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 A quelques différences près...

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Oct - 9:33

Si elle avait bien saisi que la sa partenaire lui laissait carte blanche, Elië n’avait pas très bien compris si elle comptait se joindre à elle dans la suite des évènements ou si elle la laissait se débrouiller. Cela n’avait en réalité pas beaucoup d’importance, dans les deux cas Sylas allait passer de façon pénible ce qui s’annonçait comme étant les derniers instants de sa vie répugnante de trafiquant. La courtisane imaginait déjà mille tours pour le faire passer de vie à trépas de préférence en le faisant payer par où il avait péché. Le jeu aurait été plus délectable si Kalysta s’était jointe à eux, mais au bout du compte elle comprendrait que sa partenaire ne soit pas aussi chaude qu’elle pour ce genre d’expérience et la suite des évènements ne lui en laisserait pas forcément le choix, en fonction de son interprétation du cadavre qu’elles avaient laissée derrière elles.

D’ordinaire, elle expédiait les gens ad patres sur commande et moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, mais c’était surtout pour allier l’utile à l’agréable. Grâce à cela elle pouvait pratiquer l’assassinat sans honte si tant était qu’elle pouvait être familiarisée avec ce sentiment. Il serait trop long de revenir ici sur les origines de cette facette de sa vie professionnelle, mais sachez que le sang coulant sur la peau alors que les le corps s’affaisse et le regard se vide la fascinait. La souffrance n’était pas le but recherché en général mais en l’espèce, le trafiquant serait une exception… Une manière comme une autre de lui faire regretter son odieux commerce mais aussi de fêter sa rencontre avec une autre Syliméa. Le dernier prétexte était une sainte hypocrisie pour Elië qui certes était intriguée par sa propre race, mais se fichait de sa destinée comme d’une guigne tant elle se sentait plus proche de la Sindarine que d’autre chose quelle qu’elle soit. Le seul point positif qu’elle voyait dans cette péripétie dans sa vie était la complicité qui était apparue presque instantanément entre elle. Certes, elle avait été dictée par la nécessité et rien ne disait qu’en d’autres circonstances elle serait apparue, mais elle était assez agréable à vivre pour que cela soit noté.
Plus les minutes passaient et plus la blonde rouquine, se sentait confiante. Elle avait peut-être tort : le vieil adage ne précisait-il pas que c’est lorsque l’on n’a plus peur que les ennuis commencent ? Cepdnant elle avait de plus en plus de raisons de croire que Sylas était dupe de la supercherie que les deux femmes jouaient à son intention. D’abord sauf erreur de sa part, cette soirée avait été le lieu de la première rencontre entre les deux Terrans et ils ne se connaissaient sans doute pas assez pour marquer des fautes d’interprétation. D’autre part Kalysta se montrait à la fois prudente et convaincante dans son rôle et enfin, le regard de Sylas sur elle en disait assez sur ses intentions à son égard pour finir de le distraire de toute prudence ou méfiance.

Le lubrique invité pouvait se croire en position de force, exigeant un gage érotique avant de conclure leur affaire. Hélas pour lui, cette affaire n’était plus d’actualité et Elië en tout cas n’accordait aucune importance à cette transaction. Le trafiquant faisait donc le beau sur le gibet qui avait été dressé à son intention sans même le savoir.

La Ladrini apprécia le compliment détourné que lui adressa sa complice et se laissa guider autour du fauteuil du ventripotent trafiquant et se plia à son étreint, offrant son cou aux baisers de sa complice non sans plaisir. Par conte à savoir si elle avait un plan précis en tête, elle devait bien avouer que non. Elle était capable d’envisager plusieurs solutions en fonction de ce que Sylas avait en tête, mais comme depuis le début de cette aventure, c’était l’improvisation qui allait primer. Suivant le lieu qu’il aurait choisi les choses n’allaient sûrement pas prendre le même cours. Le plus simple aurait été que le trafiquant désire profiter le la chair fraîche qui lui était proposé dans la maison même de son hôte, mais encore aurait-il fallu que Anthon le lui eût proposé, cela ne se faisait sans soute pas de réclamer une telle hospitalité… Elle en serait donc pour accompagner le visiteur dans l’endroit qu’il aurait choisi. Cela ne l’effrayait pas plus que cela. Temps que le mâle sordide se laisserait guider par ses hormones, elle jouerait sur du velours. Par contre il n’était sûr que Kalysta puisse les retrouver entre le leur départ et le temps qu’elle devrait passer à donner le change c’est-à-dire au minimum remonter dans « sa chambre », à moins d’avoir certains renseignements tels que son adresse… De son côté Elië aurait sans doute quelques difficultés à remettre la main sur sa congénère pour finir d’en apprendre plus sur son peuple… Et bien tant pis elle devrait se consoler en prenant autant de plaisir que possible à entreprendre Sylas.

Elle attendit tranquillement la réponse de ce dernier alors qu’elle se délectait du souffle de sa partenaire dans son cou.

« Et bien ma foi, ma voiture m’attend dans la rue et évitera à … Mais je ne connais même pas votre nom….
_ Norah »


*Comme si c’était notre nom qui t’intéressait !….*

« _ Enchanté Norah. Ma voiture vous évitera donc de fatiguer ces jolis pieds »

Ses yeux étaient descendu le long de la silhouette élancée jusqu’à la cambrure du pied apprêté dans les fines sandales

*La courtoisie du prédateur ! S’il savait… Mais nous n’allons pas lui gâcher la surprise mon amour. Si ?
_ Ce serait faute de goût mon amour !...*


Le Terran quitta son siège pour rejoindre le couple devant le fauteuil d’Anthon et prit la main libre de la jeune femme tout en se penchant jusqu’à rencontre du visage et du cou pour y déposer un baiser qu’elle se surprit à apprécier. Elle se laissa soustraire à l’étreinte de son premier maître avec le sourire.

« Où allons-nous ? »

Elle ne risquait rien à poser la question afin de faciliter la tâche de sa complice mais ce fut sans surprise que Sylas répondit de façon évasive, de façon intentionnelle ou pas.

« Chez moi en un endroit qui vous plaira sûrement »

La suite fut sans surprise : la prise de congé mondaine et hypocrite, la monté dans une voiture tirée par deux chevaux et le départ dans la nuit. La voiture était plutôt massive pour encaisser les cahots des pavées de la cité, mais son intérieur était plutôt cossu, tendu de toile aux motifs fleuris. L’esclavagiste avait pris place en face d’elle et gardait une allure digne si l’on exceptait ses regards plein de convoitise qui déshabillait la jeune femme.
Celle-ci arborait le visage mutin de la petite fille à qui l’on avait promis une belle surprise et qui maîtrise son impatience pour garder la politesse qui fait la fierté de son papa. Elle pensait à sa complice et se demandait où elle pouvait se trouver au moment présent. Encore dans la maison de leur rencontre ou déjà sur leurs traces

*Elle n’a pas de raison de s’attarder là-bas. Une fois le change donné d’avoir rejoint les Quartiers d’Anthon…*

Elië ne faisait aucun effort pour entretenir la conversation, mais son hôte semblait ne pas apprécier le silence aussi ce fut un exercice auquel elle n’eut pas besoin de se plier. Il lui suffisait de répondre poliment en faisait parfois un peu preuve d’imagination. De toute façon, le marchand de chair fraîche semblait tellement imbu de sa personne qu’il s’écoutait bien plus parler que les réponses de la blonde qui ornait sa voiture et allait rejoindre sous peu ses trophées… Etait-il en mesure de remarquer la nuance changeante dans le sourire et le regard se celle qu’il pensait sans doute sienne ? Il y aurait deviné l’ironie que la « beauté » tissait en son esprit qui côtoyait l’ennui de devoir supporter encore tant de suffisance. Elle lutta un instant pour ne pas finir cette comédie et mettre une fois pour toute fin à la vie odieuse de son compagnon de route. Elle souleva du bout des doigts le rideau de lourd tissu qui la séparait de la nuit afin d’en sentir le souffle frais sur son visage la nuit était en son mi-temps et les yeux des bâtiments semblaient fermés sur les sages rêves de leurs habitants tandis que les noctambules pouvaient tous être soupçonnées de pire méfaits. Elle ferma les yeux et laissa la brise nocturne s’immiscer entre son cou et ses cheveux, ses narines frémissantes s’emplirent ses parfums de la nuit mêlés de l’odeur du pavé humide.

Un frôlement de tissu et l’odeur sophistiquée de son compagnon de voyage, la firent revenir à l’affaire qui l’occupait. Elle regarda la main manucurée se poser sur sa cuisse et en apprécier le galbe. D’ordinaire, il aurait été gâché par la présence du fourreau de sa lame de jet, mais le temps lui avait manqué pour le remettre en place dans la chambre d’Anthon. Elle eut un sourire amusé en direction du mâle qui sortait de sa tanière. Elle glissa son index sur sa joue en le regardant dans les yeux tandis que les doigts indiscrets tentaient de se faufiler entre les pans de sa robe.

« Je voyage est-il encore si long ?... »

Sylas reprit ses distances le visage circonspect un sourire en coin des lèvres.

« Décidément je crois que je ne vais pas regretter cette nuit, mais comment une personne comme vous a-t-elle pu se retrouver avec un lourdaud comme lui ? »

En son for intérieur, Elië apprécia le vouvoiement mais eu presque envie de plaindre ce pauvre Anthon.

« Quelqu’un comme moi ?
_ J’ai du mal à vous imaginer seulement poule de luxe… »


Elle tressaillit intérieurement. Sa comédie pouvait ne pas tromper tout le monde apparemment. Il poursuivit.

« Je ne connais pas de Sindarine qui en soit arrivé à ça…
_La vie ne laisse pas toujours le choix aux Sindarine… »


La sincérité de cette réponse n’avait pas du être feinte. L’histoire d’Elië était si proche de celle du personnage qu’elle incarnait qu’elle n’avait aucun mal à y laisser pointer le mélange de nostalgie et de fierté qui l’habitait.
Sylas finit par se rassoir complètement, en face de la blonde créature, la considérant avec curiosité.

« Hum… Oui… C’est bien possible et cela ne me regarde pas… »

Un signal d’alerte venait de s’allumer dans l’esprit de la Syliméa. L’homme en face d’elle ne semblait plus être seulement le trafiquant lubrique de tout à l’heure. Quelqu’un d’autre semblait se dessiner derrière lui. Etait-il possible que lui aussi joue un rôle ? En tout cas le fait qu’il s’intéresse ne fût-ce que très peu aux avatars de sa proie ne collait pas avec le personnage qui avait marchandé quelques minutes plus tôt chez la marchand d’esclaves…

Elle n’eut pas le temps de pousser ses interrogations plus loin, la voiture s’arrêta. Lestement Sylas sauta sur le pavé et fit le tour pour ouvrir à portière à Elië qui avait de plus en plus l’impression de tomber dans un traquenard. Et si les rôles s’étaient une nouvelle fois inversés ? D’où venait soudain cette allure féline chez le trafiquant de chair fraîche ainsi que cette soudaine prévenance ? Ses yeux firent le tour des lieux. Point de maison au luxe ostentatoire à laquelle elle s’attendait, mais une façade tout ce qui y avait de plus banal dans un quartier tout ce qu’il y avait de plus banal à la limite même du vieillot.

« Surprise ? »

Elle ne pouvait pas dire le contraire et songeait déjà à la façon se sortir de ce qui ressemblait de plus en plus à un piège. Pour le moment rien d’irréversible ne s’était produit en tout cas en ce qui concernait son propre sort, mais elle savait que si elle entrait dans cette maison, les choses pourraient changer du tout au tout. Tenter de fuir ne pouvait que précipiter les choses et la trahir et elle ne connaissait pas les compétences guerrière de celui qu’elle avait maintenant à appeler Sylas.
Elle sentit sa poigne lui agripper le haut du bras. Il se pencha à son oreille.

« N’ayez crainte, nous ne vous voulons aucun mal… »

Nous ? Il n’était donc pas seul ? Dans ce nous, il n’était pas question de domestique ou de valet, mais bien de personne au même statut que lui…
Elle se tourna vers lui.

« Vous ne m’en voudrez pas si je ne vous fais pas entièrement confiance ?... »

Il eut un rire bref et amusé.

« Allez entrons. »

Elle se laissa guider vers la porte en vieux bois patiné par les temps et pénétra dans la maison comme un condamné dans le labyrinthe de Zaléra
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Kalysta Elyomar
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Kalysta Elyomar
MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Oct - 13:28

Si on y réfléchissait bien, Kalysta ne connaissait Elië que depuis une heure. A tout casser... Et pourtant, quand elle eut confirmation que Sylas avait bel et bien l'intention de l'emporter chez lui, la jeune femme eut l'impression de l'abandonner. Ne pouvant se permettre de montrer quoi que ce soit, elle conserva son masque d'Anthon, affichant un sourire qui se voulait connaisseur. De ce qu'elle avait pu voir, son congénère savait parfaitement se défendre... Et agir ainsi leur offrirait à toutes deux un parfait alibi lorsque le corps sans vie de l'esclavagiste serait découvert. Elle ne put, toutefois, s'empêcher de serrer légèrement la taille de la courtisane, essayant de lui transmettre qu'elle ferait de son mieux pour suivre... C'était certainement de l'insécurité de sa part car la fausse sindarine était bien plus sûre d'elle, parfaitement maîtresse d'elle et de ses compétences. La syliméa en costume d'Anthon se tourna donc vers Silas, libérant sa complice pour qu'elle rejoigne sa nouvelle proie...

-Je vous fais confiance pour bien vous en occuper...

Encore une fois ses propos étaient suffisamment ambiguës pour pouvoir être destiné au terran comme à la syliméa. Elle afficha un dernier sourire avant de les laisser, restant dans le rôle et offrant un parfait exemple d'étiquette et de politesse. Il lui fallut tout son sang froid pour ne pas courir jusqu'à la chambre une fois que la porte se referma sur Elië et Sylas. Conservant sa contenance, non sans difficultés, elle parvint même à prendre quelques instants pour interroger son personnel, probablement un majordome. Elle apprit ainsi que leur proie était arrivée à bord d'un attelage bien spécifique... Même si la voiture ne lui disait rien, cela lui permettrait tout de même de la pister en ville. Quelques instants plus tard, elle rejoignait les lieux du crime à une vitesse certainement plus importante que celle du marchand d'esclaves d'origine... Heureusement pour elle, son personnel de maison savait mieux que de poser des questions indiscrètes sur le comportement de leur maître... Jamais Kaly n'appréciât autant que de se retrouver enfermée dans la même pièce qu'un cadavre... Le front appuyé sur la porte solidement verrouillée, elle s'offrit le luxe de quelques secondes de répit, poussant un long soupir de frustration alors que l'apparence masculine laissait place à des traits indubitablement féminins...

Sachant qu'elle ne pouvait pas se permettre de traîner, la jeune femme se débarrassa rapidement des vêtements qu'elle avait emprunté à Anthon. Avant de prendre définitivement la fuite, elle jeta un dernier coup d'oeil à la chambre. Elle s'assura qu'il n'y ait aucune trace d'Elië ou d'elle-même et essaya, tant bien que mal, de donner l'impression que le marchand avait été assassiné après son entrevue avec Sylas. Heureusement pour elles, la rencontre n'avait pas duré bien longtemps et personne ne devrait réaliser que la mort du bonhomme avait eu lieu bien avant sa dernière apparition en public. Une fois ces derniers détails prit en considération, la syliméa put enfin prendre la fuite par la fenêtre... Modifiant suffisamment son apparence pour ne pas être reconnue, même si elle s'était assurée que la rue était vide et qu'il n'y avait pas de petits curieux aux fenêtres, elle se laissa doucement descendre vers le sol. Le système qu'elle avait mis en place avant qu'elles ne doivent improviser, se révélant tout à fait salutaire. Jamais la jeune femme n'avait été aussi heureuse de retrouver ses vêtements, et son sexe de prédilection...

Une fois au sol, il était temps de voir comment elle allait retrouver sa complice. Avant de repartir, elle avait bien prit soin de se renseigner sur Sylas et son attelage... Ce qu'elle avait put apprendre était désespérément maigre mais c'était tout de même mieux que rien du tout. Les premiers mètres ne furent pas vraiment difficile à suivre... Entre les traces de roues et le crottin plus que frais, la jeune femme n'avait pas vraiment de questions à se poser. Les choses se corsèrent toutefois rapidement, une fois la route principale atteinte... Difficile de faire la différence entre un attelage et un autre. Pressée par le temps, la syliméa étouffa un gémissement de frustration avant de scruter les lieux. Les grandes villes étaient toujours hantées par des proscrits de tous types. Mendiants, voleurs, filles de joie... Tout ce beau monde traînait toujours dans les rues, quelque soit l'heure du jour ou de la nuit. Elle jeta rapidement son dévolu sur un cul-de-jatte qui attendait patiemment que les soûlards sortant d'une taverne toute proche de lui lâche une piécette.


-Hep ! Ca t'intéresse un peu d'argent...?

Heureusement pour elle, la nérozia n'était pas partie les poches vides... La vision d'un beau dias bien brillant n'eut aucune difficulté à délier la langue du mendiant et la jeune femme ne tarda pas à reprendre sa chasse dans la bonne direction. Bien entendu, elle dut réitérer sa manœuvre plus d'une fois, se frottant à la faune nocturne et hétéroclite de la cité, mais elle parvint à traquer Sylas sans trop de difficultés, si l'on faisait abstraction du temps. Non seulement elle ne pouvait pas aller aussi vite qu'un attelage mais elle devait négocier chaque information, perdant ainsi un temps précieux. Plus cela allait et plus elle grinçait des dents, espérant que sa congénère ne s'était pas retrouvée confrontée à une situation qu'elle ne pourrait pas maîtriser seule. Le fait que sa bourse avait l'air bien plate ne la chagrina pas un seul instant...

Enfin, enfin... Kalysta arriva face à l'endroit où Elië avait été emportée, pouvant même entrapercevoir un bout de l'attelage désormais rangé et abandonné. Si elle était arrivée à bon port, elle n'en était pas pour autant au bout de ses soucis. En temps normal, elle aurait usé de tous ses dons pour infiltrer les lieux sans éveiller les soupçons... Malheureusement le myste rouge la forçait à travailler à l'ancienne, sans les sécurités qu'elle avait habituellement. Et contrairement à son cambriolage chez Anthon, elle n'était absolument pas préparée. Non seulement elle ne savait rien des habitants des lieux mais elle ignorait tout de l'agencement des pièces. Elle allait donc devoir agir en aveugle et d'autant plus improviser. Ce n'était, en plus, pas impossible qu'elle fasse tout cela pour rien. A tous les coups, Elië était parfaitement maîtresse de la situation, profitant de Sylas avant de partir... Mais elle ne pouvait pas se permettre de juste le supposer.

Si sa complice maîtrisait la situation, elle lui ferait confiance et la laisserait gérer seule. Si ce n'était pas le cas, elle ferait en sorte de la sortir de là... Mais dans tous les cas, elle devait voir ce qu'il en était de ses propres yeux. La syliméa devait donc rentrer dans cette demeure et retrouver sa congénère. En temps record. Et sans éveiller l'attention de qui que ce soit. Plus facile à dire qu'à faire... Restant à l'ombre d'une ruelle donnant sur la maison, la nérozia observa les lieux afin de repérer gardes et organisation des rondes. Visiblement Sylas n'était pas un homme confiant, rendant la tâche d'autant plus difficile même si, indirectement, elle allait pouvoir en tirer avantage. La situation de la maison, le quartier même, ne cadrait pas non plus avec l'image qu'elle s'était faite du terran. C'était assez étrange qu'il se retrouve dans un coin aussi pauvre, elle s'était plus attendue à quelque chose proche de ce qu'avait occupé Anthon. Même le "personnel" semblait plus martial que social, plus de gardes que de valets. Soit Sylas jouait dans une toute autre cour, soit il n'était pas vraiment ce qu'il disait. Dans tous les cas, il était dangereux, elle en était certaine.

