| | La Rencontre [PV Démégor] | |
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|| Informations || Fonction: Pouvoirs, spécialités & Don: Relations & Contacts: :: L'Eryl :: Sighild | Sujet: La Rencontre [PV Démégor] Dim 29 Juil - 0:21 | |
| Les temps nouveaux étaient devenus dangereux, dangereux pour tous ceux qui ne suivaient pas les règles de façon conforme, pour tous ceux qui ne semblaient plus être que des gênes au bon règne du nouveau Roi Thimothée. Aujourd'hui, ce qui avait inquiété tant la dirigeante des Eryllis s'était produit : elles étaient maintenant des proies pour tous les chacals et autres chasseurs de tête qui aimeraient faire fortune ou bien être gracié en offrant les objets de convoitises qu'étaient devenues les membres de sa caste. Voilà donc à quoi était réduit les amazones, à se cacher, encore et avec de nouveaux ennemis, tout comme l'angoisse d'être trahie à tout moment par ceux en qui on avait confiance. Néanmoins, avec son grand âge, la lhurgoyf ne s'attendait plus à rien de la part des hommes, qu'importe qui ils étaient. Elle en avait tant vu et tant rencontré, qu'elle avait pris à cerner leur âme dans leur complexité. De plus, bien qu'elle faisait des affaires avec un grand nombre de roublards, elle n'ignorait pas le risque qu'elle prenait à chaque fois qu'elle quittait son village. Mais qu'importait, elle savait qu'elle le faisait pour le bien de ses sœurs, et si Noathis se voyait investi par de nouveaux traqueurs, alors elle se devait de devenir encore plus puissante et préparer ses congénères à un avenir bien sombre.
Malgré l'épée de Damoclès qui tremblait au dessus de sa tête - et malgré quelques inquiétudes de la part de ses congénères - Sighild était quand même partie en direction d'Umbriel. La route y était longue et les dangers tout autant. Toutefois, la vie d'une dirigeante n'était pas faite de répits. Chevauchant son vaillant Hugin, cheval sauvage à la robe blanche et au crin noir comme l'ébène, l'étonnante lhurgoyf avait rejoint son pays d'origine, celui où elle avait vu le jour, celui où elle avait grandi dans la misère : Phelgra. Il lui fallut plusieurs jours avant de s'y rendre, prenant le risque de passer par Tyrhénium. Même si le mandat d'arrêt contre sa caste n'avait pas lieu d'être là bas, cette ville n'en restait pas moins emplis de mercenaires. Il ne devrait pas être étonnant qu'un ou deux hommes aient repéré la jeune femme, et peut-être même, qu'à l'affût, depuis là bas, elle était suivie. Et à vrai dire, elle en était même sure. Toutefois, cela ne semblait guère l'inquiéter.
Quoiqu'il en fut, Sighild devait trouver un contact à Umbriel, le genre d'homme qui lui donnait toujours quelques informations contre un peu d'argent. Quelles informations? Seulement le genre qui pouvait être utile à une Eryllis... et parfois bien d'autres qui étaient plus... personnelles dirons-nous. Comme à son habitude, Sighild avait abandonné son cheval à l'entrée de la cité souterraine car elle refusait de l'entrainer dans la ville avec elle. D'une part car l'animal n'aimait pas les lieux clos, et d'autres part car il pourrait aisément être pris comme du bétails par quelques affamés. Même si il existait un veilleur à Umbriel, ce dernier avait beaucoup à faire avec la prison, plutôt que de se soucier de quelques habitants assez fous pour vivre reclus dans un tel endroit. Ce n'était pas non plus comme si la cité brillait avec sa gloire de jadis... les temps avaient bien changés ou presque.
L'amazone avait seulement parcouru quelques mètres dans l'artère principale de la cité qu'elle se sentit déjà épiée. Dissimulée sous un manteau léger, le visage caché sous une cape, Sighild avait déjà repéré trois présences qui l'encerclaient. Une embûche? Finement ratée cependant. La jeune femme avait survécu à la plus terrifiante des guerres, ce n'était pas simplement une poignet de fou qui la ferait ployer. Soupirant avec lasciveté, Jézabel tira soudainement Azazel de derrière son dos, immense faux qui luisait d'une lumière sanglante.
" Je commence en avoir assez de me sentir observer... "
Ce fut alors que des hommes sortirent de l'ombre comme des loups, lentement, à petit pas. A en voir leur silhouette, l'un d'entre eux, sans arme, devait être un fervent pratiquant de la magie, alors que les deux autres portaient des armes lourdes. Ils s'échangèrent un regard, un petit sourire s'afficha au bord des lèvres de l'Eryllis.
