L'âge d'homme (c'est ici la mégafète)

-Allez lève-toi fainéant!

Une voix féminine résonnait dans l’esprit de notre jeune maître.

-Encore dix petites minutes!

Il sentit une pointe agréable au niveau de sa main, pointe qui augmentait au fur et à mesure. Il dût se résigner à se lever, et jeta un regard noir à l’auteure de son tourment. Celle-ci le soutint courroucé et finalement résigné Rick détourna les siens!

-Tu sais que je t’ai dit cent fois de ne pas me mordre! J’aurais dû t’appeler croc au lieu de Neige!

L’hermine au pelage encore blanc le fixa mais il sentait bien qu’elle se moquait de lui!

-C’est pas comme si tu n’appréciais pas!

Il eût un soupir ennuyé.

-Personne n’est parfait! D’ailleurs, il se pourrait bien que j’oublie de te donner à manger!

-Quoi tu n’oserais pas!

-Et te priver de cette sublime sensation de ressentir ton estomac gronder, d’avoir les tripes qui se nouent et cette exquise douleur, ce manque? Ce serait monstrueux de ma part de ne pas le faire hein!

-Très bien! J’arrête de te mordre!

Rick eût un sourire triomphant.

-Jusqu’à la prochaine fois!

Après cet échange, notre aventurier se dirigea vers l’arrière de l’édifice où coulait de l’eau fraîche déviée d’une cascade. Il fit ses ablutions et prit une serviette en laine pour se sécher!

-Rick! Rick!

Un garçonnet de 9 ans déboula dans sa direction. Il portait les cheveux longs et était un peu rond.

-Bonjour Darlyle! Tu as bien dormi?

-Dis Rick c’est vrai que tu as tué deux dragons?

-Ce n’était pas vraiment des dragons et puis je n’étais pas seul!

-Ouah! Tu es vraiment trop fort!

Rick passa sa main sur sa mèche blanche, et la plaça derrière son crâne!

-Qui t’as raconté ça?

-Mais tout le monde en parle!

-Bon je dois finir de me préparer!

Il se rendit dans sa chambre où son hermine semblait chercher quelque chose.

-Qu’est-ce que tu fais Neige!

-Y a quelque chose ici qui sent vraiment bon!

-C’est pas ici! C’est ma mère qui cuisine, tu vas te régaler!

Il enfila une tenue bleue marine fine et richement décorée!

-Pour une fois autant m’habiller comme un prince!

Il arrêta pour hésiter quelques instants, devant lui se dressait son avenir!

Flashback : Deux jours auparavant.

Rick se tenait devant la porte de l’armurier! Rien ne semblait avoir changé! Et pourtant, de nombreuses choses étaient arrivées. Entre autre le fait que ce serait aujourd’hui la dernière fois que se dresserait le palais des brouillards! Au moins son propriétaire avait eu une sépulture décente! De vraies petites marionnettes!

Il avait décidé de porter sa tenue qu’il avait appelée maître de guilde, à savoir des vêtements blancs et une cape bleutée agrafée par des maillons en or.

Il franchit la porte et vit le vendeur occupé avec une arme, décidément il n’était bon qu’avec un chiffon!

-Que puis-je pour vous?

-Je viens pour une arme!

-Mais bien sûr! Nous vendons de tout ici! Cimeterre, sabre, katana, fleuret! Garde incrustée, garde fine, des maîtres Horstrom, Barluff, Kobri! Inusable, inaltérable, capacité de stockage de magie élémentaire, elle peut même être faîte pour votre pouvoir! La question est de savoir si vous avez l’argent?

Et il se retourna à nouveau à ce moment précis! Les soupçons de l’aventurier étaient donc fondés!

-Oui, un bonjour à vous aussi, je suis ici pour mon arme!

L’homme l’étudia plus attentivement, et une surprise des plus intenses se lut sur son visage.

-Par les dieux! Messire est-ce vous?

-Eh oui, c’est bien moi! Baptisma Maverick, le seul, l’unique!

-Et Neige!

-Oui! Neige toi aussi!

-Bien sûr, votre mission n’est donc pas terminée?

-Sisi! Je viens récupérer l’épée que le vieux me doit!

-Ah oui en effet! Il m’a dit que cette arme était le joyau de sa collection.

Il lui remit une épée au manche finement ouvragé où différents motifs s’entrecroisaient, son fourreau était orné d’arabesques et un w et un p se croisaient au bas de celui-ci.

-Il m’a aussi dit qu’un quart de tour sur la gauche résoudrait tous les problèmes.

L’aventurier se saisit de l’épée. Elle était plus légère que celle qu’il avait sur le dos . Cérémonieusement sa main s’empara de la garde. Et il tira.

-Elle est… coincée?

-Oui, il me semble, j’ai essayé de la sortir pour la nettoyer mais rien n’y fait.

-Que disait-il, un quart de tour résoudra tous les problèmes?

Exerçant une pression plus forte sur le pommeau, il sentit comme un déclic!

-Ça ne lui ressemble pas! Cette poignée est certes amovible! Mais quelque chose cloche! Il a eu une drôle de manière de le dire, pourquoi régler tous les problèmes! Et si…

Se tournant vers le vendeur.

-Dites-moi, il a parlé de sa collection, maître Puscalli est-il lié à tout ça!

Une lueur de surprise passa à nouveau devant le visage du vendeur.

-Il m’a demandé de vous remettre ce rouleau si vous demandiez!

Rick le déplia et se trouva face à une série de symboles incompréhensibles, pourtant un sourire éclaira son visage.

-Je ne comprends pas ce qu’il y a dessus!

-C’est normal! Parce qu’un quart de tour et censé régler tous nos problèmes ou les siens!

-Pardon!

-Rick! Je lis tes pensées, tu crois vraiment qu’il pourrait…

-J’en suis certain, son art frôle l’occulte et j’y ai été confronté! Il a aussi dit que c’était le joyau de sa collection! Personne d’autre que lui ne peut souhaiter aussi ardemment voir son œuvre ne pas tomber entre de mauvaises mains!

-Alors!

-Oui cette arme est piégée et en voici la clé!

Il montra le rouleau qu’il tourna sur la gauche.

Voici ce qui apparut devant eux

- 19… 15…20…18…14…5…2…20… ==>

Et voici mesdames et messieurs les roleplayers un petit jeu pour vous, résolvez cette énigme pour savoir ce que va faire notre héros. Pas d’inquiétudes, la réponse est sous spoiler!

Spoiler:

Un concert de déclic se fit entendre avant qu’une trappe sous le pommeau ne s’ouvre avec un rouleau à l’intérieur. Rick le prit avec un sourire!

« Hé gamin! Si tu lis ce message c’est que ce vendeur n’aura pas compris mon petit indice! Et que tu es encore en vie dommage! Bref, cette pièce est bien de moi et comme tu as dû t’en douter de Puscalli! Alors c’était bien toi le type qui a découvert le secret du palais des brouillards? Intéressant hein! Tu sais, maintenant qu’il n’a plus de propriétaire, j’aimerais que tu tournes le levier dans l’autre sens, tu comprends, je ne peux pas laisser quelqu’un d’autre s’en servir! Revenons-en à ton arme! Oui elle est à toi! Il t’appartient de la nommer! Je sens que vous ferez de grandes choses tous les deux! Allez, je ne vais pas te cacher plus longtemps son secret! Tu peux maintenant faire un quart de tour sur la gauche et rentrer le compartiment! »

Rick sortit l’épée du fourreau, elle était vraiment magnifique! Finement ouvragée! Et sa lame, Il sentait qu’il aurait pu couper les murs sans efforts. Il exécuta un quart de tour comme proposé et enfonça le compartiment, il y eût un déclic et celle-ci se fendit longitudinalement. La garde se replia et Rick se retrouva avec deux katanas où le motif de la lune et du soleil apparaissaient.

-Woah!

« Eh oui! Mais ce n’est là qu’une de ses nombreuses possibilités! Cette arme peut s’assembler et se désassembler de nombreuses façons, à toi de les trouver toutes! Je te laisse aussi une carte qui te permettra de me retrouver! Seulement tu ne pourras la lire qu’à la pleine lune de Cobel! Bon eh bien à dans plusieurs mois peut-être! »

-C’est amusant, j’ai reçu une drôle de requête du forgeron!

-Ah oui laquelle!

-Il m’a demandé de faire l’essai de ce joujou sur votre personne si vous ne me donniez pas la valeur de l’or que vous avez laissé sur la balance. Et croyez-moi il le savait!

-Vous n’allez pas…

- Oh seulement si vous mentez!

-9..900 dias!

-900 hmm!

Il sortit sa bourse et la donna au vendeur.

-En voilà 1000! Pas que vous les méritiez! Mais au moins ça vous apprendra à ne pas juger quelqu’un à son habit!

***

Rick était sur la route sa charrette chargé à ras bord des trésors acquis par le collectionneur qu’était monsieur Delachambre! Maintenant que l’homme n’était plus, il avait dû détruire le bâtiment, et le levier avait en effet transformé les trois bâtiments en un champ de ruines! Et probablement bloqué la cascade souterraine! Les habitants semblaient respirer un peu plus librement, et il avait l’impression que les gardes avaient dressé une haie d’honneur sur son passage!

Il franchit la ville et se dirigeait maintenant vers les Gorges de Paramis. Il était en train de faire les comptes quand quatres individus se dressèrent sur son chemin.

-Holà l’ami où vas-tu ainsi chargé!

-Eh bien! On va organiser le 18 ème printemps de mon cher petit frère! Et ça fait longtemps que je ne suis pas retourné au village donc je me devais d’apporter des cadeaux! Mais je vois que j’en ai en trop ! Peut-être pourriez-vous m’aider un peu, si vous en prenez trois chacun je devrais en avoir seulement trois de trop!

-Nous avons une bien meilleure idée, si tu cèdes à l’armée de l’ombre tous tes biens, tu pourras résoudre notre dilemme de te laisser en vie ou non!

Un éclair doré traversa la pupille de l’aventurier.

-Ah vraiment c’est en effet un dur dilemme, sachant que Vinvela Orion n’est plus et que l’armée des ombres, a été dissoute! Et chose encore plus étonnante j’en suis le numéro 2! Alors voyez-vous quand je vois votre enthousiasme à vouloirrr abaisser l’oeuvrrrre d’une amie qui m’était quand même chèrrrre. Je me demande si je ne ferrrrais pas mieux de rrréaliser votrrrre rrrrêve et de vous fairrre rrrrejoindrrrre l’arrrmée des ombrrrres sous le commandement de Vinvela!

L’hybride les regardait avec une fureur animale dans ses yeux. Il s’en défit plus vite que son discours.

-Mais je me sens d’humeurrr génerrreuse! Prrrenez ce que j’ai à donner et disparrraissez!

Fin du flashback

Il avait en face de lui l’épée du tailleur et sa nouvelle épée. Ce soir, il devrait se défaire de sa compagne de toujours, son amie vieille de trois ans.

-On aura quand même passé de bons moments ensemble!

Elle lui avait encore servi la veille et maintenant le temple de Teneis était un lieu à proscrire! Sauf si on tenait à se faire dévorer.

Aujourd’hui, l’épée du tailleur devait être exposée. Ensuite, il la décrocherait et la remettrait à Isaac!

-Te rend- tu compte Neige! Elle va retourner à la place qu’elle occupait avant!

-J’ai faim!

-Excuse-moi d’avoir cru que tu comprendrais!

Avec un sourire un peu forcé, il attacha son nouveau baudrier sur son épaule et deux vides à la ceinture.

-Bon, allons manger!

***

Après avoir rendu visite à ses invités, Rick alla au bord des gorges et regarda au loin, des cris inhumains à peine couvert par le grondement de la cascade répondaient à sa mélancolie.

Veto releva la tête brusquement. Son corps avait encore eu un soubresaut comme à chaque fois qu’il s’endormait alors qu’il ne le devait pas. Ses yeux se posèrent sur le catalyseur dans sa main posé sur le lit. Il venait de son armure de cuire posée plus loin. Il n’y arrivait pas. Il était capable d’utiliser des sorts de soins. Pourquoi n’y arrivait-il pas ? Risquer sa vie pour en sauver une autre et maintenant ne plus rien pouvoir faire simplement à cause de cette stupide interférence. Pourquoi n’était-il pas comme tout le monde ? Pourquoi était-il le seul Terran à ne pas maîtriser la magie qui était en lui ?
Son poing se serra sur la pierre de sphène azure taillée et polie pour représenter le symbole de Kesha.

Il se leva de sa chaise et changea la serviette sur le front de la soldate. Elle s’appelait Emmanuelle. Ses yeux marron toujours fermés derrière cette suture de longs cils l’inquiétaient. Il ne pouvait donc qu’attendre ? Elle avait encore de bonnes chances de s’en sortir mais ce n’était plus à lui de lancer les dés. Elle n’avait plus besoin que de repos et de calme et on ne pouvait qu’espérer, espérer qu’elle se réveille bientôt.

Silencieusement, il contourna le lit et passa devant un miroir où il croisa son propre regard. La nouvelle balafre à sa joue n’était pas bien coagulée. Il battit des cils et il y eu un éclat de lumière blanche.

*
La créature frappait de ses ailes et de sa puissante mâchoire le casque d’acier, ne lui laissant entrevoir par la fente du heaume que des morceaux de peau rouge et des dents acérées. Le métal se tordit et s’enfonça légèrement dans sa joue gauche avant qu’un pic de pierre ne balaye la créature du champ de vision du garde.
*

Il porta une main à cette joue que la douleur lançait de temps en temps, une main que le mouvement des doigts rendit aussi douloureuse que sa joue. Des bandages tâchées de sang enserré sa main au trois quart, descendant ensuite le long de son avant bras, laissant se dessiner une longue trace diffuse rougeâtre et sombre.

