Décidément c’est hors de prix

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• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Décidément c’est hors de prix

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeDim 29 Juin - 21:14

Elle passa le petit portail de fer forgé patiné par le temps. Des nuages de feuillage débordaint du mur à hauteur d’homme gardaient le jardinet et la maison à l’abri des regards. La maison… Mais là n’est pas le sujet…  
Elle actionna la serrure de sa clef avant de la glisser  dans son aumônière et s’éloigner à pied. La femme car à n’en pas douter c’en était une, était enveloppée d’une mante à capuche rabattue sur sa tête. Mante toute simple bien que de bonne coupe. Point de velours ni de soie, mais du lin au naturel. La marcheuse aurait bien pu passer inaperçue, même si ce n’était pas son objectif premier.
A son pas décidé, il allait de soi qu’elle savait où elle allait. Bientôt elle laissa derrière elle le quartier résidentiel et arriva à proximité de ceux réservés plus particulièrement aux commerces, même si les boutiquiers aiment vivre non loin de leur affaire, c’est-à-dire à l’étage. Une rue intéressait plus particulièrement Elië Valanatëel.

Les rares personnes qui peuvent se vanter de la connaître un peu connaissent sa passion pour les belles choses et elle avait en tête l’acquisition d’un ouvrage ancien dont elle avait retrouvé la trace par hasard au détour de la rencontre d’un érudit qui lui avait avoué en posséder le seul deuxième exemplaire. Cet ouvrage outre le fait d’être ancien et rare avait l’intérêt supplémentaire de narrer l’histoire des Syliméas. Les controverses sur ce peuple, étaient assez nombreuses pour que ce genre d’ouvrage puisse éveiller sa curiosité.
Mais pourquoi cet intérêt pour ce peuple ? En effet en tant que Sindarine, cette femme aurait bien pu s’intéresser à l’histoire de son propre peuple…

Certes, mais si Elië Valanatëel était bien Sindarine, Elië Valanatëel, elle, appartenait bien à ce peuple étrange qui ne se connaîssaitt que très peu, son histoire tragique ayant en grande partie gommé sa mémoire collective. La tournure de ma phrase peut, je le sais, vous paraître incompréhensible, or elle n’avait pour but que de vous entrouvrir les portes de la double personnalité de la femme debout devant la vitrine poussiéreuse, le regard levé vers l’enseigne.

Ancienne parasite de la Sindarine Elië Valanatëel, elle n’était pas restée insensible à la personne qu’elle occupait et n’était pas ressortie indemne de cette expérience. Rien d’étonnant alors qu’elle lui ait emprunté sa vie son apparence, sa demeure et son nom…

Le capuchon glissa en arrière découvrant un casque flamboyant. La belle avait tiré ses cheveux en arrière et les avait rassemblés sous une sorte de mantille. D’ordinaire, elle laissait sa crinière rousse libre de flotter alentour de sa nuque et de ses épaules délicates et répandre leurs parfums, mais aujourd’hui, la séduction n’était pas son souci premier.

*Bien, voyons si les dire de cet érudit sont dignes de confiance*

Elle poussa la porte de l’échoppe et fut saluée par un carillon suspendu au-dessus de l’encadrement de la porte.
L’endroit était à l’image de la vitrine. De multiples tables et guéridons donnaient la réplique à des rayonnages tout aussi encombrés d’antiquités poussiéreuses. L’index de la visiteuse glissa sur le bord d’une table ovale laissant une trace derrière lui. Elië le regarda brièvement avant de la débarrasser de la couche grisâtre qui le maculait contre son pouce. En même temps son regard tomba sur une statuette qui lui fit hausser les sourcils d’étonnement.

*Que fait cette relique ici ? Décidément cet endroit mérite le détour…*

Elle s’approcha afin de s’assurer qu’il s’agissait bien d’une relique ancienne en hommage à Soulen… C’est alors qu’une voix l’interpella.

« Je peux vous aider madame ? »

La courtisane se tourna vers le nouveau venu. L’homme qui émergeait de l'arrière boutique semblait-il, était assorti à l’endroit. Sa mise était simple mais aussi négligée : un pantalon large serré à la taille par un lacet était surmonté d’une chemise qui avait dû être blanche à une époque et par-dessus, un gilet de cuir râpé aux multiples poches. Nuls doutes que son apparence n’était pas le premier de ces soucis, mais après tout, celle qui avait passé son seuil quelques instants auparavant n’en avait cure.
Son visage mal rasé aurait pu appartenir à un baroudeur et le fait était qu’il semblait assez vigoureux et athlétique pour avoir pu courir le monde. Son crâne dégarni trompait sans doute sur son âge car les quelques cheveux qui lui restaient étaient encore bien bruns malgré quelques fils d’argent qui les émaillaient.

« Certainement. Il m’a été confié que vous pourriez posséder un livre qui m’intéresse au plus haut point : « Des Syliméas, de Ald'ruhn si mes informations sont exacte »

Ce faisant elle laissait courir ses yeux, émeraudes pour le moment, sur les merveilles qu’elle commençait à soupçonner s’entassant dans ce capharnaüm.
L’homme se dirigea vers une étagère couvert de livres et en saisit un avant de souffler sur sa couverture soulevant un nuage terne.

« Vous avez de la chance et on vous a bien renseignée… Un splendide ouvrage et il n’y en n’a pas beaucoup."

Il s’approcha de sa possible cliente et lui tendit le recueil. Elle le prit délicatement connaissant le fragilité de ces vieux ouvrages. La couverture de cuir, patinée conservait toutefois des reliquats de dorure qui attestaient de sa valeur et du savoir-faire qu’il avait demandé. Elle commença à le feuilleter avant que la main de l’antiquaire ne se pose sur la sienne.

« He ! Là ! C’est fragile payez le et vous pourrez le lire tout à loisir… »

Elle regarda la main importune puis planta ses yeux dans ceux de l’homme. Celui-ci blêmit. Menace latente contenu dans ce regard ou autre chose d’indéfinissable propre à la nature profonde de la belle chineuse ?

« Je pense que le prix que vous allez me demander justifie à lui seul quelques précautions de ma part, mais ne vous inquiétez pas, je suis très douce …»

La phrase avait sonné glaciale dans son attaque avant de se faire plus chaude et rassurante dans les derniers mots, accompagnée d'un sourire au sens difficile à définir. La main se retira. Elle souleva le livre à la hauteur de ses yeux tranche vers le bas en écarta légèrement les pans de la couverture afin de commencer à s’assurer qu’aucune pages ne manquaient.

« Alors combien pensez-vous qu’il vaille ?
__ Madame, je pense que 300 est un minimum… »


La courtisane resta impassible même si elle se sentit envahie par la déception autant que par la colère.

*Ce rustre sait ce qu’il possède*

Elle souffla délicatement entre les pages afin d’en chasser la poussière ou les fragments de parchemins et essaya une négociation sans accorder de regard au boutiquier. Elle avait bien trop peur que son état d’âme ne se trahisse au sein de ses prunelles.

« Je cherche ce livre depuis des années, mais j’avoue ne pas pouvoir vous en offrir un tel prix…
__ Vous savez pourtant fort bien qu’il les vaut »


Elle referma doucement le livre et le posa sur la table la plus proche sans cacher sa déception…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeLun 30 Juin - 0:59

Sous les cieux nuageux, dans les rues d’Hesperia ont pouvait y voir une ombre blanche déambuler.   Certes, il fallait être rapide afin de bien le remarquer, clignez des yeux et vous risquez de le manquer.  Il ne s’agissait ici nullement d’une illusion ou d’un spectre hantant les rues, mais d’un homme dont le visage était masqué par la pénombre d’un capuchon blanc.  Bon vivant – habituellement – et bel et bien vivant, ce dernier ne semblait point être dans une humeur des plus légère en ce moment.   Les derniers jours avait été des plus longs pour l’ombre blanche.  Sur les traces d’un gibier, celui-ci avait entendit diverses rumeurs en ce qui concerne l’endroit où celui-ci avait su trouver refuge.  Les rumeurs, si elles étaient tous véridiques cela rendrait son travail certainement bien plus facile.   Toutefois, jusqu’à présent le rat qu’il avait su traquer jusqu’ici semblait posséder plus d’un pas d’avance sur notre protagoniste.   Les preuves de sa présence dans la cité étaient rares, cependant un petit oiseau était venu lui susurrer à l’oreille de belles promesses.   Bien que dans ce métier on ne sait jamais qui croire ou quoi croire, Áedh savait que les murmures de l‘oiseau possédaient toujours un peu de vérité.

Tournant un coin et puis un autre, il ne pouvait que suivre la piste qu‘il avait suivis depuis quelques jours.   Les moments de repos n‘étaient que des opportunités perdus, mais il n‘avait point eut autre choix que de se reposer lors de la soirée précédente.   L‘état dans laquelle notre blondinet avait franchis les portes de la cité était des plus misérables...  Nombreuses nuits sans sommeil pour l‘ombre blanche alors qu‘il avait tenté de gagner du terrain, rattraper le gibier qui avait su prendre de l‘avance.  Le corps un peu plus reposé, celui-ci dès le lever du soleil avait suivis les traces qu’avait laissées derrière son gibier.  Ce rat n’était pas bien loin et il pouvait presque le sentir.

Il avait écouté nombreuses rumeurs lors de son passage dans les endroits publiques.   Certaines concernant sa présence, d’autres concernant divers objets pouvant intéresser l’homme que notre protagoniste pourchassait.  Un croquis fait à partir d’une description partiel était son seul guide en ce qui concerne l’identité de l’être.  Une chasse un peu folle qui, si ça se trouve, finira par lui couter plus cher que ce qu’elle lui rapportera.   Cela explique sans doute aussi pourquoi il ne semble point avoir de rival durant cette chasse à l’homme… il faut être un peu fou comme lui afin d’accepter une cause qui est en apparence perdue.

Sous son capuchon blanc, les prunelles azure de notre protagoniste avait su alors se poser sur la vitrine d’une boutique devant laquelle il s’était arrêté momentanément.  Quel était son intérêt en ce qui concerne l’endroit ?  Le même oiseau lui avait susurré qu’un peu plus tôt son gibier était dans les environs.  S’il existe une chose qui peut ralentir le pas habituellement discret et déterminé de ce cher Áedh, c’est le besoin de prendre le temps d’observer son environnement un peu plus attentivement.   Il lança un regard circulaire sur les environs avant de s’approcher de l’établissement.   De l’extérieur il avait cru voir des ombres danser à l’intérieur, ce qui n’aurait point été étonnant en cette heure.  Posant alors sa main sur la poignée, celui-ci ouvrit alors la porte faisant ainsi chanter le carillon suspendu au-dessus de celle-ci.  

À l’intérieur il retira son capuchon blanc, révélant ainsi son visage et sa crinière blonde qu’il avait attaché rapidement se matin.  Ses prunelles se posèrent sur les deux êtres présents avant de lancer un regard sur les divers objets de l’endroit.  Un palais remplis de trésors pour collectionneur en tout genre, bien qu’il n’était pas un expert en ces choses que nombreux qualifieraient d’exquises, notre protagoniste savait tout de même les apprécier.   Du moins il appréciait leur histoire, car ce genre de trésors ont généralement fait beaucoup de route avant d’aboutir ici.  Cela est sans doute souvent le cas pour la plus part des vieilles choses de ce monde.   Certes les arbres et édifices bien qu’anciens ne voyagent pas, mais à leur façon ont su faire leur bout de chemin à travers le temps.

Faisant glisser sa main droite le long d’une table, celui-ci remarqua la poussière qui avait été récemment retiré d’une statuette.  Il est fort probable qu’il s’agisse de l’œuvre de la charmante demoiselle présente en ce lieu.  N’ayant que rapidement échangé un regard avec les deux autres êtres présents dans l’endroit, notre jeune être s’était mis à lire son nouvel environnement.   L’établissement possédait de nombreuses choses anciennes, mais nombreux nouveau ajouts, il ne suffisait que de savoir lire la poussière afin de le remarquer.  Si le propriétaire de l’établissement possédait la quelconque association avec le gibier, il est fort probable que la plupart des stocks de l’endroit ne furent point acheté à travers des gens honnêtes.  Enfin, notre cher Áedh ne peut point juger dans l’immédiat et il se doit de simplement être présent en tant qu’observateur.

Navigant à travers l’endroit, celui-ci conservait tout de même une attention particulière sur les deux autres êtres présents.  L’homme dont le crâne luisait semblait aux premières apparences être le maître de l’endroit ou du moins la personne en charge en ce moment.   Tant qu’à la charmante demoiselle à la crinière de feu, sans doute une amoureuse des choses exquises que l’on peut trouver dans un tel endroit.   Bien que son regard était sur les diverses babioles de l’endroit, les oreilles de l’ombre blanche étaient sur la discussion entre les deux êtres.  Celui-ci semblait être entré dans l’endroit alors que les deux étrangers étaient en pleine conversation, le sujet était sans doute le livre qui avait tout récemment été dépoussiéré.   Il ne dit point un mot et lorsqu’il se sentait regardé, Áedh répondait d’un petit sourire en coin.

Ce dernier ne possède sans doute pas l’apparence de la clientèle habituelle.  Ses vêtements possédaient une certaine saleté apparente,  n’ayant point été correctement lavé depuis quelques lunes.  Sa crinière blonde était sal en contraste à son visage qui avait été rapidement nettoyé ce matin.  Toutefois, malgré cette apparence un peu plus vagabonde, il ne perdait pas totalement son charme.  Sous cette couche d’homme dure aux visages cicatrisé, Áedh était tout de même un bel homme plutôt charismatique.   Cependant, le charisme que possèdent les gens vient souvent qu’après le premier regard, le regard avec lequel la plupart des gens se font une opinion de l’être en face d’eux.

D’ailleurs, quel était l’opinion d’ Áedh à propos des autres personnages présents dans cette scène ?   Non loin de lui, un homme vigoureux mais âgé, il possédait certains signe de l’âge tant qu’à sa couronne de cheveux manquante.  Il s’agit sans doute d’un homme mature et responsable, mais quelque chose l’avait tout récemment rendu nerveux.    La dame à la crinière de feu tant qu’à elle, charmante jeune femme, il serait facile d’y succomber.   Elle semblait toutefois être déçus… n’a-t-elle pas trouvé ce qu’elle recherchait ?  Si c’est le cas, il s’agit ici d’un sentiment que l’ombre blanche peut facilement partager…  enfin il ne s’agit ici que d’un premier regard…  

L’homme fit signe à notre protagoniste qu’il sera avec lui sous peu.  Notre blondinet acquiesça et  continua d’observer les environs.  Durant sa poursuite, il avait écouté les rumeurs concernant les divers crimes de son gibier actuel et les quelques objets qu’il avait su dérober.  Jusqu’à présent rien ne semblait être l’un des objets mentionné à travers les rumeurs…  s’était-il trompé en venant ici ?  Il est possible que le pauvre homme non loin de l’ombre blanche ne possède aucun association avec le criminel.  Il est possible que la trace qu’il a suivi est fausse… si c’est le cas, le rat a encore su le déjouer.

Son observation sur les interactions des deux inconnus avait su attirer un peu plus la curiosité de l'ombre blanche qu'il l'aurait initialement souhaité. Cette curiosité semblait lui faire prendre une autre route que celle qu'il avait pris initialement.L'intérêt envers son gibier avait su être détourné pas la dame à la crinière de feu et le livre qu'elle semblait désirer.Tel un félin, il se glissa dans leur direction, prenant place non loin des deux êtres. Les prunelles azure se posèrent alors sur le livre en question, ''Des Syliméas, de Ald'ruhn''.Un ouvrage assez particulier avec lequel Áedh doit avouer ne point être trop familier.

Faisant glisser ses doigts de sa main gauche sur la reliure en cuire, il pouvait admirer le travail qui avait été fait pour cette reliure.Un travail d'artiste que l'on trouve que très rarement sur la plupart des ouvrages modernes.N'était-ce pas l'œuvre qu'elle recherchait ?Ou peut-être le prix de l'œuvre était trop élevé.Cette fascination pour les choses matérielles...Il avait su s'en détacher un peu.Se contentant de l'essentiel, trop de possessions équivaut à trop d'ennui.

''Il s'agit d'une fascination particulière que vous avez là...'' Dit alors notre protagoniste en prenant le livre dans sa main afin de l'observer de plus prêt avant de le déposer avec une certaine délicatesse sur la table.

Son regard croisa d'abord celui de l'homme avant de se poser sur la demoiselle non loin de sa personne. Il s'agissait d'une demoiselle qui, il doit se l'avouer fascinait un peu Áedh.Il n'avait pas encore mis le doit sur ce qui le fascinait chez elle, mais il finirait bien par le trouver sous peu.Retournant son regard vers le maître d'établissement

.''Il ne s'agit pas ici d'une chose commune...Comme nombreuses choses dans votre établissement...Où les avez-vous trouvez?'' Demanda alors l'ombre blanche.Tant de belles choses, l'homme en face de lui devait avoir un ou plusieurs fournisseurs.De tels objets ne sont pas ici des choses que l'on peut facilement commander chez un fabricant.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMar 1 Juil - 22:38

La jeune femme désappointée, toute à ruminer sa déception, n’avait jusqu’alors pas fait vraiment attention au nouveau venu. A peine avait-elle détourné le regard vers lui lorsqu‘il fut annoncé par le carillon de la porte. Sans doute, sa mine de basse condition l’avait-elle dissuadée de s’attarder sur l’identité de ce qui ne paraissait n’être qu’un rôdeur ou un cheminot. A moins que toute entière préoccupée par son désir d’entrer en possession du grimoire, elle ne sentît point d’humeur à jauger le personnage qui ne semblait que vouloir  inspecter les lieux, d’autant que l’antiquaire semblait se désintéresser d’elle pour se tourner vers cet étranger. C’était assez vexant, pour la belle habituée à drainer tous les regards masculins dans son sillage, mais cela lui donnerait peut être le temps d’échafauder une stratégie pour conclure l’affaire pour laquelle elle se trouvait là.

Pourtant lorsque celui qui paraissait être un vagabond il s’approcha d’eux, comprenez, le boutiquier et Elië, elle ne put s’empêcher de le toiser. Non de mépris ou de dédain, mais plutôt d’une curiosité attentive.  Quel rôle allait-il jouer ? Il n’était pas en sa faveur de voir un autre acquéreur potentiel se joindre à la transaction. Cela ne ferait que faire monter les enchères et elle se trouvait déjà assez en difficulté. Etait-ce juste un curieux, un importun ? Dans cette éventualité elle était prête à supporter toutes les remarques plus ou moins pertinentes et même, si la possibilité s’offrait à elle, à essayer de se servir de ce nouveau pion qui pénétrait sur l’échiquier.

Au premier abord il ne paraissait pas bien inquiétant avec ses habits poussiéreux et sa mine fatiguée bien que relativement propre. Il ne se présentait pas comme un acheteur assez fortuné pour lui couper l’herbe sous le pied, mais elle avait appris à ne pas trop se fier aux apparences. Elle-même, n’étalait pas, ce jour, toute l’élégance et le faste que sa gare robe pouvait permettre. En était-il de même pour le nouveau venu ?
Poussant l’observation plus avant elle remarqua que son attitude générale augurait de quelqu’un d’assez sûr de lui, en tout cas pas d’un miséreux que l’on peut repousser dans les bas-fonds de sa condition d’une aumône condescendante. S’il ne vivait pas dans l’opulence, il était assez riche  pour subvenir à ses besoins et se maintenir en parfaite santé car ses gestes précis et son allure féline laissaient deviner un homme dans la pleine possession de ses moyens.

*Pas de danger immédiat mais tu n’es pas à prendre à la légère mon joli*

Il était donc urgent d’attendre afin d’en apprendre plus sur les intentions du blond baroudeur. Elle venait de trouver le terme juste : baroudeur. Le genre de personne tellement éloignée de ce que la courtisane était qu’elle en devenait des plus fascinantes…
Elle ne put alors s’empêcher de le dévisager, sans outrecuidance, mais de façon assez détaillée pour remarquer son regard azur et ses traits sculptés à la serpe et encore rehaussé d’une cicatrice qu’elle ne parvenait pas à trouver horrible. Non, plutôt support à son imagination. Quelles épreuves avait-il endurées ? D’où lui venaient les stigmates de ses aventures? Etait-il défenseur de la veuve et de l’orphelin ou un cynique calculateur, brute avinée du lever au coucher du soleil, aventurier vivant d’expédiant ?

Et se sourire fugace mais bien réel. Sourire en coin amusé ou narquois, rictus calculateur ou charmeur. En tout cas moue qui faisait pétiller les deux saphirs de ses yeux et confirmaient que l’homme possédait une certaine intelligence voir une intelligence certaine.

*Elië ma vieille gare au blondinet…*

De plus en plus intriguée, elle observa le manège du dit blondinet. Il n’avait pas le regard du flâneur qui ne se soucie pas de s’être fourvoyé et fait contre fortune bon cœur, laissant ses pas et ses yeux s’égarer d’avantage encore. Au contraire, son regard se faisait des plus perçants alors qu’il observait la boutique et semblait faire l’inventaire des objets.
Décidément, l’homme n’était pas là par hasard et une petite voix lui intima encore plus de prudence. Se pouvait-il qu’il soit ici à cause d’elle ? Elle ne pouvait chasser d’un revers de main cette éventualité, même si elle n’avait jamais cette apparence pour ses activités clandestines. Ce qui signifierait qu’il n’était peut être pas qu’un baroudeur, mais peut être un de ses traine misères, c’est ainsi qu’elle se plaisait à les désigner, qui gagnent leur vie en chassant un gibier trop humain… Quelle déception ce serait de voir s’écrouler le portrait de l’aventurier romantique qu’elle commençait à se construire !
Elle préféra donc se dire que la boutique et son contenu, propriétaire compris étaient plutôt les objets de ses investigations…
Elle regretta d’avoir raison lorsque les yeux bleus se posèrent sur ce qu’elle considérait déjà comme sa propriété.
Il ne convoitait tout de même pas le même ouvrage qu’elle ?!!!
Médusée, elle le regarda caresser le livre tant désiré, son regard approbateur n’en disait que trop long.

Ce fut comme un coup de fouet à sa motivation. Prête à renoncer quelques secondes auparavant, en tout cas jusqu’au moment d’avoir amassé assez pour s’offrir le précieux objet, elle rechercha au plus profond de son esprit de ses tours et de son expérience, le moyen de couper l’herbe sous le pied de ce concurrent inattendu. Et les idées fleurirent en elle comme droséra sous le vol du papillon…
En même temps elle ne quittait pas du regard la main qui s’emparait du livre.