" Prétentieux que de croire que vous m'aurez de cette façon. "
Brutalement, Sighild planta sa faux dans le sol et au même instant, le magicien lança des flammes en son encontre. Seulement, bien qu'elle sentit la chaleur de sa magie, l'amazone s'évapora dans une brume brillante qui se faufila comme un serpent vers le magicien. Derrière lui, la lhurgoyf reprit sa forme première et avant même qu'il y eut la moindre réplique de ce dernier, elle brisa la nuque du pauvre malheureux sans ne lui laisser la moindre chance de survie. Mais ce n'était pas comme si cela avait été son intention. Alors que le cadavre du premier gisait au pied d l'Eryllis, les deux autres tentèrent une charge simple, sans magie.... Sighild fit la même chose et courut dans leur direction, mais aussi vers sa faux plantée solidement dans le sol. Vive et légère, elle y parvint à temps et se servit de son arme comme un barre fixe sur laquelle elle tournoya afin de flanquer un coup de pied au premier des deux qui arrivaient vers elle. Sonné, elle en profita pour se remettre sur ses jambes et brandir Azazel en direction du second agresseur qui tenta de lui donner un violent coup de masse qu'elle esquiva de justesse. Mais au lieu de tenter de parer le prochain coup à venir, la lhurgoyf se montra plus audacieuse en offrant le prochain coup, fatal cependant pour son adversaire qui vit sa tête rouler sur le sol. Prendre des risques semblant payant.
" Et un autre fut fauché... "
Le dernier survivant reprit ses esprits mais ne tenta pas d'attaquer imprudemment comme la première fois. Pendant une longue minute, les deux jeunes gens s'observèrent comme deux prédateurs se battant pour leur territoire. Pendant cette même minute, Sighild eut assez de temps pour cerner les moindres traits de celui qui lui faisait face : la peau cireuse, le visage aux joues creuses, il paraissait être un malfamé. Pourtant, il était capable de tenir une masse qui semblait bien lourde, sans doute la manifestation d'un certain pouvoir. Analyse certes rapide mais suffisante pour la jeune femme. Si il possédait une force redoutable, il n'était guère bon pour elle de faire un combat rapproché. Mais alors qu'il tournait l'un atour de l'autre, d'autres chiens maudits s'avancèrent dans l'ombre, trois autres hommes apparurent... donnant alors plus de confiance à celui qui était face à elle.
" Je vois. "
Il semblerait que la journée n'était pas prête d'être terminée... si seulement elle savait ce qui la guettait... Mais en attendant, prenant une bonne inspiration, la sauvage Sighild se lança dans l'offensive, prête à en découdre autant qu'il le faudrait. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Dim 29 Juil - 21:34 | |
| A l’heure où le monde n’était que depuis trop longtemps dirigés par des pantins ayant une illusion de pouvoir entre leurs mains, à l’heure où les moins capables étaient ceux avec le plus de pouvoir, tous ne pouvaient que lever les yeux vers le ciel et l’avenir en se demandant de quoi pourrait bien être fait ce dernier. Et que pouvaient-ils voir en portant leur regard vers l’horizon ? Des incapables au pouvoir, des gens décidant de la vie et de la mort de peuples entier du simple fait du pouvoir que leur conférait leur sang…et des gens soumis à ce joug despotique sans aucune lueur d’espoir de voir les choses changer un jour. Dernièrement ce pathétique pantin de roi venait de décider de la mise à mort de plusieurs peuples du fait des actes de certains d’entre eux…et par sa seule et unique volonté. Qui était-il ? Se prenait-il pour l’incarnation du Dieu de la mort, en personne, pour prendre de telles décisions ? Se croyait-il puissant parce que sa famille l’était ? Mais l’arme à la main, face à un vrai guerrier, quelle chance aurait-il de repartir d’un combat en vie ? Car c’était là qu’on reconnaissait un homme de pouvoir, et non pas par les lignées de nobles familles…cela n’était pas avoir du pouvoir mais avoir de l’argent, une simple illusion de pouvoir pour tromper les simples d’esprit.
Comment rester impassible lorsqu’une telle injustice et une telle farce se déroulait juste à côté de chez soi ? Les peuples condamnés à mort et traqués étaient cachés ou en fuite et ne pouvaient donc pas appeler à l’aide, mais nul doute qu’ils le feraient s’ils en avaient l’opportunité…c’était donc un appel à l’aide tacite, mais un appel tout de même. A l’annonce de la décision du roi, bon nombre de brigands, tueurs et chasseurs de prime de tout Phelgra se réveillèrent et se mirent en branle en espérant faire fortune en traquant leur prochain comme ils l’avaient toujours fait auparavant…l’homme est un loup pour l’homme, ne vous l’ai-je pas déjà dis ? Que pouvait-il faire pour retarder la mise à mort de tout un peuple ? Que pouvait-il faire pour donner un petit sursis à ces gens qui, pour la plupart, ne méritaient pas la sentence qui venait de leur tomber dessus ? S’élever, seul, contre l’autorité régissant ce monde corrompu ? Non, c’était encore bien trop tôt pour cela, le jour viendrai où il se rebellerait contre cet insecte royal mais ce jour-là n’était pas encore venu...cependant il existait bien d’autre moyens de venir en aide à des opprimés sans sembler se soulever contre ceux opprimant ces pauvres malheureux : et Démégor allait utiliser le moyen le plus simple, efficace et discret qu’il connaissait.
Ses yeux et ses oreilles s’étendaient sur tout Phelgra, il n’y avait rien ni personne qui rentrait ou sortait de Phelgra sans qu’il ne le sache avant tous les autres. Pourquoi ? Non pas par le peur, mais par le respect qu’il inspirait ce qui poussait les pires voleurs et crapules à jouer les espions et les messagers en récompense d’or ou de nourriture…les deux choses les plus prisées dans cette région. Quand l’impérial voulait savoir quelque chose sur quelqu’un, il savait ce que cette période avait mangé au petit déjeuner avant même que celle-ci ne le sache…il était partout, savait tout et entendait tout dans son pays.