*
-Lâche-moi, saleté !
La dague passa entre les dents de la bête et dans un effet de levier, il lui arracha la mâchoire, s’ouvrant l’avant bras gauche et une bonne partie de la paume de la main pour se libérer.
Il entendit sa propre voix gémir de rage dans un écho qui s'éteignit en même temps qu'il revenait à la réalité.
*

Dure journée qu’ils avaient vécue tous les trois, Emma, Maclov et lui. Et heureusement qu’il avait été là. Comment s’était-il présenté déjà ?
*« Le maître » ?*
Veto sourit et, se tenant la main bandée sur le ventre, il s’approcha de ses affaires posées dans un coin sur un bureau ou à même le sol. Heaume enfoncé, plastron de cuire lacéré et plastron d’acier cabossé, jambières tordues… Tout était dans un sale état. Son épée aussi… Brisée. Elle n’était pas la sienne en plus. Il devait désormais une bâtarde à la caserne.
Son sourire de tout à l’heure s’était bien vite effacé et il prit sa dague qu’il attacha à son ceinturon. Il ne portait plus qu’un pantalon troué et un débardeur déchiré en plusieurs endroits. Sa peau portait les cicatrices qui rappelaient que les dégâts n’étaient pas que matériels. Les deux morceaux de tissu bleu clair ne l’étaient plus vraiment, tâchés de sang sec et de plaque de boue solide.
Ses pieds nus firent grincer le plancher désert de bottes. Il ne se souvenait même plus à quel moment il les avait perdues dans toute l’agitation.

Le catalyseur toujours à la main, faute de se permettre de l’égarer (il appartenait lui aussi à la caserne), il rejoignit la fenêtre qu’il ouvrit. Un courant d’air chaud s’engouffra dans la pièce, faisant remuer le coin d’une carte des gorges de Paramis et tournant les pages d’un gros livre au langage étrange tous deux posés sur le bureau.
La blessée était glacée. Si un peu de chaleur pouvait lui faire du bien, il était prêt à sacrifier un peu de son confort. Il n’aimait pas le chaud.

La fraicheur de la chambre s’échappait doucement tandis qu’il restait dans l’ouverture à observer les quelques personnes s’activant à proximité de la maison sous les soleils qu’il jugeait de plomb. Il ne savait pas bien où il était ni ce qui se passait. Le maître de guilde, Baptisma, avait parlé d’une fête.
Le militaire jeta à nouveau un coup d’œil à son accoutrement et se dit qu’il n’était pas présentable de toute manière. Il ne chercha donc pas à descendre. Veto n’avait pas envie de gâcher la fête de son hôte en guise de remerciement. Dans un souci de rester discret, il se laissa même glisser dos au mur, sous la fenêtre, sombrant dans l’ombre.

Quelque chose au creux de son ventre le tracassait…

Entre ses doigts, le jeune Havelle commença à faire danser la pierre bleue marine qu’il n’arrivait pas à faire briller à volonté comme ses compagnons. Son regard se perdit dans les mouvements désordonnés du joyau et il ne pensa plus au temps qui passait. Lentement, l’idée d’aller voir comment se portait Maclov naquit mais le courage d’affronter regard et interrogation lui manquait.
Doucement, il prenait conscience de sa situation : c’était un déserteur.

Et la douleur dans son ventre se raffermit tandis que sa gorge se serrait…

Le symbole de Kesha tournait entre ses doigts… Tournait, tournait… Comme le destin… Le même symbole que celui sur son bouclier posé plus loin. Le symbole de l’armée cimmérienne… L’armée qu’il avait trahie…
Et le catalyseur tomba à terre tandis que ses mains prenaient son visage, semblant vouloir retenir des larmes inéluctables.

Des larmes sans sanglots ; silencieuses, honteuses...

Cataclop... Cataclop...

J'émmerge lentement. Cela fait trois jours que papa nous a envoyé en commission, mes frères et moi. Je ne me souviens pas des détails, une histoire de fers mal fixés et de commande en retard. Je n'ai pas retenu les détails. Non, tout ce qui m'a marqué, c'est qu'enfin j'allais pouvoir quitter Tyrhénium et voir du pays. Bon, bien sûr, j'ai du harceler Shane pour qu'il m'emmène avec lui et Cian, et j'avoue que je ne suis pas fière de certains coups bas que je lui ai fait. Mais le résultat est là. Je suis avec eux, et malgré la fatigue, je ne me suis jamais sentie aussi libre.

Je n'ai que de très vagues souvenirs de mon enfance avant mon entrée à Tyrhénium, et la seule idée de quitter les murs de la ville après y avoir trouvé refuge me téténisait. Mais là, j'étais en sécurité, cramponnée à mon petit frère adoré, et je pouvais regarder le paysage en paix.

Nous n'avions pas fait une seule mauvaise rencontre, ce qui semblait mettre Shane mal à l'aise, mais je peux le comprendre. De nous trois, lui seul est véritablement initié au mniement d'une arme, et, bien qu'il s'acharne à nous enseigner quelques rudiments et qu'il insiste pour que je porte toujours un poignard sur moi, Cian et moi ne sommes pas de très bons élèves, il faut l'avouer.

Je me blottit un peu plus entre les omoplates de Cian, et son rire encore un peu gamin résonne autour de moi? Je savoure cette complicité entre nous trois, qui n'avons en commun que les liens du coeur. Et tous les jours, je bénis Shane pour son coeur gros comme ça qui l'a poussé à accepter une étrangère dans sa famille. Ils sont ma vie et je ferais tout pour eux.

-Enfin réveillée, chaton ? me demande Cian, par-dessus son épaule, un sourire doux aux lèvres.
-J'ai dormi longtemps ?
-Deux heures, je dirais. A se demander ce que tu as fait de ta nuit...
-J'ai dormi ! Mais la lune était si jolie que...
-Tu es restée debout pour la regarder.
-Moui... grommele-je en cachant mon visage contre son dos.

Il a beau s'être remplumé, Cian est toujours un peu maigrichon, on jurerait qu'il peut s'envoler au moindre coup de vent. Tout en lui n'est que douceur et affection, espièglerie et amusement. Il est bien la digne contre-partie de notre frère aîné, qui garde constamment un air renfrogné et son regard acéré. A croire qu'il guette toujours la menace, partout où il va. Je sais qu'il m'arrive d'avoir ce regard aussi, vestige de notre vie dans les ruelles insalubres de Tyrhénium. Mais le temps nous a adoucis.

Mes oreilles pointent veers l'avant comme un son me parvient, encore étouffé par la distance.

-Shane! Il y a des gens devant.
-Combien?
-Je ne sais pas, je suis encore trop loin. Mais leurs voix n'ont pas l'air agressives.
-Bon. Restez tout de même sur vos gardes, vous deux. On ne sait jamais.

Shane fait doucement passer sa jument au trot et Cian l'immite, de manière à voyager de front. Je serre un peu plus mes doigts de la main droite sur la tunique de mon petit-frère, et aggripe de l'autre la garde de mon couteau. J'espère sincèrement ne pas avoir à m'en servir. Shane a été très clair : si je vois qu'une altercation tourne mal, je dois me transformer et fuir sans me retourner. Mais il sait parfaitement que je ne l'écouterais pas.

Nous avançons plus doucement maintenant, et le son des sabots de nos montures est plus faible. Je distingue à présent davantage d'informations dans le brouhaha ambiant, mais celui-ci est presque risible comparé au vacarme de la cité.

-Ils sont quatre. A peu près du même age que papa, je dirais, ils ont presque le même timbre de voix. Et ils parlent... d'une fête. Il y a une fête à leur village ce soir, je crois.

Je sens Cian se tendre contre moi et souris. La seule idée de faire la fête l'émoustille et je le comprends. Notre vie à Tyrhénium est bien morose et les fêtes doivent se savourer comme des pains au miel tout juste sortis du four.

-Shane, tu pense qu'on pourrait s'y arrêter ?
-...

Il semble réfléchir. Nous nous taisons, afin de ne pas braquer cet énergumène. Il faut savoir le manier, Shane, pour faire ressortir ce qu'il a de meilleur en lui. La rue l'a aigri avant l'âge.

-Allons voir, déjà, s'ils peuvent nous accueillir. Sinon, nous dormirons à la belle étoile.

Cian lance une exclamation de bonne humeur et commence déjà à babiller sur la soirée. Je ris à ses stupidités, et même Shane esquisse un vague sourire avant de lui donner une tape à l'arrière de la tête.

Nous nous enfonçons lentement dans les gorges de Paramis, si différentes de tout ce que j'ai connu que j'en ai le souffle coupé, et je me sens frétiller d'impatience à la seule idée d'aller y gambader sous ma forme de chat. Shane a retrouvé son sérieux et je sais qu'il guette le danger venant d'en haut, comme il sait si bien le faire. Pourtant, nous arrivons en vue des premiers bâtiments sans qu'aucune marque d'hostilité ne nous ait atteinte. Shane et Cian démontent agilement, sans s'approcher davantage, tandis que je reste en selle, bien sage. Et la voix de mon aîné retentit dans les Gorges:

-Hé, de la chaumière! Nous sommes voyageurs et cherchons un gîte pour la nuit!

Voix égale, ton neutre, je sens qu'il tate le terrain et je secoue la tête devant tant de méfiance... avant de me sermonner sur ma bêtise. Cian, qui tient les rênes de nos montures - Paprika et Letitz de leurs petits noms- se retourne légèrement et me fait un clin d'oeil complice.

J'espère que nous pourrons rester...

Peut-on ignorer la douleur de la séparation quand la bonne humeur infuse chaque parcelle de l’endroit où incidemment nous nous trouvons? Peut-on rester assis au bord du gouffre quand des chansons et des rires se font entendre ? L’amertume peut-elle succomber à la joie? Non, manifestement non. Comme un spectre rampant, une humeur peut s’accrocher à vous et déployer ses tentacules pour contaminer les personnes alentour. Plus particulièrement les êtres chers, ils peuvent lire derrière un sourire le véritable sentiment que nous essayons de cacher.

Dans le cas de Rick, la chose était plus complexe. Il devait ce soir se séparer de l’Épée avec un e majuscule, pas seulement parce qu’elle était un des trésors les plus précieux de sa famille sur un plan sentimental! Mais aussi parce qu’elle l’avait toujours guidé sur le chemin qu’il estimait être le bon! En tant que telle, la lame qu’il portait dans le dos, pourtant véritable fleuron de technologie, d’orfèvrerie et de métallurgie avait encore du chemin à faire.

-Rick! Tu vas pas rester assis ici tout le long! Es-tu vraiment triste ou aimes-tu admirer tes exploits?

Un autre cri inhumain vint répondre à la demande de l’hermine, ce qui fit sourire Rick! Combien de temps avant que ces cris ne deviennent source d’une autre histoire de fantôme? Et combien de temps avant qu’un autre gamin rêvant d’aventure ne remette les pieds dans le temple qu’il valait mieux déclarer condamné?

-Qui sait peut-être qu’un rêve l’y conduira!

-Qui sait en effet, mais il y a une chose que je sais! Mon successeur aura beau se démener, je suis et serai toujours le plus grand aventurier que la Terre ait jamais porté!

-Alors on a encore du chemin à faire!

-Beaucoup oui! Et je te propose de commencer notre route par le moulin abandonné!

Galvanisé, il se redressa et se rendit vers la sortie est du village. Un peu plus loin, se dressait un moulin qui prenait de l’âge. Depuis que l’aventurier était bambin, il rêvait d’explorer l’intérieur de cette meule à grain géante et délabrée. Enfin dans son souvenir, elle n’avait pas ces plaques de bois qui comblaient maintenant les trous! Néanmoins, la sensation de malaise qui planait dans les environs avait doublé voire triplé!
Il se sentit à nouveau comme un enfant devant cet édifice. Certes ce dernier semblait moins immense qu’auparavant, mais il avait un air terrifiant qui dressait le pelage de l’animal sur son épaule.

-Tu tiens vraiment à y aller?

-Aurais-tu peur Neige! Si tu veux, tu peux m’attendre.

-Et puis quoi encore tu ne pourrais pas te débrouiller sans moi!

-Notre destin est donc scellé! Allons explorer ce nid de fantômes!

Lentement, à pas précautionneux, il se rendit devant la porte au bois vermoulu par le temps. Ça et là, on pouvait apercevoir des lézardes sur la peinture blanche écaillée du mur décrépit de la bâtisse abandonné.

Une goutte de sueur froide glissa du front de l’aventurier pour tomber à ses pieds dans l’herbe éparse. Ses membres semblaient de plomb et il avait du mal à respirer. Il déglutit avec difficulté.

-Quand faut y aller… Faut y aller!

Sa main partit vers la porte et franchit lentement la distance qui le séparait du chambranle, chaque centimètre gagné lui donnant envie d’éloigner son bras.

-Rick je pense que…

-Rien du tout! Ce n’est pas une vulgaire porte qui va arrêter le plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté!

Il prit une grande inspiration et poussa avec force.

KRRAAAAAIIIIIK

Sans rencontrer d’obstacle. Et il trébucha devant la porte ouverte du moulin avant de tomber dans les ténèbres malfaisantes du bâtiment qui avaient gagné en intensité maléfique telle une haleine pestilentielle dans la bouche d’un cadavre à qui on aurait écarté les lèvres boursouflées.

-Excuser… je!