Au bout d'un certain temps d'observation, la jeune femme avait élaboré un plan d'action. Bancal et bien trop basé sur la chance mais un plan quand même... Elle jeta son dévolu sur l'un des gardes, jeune et relativement proche de sa physionomie habituelle, ce qui devrait lui permettre de ne pas avoir à trop travailler son langage corporel. Glissant d'ombre en ombre, elle parvint à se retrouver derrière lui. Une main vint se plaquer sur sa bouche alors que son autre bras venait écraser sa gorge, l'étouffant. La lutte fut aussi violente que courte mais, bientôt, elle tirait le corps inerte à l'écart. Quelques instants plus tard, la syliméa retournait vers la maison, portant la tenue et l'apparence de la victime qu'elle avait caché plus loin... Ligotée et muselée... Le jeune homme ne lui avait rien fait personnellement, elle n'avait aucune raison de le tuer alors que l'incapaciter suffisait largement.

Faisant profil bas, la jeune femme se dirigea vers la porte alterne qu'elle avait repéré un peu plus tôt, celle visiblement destinée aux gardes et au personnel de maison, même si elle n'avait pas encore repéré de serviteurs à proprement parler. Remerciant sa bonne étoile de ne croiser personne d'autre, pour l'instant, Kalysta entra enfin dans la maison. L'oreille aux aguets, elle essaya de chercher les accents chantants qu'Elië avait emprunté à une sindarine, priant pour qu'elle aille bien. Et que toutes les deux parviennent à voir le jour se lever en un seul morceau...


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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Oct - 10:04

Au moment où elle pénétrait dans la maisonnette escortée de l’ex Sylas ou tout au moins de l’ex trafiquant, ils croisèrent un homme qui la dévisagea, mais pour une fois sans arrière pensée semblait-il.

L’antichambre était réduite et sombre comme peuvent l’être toutes les antichambres à une heure aussi avancée de la nuit. La rouquine s’appliqua à noter tous les détails de l’endroit, gage possible de sa prochaine survie. Un escalier perpendiculaire à l’entrée montait à l’étage tandis qu’une porte s’ouvrait gauche, deux sur la droite et une sous l’escalier. L’endroit semblait aussi mal entretenu que le laissait supposer l’extérieur. Les boiseries et menuiseries étaient noircies par le temps, les tentures étaient soit déchirées soit en passe de tomber au sol et les pas des visiteurs se mêlaient comme les cicatrices de la vérole sur la poussière et la crasse des dalles du sol. Elle se trouvait dans tout ce que son amour du luxe redoutait. Son regard tomba sur un tableau, visiblement tombé récemment, le cadre brisé par la chute, le portrait qui le composait était déchiré au niveau de l’oreille. Sylas suivit son regard et eut un rire bref :

« L’ancien maître des lieux »

Cette remarque sonna comme une menace aux oreilles de la Syliméa. Des bruits de pas à l’étage firent lever les yeux de la belle. Décidément l’endroit était très actif à cette heure de la nuit… Mais le « nouveau » maître des lieux tandis sa main dans le dos de la femme tout en indiquant de son bras la direction de la porte sous l’escalier :

« Si vous voulez bien vous donner la peine… »

Elle lui dressa un léger sourire empreint d’interrogation, mais obtempéra. Comme elle le supposait, la porte qui s’ouvrit devant eux menait au sous sol et étant donné l’état de ce qu’elle avait vu de la maison, elle ne devait pas s’attendre à beaucoup de confort. Les murs de l’escalier raide et étroit en pierres grossièrement équarries se couvraient de salpêtre et les toiles arachnéennes éclairée par la maigre lumière d’une torche y jetaient des ombres fantomatiques.

« Je vous en prie… »

Ses vêtements n’étaient pas appropriés à une telle visite et la fraîcheur souterraine la saisie. Elle se frotta machinalement les bras et entrepris la descente de ce qui ne serait sans soute pas une partie de plaisir. Elle évitait de toucher les parois autant par répulsion que par désir de tenir son rôle de femmes frivole. Entre temps, son esprit essayait de saisir les pièces d’un puzzle d’une image encore inconnue. Elle ne savait pas ce qu’elle devait craindre et se préparait donc au pire. La surprise des derniers évènements et sa curiosité l’avaient empêchée de se poser la question d’une fuite quelconque mais maintenant qu’elle se dirigeait dans une direction réputée sans issue, sa sauvegarde revenait au premier plan dans ses préoccupations. Si elle avait bien compris, elle n’était pas la cible directe de son hôte qui semblait plutôt viser Anthon. Il aurait sans doute suffit qu’elle révèle que le marchand d’esclave était mort pour que tout s’arrête, mais cela signifierait s’expliquer sur les circonstances de son décès et cela la mettrait en première ligne. Quelqu’un qui pourchassait les marchands d’esclaves ne devait pas être très compréhensif envers les assassins…

Elle entendit la porte qui se refermait en haut des escaliers alors qu’elle se trouvait à mi-hauteur. Lorsqu’elle arriva à la dernière marche, son premier réflexe fut de scruter les alentours. Désir d’en finir avec les mauvaises surprises et de se donner le plus vite possible, le plus d’informations possible à sa survie. Le décor n’était pas aussi désespérant que ce que lui promettait sa descente. Certes il s’agissait d’une cave, mais une cave où apparemment des gens avaient leurs occupations et n’avaient pas envie de se rendre la vie plus dure qu’elle ne l’était déjà. Le plafond était vouté comme pour beaucoup de cave et enduit de chaux ainsi que les murs ce qui ajoutait un peu de clarté à un endroit qui était attendu obscure. Le Fond de l’endroit était occupé par trois énormes foudres et des casiers à bouteille pour la plupart vides couvraient le mur de droite. Au centre une table massive en bois foncé, peut être un vieux chêne, était entourée de cinq vieux fauteuils au tissu passé et usé, mais qui remplissaient sans doute tout de même la fonction qui leur était ici attribuée. Un homme occupait celui qui se trouvait le plus à l’écart presque dans l’ombre. La pièce en effet était éclairée par un seul vieux chandelier girafe.

« Houuuu ! Sylas mon gars ! Tu reviens avec un joli p’tit lot !
_ Ferme-la ! »


Elle ne voyait toujours pas le visage de l’homme dans le fauteuil, mais son humour semblait voler aussi haut que les blagues de caserne.
En outre Sylas semblait être le véritable nom de son hôte. Que devait-elle en conclure ? Une pointe d’honnêteté dans le personnage ou du mal à changer complètement d’identité ? Dans les deux cas, ce pouvait être une faiblesse qu’elle pouvait exploiter, mais méfiance cela pouvait aussi bien n’avoir aucune signification… Il choisit un fauteuil en pleine lumière et en désigna un autre à Elië.

« Asseyez-vous. Il se peut que vous soyez là pour un petit moment et vos ravissantes jambes pourraient se fatiguer… »

L’ironique compliment la laissa de marbre trop préoccupée qu’elle était par la suite qu’allaient prendre les évènements. Elle accepta néanmoins la place désignée, s’assit et attendit stoïquement la suite. L’homme gardait le silence en l’observant lui posait-elle un problème ? Craignait-il d’avoir fait fausse route ? Il ne semblait en tout cas pas aussi sûr que dans la demeure d’Anthon. Pourtant d’une manière ou d’une autre, il avait demandé à partir avec elle. Peut être la raison de ce choix n’avait-elle plus cours ? Il se décida enfin à rompre le silence.

« Et bien Norah, car c’est bien votre nom ? »

Son hésitation montrait qu’il était loin d’être stupide et qu’il doutait déjà de la personne qu’il avait en face de lui.

« Norah, vous demandez sans doute ce que vous faites ici… Et bien consolez-vous, moi aussi. »

Elle ne lui répondit pas et se contenta de lui adresser un regard interrogateur porteur de sa dose d’ironie. On pouvait y lire quelque chose comme : « Si vous ne le savez pas qui le peut ? »

« Au départ, je pensais me trouver avec une fille facile et un peu intéressée. Puis je me suis retrouvé en face d’une fille peu farouche mais sans doute toujours intéressée et là… »

Il marqua une hésitation.

« Cette fille se fait plus ou moins enlever et ne réagit pas plus que cela donc si je résume : intéressée, peu farouche et peu impressionnable. Avouez que ce n’est pas courant. Ajoutez à cela que vous êtes une Sindarine… »

La blonde rouquine ne put retenir un sourire amusé. Aurait-il fallu qu’elle joue la jeune fille effrayée ? Peut être, pour peaufiner son personnage en tout cas celui que l’homme lui prêtait… Et en tout cas sûrement pour ne pas lui paraître trop dangereuse, car visiblement, il se méfiait d’elle. Aussi se contenta-t-elle d’attendre en silence de savoir où exactement il voulait en venir. Il laissa tomber sa mai sur l’accoudoir du fauteuil avec un petit rictus agacé. Cela convenait mieux au Sylas trafiquant qu’au Sylas mystérieux qui s’était dévoilé au sortir de la voiture. Encore vêtu de ses vêtements de couverture, il offrait un visage incertain.
Il se leva visiblement impatient.

« Bon, si nous entrions dans la vif du sujet ? Anthon est un marchand d’esclaves mais ses autres affaires lui permettent d’avoir pignon sur rue et de dissimuler cette activité. Vous êtes ici pour nous aider à recueillir des preuves afin de le confondre.
_ Rien que ça. »


C’était ses premiers mots depuis qu’ils étaient entrés dans la maison. Cela sembla détendre son interlocuteur.

« Vous êtes proche de lui, donc la personne idéale pour percer ses petits secrets et nous fournir les informations qui nous manquent.
_Proche ?! N’exagérons rien. Je ne le connais que depuis cette nuit et je dout…
_ Qu’il vous garde à ses côtés ? Pour ça je vous fais confiance. Il ne pourra pas résister longtemps à vos charmes surtout après le compte-rendu que je lui ferai… »


La jeune femme plissa les yeux autant de colère que pour essayer de percer jusqu’où Sylas était capable d’aller. Il traquait un trafiquant dont il adoptait somme toute, les méthodes et elle avait un peu de mal à admettre cette contradiction et à se faire traiter comme de la chair fraîche même si elle était fière de ses occupations de courtisanes. C’était à elle de se négocier si besoin et à personne d’autre. D’autre part elle ne s’attendait pas à ce que son geôlier, lui fasse confiance si facilement après l’accord qu’il attendait se voir signifier. C’était peut être stupide mais elle voulut en avoir le cœur net.

« Et si je refuse ? »

Il se tourna franchement vers la captive et vint se pencher autour d’elle et pris soudain un air d’oracle inspiré en faisant mine de sa main ouverte d’écarter le voile d’un futur déjà écrit.

« Mauvaise réponse ! Laissez-moi-vous raconter la suite. L’état dans lequel vous sortirez d’ici nous sera parfaitement indifférent, une fois que nous serons sûrs que vous n’avez plus rien à nous dire sur notre ami commun. Au mieux vous risquez de ne plus attirer beaucoup d’homme, au pire vous ne ressortirez jamais d’ici, enfin, je veux dire vivante. Et même si vous arriviez à nous convaincre de votre ignorance de ses activités et que nous vous relâchions, votre mauvaise volonté vous vaudrait le statut de complice et par les temps qui courent… »

Les choses étaient posées et clairement posées. Pour la Syliméa il était temps de se mettre e position basse pour au moins faire admettre à Sylas que son discours avait eu l’effet escompté : effrayer une femme en détresse. En même temps la situation était assez compliquée pour la captive pour qu’elle n’ait pas besoin de forcer son jeu. Elle agrandit son regard de peur tout en faisant celle qui se donnait du courage.

« Par les temps qui courent ?...
_ Et oui, depuis que notre bon Roi Thimothée a repris ses esprits, il semble être partie en croisade contre toutes les corruptions de son royaume… »


Visiblement il était assez satisfait de l’effet produit sur sa prisonnière et la regardait avec un regard plein d’une ironique compréhension.

« Mais je ne suis pas mauvais bougre. Je vais aller me défaire de ce… déguisement et vérifier que tout est en ordre… Cela vous laisse le temps de la réflexion en compagnie de Crasius, qui n’est pas mauvais bougre si on ne cherche pas à lui fausser compagnie… »

Il avait désigné du regard l’homme dans le fauteuil qui n’était pas intervenue depuis sa première remarque rabrouée par Sylas qui semblait de toute évidence d’un niveau hiérarchique supérieur… Ce dernier tourna les talons et ses pas se perdirent bientôt dans les escaliers. Entre temps Elië avait fait fonctionner son esprit à toute vitesse afin de mette une stratégie sur pied. Elle avait bien peu d’atout en main. En territoire inconnu, dans un cul de sac si ce n’était de basse fosse, surveillée étroitement, sa lame de jet, sans doute encore chez Anthon (sauf si Kalysta l’avait récupérée), munie juste de ses deux étoiles d’acier, il allait lui être difficile de se tirer de se mauvais pas. D’un autre côté, servir de taupe à ces hommes ne lui disait rien du tout. Premièrement elle n’aimait pas leurs manières, deuxièmement, cela allait l’obliger à rester prisonnière de cette apparence et l’empêcherait de reprendre le cours normal de sa vie comme elle le faisait à chaque fois qu’elle avait accomplie une mission. Elle pouvait en outre ajouter qu’elle ne savait toujours pas précisément à qui elle avait affaire. S’agissait-il de forces de l’ordre comme les dernières paroles de Sylas pouvaient le laisser supposer ou encore de rivaux désirant ruiner ou s’approprier un commerce des plus lucratifs ? Bref, il ne lui restait plus que son image de faible femme à cultiver.

Sa lèvre inférieure fut prise de tremblements et les premières larmes coulèrent sur ses joues. Comme pour les dissimuler elle prit son visage entre ses mains et ses épaules furent bientôt agitées de sanglots silencieux. D’aucuns pourraient se demander comment il lui était possible de convoquer cet état émotionnel sur commande. Outre la comédie qu’elle avait appris à jouer pour satisfaire les désirs et l’orgueil des mâles auxquels elle s’offrait, il lui suffisait de se remémorer le jour de sa transformation et la mort d’Elië la Sindarine. Elle avait été pendant trois mois à la fois son mentor et son alter égo et la Syliméa n’en était pas sortie indemne affectivement. Ce jour avait été celui de son plus grand déchirement au sens figuré comme au sens propre… Rien que d’y repenser…

« Allons ! Tout ne va pas si mal ! »

L’homme était sorti de son mutisme avec un ton détaché.

« Vous auriez pu tomber sur des gens moins civils que nous… et puis dites vous que vous allez participer à une bonne action… »

Elle entendit le froissement du tissu qui indiquait qu’il changeait de position dans son fauteuil. Elle renifla doucement.

« Mais… Je n’ai jamais fait ça… Je…
_ Si le chef vous a choisie c’est que vous ferez l’affaire…»


Elië hoqueta de chagrin.

« Mais je ne connais Anthon que de puis cette nuit et votre chef ne me connait pas plus… »

Le bruit de pas de Crasius lui fit redresser la tête. Elle essuya ses joues et le regarda, les yeux rougis par les larmes. De taille moyenne on reconnaissait à sa stature, et son accoutrement l’homme de main et d’action. Il avait le visage mal rasé au regard plus doux que son humour ne le laissait supposer, les cheveux bruns retenus en arrière sans doute par un lien de cuir. Il portait des vêtements de cuir foncé et une dague pendait à sa ceinture. De derrière son dos émergeait le manche de ce qui était certainement une épée courte, aucun fourreau de dépassait et ne l’avait apparemment empêché de s’assoir… Il contourna la table pour s’approcher.

« De toute façon vous ne serez pas seule et on vous donnera régulièrement des instructions. Si vous débrouillez bien notre collaboration ne sera pas longue… »

Elle haussa les épaules dubitatives en finissant de s’essuyer le visage tandis qu’il passait derrière le fauteuil de la femme éplorée. Il s’accroupit, son visage à hauteur de l’oreille d’Elië. Entre ses doigts il commença à jouer avec une mèche blonde de la femme.

« Si vous voulez je pourrai vous aider… »

Elle tourna son pauvre visage vers lui avec un sourire reconnaissant qu’elle n’eut pas besoin de forcer, comprenant qu’une occasion s’offrait peut être à elle.

« Vous êtes gentils vous !... »

Il se redressa et vint se positionner devant la belle et lui tendit les deux mains, tandis qu’Elië le regardait l’air de ne pas comprendre. Elle lui tendit machinalement les mains et il l’attira pour la remettre sur ses pieds. Son regard changea d’expression et il laissa ses mains caresser les bras de la femme.

« Regardez-vous, comment voulez-vous que notre ami Anthon résiste à ça… Je suis sûr que vous savez y faire… »

Il fit tomber la bretelle gauche de la robe de la blanche épaule. Elle le laissa faire subir le même sort à seconde et enlaça sa nuque de ses deux mains alors que son regard se perdait sur ses seins.

« Oui, ça je sais faire… »

Ses doigts se faufilèrent entre ses cheveux ver le haut de son crane tandis qu’elle caressa la courte barbe jusqu’au menton. Sa robe tomba à terre et sa nudité fut la dernière vision de l’homme lorsque sa nuque craqua sous la brusque torsion. Pleine de mépris, elle laissa le corps s'écrouler à ses pieds.

"Les hommes n'ont décidément qu'un sexe à la place du cerveau!"
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Nov - 10:56

S'infiltrer sous les traits du jeune homme n'était pas une partie de plaisir mais se révéla plus facile que ce à quoi elle s'attendait. Contrairement à son interprétation du marchand d'esclave, elle n'avait pas vraiment eu le temps de l'observer en détail pour répliquer son langage corporel. Pire, elle ne l'avait absolument pas entendu parler. Tête basse, grognant rapidement dans une toux lorsqu'on la saluait, la jeune femme prit grand soin de n'adresser la parole à personne. Elle supposait que le garde avait une voix pas trop basse pour une homme, étant donnée sa constitution, mais elle n'avait aucun autre indice. Il pouvait tout aussi bien avoir un accent prononcé, voir être bègue... Alors elle évita tout contact visuel avec le peu de personnes qu'elle croisa et s'engouffra dans la première pièce vide qu'elle croisa histoire de s'offrir le temps de s'organiser un peu mieux maintenant qu'elle était dans la place...

Honnêtement, elle ne s'était pas attendue à une telle maison pour Sylas... Elle avait initialement pensé qu'elle aurait à s'infiltrer dans une demeure de maître proche de celle d'Anthon, chargée d'un certain luxe avec des signes ostensibles de richesse. Or il n'en était rien. C'était même le contraire. Il y avait une certaine négligence qui semblait flotter dans l'air... Là où la maison de l'esclavagiste avait été d'une propreté étincelante et dans un ordre irréprochable, on ne pouvait pas vraiment en dire de même ici. La jeune femme laissa un doigt ganter passer sur l'un des meubles. Il revint recouvert d'une fine pellicule de poussière persistante... Fronçant le nez en frottant ses doigts, elle observa la pièce où elle se trouvait avec un peu plus d'attention, profitant du calme relatif. La petite pièce avait du servir de boudoir à une époque reculée, les deux fauteuils se faisant face devant la cheminée ayant connu des jours meilleurs et les étagères des bibliothèques recouvrant les murs n'avaient pas vu un plumeau depuis un certain temps... L'odeur de renfermé indiquait clairement qu'elle n'était plus utilisée et que la syliméa devait en être la première occupante depuis un fort long temps. 

Ce n'était pas les femmes de ménage qui se battaient pour faire leur travail... Pour autant Sylas ne semblait pas complètement manquer de personnel si elle se basait sur la quantité d'hommes de mains qu'il possédait. Plus cela allait et plus elle se sentait mal à l'aise ici, un peu comme si elle était tombée sur un nid de frelon parfaitement par hasard. Là où elle s'attendait à une maisonnée calme et facilement cambriolable, comme celle d'Anthon, elle se retrouvait dans un... Quartier général. C'était le terme le plus adéquat qu'elle pouvait trouver pour décrire la sensation que lui donnait cette maison. Les gens qui l'occupaient ne donnaient pas l'impression d'y vivre. Juste de l'occuper justement. Comme s'ils n'étaient que de passage et qu'ils avaient eu besoin d'un toit sur leur tête... En toute honnêteté, Kaly aurait largement préféré tomber sur un Anthon Deuxième du Nom, cela lui aurait permis d'être en terrain connu... Ici...