Bien que des nouvelles lui parvenaient régulièrement pour lui signifier que des gars du coin avec des pistes sur des Ladrinis, Nerozias ou Eryllis, c’était assez rare d’avoir des nouvelles semblables concernant un individu au sein de Phelgra…après tout, les personnes sensées préféraient éviter cette région autant que possible, aussi quand une telle nouvelle arrivait aux oreilles de l’impérial cela piquait la curiosité de ce dernier. Imaginez-vous sa réaction lorsqu’il apprit que des crapules avaient remarqué un Eryllis dans la cité souterraine et qu’ils ne tarderaient pas à fondre sur leur proie ? S’il fallait aider les opprimés et les proies faciles, cela devait bien commencer par quelqu’un, et ce quelqu’un c’était cette personne.
Revêtant son armure, ainsi qu’un long manteau à capuche et armé de sa chère Asmodeus, l’impérial prit donc son fidèle destrier et se dirigea à vive allure vers la cité souterrain sans laisser à quiconque le temps de lui demander où il allait et s’il désirait une escorte : il n’en avait nul besoin et n’en avait surtout pas le temps. Arrivé à l’entrée de la cité souterraine, royaume du banditisme et du meurtre, l’impérial descendit de son cheval et laissa son fidèle compagnon en lieu sûr avant se réfugier sous son long manteau, le casque sous une capuche, avant de plonger dans les ténèbres et la crasse régnant dans ces souterrains.
Le maître était de retour à la maison pour punir ses enfants, et ça allait être violent.
Arpentant l’artère principale de la ville il sentit la suspicion prospérer dans ces souterrains en sentant des regards sur lui, c’était là l’effet qu’avait-eu la nouvelle décision de ce crétin royal sur les honnêtes gens : désormais même les plus innocent pouvaient être soupçonnés, cet abruti avait instillé le doute et la suspicion dans le cœur de chacun. Il avança au milieu de la foule et, au bout de quelques minutes, des murmures se transformèrent en bruit de métal contre du métal et autres bruits caractéristiques d’un combat.
Bingo
Ce n’était pas il, mais elle. Elle était là, fière et belle luttant avec grâce et acharnement pour sa vie contre des voyous ne désirent que sa tête et la prime qu’il y avait dessus. Elle était belle au-delà de toute description possible, nul mot ne serait assez fort. Et en plus d’être gracieuse, elle avait un talent tout particulier dans l’art du combat et de la maîtrise de son arme pour le moins singulière. Elle était douée, très douée et les trois premiers adversaires qui lui barrèrent la route ne firent pas un pli. Ils n’avaient pas l’ombre d’une chance mais n’étaient pas assez forts et malins pour remarquer la différence de fort entre eux…ils n’avaient vu-là qu’une femme et une proie facile là où Démégor voyait une déesse guerrière qui aurait pu en combattre des dizaines et dizaines d’autres comme ces trois racailles sans jamais se fatiguer. Bientôt d’autres sortirent de l’ombre derrière elle, à quelques mètres de l’impérial, dans le but de la surprendre. Amusant. Deux solutions s’offraient à lui : la boucherie ou le pragmatisme. Il préféra choisir la seconde option. Arrivant derrière eux, toujours dissimulé sous son manteau, le guerrier qu’il était empoigna la tête de la fripouille du milieu avait de lui tordre le coup sèchement et proprement, ne prêtant aucune attention au corps sans vie qui s’effondra à terre aussitôt. Ses deux camarades se rendirent rapidement compte de la mort de cet homme, mais trop tard malheureusement. Dans un mouvement brutal mais efficace, l’impérial empoigna la tête des deux autres, en empoignant leur crâne par la main, et les fit se fracasser violemment les uns contre les autres. Là où certains se seraient juste évanoui, avec la force qui était la sienne Démégor les fit se percuter avec la même résistance que si on vous envoyait percuter un mur de pierre de plein fouet. Leur crâne fut brisé et réduit en bouille en un instant…leur cerveau explosa sous la force de l’impact : aucun des trois n’eut le temps de souffrir plus que nécessaire.
Oh oui il aurait pu montrer son casque et ainsi faire trembler de peur et décourager toutes les fripouilles du coin mais il appréciait parfois une méthode plus directe et expéditive, ainsi il n’aurait pas à les tuer une seconde fois. Et d’ailleurs cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas eu à se battre, ces derniers temps furent bien trop calmes à son goût. « Navré de vous déranger mademoiselle. Puis-je vous conduire dans un endroit plus sûr, après nous être débarrassé des gêneurs qui vont bientôt débarquer ? »
Ce fut la seule chose que demandant le guerrier avant de balayer les alentours pour savoir d’où viendraient les fripouilles suivantes, car il en viendrait forcément d’autres. Ceci était le premier pas, le premier contact, il ne l’obligerait pas à aller avec lui si elle préférait rester se battre toute la journée…mais aussi longtemps qu’elle resterait à se défendre il en ferait de même. Bientôt des bruits se firent entendre, ils étaient en train d’arriver sur eux et seraient bientôt là. Il était fin prêt. Qu’allait faire la demoiselle : choisir d’en dégommer encore un peu, juste pour la forme, ou déciderait-elle de partir avec lui ? La balle était dans son camp.
