

DON : Transformation monstrueuse
SPECIALITES :
- Excellence spécifique en arme (épée à deux mains)
- Chasseur
POUVOIRS :
Force surdéveloppée = ★★★★★✩
Empathie = ★★★✩✩✩
Contrôle des émotions = ★✩✩✩✩✩


Une grande claymore et un arc


Un pendentif qui est la dent d'une créature dont la forme se rapproche d'un croissant de lune. En son creux, une toute petite pierre de sphène rubis y est fichée, servant ainsi de catalyseur.



Cocoon est très grand. Il a la peau dorée et chaude, prenant facilement des couleurs sous le soleil. Les années dans le désert ont craquelé son cuir, lui occasionnant par la même des crevasses qu'il s'évertue à soigner. Ses cheveux sont entre le blanc et le gris, tirant sur l'argent et sa pilosité est somme toute normale. Ses bras et le bas de ses jambes ont quelques poils de manière clairsemée, presque transparents d'ailleurs. Il n'a rien sur la poitrine mais possède une ligne qui prend naissance juste en dessus du nombril et continue jusqu'au point central de son corps. Il déteste laisser pousser sa barbe qui, pourtant, ne se révèle pas plus garnie que cela. Il se fiche de ses cheveux et de leur coiffure, s'accomodant de la masse qu'il a.

Ses yeux sont vairons. En effet, l'œil droit est bleu alors que l'autre est noisette tirant sur le doré. Il y voit un peu moins bien de son œil le plus clair mais rien d'handicapant.

Son corps s'est bâtit pour les travaux de force, sa musculature tend encore à se développer et, pas vantard pour deux sous (mais pas humble non plus) il ne s'expose que rarement.

On ne peut pas dire que Cocoon est chaleureux. Il a une expression sur le visage au mieux neutre au pire renfrognée ce qui évite aux inconnus de l'aborder. Il préfère se passer de parler, il ne va pas spécifiquement vers les gens et sa démarche démontre quand même un homme assez solitaire mais déterminé.


Pour l'instant, Cocoon voit le monde de la pire des manières. La loi du Talion, seuls les plus forts gagnent, personne de doit l'écraser et s'il faut marcher sur des cadavres pour avancer, alors il le fera. Évidemment, jeune et immature, d'autant plus en tant qu'esclave n'ayant jamais vu le monde, tout cela ne va pas tarder à changer voir à s'améliorer. Cocoon c'est le genre de personne qui doit se prendre des murs en pleine face pour évoluer, pour avancer. Il n'a pas l'intelligence émotionnelle ni même une once de sagesse pour se poser, réfléchir, peser ses actes et prendre du recul.

Il n'est pas vantard, mais il n'est pas pétrie d'humilité. Il pense souvent qu'il peut gagner et pourtant, il n'a pas d'ambition si ce n'est vivre au jour le jour. Méfiant des autres, il va chercher à rester en périphérie des villes, voir à errer dans la nature pour survivre. Il connait ses capacités et ce dont il est capables. Parfois, il peut montrer une facette un peu tête brûlée mais la vie le rappelle rapidement à l'ordre et le fait se calmer aussitôt.

Dans le cercle privé, il n'est pas pudique, il ne mâche pas ses mots et n'a aucun mal à se séparer de connaissances ou nouvelles rencontres. Il apprécie ses grands moments de solitude et préfère être nomade que sédentaire.

Il a un côté très écorché vif, qui tendra à s'équilibrer avec l'âge, les rencontres et le temps qui passe...

Petite particularité : il a le vertige. Trop bête quand on habite au sommet d'une tour.




Fais tes preuves.

La voix gutturale de son maître résonna si fort dans son esprit que ça lui fit ouvrir les yeux. Les deux soleils brillaient dans le ciel magnifique et il n'y avait aucun vent pour atténuer la chaleur écrasante de Ziria. L'Argyrei n'était pas épargnée par les intempéries et les températures extrêmes et si Cocoon avait, d'origine, le teint un peu basanée, toutes ces années dans le désert finirent de cuire sa peau.

Il avait la bouche sèche, les cheveux rêches et l'épiderme craquelé. L'ombre du mur en ruine sous laquelle il se trouvait, n'avait pas toujours été là et ses expositions en plein soleil l'asséchèrent pendant le temps de son coma. Il n'avait d'ailleurs aucune idée du temps passé, allongé ici, ni même de où est-ce qu'il se trouvait.