Ici, la jeune femme avait l'impression de s'être attaquée à un morceau certainement plus gros que ce qu'elle pouvait actuellement se permettre. Sylas n'était pas un nobliaux pervers et bas du front cherchant à se faire de l'argent, il était quelque chose d'autre. Et ce quelque chose d'autre lui paraissait bien plus dangereux. Sa seule réassurance venait de l'absence de signes distinctifs sur les hommes de main... Aucun membre de sa caste, ce qui ne l'aurait pas totalement surprise si cela avait été le contraire. A ce stade, elle était à peu près prête à tout entendre. Le fait qu'il ne s'agisse pas de nérozia avait l'avantage de ne pas dévoiler l'échec partiel de sa mission, bien que cela ne soit pas de son fait, même si les conséquences seraient bien pires si elle était prise la main dans le sac. 

Et si Sylas n'était pas ce qu'il prétendait être, qu'avait-il fait d'Elië? Elle comprenait qu'il ait du continuer sur sa lancée en l'emmenant avec lui mais une fois arrivée ici, la mascarade était facilement dévoilée... A ce moment-là la courtisane devenait un handicap, un danger potentiel quel que soit le but que le terran cherchait à atteindre. Et dans ce milieu-là, la vie d'une fille de joie, aussi évoluée et distinguée soit-elle, ne valait pas grand chose. Kalysta poussa un long soupir, essayant de ravaler la vague d'anxiété qui menaçait de l'engloutir subitement maintenant qu'elle réalisait qu'elles avaient mis la main dans un engrenage plus grand et complexe que ce qu'ils pensaient. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il ne s'agisse pas d'une quelconque forme d'autorité cherchant à démanteler le réseau d'Anthon car, dans ce cas, non seulement elles venaient de leur couper l'herbe sous le pied mais, en plus, Elië et elle n'étaient pas vraiment en odeur de sainteté. Surtout si on venait à découvrir qui elles étaient exactement, au-delà d'un assassin et d'un  cambrioleur...

Mais la nérozia n'avait pas le temps de s’apitoyer sur son sort, encore moins de paniquer. Elle souffla un bon coup, se donna une petite tape sur la joue, pour faire bonne mesure et se reprendre pleinement, et commença à réfléchir plus concrètement à un échappatoire. Pour l'instant, elle devait trouver sa comparse coûte que coûte, de sa filature, elle savait au moins qu'elle était obligatoirement dans la maison... Si Sylas avait cherché à jouer son rôle jusqu'au bout, malgré les apparences, il l'avait probablement menée à l'étage, là où se trouvaient les chambres. Ce fut donc dans cette direction que la syliméa se dirigea en premier lieu, la tête basse, la voix grommelant mais avec une certaine volonté dans son pas. Le tout était d'avoir l'air de se trouver là à propos. On ne questionnait jamais les gens semblant animés d'un but bien précis ou se fondant naturellement dans le décors... 

Malheureusement, la jeune femme perdit un temps précieux à l'étage, écoutant aux portes lorsqu'elle en avait la possibilité, ou les ouvrant franchement. Elle découvrit une série de chambres abandonnées et devenues vétustes, deux qui semblaient occupées depuis peu et une ancienne bibliothèque reconvertie en dortoir si elle se basait sur les couchages roulés dans un coin, le léger ronflement qu'elle détecta et l'abjecte odeur de pieds qui l'assaillit dès qu'elle poussa la porte. Mais pas de traces d'Elië... Or elle aurait largement préféré que cela soit le cas puisque cela signifiait que la seconde hypothèse était la bonne. Sylas avait cessé de jouer la comédie une fois le seuil de la maison passée... Ce qui sous-entendait qu'il s'était soit rapidement débarrassé d'elle, soit qu'il l'avait enfermée quelque part. Et vue qu'il n'y avait aucune trace d'elle en haut, elle était forcément en bas...

Priant sa bonne étoile pour que son subterfuge tienne encore le coup, la syliméa entreprit donc de descendre au sous-sol... Dès qu'elle posa le pied sur l'escalier de pierre, elle sentit à nouveau le titillement distinctif dans sa conscience... Elië était bien en bas. Et vivante de surcroît ! La nérozia dut ravaler son soulagement, évitant ainsi de se vendre bêtement, notamment en descendant les escaliers en courant. Conservant son attitude de garde, elle entreprit donc de rejoindre rapidement sa camarade... Une fois ensemble, elle pourrait toujours voir comment elles allaient sortir de là. Elië pouvait fort bien emprunter l'apparence d'un autre garde, comme elle-même l'avait fait... En attirer un en bas ne serait pas difficile s'il n'y avait pas déjà montant la garde...


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMar 11 Nov - 14:16

Et maintenant ? Elle s’était débarrassée d’un sbire de Sylas, mais elle était sous terre avec au-dessus de sa tête un essaim de ses collègues qui ne seraient sans doute pas ravis de retrouver leur camarade avec le nuque disloquée. Se promener dans ce guêpier n’allait pas être une partie de plaisir. Elle n’avait pas beaucoup d’options à explorer. Il fallait qu’elle passe incognito ou alors qu’elle joue sur la rapidité et la surprise. Dans le premier cas, il s’agissait de prendre l’apparence d’un garde et par miracle elle e avait un sous la main, dans le deuxième cas, la surprise de voir leur ancienne prisonnière se déplacer sans escorte pouvait jouer un temps, mais sans doute pas assez. Elle soupira et se mit alors à la place de Kalysta en train de prendre l’apparence d’Anthon. Elle avait joué de la situation, mais se rendait compte que cette perspective de devoir changer de sexe ne l’enchantait guère, même pour vivre une nouvelle expérience.

*Elië ma grande,  tu es donc une vraie fille ? Te voilà bien bégueule ! Allez cela pourrait être pour le moins intéressant… *

Elle n’eut pas le temps de mettre ses intentions à exécution qu’un bruit de bottes descendant les escaliers parvint à ses oreilles. Le temps de tourner machinalement la tête du côté de la porte pour voir entrer l’arrivant tout en ramassant précipitamment sa robe et le battant de bois tourna sur ses gonds. Pourquoi n’était-elle pas surprise de reconnaître Sylas en complète uniforme de ces soudards qui hantaient ces lieux ?

Les yeux de l’homme allèrent quelques secondes du corps allongés à la blonde Sindarine serrant sa robe devant elle comme pour se protéger  des regards indiscrets. Tous ceux qui ont suivi les tribulations d’Elië savent qu’il e fait plus pour la gêner, mais allait sans doute avoir besoin de donner le change en tout cas un minimum, ne se faisant pas non plus trop d’illusion sur l’image que le nouvel arrivant avait d’elle après sa prestation de chez Anthon. Elle écarquilla de grands yeux apeurés et navrés. La main du Terran de porta à la garde de son épée qui pendait à son côté. Elle recula lentement derrière le fauteuil.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé, il a trébuché sur ma robe et s’est rompu le cou sur le fauteuil… »

Elle n’espérait pas vraiment que cette explication berne celui qui avait maintenant tout d’un guerrier. Son uniforme et son arme avait remplacé ses vêtements mondains et ses paroles de leur précédentes entrevue résonnaient maintenant encore plus menaçantes. Juste le temps d’essayer de retrouver son étoile de jet cachée dans sa ceinture. C’est fou que ces petites choses soient si faciles à saisir sans vraiment les chercher lorsque la robe est apprêtée sur vous et soient si difficile à localiser dans tous ces plis de vêtements froissés pendant pudiquement devant sa silhouette élancée !

De son côté Sylas avait sorti sans hâte sa lame de son fourreau. Il ne semblait pas plus craindre la femme que cela. La garde basse, la pointe de l’arme touchant presque le sol, à l’autre bout de la pièce, il exécutait néanmoins un mouvement circulaire  autour du fauteuil que Elië imitait afin de garder le meuble entre eux. La voix du Terran grinça :

« Crasius a toujours été maladroit, mais surtout imprudent. »

Son visage fermé uniquement animé de son regard de son regard perçant en disait long sur son incrédulité face à la piètre justification de la femme qui avait enfin trouvé ce qu’elle cherchait. Elle n’était pas pour autant tirée d’affaire. Elle n’avait droit qu’à un seul essai et encore, en position frontale donc avec un effet de surprise plus que médiocre et donc une grande chance que son projectile soit esquivé. De plus c’était le genre d’arme qui ne pouvait prétendre donner la mort qu’en touchant des zones bien précises comme le cou et la tête. Le plus important était de gagner du temps afin de se mettre en position favorable ce qui en l’état ne serait pas une mince affaire. Elle ne comptait pas que Sylas tombe dans la piège de son physique avec un de ses hommes passé de vie à trépas dans la pièce, mais chaque seconde serait bonne à prendre qui, qui sait, pouvait endormir peut être la vigilance du Terran.

« Il a essayé de… enfin vous voyez… Que pouvais-je faire ? »

Elle avait pris la voix hésitante de la victime qui ne comprend pas bien ce qui vient de se passer.

« Crier peut être… »

Sa voix était calme, trop calme. La voix de celui qui ne croit en rien les sornettes qui lui sont proposées et qui répond avec juste ce qu’il faut d’ironie pour vous faire comprendre qu’il n’est pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. Elië fit tourner à toute vitesse les solutions de replis qui lui restaient.
Un couplet femme forte et indépendante ? Du genre : « Parce que les femmes en danger, ça ne sait faire que crier ? Crier et attendre qu’un preux chevalier la sauve ? Parce que vous auriez entendu la pauvre femelle enfermée dans une cave ? Autant écarter tout de suite les cuisses ! » Elle donnerait alors une image un peu trop rebelle et pas très propice à endormir la méfiance du guerrier.
Opter  pour un marchandage peut être en espérant que Syla sait vraiment besoin de son aide et se résigne à la laisser sinon en paix, du moins chasse de son esprit l’idée de l’occire ? « Réfléchissez, si vous commettez l’irréparable, vous n’aurez plus personne à utiliser contre Anthon… » Sans doute un peu trop cynique comme position, sans aucune compassion pour le cadavre qui gisait à quelques centimètres
Ou alors continuer à s’enferrer sur sa version en espérant le faire douter au bout du compte, quitte à rajouter quelques larmes. « Mais pourquoi vous ne me croyez pas ? Quel intérêt avais-je à le tuer ? Je ne le connaissais même pas et maintenant qu’il est mort, je fais quoi ? Je me promène au milieu de vos hommes et ils me laissent partir ? » Les faibles femmes on peut être plus de chance de rester envie… mais d’un autre côté ne sont pas supposées tuer les guerriers à mains nues.
Ce fut Sylas qui emporta sans le vouloir sa décision.

« Je ne sais pas ce qui me retiens de vous éliminer sur le champ…
_ La nécessité peut être ?… Vous vous demandez si vous aurez encore sous la main une fille débrouillarde qui peut approcher Anthon d’assez près pour servir vos projets ?... »


Les points d’interrogation étaient à peine perceptibles dans le ton de la Syliméa. Plus aucun tremblement n’était perceptible et cette réplique ressemblait fort à coup de poker. Elle pariait que le Tarran faisait passer sa mission avant la vie de ses hommes, sans doute avertis des risques de leur métier… Consciente qu’elle pouvait avoir déclenché une tempête, elle tenait son étoile entre ses doigts prête à jaillir et les muscle bandés, elle anticipait déjà une esquive pour se mettre hors d’atteinte d’une attaque.
L’homme ne semblait pas vouloir changer d’attitude, poursuivant sa courbe autour du fauteuil, piètre bouclier de la prisonnière.

« Je ne m’étais pas trompé sur votre compte… Une vraie garce »

Le bras encore baissé, la pointe de son épée remonta néanmoins, pointée maintenant sans équivoque vers la dite garce. De son côté, Elië supposa qu’elle avait misée sur le mauvais cheval. Ellen’avait plus qu’à se préparer à l’affrontement direct, affrontement qui n’était pas en sa faveur. Si elle était habile au combat à main nue, elle ne l’était pas à l’escrime et e outre elle n’avait pas de lame assez longue pour tenir son agresseur à distance. Elle devait s’attendre à prendre des coups… Sa robe pendit alors au bout de son bras gauche et s’enroula par une rotation du poignet autour de l’avant-bras. Les multiples épaisseurs de tissues ainsi formées pouvaient limiter l’impact d’une lame… Une fois peut-être ? Le reste du tissu laissé libre pouvait servir de leurre à la blonde Sindarine aux abois… Elle lança encore histoire de gagner quelques secondes supplémentaires.

« Vous ne m’auriez pas proposé cette mission si vous pensiez autrement ! »

Il tendit son bras armé vers sa cible.

« Oui mais je pensais pouvoir vous accorder une certaine confiance… »

Il fit un pas en avant, bien campé sur ses jambes, le torse légèrement penché en avant. Visiblement il s’attendait à tout de la part de son adversaire. De son côté, ma main droite armée dissimulée derrière le pan de robe restant, la Syliméa cherchait un point faible à exploiter et surtout à viser;

« De la confiance ? Laissez-moi rire ! Vous n’avez jamais du faire confiance à qui que ce soit dans votre métier »

Le Terran n’était plus qu’à deux mètres du fauteuil. Autant dire que sa proie était maintenant dans son rayon d’action. Celle-ci sentit son cœur accélérer sous l’effet d’une adrénaline bienfaisante. Le guerrier feinta sur sa droite pour évaluer les réflexes de sa cible qui esquissa une esquive, mais resta derrière le frêle rempart que constituait le fauteuil.

« Ma confiance je la donne à mes hommes qui eux ont le sens de l’honneur… »

Il fouetta l’air de sa lame qui siffla, mais on était encore dans les manœuvres d’intimidation et elle ne s’y laissa pas prendre. Il était maître de son métier, il avait tout son temps. Il n’était visiblement pas du genre à perdre son calme ni à prendre de risques inutiles. D’ailleurs il était étonnant qu’il n’ait pas encore appelé des hommes en renfort. Pourquoi paraissait-il vouloir régler cette affaire tout seul ? Estimait-il cette tâche à sa portée, face à une femme désarmée ? Voulait-il venger la mort de l’homme qui gisait au sol ? Etait-ce là son point faible ? Son attachement à ses sbires ?
Elle ricana méprisante :

« Hum ! Des guerriers !... « Je déteste les guerriers. Ils ont l’esprit étroit et n’ont aucune finesse. Pire, ils se battent pour des causes perdues, pour l’honneur. L’honneur a fait des millions de morts mais n’a jamais sauvé qui que ce soit ! »

Touché ! Dans un râle de rage, Sylas se fendit avec pour intention évidente de pourfendre l’insolente. Elle-même fut surprise de son succès et n’eut que le temps d’esquiver d’un bon sur le côté cette attaque sans pouvoir mettre à profit cet aveuglement qu’elle-même avait sciemment provoqué. Le Terran poursuivit son attaque d’un coup de taille qui éloigna encore la Syliméa de son bouclier, le fauteuil se trouvait maintenant bien trop sur sa gauche. La mauvaise nouvelle c’est que nue et quasiment désarmée, les choses ne s’étaient pas arrangées pour elle. La bonne nouvelle était qu’elle pouvait maintenant jouer avec les émotions du guerrier et qu’elle n’allait pas s’en priver. Elle eut un sourire moqueur en croisant le regard étincelant de fureur de Sylas.

« On était attaché à ce cher Crasius hein ?!!! »

Sans doute conscient de son erreur, l’homme retint une nouvelle attaque et ne répondit pas à la provocation même s’l e parvenait pas à masquer sa fureur. Les deux duellistes se tournaient maintenant autour. Le round d’observation était fini. Elië décida de poser une seconde banderille :

« Laissez-moi deviner… Il avait une femme… »

Un cri de rage accompagna un nouveau moulinet à hauteur de tête, trop lointain cette fois pour inquiéter le joli minois.

« Non !... Des enfants aussi ? »
*Qu'elle absurdité de faie un métier où l'on risque de mpoirir tous les jours et s'attacher l'affection de gens qui ne pourrons plus que vous pleurer ensuite!*


Le guerrier frappa d’un profond coup d’estoc qui aurait transpercé un sanglier, mais cette fois, la Syliméa avait pu anticiper et dévia le plat de la lame de son avant-bras enturbanné pour entrer dans la garde de Sylas. En tournoyant sur elle-même et lui assena un violent coup de coude dans le nez. L’homme se dégagea sur sa gauche en titubant visiblement surpris. Il porta sa main libre à son visage et la regarda,  incrédule, teintée par le filet de sang que le coup  avait provoqué. Il en fallait évidemment plus pour mettre hors d’état le guerrier sans doute habitué à bien plus que ce genre de coup. Il se reprit bien vite et reprit une garde bien plus hermétique. Elië commençait à prendre confiance même si elle se savait toujours en réel danger. Le premier sang avait été pour elle malgré la contusion qu’elle ressentait au bras.

L’homme entreprit soudain de fouetter l’air devant lui à hauteur d’abdomen. Surprise dans un premier temps, Elië était sur le reculoir et ses esquives ne parvenaient pas à la rendre complètement maîtresse de ses actions. Petit à petit, elle perdait du terrain. Dans ce lieu exigu arriva ce qui devait arriver. Elle se retrouva dos au mur dans un coin de la cave et face au sourire vainqueur de son adversaire en position de donner le coup de grâce. Son destin de tenait plus qu’à un fil. L’angle dans lequel elle s’était réfugiée ne permettait pas un nouveau geste de fauchage. Le Terran arma donc un coup d’estoc pour transpercer de toute sa rage la poitrine de la meurtrière. Celle-ci n’en demanda pas tant et profita de l’appui du mur et des quelques centimètres de marge de manœuvre qu’il lui accordait malgré lui pour effectuer un roulé boulé sous l’attaque. C’était inespéré, mais le Terran parvint à dévier son coup et elle sentit le froid de la lame lui entailler le dessus du genou. Elle se releva néanmoins prestement pour se mettre hors d’atteinte d’une nouvelle attaque.
Ses yeux tombèrent brièvement sur sa blessure. Elle était superficielle, mais ne pouvait empêcher un flet de sang noir de couler jusqu’au genou. De son côté Sylas resta un instant interdit. Leurs regards se croisèrent quelques secondes.

« Bordel ! Qui es-tu ? Une Sylphide ? »

Il suffisait de l’entendre pour comprendre qu’il émettait un énorme doute sur cette proposition.

« Qu’importe !... »

Cette simple exclamation portait toutes les menaces du monde. Il aurait la peau de cette créature et la dissèquerait si nécessaire. De toute façon, il la voulait morte ! Il s’avança menaçant et  reprit les moulinets qui l’avaient mis en si bonne posture la première fois. Elle n’aurait pas une seconde chance d’éviter le sort qu’il lui préparait. Cette fois cependant, la Syliméa était prête à accueillir cette stratégie. Rapide comme l’éclair, elle fléchit son genou, son fessier touchant son talon, les doigts frôlant le sol pour garder son équilibre  tandis que sa jambe libre effectuait un large balayage, attrapant la jambe d’appui de l’escrimeur qui bascula sur le côté. Elle n’aurait pas deux fois cette occasion. Elle bondit vers la main armée qu’elle écrasa de tout son poids. Le guerrier poussa un cri de douleur et lâcha sa lame. Un coup de pied la fit glisser contre le mur de la cave. Elië sentit alors une prise de fer sur sa cheville et bascula en arrière. Sa tête vint cogner le sol l’étourdissant une fraction de seconde, fraction de seconde suffisante pour permettre à son adversaire de rouler au sol alors que le tintement métallique de son étoile qui lui échappait des doigts lui parvenait. L’homme se trouva à califourchon sur elle et ses mains vinrent se nouer autour de son cou.