*Mais de quelle fascination parle-t-il ?*

Etait-il en train de la juger ? Peu importait. Cette insinuation était assez rassurante. Il n’en voulait peut–être pas à son trésor et pour finir de la soulager le grimoire retrouva sa place sur la table.

Son regard croisa celui de l’énigme que finissait par devenir le blondinet. Elle y vit un éclair qu’elle connaissait bien : elle ne le laissait pas indifférent. Le genre d’éclair dont elle ne se lassait pas…

''Il ne s'agit pas ici d'une chose commune...Comme nombreuses choses dans votre établissement...Où les avez-vous trouvés?''

Son cœur se souleva de reconnaissance. Elle avait fini par exclure que la pale silhouette puisse être un allié et d’une seule phrase, il venait de tout faire basculer. La pression était maintenant sur les épaules du boutiquier qui ne parvenait qu’à peine à garder contenance. Il déglutit avant de répondre assez habilement

« Monseigneur, vous savez bien que mon commerce est basé sur la confiance entre acheteur et vendeur… »

De son côté, la belle ne doutait pas un instant que son sauveur ne se contenterait pas d’une réponse aussi évasive.
Lentement le brocanteur fit quelques pas en direction de sa réserve…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMer 2 Juil - 13:32

Notre jeune homme observait attentivement les réactions des gens qui l’entouraient. Bien que son regard souhaitait se poser un peu plus sur je charmante demoiselle à la crinière de feu, notre protagoniste se devait de se concentrer sur l’homme qui se trouvait non loin de sa personne. Le maître d’établissement, un érudit qui en savait bien plus qu’il souhaitait le laisser paraitre. Il ne savait pas trop comment les lires en ce moment, mais le temps serait sans doute en faveur d‘Áedh dans ce domaine. Certes, plus il prenait son temps, plus son gibier avait l‘occasion de s‘éloigner de plus en plus loin vers de nouveaux horizons. De plus, rien ne disait avec certitude que ce vile personnage avait jadis fait affaire avec cet établissement afin de revendre ce qu‘il qualifiait sans doute comme étant ses petites trouvailles. Toutefois, tel un prédateur l’ombre blanche devait se fier autant à son instinct qu’aux rumeurs qu’il a entendu lors de son long voyage.

Il est évident que la situation actuelle pourrait être nettement plus simple, il aurait été nettement plus facile d’obtenir de l’information lors d’un entretien privé avec l’homme en face de lui. Les prunelles de notre blondinet étaient posées sur lui durant un bref moment avant d’observer un peu plus les mille et un trésors qu’ils disaient être prêt à vendre. Il y avait de nombreux objets de prêt et de loin dans cet établissement. Des objets dont la provenance semblait ne point être un point que le maître d’établissement souhaitait discuter avec notre jeune homme. Il avait tenté de balayer la question du revers de la main avec une réplique des plus évasives.

«Monseigneur, vous savez bien que mon commerce est basé sur la confiance entre acheteur et vendeur…»

Il aurait dû s’y attendre. Homme honnête ou pas, il est très rare que les marchands vont révéler leurs sources puisque cela n’est jamais à leur avantage. Ils sont les hommes du milieu et c’est en passant à travers eux qu’ils font du profit. Áedh ne pouvait certainement pas blâmer l’homme parce qu’il avait tenté d’éviter de répondre directement à la question qui lui fut posée, il aurait été même un peu ridicule de sa part de croire qu’une réponse directe aurait été fourni. Néanmoins, bien qu’il ne s’agissait point ici d’une surprise pour l’ombre blanche, cela ne changeait rien au fait qu’il n’était pas satisfait avec cette réplique.

Ce manque de satisfaction dans la réponse du maître d’établissement paraissait un peu sur le visage d Áedh alors qu’il fronçait les sourcils légèrement. L’expression faciale de celui-ci était devenu nettement plus froide, son regard azure en disait bien long sur son mécontentement, ce qui rendu le boutiquier des plus nerveux. Bien entendu, l’homme en face de lui tentait du mieux qu’il le pouvait de ne pas afficher son déconfort. En temps normal, il aurait sans doute facile pour notre charmant blondinet venu de loin de laisser un peu de côté la diplomatie et d’employer une méthodologie un peu plus barbare afin d’obtenir ses réponses. Il n’était pas un débutant dans l’art d’intimider les gens, mais lorsqu’il y avait des témoins, cela rendait les choses un peu plus compliquée.

Il aurait sans doute été un peu maladroit et impoli de simplement balayer la charmante demoiselle à la chevelure de feu. Déposant son regard sur celle-ci, notre protagoniste observa pour la première fois le regard de celle-ci… ou du moins ce fut la première fois où il lui porta une véritable attention. Deux magnifiques émeraudes, voilà ce qu’il avait su d’abord voir, ne sachant pas encore comment bien les lires. En observant cette demoiselle des plus distinguées, il est évident que lorsqu’elle se balade publiquement que nombreux regards doivent se retourner vers elle. Une silhouette que nombreux qualifieraient sans doute comme étant parfaite, un visage aux traits des plus séduisants, cette étrangère avait de quoi plaire. Bien qu’en temps normal ce très cher Áedh aurait bien apprécié se laisser charmer par elle et tenter de la charmer en retour, l’heure présente demandait qu’il ne se laisse point distraire. Pourtant c’est cette même distraction qui lui permit de remarquer quelque chose qui allait sans doute jouer à son avantage. Se retournent momentanément vers le boutiquier, le cher blondinet s’adressa à ce dernier une fois de plus.

«La confiance acheteur et vendeur… c’est sûr que mentionner les noms de vos sources ne serait sans doute pas bon pour les affaires» Dit-il alors en faisant quelques pas vers un œuvre assez particulière.

Il avait remarqué l’œuvre alors qu’il avait laissé son regard être détourné par la demoiselle. À quelques pas derrière elle, il avait remarqué une statuette en or. Prenant la réplique d’un étalon et de son cavalier dans ses mains, notre protagoniste l’observa avec un peu plus d’attention, scrutant les moindres détails avant de la reposer.

«Il s’agit ici d’un travail remarquable…»

Pourquoi ce soudain intérêt à propos de cette pièce d’art ? Il n’était de toute évidence pas ici dans le but de marchander et se procurer des babioles un peu futile. Voyez-vous, la tête mise à prix avait déjà fait mille et un coups. Les nombreux propriétaires d’objets qui furent dérobés avaient fait une très bonne description de ceux-ci. Se retournant vers le maître d’établissement, le regard était des plus froids. Il fit alors deux pas vers l’homme avant de poser temporairement un regard un peu plus léger sur la demoiselle.

«Je suis navré d’avoir interrompu vos affaires… je peux certainement attendre que vous avez fini avant de discuter affaire avec ce gentilhomme…» prononça-t-il avec un petit sourire.

Retournant durant un moment son regard sur le boutiquier, les doutes qu’il avait eus au début à propos de ce dernier avait su se confirmer. Il devait tout simplement se montrer un peu plus patient. Cette ravissante demoiselle, bien que douce pour les yeux, était en ce moment un obstacle qu’il devait contourner. La forcer hors du portrait n’était pas la meilleure option en ce moment et Áedh devait faire preuve de patience.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMer 2 Juil - 22:21

Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel à la réponse toute faite du vieil antiquaire. La réponse même qui ne peut satisfaire personne et de fait, la tension qui naquit soudainement entre celui qu’elle appelait le baroudeur et l’antiquaire n’échappa à la chineuse.
Visiblement le premier venait de soulever un lièvre et elle ne mit pas longtemps à comprendre où il voulait en venir. Pour être honnête, le fait que tel ou tel objet soit issu d’un larcin ou une contrebande quelconque ne faisait ni chaud ni froid à la courtisane dont les activités clandestines n’incitaient pas à la pudibonderie. En revanche si les prix se montraient trop élevés l’empêchaient d’assouvir un désir elle pouvait s’en offusquer et chercher le moyen de le faire baisser. La nouvelle donne semblait pouvoir lui offrir cette éventualité...

Ses yeux allèrent du boutiquier au visiteur curieux en passant par le livre reposé sur la table et qui ne semblait plus intéresser personne.

L’inconnu de blanc vêtu semblait maintenant traquer une proie et cette proie paraissait être le pauvre brocanteur. Ce dernier aurait dû être plus convainquant et maintenant, le regard du chasseur était devenu soudainement dur comme de l’acier, affuté et implacable. Outre les insinuations contre sa cible, il semblait rechercher quelque chose de précis dans le bric à brac qui remplissait la boutique. En outre son être tout entier semblait habité d’une énergie propre à dissuader n’importe qui de le prendre à parti. Une machine inexorable semblait s’être mise en route…

De son côté, le tenancier attendait la suite tout en reculant petit à petit vers le fond de la boutique. Si elle avait été mauvaise fille elle en aurait averti l’enquêteur, mais les eux hommes étaient semble-t-il assez grand pour régler leur petites affaires tout seul…

De son côté Elië s’était fixé comme tâche de protéger le précieux livre au cas où les choses venaient à mal tourner. Il aurait été dommage qu’il pâtisse d’une quelconque violence et un accident était si vite arrivé !... Elle se glissa donc entre les deux hommes et le livre, le livre sur la table qu’elle sentait à l’arrière de ses cuisses et les mains posées sur le plateau. A ce moment, peu lui chaulait que l’un des deux hommes s’en aperçoive, mais leur face à face semblait les occuper entièrement, le broquanteur de plus en plus nerveux et le baroudeur de plus en plus pressant dans ses attitudes.

Ce qui étonnait le plus la jeune Sylimea était la capacité à se contenir de l’homme à la cicatrice alors qu’elle sentait en lui comme un ressort prêt à se détendre.

*Qu’attend-il ?*

La rouquine, elle-même familiarisée avec la violence, ne pouvait imaginer que c’était sa présence qui retenait le bras de l’ombre blanche. Elle se sentait en mesure à la fois de supporter le spectacle de la tempête qui couvait mais aussi d’éviter de prendre un mauvais coup.

Par contre un autre phénomène devenait plus difficilement supportable. Elle sentait même sans le toucher le livre dans son dos. Sa présence infusait dans chaque pore de sa peau. Elle n’osait se retourner pour le contempler, mais quelque chose en lui semblait l’attirer et lui commander de se lier à lui de façon pressante.
Et l’homme choisit ce moment pour se tourner vers elle et la dévisager. Un moment elle crut qu’il lisait dans les intentions qui grandissaient en elle, mais heureusement de son côté elle perçu chez lui, le trouble qu’elle pouvait semer chez lui.

Ce n’était pas pour lui déplaire. Imaginer un peu de proximité avec  lui ouvrait bien des perspectives de maintes natures… Elle soutint son regard d’acier et sa lumière était de celle qui révèle les âmes bien trempées… Des âmes à découvrir si le destin le permettait…

Lorsque son attention fut reprise par le vieillard, elle en ressentit comme une frustration bien vite oubliée : sans qu’elle s’en rende compte, ses doigts rencontrèrent la couverture du livre. Il était encore là, précieux, pas indispensable, mais tellement rare et inutile enterré dans une vieille brocante, privé des regards auxquels il était destiné…

Ses yeux suivaient l’échange entre les deux hommes, mais son esprit tout entier était absorbé par la présence du grimoire, si chaud sous ses doigts, si précieux…
Elle était la seule à lui prêter attention, le commerçant s’en souciait comme d’une guigne et le blondinet était bien trop occupé à jouer au chat et à la souris, préoccupé par une statuette en or… Elle fut obligée de se tourner pour observer ce qu’il faisait. Une impatience grandissait en elle.

*Il joue au commissaire-priseur maintenant ?
Remarquable peut-être, mais ça ne te mènera pas très loin…*


Un pli de sa mante tomba sur le livre alors qu’elle se penchait en avant pour voir de plus près cette statuette apparemment de grande valeur, même si son côté esthétique la laissait de marbre.

*Maintenant ou jamais…*

Le blondinet remit la pression sur le négociant juste assez longtemps pour que le livre tombe dans la main de la coquine, sous sa mante.

*Juste à temps !*

Rein n'avait été prémédité et les événements s'étaient imposés à elle... Se doutait-il de quelque chose ? En tout cas, l’homme aux yeux d’acier n’en laissa rien paraître et lui offrait de façon inespérée une porte de sortie.
Elle lui rendit son sourire, habituée qu’elle était à contrôler ses expressions, malgré le nouvel exercice que représentait pour elle le vol.

« Ne soyez pas navré ? J’allais prendre congé. »

Dans un dernier regard elle salua de la tête l’antiquaire plus au supplice que jamais et se dirigea vers la porte.

*Ne te retourne pas. Ne te retourne pas…*

Elle imaginait les deux regards fixés dans son dos. Accusateurs ?  Peut-être pas, mais en tout cas mieux valait sur son dos que sur la table ou un objet manquait à présent…

La porte s’ouvrit sans qu’elle réalise que c’était elle qui l’actionnait, le carillon mourut alors qu’elle se refermait et machinalement elle prit la rue vers la gauche. Seulement au bout d’une cinquantaine de mètres, elle s’abandonna à un sourire vainqueur… Elle pressa le pas juste pour s’éloigner assez vite sans donner l’impression de fuir.
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeJeu 3 Juil - 18:42

La patience de l’ombre blanche se faisait de plus en plus rare. Dépourvu d’un sommeil paisible durant quelques jours et les quelques heures qu’il avait eu lors de la soirée ne font pas en sorte qu’il souhaite réellement jouer les sympathique diplomate en ce moment. Toutefois, cela n’empêche que c’est exactement ce qu’il fait puisqu’il ne souhaite nullement exposer la demoiselle à la crinière de feu à sa façon d’interroger. Notre charmant blondinet possède nombreuses raisons pour cela d’ailleurs, d’abord il serait un peu horrible d’exposer une si ravissante demoiselle à un tel acte, bien qu’il ne faut pas se fier aux apparences… il est même possible que cette enchanteresse exotique soit plus familière à la barbarie que l’est Áedh. Ensuite, elle serait un témoin des actes de l’ombre blanche. Malgré les intentions de notre protagoniste, l’intimidation n’a jamais été réellement très légale à travers les différentes contrées du monde, mieux vaut donc éviter les erreurs d’amateur.

Notre protagoniste attendait donc l’opportunité parfaite afin de mieux interroger le boutiquier, qui de toute évidence en savait bien plus qu’il désirait ne le laisser voir. Le regard glacial de l’ombre blanche se posait sur le boutiquier qui semblait être des plus nerveux. Est-ce que la découverte de la statuette est ce qui le rendait ainsi ? Il devait connaître ses origines ou du moins possédait certains doute sur la façon dont un tel objet d’art avait su faire son chemin jusqu’à cet endroit poussiéreux où les malheureux en quête d’objets, que certains qualifieraient comme étant exquis, font mille et une trouvaille.

Et si la dame croyait que ses mouvement passait totalement inaperçus parce qu’aucun des deux hommes n’a dit quoi que ce soit, elle se trompait royalement. Ce très cher Áedh n’avait rien mentionné tout simplement parce qu’il était évident qu’après avoir réussi à dérober le vieil ouvrage, qu’elle souhaiterait sans doute mettre les voiles. Il possède certes un intérêt pour elle, c’est une chose certaine, toutefois il se doit de concentrer ses efforts sur le vieil homme en face de sa personne. Tel un félin observant attentivement son gibier, il ne se laissa point trop distraire et cela même lorsque le carillon au-dessus de la porte sonna. Il se dirigea lui aussi vers la porte, y posa un regard à l’extérieur alors que la charmante étrangère prit mis les voiles en marchant d’un pas rapide.

Certes, il ne pouvait point la laisser s’échapper ainsi, sachant qu’elle venait de voler un ouvrage, mais il ne pouvait non plus délaisser le boutiquier sans avoir obtenu l’information qu’il souhaitait. Il se maudissait un peu de posséder un tel intérêt pour cette étrangère, mais les jolies dames aux crinières enflammés furent toujours un point faible pour l’ombre blanche. Il ne saurait dire pourquoi, mais il les adore… généralement. Il y existe certes quelques exceptions à cette règle, mais nous n’allons toutefois point entrer dans ce genre de détails en ce moment. Il se mit à songer durant un instant comment gérer les deux intérêts en même temps, puis son regard se posa sur Airut qui était posé dans un arbre non loin. La connexion entre la bête et l’homme ce fit alors, demandant à l’oiseau de suivre celle qu’il pouvait sans doute qualifier de sa prochaine proie. Il est sans doute un peu triste de qualifier cette ravissante demoiselle ainsi, mais lorsque suivis par un faucon, il n’y existe sans doute pas de meilleur terme.

Suite à sa demande pour ce cher Airut, les doigts d’ Áedh glissière donc vers la serrure de la porte, qu’il verrouilla. Maintenant seul avec le boutiquier, notre protagoniste pouvait enfin obtenir les renseignements qu’il désirait tant avoir. Il n’avait plus à se soucier de la demoiselle, l’oiseau de proie était sur ses traces. Se retournant donc vers le vieil homme, l’ombre blanche ouvrit le pas d’une façon un peu féline. Prenant la statuette qu’il avait remarquée dans sa main droite, il ne quitta point sa cible des yeux. Le regard de glace ce celui-ci commençait à céder placer à une flamme des plus violent.

«J’ai fait plusieurs jours de voyages, je n’ai pas beaucoup dormis ces derniers temps, car un de vos cher amis qui vous revend ses objets semble vouloir bien se cacher…»

Maintenant à moins d’un pas du boutiquier, notre protagoniste saisissant le bras droit de l’homme avec sa main gauche, le tirant vers la table où se trouvait jadis le volume qui fut dérobé par la demoiselle. D’un geste rapide et sans aucune hésitation, il frappa les doigts du boutiquier le dessous de la statue en or, les fracturant immédiatement sous l’impact. Le boutiquier poussa un hurlement de douleur avant de se faire projeter sur le sol violement par l’ombre blanche. Déposant ensuite la statuette sur la même table à côté de la petite marre de sang qui s’était formé, le chasseur de primes sortie alors sa dague avant d’agripper à nouveau le vieil homme. L’homme plaquer contre le sol avec notre protagoniste au-dessus de lui, le boutiquier était dans une très mauvaise situation. Áedh pouvait lire la peur dans les yeux de l’homme alors qu’il appuya la lame de sa dague contre sa jugulaire.

«Un homme vous a vendu cette statuette… qui est-il et quand reviendra-t-il?»

Malgré la violence de l’instant précédent, la voix de l’ombre blanche demeura froide et posé. Il ne leva nullement le ton, mais il était tout de même possible d’entendre dans sa voix qu’il ne possédait plus la patience de jouer à un jeu d’énigme. L’homme sous lui, terroriser réussi tout de même à balbutier quelques mots cohérents.
«S-s-Samil… il s’appelle Samil! Il a dit qu’il reviendrait ce soir! »

Le regard d’ Áedh demeura posé sur l’homme. L’homme dans la peur semblait dire vrai, le nom allait avec les rumeurs qu’il avait entendu il y a de cela quelques jours. En ce qui concerne la prochaine visite, cela est à voir. À l’extérieur le soleil était encore bien présent dans les cieux, il est peu probable que le bandit visite le pauvre boutiquier terrorisé en plein cœur de la journée. Relâchant donc sa proie avant de se redresser, il n’ajouta pas un seul mot avant d’être à nouveau à proximité de la porte. Replaçant sa dague dans son fourreau il déverrouilla ensuite la porte avant de s’adresser une dernière fois au boutiquier.

«Il faut faire attention avec les objets lourds, ce serait dommage que votre prochain accident vous coûte bien plus que vos doigts…»

Il jeta un dernier regard froid à l’homme tout en remettant son capuchon. Le carillon au-dessus de la porte sonna une nouvelle fois alors qu’il sortait de la boutique. Il fit alors quelque pas et prit la rue à gauche, suivant les traces de la demoiselle. Maintenant qu’il en avait fini pour un bon moment avec le boutiquier et sa proie primaire, il pouvait porter un peu plus son attention sur son nouveau centre d’intérêt. Il y avait quelque chose d’assez particulier à propos de cette ravissante demoiselle et il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. De toute évidence une voleuse possédant une certaine expertise dans le domaine, elle avait su avec une certaine facilité prendre possession du livre et le dissimuler.

Remarquant au loin l’oiseau de proie, Áedh entra en symbiose avec l’animal. Il voyait à travers ses yeux. Le monde est bien différent vu d'en haut.Les yeux d'Airut permettre à notre chère ombre blanche de posséder une perspective bien différente et une liberté que son corps habituel ne peut lui permettre.À travers les yeux du faucon, du haut des cieux il a suivi l'étrangère, qui depuis son départ, était rendue relativement loin.Elle avait pressé le pas suite à son crime.Cependant, face à situation actuelle Áedh ne savait point comment aborder cette situation.Il n'appréciait certes pas les gens possédants des mains indiscrètes, les voleurs, mais il ne peut non plus trop les juger.Son propre passé n'est pas celui d'un saint, son présent ne l'est pas non plus et son futur...Il est improbable qu'il soit bien différent.

Ayant repéré l'endroit où la demoiselle en cavale s'était retirée, notre blondinet retourna à son propre corps avant de se mettre en route.Suivant à le chemin emprunté par celle-ci.Certes l'homme qu'elle avait dérobé du livre n'était pas tout à faire un homme honnête, mais cela n'empêche qu'un ce mal n'est pas mieux que l'autre.Il n'avait nullement un plan en tête pour cette situation, mais il ne pouvait non plus laisser la demoiselle, aussi charmante qu'elle soit, quitter sans la tenir responsable pour ce crime.

Suivant donc la même route, cela ne prit quelques minutes à ce cher Áedh avant de trouver son chemin jusqu'à elle.Voyant d'abord dans les cieux Airut se poser un peu plus loin, il put ensuite voir la dame tourner un coin. Pressant lui aussi le pas, la démarche féline du chasseur de primes fit en sorte qu'il passa presqu'inaperçus parmi les gens dans la rue.L'agile prédateur qu'il est fini par arrivé en proximité de la demoiselle.S'approchant de celle-ci, il l'entoura avec son bras gauche avant de s'adresser à cette dernière tout bas.

«Croyez-vous qu'il est poli de quitter sans payer pour le livre?»

Du coin de l'œil il observa la demoiselle à ses côtés, marchant dans la rue avec elle comme s'il s'agissait ici d'une balade tout à fait normal en couple.Il s'agissait sans doute d'une manœuvre un peu risqué, il doit l'avouer, mais sans doute la plus discrète afin de gérer cette nouvelle situation.



