L'épée aux cerisiers. [Terminé]

Cimmerium, la citée défiant les lois de la gravité, caressant de ses tours les nuages et le ciel. N'importe qui devrait être en admiration devant cette citée magnifique, mais Follen lui était intéressé par autre chose. Ne profitant guère des bâtiments originaux, ou des panoramas magnifiques, il laissait Akina faire ça à sa place. Il gardait le sourire aux lèvres, mais l'enthousiasme n'y était pas, il n'était malheureusement pas là pour se faire plaisir, non! On lui avait demandé de venir pour retrouver une épée légendaire, et pour avoir plus d'informations sur cette épée, il devait se rendre dans la forge ou avait vu naître cette lame.

Follen s'approchait de plus en plus de la forge, se préparant à décevoir Akina, elle ne marchait plus vraiment avec lui, mais peut être qu'elle le surveillait des cieux. A cette pensée Follen soupira, puis arriva devant la porte du forgeron, deux lames se croisaient au-dessus de l'entrée, et il y était inscrit quelque chose dans une langue que le Yorka ne connaissait pas. Il poussa doucement la porte du forgeron, puis entra en étudiant la salle, des armes en tout genre partout, une enclume au fond de la salle encadré par des barrières. Le lieu était mal éclairé, mais Follen grâce à ses yeux de panthère vue arriver de loin le forgeron. Il le salua en se présentant:

-Bonjour, je me nome Follen et j'ai été envoyé pour retrouver "l'épée aux cerisiers", on m'a dit qu'elle a était forgé en ce lieu, et qu'il fallait que je m'adresse au maître des lieux pour en savoir plus.

Soudainement il put voir rapidement à quoi ressembler le forgeron, un homme ayant atteint la cinquantaine, aux traits fatigués, et aux muscles imposant la crainte. Follen lui resta stoïque attendant une réponse de la part de l'individu.

(MJ please ?)

" Vous perdez votre temps. Je suis ici depuis quelques années et cette épée est un mythe. Même si elle a été forgée ici il y a des siècles, celui qui l'a brandi autrefois la dissimule, ou bien l'a cédé à quelqu'un d'autre sans le dire. Et personne n'a retenu son nom en plus. Ce gars doit être mort depuis longtemps. La seule indication que je peux vous donner est sur sa description, c'est qu'au delà de ce qu'on connaît sur l'épée, il y a une marque sur le fourreau, le bout du fourreau, le métal est cabossé. "

Une épée ? Mais pas ordinaire à se que l'ont disais... Une épée qui lachait des fleurs de cerisier quand on la sortait de son abris ! Pas mal ! Avec un peu de chance... j'en tirerais un bon pris ! J'avais déjà L'épée du Jugement Divin, et c'était bien la seul épée qui avait vriament de la valeur dans se monde, puisque la haine du dieu des ténèbres y avait été mis dans cette épée. Et on disais qu'elle avait un immense pouvoir... mais sa, c'est une autre histoire ! Je marchais dans la cité Célèste, je cherchais l'homme qui pourrait me renseigner, j'arriva à sa planque. La, il y avait un homme qui discutait il disait.

-Bonjour, je me nome Follen et j'ai été envoyé pour retrouver "l'épée aux cerisiers", on m'a dit qu'elle a était forgé en ce lieu, et qu'il fallait que je m'adresse au maître des lieux pour en savoir plus.

Et l'homme répondis

-Vous perdez votre temps. Je suis ici depuis quelques années et cette épée est un mythe. Même si elle a été forgée ici il y a des siècles, celui qui l'a brandi autrefois la dissimule, ou bien l'a cédé à quelqu'un d'autre sans le dire. Et personne n'a retenu son nom en plus. Ce gars doit être mort depuis longtemps. La seule indication que je peux vous donner est sur sa description, c'est qu'au delà de ce qu'on connaît sur l'épée, il y a une marque sur le fourreau, le bout du fourreau, le métal est cabossé.

J'avais l’impression que je pouvais en savoir plus, je défonça la porte à coup de pied, et entra l'épée de cristal noir à la main menascente, je l'abattit sur le bureau, le fendant en deux, et je dit à l'homme.

- Je pense que tu en sait plus ! PARLE !

Dis-je d'une voix froide et menascente. J'allais le forcer à parler, et si vraiment il ne savait rien de plus, je lui laisserai la vie... ou je la lui arracherai... se sera en fonction de l'humeur que j’aurais !

" Je n'accepterais aucune menace sous mon toit. Sachez que si j'en avais le désir, je pourrais vous tuer sur le champs sans que vous ne puissiez bouger le petit doigt. "

" Que l'un de vous bouge ne serait-ce qu'un instant, et vous mourrez tous les deux. J'ai peut-être l'air d'un vieux forgeron, mais mon âge et mon expérience vous dépasse. Vois-tu jeune gorgoroth, tu es peut-être revenue à la vie une fois, mais si je te tranche la tête, sache que ta mort sera définitive. Et je vais t'apprendre également quelque chose. La lame qui est sous ta gorge n'est pas faite de métal, c'est une pierre, de l'intra, qui absorbe toutes les magies. Normalement, on utilise ces pierres pour faire des menottes aux prisonniers afin de les priver de tout pouvoir, mais je me suis rendu compte qu'avec un peu de jugeote, on pouvait très bien en développer d'autres utilités. J'ai taillé cette pierre assez suffisamment pour te faire un nouveau sourire.... donc... je te conseille de garder ta langue dans ta bouche. "

" Je vous ai déclaré tout ce que j'avais à dire. Partez avant que je ne change d'avis et que je vous réclame de me payer le matériel que vous venez de détruire. Si je dois revoir vos visages, sachez que je ne me montrerais peut-être pas aussi clément qu'aujourd'hui. "

[Précision : n'essayez pas d'affronter le forgeron d'aucune façon. Il n'est pas un adversaire. Si vous le menacez, vous devrez faire face à un affrontement et vous seriez également châtiés de Cimmerium. La cité sylphide n'accepte pas la violence gratuite et les conflits. Là bas, vous êtes des étrangers, et si vous causez des problèmes, vous ne réussirez pas la quête.]

Follen avait expliqué à Akina la raison de sa venue en ces lieux. Il entendait trouver une épée légendaire que l’on nommait l’épée aux cerisiers. Ce n’était pas le nom le plus effrayant qu’une arme ait pu porter et cela avait fait sourire la jeune yorka la première fois qu’elle l’avait entendu. Comme elle avait décidé de suivre la panthère folle dans son périple, elle se retrouvait à présent la merveilleuse cité céleste : Cimmerium.
A peine les yorkas avaient-ils atteint la ville des Sylphides que Akina avait laissé son compagnon se diriger seul vers la forge qu’il cherchait. Elle allait savourer l’enivrante sensation que lui procurait le vol. Dissimulant ses affaires à l’abri des regards curieux, elle se déshabilla et revêtit son plumage noir. Dans le corps du corbeau, elle décolla pour une longue course à travers les montagnes, les routes tortueuses et les bâtiments de Cimmerium.
Alors qu’en marchant il fallait un temps fou pour aller d’une falaise à l’autre ou d’un sommet au fond d’une vallée, l’oiseau reliait chaque point de la ville en un temps record. Brassant l’air vigoureusement ou se laissant planer mollement vers un point plus bas, il se jouait des contraintes imposées aux marcheurs. Dans l’euphorie qui naissait de ses jeux aériens, Akina en oublia presque la raison première de leur venue.
Mais lorsqu’elle vit un mince filet de fumée s’échapper d’une maison, elle pensa qu’il s’agissait sans doute de la forge. Car qui aurait allumé un feu en ce début de saison chaude, si ce n’était un forgeron ? L’oiseau dessina quelques cercles au-dessus de l’endroit pour confirmer son impression. Puis elle reprit la direction de l’endroit où elle avait laissé ses biens. Elle n’avait pas vu si Follen était sur place ou non. Peut-être était-il encore en train de crapahuter sur les chemins escarpés… Ou peut-être était-il déjà passé.
A cette pensée, elle se hâta de se rendre à son point de décollage. Elle retrouva alors sa forme humaine, s’assurant que rien de ce qu’elle possédait n’avait disparut et s’habilla. Avoir parcouru la ville depuis les cieux lui avait permit d’établir une sorte de plan de la ville dans sa tête. Elle avait donc à présent une bonne idée du chemin qu’elle aurait à suivre. Elle se mit en route, avançant d’un bon pas.

Haaaaa Cimmerium! Qu'il était bon de s'y retrouver après tant de temps passé sur les routes. Certes, la sylphide ne pouvait pas non plus se permettre d'y rester trop longtemps à cause de ses fonctions mais en présence de son ami de longue date elle ne voyait pas le temps passer. Elle était arrivée la veille et l'eclari, fidèle à lui même, l'avait accueilli au beau milieu de ses montagnes de livres qui lui servaient de murs. Une vraie mine d'or de connaissance et pourtant bien moindre comparé au savoir que les Eclari possédaient. Lire, apprendre, analyser était son moyen de se détendre, une autre constante à travers ses différents corps: le savoir. Mais ce n'était pas une raison pour oublier ses prérogatives. Mais d'un autre côté, quitte à être de retour à la capitale, autant accomplir ses petites obligations de manière détendue. Et par 'petites obligations', la jeune femme entendait : mise au courant de l'état des relations diplomatiques entre les peuples, entretien de son équipement et de son cher étalon et quelques autres petites tâches avant d'entrer dans le vif du sujet et de rejoindre les autres membres de son ordre.
Pour la jeune femme, la capitale était synonyme de paix car elle n'y avait que d'excellents souvenirs. Aussi ce matin-ci, Amynia avait laissé son armure chez son ami et son étalon, bien qu'encore obligé de porter sa cavalière, n'avait ni selle, ni bagages, seul le filet faisait office d'harnachement. Et pour continuer cette panoplie d'incohérence avec son quotidien de voyageuse, la demoiselle ne portait pas de chemise, ni de pantalon de lin, ni de gant en cuir pour être à l'aise à cheval mais portait une robe dégageant sa nuque et ses épaules. Très légère on ne pouvait être plus libre de ses mouvements mais le paradoxe résidait dans les lames que tenait Amy. En effet, à cause de combats récents au labyrinthe de Zaléra, les deux épées jumelles avaient pris un coup et un petit travail dessus ne serait pas de trop.

