Concours d'écriture : Idylle de l'été

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 Concours d'écriture : Idylle de l'été

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MessageSujet: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 7 Juil - 13:42

L'été sera chaud, l'été sera chaud!!! Dans les shorts et dans les maillots!!

Plus sérieusement, voici le premier concours d'écriture de l'été!! Si le titre vous intrigue, vous allez connaître toutes les réponses maintenant!

Le but de ce concours sera d'écrire un petit rp où vous allez imaginer une idylle d'été, une petite amourette, entre votre personnage et un autre personnage du forum. Bien entendu, cela ne prêtera pas à conséquence sur le rp donc vous êtes libre d'imaginer les choses les plus rocambolesques avec la personne de votre choix.

A l'issue de ce concours, vos rp seront soumis aux votes de chacun (avec fairplay demandé bien entendu), et les trois premiers seront ainsi récompensés :

1er gagnant = > Une potion qui rend la personne qui l'ingère amoureuse de vous pendant un rp
2nd gagnant => Une lotion qui vous rend irrésistible pendant deux tours aux yeux de tous ceux qui vous croisent
3ème => Un rendez-vous organisé par le Messager avec la personne choisie lors du concours

Tous les participants seront récompensés de 5 exp!


¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

RÈGLE DU CONCOURS
  • Vous devez écrire un rp de 15 lignes minimum.
  • Vous devez imaginez une idylle avec VOTRE personnage et UNE AUTRE du forum obligatoirement (soit le personnage d'un autre joueur), homme ou femme, c'est comme vous le sentez.
  • Il n'y aura pas de conséquences sur le rp.
  • Attention, ce n'est pas la porte ouverte au "sex on the beach" ou le porno! Modérez vos propos et essayez au moins d'être cohérent et logique dans votre histoire (ne serait-ce que par le caractère de vos personnages)
  • Soyez originaux au possible ou même drôle! XD (ou romantique si vous l'êtes! lool)
  • Le concours se déroule sur 2 semaines.


¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à la poser à la suite de ce message (ou par mp).
Si vous souhaitez participer, veuillez m'indiquer à la suite avec qui votre personnage souhaite avoir cette aventure ou veuillez directement poster votre rp en mettant le nom de votre personnage plus votre compagnon dans le titre.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤



Dernière édition par Sighild le Lun 23 Juil - 13:13, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 7 Juil - 19:15

Sighild a écrit:
2nd gagnant => Une lotion qui vous rend irrésistible pendant deux tours aux yeux de tous ceux qui vous croisent

Enfin je vais pouvoir importer le shampooing qui me rend à peu près irrésistible IRL dans l'un de mes RP ! Rien que pour ça, je participe :D .

Profitez-en, au passage, amis charmeurs ! Profitez-en car aujourd'hui se présente l'opportunité pour vous - pour nous - de démontrer à notre charmante gent féminine que nous sommes bien plus romantiques que l'étiquette des préjugés qui nous assaillent. Certes nous sommes en infériorité, c'est pourquoi faire montre de notre qualité est un challenge qui se doit d'être relevé !
Et s'il paraît - non, c'est un fait avéré - que vous aussi mesdames êtes si adroites pour faire pulser notre émotion alors n'hésitez pas non plus, mobilisez-vous ! Et écrivez, réalisez et partagez-nous du rêve comme vous le savez faire :) .

Bon courage à toutes et à tous ; amusez-vous surtout et encore une fois, n'hésitez pas !

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 7 Juil - 19:21

Et un lover de l'été, et un un!! Est-ce que c'est avec Sytrinn ou quelqu'un d'autre, parce que tu ne l'as pas mentionné.

Qui d'autres?


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 7 Juil - 21:08

Beuh, je l'avais mis en spoiler et tout mais bon, même si j'essayais d'être discret, oui c'est bien mon intention.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeDim 8 Juil - 11:12

Je m'insurge Sighild! Je m'insurge contre ce concours.

Je ne pourrais pas y participer deprim

90 Sinon bonne idée.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeDim 8 Juil - 20:05

Pourquoi tu ne peux pas y participer? Parce que ton persos est jeune? Elle peut quand même tomber amoureuse la petite, c'est pas grave si ça se concrétise pas! XD


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeVen 13 Juil - 22:22

Je suis participant.


Je choisis donc d'écrire quelque chose sur Alolla.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeVen 13 Juil - 22:37

Comptez sur moi!

Et mon choix se porte sur..... roulement de tambours.... Baltor!!
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 14 Juil - 0:38

Je compte participer moi aussi.

Et, suite au choix unanime des squatteurs du chat, Arminas a été désigné volontaire pour être ma victime idyllique.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 14 Juil - 13:49

Merci beaucoup de participer! Je guette maintenant vos œuvres!

Les autres, n'hésitez surtout pas! C'est fictif ce que vous devez décrire comme idylle! Laissez vos persos fantasmer! loool


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MessageSujet: Alfred, le chapelier fou > Alolla   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeDim 15 Juil - 11:14

.................Je l’avais rencontré dans une ruelle sombre, un ange blanc dans la nuit. Elle était peut-être bien jeune, mais le coup de foudre avait-il une limite d’âge. Ce n’est pas le genre de choses que l’on peut contrôler, vous savez, c’est comme… un chapeau parfait. Damned, que cette comparaison est idiote… Alors que je bourrais une pipe sur le perron de ma boutique, elle arpentait la même ruelle tous les soirs, à la même heure, tous les jours. J’avais pris l’habitude d’attendre patiemment ce petit moment. Je savais que dans ses petites habitudes, elle allait se poster sur un banc à l’abri des regards, en cette nuit noire, pour regarder les gens aller et venir dans les milles couleurs. Une boutique peu loin de la mienne, et dont la population me ravissait par leur élégance et accoutumances. Lors d’un après-midi trop pluvieux à mon goût, je pris ma plus belle plume, un encrier au bouchon doré, et un vieux papier couleur rouille. J’y avais gratté ces quelques mots, avant de faire cesser ce temps devenu morbide et qui allait peut être faire fuir la douce de son habitude. Le temps ayant repris ses couleurs nocturnes, j’y envoyai la lettre d’un regard, qui alla se poser délicatement sur le banc. Jamais je n’oserais salir cette poupée.

« Je suis descendu dans la montagne, j’y ai voyagé galeries et entrailles et à force de brailler dans les tunnels pour ne pas me sentir seul, j’ai fini par tomber dans le cœur du géant. Littéralement dedans.
C’est donc une grotte. Toute de saillies et d’aspérités, absolument certainement pas uniforme, avec des lambeaux de spectres qui s’y sont arraché les draps. Terrible. Des cadavres quelque part, des genres d’oiseaux informes et dépecés par quoi ? Par qui ? Et puis il y avait une fille dans la grotte… Toute nue, mais repliée sur elle-même, de sorte qu’on ne voyait rien. Elle avait des tripes d’oiseaux dans les cheveux, notamment ceux qui s’étaient éclatés au mur, ça lui dégoulinait sur les joues et dans les yeux. Est-ce qu’à travers son regard vide elle voyait le ciel ? Elle avait la colonne vertébrale tordue, comme si elle avait véritablement un tronc à la place, comme si ses os avaient poussé indépendamment des capacités de la chair… des branches, oui, des branches fleuries de sang – marques rouges étoilées sur sa peau d’albâtre.
J’en suis tombé amoureux fou de cette fille, ce monstre planté comme une tique dans le cœur du géant. Est-ce qu’il l’avait aimée, ce grand squelette ? Oh certainement. Avalée toute crue la fille. Broyée dans un baiser, dégringolée en petits morceaux, essaimée dans le terreau poisseux des fantômes tapissant le fond du cœur. Du fond du cœur… du fond du cœur il l’a aimée, le géant… de toutes ses tripes ! Chaque inspiration de cosmos qu’il prenait c’était pour elle, c’était pour lui filer des étoiles dans les yeux et lui faire pétiller le ventre, c’était pour nourrir son petit berceau gluant… Grandis, mon amoureuse, pousse. Pousse, étale tes branches dans tout mon corps, perce-moi le cœur puisque Cupidon s’occupe des hommes, transporte dans ma tête tes fruits flamboyants, embrase-moi encore, embrasse-moi toujours…
Mais le géant est devenu paysage et les fantômes, à regret, se sont transformés en spectres. Ternes et tristes, plus envie de crapahuter dans ce vieux corps rouillé, vieux spectres en pyjama et des crucifix dans les yeux, et point. Plus de cosmos, plus d’étoiles, plus rien, la fille a arrêté de pousser. Plus totalement amoureuse et pas totalement humaine, elle a commencé à souffrir, et moi… et moi… je suis tombé.
Les pantouflards ont voulu m’interdire le passage, mais quoi, quelle interdiction, vous êtes tous morts ! J’ai cueilli une fleur sur cette fille, ça a dû la chatouiller puisqu’elle m’a attrapé le poignet et l’a brisé aussi sec. Avec cette force surprenante des arbres vexés. Je voulais te l’offrir, j’ai murmuré, à toi rien qu’à toi, elle a commencé à rire elle a dit quelle idée d’offrir à une fille ce qu’elle est déjà… quelle idée… J’ai balancé la fleur comme une mariée jetterait son bouquet, un spectre derrière moi l’a attrapé grignoté. Comme ça. Une façon à eux de faire l’amour.
Et j’ai réfléchi à lui offrir ce qu’elle n’était pas. Qu’est-ce qu’elle était au fond, ma princesse aveugle ? Plus rien… elle n’avait que ses fleurs sanglantes et l’amour d’un mort pour lui tenir compagnie… et moi pauvre con alors ! Mon amour à moi bien vivant bouillonnant est venu se blottir entre ses seins contre son cœur a investi ses veines son ventre son rire sa voix sa tête comme un chant furieux un cantique électrique qui s’en vient fracasser l’orgue et valser avec Dieu et dans la cathédrale de son corps mon amour s’est rué de toutes ses forces pour se briser encore et encore, au creux de tes mains et de ta voix, dans ta majesté de créature incandescente, je t’aime…