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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeVen 4 Juil - 22:03

La belle ne se posait pas la question de savoir quels événements civils ou non se déroulaient dans la boutique d’antiquité. Sa vie la dispensait de tout angélisme et elle se doutait bien que les deux hommes qu’elle avait laissés derrière elle n’échangeaient pas des amabilités et que toute la tension palpable émanant du « baroudeur » devait s’être déversée contre le brocanteur.
Elle ne sa la posait pas car elle savourait sa petite victoire, son premier larcin qui s’était déroulé presque à son insu. Elle en savourait le résultat mais non son déroulement. Si faire couler le sang et s’offrir aux caprices de ses clients la transportaient dans les délices des cieux et des enfers mélangés, le vol, en revanche, l’avait laissée de marbre et n’éveillait aucune envie de recommencer…

Sans le sortir de sous sa mante, ses doigts prenaient par contre une intense satisfaction à courir sur la couverture et la tranche de l’ouvrage dont elle venait de « se porter acquéreur ».
picotements de la curiosité encore à satisfaire couraient sous sa peau des extrémités digitales jusqu’à son cœur qui avait doucement accéléré son rythme. Elle contenait une certaine impatience afin de goûter pleinement une fois arrivée à destination le plaisir de la découverte de cet ouvrage tant convoité, un peu comme les préliminaires au sexe lorsque les doigts font lentement tomber les barrières sociales des étoffes ou cherchent les point sensible d’un corps avant que les flux vitaux n’embrasent sans retenue, chaque terminaison nerveuse et chaque centimètre de peau…

Là, en creux, le titre repoussé dans le cuir, là le relief des arabesques et des entrelacs et par-ci par-à les outrages du temps, les cicatrices râpées du cuir, les coins déformés par les manipulations…

Elle se sentait légère et emplie de satisfaction et levait les yeux pour se désaltérer du bleu du ciel. Elle était aussi légère que ce faucon qui croisa dans son champ de vision.

Elle s’imagina déjà chez elle, dans le cocon qu’elle avait hérité d’Elië Valanatëel, la Sindarine. Elle aurait fermé les fenêtres et les volets, trouvé une tenue de nuit légère et soyeuse se serait servie une coupe d’un vin dont sa cave avait le secret, se serait allongée sur un sofa du salon ou peut être sur son lit à baldaquin et aurait dégusté, savouré, bu chaque mot et se serait régalée de chaque enluminure, en aurait peut être laissé pour plus tard avant de se laisser glisser vers un sommeil jubilatoire et peut être vers des songes emplis de livres merveilleux, de faucons et de baroudeurs, juste ce qu’il fallait de violence pour qu’elle se reconnaisse,  femme apte à rêver et apprécier toutes les délicatesses du monde tout en en connaissant les perversions.

Les minutes passaient et ses pas l’éloignaient inexorablement de la boutique où elle s’était rendue coupable de larcin. Fière d’avoir berné le boutiquier, elle trouvait trop facile d’avoir déjoué la vigilance du « baroudeur ».

*Je le pensais plus perspicace… Tant pis*

Une pointe de déception lui pinça le cœur. En quelques minutes, elle s’était construit l’image d’un homme plein d’expérience aux sens aiguisés, à l’intelligence aux aguets, aux capacités d’analyse acérées et toujours en alerte et elle avait déjoué toutes ces belles qualités, elle une voleuse de pacotille sans expérience…

Sa marche ou le soleil, ou encore les émotions lui donnaient maintenant chaud sous son capuchon. Elle le chassa de sa main gauche et poursuivit son geste en ôtant le voile de sa mantille et l’épingle, clef de voûte de sa coiffure qu’elle avait voulu stricte ce jour et la privait de la caresse de ses cheveux sur ses épaules et son cou. La cascade de soie flamboyante se déploya doucement derrière elle au fur et à mesure que les autres épingles cédaient sous le poids des lourdes vagues rousses.
Elle piqua l’épingle qu’elle tenait entre deux doigts au revers de sa mante et secoua la tête légèrement tendue en arrière pour finir de libérer son étendard volcanique. La brise finit de la rafraîchir. Qui avait dit que le paradis n’était pas de ce monde ?

Elle sentit un bras vigoureux la prendre par la taille. Elle eut un léger sursaut puis un sourire espiègle en reconnaissant, du coin de l’œil, la cape, les cheveux blonds de son baroudeur.
Il avait tout de même réussi à retrouver sa trace. Elle aurait dû en être effrayée, contrariée tout au moins à la perspective d’avoir été démasquée et rejointe et de devoir sans doute répondre de son « emprunt », mais au contraire, elle sentit un nouveau soulagement l’envahir.

*Voilà un personnage des plus intéressants et je ne m’étais pas trompées sur son compte…*

Une certaine délicatesse, un certain humour dans son entrée  en matière, en même temps qu’il savait montrer sa présence vigoureuse. Un nouveau jeu semblait commencer dans lequel elle ne retrouvait pas la tension qu’il dégageait dans la boutique, même si son avenir à elle pouvait s’y jouer.

Elle prit le parti de continuer sa route au même rythme sans même lui adresser un regard, son sourire restait dessiné pareil à une bravade, une provocation, un défi, une invitation peut être.

« Est-il poli de suivre les jeunes femmes dans la rue et de les accoster comme le plus rustre des soudards alors que nous n’avons pas été présentés ? »


S’il voulait jouer le rôle d’un galant au bras de sa belle il lui faudrait le mériter.

« Et vous froissez ma cape… »

Quoi qu’il veuille, il devrait le mériter et elle était prête à relever tous les challenges sur tous les terrains : la conversation mondaine, la négociation, le combat et plus si affinité. Sa Silhouette élancée et souple était aussi le produit de ses entrainements en corps et à main nue et pas seulement celui du hasard de la génétique…

Elle sentait son regard attentif posé sur elle et elle aimait la sensation de danger qu’il lui procurait. Elle la stimulait et elle attendait la suite avec une impatience muette. Pour tout dire elle était assez confiante sur le terrain de la conversation, il était fort probable que préférant l’action aux palabres, il ne sente pas très à son aise, mais soyons prudente, il l’avait déjà surprise une fois, cela pouvait recommencer.

*Vas-y mon beau montre-moi où tu veux en venir…*

Ce n’était pas forcément pour presser les choses, elle savait depuis longtemps les délices de l’attente consentie, mais plutôt une pensée de nature superstitieuse pour donner intérieurement le signal du démarrage du jeu, l’autorisation d’ouvrir des hostilités.
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMar 8 Juil - 13:45

Il ne s’avait pas exactement pourquoi il l’avait pris en chasse ainsi. Bien qu’il soit généralement du côté de la justice et de la droiture depuis quelques temps, il est loin d’être un saint. Généralement motivé par son instinct de survie et le poids de l’or sur chaque être qu’il poursuit, cette mystérieuse et séduisante demoiselle à la crinière de feu ne possède nul prix sur sa tête… du moins si elle en possédait un l’ombre blanche ne le savait point. Il lui aurait été sans doute nettement plus intelligent de sa part de demeurer près de l’antiquaire afin de tendre le piège pour la proie qu’il a poursuivi jusqu’ici, mais le voilà qu’il s’était lancé à la poursuite d’une inconnue. Elle était une distraction qu’il ne devrait sans doute pas se permettre, mais pourtant le voici bel et bien présent à nouveau aux côtés de cette mystérieuse demoiselle.

Durant un moment il s’était demandé la raison de cette poursuite, il aurait pu facilement la laisser mettre les voiles vers de nouveaux horizons. L’ombre blanche tenta de justifier cette action en se disant qu’elle avait volé un livre et qu’il se devait, en tant que bonne personne, de le retourner à son propriétaire. Ce même soit disant propriétaire qu’il avait laissé derrière lui une main brisé et avec la peur de voir le visage de Kron. Aurait-il été juste de lui retourner ce qu’il a sans doute volé à un autre ? Elle avait commis un crime, aussi magnifique qu’elle soit, cette charmante demoiselle actuellement à ses côtés avait commis un crime. Si peu d’hésitation dans son exécution, les doigts de la Sindarine avait été si agile qu’il était évident aux yeux d’Áedh qu’elle n’en était pas à son premier crime.

Les prunelles de chasseur de primes s’était rapidement posées sur celle-ci avant de lancer un regard circulaire sur la foule de gens qu’ils croisaient leur de leur balade en couple. La réaction de l’inconnue était plus calme qu’il aurait pu l’imaginer, il aurait même pu croire qu’elle s’attendait à ce qu’il la poursuive, comme si elle souhaitait jouer à un étranger jeu avec notre protagoniste. Plus il y songeait, plus cette situation semblait des plus étranges. Áedh avait poursuivi durant sa carrière, si on peut qualifier le tout ainsi, hommes et femmes de toute peuplade des terres du monde… mais des gens comme elle, cela c’est une première.

Il s’était adressé à celle-ci, qui n’avait point hésité à lui retourner une réplique. En réponse au sourire de la belle, Áedh fit un petit sourire lui aussi. Peu importe ce qui avait poussé l’ombre blanche à cet étrange jeu, il s’agissait ici d’une situation nettement moins tendu que chez l’antiquaire. Est-ce possible qu’après de nombreuses journées de poursuite, maintenant qu’il était si prêt, qu’il cherchait à se divertir un peu ? Se lancer ainsi à la poursuite d’une jolie demoiselle aux mains habiles n’est sans doute pas la façon la plus saine de se divertir. Une étrange façon de se divertir, de changer de la monotonie, un jeu dangereux sans aucun doute. Lorsqu’elle lui offrit sa réplique, notre protagoniste prit à nouveau la parole. La voix rauque mais douce de l’ombre blanche s’élevait tel un murmure dans la foule. Il est peu probable que quiconque, hormis les deux partis présent, pouvait bien comprendre ce qui était dit.

«Je ne crois pas que les présentations véritablement nécessaire… mais si vous insistez…» dit-il avec un petit sourire «Áedh est le nom qui me fut donné…»

Il fit une petite pause, lança un regard circulaire avant de retourner la question.

«Et vous belle dame aux mains habiles..?»

Il avait retourné la question tout en tentant délicatement de «défroisser» un peu la cape de la demoiselle. Pauvre petite demoiselle, notre cher Áedh est un véritable rustre ! Mais bon, elle ne devait jamais savoir douter qu’il s’agissait ici d’un prince charmant non plus. Il n’a jamais posséder l’image d’un tel personnage et dans son état actuel, un véritable baroudeur il faisait un peu tâche aux côtés de la demoiselle à la crinière de feu. Elle était nettement plus sophistiqué que notre protagoniste, mais l’habit ne fait pas le moine et depuis leur rencontre, l’ombre blanche a rapidement apprit que sous cette apparence des plus raffinée, l’étrangère cache nombreux secrets qui sont un peu moins élégants. Il s’agissait là d’une charmante petite voleuse, des deux personnages présents notre cher blondinet semblait sans aucun doute être le moins honnête des deux… peut-être que c’est le cas aussi. Il n’a pas vécu une vie particulièrement droite et malgré son chemin actuel, celui-ci n’est pas sans vice et côté sombre.

Autour d’eux, certains regards s’étaient posé sur le duo lors de leur déplacement, mais peu s’était véritablement attardées. La demoiselle ne semblait nullement en détresse, ce qui n’éveillait pas trop la curiosité des gens sur leur situation. Malgré la chaleur, Áedh avait conservé son capuchon, préférant conserver un certain anonymat dans les rues d’Hesperia. La célébrité ou l’attention des gens n’était pas ce qu’il désirait. Il aurait bien dire qu’il désire une vie simple… mais ce genre de chose n’existe pas réellement.

Voyant une allée un peu moins occupé, notre protagoniste poussa délicatement la balade dans cette direction, il cherchait à s’éloigner un peu plus de la foule et se diriger vers un endroit un peu plus calme. Cette manœuvre fut surtout dû au fait que le sujet de leur discussion n’était pas pour les oreilles de tout être indiscret ou curieux. Passant le coin de l’allée, l’ombre blanche avança un peu dans celle-ci, dépassant de quelques pas un arbre. Sous l’ombre des branches notre protagoniste s’arrêta après avoir glissé ses doigts jusqu’au manuscrit. Il aurait certes pu le saisir, mais il s’était retenu.

Déposant son regard dans celui de la belle, il se questionnait toujours sur ce qu’il devait faire d’elle. Peut-être qu’il pourrait utiliser le livre à son avantage ? S’approchant un peu de cette dernière, il laissa glisser ses doigts afin de s’emparer finalement du volume. Bien que le livre demeure tout prêt de la dame à la crinière de feu, Áedh le tenait tout de même très fermement. À un demi-pas de celle-ci, son regard toujours aussi calmement posée dans le sien, il ne la quittait pas du regard une seule seconde. Demeurant silencieux ainsi, d’un point de vu extérieur il était difficile de se faire une idée à propos de la scène actuelle. Un moment de romance ou un charmant brigand s’en prenant à une demoiselle en détresse ? Il s’agissait sans doute d’une question de point de vu. Le visage calme d’ Áedh n’affichait nullement l’agressivité que possèderait un truand dans une telle situation… et la dame, elle ne semblait nullement être anxieuse. Demeurant ainsi durant un instant, il prit la parole.

«La bonne chose à faire serait de retourner le livre à son propriétaire…» il fit une pause avant d’afficher un discret sourire sur ses lèvres «Mais puisque j’ignore qui est le véritable propriétaire… je crois que je peux vous le laisser… mais avec certaines conditions…»

Il la laissa en suspend ainsi, continuant de laisser son regard azure dans les émeraudes de la demoiselle. Il avait définitivement une idée en tête, il pouvait utiliser cette situation à son avantage dans un avenir prochain.


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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMar 8 Juil - 17:35

Elle n’osait imaginer que le « Baroudeur soit si à cheval sur les principes. Son attitude tendue et ses menaces déguisées à l’égard du brocanteur prouvaient qu’il était capable aussi de vilenie. Allait-il la pourchasser pour un malheureux livre ? Dans ce cas, elle se serait vraiment trompé sur son compte et à jouer avec cette lumière elle pourrait bien se brûler les ailes. Mais si ce n’était pas pour au minimum récupérer le livre et le restituer à son propriétaire ou pire la livrer aux autorités, pour quelle raison l’avait-il rejointe ?

*Pour la même raison que toi, ma vieille ! Le jeu…
Sinon… Tant pis pour toi…*


Quelle ironie ! Elle, qui avait des pêchers bien plus lourd sur ce qui lui servait de conscience, arrêté pour un banal larcin dans un magasin d’antiquités ?... Elle ne put empêcher un sourire narquois de se dessiner sur son visage devenu soudain mutin, sourire qui aurait bien pu se transformer en rire, de ces rires dictés par l’étrangeté de la vie.

Le souci de la belle rouquine était donc de savoir si sa distraction à elle n’allait pas se retourner contre elle, mais elle avait suffisamment l’habitude des situations de stress pour ne pas s’affoler outre mesure tant que le danger ne se serait pas précisé…

Ses yeux pétillaient de plus en plus, le déroulement de l’action dépassait ses espérances en termes de suspense en particulier.

*Voilà une journée que je n’aurai pas voulu manquer. Qu’en penses-tu Elië ?*

Et Elië répondit

*Je te reconnais bien là et je ne peux pas te blâmer...*

Elle passa sa main libre dans ses cheveux. Elle adorait qu’Elië Valanatëel la Sindarine se manifeste et lui donne sa bénédiction qui plus est. Elles avaient partagé tant de choses ensemble…

*Merci. J’espère que tu t’amuseras autant que moi…
_ Il n’y a pas de doute… Méfie-toi tout de même. Quelque chose me dit qu’il n’est pas tombé de la dernière pluie…
_ C’est ça qui est excitant…
_ C’est un fait, mais sois prudente…*


Elle sentit avec délectation le regard souriant du « baroudeur » posé sur elle et avec non moins de plaisir ses précautions pour s’assurer que personne ne se posait de question sur leur couple des plus hétéroclites. Il était vrai qu’il lui suffisait d’appeler à l’aide pour que l’ombre blanche soit prise pour un malandrin en quête de bonne fortune. Sa parole pèserait sans doute plus étant données sa mise et sa qualité de sexe dit faible que celle d’un cheminot poussiéreux et couvert de cicatrices…

«J’aime assez pouvoir nommer les gens… Áedh ? Prénom peu courant…»

Elle aurait bien poursuivi par:

« …qui sonne comme une synonyme de barde. Vos parents étaient-ils musiciens ? »

Mais la familiarité n’était pas encore de mise et ils n’allaient pas épuiser tous les sujets de conversation en deux minutes…
Elle se contenta de répondre laconique :

« Elië »

*Tranquillise-toi, je ne vais pas donner l’alerte. En tout cas pas tout de suite…*

Elle sentit l’ondulation du tissu lorsque son poursuivant réajusta sa cape. Elle lui en sut intérieurement gré. Il était capable de se rendre compte de ses erreurs et d’essayer d’avoir des manières pas trop… rustres. Peut-être avait-il eu un jour une éducation digne de ce nom et que seuls les aléas de la vie lui avaient fait oublier. Dans le cas contraire, cela n’avait pour l’instant que peu d’importance et ses défauts pouvaient avoir leur charme s’ils n’étaient pas trop marqués.

*Au diable les princes charmants !*

En outre, la demoiselle n’était pas inquiète pour l’instant. Si le blondinet avait eu l’intention de la malmener il l’aurait fait depuis longtemps et tant qu’ils seraient au milieu de la foule, elle ne risquait pas grand-chose…
Cependant, l’homme l’avait compris et c’est sans surprise qu’elle sentit son épaule la diriger « gentiment » dans un passage moins fréquenté…

*Elie ? Les choses sérieuses vont enfin commencer…
_ Tu as ta dague ?*


Sous sa cape, la rouquine posa machinalement sa main sur le fourreau.

*Bien sûr que je l’ai.*

Elle laissa l’homme la guider dans cette allée. Sans qu’il l’ordonne, elle s’arrêta pourtant sous l’arbre. Elle sentit bientôt sa main se glisser sous sa cape. Elle soutint son regard un zeste de sourire dans ses prunelles vertes.
La poigne du baroudeur se referma sur le livre. Elle ne bougea pas. Elle n’avait sans doute, aucune chance si elle s’amusait à lutter contre lui avec comme seule arme la force brute. Si elle garda les doigts sur l’ouvrage ce n’était que pour maintenir le lien avec lui. Par contre elle garda son regard rivé dans la sien, un mélange de défi et d’interrogation qui semblait signifier.

*Que vas-tu faire maintenant ? Tu ne penses pas me faire céder aussi facilement ?...*

Le monde s’était rétréci à leur face à face et l’ombre de l’arbre faisait comme une bulle autour des deux protagonistes d’un drame muet mais non moins intense qu’un duel à l’arme blanche.
Il rompit le silence en premier. Rendre le livre au point où elle en était ? Il n’y pensait pas ?!!! Elle n’avait pas pris tous ces risques pour en arriver là et… Oh ! Comme il chuterait dans son estime s’il mettait sa proposition à exécution ! S'il se montrait incorruptible et aussi psychorigide...

*Voici qui est plus digne de toi…*

La seconde proposition était plus ce à quoi elle s’attendait de la part d’un baroudeur. Restait à savoir quel allait être l’enjeu. Quelle était la condition à sa bonne volonté ?
Elle esquissa un sourire entendu.

*Abats tes cartes… Voyons ce que tu es prêt à demander d’une frêle jeune femme.*

Son regard ne dévia pas de l’acier du baroudeur et pendant quelques secondes elle se demanda si elle le laisserait aller jusqu’au bout de sa proposition, mais décida de faire le pas qui peut être allait l’engager sur un chemin qu’elle n’aurait pas envie de suivre, mais la curiosité était trop forte.

« Quel est donc le prix de votre compréhension à l’égard d’une pauvre pècheresse sans défense ? »

La phrase était presque accusatrice, mais le ton calme malgré une légère accélération des battements de son cœur.

*De quoi me crois-tu capable pour rester en possession de ce livre ?*
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMer 9 Juil - 14:05

Nos deux protagoniste de dans scène actuel semblait jouer à un étrange jeu. La belle et le baroudeur sous l’ombre d’un arbre possédait ici une certaine intimité afin de mieux discuter des prochaines étapes de leur relation. Certes, ils sont toujours ici deux étrangers, connaissant que si peu de chose à propos de l’autre, mais un regard indiscret provenant de l’extérieur ne saurait trop dire s’il s’agissait d’amants des plus particuliers ou d’une belle en détresse qui fut coincé par un vil personnage. Certes l’apparence des plus harmonieuses des deux êtres n’annonçait nullement signe de malaise entre eux, donc ici l’idée qu’ils sont là un couple peu habituel est sans doute ce qui est de plus probable aux yeux du monde.

Notre cher ombre blanche avait demeuré des plus silencieux depuis qu’il avait laissé ses mots en suspens. N’ayant nullement précisé ce qu’il désirait vraiment d’elle, il la laissa dans le doute durant un instant. Cette belle disant se nommer Elië, il ne s’avait toujours pas quoi ce faire comme opinion à propos de celle-ci. Elle lui affichait tant de visages, mais à ce mystère Áedh doit avouer y prendre un certain plaisir. Cela fait partie du jeu, si toute les réponses seraient donné avec facilité il est peu probable qu‘il aurait continué de jouer. Cependant il s‘agit ici d‘un jeu qui possédait nombreux risques et notre charmant jeune homme aux yeux azure le savait. Il savait que trop bien que s’aventurer ainsi avec elle pouvait faire en sorte qu’il manque la fenêtre d’opportunité d’appréhender le fameux Samil, la tête à prix que recherchait le chasseur de primes.

Jouer ainsi pouvait sans doute être considéré comme étant une perte de temps, une distraction pouvant lui coûter très cher. Surtout lorsqu’on pense à tout ce qu’il avait investi dans cette poursuite. Plusieurs autres chasseurs avaient abandonné l’idée de retrouver ce truand, beaucoup n’avaient point osés répondre à la demande. Áedh, lui, semble être un peu plus fou que les autres. Ayant poursuivi ce truand depuis plusieurs semaines… il n’avait pas quitté la course malgré le manque évident d’indication clair. Le chemin qu’il avait suivi l’a mené jusqu’à l’antiquaire. À cet endroit il avait su trouver bien plus que des vieilleries. Non seulement il avait trouvé grâce à ses méthodes d’interrogations que certains jugeraient comme étant un peu barbare, il avait fait une rencontre des plus fascinantes. Fascinante au point qu’il fit le choix de la poursuivre dans les rues d’Hesperia.