« Pas besoin d’épée pour te faire la peau ! »

Elië sentit la prise de l’homme s’affermir sur sa gorge. Ses bras n’étaient pas assez longs pour contrer ou repousser cet assaut. Sa main fouillait la poussière du sol alors que l’air commençait à lui manquer et que sa vision se troublait. Quelque chose de froid tomba sous ses doigts qui visèrent la jugulaire gonflée par l’effort du guerrier. Elle fut submergée par une vague de sensations. Quelque chose de chaud coulait sur son corps, la proximité de Kalysta entrait dans sa tête alors qu’elle tombait dans un puits obscur.
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeSam 20 Déc - 17:00

Si on avait demandé à Kalysta ce à quoi elle s'attendait en descendant dans les caves de cette étrange maison, elle aurait probablement répondu à des cachots ou à une salle de torture... Bref, elle ne s'attendait vraiment pas à trouver Elië dans une position avantageuse... De là à la trouver coucher sous un homme dont les mains étaient encore serrées autour de sa gorge, du sang partout et le cadavre d'un inconnu à quelques pas de là... La jeune femme ne reconnut d'ailleurs sa complice qu'à ses pieds délicats dépassant de sous le cadavre. Inquiète que tout ce sang, sombre dans cette pièce peu éclairée, ne soit aussi le sien à moins qu'elle n'ait succombé à l'étranglement, elle se précipita vers elle, retournant le corps sans ménagement pour pouvoir la libérer de son poids. Pendant un moment qui lui parut interminable, la syliméa crût vraiment que sa comparse avait elle aussi été mortellement blessée.

-Non, non, non !! Elië !!

Arrachant l'un de ses gants, elle donna un rapide coup de langue à l'arrière de sa main avant de la placer au niveau de la bouche et du nez de sa consoeur. L'instant suivant, la nérozia sentit un très faible courant d'air et se permit de pousser un soupir de soulagement. Elle respirait encore... La ladrini était visiblement inconsciente et une rapide inspection de sa personne, chose qui ne fut pas vraiment difficile étant donnée sa tenue, lui permit de constater que si blessure il y avait, rien ne mettait sa vie en danger pour l'instant. Le fait qu'elle avait tué Sylas, clairement en état de légitime défense si cela avait la moindre importance, compliquait un peu les choses mais elle n'abandonna pas tout espoir de pouvoir fuir les lieux rapidement. Pendant une fraction de seconde elle s'assit sur ses talons, observant l'étendu des dégâts, son ouïe guettant le moindre bruit de pas dans les escaliers. Elle n'abandonnait pas tout espoir mais elle ne se voilait pas la face, cela n'allait pas être facile pour autant...

-Un soucis à la fois... Tout va bien se passer...

Marmonnant dans sa barbe pour ne pas perdre de vue ses objectifs, ni son optimisme forcené, la jeune femme se mit rapidement au travail. Déjà, elle alla refermer la porte, trainant un des fauteuils devant... Cela n'empêcherait personne de rentrer mais l'obstacle pourrait toujours leur offrir quelques précieuses secondes. Cela faisait déjà un premier problème de régler. Elle observa à nouveau la salle. Sylas ne leur servirait à rien dans l'état... Sa tenue était saturée d'un sang bien trop visible mais celle du comparse dont elle ne connaissait pas le nom pourrait peut-être palier à cela. Elië ou elle pourrait fort bien prendre son apparence pour sortir d'ici. Une fois que cette dernière serait à nouveau consciente et à même de se déplacer. Son regard tomba sur sa robe, abîmée au-delà tout espoir de rédemption... Elle en arracha une bande dont elle se servit promptement pour bander la blessure qu'elle avait repéré sur Elië... Elle ne risquait pas de se vider de son sang dans les prochaines minutes mais il était tout de même plus prudent de s'en occuper...

Kalysta se redressa, prenant une nouvelle fois quelques instants pour surveiller les escaliers... Elle sentait sa paranoïa exacerber sa claustrophobie de façon inquiétante... Elle ne pourrait pas rester en-bas très longtemps encore. Seul le fait qu'elle se concentrât sur la ladrini lui permettait de tenir la panique à l'écart. Tant qu'elle restait active et focalisée sur sa tâche en cours, elle pouvait repousser l'idée de l'enfermement. Mais si elles se faisaient piéger ici, cela risquait fort mal de très mal tourner. Serrant les dents, elle décida de laisser une chance à sa comparse de se réveiller d'elle-même en allant s'occuper du second cadavre. S'assurant qu'elle n'avait pas de sang sur elle, et mettant à profit un morceau de robe au besoin, elle entreprit de déshabiller l'inconnu, pliant proprement ses vêtements sur le fauteuil. Elië pourrait ainsi s'y glisser une fois qu'elle serait prête à partir.

Bien qu'elle soit rapide et effective, cela lui permit de s'occuper pendant quelques minutes. Une fois cela fait, son attention alla se focaliser sur Sylas... Elle put prendre le temps de véritablement se pencher sur lui, constatant que sa tenue était radicalement différente par rapport à celle dans laquelle elle l'avait vu chez Anthon. Visiblement, il était plus homme d'arme que marchand quelconque finalement. Cela correspondait bien à ce qu'elle avait pu constater en découvrant sa "demeure"... Pour autant, cela ne lui révéla pas précisément si tout cela avait été un piège destiné au marchand d'esclaves par les autorités ou par des marchands concurrents... S'il s'agissait de vrais gardes, dommage pour eux, leurs intérêts communs s'étaient finalement retournés contre eux mais elle n'avait certainement pas le temps de pleurer sur son sort. Ou de se poser plus de questions existentielles. La syliméa déplaça le cadavre dans un coin où il ne serait pas immédiatement visible si quelqu'un entrait dans la pièce, le déposant sur le corps nu de son collègue, mais elle ne pouvait rien faire pour les traces de sang. Elle n'avait rien pour les masquer et n'avait certainement pas le temps de nettoyer quoi que ce soit. Elle pouvait seulement espérer que le temps de se diriger vers les corps et les identifier leur offrirait quelques instants de répit si des gardes descendaient avant qu'elles ne soient loin...

La nérozia arriva à la fin de ce qu'elle pouvait faire seule... Elle alla donc rejoindre sa complice, satisfaite de constater qu'elle respirait toujours... La jeune femme s'apprêtait à lui tapoter les joues pour la réveiller avant de changer d'avis. Avant cela elle prit le temps de reprendre son apparence "normale", celle de la jeune cambrioleuse que la courtisane avait surpris dans la chambre de sa cible. Elle n'était vraiment pas certaine de sa réaction si elle se réveillait soudainement nez à nez avec un jeune homme qu'elle ne connaissait pas et ce dans un environnement clairement hostile à sa personne. Une fois "présentable", elle s’agenouilla à ses cotés et entreprit de la gifler légèrement pour la réveiller, sans pour autant chercher à lui fracturer la mâchoire...


-Allez Elië, réveille toi, on a plus de temps !!!


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Déc - 9:27

Elle essayait de repousser les murs qui se rapprochaient inexorablement et la comprimaient sans pitié. Le souffle lui manquait et sa poitrine était sur le point d’imploser. Sa tête tournoyait avec désespoir tandis que ses mains au lieu de repousser la surface dure de roc s’enfonçaient dans quelque chose de chaud et gluant et glissant sur laquelle ne semblait pas avoir de prise. De même ses genoux et ses pieds cherchant une aspérité pour repousser l’étau qui allait la broyer dans quelques instants. Quelque part loin d’elle un son de loquet tinta et une lumière blafarde lui parvint de sa droite. Y avait-il une porte là-bas ? Comment l’atteindre alors que tout se mobilisait pour rendre le moindre de ses actes inefficace ? Elle redoubla es efforts pour se dégager de l’étreinte implacable à laquelle elle était soumise. Une silhouette se découpa dans cette ouverture miraculeuse qui pouvait tout aussi bien être un leurre un dernier pied de nez avant de la laisser étouffer entre ces deux mâchoires minérales. Elle devina une main qui se tendait vers elle. Elle étira son bras pour la saisir mais elle était loin, bien trop loin. Son bras s’allongea encore et encore comme se disloquant et prenant la consistance d’une pâte. Quelques centimètre encore et elle atteindrait les doigts qui se dardaient vers elle. Lorsqu’enfin ils se rejoignirent une libération emplit ses poumons sa cage thoracique comme soudain libérée de la pression mortelle. Son nom arriva  son esprit. Quelque chose de désespéré ou d’affolé.

*Aedh ?*

Un horizon d’océan d’acier se dessina derrière ses paupières.

*Où êtes-vous encore allée fourrer vos charmants petits doigts ?*
_ Que faites-vous là ?..
.*

La question resta sans réponse. La lumière devint plus terne et elle devina une présence à côté d’elle. Le sol dur de la cave et le froid qui s’insinuait sous sa peau lui remirent les derniers événements en mémoire.

*Bon sang ! Sylas !...*

Ses perceptions devenaient petit à petit plus nettes. Des frôlements ponctués de pas de chocs mous lui parvenaient et puis cette sensation… Kalysta ? Un autre Syliméa ? Prudence ! Son enthousiasme à se mettre dans des situations compliquées  cette nuit devait maintenant être modérée. Sortir de ce guêpier devait maintenant faire partie des priorités. Avant de faire quoi que ce soit qu’elle regretterait ensuite, il fallait qu’elle s’assure d’avoir analysé la situation…

*Bien dormi ma chérie ?
_Si tu es là c’est que tout ne va pas si mal…*


Un crissement de tissu qui se déchire… Quelque chose se noua autour d son genou. Elle faillit sursauter.

*On dirait qu’on s’occupe de nous…
_A ce qu’il semblerait oui. Sans doute Kalysta…
_ Ne bouge pas je vais faire le tour du propriétaire… Pas de, douleurs mon amour ? Rien de cassé ?*


Elle se hasarda à faire frémir doucement la pointe de ses orteils et de ses doigts en espérant que personne d’hostile ne le remarquerait.

*Tout a l’air de fonctionner…
_Légère brûlure à la gorge, mais je suppose que c’est normal et je respire donc…
_Vue la lumière orangée qui nous parvient à travers tes paupières, nous y voyons aussi… Tu pourrais peut être ouvrir tes mirettes pour finir d’avoir un panorama complet de la situation…
_ Attendons qu’on s’éloigne de nous histoire de ne pas prendre de risques inutiles*


Elië tendait tous ses sens comme des antennes vers l’espace de la cave. Des pas se fondant dans sa semi-obscurité lui indiquèrent bientôt que la personne présente s’éloignait. Doucement elle ouvrit les yeux et ne rencontra que la voute de la cave. Ses iris roulèrent dans leurs orbites afin de se faire une idée de l’environnement proche sans avoir besoin de boucher la tête. Elle devina le corps de Sylas allongé à ses côtés mais personne d’autre, alors que la présence d’un Syliméa s’infiltrait toujours sous sa peau. Les bruits d’activité confirmaient en outre la présence de cette personne. Elle souleva doucement la tête, tout doucement et progressivement pour constater qu’en effet, une personne qi lui tournait le dos s’affairait à l’autre bout de la pièce autour de sa première victime.

*Aïe ! Un gars du coin…
_ Il te tourne le dos, profites-en…
_ Le temps que je me redresse, j’aurai son épée au travers de l’abdomen… Une autre idée ?
_ Attendre qu’il se rapproche de nous ?
_ Pour l’instant je ne vois que cela…*


Durant quelques secondes elle observa le manège du guerrier. Etrange préoccupation que de récupérer ses effets avant de donner l’alarme !... Elle tourna la tête et c’est alors qu’elle aperçut le fauteuil arcbouté contre la porte.

*Mais pourquoi a-t-il besoin de s’enfermer ?*

Un sourire se dessina sur les lèvres de la ladrini.

*Ou bien il s’agit de Kalysta et nous sommes en meilleure posture que nous ne l’imaginions… Elle se débrouille de mieux en mieux avec le cos des hommes. Tu vas voir qu’elle va y prendre goût…
_ Ou bien ?
_Ou bien le métier d’agent double attire de plus en plus de monde dans notre bonne capitale…*


Le guerrier semblait un peu fébrile comme pour soutenir les deux hypothèses de la Syliméa toujours allongée sur le sol poussiéreux de la cave.

*Kalysta avait l’air plus maître d’elle chez Anthon…
_ Hum c’est vrai. Ne prenons pas de risque mon amour…
_ Je vote aussi pour la prudence… Attendons une occasion propice pour nous débarrasser de lui…*


Elle reposa doucement la tête sur le sol et referma les yeux puisque de toute façon elle ne pouvait plus surveiller les mouvements du mystérieux guerrier. Elle se concentra alors à deviner ses actions en essayant d’interpréter les sons qui lui parvenaient ainsi que leur provenance. De temps en temps des respirations de silence attentif confirmait que ce nouveau Syliméa n’était pas là où il était supposé être et redoutait d’être surpris. En cas d’affrontement il essaierait sans doute de minimiser le chambard du combat ce qui était somme toute une bonne nouvelle après le soin dont elle avait été l’objet.

*Ne me dis pas que c’est nous qui intéressons ce type ! Je trouve que nous sommes l’objet d’un peu trop d’attentions aujourd’hui.
_ Et j’aurais vécu assez longtemps pour t’entendre dire ça !...
-Psst ! Je crois qu’il revient…*


Les oreilles en alerte, il ne lui fut pas difficile de comprendre que le guerrier infiltré déplaçait le corps de Sylas. Elië ne comprenait pas bien où il voulait en venir, mais après ses deux victimes, il lui paraissait de plus en plus évident que son tour arrivait. Elle allait enfin savoir ce que lui voulait cet énigmatique visiteur. Effectivement les pas se rapprochèrent et l’ombre sur ses paupières lui indiqua que l’homme se penchait vers elle. Ellese concentra sur l’exercice de préparer une action éclair en évitant de se tendre, ce qui aurait alerté sans doute un observateur un tant soit peu averti et prudent, ce que devait être celui qu’elle identifiait à présent comme un espion ou quelque chose comme ça. L’ombre se fit plus intense et précise. Le poing jaillit en même temps que ses yeux s’allumaient pour atteindre le visage du guerrier

« Allez Elië, réveille-toi, on a plus de temps !!! »

Top tard ! Kalysta roula sur le côté cueillie au menton. Elië se releva d’un bon pour évaluer les effets de sa bévue, navrée mais amusée en même temps qu’elle constatait qu’elle n’avait pas sonnée pour le compte sa complice du jour. Elle eut du mal à retenir un fou rire et se mordit la lèvre inférieure le regard pétillant d’espièglerie avant d’oser une vague excuse.

« Désolée, je n’étais pas sûre que ce soit toi… »

Elle se releva et tendit la main à se congénère Une fois qu’elle l’eut remise sur pied elle put enfin contempler la scène sous un angle plus commode elle indiqua du menton le corps dénudé avec un clin d’œil.

« Tu n’as pas pu résister… »

Puis jetant un coup d’œil à sa personne :

« Merci pour le petit bandage… Par contre je suis couverte de sang… Pour sortir dans ses conditions… »

Elle chercha par acquis de conscience quelque chose pour se nettoyer et ses yeux se posèrent sur les restes de sa robe qu’elle finit de mettre en pièce pour essayer de d’essuyer ces souillures tout en interrogeant Kalysta :

« Quelle est la situation ?... Ca a déjà bien séché… Tout ne part pas… Tu as déjà un plan pour sortir de là ? »

Elle regarda en direction de la table.

« Même pas un pichet d’eau…  Il faudrait peut-être que tu reprennes ton apparence de mec, on ne sait jamais…»

Il allait falloir improviser avec ce désagrément, feindre la blessure ou quelque chose qui pouvait justifier tout ce sang sur son cou et son visage. Elle se tourna vers la Nérozia l’air interrogateur en désignant son visage et ses épaules. Cela n’allait-il pas compromettre leurs chances de sortir d’ici sans éveiller l’attention ?[/i]
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMar 23 Déc - 14:10

Le coups de poing la prit complètement par surprise et seul le fait qu'Elië chercha à atténuer le choc lui évita d'avoir plus de soucis que la naissance d'un bel ecchymose sur le menton. Kalysta se retrouva donc étalée au sol, sur le dos, à observer le plafond en se demandant comment diable elle avait fait pour en arriver là... Le rire clair de sa comparse suffit à lui répondre et, sans pour autant énormément bouger, elle releva la tête pour la contempler. L'agacement qu'elle aurait pu éprouver à se faire avoir par un tour vieux comme le monde fut largement balayé par le soulagement de voir l'autre syliméa en suffisamment bonne santé pour pouvoir se lever seule...

-C'pas grave, je préfère te voir comme ça...

La syliméa se passa une main sur la chaire tendre de son menton, heureuse de constater qu'il n'y aurait pas de dommages à long terme avant d'accepter l'aide d'Elië pour se relever. Elle fit rouler ses épaules avant de s'épousseter légèrement, défroissant le peu de dignité qu'il lui restait avec ses muscles endoloris par sa soudaine rencontre avec le sol. La remarque de la ladrini la fit rougir jusqu'à la pointe des oreilles malgré elle. Sur ce point elles étaient vraiment différentes et elle manquait cruellement de la liberté et de la légèreté avec lesquelles elle parlait de cela. En tous cas elles n'avaient pas vraiment le temps de s'appesantir sur le sujet. Jusqu'à maintenant elles s'en sortaient pas trop mal et n'avaient pas toute la maisonnée sur le dos mais c'était un état de fait qui pouvait changer dramatiquement vite...

-Le principal ce sera le visage...

La jeune femme détacha une petite gourde qu'elle avait à la ceinture... Un rapide reniflement lui indiqua, à son grand plaisir, qu'il s'agissait d'eau et non d'une quelconque vinasse... D'un geste adroit, elle la lança donc dans la direction d'Elië afin qu'elle puisse améliorer l'efficacité des restes de sa fidèle robe. Puis elle se dirigea vers la porte afin de monter la garde.

-Pour l'instant je ne pense pas qu'ils aient réalisé qu'il y avait eu un soucis avec leur chef... Y'a pas mal d'hommes mais ils ne sont pas trop regardant... Attentifs mais pas en alerte. Il suffira d'avoir l'air d'avoir quelque chose d'urgent à faire pour pouvoir prendre la sortie de derrière. De là... Il vaut mieux qu'on exploite les ruelles et les toits plutôt que de chercher à voler une monture ou une voiture.

Kaly lui jeta un rapide coup d'oeil pour voir où elle en était. Elles ne pourraient pas s'attarder encore très longtemps sans que quelqu'un ne vienne voir ce qu'il se passait en bas... Et même si Sylas avait probablement donné des ordres pour ne pas être dérangé, elle n'avait aucune envie de tenter leur chance.

-Par contre je ne suis pas parvenue à déterminer qui ils étaient exactement. Il est clair qu'ils ont joué une sacré mascarade à Anthon mais ensuite... J'hésite entre une partie adverse qui avait envie de s'approprier son commerce et quelque chose de plus officiel. Dommage pour eux dans tous les cas...

La nérozia reprit finalement son apparence masculine et eut un geste peu galant en remettant en place ce service trois pièce auquel elle ne parvenait décidément pas à s'habituer. Elle reprendrait sa véritable apparence dès la première occasion venue, surtout si elles devaient se rendre sur les toits... Elle se voyait très mal faire une quelconque acrobatie avec tous ces membres "superflus".

-On a pas trop le choix... Il va falloir que tu restes dans l'ombre au maximum... Et si on nous arrête il suffira de dire qu'il y a eu de la bagarre avec la prisonnière justement.

Kaly fronça les sourcils, semblant réfléchir...

-Et que Sylas t'as envoyé chercher un guérisseur...?

De toute façon, elles n'avaient plus vraiment le temps. La jeune femme tira le fauteuil afin de libérer la porte qu'elle ouvrit avec prudence pour vérifier l'escalier... Après quelques instants d'observation, elle parut satisfaite et fit signe à Elië avant de commencer son ascension. Pour l'instant elles étaient seules mais si jamais elles croisaient de la compagnie et qu'elles étaient arrêtées, elle ferait en sorte de créer une ouverture pour que sa comparse puisse continuer vers la sortie sans être vue...


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMer 31 Déc - 11:11

Les réactions de Kalysta avaient le don parfois de surprendre Elië. D’un côté elle réagissait en habitué des opérations clandestines et parfois se conduisait comme une ingénue. Le souci qu’elle avait de la courtisane semblait à cette dernière assez disproportionné en comparaison du peu de temps qu’elles avaient passé ensemble et de la connaissance qu’elles avaient l’une de l’autre. En cas de danger imminent, la ladrini n’était pas bien sûre de faire passer sa survie avant celle de sa congénère. Rien n’obligeait sa complice de la soirée à se jeter dans la gueule du loup comme elle l’avait fait ni ne se soucier de sa santé. Encaisser un direct au menton et minimiser la chose en référence à se santé était quelque chose qui lui était totalement inconnu, habituée qu’elle était à agir en solo, à une vie des plus solitaires centrée sur sa propre personne.

