EVENT : L'effet Papillon - Session 2 -

Sentant un regard discret mais avide de la part de l'herboriste, Irina ne tarda pas à partager son casse-croûte avec lui. Même si maintenant qu'elle avait commencé à grignoter son appétit s'était réveillé, il lui semblait normal de partager, bien que ce ne soit pas grand chose. À bien y réfléchir, elle avait une petite idée sur la raison de leur dérapage à tous les deux. C'était un point commun aussi, car tous deux avaient tendance à se surmener pour accomplir leur devoir. Ils faisaient une belle paire de bras cassés. En fait l'absence d'Othello n'était certainement pas étrangère au fait qu'ils aient tous deux franchi la limite. Cependant Irina ne comptait pas être un poids pour la jeune sirène s'inquiétant déjà bien trop de son état. Elle la secondait au mieux, et le minimum qu'elle puisse faire c'était de ne pas la chagriner. Sans parler du fait qu'elle devait être au mieux de sa forme si elle voulait la protéger. Quelque part son apprentie était aussi devenue une motivation depuis qu'elle gagnait lentement mais sûrement, sa confiance et son affection.

« Moi aussi j'aimerais me mettre au travail, mais le fait est qu'on doit aussi savoir se préserver. Voyez ça comme le repos du guerrier avant la prochaine bataille, qui j'en sûre ne tardera pas. »

Mieux que personne Irina comprenait sa frustration... seulement ces paroles difficiles à accepter reflétaient une vérité indéniable. Ignorant les gardes qui papotaient comme des adolescentes au sujet de ce qui se passait, et du fait qu'un officiel nommé Belvian soit arrivé, la demoiselle était plus inquiète par l'aura crépitante et instable qu'elle percevait chez Duscisio. L'observant discrètement, elle repérait de plus en plus de signes de douleur, sans forcément en comprendre la cause. Il n'avait pas de signes précurseurs de la Sarnahroa ou de sa pétrification, ce qui au moins était un point positif.
Cependant il ne tarda pas à atteindre le point du non retour et la douleur se faisant insupportable, il demanda implicitement de l'aide. C'était tout ce qu'elle attendait afin de ne pas malmener sa fierté. Intimant aux gardes de reculer pour aller discuter plus loin et leur faire de la place, la prêtresse leur offrait surtout plus d'intimité. Elle était presque certaine que l'albinos ne tenait pas à ce que d'autres gens assistent à ce qui se passait. Écoutant ce qu'il lui expliqua, Irina acquiesça calmement. Engloutissant le reste de son pain, elle faisait preuve du même sang froid que d'habitude.

« Je n'ai pas non plus d'antalgiques sous la main, du moins assez forts pour ce qui semble vous ronger. Cependant je peux trouver une solution... Savoir si elle vous plaira, c'est une autre histoire. » Elle soupira, mais posa une main sur son front et sa nuque, vérifiant s'il avait de la température. « Il faudra que vous vous laissiez faire. Si c'est de la magie qu'il vous faut, je peux vous en trouver facilement. J'utiliserai vos émotions pour vecteur, sinon le processus sera trop long. Pour ça j'ai juste besoin que vous vous détendiez autant que possible et que vous ne rompiez pas le contact physique. »

Le regardant avec gravité, Irina pouvait aisément sentir que tout cela était sérieux. Il n'était pas homme à demander de l'aide à moins d'y être contraint, et cela lui suffisait à faire une rapide analyse de la situation. Prenant place sur un tabouret afin de s'installer à côté de lui, Irina était intérieurement tendue mais lucide. Elle n'avait pas le droit à l'erreur et devait agir sans être repérée par cette plante parasite qui chercherait sûrement à asseoir son monopole sur le corps qu'elle empruntait. C'était aussi pour cela que le vecteur émotionnel était la seule voie possible. Elle s'en servirait pour injecter de l'essence divine en lui, ce qui elle l'espérait, résoudrait le problème au moins à court terme.

« Donnez-moi votre main et occupons nous de ça avant qu'elle ne nous passe un savon. » Un clin d’œil complice se voulait rassurant, alors qu'elle lui tendit sa paume ouverte. C'était un pari risqué mais c'était la seule solution. Elle n'avait jamais été une grande adepte du jardinage après tout...

Bien qu'elle lui proposa de partager le crouton de pain, l'envie de refuser poliment lui prenait et son estomac malgré tout trouvait le moyen de se démarquer par un mal de vendre qui lui disait qu'il devait manger quelques choses ; l'estomac qui logeait également le noyau, la graine de la Pistilose attendant en plus de la magie une peu d'eau et de nutriments comme toutes plantes avait besoin.
Il prit donc le morceau de pain aussi maigre soit-il pour le manger doucement. Le repos du guerrier dont elle parlait était la bonne expression à utiliser pour un événement comme celui-ci où le combat contre la maladie et leur propre santé afin d'en faire le maximum. La prochaine bataille. Connaissant les imprévus autant de maladie que des hommes, il se pourrait que cela s'aggrave, que la maladie se renforce. Par la même occasion, que le tumulte de la situation n'arrange pas les choses.

Quand les moments douloureux de son corps prirent forme sur le visage de l'herboriste, il fut ausculter pour chercher de la part de la religieuse, des signes de Sarnahroa, et comme cela ne fut pas le cas la voir rassurer était un bon signe. Enfin pas totalement rassurer par l'aura qu'il montrait à la dame. Les gardes furent à sa demande écarter, aussi loin que possible. Ne se posant pas trop de question, il y avait aussi des choses qu'elle ne devait montrer. Irina étant une personne de confiance pour sa propre personne, il acceptait de lui montrer l'un de ses secrets.
Elle lui proposa une solution qui n'était pas sûr de lui plaire. Soupirant en premier, elle posa mains sur sa nuque et son front à la manière d'un médecin pour prendre sa température afin de lui expliquer par la suite se qui allait se passer. Duscisio restait impassible sur ses gestes, il savait pertinemment que rien de trop intime ne soit fait. Après tout, Duscisio est amoureux d'Othello et il est maintenant prêt à le lui avouer.
Il devait se laisser faire, afin qu'elle utilise ses émotions pour faciliter le déroulement de l'opération. Duscisio savait déjà que le sentiment le plus facile à utiliser était l'amour qu'il portait pour la prêtresse Yorka. Comme Irina l'avait devinée et confirmée, cela restait un secret à court terme.
Se détendre, les pensée pour la demoiselle était la seule chose qu'il avait en tête pour se faire. Les traces de souffrance restaient bien sûr, mais moins qu'à l'origine.
Étant pour que les douleurs cessent, il accepta en lui prenant la main, mais avec une condition :

Je vais utiliser d'entrer l'essence divine pour calmer la Pistilose tout en lui donnant se qu'elle veux. Je vous dirai quand se sera suffisant.

La condition de ne briser le contact physique sous aucun prétexte était gardé, Duscisio n'attendait maintenant que le flux magique afin de pouvoir accomplir le souhait d'une plante qui ne demandait qu'à pousser...
Dans ses premiers lieux, le transfert de magie allait faire cesser les mouvements des ronces et racines qui habitent l'intérieur de son corps. Sachant qu'elle voulait pousser, le signe d'une ronce, d'un bouton de fleur puis enfin la fleur en elle-même montrait déjà le fait de s'attendre à arrêter à tout instant. Maintenant la question était de savoir se que la Pistilose voulait fait pousser. Combien de fleur ? Voir dans le pire des cas, combien de graine ? Arrivé à maturité, elle allait chercher à se multiplier comme toutes plantes souhaitent de faire. Duscisio lui offrant la possibilité de le faire plus vite, s'attendre à tout était de son métier et de ses connaissances en herbologie...

Etait-ce par frustration de voir s'éloigner Veto, ou d'avoir du abandonner la partie avec Verna, à moins que ce fut pour les deux? Une autre possibilité, se voir pousser sur la touche car elle n'avait pas fait suffisamment attention à elle. Quoiqu'il en était, Irina répondit de manière tranché à Adam, bien qu'en retard. Ce dernier n'avait que faire des états d'âme de la prêtresse, mais d'insinuer que si elle souhaitait pousser au delà du raisonnable était uniquement son affaire, l'agaçait. Des vies perdues bêtement, le soldat en avait trop vu ces dix dernières années, mais plus qu'une vie, ou deux, c'était beaucoup trop de vie qui était en jeu. Peut être que la jeune femme trouvait cela tellement naturelle de soigner les gens qu'elle ne s'en rendait plus compte, ou alors la religieuse en avait rien à faire des autres, et seul l'apparence lui importait.

"Je ne suis pas d'accord avec vous, votre vie est bien trop précieuse. Bien sûre, elle vous appartient, mais malheureusement pour vous, beaucoup trop de vie dépendent de la votre. Personne n'est irremplaçable, mais certaines, plus difficilement que d'autres. Et vous avez un autre devoir que celui de prêtresse, que cela vous plaise ou non, celui de mettre au monde cet enfant. Que vous le gardiez ou pas, c'est votre problème, mais cet enfant est le futur, il représente l'avenir."

Cela fit plaisir à Adam que Irina accepta son pain. Il avait eu peur d'un refus, ce qui n'était absolument pas le cas. Soit elle avait énormément faim, soit...

* Même à l'époque, ce n'était qu'encore qu'une pauvre gamine que la grande prêtresse avait ramassé dans la rue. Ce qui fait sans doute un bon point pour elle, puisqu'elle ne rejette pas cette partie de son passé et accepte de bonne grâce toute nourriture quand il est nécessaire. Elle n'a pas oublié d'où elle vient.*

Adam eut un petit sourire quand Irina lui demanda ce qu'il sous-entendait par honnêteté. Veto n'était pas le seul à ne pas être vraiment honnête avec lui même, à moins que la petite rousse ignorait certaines choses d'elle même.

"Vous, vous en êtes pas aperçut? Le Sergent Havelle est juste fou amoureux de vous, mais visiblement, il n'a pas la courage de se l'avouer, et encore moins de vous l'avouer. Ce n'est pas vraiment un problème quand c'est maîtrisé ou pour la plupart des personnes, hormis sur le plan sentimental, mais dans son cas, il n'aurait pas vu une tentative d'assassinat à votre encontre, ni sur lui."