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|| Informations || Fonction: Pouvoirs, spécialités & Don: Relations & Contacts: :: L'Eryl :: Sighild | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Dim 2 Sep - 0:27 | |
| Ironique situation, de celle à laquelle la jeune femme ne s'attendait pas... mais qui aurait pu croire que la grande Eryllis qu'était Sighild serait alors soudainement secouru par le plus improbable des hommes : Démégor, l'impérial. Voilà bien un évènement qu'aucun don n'aurait pu percevoir, ni même entrevoir. On racontait tant de chose sur cet homme et sa réputation, mais les actes des cavaliers de Sharna, les siens, étaient souvent plus révélateur de leur sombre mentalité... alors pourquoi en ce jour, cet homme qui était à la tête de la caste la plus controversé viendrait en aide à celle qui était à la tête d'un groupuscule en marge de la société. Qu'importait la vérité qui s'y dissimulait, la lhurgoyf ne pouvait que reconnaître une chose unique : il venait de lui ôter une énorme épine du pied. Sans qu'elle ne lui réclama la moindre aide, il venait en peu de temps mettre à bas trois hommes avec une force et rapidité étonnante, lui rappelant alors indirectement qu'elle avait en face d'elle, une personnalité remarquable. Mais trêves d'admiration pour celui qu'elle ne devait estimer, il était temps pour elle de choisir.
Se saisissant alors de sa faux qu'elle disposa dans son dos, elle posa ses yeux félins sur la silhouette métallique de son interlocuteur. Il brillait dans son armure, à l'image de ce que l'on attendait de lui, énigmatique et étrange. Toutefois, rien en cet individu ne semblait lui inspirer la moindre confiance, comme tout ceux de son ordre. Mais nul temps pour elle de le jauger, lui et la véracité de ces propos.
" Ainsi donc l'Impérial serait capable de charité envers l'opprimé? Si j'avais su qu'un jour il me serait donné de voir telle chose... de vous devoir de la gratitude. Mais je le ferais uniquement si nous restons en vie... "
Ne demandant alors nullement son reste, Sighild prit les jambes à son coup pour fuir loin des nouveaux maraudeurs qui allaient sans doute guère tarder. Était-elle effrayée? Non, bien entendu, et elle ne faisait non plus preuve de lâcheté. L'Eryllis avait renoncé il y avait fort longtemps à ne plus se conduire comme la guerrière qu'elle fut, à ne pas prendre part à des combats inutiles qui pourraient ranimer sa nature profonde car croyez-le ou non, bon ou mauvais, il y avait une bête réelle qui sommeillait en chacun d'eux. Il était plus sage de ne pas la réveiller.
Prenant alors route, passant au travers de routes sinueuses, la jeune femme donnait l'impression de connaître son chemin... et cela n'était pas faux. Dans sa jeunesse, elle ne pouvait compter le nombre de fois où elle s'était enfuie dans les environs, courant à perdre haleine avec toute la force qu'elle possédait. Vivre avait été un combat de tous les jours pour l'enfant qu'elle fut. Il était plutôt cocasse de la voir aujourd'hui arpenter les mêmes chemins... et avec une si singulière compagnie. Ne cherchant pas à apercevoir si Démégor pouvait la suivre - et elle savait que cela ne lui causerait nulle difficulté - elle s'étonnait de le voir dans cette cité, mais aussi sans aucune escorte. Généralement, les cavaliers de Sharna aimaient à faire remarquer leur présence et de voir leur représentant ainsi ne faisait qu'attiser sa curiosité. Toutefois, elle ne pourrait n'avoir de réponse que lorsqu'elle pourrait trouver un abri.
Dans sa fuite, elle s'engouffra dans ce qui fut autrefois le quartier des mages, plus que ruines aujourd'hui, et déserté bien entendu. Qui pourrait croire qu'il y avait des centaines d'années, de nombreux pratiquants magiciens venaient à s'exercer ici et à échanger leurs connaissances, de la magie légale, comme tout le contraire. Mais Phelgra avait toujours été connue comme une nation qui ne possédait aucune limite, de décence ou de moralité. Quoiqu'il en fut, Sighild finit par se réfugier dans la première maison délabrée qui lui semblait correcte et sure, s'assurant rapidement qu'elle ne fut pas suivie, si ce n'était... Démégor. Et une fois à l'abri, elle ne comptait guère l'épargner de question.