Sans doute restait-il quelque chose d’ingénu chez cette Syliméa et Elië s’amusait de la gêne qu’elle pouvait facilement induire chez Kalysta par des références à sa sexualité. Si elles en avaient eu le temps elle aurait sans doute poussé le bouchon plus loin histoire de jouer un peu, mais la survie avant toute chose. Elle attrapa au vol la gourde que lui lançait sa compagne d’aventure et se mit en demeure de se nettoyer le visage. Sans miroir et sans personne à qui faire constater son efficacité, la nérozia étant occupée à faire le guet, elle essaya d’optimiser l’eau qui lui était allouée. Penchant la tête légèrement en arrière elle plaqua se cheveux le plus en arrière possible pour éviter de la souiller d’avantage et fit couler un peu de liquide de son front vers le bas de son visage. De sa main libre, elle frotta énergiquement son visage de Sindarine pour enlever le plus gros des éclaboussures vermeilles qui s’assombrissaient sans doute déjà en séchant. Après avoir évalué rapidement la quantité d’eau restante, elle répéta l’opération. Puis elle se résigna à finir de réduire en loque sa robe. Elle se servit ensuite des lambeaux repliés en tampons. Elle les appliqua sur le goulot avant de retourner la gourde pour humidifier les lingettes improvisées. A la suite de quoi elle tenta de fignoler sa toilette improvisée en frottant les endroits plus difficiles d’accès comme les commissures des paupières et autres plis et limites entre son visage ses oreilles et sa blonde chevelure du moment.

Elle était bien de l’avis de sa camarade, elles n’avaient pas de temps à perdre aussi elle essayait d’allier rapidité avec efficacité. De toute façon la fin de des réserves de la gourde lui imposa de se contenter du résultat obtenu.

« J’espère que ça ira comme ça…
Non en effet, ils n’ont pas dû être alertés, sinon ils seraient déjà là… »


Quant à la suite des propositions de Kalysta, elle pouvait être amusante quoi que, peut-être pas plus sûre que de passer par le rue. Si elles arrivaient à donner le change et sortir par la grande porte, elles ne craindraient plus grand-chose quitte à courir une fois le premier coin de rue passé. Par contre, malgré le côté ludique de déambuler par les toits, elles pouvaient ainsi faire des cibles parfaites pour des archers si jamais les gardes jetaient un œil en l’air, ce qui elle devait bien l’avouer n’était pas si fréquent que cela. C’est un réflexe si peu éduqué chez les gens en général de se méfier du ciel… Elië ne fit donc aucun commentaire sur la stratégie envisagée, donnant priorité au jeu comme souvent. Il y avait quelques temps qu’elle n’avait pas utilisé la voie des airs durant ses sorties nocturnes et elle s’en amusait par avance, tout comme la suite allait sans doute le faire.

La suite, c’est à dire, changer une nouvelle fois d’apparence. Elle se dirigea vers le corps désarticulé et dénudé par les soins de sa complice de sa première victime. Il n’était pas mal bâti…

*Dommage !...*

L’allure générale fut vite modelée, puis elle s’appliqua à donner vie aux détails, retournant du pied le corps pour s’assurer des proportion et de réussir le côté pile aussi bien que le côté face. Le plus dur était le modelé du visage et du crâne en général. Sans miroir, elle fermait par moment les yeux et palpait le  modèle et sa nouvelle apparence afin de les comparer et de faire les ajustements nécessaires. En dernier lieu, elle dut bien l’admette, le changement de sexe ne se révéla pas de la plus grande simplicité. Finalement elle obtint un résultat satisfaisant, avec même un petit bonus. Elle regretta seulement de n’avoir pas plus de temps pour expérimenter ces nouvelles capacités, mais qui sait peut-être tout n’était pas perdu de ce côté... En même temps que sa transformation prenait corps elle essayait de répondre à Kalysta et ainsi de modeler le timbre de sa voix :

« Hum… Quelque chose de plus officiel, ils voulaient que je les aide à confondre notre ami de tout à l’heure… »

*Un peu plus de grave et ce sera pas mal…*

« Ceci dit, lorsqu’ils apprendront la mort d’Anthon, je ne pense pas qu’ils verseront beaucoup de larmes. Nous leur avons rendu service en somme… »


Avant de se vêtir, elle se tourna enfin vers Kalysta, les bras légèrement écartés du corps un grand sourire aux lèvres, histoire de l’embarrasser une nouvelle fois :

« Pas mal ! Qu’en dis-tu ? »

Elle faillit exploser de rire alors que sa congénère  essayait de se faire à ses attributs masculins mais revint vite aux frusques du guerrier finissant par enfiler les bottes, derniers éléments de la panoplie du parfait guerrier du coin.

*Tiens, pas de gourde lui ?*

Elle fit jouer ses nouveaux muscles et nouvelles articulation et se fendit même d’une roue afin de vérifier que ce changement n’influait pas sur son équilibre et son agilité. Il était question de passer par les toits après tout ! Ah ! Elle finit de récupérer ses fidèles étoiles à défaut de sa lame qui devait orner la chambre du trafiquant et les inséra dans sa ceinture. Elle tourna la tête vers la nérozia.

*Dans l’ombre ?*

Son apparence ne devait pas être à la hauteur du modèle… Elle ne conçut un certain désappointement et une petite vexation, d’être prise ainsi en défaut par sa partenaire, mais après tout, elle n’avait pas le temps de s’appesantir sur ce raté : des choses plus urgentes allaient retenir son attention. Elle se contenta de hocher la tête en signe d’accord.

« Vas pour le guérisseur… »

Elle emboîta en silence le pas de sa partenaire. Les bruits qui venaient du niveau supérieur ne laissaient pas supposer d’une activité particulière ce qui ne manqua pas de rassurer la courtisane. Elles parvinrent bientôt au rez de chaussé et se dirigèrent vers l’arrière du bâtiment là où sans doute, Kalysta devait avoir repéré une sortie, la nérozia devant la ladrini derrière. Ils croisèrent un guerrier qui fit mine de na pas les remarquer. Tout se passait pour le mieux et sa copie de son geôlier ne devait pas être si défectueuse… Mais une voix retentit dans leur dos :

« Hep ! Vous deux ! »

Vite décider ! Décider de prendre ses jambes à son cou, décider de faire confiance à leurs imitations et de jouer le bluff. Elië se retourna et haussa les sourcils en direction de son camarade putatif.

« Vous comptez sortir par-là ? »

Le guerrier brandit un trousseau de clés.

« Sans ça vous aurez du mal… »

Le trousseau décrivit une courbe au son métallique pour atterrir dans les mains d’Elië. Elle le leva en direction de ce garde si prévenant qui tournait déjà les talons avec un sourire reconnaissant. Elle se retourna vers sa complice pour reprendre leur chemin.

« Serviables les gens par ici… »

Elle tendit les clés Kalysta. Après tout c’est elle qui savait le trajet à suivre… Ele arrivèrent bientôt à la porte de derrière qui s’ouvrit sans peine donnant sur un jardinet plutôt en friche entouré d’un mur d’environ 5 pieds de haut qui séparait cette propriété d’une rue semblait-il. Il pouvait servir d’appui intermédiaire pour se hisser vers les toits ou alors être facilement franchi pour prendre la poudre d’escampette par une voie plus conventionnelle.

« Toujours partante pour les toits ? »

Ce qui en clair signifiait que la ladrini ne reculait pas devant une petite séance d’acrobatie, mais qu’on pouvait encore changer d’avis puisque les circonstances leur en donnaient l’occasion…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Jan - 19:37

Kalysta eut un sourire un brin nerveux en constatant la façon dont Elië se comportait. Elle sentit encore une fois le rouge lui monter aux joues jusqu'à teinter la pointe de ses oreilles. Décidément, elle ne valait même pas une innocente jouvencelle à coté d'elle. Pourtant, l'hôte qu'elle avait investi n'était pas dénué d'expérience, sans compter que c'était un homme qui avait cherché à se perdre dans pas mal de vice. Il y avait donc certaines choses qu'elle savait, dont elle se souvenait même si ce n'était pas ses propres expériences. Cela ne l'empêchait pas d'être particulièrement "innocente" par rapport à la chose. A bien y réfléchir, il n'était pas impossible qu'elle soit l'une des rares, pour ne pas dire la seule, fleure bleue chez les syliméas. Peut-être cela faisait-il son charme... Mais la jeune femme trouvait qu'elle avait bien mérité de s'accrocher à l'une des dernières part de son innocence. Après tout ce que sa race était passée...

Ayant poussé le fauteuil et se tenant prête à ouvrir la marche, la nérozia étudia sa complice d'un oeil critique. Elië n'avait eu aucun mal à usurper l'apparence du premier cadavre... Ses habits avaient aussi été préservés et ne présentaient aucun signe de lutte. Ou de sang... De ce coté-là, la landrini n'avait aucun de soucis à se faire... Le réel problème qui la forcerait à plus se cantonner aux ombres était le fait que même si sa robe et la gourde de Kaly avaient grandement aidé, il restait encore quelques traces de sang suspectes sur son visage, son cou et, pire, dans ses cheveux. Sans un bain ou, au moins, une généreuse bassine d'eau, il serait difficile de retrouver un aspect aussi soigné que celui qu'elle avait présenté lorsqu'elles s'étaient vues pour la première fois.


-On devra faire avec... De toute façon ce sont des sortes de mercenaires... Je suppose qu'ils ne devraient pas être trop étonnés de voir l'un des leurs portant les stigmates de sa dernière mission, non...?

La calme composition qu'elle essayait de maintenir comme masque commençait à dangereusement craqueler. Il n'était pas difficile de le voir à la façon dont l'un de ses poings se serrait et se desserrait nerveusement. Se focaliser sur Elië et leur stratégie pour sortir de la maison en un seul morceau ne pourrait pas marcher indéfiniment. Déjà elle avait la désagréable impression que les murs autour d'elle commençaient à dangereusement se refermer sur elle. S'il y avait eu une autre porte, ou au moins une fenêtre, même minuscule, la jeune femme aurait été à même de tenir un peu plus longtemps. Mais dans l'état des choses elle sentait la panique monter doucement mais surement en elle, comme une marée inexorable qui allait tout emporter sur elle. Et lorsqu'elle aurait atteint le point de non retour, elle serait tout simplement ingérable, au risque de se retourner contre Elië ou attirer l'attention des gardes sur elle.

Elle avait acquiescé en entendant ce que sa compagne disait au sujet des motivations de ce groupuscule inconnu... Cela voulait autant dire qu'elle comprenait ce qu'elle voulait dire, qu'elle validait aussi le timbre de voix qu'elle avait sélectionné pour sa personnification du récent décédé. Elle n'avait aucun moyen de connaître la façon dont il parlait de son vivant, mais de ce qu'elle voyait, la voix correspondait plutôt bien à l'aspect général. Et puis elle faisait confiance à Elië. Cette dernière l'avait probablement entendu parler et elle était bien assez douée pour pouvoir coller au personnage. Elles ne pourraient pas mieux se préparer. Le tout serait d'avoir l'air d'appartenir à l'endroit et de se dépêcher sans pour autant se presser... Il était temps d'y aller... Kaly fit rouler ses épaules, essayant sans grand succès de se débarrasser de la tension grandissante qui naissait de son enfermement dans cette pièce étouffante.


-Allons-y.

Si Elië nota la pointe de panique grandissante qui la poussa en avant, elle n'en parla pas à voix haute. Du moins pas immédiatement... Elle ne put s'empêcher de se sentir soulagée lorsqu'elle atteint le premier niveau de la maison, laissant derrière elle cette horrible pièce... Marchant de l'air décidé de la personne sachant ce qu'elle avait à faire, elle commença à guider sa comparse vers la porte par laquelle elle était initialement entrée. Située à l'arrière de la maison, elle offrirait une sortie discrète tout en maintenant leurs couvertures... Elle remarqua tout juste le garde qui les dépassa mais sa voix la cloua sur place, une discrète tension naissant dans ses épaules. Sa main se posa naturellement sur le pommeau de son épée courte alors qu'elle se tournait vers lui, l'interrogeant du regard... Pour l'instant il ne semblait pas agressif. Ni trop suspicieux. Mais s'il posait trop de questions, elles ne pourraient pas maintenir l'illusion très longtemps...

Mais fort heureusement pour elles, le garde se montra juste serviable, envoyant un trousseau de clés à Elië. Kaly le remercia d'un simple hochement de tête avant de parcourir les derniers mètres les séparant de la porte... L'adrénaline saturait son système alors qu'elle déverrouillait le dernier obstacle à leur liberté, se contentant de répondre à son allié d'une sorte de grognement vaguement affirmatif. Une fois dans le jardin, elle referma soigneusement la porte, la verrouillant à nouveau et empochant les clés sans plus de commentaires. Normalement elle n'aurait plus jamais l'utilité de ce trousseau mais, savait-on jamais, cela pourrait toujours servir. Elle jeta un rapide coup d'oeil au jardinet avant de repousser son idée de fuite par les toits. Pour l'instant elles n'étaient pas trop inquiétées et il valait mieux qu'elle maintienne encore un peu un aspect de "normalité"...


-Pour l'instant on va encore un peu tirer sur la corde... On devrait facilement se perdre dans les ruelles.

Si elle cherchait à ne pas avoir l'air pressée, cela ne l'empêcha pas de presser un peu le pas. Chaque centimètre qu'elle mettait entre cette maison et elles était un pas de plus vers la sûreté. La récupération de certaines de ses affaires ne posa pas le moindre problème, la syliméa ayant fait en sorte qu'elles soient rapidement à portée de main si elle devait sortir précipitamment de la demeure... Restait à trouver d'autres affaires pour Elië... Et elles seraient débarrassées de leurs poursuivants... S'enfonçant dans l'une des ruelles, elle désigna un jardin où du linge séchait d'un simple mouvement du menton, interrogeant ainsi sa comparse pour savoir si elle était intéressée dans un nouveau changement...


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Jan - 11:12

Si on faisait un petit bilan les choses ne se passaient pas trop mal et la Syliméa pouvait commencer à apprécier le jeu qu’elle avait été forcée dans un premier temps de jouer. Depuis qu’elle était rentrée chez Anthon en fait elle avait dû improviser avec à chaque fois en arrière-pensée l’inconnu dans lequel elle s’engageait et la justesse de ses choix. Le passage dans le repère de Sylas avait été plus qu’incertain et si celui-ci n’avait pas commis l’erreur de s’absenter, elle serait sans doute toujours dans une mauvaise passe, car à l’évidence il était l’adversaire le plus retord de la soirée. Rétrospectivement le reste du temps même s’il avait fallu être prudent, elle s’était bien amusé et s’est sans doute là que résidait en elle sa part d’innocence. Elle vivait tous les aspects de sa vie en y cherchant le plus de plaisir possible et elle n’avait pas besoin la plupart du temps de se poser la question. Parfois obligée de faire marche arrière lorsqu’elle se rendait compte que ses choix la poussaient dans une voie qui l’enfermait d’une manière ou une autre, elle n’était pas à l’abri de contradiction. Si elle avait dû vivre avec quelqu’un, elle aurait pu paraître versatile et difficile à suivre, mais sa ligne de conduite était cependant, globalement tracée. Le lecteur régulier de ses aventures connait l’hypothèse qui voudrait que Elië n’ayant pas de vie antérieure à son réveil, question de génération, vivent ces premiers mois de sa vie un peu comme un enfant qui découvre le monde. D’un  côté, elle au courant de bien des choses grâce aux souvenirs de son hôte, mais d’un autre, comme l’expérience des parents ne sert que rarement à leur progéniture, elle se dirige dans la vie en fonction essentiellement du principe de plaisir. Que ce soit la vie quotidienne ses activités professionnelles et parmi celles-ci, sa sexualité… De l’histoire de sa race elle n’a de connaissance que des savoirs livresques et empêtrée dans sa relation avec la  Sindarine, elle ne se reconnait que très peu dans ce peuple et son passé ne l’affecte et n’occupe quasiment pas ses pensées. Son hôte lui a légué plus d’héritage que sa qualité de Syliméa.  Processus courant ou accident lors de la dernière phase de sa matérialisation à cause d’une identification trop importante à son hôte ? Le côté planificateur, la prise en compte des autres côtoie ainsi, la part innocente et parfois cruelle d’Elië. Dans son insouciance, certaines préoccupations passent parfois étrangement au premier plan comme se demander si ses nouveaux attributs masculins sont opérationnels. Ce n’est que l’imminence du danger qui l’empêche alors de pousser ses investigations plus loin en répondant à toutes une série de question les questions sur le métabolisme de base des mâles et des femelles et de ce qui se joue lors des métamorphoses qu’elle s’impose. Pour le moment elle devait se contenter du rouge qui était monté au front de sa complice…

Elles avaient réussi contre toute attente à s’extirper de ce guêpier, malgré les cadavres qu’elles avaient laissés derrière elles et malgré aussi les imperfections dont leur improvisation avait dû s’accommoder. Sans doute Kalysta avait-elle raison de compter sur les habitudes de vie des mercenaires qui l’avaient séquestrée, mais le sens de l’esthétique de la ladrini en était quelque peu chiffonné. Si le filet de sang coulant sure la peau, pâle de préférence, d’une victime était un spectacle dont elle ne se lassait pas, une œuvre à chaque fois renouvelée, elle détestait les œuvres brouillonnes et la souillure du carmin. Le trait devait être net, même s’il avait, à l’occasion, accueilli ses lèvres gourmandes…

Visiblement ses considérations étaient à des lieues de celle de sa camarade d’aventure. Cette dernière semblait concentrée et tendue comme la corde d’un arc avant de décocher la flèche. Loin de se douter du combat intérieur qu’elle livrait c’était le professionnalisme et la concentration de cette dernière qui impressionnait Elië. Au moins une des deux ne se laissait pas distraire par de futiles considérations. Peut-être même que celles-ci commençaient à lasser sa congénère… D’ailleurs son impatience à quitter les lieux ne pouvait que lui donner raison… Elle-même se força à redescendre sur terre. A quoi lui servirais les réponses à ses questions hors de propos une fois que les hommes qui hantaient ce lieu les auraient expédiées dans les cavernes de Kron ? La façon inattendue d’en sortir confirma son jugement. Sa complice s’était immédiatement montrée prête à toute éventualité et malgré la tension palpable qui la tenaillait. De plus elle était capable de changer d’avis lorsque les choses le lui permettaient le lui imposaient ce qui démontrait un certain sang-froid. Elles se perdirent alors dans l’obscurité des ruelles. Tirer sur la corde n’était en l’occurrence peut-être pas très approprié en tout cas pour le faux mercenaire qui trouvait que les choses devenaient de plus en plus faciles, mais c’était sans doute le problème de différentes interprétations. Apparemment, la nérozia était plus rigoureuse et prudente qu’elle. Déjà la ladrini prenait plaisir à sentir le vent de la nuit alors qu’elle se doutait que sa complice était encore en alerte, toujours tendue vers une mise en sécurité plus importante que les quelques coins de rue qu’elles avaient interposés entre elles et la demeure d’où elles s’étaient échappées. D’ailleurs la prévoyance de Kalysta de cessait pas de l’impressionner. Récupérer ses affaires après tous ces évènements était tout bonnement un tour de force… Elle la regarda admirative reprendre possession de ses effets et de son apparence. Il était temps pour elle de quitter celle du guerrier. On ne savait jamais, si ses camarades de garnison croisaient dans le secteur, ils auraient tôt fait de prendre en chasse celui qui ne pouvait pas être à la fois mort dans une cave et vivant dans la rue. Elle regarda les fils à linge, écouta les bruits de la nuit, scruta l’obscurité alentour et les fenêtres de la demeure pour s’assurer qu’elle n’était pas épiée et passa lestement le muret. Il ne lui restait plus qu’à choisir. A bien observer les vêtements qui séchaient, la maison devait être occupée par un couple dont l’homme devait être un artisan. Ebéniste ou peut-être un travailleur du cuir… Elle avisa des vêtements plus civils que ceux de travail et choisit des braies de gosse cotonnade noire qu’elle compléta par une large chemise blanche couverte d’un gilet de cuir fermée par de larges boucles de bronze. Les jambes de furent ajutée au-dessus des bottes du mercenaire, on ne savait jamais de même que la ceinture qui retenait  la culotte était en grosse partie dissimulée par les plis de la chemise et le gilet. Elle décrocha une cape pour femme et repassa dans la rue. Elle passa derrière Kalysta et galamment la couvrit de la cape :