Nouvelle facette de sa personnalité ou saute d'humeur d'une femme enceinte, Irina affichait un sourire amusé qui laissait perplexe aussi bien Adam que Lan. A l'en croire, ce n'était pas une hypocrite, il était donc sincère, mais ce n'était pas forcément, une vérité. Être arrivée aussi haut, cela nécessitait normalement l'art du mensonge.

"Désolé, mais je veillerais au moins jusqu'à que vous ayez pris un bon repas. Vous êtes bien trop téméraire pour votre bien."

Arriver sur place, Duscisio tenta maladroitement de se lever, le pauvre, il n'avait pas récupéré suffisamment, mais avait-il essayé? L'herboriste parlait déjà de retourner soigner les malades. Une belle paire ces deux là, mais ils devaient être assez intelligent pour ne pas se forcer ou du moins empêcher l'autre de le faire. Autre trait commun, ils étaient tout deux affamés et ce n'était pas le pauvre morceau de pain qu'avait donné Adam qui allait les satisfaire. Le Caporal-chef sorti un peu pour leur laisser un peu d'intimité. Laissant les autres soldats les surveillé.

Adam parti en quête de ces hommes, il trouva le soldat qui était avec son caporal en train de transporter des couvertures guidé par un prêtre. Au moins, lui, il bossait.

"Soldat humm?"

Le soldat s'arrêta net, le pauvre semblait gêner. Adam lui fit signe de la main de se détendre.

"Michel, Caporal-Chef."

"Ou sont les autres, Michel?"

"Je suis le seul à aider les prêtres, le reste sont avec le Sergent Havelle."

"Continuez, ce soir après l'entrainement, se sera ma tournée."

Visiblement soulagé, Michel répondit avec un certain enthousiasme.

"Bien monsieur!"

Alors que le Caporal Chef se dirigeait vers le lieu du vol pour s'enquérir des informations, il croisa le prêtre à qui le soldat avait demandé de la nourriture. Ce dernier avait un plateau plein de nourriture, dont du miel, en effet, le religieux en avait aussi prit pour Adam, qui le remercia et le soulagea de son fardeau. Duscisio allait être content, il aurait son propre repas aussi.

Ce que vit Adam en rentrant dans la salle ne lui plu pas du tout. Irina tenait la main de Duscisio et leur visage affichait clairement que ce n'était pas un geste intime. Ces deux là, n'avaient pas été sages. Lan semblait crisper au fond de son esprit. Cela ne lui plaisait pas du tout, mais ils étaient sans doute en communion, c'était dangereux de les arrêter.




Pendant ce temps, le Caporal Geralt suivait le Sergent Veto Havelle à contre coeur. Lui qui pensait avoir eu de la chance de tomber sur un vieux Caporal-Chef, il s'était bien fourvoyé. Marmonnant dans sa barbe.

"Pfff, pour qui il se prend ce vieux con? Un entrainement spécial, on va lui botter le cul. Oh mais attent, le sergent peut m'aider."

Et ce fut un échec monumental, Veto l'avait renvoyé dans ces pénates. Le Caporal n'avait plus qu'à le suivre et à écouter ce qu'il se disait conformément à ces ordres, tandis que ces compagnons d'armes étaient en train de fouiller la pièce. Alors que le soldat était d'humeur ronchonne, un homme arriva. Ce n'était pas un gradé ordinaire, sa glotte bougea sous la pression dégagée. Un Capitaine, le jeune homme suivit son officier dans l'armée Cimmérienne de mauvaise grâce mais au moins, il allait lui montrer à ce Adam Bashere...

« Trop de vies dépendent de moi ? Pas plus que de la votre. Un mal peut être nécessaire, mais il est rarement indispensable. Tout le monde est remplaçable, et je ne suis pas le seul médecin d'Isthéria. Pour ce qui est de mon enfant, la règle s'applique aussi. Que l'idée vous plaise ou non, ce qui lui arrive est mon problème. »

C'était stupide de vouloir sauver les gens contre leur gré, surtout qu'en l’occurrence elle n'en était pas un stade aussi désespéré. Bien entendu elle préserverait son enfant, mais leur différent tenait plus sur le principe que sur la pratique. Par ailleurs elle ne comprenait pas la mentalité du garde. Qu'espérait-il accomplir ? Irait-il jusqu'à couper les mains d'un suicidaire pour l'empêcher de mettre fin à la vie qui lui appartenait ? L'image était certes hyperbolique mais l'idée était là. Cet homme manquait cruellement de réalisme. Peut être qu'il n'avait pas simplement pas suffisamment fréquenté de gens poussés à bout pour pouvoir comprendre. S'il avait vu la moitié des gens affligés par la Sarnahroa, qui rêvaient de mettre fin à leurs souffrances, il penserait autrement.
Savourant son pain en attendant une réponse, elle faillit pourtant s'étouffer avec ce qu'il dit ensuite. Elle toussa violemment, ne tardant pas à se frapper la poitrine pour faire passer le tout. Quel putain de crétin ! Qu'est-ce qui lui prenait de dire une chose pareille en pouvant être entendu par des oreilles indiscrètes ?! Se rendait-il compte de ce que cela pouvait signifier pour elle ? Surtout pour dire des âneries pareilles... est-ce que ça valait vraiment le coup de ruiner sa réputation juste pour assouvir ses envies de semer le trouble ? Loin d'être gênée par ce qu'il venait de dire, elle ne le prit même pas au sérieux. Le fusillant du regard, elle ne prit même pas la peine de lui répondre. À quoi bon ? Il était sûr de tout savoir, imbu de son jugement, alors autant le laisser se baigner dans sa certitude. Qu'il pense ce qu'il lui chante. Irina fut tentée de répondre à la hauteur histoire de lui rabattre le caquet, mais finalement elle se dit que cela n'en valait pas la peine. De plus la santé de Duscisio était plus importante qu'un débat sur sa vie personnelle. Après tout elle allait rester ce qu'elle était : personnelle.

Reportant ses yeux uniquement sur l'herboriste et ignorant tout ce qui se passait autour, elle était concentrée sur sa nouvelle tâche. En tant que scientifique elle était forcément intéressée par son cas, qui était bien entendu une première dans le genre. Son contact avec lui était doux mais impersonnel, délicat mais précis. C'était clairement le toucher d'un médecin et non celui d'une femme. Il n'y avait pas d'intimité dans sa façon de procéder et ce n'était clairement pas ce qu'elle recherchait. Si elle lui avait demandé de ne pas interrompre le contact, c'était pour des raisons purement pragmatiques. Son pouvoir lui demandait beaucoup moins d'énergie lorsqu'il y avait contact physique, et il pouvait être canalisé bien plus facilement aussi. Le rassurant d'un sourire, elle tenta d'en dire plus afin qu'il se détende.

« Ne vous inquiétez pas. Votre main dans la mienne suffit. Votre consentement me facilitera les choses. Nos esprits seront liés pendant un moment. Le mien prendra le dessus pour maintenir le contrôle. Il est possible que vous essayez de vous débattre malgré vous, c'est naturel. Je ne vous laisserai pas faire vous êtes prévenu. Si je perds l'ascendant j'ignore ce qui pourrait m'arriver, donc je le garderai jusqu'à ce que je puisse me retirer sans dommages. »

L'albinos l'ignorait peut être, mais ce n'étaient pas ses sentiments amoureux qui seraient utilisés pour nourrir la plante... Mais sa peur. Un sentiment puissant et latent, habitant tout un chacun peu importe son âge ou sa race, n'attendant que d'être déclenché pour se libérer. En principe ce n'était pas vraiment quelque chose de positif, seulement Irina comptait s'en servir pour vecteur, la convertissant en puissance qui lui permettrait de déployer la magie en lui sans puiser dans ses propres réserves, vides pour l'instant. En fait cela revenait à lui inspirer ou exacerber ses peurs déjà présentes, afin de convertir en essence divine, qu'elle diffuserait dans son corps. Elle allait être un cœur battant, diffusant la magie à travers ses veines. Du moins c'était le plan initial... Mais tout allait dépendre de Duscisio, et surtout de  cette « Pistilose » qui l'habitait.

« Ce sera juste un mauvais moment à passer, je me ferai pardonner. »

Fermant les yeux, Irina respira profondément et 'plongea'. Naviguant à travers les réticences naturelles du jeune homme, elle ne se voyait plus que comme un corps sans forme remontant une rivière à contre courant. Dans cette rivière se trouvaient l'ensemble de ses émotions. C'était un amas confus de choses qu'elle ne comprenait pas forcément, sa capacité se limitant à maîtriser les peurs même les plus enfouies. C'était donc en suivant ce seul fil rouge qu'elle se repérait. Arrivée assez facilement au siège de sa plus grande sensibilité, la rouquine plongea alors Duscisio dans un cauchemar éveillé. Des flashs assez brusques apparurent dans son esprit, usant de ses phobies... mais pas seulement.

Dans des images créées de toutes pièces, Irina usa la première chose qui lui vint à la tête en exploitant son talon d'Achille. Imaginant ce qui arriverait à Othello si elle était restée sous la coupe d'Elerinna, elle lui fit voir la jeune sirène manipulée et malheureuse, incapable de se libérer de cette immense toile d’araignée. Seulement l'ombre d'elle-même, elle déambulait perdue dans cette autre réalité, méprisée de tous. Poussée par Elerinna à vendre ses charmes à d'autres hommes pour en obtenir des informations, ainsi qu'à tuer des inconnus de tous horizons sang froid, cette femme n'avait rien à voir avec la timide prêtresse qu'il connaissait. La voix d'Irina, froide comme la glace cimmérienne, se fit entendre dans l'esprit de Duscisio.Dans la suite des flashs, l'ascan se vit essayer de l'atteindre et de lui parler, mais sa bien-aimée semblait incapable de le voir. Tel un fantôme impalpable, il passait à travers elle lorsqu'il essayait de la toucher.