Et mon murmure s’est perdu dans les hauteurs de ce cœur géologique – et quelque part, là-haut, la montagne a frissonné. »

.............Je l’avais vu, se poser délicatement sur ce banc, se saisir de la lettre et en lire le contenu avec une impassibilité déconcertante. Cela ne m’avait aucunement gêné, je savais qu’au fond d’elle, elle était touchée, ces quelques mots avait créé en elle un besoin de savoir, qui était l’envoyeur. Son regarde balaya les alentours, et moi, planqué derrière mes vitraux, je l’observais.
La petite poupée revint les jours d’après, à son poste d’observation habituel, et moi, moi pauvre vieillard, je ne sorti pas de ma cachette sombre, j’observais ces petits moments de bonheurs éphémères.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeDim 15 Juil - 12:29

Merci Alfred! Contribution enregistrée!


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeDim 15 Juil - 19:34

Il vous reste 1 semaine pour participer et envoyer votre romance inventée!!!

Je rappelle que vous n'avez pas besoin d'avoir la permission de l'autre personne.
Vous pouvez imaginer la chose avec la forme que vous souhaitez (tant qu'il y a 15 lignes).
N'hésitez pas à être un peu foufou car ce concours à pour but d'être amusant avant tout!


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeLun 16 Juil - 1:45

Le jour était levé depuis plusieurs heures déjà et portant il faisait toujours aussi sombre. La cause à d’imposants nuages noirs déversant sans fin des trombes d’eau. Dessous, plusieurs centaines de mètres plus bas, il y avait Xakta. La Zélos recevait sans broncher l’averse qui avait tôt fait de coller à sa peau ses habits complètement trempés. Elle était trop occupée à poursuivre Arminas depuis qu’elle avait reçu un coup de foudre.

« ‘Xact, quand on s’est r’contré t’père et moi, ça fut l’coup d’foudre. Pas l’truc niais qu’les poètes utilisent, mais l’vraie foudre. C’tait l’pouvoir d’t’père. Dès qu’m’a vue, m’a lancée un éclair. Comme ça qu’s’est r’contré et qu’a déclaré s’n amour. »

Pour la Zélos, la décharge qu’elle avait reçue le matin émanait du sylphide et signifiait donc obligatoirement qu’il avait des sentiments, amoureux, pour elle. Et, dès ce moment, sans réfléchir un seul instant, elle s’était lancée à la poursuite d’Arminas. Elle avait besoin d’explication car jamais elle n’avait été la cible de telles attentions. Et surtout, elle voulait le forcer à se repentir de l’attaque, car lancer un éclair en était une, à son encontre.

Le soir arrivait, sans changement notable de luminosité ni du temps, et ils couraient toujours. Xakta n’avait pas encore rattrapé le fuyard et cela l’irritait davantage que l’endurance du pleutre n’aurait dû l’intriguer.

Le corps imposant et musclé commençait à ressentir les effets de la fatigue. La peau grisâtre était recouverte de sueur. Le front large était bouillant. Les joues étaient rougies par l’effort. Le cœur battait à tout rompre, fortement et rapidement.

« Comment on sait que l’on est amoureux ? Tu poses vraiment des questions étranges, p’tite sœur. Je ne sais pas. Ca dépend des gens, ça. Pff ! C’est une question de sentiments, et ça je ne peux pas te l’expliquer. Peut être qu’un jour tu comprendras. Mais, ne pas pouvoir penser à autre chose que la personne pour laquelle tu as des sentiments, peut vouloir dire que tu es amoureuse. » Un court instant de silence s’installa, heureusement rapidement brisé. « Ah, il y a aussi des symptômes physiques qui ne trompent pas. Le cœur qui bat la chamade, ton visage qui rougit en présence de l’élu de ton cœur, des bouffées de chaleur parcourant tout ton corps, les jambes en coton, mais… »

Xakta avait tous les symptômes énumérés par sa sœur. Pour la Zélos cela ne pouvait que dire qu’elle était amoureuse. D’Arminas. Elle en était grandement surprise, elle qui ne pensait pas pouvoir un jour tomber amoureuse. Surprise, et légèrement contente.

« T’père l’a fait l’premier pas mais l’s autres, c’moi. Et, pour lui m’trer qu’j’l’aimais, j’lui envoyais d’cadeaux. J’les lançais, ‘vec force. D’sa tête. ‘L’a r’çu… un r’cher, un arbre mais p’tit, un marteau, deux amis à lui et m’père pour qu’t’père lui d’mande ma main. ‘Fin, pas ma main, la main, mais ma main, l’truc d’célébration là, oui l’mariage. »

Ainsi, pour qu’Arminas comprenne que ses sentiments étaient partagés, elle devait le poursuivre de ses assiduités. Non plus le poursuivre comme c’était le cas depuis le matin, mais en y mettant toute la force de ses sentiments, et de ses muscles. Et, sans réduire son allure, la Zélos ramassa une pierre. Elle la choisit de taille modeste, arrondie, légère à son goût, uniquement car elle était prévue pour un lancer d’essai. Il s’agissait de tester sa précision ainsi que la résistance de son soupirant. Le projectile frôla le Sylphide de près, très près, trop près à son goût.

Xakta ne le vit pas, mais le visage de l’homme pâlit brusquement. Déjà qu’il était mal en point, nauséeux, essoufflé, exténué, depuis qu’il se faisait courser par la furie, voilà qu’à présent elle voulait sa mort. La peur donne des ailes, et il les utilisait depuis le matin pour échapper à sa poursuivante. Le désespoir de n’avoir pu la distancer cédait au soulagement de ne pas avoir encore été rattrapé.

La Zélos ramassa un nouveau projectile, arma son bras et le propulsa. Elle rata la cible de peu. Xakta fut désappointée d’avoir manqué la tête de peu, sa mère n’aurait pas échoué un tel tir, mais la jambe fut tout de même atteinte. Arminas tituba puis, horrifié, trébucha et fut rejoint. Elle se posta au-dessus de lui. Ce dernier tenta de fuir, ventre à terre. Il en fut empêché lorsqu’une main énorme saisit la sienne et le souleva pour le remettre sur ses deux jambes. Elle le regarda fixement dans les yeux.

« Je… je… je vous… aime ! » parvint à déclamer Xakta entre deux inspirations.
« Quoi ?! » faillit s’étrangler Arminas. « Mais, pas moi. » lâcha-t-il brusquement surpris par la déclaration et par honnêteté.

« … en coton, mais ça peut aussi vouloir dire que tu es malade, très malade. C’est pour ça qu’on se fie aussi à de nombreux autres signes. »

La Zélos bouillait de rage. Ce lâche avait osé jouer avec ses sentiments. Il avait profité de son état de faiblesse pour essayer d'abuser d’elle. Elle allait sur-le-champ lui faire regretter son geste. A nouveau, la folle course-poursuite reprit, mais cette fois pour un motif différent.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeMer 18 Juil - 0:04

Ce qu’ils pouvaient être collants ces types !

Voilà ce à quoi pensait Yersin tout en courant dans les ruelles sombres de Thémisto, la cité noire au nom rudement bien choisi. Il aurait peut-être même été plus judicieux de la baptiser cité noire ET immonde. Mais l’heure n’était pas aux critiques. Non, l’heure était à la course. Et même à la fuite plus précisément. Car Yersin fuyait une troupe de malabars inversement aussi baraqués qu’intelligents et qui n’avaient pas apprécié qu’il se défende lorsqu’ils avaient tenté de le déposséder de sa bourse, blessant assez… définitivement l’un d’entre eux. D’où la course poursuite qui, à ce rythme-là, lui ferai traverser la ville en long et en large avant de réussir à semer ses poursuivants. S’il ne fatiguait pas avant. Et il ne se sentait pas d’humeur à tenter de se défendre. Il était nettement désavantagé : un contre cinq dans des ruelles étroites où son arme était inutile, voilà qui promettait…

Tournant brusquement dans une rue un peu plus large que les précédentes, il glissa et perdit de précieuses secondes à tenter de se rattraper, laissant l’occasion à son plus proche poursuivant de le saisir par le col, stoppant net son mouvement. Un instant étourdi, Yersin secoua la tête afin de retrouver ses esprits et n’eut que le temps de constater qu’il était encerclé, sans qu’aucun des passants ne daigne lui accorder le moindre regard : s’il était dans cette situation c’était qu’il le méritait. Logique. Il adorait la mentalité des gens, vraiment.