« Si vous voulez bien me permettre, cela cachera en partie vos atours peu communs… »


Dans le même temps elle modelait un visage différent. Inutile de se déguiser si l’on gardait les mêmes traits. La chose fut aisée étant donné qu’elle n’avait pas à ressembler à qui que ce soit.
Il ne leur restait plus qu’à reprendre leur route. Route très hasardeuse. Quel serait leur projet immédiat ? Elles avaient vécu ensemble quelques péripéties et avaient réagi de façon très solidaire, surtout Kalysta, poussées par le nécessité, mais maintenant que le danger était passé… Qu’avaient-elles réellement en commun quel projet commun pouvait être le leur ? A part le fait qu’elles appartiennent au même peuple rien à priori ne les rapprochait. Aucune famille, aucune histoire commune. Avait-elle envie d’approfondir leur relation ? Rien n’était moins sûr. Elië était du genre indépendant, solitaire et égoïste. Rien ne la poussait donc à s’attarder en compagnie de la Nérozia. Rien, à part son éternelle curiosité. Kalysta était le meilleur moyen sans doute pour en savoir plus sur les Syliméas pour lesquels elle avait dérobé un ouvrage chez un brocanteur. Elle passa devant pour reprendre leur progression dans les rues d’Hespéria :

« Et maintenant ? »

Deux simples mots qui contenaient toutes les incertitudes du moment et de leur rencontre. Chacune d’entre elle avait semble-t-il accompli sa mission, elles s’étaient sorties d’un mauvais pas inattendu. Quoi d’autre ? Elië lançait la balle à sa complice d’une nuit. Elle était prête à une autre improvisation durant cette nuit, mais elle doutait que ce soit le cas de sa camarade de jeu qui avait déjà manifesté moins d’appétence pour son goût du jeu…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Jan - 22:41

Elië et elle étaient vraiment différentes sur certaines choses... Mais Kalysta était bien décidée à ne pas se laisser aveugler par ces différences. Ils étaient tellement peu nombreux, dissimulés et dispersés à travers tout Istheria que, pour une fois qu'elle croisait l'une de ses congénères, elle n'allait certainement pas lui tourner le dos aussi rapidement. La landrini n'avait peut-être pas le même fond altruiste qu'elle mais la jeune femme estimait que leur situation était suffisamment exceptionnelle pour justifier le fait de se serrer les coudes au maximum. Cela ne voulait pas dire qu'elle appréciait ou approuvait tous les syliméas du moment qu'elle en croisait un... Elle conservait ses propres convictions et chercherait toujours à vivre selon ces dernières, mais en temps qu'espèce menacée, ils ne pouvaient pas se permettre de faire la fine bouche. Si Elië s'était faite prendre ce soir, quelles auraient été les conséquences...? Les syliméas étaient inconnues en Istheria, tout juste une vieille légende, des croquemitaines destinés à garder les enfants sages. Il y avait eu des écarts, un sanglant notamment, suite à leur libération mais depuis, tout le monde avait fait profil bas. Le peu de personnes présentes lors de ces sinistres événements n'avaient même pas pleinement compris ce dont ils avaient été témoins.

Avoir à nouveau le ciel au dessus de la tête procura un immense soulagement à la syliméa qui sentit une partie de la tension glisser de ses épaules. Plus calme, elle ferait probablement moins d'erreurs et réagirait plus posément... Si jamais quelqu'un avait vraiment chercher à les arrêter dans la maison, elle était à peu près sûre que ses nerfs déjà passablement malmenés auraient craqué. Ce qui n'aurait pas manqué de provoquer une réaction bruyante, violente et sanglante, aux antipodes de la discrétion qu'elles avaient essayé de maintenir au maximum...  Retrouver ses affaires intactes acheva de la rassurer, même si elles n'étaient pas encore complètement sorties d'affaire. Changer d'apparence devrait suffire à les mettre définitivement en sécurité, du point de vue des mercenaires, ou gardes, qu'elles venaient de laisser derrière elles. Personne n'avait vu son visage, elle pouvait donc l'afficher relativement sans craintes et sa comparse n'eut aucune difficulté à improviser un nouveau visage. Kalysta avait toujours trouvé que ces apparences là étaient toujours les plus difficiles à obtenir, elle préférait largement faire travailler sa mémoire quotidiennement, gardant soigneusement stocké dans un coin de son esprit l'apparence de l'un ou l'autre. Elle avait ainsi un petit panel prêt à être exploité dans l'urgence si elle devait masquer ses traits.

Kalysta accepta la cape avec un mouvement de la tête reconnaissant. Les deux syliméas ne devraient pas attirer l'attention ainsi changées mais il valait tout de même mieux qu'elles aillent trouver un coin discret et calme. Sans compter que ce n'était pas forcément le quartier le mieux fréquenté de la cité... Une partie de son attention toujours fixée sur de potentiels poursuivants, à l'affût de bruits de botes indiquant qu'on leur donnait la chasse, la jeune femme prit quelques instants pour réfléchir. Et maintenant en effet... Elië et elle n'étaient pas vraiment des amies, la nérozia pouvait très bien estimer qu'elles en avaient finit, tourner les talons et partir livrer les papiers dont elle avait désormais la charge. D'un autre coté ce n'était vraiment pas tous les jours qu'elle avait la chance de croiser quelqu'un de sa race. Et qui ne venait même pas de la même "poterie" qu'elle... Au bout de quelques instants, elle commença à guider sa comparse dans le dédale de ruelles...


-Je dis qu'on a bien mérité de se décontracter un peu...

Enfin, façon de parler... Elle n'était jamais complètement décontractée... Elles ne tardèrent pas à se retrouver devant la porte d'un établissement de boissons. Un terme bien policé pour le bouge dont il s'agissait en fait. Petit, même s'il semblait être sur plusieurs étages, les vitres étaient tellement sales que l'on ne voyait que des silhouettes évoluer derrière. La solide porte de chêne empêchait à peine le bruit de se répandre dans la rue. On pouvait sans peine diserner les rires hauts perchés des filles de joies, associés à ceux, bien plus gras, de la clientèle. Certains semblaient penser être dotés d'âmes d'artistes et avaient entreprit de chanter à s'en faire probablement péter les poumons. Le fait qu'il s'agisse clairement d'une chanson paillarde ne fit rien pour adoucir l'atmosphère... C'était dans ce type d'établissement que Kalysta avait repéré son hôte, qu'elle l'avait observée avant de finalement le posséder et naître... Bizarrement, malgré le bruit, l'alcool et la faune locale, elle aimait pouvoir y retourner de temps à autres... Main sur la poignée de la porte, elle offrit un sourire détendu et un poil malicieux à Elië, Une fois à l'intérieur elles seraient noyées dans la masse de soûlards et passeraient pratiquement inaperçues. Même si les mercenaires venaient à leur recherche.

-C'est certainement pas l'établissement le plus distingué de la ville mais au moins on sera au chaud et en sécurité...

La jeune femme tira la porte et eut tout juste le temps de faire un pas de coté avant qu'un client ne vienne s'étaler au sol. Elle l'observa une fraction de seconde avant de hausser les épaules et de l'enjamber sans autre forme de cérémonie, rentrant ainsi dans la taverne. Elle se heurta presque à un mur de bruit, de chaleur et d'odeurs... Certains devaient être là depuis un bon moment déjà. L'ambiance était encore bon enfant et elle parvint même à repérer une table où elles pourraient s'installer dans une relative tranquillité. Alors qu'elle s'y dirigeait sans se retourner, elle repéra un groupe en train de jouer aux dés non loin... Peut-être un bon moyen de se faire quelques dias?


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Jan - 17:25

Elië de son côté était bien loin d’être préoccupée par des considérations raciale et si elle décidait de se joindre pour un bout de chemin à Kalysta ce n’était certainement pas pour sauvegarder leur patrimoine génétique et leur peuple, ni même tirer des plans sur la comète sur l’avenir d’un peuple en dés errance. Celui des Syliméas pas plus qu’un autre ne lui importait. Si elle avait du s’attacher à une race cela aurait été celui de Sindarins mais ce dernier ayant décidé de se montrer aussi incompréhensif que possible à l’égard d’Elië Valanatëel, elle n’avait aucun compte à lui rendre non plus et la courtisane se sentait libre comme l’air de ce point de vue. Convaincre alors la ladrini qu’elle avait un quelconque rôle à jouer dans l’avenir  des Syliméas revenait à essayer de convaincre un Sindarin que ses parents étaient Zélos. La seule chose sur laquelle elle avait peut-être un point commun c’est qu’elle tenait à garder son anonymat en tant que créature polyforme. Cette caractéristique était des plus commodes et elle ne tenait pas à ce que cela soit éventé. Elle se doutait d’ailleurs que Kalysta devait en jouer également plus qu’à l’occasion étant donné sa maîtrise de la métamorphose… Elië en tout cas essayait de goûter les avantages de prendre une allure masculine. Pour l’instant, les avantages d’une telle apparence étaient loin d’être évidents, mais c’était certainement sur la durée qu’elle pourrait mieux juger si tant était qu’elle tiendrait la distance sous cette forme et dans cet accoutrement.

La suite dépendait en grande partie des propositions que lui ferait à la fois sa complice de la soirée et le hasard qui faisait parfois bien les choses. Si l’une ou l’autre venait à se montrer trop ennuyeux, elle romprait là pour aller voler un peu plus loin là où la vie même dangereuse pouvait l’amuser. Si sa vie avait du s’arrêter  ce soir elle n’aurait sans doute rien regretté. Détrompez-vous, elle était loin d’être suicidaire, mais ,en acceptant ses occupations professionnelles elle savait que cela pouvait signifier une vie courte, raison pour laquelle, premièrement elle tenait à ce qu’elle soit la plus remplie possible et deuxièmement qu’elle mettait un point d’honneur à se maintenir sa forme et ses compétences  entretenues en de longues séances d’entrainement autour ou dans son repère. Le jour où Kron frapperait à sa porte elle espérait qu’il espérait qu’il serait charmé par celle qui lui ouvrirait et ferait en sorte de ne pas la faire souffrir. Elle pourrait alors qui sait lui faire l’amour avant de se dissoudre dans l’éther. Mais ce soir, elle était bien loin de se perdre dans ce genre de pensées morbides et ne pensait qu’à passer un peu de bon temps après une soirée bien mouvementé qui lui permettrait au bout du compte de récolter le dû de sa mission car après tout le départ de ces péripéties était bien cela… Au pire elle pourrait aller se coucher avec le sentiment du devoir accompli…

Elle prit alors le bras de la jeune femme après tout elle était l’homme ! Ceci dit cela ne semblait pas devoir impressionner la dite jeune femme qui avait l’air d’avoir une idée derrière la tête et avait pris les choses en main en la guidant à travers les ruelles. La plupart lui était connues mais elle en découvrit d’autres que ses activités ne lui avaient pas permis d’explorer encore et elle en profita pour les boiter dans un coin de sa tête.

Se décontracter un peu ? Certes ! Ce n’était pas pour déplaire et en prononçant ces mots Kalysta venait de s’offrir le droit de garder Elië à ses côtés encore un moment. Elle était curieuse de savoir ce que cela pouvait bien signifier pour son acolyte… Elle évita de se représenter les soirées décontractées de Kalysta car à en juger par le côté coincé de la brunette, ce ne devait pas être excessivement délirant. Ce serait au moins intéressant… Au pire elle se faisait forte de lui proposer une soirée vraiment décontractée si l’ennui venait à la prendre. Il y avait encore tellement de chose à expérimenter dans leur petite vie que ce serait dommage de passer à côté et de laisser passer des occasions comme celle-ci. Et bien  les choses s’annonçaient… surprenantes ! Surprise de voir dans quel endroit, elle s’était laissé entraîner. Elle ne s’attendait pas à cela de la part de sa guide et elle-même avait plutôt tendance à aller chercher les divertissements dans des endroits un peu plus classieux que celui-ci. La crasse, la grossièreté n’étaient pas trop sa tasse de thé, sans doute un relent de Sindarinisme légué par Elië. Cependant,  une fois la surprise passée elle se dit qu’elle avait là l’occasion d’enrichir ses expériences. Elle jeta un œil entendu à la façade de l’établissement et, rendit son regard malicieux à sa compagne qui semblait être dans les meilleures, dispositions. La ladrini était de plus en plus impatiente de voir ce que lui réservait Kalysta et cet endroit qui ne payait pas de mine mais semblait l’inspirer.

Elle suivit sa guide dans la taverne sans prêter un regard à l’infortuné qui vint s’écraser aux pieds de de la jeune femme  qui venait d’entrer. Les tables n’étaient ni du meilleur des style, ni de toute première jeunesse, le bois avait grisé, et certains pieds accusaient les coups qu’ils avaient pu recevoir durant les maintes bagarre et beuveries que l’établissement avait accueillies. Les chaises n’étaient pas en meilleur état mais le tout avait une homogénéité qui plaisait assez à la courtisane. Deux hommes debout et deux poutres maîtresses soutenait un toit composite pourtant miraculeusement étanche. A gauche le comptoir était tenu par un gros Terran rubicond et un Zélos à l’air maussade qui avait tout du garde chiourme. La cheminée brûlait dans le mur opposé et répandait une douce chaleur qui venait s’ajouter à la chaleur animale de la populace qui hantait l’endroit. Les hommes passaient parfois d’un table à l’autre afin de parvenir jusqu’au comptoir tout en restant debout. A cette heure avancée de la soirée, moult litres de bières et alcool en tout genre avaient déjà rejoint les penses distendues. De leur côté, les femmes ne valaient pas toute mieux. Beaucoup étaient assises plus ou moins élégamment sur des genoux masculins et leur mise était souvent des plus décontractées : décolletés profond rivalisant avec les jupons retroussés et les manches tombant sur le bas des épaules. Ce déballage de chair attirait inexorablement les yeux et les mains des mâles éméchés ou pas. Les rires gras rivalisaient avec les gloussements complices des filles de joie et des minettes en quête de dépucelage. Les seuls à sembler un tantinet opérationnels étaient les joueurs attablés quatre autour d’un jeu de carte et cinq autres un peu plus loin autour d’un jeu de dés.

Elië tout à son observation des lieux suivit machinalement Kalysta vers la table qu’elle avait repérée en habituée des lieux qu’elle semblait-être. Elle lui répondit d’un ton enjoué :

« Je suis sûre que je vais adorer cette nuit. »

*Par contre si l’on veut consommer et payer il va falloir trouver quelques dias à  se mettre dans les poches…
_ Qui a parlé de payer ?
_Evidemment vu comme ça…*


Comme à chaque fois que le bien et le mal s’interpelaient dans ses intentions, les deux Elië revenaient sur le devant de la scène pour se disputer la moindre de ses  décisions.

*Ne pas payer s’est provoquer bagarres rixes alerter la maréchaussée et ce soit il ne vaut mieux pas…
_ Là je suis d’accord. Ceux-là je les ai assez vus pour aujourd’hui… Vas donc pour payer…*


Elle poussa un soupir désabusé.

*Il va falloir jouer alors… Et tricher ? Ce n’est pas bien…
_ Je te concède la triche, de toute façon dans un tel endroit, cela fait partie, des règles non ?*


Elles étaient maintenant attablées et la ladrini scrutait les tables de jeu hésitant sur celle sur laquelle elle allait jeter son dévolu. Le jeu de dé semblait plus facile mais les cartes plus intéressantes par les enjeux qui s’entassaient sur la table. Mais dans les deux cas, il fallait une mise de départ qui faisait cruellement défaut à l’assassin qui n’avait pas prévu de passer la nuit dans un lieu de débauche à courir le cachet pour se payer une boisson.
Elle n’eut pas le temps de se poser plus de question ni même d’y répondre qu’un convive se dirigeait vers leur table. Sans être complètement éméché, il avait le regard brillant, de ceux qui n’en sont, plus à leur premier verre et interpela la brunette à la cape.

« He ! Regardez qui voilà ! Un beau p’tit lot !!... »
Il se tourna vers ses compagnons à quelque table plus loin.
« Hein qu’elle serait mieux en not’ compagnie ?...
_ Allez Aymeric, viens t’asseoir, laisse la dame tranquille !...
_ J’fais pas d’mal ! »


Puis s’adressant à Kalysta.

« Hein je suis poli non ? Et puis tu devrais pas traîner avec un freluquet qui saurait pas te protéger… »

Le freluquet commençait à avoir le regard qui pétille. Ils n’avaient pas eu à attendre bien longtemps pour prendre des contacts et voir approcher les amusements. Kalysta était sensée connaître l’endroit, mais ce soir, il y avait au moins une personne qui ne la reconnaissait pas sinon elle ne l’aurait pas prise à parti de la sorte. Enfin c’est que pensa Elië qui essayait en même temps de faire le tour de sa personne pour juger si elle était oui ou non un freluquet. La base étant celle d’un mercenaire aguerri, elle était un peu surprise, sans doute était-ce la façon en vogue ici de dénigrer les rivaux pour s’attirer les faveurs d’une belle… Mais peut-être le Terran serait-il surpris ? Elië avait envie de surprise, mais pour qui la surprise ? Bah si elle pouvait faire d’une pierre deux coups. Elle se leva posément et prit la main de Kalysta pour la faire se lever aussi en lui signifiant à voix basse :

« Il semblerait que votre présence soit désirée ailleurs… »

Ils firent le tour de la table, main dans la main et Elië vint se poster en souriant devant l’amateur de brunettes. Visiblement surpris et ne sachant pas trop à quoi s’attendre, son regard allait de l’une  à l’autre et la courtisane en profita pour lui prendre la tête entre ses deux mains et plaquer sa bouche contre les siennes pour entamer un baiser passionné. Un instant interloqué, l’homme laissa la langue sensuelle lui explorer la bouche avant de se dégager brusquement sans qu’Elië ne fît rien pour le retenir prête à esquiver une attaque, mais la stupéfaction semblait avoir pris le dessus sur l’agressivité.

« Mais quel enfoiré ! »

L’homme qui avait reculé de deux pas était presque assis sur une table et cherchait dans la salle un regard complice, mais la plupart étaient plutôt goguenard. Elië en profita pour enfoncer le clou.

« Par Kesha, je croyais qu’il voulait de ma compagnie !! Me serais-je fourvoyé ? »

Elle avait soudain pris un ton précieux et un peu ridicule.

« J’étais persuadé que j’y gagnerais au moins un pichet de cidre ou de bon vin jaune pour finir la nuit !!.... »

Elle se rapprocha lentement de l’homme et lui tendit la main. Quelques rires commençaient à gagner l’assistance…

« Je suis navré de cette méprise… »

Le Terran regarda la main qui lui était proposée sans s’en saisir reculant encore comme s’il était menacé par un Nephilim. Il haussa les épaules en se retournant  et en bougonnant:

« Il est trop con s’uilà !... »

Elië était presque déçue que cela se termine si vite. Elle se tourna vers sa compagne en faisant un petit geste mi étonné mi dépité de ses deux mais tournées vers le plafond…
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeSam 31 Jan - 21:16

Il est vrai qu'en observant Elië, il était évident qu'elle avait l'habitude de standards un peu plus élevés que ceux de Kalysta... Mais cette dernière n'avait pas absorbé la vie d'une courtisane sindarine mais plus celle d'un nérozia terran joueur et buveur... De ce fait, elle se trouvait toujours plus à l'aise au sein de ce genre d'établissements que dans des endroits plus raffinés où elle avait toujours l'impression d'être à quelques secondes de commettre le faux pas du siècle. Elle aussi aurait pu traquer quelqu'un d'aussi raffiné en tant qu'hôte mais, au final, Kaly avait préféré une autre approche. Après avoir été coincée dans une urne, elle n'avait pas spécialement eu envie d'être coincée par des conventions sociales. Et puis elle resterait à jamais une gamine plus intéressée par une bonne histoire et une bonne poussée d'adrénaline que par de beaux vêtements et un confort luxueux...