* Tu voudrais que ton amour pour elle soit réciproque... Mais comment serait-ce possible vu qu'elle ne sait même pas qui tu es ? *

Irina espérait sincèrement que ça suffirait à le faire plonger suffisamment fort pour qu'elle puisse le soigner. Au fur et à mesure que ses peurs se manifestaient plus fort, l'essence divine ainsi convertie se diffusait à travers la main d'Irina, soulageant son patient. La plante en lui devait être progressivement satisfaite... du moins si elle n'avait conscience de rien. Tenant sa main un peu plus fort, Irina s'assura que le contact ne soit pas rompu. Ce serait bête d'avoir fait tout ça pour rien... Surtout qu'il restait de ne plus pouvoir sortir de cette illusion où elle l'avait plongé si jamais ils étaient interrompus.

Cet homme, Adam, n'avait pas le bon requit de Duscisio qui n'aimait pas son état d'esprit à s'occuper de ce qui ne le regardait pas. Bien que faiblard et heureusement pour Adam, Duscisio ne pouvait se lever ou encore parler avec tract pour le contredire sur ses paroles. Étant dans la même situation avec une prêtresse, l'albinos savait très bien de quoi il retournait, mais il ne connaissait pas certaine chose qu'il devait connaître sur les religieuses de Kesha. Certaine chose ont déjà été dite par Othello elle-même dans le temple de Kron lors de leur aventure pour récupérer la lance. Les prêtresses ne sont pas aussi pure qu'il en est déjà dit.

Ne voulant entendre cela, Duscisio est tombé amoureux d'une religieuse et compte bien la protéger de tout danger qui la menacera. Si Veto en faisait de même avec Irina alors Duscisio sera leur soutien comme il espérait qu'il le fasse pour lui. Adam n'avait pas à s'occuper de cela.

Ne disant pas un mot, il le laissa partir comme bon lui semblait, laissant Irina et Duscisio seul pour la récupération magique dont il avait besoin. La rousse se concentra donc sur le blanc afin de s'occuper ce qui devait être fait. Le simple contact de la main allait suffire à procéder au transfert d'essence divine. Quand elle lui expliqua la procédure, les esprits lier, les débattements et autres conséquences évidentes. Pourquoi se débattrait-il ? Qu'il y avait-il de mal à faire ceci ? Par contre, le fait de perdre le contact était dangereux pour elle.
Ignorant que la peur allait être utilisé, pensant que les doux sentiments allaient être privilégié, Duscisio porta attention au fait que cela allait être un moment difficile. Pourquoi ?

Quand Irina ferma les yeux, quelque chose d'intense se produisit, une chose affreuse. Ses yeux étaient pourtant ouverts, mais il voyait des choses qui n'étaient qu'une vérité parallèle au destin de son amour. Sa grande faiblesse était Othello mais c'était aussi une grande force. Si la peur était nourrie de la perte d'une femme qu'il chérissait avant qu'elle ne le sache pas ses propres mots et qui ne devait plus tarder à arriver.
Arrivant à voir ce qui pouvait arriver si elle était sous la coupe de cette femme qui semblait être une prêtresse haut-placée dont le nom ne lui était que deviné par les pensées de la rouquine.

C'était horrible, Duscisio en était aux larmes d'en regarder cette destinée d'une peur sans nom et non voulus de quelque chose qu'il ne laissera jamais faire. Poussée à séduire pour cela ou encore tuer pour ceci. Ne pouvant l'accepter il s'approcha d'elle, alors qu'il se trouvait dans un cauchemar poussé par la rouquine ignorante d'une chose importante à propos de Duscisio. Alors, quand celle-ci vint à entrer sa voix dans son esprit, les yeux rond de l'albinos qui traversa le corps de la jeune femme pour la protéger de ce qu'elle était en train de faire, regarda ses mains d'une incapacité monumentale qui le plongea non pas dans une peur, mais dans une tristesse paralysante, regardant ses mains moites alors que des larmes coulaient de ses yeux aux iris rouges autant dans le cauchemar que dans la réalité.

Il pleurait, son seul désir était de la voir heureuse et avec l'espoir que ce soit à ses côtés. Et si cela était impossible ? Comment allait-il le prendre ? Ce cauchemar prendrait-il alors tout son sens ?

Le corps étant soumis à un début d'une chose qui ne devait jamais se reproduire, une folie. Le transfert d'essence divine avait bien lieu, mais par l'utilisation de ce point douloureux à connaître qu'il risquait de perdre un être cher le rendait totalement instable, elle n'était pas simplement transférée... elle était aspirée d'une deux vases communiquants et à une vitesse dangereuse. Ce qui était devenu maintenant son essence divine commença à se déstabiliser, comme pour ses parents des dégâts matériels allaient être causés, si la rousse ne contrôlait pas suffisamment sa peur, la peur de perdre ce qui était pour lui la femme de sa vie, une preuve irréfutable qu'il tenait à elle comme ses propres parents décédé aujourd'hui depuis plus d'un lustre.

La plante quant à elle était en train de peu à peu se calmer sans sentir ce qui était en train de se passer, heureusement d'ailleurs. La Pistilose était aussi dangereuse que le contrôle de l'épée dans ce genre de situation, la volonté passive de contrôler sa propre magie empêchait d'avoir un surplus lui ordonnant d'attaquer mortellement tout ce qui l'entourait.

Il ne voulait pas croire ce qu'il voyait dans ce cauchemar, il faisait tout pour ne pas y croire, savait-il qu'il était dans une illusion ? Que faisait Irina pour contrôler cette peur avant que sa magie ne déborde d'une folle tristesse ?

La communion qui les unissait était puissante. Aussi instable qu'elle était grisante, ce qui ne faisait sans doute qu'en rajouter à l'adrénaline que cela suscitait chez Irina. La sensation de pouvoir, le sentiment de détenir l'âme de quelqu'un dans ses mains, la certitude de pouvoir briser quelqu'un en deux comme s'il n'était qu'une brindille... Même les esprits les plus éclairés et les intellects les plus raisonnables seraient tentés de céder. Les yeux fermés, Irina était aussi concentrée qu'elle n'était impassible. Il était important de ne rien montrer, de ne rien trahir afin de ne pas perdre son équilibre. Tenant la main de Duscisio avec fermeté, Irina se battait intérieurement pour calmer les pulsions grandissantes d'Exanimis.

* Je sais comment tu peux le contrôler. Il suffit que tu te laisses aller... Il suffit que tu me laisses faire. Nous le briserons et alors nous pourrons en faire ce qu'il nous plaira. Cet homme fera un bon pion. * La voix résonnait dans sa tête rousse, dans un murmure guttural.

« Non. » Simple, clair, concis. Un simple mot s'échappa d'entre ses lèvres. Il n'y avait pas d'hésitation pas plus qu'il n'y avait d'émotion particulière. Seul le calme habitait la prêtresse, qui en explorant les réactions de l'esprit de Duscisio, comprenait les ajustements qu'il lui fallait faire afin d'obtenir les résultats escomptés. Bien entendu ce dernier avait ressenti un semblant de peur, mais c'était le mélange était surtout teinté de tristesse et d'impuissance. Elle l'avait espéré plus combatif, plus actif et conquérant. Cependant il semblait se contenter d'observer sa sirène à distance sans jamais se rebeller contre son sort, aussi factice soit-il.

* Si vous ne faites rien, elle restera prisonnière de son sort. Libérez-vous de vos chaînes. Agissez. Ne l'abandonnez pas par simple peur de l'échec. Battez-vous. *

Bien entendu le maelström d'émotions était puissant, mais malheureusement ce n'était pas assez pour compenser ce que la plante était en train d'aspirer. Sentant que visiblement la plante semblait rassasiée, Irina commença à lentement se retirer de l'esprit de l'albinos... Lui retirant chaque peur et chaque image oppressante petit à petit, comme si elles n'avaient été le fruit que d'un simple cauchemar s'effaçant à l'éveil. Le tout était pour elle de ne pas avoir provoqué tout cela pour rien, de ne pas avoir causé ce chaos dans sa tête pour le simple plaisir du geste. Surtout que comme elle l'avait dit, elle ne tenait pas à semer le trouble entre Duscisio et Othello. Au contraire, quitte à laisser un message, elle voulait lui donner un nouvel élan, une nouvelle motivation.

Son corps, toujours assis et immobile, était tremblant. Elle avait soudainement rompu le contact, le souffle court. Exanimis continuait de réclamer plus de pouvoir, maintenant qu'il avait goûté à cette douce ambroisie. La main d'Irina avait agrippé la couverture sur la paillasse et la tordait avec force. Ses yeux d'ordinaire d'un vert brillant étaient désormais d'un noir profond. Un noir d'une profondeur sans fin, sans iris. Le flux de son énergie avait changé alors qu'elle retenait son inspiration, tentant tant bien que mal de contenir son insatisfaction. Elle voulait plus, tellement plus. Ce besoin presque obsessionnel était comme une faim insatiable, de plus en plus dévorante. C'était pourquoi Irina avait choisi de s'arrêter plutôt que de prendre le risque de céder à l'envie de faire un carnage psychologique. Il ne fallait pas laisser trop de liberté au monstre qui couvait, de peur qu'il ne finisse par sortir de sa cage. Restait à savoir comment il lui serait possible d'évacuer le trop plein de frustration... Car Alix étant absente, il y avait bien peu de personnes capables de la calmer sans risquer d'y laisser la vie... ou qui sait quoi d'autre encore.

La voix de se battre le réveilla en partie afin de transformer son impuissance.
Duscisio ne semblait que pouvoir regarder le sort factice d'Othello suivre le chemin de la manipulation. Elerinna, cette femme était son ennemie, il fallait qu'il s'en débarrasse. De sa montée en puissance dû au sentiment aussi fort bien qu'aussi fou, ben que tout ceci soit factice, l'esprit de l'albinos s'empara de son cauchemar pour se dresser entre elle et sa bien-aimée, le regard soudainement fou de colère matérialisa deux ou trois épées en plus de celle qu'il dégaina pour tuer cette fausse Elerinna, il montra son mauvais côté pour protéger celle qu'il aimait au point d'en affronter des montagnes.
La seule pensée qui le possédait était qu'Elerinna n'aura jamais la main libre sur Othello, jamais.