Les épées sur le côté, la chevalier prenait la direction d'une très réputée forge dont les éloges des talents du forgeron lui étaient parvenues et où elle avait fait acquisition de ces épées quelques années plus tôt avant son entrée dans l'ordre d'Oris. Les sabots d'Araynn claquait lentement sur le sol pavé pas très assuré du chemin à prendre car depuis qu'il partait en mission avec sa maîtresse, il n'était venu que très peu de fois dans la cité. Quant à la cavalière, inutile de dire qu'ayant vécu ici elle la connaissait par coeur. Evidemment, avec les ans, les quartiers évoluaient, des boutiques ouvraient, se fermaient, le visage de ses habitants aussi malgré leur immortalité. Car c'était bien le Temple Suspendu le vrai coeur de cette cité pour tout ceux désirant changer comme elle le fit à maintes reprises. Un corps pour un rôle, c'était ce qu'elle s'était toujours dit.
Voir les nuages frôler les murailles de la citadelle lui avait manqué, c'était bien ce qui faisait qu'elle était unique. Mais leur destination approchait. Terminant au petit trot, la sylphide croisa une jeune femme qui lui sembla étrangement petite. Il faut dire que sur son cheval, Amynia se dressait à un peu plus de deux mètres de hauteur ce qui lui offrait un beau panorama pour observer les alentours. Elle pensa que cette jeune femme était une étrangère, peut-être mais ne s'y arrêta pas, elle avait le droit de venir ici non? Les fers claquèrent encore quelques fois sur le sol avant de s'immobiliser pour que l'immortelle puisse descendre et se diriger vers la forge dont elle entendait quelques bribes de conversation étouffés par le bruit du feu qui se devait d'être toujours animé. Ne faisant pas non plus attention en détail aux mots qui parvenaient à ses oreilles, la chevalier en robe entra dans l'atelier sans se douter que ce jour jusque là tranquille et ensoleillé tournerait à l'orage.

Sa main poussa la lourde porte de bois de l'entrée mais s'immobilisa bien vite en tombant sur cette scène tout sauf chaleureuse. Amy n'avait même pas eu le temps d'ouvrir la bouche pour saluer le forgeron qu'il fallait qu'elle tombe sur un conflit d'une ampleur non négligeable vu les dommages et l'hostilité apparents du maître de l'atelier. La jeune femme avec une lame sous la gorge semblait la seule en mauvaise posture cependant. Aussi, la chevalier dont les réflèxes revinrent très rapidement porta une main à une de ses épées, prète à règler le problème. S'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, c'était le chaos alors quand il était provoqué volontairement... Et c'était bien ce qui se passait non? On ne menacait pas ses visiteurs sans raisons d'autant plus que la dite femme était armée elle aussi.
La porte était encore ouverte, Araynn était juste derrière à attendre, en cas de problème elle avait juste à se retourner et monter à cheval ce qui ne lui prendrait que quelques secondes à peine. Toutefois, peut-être que tout était déjà règlé et que l'intervention de la garde de la cité n'était pas nécessaire ce qui serait quand même mieux que de combattre dans cet espace restreint.

Besoin d'aide monsieur ou tout est déjà arrangé? La garde sera ravie d'emmener ces étrangers belliqueux aux portes de la ville.

La main toujours sur la garde d'une des épées, la sylphide gardait un oeil et sur le jeune homme et sur la femme toujours menacée par le forgeron. Si l'un des deux esquissait un mouvement, l'immortelle savait qu'elle pourrait se défendre et même les battre car ils ne manquaient pas d'armes ici et le corps à corps était son domaine. Mais saccager cet endroit était inacceptable car la grandeur des cités ne tient que par le talent de ses artisans et artistes et Amynia ne tenait pas à ce que la céleste cité perde la sienne.
En revanche, elle se disait que l'armure aurait pu lui être utile. En effet, il était déjà arrivé que la seule vue du blason de l'ordre d'Oris apaise les tensions d'elles même et calmes les esprits mais là... En simple robe, la demoiselle ne devait pas être très menacante ce qui amènerait les autres à la sous estimer surement. Et puis, vu les années, il était fort peu probable que le forgeron se souvienne d'avoir vendu ces épées à un apprenti chevalier.

[Désolée, ce n'est pas terrible, petite panne d'inspiration. Et si le lien avec le forgeron gène je peux modifier sans problème, c'était juste pour justifier qu'elle aille dans cette forge. ]

Follen fut surpris par une folle qui explosa le bureau du forgeron, avait-elle écouté leur discussion pour crier de tel propos ? Surement, la panthère avait eu un mouvement de recul, espérant éviter de prendre un mauvais coup. Il ne mit même pas la main sur la garde de sa lame, c'était vraiment n'importe quoi, le forgeron l'avait désarmé en un instant. Il ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin, il se rapprocha d'eux écoutant les propos du marchand. S’il voulait tuer la furie il était dans son droit, mais lui! Il avait juste posé une question sur l'épée aux cerisiers, en revanche le nom de la pierre qu'il cita le fit légèrement crisper. C'était dans cette matière que son collier avait été fait, il eut juste le temps de soupirer qu'une femme débarqua. Une Sylphide surement, elle les traitait d'étrangers? S'en été trop pour Follen, il se pinça le nez puis répondit sur un ton désespéré:

-Calmons-nous, j'ai eu ce que je voulais pour ma part, merci. Bonne continuation.

Follen salua le forgeron, puis traversa la forge évitant de contrarier qui que ce soit. Il passa à côté de chevalier la saluant aussi de la tête, puis traça sa route repensant aux indications que lui avait données le forgeron sur l'épée aux cerisiers. En revanche il n'était pas plus avancé, se demandant qui pourrait avoir des indications sur cette épée, comment pouvait en perdre la trace d'une telle arme ainsi. Elle devait surement être tombée entre les mains d'un collectionneur discret, ou alors perdu lors d'une embuscade, ou encore gardée par des forces qui voulait être sûr de protéger cette arme. La panthère soupira en se demandant ce qu'il faisait là, puis chercha son amie dans le ciel, reprenant son chemin originel.

Il erra ainsi pendant quelques minutes puis retrouva sa coéquipière, il la salua de loin puis une fois à quelques mères d'elle lui demanda de nouveau le sourire aux lèvres:

-Alors cette petite promenade dans les airs ?

Que la route était longue lorsqu’on marchait sur ses jambes ! Tortueuse, montant et descendant à vous rendre fou, elle ne cessait de faire des détours interminables et fatiguait le voyageur en quelques instants. Akina ne désespérait pas cependant. Elle calma un peu son allure au bout d’un moment pour économiser ses forces et en profita pour observer la cité vu du sol. C’était tout aussi magnifique que de la survoler mais les paysages défilaient plus lentement.
Bien qu’elle ait retenu la direction de sa destination, elle se perdit par deux reprises et du faire demi-tour. Enfin, lorsqu’elle contourna un énième pic rocheux, ses yeux purent se poser sur le filet de fumée sombre qui s’échappait du toit de la forge. Enfin, pensa-t-elle. Sauf que le bâtiment qui était tout proche était en fait bien loin, car sur le versant d’une autre montagne.

Soupirant, elle prit alors le chemin qui serpentait jusque plus bas, ou la silhouette d’un pont reliant les deux montagnes. Elle allait pour emprunter ce pont quand Follen la héla. Elle se retourna et vit son compagnon s’approcher d’elle, un sourire sur les lèvres. Elle le salua en retour, le regard pétillant à l’évocation de sa promenade aérienne.

- Fantastique ! Et toi ? Tu as pu en apprendre plus de ce forgeron ?

Il répondit par la négative, expliquant rapidement la situation. Akina ne s’était pas attendue à ce qu’il rapporte si facilement des informations précises sur l’emplacement de l’épée aux cerisiers. Après tout, les légendes qui entouraient cette arme devaient faire plus d’un envieux et il aurait été bien présomptueux de croire qu’en interrogeant simplement une personne ils aient trouvés des pistes convenables. Combien avaient du passer avant le yorka par cette forge ? Tous ces aventuriers, chasseurs de trésors, avaient sans doute échoué tout comme lui.

- Ce n’était peut-être pas la bonne personne à qui demander. L’épée semble être un objet ancien, il faudrait mieux trouver un forgeron ayant vécu l’époque où elle est nait… ou quelqu’un qui le connaissait, ses descendants peut-être… En tout cas, je pense qu’on devrait trouver une taverne fréquentée, là on pourra demander à un maximum de personne.

Follen avait demandé au forgeron le plus vieux de la ville, c'était bien ça le problème! Le Yorka se gratta l'arrière du crâne, puis réfléchit sur la situation, la taverne n'était pas un endroit fiable, en revanche elle leurs permettrait de se reposer un petit moment. La panthère entendit alors son ventre gargouiller, il ne put s'empêcher de sourire, en répondant:

-Soit, va pour la taverne!