Une douce voix féminine à l’accent exotique perça les ombres menaçantes qui émanaient du moulin tel l’hésitant printemps réchauffant de ses maladroites caresses le cœur de la nature frappé par le plus rigoureux des hivers!

Rick leva la tête et se trouva devant des pieds nus couverts par la poussière, il remonta ses yeux jusqu’à la cheville de celui de droite, ses yeux des traits de feu sur la peau hâlée de sa propriétaire, avant de les détourner chastement.

-Vous aller … bien?

Sur le coup, l’aventurier se sentit rougir, non, seulement, il y avait déjà quelqu’un à l’intérieur, mais en plus, il s’était étalé de tout son long devant la personne, ajoutez à ça qu’il venait de le faire devant une femme, et vous comprendrez sa gêne.

Prestement il se releva et s’épousseta avant de lancer un sourire sauvage!

-Oh, il faudra beaucoup plus que ça pour m’impressionner!

-Je … contente! Vous faire peur à moi quand vous tomber.

Rick essaya de la discerner, mais les ténèbres du lieu ne lui indiquaient que sa taille et sa silhouette. Elle avait des formes généreuses et n’atteignait que de peu le torse de notre jeune aventurier.

-Hmm excusez-moi! Je croyais ce moulin abandonné!

-Oui! Je venir vivre ici quelque temps! Papa à moi malade! Alors nous habiter ici le temps guérison!

-Mais s’occuper seule d’un moulin!

-Nein! Grand frère à moi chercher travail et aider moi!

-Je vois.

Les hasards étaient bien faits, il avait déjà répartis les cadeaux entre les différents villageois, mais il avait encore trois objets en trop sur les bras. Et puisque cette charmante étrangère avait décidé de s’installer ici quelques temps, il pouvait la considérer comme une habitante.

-Ça tombe vraiment à propos, j’ai ici quelques cadeaux pour vous souhaiter la bienvenue!

-Les gens du village à vous être tous aussi génétique?

-Généreux?

-Oui ça être mot je chercher!

Une once de tristesse s’ajouta à sa voix.

-Parfois, gens croire je stupide à cause de façon je parler.

-Non! Vous n’êtes pas stupides! Je trouve que vous maniez plutôt bien cette langue!

-Ach! Vous être vraiment gentil!

-Non, non pas du tout! Vous savez quoi, aujourd’hui j’ai des préparations à effectuer. Mais je reviens demain vous aider à restaurer ce moulin!

-NOOON! Je vouloir dire, papa à moi très malade, étranger pas bon pour santé!

-Ah, euh bien sûr, désolé de m’être imposé! On se reverra à la cérémonie!

Il repartit flâner dans le village. À peine avait-il fait quelques pas que la porte se referma en grinçant. Ce fût ce moment que choisit Neige pour se manifester.

-Je n’aime pas vraiment cette fille!

Rick rit de bon cœur!

-Tu n’aimes personnes!

-Mais elle encore moins! Cette fille n’est pas nette je te le dis!

Alors qu’il s’apprêtait à l’admonester, une voix masculine se fit porter par le vent et, curieux, les habitants du village détournèrent la tête de leurs occupations diverses. Plus que le contenu du message , cet être à moitié chat juché sur un cheval suscita l’émoi. En un rien de temps les cavaliers se retrouvèrent cernés et le plus âgé semblait avoir la main très proche du fourreau!

-Crévindiou!

-Vous voyez ce que je vois…

-Ses oreilles…

-Ce sont des vraies!

-Elle a une queue…

-C’est pas naturel jvous le dit!

-Regardez ses yeux!

-Elle est comme maître Maverick!

-C’est ptet la fille cachée des Baptisma!

-Ne pensez-vous pas que je l’aurais su si j’avais eu une sœur!

La foule se tût instantanément et s’écarta pour laisser passer l’aventurier qui avait un air sérieux mais qui intérieurement luttait pour ne pas avoir un petit sourire! Il avait presque autant d’effet que son père sur les foules maintenant.

-Mais sir Maverick, elle possède des attributs d’animaux!

-J’ai connu des personnes qui possédaient aussi ces attributs sans être de ma famille… Cependant je dois reconnaître que je ne les avais jamais vus développés à ce stade.

-Pas naturel! Je vous le disais!

-Pff! Et dire que je croyais que l’on appliquait la tolérance dans ce village! Quoi qu’il en soit, bienvenue étrangers au village d’Oleira, j’ai cru comprendre que vous souhaitiez trouver un gîte pour cette nuit! Oleira ne possède malheureusement pas d’auberge mais ses habitants sont connus pour leur hospitalité, aussi permettez-moi de vous offrir mon toit pour la durée de votre séjour ici!

Il lui restait suffisamment de chambres d’invités pour ces nouveaux voyageurs .De toute façons ça devrait suffire.

-Si je me souviens bien, nous avons des réjouissances à préparer!

Aussitôt dit, les villageois repartirent à leur tâches diverses les conversations allant bon train sur la fête et les différents arrivants.

-Mon nom est Baptisma Maverick, plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté et maître de la guilde des aventuriers, Oleira est un coin paisible où il fait bon vivre et aux attractions variées. Je peux vous faire la visite guidée si vous voulez! Mais d’abord, il me semble que je ferais mieux de vous montrer vos quartiers!

Dehors, le léger brouhaha laissait doucement place à une agitation ordonnée. Comme si tout le monde se focalisait sur la même chose.
Dans la chambre, il y eut un reniflement bruyant alors que Veto dégageait ses yeux trempés de ses paumes. Le liquide lacrymal salé lui brulait la joue gauche au niveau de la plaie mal cicatrisée tout comme le poignet dont le bandage s’était imprégné de ce feu aqueux.

Ses yeux embrumés se posèrent sur le lit où la jeune fille était allongée. Intrigué par quelque chose, il fronça les sourcils avant de sécher ses larmes d’un revers de la manche. Emmanuelle le regardait. Elle s’était réveillée.
Il la fixa une seconde, puis son visage concentré devint beaucoup plus laid lorsque la peine et la honte vinrent le déformer dans un rictus déplorable. Il baissa la tête et resta une seconde à tenter de se calmer. Et puis il y eut cette voix. Celle de la sirène de Phelgra. Mais elle semblait tellement faible…

-Depuis quand un garde de Cimméria montre-t-il ainsi sa faiblesse ?
-Parce-que c’est une faiblesse de pleurer ?
-Seulement si c’est sans raison.

Veto rit doucement avant de renifler encore et de se sécher à nouveau les paupières. Il leva la tête pour la poser contre le bois du mur.

-Je crains avoir une bonne raison, malheureusement.

Il resta un moment à regarder le plafond et puis se releva pour s’approcher du bureau où étaient posées ses affaires. Cela lui permettait de lui tourner le dos et d’ainsi se protéger de son regard dont il ignorait la nature et redoutait de la découvrir.

-J’ai… J’ai abandonné les autres.

Le silence se fit dans la chambre. Après un bon moment, il se retourna et la vit endormie.
Il sourit et s’approcha du lit, changeant son linge humide de sur son front. Si son corps était glacé, ce n’était pas pour autant qu’elle n’avait pas de fièvre.

-Je les ai abandonnés pour te sauver… Et je n’arrive pas à me convaincre que c’était le bon choix.

Il la regarda encore un temps. Ni tendrement, ni tristement. Il cherchait toujours une réponse. Avait-il fait ce qu’il devait faire. Les autres étaient en meilleur position qu’elle lorsqu’il était parti, mais avait-il le droit de les quitter. Qu’étaient-ils devenus ? Et le conseiller ? S’en était-il sorti ?

Il secoua la tête, se prenant le front. Il fallait qu’il se change les idées. Ça ne servait à rien de se tourmenter maintenant. Lorsqu’Emma irait mieux, ils tenteraient de retrouver l’escorte. Jusque là, il ne pouvait rien faire. À moins qu’il ne laisse Emmanuelle ici et qu’il aille rechercher l’escorte seul pour les informer qu’ils étaient toujours en vie et qu’Emmanuelle avait besoin de soin.
*Que faire ?*
Maverick semblait de confiance mais pouvait-il abandonné encore une fois un membre de son équipe ? Et si les autres étaient morts ? Et s’ils étaient vivant et qu’ils l’arrêtaient sans le laisser parler d’Emmanuelle ? Et…

Il secoua à nouveau la tête et attrapa la poignée de la porte pour l’ouvrir et sortir.
Il avait du le faire un peu violemment et s’en rendit compte dans le couloir. Juste devant lui, Baptisma le regardait.

-Excusez-moi sir Maverick. Je suis un peu préoccupé. Confia-t-il en s’inclinant légèrement.

Il referma la porte doucement, plaça ses mains dans son dos et se tint droit. Simple habitude martiale. Le maître de guilde n’était pas seul. Il s’inclina légèrement vers les autres personnes et son regard s’attarda sur la jeune fille. Ses attributs bestiaux ne lui échappèrent pas, d’où son sourire curieux et bienveillant apparaissant alors avant qu’il ne se tourne à nouveau vers Baptisma.

-Puis-je me rendre utile à mon sauveur ? Cela m’éviterait peut-être d’être obligé de démonter la bâtisse pour m’aérer l’esprit.

A peine Shane avait-il terminé sa déclaration qu'un atroupement massif se forma autour de nous. Je le vis se tendre avec une certaine inquiétude. Si de nous trois, il était le plus raisonnable, cela ne durait pas si la moindre agression visait l'un de nous. Je n'ose imaginer ce qui risquerait de lui arriver s'il jugeait que ces regards étaient trop hostiles et qu'il sortait son épée. Avant que je n'ai pu l'appeler, je remarque pourtant un détail. Tout autour de nous, ces gens me dévisagent d'une manière qui en devient presque gênante. Je ne comprends pas. Mon apparence les dérange-t-elle onc tant?

Je capte malgré moi les murmures de l'assemblée et l'angoisse me prend. Que faire? Ils n'ont pas l'air d'être très acueillants. Est-ce ma faute? Je me sens mal. Je n'ai encore jamais été aussi longtemps au centre de l'attention de tant de monde. Cian m'adresse un regard encourageant, mais je le sens lui aussi sur ses gardes, et bien vite, il se détourne vers notre frère, prêt à intervenir. Je devine d'ici la tension qui l'habite.

Et puis une phrase me prend un peu au dépourvu.

-C’est ptet la fille cachée des Baptisma!

Pardon? Les Baptisma? Je ne connais personne de ce nom. J'ignorais même leur existence jusqu'à cet instant. Mais j'avoue être curieuse. Des gens ont, comme moi, des attributs d'animaux. Serait-ce un indice pour rejoindre ma famille perdue?

-Ne pensez-vous pas que je l’aurais su si j’avais eu une sœur!

Il n'en fallut pas plus pour que la foule s'ouvre et laisse passer l'homme qui venait de parler. Je me suis légèrement détendue lorsque j'ai vu qu'il n'avait aucune mauvaise intention à notre égard. Assez grand, élancé, je devine une musculature déliée, davantage due à une pratique massive de la marche ou de la course qu'à celle de l'épée. Cet homme est un voyageur, un curieux, de toute évidence. Plutôt ouvert et respecté par l'ensemble de sa communauté. Bien.

Je le dévisage ouvertement tendis qu'il poursuit son bref discours. Shane a lâché la garde de son épée, et je devine que Cian a retrouvé son sourire sincère à la seule idée de faire bonne chère et de profiter du confort d'un lit. Il lui faut si peu de choses pour vivre, à celui-là... Sans parler de cette fête que le village semble préparer... Il va encore falloir que nous le surveillions!

-Mon nom est Baptisma Maverick, plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté et maître de la guilde des aventuriers, Oleira est un coin paisible où il fait bon vivre et aux attractions variées. Je peux vous faire la visite guidée si vous voulez! Mais d’abord, il me semble que je ferais mieux de vous montrer vos quartiers!

J'incline la tête avec un sourire à l'attention de notre hôte et descend de cheval. Je remarque seulement maintenant que je suis fourbue après toutes ces heures de voyage. Et je ne sens pas très bon. Il me faudrait un bain, ou ne serait-ce qu'une flaque d'eau pour me débarbouiller. Ahlala... parfois, je regrette d'avoir les sens aussi développés.

Je rejoinds rapidement Shane, qui suit Monsieur Baptisma. Derrière nous, Cian mène nos deux amies à quatre pattes vers notre lieu de repos. Je me sens toute émoustillée à l'idée de cette fête. J'espère que nous pourrons y participer et que Shane ne fera pas son rabat-joie.

Nous arrivons très rapidement à une grande bâtisse où nous pénétrons. Shane remercie notre guide à voix basse, tandis qu'il guette les ombres sur les murs et autres recoins. Ai-je déjà dit qu'il était bien trop paranoïaque pour son propre bien? Sûrement, puisque je le pense très souvent. Enfin, nous atteignons nos chambres, et ce, à mon plus grand plaisir. Je m'étire pour soulager mes muscles ankylosés.

-Merci beaucoup pour votre hospitalité, Monsieur Maverick, dis-je, polie, tandis que Shane entre en premier.

Je dédie à mon interlocuteur mon sourire la plus sincère... et j'hésite. Cela vaut-il le coup de se faire de faux espoirs à propos de ces gens dont je ne me souviens même pas? Et puis, de toute évidence, cet homme n'a pas de soeur. Je devine chez lui une odeur animale, un peu comme chez moi, mais ses attributs à lui restent dissimulés. Sans doute a-t-il apprit comment le faire, contrairement à moi. Je dois lui paraître un peu étrange, non?