Les brigands, sûrs de leur victoire, le regardaient se débattre tout en ricanant, savourant déjà l’instant qui allait suivre. Celui qui devait certainement être le chef et qui l’avait attrapé le secoua comme on secoue un chien rebelle et porta la main à sa ceinture où pendait un poignard rouillé aux allures d’antiquité. Il commençait à dégainer lorsque qu’une chouette passa en coup de vent, griffant et pinçant la main du voleur, le forçant à lâcher son arme. Profitant de l’effet de surprise créé par son familier, Yersin enfonça violemment son coude dans le plexus de l’homme qui se plia en deux sous le choc, le souffle coupé. L’attrapant par la nuque, il le déséquilibra dans un mouvement circulaire, le faisant passer par-dessus son épaule en se servant de son propre poids et l’envoya voler plus loin… lui faisant traverser une porte qu’il défonça complètement et avec une facilité...renversante.

Mais ce que le jeune Sindarin n’avait pas prévu, c’était que le monstre puant qu’était son adversaire ne l’avait pas lâché malgré les coups reçus. Résultat ? Ce fut un paquet informe de deux corps entremêlés qui vint s’effondrer lourdement sur une table de bois, faisant voler choppes, assiettes et clients. Car l’endroit où semblait avoir atterri Yersin semblait bien être une auberge, étrangement propre et calme -du moins assez calme- contrairement à ce qu’on pouvait attendre d’un tel établissement, et ce dans un quartier pareil. L’Eclari eut à peine le temps de se relever que déjà on le saisissait à nouveau par le col, l’emmenant hors de l’établissement dans un silence de mort tout à fait angoissant. Étrangement, le reste des voleurs n’était pas entré dans l’établissement et celui qui le tenait par le collet s’arrêta rapidement lorsqu’une puissante voix grave l’interpella :
« J’peux savoir comment ma foutue table a fini dans cet état? »

Le brigand se figea littéralement sur place, se retourna vers le propriétaire de la voix, permettant par la même occasion à Yersin de détailler celui qui avait parlé. Grand, très grand. Bien bâti. Blond aux yeux bleus malgré un teint hâlé. Affichant un air calme, donnant l’impression que rien ne pouvait l’ébranler. Il emplissait la pièce par sa simple présence et avec un charisme impressionnant. Et Yersin avait beau être égocentrique et narcissique, il devait admettre que son sens du beau était étrangement troublé par celui qui semblait être le propriétaire de l’auberge dans laquelle il venait de créer une belle pagaille. Posant des mains larges comme des battoirs sur le comptoir de son bar, le propriétaire reprit d’une voix légèrement menaçante :
« Si vous voulez vous étriper, faites-le en dehors du Discordieux. A moins que vous ne vouliez que je vous aide ? »

Soudain tremblant, le brigand tourna les talons, tenant toujours Yersin par les talons qui, calmé par l’apparition de l’aubergiste, recommença à se débattre comme un fou, incapable de prendre le dessus comme il l’avait fait auparavant. Le bandit allait monter les trois marches qui le séparaient encore de l’extérieur lorsque la voix du blond charismatique s’éleva à nouveau :
« Et laissez donc ce... gosse ici, vous venez d’assommer une de mes serveuses, j’ai besoin de quelqu’un pour nettoyer tout ça. »

Le voleur baissa les yeux vers Yersin. Celui-ci lui rendit son regard, levant vers lui des yeux innocents et un sourire contrit. Les deux anciens ennemis se regardèrent ainsi quelques instants, le brigand luttant contre son envie de tuer celui qui venait de le ridiculiser lorsqu’un « hum hum » retentit, le faisant sursauter. Il lâcha le jeune Sindarin qui tomba lourdement sur le sol et parti sans se retourner, aboyant à ses hommes l’ordre de le suivre.

Affalé sur le sol, le souffle à nouveau coupé – décidément, voilà qui commençait à faire beaucoup – Yersin se releva légèrement, s’appuyant sur les coudes afin de mieux voir ses agresseurs partir.
Soudain un bras puissant entra dans son champ de vision : l’aubergiste s’était approché et l’avait saisi par l’épaule, le relevant sans ménagement. Vacillant, Yersin attrapa son avant-bras afin de ne pas tomber et s’immobilisa jusqu’à ce que les signes annonciateurs d’un évanouissement. Une fois les symptômes passés, il se rendit compte qu’il tenait toujours l’avant-bras de son sauveur. Il le lâcha précipitamment, s’éloignant de quelques pas, époussetant fébrilement ses vêtements et remettant en ordre sa chevelure alors en désordre.
« Hum, je… merci Sire, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. Vous m’avez sans aucun doute sauvé la vie, en cela je vous en suis redevable. Je m’appelle Yersin. Yersin Aellyen, pour vous servir. »

« Pour me servir, vraiment ? Voilà qui m’arrange... beaucoup même. Car vois-tu, Yersin, ta charmante petite… altercation a ruiné une de mes tables, le repas et la boisson de nombreux clients, et a envoyé au tapis une de mes serveuses. Sans compter ma porte complètement détruite. »

« Oui… oui, je… c’est certain Sire, je suis responsable de bien des dégâts. Mais je ferais tout mon possible pour vous rembourser. Dès… dès que j’en aurai les moyens. Car mes maigres ressources sont, j’en suis certain, loin d’être suffisantes pour rembourser tout ce que je vous dois.»


L’aubergiste le toisa des pieds à la tête, avisant rapidement sa bourse peu remplie et son air fatigué et affamé. Croisant les bras – ce qui faisait ressortir encore plus son impressionnante musculature– il poussa un léger soupir, regarda les nombreux clients qui avaient repris leurs activités – à part ceux dont le repas avait été gâché par l’atterrissage forcé du jeune Sindarin et qui le regardaient d’un air mauvais.

« Eh bien, jeune Yersin, je te propose un marché. Tu travailles ici sous mes ordres jusqu’à ce que tu m’aies remboursé la table, la porte, les repas des clients et ta solde de serveur. C’est à prendre. Ou à prendre. Sinon tu finis avec les rats dans les égouts... ou avec les amis que tu as quittés à l’instant. »

« Oui, oui bien sûr, j’accepte avec plaisir vos conditions Sire, mais… »

« Mais ? Tu veux vraiment qu’il y ait un ‘mais’, alors que tu viens de saccager mon établissement ? Les insolents ne font pas long feu ici, gamin, pas plus que ceux qui ne paient par leurs dettes ! »

A ces mots, l’aubergiste qui avait déjà une présence remarquable sembla soudain enfler, emplir toute la pièce pour finir par occuper toute la vision de Yersin qui, à ce moment précis, retrouva toutes les faiblesses qu’il ignorait si bien en temps normal, redevenant l’enfant qu’il était malgré son apparence d’adulte. Se tassant sur lui-même, comme un chien sur lequel on criait trop, il sentit les larmes lui monter aux yeux – il avait eu son compte d’émotions pour la journée, non mais – et lança cependant d’une toute petite voix :
« Je ne proteste pas, Sire… C’est juste que… je n’ai nulle part où dormir cette nuit… »

Le géant blond – une des rares personnes à être plus grand que lui, il devait bien l’avouer – le regarda fixement quelques instants puis poussa un long soupir tout en portant la main à son visage, comme si s’essuyer les yeux allait faire disparaître les ennuis qui lui faisaient face. Mais il dû se rendre à l’évidence qu’il n’en serait rien et, soupirant encore une fois, releva Yersin par le col – encore ? Mais il n’était pas un chat, nom de nom ! – et, le soulevant à hauteur des yeux – soit à quelques centimètres du sol – il reprit finalement d’un ton menaçant où pointait une larme de lassitude :
« Soit. Tu restes ici, je te trouverai bien un endroit où dormir. Je déduirai le prix de la chambre et des repas de ton salaire mensuel, puisque je suppose que tu mangeras ici. Tu resteras ici jusqu’à ce que tu aies payé la totalité de ce que tu me dois. Et tu n’as pas intérêt à te défiler sinon je peux t’assurer que tu vas le regretter, gamin. C’est bien compris ? »

« O… Oui, monsieur. »

« Et mon nom c’est Baltor, tu as intérêt à t’en souvenir, gamin. Maintenant, file dans la cuisine, je suis sûr que la cuisinière sera ravie d’avoir quelqu’un pour faire sa vaisselle. Quand tu auras fini, reviens me voir, j’ai du ménage à te faire faire. »

« Oui mo… euh… oui Baltor, j’y vais de ce pas. »

Sur ce, Yersin tourna les talons, se dirigeant vers ce qui semblait être la cuisine et entra dans l’une des nombreuses salles de torture de cet établissement maudit : la cuisine. La cuisinière, une femme d’âge mûr, ronde et aux airs de matrone l’avait littéralement inondé de travail. Il était sorti moulu, épuisé, les mains brûlées et transpirant. Mais ce n’était que le début : à peine avait-il mis un pied hors de la cuisine que Baltor l’avait attrapé et traîné de chambre en chambre, lui indiquant les tâches qu’il aurait à faire avant l’arrivée des clients.