Follen invita Akina à le suivre d'un mouvement de la main, puis commença à chercher une taverne, la plus fréquentée serait le mieux d'après elle, c'est donc ceux qui le força à pousser ses recherches vers le centre de la ville. Bien qu'il n'aimait pas se baser sur du vent, la panthère était contrainte de se laisser aller à ce jeu hasardeux, et même dangereux. Espérant que les questions auraient des réponses claires, et justes. Ils traversèrent sans crainte une dizaine de rues, explorèrent avec curiosité toutes les zones qui étaient sur leur chemin, en espérant trouver leur bonheur. Cette citée était vraiment impressionnante, défiant les lois de la gravité, et défiant le ciel de sa splendeur. Ils trouvèrent finalement une taverne qui semblait bien agitée, la peuplade n'était pas très variée. Syphlides, Terran, et Gorgoroth. Du moins sur la terrasse, il poussa la porte de la taverne laissant les buveurs le fusiller du regard, ils se méfiaient vraiment des étrangers. Ou du moins, des étrangers n'étant pas de leur peuple.

Il ne restait pas beaucoup de place, juste de quoi s'asseoir au bar, Follen avança jusqu'au Tavernier et demanda d'une voix amicale et calme:

-Bonjour, j'aimerais une bière s'il vous plaît. Ah et pendant que j'y suis, savez-vous quelque chose sur l'épée aux cerisiers? Quelqu'un, ou quelque chose pouvant avoir un rapport avec ?

Follen était partant pour l’idée de poursuivre leurs recherches à la taverne. Tant mieux, pensa Akina, au moins ils pourraient rencontrer quelques membres de ce peuple si mystérieux qu’étaient les sylphides. Et peut-être boire ou manger quelque chose d’un peu exotique. Car la quête d’une arme légendaire était quelque chose d’excitant, mais pas autant que la découverte d’une culture et d’une ville si atypique que Cimmerium.
La jeune yorka suivit donc son compagnon de voyage jusqu’au premier débit de boisson qu’ils trouvèrent. Ils repérèrent l’endroit de loin, à la foule amassée en terrasse, sirotant des liquides aux senteurs variées, dont certaines étaient inconnues de Akina. A première vue, tous les individus qui se trouvaient là se ressemblaient, pourtant ils appartenaient aux peuples des sylphides, mais aussi des terrans et des gorgoroths. Faisant rapidement le tour des tables, la jeune yorka évalua leur nombre total à une quinzaine.
Ils entrèrent finalement dans l’établissement, qui paraissait encore plus bondé que dehors. L’intérieur était plus bruyant, sans doute parce que les voix enfermées rebondissaient sur chaque mur, ne pouvant filer à l’air libre pour laisser place au silence. Cette foule, bien qu’elle ne comportât qu’une trentaine d’individus, oppressait quelque peu Akina. Elle restait sur les talons de Follen qui approcha du comptoir et passa commande… pour se renseigner dans la foulée sur son épée.

Quel manque de tact, ne put s’empêcher de penser Akina. Comment pouvait-il imaginer que le tenancier allait bavarder avec le premier clampin venu ? Elle soupira, abandonnant l’idée de se renseignement auprès de cet homme pour fouiller du regard la salle principale de la taverne. Puis se tourna vers la tavernier pour enfin passer commande.

- Bonjour. Et bien… en réalité je ne sais pas quoi prendre. Je voudrais gouter l’une de vos boissons locales, que me conseillez-vous ?
L’homme répondit.
- Parfait, j’en prendrais un verre et servez-en un à ce jeune homme qui manque de curiosité sur ce sujet tout autant qu’il en déborde plus que nécessaire sur d’autres.
Elle lui sourit et le regardant du coin de l’œil. Patience, semblait dire ce regard.

[mj ?]

[Afin de ne pas rester bloquée, de prendre du retard et de retarder les autres car Honoria ne répond pas, je répond enfin et ai un peu fait "l'ellipse' sur ce qui s'est passé pour rester un minimum cohérente. Si ce que je dis vous gène, n'hésitez pas à me Mp et je modifierai ^^]

Au final les choses s'étaient rétablies et la chevalier n'eut pas besoin d'intervenir. C'est donc sans faire ce pour quoi elle était venue au départ dans cette forge, qu'elle repartit. Cependant, elle restait intriguée par un tel comportement dans cette cité. Contrairement aux autres sylphides, la jeune femme se considérait comme tolérante face aux étrangers, ses nombreux voyages aidant. Cependant, de tels agissements étaient inexcusables. La cité ne s'était pas ouverte pour ça et le bon sens à lui seul devrait interdire aux gens de se comporter comme si tout les autres étaient à leur pied. C'est pour cela qu'elle voulut en savoir plus et remonta à cheval rapidement. Il fallait avouer que ça lui plaisait assez de pouvoir grimper à cheval même en robe et sans étriers pour aider à monter. Il suffisait juste de prendre appui sur une jambe et de se balancer sur son dos en s'aidant de la crinière. Araynn se mit en route immédiatement, au petit trot. Il faudrait repasser à la forge, au son, les fers n'étaient pas en très bon état mais si c'était juste pour faire du pas ou un peu de trot en ville, cela pouvait attendre encore un peu. En fait la sylphide était intéressée par les autres étrangers.
Pour les retrouver, elle s'adressa à quelques passants et leur fit brièvement la description de l'inconnu de la forge. Rapidement, elle sut où se rendre. La demoiselle prit donc la direction indiquée, une taverne connue fort sympathique. En effet, la jeune femme s'y était rendue quelques fois pour y rejoindre des connaissances car évidemment, elle ne connaissait pas que son ami Eclari dans la cité alors qu'elle y avait vécu plusieurs vies. Comme pour la forge, l'étalon resta à l'extérieur et sa maîtresse, n'ayant pu se délier de ses lames, entra en robe les deux épées à son côté.
On ne fit pas attention à elle et son but n'était pas de se faire remarquer non plus. Ne voyant pas ses cibles à l'extérieur, elle pénétra dans l'établissement et les remarqua au comptoir. Elle s'approcha d'eux tranquillement, de toute manière avec le bruit environnant on ne la remarquait pas. Ses oreilles perçurent et capta des bribes de conversation. L'épée aux cerisiers? Ca faisait un bout de temps qu'elle en avait pas entendu parler tiens...

Créée il y a une centaine d'années, cette épée n'a plus fait parler d'elle. Surement entre les mains d'un collectionneur ou protégée par de puissants hommes, cette cité n'en manque pas. Aujourd'hui les seules traces que vous verrez se trouveront dans des livres avec quelques gravures éventuellement.

Amynia s'installa à un tabouret à côté du jeune aventurier. Quel âge pouvait-il avoir? La vingtaine, un peu plus... Arf, à cet âge on a la tête pleine d'aventures, c'est normal. Et malgré son propre âge, la sylphide connaissait ce sentiment, c'est pourquoi elle avait changé si souvent de corps même si elle avait le nombre exact qu'elle en avait eu.

Après, pour une épée d'une telle magnificence, le lieu le plus sûr où elle pourrait être serait le Temple Suspendu. Toutefois, n'espérez même pas y mettre les pieds, seuls les sylphides y ont accès et on saurait depuis longtemps si elle y était...

Elle ne passa pas commande, et se contenta de prendre appui sur le bar. Le Temple Suspendu...peut-être devrait-elle y faire un tour car avec ses missions, la chevalier ignorait quand elle passerait de vie à... un trépas temporaire? Elle ne se le pardonnerait pas si elle devait prendre le corps d'un ou d'une autre pour survivre. Quoiqu'il en soit, là il fallait se préoccuper de l'aventurier qui était accompagné surement de la jeune femme à ses côtés comme le lui avait indiqué les passants qui l'avaient renseignée. Son regard d'améthyste fixa le couple sans être hostile pour autant. Allaient-ils foncer aveuglément et errer des jours dans cette cité désespérément en demandant aux premiers passants croisés s'ils avaient au moins entendus parler de cette légende? Autant les prévenir de suite, ce serait vain, enfin, ce n'était que son avis.

Quoi qu'il en soit, qu'importe la manière le tavernier lui avait mit un vent mémorable. Pour couronner le tout, la chevalière de la forge les avait retrouvée. La panthère folle faillit l'arrêter quand elle lui fit la description de l'épée qu'il connaissait déjà, mais se retenue préférant boire sa bière. La jeune Yorka à ses côtés semblait prête à lui payer une autre boisson, tant mieux il en avait bien besoin. Une fois que la Sylphide eu finit son argumentation, en lui donnant une piste qu'ils ne pouvaient exploité Follen répondu:

- Je ne suis pas plus avancé, mais je vais quand même exploité le pouvoir des livres, bien que je pense cela inutile. Car les informations que nous avons vienne des livres relatant l'histoire de cette épée, si il y avait un texte révélant d'autres informations il serait connu.

Follen commençait à désespérer, il bu encore un peu de sa bière qu'il avait bien envie de cracher à la tête du patron tellement elle était infecte. Bref une seul chose était sûr pour la panthère, cette taverne n'allait pas les faire avancer, et un intérogatoire général ne marcherait sûrement pas. Il posa sa chope sur le comptoir, puis décida de se renseigner sur cette femme, après tout il n'était pas présenté:

-Maintenant que j'y pense nous ne nous sommes pas présenté, je me nome Follen, vous êtes bien un Sylphide pour connaitre aussi bien l'histoire de cette épée je me trompe ?

Le tavernier avait porté à la jeune yorka deux petits verres au contenu ambré. Akian paya le prix demandé et en tendit un vers Follen, le posant sur le comptoir devant eux. Elle considéra un moment le sien, fixant les reflets orange et dorés du liquide. Elle trouva son parfum agréable, cependant elle ne pouvait identifier la senteur. Prudemment, elle porta ses lèvres au contact de la boisson et ses papilles furent saisies de sucré et acidulé. C’était surprenant, mais plutôt agréable. La petite quantité servie laisser présager qu’il s’agissait d’un alcool fort.
Une voix inconnue sembla traverser la pièce à l’intention de Follen et Akina. Une voix féminine, calme, qui récitait presque ses paroles. Elle avait sans doute entendu le yorka parler au tavernier et sa curiosité avait tiqué. L’inconnue vint s’asseoir près du yorka et lui parla presque sur le ton de la confidence. Mais elle reconnaissait elle-même que sa seule piste, le temple suspendu, n’était surement pas bonne. Et c’était logique après tout, celui qui avait caché l’objet avait sans doute trouvé mieux qu’un lieu si symbolique.