Mais, alors que je m'aprête à prendre songé, une autre porte s'ouvre et je devine une autre personne. Un homme, jeune... blessé, si j'en juge par le fragrance de sang qui le suit. Et surtout, nimbé d'une tristesse à faire pleurer les pierres. J'ignore ce qui lui est arrivé, mais il en a beaucoup souffert. Nous échangeons un bref regard, où je vois passer une lueur amicale, puis il se détourne vers Maverick. Et je l'observe encore. Cet homme souffre de quelque chose. J'ignore laquelle, et ma curiosité est vraiment déplacée, mais je n'aime pas sentir autant de... solitude aussi près de moi.

Je ne réfléchs pas, j'agis. Il ne me faut qu'un instant pour me glisser jusqu'à ses côté et lui entourer le torse de mes bras. Je me contente de murmurer. Je me moque de l'image surprenante que je dois donner ou de leurs réactions. Je veux juste faire cesser cette émotion désagréable. Elle me fait peur, bien trop.

-Vous n'êtes pas tout seul, monsieur. Arrêtez de vous faire du mal, s'il vous plaît.

Je continue de répéter cette phrase en boucle puis je m'éloigne. Je le dévisage avec inquiétude ens entant toujours cette émotion néfaste. Mes oreilles sont basses, je els sens plaquées sur mon crâne. Et puis une grande main vient m'ébourriffer la tignasse, tandis qu'un grand rire clair me rassure. Cian, le retour triomphal.

-Du calme p'tite soeur, va pas déjà te lancer à la conquête de ces messieurs!
-Mais non! Je... CIAN! Arrête de me faire tourner en bourrique! crie-je en lui tapant l'épaule, les joues brûlantes en comprenant qu'il se moque de moi pour rompre la gêne de cette situation. Mais maintenant, c'est moi qui suis gênée.

Je me retourne, écarlate, et m'excuse platement pour mes paroles aux deux hommes. Après tout, je viens encore de me mêler de ce qui ne me regarde pas! Fichue empatie!

Flashback d'une journée en arrière:

Illumina était à la guilde des aventuriers ce jour là, comme à son habitude, en train de boire et de toujours boire le même brevage à chaque jour: un chocolat chaud.

Tavernier, ca ne vous dérangais pas trop de mettre plus de saveur différente pour les chocolats chaud, j'en ai marre de toujours boire la même saveur.

Le tavernier la regardant avec un sourire qui semblait dire: Peu importe

Si t'a envie de changement, Illumina, pourquoi tu ne prend pas un autre breuvage à la place, tu sait, il y en a d'autre à part ton traditionnel chocolat chaud, ha ha ha!!!

Je suis pas vraiment le type de fille qui aime le changement, surtout dans la nourriture...

Je crois que je ne comprendrai jamias les Sindarins, ou alors tu es trop complexe pour moi. Je me demande si Rick te comprend lui?

Au fait, il est là aujourd'hui, je l'ai vu nul part ce matin, ni dans la ville... ni dans mon lit douillet pensa t'elle.

Non il n'est pas là aujourd'hui, il t'a laisser une note sur le babillard, il m'a dit de te la montrer dès que tu entre dans la guilde.

... ALORS POURQUOI NE ME L'A TU PAS MONTRÉE QUAND JE SUIS ENTRÉE?!

Parce que tu ne m'a même pas laissé le temps de te le dire

Une fois son chocolat chaud terminé, elle alla voir la note de Rick sur le babillard.

Voyons cela: Je suis parti à une fête, je t'y ai invité, rejoint-moi dans le village natale d' Oleira dans les gorges de Paramis.... YEAAH, une fête, mais la fête de qui? ...Peu importe.

Elle finie enfin par finir son chocolat chaud, sortie de la guilde et partie en direction de chez elle. En arrivant, Illumina laissa ses armes qu'elle avait apportées ce jour là et alla voir sa fidèle jument: Épona et l'atria. Elle allait partir pour Oleira quand son faucon sorti par la fenêtre de sa chambre et vint se percher sur l'épaule d'Illumina.

Kawk! (son cri)

Non non non, toi tu reste à la maison, je ne part pas en mission mais à une fête entre amis, désolé. Je t'ai laisser tous tes biscuits préférés et assez pour durer tout une semaine, même si je ne pense pas partir pour sept jours. Bye!

Horus poussa de petits cris de mécontentement et s'envola vers la fenêtre. Illumina partit alors pour le village natale de son pseudo petit amis (selon elle). En chemin, elle rencontra quelques brigands qui l'arrêta sur son chemin et la menaca.

Eh, toi, ma belle, donne-nous tout ton argent, ou alora...

Illumina éclata de rire et les regarda un par un.

Savez-vous seulement à qui vous avez à faire?

Non, j'avoue. Peu importe, tu ne doit pas être si dangereuse que ca, tu n'as même pas d'arme sur toi, ca sera juste trop facile

Je suis capable de vous mettre au tapis même sans mes arme vous savez! Mais vous n'avez vraiment pas l'air dangereux pour des brigands.

QUOI??!!

Illumina leva la main et un premier brigand se retrouva à flotter dans les air, elle fi un petit mouvement de la main et le fit tomber dans un buisson. Elle fie de même pour le second.

Malédiction!! elle a des pouvoirs télékinétiques

Si tu ne veut pas que je te percute contre un arbe, écarte toi de mon chemin, ou alors...

Le brigand s'enleva alors de son chemin et Illumina continua sa route vers Oleira.

Sur le chemin, devinez-quoi? une autre bande de malfaiteur voulais, ce coup ci, la tuer. Alors elle leur fie une petite démonstration comme quelques minute auparavant, mais cette fois, elle les transforma en glacon.

Y a t-il une route sans obstacle dans ce monde?

Elle finie alors par arriver au village natale de son bien aimé après quelques heures de galot. En entrant, la première chose qu'elle fie, c'est de trouver Rick. Elle ne le chercha pas bien longtemps puisqu'il vint vers elle de son plein gré.

Lyela Rick! Justement je te cherchait
(salut Rick)

Rick lui parla ensuite de son invitation et si elle voulait bien passer la niut chez lui, puisqu'il était très tard. Illumina accepta avec joie.

Fin du flashback

Illumina se leva de son lit (eh oui, elle était très brûlée de sa rendonnée à cheval) après tout le boucan qu'il y avait eu dehors un peu plus tôt dans la journée. Tout ce qu'elle entendait dehors avant de se lever, c'est parler de queue et d'oreille qui n'avait pas l'aire normales. Alors elle dessendit les escaliers de bois et s'arrêta droit devant Rick qui parlait avec un homme qu'elle ne connaissait pas.

Quand elle entendit Veto le remercier de l'avoir sauver elle et émanuelle, elle qui était très compétitive, devint rouge comme une tomate, se qui faisait encore plus ressortir la couleur de ses cheveux argentés.

RICK, tu sais par dessus tout qu'il n'y a que moi que tu as droit de sauver

Puis, après s'avoir calmée, elle remarqua une fille à coté d'eux qui ressemblait à un chat. Quand elle la regarda, elle avait un gros point d'intérogation dans la tête, après tout, c'est la première fois qu'elle voyait ce physique chez une personne. Mais elle aussi avait l'aire mal à l'aise.

Quelle être étrange, malgré qu'avec son air, elle non plus n'a jamais vue de Sindarin je pari

Pour la mettre plus à l'aise, et pour lui montrer qu'elle non plus n'était pas comme les autres, elle souleva sa chevelure argentée pour lui montré ses oreilles. Elle avait peut-être des oreilles de chat, mais celles d'Illumina étaient pointues. Et pour lui montrer qu'elle était encore moin normale que cette filleet pour lui remonter le moral, elle lui dit même son âge

J'ai 127 ans et je suis encore jeune. Si tu savait le nombre de personne qui ne me trouve pas normale, tu serait étonnée. Uya pyoa manca fiyu teyi Sindarin? (As-tu déjà rencontrer un Sindarin?)

Il était toujours excité de rencontrer des nouveaux, il imaginait les conversations et autres aventures qu’il pourrait partager avec eux. Même si, en tant que fils et héritier de la fortune la plus grande d’Oleira, il se devait de faire bonne impression. Il était heureux d’être de retour dans son village bien sûr, mais maintenant la guilde lui manquait. Peut-être aurait-il dû l’installer ici, mais il était encore recherché par le Tourmenteur, et nul doute que celui-ci n’hésiterait pas à balayer son village et sa famille pour l’atteindre!

Mais aujourd’hui, il ne fallait pas s’en faire, c’était la fête. Il n’était plus que le fils qui avait réussi et qui apportait des cadeaux au village. Ce soir il deviendrait une sorte de prêtre pour la cérémonie de passage dans un cercle plus fermé, avant de redevenir le plus grand aventurier et maître de la guilde des Aventuriers avec ses tracas et ses missions périlleuses.

En tout cas, y en avait un qui lui rappelait un peu son autre invité, à l’affut des ombres, la main passant près de la garde. L’usure de celle-ci et les cals sur sa main prouvaient qu’il l’avait déjà utilisée. Peut-être que celui-ci lui enseignerait des techniques intéressantes qu’il pourrait peaufiner avec Trickster. Il y avait une salle d’entraînement chez lui, classique. Un mannequin de paille et de bois renforcé par une armature de fer. Différentes armes, même s’il s’était le plus souvent exercé avec l’épée du tailleur. D’ailleurs Isaac aura une surprise quand il la prendra. Elle était avant tout une épée à deux mains. C’est l’utilisation intensive de celle-ci et certains poids portés sur ses membres qui lui avaient permis de ne l’utiliser qu’avec une. Et après six lunes!

Son regard se porta sur le second des compagnons. Ce type lui rappelait un peu… Non, il ne pouvait pas le situer. Il avait l’amabilité de Sissyan et l’espièglerie de Silvero. Seulement, ni la tristesse ni la méfiance n’habitaient ses traits. Peut-être une sorte de Thor en moins barbare! Mais les gens étaient d’avantage que les comparaisons qu’on en faisait. Quoi qu’il en fût, avec son sourire franc et honnête, il s’attendait à plaisanter avec lui et lui raconter certaines aventures croustillantes, si ça se trouvait, il avait face à lui un nouvel aventurier qui attendait de prendre son envol.

Et il y avait enfin en dernier mais sûrement pas en moindre cette jeune fille aux cheveux roses, ou plutôt, non en observant attentivement elle avait aussi comme les deux garçons des cheveux roux, mais les siens semblaient avoir perdu de leur éclat. Un peu comme de la peinture qu’on aurait trop diluée. Mais de cette dilution naissait une nouvelle couleur. Comme de l’or qui se cachait au fond d’une mare de boue. Des cheveux ni rouges ni blanc mais tirant sur le rosé. S’il devait donner une couleur à ceux-ci, ce serait ‘Aurore’. Et comme l’aurore annonciatrice d’une journée remplie d’inconnu. Cette jeune yorkas s’annonçait un mystère qu’il serait intéressant d’étudier. D’abord son physique! Pas ses formes, elle avait environ la taille de sa forme féminine et elle était moins développée à certains endroits, ce qui avec son visage n’ayant pas complétement perdu ses rondeurs poussait son entourage à la considérer comme une gamine. D’ailleurs, vu comment les deux hommes la traitaient, l’un gardant constamment un œil sur elle et l’autre lui ébouriffant les cheveux. C’était comme ça qu’ils la voyaient. Mais ce n’était nullement ce qui intéressait notre aventurier. Non, comme les autres personnes, son attention était rivée sur ses oreilles, sa queue et ses yeux. Mais pour d’autres raisons!

Ayant lui-même la possibilité de prendre cette forme hybride, il se moquait pas mal des apparences. Mais les mouvements subtils de la jeune fille, ces pas feutrés et même son être en entier traduisaient de quelque chose que Rick n’avait jamais connu auparavant. Cette fille était un mélange parfait entre animal et Terran.

-Dis plutôt que t’as le béguin pour elle. Mais je me demande si elle sera aussi ouverte que toi.

‘Neige ce n’est pas ça! Comment t’expliquer ça! C’est le côté technique de la chose qui m’intéresse.’

-Je ne souhaitais pas connaître les détails!

Rick vira au rouge écrevisse en entendant cette remarque. Les trois personnes le regardaient surprise, le reste du village avait déjà eu affaire au prince fou et jugea que c’était une autre de ses lubies.

-Oui bon ahem! Si on visitait. Alors voilà devant vous se dresse la place du marché aussi connue sous le nom de place blanche. C’est ici que l’on échange des produits d’ici avec ceux que l’on trouve dans les autres villes. D’ailleurs vous seriez surpris de voir ce que l’on peut trouver ici. Oleira, qui porte son nom d’après la rivière en contrebas possède en effet un port au flanc des gorges. Là un relais de plateforme permet le transport des produits de la pêche ici où comme vous pouvez voir les produits de la chasse et de l’artisanat de Tyrhénium, d’Hesperia et du duché d’Arghanat sont échangés. En effet, malgrès l’usage du dias, parfois nous préferons le troc, après tout, tout le monde se connaît ici. Vous aurez aussi remarqué la façon particulière dont les étalages ont été disposés. Voyez-vous, en règle générale le vent souffle des terres vers les gorges. C’est pour cela que du côté des gorges on trouve les produits de la pêche et de la chasse. D’ailleurs le quartier à côté est celui des tanneurs et des bouchers. Bien sûr ces odeurs ont tendance à attirer les charognards, mais nous avons des chasseurs très efficaces. Cependant, nous allons traverser l’étal de légumes pour nous rendre chez moi.