Cette fascination n’était pas seulement liée par la séduisante apparence de la Sindarine, bien qu’il ne puisse pas non plus dire que cet aspect n’avait pas joué un peu en faveur de son intérêt pour elle. L’ombre blanche n’était pas du genre à juger un livre par sa couverture, il y avait quelque chose de plus chez elle qui avait su attirer son attention. Peut-être était-ce le fait qu’elle était possiblement une vile cleptomane, peut-être était-ce quelque chose dans sa façon de parler… ou même encore ce que certains qualifierait comme étant un «je ne sais quoi». Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Leur regards se croisaient, les prunelles azures d’Áedh étaient plongées dans les émeraudes d’Elië. Elle semblait partager son désir du jeu… c’est sans doute pour cette même raison qu’elle n’avait pas hurlée au loup lorsque ce dernier l’avait approché ainsi dans la rue.

Réfléchissant à une façon de formuler une réponse à sa question, l’ombre blanche fut un peu amusé par l’utilisant du terme pauvre pècheresse sans défense. Elle pouvait sans doute donner cette impression à un sot n’y connaissant rien aux genres de personne qu’elle est. Oh elle affiche naturellement un certain visage que certains désignerait sans doute comme étant parfaitement innocent, mais cet idée n’est que pour les gens qui croient véritablement en l’innocence des gens. Aux yeux d’ Áedh, tout être est un jour ou l’autre coupable d’un mal, la question est quel est le mal qui les habite. Lui-même n’est pas sans tâches obscures sur son âme et il doute fortement que cette séduisante rouquine est pure.

Laissant ses doigts frotter contre la couverture de livre, il était évident qu’elle ne souhaitait pas s’en séparer. Il s’agissait ici de l’aspect sur lequel il tentait de jouer… il souhaitait savoir à quel point il pouvait pousser les limites et le désir de celle-ci à conserver cet ouvrage. Il pouvait bénéficier de ce désir, mais il s’agissait ici d’un jeu dangereux. Le chasseur de primes jouait avec le feu et il risquait de se brûler s’il ne faisait pas attention. La sindarine devant ses yeux n’était pas sans défense et sans perspicacité. S’approchant d’elle il lui déposa alors quelques mots à l’oreille.

«Pour une pauvre pécheresse comme vous… je demande que très peu…»

Se reculant doucement, déposa une fois de plus son regard dans le sien avant de poursuivre là où il avait laissé son idée en suspens.

«Cependant je ne peux vous le demander maintenant… par contre si vous me retrouvez en soirée devant le lieu de notre première rencontre le prix de ma compréhension vous sera révélé…»

Il fit alors une pause. Lançant un regard circulaire rapide autour, il continua son bref monologue.

«Du moins… l’une de mes demandes, car cela vaut bien deux faveurs… non?» ajouta-t-il avec un discret sourire en coin.

Il poussait les limites de celle-ci, lui demandant de lui faire confiance et de le retrouver en soirée. Allait-il la laisser partir ainsi sans véritable garantis qu’elle allait se montrer le bout du nez? Il s’agit ici d’un très grand risque qu’il prenait si c’était le cas, toutefois s’il avait pu la traquer une fois… il pourrait le refaire si nécessaire. La mystérieuse et charmante Elië devait se douter qu’il ne la laisserait pas partir sans remplir ses conditions. L’une allait être annoncée en soirée et l’autre ? Oh l’autre il laissait la charmante demoiselle dans le doute… car ce n’est point amusant si tout le mystère est retiré dès le départ.
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMer 9 Juil - 19:37

Dans l’expectative, la belle rouquine se demandait encore quel allait être l’enjeu de ce que le blondinet allait lui demander. Elle se demandait aussi par quelle folie lui avait-elle  laissé l’initiative de cette rencontre.

*Tant que tu prendras la vie pour un jeu, pour une courses au plaisir sous toutes ses formes, il t’arriveras fatalement ce genre d’aventure…
_ Tu y es un peu pour quelque chose tout de même !...
_ Je dois l’avouer et si je ne t’avais pas rencontrée…
_ Oui je sais…
_ Attention, ton baroudeur est en train de se rapprocher dangereusement…
_ Comme si la proximité d’un homme pouvait m’effrayer !
_ En tout cas tu ne fais pas très attention à ta réputation à te laisser aborder et serrer de près comme cela.
_ Parce que ma réputation craint encore quelque chose ?
_ Tu as raison, mais donne au moins le change pour les braves gens…
_ Je déteste les braves gens. *


Il est vrai que deux personnes de sexe  opposés si proches physiquement pouvaient donner à jaser. Jaser car une demoiselle convenable ne se laisse pas serrer de si près et d’autre part une demoiselle toujours comme il faut ne fréquente pas les vanupieds et ne se compromet pas avec des hommes de basse condition comme il semblait être le cas en l’occurrence, même si elle était bien placée pour le savoir, les apparences sont parfois trompeuses... Ces considérations ne manquaient jamais d’amuser la courtisane et il suffisait de regarder son regard pétillant pour deviner que c’était encore le cas…

*Si tu ne m’avais pas rattrapée cette journée aurait été moins belle*

Que pouvait bien vouloir l’homme en blanc ? Enfin blanc lorsque les chemins ne le poudrent pas car pour le moment il était bien maculé de la poussière ramassée au cours de ses pérégrinations. Un passant honnête aurait pensé immédiatement que ce genre d’individu n’attend d’une femme qu’une seule chose : quelle honore son lit de sa présence, mais Elië avait bien vu que le coureur de chemins était en chasse et elle doutait qu’il délaisse sa proie pour ne penser qu’à la bagatelle… Mais peut être justement avait-il une idée pour se servir de la belle pour attraper son gibier de potence… Ce pourrait être intéressant, mais cela voulait dire qu’il avait des informations précises sur l’objet de sa traque. Plus elle explorait cette piste plus elle se sentait excitée.

*Ne me déçois pas. Montre toi à la hauteur, par pitié…*

Elle se voyait déjà dans un rôle de chasseuse et ce rôle elle le connaissait parfaitement. Mais le tenir en compagnie du « baroudeur », pouvait apporter un piquant supplémentaire et lui apprendre d’autres stratégies.

Y aurait-il une mise à mort ou avait-il besoin du malfaiteur vivant ? Enivrée par avance, elle oubliait qu’elle-même faisait partie des gibiers potentiel de son «baroudeur ».
Il n’était pas difficile pour elle de l’oublier tant le plaisir qu’elle prenait à cette part de ses activités lui faisait souvent oublier son côté répréhensible, excusez de l’euphémisme… Quelque chose d'aussi délectable ne pouvait pas être foncièrement mauvais…
Est-ce à dire qu’elle n’avait aucun remord ? Hélas, je crois que c’est tout à fait cela exacerbé en outre, par le fait que ses victimes étaient la plupart du temps très puissantes et désignées par des ennemis eux-mêmes très puissants et ne pouvait en conséquence être tout à fait innocentes.
Or quoi ? Qui pouvait se plaindre de la mort d’un enfant ou d’un opprimé de la main de la rouquine ? Personne… Mais revenons à notre scène et à l’attente d’Elië.

A rester si proche des siens sur le couverture de cuir,  la chaleur des doigts du blondinet irradiait maintenant jusqu’aux siens. Leurs mains sur le livre se livraient au  même jeu que leurs yeux. Une certaine électricité semblait parcourir la délicieuse menotte, délice supplémentaire pour la jeune femme.
Et voici qu’il s’approchait d’elle pour murmurer à son oreille. Le capuchon de sa cape effleura sa joue et des senteurs de musc et de cuir lui parvinrent. Son souffle chaud lui apporta des mots dont la musique était plus importante que le sens. En effet le « très peu » restait encore mystérieux et alors qu’il ne pouvait le voir, penché qu’il était à son oreille, elle passa le bout de sa langue sur ses lèvres gourmandes.
Lorsque leurs yeux se recroisèrent, elle haussa légèrement les sourcils, interrogateurs.

*Tu sais diablement bien ménager le suspense…*

Un rendez-vous ? Quelle banalité ! Manœuvre de Roméo de bas étage, piètre ambition de Dom Juan de seconde zone ! Mais un rendez-vous sur les lieux du crime, voici qui est tout différent !

Elle s’apprêtait à répondre lorsqu’il finit de formuler sa demande.

*Et bien tu n’as pas froid aux yeux. Penses-tu que ce livre valle tout cela ?*

Mais quoi « tout cela » ? Elle ne savait en fait toujours pas à part qu’il lui faudrait le retrouver

*Refuse !
_ Refuser ? Tu n’y penses pas !
_ Ca ne peut être qu’un piège ou en tout cas un mauvais coup…
_ A propos de coup tu n’en sais rien encore…*


Elle hésita cependant l’espace d’une fraction de seconde qui lui sembla une éternité tant son choix était déjà fait.

« Un rendez-vous le nuit ? Et pourquoi pas ? C’est peu de chose…»

Elle ne posa aucune question sur les motifs de ce rendez-vous. Une pauvre demoiselle sans défense ne peut que s’attendre à un rendez-vous honnête. En remerciement du service rendu c’était le moins qu’elle puisse faire, même si elle le savait cela ne s’arrêtait sans doute pas là…

« Quand-à votre deuxième demande, comment pourrais-je accepter sans en connaître la teneur ?..."

Elle laissa quelques secondes s’écouler avant d’ajouter.

« Mais si vous vous montrez digne de confiance, tous vos espoirs sont permis… »

Elle avait mis autant flou et de possibilités dans sa dernière phrase que le blondinet s’amusait à maintenir le suspense. Quels espoirs caressait-il donc ? Etait-elle prête à les exaucer ?
Qui vivra verra.

*Pour l’instant tu t’en tires bien, mais il a toujours la main sur ton livre…
_Patience ! Pour ma part je lui fais confiance. Peut être sous le rôdeur se cache-t-il un gentleman…*


Toujours le petit sourire de défi aux lèvres et ses yeux dans l’azur des iris du blondinet, elle attendit la suite. Allait-il la laisser partir avec le livre sans garantie, c’est-à-dire allait-il lui faire confiance ? Allait-il essayer de la suivre comme la première fois ? Allait-il garder le livre ? A cette éventualité elle ne pouvait se résoudre…
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeJeu 10 Juil - 20:31

L'ombre blanche n'avait pas encore véritablement annoncé les enjeux et devant le regard azure de celui-ci, il pouvait y voir le ravissant visage d'une jeune femme bien curieuse. Il jouait à un jeu dangereux avec cette dernière, une femme qu'il ne connaissait point, ce qui est sans doute la source du plaisir de la situation.Certes le tout est un peu tordu, jouer comme ça, certains diraient que notre blondinet abuse ici d'elle, qu'il utilise le crime qu'elle a commis comme un levier pour bénéficier que sa propre personne.Et les enjeux, il lui avait annoncé qu'il avait certaines conditions à sa compréhension, mais il n'avait pas plus approfondi sur la situation, jugeant que le moment présent n'était pas nécessairement approprié pour cela.


Il est vrai que lui demander de le rejoindre en soirée était fort risqué, il ne pouvait nullement se fier que sur la bonne volonté de celle-ci. Bien qu'il soit possible que simplement afin de savourer le plaisir d'une aventure qu'elle accepte l'offre d'Áedh, il serait très idiot de sa part de ne pas prendre avec lui une assurance.Entre ses doigts, il tenait toujours le livre, un ouvrage dont la charmante Elië ne semblait point souhaiter laisser partir facilement. Il s'agissait là de la meilleure façon de s'assurer qu'elle réponde à sa demande.


Cette charmante demoiselle lui avait offert une réplique.Dans sa voix, il pouvait y lire une certaine fascination en ce qui concernait la requête du blondinet. Ayant retrouvé les émeraudes de celle-ci, Áedh brisait le lien que lorsqu'il devait cligner des yeux. Il s'agissait d'une demoiselle des plus intéressantes cette chère Elië, il ne savait trop comment la qualifier.La relation avec cette ravissante enchanteresse aurait sans doute été bien différent si notre protagoniste avait fait sa rencontre en autres lieux. Il est même probable qu'il n'aurait su être autant fasciné par celle-ci.


Elle le questionna. Affichant toujours un discret sourire à ses lèvres, Áedh n'offrit pas une réplique immédiatement. Un choix judicieux, car celle-ci poursuivit là où elle avait laissé ses mots en suspens après la question. Elle jouait au même jeu que notre protagoniste. Comment pouvait-il lui prouver qu'il était digne de confiance ? Ah voilà une très bonne question.Certes, le chasseur de primes pouvait utiliser le livre afin d'inciter celle-ci à le rejoindre... mais qu'offrait-il en retour ? Sa parole ?Si lui-même ne pouvait faire confiance à celle-ci qu'avec sa parole, comment pouvait-il espérer qu'elle le suivre aveuglement ?Il pourrait lui laisser le livre, en guise de bonne foi et signe de confiance, mais en même temps perdre la seule assurance de sa coopération ?


À vrai dire, aux yeux du blondinet le livre ne possédait pas de réelles valeurs.Sa véritable intention n'était point de le retourner à quoique ce soit. Il se m'y donc à réfléchir durant un instant, ne quittant nullement ses yeux la belle qui se trouvait en face de lui. Il avait su la retrouver une fois, il pourrait le faire une seconde fois si elle ne tenait pas sa promesse.

«Bien...» Dit-il doucement en relâchant le livre. «Vous laisser me quitter avec ce livre...Démontre ma confiance...J'espère que cela peut être réciproque...» Ajouta-t-il en faisant glisser ses doigts le long de l'ouvrage puis sur les hanches de la belle.

Il fit alors une pause un peu plus longue avant de poursuivre où il avait laissé. Puis il reprit.

«En ce qui concerne la seconde faveur...Cela dépendra des évènements à venir...Mais ne vous inquiétez pas, je n'oserais demander quoique qui ne serait point approprié...»

Il fit un petit sourire à la demoiselle puis un pas en arrière.Leur entretient du moment s'achevait...Et il était maintenant important pour le chasseur de primes de songer à nouveau à la raison de sa présence dans la cité.Dans les yeux de la mystérieuse demoiselle, il pouvait y trouver une personne à qu'il pourrait sans doute faire confiance, du moins un peu plus.

Jetant alors son regard sur les cieux, il ne pouvait apercevoir ce cher Airut, mais l'ombre blanche ne se faisait pas trop de soucis.Le faucon était une bête de plus indépendante, il est fort probable que l'oiseau de proie a, justement, trouvé une proie.

Après ce moment de distraction Áedh retourna temporairement son attention une dernière fois sur la belle. Lui souriant un peu avant tirer sa révérence.


«Au plaisir de vous revoir...»

Retournant vers la rue par laquelle le couple étaient entrée dans l'allée, l'ombre blanche de fonda alors rapidement parmi la foule. Il avait laissé derrière, elle, la belle à la crinière de feu. Sans véritable assurance qu'elle allait le rejoindre en soirée, il s'agissait ici d'un risque qu'il était prêt à prendre. Toutefois, son instinct lui disait qu'il allait la revoir... elle semblait être une créature curieuse.

Parcourant alors les rues de la cité, tournant un coin et puis un autre, l'ombre blanche fit son chemin jusqu'à l'auberge où il avait dormi.À l'extérieur dans l'écurie non loin de là, il retrouvant le fidèle Jyry. La pauvre bête avait sans doute dû trouver la journée bien longue.Sans doute moins existant et fascinant que celle de notre blondinet. Caressant le cou du cheval, le chasseur de primes s'assura qu'il avait de quoi boire et manger. La vie de la pauvre bête pouvait autant être fascinante qu'ennuyante, ne sachant jamais quand Áedh sera de retour ou même s'il sera de retour.La symbiose animale permettait à Áedh de comprendre Jyry, mais avec les nombreux voyages, la bête et l'homme n'avait point besoin de magie afin de se comprendre.

Sous cette apparence de rustre, Áedh possédait un côté un peu plus doux.Les bêtes qui l'accompagnaient aux quatre coins du monde, il en prenait soin. Airu et Jyry sont sa famille et ses compagnons. Certes ils ne peuvent remplacer la compagnie d'une créature humanoïde..Encore moins celle d'une femme. D'ailleurs... Cette femme qu'il avait rencontré, ô quelle femme...Cette mystérieuse Elië. Il aurait aimé un peu plus la connaître... mais les circonstances actuelles ne laissait pas place à la banalité. Il doit cependant l'avouer, que leur petite rencontre semblait être une façon un peu étrange de flirter avec l'un autre, un tango assez particulier, mais rien de plus... pour le moment.Il est difficile pour lui de bien se concentrer sur son gibier avec cette dame en tête. Une enchanteresse à la crinière de feu.Pourtant, il devait retrouver ses esprits. Le temps passait et l'heure approchait à grand pas...Bientôt le baroudeur devra quitter l'auberge afin de retourner chez l'antiquaire...Avec un peu de chance mettre la main sur son gibier

Il est étrange de penser qu'un lieu à l'apparence aussi banal qu'un antiquaire fut la raison de cette rencontre en une demoiselle, possédant une apparence un peu plus sophistiqué, et notre cher ombre blanche possédant une apparence de baroudeur. Il est aussi peu probable que ce pauvre antiquaire aurait cru faire la rencontre de tels personnages lorsqu'il s'était levé ce matin. Le destin est toujours plein de surprises et nombreuses sont à venir pour notre chasseur de primes.


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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeVen 11 Juil - 10:01

Elle devait l’avouer, le blondinet jouait parfaitement avec son impatience. Si son art se vérifiait dans tous les domaines de vie, voilà qui méritait une certaine admiration. Un feu brillait dans son regard océan.

*L’eau et le feu ! Quel intéressant mélange !... Tu imagines, si nous avions été plus adroites…
_ Oui tu n’aurais pas pu t’amuser autant. Tu serais déjà chez nous à te délecter de ce livre qu’il ne veut pas lâcher et que tu n’es pas sûre de récupérer…
_ Tu as donc décidé de faire la rabat-joie ? Tu es plus complice d’habitude…
_ C’est pour ta sécurité…
_ Je sais, je sais…*


Les deux Elië étaient si fusionnelles qu’elles ne pouvaient s’en vouloir et il était bon que la Sindarine rappelle que le jeu engagé était des plus dangereux. Au fil de cette rencontre _était-elle vraiment de hasard ?_ les atouts étaient du côté du « baroudeur » et si elle ne s’en formalisait pas c’est qu’elle aimait ce genre de risque et que les côtés mystérieux de l’ombre blanche demandaient à être percés à jour.

Il se disait du côté de la justice, mais ses manières s’accommodaient parfaitement d’écart de conduite qu’une personne du monde ne se permettrait pas. Il avait su se montrer froid dans la boutique et bien plus chaleureux à l’ombre de cet arbre. Bref, elle savait déjà qu’elle accepterait le rendez-vous, le livre en sa possession ou pas. Juste avec un peu plus de joie et d’empressement dans un cas que dans l’autre…

Savoir s’il allait lui laisser le livre ou le garder en otage serait pour elle un indice pour évaluer jusqu’à quel point celui-ci aimait jouer, jusqu’à quel point il lui faisait confiance ou encore pensait-il l’avoir amadouée. Elle serait bien obligée de le comprendre s’il le gardait. En affaire on n’est jamais trop prudent, mais il serait bien moins fascinant. S’il le lui laissait au contraire,  il se classerait d’avantage parmi les gentlemen pour qui la fin ne justifie pas forcément les moyens.

*Un baroudeur gentleman ! Le rêve !
_ Avant de rêver, attend de savoir à quelle sauce il a décidé de te manger…
_ Ce pourrait être…*


Vous pouvez, là, imaginer tout ce qui vous plaira derrière les points de suspension. Il est fort probable que tout ce que vous pourriez fantasmer y soit inclus du plus trivial au plus éthéré et bien plus encore…

Chacun l’aura compris, ce blondinet n’était pas banal à ses yeux de courtisane habituée à donner contre espèce sonnante et trébuchante. Celui qui se tenait devant elle ne savait rien de son état et ne la regardait pas comme telle et ce qu’elle voyait d’elle dans ses yeux acier lui plaisait assez. D’ordinaire, les mâles de tous ordres pensent tout savoir sur elle une fois qu’ils ont laissé leur écot pour ses services.
Pour eux plus de surprise, ils savent pourquoi ils sont là et qu’ils auront ce qu’ils attendent. Le blond Áedh, se devait de la déchiffrer et, garder une part de mystère à ses yeux lui montrait que courtisane n’était pas inscrit sur elle comme une flétrissure. Raison de plus pour ne pas quitter ce regard dans lequel défilaient des horizons lointains…

Les pensées défilaient dans son esprit comme autant de brises sur les senteurs variées des fleurs du printemps, Tantôt boisée matinée de musc, tantôt sucrées, tantôt épicées, parfois acidulées voir avec une once d’acidité. La réponse qu’elle obtiendrait du vent qui avait réussi à la rattraper allait donner la note définitive. Elle pourrait lui promettre tout ce qu’il voulait pour influencer sa réponse mais c’était la sienne qu’elle voulait qui ne lui serait dicté que parce qu’il était et ce qu’il voyait d’elle. Elle comprenait alors qu’il mette le temps de la réflexion dans sa prise de décision et se sentait prête à attendre le temps qu’il faudrait la sentence.

*Si ça se trouve c’est un habile trafiquant qui connait parfaitement la valeur de notre livre et qui cherche un moyen habile de nous l’extorquer…
_ Tais-toi donc si c’était cela il nous l’aurait déjà arraché des mains et serait loin à l’heure qu’il est…
Perdu ! Tu as entendu ? J’avais raison, j’avais raison !*


A la réponse du baroudeur, une sorte de jubilation envahit la coquine rouquine, comme une enfant à qui on vient de faire le plus beau des cadeaux et, comme une enfant, elle se serait bien jetée au cou du blondinet si son expérience de la maîtrise de soi ne l’en avait pas empêchée. Son regard s’illumina cependant d’avantage et son sourire se fit plus franc. Décidément l’ombre blanche tenait toutes les promesses qu’elle s’était faites. Car à n’en pas douter, il ne s’agissait encore que des conjectures de la belle, de ses désirs de voir un inconnu se conformer à ce qu’elle attendait de lui…

Elle sentit se poser la main sur sa hanche, à l’image du personnage, ferme mais sans lourdeur. De ces mais qui gagnent toutes les permissions. Le regard de la belle obliqua dans la direction de la caresse et sa voix se remplit d’un mélange de reconnaissance et de promesse.

« Vous avez beau accoster les demoiselles sans défense de façon cavalière, il serait malvenu de vous tenir rigueur de la confiance que vous leur faites… »

Elle laissa passer un ange ou une incertitude afin qu’il mesure à son tour qu’elle n’était peut-être pas prête à exaucer ses commandements, mais était-ce vraiment des commandements ?