Follen se présenta, évitant de donner son pseudonyme bestial, et avança que la femme aux épées était une sylphide. Akina examina celle-ci de haut en bas et pensa la chose fort probable, d’autant qu’ils se trouvaient à Cimmerium. Elle laissa l’inconnue répondre, en profitant pour boire une nouvelle gorgée de l’alcool étrange qu’elle savourait. Elle se permit ensuite seulement d’intervenir.

- Si vous êtes d’ici, vous devez bien connaître la ville et les gens…
Elle marqua une pause, hésitant un instant à savoir si elle oserait ou pas poursuivre.
- Je pense que beaucoup d’aventuriers avant nous ont retourné la cité à la recherche de l’épée, alors sans doute se trouve-t-elle dans un lieu insoupçonné ou… hors d’atteinte. Un sommet peut-être, ou le fond d’un gouffre… Une idée ?

Car si personne n’avait pu explorer ces endroits, Akina le pourrait, portée par ses ailes sombres. Elle pourrait survoler les différents lieux probables et selon son jugement indiquer à Follen celui qui semblait renfermer un objet censé être caché.

La sylphide sourit. Ce duo lui plaisait bien que le jeune homme ne fasse pas vraiment preuve d'un grand tact. Heureusement, la jeune femme ne mordait pas... ou très, très, très rarement quand on parvenait à l'énerver au point qu'elle dégaine ses armes. Elle écouta sans les interrompre, retenant sans problème le nom de l'aventurier tandis que sa compagne ne s'était pas présentée. Amynia ne lui en tint pas rigueur, elle-même avait déjà du avoir recours à un faux nom 'au cas où' car il arrivait qu'on soit connu dans certaines régions et pas forcément appréciés. Bref, ils semblaient déterminés en tout cas mais semblaient oublier certains détails non négligeables. Toutefois, même en les connaissant, ce ne serait peut être pas plus aisé. Mais penser que les livres étaient inutiles... En tant qu'humains, ils leur étaient nécessaires. Enfin, elle supposait qu'ils étaient humains. Et puis même si ce n'était pas le cas qu'importe! N'étant pas sylphides, ils n'étaient pas immortels et donc ne pouvaient demander aux anciens ce qu'ils savaient. Et même pour eux, immortels, les livres servaient à transmettre la mémoire, des faits que l'esprit peut oublier, aussi infimes soient-ils. Bref, tout cela viendra en temps et lieux.

Il ne suffit pas d'avoir une peau pâle ni de s'arrêter dans cette cité quelques temps pour être sylphide. Et comme vous l'avez dit, ce qu'on sait nous vient des livres et c'est là que j'ai eu mes informations, le reste n'est que de la logique.

Pourquoi leur fait croire qu'elle n'était pas sylphide? Peut-être par l'étonnante envie de leur faire comprendre qu'on ne devait pas rester sur la surface des choses? Enfin, "lui faire comprendre". Pourtant elle n'était pas du genre à faire la morale c'est ce qui était étonnant dans ce qu'elle disait. D'autant plus qu'on pouvait la reconnaitre dans la rue et l'interpeller. Mais bon, elle n'irait pas plus loin, il ne s'agissait que d'aventuriers et de 'jeunes'.

Toutefois, je me dois de vous rappeler que vous êtes dans la cité sylphide. Ces immortels ont mémoire de leurs vies et pour eux un siècle n'est pas grand chose dans leur esprit. Mais interroger le premier venu dans la rue et lui demander ce qu'il sait vous fera expulser... Il ne reste donc que les livres et c'est là que je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites Follen. Recopier un livre prend extrèmement de temps et les grandes cités possèdent de somptueuses bibliothèques contenant des milliers d'ouvrages. Certains sont uniques mais là encore, chercher LE livre qui vous aidera et contiendra des informations qu'on ne connait pas déjà prendra des jours voire plus.

Il fallait ajouter aussi, éventuellement, le fait qu'il ne faudrait pas rester à Cimmerium car les ouvrages voyagent, elle même en avait déjà apporté d'une cité à une autre car certaines connaissances sont mieux maitrisées par d'autres peuples que le sien. La cavalière se rappela cependant qu'elle n'avait pas répondu à l'aventurière.

Après... Cimmerium est construite sur une montagne, le sommet est caché par les nuages et ce sont les dirigeants de la cité qui y sont le plus près.

Non...ce genre de réflexion ne les mènerait à rien, il fallait procéder avec plus de méthode.

Cette épée a été construite en suivant le désir de rendre espoir à son porteur. Les sages ont choisi les pétales de cerisier pour exprimer cette idée. Et cette cité a été batie pour la méditation. L'épée a forcément du être cachée près de l'endroit où elle a été forgée ou enchantée pour qu'on se rappelle ce qu'elle incarne. Il faudrait trouver le jardin qui exprime tout ça... et j'ai oublié où il était...

En tout cas, Amy se rappelait qu'il y avait des statues, des petits monuments et toutes sortes de choses pour la méditation et Cimmerium prônant la connaissance, il y aurait sans doute des gravures ou autres écritures faisant mention de cette épée ou quelques indices faisant un lien entre elle et ces monuments de roche lumineuse.

Follen décida de suivre les conseils de la chevalier qui semblait vraiment vouloir les faire lires, la panthère se leva buvant les dernières gorgées de la boisson exotique. Puis prit une décision, il n'était pas dupe c'était un sylphide, son odorat ne le trompait que très rarement. Elle pourrait les aider à atteindre des endroits ou ils ne pourraient pas aller sans elle, de plus elle semblait avoir de l’expérience dans le métier et ça n'allait pas être de trop. Follen espérait vraiment qu'elle leur vienne en aide, il éclairci son timbre de voix, puis se lança, ce genre de demande ne devait pas être courant dans la région mais peu importe. Au point ou il en était Follen n'avait plus peur de la honte depuis longtemps:

-Merci pour votre aide, mais puis-je me permettre de vous soumettre une requête? Je ne suis jamais venue ici, et j'aimerais que vous nous aidiez à situer les bibliothèques, ou autres sources d'informations, bien sûr si le coeur vous en dit.

Follen interrogea du regard Akina, avant de lui expliquer:

-Elle ne pourra que nous être utile après tout, de plus je doute fort qu'elle soit là pour volontairement nous faire échouer.

La jeune yorka semblait réfléchir comme d'habitude, mais Follen ne put savoir à l'avance si elle partageait son avis, ou si sa méfiance naturel prenait le dessus. En tout cas Follen était vraiment impatient, cette épée ne l'avait que trop attendue, elle se ferait débusquer par lui, ou par personne d'autre! Non mais sans blague! Il s'encourageait avec se genre de pensées, mais si l'arme légendaire était vraiment hors d'atteinte, alors il laisserait tomber. Mais ça ne serait pas pour tout de suite.

(excuse court post, mais fallait faire avancer le truc ><')

Akina écouta sans piper mot la sylphide relater ce qu'elle savait de l'épée et leur en apprendre plus sur son peuple. Elle expliqua notamment que si les yorkas se faisaient trop curieux, ils risquaient de se faire chasser de la ville, ce qui aurait réduit leurs espoirs de trouver l'épée à néant. Elle déblatéra longuement avant de leur donner finalement une information qui pourrait constituer une piste : l'existence d'un jardin, né pour la méditation, qui serait selon elle l'endroit le plus probable où ils trouveraient l'objet. Seulement elle ignorait, plus précisément avait oublié, son emplacement. Une moue dubitative s'inscrivit sur le visage de Akina : une sylphide avait-elle la mémoire aussi que la vie longue ?

Follen la remercia, mais ne tint pas compte de la piste offerte par l'inconnue - car elle n'avait toujours pas mentionné son nom. Au lieu de ça, il lui demanda de le renseigner sur l'emplacement de la bibliothèque. Chercher là où tout un chacun pouvait chercher ne semblait pas une idée très originale, d'autres y avaient sans doute songé. Et si aucun n'était revenu l'épée à la main, c'était qu'il s'agissait d'une voix sans issue. Aussi la jeune yorka répondit à son compagnon de route en hochant la tête de gauche à droite.

- Je ne pense pas qu'on devrait s'en tenir à ce que d'autres ont pu faire avant nous... Je ne fais pas forcément confiance à cette sylphide, bien qu'elle nous ai livré quelques secrets sur son peuple, mais j'ai envie de suivre son idée de jardin.
Elle vida le contenu de sa chope et se leva tout d'un coup.
- En tout cas, ce n'est pas en restant ici qu'on avancera. Allons voir quels jardins propose la ville et fouillons-les à la recherches d'indices.
Elle passa son regard de Follen à la sylphide.
- Si vous êtes prête à nous aider, ce serait avec plaisir. Un guide pour ne pas se perdre dans les dédales de Cimmerium serait d'un grand secours... Et si jamais la mémoire vous revenait, ce serait avec joie qu'on entendrait vos souvenirs concernant ce jardin de méditation.