" Pourquoi êtes-vous intervenu et que me voulez-vous? Je n'ose imaginer qu'il y avait derrière vos actions la moindre pitié, ni même de compassion. "
Le visage de l'Eryllis était sévère et ses yeux brûlaient d'un feu que l'on lui voyait rarement si ce n'était lorsqu'elle était... quelque peu en colère. Bien évidemment, cela était plus contre elle que pour son camarade d'infortune. Si elle avait été plus rapide et efficace, elle n'aurait eu besoin de lui. Mais pouvait-elle parler de dette? Voilà qui serait un drame pour la dirigeante des Eryllis que de devoir rendre un jour la donne à un cavalier de Sharna... |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Lun 3 Sep - 11:32 | |
| Il été né dans un lieu comme celui-ci, avait grandi dans des rues semblables à celles-ci et avait connu des racailles comme celles qu’il venait de massacrer sans une once de pitié. Eprouvait-il une quelconque nostalgie à revenir, plus ou moins incognito, dans un milieu qui aurait pu lui être si familier ? Pas vraiment, et si des souvenirs remontaient à la surface de temps à autres ils n’étaient guère plus qu’une gêne. Qu’ils viennent encore et encore, que toutes les crapules de la région se rassemblent dans cette rue et il les démembrerait tous un à un sans sourciller, il pourrait rester des jours entiers à se battre contre de tels minables mais cela aurait été bien plus rapide de dégainer la sublime lame qu’il avait dans le dos pour tous les trancher comme du beurre. Les trois minables étaient déjà morts avant que leurs corps chauds ne touchent le sol boueux constituant cette rue. Une fois la situation quelque peu radoucie, bien que ce ne soit que temporaire, le maître des cavaliers se tourna vers la demoiselle qui lui adressa la parole pour lui faire part de sa surprise somme toute très compréhensible et prévisible. « Effectivement, je suis un être plein de surprises. Quant au fait de rester en vie ne vous inquiétez pas, suivez-moi. »
Quand on parle à n’importe qui de Démégor ou des cavaliers de Sharna, les personnes interrogées s’imaginent une horde de guerriers immenses, à l’allure lugubre et à aux armes terrifiantes, parcourant villes et campagnes en fauchant des têtes et tranchant tout ce qui se trouve sur leur passage pour la gloire de Sharna et pour assouvir leur goût du sang. C’est une méthode assez rapide de de dépeindre cet ordre, et une façon de faire de la propagande en diabolisant ces guerriers sans chercher à comprendre leurs réelles motivations. Après tout il est bien plus simple d’haïr ce qu’on ne comprend pas plutôt que d’essayer de comprendre…et c’est quelque chose que l’humanité maîtrise très bien depuis le temps. Alors oui c’était un être froid et dur, pragmatique et calculateur mais la compassion et la pitié pouvaient parfois servir à un côté comme l’autre, et dans ces cas-là il était capable d’en faire preuve. Surprenant ? Evidemment, il était un être difficile à cerner et la pitié ou la compassion étaient des traits qu’évitaient d’arborer les serviteurs de Sharna car cela pouvait être considéré comme de la faiblesse que de se pencher vers plus faible et nécessiteux que soi pour tendre une main secourable. Mais le culte de Sharna ne disait rien en ce sens, ce n’était donc pas interdit que de se montrer humain au service de la divinité de la guerre. C’est donc sans perdre davantage de temps que la belle demoiselle rangea son arme et s’enfonça dans la cité à vive allure sans même se retourner, elle semblait plus que jamais déterminée à survivre et l’impérial ne pouvait s’empêcher de se demander combien de temps elle serait restée à se battre dans ces ruelles s’il n’était pas arrivé du tout. Certes elle semblait savoir où elle allait, où elle devait aller mais cela prend généralement du temps pour se rendre compte de l’inutilité d’un combat que l’on est en train de mener. L’arrivée de l’impérial lui avait-elle permis d’ouvrir les yeux ? Possible.
A mesure que l’impérial courrait, au même rythme que celle qu’il poursuivait, il sentait dans ses dos ses poursuivants se faire de moins en moins nombreux car ils ne semblaient pas assez intéressés par l’appât du gain pour se frotter à deux adversaires, et encore moins les suivre dans ce quartier délabré d’Umbriel. Il en resterait peut être certains pour patrouiller dans la ville et traquer leur proie, cependant les deux individus recherchés étaient désormais à l’abri dans une maisonnette abandonnée et où le temps avait laissé sa marque sous la forme d’une mince couche de poussière sur toute surface plane. Les propriétaires étaient depuis longtemps partit, ou mort, et cette maison était désormais totalement vide et morte…c’en aurait été presque triste. Bien vite, une fois installée, la demoiselle alla droit au but et voulu clairement connaître la raison de ce sauvetage qui ne ressemblait absolument pas au portrait qu’on avait dû lui dépeindre de Démégor. Pensait-il qu’il aurait pu y couper ? Bien sûr que non, il lui devait quelques explications et il avait désormais le temps de les lui donner. « Pourquoi ne pas oser ? Vous arrêteriez-vous donc au tableau que l’on vous a dépeint de moi ? Ce serait bien triste. »
Diabolisé ou sacralisé, respecté ou craint, il était un être ambiguë et qu’on l’on ne peut clairement comprendre comme beaucoup d’êtres de pouvoir comme lui. Il lui était inutile de poser la question pour savoir comment cette demoiselle pouvait bien le percevoir, comme tous les autres d’ailleurs. Mais peu importe comme elle le percevait, l’important était la raison de sa venue ici.