« Vous avez ma promesse de me trouver au rendez-vous ce soir. »

Elle n’ajouta pas « Je vous dis bien ça » car elle en était trop excitée… mais continua par un candide:

« Pour la deuxième faveur je vous fais entièrement confiance… »

L’entretien était visiblement terminé pour le blondinet. Elle lui rendit son sourire alors que la jubilation grandissait à nouveau en elle. Elle avait le livre et la promesse d’une soirée palpitante. Le beurre, l’argent du  beurre et le sourire du blondinet…
Le bleu  de ses yeux quitta les siens pour retrouver celui du ciel, l’enchantement était brisé, mais tenait toute ses promesses sans doute pour les deux protagonistes, tous les espoirs étaient permis. Aucun ne savait qui de l’autre était le chasseur ou la proie…

En guise d’au revoir, telle une lady qu'elle n'était pas, elle le salua d’une inclinaison de la tête accompagnée d’un sourire complice. Etait-il possible que de tels être puissent le devenir en si peu de temps ?
Elle le regarda s’évanouir dans la foule, supputant sur ce qu’il allait faire de sa fin de journée : continuer de chasser les gens, ou prendre quelque repos dans une taverne plus ou moins bien fréquentée.
Elle n’avait pas la prétention de penser qu’elle occuperait son esprit, même si… Elle n’occupait pas les esprits des hommes « après » ou en tout cas elle s’en moquait… Leur or prenait avantageusement leur place et était plus fiable.

Elle prit alors le chemin de son nid, la démarche et le cœur légers, presque à cloche pied comme une gamine qui ramène de ses escapade le bijou de princesse dont elle a toujours rêvé. Sa marche ressemblait à une danse, mais elle n’oubliait pas de prendre des chemins détournés. Elle possédait d’autres ruses pour éviter d’être suivie, mais elle ne pensait pas qu'Áedh la suivît une nouvelle fois et quand bien même…
Elle passa son portail qui la mettait à l’abri du monde extérieur, traversa le petit jardin arboré dont la frondaison masquait la petite maison qui se tenait au fond, en passa le seuil et laissa tomber sa cape de contentement dans l’entrée avant de monter tout droit à sa chambre, le livre à la main.

Enfin seuls ! Tout en ouvrant le livre elle se laissa tomber en arrière sur sa couche. Elle allait tout à loisir pouvoir explorer cet ouvrage tant convoité. Comme à la boutique elle alla directement à la table des matières. Elle était pleine de promesses. L’antépénultième chapitre était consacré au « génocide syliméa » Ses sourcils se froncèrent. Génocide ?
Elle referma le livre. Elle se sentait bien vivante. Sans doute bien plus vivante que depuis longtemps si tant est qu’en sept mois, elle avait pu expérimenter toutes les émotions possibles. Elië lui était d’une grande aide lorsqu’il s’agissait de parler d’états d’âme…

Le livre attendrait donc. Elle rampa sur le lit jusqu’au chevet sur lequel elle déposa délicatement le grimoire. Elle devait penser à son rendez-vous…
Elle eut un sourire en réalisant que ce rendez-vous manquait un peu de précision. Cela faisait un peu amateur, tout le contraire de ce que la belle se faisait comme image de son baroudeur. Pas d’heure, pas de tenue envisagée. Elle allait être obligée de prendre des initiatives. Qu’à cela ne tienne, elle était une grande fille… Elle allait profiter que ces quelques heures de solitude reposante pour envisager la suite.

*Alors, tu ne regrettes pas trop cette journée ?
_ Pas une seconde !
_Tout ça grâce à la visite chez un brocanteur ! Qui l’eut cru ?*


Vous l’avez compris la solitude d’Elië était toute relative. La rouquine n’avait qu’à convoquer son alter ego pour la chasser. Parfois même la Sindarine imposait sa présence, mais Elië ne lui en voulait jamais. Après tout c’était elle qui s’était invitée la première…

*Comment imagines-tu la suite ?
_ Une jeune fille en détresse servira peut être d’appât à un receleur…
_ Il n’oserait pas tout de même !...
_ Et pourquoi pas ? Ce serait de bonne guerre…
_ Tu as raison et nous l’avons déjà fait…
_ Oui ma chérie, nous l’avons déjà fait…
_ Mais ce qui m’intéresse le plus c’est la deuxième faveur qu’il demande…
_ A ton avis ?...
_ Pas nécessairement…*


Une veillée d’arme débutait qui ne finirait qu’à l’engagement de l’action…
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeVen 11 Juil - 21:17

Plus le temps passait, plus notre ombre blanche réalisa qu'il n'avait pas été très précis dans sa demande de rencontre dans un avenir prochain. Il avait donné un lieu de rencontre, mais nulle précision concernant une heure approximative ou ce qu'il s'attendait d'elle lors de cette rencontre. Cependant, pour être tout à fait franc, notre cher protagoniste n'y avait pas trop réfléchi.Une impulsion sur le moment ? Le désir de la revoir sachant qu'il devra la quitter durant un certain temps ?C'est possible que c'est ce qui a poussé Áedh à faire une telle requête.Bien qu'il possède une certaine fascination pour la mystérieuse enchanteresse aux prunelles émeraude, cette demande n'était nullement motivée par une idée de romance, du moins pas dans le contexte actuel. Elle pouvait lui être utile, une distraction soi pour Samil, soit pour l'antiquaire.

Enfin, il avait encore un peu de temps afin d'y réfléchir.Les soleils étaient encore bien présents dans les cieux et il n'avait qu'affaire chez l'antiquaire une fois ceux-ci couchés. Si le vieil homme disait vrai, la chasse se terminera ce soir... du moins si tout va bien.Ce genre de chasse, on ne sait jamais comment elle va tourner.Les proies sont imprévisibles, la peur d'être capturé fait en sorte que les gens deviennent irrationnel et avec la réputation que possède le gibier actuel...Notre blondinet devra être prudent dans son approche.Il met sans doute la séduisante Élië en danger en lui demandant se le retrouver ce soir.Cependant, quelque chose disait à notre baroudeur qu'elle n'était pas étrangère au danger. Sa façon de gérer l'approcher de notre chasseur de primes, elle ne possédait pas l'attitude d'une demoiselle sans défense.

Son attitude, des mouvements, mais surtout son regard en disait tant et à la fois si peu à propos de sa personne. La plupart des gens, en les observants Áedh pouvait se faire une idée à propos de leur personnalité, lire en eux nombreux secrets sans même avoir à les questionner, mais elle, il s'agit d'une toute autre histoire. Elle ne se lit pas telle un livre ouvert, il arrive à voir et comprendre certaines choses en elle, mais tant d'autres demeures un mystère.

Toutefois, l'ombre blanche ne doit pas trop se soucier de la comprendre en ce moment, il aura possiblement l'occasion de le faire plus tard. Ceci dit, si cette dernière tient sa promesse. Prenant soin de sa monture durant un moment, le chasseur de primes fit le choix judicieux de se reposer un peu avant la chasse nocturne.Regardant alors sa bourse, il avait de quoi payer pour boire, mais pas suffisamment pour une chambre. Une petite sieste à la belle étoile était donc sa seule solution...Enfin une petite sieste sous les soleils et dans les écuries.Et qui a dit que la vie d'un baroudeur était remplie de glamour et d'aventures ?S'il souhaite dormir, le voilà forcé à dormir à quelques pas de Jyry dans une écurie dont le parfum laisse un peu à désirer. Certes, le parfum actuel d'Áedh n'est pas celui des fleurs du printemps, mais cela ne rend pas la chose plus plaisante. S'installant prêt de la bête afin de se reposer un peu, il tentait d'ignorer l'odeur et d'y trouver un peu de sommeil.

L'homme se laissa alors bercer durant un moment, une heure ou deux, mais pas plus. Le sommeil peut confortable fit en sorte que la sieste fut courte. Les soleils s'approchant de l'horizon et les lunes s'affichant dans les cieux dès le réveille de l'ombre blanche, celui-ci se dit que mieux valait se mettre en route vers le point de rendez-vous.Mais avant, se laver le visage rapidement afin de se réveiller et nettoyer la paille sur ses vêtements était obligatoire.Il était certes un baroudeur possédant l'apparence d'un rustre, mais il y existe tout de même une limite entre être un rustre et un va-nu-pieds

Caressant une dernière fois l'étalon, le chasseur de prime se mit en route. Tournant un coin et puis l'autre, se mêlant à la fou Áedh retrouva son chemin jusqu'au boutiquier sans réel difficulté. Dans les cieux Airut parcourait les environs, à la recherche du gibier de notre chasseur de primes. Il n'était pas encore dans les envrions... sa charmante rouquine n'y était pas non plus. Il faut dire que les directives de notre blondinet étaient plutôt ambigües et la soirée n'avait pas réellement débutés pour la plupart des êtres de ce monde.

Entre deux maisons dans une allée, Áedh quitte que très rarement la maison des yeux.Sous la pénombre se faisant de plus en plus présente dans les rues d'Hesperia, l'ombre blanche se montre patiente sous le voile de la nuit qui s'annonce. Il s'agit ici d'un moment crucial. La bourse pratiquement vide, ce dernier compte bien obtenir cette tête afin de continuer à prospérer. Il ne s'agit pas ici d'un travail des plus sécuritaire financièrement et la plupart des investissements viennent de sa propre bourse.Avec de la chance, il aura la chance de rapporter Samil vivant, sa tête vaut nettement plus ainsi, mais cela, c'est les évènements à venir qui le dicterons.

Il devait se montrer patient, une chose qui n'est pas toujours facile. Il se devait d'attendre pour l'ombre de son gibier ou celle de l'enchanteresse à la crinière de feu.Le blondinet espérait la voir avant que son gibier fasse surface afin d'être en mesure d'utiliser tout aide qu'elle pouvait lui apporter face à la situation présente.D'un autre côté, Elië serait sans doute une distraction, si Áedh finit par se faire du souci pour la sécurité de la demoiselle.Pourquoi lui avait-il demandé de venir ?En y réfléchissant, il aurait peut-être été préférable qu'elle demeure loin.Elle ne lui avait certes pas donné l'impression d'être une fleur si délicate, malgré les apparences, elle semblait être bien en mesure de se débrouiller... voir prendre une vie si nécessaire.

Leur étrange danse avait fait en sorte qu'il avait appris tant de choses à propos d'elle malgré le mystère qui continuait d'entourer la belle. De toute façon, si celui-ci l'envoyait distraire l'antiquaire, avec sa main sévèrement fracturé, il est peu probable que l'homme puisse s'en prendre à elle.

Les lunes approchaient le zénith, aucun signe d'Elië, ni de Samil.Les passants se faisaient de plus en plus rares et nul ne semblait avoir remarqué la présence du chasseur de primes sous la pénombre.Prêt d'un mur, il écoutait les bruits de son environnement et entendait au loin des pas, mais ne voyait aucune silhouette.Un pas léger et sans doute féminin, peut-être son enchanteresse ?



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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeVen 11 Juil - 23:47

Récapitulons… Se trouver devant la boutique d’antiquité pour la soiréé. Tout ça était un vague… Si elle avait bien compris ce dans quoi trempait le baroudeur, c’était une affaire qui nécessité un minimum de discrétion, donc qu’il fasse nuit, que les passants soient les moins nombreux possible et sans doute que les boutiques soient fermées.

*Cela me laisse plus de temps qu’il n’e faut pour me préparer.
_ Oui, mais te préparer à quoi ?
_ Mystère, mystère…*


La question était de savoir ce qu’attendait d’elle Áedh. Sans doute pas qu’elle circonvienne un dangereux individu. Même si cela faisait partie de choses dont elle était capable à l’occasion, le blondinet n’était pas sensé connaître toute l’étendue de ses compétences ou alors il était encore plus malin et perspicace que la belle ne l’imaginait. Ce n’était certes pas pour un rendez-vous galant, d’autres lieux auraient été plus appropriés. Devait-elle faire diversion ? Servir d’éclaireuse ? De voleuse ?
Il lui faudrait donc une tenue qui lui permette de faire tout cela.

*Voyons voir du sombre pour le nuit… Oui ?... Non ! Courir dans cette tenue si cela s’avère nécessaire n’y pense même pas…
_ Et ça ?
_Hum… Oui pas mal. Noir pour l’obscurité, joli décolleté, épaules et bras nus pour la diversion.
_ Large ceinture pour mettre ta taille en valeur
_ Pour dissimuler des surprises plutôt, et pans de la partie basse séparés permettant de courir si besoin…
_ Un manteau ? Une cape ?
_ Hum… Les soirées sont fraîches en effet, mais ce serait dommage de gâcher l’effet « diversion »… _ _ Avons-nous quelque chose ?*
_ Tiens et ça ? Courte veste noire, manche mi- longue, ouverte sur ta robe…
_ Parfait ! Je me demande ce que ferais sans toi !*


Elle plaqua la robe contre elle, la veste par dessus devant son miroir afin d’admirer l’effet produit.

*Pas mal hein ?*

Elle s’accroupit pour essayer de trouver les chaussures qui iraient  pour cette soirée. Le choix se porta vite sur une paire de bottines de cuir noir au talon suffisamment haut pour la ligne et suffisamment plat pour les exercices physiques.

*Et sinon tu comptes y aller les mains vides ?
_ Tu me connais…*


Elle se rendit jusqu’à sa cache à matériel létal (il faudra à l’occasion que je vous invite à visiter la demeure d’Elië…). Elle en ressortit avec deux étoiles de métal qui seraient glissées dans sa ceinture et une lame de lancer dont le fourreau gainerait avantageusement l’intérieur de sa cuisse.

*Qu’en penses-tu ? Cela devrait suffire non ? Ou alors c’est qu’il veut notre mort…*

Satisfaite de ses préparatifs, elle se rendit compte que le soleil était encore haut et qu’elle avait bien le temps avant de se mettre en route
Une petite collation, un brin de toilette terminé par quelques note parfumée et elle se sentait tout à fait prête pour une nouvelle aventure…

*Tu sais que la rouquine ne fait jamais cela ?...
_ Oui c’est un problème… Sauf si tout se passe bien…
_ Si tout se passe bien oui. Sinon ?*


Elië haussa les épaules comme une enfant capricieuse.

*Pour une fois que je fais quelque chose juste pour le plaisir !...
_ Juste pour le plaisir !? Mais que fais-tu d’autre !?
_ Et bien justement, hors de question de laisser passer cette soirée et la rouquine, comme tu dis, est obligée d’être la rouquine…*


Il était en effet inenvisageable de se présenter sous une autre forme qu’Elië Valanatëel et n’ayant d’ordinaire pas besoin de perruque elle n’en avait pas sous la main…

*Et puis ces postiches sont grotesques !*

Le soleil disparut trop lentement ce soir-là mais finit tout de même par laisser place à l’obscurité. D’après ses calculs, Il n’était nullement besoin de se presser. Son rythme cardiaque avait accéléré un peu prouvant s’il en était besoin qu’elle était déjà concentrée… Ce devait être une soirée plaisir mais non une folie… Elle se demanda si le blondinet était déjà sur place. Dans quel état était-il ? Etait-il sûr qu’elle serait là ? Plus elle y pensait plus elle sentait qu’il arriverait le premier. Il devait être dissimulé dans l’ombre à attendre son arrivée ou celle de quelqu’un d’autre…

*Allez : Il est temps.*

Fin prête, une aumônière de cuir noir pendant au poignet par une dragonne pour compléter sa panoplie de la gentille fille un peu perdue dans la nuit, elle se rendit par les chemins détournés sur les lieux du rendez-vous. La lumière qui filtrait ça et là par les fentes des volets clos suffisait à la guider dans un quartier qui lui était maintenant familier. Les sens aux aguets, ne sachant à quoi s’attendre il faut s’attendre à tout, elle scrutait la pénombre en quête d’indice d’une présence, d’une approche…
La boutique était maintenant en vue mais nul signe de l’ombre blanche.

*Je sais que tu es là. Tu vois je suis venue…*

Ne sachant pas quel était le scénario prévu, et n’osant prendre de risque inutile, elle se posta sur le pavé en face de la boutique, se donnant la contenance d’une belle esseulée et abandonnée, cherchant quelque chose dans son aumônière et regardant d’un œil charmant mais désespéré dans toutes les directions d’où allait surgir à n’en point douter son chevalier en armure étincelante. Elle renifla doucement et sortit délicatement un mouchoir de sa pochette avec lequel elle se tamponna précieusement son joli petit nez…

*J’espère que la suite sera plus palpitante…*
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeLun 14 Juil - 13:55

Les soleils s’étaient peu à peu couché à l’horizon et sous le voile de la pénombre, une ombre blanche attendait patiemment. Cette ombre attendait deux choses, la venue de son gibier et celle de la belle enchanteresse. Il s’agit sans aucun doute d’une requête un peu hors de l’ordinaire, même pour notre protagoniste, mais il avait demandé à cette étrange demoiselle de le rejoindre ici ce soir. Lui qui a l’habitude d’exécuter son travail en solitaire, s’était-il trouvé une partenaire en cette soirée? Enfin c’est difficile de véritablement dire ce qu’il fera d’elle, puisqu’il n’a rien officiellement annoncé. Elle sera sans doute plus une source de distraction afin de lui offrir un peu d’espace de manœuvre. Il ne s’agit nullement ici d’une tâche facile, le gibier actuel a déjà échappé plusieurs fois à l’emprise et à celle de nombreux autres chasseurs de primes. La clé du succès ce soir repose peut-être sur cette opportunité. Il est probable que si notre protagoniste s’approche de la situation sans distraction pour son gibier, sans appât, qu’il risque de lui glisser entre les doigts. Cependant, son plus grand soucis n’était pas nécessairement ce très cher Samil qui avait su fuir que nul ait été capable de l’attraper, non ce n’était pas plus le plus grand souci d’Áedh, c’était l’antiquaire. Ce vieil homme n’était indubitablement pas capable d’être un danger physiquement, mais sa langue de serpent pourrait sans doute faire en sorte que son gibier l’entende crier au loup et met les voiles.

Sous l’ombre de la nuit, les sens du blondinet était aux aguets, il entendait des pas venir de loin en sa direction. Venu de loin, le pas possédait un rythme régulier et léger. Rien ne lui donnait l’impression qu’il s’agissait de son gibier, mais il ne pouvait en être certains avant de voir le tout avec ses propres yeux. C’est donc de derrière le coin d’une maison qu’il sorti afin d’y observer la créature qui s’était arrêté non loin. Une silhouette féminine qu’il ne put identifier immédiatement. Celle-ci semblait attendre pour quelqu’un, quelque chose. Les prunelles azure de l’ombre blanche demeurèrent sur cette silhouette jusqu’à ce qu’il ait pu confirmer qu’il s’agissait belle et bien d’elle… Elië, l’enchanteresse à la crinière de feu. Depuis leur séparation, cette dernière avait changé sa garde-robe et son apparence actuelle laissait sous-entendre de nombreuses choses.

Il s’agit ici sans doute d’une opinion rapidement forgé à propos de la ravissante demoiselle, mais en cette soirée elle avait de quoi attirer l’attention de nombreux malgré les traits discrets de son accoutrement. Était-elle du genre à posséder un accoutrement pour toute occasion ? Celle-ci donnait à première vue une certaine impression de confort, donnant l’impression qu’elle n’en est pas à sa première aventure nocturne. Notre protagoniste ne pouvait évidemment pas se faire une idée bien claire de l’était d’esprit de celle-ci d’où il se trouvait, mais de ce qu’il avait pu voir d’elle… elle possède des mains très agiles… et fort probablement pas une vie entièrement plongé dans l’honnêteté et la délicatesse.

Telle l’ombre qu’il est, le blondinet se glissa derrière la demoiselle pour la seconde fois depuis leur rencontre. Égal à un félin, le pas léger et confiant, celui-ci s’était approché d’elle en minimalisant le claquement de ses bottes contre le pavé. Se retrouvant maintenant tout prêt d’elle, il pouvait y ressentir encore plus vivement le même sentiment qu’elle semblait émettre de loin. Confiante d’elle-même, il était maintenant évident, sans l’ombre du doute, qu’elle était loin d’être une demoiselle sans talents particulier. Qui était-elle vraiment, ce qu’elle faisait dans ses moments loin du regard d’ Áedh, alors tout ça demeurait toujours un mystère. Seulement l’instant de l’ombre blanche lui disait que la vie de celle-ci fera sans doute en sorte le duo se rencontrera sans doute à nouveau dans un avenir proche ou lointain.

«Pour une demoiselle sans défenses… vous ne semblez point craindre la nuit…» Murmura alors Áedh.

Elle pouvait sans aucun doute ensorceler et tromper la plupart des êtres qu’elle croise lors de ses jours plus réguliers, mais cette illusion de demoiselle sans défense le chasseur de primes avait su la briser. Le regard de celui-ci avait été momentanément posé sur la ravissante rouquine afin de l’analyser dans le moment présent, puis les prunelles du chasseur étaient posées sur la porte de l’antiquaire. La boutique semblait déjà fermée en cette heure tardive, mais à l’intérieur l’ombre de l’antiquaire était encore belle et bien présente. Notre protagoniste savait que son gibier n’allait pas tarder à arriver. Malgré la tension qui montait, le rythme cardiaque de l’ombre blanche demeurait toujours aussi calme et régulier. Il n’en était pas à sa première chasse et celle-ci ne sera sans doute pas la dernière. Bien qu’il y ait nombreuses rumeurs de malheureux ayant perdu la vie face au gibier actuel, Áedh se devait de demeurer calme et posé. Le moindre doute dans son esprit pourrait lui couter non seulement sa chasse, sa vie, mais possiblement celle de ce qu’il pouvait sans doute qualifier comme étant sa partenaire.

Il s’avait qu’il mettait une autre vie en danger en ce moment, il s’agissait ici d’un souci. Toutefois, il s’agissait d’un risque à prendre, il ne pouvait pas se permettre que l’antiquaire cri au loup et alerte le gibier avant que l’ombre s’abattre sur celui-ci. Posant son regard sur la demoiselle une fois de plus, il s’adressa à celle-ci pour une seconde fois.

«Je suppose que la demoiselle n’est pas aussi sans défense qu’elle semble l’être… qu’elle masque quelques secrets lui permettant de se défendre au besoin…»

Une telle demoiselle, elle ne se serait sans doute pas présentée à un tel rendez-vous sans prendre quelques précautions. Les précautions autant à l’égard de la demande que de celui qui a fait la demande. Rejoindre un baroudeur telle qu’ Áedh en plein cœur de la nuit, nul être possédant un peu de bon sens aurait pris des précautions et serait venu armée. Notre protagoniste doute fortement que celle qui se trouvait non loin de sa personne ne possède rien pour se défendre. Elle ne lui a pas donné l’impression d’être une idiote jusqu’à présent, là ne serait pas le moment idéal afin de prouver qu’il avait tort. Il était certain qu’il s’agissait là d’un détail qu’il n’avait nullement besoin de mentionner, qu’elle était suffisamment perspicace afin de le savoir.