Ce fut finalement un Sindarin fatigué, plein de poussière et de sueur qui descendit finalement au rez-de-chaussée où régnait désormais une agréable ambiance détendue de bonne beuverie. Tout avait été rangé, et il ne restait plus aucune trace de l’incident. Complètement épuisé, il avisa un tabouret libre au comptoir et s’y laissa tomber lourdement. Un verre glissa jusque devant lui, lancé avec adresse par Baltor.
« Cadeau de la maison, petit. J’espère que tu es en âge de boire, je ne voudrais pas que tes parents viennent se plaindre. Surtout si tu ne tiens pas l’alcool. »

« Je vous assure que vous n’avez rien à craindre de mes parents, Sire. Ils ne sont pas du genre étouffant. Enfin, plus maintenant. Et quant à savoir si je tiens l’alcool ou non, je puis vous assurer que vous n’avez rien à craindre. Je suis même certain de vous battre à ce jeu-là, Baltor. »

L’intéressé ne dit rien, se contentant de sourire d’un air mystérieux tout en essuyant un verre propre depuis longtemps avec acharnement. Puis, voyant Yersin bailler à s’en décrocher la mâchoire, il suspendit son geste, réfléchissant quelques instants, puis parti dans un coin, feuilletant rapidement un livret, en tournant les pages à toute vitesse. Sur ce il revint, l’air légèrement contrit :
« Écoute gamin, il va y avoir un léger problème. Absolument toutes les chambres du Discordieux ont été louées pour cette nuit... »

« …Mais, vous aviez dit… »

« Je sais ce que j’ai dit, merci ! Ai-je l’air d’un vieux gâteux pour que tu me veuilles me le rappeler ? Mais il ne me reste pas la plus petit chambre, même celles sous les combles ont été louées… Et je ne peux pas te laisser dormir dehors par ce froid. Tu en mourrais certainement, et j’aurais plein de papiers à remplir et d’explications à donner. »


Jouant avec son verre, Yersin n’osait pas regarder Baltor de peur de l’influencer de la mauvaise manière. Il but une gorgée, en profitant pour contempler à nouveau le tenancier : oui, décidément, il y avait chez cet homme un petit quelque chose de… particulier. Outre son physique de rêve – Yersin lui-même devait l’avouer, il en était presque jaloux – il émanait de cet homme une aura de… mystère, de… temps. Comme si derrière ces yeux clairs se dissimulait l’expérience acquise par des années de vie et de labeur. Comme si plusieurs vies se cachaient derrière cette vie-ci.
« Tu as l’intention de me fixer comme ça encore longtemps, Yersin ? Que je sache si je dois m’asseoir ou si je peux allez servir les autres clients qui m’attendent ?”

A cette remarque Yersin réalisa que, pendant tout ce temps, il avait fixé Baltor dans les yeux, au point d’en oublier son verre qui était resté dans sa main sans qu’il y porte la moindre attention. Rougissant, il reposa précipitamment son verre, bafouillant des excuses. Un petit rire échappa à l’aubergiste qui reprit d’un ton léger :
« Allons, allons, pas la peine de réagir comme ça ! Je n’ai encore mangé personne. Et pour cette nuit… Eh bien disons qu’il y a un tapis pas trop mangé par les mites dans ma chambre, il devrait faire l’affaire. »

« Vo… votre chambre, Sire ? Vous êtes sûr ? Mais… vraiment ? »

« Mais si ça ne te tente pas, tu peux aussi dormir dans l’écurie avec les ivrognes. Je suis sûr que tu passeras une agréable nuit... Pour ma part, j’ai déjà fait pire qu’accueillir un chaton pour une nuit dans ma chambre. »

« Je… eh bien… merci… »

« Tu me remercieras plus tard. Va te laver, tu pues comme une moufette, ça fait fuir les clients. Suis Flore, elle te montrera ma chambre. Un baquet d’eau t’attend.»

Reconnaissant, il adressa un sourire plein de gratitude à Baltor et emboîta le pas à Flore, une serveuse grande et maigre au visage poupin qui l’amena devant une chambre qui se révéla être grande mais simple, dépourvue d’accessoires inutiles et de décorations tapageuses. Un grand lit emplissait l’espace de la pièce et une simple bougie servait d’éclairage. Dans un coin, un baquet remplit d’eau fumante n’attendait que lui. Après tout, l’incident de cet après-midi n’était pas une si mauvaise chose… Se déshabillant il avisa, posés à côté de la baignoire, une chemise et des chausses. Bénissant son bienfaiteur, il entra dans l’eau chaude avec délectation, profitant de la chaleur salutaire de son bain. Il resta jusqu’à ce que l’eau devienne quasiment froide, se lava énergiquement et sorti de l’eau, enfin propre.

Il venait d’enfiler les chausses lorsque la porte s’ouvrit, révélant Baltor qui entra comme une ombre dans la pièce. Ne s’y attendant pas, Yersin sursauta, se retournant brusquement vers le tenancier qu’il avait alors complètement oublié. Un instant perdu dans ses pensées, il se ressaisit juste à temps pour remarquer le regard appréciateur de Baltor qui le toisait de la tête aux pieds. Rougissant comme une tomate, le Sindarin s’empressa d’enfiler la chemise qu’on lui avait prêtée sans prendre le temps de la lacer, et qui s’avéra être trop large pour lui. Un comble pour le grand bonhomme qu’il était !

Entrant dans la chambre, Baltor fit un rapide compte rendu de la situation – vêtements en boule dans un coin, baquet plein d’eau froide et un grand Sindarin en plein milieu qui ne savait pas trop où se mettre – et soupira légèrement. Il entra dans la pièce et commença à déboutonner sa chemise tandis qu’il prenait la parole.
« Je pensais que tu dormirais déjà. Va falloir que tu apprennes vite gamin, toutes tes journées seront comme celle-ci désormais. Et je ne serais plus aussi gentil. »

Son commentaire attendait une réponse de la part de Yersin mais sa remarque fut accueillie par un silence total. En effet, le jeune Sindarin n’avait pas bougé, complètement… absorbé par l’image de Baltor délaçant sa chemise, la bouche légèrement entrouverte. Se rendant compte qu’il était observé, Yersin referma précipitamment la bouche et se détourna. Avisant le tapis sur le sol, il alla s’y coucher sans un mot, essayant vainement de ne pas faire dépasser pieds et bras. Mais le tapis n’était pas très grand, contrairement au Sindarin. Se tournant et se retournant quelques instants, il réussit à trouver une position moins inconfortable que les autres et s’immobilisa. De l’autre côté, il entendait Baltor se déplacer silencieusement dans son dos et finir par aller se coucher dans son lit qui grinça comme une vieille porte lorsqu’il s’y glissa dedans. Yersin se retourna sur son tapis et lança d’une petite voix, tandis qu’il entendait déjà la respiration de tenancier ralentir :
« Encore merci pour tout, Sire. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans votre intervention. Je vous en suis reconnaissant. »

« … Hum… Ne te réjouis pas trop vite gamin. Si je suis intervenu, c’était pour protéger le Discordieux, pas tes petites fesses. Et si je te laisse dormir ici, c’est parce qu’avec le froid qu’il fait dehors, te laisser dormir à la belle étoile aurait vite raison de toi. Or tu me dois de l’argent, alors ne compte pas sur moi pour te laisser filer aussi facilement. Et maintenant, tais-toi et dors. »

Baltor se retourna dans un froissement de tissu et souffla la bougie, plongeant la chambre dans un noir quasi complet : seul un léger rayon de lumière passait sous la porte, largement suffisant pour les sens aiguisés du Sindarin. Mais – car il y a toujours un mais – un petit courant d’air vicieux venait s’enrouler autour des chevilles de Yersin, comme l’aurait fait un serpent de brume glacée.

Secouant la tête, il fronça le nez, retenant un éternuement… qui lui échappa tout de même, brisant le silence qui s’était alors installé. Reniflant un coup, il ne peut s’empêcher d’éternuer encore plusieurs fois de suite. A croire que ce froid sur les pieds aurait tôt fait de l’enrhumer.

Un long soupir s’échappa en direction du lit, bientôt suivi par des grommellements incompréhensibles parmi lesquels Yersin cru deviner les mots « abruti », « jamais recommencer » et « le regretter ». Le silence revint tandis que le Sindarin tortillait ses orteils comme un malade en espérant les réchauffer. Puis soudain :
« Rah, c’est pas vrai ! Allez ramène-toi gamin ! Si tu tombes malades, tu vas me rester dans les pattes encore plus longtemps ! Et secoue-toi avant que je ne change d’avis ! »

Surpris, Yersin stoppa en plein mouvement, oubliant complètement l’éternuement imminent et tourna la tête en direction de Baltor. Reniflant légèrement, il se gratta le bout du nez… et un immense sourire vint fleurir sur ses lèvres, tandis que toute expression d’innocence disparaissait de son visage, remplacée par une moue… prédatrice…

Le Sindarin reprit rapidement contenance, se leva et se dirigea vers le lit, silencieux comme une ombre. Arrivant au niveau du lit, il attrapa le rebord de la couverture, le souleva doucement et se glissa dans le lit, savourant le moelleux du matelas et la chaleur qu’offrait la couverture. En s’installant, ses orteils gelés vinrent taper contre ceux de Baltor qui grogna, râlant contre les “les gringalets aux pieds froids”. Yersin sourit béatement lorsqu’il se rendit compte que son voisin de lit était chaud. Une vraie bouillotte même. N’hésitant pas, il se colla contre le dos du tenancier, profitant de la chaleur que celui-ci lui offrait. Un instant sur ses gardes, il attendit une quelconque réaction... qui ne vint pas. Pas soucieux pour un sou, le Sindarin se secoua légèrement, creusant son trou dans le matelas, un léger sourire aux lèvres, et s’endormit en l’espace de quelques secondes.