«J’ai appris les…problèmes que votre peuple, et d’autres, ont récemment rencontrés. Mais je ne peux cesser de m’interroger sur votre présence ici compte tenu de ce que vous risquez. Le jeu doit en valoir la chandelle. »
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|| Informations || Fonction: Pouvoirs, spécialités & Don: Relations & Contacts: :: L'Eryl :: Sighild | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Lun 5 Nov - 22:23 | |
| La jeune femme pointa son regard sévère en direction de Démégor. Faisait-il maintenant de l'humour ou de la provocation? Cela n'était guère à son goût car l'amazone était bel et bien sérieuse. Mais qu'importait son trait de parole, cela ne pourrait l'empêcher de rétorquer à sa façon, tranchante, directe, sans fioriture ou de mielleux discours qui feraient mieux passer la chose.
" Triste? Sachez que je me moque bien de vous attrister de la moindre façon. Sachez que je ne vous juge pas sur les "on-dit", seulement sur les actions qui sont les vôtres, à vous et vos compagnons. Permettre donc moi de vous rafraîchir la mémoire en vous rappelant qu'il n'y a rien de bien reluisant. "
Le ton était donné et les choses étaient ainsi dites. Toutefois, Sighild se devait aussi d'être pragmatique et de ne pas juger l'homme trop vite car en effet, son comportement dans cette situation allait totalement à l'encontre de l'image qu'il donnait de lui à son propre peuple déchu. Pourquoi lui était-il venu en aide? Cela ne rimait à rien. Bien au contraire, il avait sans nul doute politiquement plus d'intérêt à livrer la jeune femme à Eridania, notamment pour renouer des liens avec la grande capitale. Ne serait-il pas triomphant si il venait à rapporter la tête de celle qui dirigeait les Eryllis, ces femmes sauvages qui avaient fait main basse sur Noathis et la richesse de sa forêt? Elles étaient devenues relativement impopulaires avec le dernier décret du roi. Mais alors, pourquoi agissait-il à l'opposé de la vague actuelle? Il était définitivement le genre d'homme qui se trouvait là où on ne l'attendait pas... et il ne fit que le montrer par la suite.
" Les raisons qui m'ont emmenées ici ne concernent que moi, et moi seule. Mais sachez qu'il y a certaines choses qui valent que l'on prenne des risques pour elles... qu'importe le danger que cela puisse représenter pour soi. "
Faisait-elle véritablement référence au sujet ici présent ou bien à quelque chose de son passé? Il n'y avait nulle réponse à cela, mais en attendant, Sighild continua à porter toute son attention sur l'étrange Démégor. Plus les secondes passaient, moins elle le trouvait impressionnant, bien au contraire... un étrange sentiment de familiarité la saisissait mais aussi de malaise. Cela lui le ressemblait pas, et pendant un instant, elle crut que cela pouvait être causé par une quelconque magie... avant de se raviser et de redevenir raisonnable. Cela n'avait véritablement aucun sens.
"A moi de vous renvoyez la question : que faites-vous si loin de Thémisto? Et pourquoi m'avoir aidé? Cela ne vous apporterait rien... "
La jeune femme ne pouvait définitivement pas lui faire confiance, quelque chose l'irritait chez lui et elle était incapable de mettre le doigt dessus. Sans doute était-ce parce qu'elle avait l'impression qu'il était au courant d'une chose qu'elle ignorait? Allez savoir... mais son intuition n'avait pas toujours été mauvais... |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Lun 5 Nov - 23:31 | |
| Etait-il sérieux ou simplement moqueur ? Avait-il réellement cherché à aider une personne sans rien attendre en retour u avait-il quelques arrières pensées comme lors de chacun de ses gestes ? Lui seul lui savait et il n’était évidemment pas prêt à dévoiler cette réponse mais si elle pouvait être celle que l’on n’attendait pas forcément de la part d’un être tel que lui. Les faits étaient là, il était entré incognito dans une ville qui lui appartenait pratiquement et avait aidé une personne recherché à échapper aux chasseurs de primes en tout genre qui pullulaient dans la région et à plus forte raison dans cette ville. S’adossant à un mur en très piteux état pendant que son interlocutrice se remettait de la course poursuite qui venait d’avoir lieu, le guerrier ne fut pas étonné le moins du monde de la réponse de son interlocutrice et du tout employé…s’attendait-il à autre chose ? Non, bien sûr que non. Pas venant de quelqu’un comme elle, pas envers quelqu’un comme lui. « Inutile de me rappeler les actions des cavaliers, je les connais très bien. Il faut des êtres durs pour vivre dans un monde de plus en plus dur. Et cela ne va pas aller en s’améliorant. »