Quand le cauchemar commençait à d’estomper, il reprit un peu le contrôle de lui-même. S'apercevant petit à petit qu'il était immobile mais également en larme d'une telle vision. Ne sentant plus aucune douleur autre que celle vécu dans l'illusion d'Irina et sa pression passée de leur main se touchant pour le transfert il n'y a que quelques instants.
Il regarda Irina d'un air à en vouloir savoir plus, si cette illusion était une réalité actuelle, mais la première chose qu'il fit était une question, une simple question.

Vous avez passée votre temps à la tenir éloigner de cette Elerinna, n'est-ce pas ?

C'était une simple question. Pour qu'elle lui montre ceci, cela devait être le cas, ou alors elle a tentée de le faire, car pour le savoir...
Si cela était vrai et il le supposa, la nouvelle volonté de la protéger tel qu'il devait le faire contre le pacte de Kron qu'elle avait accepté, il devait maintenant le faire contre cette femme qui n'allait pas hésiter à l'utiliser comme objet. C'était intolérable et laissera Othello éloigner d'elle autant que possible.

Sentant après quelques instants, un petit picotement, Duscisio laissa libre son nouveau stock d'essence divine, illuminant Cristal d'un bleu cyan. Les points de douleur habituelle ne formait qu'une courte grimace et sur quelques points remarqué au niveau des omoplates ainsi que les poignets et cheville se voyait surélever ses vêtements. Des ronces sortaient du col de sa chemise, ses manches et des hanches. Lentement, elles poussèrent, laisser former un bouton et enfin une rose blanche sortait de chacune des tiges épineuses.
Depuis le début, la Pistilose ne demandait qu'à aider l'albinos en était de faiblesse en lui proposant une rose dont il en pourrait avaler les pétales. S'il avait sût, il aurait laissé le peu de magie qu'il possédait pour récupérer force et énergie à partir des roses blanches qui leur tendait maintenant leur beauté. Deux des roses – l'une venant de la manche droite l'autre de l'épaule droite – était tendu vers Irina afin qu'elle en profite également.
Utilisant sa propre magie du contrôle des plantes, il amena les roses à se ressembler en un seul bouquet. De l'autre main, une petite épée noire fut dupliquée d'une poussière noire venant de nulle part dans l'autre main de Duscisio afin d'en couper les ronces.
Tenant le bouquet de Pistolose blanche, il en donna deux à Irina comme son parasite florale le voulait, Duscisio ne montra qu'avec ses mains la chose à faire : Prendre un pétale de la fleur et la mâcher. Son expression montrait bien le goût affreux qu'il avait :

C'est sacrément amer, mais sous les cinq ou dix minutes suivant l'individu, l'effet énergétique digne du meilleur café vous donnera la force de continuer se qui va suivre.

Il continua de mâcher avec une expression désagréable, mais avec l'habitude moins que le premier pétale qu'il avait déjà mangé.

Manger les pétales d'une roses entière, gardez l'autre comme bon vous semble en remerciement pour m'avoir ouvert les yeux.

Il se stoppa un cours instant, cessant de manger et montrant un air grave.

Je protégerai Othello peu importe les obstacles...

Les yeux clos, Irina ne bougeait pas. La tentation était loin d'être calmée et quelque chose lui disait que laisser entrevoir ce côté de son âme au présents n'était vraiment pas une bonne idée. D'une part parce qu'ils prendraient peur, à juste titre... Et d'autre part parce qu'ils ne pourraient jamais comprendre l'origine et les raisons de ces changements. Elle n'était plus une terrane comme les autres, que l'idée lui plaise ou non. Irina elle-même ne savait quoi en penser, elle ne savait pas ce qu'il fallait en déduire... et c'était sans doute mieux ainsi. Posant instinctivement une main sur son ventre rebondi, elle prit une grande inspiration. Répondant à la question qui lui avait été posée, la demoiselle acquiesça silencieusement mais clairement de la tête.
Ce n'était pas son intention initiale d'en révéler autant à Duscisio, mais il était inutile de le cacher. Cela ne lui apporterait de lui mentir. En fait ce n'était pas vraiment une mauvaise chose qu'il soit au courant, car il se méfierait également d'Elerinna dans les temps à venir. Car même lui pouvait se laisser berner par celle qu'Othello et Irina appelaient familièrement la marionnettiste. Aussi corrompue soit-elle, c'était une femme douée pour manipuler et manier les gens avec une incroyable dextérité. Elle tissait une toile si subtile et invisible, que le temps nécessaire à ses proies pour ouvrir les yeux était largement suffisant pour qu'ils soient irrémédiablement emprisonnés.

« Je ne le permettrai pas que ça se reproduise. C'est pour cela, tout comme pour son potentiel, que je l'ai prise pour apprentie. De mon vivant Othello n'aura plus jamais à subir l'influence de cette... femme. » Un autre mot bien moins courtois avait bien failli sortir à la place. Il valait mieux ne pas dire le fond de sa pensée... d'après les rumeurs jurer n'était pas très féminin.

Cependant malgré le fait qu'elle ne s'étende pas en détails par pudeur, sa voix n'avait pas tremblé. S'il y avait bien quelqu'un qui avait souffert des manigances de sa rivale, c'était bien Othello. La sirène était un triste exemple, mais un cas loin d'être isolé, hélas. De plus, peu importe ce qu'elle avait pu faire par le passé, la yorkas avait miraculeusement gardé cette étincelle de pureté intacte. Immaculée, la jeune femme avait su se détourner de la facilité, se débarrassant de la souillure dont on avait essayé de l’entacher. Rien que pour cela, ses choix et sa force de volonté méritaient l'admiration. Risquant un rapide coup d’œil sous cape vers Duscisio, elle vit qu'il semblait doucement se remettre de ses émotions. Ne levant pas la tête afin qu'il ne voie pas ses yeux, la rouquine sourit doucement. Quelque part dans cette épreuve imprévue, un certain lien s'était crée entre elle et l'ascan. Quand bien même ils ne se connaissaient toujours pas tant que ça, Othello et l'affection qu'ils lui vouaient tous deux était un pont qui les unissait.

« Merci. Je tâcherai d'en faire bon usage. »

Acceptant les deux roses blanches qui lui avaient été données, Irina les posa délicatement sur ses genoux. Suivant le conseil qui lui avait été donné, elle en garderait une précieusement. Elle brûlait déjà de l'étudier afin d'en comprendre les propriétés... après tout on dirait bien que les pétales avaient des effets énergisants. Penchant la tête sur le côté d'un air curieux, elle effeuilla un pétale et le porta à ses lèvres. Un remontant ne serait pas de refus... Grimaçant au goût, la serpentine ne se laissa pas décourager pour autant. En tant que guérisseuse, elle connaissait bien le caractère amer de certains remèdes.

« Je suis ravie que nous soyons d'accord sur ce point. » Irina était sincèrement rassurée, mais elle sembla pensive l'espace d'un instant, pondérant pas mal de choses dans sa tête, toujours confuse. Posant une main sur son ventre. Le temps approchait. « J'ignore comment les choses se passeront dans les mois à venir... Et je ne sais pas ce qu'Othello compte faire. Mais si jamais elle décide de ne pas rester avec moi pendant... pendant que je me retirerai temporairement, j'aimerais que vous me promettiez de veiller sur elle. »

Ce serait mentir de dire qu'elle ne ressentait pas une énorme angoisse à l'approche de son accouchement... et c'était plutôt compréhensible. Comme si ce seul événement n'était pas une pression suffisante, la rouquine devait aussi penser à assurer sa sécurité. En ce sens bien sûr compter sur la présence de ses apprenties à ses côtés serait rassurant, mais elle ne pouvait se résoudre à les forcer à quoi que ce soit. Alix lui avait déjà assuré qu'elle ne la quitterait plus, mais Othello c'était différent. Elle avait sa propre vie, religieuse ou non. Se tortillant les mains, les sourcils froncés et le regard bas, Irina tentait tant bien que mal de chasser le sentiment de solitude qui manquait de la faire suffoquer.

^{[HRP] Avec la situation de notre Admin préférée, je vais m'occuper du capitaine pour ce message afin de faire avancer la chose, avec son aide bien sûr. D'où la modification du message actuelle.}

On ne peut tout contrôler et par son intelligence, Duscisio avait trouvé de lui-même des détails qu'il n'était pas censé savoir. D'un certain côté, il était fort préférable qu'il sache au sujet de cette femme – proprement parler bien que le ton d'Irina semblait hésitant sur le propos à utiliser – que ses actions sur la prêtresse Yorka aurait pût ceux montrer à travers la vision. Il avait donc vu juste. Sans compter que Elerinna ne semblait pas une bonne personne, Irina ne laissa pas Othello entre ses griffes afin d'en faire se qu'elle voulait.
Comment la remercier ? Es-ce nécessaire de le faire ? Rien qu'apprendre que la rouquine avait prit la demoiselle sous son aile était si agréable à entendre. Irina était une bonne personne, digne de confiance. On pouvait dire qu'elle avait sauvé la Yorka d'un sombre destin.

La fleur donnée blanche fut apprécié. Préférant lui préciser que la fleur fane au bout que de quelques heures après avoir été coupé, le Rosier Blanc ne pouvait que continuer d'avaler les pétales jusqu'au bout comme la Pistilose l'avait invité à faire. Il n'en avait jamais manger autant. En général quelques pétales lui suffisait et comme la plante semblait connaître de plus en plus les corps humain et ses fragilités, en particulier celui d'un Terran au vu qu'elle l'habite lui et personne d'autre, ne pouvait que supporter le goût amer donc il en avait plus ou moins prit l'habitude.