Déjà dans les bras de Morphée – et de Baltor aussi, accessoirement – il n’eut pas l’occasion de voir le Sylphide se retourner dans le lit dans l’idée de repousser l’irritante sangsue qui s’était collée à lui. Il allait ouvrir la bouche pour l’envoyer paître quand ses yeux se posèrent finalement sur Yersin, faiblement éclairé par la lumière filtrant par la porte. Son regard tomba sur la discrète musculature du Sindarin, guère cachée par une chemise trop large et délacée, puis remonta jusqu’à son visage d’ange endormi. Appuyant sa tête sur son poing, il contempla le Sindarin endormi à ses côtés. De sa main libre, il s’amusa avec quelques mèches de ses cheveux, dégageant son visage. Un sourire gourmand vint s’étaler sur ses lèvres tandis qu’une lueur perverse s’allumait dans ses prunelles.
«Finalement... »

Se penchant vers l’éphèbe, il déposa un léger baiser sur ses lèvres.
«...peut-être que l’on pourrait trouver d’autres arrangements. »

Un léger sourire malicieux aux lèvres, Yersin ouvrit un œil.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeVen 20 Juil - 16:22

Merci pour votre participation!

Enteri, j'attends ton oeuvre.

Les autres, si vous souhaitez participer vous avez le week-end pour le faire. Il me faut juste 15 lignes de rp sur une idylle inventée entre votre personnage et un autre du forum! ça ne vous coûtera pas grand chose, alors dépêchez-vous.^^


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeVen 20 Juil - 23:10

Bon... j'me lance...

VETO HAVELLE est ma cible... *A joué à plouf plouf dans le top 20 des posteurs et va donc lire la fiche*
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 21 Juil - 0:00

J’avais été embauchée dans une petite ginguette pour faire le service le temps d’ouvrir mon herboristerie et histoire aussi de me faire quelques ronds pour financer ce même projet... Voilà une petite anecdote...





C’était un endroit bon marché, toutes les classes sociales s’y trouvaient, sauf la haute noblesse il faut l’avouer, ou peut-être les plus modestes et curieux. C’était un petit lieu rustique, du bois un peu partout, des matériaux de récup’, ce qui donnait un côté conviviale à la chose.
Alors que la soirée devenait des plus barbantes de par la monotonie de l’ambiance, des personnes et de la musique (qui était jouée par un barde à la voix brisée, suraigüe…), un jeune homme passa la porte dans un halo de lumière resplendissante. Bien sûr, le plateau que tenait à ce même moment Malona, ne fit pas long feu et glissa de sa paume, au bout de ses doigts, pour venir s’écrabouiller au sol. C’était évidemment du riz, sinon ça ne serait pas drôle. Il lui fallut ramasser les grains uns à uns, mais elle était bien trop distraite à regarder le jeune blondinet s’installer à sa table. Elle, elle s’était mise à quatre pattes pour s’exécuter à sa tâche, et dans un élan de sa seconde forme qui est un chien, et de sa démotivation pour cet acte, elle se baissa pour lécher le sol tout en regardant sa proie. Elle ne se rendit compte de sa stupidité qu’en croisant le regard effaré, apeuré voire inquiet de celui-ci. Elle se figea instantanément, langue collée au sol, fesses en l’air, poitrine au sol et esquissa un de ses plus grands sourires… avec du riz entre les dents.

Tout en faisant danser les mots « gourde, gourde, gourde » dans sa petite tête, elle se releva d’un seul coup, et ces mêmes mots cessèrent de retentir pour laisser place à un immense « BONG », bruit que procura sa tête contre le bord d’une table…

Elle s’était faite toute petite après cette suite d’évènements humiliants mais néanmoins habituels en se glissant derrière le comptoir. Quelqu’un s’éclaircit la voix derrière elle. Malona se retourna tout lentement, en se redressant une nouvelle fois mais en mettant ses mains sur sa tête. Elle était à présent face au patron, qui ne la gardait que pour pouvoir contempler cette créature qui était la seule à accepter de travailler ici.

« AU BOULOT, FENEANTE ! »

« Oui oui oui pardon, pardon… »

Et elle se remit au boulot, prenant les commandes des uns et des autres, en passant bien évidemment par Veto (dont elle ignorait le nom) sans réels dégâts.
Après être passée en cuisine et avoir servi ses hôtes et s’appuya contre le comptoir en posant son coude et en posant sa tête dans sa main. Ses yeux brillaient devant la beauté du jeune homme et c’était limite si un filet de bave argenté n’allait pas couler peu élégamment le long de son menton. Sa rêverie allait rapidement, une fois de plus, prendre fin. En effet, une première cliente était venue demander pourquoi dans son chocolat liégeois il y avait de la mayonnaise et un autre client pourquoi il avait de la chantilly dans son assiette de viande. Malona s’afféra à la tâche, un œil du patron exaspéré rivé sur elle, pour réparer ses maladresses.

Enfin était venu le moment où les commandes s’arrêtèrent, les trois quarts de la salle se vidèrent, le ménestrel se faisait clouer le bec par un barbare du coin et Malona jeta son torchon.
Elle avait tellement tourné autour du pot dans sa vie, et décida de faire le grand saut ! Et à proprement dit… s’avançant vers la table en question elle n’avait pas remarqué le petit garçon qui était à terre à jouer… Et BIM un coup de pied dans la tronche du gamin, et BIM les dents de la Sindarin les premières sur une chaise vide, et BIM une baffe du papa mécontent et BIM… Ben… Veto était parti.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 21 Juil - 15:19

Impeccable! Je rajoute ta participation!


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 21 Juil - 23:40

Je ne sais pas si c'est fait, mais je l'annonce quand même :
Pour cause d'une absence imprévue qui durera tout le week-end, Sytrinn, qui avait prévu de participer, ne pourra pas le faire et s'excuse auprès des autres, surtout à Enteri, dont elle leur avait promit de poster. Au pire, elle voulait savoir si il lui était possible de rendre sa participation plus tard.

Voilou ! ^w^
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeSam 21 Juil - 23:44

Normalement, tout le monde a jusqu'à dimanche. Je clorais le sujet, lundi matin.


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeLun 23 Juil - 0:01

Navré d'avoir bâclé la fin mais c'était mon seul moyen de terminer à l'heure... Même si je l'ai déjà dépassée 93 .





~ Une idylle le temps d'une amnésie (starring Sytrinn Sandström) ~


Reflétant un tendre blanc, la lune semble étendre ses phalanges crème sur les murs de sa chambre dans un blême silence ; une musique sans âme livrant une alarme métallique. Sa vue est brouillée et son lit joue un tango délirant avec les quelques sens qu'il avait déjà recouvrés. Puis l'odeur fraîche de la matinée vient lui donner une vive nausée, comme une vague de culpabilité dont le goût amer élance vivement son crâne. Il s'adosse lentement, yeux mi-clos, à son lit en flot avant de sentir une délicate fragrance. Une jeune femme se tient à côté de lui, le front ridé d'anxiété.

«Tu es réveillé ?
- Qui êtes-vous ? Où suis-je... Qui suis-je ?
- Enteri ?
- La chute a dû lui faire perdre la mémoire... Veille sur lui.»

Nageant entre une noire et violente confusion et des draps trempés de transpiration, l'homme s'agite pour apercevoir le troisième homme. Mais la main de la jeune femme le maintient fermement. Le bruit de la fenêtre se fermant émit un brutal grondement dans son esprit comme les fondations d'une maisons qui s'écroule, comme la vision imprécise d'un monde qui s'éloigne.
La jeune femme lui propose une tasse : qu'essaie-t-elle de lui faire boire ? Un poison ? Non, elle aurait eu le temps de le tuer dans son sommeil. Peut-être souhaite-t-elle l'endormir alors ?
«De la camomille» , souffle-t-elle, «il y a également une tasse d'aubépine et de tilleul.» D'un hochement du chef, l'homme avale la camomille conscient que les autres plantes l'endormiraient. Après l'avoir remerciée, il lui donne une série d'indications très précises : préparer soixante litres d'eau, la faire chauffer pendant deux minutes et trente secondes, ajouter deux grammes de la poudre noire qui se trouve dans un bocal vert, à l'aide d'une cuillère carré pour faciliter le dosage, refaire chauffer le liquide pendant 20 secondes puis ajouter une autre poudre...
Une fois les instructions donnée, pour éloigner cette femme plus que pour l'aider à se soigner, il regarda avec culpabilité la demoiselle lui offrir un sourire compatissant avant de s'en aller. Est-ce qu'il peut lui faire confiance ? D'ailleurs, avait-elle répondu à ses questions ? Et pourquoi prend-elle soin de lui ? Qui était cet homme qu'il n'avait pas pu voir ?
Les questions intensifient son mal de tête... Mais que lui était-il donc arrivé ?

À son retour, la jeune fille demande à quoi servent toutes ces précautions pour un breuvage. Le malade fronce les sourcils et faiblement lui affirme qu'elles sont inutiles mais que le thé est bien meilleur ainsi, lui cachant sa prudence mais craignant une vive réaction. Pourtant sa réponse tient en un sourire. Désarmant, réchauffant, éclatant. Assurément, le nouveau vertige que ressent le patient n'était pas dû à sa chute...

«Te souviens-tu, demanda-t-elle, de ton métier ? Et d'où nous étions ?
- Je me souviens avoir beaucoup voyagé... Je dois être un diplomate peut-être ?»