«Dès que je vais vous faire signe, je veux que vous allez toquez à la porte de l’antiquaire… faite en sorte qu’il vous réponde… qu’il vous laisse entrer et qu’il soit distrait… rien de plus, rien de moins… et surtout peu importe ce qui se passe, si vous entendez du bruit, sortez et retrouvez moi dans l’allée…»

Il était prêt à la mettre en danger jusqu’à un certain point, mais si les choses ne tournait pas comme il le souhaite, mieux vaut qu’elle mettre les voiles. Jetant un regard dans les émeraudes de celle-ci, il était étonnant de voir à quel point celle-ci paraissait sous la lumière des lunes. Le visage calme et stoïque d’ Áedh ne possédait certes pas la même douceur qu’un peu plus tôt. Nettement plus sérieux face à la situation actuelle celui-ci lança ensuite un regard circulaire sur les rues avant de jeter un regard vers les cieux. Le passage d’Airut lui disait que le moment était venu.

Se déplacent sous l’ombre vers la boutique d’antiquité, l’agile personnage attendit un moment, s’assurant que son gibier n’était pas déjà présent sous le voile de la nuit avant de faire signe à son enchanteresse. Le moment était venu… le gibier s’approchait. Il vérifia donc une dernière fois qu’il pouvait facilement dégainer sa dague au besoin. Les battements de son cœur à un rythme régulier, il demeurait à l’affut des bruits environnant. Sous l’ombre, il utilisa alors sa capacité à sur développé ses sens afin de mieux repérer son gibier. Le gibier s’approchait peu à peu…
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeLun 14 Juil - 19:07

Sans aucune indication d’action à mener et le baroudeur restant invisible, elle n’avait malheureusement plus qu’à attendre un signe ou l’apparition ou l’évènement qui lui permettrait de prendre une initiative pertinente…

Dans la boutique, une silhouette circulait encore, le faible éclairage lui faisait supposer qu’il s’agissait du vieil antiquaire. Chose assez étrange car même si les commerçants ne quittent pas leur échoppe dès la fermeture, l’heure était déjà assez avancée. Attendait-il quelqu’un ? Allait-il falloir attendre son départ ? Autant de question que l’attente ne lui permettait pas d’élucider. Heureusement, celle-ci ne fut pas longue, mais cependant propice à se rendre compte des multiples talents du blondinet.

Celui-ci s’était en effet approché sans un bruit discernable pour la belle pourtant aux aguets. Les mots qu’il lui souffla à l’oreille la firent légèrement sursauter, une inspiration plus sèche et plus prononcée que les autres… C’était une surprise qui dans l’absolu ne lui était pas désagréable, mais qui soulignait chez elle des compétences à travailler si elle ne voulait pas avoir de mauvaises surprise un de ces quatre matins.
Jusqu’à présent elle avait toujours été la chasseresse, elle savait que peut être un jour, quelqu’un se lancerait sur sa trace et que les rôles seraient alors inversés. Il fallait qu’elle se mette en quête d’un maître en la matière. Quoique peut-être l‘avait-elle déjà trouvé ? C’était peut–être à ça que servirait cette sortie inhabituelle… Elle accoutumée à travailler en solitaire avait accepté une escapade en duo, ce ne serait peut être pas pour rien...

Les dernières mises en garde d’Elië la Sindarine avaient bien insisté sur ce point.

*Te sens-tu prête à assumer un partenaire ? Si tout se passe bien… Bon... Mais en revanche en cas d’anicroche, compteras-tu sur lui ? Comptera-t-il sur toi ? Aura-t-il raison ?
_ Tu m’ennuies aujourd’hui !*


Son alter ego avait disparu sans que réponses soient apportées à ses questions qui lui revenaient soudain. Peu importait, ce n’était plus le moment d’essayer d’y répondre. Les évènements leur forceraient la main à tout deux… Ou pas…

Elle avait essayé d’anticiper sur les surprises de cette nuit. Elle n’avait donc rien à se reprocher. Lui par contre ne lui avait donné aucune indication donc si cela tournait mal, ce serait à lui d’assumer : la secourir si nécessaire, se débrouiller si nécessaire. Après tout, on ne mettait pas sa vie entre les mains de la première venue, même si objectivement ce qu’elle s’apprêtait à faire était en tout point la même chose…

Mais trêve de tergiversation, l’action d’abord et qui vivra verra. La première surprise passée, elle sourit d’aise d’entendre son baroudeur et d’amusement de l’entendre une nouvelle fois faire allusion à leur première rencontre et sa supposée vulnérabilité. Il lui signifiait ainsi qu’il n’était pas dupe. Tant mieux, il n’était pas de ceux que l’on peut berner par un battement de cils, il n’en était que plus intéressant.
Elle murmura sans tourner la tête, le regard sur la boutique :

« La nuit est moins dangereuse que ceux qui s’y cachent… »

Référence aux baroudeurs qui s’amusent à surprendre les jeunes filles ? A la proie du jour ? Ou encore à elle-même en menace sous entendue ? Non elle ne se sentait pas d’humeur à menacer l’ombre pâle. Elle avait encore envie d’en savoir plus sur lui…

Car certains détails restaient à éclaircir et quand elle pensait détail il s’agissait pour le moins de savoir s’il était un malfrat en quête de règlement de compte ou un justicier pourchassant un criminel. Dans les deux cas, elle était loin d’être à son aise. La compagnie des truands ne la tentait aucunement, quand à celle des chasseurs de criminel, elle n’avait pas envie d’en devenir une cible… Quoique le jeu du chat et de la souris lui convenait assez, il suffisait de savoir qui était le chat et qui était la souris… Elle avait juste un peu peur d’être mise devant le fait accompli dans un cas comme dans l’autre…

*Dans quel cas couperas-tu les ponts le plus vite ?
_ Je crois qu’un truand me ferait fuir plus vite…
_ Peur de faire partie de leur caste ?
_ Ce qu’il y a de bien avec toi c’est que tu me comprends…*


Mais elle devait bien se l’avouer couper les ponts avec le blondinet risquait d’être un crève-cœur… Il ne prétendait pas le connaître, mais ne la sous-estimait pas, ne la méprisait pas, ne la brusquait pas mais ne la traitait pas non plus comme une petite leur fragile. Qu’en serait-il quand il saurait ce qu’elle était vraiment ? Garderait-il cette même attitude ? Lui ferait toujours autant confiance que lorsqu’il suppose qu’elle ne part pas à l’aventure à la légère et sans prendre ses précaution ?

« Les demoiselles sans défense se doivent d’avoir des épines sinon de grands escogriffes pourraient en profiter… »

Se reconnaitrait escogriffe qui se sentirait visés… Car après tout, elle avait beau trouver le baroudeur des plus intéressants, elle ne risquerait pas sa liberté ou sa vie pour lui faire plaisir. S’il avait décidé de profiter d’une demoiselle sans défenses, il devrait s’attendre à ce qu’elle ne se laisse pas faire…

Elle écouta avec attention les directives de son nouveau partenaire. Elles étaient très claires et avaient pour avantage qu’ils ne se marcheraient pas sur les pieds. Chacun sa cible, chacun ses problèmes… Elle sourit en essayant d’imaginer ce que le blondinet entendait par distraire l’antiquaire. En fait ça n’avait aucune importance. Elle avait fait assez de choses immorales et ou répréhensible dans sa vie et celle de son alter ego pour être capable d’improviser sans se poser de questions et d’aller jusqu’au bout si besoin était. En tout cas l’entré en matière était toute trouvée. Décidément, ces dernier temps elle abusait de son rôle de femme stupide et facile…

Elle nota une étrange lueur dans le regard du baroudeur alors qu’il fixait le sien. Se pouvait-il que ses yeux soient, à ce moment, sujets à un des changements dont ils ont le secret imprévisible ? Cela compliquerait fort les choses et ses relations avec l’ombre blanche… Elle imaginait déjà, des questions, encore des questions, toujours de questions… Et puis des accusations, des jugements, et sans doute la fin pour l’un d’entre eux, de préférence pas pour elle… Elle n’imaginait pas qu’il accepte de comprendre qu’en tant que Syliméa elle n’avait pas le choix. Elle était obligée de parasiter un humanoïde… Que dans son cas ce fut merveilleux de passer ces trois mois avec Elië que cela avait été pour elle lui rendre hommage que de garder son apparence et ses activités et que d’ailleurs….
…Mais ça, encore moins, il n’était capable de le comprendre. Personne ne le pouvait… En y pensant elle sentait la colère monter en elle. C’était d’ailleurs le seul sujet qui était susceptible de la mettre hors d’elle, mais comme personne ne l’abordait et pour cause, personne n’en avait connaissance.
Elle se détourna.

« Compris ! On y va ? »

L’action était encore le meilleur moyen de ne pas provoquer de malentendu. Ils y étaient parties prenantes quasiment à part égale… Il fallait juste que le blondinet arrête de tergiverser et fasse ce qu’il avait lui-même prévu…

Elle le regarda s’éloigner. Pas étonnant qu’elle ne l’ait pas entendu venir tout à l’heure. Il avait vraiment l’attitude d’une panthère des neiges en chasse.

Enfin le signal
Elle traversa la rue déserte sans hésiter. Elle frappa à la porte. Une voix qu’elle reconnut immédiatement comme celle du brocanteur lui répondit

« On est fermé ! »

Elle s’attendait à cette réponse et refrappa avec un peu plus d’insistance. Des pas, la silhouette de l’antiquaire grossit derrière la vitre salle de la porte qui s’ouvrit.

« Comment faut-il vous l… Ah! C’est vous ?! »

Il semblait incrédule se demandant sans doute ce que pouvait bien lui vouloir la jeune femme. Il se tenait une main bandée dans la deuxième, et visiblement la douleur n’était pas complètement calmée… Elle ne lui laissa pas le temps de se poser plus de questions. La meilleure défense étant l’attaque. Elle fit un pas en avant et par habitude sans doute, il s’écarta, permettant à la demoiselle visiblement en émoi d’entrer.

« J’ai pensé au livre toute la journée. J’ai vraiment besoin de l’acquérir, mais je n’ai pas plus les moyens que ce matin. Et ce n’est pas faute d’avoir fait le tour de mes économies et de mes amis… Ah ! Les amis ! Ils me disent tous que c’est juste un livre que ce n’est pas important !... On voit bien qu’ils ne l’ont pas vu ! Qu’ils ne l(ont pas tenu entre leur mains comme je l’ai fait ! Les amis croient toujours être de bon conseil. Ils le sont certainement mais… Je suis sûr que vous me comprenez, vous un amoureux des belles choses… Entre amoureux des belles choses on se comprend… »

Visiblement la demoiselle était outra en émoi, très bavarde. Elle semblait chercher des yeux quelque chose dans la boutique, sans doute le précieux ouvrage. Le vieil homme submergé par le flot de paroles attendit patiemment qu’elle eût fini avant de rétorquer alors qu’elle lui tournait le dos toujours en quête de son précieux grimoire.

« Bien sûr que je vous comprends, mais vous devez aussi comprendre que je dois gagner ma vie. Il m’a coûté une fortune !... »

Elle se retourna le regard implorant, les poings joints en signe de prière.

« Mais cela doit bien vous arriver de faire un petit effort pour vos clients et vos clientes !
_ Certes, mais… les temps sont difficiles vous savez… et un ouvrage pareil…
_ Mais… mais… Il ne doit pas intéresser tant de monde que cela, c’est très spécialisé comme ouvrage ! Vous le savez !...
_ Oh ! Vous savez un objet aussi rare que celui-ci attise bien des convoitises et trouve toujours acquéreur… »


Elle s’approcha de lui.

« Ne me dites pas ça ! Il n’y a donc aucune chance que vous fassiez un effort pour moi ?
_ En effet j’en ai bien peur… »


*Visiblement, il ne s’est encore pas aperçu de la disparition du livre. Il a dû être bien occupé depuis mon départ et m’est avis que le blondinet n’y est pas pour rien…*

S’approchant encore, elle reprit d’une voix résignée.

« Est-ce que je peux tout de même vous demander une faveur ?
_ Dites toujours…
_ Je voudrais le regarder une dernière fois puisqu’il est dit que je ne pourrai jamais l’acquérir… »


Elle se dirigea vers une table à peu près débarrassée à l’autre bout de la boutique par rapport à l’arrière-boutique où elle devinait que les choses sérieuses allaient se dérouler.

« Je pourrais me mettre ici et le feuilleter pendant quelques minutes qu’en dites-vous ? »

La tête inclinée, le regard triste et implorant, un chien battu n’aurait pas eu de mine plus digne de donner mauvaise conscience.

« Et bien… »

Elle enleva sa veste comme s’il avait déjà accepté.

« Evidemment vous pouvez me surveiller si vous avez peur que je l’abîme…
_ Non ce n’est pas ça, mais… »

Il soupira.

« J’ai eu une dure journée et… »

*Je n’en doute pas mon coco !*

Elle fit semblant de se rendre compte de la blessure du boutiquier et abandonna la table comme pour se porter à son secours.

« Mais… Vous êtes blessé ! »

Sans lui laisser le temps de répondre elle prit sa main meurtrie entre les siennes et la leva pour mieux l’examiner, jusqu’à hauteur de son décolleté.

« Laissez-moi voir ça…
_ Ce n’est rien… »


Elle commença à ôter le bandage de fortune

« Laissez !!... »

La main blessée apparut tuméfié et déformée.
Elle lui lança un regard interrogateur, mais se contenta de la faire assoir sur la chaise la plus proche.

« Mais c’est un médecin qu’il vous faut !... »

Un bruit de porte leur parvint. Elië lança un regard interrogateur au vieil homme. Celui-ci ne semblait pas inquiet.

« Ce n’est rien, juste quelqu’un qui devait passer… »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMar 15 Juil - 20:50

La nuit peut parfois être sombre et dangereuse pour les êtres osant s’y aventurer. Sous son voile ténébreux on peut y trouver de nombreuses choses, certaines des plus magnifiques, d’autres des plus sinistres. Dans la plupart des situations, il s’agit d’une règle absolue, soit c’est bien, soit c’est mal. Cependant, il y existe quelques exceptions à cette règle et parmi les exceptions la mystérieuse Sindarine s’y trouve. Elle masque sans doute nombreux secrets obscures sous un voile, créant l’illusion de faiblesse et d’innocence. Cette dernière pouvait sans doute berner de nombreuses personnes n’ayant pas la présence d’esprit de regarder au-delà de la première impression. Il s’agissait là d’une enchanteresse et notre très chère ombre blanche doit se l’avouer, il est un peu sous son charme. Du moins il peut avouer posséder un certain intérêt pour elle, sans doute un intérêt un peu malsain qui finira par lui causer des ennuis, mais il ne peut s’empêcher d’être fasciné. Elle affiche un visage et en cache un autre, cela a su piquer la curiosité du chasseur de primes. Les mains agiles de celle-ci n’avait été que l’un des éléments déclencheur de sa désir de la découvrir un peu plus.

L’homme solitaire qu’il était habituellement lui avait demandé de le rejoindre en cette soirée devant le lieu de leur première rencontre. Sa présence en ce lieu révélait aux yeux de notre très cher Áedh une source abondantes de fait à propos de sa personne. Comme il l’avait suspecté depuis leur rencontre, il ne s’agissait pas ici d’une demoiselle sans défenses, une petite curieuse ne connaissant rien aux ténèbres du monde. Cette ravissante Elië était bien plus que ce qu’elle osait révéler, sa présence en ce lieu, sa préparation, elle en était peut-être à sa première fois en duo, mais pas à sa première visite vers le côté obscure du monde.

Enfin, la mystérieuse enchanteresse était une de ses choses incertaines qui se cachait sous le voile ombreux de la nuit, mais qu’en était-il de notre protagoniste ? Quel genre de créature nocturne est-il ? Sans doute s’agit-il ici une fois de plus d’une question de perspective sur la chose. Qui était-il aux yeux de la populace, aux yeux de son gibier et aux yeux d’Elië… possiblement trois choses bien différente. Il pouvait représenter autant une menace dans la nuit ou un justicier, il s’agit ici d’une ombre blanche. Ce que le blondinet sous son capuchon blanc représente dépend sans doute en parti de la façon dont celui-ci approche les gens qui l’entoure. Son approche féline, il aurait pu facilement être un danger pour l’enchanteresse, mais dans le moment présent ce n’était point le cas. Le chasseur de primes ne voyait nullement la demoiselle à la crinière de feu comme étant un gibier, du moins pas dans l’immédiat. Il est impossible de dire ce que l’avenir réservera aux deux êtres, mais pour le moment ils sont partenaires.

Sous le voile de la nuit telle une terreur nocturne, Áedh demeurait silencieux alors qu’il espérait patiemment. Il pouvait entendre les pas de Samil s’approcher ou du moins il croyait que c’était lui. Il ne pouvait confirmer qu’avec la cadence de celui-ci. Ayant alors demandé à la belle de distraire l’antiquaire, notre protagoniste porta attention durant un instant à ce qui se passait du côté principale de l’établissement. Sa partenaire du moment toquait à la porte, puis encore, jusqu’à ce l’antiquaire lui répondre et la laisse entrer. Une femme des plus persistantes, cela rendait notre chasseur de prime de plus heureux de voir qu’elle avait eu du succès afin de distraire l’antiquaire. Certes, il était incertain si elle allait le trahir, mais il se devait de lui faire confiance. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait, le livre qu’elle avait tant convoitée notre protagoniste lui avait laissé. Il aurait pu être telle un homme juste et bon et reprendre le livre, mais ayant fait le choix de laisser le tout passer celui-ci avait peut-être su trouver une alliée provisoire en elle. Avait-elle remarqué la main de l’antiquaire ? Si c’était le cas, l’intrépide demoiselle devait sans doute se douter de ce qui, ou plutôt simplement qui avait pu être la raison de cette blessure.

Elle lui offrait ici une fenêtre d’opportunité alors qu’un homme s’approchait de l’arrière-boutique. Une figure sombre se dirigeait vers la porte, sans doute son gibier. Toutefois, le chasseur de primes ne pouvait nullement confirmer avant que l’être entre dans l’établissement. L’approche de celui-ci semblait indiquer jusqu’à présent qu’il s’agissait de Samil, l’homme ayant su filer entre les doigts de nombreux chasseurs. La ténébreuse silhouette d’un homme sous un manteau sombre s’approchait, d’un pas déterminé, mais un peu incertain. Sans doute un peu nerveux à l’idée que quelqu’un l’ait suivit… avec raisons. Tel un prédateur dans l’obscurité de sa cachette, Áedh attendait le moment idéal afin de tenter d’appréhender son gibier. L’homme s’était alors arrêté devant la porte de l’arrière-boutique, lançant un regard circulaire avant d’entrer. Il s’agissait donc de son gibier. Suivant celui-ci tel un agile félin, notre protagoniste ouvrit la porte discrètement par la suite, la refermant sans faire de bruit.

L’endroit peu éclairé ne démontrait aucun signe au premier regard de Samil, pourtant l’homme venait tout juste d’entrer dans l’établissement. Portant une oreille attentive, l’ombre blanche pouvait entendre la très charmante Elië dans l’autre partie de l’établissement discuter avec l’antiquaire. Elle le gardait distrait, ce qui était une bonne chose, mais cela ne changeait rien au fait que le gibier de notre protagoniste avait su disparaitre. Écoutant les sons de l’endroit tout en faisant quelques pas, les prunelles d’ Áedh étaient à l’affut de la moindre ombre d’un mouvement. Il entendit alors quelques pas s’approcher. Par leur rythme il savait qu’il s’agissait ici de son gibier, de plus la voix de l’antiquaire se faisait toujours entendre au loin.

Caché derrière une étagère, l’ombre blanche attendait que celui-ci se rapproche avant de passer à l’attaque. Un pas et puis un autre, puis rien. Levant légèrement le sourcil, le visage du chasseur de prime affichait un peu de surprise face à l’arrêt soudain de son gibier. Il demeura toutefois calme face à la situation, du moins jusqu’à ce que l’étagère se mette à lui tomber dessus. L’ombre blanche fit alors un bond rapide afin d’éviter d’être écrasé avant d’apercevoir Samil de l’autre côté Quelque chose l’avait alerté de la présence de notre protagoniste. Un faux mouvement ou des rumeurs, Áedh ne savait pas vraiment ce qui avait fait en sorte que son gibier ait connaissance de la présence de l’ombre blanche, cependant une chose était certaine les choses allaient être un peu plus compliquées.

Faisant alors face à l’homme, les prunelles azure du chasseur étaient posées sur l’homme en face de lui. Le crâne rasé du gibier reflétait la lumière des bougies non loin, le regard sombre de celui-ci était posé sur Áedh. Ce bref moment semblait être une éternité aux yeux des deux hommes avant de s’approcher l’un de l’autre afin de rendre le combat plus physique. Dégainant sa dague rapidement, le chasseur était prêt à se défendre face à son gibier qui ne tarda pas à passer à l’offensive. Lui aussi armée, le blondinet du faire un pas rapide vers l’arrière afin d’éviter l’arme de son opposant.

Un duel était maintenant inévitable entre les deux hommes. Le gibier de notre protagoniste n'avait nullement l'intention de se laisser appréhender gentiment. Après avoir fait un pas en arrière Áedh tenta d'attaquer et de blesser Samil avec sa dague.Un coup rapide, la lame siffla, mais les mouvements rapides de l'adversaire ont fait en sorte que celui-ci réussit à éviter le coup.Tentant de se balancer sur l'étagère qui était tombée, les mouvements de l'ombre blanche étaient un peu restreints.

Le gibier retourna donc l'attaque, la lame de celui-ci passa prêt du visage de notre protagoniste le forçant à reculer. Avec les divers objets ayant tombé derrière lui, un second pas fut forcé afin de reprendre son équilibre, donna alors à Samil l'opportunité d'attaquer à nouveau.Tentant de bloquer le coup, l'ombre blanche leva le bras droit afin d'empêcher la lame de son adversaire de l'atteindre.Le fer des deux armes s'était croisé et avait glissé l'un contre l'autre.Profitant du déséquilibrée d'Áedh, Samil lui donna un coup de pied.L'ombre blanche tomba alors sur le côté, évitant par la suite une attaque de justesse avant d'attraper le la jambe de son adversaire afin de le faire tomber.Les deux hommes sur le sol, le combat se passait maintenant avec encore plus de restrictions pour les deux êtres.