C’était un des secrets d’Oleira, sa structure était adaptée à son marché au centre du village. Mais il en connaissait bien d’autre, à savoir comment ce village pouvait produire suffisamment en cas de siège. Il avait même été acteur d’un de ses principaux moyens de survie à l’âge de 13 ans.

Ainsi, la famille Baptisma qui se trouvait être une famille d’agriculteurs et d’éleveurs demeurait à l’extrémité du chemin vert. Car à Oleira, si on avait des points cardinaux, ils n’étaient pas exactement les mêmes que ceux connus par tous. Il y avait l’avenue de la viande, le passage nautique, le chemin vert bien sûr et la route dorée. C’était d’ailleurs de cette dernière que venaient ses visiteurs, en fait c’était la seule qui pouvait être prise par toute personne désirant venir au village des terres.

Elle avait d’ailleurs deux particularités, la première c’était son efficacité militaire. Il fallait traverser une route qui serpentait jusqu’à un passage appelé l’œil d’Oleira, en gros, les voyageurs se trouvaient à escalader une route dans un canyon naturel et au-dessus, il y avait au moins un guetteur en permanence. Certes cette idée avait été adoptée après la bataille du champ argenté où avait participé son grand père, mais Oleira évitait de mauvaises surprises. Et puis, c’était un poste rêvé pour les fainéants, qui étaient payés à ne rien faire. D’ailleurs, l’œil d’Oleira était devenu un autre quartier habité dont les résidents se faisaient surnommer les sentinelles.

Ainsi pour situer les différents quartiers, il fallait se référer aux quatre axes principaux. Le chemin vert que nos amis empruntaient s’arrêtait en plein devant l’habitation Baptisma. Le long de ce chemin se trouvaient des fermes et des granges où à cette partie de l’année venait enfin la récolte. Le plus dur sera bien sûr de finir dans les temps et semer avant la saison des tempêtes. Les odeurs de romarin se mêlaient au thym et à celles des tomates bien mûres. Sous un olivier se reposait un âne. Et plein Est la demeure Baptisma accoudée contre le flanc de la montagne.

La fortune de son père avait toujours été un mystère, mais chaque année, des charrettes débordant des récoltes de sa famille apparaissaient comme venues de nulle part sur ce chemin vert. Il n’y avait pour ainsi dire rien de magique à cela. Juste un secret que les Baptisma garderaient jusque dans la tombe.

-Bien on est arrivé.

Il ouvrit la porte et les conduisit vers l’aile Nord, il y résidait et y avait mis ses invités. Les soldats résidaient en bas, c’était plus proche de l’infirmerie et la soigneuse avait été claire, elle voulait les garder à l’œil.

-Bien, il me reste sept chambres de disponible à l’étage et douze ici, choisissez celle qui vous plaît et évitez la porte en bois au fond du couloir! En tout cas je serais vous je n’irais pas!

Le jeu d’ombre et de la lumière lui donnait un air maléfique. Mais malgré tout la jeune fille aurorée le remercia après que le plus vieux l’eût fait à voix basse.

Il se passa plusieurs choses par la suite, avant toute chose, l’intérêt de Rick revint pour elle. Oh il n’y avait rien de physique, malgré les remarques de Neige. En fait, Rick était en plus d’un aventurier un chercheur. Sa relation avec la magie était pour ainsi dire purement empirique, faite de tâtonnements et d’erreurs. Son don avait été justement de se servir de ses erreurs pour améliorer ce qu’il connaissait. Ainsi avec la base donnée par Sissyan lors de leur rencontre, il obtenait des résultats satisfaisants sans l’aide de catalyseur. Il y avait bien sûr une ombre au tableau. Peu importe à quel point il se concentrait, il perdait inexorablement de l’énergie durant la métamorphose même en entrant en synchronisation complète avec la forme qu’il prenait.

Mais cette fille, elle ne perdait pas la moindre trace de magie sous cette apparence! Silvero en étudiant sa forme hybride avait déterminé qu’il y avait du Terran dans l’animal et de l’animal dans le Terran. Mais tout était toujours une question de dosage. Pour faire simple, chaque fois que Rick se transformait, il dégageait de la magie, puis de façon plus réduite, sa magie continuait de diminuer jusqu’à ce que la forme prise disparaisse ou qu’il reprenne sa forme initiale avec un autre afflux de magie. Il avait cependant déterminé que pour ses hybridations, il se fatiguait moins vite. Autrement dit, s’il trouvait le mélange idéal dans la transformation, il pourrait garder sa forme hybride sans subir de perte d’énergie. Puis en appliquant ce principe à la métamorphose en règle générale, il pourrait maintenir n’importe quelle forme sans y penser.

Voilà pourquoi cette fille l’intéressait, s’il pouvait l’étudier, sans lui faire de mal bien sûr, il trouverait un nouveau moyen de se métamorphoser. D’où cette menace voilée sur la porte du fond. Si elle était suffisamment curieuse, il pourrait se renseigner. En échange, il pourrait lui montrer la technique de concentration de sissyan.
La deuxième chose qui arriva fut l’ouverture plutôt brutale de la porte au moment où Illumina Ragnarok descendait les marches, inutile de dire que son apparition avait été plus discrète.

L’aventurier se retourna brusquement la main sur la garde de Trickster devant un Veto interloqué. Puis lorsque les traits du garde blessé lui revinrent en mémoire. Sa main s’écarta du pommeau de son épée et un sourire amusé apparut.

-Excusez-moi sir Maverick. Je suis un peu préoccupé

-Non, tout va bien! Je comprends qu’après ce qui soit arrivé vous ne soyez pas dans les meilleures dispositions!

-Puis-je me rendre utile à mon sauveur ? Cela m’éviterait peut-être d’être obligé de démonter la bâtisse pour m’aérer l’esprit.

RICK, tu sais par dessus tout qu'il n'y a que moi que tu as droit de sauver

Ses cheveux se hérissèrent. Illumina devenait à nouveau incompréhensible et maître ou pas maître il risquait fort bien de se prendre un valkyrie uppercut pour avoir osé la contrarier. Comme le jour de leur rencontre.

-M’enfin Lumin’, je n’allais pas le laisser se noyer! Et puis c’est pas ma faute si ces bestioles nous ont suivis!

Heureusement pour lui, celle-ci remarqua les nouveaux venus, en particulier la fille.

J'ai 127 ans et je suis encore jeune. Si tu savait le nombre de personne qui ne me trouve pas normale, tu serait étonnée. Uya pyoa manca fiyu teyi Sindarin?

Alors qu’il allait lui répondre que ça l’étonnerait qu’elle puisse le parler, la personne concernée se jeta dans les bras du soldat et se mit à répéter inlassablement la même phrase. Comme une sorte d’exorcisme. Rick était un peu gêné au début mais cette façon de répéter qu’il n’était pas tout seul. Comme si, oui! Comme si c’était à elle-même qu’elle se le disait. Pourtant, elle n’avait commencé à se sentir ainsi qu’après l’arrivée du soldat. Donc, d’une façon où d’une autre, la détresse du soldat était communiquée par cette fille. Ainsi elle faisait de l’empathie, voilà qui était intéressant! En fait, il allait devoir revoir son plan.

-Du calme p'tite soeur, va pas déjà te lancer à la conquête de ces messieurs!

-Mais non! Je... CIAN! Arrête de me faire tourner en bourrique!

Rick partit sur un grand éclat de rire.

-Mais quels invités intéressant nous avons là ! Je vais vous dire, pourquoi ne pas vous laisser vous préparez convenablement! Il y a un bain pour les filles ici et un pour les garçons là. Rejoignons-nous sur la place blanche dans une heure!

Il partit en direction de sa chambre, il avait fort à faire!

***

Rick observait les cascades de sa chambre.

-Dis-moi Neige, maintenant qu’on est seul tu en as profité pour espionner nos invités n’est-ce pas!

-Et alors, tu ne vas pas me faire la morale!

-Non, ce serait inutile! Sans violer leur intimité tu peux me dire ce que tu sais sur eux…
***
Comme demandé Illumina, Veto, Shalyn et Cian se retrouvèrent sur la place du marché, mais partout où leurs regards pouvaient se poser, il n’y avait que des marchands affairés aux nombreuses préparations de cette fête.

Soudainement, la voix de l’aventurier résonna dans leurs têtes.

-Je vois que vous êtes venus! C’est parfait, j’ai un petit jeu qui vous permettra de faire connaissance, mais d’abord, quelques explications sur la vie d’un aventurier. En règle générale, les aventuriers ne trouvent pas des trésors tout cuits qui leur tombent dans le bec. Non, il leur faut de l’intuition, de la diplomatie et du savoir-faire. Autrement dit, parfois il est bon de se renseigner un peu et de s’asseoir pour penser. Mais il est difficile de faire ce genre de chose sous pression n’est-ce pas! Surtout quand on manque de temps. Voici donc ce qu’il va se passer, vous aller devoir chercher trois choses précieuses que je vous ai pris! Vous n’êtes pas obligé de jouer le jeu si le cœur vous en dit, mais il n’est pas garanti que vous les retrouviez passé le délai. Et oui, il faut parfois se mettre à fond jusqu’à se retrouver dos au mur quand on se bat pour ses convictions. Par exemple prenez-moi, même si je sais qu’il n’y a aucun espoir, il me suffit d’aller au fond des choses pour en comprendre un nouveau sens! Maintenant vous avez deux heures. À bientôt peut-être.***

Rick ouvrit les yeux,le peigne favori d'Illumina sur les genoux.

-C’était dur de ne pas penser où j’étais.

-Laisse-moi penser, monsieur muscle!

-Vous croyez qu’ils trouveront vraiment où nous sommes!

-Bah cesse de t’en faire, ils ont un guerrier de Cimmeria et une sylphide de la guilde avec eux! De plus tu n’es pas le seul à avoir grandi Shane!

-Oui mais…

-Je vois l’idée, Veto est du genre à facilement se faire du mauvais sang. Au moins, il cessera de ruminer! Je parie qu’il nous trouvera en moins d’une heure!

-Encore heureux avec tous les indices que je leur ai laissé!

-Vous êtes sûr qu’ils ne risquent rien!

-Vas-tu arrêter de te faire du mauvais sang, maintenant sors ton épée, on est avec une garde de Cimmeria et j’aimerai apprendre une ou deux bottes avant qu’ils arrivent.

Shane jeta un coup d’œil par la fenêtre, de là où il était, il pouvait voir tout le village. D’après Rick, il n’existait que deux moyens de rejoindre la deuxième salle d’entraînement. Les villageois ignoraient tout de celle-ci, cependant elles figuraient dans certaines histoires de fantômes.

Veto sentit son poids passer sur ses talons, ses bras se levant instinctivement pour lui redonner un équilibre. Il ouvrit de grands yeux étonnés qu’il posa sur la masse « aurorée » (donc) plaquée contre son torse. Il resta avec cet air gourd, les coudes levé, ne sachant trop comment réagir à cette agression tant physique que verbale mais surtout inoffensive. Cela se voyait donc à ce point qu’il n’allait pas bien ?

Lorsque la jeune fille le relâcha, il mit un instant à se détendre et laisser retomber ses bras. Mais une fois chose faite, il rit tendrement pour accompagner les autres. Il ne réussit cependant pas à faire complètement disparaître la tristesse de son visage aux yeux encore un peu rougis par les larmes de tout à l’heure. Rick avait récupéré l’attention du petit comité et Veto en profita pour tenter de se redonner contenance. Durant les quelques paroles de l’héritier Baptisma, il ne put s’empêcher de reposer son regard sur la jeune Yorka et lui lancer un nouveau sourire attendri. C’était une jeune fille tellement mignonne et naturelle. Comme avec la petite Chrysallia, il se sentait inexorablement propulsé à la place d’un frère vis-à-vis de cette fillette.
Il reprit le fil des paroles de leur hôte et s’inclina à nouveau légèrement à son départ avant de regagner sa chambre pour y trouver un change prêter par le maître des lieux.

*

Le passage au bain se fit rapidement et il alla attendre l’heure du rendez-vous dans l’écurie, assis dans le foin tout près de Maclov, puissant cheval de son pays. Lui aussi était blessé. Ses pattes étaient bien plus amochées que le bras du garde, pourtant, c’était la plaie faite à son moral qui remportait le duel viril des comparaisons de blessures.

Lorsqu’il arriva sur la place, le jeune cimmérien était ainsi vêtu d’une tunique beige au col délassé à cause de la chaleur et d’un pantalon assorti. Pourtant, bien qu’ils ne fussent pas les siens, ces vêtements étaient tout à fait à sa taille. La coupe l’engonçait simplement quelque peu au niveau des épaules. Taillé par l’entrainement drastique de la garde des glaces, il n’était pourtant pas l’un des plus impressionnants de la garnison…

Assis sur le bord d’un abreuvoir, il se pinça l’arrête du nez, tentant de chasser la remarque qu’il venait de se faire : cette garnison ne serait certainement plus la sienne d’ici peu.
Décidemment, il était bien morose le blondinet.
Un fumé de paille et d’herbes séchées, de cheval et aussi de crottin atteignit ses narines. Comprenant que c’était lui la source de cette odeur forte mais qui ne lui semblait pas désagréable, il entreprit de se laver les mains avec l’eau qui coulait du baquet derrière lui.

Lorsque d’autres hôtes de Maverick arrivèrent, il s’aspergeait le visage pour tenter de chasser ses idées noires.
Sans succès…
Il poussa un profond soupire en se relevant, fermant les yeux et ne voyant alors pas un miracle. Il venait de souffler de la givre qui forma une fine et étroite pellicule de glace à la surface de l’abreuvoir avant qu’elle ne fonde trop vite pour apparaître à la vue de quiconque.
C’était un miracle car le jeune Terran n’avait jusqu’ici, jamais manié ce pouvoir pourtant décellé en lui par des expert à son arrivée à la garnison au même titre que le contrôle de la roche. Les sorts de soin n’avaient fonctionnés que deux fois par le passé, chaque fois de manière assez peu conventionnelle.