~

Au-dehors la pluie, ombre sonore de minuit, faisait écho à son ennui tandis qu'une myriade de reflets mats percutait les vitres et les dalles dans une blafarde monotonie ; une musique sans âme apportant un calme mécanique. C'était pourtant une nuit depuis longtemps attendue. Trois ladrinis engagés pour protéger une diva - que tous disaient prise de paranoïa - pendant un spectacle : être rémunéré pour aller au théâtre, que pouvait-il y avoir de plus alléchant ?

~

Il paraît que je m'appelle Enteri et fais partie de la noblesse. À mon réveil, une charmante demoiselle s'est occupée de moi, un sourire radieux et des cheveux lumineux. Lorsque parut l'autre fille du matin, l'aube qui d'or teint ses roses mains, un tapis nimbé de rosée perlait d'espoir cette journée. Encore élancé par un mal étranger, tout dans cette scène floue tourne avecque fougue mais par instant il me semble voir au centre de ces nuances, son regard pétillant fendre mes membres encore tremblants d'un charmant sentiment réjouissant.
La douce chaleur de l'air libre, l'odeur humide des murs en pierre et les allées bondées me réconfortent comme si j'avais passé ma vie à les traverser, à jouer avec eux, à les défier. On m'a dit qu'en me baladant je retrouverais peut-être la mémoire mais à l'évidence c'est une perte de temps... Marcher est un fardeau lorsque l'on manque de...
Au théâtre ? La conversation d'un couple de marchands retient mon attention. Un homme s'est suicidé en sautant du haut des échafauds, quel idiot... Mais le théâtre, rien que ce nom, comme un furoncle, agite mon intuition.

«Est-ce que je déteste le théâtre ? »

La réponse est négative mais sa voix a quelque chose d'envoûtant, comme si l'écouter me rappelle des souvenirs. Des souvenirs invisibles, tels un abîme, qui la rendent hypnotiques. Comme s'il me fallait l'écouter pour me remémorer quelque chose d'urgent. Il faut que j'en sache plus sur elle.

«Vous m'impressionnez belladonna, pourquoi en savez-vous tant sur moi ? Au fait, je ne connais toujours pas votre nom ? Il ne peut qu'être aussi sublime que cet iris autour duquel resplendit votre sublime harmonie.»

Elle s'arrête, apparemment touchée... Saisissant l'opportunité et attirant une rose d'un mouvement de virtuose, je ne peux m'empêcher de la présenter en me fendant discrètement d'une révérence. Comment lui dire ? Que son sourire réjouit mes mires ; qu'à côté d'elle, je me sens pousser des ailes ; que sa silhouette d'or me revigore ? Comment lui demander, même si ce n'est qu'une idée, même si ce n'est qu'un songe ou bien un mensonge, comment lui demander, sans blasphémer, si elle peut...

«Ne t'en fais pas»

Quel imbécile ! Pris par cet étrange délire, j'en oublie la politesse... Que disait-elle ? Je crois qu'elle me rassurait, cela me rappelle...

~

Néanmoins Enteri n'était pas serein car la menace demeurait incertaine, inquantifiable, indéfinie ! Bien qu'il eût visiter chaque recoin du bâtiment, bien qu'il eût observé chaque détail des installations et bien qu'il se fût entretenu avec tous les autres acteurs, il n'avait pas trouvé la moindre anomalie. Il n'y aurait aucun meurtre ce soir.
Pourtant un pressentiment vrillait vif dans son esprit, incapable de s'éteindre. Même lorsque la chanteuse avait affirmé que leur présence suffirait : après tout son propre garde du corps était avec eux. Il lui avait même sauvé la vie lors d'un incendie dont les flammes avaient paralysé sa main droite.

~

«[Grey]Hey attention ![/color]»

Un groupe est arrivé en prenant toute la rue, bousculant les passant et l'enfant qui venait de crier, contrairement à nous, n'a pas eu le temps de se ranger. Tandis que les hommes s'éloignent, je m'approche de leur victime avec compassion : son bras qui a frotté contre la pierre saigne un peu.

«Tu n'as rien ?
- Rends cette bourse.»

L'enfant... Quand a-t-il eu le temps de prendre mon argent ? Et quand a-t-elle remarqué qu'il l'avait fait ? Décidément, elle se montre de plus en plus impressionnante... Son ton ferme fait montre d'une prodigieuse assurance et son regard semble plus efficace qu'un étau. Pour autant cette grâce létale, ce danger caché derrière son masque délicat, semble encore plus envoûtant.
Puis vif comme un colibri, le bandit sort un canif de sa poche. Rapide, le geste me paraît pourtant trop lent et par un réflexe que je ne me connais pas, je parviens à lui faire une clef et à la repousser. Avant de s'enfuir, l'enfant tente de jeter sa dague avec maladresse que j'évite en pivotant, mon amie dans les bras. Comment aurais-je pu rater une si belle occasion ? Le coeur en chamade, ses yeux rencontrent les miens un brin décontenancés mais surtout surpris. Ignorant la crainte d'être repoussé, qui pourtant suinte de mon audace, je la tiens et peux sentir son parfum, sa chaleur et ses battements de coeur plutôt réguliers. Ne ressent-elle rien ? En remontant mes mains dans son dos néanmoins, je la ressens tressaillir. Toutefois un bruit se déchaîne dans mes oreilles. Est-ce un interdit ? J'approche mes lèvres vers son visage de miel... Non c'est impossible.
Marchant de nouveau côte à côte, je me demande si elle s'est sentie blessée... Quelque chose me dit que c'est une erreur, comme une fureur étouffée ou le poids de mes responsabilité. Mais lesquelles ? Il faut que je me souvienne ce qui m'est arrivé. Et lorsque j'aurai retrouvé cette mémoire effacée, alors je lui avouerai...

Une mélodie saisit mon attention, comme un cri pire qu'une vitre qui se brise ; une clameur qui brutalement semble détruire en partie mon embrouillement. Cette musique... je l'ai déjà entendue... Récemment...

~

La performance commençait lentement. Depuis le haut d'un escalier qui représentait le fond de la scène descendait la cantatrice. Sa voix résonnait avec maîtrise quand ses sublimes atours reflétait dans la sombre salle mille astres et autant d'ombres.
Artémius qui était à côté d'Enteri se détendit sous le regard inquiet de celui-ci ; il parvint toutefois à le calmer avant la fin du première acte. Les deux hommes profitèrent de l'entracte pour changer de position et de partenaire, moins pour la sécurité de la diva que pour rassurer l'homme qui s'était retrouvé en hauteur avec Sytrinn, côté jardin. Artémius quant à lui devrait se retrouver côté Cour avec le garde qui faisait craquer ses doigts : lui non plus n'était pas tendu...

~

L'enfant du mal souvent engendre trois engeances. Après l'amnésie et la tentative des bandits, que m'arrivera-t-il ? En tournant la tête vers elle, je m'émerveille encore devant ses vermeilles qui m'inspire une indicible sécurité et une vive sérénité. Sans même lui parler, je sais qu'elle a compris que je nous sentais suivis - ou bien l'avait-elle déjà remarqué ? - alors j'accélère le pas, tourne à droite vers la grande artère. Une place qui me semble si familière... J'accélère sans lui lâcher la main, traversant la foule comme un petit couple, une jolie image que j'espère qu'elle partage. Les deux premières ruelles sont des culs-de-sac mais comment le sais-je ? J'accélère, exalté par mon coeur affolé par la moiteur de sa main. Puis après quelques mètres je franchis une porte et m'introduis dans un petit chemin entre deux grands bâtiments, loin de tout, loin de tous.

«Tu cours vite, hum, j'ai oublié ton prénom...»

Fasciné par son souffle court et pouvant encore ressentir sa chaleur, je sens ma tête qui tourne et mes mains devenir moites. Déjà mes jambes tremblent mais comment pourrais-je lui demander ? Que ma vie s'est dispersée mais que rassuré par son sourire j'aurais pu fuir vers l'oubli. Même vidé de tout souvenir, seul son contentement me semble important. Mais comment lui avouer que je n'ai pu oublier cette simplicité qui m'a enjôlé ?
Coupant court à mon raisonnement, un homme s'avance devant nous. Un visage, que j'avais déjà vu, se fendait dans un rictus que j'avais connu. Parce qu'il était la dernière chose que j'avais aperçu avant de m'évanouir.

~

C'était la scène 3 du second acte. L'instant où la diva faisait montre de tout son talent. Le moment où la salle entière tremblait des vibrations de maestria qu'elle insufflait à chaque son, si proche du violon dans l'aigu, si dramatique dans le grave. Une vigueur et une intensité qui faisait écho au danger que tout à l'heure il avait ressenti. Enteri l'aperçut alors. Un peu plus haut. Dans une zone ou pas une lueur ne permettrait aux spectateurs d'identifier le meurtrier. Aussitôt le ladrini entama l'escalade suivi de Sytrinn. Puis il se souvint de l'entracte. Comment le garde avait-il pu faire craquer ses doigts avec une main paralysée ? ! Dans un murmure il ordonna à la demoiselle de fermer les issues. La honte de n'avoir rien vu et la colère qu'il ressentait lui firent l'effet d'une décharge électrique. Plus rapide que jamais, il rejoindrait l'assassin avant qu'il n'agisse... Mais après ?

~

«Je m'en souviens... Tu t'appelle Sytrinn, et je t'aime.»