[Excusez du retard, j'attendais d'avoir mon code pour reprendre le Rp sinon je n'aurai pas pu apprendre convenablement ^^" Désolée aussi car c'est court et on avance pas des masses T_T]

Le duo semblait méfiant envers elle, enfin, surtout la jeune femme. Pourtant la sylphide ne se souvenait pas avoir crée un corps avec des traits hostiles, au contraire. En tout cas, elle les laissa discuter entre eux. Pas évident au fond de faire confiance à une inconnue qui les avait suivie jusque cette taverne. Cela n'aiderait surement pas mieux si elle disait à quelle caste elle appartenait...Enfin, tout dépendait s'ils avaient quelque chose à se reprocher. Quoiqu'il en soit, d'un point de vue objectif, l'avis de la jeune femme lui semblait le plus pertinent en effet. Mais depuis le temps qu'elle avait quitté la capitale, Amy avait du mal à se remémorer toutes les rues, toutes les impasses de la capitale. Mais pourquoi se levaient ils ainsi? Etaient-ils si pressés ou était ce elle qui était trop lente du fait qu'elle tenait absolument à profiter de la courte permission qu'elle avait? En plus les jardins n'étaient pas spécialement la porte à côté alors s'il fallait aller vite la pauvre chevalier allait encore courir partout. Comme si elle ne le faisait pas assez le reste du temps! Bwarf... mais au fond, peut être que revisiter la capitale lui rappellerait des souvenirs. Des souvenirs autres que ceux qu'elle connaissait déjà donc lié à son passé oublié.

Et bien si vous êtes décidés, en selle!

Quittant son appui, l'immortelle sortit de la taverne. Le soleil n'avait pas faibli et ses yeux améthystes mirent du temps à se réhabituer à la luminosité. Quoiqu'il en soit, son étalon Araynn était toujours là, somnolant au soleil. Ses oreilles se redressèrent à l'arrivée de sa maîtresse et se prépara à ce qu'elle monte sur son dos. Toutefois, elle se contenta de prendre les rênes et de lui indiquer qu'il devait juste la suivre. Il fut tout de même quelque peu dubitatif en voyant les voyageurs les suivrent. Amy le flatta pour qu'il se détende sachant qu'il n'aimait pas voir des étrangers autour de la jeune femme la suivre d'aussi prèt. A Zaléra ça avait été différent car Othello était là et il la connaissait mais ces deux là étaient armés, inconnus et la sylphide désarmée et en robe.
Bref, sa mémoire ne l'avait pas trop quitté et elle retrouva sans trop de problèmes le chemin jusque le centre de la cité. Arrivés sur la place centrale, plusieurs arbres trônaient , petits bouts de verdure parmi la pierre mais pas de cerisiers. De toute manière, ils étaient facilement remarquables puisque ils devaient être en pleine floraison. Encore quelques minutes, et les premiers pétales voletèrent jusqu'à eux soulevés par une douce brise. Enfin, les premiers arbres majestueux se dressèrent devant eux.

Vous l'aurez deviné, nous sommes arrivés. Je vous demanderai d'être le plus discrèt possible. Déjà que des étrangers ne sont pas toujours bien vu mais si vous ne faites pas preuve de respect je ne pourrais rien pour vous.

Ils devaient s'en douter mais au moins les choses étaient dites et claires.

Les quelques souvenirs que j'ai de ce lieu sont personnels et ne pourront pas vraiment nous aider. Sauf peut être les statues qui s'y trouvent. Chacune représente un état d'esprit, observez les gravures, chaque objet que tiennent les sculptures, il y aura surement des indices. Mais si je vous surprend à profaner ces statues je vous vire de la cité moi même et je vous assure que j'en ai le pouvoir.

Sur ce, Amy entra dans le parc calmement bercée par le bruissement des fleurs. Ce qui manquait cependant c'était leur arôme, elles ne dégagaient pas grand chose malheureusement mais leur beauté calmait les esprit. Quelques sylphides se reposaient assis en tailleur à l'ombre, sur les branches pour certains mais tous étaient silencieux si bien qu'on ne les remarquait pas sans prendre la peine de les chercher. Quelques statues se trouvaient par ci par là, certaines étaient recouvertes de verdure recouvrant quelques écritures en partie mais cela allait bien avec le cadre spirituel. On entendait même au loin le murmure d'une petite rivière alors que les pas des visiteurs étaient étouffés par l'herbe.

Follen se tut, il respectait l'initiative de sa camarade et décida de renoncer à la bibliothèque car de toute façon il ne savait pas lire. Du moins il connaissait quelques mots, mais ça se imitait aux ordres de missions qui s'efforçaient d'êtres clair. La panthère folle suivit les deux femmes à l'extérieur puis aperçu la jument que la cavalière chevaucha, cette monture lui rappela un ancien équipier qui l'avait aidé dans une mission assez spéciale. Se genre de monture était très courante, sûrement du à la fidélité, et la puissance de ses animaux. Il ne savait pas pour sa coéquipière, mais Follen ressentait la méfiance du cheval, méfiance qui poussa la panthère à se mettre hors de portée de ses sabots.

Après quelques temps à traverser des rues, des roues et des bâtiments en pierres ils arrivèrent à l'entrée de ce qui devait être des jardins. Des arbres tous aussi fantastiques les un que les autres, des diversités étranges qui pourtant restaient dans le cadre de la ville. Mais malheureusement aucun cerisiers en vue.Il prit une pétale dans sa main pour sentir sa faible odeur qui le laissa indifférent puis la laissa reprendre son envol.

Elle leur fit un bref discourt, dans lequel les règles de la bonne conduite et du respect de ce lieu était important. Les statues semblaient pouvoir être utile, ce qui poussa Follen à prendre une mesure qui lui permettrait d'enquêter tout en profitant de la sérénité des lieux:

-Séparons nous, je part à droite, Akina à gauche et vous tout droit. Enquêtons pendant une petite heure puis retrouvons nous ici pour discuter!

Follen ne donnait pas d'ordres, parlait sr un ton léger tout en partant de son côté il lâcha quelques paroles que ses partenaires durent pouvoir entendre:

--Un état d'esprit qui peut dissiper la peur, et redonner courage à n'importe qui!

(HRP:Désolé pour le retard mais je crois que vous avez toutes les deux eus mon Mp d'excuses. Du moins je sais que Akina l'a eu.)

En entrant dans le jardin de Cimmerium, Akina eut l’impression que ses épaules étaient dégagées de tout fardeau. Ses jambes plus vives, son corps plus léger, elle y fit ses premiers pas avec une allégresse toute nouvelle. Les piaillements des oiseaux, le bruissement des feuilles fustigées par la brise légère et le chuchotement d’une eau qui coulait là, quelque part dans le dédale de végétation, tout était tranquille, tout aspirait au repos. L’air même qui s’y trouvait semblait plus agréable à respirer. Il y a quelque chose de magique dans l’air, pensa-t-elle, peut-être devrais-je me méfier, mais c’est tellement agréable…

Les recommandations de la sylphide, la jeune yorka ne les écoutait que d’une oreille. De l’autre, elle tentait d’entendre les réflexions qui grandissaient en elle. Pourquoi était-elle ici ? Pourquoi avec Follen ? Et pourquoi avec… quel était son nom au fait ? l’avait-elle seulement donné ? Il lui semblait que non et cela lui fit froncer les sourcils sans que son regard ne s’oriente vers la sylphide toutefois. Réflexion interne, début de méditation, elle gardait tout pour elle. D’ailleurs, qu’importait pour l’instant les présentation, d’autant qu’elle n’avait pas franchement envie de donne son propre nom.

Le yorka prit la parole à son tour et cette fois Akina écouta avec plus d’attention. Parce qu’il était son compagnon de voyage et qu’une amitié les liait depuis leur première rencontre à Elusia. Elle gardait une certaine distance avec lui, devenant peut-être trop souvent oiseau et le laissant seul. Mais elle avait peur de s’attacher outre mesure et que le chagrin la ronge le jour où elle le perdrait. Voila que je divague à nouveau, ce jardin de méditation porte bien son nom…

- Ok, à gauche… à tout à l’heure !

Elle n’était pas fâchée de pouvoir se promener tranquillement dans le jardin, seule avec ses pensées. Oh, elle chercherait des indices sur l’épée, bien sur. Mais réfléchir sur elle-même dans un endroit si approprié était aussi au programme. Une dernière parole de Follen la fit se retourner. Elle ne comprit pas vraiment ce qu’il voulait dire et imagina sans en être sûre qu’il s’agissait d’un indice qu’il avait entendu au sujet de l’épée qu’il cherchait. Un état d’esprit qui peut dissiper la peur, et redonner courage à n’importe qui. Elle s’en souviendrait.

Ses pas la conduisaient le long d’un sentier de sable qui serpentait entre des pelouses regorgeant de fleurs et de buissons. Des arbres de toutes natures filtraient la lumière du soleil qui paraissait alors plus douce, sans perde une once de sa chaleur. Une heure pour explorer l’endroit… Elle eut un sourire et observa les alentours avec attention, ralentissant le pas. Rapidement elle trouva ce qu’elle cherchait, du moins quelque chose qui conviendrait parfaitement : un gros arbre qu’une touffe de buisson entourait à la base et personne autour. Il se glissa dans le feuillage et se dévêtit, pliant et dissimulant soigneusement ses affaires. Alors elle devint corbeau et sautilla hors de sa cachette avant de décoller pour se poser sur la première statue le long du sentier.

Il s’agissait d’une femme à moitié nue, dont les seins pointaient vers le haut. Ses bras tendus vers l’avant étaient enroulés dans des ronces et ses jambes prisonnières de chaînes aux lourds maillons. Le tout taillé dans une roche aux teintes brunes et rouges. Cela évoqua à Akina la condition d’esclave, de prisonnière, qu’elle avait vécue de si longues années. Les chaînes surtout, forgées par les hommes. Les ronces devaient représenter l’emprise de la nature sur les corps, qui quoiqu’il advienne devraient toujours se nourrir, s’abreuver et se reposer pour vivre. Une obligation à laquelle personne ne coupait. Les bras tendus de la femme semblaient vouloir attraper quelque chose d’invisible : la liberté ?