Puis quand il assura qu'Othello sera sous sa protection, peu importe se qui l’empêchera d'avancer, la religieuse s'en voyait rassurée, ravie, content qu'elle puisse compter sur quelqu'un qui puisse la protéger quand elle n'en aura plus la possibilité. Étant enceinte, le ventre aussi rond que la dernière étape de la couve de l'enfant approchait à grand pas., Irina parlait de se retirer quelque temps, après avoir demandée de lui faire promette qu'il veillera sur elle en ses temps difficiles. Il posa sa main sur celle qui était posé sur son ventre, la regardant dans les yeux l'obligeant pas la même occasion à croiser leur regard, pour prouver sa sincérité mais aussi... :

C'est quelque chose que je m'étais déjà promis... Mais il y a une condition : Quel que soit votre situation ou vos problèmes, vos peurs ou tout se qui pourrait vous poussez à vous isolé du reste du monde ; donnez-nous des nouvelles de vous à tout instant. Ma boite aux lettres est ouverte ainsi que ma boutique ou ma maison. Si je peux faire quoi que se soit pour vous je suis prêt à vous le faire savoir.

Pour s'isoler, Irina devait avoir quelque chose sur le cœur. En tant qu'ami – était ce la bonne expression ? - Duscisio se devait être reconnaissant et serviable à toutes personnes ayant besoin d'aide. L'enfant devait être la cause de ses problèmes, alors Duscisio l'aidera comme elle a aidée Othello à être se qu'elle est aujourd'hui.
Arrêtant là sur les promesses, sa force mental étant au plus haut, il se leva lentement et tendit la main à Irina pour l'aider à se lever.

Venez. Nous avons beaucoup de choses à faire avant cela.

Il continua après cela de quitter la salle de repos, obligeant les gardes à le laisser passer sans discuter. Marchant à allure lente mais régulière et semblant sans fatigue apparente, il entra dans la nef où était le reste du groupe. Sur de lui, il posa sa contribution à tout le monde, les regardant un à un pour qu'il se sente concerné directement.

Veto. Aider Irina dans ses actions afin qu'elle ne se fatigue pas de trop...
Prêtre euh.... machin, faites-moi l'inventaire de toutes plantes afin que je puisse prochainement refaire un peu de remède pour luter contre ce fléau. Et apportez un peu de nourriture à Irina et moi-même, s'il vous plait.

Il regarda les soldats présents et n'en reconnu pas un qui était le capitaine qui était arrivé il y a peu, pendant qu'il se reposait.

Vous êtes ?

Préférant oublier des visages qu'il connaissait de loin, notamment celui de Verna et de Stella dont il avait une méfiance non cachée à leur égard, il attendit de savoir se qu'il en était de leur situation actuelle ainsi que des malades.
Le capitaine se retourna vers Duscisio sans retirer son casque, aimable par nature, il lui répondit d'une voix posée et profond comme pour prouver d'une autorité qu'il mérite apparemment grandement rien que par son titre.

Je suis le Capitaine Belvian Darin, responsable l'enquête actuelle et suis sous l'autorité directe du Roi Puis-je savoir à mon tour à qui je m'adresse?

Ne pouvant que répondre de la même manière, Duscisio le regarda avec un air de confiance. Ne connaissant pas le roi ni supportant son autorité que par le fait qu'il habite la capitale, il se sentais bien obliger de faire comme si c'était le cas, c'était un Ascan, il avait donc une autre patrie.

Balibe Duscisio. Maître Herboriste et gérant de la Bariabolt di Limiria* dans le quartier résidentiel.

Il prit une pause quant aux présentations et profita pour savoir se qu'il savait sur l’enquête qu'il était en train de mener.
Lui demandant directement, Duscisio ne pouvait s'empêche de penser bien et pour le bien-être sans oublier la sécurité d'une potion qu'Irina avait elle-même trouvée. L'albinos ne faisait que l'appliquer sans en faire commerce tel qu'il l'avait promit en tant qu’altruiste des plus prestigieux par son but et ses actions récentes.

Le capitaine le jugea du regard, et continua à lui répondre tel qu'il avait demandé des détails sur l’enquête ou comment elle avançait :

Vous semblez être un concitoyen concerné mais je ne peux vous dévoiler de mon propre chef toutes les informations que je possède. Néanmoins, sachez que quelques uns des hommes qui sont responsable de ce saccage ont été pris et mené à Umbriel. D'après ce que nous avons pu obtenir d'eux, nous savons que certains appartiennent à l'organisation des Nérozias et d'autres ont été identifié comme étant des ladrinis. Nous n'avons pas complètement déterminé les raisons de leur geste mais nous nous posons plus de questions sur la manière dont ils se sont introduits aussi facilement dans le temple. Je suis là d'ailleurs pour chercher les réponses à cette question.

Ne surprenant guère le Rosier Blanc quand il entendit l'origine des brigands ni leur but encore inconnu. Étant déjà aller là-bas pour récupérer le manteau-bouclier qu'il portait actuellement sur les épaules.

Le remède contre la maladie de pierre est fabriqué à partir d'une plante rare et donc lui-même vaut une fortune. Si se n'est pas pour en faire commerce à des buts malsains, il doit avoir en effet quelques choses derrières tout ça. Mais ça doit être lié au Eclaris, j'ai eu rumeur qu'il cherchait à aider les malades en le vendant ou en dupliquant la recette.
Je peux vous dire qu'ils courent droit à la catastrophe. La potion n'est pas simple à faire et une simple erreur pourrait coûter la vie de plusieurs dizaines de personne.

Les herboristes, sont comme des pharmaciens. Une utilisation mauvaise de médicaments pouvait aisément provoquer la mort d'un malade. Duscisio a toujours veillé à se que cela n'arrive jamais pour ses remèdes, et donc pour les potions les plus délicates il allait lui-même chez la personne pour lui administrer.

Je vous laisse donc à votre travail. Si vous voulez bien m'excuser mais certains malades en question attendent mes soins à l'heure actuelle. Je les ai fait déjà assez attendre.

Sur ses mots, le mage albinos salua distinctement le capitaine sans prendre le moindre contact physique, pour prendre par à se qui allait suivre quand les repas demandé leur seront servis et avaler pour reprendre de plus belle.

Nota : * Herboristerie de Lumière

"Vous me pensez peut être trop naïf, mais quand on a vu trop de gens mourir bêtement, voir leur proche les pleurer, ce sont des choses que j'ai trop souvent vu dans le passé. Certes vous n'êtes pas la seule médecin d'Istheria, mais sans doute l'une des meilleurs. Qui sait si un remède aurait été trouvé sans vous contre cette horrible maladie? Combien de mort y aurait-il eut? Nul ne connait les réponses, mais j'ai la sensation que vous avez une idée approximative de ce qui se serait passé sans votre présence."

Adam avait une expérience plus que suffisante pour savoir quand une vie était perdue bêtement, et souvent s'était une sorte de lâcheté, proche du suicide. Des situations extrêmes de souffrance permettait de faire une cruelle sélection. Pourtant celle de Lan était encore plus grande, son ancienne oeuvre était morte avec lui, le monde était bien trop pourrie pour réaliser ce genre de choses. C'était utopique, ce qui rendait ces meurtres finalement inutile, cependant l'ancien tueur ne les regrettait pas, du moins une certaine partie, puisqu'il avait éliminé le pire de ce qui existait comme monstruosité. D'une certaine manière, son instinct lui soufflait que cette femme appartenait aussi à cette catégorie, ou du moins pouvait y sombrer.

Ces paroles ne lui valurent qu'un regard noir de la part de Irina, dans un sens, la prêtresse avait raison, Adam se mêlait de choses qu'il ne le concernait pas, mais c'était amusant de voir comment ces deux personnes niaient l'évidence, à moins qu'ils furent tout deux aveugles, ou que cela cachait quelques choses de sordides, mais si c'était le cas, ni lui ni Lan avait une idée de ce que cela pouvait être.

"Je m'appuie sur deux choses, outre le faite qu'il ne vous a pas lâché du regard. La première, c'est qu'il n'a pas vu mon salut, mais passe encore, peut être était-il trop préoccupé par ce qui risquait de devenir un règlement de compte. Toutefois, c'est inconcevable qu'un gradé de son rang n'ai pas vu un certain geste. Comme je vous l'ai répondu, je veillais aussi bien sur vous que dame Luxis, néanmoins je ne suis pas assez bête pour ne pas me demander si au moins l'une de vous deux étiez des magiciennes. Dégainez mon épée aurait été trop lent en cas de nécessité, je serais mort... J'ai donc caché ma partie gauche à la bourgeoise, et saisi un couteau de lancé rester dans son étui. Et pourtant, il ne l'a pas vu, de son angle, cela aurait du lui sauter aux yeux. En bref, si j'avais été un assassin déguisé en soldat, vous seriez morte."

Quand Irina et Adam rentrèrent dans la pièce, Duscisio le regarda avec un regard haineux, peut être avait-il entendu leur conversation alors qu'ils étaient dans le couloir, cela n'avait pas d'importance. Le soldat n'était pas là pour faire plaisir à tout le monde. Il avait pour habitude d'être franc, tout comme la prêtresse.

Après s'être absenté, Adam vit Irina et Duscisio, les yeux clos, se tenant la main. Si cela pouvait ressembler à un geste intime, il n'en était rien. La panique se lisait sur le visage de l'herboriste. Aucune intervention était raisonnable s'ils étaient en communion. Les raisons de ce geste ne pouvaient être deviné. Les autres soldats dans la salle aurait pu lui dire, mais ces derniers semblaient bien trop occuper à discuter pour s'en rendre compte ou peut être, ils faisaient semblant de l'être. Seules leurs lèvres bougeaient de temps en temps, hormis un "non" autoritaire, catégorique de Irina qui fit sursauter les soldats. Finalement, ils s'éveillèrent tout deux, et semblaient aller bien. Adam voyant qu'ils avaient une conversation privée sortie de la salle pour aller rejoindre le lieu de vol.

Adam vit Veto accompagné du Caporal d'Adam parler au Capitaine Belvian. Le schizophrène s'approcha lui aussi pour écouter ce qu'il se disait. Pour l'instant, seul le Sergent parlait. Avant que le nouveau arrivant réponde, le Caporal-Chef intervint à son tour.

"Caporal-Chef Bashere, si vous le permettez, Il y a-t-il des suspects? Ou poser autrement, à qui ce vol pourrait profiter le plus? Ces remèdes valent de l'or, mais leur revente nécessite de les vendre hors de ce territoire sous peine de se faire attraper rapidement par l'armée locale."