Ce fut un maître de carrière qui le trouva, peu de temps après son réveil. Ses habits en lambeaux n'étaient pas dû à sa traversée d'Argyrei, et ses coupures aux tempêtes de sables. Mais ça, seul Cocoon le savait. Seul lui connaissait son histoire.
L'inconnu râla à propos de bagnards qui n'arrivaient jamais à destination ou peut-être autre chose et on vint le chercher, l'attraper et le traîner jusqu'à une masure branlante. Cocoon respira à nouveau alors qu'une brise chaude s'insinuait à travers ses haillons.

Il mit deux jours à s'en remettre et à récupérer, deux jours où il dormit, il mangea et ne parla pas. Deux jours où il se remémorait ce qu'il s'était passé et comment il en était arrivé là...


Cocoon est né dans le pays de Phelgra. Ses parents n'eurent pas vraiment le temps de le rendre totalement autonome qu'un drame les frappa. En réalité, tout ça n'était qu'une histoire de vengeance dont l'enfant paya le prix fort.

Xurgath était un Lhurgoyf particulièrement avide de pouvoir. Il n'hésitait pas, pour accroître sa puissance, à marcher sur des cadavres et réaliser des marchés qu'il n'honorait pas ou, du moins, dont il s'enfuyait avec tous les bénéfices. Il voulait un contrôle de son environnement, de la matière et de tout ce qui l'entourait pour un jour gouverner sur un pays... et pas n'importe lequel : Argyrei, la terre maudite.
Au début il piégea le père, puis plus tard vint la mère, et quand il découvrit que les deux se fréquentaient, alors il mit sa fourberie à exécution, les tenant littéralement entre ses mains. Aucun des deux ne pu réellement lutter, et il arriva à bloquer leur transformation monstrueuse. En effet, sa capacité à contrôler les émotions de ses opposants lui a permis de rendre totalement atone les géniteurs, ce qui empêcha toute colère de laisser place à leur pendant monstrueux. Ils avaient eu, pour consigne, que s'ils voulaient la liberté, alors ils lui donneraient leur premier né. Et il n'y en a eu qu'un seul. Xurgath tua le couple en venant récupérer son dû, puis repartit aussitôt. Dans le lange de ses bras, Cocoon s'arrêta rapidement de pleurer.

Pour mettre ses plans à exécutions et pour pouvoir accroître sa puissance, Xurgath avait besoin d'esclaves. Il se limita au nombre de trois, pour ne pas se faire dépasser : une Gorgoroth, un Terran et Cocoon, un Lhurgoyf. Ce dernier était le préféré de l'odieux être. Il lui enseignait bien des choses sur la magie ou même la culture et il le faisait travailler en repoussant en permanence ses limites. Tout cela se faisait dans la douleur, le sang et parfois les os brisés. Cocoon n'était pas pour autant instruit bien au contraire : ce qu'il connaissait, il le savait au travers du prisme de Xurgath. Son maître se garda bien de lui apprendre à avoir un sens de l'orientation ou même des repères par rapport ne serait-ce qu'aux astres du ciel. Il distinguait le jour de la nuit et c'était déjà bien. Car comme tout tortionnaire, il savait que si son petit était trop éduqué alors il réfléchirait et réfléchir, c'était commencer à désobéir et il en était hors de question.

La plupart des choses qu'il lui fit faire en plein désert était des travaux de forçat. Il n'y avait que lui qui tirait, traînait, poussait, soulevait, construisait, creusait... Ce qui battit son corps et consolida toute sa musculature. Quand il fut en âge et avec assez de force, Xurgath lui fit essayer plusieurs armes, en le privant toujours de magie. L'engeance réussit à récupérer, à coup de pot de vins et autres entourloupes, un Intra qu'il scella tout de suite à Cocoon pour être sur que celui-ci ne lui échappe jamais. Ainsi, à force de pratique, il comprit que son esclave était doué pour le maniement de l'arme à deux mains. Il lui en confiait une uniquement lors des entraînements.

Ses journées étaient donc très longues, ses nuits très courtes, et les tâches qu'il avait à faire étaient ponctuées de quelques blessures que Xurgath ne rechignait pas à lui infliger, prenant parfois n'importe quel prétexte pour le blesser.

Tout ce petit monde habitait dans une tour de quatre étages cachée en bas d'un versant parmi les Monts de Feu, plutôt côté est. Cocoon et le Terran dormaient sous le toit, là où il faisait le plus chaud, Xurgath avait sa salle d'expériences au troisième étage et sa chambre au second, le premier servait de remise et le rez-de-chaussé comportait la cuisine avec une table à laquelle s'asseoir.