Toujours poli, il salua à nouveau les uns après les autres ces « voisins ».Il avait remit sur les vêtements prêtés sa large ceinture de cuir militaire et dans l’une de ses bottes rigide et confortable comme seuls les cordonniers d’Hellas savent les faire, il avait glissé sa dague. Tout le reste de ses affaires étaient dans la chambre.
Quittant Maclov à l’instant, lorsque les instructions du maître de guilde se finirent, il laissa sur place ses homologues et regagna la batisse des Baptisma ventre à terre.
*Sale traitre !*
Que lui avait-il pris ?
Lorsqu’il manqua d’enfoncer la porte de sa chambre, il venait de trouver la réponse : plus que tout, ce à quoi il tenait le plus ici, c’était Emma.
*Comment a-t-il osé !*
Elle qui était si faible et fragile il n’y avait même pas une heure. Si jamais il lui arrivait quelque chose, ce vantard allait y passer. Mais en attendant de savoir s’il fallait en arriver à cette extrémité, il fallait le retrouver et déjà, cette première étape allait coûter cher à ce bourgeois de campagne !

Dans le couloir, il entendit des bruits de pas s’approcher. Il se retourna face à la porte, le regard mauvais, son bouclier à la main. Par terre, son épée brisée ne lui serait d’aucune utilité mais elle n’était pas indispensable pour le rendre dangereux.
Sans prendre le temps de voir qui apparaissait, il prit la parole sur un ton sec et glacial. Si le vent de son pays était sortit de sa bouche, le résultat n’aurait pas été très différent.

-Où est Maverick ?

N'ayant pas de réponse assez rapide, il se répéta, cette fois-ci bien moins calme, hurlant une injonction qui résonna dans tout le rez-de-chaussée, voire dans les étages.

-Où est ce fils de chien !

Le plus gros défaut du jeune Havelle était sa tendance à perdre son calme face aux injustices et à la mise en périls de son entourage...

Allons bon, voici une nouvelle illuminée à rajouter à mon répertoire de nouvelle rencontre. Il faut dire, aussi, cette Sindarin n'a pas l'air de se rendre compte qu'elle a l'air un minimum excentrique. 127 ans ? L'âge peut l'expliquer, mais tout de même. Tout ceux qui vivent plus que la normale ne deviennent pas aussi... bizarres !

Bref, après ces rencontres assez tumultueuses, je profite d'un bon bain offert par la maison des Baptisma avec un bonheur savouré. Quoi de mieux que de l'eau chaude pour se sentir propre après un long voyage, je vous le demande. Je sens mes oreilles s'agiter d'elles-mêmes sur mon crâne sous le plaisir. Limite ne suis-je pas en train de ronronner ? Hé oh, ma fille, va falloir se calmer !

Je sors de l'eau et attrape mes vêtements de rechange, soit une tunique simple qui me tombe sous les genoux. J'ai horreur des jupes trop longues, j'ai l'impression qu'elles m'entravent toujours. Oui, je suis une jeune fille indigne, qui aime bouger et grimper dans les arbres. Merci à mes deux frères de veiller gentiment sur moi sans se plaindre du calvaire que je leur fait vivre ! Car j'ai bien conscience que ma liberté est fragile, et ne tient qu'au bon vouloir des hommes de ma famille de me laisser vivre libre... Ou peut-être papa n'a-t-il pas vraiment le temps de m'en parler pour l'instant. J'ai dix-neuf ans, déjà... Beaucoup de donzelles sont mariée depuis longtemps à mon âge..

Pas question qu'on essaye de me marier maintenant !!! Plutôt déguerpir !

Bref ! Je sors de la salle de bain et rejoins la chambre des garçons en sautillant. J'aime bien cette petite robe toute simple, un peu ample, avec ses motifs rouges et orange pâle sur fond ambre. Oui, ambre, ni doré, ni jaune ni brun, mais un peu tout ça à la fois. C'est Grand-mère qui me l'a faite il y a des années, peu de temps avant de mourrir. Elle disait que si je devais porter une robe, autant qu'elle soit faite de sa main, car rien ne m'irait mieux que le cadeau de quelqu'un qui m'aime. Sans doute est-ce pour cela que j'ai tant harcelé notre intendante pour qu'elle l'élargisse un peu et que je puisse continuer à la porter.

J'aime cette robe.

Je retrouve Cian qui s'apprêtait à quitter sa chambre à son tour. On voit tout de suite qu'il s'est détendu : il ne porte plus d'autre ceinture que le lien qui retient ses braies, et sa tunique d'un bleu délaivé flotte autour de lui comme les voiles d'un navire, ou comme deux grandes ailes au repos. Il est plutôt maigre pour un garçon de son âge, mais mieux vaut ne pas s'y laisser prendre : il est aussi agile et rapide que moi, sans compter qu'il s'entraîne avec Shane depuis un moment.

- On y va?
- Shane est où ?
- Il a dit qu'il partait devant.

On quitte donc à deux la demeure des Baptisma et nous prenons la direction du marché. Là, se trouvent déjà les autres invités de notre hôte : la Sindarin et le soldat. Je me sens d'ailleurs rougir au souvenir de la scène précédente. Et bien sûr, Cian n'en loupe rien et en profite pour me taquiner en attendant notre hôte. Sauf qu'il n'apparut pas.

Lorsque le voix résonna dans ma tête, je commençai par paniquer un peu, jusqu'à me souvenir que c'était une personne que je connaissais qui me parlait. Ensuite, le reste de son petit discours me fit frémir malgré moi. Avait-on été trop confiants en arrivant dans ce village ? Se dévidage Cian qui semblé réfléchir comme un acharné, le regard qui court un peu partout de façon fébrile. Et là, je remarque ce qui ne va pas. Shane n'est pas là, alors qu'il nous a dit qu'il venait plus tôt. Et ça, c'est pas bon du tout, vu comme il est pointilleux...

Le soldat repart brusquement vers notre logis, l'air fou de rage. Quelque part, je pense qu'il vaut mieux le suivre avant qu'il ne se passe quelque chose de grave, car j'ai un mauvais pressentiment.

Ce discours de Baptisma, c'est une énigme. Donc, en se basant sur ce qu'il nous a dit, on devrait pouvoir retrouver ceux qui ont disparus. Car je me doute bien que Shane n'est pas le seul à avoir été emmené. Problème, j'ai horreur des énigmes, et d'autant plus lorsqu'elles jouent avec la vie de ceux qui me sont chers. Ici, Shane ne risque peut-être pas sa vie, mais c'est tout comme à mes yeux. Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal...

A peine sommes-nous -Cian et moi, en tout cas - arrivé à l'étage à la suite du soldat que celui-ci interroge d'une voix aussi glaciale que la neige d'une ruelle insalubre quant à la localisation de celui qui nous joue un drôle de tour. Il en vient même à nous crier dessus !

Je sens mes oreilles partir en arrière aussitôt, tandis que je me cache derrière Cian - qui est vraiment bien trop grand maintenant, je proteste ! Même si en l'occurence, cela me rend bien service.

- Calmez-vous.

Je regarde le dos de mon petit frère avec de grands yeux. N'a-t-il pas remarqué que cet homme serait capable de lui faire son affaire en deux respiration dans l'état d'énervement où il est ?

- Ce n'est certainement pas en pestant à tord et à travers sur la personne qui a eu l'amabilité de nous accueillir sous son toit que vous résolverez son énigme. De plus, je ne pense pas qu'à la veille d'une fête, il tienne à mettre le village sans dessus-dessous en provoquant la colère de ses hôtes. Calmez-vous, car ceci est tout au plus un simple jeu. Rien de mal ne leur sera fait, à mon humble avis.

Je suis impressionnée. Depuis quand mon petit frère grande gueule s'offre le luxe de se montrer plus mature que moi, non mais oh ! Je soupire et me retourne vers 'llumin' ou du moins est-ce comme ça que Maverick l'a appelé tout à l'heure.

- Avez-vous une idée de ce à quoi se référait l'énigme de Monsieur Baptisma ?

Illumina était en train de jouer avec ses création de glace, elle s'amusait à créer deux petite figurine de glace qui se battaient entre elles avec de petites épées minuscules. Mais ses créations de désintégra subitement lorsque Shalyn lui posa une question:

- Avez-vous une idée de ce à quoi se référait l'énigme de Monsieur Baptisma ?

Hein??!! Euhh..... Mince, j'ai toujours été nulle en matière d'énigme. De plus on dirait que je réfléchi mieux quand je suis en plein combat ou quand on me tappe sur la tête...... J'ai vraiment dit ca à voix haute??? Peu importe, je le connait très bien puisque c'est mon suppérieur à la guilde des aventurier.... enfin "juste un peu" supérieur, si seulement Seto était là, c'est lui le cerveau de la guilde, pas moi. Mais je sais que s'il est caché, il est VRAIMENT bien caché. Une chose est sûr, il ne se cachera pas où je peux utiliser mes pouvoir, exemple: il ne se cacherait pas dans un endroit glacé parce que je contrôle le feu et la glace. Geny, wiej amin dia omu hyetric, eyo sama amin to! (Allez, cogne moi sur la tête que je pense un peu plus) dit-elle en riant, se que Shalyn n'en crompris pas un mot. Moi je vait commencer par chercher du heut des toits pour avoir une meilleur vue.

La guerrière elfe ne semblait pas vouloir chercher en groupe, pour elle, chacun cherchait de son côté. Bien sûr, elle avait de nombreux défauts, tel que: impulsive, ventarde, et solitaire. Seule Rick semblait lui trouver des qualités. Elle utilisa alors son pouvoir de téléknésie sur quelques caises en bois qui était près d'eux et s'en servis pour atteindre les toits avec une grande agilité.

Tu peut utilisé ces caisse si tu veux, je croit que se sera plus facile de chercher rendu sur les toits, cria t-elle à Shalyn.

Mais il y avait un petit truc qu'elle avait oublier de dire à Véto et elle: Rick écrivait parfois ses indice en Sindarin, qu'arriverait t-il si un de ceux-ci était écrit dans cette langue, personne a part Illumina et Rick pouvait les lires.

[Excusez-moi du retard. Rick m'avait proposé de répondre en sautant son tour et après avoir accepté, j'ai oublié et l'attendais moi aussi...^^]

Que Veto se calme ? Il avait risqué sa vie la vieille pour sauver Emma ! Baptisma la sienne pour les sauver tous les deux ! Et maintenant il enlevait une demoiselle blessée qui peinait à rester consciente ce matin encore ! Qu’avait-il dans le crâne ?

Pour seule réponse au discourt du jeune garçon qui avait malheureusement raison, Veto se retourna violemment, envoyant voler la chaise à côté de lui contre le mur d’un grand coup de bouclier.
La protection de métal chuta lourdement au sol alors qu’il allait à la fenêtre de sa chambre, les épaules basses, poser son coude au-dessus de son visage. Derrière-lui, les demoiselles discutaient alors qu’il fixait l’extérieur et le village avec véhémence.
Si ça avait pu arranger les choses, il aurait commençait à frapper tout le monde. Mais il restait encore un peu de raison en lui, une raison revigorée par les paroles sages du rouquin et déjà entrain de réfléchir aux paroles échangées par les jeunes filles.

Ils avaient raison. Il fallait résoudre cette énigme si on voulait retrouver tout le monde. Et dans un premier temps, il fallait se calmer.

Le crâne balafré se cogna doucement contre les boiseries décorative alors que les paupières du garde se fermaient et laissait le soldat expirait profondément.
*Maverick…*
Soit. Il jouerait son jeu.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit à travers le carreau des caisses voler et venir s’entasser pour former un véritable escalier. Séparés, ils pourront couvrirent plus de terrain, en effet, mais même à quatre, ils mettraient la journée à ratisser ce village, voir plus. Sans compter qu’il y avait de forte chance que leur hôte ne les attende pas à découvert vu l’organisation dont il avait fait preuve jusqu’à maintenant.

Veto ferma à nouveau les yeux et tenta de se souvenir de son arrivée à Oleira. L’accueil des Baptisma avait été beaucoup moins touristique que ce que les autres avaient dû avoir. L’état critique d’Emmanuelle l’avait un peu déconnecté du monde réel si bien qu’il n’avait pas même fait attention à l’agencement des grands axes et ne saurait pas même retourner aux gorges seul.
Il aurait besoin d’aide.

-Veuillez excuser mon emportement.

Se ressaisissant lentement, il récupéra son écu avant de l’accrocher dans son dos tout en continuant de s’adresser au garçon et de s’approcher de lui calmement.

-Notre hôte a emmené mon amie et son état de santé m’inquiète beaucoup. Plus vite nous l’aurons retrouvé, mieux ce sera. Et vous avez raison : la réflexion me sera plus utile pour le moment. Ou plutôt « Nous sera »…

Il posa l’une de ses mains si jeune et déjà si abimées par l’entraînement sur l’épaule de son interlocuteur, plongeant ses yeux bleu métalliques dans les siens.

-Je suppose que Maverick n’a pas dû nous abandonner avec seulement cette communication de tout à l’heure. Essayez de vous souvenir du moindre détail qu’il ait pu vous énoncer.

Les deux féminines devaient encore être à l’extérieur. Il aurait voulu les interroger elles aussi.