Essayait-il de s’expliquer ? Non, il n’avait de comptes à ne rendre à personne et acceptait volontiers la manière dont le monde entier percevait les cavaliers de Sharna. C’était un rassemblement de brutes avec des talents martiaux hors du commun et qui n’avait pour seul but que de modifier le monde pour qu’il soit tels qu’ils le désiraient…et évidemment de tels changements ne pouvaient s’effectuer sans un appel aux armes. Ce monde devenait de plus en plus corrompu et la dernière loi mise en place par ce pantin royal en était la preuve, il venait de condamner à mort des peuples entiers et pas une seule voix ne s’était levée contre cette décision tyrannique. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient tous soumis depuis trop longtemps, on leur avait appris à suivre mais jamais à penser par eux même…ouvrir les yeux à ces hommes et ces femmes était une première étape vers le changement. Oui elle le voyait comme une brute sanguinaire qui se baignait dans le sang de jeunes vierges après les avoir violé et égorgé, oui elle ne devait voir en lui qu’un être machiavélique n’agissant jamais sans que cela ne lui soit bénéfique un jour ou l’autre…avait-elle raison ? Sur le premier point évidemment que non, sur le deuxième…cela dépendant des fois. Mais il n’en avait strictement rien à cirer, elle ne l’aimait pas ? Cela tombait bien, lui non plus n’aimait pas les gens trop prompts à juger ceux arborant publiquement les traits que eux tentaient de cacher par honte du qu’en dira-t-on. L’homme avait le sang et la violence dans…et bien dans le sang. Les cavaliers avaient choisi une voie sanglante pour parvenir à un idéal d’égalité où la loi du plus fort devrait régner et où chaque personne n’aurait que ce qu’elle aurait mérité d’avoir. Ni plus, ni moins. « Vous ne m’apprenez rien. »
Croyait-elle qu’il était arrivé à ce poste sans prendre de risques ? Croyait-elle que de mort nouvellement vivant jusqu’au maître d’un ordre guerrier craint de tous il avait fait tout ce chemin avec, au ventre, la peur de prendre des risques ? Non, non elle ne savait rien sur lui et de toute évidence elle ne cherchait pas à le comprendre…c’était très bien comme cela, car une donzelle se cachant et se terrant tel un enfant apeuré n’avait aucune leçon à lui donner et aucun jugement à lui soumettre. Que faisait-elle ici ? Cela la regardait. Son but l’avait-elle rendu assez stupide pour mettre les pieds dans un nid d’insectes ne désirant que la capturer ? De toute évidence oui, comptait-elle recommencer ? Démégor ne le savait pas et ne prit même pas la peine de se poser la question, par manque total d’intérêt pour cette réponse.
Ecoutant la réponse de la demoiselle, il décolla de son mur, les bras croisés devant son plastron, et vin s’accoler à un autre mur avant de tourner la tête vers la fenêtre pour vérifier qu’il n’y avait plus personne qui les cherchait dehors. « Ici c’est chez moi en quelque sorte. Quant à la raison de ma présence…aussi influent soit-il, ce pantin royal me débecte. »
A n’importe qui d’autre il aurait tût son opinion sur un être d’une telle influence de par le monde, mais il savait qu’il n’avait rien à craindre à mettre cette demoiselle au parfum. Elle ne devait pas le détester autant que Démégor mais ce nouveau décret allait l’y aider, et avec le temps elle voudra sans doute voir sa tête couronnée trôner au bout d’une pique. Malgré son infériorité militaire face au pays que gérait ce pantin royal, et malgré le jeu de la politique auquel il était obligé de s’adonner de temps en temps, il n’avait jamais cachait son désir d’indépendance et de changement radical aux personnes qu’il estimait de confiance…cette fuyarde n’en faisait pas partie, elle avait juste énormément d’ennuis grâce à une décision de ce crétin couronné. Cela était suffisant aux yeux du leader des cavaliers.
Oui, elle n’aurait sans doute rien à cirer de l’avis de Démégor sur lui cette tête couronnée, mais au moins elle aurait une réponse et un début de piste quant à ce que voulait le leader des cavaliers en venant en aide à cette femme. |
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|| Informations || Fonction: Pouvoirs, spécialités & Don: Relations & Contacts: :: L'Eryl :: Sighild | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Mer 2 Jan - 16:14 | |
| Que les choses puissent s'améliorer un jour, tel était le rêve fou de tous les naïfs de ce monde. Sighild en faisait peut-être partie, de ces déments, de ceux qui croient que la paix serait possible. Pourtant, paradoxalement, elle n'avait que peu de foi dans le genre humain, principalement parce qu'elle avait connu le pire d'eux, le pire de leur cœur. Mais certains l'inspiraient, certains lui donnaient du courage, preuve que tout n'était peut-être pas impossible. Et puis n'était-ce pas chez les terrans que l'on comptait le plus grand nombre de rêveurs?
" C'est donc ainsi que vous justifiez vos forfaits? La loi du plus puissant pour survivre. Pensez-vous réellement qu'un tel comportement ne nuit pas à l'équilibre d'Istheria? Le mal ne fait qu'engendrer d'autant plus de mal. Penser qu'il faut l'utiliser pour mieux l'annihiler... est une erreur. "
Mais il était sans doute inutile pour eux d'échanger plus leur point de vue, car ils différaient en tout. N'étaient-ils pas deux personnes de milieu complètement différent? N'avaient-ils pas des aspirations opposées? Ils ne pourraient sans nul doute jamais s'entendre, quand bien même en feraient-ils les efforts. Elle, elle était une femme de la forêt, libre de toutes contraintes, respectant la nature comme elle était faite, souhaitant protéger ce qui pouvait l'être, une gardienne.... Lui, il était le leader d'une caste belliqueuse, des soldats, des hommes et femmes de guerre, des individus qui prônaient la force et l'épée... Si l'un était la lune, l'autre était le soleil.
Alors qu'elle écoutait, Sighild s'approcha alors d'une fenêtre, jetant à son tour un œil dehors pour savoir si quelque chose bougeait. Il faisait sombre mais la jeune femme était habituée à cette obscurité. Ses yeux luisirent un instant lorsqu'un éclair de lumière passa, puis plus rien.