Dans les vingt longues années qu'il passa auprès de Xurgath, Cocoon posa des questions sur ses origines, ses parents, son identité... Il eut pour réponse la vérité de Xurgath : ses parents étaient des traitres qu'il a tué et ils vivaient à Phelgra. Il n'était personne d'autre que Cocoon, et ça suffisait. Il n'avait donc pas de renseignement sur son maître, sur lui-même ou sur les Lhurgoyfs en général. Il fallut qu'il discute plusieurs fois, en catimini, avec le Terran pour en apprendre plus sur le monde et, surtout de manière un peu plus objective. C'était un homme qui avait l'air d'avoir voyagé, dix ans plus vieux que le basané et qui connaissait certaines choses.


Cocoon avait seize ans. Avec l'aide du Terran, il monta un plan et tous les deux arrivèrent à s'enfuir. Ils coururent comme des dératés dans le désert, à travers les montagnes qu'ils connaissaient de moins en moins à mesure qu'ils avançaient et finirent par se cacher dans une grotte. Avec beaucoup d'ingéniosité et quelques blessures, ils finirent par ôter l'Intra de l'esclave. Parfait, il était libre. Cette nouvelle lui procura une joie étrange qui fut de courte durée malgré tout. Xurgath les retrouva au bout de trois jours. Ils n'eurent pas le temps de rejoindre Kodolm. Le Lhurgoyf tua le Terran et déversa toute sa colère et sa haine sur Cocoon qui, plein de hargne pour lutter, subit sa première transformation monstrueuse. Il surprit Xurgath, arriva à le blesser mais celui-ci gardait une supériorité évidente grâce à sa puissance qui n'avait fait que s'accroitre au fil des ans. Dans ce combat de titans, il reprit donc le dessus et toucha l'esclave à un point sensible. Il tailla son corps de part et d'autre, de l'épaule à la hanche et lança immédiatement un sort de contrôle qui usa l'entièreté de sa pierre de sphène. Cocoon reprit forme humaine et tomba au sol dans une marre de sang que le sable ne pu entièrement absorber, inconscient. Xurgath soigna son sous fifre refermant ainsi sa blessure avant qu’elle ne soit fatale et les ramena à la tour.

Le Lhurgoyf mit plusieurs jours à cicatriser malgré les soins et autant à se remettre psychiquement de toutes ces pertes. Balafrés, souffrant, il avait également perdu un ami dans la bataille. Il n'y avait à nouveau plus rien qui le maintenait et si il subissait une autre transformation dans cet état, il mourrait sur le champ. De plus, son maître lui expliqua que le sort qui imprégnait sa cicatrice lui permettrait, dès qu’il le voudrait, de toujours savoir où il était, donc il n'avait plus intérêt à s'enfuir s'il voulait garder la vie sauve.

Dès lors, Cocoon devint de moins en moins utile à Xurgath. Il avait un potentiel non négligeable, de grandes capacités, il l'avait élevé, éduqué, formé, maltraité, ce n'était clairement pas pour le tuer. Ca restait son enfant. Ainsi... il décida de l'affranchir. Il lui dit qu'il devait monter en puissance, cesser de rester inutile, faire son chemin et quand le moment serait venu, il le sentirait et saurait le rappeler. En attendant, il était libre. Les dernières paroles qu'il entendit avant de perdre connaissance étaient : Fais tes preuves.


Xurgath lui avait donné ses deux armes, ne l'avait pas habillé, lui avait mis un collier avec un emplacement pour catalyseur et l'avait emmené près des ruines de Lokram, à un moment où il était le moins susceptible de se faire remarquer. Cocoon resta donc dans le sable quelques heures, un jour maximum, avant de se faire récupérer par des maîtres de carrière. Il fut remis sur pied et immédiatement enrôlé dans la mine de sphène, sa force évidente étant une denrée qui plut aux dirigeants de l'exploitation minière. Mais il voulait partir, quitte à s'enfuir, il ne souhaitait pas rester là. Il fallait qu'il fasse ses preuves et en même temps... il était libre. Totalement libre.

Il se demanda pourquoi son maître avait fini par lui enseigner le contrôle des émotions. L’empathie était devenu une faculté quasi naturelle, vu qu’il fallait toujours bien comprendre qui on avait en face, mais de là à contrôler tout cela… Ca lui paraissait impossible. L’adversaire s’en rendrait compte et alors… et alors quoi ? Il suffisait de s’entraîner, voilà tout. Il fallait avoir la cible en visuel et pas trop loin et, surtout, se concentrer. Un peu comme pour se servir de l’empathie mais en plus compliqué.