-Allons rejoindre les autres. Quatre têtes valent mieux que deux.

Il sortit rapidement. Son regard plus concentré que d’habitude détaillait tout alentour.
La Villa Baptisma était contre un pan de roche et assez éloignées des autres. Il nota également qu’il n’y avait que des fermes environnantes.
*Rectification : fouiller au hasard ne serait-ce que cette rue nous prendrait plus de l’après-midi.*

La fillette à l’empathie très exacerbée était là. Il s’adressa d’une voix forte aussi bien à elle qu’à l’équilibriste perchée sur la toiture.

-Baptisma n’a pas parlé d’un endroit qui aurait pu attirer votre attention ? Ce pourrait être un indice.

Cette fois, il s’adressa tout particulièrement à la sindarine.

-Vous le connaissez bien ? Vous devez connaître certaines de ses caches alors.

L’air concentré, il détailla la bâtisse qui servait de perchoir à l’aventurière.

-Sinon, on devrait plutôt interroger les domestiques. Peut-être leur a-t-il laissé des directives…
*Je m’étonne d’ailleurs de n’en avoir croisé encore aucun aujourd’hui… Vu la taille du bâtiment, il doit bien y en avoir une quinzaine…*

Perdu dans ses réflexions jugées un peu moins importantes que les autres pour ne pas les partager, il commença à fixer l’aile où il avait été installé. La chambre qu’il occupait était mitoyenne à celle des trois frères et sœurs. Mais il lui semblait bien que c’était les deux dernières portes sur la droite et qu’une autre restait sur le mur du fond.

Laissant les autres en plan, il rentra dans la bâtisse pour se mettre dans l’axe du couloir et vérifier son souvenir.
C’était bien ça. Et pourtant, vu de dehors, on aurait dit que le bâtiment s’arrêtait net.

-Étrange…

Je rejoinds rapidement Illumina sur les toits et me joint à elle pour observer la configuration du village. Mes sens sont déjà aux aguets, à la recherche du plus petit signe de mon frère aîné. J'ai beau savoir, tout comme Cian, que ce Maverick ne leur fera rien à la veille d'une fête, je ne peux pas m'empêcher d'être inquiète. Il suffirait d'une erreur pour que tout bascule et je ne pense pas que ce garde de Ciméria, si j'en crois son blason, soit apte à se retenir s'il arrive quoi que ce soit à sa protégée. Heureusement que Cian l'a pris en main.

Bon, réfléchissons à tout ce que notre hôte a pu nous dire. Ce faisant, j'observe les réactions de chacun et tends mon empathie à son maximum pour tenter de saisir des bribes d'idées à assembler. Je sens qu'ils réfléchissent déjà à plusieurs questions différentes. Shane et son esprit logique nous auraient bien servis, mais ils ne sont pas là. Il va donc falloir réfléchir par nous même. Mais plus j'y pense, plus je vois des incohérences... Pourquoi restons nous dans le village, alors que les gorges offriraient des cachettes parfaites ? Mais Maverick ne traînerait pas une blessée dans une région aussi dangereuse, il ne serait pas assez fou. Mais si je ne sens pas l'odeur de Shane ici, sans doute ne sont-ils plus dans le village. Il n'y a pas si longtemps que Shane a quitté Cian, soit disant pour partir en avance... Soit ils sont en route et on pourrait les rattrapper, soit il sont passés par un autre chemin que celui que nous connaissons.

Si je me souviens bien, il avait parler de se retrouver "dos au mur" et d'aller "au fond des choses". On doit aller au fond de quelque chose, ou de quelque part.

Soudain, il me vient une idée.

- Dame Illumina !!! cris-je, attirant l'attention des trois autres.

Je la rejoinds en deux bonds souples et je ne prends pas le temps de respirer.

- Savez vous ce qu'il y a derrière cette porte, au fond du couloir, que Maverick ne veut pas que nous franchissions ?

[HRP: désolée pour ce retard draconien, mais j'ai eu quelques nombreux soucis internet et d'emploi du temps uu"]

Spoiler:

Pour un aventurier, d'avantage pour le plus grand aventurier que cette terre ait jamais porté, il existait quelque chose d'intolérable, d'inacceptable même. Et cette chose horrible était, sans doute aucun, l'attente. Oui, rester et attendre la suite des évènements, comme si c'état en restant assis qu'on découvrait des trésors. D'autant plus que Rick était tout, mais tout sauf patient! En fait il y aurait plus de chance de voir un certain cavalier faire preuve de clémence que de voir Rick attendre de façon calme et posée. En fait c'était même, pitoyable que de le vor se trémousser de la sorte sur le tapis cartes en main.

-Je passe.

-Carte!

-Soupir! Carte...

Il allait mourir, mourir, il n'y avait pas d'autre possibilité. Pourtant, le combat avec Shane s'était montré intéressant, ce type savait manier une épée. Il avait même réussi à le surprendre avec un coup au pomeau. Par contre, il avait moins aimé la suite. Sa lame avait décidé de se détacher toute seule et de se propulser à travers le toit. Résultat des courses, Neige scannait les pensées dans les environs en vue de trouver la lame perdue et Emmanuelle avait proposé une partie de carte. Bref, douloureuse attente.

'Si au moins ils trouvaient la réponse à cette énigme. Je n 'aurais pas à attendre trop longtemps!'

Mais non, il était coincé à jouer à la ronde des oies au lieu de mettre en place ses pièges. Il avait même recueilli certaines créatures sauvages pour ses hôtes, encore fallait-il qu'ils trouvent l'entrée. Peut-être avait-il espéré beaucoup trop de leur intelligence. Après tout, le secret Baptisma n'avait pas été percé auparavant, donc pourquoi ces étrangers le trouveraient-ils?

-Euh... monsieur Maverick…

-Hmm!

-J’aurais besoin que vos récupériez le flacon rose qui est dans ma chambre. Votre infirmière a été très claire, je dois prendre le contenu à chaque heure.

Oui, bien sûr je vais vous chercher ça immédiatement.

En un clin d’œil, l’aventurier laissa ses deux hôtes, les rideaux basculant d’avant en arrière la seule preuve de son déplacement.

-Et bien!

-Qu’y a-t-il dans cette bouteille rose?

-Si j’ai bonne mémoire, il s’agit de sels de bains que j’ai achetés à Tyrrénhium pourquoi?
***
Rick sprintait à travers les arbres qui poussaient à flanc de montagne. Il avait instinctivement adopté sa forme hybride pour avoir une meilleure vitesse et surtout, un déplacement plus aisé. Le sol était en effet pour qui ne le connaissait pas, bien traître, et à cette vitesse, il l’était aussi pour qui le connaissait.

-Trrrès bien Neige, j’ai besoin que tu me donnes le chemin le plus dirrrrect pour aller en bas!

-Hmm! Tu veux dire à part sauter? Il existe une route que prennent les écureuils, attends je t’envoie ce que j’ai recueilli! Ah oui, la lame de ton jouet a atterri quelque part au manoir.

Rick soupira, enfin il soupira tant que faire se pouvait dans un sprint. La route à suivre ne serait pas verticale mais c’était tout comme. Les prises étaient ridiculement petites et glissantes. Sans parler de la longueur qui les séparait! Bref, encore une fois, il n’avait pas d’autre choix que risquer sa vie! Après tout la soldate courait un danger.

Profitant de son élan, il s’élança sur la première corniche. La plante de son pied trouva un appui, mais il se laissa retomber en arrière. Au dernier moment, son pied le poussa de la paroi, l’envoyant chuter tête en bas. Ses membres antérieurs s’agrippèrent à une saillie faisant office de poutre et il profita de la vitesse de chute pour se balancer, parcourir les 4/5e d’un cercle en pliant ses jambes et en posant les pieds sur la saillie. Il laissa la rotation continuer en lâchant sa prise et en se propulsant à nouveau avant de se servir des griffes sur sa main droite pour s’agripper sur un pan lisse de la paroi.

Cet effort l’avait mis en nage, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir fier. Fier de ses exploits acrobatiques au dessus de la main pâle et glacée de Kron. Cette sensation de danger et cette poussée d’adrénaline, rien ne pouvait s’en approcher.

-Je suis vraiment le meilleur!

-Voyons voir, tu as parcouru une dizaine de pied et il t’en reste encore 1200… Dois je vraiment continuer?

-Merci pour cet encouragement, non vraiment tu dois être ma plus grande admiratrice…

-En même temps qui ne pourrait pas admirer le plus grand aventurier que la Terre ai jamais porté?

-Euh… Neige! Tu sais que je faisais de l’ironie là!

-soupir
***

-Flacon rose, flacon rose... Mais où peut bien être ce satané flacon?

Déjà qu’il avait dû descendre la paroi, chercher sa lame dans le poulailler (celle-ci allait nécessiter un sérieux nettoyage)et se faufiler discrètement jusqu’à la chambre de la soldate. Mais tout de même il y avait quelque chose d’étrange, si ce médicament était si important, pourquoi ne se trouvait-il pas dans un endroit facile d’accès?

Il avait fouillé de fonds en comble, mais nulle trace de cette damnée boîte de médicaments! À la réflexion, il y avait un endroit qu’il avait ommis! Mais franchement, ce serait illogique que ce soit là! Seulement il ne restait que ça!

-J-Juste un coup d’œil!

Il ne restait que son sac de voyage, là où étaient rangées ses possessions, ses vêtements et ses ahem* sous vêtemets!

Il ouvrit le nœud avec précaution, comme s’il s’agissait d’un serpent venimeux. Celui-ci n’opposa aucune résistance, dévoilant un amas de tissus et de cuir, mais nulle trace deflcon rose. À contrecoeur, il sortit les différentes tenues et armures, celles-ci s’empilant en un tas par terre. Sa main revint brutalement quand il sentit le contact de quelque chose de plus intime.

Son cœur battait à cent à l’heure, et sa peau avait pris la teinte d’une tomate. Il haletait…

‘Allez Rick, reprends toi! Tu en as déjà vues, tu en as mêmes mises… C’est que des vêtements, que des vêtements!

Très lentement, sa main retourna dans le sac, il devait le faire pour la sauver! Il devait la sauver! Il allait les toucher, pas d’échappatoires!

La voix du soldat dans le couloir, parlant de quelque chose d'étrange le fit sursauter.

Il recula d’un pas, dérapant sur une soierie, son bras encore dans le sac. La chute le soulevant, une neige de coton et de soie vint le recouvrir, au même moment, son pied envoya voler une chaise dans un grand vacarme et comme insulte ultime, trônant au sommet de ce méli-mélo, le damné flacon rose.

La porte fût ouverte à la volée et des yeux bleu lacés le fusilèrent.

-EhEH! Ce… ce n’est pas ce que vous croyez!

Illumina n'arrêtait pas de chercher sur les toits, en santant de toit en toit avec une certaine agilité déconcertante, puisqu'elle portait son armure or verte, ce jour là. Elle en bavait même, tellement elle aimait les chasses aux trésor, ou tous les trucs dans le genre. Trouver Baptisma pour elle, c'était un jeu d'enfant, mais comme elle l'avait dit plus tot à Shalyn, c'était un peu compliqué aujourd'hui. De plus, à chaque fois qu'elle prenait goût à une autre aventure, ses yeux brillaient couleur de feu quelques fois. Puis, Shalyn la rejoin enfin sur le toit à l'aide de la multitude de caisses qu'elle avait déplacées un peu plus tôt.

- Dame Illumina !!!

Qu'est-ce qu'il y a, pourquoi tu cri si fort?

- Savez vous ce qu'il y a derrière cette porte, au fond du couloir, que Maverick ne veut pas que nous franchissions ?

-Ben... non, pas le moindre du monde, il a dit de pas y aller donc je n'ai jamais ouvert cette porte. Alors comment veut tu que je saches ce qu'il y a derrière? Peut-être Rick ce cache t-il dans cette pièce, mais si il s'y cachait pour de vrai, je crois pas qu'il nous aurait dit de ne pas franchir cette porte. C'est comme s'il nous disait par là: Ne'ouvrez pas la porte, je me cache derrière. hehe!

Puis, Veto cria aux deux femmes de venir à l'intérieur parce qu'il voulais vérifier quelque chose. Alors Illumina fit descendre Shalyn en la transportant directement sur le sol à l'aide de sa télékinésie, elle se disait que c'était plus rapide comme ca. Puis elle sauta du toit à son tour pour aller rejoindre Veto. À la question de celui-ci, elle répondu:

-Oui, oui, je suis celle qui le connait le mieux, du moins à la guilde. Mais comme j'ai dit plus tôt il ne se cachera pas dans les endroit chaud ou froid, ou alors derrière des objets que je peut déplacer à ma guise. La première endroit qui me vien en tête moi, c'est le sous-sol. Un peu toujours aller jeter un oeil.

*Le sous-sol…*
Le garde cimmérien marchait dans le couloir sans plus se soucier des autres. Le suivaient-ils ? Ce n’était pas sa préoccupation. Il repassait dans son esprit ce qu’avait l’énoncé de leur hôte pour expliquer cette mascarade. C’était son seul indice. Là-haut, il entendit les deux jeunes filles parler de cette porte du fond du couloir. Il se dit que la Sindarine avait raison : dire de ne pas franchir cette porte était une incitation ouverte à le faire. Il ne faisait aucun doute que Maverick préparait cette affaire depuis un moment et lorsqu’il avait prononcé ces paroles, il ne pouvait que les avoir tout à fait réfléchies.
*se retrouver dos au mur quand on se bat pour ses convictions… aucun espoir… aller au fond des choses pour en comprendre un nouveau sens…*
Ces bribes de phrases étaient ce qui semblait le plus important au petit garçon devenu grand. Son enfance parsemée des énigmes de son père adoptif lui avait appris à ne pas se laisser perdre par les mots superflus et les tournures déroutantes.