Le corbeau poursuivit sa route et trouva bientôt une fontaine de marbre, ovale et longue de plus de dix pieds. Au centre s’élevait une tour qui s’affinait avec la hauteur, et dont chaque étage laissait couler un mince filet d’eau. Tout au sommet, une forme humanoïde au visage lisse se tordait comme en pleine danse. Quel était le sens derrière cela ? Akina ne comprenait pas. L’oiseau sautilla pour faire le tour de l’édifice, mais aucun indice ne l’éclaira d’avantage, alors il battit des ailes et glissa sur l’onde du vent.

Par jeu, Akina grimpa dans le ciel, fouettant l’air vivement de ses plumes sombres, jusqu’à voir l’ensemble du jardin depuis les airs. Il n’était pas si grand et une heure serait largement suffisante pour que chacun en explore le tiers. Elle décrivait de larges cercles et se laissant descendre peu à peu vers une statue qui attira son attention par sa grandeur. De cuivre verdit par le temps, elle représentait un corps face contre terre, les membres désarticulés. De son dos s’élevait un autre corps, la main tendue en direction du ciel. Les pierres précieuses qu’incrustaient ses yeux brillaient, reflétant les lueurs de l’astre. D’un mort renaissait un vivant. Le propre des sylphides, à ce que savait Akina. Rien qui ne concernait l’épée aux cerisiers.

Du sommet de cette statue, le corbeau contemplait les alentours quand son regard fut attiré par un grand arbre aux longues branches qui surplombait un étang verdâtre. Se laissant planer jusque là, Akina s’arrêta au bord de l’eau. La surface était parfaitement lisse, elle put y observer son reflet animal. Penchant la tête sur le côté, jouant à ouvrir et fermer son bec, puis déployer ses ailes, elle apprécia cette allure qu’elle avait, bien plus qu’elle n’appréciait sa forme humaine. Voila donc ce que je suis, un corbeau. Un corbeau qui se déguise en humain ? ou un humain qui se déguise en corbeau ?

[Pas grave Follen, contente que tu sois là. Je m'arrête ici pour vous laisser explorer le jardin]

Follen errait seul dans ses magnifiques jardins, la végétation se mêlait à la perfection avec les multiples chemins, qui menaient aux diverses statues. La panthère folle prenait son temps, touchant du bouts des doigts le tronc d'un arbre qui devait avoir des siècles si ce n'est un millénaire. Il se laissa en ensuite aller humant le délicat parfum des fleurs, et caressant de ses mains l'herbe a ses pieds. Tout dans se jardin était fait pour ouvrir l'esprit des promeneurs, qu'ils puissent travailler sur eux même, pour ressortir sous un nouveau jour. Le yorka n'en revenait pas, ce lieu était magique, oui c'est le mot magique.

L'aventurier fit quelques pas de plus, puis trouva une statue étrange. Un homme transportait un immense rocher sur le dos, pourtant la face de l'homme ne représentait ni la douleur, ni la fatigue, le visage de bronze affichait un regard déterminé et presque fier. Il posa de nouveau ses yeux sur le rocher et n'en revenait pas, ce n'était pas un simple rocher, c'était un pays, un continent! Qu'en savait-il? Lui qui n'avait jamais lus de carte du monde! Comment avait-il put ne pas voir ça plus tôt, cette statue représentait sûrement le devoir, sentiment qu'il ne connaitrait sûrement jamais.

Follen ne s'attarda pas plus longtemps sur cette statue, il continua sa route cherchant une statue qui représentait le courage, la concrétisation, quelque chose qui dissipait le doute, et faisais naître en chaque être la force d'affronter l'impossible. Il descendit une légère pente, puis tomba nez à nez avec une statue recouvert de fleurs, de fleurs rosées. La panthère pressa la pas, puis sentit soudain le vent souffler dans ses cheveux et emporter une grande partie des fleurs au loin. La panthère ralentit sa course à la vue de la statue, puis soupira. Ce n'était pas ce qu'il cherchait, cette statue ne représentait qu'un être tenant dans ses bras le corps d'un défunt sans visage. Follen ne comprit pas le sens de cette statue, et préféra continuer sa route.

Il erra encore un quart d'heure puis décida de s'asseoir en dessous d'un arbre aux feuilles bleus, et aux fleurs blanches. Il n'en avait jamais vu de tel, la panthère se posa contre le tronc, puis laissa le subtil et doux parfum de la nature bercer son esprit. Il rouvrit les yeux puis vu droit devant lui un homme le regarder, il portait un kimono blanc, avec quelques teintes rouges aux extrémité des manches. Son visage était dissimulé par un étrange chapeau en forme de parapluie, mais ce qui intriguait le plus Follen c'était le fait qu'il le regarde lui et pas l'arbre qui était derrière. L'étrange apparition sembla rire, un rire agréable, et rassurant, puis il disparut en dégainant son sabre.

Follen se leva intriguait par ce qui venait de se passer, il pensait avoir rêver quand soudain une pétale de cerisier lui tomba sur le bout du nez. Follen éternua, détruisant la délicate preuve de sa vision. Il se laissa tomber à genoux quelques minutes, puis décida de s'éloigner de l'arbre. Et retrouver ses équipiers.

Comme ni son reflet trouble dans l’étang ne lui apportait aucune réponse, Akina quitta l’endroit qui la faisait douter sur sa véritable identité. C’était assez désagréable d’être mise face à face avec la réalité, face à face avec elle-même, animal plus qu’humaine. Un claquement d’ailes et la voila qui décollait furieusement, perdant au passage une plume qui en tombant rida la surface de l’eau.
Son comportement devait paraître des plus étranges pour un oiseau : fixer sa propre image si longtemps et s’enfuir comme si la mort approchait… La yorka sentait sur elle des regards désagréables. Ceux des sindarins se promenant dans le parc, qu’elle voyait de son œil sombre alors qu’elle planait au-dessus d’eux. Leur âge avancé, lié à leur immortalité, leur procurait une sagesse qui leur avait sans doute fait remarquer ce détail : le corbeau n’était pas commun. Ce savoir potentiel qu’ils avaient effrayait Akina, qui ne se trouva rassurée qu’une fois hors de leur vue.
La suite de son exploration se déroula dans le doute. Bien entendu, elle était venue pour Follen, pour trouver ce qu’il était venu chercher ici. Et elle avait hâte de trouver, de pouvoir quitter cet endroit au plus vite. Seulement la sérénité l’avait quitté et avec elle son attention. De ce qu’elle vit par la suite elle ne retint pas grand-chose et il ne lui sembla pas apercevoir le moindre indice concernant l’épée au cerisier.

Alors que l’heure du rendez-vous approchait, elle était toujours vêtue de plume, voletant ci et là dans le parc. Plus le temps passait et plus elle doutait du bien fondé de cette piste. C’est avec bien peu de conviction qu’elle retourna auprès de ses affaires pour reprendre forme humaine et se rhabiller. En sortant de la végétation, elle tomba nez à nez avec une jeune femme qui sembla fort intriguée de la voir ici. Elle sentit alors un besoin irrépressible de se justifier et balbutia :
- Je euh… je cherchais quelque chose…
- Oh ?

L’inconnue sourit, comme si elle ressentait la crainte de la yorka et voulait l’apaiser.
- Vous n’êtes pas d’ici n’est-ce pas ?
- Je… pas vraiment, non.
- Les étrangers ne sont pas les bienvenus dans la cité vous savez. Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?
- Non.
Comme elle se sentait stupide !
- Et peut-on savoir ce que vous comptiez trouver dans les buissons ?
- Euh… une épée.
- Votre épée ?
- …
- L’épée aux cerisiers peut-être ?
Akina tomba des nues et ne trouva rien à répondre. L’inconnue eut un petit rire, elle connaissait la réponse à sa question.
- Vous ne seriez pas la première. Et pas la première à chercher de la mauvaise manière.
- Qu… comment… comment devrais-je chercher ?
- En offrant à l’épée une raison de vous trouver.
- Une raison de… hé, attendez !

Mais non. La jeune femme n’attendit pas et disparut au pas de course, riant doucement, laissant Akina là, plus perdue que jamais. Alors la yorka baissa la tête et se mit en route vers le lieu de rendez-vous. Un pas après l’autre, elle réfléchissait sur ce qu’on venait de lui dire. Quand elle fut arrivée, elle trouva Follen en train de l’attendre. La sindarin qui les avait menés jusque là était en retard apparemment.
- Follen ! Tu as trouvé quelque chose ?...
Un instant elle hésita, vérifiant d’un coup d’œil que personne ne les observait. Puis elle lui répéta ce que l’étrange inconnue lui avait dit.
- Si l’épée doit nous trouver, on doit faire en sorte qu’elle nous soit utile, non ? Comment ?

Follen errait seul dans les jardins, cherchant l'une de ses équipière puis retrouva finalement la jeune yorka qui semblait légèrement chamboulé. Ils se virent à peine qu'elle lui demanda déjà ce qu'il avait trouvé de son côté, la panthère traduisant cela par un le fait qu'elle se donnait à fond dans la quête sourit en répondant:

-Et bien, j'ai erré dans les jardins cherchant un indice puis je n'ai rien trouvé, jusqu'à ce que je décide de me reposer au pied d'un arbre, et là un homme armé d'un sabre c'est … en quelques sortes amusé de moi avant de disparaître sous mes yeux par enchantement.