La jeune femme salua certains visages connus d'un simple hochement de la tête. Elle n'était pas vraiment une régulière mais elle était suffisamment venue traîner ses guêtres ici, seule et sans encombres, pour que les piliers de bar sachent à quoi s'en tenir. Accessoirement le tenancier savait qu'elle essayait de tenir son ardoise à jour et qu'elle évitait de provoquer des bagarres en intérieur. Il lui était arrivée de participer à d'occasionnelles rixes, mais elle faisait en sorte de ne pas trop malmener le mobilier. Ce n'était pas vraiment faire preuve d'un immense respect envers la taverne ou son propriétaire... Mais plus une preuve de respect envers sa propre bourse qui n'avait rien d'un sac sans fond... La clientèle pragmatique était souvent la plus appréciée car la moins susceptible d'annuler tout un mois de bénéfices en changements de tables, chaises ou fenêtres...

Dans l'ensemble, elle était parvenue à se faire un "nid douillet" de la taverne, on restait poli avec elle en la laissant tranquillement dans son coin. Elle allait parfois tenir compagnie aux joueurs pour les dépouiller de quelques dias mais, dans l'ensemble, elle faisait partie de cette frange de la population qui restait attablée dans l'ombre, proche de la sortie. Et elle n'était pas ennuyée ainsi... Aussi fut-elle assez surprise lorsqu'un bon morceau de viande saoule vint tenter sa chance avec elle, avec la subtilité du bulldozer. Pour autant, elle n'eut pas vraiment l'occasion d'éduquer ce charmant jeune homme, sa compagne prenant cela en charge d'elle-même. Il fut difficile de ravaler le sourire amusé qui chercha à se dessiner sur ses lèvres mais elle laissa Elië s'amuser comme elle le voulait avec le pauvre malheureux. Jusqu'à maintenant, elle n'avait pas eu l'occasion de regretter de lui avoir fait confiance... Aussi se laissa-t-elle faire, la laissant la guider jusqu'à la table des fauteurs de trouble, affichant seulement un air faussement soumis...

Passé un moment, la syliméa n'y tint plus et laissa échapper un éclat de rire, joignant ceux de l'assistance. Elle ne savait pas si Elië avait cherché à provoquer le pauvre homme quitte à lancer une bagarre mais l'effet de son baiser avait été des plus pacifiant. Comme quoi... "Faites l'amour pas la guerre" devait avoir un fond de vérité ! Elle répondit donc à sa mimique par un simple haussement d'épaules, continuant à rire. Visiblement il en faudrait plus pour provoquer une rixe, soit le bonhomme venait de découvrir qu'embrasser un homme n'était pas si désagréable que cela, soit il n'était pas encore assez soûl pour définitivement perdre son sang froid sur de simples broutilles. Dans tous les cas, cela arrangeait Kalysta qui n'avait pas envie de se salir les mains aussi tôt après être sortie des ennuis provoqués par Anthon...


-Que veux-tu, même ainsi tu fais des ravages...

La jeune femme noua son bras à celui de sa complice, continuant à rire doucement avant de faire un signe de la main au tavernier. Visiblement ce dernier semblait suffisamment la connaître pour savoir ce qu'elle lui demandait... Kalysta n'était pas une grande buveuse, évitant régulièrement les alcools forts en tous genre... Son hôte avait été un alcoolique et elle avait donc particulièrement conscience des dangers de la boisson... Mais cela ne l'empêchait pas de profiter d'un verre de temps à autres et, surtout, de se fondre dans la masse grouillante des tavernes. Une façon comme une autre de profiter du contact humain sans pour autant s'attacher à quiconque...

-Je t'invite... Je comptais me faire quelques pièces aux dés... Mais tu as peut-être envie de tenter ta chance ailleurs?

Disant cela elle désigna la table de joueurs de cartes... Il était évident, à ses yeux, que quelque soit le jeu, ou la joueuse, les règles seraient bien "personnelles"... Et elle était curieuse de voir la technique d'Elië. Du moins si elle parvenait à détecter quand elle trichait... En attendant, elle récupéra les deux chopes qu'une serveuse venait de leur apporter, glissant la somme due dans sa main. La bière était clairement coupée à l'eau, une demande de Kalysta probablement, mais restait riche en goût. Il fallait juste moins la mâcher et elles risquaient moins de rouler sous la table avec leurs ventres vides...


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Fév - 18:51

Jeu:

Visiblement Kalysta était à son aise ici et Elië se demandait bien comment et pourquoi cette file un peu coincée arrivait à se fondre dans ce genre d’endroit. Elle commença donc à la regarder avec plus de curiosité. Sans doute avait-elle des côtés plus délurés que d’autres… d’ailleurs sa présence clandestine chez Anthon, l’attestait bien. Son intrusion dans le quartier général de Sylas en était une autre preuve. Elle était donc un peu prude mais pouvait au besoin se révéler efficace si ce n’était dangereuse…

Cela leur faisait au moins un point en commun car si la courtisane aimait le confort, voire le luxe, les belles choses, elle menait une vie qui lui réservait toujours des surprises et lui apprenait chaque jour à aimer la vie un peu plus, quitte à la malmener un peu avec sa dose d’excitation en tout genre. Ne menait-elle pas la vie idéale ? Une vie de plaisir en tout genre de transgression des interdit mais avec la possibilité de se retirer du monde lorsqu’elle le désirait. Pour être honnête, cela ne lui était encore jamais arrivé, mais elle savait pour avoir fouillé dans tous les souvenir que la Sindarine avait laissé à sa disposition que cela pouvait être utile de se faire oublier quelques temps ou encore d’avoir un havre de solitude dans lequel se retirer en cas de lassitude.

Sa compagne était vraiment en terrain connu et avait sur ce plan un certain avantage sur elle, mais elle ne s’en formalisait pas ravie de pouvoir découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles façons de vivre. De plus, le lieu n’était pas fréquenté par de trop gros méchants. L’épisode du baiser en disait assez sur les mœurs pacifiques de ceux qui le fréquentaient. En d’autres lieux plus policés en apparence, les choses auraient pu tourner beaucoup plus mal. Ne serait-ce que parce que les riches et les puissants ont un service de sécurité qui les fait ses sentir intouchable et invulnérables et qu’ils ont vite fait de vous faire jeter dehors, lorsqu’ils ne vous font pas éliminer purement et simplement. Ici, sans doute, les gens connaissent trop le prix de leur propre existence sans la risquer réellement pour une bagatelle, en tout cas lorsque ce ne sont pas de vrais malfrat sans foi ni loi et armés jusqu’aux dents… Il était donc conseillé de faire preuve de circonspection lorsque l’on atterrissait dans un milieu inconnu sous peine d’avoir de mauvaises surprises. Malheureusement pour elle, si elle possédait de cette circonspection, la rouquine se laissait parfois entrainer par son goût de l’imprévu et du jeu…

Ce qu’elle aimait c’était que les autres puissent entrer dans le jeu qu’elle jouait et voir sa compagne de soirée rire de bon cœur faillit lui faire dépasser les bornes et s’acharner sur le malheureux qui avait été bien assez ridiculisé comme ça, ce soir. Inutile de le rendre furieux en le blessant plus que d raison et puis il y avait sûrement d’autres façons de s’amuser ici. Elle n’avait qu’à se laisser guider par Kalysta puisque c’était son terrain de jeu… Et à propos de jeux, deux tables étaient décidément très intéressantes. D’ordinaire, elle préférait éviter les tables de jeu des soirées mondaines qu’elle fréquentait. Les bourgeois et les seigneurs avaient la fâcheuse habitude de convoquer dans les alentours des tables des télépathe ou des télé kinésistes qu’ils payaient à prix d’or en échange de l’assurance de connaitre le jeu de leurs adversaires ou de faire le lancer qui leur assurerait la victoire… Cela tournait le plus souvent à un duel de mages et non à une rencontre autour du jeu qui en servait de prétexte. Elle espérait qu’ici, les choses se passeraient pour le mieux dans le respect du hasard qui distribuait les cartes ou faisait apparaître une face de dé ou une autre… En fait elle aurait bien aimé tricher car cela ajoutait du piquant au jeu, mais sans utiliser de magie… Le danger de se faire prendre était plus excitant que de se cacher pour agir dans les autres dimensions qu’ouvrait l’essence divine.

Elle lorgnait donc déjà ses deux tables lorsque sa camarade plaisanta sur son pouvoir de séduction. Elle lui adressa un large sourire complice. Elle aurait été bien tentée de tester jusqu’où il pouvait aller. Sans mise élégante, sans artifice si ce n’était la métamorphose qu’elle avait subie en s’échappant de chez les mercenaire, ou guerriers, miliciens (…) la lumière restait encore en partie à faire sur la nature exacte de ses ravisseurs, mais le mystère était à des années lumières de ses préoccupations du moment. Oh ! Et puis au diable les jeux du chat et de la souris ! Elle aurait bien encore l’occasion de le pratiquer. Aujourd’hui, ce serait cartes d’abord et après elle verrait bien.
Elle profita de la proximité créée par Kalysta qui lui avait pris le bras pour la prendre par la taille l’attirer à elle et l’embrasser dans le cou :

« Vous êtes une hôtesse délicieuse et il y aurait bien des choses qui me tenteraient … Mais, dés ou cartes, oui ce pourrait être amusant… »

Elle finit alors par mettre fin à son étreinte pour considérer les boissons qui arrivaient dans les mains de la serveuse.

« Vous semblez avoir vos habitudes ici… Jouer pourrait vous mettre dans l’embarras. On ne sait jamais si une personne de mauvaise foi se trouve parmi les joueurs… »

Une fois les chopes sur la table, elle se saisit de l’une d’elle qu’elle hissa jusqu’à ses narines. Le parfum n’était pas désagréable avec ses arômes de houblon et de levure, mais un peu fade et peut être éventé. Les filets de bulles étaient clairsemés et la mousse peu dense et abondante. Pour finir et  sa part, elle préférait quelques gorgées d’hydromel ou d’hypocras. Dans le premier cas elle appréciait le goût du miel et dans le second, les épices avaient le don de la charmer lorsqu’évidement elles étaient bien dosées…  L’écrin de la boisson avait aussi à ses yeux une importance, bien plus que l’ébriété qu’elle savait goûter à l’occasion sans excès. Cependant elle ne désirait pas vexer la Nérozia et leva son boc à hauteur du front en signe de remerciement.

« Merci à vous ! A notre rencontre ! »

Elle porta la boisson à sa bouche. Décidément, elle regrettait d’avoir eu raison. Le liquide n’était pas de première catégorie loin s’en faut. Tiède, coupé d’eau et aux parfums dilués… Elle fit cependant bonne figure et avala quelques gorgées avant de reposer la chope sur la table.

« Si nous allions voir à quoi jouent ses messieurs ?!!! »

Sans attendre la réponse de sa compagne de table, elle reprit sa bière, plus pour se donner une contenance que pour marquer son goût pour la boisson et se dirigea vers le table où les dés roulaient joyeusement sur la table. Trois hommes étaient encore là et se disputaient les quelques dias que leurs épouses auraient bien aimé voir alimenter le foyer. Elë s’appuya de sa main encore libre sur un des dossiers de chaise :

« A quoi joue-t-on ici ? »

Un des joueurs leva la tête vers l’intrus avant de replonger son regard vers les dés :

« Autant sur l’un que sur les deux autres...
_ M’est avis qu’il va falloir lui expliquer »


Visiblement l’air interloqué de la courtisane travestie n’avait pas échappé au deuxième joueur…

« C’est simple ! Il faut faire autant avec les deux derniers dés qu’avec le premier. Mais avant faut miser ! »

Elië tiqua en déformant un côté de sa bouche…

« Ah ! Oui… Miser… C’est que je ne suis pas très argenté en ce moment… »

Elle fit mine de réfléchir et regarda Kalysta avec un sourire.

« Ah moins que… Que diriez-vous comme première mise d’un baiser de ma compagne ici présente ? »

Elle avait toutes les chances que sa proposition soit acceptée étant donné le succès qu’elle avait eu en entrant dans la taverne. Elle avait été par contre assez cavalière de proposer ce marché sans demander l’avis de la principale intéressée. Elle lui envoya un clin d’œil complice pour faire passer la pilule mais elle n’aurait pas été étonnée que la jeune femme refuse…
Les trois hommes partirent d’un rire amusé.

« Quand un pauvre bougre veut la courtiser, tu le ridiculise en public, mais quand t’as besoin d’une mise de départ, tu la propose à la vente !!!!
_ Trop drôle ! Mec..
_ Ah mais ce n’est pas pareil ! Les affaires sont les affaires !
_ Les affaires tu dis ? Et bien soit. Trois Dias ?
_ Vas jusque cinq et…
_ Cinq ! Tope-là ! »


Elië serra la main de l’homme tout en regardant du coin de l’œil la réaction de sa complice du jour qu’elle venait d’engager dans une drôle d’affaire…

Mais déjà, l’homme empoignait les dés de bois de cerfs. Il souffla machinalement et sans doute par superstition sur son poing et lança les dés »s sur la table d’un geste vif. Ils tournoyèrent quelques dixièmes de seconde qui paraissaient des minutes entières tant les joueurs étaient tendus par le résultat. 4-4-6. Pas moyen avec ces trois tirages de parvenir à obtenir une somme égale au troisième dé. Le joueur ramassa les dés et les plaqua dans un claquement de défi sur la table devant Elië. Au moins était-elle sûre de ne pas perdre sur ce tour… Elle regarda l’homme droit dans les yeux. Elle aurait pu lui faire prendre des vessies pour des lanternes avec un peu de magie, mais décida de tenter le sort et jeta les trois dés au milieu de la table. Ils s’entrechoquèrent avant de s’immobiliser. Le joueur se jeta contre son dossier de chaise de dépit tandis que le visage de la Syliméa s’illuminait d’un sourire de victoire : 3-3-6. Un jet parfait comme elle les aimait : le plus grand nombre et ses deux moitiés. Que demander de plus ?
Elle regarda son adversaire et posa son regard sur la table devant elle comme pour y chercher les cinq dias promis et qui tardaient à apparaitre.

« C’est bon… »

Il sortit sa bourse et lança les pièces devant le vainqueur (n’oublions pas l’apparence masculine de notre héroïne)

« Merci. C’est bien aimable à vous »

Elle empila son gain devant elle comme prête à continuer la partie. C’est alors que l’homme éconduit quelques temps plus tôt intervint.

« Combien pour une nuit avec la belle ? »

Tous les visages se tournèrent vers l’homme toujours appuyé au comptoir. Elië sourit de l’obstination du gaillard.

*Là tu ne vas pouvoir t’en tirer d’une pirouette.
_ Oui mais c’est autre chose qu’un baiser et vu ce que je perçois de notre amie du jour, je ne crois pas que ça l’enchante vraiment…
_ Et puis tu ne vas pas continuer à la vendre comme l’aurait fait Anthon !...*


Elle resta assise et interpela l’homme.

« Crois-tu que tu as les moyens ?
_ 50 dias !... »


Elle se tourna vers Kalysta avec un air admiratif.

« Ma chère, vous avez un vrai admirateur… »

Puis s’adressant de nouveau au candidat aux faveurs de la Nérozia, elle lâcha :

« Je crois que notre amie a son mot à dire dans l’histoire…
Très chère ?... »


En même temps un message télépathique quitta les synapses de son esprit pour se connecter à ceux de la sa complice d’aventure.

« C’est comme vous le sentez. Au pire je pourrais prendre votre place. Il y aura toujours moyen de faire un échange… »
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Fév - 15:48

La nérozia ne s'attendait pas au mouvement d'Elië et elle poussa une sorte de petit cri, proche du rire, lorsqu'elle fut embrassée dans le cou, avant de gentiment la repousser et mettre un peu de distance entre elles. Histoire de préserver les derniers milligrammes de dignité qu'il lui restait encore... Visiblement sa complice venait de trouver l'une de ses faiblesses, qu'elle ignorait jusque là d'ailleurs, et elle préférait que cela ne se remarque pas. Franchement, elle ne s'était pas attendue à être aussi sensible au niveau du cou ! La pauvre malheureuse sentit le rouge lui monter aux joues, encore une fois déstabilisée par Elië et son comportement bien plus "libre" que le sien... Ce n'était pas qu'elle ne savait pas s'amuser parfois, il ne fallait pas non plus la prendre pour une pauvre créature taciturne et triste... Non, elle était seulement un poil plus innocente dans sa façon d'être et de voir le monde quand elle n'avait pas un travail à accomplir. C'était d'ailleurs parfois étrange cette dichotomie en la façon dont elle pouvait être en pleine mission et comment elle était réellement, sur son temps libre.

Pour autant, la jeune femme ne chercha pas à monter sur ses grands chevaux et se laissa docilement guider par sa comparse. Sa curiosité se lisait clairement dans son regard mais elle ne chercha pas à l'interroger à haute voix de peur de lui faire perdre l'avantage de la surprise. De toute façon, cela lui avait réussi jusqu'à maintenant, elle n'allait pas changer de technique dès maintenant... Kaly fut relativement surprise de la voir se diriger vers les joueurs de dés. Etrangement, elle voyait plus la ladrini comme une joueuse de cartes... Après tout, les dés n'étaient qu'une question de hasard, si on jouait sans tricher, alors que les jeux de cartes ne se basaient pas uniquement dessus, prenant largement en compte la stratégie et le charisme du joueur. Et du charisme, Elië n'en manquait absolument pas. Sans compter qu'elle était prompt à s'adapter à la moindre situation... En cela elle ne doutait pas un seul instant qu'elle était redoutable à une table de jeu.


-Une personne de mauvaise foi? Comme toi ou moi...?

La question fut posée avec une fausse innocence avant que la jeune femme ne hausse un sourcil ayant visiblement repris toute sa contenance. Mais elle semblait plus amusée qu'autre chose... Peut-être plus joueuse que lorsque la situation ne mettait pas sa vie en danger. En tous cas elle apprécia l'effort d'Elië vis à vis de la maigre boisson qu'elle lui avait offert, ayant conscience que la demoiselle devait avoir l'habitude de standards un peu plus élevés... Mais il s'agissait plus d'une excuse pour se fondre dans la masse en "consommant" que la tentative de développer le palais de quelqu'un vis à vis de la production locale. Après tout la jeune femme restait terriblement prudente vis à vis de la boisson, son hôte en ayant largement abusé de son vivant. Cela revenait un peu à lutter contre une addiction vieille de plusieurs années sans même avoir eu les bénéfices de se perdre au fond d'une chope...

En tous cas la ladrini ne devait même pas avoir besoin d'une quelconque magie pour parvenir  à ses fins durant une partie... Et il suffisait, par exemple, de se baser sur le culot dont elle ne manquait visiblement pas du tout en la présentant comme la mise de départ. Même s'il ne s'agissait que d'un baiser... Cela pouvait mettre à mal la réputation qu'elle avait ici et la tranquillité, relative, dont elle profitait. La jeune femme dut prendre vraiment sur elle pour ne pas réagir de façon trop violente mais elle ne put empêcher sa soudaine inspiration de se faire entendre... Et le sourire qu'elle dut afficher devait avoir une pointe létale, malgré le clin d'oeil complice d'Elië, si elle en jugeait la façon dont certaines personnes la regardaient mais elle parvint à l'adoucir suffisamment pour que la mise soit valable. Enfin... Elle demanderait sa part de gain à la fin de ce petit jeu ne serait-ce que pour le principe...