Adam se retint de dire "qu'à moins qu'une partie de l'armée de cette ville soit complice" mais cela aurait été suicidaire d'en faire part avec un tel homme. Ce haut gradé dégageait un grand charisme, et souvent cela allait de paire avec la sévérité. De tel propos frôlait l'insubordination, et son intervention était déjà limite.

La présence de deux personnes supplémentaire le surpris. Son instinct l'avait fait réagir, et il s'était tourné pour voir Duscisio et Irina. Ces deux là avaient décidément aucune envie de se reposer, au moins, Adam espérait qu'ils avaient au moins pris le temps de manger. Espoir qui prit très vite fin, puisque l'herboriste confia Irina à Veto et demanda à un prêtre pour de la nourriture.

"C'est dommage pour vous, mais j'avais laissé deux plateaux de nourritures dans la salle de repos prêt de vous. Votre précipitation vous a encore joué un tour, jeune homme."

Alors que Adam allait répondre à Irina, ces yeux devinrent noir. Ce regard était tout sauf bienveillant. Le soldat eut un léger mouvement de recul, il venait de découvrir que la prêtresse n'était pas aussi pure de ce que laissait paraître son jolie petit minois et sa douce apparence, cette noirceur n'avait rien d'humain, la rouquine ne pouvait être que posséder. Comment une femme de son rang, servant une Déesse de bonté pouvait avoir une telle chose en elle? Adam savait très bien que pour accéder à un tel statue, elle avait du faire couler beaucoup de sang, mais une telle chose! La peur le saisie tant et si bien que son esprit se recroquevilla de lui même, laissant Lan au commande. Ce dernier lui rendit un regard froid et se pencha pour lui chuchoter à son oreille.

"Vous êtes bien trop arrogante, vous êtes devenues bien trop sûre de vous. Si quel..."

Avant que ce dernier n'ai pu finir sa phrase, un corps inanimé était tombé sur le sol, un prêtre, il n'y avait rien d'étonnant avec tout ce monde qui courait dans tout les sens, même en s'étant éloigné. Cette personne avait du voir ce regard d'une noirceur sans nom, et éventuellement tenter de surmonter sa peur, avant de s'évanouir. Heureusement pour la prêtresse, le religieux n'avait pas crié, tout comme Adam. Le traumatisme le rendrait peut être amnésique mais le risque était trop grand pour compter la dessus, à son réveil, l'homme de confession religieuse pouvait se mettre à crier sur tout les toits que Irina était possédé. L'ancien tueur n'avait que faire de l'origine de ces pouvoirs, la manière de les utiliser comptait d'avantage à ces yeux. Sans compter, que les ténèbres n'était pas forcément une mauvaise chose, puisque pour s'endormir, il fallait s'y plonger.

Lan souleva l'homme et fit signe de la tête à Irina, de le suivre. Arpentant les couloirs en silence, recherchant une endroit tranquille. Finalement, le Caporal-Chef rentra dans ce qui semblait être un bureau, la pièce était constitué d'une petite bibliothèque à droite, d'un bureau en face de la porte, avec trois chaises pour recevoir, et une autre d'avantage travailler pour le propriétaire. Fermant la porte à clef, il déposa le prêtre sur un fauteuil proche d'une petite table et de la bibliothèque, puis se tourna vers la femme.

"Vous manquez de prudence, vous n'avez peut être pas peur de mourir, mais il y a pire que la mort... J'espère que vos grands pouvoirs vous permettent de faire oublier..."

Des choses pire que la mort, Lan en avait vu, même pour un tueur chevronné des Nérozias, l'immondice de certains être vivant était sans limite. Et si, ce qu'avait dit Irina était vrai, qu'un couteau planté dans son dos ne la tuerait pas, alors pour ces monstres, elle représentait un met de choix, une marchandise de grande valeur. Un danger permanent, un corps résistant à toute les sévices, et donc pouvant recevoir des souffrances infinies. Il avait bien vu chez un riche noble propre sur lui, des humains n'ayant plus que leur tronc, maintenus en vie pour subir les pires exactions, dont les seuls gémissements de douleur était le seul signe qu'ils étaient encore vivants, leurs esprits brisés depuis longtemps.

Lan s'assit tranquillement faisant face à Irina, un petit sourire provocateur au coin de la bouche.

"Dans l'éventualité que j'étais venu pour vous tuer, vous venez de me révéler le danger que vous représenter. Un Carreau de barbelé dans votre coeur, et un autre dans votre tête, si cela ne vous tue pas, cela devrait vous empêcher de faire usage de toute magie le temps de vous décapiter. Et si, ce n'est pas suffisant, suffit de remplacer les barbelés par de la poudre, de quoi exploser votre jolie visage."

Narguer Irina pouvait sembler une folie, mais la prêtresse pouvait se débarrasser d'eux deux avec une grande facilité, quand elle le souhaitait, et sans doute en silence. Parti de ce constat, Lan n'avait aucune raison de se retenir de lui montrer qu'il n'avait pas peur de mourir, lui aussi.

"Vous êtes aussi complexe que je me l'étais imaginé. Alors, comment notre chère Déesse tolère vos pouvoirs ténébreux?"

Son regard ne devait pas être rassurant c'est vrai, mais il n'en était pas encore mauvais ou malveillant... Pas encore, pas sans raison. Cependant il était évident que ça pourrait vite changer, si cet homme persistait à la prendre à rebrousse poil sans raison valable. À force de jouer avec le feu il allait finir par se brûler, à force de jouer avec les limites de sa patience il allait finir par provoquer ce qu'il semblait déjà craindre et reconnaître comme une menace. Une menace qui existait uniquement à cause de ses choix, et non par la nature qu'il pensait être la sienne. Il pouvait croire que c'était personnel, cela lui était égal... bien que ce soit complètement faux. Haussant les épaules avec indifférence, elle continuait de le regarder dans les yeux avec défi. Malgré le bruit que fit le corps d'un prêtre s'écroulant au sol, Irina prit la peine de lui répondre avec tout le calme du monde.

« Arrogante ? Non, ne me qualifiez pas ainsi avant d'avoir réellement connu les arrogants de ce monde. Il ne faut pas confondre suffisance et confiance en ses capacités, ce sont deux choses complètement différentes. »

Presque amusée de voir qu'il était plus soucieux des apparences qu'elle, Irina le suivit avec un petit sourire aux lèvres. C'était assez ironique qu'il veuille préserver les apparences, alors qu'il n'avait sans doute rien à y gagner. Les mains derrière le dos et les paupières à nouveau demi-closes, elle marchait derrière eux. Rassurant un autre prêtre sur le fait que leur confrère avait simplement fait un malaise à cause de la fatigue, Irina mentit sans sourciller. Ce n'était pas vraiment faux après tout.

« Je vous fais confiance, ma Dame. Il ne pourrait être entre de meilleures mains. Merci pour tout ce que vous faites. »
« Je vous en prie, ce n'est rien. »

Une légère révérence de part et d'autre marqua la fin de la conversation et une fois qu'ils entrèrent dans un bureau, elle referma la porte derrière elle. Le soldat ferma a clé, et elle profita de cette courte occupation pour s'approcher du prêtre entre deux âges qui avait été déposé sur un fauteuil. Le pauvre. C'était encore une victime collatérale, un homme au mauvais endroit au mauvais moment, tout simplement. Ignorant l'aura rouge qu'il exhalait tel un enivrant parfum, Irina se gardait de céder à se nourrir à nouveau. Néanmoins la présence de quelqu'un dans cet état serait une bonne source d'essence divine, un puits pratiquement inépuisable de puissance. Posant une main sur le front du religieux, elle se contenta de sourire d'un air satisfait à Adam, répondant à sa question sans avoir besoin de mots. Oh oui, ses pouvoirs lui permettaient de faire oublier, et bien plus encore...

« Dans l'éventualité où vous étiez venu me tuer... Vous seriez un parfait crétin de ne pas l'avoir fait tant que vous en avez eu l'occasion car cette occasion en or ne se représentera plus. De plus vous m'avez également révélé le danger que vous pouviez devenir donc je pense que vous êtes mal placé pour me donner des leçons. »

Des carreaux de barbelés, hein ? Il faudrait déjà qu'ils puissent la toucher, et à ce sujet Irina avait de gros doutes quand à son savoir faire. Certes il était sûrement un militaire qualifié et il avait de l'expérience... Mais avait-il été formé pour tuer quelqu'un comme elle ? Lui souriant en retour, elle n'était pas du tout inquiète d'être enfermée dans un pièce close avec un homme qui n'avait pas l'air de tourner très rond dans sa tête. Irrationnel... oui c'était le mot qu'elle cherchait. Calme un instant et provocateur le suivant, un homme dont la témérité frisait le suicide. Paradoxal pour quelqu'un qui voulait préserver la vie des autres contre leur gré.

« C'est le moment où je suis censée trembler et crier d'angoisse ? Voyons, cher garde cimmérien. Les tentatives d'assassinat sont le lot quotidien des figures publiques, surtout religieuses, dans une cité comme Hellas. Tout ça n'a rien de nouveau, et il va falloir faire preuve de plus de créativité si vous espérez parvenir à mettre toutes ces théories à exécution. » Nouveau haussement d'épaules qui en disait long sur son état d'esprit. Ce n'était pas qu'elle sous-estime la détermination masculine, en fait c'est juste qu'elle ne voyait pas de quoi prendre des précautions supplémentaires, étant données les circonstances actuelles. Avait-il autre chose à dire que simplement lui citer les possibles manières de la tuer ? Oui elle était mortelle, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle soit aussi fragile que le laissait supposer son physique de danseuse des rues.

« Mes pouvoirs ? C'est un juste envers de la médaille... Comment il y aurait-il de lumière sans ténèbres ? Kesha n'a pas le jugement aussi facile que nous, terrans. De plus en quoi seraient-ils différents, ou maléfiques, si comparés à d'autres ? Ce ne sont là que préjugés. Un manipulateur de la lumière qui tue ses semblables est-il quelqu'un d'admirable à vos yeux, parce qu'il préserve les apparences ? Ce n'est pas l'arme qui tue, mais la main qui la brandit, je pensais que vous l'aviez compris, vous qui êtes ressorti si fort de votre expérience de vétéran. » Dodelinant de la tête avec un soupir elle se sentait blasée. Ses mots n'étaient pas destinés à se défendre car elle se fichait de son opinion, mais plutôt à lui faire ouvrir les yeux. Pour quelqu'un de si sage il avait le jugement facile... Et cela lui serait fatal dans un univers comme celui du nord. La première petite frimousse lui retournerait la cervelle avant même qu'il comprenne ce qui lui arrivait, et aucune dague au monde ne le sauverait.