Il évita de parler de la petite preuve qu'il avait détruite par maladresse, puis écouta les confidences de Akina. D'après son histoire une femme lui aurait donné une piste, ce qui était déjà un bon début, puis lui aurait échappée en rigolant. Peut être l'épée était elle entre les mains de clowns qui s'amusait à se moquer des aventuriers qui cherchait l'épée? Non c'était stupide et à oublié, il se concentra sur l'indice, frottant son fin menton par réflexe. Si l'épée apparaissait quand on en avait besoin, peut être fallait-il provoquer cet évènement! Malheureusement son expérience allait se faire aux détriments de la jeune yorka. Il ne voyait qu'une possibilité, qui devait malheureusement mettre en péril la nouvelle amitié qu'il avait tissé avec la jeune femme. Follen observa les alentours de ses yeux de félins ne voyant personne, le soleil commençait à se coucher les habitants devaient être en train de se diriger vers la taverne, ou leurs habitations.

La panthère decida finalement de mettre en péril son amitié pour exécuter son plan, faire naître la peur et le désespoir chez Akina. Son visage s'assombrit soudainement, il dégaina sa lame à une vitesse fulgurante puis pointa la gorge de la Yorka la caressant presque. Il s'était rapidement inventé un scenario pour être plus cohérent dans son soudain changement de comportement, et pour pouvoir intimider plus facilement la jeune femme qui se tenait devant elle. Il ne laissa paraître aucun signe de blague, de jeux, il était complètement sérieux en apparence. Il déclara d'une voix non exagérée, restant cohérente avec sa personnalité naturel puis déclara:

-Merci pour cette précieuse information Akina, mais ça sera malheureusement pour toi la dernière. Tu as étais de bonne compagnie, et j'avais besoin de quelqu'un pour m'aider dans cette grande quête qu'est la recherche de l'épée aux cerisiers. Maintenant tu en sais trop, et je veux être sûr d'être le seul à possédé cette information. Sans rancunnes.

Il fit un moulinet en l'air pour effrayer la ladrinis, puis fit mine qu'il allait abattre l'épée sur elle un sourire malsain aux lèvres. Mais il n'en était rien, si l'épée aux cerisiers n'apparaissait pas pour vaincre la détresse, si elle était présente, de Akina il la planterait à côté de sa jambe en s'excusant.

Follen rapporta à Akina ce qu’il avait trouvé dans le parc. Ou plutôt qui il avait rencontré et comment cette personne s’était volatilisée. Une moue d’incompréhension s’étalait sur le visage de la jeune yorka. Elle avait du mal à lier les indices qu’ils avaient rassemblés, il se dégageait de ce puzzle aucune piste à suivre concrète. L’épée n’était apparemment pas dans le jardin des méditations, et de toute façon, si elle avait été là, d’autres l’aurait trouvée avant nous…

- Peut-être qu’on…

Elle s’arrêta tout net, car une lame était pointée droit sur sa gorge. La lame de Follen. Il prononça quelques mots mais elle ne saisit pas tout, son esprit était trop occupé à comprendre ce revirement de situation. Trop occupé aussi à la jouer fine pour ne pas se retrouver avec la gorge ouverte. C’est ça, la panthère folle ?

- E-écoute, j-je ne compte absolument pas…

Une fois de plus il ne la laissa pas finir, exécutant déjà une botte des plus offensives. La lame tournoya un instant et vint s’abattre droit sur Akina. Réflexe de survie, elle se jeta en arrière mais s’entrava sur un rocher et tomba à la renverse. Comme ça il risque pas de ma louper… il va me tuer… Ses entrailles ne nouèrent et son cœur battait à un rythme effréné, alors que son corps en suspend semblait mettre une éternité à atteindre le sol. Il aura largement le temps de me planter, je vais mourir, comme ça, pour une folie… Bordel, non ! Je veux pas mourir, je veux pas ! Quand son dos frappa la pelouse elle ressentait une vraie peur. Ses yeux grands ouverts avaient vu défiler le ciel dans ce qui serait les derniers instants de sa vie.

Alors elle vit devant ses yeux danser deux éclats blancs sur le fond azurés. Ils avaient glissés sur l’onde et remontaient à présent en une spirale étonnamment régulière. Puis ils se dissipèrent, disparaissant comme s'ils n'avaient jamais existé. Ajustant sa vue, la jeune yorka observa l’horizon derrière ce qu’elle comprit être des pétales de cerisiers. Ils avaient virevolté juste devant une cime de la ville, rocher escarpé plus que montagne, mais dont la hauteur n’avait rien à envier aux plus hauts sommets de la ville. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle les jeta en direction de Follen et vit sa lame plantée dans le sol. Il n’avait jamais eu l’intention de la frapper, ou alors il était très mauvais épéiste. Comme il restait là immobile à fixer Akina d’un air interrogateur, elle éclata d’un rire nerveux.

- Hahaha, bordel ! J’ai bien cru que t’étais devenu taré, houhouhou !...

Le soulagement qui l’envahissait, la joie d’être vivante juste après avoir réalisé à quel point elle était terrifiée par la mort, ces sensations la transportaient d’allégresse et elle ne cessa de rire, essuyant les larmes qui lui montaient alors qu’elle se redressait. Elle épousseta ses vêtements et retrouva quelque peu son sérieux.

- Bravo, bien joué, tu m’as filé une sacrée frousse ! Haha ! Je crois que je vois ou tu voulais en venir. Mais tu aurais pu me prévenir ! Enfin non, ça n’aurait pas marché mais… ne refais jamais ça, compris ?!

Le sourire qui s’étirait sur son visage enlevait toute l’autorité de sa phrase.

- Ah et aussi, tu as vu les pétales juste à l’instant ? je ne pense pas mais... C’est sans doute notre prochaine piste, trouvée grâce à toi. Vu la trouille, je sais pas si je dois dire merci. Enfin… – elle pointa la cime rocailleuse – je crois que la suite se déroule là-haut. Par contre, elle est passée où euh… elle nous a même pas donné son nom celle-là. Ca me donne pas vraiment envie de l’attendre pour continuer avec elle. On se passera de ses services. Même si son idée de venir ici n’aura pas été vaine au final.

Spoiler:

Follen ne put s'empêcher de sourire à Akina, rangeant sa lame dans son étui. Il avait put voir dans son regard la peur, elle ne voulait pas mourir, par peur de l'inconnue ? Amour de la vie? La panthère n'aurait put le dire. En revanche même si son plan foireux n'avait pas aboutit, la jeune yorkas semblait avoir eu une vision. Quelque chose lui disait que l'épée se trouvait dans se massif rocheux, n'ayant aucune piste fiable, mis à part des phrases données par des inconnues il décida de suivre cet indice lâchant pour Akina:

-On n'a pas vraiment d'autres choix, on a suffisamment perdue de temps dans se jardin. En route, et pour notre coéquipière, elle devrait pouvoir nous retrouver si le cœur lui en dit.

Comme à son habitude il prit les devants, suivant l'un des chemins au hasard, ne perdant pas de vue son objectif qui était se massif. Il laissa le doux calme de la citée envahir ses oreilles, presque aucun son, mis à part le bruit étouffé de quelques pas par le vent. Ils quittèrent la citée sans trop de difficultés, jetant un dernier regard aux massif volant, puis entamèrent le périlleux chemin qui menait aux montagnes désignés par Akina.

La route était longue,mais le paysage que la nature leur offrait été magnifique. Le soleil se couchait derrière les montagnes, laissant ses rayons rouges illuminer un bref instant les habitations de la citée. Follen après une heure et quelques de marche décida de parler à Akina, s'excusant simplement:

-Akina, je suis vraiment désolé pour la frousse que j'ai pu te faire, mais j'étais à cour d'idée et c'est ce qui ma parue le plus … intelligent n'est pas le mot approprié mais ça s'en rapproche,

Il termina la dernière partie des excuses en se grattant l'arrière du crâne. Ils continuèrent leur marche, Follen se plaignant, ou commentant les divers choses qui se présentaient devant eux, quand soudain quelque chose d'anormale se produisit. Les Lunes se levèrent l'une après l'autre, illuminant le chemin des deux yorkas et alors que Follen caressait du bout des doigts une paroi rocheuse il sentit il sentit quelque chose se rétracter rapidement, lui arrachant un bond instinctif sur le côté. Une sorte de branche liane pleine de bourgeon vert remontait la paroi. La panthère reprit son sang froid déclarant comme pour s'apaiser:

-Ce truc ma surpris...

Ils continuèrent leur chemin, qui était vaste, mais peins de montée de descente et de cailloux plus ou moins gros. Ils prirent un tournant que le chemin leur imposait révélant une nouvelle partie de la montagne, une grande montée d'herbe de plusieurs mètres donnait sur un arbre de quatre mètres de haut. Si il n'était encore que grand, il avait aussi deux yeux fermé, une tête qui se détachait du corps par un cou, et deux bras se terminant par des mains aux doigts griffus. La panthère à la vue de quelque chose d'inconnue ne put s'empêcher d'arborer un large sourire, il regarda Akina puis déclara:

-Cette chose est un tréant ! Je ne pensais pas en voir un de ma vie, c'est fabuleux, dangereux, et tellement excitant à la fois.

La panthère qui était encore sur le sol rocheux sauta sur dans l'herbe verte, ce qui l'intrigua quelque peut c'est le fait qu'elle soit courte et non immense comme le voudrait la logique puis ce qu'elle était sauvage donc non entretenue.

Alors que la panthère foulait de ses pieds un terrain sacré, la créature ouvrit les yeux, dévoilant deux orbites rose inexpressif. Il secoua ses branches, puis leva la paume de sa main vers Follen, au même instant trois énormes racines sortirent de terre et fondirent sur la panthère. Il put en trancher une par réflexe, mais les deux autres le saisirent et le soulevèrent dans les airs. La première lui serrait le torse lui coupant la respiration, et la seconde le désarma serrant de plus en plus son avant bras. Les racines étaient trop forte pour Follen, il ne pouvait se défaire de leur prise à mains nue. Alors qu'il luttait pour survivre, ses pensées allèrent vers Akina. Il lui accorda un regard, essayant de sourire pour masquer la douleur et lui demanda en hurlant:

-Sauve toi, je devrais pouvoir m'en sortir seul face à lui mais il ne faut pas qu'il te choppe.