-Venez voir. C’est étrange. Il passa devant sa porte tout en continuant de parler. Votre chambre est ouverte ? Sans demander la permission, il saisit la poignée de la porte des trois frères et sœur. Parfait. Ajouta-t-il en l’ouvrant tout en restant à l’extérieur, par respect. Regardez.Il pointa la fenêtre d’où on voyait la falaise tout près. Je suis persuadé que ce mur, annonça-t-il en désignant désormais le mur opposé à celui mitoyen à sa chambre, est tout contre la paroi rocheuse. Mur qui est en continuité avec celui au fond de ce couloir. Reportant son regard à l’extérieur de la chambre, il fixa cette mystérieuse issue interdite par le résidant. Cette porte ne peut donner que sur deux choses : la pierre (et je ne vois alors pas l’intérêt de la porte) ou un tunnel dans la roche. C’est peut-être un accès à une espèce de cave comme vous le disiez, dame Sindarine. Conclue-t-il par-dessus son épaule en pointant l’aventurière du pouce.

Il s’avançait désormais vers la dite-porte. Il était sûr que la première étape consistait à avoir le cran de l’ouvrir.
*« dos au mur », « au fond des choses », « convictions »… JE suis CONVAINCU !*

Mais quand il allait poser les doigts sur la poignée, un vacarme inattendu survint de sa propre chambre. Qu’est-ce que cela voulait dire ?

-Écartez-vous !

Le jeune homme se rua sur la battant qu’il ouvrit à la volée pour voir un aventurier bien déconfit. Les quelques fantaisies de lingerie que sa compagne d’arme s’était jamais permis s’étaient retrouvées exposées avec le reste de son paquetage. Si se révéler, ainsi, pervers pouvait couvrir de honte le fouineur, la simple exposition de l’intimité de la militaire était pire encore aux yeux de son ami.
Les quelques balbutiements du fautifs n’y changeraient rien. Un feu terrible venait de s’allumer dans les pupilles du garde qui commença à faire quelques pas avant de relever l’aventurier par le col.

-Tu m’as sauvé la vie… Alors je te laisse une chance de t’expliquer.

Les statures semblables de l’un et de l’autre laissées l’issue d’un hypothétique combat incertaine mais périlleux pour chacun d’eux étant donné leur habitude du combat.

[POINT DE VUE CIAN]

J'observe la sindarine rabattre le caquet de ma frangine sans considération et je dois me retenir de rire. Non, vraiment, sa tête dépitée est à mourrir de rire. Je suis pour le coup bien content de ne pas avoir fait la même suggestion. A moi, elle me paraissait tout à fait pertinente. Après tout, s'il a tant insisté, c'est qu'il doit y avoir derrière quelque chose qui diffère des chambres habituelles et donc une cachette potentielle. Bon, après, ils auraient aussi pu se cacher dans une chambre banale, je crois qu'on ne les aurait pas trouvé non plus.

Donc, on ébourriffe les cheveux de la frangine pour éviter qu'elle ne refasse ses griffes sur mes braies cette nuit (c'est vicieux, surtout en voyage) et on suit la petite troupe à l'intérieur. Je ne réagis pas vraiment lorsque le soldat ouvre la porte de notre chambre. Nous ne transportons rien de valeur et de toute façon, il est bien trop collet-monté pour nous dérober quoi que ce soit. Je l'écoute plutôt calmement énoncer sa théorie sur els murs et la montagne... Qui reprend tout de même un peu celle de Shalyn.

Shalyn qui agite soudain les oreilles et fronce le museau en regardant la porte un peu plus loin. Tiens tiens tiens...

Le blondinet (tiens, ça lui va bien, je garde !) ne tarde pas à réagir lui non plus, vu le vacarme qui retentit d'un seul coup. Il claqua sauvagement la porte et sa voix... polaire me fit froid dans le dos.

-Tu m’as sauvé la vie… Alors je te laisse une chance de t’expliquer.

Je jette un coup d'oeil par-dessus l'épaule de blondinet et découvre un joli butin autour d'un aventurier en bien mauvaise posture. Je ne sais pas qui met de si jolis... bref, mais c'est très TRES très intéressant...

Sha' passa sa tête à son tour et retient une petite exclamation avant de rougir furieusement. En tant que garçon manqué, elle n'a sans doute jamais eu l'idée même de porter ce genre de choses... STOP ! De toute façon, le jour où elle le fait, je trucide ceux qui oseront la regarder de trop près. C'est déjà limite avec ses jupes, alors avec ça... brrr.

Je lui cache donc les yeux et la ramène hors de la pièce pour laisser passer la sindarine. Elle se tient toute recroquevillée comme un chaton qu'on aurait saisi par la peau du cou. Ai-je déjà dit que ma soeur est adorablement innocente ? Non ? Bah j'aurais du.

- Arrête de rougir, ça jure avec tes cheveux.

Sha' me regarde trente secondes sans comprendre, puis elle prend une teinte écarlate et commence à agiter les bras vainement pour effacer sa gêne.

- Taiiiiiiiiiiiiis-toi!!! Stupide méchant débile petit frère ! Tu m'énerve !!!

Là. Maintenant que c'est règlé, on peut s'occuper du soit-disant aventurier pervers amateurs de dessous osés.

- Hey, blondinet, le tue pas tout de suite, je veux récupérer mon crétin de frangin intact, de préférence...

***

Un peu plus loin dans les gorges, un grand rouquin au regard peu amène éternua violemment.

Bien évidemment, le soldat qu’il avait sauvé, non parce qu’il fallait le noter hein! Les gens de nos jours n’avaient aucune reconnaissance! Bref Veto le saisit par le col et lui enjoignit de s’expliquer. Ce qu’il aurait fait avec plaisir, mais il y avait cette sensation de fin du monde qui pesait dans son estomac, plus exactement la fin de son monde! Il avait pourtant le flacon dans la main, mais il sentait que s’il la montrait ce serait probablement la dernière chose qu’il allait exposer. Mais il fallait que la vérité éclate, bon pas toute la vérité, il avait toujours envie de s’amuser un peu. Alors avec la détermination qui lui était si caractéristique, il mit le flacon providentiel entre lui et le soldat.

Il y eût un moment de silence, son moment de victoire, il était naturellement doué! Bien sûr qu’ils n’avaient rien à dire, en voyant l’importance du médicament qu’il apportait, il ne pourrait que se rendre compte de l’urgence de la situation. Par curiosité, il regarda le label de ce flacon qui venait de sauver deux vies. Qu’il puisse savoir à quel médicament il serait fidèle pour les jours à venir.

*Sels de bain? Sympa comme nom, mais ca doit pas être facile quand on les confonds avec les…vrais….sels…de…ohoh!*

Il était mort! En fait, à voir Illumina ici aussi…. Il était doublement mort. Est-ce qu’il pouvait décemment dire que celle qui l’avait envoyé ici en quatrième vitesse au risque de se casser le cou avait quéri un médicament qui s’était mystérieusement transformé en sels de bains? Non, bien sûr que non. De toute façon même lui n’y croyait pas. Alors qu’est ce qui clochait dans ce scénario. Il y eût une étincelle mais ce ne fût pas celle de son cerveau qui se mettait en marche. Cependant il vit bien la lumière. Avant qu’une agréable sensation de chaleur parte du menton pour lui chatouiller le reste du visage. Puis il chuta, mais curieusement il n’en finissait pas de tomber. Était-il évanoui? Non c’était autre chose!

*Il a dû me frapper. C’est dingue je ne ressens même plus la douleur ça fait juste du bien! Mais s’il m’a cogné alors…. Super, il a déclenché notre système de défense.*

S’il avait bonne mémoire, il s’agissait d’une illusion cachée dans un exa; son père allait le tuer vu le prix de ce truc! Et durant l’illusion, les résidants auraient le temps de se rendre en lieu sûr. Oui, c’était censé se dérouler ainsi, mais maintenant que ça marchait, il regrettait de ne pas avoir écouté son père. D’après ce dont il se souvenait, il y avait deux possibilité, ou bien il fallait suivre l’illusion jusqu’à la fin, ou bien il fallait trouver la frontière chimérique de cet endroit, sachant que le point de convergence des attentions se trouvait être son centre de réalisation. Oui, la magie en théorie c’était barbant! Il savait aussi que l’illusion était la même pour tout le monde, et qu’elle se basait sur la concentration du projecteur. Il n’avait pas bien compris ce point, mais apparemment ils allaient tous voir le souvenir d’une personne.
Il atterrit sur un sol de pierre dans ce qui semblait être un donjon. Une odeur de charogne et de sang s’élevait. Puis il attendit l’écho d’une voix. Il se demandait avec une certaine appréhension qui était le projecteur. La réponse ne tarda pas à se faire entendre. U cri à glacer le sang résonna. Un cri d’enfant. Son cri! Il n’en doutait plus à présent. Il savait exactement quel moment avait choisi l’exa pour en avoir rêvé nuit après nuit. Il ne pouvait pas laisser les autres voir ça! Il ne pouvait pas se laisser y assister, parce qu’honnêtement, il serait bon à ramasser à la petite cuillère. D’un seul coup, la leçon de son père prit tout son sens. S’il était le projecteur il lui suffirait de penser à autre chose!

Il se dressa devant les autres et sortit Trickster, il avait bien l’intention de les empêcher d’avancer.
-Désolé, mais je ne peux pas vous laisser avancer!

Il se plaça en position de garde, et se concentra sur l’évènement qu’il souhaitait leur faire vivre. Il devrait avoir le droit à 10 minutes de tranquillité. Le temps de préparer sa grande évasion. Il arrêta la route d’un de ses poursuivants d’un ample mouvement de tranche horizontale. Ses yeux exprimaient une dureté rare.

-Peu importe! Vous ne passerez pas!

Il devait absolument changer cette illusion, et en attendant qu’il le fasse, il allait les empêcher de voir ce qui se trouvait derrière lui!

La prise de Veto s’était refaite autour de la lanière de son écu comme sa poigne autour du col de Baptisma. Non, il n’oubliait pas que cet homme avait sauvé sa vie comme celle de Emmanuelle, mais cela ne pardonnait pas le fait que maintenant il jouait avec cette dernière et ça, il ne pouvait pas le tolérer.

Lorsqu’il lui montra les sels de bains, le garde n’y prêta qu’un bref coup d’œil. Qu’est-ce que cela voulait dire ? S’il y avait une explication au comportement toujours aussi improbable de cet aventurier, elle échappait totalement à la compréhension du militaire. Peut-être l’esprit si évanescent du maître de guilde n’était-il tout simplement pas fait pour cohabiter ou même effleurer le glacier carré qu’était celui du soldat cimmérien. Pourtant, Veto avait une certaine sympathie pour cet homme, et une dette de vie et d’honneur envers lui qu’il ne pouvait pas oublier. Aussi, la colère passant, il se contenta de repousser, assez peu délicatement, sa prise en arrière et sur le sol. Peut-être dans le mouvement, sa poigne avait-elle trop violemment caressé le menton du fils de paysan, mais jamais il ne se serait permis de frapper un homme sans défense en position de soumission… Du moins à ce moment-ci.
Il était vrai qu’il lui arrivait de perdre son sang froid, mais cette fois, il n’avait fait que frôler la perte de contrôle. La relation naissante entre les deux jeunes gens devait y être pour beaucoup.

Le fait est que quelque chose se produisit qui sembla à Veto bien étrange. Il ne savait comment réagir. Ils semblaient tous avoir été jetés dans un puits loin de toute lumière où pourtant, ils se voyaient encore parfaitement. Ils étaient encore là, tous les cinq, perdu dans un univers noir. Il n’y eut qu’un bruit, celui d’un cri de détresse. Le garde ne put déterminer si c’était un enfant, une femme ou tout autre personne dénué de virilité, mais une chose était sûr, son instinct lui disait qu’on avait besoin d’aide par là-bas.

Mais à peine avait-il esquissé le moindre mouvement vers l’avant qu’il dut placer son bouclier entre lui et un arc de cercle d’acier. Le contact n’eut pas lieu mais le simple fait qu’on l’attaque et l’empêche de venir en aide à quelqu’un fit disparaître le calme qui renaissait en lui.
Le ressentiment qu’il avait pour le jeune Mavérick remonta à la surface et se lit dans ses yeux.

« Noble hôte, il se passe trop de chose en ces lieux pour que je reste docile plus longtemps sans des explications que je jugerai convaincantes. D’abord, vous faites disparaître deux de nos amis, ensuite, vous fouillez dans nos chambres, et maintenant, vous nous entrainez dans un piège magique et nous entendons dans ce qui semble encore être le domaine de votre famille, des cris de détresse.
Ce pays n’est pas le mien et je n’ai aucune autorité ou légitimité ici, mais il y a des choses que je ne peux laisser passer. Je vous somme de libérer nos compagnons et de me laisser passer. Il faut porter secours à la personne là-bas. Je ne laisserai personne cautionner la moindre maltraitance en ma présence ! »

Soudain, Veto se rua sur Baptisma et enfonça son épaule dans son bouclier dans l’intension de l’écarter de son chemin.

[HRP]Désolé pour le délai et en plus de la qualité médiocre. Je souffre d'un léger manque d'inspiration et peut-être de motivation que j'espère bien comblet avec vos réponses !^^ Je compte sur vous ![/HRP]

Sujet: Re: L'âge d'homme (c'est ici la mégafète)

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