Soupirant, Irina tâta le front du prêtre et n'eut aucun mal à entrer dans sa tête. Il était inconscient et en plus du reste son esprit était tourmenté par ce qu'il avait vu. Il était captif de cauchemars terribles, ou une Irina démoniaque venait lui dévorer le cœur, après avoir fait un bain de sang dans l'enceinte du temple. Déçue qu'il manque à ce point d'imagination, la prêtresse fit disparaître les peurs petit à petit. À la place elle lui laissa en mémoire son malaise et quelques mauvais rêves, sans souvenirs précis. Quand il s'éveillerait il aurait simplement l'impression d'avoir fait des rêves embrouillés et illogiques, sans être pris d'aucune peur ou a priori en la voyant.

« Voilà, c'est réparé. » Son choix de mots n'avait pas été innocent, mais il n'avait pas non plus été malsain. Une regrettable faute réparée, de manière à préserver sa réputation, mais aussi cette vie qu'elle aurait aisément pu rompre. C'était sa philosophie... Les mêmes pouvoirs mais des choix différents, c'était ce qui la séparait de l'Irina du passé. Jouant avec Exanimis pour contrôler l'écho de la voix dans sa tête, elle apprenait à la contenir de plus en plus. À regret, elle finissait par accepter que c'était devenu une partie d'elle-même, en plus de cet enfant qu'elle n'avait pas conçu. Posant une main sur son ventre dans un geste qui était devenu habituel, elle s'assit enfin.

« Et le conseil martial, il tolère vos discutables méthodes ? »

Il n'avait encore rien fait de condamnable dans l'absolu, mais les intentions étaient bien là, et les méthodes qu'il employait en disaient long sur sa façon de penser. Il avait plus de l'assassin que du soldat, à la fois par son attitude et par son rapport à l'autorité. Ce qu'il faisait avant de rejoindre l'armée, elle ne pouvait le dire, mais une chose était sûre : travailler en groupe ce n'était pas son genre. Dans tous les cas il était culotté de la menacer entre les lignes, elle qui était une prêtresse et donc celle qu'il devrait protéger parmi tout. Aussi injuste que cela puisse paraître, la vie d'une prêtresse et la vie d'un civil ne pouvait pas avoir la même valeur aux yeux d'un garde cimmérien. Pas dans le corps prétorial du moins... Ce qui l'amenait à se poser des questions à ce sujet. Pourquoi un homme aussi indépendant et insolent avait-il choisi de s'engager dans l'armée, en sachant les sacrifices et les privations que cela impliquait ? Découvrir ce qu'il avait en tête était devenu sa priorité.

« À vous entendre, cela fait longtemps que vous cherchiez à m'approcher. Pourquoi agissez-vous comme si vous me connaissiez ? »

Pendant que Lan prenait le corps, Irina lui répondit comme si de rien n'était. La prêtresse se pensait peut être nullement arrogante, mais la nouvelle recrue lui oui. Et, il en savait long sur la question, d'une part car lui même l'était, et de l'autre des hommes et femmes trop sûrs d'eux, le Caporal-Chef en avait fréquenté ou tuer en grande quantité. Le pouvoir faussant souvent les jugements, certaines personnes s'imaginaient intouchable, pourtant son ancien ordre avait la mort de rois, de grand prêtre ou seigneur à son tableau de chasse.

"Je ne remets nullement vos capacités en question, ce que je remets c'est d'en faire étalage dans un endroit si fréquenté, et à juste titre."

Lan ouvrait le chemin et ne s'arrêta lorsque tout trois croisèrent un autre prêtre, inquiet pour son collègue, tout juste s'il ralentit l'allure. Irina semblait s'amuser, sans doute se moquait-il de lui, rien qui ne puisse le vexé. Tandis que l'ancien tueur déposa le prêtre, la femme rousse ferma la porte derrière elle. Ils inversèrent leur position, le soldat fermant la porte à clé et la prêtresse sonda certainement l'homme inconscient. Le sourire que la rouquine affichait, semblait dire que oui, c'était dans ces cordes de lui faire oublier la mémoire. La question étant, était-ce sans danger pour le religieux? L'ancien Nérozias verrait bien, et cela lui permettait de la juger un peu. Toutefois, il avait la certitude que cette dernière était nullement inquiète.

"Désolé de vous décevoir, mais je ne suis pas un tueur. J'ignore ce qui vous a fait penser à une telle chose. J'ai juste fait mention d'une possibilité... silencieuse de vous tuer. Mais qu'importe, c'est mon travail de garde Prétorial d'avoir de telles connaissances, sinon comment protéger les prêtresses de notre cité et les citoyens?."

Lan ne mentait pas, ou presque pas. Il n'était plus un tueur depuis longtemps. Protéger les autres, cela avait toujours été une étape dans son désir de paix, le Caporal-Chef comptait bien faire son devoir jusqu'au bout. Toutefois, ces connaissances n'étaient certainement pas le lot commun des autres soldats, bien que dans le tas, certains devaient en avoir, par expérience ou par instinct.

Irina semblait penser que seul la mort pouvait constituer une menace. Ce qui pouvait être révélateur de ses méthodes, du moins, celles qui lui étaient naturelles. Sa préférence devait sans doute aller vers la mort de ces ennemis, néanmoins, la torture devait être une flèche à son arc mais cela lui venait pas à l'esprit d'en être victime. Cette analyse aurait pu être juste, mais en tant que médecin, Lan n'imaginait pas que cette femme n'y eut pas recours un jour. Elle restait un mystère. Les seules certitudes, ses mains étaient couverte de sang, et que la prêtresse avait confiance en ces pouvoirs. Haussant les épaules, il se leva et...se mit à courir partout en criant un peu.

"AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH, j'ai peur de la méchante dame."

Lan se moquait un peu de Irina, si l'un des deux était en danger, c'était bien lui. C'était un peu ironique, le soldat en danger face à une femme enceinte. Ironie qui l'amusait.

"Je pense être plus doué que vous pour jouer la femme en danger, vous n'êtes pas crédible dans ce rôle, ma chère."

Après, cette petite scène de théâtre, Lan reprit sa place et son sérieux.


"C'est plutôt moi qui suis en danger, pas vous. Loin de constituer une menace pour vous, je me suis mis dans une position où je peux mourir par un simple caprice de votre part."

Lan fut étonné des paroles de Irina, la provocation avait marché mais pas de la façon qu'il s'était imaginer. La prêtresse devait vraiment le trouver naïf, si la rousse imaginait qu'il pouvait associer le Bien et le Mal à des éléments. Sa question avait pour unique but une petite provocation, et dans une moindre mesure, la partie religieuse. La recrue du corps prétorial n'était pas croyant, mais une Déesse Lumineuse qui avait dans ces rangs, une prêtresse avec des pouvoir des Ténèbres étaient particulier en sois, et renforçait sa non-croyance. Il avait du mal à croire que les Dieux et Déesse puissent être clément.

"Le Soleil brûle nos yeux si on le regarde de face. Nos yeux nous plonge dans les ténèbres lorsque nous dormons."

Avec ces évidences, Lan signifiait à son interlocutrice, que les notions de bien et de mal associés à des éléments étaient pour lui aussi un non sens. Prenant, une plume vierge sur le bureau, le schizophrène se mit à jouer avec.

"Malheureusement dans notre monde, les notions comme le Bien ou le Mal vont souvent de paire. Le bonheur des uns, peut faire le malheur des autres. Juste que je doute de la clémence des Dieux, de leur existences aussi d'ailleurs."

La prêtresse s'occupa de nouveau du prêtre, et quelques instants plus tard, Irina déclara que c'était réparé. Lan sourit à cette phrase. Le prêtre n'était rien à ces yeux, et sans doute que c'était de cette façon qu'elle voyait tout le monde hormis ces proches. Et encore, rien ne le garantissait, c'était un sujet à creuser mais délicat, voir suicidaire, puisque cela pouvait être pris pour une réelle menace, et si amis lui étaient précieux, contrairement à sa vie, alors cela ne faisait pas un pli. Au fond, de son âme, Adam le suppliait d'arrêter cette conversation dangereuse, mais c'était amusant. Le danger que représentait cette femme, était proche de celle rencontré dans son ancienne vie, de l'excitation en ressortait, le rendant comme plus vivant, et ces réflexes d'avantages affutés, bien que sans doute inutile.

"Je suis tout nouveau dans le corps Prétorial. Je ne suis donc pas encore familier avec leur méthode, cependant, n'est-ce pas le rôle de soldat de maintenir l'ordre? J'ai juste fait ce qui me semblait nécessaire pour éviter que quelqu'un ne meurt. Il n'y avait rien de personnel dans mon action, et ma position me facilitait la tâche pour vous protéger. Si vous n'aimez pas avoir quelqu'un dans votre dos, vous avez qu'à l'afficher sur une pancarte."

Irina semblait croire que Lan avait fait exprès de se rapprocher d'elle. Ce qui n'était pas totalement faux, ni totalement vrai, puisqu'il avait bien poussé Adam à s'engager dans l'armée de cette ville dans ce but, mais ni son affectation dans le corps prétorial ni leur rencontre n'avait été calculé. De plus, cela ne faisait pas longtemps que le Caporal-Chef s'intéressait à elle, il s'accorda donc un petit mensonge.

"Seulement depuis que je vous ai vu à l'entrée du temple. Vous connaître? Je ne faisait qu'utiliser mes jugements hâtifs mais souvent juste. A votre tour de répondre à ma question. Considérez-vous les êtres vivants comme de simple expérience?"

Quelques instants avant que les civils ne pénètrent la salle investie par les militaires, le capitaine répondit à Veto.