Le visage raffermit par une nouvelle assurance, le ladrini observa son adversaire avec dominance. Un simple assassin comme il en avait déjà vaincu un, en haut d'un échafaud.

Une fois qu'il se fût occupé de l'homme, Enteri tourna des yeux électrique vers son amie. «Merci.».. Après une longue hésitation et avec la mine indéchiffrable qu'il affichait dans de très rares occasions, il lui proposa de rentrer, incapable d'en dire plus. Pourtant, sur le chemin, il ne parvint à s'empêcher de s'arrêter pour acheter une rose, rougeoyantes ; saignante d'une vérité qu'il ne parvenait à concrétiser. Après une courte hésitation, il demanda à la fleuriste de rajouter des tulipes jaunes pour en faire un bouquet. À ce qu'il avait appris, elles signifiaient un amour impossible... Car il savait qu'il lui était impossible de lui en dire plus. Pour l'instant.

~

Le meurtrier se moquait de s'enfuir ou même de mourir car sur ce contrat il avait mis son honneur en jeu. D'un rapide coup d'oeil Enteri jaugea la hauteur à laquelle ils étaient monté. 45 mètres. Une chute de 6 secondes. La toile d'arrière-plan n'offrait aucune prise ; aucun câblage ne leur laisserait une chance. À portée de grappin, un seul balcon. Trop bas, il ne ferait que ralentir la chute. Une chute qui demeurerait violente. Et pourtant paraissait inéluctable.
Au-dessus des échafauds, plus haut que le rideau, les deux hommes s'affrontèrent. Aucun ne parvenait à prendre l'avantage et le meurtrier ne prenait plus même le temps de répondre au ladrini. Il n'avait pas besoin de combattre après tout. Il lui suffirait de s'élancer sur sa proie et mourir avec elle. Les siens seraient payés pour cet ultime acte de bravoure. Une pure folie. Une méprise pour la vie. Un dernier pas que réaliser il n'hésita.
Incapable de l'en empêcher, Enteri avait dû sauter. Sur le torse de l'homme il avait lancé son grappin. Avant d'enfoncer son katar dans son crâne. Sa lame était enfoncée, refusant de se rétracter, le coinçant avec le macchabée. Le tintement du grappin subitement résonna dans le silence, suivi du bruit de tissu d'une toile étirée brusquement. Enfin, le craquement des corps atterrissant au sol ravit à la tragédie sa panique vide et dramatique.

~


Dernière édition par Enteri Klypsène le Lun 23 Juil - 0:32, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeLun 23 Juil - 0:10

Spoiler:

Sytrinn Sandström => idylle avec Enteri Klypsène

Peut-être, dans un élan de générosité, souhaitait-il rendre le sourire à ceux qui ne l'avaient pas ? Ou peut-être s'agissait-il encore d'une de ses farces ? Cela partait-il, oui ou non, d'une bonne intention ? Personne n'aurait su dire ce qui traversait ses pensées d'oiseau ce jour là.

C'était une belle journée d'Enkilil et les habitants de Tyrhénium étaient de plus en plus nombreux à descendre dans les rues afin de profiter du marché. Flint, quant à lui, quittait le Bazar Condamné, laissant derrière lui un Enteri à moitié endormi. Il était rare que son maître mette les pieds dans le dortoir du repaire, pourtant aujourd'hui il y était venu trouver la fraîcheur et le calme nécessaire à son sommeil. La nuit dernière avait été particulièrement mauvaise, agitée de souvenirs lugubres et angoissants.
Le colibri s'était donc vite sentit à l'étroit et avait eu besoin de remédier à l'ennui qui pesait sur lui. Pour cela, rien de mieux que de survoler les toits ou zigzaguer entre les passants à la recherche d'une bêtise à faire. Car pour se mettre dans le pétrin, Flint était le roi. Néanmoins, il savait faire preuve d'une malice extraordinaire pour se sortir d'affaire et en tirer quelques avantages, de surcroît.

Cela faisait quelques minutes à peine qu'il sillonnait le quartier commerçant et déjà il convoitait quelque chose d'intéressant. Il se posa sur le rebord d'une fenêtre et scruta l'intérieur de la maison en quête de ce qui, de la haut, lui avait semblé sentir si bon. Dans la pièce, un vieil homme s'affairait, tantôt versant des liquides colorés dans des flacons, tantôt remuant le contenu d'un chaudron. Mais Flint eut tôt fait de comprendre d'où venait le délicieux parfum. Non loin de lui, sur une étagère, l'herboriste avait placé une coupelle pleine de biscuits ainsi que de tout petits tubes de verre au contenu rose bonbon. Le gourmand voleta immédiatement vers les biscuits puis remarqua qu'une étiquette était posée juste à côté des minuscules flacons. Si Flint ne savait lire, il avait été suffisamment au contact des humains pour pouvoir être capable de saisir plus ou moins le sens d'un dessin. Ici il put reconnaître un visage souriant, crayonné grossièrement, entouré de cœurs. Bah, ça n'avait pas l'air trop mal, peut être avait-il trouvé un moyen de redonner le sourire à son maître ?
Tout à coup, il vit du coin de l’œil le vieillard s'approcher dangereusement de lui, une cuillère en bois à la main. Le colibri s'empara d'un des tout petits tubes avant d'échapper à une première attaque du boiteux et s'envoler à toute vitesse par la fenêtre.

************
Une journée pareille était exceptionnelle, car il était rare que Sytrinn ne se montre pas de bonne humeur. Cela faisait trois ans, jour pour jour, que son père l'avait quittée et chaque année, cet anniversaire morbide lui serrait le cœur.
Quand elle arriva au repaire en fin de mâtinée, la jeune femme fit de son mieux pour se dérider et avoir les idées claires. Elle avait demandé à s'entretenir avec Enteri au sujet d'une mission délicate qu'il lui avait confiée, et désirait bénéficier de quelques conseils. Lorsqu'elle entra dans la salle de réunion, le ladrini, lui, sortait du dortoir en se frottant les yeux. Visiblement, lui aussi n'était pas dans son assiette. Inquiète, elle prit de ses nouvelles, s'assura qu'il allait bien, puis lui rappela la raison de sa présence. Sans plus attendre, ils prirent place à table et entrèrent dans le vif du sujet.

************
Flint volait à tire d'aile en direction du Bazar Condamné, ses petits pieds agrippant tant bien que mal le fin tube de verre. Il se dirigea vers une porte qui permettait d'accéder au repaire, mais lorsqu'il effectua un virage serré dans la ruelle pour l'atteindre, il ne s'attendait pas à la trouver fermée...

************
Après avoir longuement discuté, les deux ladrinis sortirent dans une ruelle déserte, restant sur le pallier d'une des entrées du repaire.


- Si tu as besoin de renseignements supplémentaires, n'hésite surtout pas, d'accord ? Je vais rester là encore un moment, donc tu sais où me trouver.
- Très bien, je n'oublierai pas. Ah oui ! Encore une chose, j'aurai peut être besoin d'un plan précis du...

Flint fondait droit sur eux. Le colibri affolé, se cambra pour raser verticalement l'entrée fermée, laissant échapper ce qu'il peinait à retenir entre ses petites pattes. Le tube tournoya dans les airs, passa entre les têtes des terrans et vint exploser en mille morceau contre le bois de la porte. Immédiatement les deux jeunes gens furent aveuglés par une fumée rose parfumée qui une fois respirée, leur arracha quelques toussotements. Quand le nuage coloré se dissipa, les ladrinis se retournèrent l'un vers l'autre, ouvrirent la bouche, et soudain se ravisèrent.
Perché sur une gouttière, Flint observait la scène, effaré. Sytrinn et Enteri se regardaient béatement, émerveillés, mais bien vite ils baissèrent la tête, le temps d'une seconde, pour de nouveau se faire face, écarlates. Ils se sourirent timidement et entamèrent une promenade, marchant l'un tout près de l'autre sans pourtant oser se toucher. Le colibri comprit dans quels beaux draps il était et s'empressa de suivre le couple qu'il avait accidentellement crée.

Les tourtereaux étaient méconnaissables, rayonnants, hypnotisés. Amoureux, eux qui n'avaient jamais aimé et qui à de tels sentiments refusaient de céder. L'oiseau qui auparavant s'ennuyait n'allait pas être déçu du voyage et devait endosser le rôle de chaperon pour la journée, assistant, gêné, à ce romantisme exacerbé.
S'arrêtant devant les étalages du marché, Enteri et Sytrinn se faisaient mutuellement goûter de nombreux mets, sans cesser de se dévorer des yeux. La jeune femme, frôlait de temps en temps de la main, celle de son compagnon, et ce dernier entortillait une boucle des cheveux de la demoiselle autour de son doigt, tandis qu'elle discutait avec un marchand.
Ils passèrent leur après-midi à l'ombre de l'arbre sous lequel ils s'étaient rencontrés pour la première fois lors de l'Introduction de Sytrinn. Assis l'un à coté de l'autre, Enteri jouait de la lyre en souriant à sa dulcinée qui elle, humait le parfum des roses qu'il lui avait offert et dont une avait été placée dans ses cheveux dorés.
Alors que le soleil se couchait, Flint n'eut pas beaucoup de mal à les retrouver. Tout deux étaient perchés sur le rebord d'un toit, main dans la main. Sytrinn avait laissé aller sa tête contre l'épaule d'Enteri. Le colibri, face à ce cliché, aurait volontiers vomi, mais il se rappela aussitôt qu'il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, avec sa manie de se trouver des ennuis.