L'ombre blanche réussie à se relever le premier avant de s'en prendre à nouveau à son adversaire. La combat sur le sol avait fait en sorte qu'il avait due relâcher son arme.Maintenant au-dessus de Samil et tenant son collet, Áedh balança un crochet de la droite directement sur l'oreille de son gibier.Un premier coup, puis un second, mais alors qu'il s'apprêtait à balancer le troisième, Samil utilisa une des dagues ayant tombé non loin.La lame coupa à travers la chaire de l'avant-bras gauche de notre protagoniste, le forçant à lâcher son emprise sur son gibier.Lombre blanche était forcée de reculer un peu, ce qui avait donné l'occasion à Samil de retrouver ses esprits.

Notre protagoniste devait se concentrer sur le combat du moment, mais une partie de son esprit se demandait tout de même ce qui se passait de l'autre côté.Le bruit que faisaient les deux hommes avait sans doute alerté l'antiquaire... qui était avec Elië.Elle devait s'en avoir bien occupé, car celui-ci ne s'était pas montré le bout du nez.

Le souffle un peu plus rapide, les prunelles azures du chasseur de primes demeuraient sur son gibier.Il devait tenter de ne pas se soucier de ce qui pouvait se passer au-delà du mur, car dans son moment de distraction, Samil en avait profité afin d'attaquer notre protagoniste à nouveau.Évident le coup en se poussant vers la droite, il dégaina l'une de ses lames secrète tout en le frappant au niveau des reins.La lame perça son adversaire, la blessure allait être fatale ce qui est tout de même regrettable. L'or sur sa tête était bien plus si notre protagoniste le rapportait vivant, mais afin de s'assurer de vivre un autre jour, il avait dû porter un coup fatal. L'homme se retourna avant de s'effondrer sur ses genoux. Le sang coulait à flot et en quelques minutes sur le sol une marre s'était formé.

Reprenant son souffle, notre protagoniste se demanda maintenant comment il allait sortir son gibier de l'établissement. Il allait sans doute devoir le transporter jusqu'aux autorités les plus proches... en plein cœur de la nuit transporter un cadavre sur ses épaules... quoi de mieux afin d'avoir l'air d'un criminel ?



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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMer 16 Juil - 7:48

Jusque-là les choses se passaient plutôt bien. Le brocanteur était occupé, le gibier était sans doute entré dans la nasse il ne manquait plus que l’intervention du chasseur… Elië ne se faisait aucun souci, la nuit était semblait-il l’ami du baroudeur, il apprivoisait les sons apprivoisait les ombres, comment quelqu’un pouvait-il lui échapper ?

*Eh ! Là ! Tu ne serais pas en train de l’aduler un peu trop ? Tout ça parce qu’il t’a laissé un livre et a réussi à  te surprendre deux fois ? Il suffit de quelqu’un aussi bien entrainé que lui ou mieux pourquoi pas et hop, il passe l’arme à gauche et toi  aussi si tu n’y prends garde… Heureusement que je suis là pour te remettre les pieds sur terre !...*

La belle rouquine redirigea son attention sur la main du vieil antiquaire. C’était la nuit et trouver un médecin comme elle le suggérait à cette heure ne serait sans doute pas chose facile.

*D’après toi qui lui a fait ça ?
_ Le blondinet.*


Elle avait bien compris le sens de la question. Le baroudeur était capable de violence et donc de s’en prendre au besoin à la rouquine désinvolte. C’était sans doute à prendre en compte mais elle s’en doutait depuis le début. Peut-être avait-il de bonnes raisons pour le faire et ensuite, il avait déjà eu l’occasion d’être brutal avec et s’en était abstenu. Pourquoi commencerait-il maintenant alors qu’elle lui venait en aide ?… Et puis savoir qu’il n’était pas que l’ironique baroudeur et qu’il présentait une part d’ombre bien plus profonde rajoutait à l’intérêt de l’escapade du jour et à en savoir un peu plus sur ce blondinet qui pourrait bien ressembler à notre héroïne plus qui n’y semblait de prime abord…

« Ça m’a l’air cassé… Vous devez souffrir atrocement ! Et à l’heure qu’il est, pour trouver un médecin… »

La nuit tout ce que la ville compte de personnes interlopes était de sortie, mais des âmes charitables, des médecins… c’était une autre paire de manche.
Heureusement les évènements dans l’arrière-boutique allaient lui venir en aide. U fracas de meuble renversé leur parvint soudain et la jeune femme sursauta.

« Par Alea que se passe-t-il ?!! »

*Il t’a dit de fuir à la moindre alerte !*


Elle posa ses poings sur son cœur apeuré. Aussitôt, l’antiquaire se mit sur ses pieds pour se diriger vers sa réserve. Elle l’attrapa désespérément par le bras. Ce n’était pas le moment qu’il aille voir ce qui se passait ou le blondinet allait se trouver en fâcheuse posture.

« Non ! Ne me laissez pas seule ! Si quelqu’un arrivait par la porte de devant ! »

*Il t’a dit de…
_ Une alerte où ça ?*


Elle lui agrippa le revers de son gilet élimé alors qu’il tentait de dégager son bras de la menotte effrayée.

« Lâchez-moi ! Il faut que…  Mais… Mais… »

Le brocanteur se retrouva désemparé et pour cause car la jeune femme venait de s’évanouir à ses pieds. Il jeta un alternativement un coup d’œil à l’amatrice de livre et dans la direction ou le fracas ne cessait visiblement pas. Il finit par se pencher sur le corps inanimé et mis sa main valide sous sa nuque pour lui soulever la tête.

« Mademoiselle !... Mademoiselle !... Oh et puis zut ! »

Il reposa la tête aux grandes paupières closes, délicatement au sol et se redressa. Dans l’arrière-boutique une bataille semblait faire rage et le vieil homme chercha quelque chose qui pourrait lui servir d’arme. Dans la semi-pénombre, il avisa un tisonnier dont il s’empara de sa main qui pouvait encore le manipuler.
Visiblement il faisait tous les efforts qu’il pouvait pour vaincre une certaine crainte voir une crainte certaine, mais mu par on ne sait trop quelle motivation, il s’approcha pas à pas de la scène de violence qui se déroulait encore et dont il était encore impossible de savoir qui étaient les protagonistes et qui allait avoir le dessus. De plus aucun des combattants ne pipait mot et leur voix même étaient inconnues…

Le vieil homme prit le temps de se déchausser, précaution qui révélait qu’il n’était pas un antiquaire si innocent que cela, et s’approcha à pas de loup, contourna le comptoir avant de s’approcher de l’entrée de la réserve.

Le combat avait cessé et une silhouette pâle se relevait, se tenant l’avant-bras et ô aubaine dos à la porte. Il leva le bras brandissant le tisonnier…
…Avant de s’écrouler.

Au bruit que fit le corps dans sa chute le blondinet se retourna pour apercevoir la rouquine, une statuette de bronze à la main.

Vous l’avez deviné son stratagème de feindre la pamoison avait fait long feu, mais elle n’était pas du genre à s’évanouir pour si peu. Dans cette partie de chasse où les chasseurs devenaient chassés plus vite que qu’une pièce ne passe du côté pile au côté face, elle avait été la dernière à entrer en scène. Pistant le brocanteur, elle s’était saisie de la statuette en passant devant.

Dans l’idéal, elle aurait bien utilisé une de ses lames et occis le vieil homme, mais elle ne voulait pas laisser supposer qu’ôter la vie lui était si facile. Elle avait déjà noté la perspicacité de l’Ombre Blanche, ce n’était pas utile de lui donner du grain à moudre et de se retrouver soupçonnée d’on ne savait quelle horreur…
De même elle attendit la dernière seconde pour intervenir une fois qu’elle fut sûr que sans cela elle n’aurait plus jamais l’occasion de pousser plus loin ses investigations sur le baroudeur. Après tout il allait peut être s’en tirer tout seul comme un grand…
En outre, elle ne savait pas comment réagirait son amour propre de mâle, s’il était sauvé par une femme… Nécessité fit loi une fois de plus et elle asséna la statuette sur le crâne de l’antiquaire.

L’instant d’après elle fixait Áedh le regard éperdu, laissa tomber la statuette de sa frêle main avant de se précipiter vers le baroudeur se collant contre sa poitrine, les mains accrochées à ses épaules…

« J’ai eu tellement peur !.... »

*Ne profite pas de la situation !
_Je ne profite de rien du tout, je donne le change !
_ Alors là, c’est du grand art !
_ Merci*


Puis soudain, elle s’écarta de l’Ombre Blanche comme prise en faute.

« Je suis désolée… »

Son regard fit le tour de la pièce pour contempler les dégâts causés par la lutte. Ses yeux se posèrent sur le cadavre avec une moue de dégout avant de détailler le baroudeur.

« Vous allez b… ? »

Visiblement pas tout à fait à en juger les perles de sang qui s’écrasaient sur le sol depuis son bras.

*Il faut toujours que les hommes se mettent dans des situations dangereuses ! Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Jouer les infirmières ?*

Les infirmières, sans doute, les nettoyeurs ou les femmes de ménages pour le moins. Et bien ça s’était la meilleure ! Elle n’était pas venue pour faire la boniche de monsieur !... Jusque là elle s'était bien amusée, mais les choses devenaient un peu terre à terre à ses yeux...

Elle mit un genou en terre devant le blessé pour avoir le visage à hauteur de la blessure et remonta sa manche qui gorgée de sang retomba presqu’aussitôt. Enfonçant ses ongles de tigresse dans le tissu elle déchira la manche récalcitrante en demandant.

« Que faisons-nous maintenant ? »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeMer 16 Juil - 20:47

Le combat avait faire rage entre le gibier et le chasseur, mais comme toute tempête le calme suivis. Notre protagoniste aurait certes préféré que les choses se déroulent autrement, un peu plus calmement, mais quelque chose avait prévenu Samil de la présence de l’ombre blanche et avait su compliquer les choses. Il n’arrivait pas à déterminer de quoi il s’agissait, si c’était une erreur de sa part ou bien un phénomène extérieur hors de son contrôle. Lors d’une chasse on connait le gibier, mais rien ne dit que tout se passera toujours très bien et il s’agit là d’un des nombreux risques du métier. Les risques du métier, cela ce très cher Áedh a su les connaître depuis le premier jour, les nombreuses blessures ayant laissé des cicatrices en souvenir le démontre clairement. S’engager dans une bagarre est une chose que n’importe qui peut faire, mais il faut vivre avec les conséquences et blessures qui vont suivre.

Cependant, cela demeure tout de même mieux que la vie qu’il menait avant. Une vie à peine au-dessus de celle d’un va-nu-pieds, celle d’un petit bandit sans ambitions. La vie qu’il avait laissé derrière ne lui aurait rien apporté autre qu’un peu d’or afin survivre tout en faisant de lui le gibier d’un autre. Il n’aurait pas été mieux qu’un autre et surtout pas mieux que l’homme qui se trouvait non loin de sa personne en ce moment. Ce très cher Samil avait continué de vivre sur la voie qu’a quittée l’ombre blanche depuis longtemps. Regardez le maintenant, étendu sur le sol d’une arrière-boutique à Hesperia, les yeux vidés de toute vie, pataugeant dans son propre sang. Si Áedh n‘avait pas fait le choix de quitter le monde dans lequel il avait grandi, l‘homme chauve sur le sol aurait pu facilement être remplacé par notre blondinet.

Enfin, même avec son changement de vie il est toujours possible qu‘un jour ce soit le blondinet qui soit étendu sur le sol d‘un endroit misérable et vide de toute vie. Ce soir n’avait pas fait exception à cette règle son bras ensanglanté en était la preuve. Bien que la blessure n’était pas fatale dans l’immédiat, elle demeurait profonde et devait être soigné s’il ne souhaitait pas finir son aventure ici. Il se tenait fermement le bras afin de ne pas trop laisser l’eau de vie s’échapper rapidement de son corps. Il s’agissait ici de son souci du moment… ensuite il devra songer à comment transporter le corps du malheureux aux autorités. Enfin, il avait beaucoup plus de soucis que ça… car de l’autre côté il y avait Elië et l’antiquaire. Il n’avait rien entendu depuis le début du combat et ne connaissait rien de la situation actuel de l’enchanteresse. Certes elle lui avait donné l’impression d’être une grande fille capable de bien se défendre, mais avant de voir de ses propres yeux le visage de celle-ci, il ne pouvait point être certain qu’elle était en sécurité. Si quelque chose lui arrivait il en serait le seul responsable, car c’est lui qui l’avait mené jusqu’ici. Il aurait pu la laisser partir avec le livre ou même le reprendre afin de la punir pour son vice, mais non il avait fait le choix de la poursuivre, lui laisser le livre et lui demander une faveur. Bien entendu la réponse de celle-ci à la demande de l’ombre blanche en avait dit long à propos de sa personne. Sa préparation pour la soirée à elle seule avait su révéler qu’elle n’était pas étrangère aux escapades nocturnes.

Notre protagoniste se dirigea donc vers la boutique. Prêt du seuil de la porte il put voir le visage d’Elië. Elle semblait avoir perdue connaissance, du moins c’est l’impression qu’elle lui avait donné, mais il ne voyait pas l’antiquaire. Voyant le corps de la rouquine sur le sol, Áedh se demanda si l’antiquaire s’en était pris à elle. Peut-être qu’il avait su se montrer un peu plus intelligent qu’il en avait l’air, peut-être qu’il s’en était pris à elle. La perte de sang et le combat avait légèrement affaibli les sens de notre chasseur de primes. Après un bref instant le visage de l’antiquaire refit surface, prêt à combattre ou du moins à se défendre. Le blondinet regardait intensément l’homme en face de lui, il pouvait lire en lui la peur.

Notre protagoniste aurait pu s’en prendre à lui, mais avant même que l’antiquaire soit suffisamment, le pauvre homme se fit assommer par la charmante Elië. Avait-elle été actrice et jouer la pauvre demoiselle ? Cela importait très peu, elle était bien en ce moment et c’est ce qui était véritablement important. Il est fort probable que l’ombre blanche aurait pu s’en sortir sans son intervention, mais celui-ci en était tout de même reconnaissant. De plus avec l’antiquaire inconscient celui-ci ne devait que se soucier de soigner sa blessure. Alors que ses prunelles tentait de trouver de quoi se soigner, il fut surprit par Elië. La demoiselle s’était lancée sur lui, collant sa tête contre sa poitrine. Jouait-elle encore le rôle d’une demoiselle faible et en détresse ou était-ce là une joie réel de le revoir ? Il était impossible pour sa personne de dire avec certitude si elle feignait ou était sincère dans cette action. Elle l’avait pris par surprise…

Il eut un moment de réfection à ce qui serait la réponse la plus appropriée pour cette situation. Il ne s'agissait pas ici d'une chose très commune pour l'ombre blanche.Certes par le passé celui-ci a aidé quelques bonnes personnes dans le besoin, certains se sont rapprochés d'une façon similaire à notre protagoniste afin de le remercier, mais le moment présent est bien différent. L'enchanteresse était loin d'être une demoiselle en détresse, de plus avec les dernières actions de cette dernière c'est lui qui aurait dû la remercier. Celle-ci toutefois exprimait avoir eut peur. Était-ce là une vérité ou jouait-elle ici un rôle ? Le blondinet n'arrivait pas à vraiment déterminer et ne souhaitait pas vraiment le faire non plus. Il s'agissait ici d'une chose sans réelle importance et se devait de lui faire confiance. La question était alors, si elle disait vrai, pour qui avait-elle eut peur ? S'était-elle inquiéter pour sa propre sécurité ou bien celle de l'ombre blanche ?

Avant même qu'il puisse y offrir une réponse, l'enchanteresse s'écarta de lui. Notre protagoniste l'observa durant un moment avant de poser son regard sur l'antiquaire. Ce pauvre homme, il aurait dû rester au lit ce matin. D'abord notre chasseur de primes lui a fracturé la main dans le but d'obtenir des informations, puis voilà que la demoiselle venait tout juste de l'assomer avec une statuette. Une chose est certaine, lorsqu'il va se réveiller, le pauvre homme aura un sacré mal de tête.

Il observa alors la Sindarine à nouveau alors qu'elle s'était à nouveau adressé à lui. Celle-ci avait remarqué le bras de notre baroudeur. De son bras, le sang avait continué de couler depuis la combat, n'ayant pas prit le temps de se soigner. Cela fait peu de temps, mais déjà il pouvait sentir son corps s'affaiblir - la perte de sang était sans doute plus grande qu'il l'avait cru intiallement. Faire attendre la blessure et ne pas s'en occupé n'était pas une option qu'il pouvait envisager.

À la surprise de notre protagoniste, devant ses yeux, l'enchanteresse s'était mise à genoux afin d'observer d'un peu plus prêt la blessure. Cette blessure aurait sans doute pu être plus grave et c'est dû à son imprudence que son adversaire avait réussi à lui infliger. Sa manche était gorgée de sang et afin de mieux voir la plaie, l'enchanteresse la déchira.L'ombre blanche l'observa sans dire le moindre mot.Son expression faciale n'avait point réellement changé, cet air toujours aussi ténébreux était toujours présent sur la gueule du blondinet. Après la dernière question de celle-ci, l'ombre blanche lui offrit une réplique.

« Maintenant...» Dit-il doucement

Prenant sa main droite cherchant dans une des pochettes en cuire attachée à sa ceinture, Áedh sortit un bout de tissu en coton. Il ne s'agissait de rien de bien propre, mais le tout fera l'affaire en tant que bandage improvisé.Il reprit alors son bras gauche et entoura la plaie avec le bout de coton.Certes, il ne s'agit pas ici d'un travail d'expert, mais en sortant de l'établissement il sera ensuite en meilleure mesure de se soigner.Avec des doigts, il tenta de bien attacher le tout, mais la perte de sang avait causé un peu de faiblesses dans ceux-ci étant maintenant un peu moins habiles.

« Maintenant... il va falloir que je transporte l'homme qui se trouve en arrière boutique... pour ce qui est du dommage à l'endroit... notre ami commun va s'en occuper... je doute très fortement qu'il osera en parler et causer problèmes...»

Ensuite... alors là cela va dépendre de comment vont tourner les choses.Il sait qu'il devra transporter Samil sous l'ombre de la nuit jusqu'aux autorités locales, mais en ce qui concerne la demoiselle ?Alors là il n'oserait sans doute pas lui demander plus d'aide.Ce serait fort abuser, non ?

Il est fort probable que dans un avenir très prochain, que l'enchanteresse à la crinière de feu et le baroudeur devront se quitter.Certes, il ne pouvait pas simplement lui dire de partir ainsi, cela aurait sans doute été inapproprié... en même temps les bonnes manières ne sont pas le point le plus fort d'Áedh.Certes il savait jouer un peu avec les mots, faire preuve d'un peu de tendresses ici et là lorsque le moment le demande, mais cela n'empêche que peut importe le moment ou les habits qu'il portera, il sera toujours le même rustre. Bref, le moment n'est pas encore venu de se quitter...

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeJeu 17 Juil - 8:47

La tempête était passée et avec elle l’excitation de l’action. L’ombre blanche reprenait doucement les dessus sur le blessé et apparemment se débrouillait fort bien tout seul. Il ne faisait plus de doute qu’il était habitué à ce genre de situation et que les cicatrices qu’il portait devaient être bien plus nombreuses que ce qu’elle en voyait. Les non talents d’infirmière de la rouquine n’étaient donc plus nécessaires et elle pouvait faire le bilan de la soirée.

Autour d’elle, un cadavre dont elle n’était même pas la cause, des meubles et des objets épars au sol. Quel gâchis ! Cette exclamation valait pour les deux constatations. Elle était sûre que le baroudeur n’avait pris aucun plaisir à occire le chauve qui baignait dans son sang et certains objets maintenant brisées auraient peut-être valu la peine qu’on s’y intéresse. Mais il fallait faire une croix la dessus.
Et puis il y avait le pauvre brocanteur inanimé sur le sol. Sans doute dommage collatéral de quelque chose qui ne le concernait que de très loin.

Elle-même ne sentait plus très concernée et concernée par quoi d’ailleurs elle était venue par curiosité et elle ne savait même pas ce qui se tramait dans cette boutique.
Tandis que le blessé finissait de s’occuper de sa blessure elle montra le corps d’un coup de menton.

« Qui est-ce ? »

Grâce à la réponse qui lui serait donnée, elle aurait sans doute un début de réponse sur qui était vraiment le blondinet qui l’avait entraîné dans cette aventure nocturne. En tout cas un homme dur au mal. A part quelques hésitations dans la voix trahissant sa fatigue et certainement la douleur causée par sa blessure, il ne se plaignait ni ne demandait de compassion. Elië lui en savait gré, s’occuper d’autrui n’était pas son fort. Déjà était-elle venue à son secours et c’était beaucoup, alors les petits bobos…

Une fois les réponses apportées par le blondinet elle devait admettre qu’il n’aurait plus beaucoup de mystère et elle le regrettait. D’un autre côté, impatiente de les obtenir elle savait pour sa part, elle ne pourrait pas tout lui dire sur elle. Son choix de vie imposait beaucoup de secrets et de mensonges. La relation ne serait pas très équitable.

Mais qui parlait de relation ? Elle avait voulu un livre elle avait cédé à une impulsion stupide, elle s’était faite prendre, elle était en train de payer une sorte de dette et une fois cela fait, nul besoin de rester en contact. Si les secrets gênaient l’un ou l’autre, chacun reprendrait son chemin et sans rancune !...

Áedh, de son côté, étranger aux méandres de l’esprit de la rouquine, se montrait assez méthodique également, gérant les urgences avant tout : soigner une blessure qui ne parvenait pas à arrêter de saigner avant de remercier le belle qui lui avait servi de diversion. Elle n’attendait pas vraiment de gratitude, mais aurait bien aimé savoir si le mot merci faisait partie du vocabulaire du blondinet. Il ne semblait pas souhaiter devoir quoi que ce fût à la rouquine en tout cas. Il aurait pu la laisser faire, mais semblait vouloir s’en occuper lui-même, ce qui ne fâcha pas outre mesure la courtisane qui ne se sentait pas plus que cela l’âme et les compétences d’une infirmière.