« Notre Roi est un homme sage pour reconnaître qu'une coopération est nécessaire entre nos deux nations. La Sarnahroa est une maladie qui nous touche tous sans distinction. Je ne remettrais pas en cause son autorité si ce dernier vous en a donné l'ordre et le droit.
« Comme vous pouvez le voir Sergent Havelle, cette pièce de stockage ne possède aucune fenêtre et qu'une porte visible. Cette dernière ne semble pas avoir été forcée et les prêtres m'ont assurés qu'elle était toujours fermée. Il n'y a que trois hypothèses possibles : ils possédaient la clef, il existe une entrée inconnue ou ils ont eu recours à une magie que nous ignorons.
« Il n'existe que trois clefs et les prêtres semblent tous les posséder. Ils ont été interrogés et ont été blanchi de tout soupçon. En ce qui concerne une porte dérobée, les prêtres présents ne semblent pas en connaître et n'est répertoriée sur aucun plan du temple. Et s’il s'agit d'une magie... il nous faudrait savoir de quelle nature il est question. »

Veto écouta avec attention et s’apprêtait à répondre, rangeant son ordre de mission et sa lettre de marque lorsque les deux scientifiques investirent les lieux. Un rapide et imperceptible coup d’œil à Irina permit au militaire de balayer de son esprit la remarque de l’albinos. Elle ne semblait pas avoir besoin de l’assistance qu’on lui « ordonnait » de lui fournir. Ne restait alors que la désagréable impression de voir ce citoyen faire comme chez lui sur une scène du crime. Il s’étonna de la délicatesse de son collègue Eridannien à ce sujet. Lui aurait été beaucoup plus sec. De plus, il n’était pas non plus religieux. Veto ne voyait donc aucune légitimité à ses manières autoritaires sur toutes les personnes présentes.
Il connaissait déjà un peu le magicien. Et leur première rencontre ne perdrait jamais le goût amer qu’elle lui avait laissé. Son jugement était-il donc altéré par cela ? Il en doutait. Pour lui, ce jeteur de sort était trop impétueux. Recevoir des ordres de sa part lui donnait envie de défourailler, même si ce ne serait sans doute que verbalement. Le protocole avait fini par prendre possession de lui alors qu’il gravissait quelques échelons.

Par soucis de garder son calme, il se retira mentalement de la conversation et se détourna vers ses hommes en train de sonder les murs (sans rien trouver pour le moment). Il avait de toute façon assigné Bashere à la protection d’Irina. Non pas que se garder loin d’elle l’enchante mais chaque mission réussie le mènerait plus haut et le rendrait donc plus utile à celle à qui il avait juré serment de fidélité.
Or, pour réussir cette mission, il devait se focaliser sur les éléments présents.

*Clef, magie ou porte dérobée ?*

Ses hommes avaient fini de faire le tour de la pièce et malgré la possibilité que ceux qui frappaient succinctement le sol à la recherche d’un son creux finissent par trouver quelque chose, il commençait à douter. Il héla plusieurs de ses hommes et les envoya en permission. Ça ne servait à rien de s’entasser tous dans cette salle. De plus, le voyage jusqu’ici depuis les plaines glacées n’avaient jamais été réputé pour enchanter ceux qui l’empruntaient.

Le caporal sous les ordres de Bashere, lui, il l’envoya chercher le prêtre le plus haut gradé de ce temple. Il l’avait déjà demandé et le temps avant qu’on ne lui amène cet homme commençait à se faire long.
*Ce pourrait-il qu’un religieux n’ait cure d’un tel acte perpétré dans le lieu saint sous sa protection ?*

Fronçant les sourcils, il jeta un œil au plafond et revint vers  le capitaine Belvian.
« Qu’y a-t-il au-dessus de nous ? »
Cette question s’adressait tant au capitaine qu’aux prêtres proches.

Dans son esprit, les trois directions de raisonnement continuaient de se développer tour à tour.
La magie était telle qu’on y voyait difficilement des limites et elle se combinait aisément aux deux autres façons d’entrer, ce qui augmentait encore le champ des possibilités.

« Avec certaines magies, je suppose qu’il aurait été aisé de manipuler un prêtre pour qu’il ouvre la porte. Tout comme déverrouiller par la pensée une serrure ou traverser les murs ne me semblent pas être des options inconcevables, dès lors que la magie entre en ligne de compte. Mais… »

Il revit rapidement ce qu’il connaissait de la magie, cette force qu’il avait apprise à manipuler il y a si peu de temps et dont il était déjà privé…

« Mais je suppose que vider tout le contenu de cette salle par la seule ressource de la magie serait beaucoup trop coûteux en énergie.
« Dans tous les cas, nous aurions meilleurs intérêts à rechercher le fond plutôt que la forme, ne croyez-vous pas ? Si la magie entre en jeu, les chances d’en retrouver les traces me semblent infimes et ne nous mèneront pas bien loin.
« Je trouve dommage que les plus concernés et à même de nous fournir des réponses soient déjà si loin et réduit à un tel silence. »

*Dommage et… Étrange.*
Pas de procès public apparemment. Et un interrogatoire somme toute maigre en réponse. Oui, Veto trouvait la mise au secret de ces coupables des plus précipités. Et gênante.

« Et en parlant de la raison et du but qui aurait pu pousser ces malfaiteurs à perpétrer leurs actes, je m’interroge… Certes, l’objet du larcin est extrêmement cher mais, n’est-il pas dispensé ici gratuitement ? Et j’ai entendu dire que la caste des Éclaris le monnayait à un prix raisonnable… Le marcher pour cette denrée me semble in fine quelque peu fermé…
« Ce que vous nous dites des résultats des interrogatoires semble accuser cette caste d’intellectuels mais… Ils ont nombre d’alchimistes et de médecins compétents dans leurs rangs que je sache. J’aurais tendance à penser qu’ils auraient su produire leurs propres doses depuis sa découverte. À moins que ces voleurs aient agis dans leur propre intérêt pour ensuite livrer leur butin ou le marchander auprès des Éclaris sans que ceux-ci n’aient été mis au courant auparavant…
« Excusez-moi, je pense à voix haute, mais… Ça ne ressemble pas à des érudits de recourir au vol… Et je vois mal des bandits expérimentés comme les Ladrinis ou les Nérozias espérer faire fortune dans ce commerce en leur compagnie… Au final, cette affaire m’a l’air des plus obscures. »

Veto se grattait une barbe à peine naissante sous le menton alors qu’il avait les bras croisés et le regard perdu à quelques centimètres de l’endroit où se trouvait le capitaine.

Duscisio s'était retirer dans la salle où était entreposés les biens volés du monastère. Ne portant pas attention au recit comme quoi Adam avait apporté des plateaux, ses derniers furent gentiment apporter par l'un des prêtres afin qu'il puisse lui-même laisser continuer le Rosier Blanc dans ses manœuvres. L'inventaire se qui restait n'était que des biens dont les voleurs n'avaient sans doute pas besoin. Hors, quelque chose ne tournait pas rond dans cette pièce.
Écoutant attentivement au travers de la porte ouverte des lieux se qui pourrait être une information importante, Duscisio continuait par contre d'observer les lieux avec ses yeux rouges-sang et ressentait comme une infime magie restante en ses lieux. Après que le capitaine ait cité le mot magie, Veto cita à son tour les possibilités de magies à pouvoir être utilisé.
Et si on ne parlait pas d'une seule personne ? Après tout pour commettre un vol comme celui-ci il y avait la possibilité qu'il soit plusieurs. Sans compter que comme cité, les Eclaris sont des érudits.

Un artefact...

Duscisio cita cette possibilité, comme d'une évidence, mais cela n'était pas forcement à écarter puisqu'il existait de nombreux artefact et autres objets magiques dans le monde dont l'histoire n'a pas encore tout révéler.

Je ne saurai m'expliquer mais il y a des résidus d'essences divines ici. Infime, mais existante. Si l'essence divine d'une seule personne ne suffit pas, il se peut également qu'il y ait plusieurs utilisateurs d'artefact permettant comme vous l'avez dit de traverser la matière, ici un mur. Y allant un par un de façon ordonné on peut supposer que le vol fut facile pour tout un groupe de pénétrer à l’intérieur sans trop se fatiguer. Tout en ayant assez de force par la suite pour repartir le dos chargé de bien matériel.

Pour se qui était des résidus magiques dont il parlait était possiblement l'utilisation excessive d'un objet magique, un portail permettant de traverser un mur un petit instant, répéter plusieurs fois par plusieurs personnes. Bien entendu, une utilisation d'un artefact avait aussi ses limites ou alors celui-ci avait une rareté invraisemblable. Son hypothèse pouvait également tenir sur plusieurs personnes possédant l'utilisation cette magie de pouvoir traverser la matière.
Avant de dire quoi que se soit de plus Duscisio se posa devant le mur assez grand pour accueillir une personne et un chargement, un petit pur où aucune étagère y était entreposée.

Et si...

Duscisio posa une main sur ce mur, puis se concentra un peu, sur le peu d'énergie qu'il avait le droit d'utiliser pour éviter de trop se fatiguer encore une fois. Sa main touchant la pierre se déplaça un petit centimètre sur le côté et il s’arrêta.

Il y a aussi la possibilité que les pierres aient été déplacer avec une magie terrestre pour y faire une ouverture, quelques choses d'assez lent pour éviter de faire trop de bruit, mais rapide pour en finir rapidement, quand personne n'entend se qu'il se passe à l'intérieur.

Duscisio avait bien eu raison sur toutes les hypothèses mais il fallait encore le prouver. Déplacer une petite pierre avec la magie de la terre c'est rien comparer à un mur entier... Ne pouvant essayer pour le moment, il se contenta que de parler. Tout en continuant d'observer se qu'il restait à l'intérieur. L'inventaire de se qu'il restait n'était pas fini et il fallait encore voir s'il restait assez d'ingrédient pour faire quelques potions supplémentaires si celle qu'il avait apportées n'était pas suffisant. Il retourna à l'étagère qui était à coté de lui pour reprendre ses comptes sur le bout de papier qu'il tenait à la main.