" Il semblerait que nous aillons la paix pendant un certain temps. "
L'Eryllis se détendit alors un peu, abandonnant alors la tension qui persistait dans les airs. Elle quitta sa position et commença à marcher dans la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle examina alors un peu tous les recoins poussiéreux, tranquillement comme si elle visitait un musée.
" Ainsi vous n'aimez pas le nouveau roi d'Eridania. Pourquoi? Il ne semble pas nourrir d'hostilité envers votre pays. Je me suis même étonnée que nous n'essayez pas de créer une alliance avec lui. "
A cet instant, le visage de Sighild se tourna vers l'homme en armure. C'était grisant de ne pouvoir contempler la personne à qui l'on parle, mais cela faisait partie du mystère du monarque de Phelgra. Personne ne pouvait se vanter d'avoir pu voir un jour ses traits. N'était-ce pas curieux? Maintenant qu'elle y pensait, cela l'intriguait. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: La Rencontre [PV Démégor] Lun 14 Jan - 20:29 | |
| Comment auraient-ils pu se comprendre après tout ? Ils venaient en effets de deux mondes bien trop différents pour que l’un puisse adhérer volontairement au point de vue de l’autre. Comment un être ayant goûté à la liberté la plus totale pourrait adhérer à la vision d’une caste guerrière croyant profondément en une méritocratie où chacun obtiendrait ce qu’il méritait réellement en prouvant sa force, et en se battant pour cela s’il le fallait ? Et comment un guerrier né pourrait renoncer à ce monde de vie pour se plonger à corps perdu dans un monde où seules la paix, la non-violence et la liberté régnaient ?
« Je ne pense pas avoir besoin de me justifier. Nous avons chacun nos croyances et nos objectifs. Il en va certainement de même pour vous. »
Pourquoi devrait-il se justifier si cette demoiselle n’avait strictement aucun moyen d’être d’accord avec lui, ou au moins de le comprendre ? Cela ne serait qu’une perte de temps et d’énergie pour ces deux êtres que de raisonner ensemble de leurs manières de faire les choses et de voir ce monde et son évolution. Mais pour autant malgré leurs divergences étaient-ils condamnés à ne pas s’entendre du tout ? Non évidemment car en des temps sombres comme ceux-ci les hommes et femmes prêtes à faire ce qu’il faut pour que les choses changent devraient être prêts à faire des concessions…mais Démégor n’était pas dupe, il savait bien que toute personne dans ce monde vouait une haine ou un mépris sans nom aux cavaliers de Sharna et cette réputation, souhaité par moments et voulant être changée à d’autre, ne commencerai à s’en aller que dans plusieurs dizaines de décennies et pas avant. Pensez-vous qu’un passé guerrier, parfois chaotique et sanglant, puisse être aussi facilement balayé peu importe à quel point leur leader souhaiterait racheter les erreurs de ses prédécesseurs ? Non. Si Démégor pouvait condamner certaines mauvaises décisions des précédents leaders des cavaliers, l’objectif des cavaliers et leur vision des choses restait un fil conducteur entre tous ceux ayant été à la tête de cette caste.
On ne change pas le passé, on apprend simplement à assumer ce qui a été fait et à continuer d’avancer dans la direction qui est la nôtre. « Espérons. »
Faisant une petite pause, le guerrier leva la tête comme s'il contemplait le plafond, avant de répondre au discours de son interlocutrice.
« Si vous compreniez notre façon de voir les choses vous ne m’auriez pas posé cette question. Nous croyons que chaque personne doit mériter ce qu’elle veut obtenir, et doit le plus souvent se battre pour l’avoir. Mais cet homme n’a rien à nous offrir qu’il n’ait réellement mérité. Non? »
Avait-il besoin de vraiment préciser pourquoi ? Non. Il avait tout obtenu par son sang, ,il avait hérité d’un royaume que d’autres avaient créé et conquis par la force des armes mais lui n’avait rien fait, n’avait rien méritait et devait penser que tout lui était dû grâce à son sang.
« Vous, vous et votre peuple, êtes plus intéressant à suivre que ce prétendu roi. Tout à perdre et tout à gagner à la fois. »
Quel intérêt y avait-il à se ranger du côté des plus nombreux et des plus forts lorsque ceux-ci n’avaient rien fait pour mériter cette force ? Les cavaliers avaient beau ne pas être assez nombreux pour renverser à eux-seuls le pouvoir actuellement en place, cette caste était néanmoins prête à s’associer avec d’autres qui souhaiteraient voir les choses changer. Les Eryllis faisaient partie des 3 peuples dont la tête avait été mise à prix par le roi au pouvoir, les condamnant pratiquement à mort sans que personne n’y trouve rien à redire. Ceux-là plus que n’importe qui devaient vouloir voir les choses changer, pour leur propre sécurité, pour leur propre survie tout simplement. Cette demoiselle était-elle la leader de son peuple ? Cela importait peu car toutes devaient sans doute partager un point de vue commun sur la situation actuelle.
« Voulez-vous voir les choses changer, mademoiselle ? »
Il ne pouvait faire une plus simple demande que cela.
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