Suite à l'inévitable étape du dîner en tête à tête, durant lequel Flint, resté dehors, avait bavé devant les assiettes, les amoureux arpentèrent les rues désertes de la ville. Ils s'arrêtèrent, nostalgiques, à l'endroit de leur coup de foudre, sur le pallier secret du repaire. Le colibri compta intérieurement : 3... 2... 1...


Une cloche retentit dans Tyrhénium. Le premier coup de minuit sonna...
Enteri, fit un pas.
La cloche sonna une deuxième fois, puis trois, puis quatre...
Il souleva le menton de la jeune femme du bout des doigts.
Le cinquième coup résonna, suivit du sixième.
Elle caressa la joue d'Enteri.
Sept... Huit...
Leurs visages se rapprochèrent.
Neuf... Dix...
Il fermèrent les yeux.
Onze...
Leurs lèvres se frôlèrent.
Douze.

- Ah oui ! Encore une chose, j'aurai peut être besoin d'un plan précis du quartier où je dois me rendre.
- Tu fais bien de me demander ça, je l'avais justement préparé, le voilà.
- Merci... Tiens, c'est étrange, il fait déjà nuit ! Fit Sytrinn sans se poser plus de questions.

Les ladrinis se souhaitèrent bonne nuit avant de se séparer, n'ayant aucun souvenir de la journée qu'ils venaient de passer. Flint, de son côté, était soulagé que sa bêtise n'ait pas laissé de traces... Mince !
La jeune femme n'avait parcouru que quelques mètres lorsque sa main fut heurtée violemment. Elle se retourna, mais ne vit pas le colibri, tenant dans son bec le ruban qui retenait un bouquet de trois roses, voleter aussi loin qu'il le pouvait avec ce poids. Sytrinn haussa les épaules et quand elle passa sa main dans ses cheveux, quelque chose s'en décrocha pour tomber à ses pieds... Une rose rouge.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeLun 23 Juil - 0:24

Voilà ma petite participation avec Yersin Aellyen, ce n'est pas fameux ; mais je vous souhaite quand même une bonne lecture ! ^w^

    C'était une chaude après midi de Béamas dans les contrées de Canopée. Une chaleur pour le moins supportable mais qui avait le don de focaliser toutes vos pensées sur une bonne boisson bien rafraîchissante ou encore une baignade dont l'eau vous enveloppera dans un fluide glacial afin d’apaiser cette fièvre qui ne cesse de vous hanter depuis que les deux soleils Doroma et Ziria régnaient dans les cieux. C'était ce que vivait Aliénor depuis le début de cette journée, rôdant dans la citée en quête d'apaiser ses maux. Cela faisait quelques jours que l'Eryllis y était hébergée, sans la compagnie de Fenrir et visitant ce lieux dont elle ne s'en lassait guère. Mais aujourd'hui, ce n'était pas la cité même qui intéressait la jeune femme, mais un endroit unique dans toute Canopée : Les Cascades Vierges. Rien qu'à la pensé de se retrouver dans cette eau, un frisson d'impatience naquit sur son échine. Elle espérait seulement qu'elle pourrait se baigner en toute tranquillité, sans visiteurs ni de gêneurs. On pouvait toujours espérer non ? Et si c'était le cas, elle pourra enfin rafraîchir son visage qui ne cessait de se dissimuler sous cette capuche sombre...

    Bientôt, un mélodieux bourdonnement s'éleva dans les airs tandis que les cascades s'ouvraient à elle. Aussitôt, un soupir de soulagement sortie de la barrière des lèvres de la jeune femme qui se dirigea d'une démarche féline jusqu'à la rive. Mais, que voyait-elle là ? Une pile de vêtements ? Aliénor pencha la tête sur le côté, quelque peu étonnée et surprise. Il y avait donc quelqu'un dans les parages ? Ou plutôt... dans l'eau ? Elle chercha du regard un mouvement singulier dans cette eau clair ou bien encore près des rochers sous les chutes. L'étranger ou bien, l'étrangère ne doit pas être bien loin... Soudain, la surface miroitante se brisa tandis qu'un corps jaillit des profondeurs. La Terranne fit un bond un arrière, les dagues en main et en position de défense. Elle posa un regard sauvage sur... Les joues d'Aliénor prirent soudain une couleur écarlate, tandis que la jeune femme fit volte-face. Toute confuse, elle tenta d'oublier qu'un Sindarin venait de sortir de l'eau, un corps svelte aux muscles bien dessinés, seulement habillé d'un bas trop serré à son goût. Mais ce qui lui avait le plus marqué était sans nul doute ses yeux vairons, un brun au reflet doré l'autre d'un vert d'émeraude, qui semblaient parcourir le corps de la Rôdeuse. Et son visage aux traits fin et ses longs cheveux bruns dont deux oreilles pointues se faufilaient hors de cette chevelure... Aucun doute, c'était un Sindarin mâle... qui n'était pas si désagréable à regarder, il fallait l'avouer.

    Aliénor ouïe un petit rire moqueur et des pas se rapprocher, la faisant crisper sur place tandis qu'un souffle chaud et une voix mélodieuse chatouillaient son oreille :

    - Eh bien, ma Dame, est-ce la vue d'un corps masculin bien portant qui vous trouble à ce point ?

    Ah... Très bien, elle voyait quelle sorte d'homme elle faisait à faire ; ces fameux coureurs de jupons aux paroles séduisantes et mélodieuses... Mais il en fallait plus à cette louve solitaire pour se laisser aller par ces beaux discours, beaucoup plus... Ou plutôt, quelque chose d'assez simple qui ne semblait pas être à la disposition de ce Sindarin : la sincérité.

    - J'en ai vu bien plus... Déclara Aliénor en jetant un regard derrière son épaule, croisant son regard enivrant. Je voulais simplement préserver votre intimité.

    Ce n'était pas tout à fait vrai, ni tout à fait faux ; disant qu'elle fut surprise, mais il est vrai que le corps d'un homme, voir totalement nu, ne l'intimidait point pour avoir pratiqué de nombreux soins. Allait savoir s'il la croyait ou non, mais son sourire semblait éternel et le jeune homme posa doucement ses mains sur les bras nus de la Terranne et son menton sur son épaule, il lui demanda d'une voix suave :

    - Et quel vent vous amène dans ce lieu enchanteur ?

    L'Eryllis avait frissonné en sentant le contact de sa peau contre la sienne, pourtant son visage restait impassible et sévère... Cependant, un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres et d'un mouvement féline, elle fit volte face, sa cape calquant sinistrement. Une lueur de défi illuminait son sombre regard, comme si cette situation l'amusait. Oui, dans un sens cela la divertissait ; le jeu du chat et de la souris. Elle voulait savoir jusqu'où ils pourraient aller...

    - La recherche d'un peu de fraîcheur sous cette chaleur tyrannique... Mais je ne veux guère déranger Messire dans sa baignade...
    - Oh, il posa ses mains sur la taille d'Aliénor, mais ça serait un plaisirs et un honneur pour moi de partager ce moment...
    - Je ne sais pas si vous le méritez...


    Elle retira ses mains, sourire aux lèvres et reculant de quelque pas. Ses mouvements étaient fluides tandis que son regard brûlant de malice semblait vouloir plonger dans les tréfonds de ses yeux vairons. Elle voulait l'attirer, le faire craquer, le titiller et l'emporter dans le jeu. Elle voulait jouer avec le feu, mais allait-elle se brûler ? Son manège ne laissa pas son adversaire indifférent, celui-ci tenta de l'attraper à nouveau, elle recula subitement. Elle lui adressa un sourire mesquin, faisant quelques pas en arrière. Cependant, elle ne le chassa pas quand elle sentit son bras nus l'attraper à nouveau à la taille, elle se contenta de plaquer ses mains contre son torse... si chaud... Il alla lui murmurer à son oreille :

    - Je suis pourtant un gentil garçon...
    - Mais je n'en doute pas...


    Elle se défit de lui, se rapprochant doucement de la rive avant d'être à nouveau prise dans ses bras. Il était brûlant et ses mèches chatouillaient le visage d'Aliénor. Cette dernière se mit sur la pointe des pieds, doucement, prenant appuie sur ses épaules. Elle pouvait à présent sentir son souffle sur sa peau, entendre la cadence de sa respiration, toucher son corps... Elle effleura son nez, ses lèvres, passant ses doigts dans ses cheveux longs d'une poigne ferme mais docile afin de lui approcher son visage. Alors, enivrer, il s'apprêta à attraper ses lèvres encore vierge où nul homme a réussit à les dévorer...

    Un bruit sourd, la surface miroitante de l'eau brisée et un homme qui tentait de reprendre son souffle après être remonté à la surface. Où était-elle ? Où était cette jeune femme sauvage qui c'était moqué de lui ? Elle était là, l'observant, dissimulée dans l'ombre d'un arbre. Elle souriait, malicieusement et fit volte face... La dernière chose qu'elle laissa fut le bruit sinistre du claquement de sa cape avant de disparaître dans la tréfonds des sous bois.

    Sauvage et imprenable...
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitimeLun 23 Juil - 0:40

Tout a été pris en compte.


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MessageSujet: Re: Concours d'écriture : Idylle de l'été   Concours d'écriture : Idylle de l'été Icon_minitime

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Concours d'écriture : Idylle de l'été
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