Et elle ne comptait certainement pas laisser la part belle à la chance quant il était question de servir de mise. Perdre de l'argent aux jeux, si cela restait raisonnable, ne la dérangeait pas outre mesure, mais elle n'allait certainement pas embrasser un parfait inconnu à la façon de vivre douteuse juste parce que trois bouts de corne en avaient décidé ainsi... Et ce ne serait pas la première fois qu'elle utilisait sa télékinésie pour de petits travaux minutieux comme ça. Joueur aux dés était d'ailleurs la meilleure façon de croiser d'autres personnes possédant cette habilité et les parties pouvaient alors se transformer en un étrange "bras de fer" entre plusieurs volontés sans pour autant qu'il y ait dénonciation de triche. Il était juste reconnu que le plus discret et le plus compétent gagnait...

Mais elle n'eut pas besoin d'avoir recours à une solution aussi peu "légale" puisque la chance, ou autre chose, sembla gracier Elië, lui octroyant un magnifique 3-3-6 qui assura sa victoire ainsi qu'une grande vague de soulagement chez sa comparse. Le sourire de Kalysta se fit plus décontracté et plus franc lorsqu'elle constata qu'elle était sortie d'affaire. Du moins le pensait-elle jusqu'à ce que l'éconduit de tout à l'heure ne s'immisce dans la partie. La proposition ne lui plut visiblement pas mais elle prit sur elle de faire bonne figure... De toute façon, même si Elië parvenait à perdre et qu'elle était obligée de passer la nuit avec cet imbécile, il ne s'en sortirait certainement pas indemne. Certes, Kaly ne cherchait jamais à tuer sans bonne raison mais il avait été prouvé que l'on pouvait très bien survivre à l'ablation des deux rotules sans anesthésie...

Et puis 50 Dias... Elle ne savait pas si elle devait être flattée ou vexée, complètement ignorante des prix sur le marché. Mais il était évident à la tension dans ses épaules que la nérozia n'appréciait pas des masses. Un baiser, même si elle avait bien compté l'esquiver, restait relativement innocent. Là on jouait dans une toute autre catégorie. Kalysta fut surprise d'entendre brusquement la voix de sa complice résonner dans son esprit mais ne laissa rien en voir, tout juste une légère crispation à la commissure des yeux... Et comment était-elle sensée répondre à cela? Elle ne connaissait rien de la télépathie et ne savait pas si la communication pouvait être en partie à double sens.

Effectivement, si la nérozia pouvait parfaitement se défendre, le problème se situait à un autre niveau. Ici, la syliméa avait une autre réputation... Même si elle n'était pas phénoménale, il y avait tout de même un certain nombre de clients, et de membres de l'équipe, qui la connaissaient. Et ils la voyaient comme quelqu'un de tranquille mais qui ne fallait pas forcément énerver. En tous cas, elle n'était certainement pas vue comme quelqu'un partant ainsi au bras du premier inconnu contre une somme d'argent. Ou parce qu'elle avait perdu une partie de dés. Si elle acceptait, juste cela, il n'était même plus question de gagner ou de perdre, un précédent serait créé et elle serait rangée dans la même catégorie que les serveuses. Or c'était quelque chose qu'elle voulait éviter. Certains s'étaient peut-être permis d'avoir la main leste au début mais, depuis, elle s'était dégagée de cette catégorie de "proie". Et c'était un travail qu'elle n'avait pas envie de refaire...

Elle devait donc mettre un frein à cela dès maintenant, en espérant qu'elle ne gâcherait pas trop le plaisir à Elië... De toute façon ce n'était pas elle qui allait subir les conséquences et son sens du devoir envers ceux de sa race avait tout de même une certaine limite... Kalysta se retourna donc vers l'homme à qui elle offrit un sourire plus féral que séducteur avant de se diriger vers lui d'un pas balancé. Même si elle était bien loin de la démarche chaloupée que pouvait prendre sa comparse lorsqu'elle le désirait. Une fois face à lui, elle posa délicatement sa main sur son torse, donnant l'impression de prendre le temps de considérer son offre alors que ce dernier essayait de se faire plus imposant, ou beau, elle ne savait pas trop, qu'il ne l'était. La jeune femme resserra sa prise sur sa chemise afin de l'attirer à elle et il se laissa faire, lançant même un sourire sardonique à l'intention d'Elië...

La nérozia colla alors ses lèvres à son oreille et entreprit de lui parler doucement, susurrant non sans charme. Le sourire qu'il affichait ne tarda pas à diminuer jusqu'à disparaître complètement, tout comme la couleur de son visage. Plus Kaly parlait et plus il se mit à transpirer avant de déglutir avec difficultés. Au bout d'un moment, la jeune femme se redressa et repoussa légèrement l'homme afin qu'il reprenne sa position initiale, sans pour autant ôter sa main de son torse. Elle pencha la tête de coté, affichant un sourire charmant alors que le malheureux essayait désespérément de garder son sang froid...


-On est d'accord mon beau...?

L'homme hocha vigoureusement la tête, au risque de se faire un coup du lapin, comme si cela allait la convaincre d'autant mieux de sa bonne foi... Kaly lui tapota gentiment le torse avant de le libérer et de lui tourner le dos pour se diriger à nouveau à la table des joueurs de dés, la démarche nonchalante.

-Il semblerait qu'il ait estimé qu'il s'agissait finalement d'une très mauvaise idée. Je suis navrée que vous ayez perdu un joueur potentiel...

Elle offrit un sourire faussement désolé à sa comparse avant que les autres joueurs de dés n'éclatent de rire... Ceux habitués à voir traîner la syliméa dans la taverne eurent un léger sourire en coin, ayant assisté à une scène à laquelle ils s'attendaient... Et Kaly avait été diplomate dans sa façon de faire puisque rien n'était arrivé à sa malheureuse victime. Du moins pas encore...


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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Mar - 19:29

Elië avait savouré le petit effet qu’elle avait eu sur sa partenaire. Et elle salua intérieurement son fairplay… Elle avait supporté la brusque intimité qu’elle lui avait imposée sans faire de scandale. La Nérozia n’était pas complètement perdue alors qu’elle semblait si… Si… La courtisane ne trouvait pas de mot pour qualifier l’apparence un peu sérieuse de sa comparse. Elië eut un sourire attendri en notant le rose qui tintait les joues de Kalysta. Elle profita de sa proximité pour lui murmurer :

« Votre gorge est d’une grâce qui appelle le baiser et je suis sûre que vous nous cachez encore bien des trésors… »

Certains pourraient penser que son apparence de mâle commençait à influencer plus que de raison son comportement, mais c’était plus un jeu avec sa compagne de soirée, une façon d’enfoncer le clou et de finir de la mettre gentiment dans l’embarras, spectacle délicieux tant sa gêne était touchante…

Elië ne pouvait s’empêcher d’imaginer la vie de privée de la demoiselle_ elle présumait peut être à tort qu’elle était demoiselle. Cette fille était capable de se fourrer dans les guêpiers les plus insensés tout en gardant son sang-froid mais avait bien du mal à supporter les assauts qu’elle-même trouvaient bien innocents. Evidemment vous pourrez toujours arguer que pour une fille de peu de vertu comme elle _ là encore question de point de vue_ un baiser dans le cou était forcément bien innocent. Certes, mais tout de même. L’excitation de la conquête des autres plaisirs lui restaient-ils tellement étranger ? Pourtant il suffisait de regarder les regards des hommes présents ce soir-là pour voir qu’elle ne laissait pas indifférente, même si un je ne sais quoi les tenait à distance. Elle se força à penser à autre chose en s’apercevant que sa curiosité commençait à lui échauffer l’esprit. Après tout, la brunette n’était qu’une connaissance d’un soir et devait avoir ses raisons pour réagir de la sorte. Mais la suite ne lui permit pas de laisser sa curiosité en sommeil tant la façon docile de Kalysta d’entrer dans son jeu contrastait avec sa réaction un peu prude. Cette fille était vraiment digne d’intérêt et la courtisane avait une envie folle de creuser la question. Et quant-à comparer le degré de mauvaise foi dont elles étaient respectivement capables et bien c’était un challenge qu’elle était prête à relever…

« Comme toi ou comme moi ? Humm… »

Elle hésita, le regard malicieux avant d’ajouter en lui caressant le joue du revers de l’index.

« Et bien disons comme la pire de nous deux… »

Cela ressemblait à un défi, mais de toute façon elles n’auraient pas besoin de se forcer étant donné la soirée qu’elles s’apprêtaient à passer. Si elles ne voulaient pas se retrouver à être redevables de de mises perdues auprès des joueurs, il leur faudrait forcément faire preuve de ce que l’homme d’occasion n’était pas loin de considérer comme une qualité. Elle avait depuis longtemps compris que le monde n’appartenait pas aux personnes les plus droites et les plus franches et que sans une bonne dose de mauvaise fois au minimum, mais de rouerie souvent, on ne devait pas s’étonner de devenir la proie des plus retords que soi. Le jeu sans conséquence des tables de taverne n’était que l’antichambre de ce qu’elle pouvait observer ou vivre au quotidien et ce qui pouvait paraître bien véniel ce soir devenait vite une question de survie dans bien des circonstances. Cela justifiait en particulier toutes les apparences qu’elle se faisait un devoir d’emprunter lorsqu’elle était en mission ladrinienne. Prudence étant mère de sûreté, ne pas présenter la même apparence à de quelconques témoins était la première précaution qui lui permettait de ne pas être soupçonnée dans sa vie de courtisane durant laquelle au contraire, être remarquée ne pouvait être qu’un atout… Vous l’aurez compris, la tromperie était la base de sa vie, mais comment pouvait-il en être autrement pour une Syliméa ? Ce peuple ne pouvait être que condamné à la clandestinité ne serait-ce que par son mode de « naissance »…

La suite, la laissa un instant circonspecte. Visiblement sa petite plaisanterie n’attirait pas le suffrage inconditionnel de sa complice. Le sourire forcé qu’elle se composa pour faire bonne figure ne la trompa pas. Peut-être était-elle allée un peu loin, mais si l’on ne pouvait plus rire un peu… Ce n’était pas plus méchant que ce qu’elle lui avait imposé jusque-là. Elle envisagea alors qu’il pouvait y avoir une autre raison que sa pruderie apparente, mais elle ne parvint pas à l’identifier. En effet, elle ne réalisait pas que l’endroit était le quartier général, le lieu de perdition favori de Kalysta. La notion de réputation à entretenir n’arriva donc pas à l’esprit d’Elië qui se contenta de suivre son idée première. De toute façon elle faisait confiance à sa partenaire pour dire stop lorsque le jeu irait trop loin. Elle devait se consacrer au jeu et elle éluciderait ce détail plus tard… D’ailleurs sa première victoire eut comme un goût de friandise et lui fit oublier cet étonnement passager, jusqu’à ce que… Mais oui bien sûr ! Sa remarque sur le regard des consommateurs sur la demoiselle lui revint en mémoire. Les pièces de puzzle se rapprochaient mais ne s’emboîtaient pas encore complètement quelque chose faisait que la Nérozia ne permettait pas qu’on l’approche de trop près… La magie ? Dans ce cas ce serait une magie très, puissante et elle commença à regarder l’enjeu de la mise d’un autre œil… Ou alors, une histoire commune ?

Cela paraissait si improbable. De toute façon, c’était le cas de le dire, les dés étaient jetés… Il n’y avait guère moyen de revenir en arrière sous peine de perdre le peu d’emprise qu’elle avait réussi à installer sur l’assistance, emprise assise en grande partie sur son culot et son goût du risque. Se dédire, ferait tout tomber à terre…
Elle jeta un coup d’œil un tantinet vantard à sa complice qui semblait dire :

*Tu vois ! Pa la peine de paniquer je gère…*

Et de fait, elle constata que la mine un peu crispée de la Kalysta s’était détendue au résultat de la partie. C’était comme encourager la courtisane à franchir une étape de plus et la suite en était l’occasion et elle regarderait avec la plus grande attention comment la brunette allait à son tour prendre les choses en main. Les évènements la mettaient sur le devant de la scène et ce n’était pas pour déplaire à Elië curieuse de voir jusqu’où elle allait entrer dans le jeu. C’était pour elle un challenge de taille et vu ses réactions antérieures, elle se doutait que ce n’était pas un pari qui lui convenait. Dommage ! Mais en contrepartie comment allait-elle s’y prendre pour esquiver le défi et ne pas mettre à mal leur numéro qu’elles avaient composé depuis qu’elles étaient entrées dans la taverne ? Le regard de la Ladrini se mit à pétiller de curiosité alors qu’elle prenait maintenant la place d’un spectateur et non celle d’un acteur sous le feu de tous les regards. Maintenant le regard de tous les participants à cette scène était tourné vers Kalysta. Elië de son côté tentait de décrypter ce qu’il y avait derrière. Un mélange d’admiration compréhensible étant donné la plastique de la femme mais teinté de quelque chose qui avait plus à voir avec la crainte ou la compassion, difficile à dire encore… Mais les choses promettaient de devenir plus qu’intéressantes. Elië était impatiente de voir si la jeune femme comptait se laisser prendre au jeu ou si elle avait en tête d’esquiver la partie. Après tout elles avaient déjà gagné une fois elles pouvaient bien gagner une nouvelle fois ! Et puis elles étaient de taille à se défendre et n’étaient depuis longtemps plus des gamines que la bagatelle effrayait… Mais la tension était visiblement montée d’un cran même si l’atmosphère restait encore bon enfant et la Ladrini n’avait plus de doute, un autre enjeu planait au-dessus de cette partie de dés. Elle ne savait pas encore lequel mais elle pouvait encore patienter quelques minutes pour en savoir plus…

Elle ne fut de toute façon pas déçue par le spectacle. Kalysta avait décidé d’endosser le costume de la femme d’action, de la femme forte… Elle devait bien avouer que cela lui allait assez bien. Mieux en tout cas que celui de la petite amie ou de la maîtresse, son côté ingénu ne collant pas au rôle. Autant sa démarche faussement aguicheuse, en tout cas c’était l’avis de la spécialiste, laissait à désirer, autant à partir du moment où elle posa sa main sur le bonhomme, elle devint la prédatrice qu’on ne pouvait imaginer quelques secondes plus tôt. Elle hésitait sur nature du regard des hommes de la taverne quelques secondes plus tôt, là elle pensait ne pas être trop loin de la vérité.

*Notre petite amie semble avoir une réputation bien établie ici…
_ Et elle semble y tenir ma chérie !...*


Elle aurait bien aimé entendre ce que qu’elle susurra au challenger, mais elle avait déjà usé de télépathie et ne voulait pas abuser plus que nécessaire de son don pour somme toute quelque chose d’assez frivole. Elle ne peut que constater l’effet que cela eut sur l’individu et là aussi, elle en eut pour sa patience. Le pauvre homme se décomposa à vue d’œil. Ce qu’il entendait devait assez ressembler à des menaces ou en tout au moins à quelque chose de guère affriolant, moins que ce qu’il devait imaginer auparavant en convoitant la brunette. Il semblait en effet que les arguments développé lui aient enlevé toute envie de jeu ou d’autre chose. En regardant revenir sa complice vers le groupe des joueurs, Elië eut une envie presque irrépressible d’éclater de rire. Heureusement l’a assistance lui fournit l’occasion de laisser aller sa bonne humeur et elle ne se priva pas pour joindre son hilarité à celle des autres spectateurs de la scène.

Lorsque le calme fut revenu cde fut comme si un acte de la pièce s’était terminé. Place au second acte. Elië ramassa ses gains et se leva pour les déposer dans la main de Kalysta. A elle de choisir la tournure qu’elle désirait donner à cette nuit. Car après tout elle avait tout de même eu l’impression de gaffer un peu durant leur entrée en matière. Elle était sur son terrain de jeu et il était peut être préférable qu’elle conduise le bal.

« Ma chère, à vous l’honneur. Vous avez bien mérité de dépenser ces quelques Dias… »

La Nerozia venait de la surprendre et elle adorait les surprises. Peut-être avait-elle encore quelques tours dans son sac propices à égayer cette fin d’aventure !...
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MessageSujet: Re: A quelques différences près...    A quelques différences près...  - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Juin - 17:29

Deux humiliations dans la soirée... La jeune femme se demandait si le malheureux allait avoir la mauvaise idée de les attendre dehors pour assouvir une quelconque vengeance mal placée plutôt que de retenir la leçon. Ce ne serait pas la première fois que cela lui arriverait, surtout ici, même si ce genre de mésaventure avait plus été récurrentes dans les premiers jours de sa fréquentation de l’établissement. Personnellement, elle n'avait pas envie de renouveler l'expérience, c'était aussi pour cela qu'elle n'avait pas laissé Elïé continuer avec sa "mise"... Les prochaines fois qu'elle viendrait ici avec ce visage, elle n'aurait pas à craindre les avances peu raffinées des autres clients. Certes elle aurait pu utiliser un autre visage pour ne pas avoir de soucis mais elle aimait l'endroit et elle avait eu envie de le montrer à sa compatriote. Et il y avait toujours des avantages à être un habitué... 

Kalysta aurait pu en vouloir à l'autre syliméa pour l'avoir mise dans cette position mais, étrangement, elle n'en montra rien. En fait, il lui semblait qu'Elië était d'une nature bien plus joueuse qu'elle. Et un peu imprévisible parfois. C'était un changement intéressant et pas trop désagréable quand il ne vous mettait pas directement en danger. En fait, et elle n'allait certainement pas le lui dire à voix haute de peur de l'encourager, la nérozia s'amusait bien. Et cela faisait trop longtemps qu'elle n'en avait pas eu l'occasion. Il y avait une certaine insouciance qui avait tendance à être partiellement communicative. Que partiellement parce que Kaly était ce qu'elle était et que le bagage psychologique qu'elle se trimbalait avait tendance à l'empêcher de se lâcher complètement. Il y avait toujours une vieille touche de paranoïa qui faisait qu'elle se devait de maîtriser un minimum son environnement ou ce qui allait se passer pour qu'elle puisse se détendre.

Mais cela n'empêchait pas la jeune femme de profiter de la soirée. Surtout après le petit rappel qu'elle venait d'offrir au bonhomme. Il y avait toujours quelque chose de jouissif lorsqu'on révélait à quelqu'un que l'on était loin d'être aussi inoffensif que ce dont on avait l'air... C'était certes un petit plaisir dont il ne fallait pas abuser, sous peine de perdre tout l'intérêt de la chose, mais une piqure de rappel de temps à autres était toujours agréable. Et, au passage, elle montrait aussi à sa comparse qu'elle n'était pas une petite chose fragile qui ne savait pas se débrouiller dans la grande vilaine vie. Kaly était peut-être un peu "innocente" dans son approche de certains sujets mais elle n'était pas pour autant sans défense. Ce paradoxe ne devait pas manquer d'amuser l'autre syliméa d'ailleurs, elle qui était bien plus maîtresse de ce genre de sujets... En tous cas la nérozia était contente d'avoir pu rappeler certaines choses finalement, surtout si elle se basait sur la réaction de sa compère. Visiblement cette dernière ne s'était pas vraiment attendue à ce qu'elle réagisse ainsi...

Acceptant les pièces avec un sourire amusé, après tout elle avait prévu de réclamer une partie des gains puisqu'elle avait fait partie de la mise, la jeune femme se redirigea vers la table. Si cette petite démonstration de dominance aurait pu mal tourner ailleurs, ou assombrir l'ambiance, il n'en était visiblement rien ici. C'était aussi pour cela qu'elle appréciait les lieux... Elle accueillit les rires de la table avec un sourire en coin, un brin malicieux. Elle ne voulait pas non plus trop attirer l'attention sur elle en revenant sur l'incident... Non pas qu'elle soit timide mais elle n'aimait pas non plus se venter outre mesure. Là où Elië lui donnait l'impression d'être plutôt flamboyante, elle chérissait sa tranquillité et la discrétion associée. Cela ne l'empêchait pas de s'amuser de temps à autres, appréciant d'autant plus ces moments...

Maintenant que les choses avaient été mises au point entre tous les participants, il était temps de prendre un peu de bon temps… En l’occurrence, la nérozia comptait bien ressortir d'ici avec les poches un peu plus pleines qu'à son arrivée… La jeune femme s'installa donc confortablement à la table, échangeant un regard espiègle avec sa comparse. A elles deux, elles n'auraient aucun mal à se faire un peu d'argent de poche… Et elles avaient tout le temps qu'elles voulaient devant elles pour cela...


-C'est parti...


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