Son armure était sur point de céder, et lui aussi.

De la sindarin qui les avait guidé jusqu’au parc, ils n’avaient plus de nouvelles. Akina s’en trouvait fort aise, elle qui craignait ce peuple d’immortels presqu’autant qu’elle haïssait les zelos. Pourtant après en avoir rencontrés plusieurs elle constatait qu’ils l’avaient tous plus ou moins aidé dans sa quête. Avec des indications certes floues et douteuses, n’empêche que sous couvert d’une méfiance envers les étrangers, ils l’avaient peu à peu orienté sur la bonne voie. Du moins ce qu’elle espérait être la bonne voie.

Elle se trouvait donc à marcher en direction de ce sommet rocheux qui lui avait été révélé dans le jardin. Plus elle y songeait et plus elle réalisait la démesure de leur décision : suivre le chemin montré par un tourbillon de pétales, peu auraient osé avoir tant de confiance en la magie d’une épée. Elle s’était même sentie stupide à l’instant où elle avait expliqué à Follen ce qu’elle avait vu et ce qu’elle proposait pour la suite. Il ne s’était cependant pas moqué d’elle une seule seconde, prenant avec tout le sérieux possible cette nouvelle piste.

Le voila qui crapahutait devant elle, ouvrait une voie sinueuse entre les montagnes escarpées de Cimmerium. Il avançait d’un bon pas, vif et énergique, ne ralentissant qu’aux passages difficiles. La plupart du temps silencieu, il se plaisait apparemment à contempler la magnificence du paysage qui se dévoilait d’avantage au détour de chaque mont et de chaque val.

Et ils en avaient traversé, de ces reliefs inhospitaliers. Si au départ ils suivaient les voies pavées et les sentiers de promenades, ils avaient abandonné l’idée bien vite, ne trouvant pas trace de sol foulé au pas dans la direction qu’ils voulaient suivre. Leur route était devenue l’enchaînement d’escalades et de dégringolades, entrecoupées de traversées de gouffres qu’ils franchissaient d’un bond animal ou sur les vestiges de ponts à l’intégrité et à la solidité douteuses. Souvent, presque en permanence en fait, Akina songeait à la facilité qu’elle aurait à faire le même chemin vêtue de plumes. Elle serait sans doute déjà là-haut, sur le sommet qu’ils gardaient en ligne de mire, depuis belle lurette. Mais cela signifiait laisser ses affaires au milieu de nulle part et surtout laisser tomber son compagnon de route, initiateur de leur quête et ce qu’elle avait de plus proche d’un ami. Cela, elle le refusait catégoriquement, ils feraient route ensemble… tant que le relief le permettrait pour le moins.

Alors qu’il s’excusait pour le petit tour qu’il lui avait joué auparavant dans le jardin des méditations, Akina agitait doucement sa main de droite à gauche « non, c’est pas grave, t’inquiètes !... » Il lui avait fichu une sacrée peur, retourné ses entrailles et fait défiler les souvenirs devant ses yeux mais elle lui avait pardonné à l’instant où elle avait comprit sa manœuvre. Quand il commentait le paysage, s’émerveillant de sa beauté, la jeune yorka acquiesçait dans un sourire. Elle-même lui faisait remarquer les petits détails qui frappaient son regard : le vol d’un couple d’aigles au loin, cet arbre tout seul au milieu de rien, les branches tordues en des sens improbables ou encore ce nuage qui, il n’y avait rien à redire là-dessus, avait la forme d’un canard. En revanche, lorsque Follen se plaignait, grommelant dans sa barbe en envoyant au diable les cailloux qui lui blessaient les pieds, Akina ne disait rien. Elle aussi souffrait de cette marche mais la douleur, la pénibilité, n’en rendaient que les sensations plus réelles. Lutter contre ces montagnes hostiles la faisait se sentir plus que jamais vivante et libre.

La nuit s’était levée et avec elle les lunes qui diffusaient tant de lumière qu’on y voyait encore suffisamment pour avancer. Alors qu’ils longeaient une paroi rocheuse, marchant sur l’étroite bande à peu près horizontale avant l’à-pic, Follen bondit sur le côté soudainement. Le cœur de Akina s’emballa, elle le voyait déjà s’entraver et tomber en bas, tout en bas de cette falaise qui n’en finissait pas. Heureusement qu’il avait l’agilité de la panthère, il restait bien campé sur ses deux pieds.

Le « truc » qu’il désigna comme responsable de ce sursaut, Akina ne le vit pas. Ils poursuivirent sans trop se soucier de l’incident mais bientôt ils débarquèrent dans une zone qui détonait furieusement avec le reste du paysage. Une herbe verte remplaçait la roche grise et dénudée. Cette herbe n’avait rien de naturel d’ailleurs, trop belle, trop régulière, trop parfaite. Et au bout de la montée que recouvrait ce tapis improbable : un arbre immense, seul au milieu de rien. En plissant les paupières la yorka distingua, sans vraiment y croire au début, des traits humains sur le haut son tronc : des yeux, un nez, une bouche. Et on aurait dit qu’il était… endormi.

Follen avait l’air de connaître le nom de cette chose : tréant. Il souligna aussi que c’était dangereux. Pourtant il ne se fit pas attendre pour bondir dans l’herbe fraîche et approcher le géant de bois et de feuilles. Noooon ! Trop tard. Les paupières d’écorces se soulevèrent, révélant deux creux roses et luisant. Et avec la créature se réveilla sa colère. Déjà il projetait sa main en avant, soulevant, par magie sans aucun doute, trois racines qui s’arrachèrent du sol herbeux pour fondre sur le yorka. Il en dérouta une du tranchant de son épée mais les deux autres l’attrapèrent, l’une par le poignet tenant l’arme, l’autre par une cheville, et le soulevèrent avec une facilité déconcertante.

- Sauve toi, je devrais pouvoir m'en sortir seul face à lui mais il ne faut pas qu'il te choppe.

Mais bien sur, ça m’en a tout l’air que tu vas t’en sortir… crétin ! Je vais pas t’abandonner ! Si elle était déterminée à ne pas fuir comme le yorka lui proposait, elle n’avait bien aucune idée de comment le libérer du tréant. Son cœur battait la chamade, ses jambes tremblaient et la sueur perlait sur son front. Du calme… Elle n’avait jamais rien vu de créature vivante aussi grande et osait à peine y croire. Du calme… Le tréant grognait terriblement, faisant grincer ses branches et fouettant l’air de se feuilles. Du calme ! Il avait forcément un point faible, il suffisait de chasser la peur et de réfléchir logiquement. Plus facile à dire qu’à faire, et le temps pressait.

Les yeux sans pupilles semblèrent se tourner vers elle et avant qu’elle n’ait pu comprendre que l’attaque était imminente une racine se soulevait de terre pour venir fondre sur elle… et s’arrêter à quelques pouces de ses yeux, tendue à son maximum. Akina n’avait pas les pieds sur l’herbe verte et elle comprit que c’était là la limite du monstre végétal. Elle comprit aussi à la terreur que lui inspirait l’idée de perdre ses yeux que c’était sans doute le propre point faible du tréant. De rage, celui-ci secoua Follen comme une provocation à son égard. Chasser la peur…

Sa peau laissa place au plumage en un éclair. Elle se glissa entre les plis de ses vêtements qui la recouvraient et en jaillit dans la peau du corbeau. Aussitôt elle décolla. Avec une taille si faible et son habilité à se déplacer dans l’air elle avait maintenant une chance. Prenant de l’altitude, elle restait assez loin de la créature qui tendaient à présent deux racines en sa direction, tentant de la saisir, passablement agacée de la voir toujours hors d’atteinte. Arrivée juste au-dessus du tronc, elle se laissa tomber en vrille. Redressant une plume à droite, elle esquiva la première racine. Tout allait très vite et déjà l’autre membre végétal fondait sur elle. Elle redressa une rémige à gauche et frôla la seconde racine. La distance avec sa cible s’amenuisait rapidement et le tréant n’eut pas le temps d’envoyer une nouvelle attaque qu’elle s’agrippait de ses serres sur l’écorce du visage difforme de l’arbre. Elle ne pensait plus à rien hormi son objectif et planta sans hésitation son bec dans l’œil rose pour le crever. Un liquide blanchâtre l’éclaboussa, au gout immonde.

Le tréant était fou de rage et alors qu’il fermait son œil encore valide pour le protéger de l’assaut de l’oiseau, il balayait d’une branche sa face. Mais Akina s’était attendu à ce mouvement et parvint à éviter la contre-attaque en se laissant tomber au sol. Il va me chercher s’il ne m’atteint pas, il sera obligé d’ouvrir à nouveau son œil… Elle décolla et entama un vol circulaire autour du tronc. Au premier tour, elle vit la paupière toujours fermée mais au second l’éclat rose avait réapparut. Elle y enfonça une serre, parvenant à l’éventrer à son tour. Seulement le tréant n’était pas dupe et la racine qu’il avait préparée à cet effet frappa l’oiseau de plein fouet, l’éjectant de toute sa puissance. L’os d’une aile craqua et quand le petit corps s’écrasa au sol chaque partie de son corps ressentie la douleur du choc. Douleur contrer laquelle Akina ne put lutter et qui lui fit reprendre forme humaine. Elle ne savait pas si elle était sur l’herber ou hors d’atteinte, elle ne savait pas même si elle était en vie ou non et si ce qu’elle cria serait entendue par son compagnon :

- Brûle-le ! Le feu !!!