*Bon je crois que nous n’avons plus rien à faire ici…
_ Attends ! Tu n’as pas envie de voir comment il va s’en sortir avec un seul bras pour se dépatouiller de son cadavre ?
_ Tout à l’heure c’est toi qui me disais de partir et maintenant tu veux lui venir en aide ?
_ Ai-je parlé d’aide ?
_ Non en effet mais c’est bien ce que cela insinuait… Ah ! Les Sindarines !*


Tiraillée entre deux attitudes à adopter elle se mit à marcher de long en large, la tête baissée et se passant les deux mains dans ses cheveux et poussant les débris du bout de ses pieds. De temps en temps elle lançait un regard interrogateur à l’Ombre Blanche donc le silence du moment n’aidait pas dans les prises de décisions…
La seule chose qu’un observateur extérieur pouvait  éventuellement lui souffler était qu’elle finirait sans doute par se perdre de vue. Déjà habitée par deux personnalités elle s’imposait souvent de jouer un rôle auquel elle parvenait à croire parfois. Si elle trompait les rencontres de fortune ou pas il lui arrivait de se tromper elle-même, situation malsaine vous en conviendrez…

*Si on reste il va falloir faire tout ce que je déteste ! J’en suis sûre !
_ C’est-à-dire ?
_ Porter un corps lourd comme un cheval mort, me rendre à un corps de garde ou autre patrouille, faire l’infirmière et j’en passe…
_ Il pourra se montrer reconnaissant…
_ Ah !!! Et comment ? Je te rappelle qu’il a en tête une deuxième faveur alors sa reconnaissance…*


Elle oubliait assez vite par contre lorsqu’elle devait un peu de reconnaissance car après tout elle était là pour ne pas être dans une cellule et pour pouvoir garder un certain livre volé le matin même…

Son petit manège avait sans doute de quoi interloquer l’observateur, c’est-à-dire le baroudeur. Il était occupé à se panser, mais elle avait déjà pu observer sa perspicacité et ses dons d’observateurs. En contrepartie, la dévastation qu’ils avaient apportée à cette boutique pouvait mettre mal à son aise une jeune femme peu habituée aux scènes de carnage et de rixe.

Elle sortit de son débat interne et jeta un œil au baroudeur et sa maladresse à finir son soin de fortune son ton hésitant et le sang qui gorgeait ses vêtement et souillait le sol indiquaient qu’il avait perdu pas mal de force dans cette histoire.

*Et voilà comment on se fait forcer la main ! Il n’y arrivera jamais tout seul. Tu vas être contente, je vais être obligée de l’aider si on ne veut pas qu’il s’écroule dans la rue…*

Avec un peu de mauvaise foi, elle était assez satisfaite de se faire dicter la suite des événements par les circonstances, elle n’aurait pas à justifier son altruisme coupable.

Elle jeta un nouveau regard alentour. S’ils devaient transporter le cadavre dans les rues, il allait falloir une façon la plus commode possible pour le faire. Un Brancard ou quelque chose qui y ressemblerait aurait été le bienvenue, mais à part des tables qui allaient ajouter leur poids à celui du macchabée, il n’y avait pas grand ch… A moins que… Elle avisa un tapis roulé et appuyé contre un mur de l’arrière-boutique. Vous me direz que ça fait histoire déjà vue, certes, mais avouez que cela allait leur faciliter la tâche…

Elle se mit en devoir de débarrasser un vaste espace à distance de la flaque de sang. Et oui, on reste coquette et elle n’avait pas envie de se maculer de sang en portant les tapis. Elle y étala le tapis et s’accroupit à la tête du mort avant de lever la tête vers le blondinet.

« Si vous voulez bien me donner un coup de main… »

Ils pourraient maintenant faire glisser le corps sur le tapis l’y envelopper et le lier avec quelques liens qu’ils ne manqueraient pas de dénicher dans la boutique… Attendant l’intervention du blessé, elle anticipait sans plaisir le poids du fardeau qu’ils allaient partager dans les rues de la cité. Elle avait déjà vécu des situations plus confortables…

*S’il se contentait de la tête cela ne changerait pas grand-chose… et ce serait bien plus léger…
_ Tu as raison ! Propose-lui, cela pourrait être drôle…*


Elle n’osait espérer qu’il fît lui-même la proposition. Elle se sentirait soudain bien plus proche de lui qu’elle ne l’aurait imaginé, attendue, espéré…
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeJeu 17 Juil - 13:57

Le sang continuait de couler le long du bras de notre protagoniste et celui-ci tentait de l’arrêter… ou du moins ralentir la perte avec un pansement improvisé. Les doigts de la main droite du blondinet tentaient de bien attacher le bout de coton serré autour de son avant-bras gauche, mais la perte de sang avait rendu ses doigts légèrement engourdi. Malgré la douleur des plus vives dans son bras il ne chignait point, il avait connu pire. Il faut dire que notre très chère ombre blanche n’est nullement un inconnu à la douleur, son corps possèdes de nombreux vestiges de moments ayant été fortement désagréables. Pour ce dernier il ne s’agissait que d’un au jour au travail et rien de plus… enfin peut-être un peu plus. Le plus n’est pas les dommages collatéraux, c’est-à-dire le maître d’établissement étendu sur le sol, mais plutôt la belle aux cheveux de feu.

Depuis leur rencontre ce très cher baroudeur avait observé les mouvements et réactions de celle-ci afin de mieux la connaître. Il s’agit ici d’un comportement que certains diraient comme étant sans doute un peu obsessif et peut-être qu’il l’est un peu, mais qui ne serait pas ? Elle est bien plus que ce qu’elle ose afficher aux yeux du monde. Elle possède sans l’ombre du doute des secrets bien plus sombres que la populace commune. Il avait d’abord remarqué la facilité qu’elle posséder à dérober les gens tout comme une jolie cleptomane. Cette dernière avait su prendre le vieux manuscrit sous le nez du pauvre antiquaire sans même qu’il s’en aperçoit. Il est fort probable que ce crime aurait été sans réel conséquence pour cette dernière si notre ombre blanche ne l’aurait pas remarqué. Toutefois les mains habiles de celle-ci n’est pas ce qui est de plus intéressant. C’est en observant celle-ci lors du moment présent que l’intérêt que possédait Áedh pour celle-ci s’agrandit encore plus. Sa façon de s’en prendre avec une certaine facilité à l’antiquaire comme s’il ne s’agissait pas de sa première fois et puis l’expression et ses réactions qui semblaient presque forcé face au cadavre en arrière-boutique.

Il avait certes demeuré des plus silencieux depuis sa dernière réplique et c’était avec raison. Il ne lui avait pas offert immédiatement une seconde réplique à sa demande, car il s’était mis à pondérer sur une tout autre question. Certes il ne s’agissait pas ici d’une question nouvelle : Qui est-elle ? Cela notre blondinet se le demande depuis qu’il l’a rencontré. Elle est bien plus que ce qu’elle affiche et possède une facette ténébreuses. Quel genre de vie mène telle lorsque les prunelles azures de notre protagoniste ne sont pas posé sur elle ? Il avait tant de questions, tant d’hypothèse, mais aucune réelle réponse. Il ne pouvait que théoriser sur qui elle était loin de son regard. Alors bien qu’il ne lui posait aucune question et qu’il ne lui avait pas offert de réplique immédiate, cela ne signifiait aucunement qu’il ne lui portait aucune attention.

Elle avait sans doute elle aussi nombreuses questions au sujet de l’ombre blanche, mais qui n’en aurait pas ? II l’avait d’abord poursuivis tel un prédateur dans les rues d’Hesperia pour ensuite l’inviter à une rencontre nocturnes. Une rencontre nocturne dont les directives étaient des plus vagues, voir pour la plupart totalement absente. Il lui avait demandé de distraire l’antiquaire et maintenant elle devait faire face à un cadavre en arrière-boutique. Donc le fait qu’elle lui demande qui est l’homme dont la vie à quitter la chaire est sans aucun doute une question à laquelle il se doit de répondre. Elle aurait pu lui poser tant de questions depuis leur rencontre, mais semblait s’être abstenue de le faire dans la plupart des cas. Elle avait droit à des réponses, sans doute même un peu plus le droit que lui. Les réponses aux questions de l’ombre blanche viendraient en temps et lieux, en ce moment il se devait d’offrir à la belle un peu de lumière à propos de sa personne.

Observant la belle enchanteresse dérouler un tapis, elle semblait souhaiter l’aider à transporter le corps inertes de Samil. Elle ne savait pas qui l’homme était, elle connaissait pratiquement rien à propos d’ Áedh, mais elle agissait ainsi comme s’il s’agissait d’une routine. S’approchant du corps inertes, notre protagoniste se pencha au-dessus avant de l’empoigner avec son bras droit. Certes déplacer le cadavre sur le tapis avec un seul bras demandait des efforts supplémentaires, mais utiliser le bras gauche en ce moment était que recommandé uniquement si c’était absolument requis. L’effort demandé ne se fit pas dans la grâce absolue et sans émettre aucun son un peu primal. Émettant un certain grognement tout en déplacent le corps de l’homme sur le tapis, le visage de notre protagoniste affichait un peu l’effort requis. L’acte fait, il se redressa ensuite en reprenant son souffle avant de finalement offrir une réponse à la belle enchanteresse.
«Il s’agissait d’un homme recherché…»

La voix du chasseur de primes était calme et sans joie. Il avait dû tuer un homme, ce qui n’était jamais réellement quelque chose de bien agréable. Certes, par le passé il avait eu des hommes ici et là que notre protagoniste avait réduit au silence éternel sans réel hésitation. Certaines personnes de ce monde qui ne méritait plus de posséder le droit de vivre. Vivre est un privilège et certains perdent leurs droits à travers leurs actions. Il est fort possible que certaines personnes en diraient de même à propos du blondinet. Il n’est pas l’homme le plus droit qui existe, il n’est pas le meilleur juge pour choisir qui doit vivre et qui doit mourir, après tout il est qu’un simple mortel. En réalité personne possède ce droit, mais ont le donne tout de même aux gens possédant le plus grand pouvoir de notre monde, le pouvoir de l’or. C’est l’instinct primal de survivre qui fait en sorte que l’on recherche souvent l’or et c’est l’or qui avait fait en sorte qu’en cette nuit Samil a goûté au fer d’une lame.

«Sachez que l’aide que vous m’avez apportez jusqu’à présent est bien plus que ce je j’aurais pu demander…» murmura-t-il doucement.

Il avait laissé les mots en suspens durant un moment avant de poursuivre.

«Je ne peux pas en demandez plus… vous êtes libres de faire ce que vous souhaitez… cette situation est la mienne à gérer maintenant…»

Le tout pouvait sans doute paraitre un peu mélancolique aux oreilles de certains. Peut-être qu’il avait un peu de tristesse à l’idée de devoir laisser partir une demoiselle si fascinante. Cependant, il ne pouvait rien lui demander de plus. À l’origine il lui avait dit qu’il demanderait deux faveurs d’elle, mais par ses actions elle avait su faire en sorte qu’il ne serait point correct de la part de l’ombre blanche d’en exiger plus. Elle aurait dû le quitter dès qu’elle avait entendu le bruit en provenance de l’arrière-boutique, mais elle était demeurée sur les lieux et avait même empêchée l’assaut de l’antiquaire, la deuxième faveur s’était accomplie d’elle-même.

Suite aux paroles les plus récentes, notre ombre blanche commença à rouler le cadavre dans le tapis que lui avait apporté Elië. Il ne s’agissait pas ici du moyen de transport de plus confortable pour qui que ce soit, mais il est peu probable que ce soit ici le plus grand problème de Samil. Lorsqu’on est mort, le confort ne possède plus d’importance. Passant alors son bras droit sous le tapis une fois plus ou moins bien roulé. Il utilisa son bras gauche dont le sang avait déjà bien rempli le coton afin de soulever le défunt. Les sons qu’émettaient Áedh étaient autant causés par l’effort que par la douleur qui était bien présente dans son bras droits. Il est probable qu’il fut blessé à d’autres endroits, mais la douleur de son bras faisait en sorte qu’il oublier tout autre parties douloureuse de son corps. Avec l’homme dans le tapis sur son épaule droite et la douleur, Áedh tentait de régulariser son souffle. La mal et les efforts ne faisaient que débuter, avec un peu de chance celui-ci aura la chance de croiser une patrouille… mais bon jusqu’à présent la chance… elle est venue et est repartie aussi rapidement.
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeJeu 17 Juil - 15:07

*Et bien, on n’est pas sorti de l’auberge ! *

Il n’y avait qu’à regarder les efforts du baroudeur pour glisser le cadavre sur le tapis pour comprendre que son bras était au moins momentanément inefficace. D’autre part, son pansement avait une influence toute relative que l’écoulement du sang hors de son corps. Elle n’avait pas être très calée en blessure et en soin il lui était facile de comprendre, qu’à ce rythme, le blondinet allait se vider et s’écrouler.
Si elle avait été honnête ce qu’à dieu ne plaise, elle devait bien avouer que le courage, face à la blessure et à la douleur d’ Áedh provoquait chez elle une certaine admiration.

*Ça ne doit pas être sa première blessure. Ca vie doit être à la mesure de cette soirée*

De plus, elle n’aimait pas que les efforts qu’elle faisait pour être une bonne fille soient réduits à néant. A quoi servirait son sauvetage de tout à l’heure, si de son côté le blessé ne faisait rien pour rester en vie ? Elle allait donc devoir encore faire quelque chose pour lui et en même temps elle ne devait pas lui faire savoir qu’elle tenait à ce qu’il reste envie. Il pourrait penser qu’elle tenait à lui. Ce qui était complètement faux quoique… Pour le moins elle tenait à garder cet être atypique dans sa galerie de portraits… De plus, peut être que sa fierté de mâle ne supporterait pas l’aide du sexe faible…

Elle garda donc les yeux rivé sur son côté du corps inanimé le temps de l’emballage faisant semblant de ne pas entendre les râles de douleurs et d’effort qui émanait du dur à cuir, car à n’en pas douter, s’il parvenait à survivre à cette soirée, il aurait bien mérité ce titre. Elle ne lui adressa pas la parole et fut bien surprise de l’entendre essayer de répondre à sa question qu’elle pensait tombée aux oubliettes, la concentration face à l’effort et la douleur de son partenaire aurait amplement justifié le fait qu’il ne lui réponde pas.

*Recherché ? Voyez-vous ça !...
_ Monsieur est du côté des gentils !
_ Alors nous n’avons rien à craindre…
_ Parce que nous somme du côté des gentils ?
_ Non ?*


Les valeurs d’Elië étaient tellement fluctuantes et amorales, qu’il était toujours difficile de savoir si elle faisait preuve de cynisme, d’ironie ou d’inconscience et pour le dire tout net de folie. Pour le moment, guidée par la curiosité,  tantinet d’admiration et le goût pour les montées d’adrénaline, elle suivait les projets d’un chasseur de prime si elle avait bien compris qui il était. Tout à l’heure, elle irait sans remord clouer sur son lit, d’une dague en plein cœur un notable qui lui serait désigné. Ce à quoi, la Sindarine pouvait ajouter :

*Tu devrais peut être, rester un peu plus longtemps avec lui… Il a une bonne influence sur toi…
_ Tu ne voudrais pas nous marier aussi ? En tout cas, la justice est expéditive avec lui : traqueur, juge, boureau…*!


Elle se redressa pour glisser de ses longs doigts une mèche de rousseur qui lui tombait sur l’œil, derrière  l’oreille. Son regard croisa furtivement celui du blondinet. Il était pâle comme un linge… Il ne tiendrait plus longtemps dans cet état… Il leur faudrait trouver la patrouille au plus vite et des soigneurs encore plus vite sinon elle ne donnait pas cher de sa peau…

Que les gens étaient contrariants ! Avec leur façon de s’immiscer dans votre vie et de se cramponner comme s’ils ne voulaient pas en sortir !…
Elle voyait les choses se préciser dans une direction qui ne lui plaisait pas mais alors pas du tout et en même temps quelque chose la poussait expressément dans cette direction…

*Allez, mon grand je suis sûre que tu as ce qu’il faut dans le ventre…*

Elle se contrefichait de la reconnaissance qu’il essayait maintenant d’exprimer. Ce qu'elle voulait c'est qu'il se débarasse de ce cadavre et sorte une bonne fois de sa vie et arrête d'essayer de lui inculquer des scrupules qu'elle ne ressentirait jamais. Elle secoua la tête pour essayer de mettre de l’ordre dans ses idées.

*Bien sûr que je suis libre de faire ce que je souhaite !
Rah ! S’il n’y avait pas cette maudite Sindarine !*


La Sindarine en question pour ceux qui ne l’avait pas deviné était Elië Valanatëel, toujours là pour la contredire surtout lorsqu’elle faisait preuve d’un peu trop d’égocentrisme et de cynisme. La Sindarine n’était pas de toute première vertu, mais avait tout de même quelques principes moraux au contraire de la Sylimea, qui avait peut-être basculé un peu trop vite de l’état d’âme éthérée à l’état de courtisane et tueuse zélée sans passer par le case éthique… La phase finale de sa métamorphose était peut être intervenue trop rapidement mais ceux qui connaissent ces êtres savent qu’ils ne choisissent pas le moment…

*Il va arrêter de grogner comme ça ! C’est …*

Encore à quatre pattes alors que le blondinet tâchait de se dresser avec le tapis qu’il avait hissé miraculeusement sur son épaule, elle ne pouvait plus fermer son esprit à la souffrance du malheureux. Elle frappa de rage du poing sur le sol. Avant de se relever et de soutenir le blondinet en nage à cause des efforts qu’il fournissait qui par le même occasion accéléraient son rythme cardiaque et rendaient caduque le pansement de fortune qu’il s’était confectionné.

« Bon on arrête tout ! Vous ne tiendrez jamais comme cela. Votre mission peut attendre. »

Elle avait pris soudain un ton autoritaire qui tranchait avec l’image de frivole qu’elle donnait jusque-là. Un ton qui n’acceptait pas la contradiction.

« On remet un peu d’ordre ici. On baisse le rideau de la boutique, on descend le boutiquer à la cave, il ne va pas mourir de jeuner un jour ou deux. Votre macchabée aussi, ou caché dans un coin, il ne va pas se sauver. Et on s’occupe de votre bras. Vous pourrez revenir vous acquitter de la fin de votre mission lorsque vous irez mieux. Au besoin… »

*Oh ! Là ! Au besoin rien du tout !*

Elle se sentait tellement emportée dans son délire altruiste qu’il ne s’en était fallu d’un rien pour qu’elle ne propose d’aller trouver elle-même les forces de l’ordre pour signaler la « capture » du dit Samil et plus encore...

« C’est une bonne idée non ? »

Dans sa bouche c’était une question toute rhétorique et elle commençait déjà à décharger le tapis de l’épaule du blessé vers le sol de toute façon, il n’était pas mesure de résister…

*Tu fais des progrès ! Tu vois qu’il a une bonne influence sur toi !
_ Si vous vous y mettez tous les deux !…*
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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeJeu 17 Juil - 20:41

Certains diront que c'est son orgueil de mâle dominant qui fait en sorte que notre cher protagoniste semble en ce moment tenter d'apporter la dépouille de son gibier alors qu'il est lui-même dans une très mauvaise situation.Il est vrai qu'il s'agit ici d'un homme relativement orgueilleux, il n'aime pas habituellement demander ou recevoir de l'aide, ce soir fut une exception à cette règle. Bien qu'il ne regrettait pas nécessairement d'avoir osé demander une telle faveur à la Sindarine, l'ombre blanche n'était pas non plus certains qu'il s'agissait ici d'une très bonne idée.Enfin, ce qui est fait est fait, il ne peut rien y changer aux évènements qui ont passé. Il devait maintenant vivre avec les conséquences de ses actions, car ainsi est la vie.L'une des conséquences était la blessure du moment qu'il aurait sans doute dû mieux soigner. Malgré le pansement improvisé, la blessure de celui-ci ne semblait point vouloir arrêter de couler, il est probable qu'elle soit plus profonde qu'il avait cru initialement.

Les actions plus récentes d'Áedh n'avaient certainement pas aidé son état actuel. Les efforts fait afin déplacer le corps de Samil sur le tapis, rouler ce dernier et le soulever avait non seulement causer de la douleur, mais aussi accélérer la perte de sang.Malgré le coton qui se trouvait autour de son bras, le sang continuait de glisser sur son bras et tomber à grosse goûte sur le sol.Ne possédant pas un teint très sombre habituellement, en ce moment notre protagoniste était devenu nettement plus pâle, démontrant un certain déclin concernant son état de santé.Enfin, sa vie entière semblait être une série de mauvaises décisions.Ses crimes de jeunesse et les nombreuses bagarres, il pourrait tenter de justifier son chemin actuel en tant que voie vers la rédemption, mais cela ne fera jamais de lui un saint.

Les prunelles azure d'Áedh croisèrent celle d'Elië alors qu'elle exprima un moment de colère à l'égard de l'attitude du chasseur de primes. Se souciait-elle véritablement de la santé de celui-ci ou souhaitait-elle simplement ne pas avoir sa mort sur sa conscience ?Il ne saurait bien juger cela, car depuis leur rencontre cette dernière lui a démontre un semblant d'affection et d'intérêt, mais elle a aussi affiché bien que discrètement un certain détachement. Une partie de cette enchanteresse semblait être une douce demoiselle alors qu'un autre... il ne saurait comment bien la qualifier. Cela ne change cependant rien au fait que la réaction de celle-ci était facilement justifiable.

Certes, sa terminologie ou plutôt son utilisation du terme mission afin de définir les actions du blondinet était assez particulière. Celui-ci n'avait jamais vraiment vu les choses comme étant une mission. Un travail, une chasse, mais une mission ?Cela signifierait qu'il poursuit ici les criminels dans un but bien plus grand que le simple poids de l'or que possède leur tête.Il est possible qu'en lui, il y existe une partie faisant de ce genre de chasse sa mission. Cette même partie qui a laissé une partie de sa vie derrière, cette même partie qui le pousse à trouver justice même là où il n'y a aucune récompense.Il est possible que cette partie de sa personne est-ce qui l'a poussé à poursuivre Elië dans les rues plus tôt. Par cette même logique, certains pourraient même croire que la raison pour laquelle Áedh lui aurait demandé de venir serait dans le but de la convaincre de changer de vocations...Ou du moins de délaisser ses mauvaises habitudes. Enfin croire cela serait aussi de croire qu'il s'agisse ici d'un grand altruiste.Quel genre de moral pouvait-il retirer de la situation actuelle ? Que le crime ne paye pas et que la mort pour tout être sur cette route est inévitable ?Qu'il est le chasseur et bourreau des criminels ?

Suivant l'explosion de colère de la belle, notre protagoniste voyant qu'elle ne prendra nullement un non comme réponse, Áedh fut forcé de déposer le corps de Samil sur le sol. Au visage du blondinet s'affichait un petit sourire. Elle était définitivement pleine de surprises cette ravissante enchanteresse, étrangement la voir agir ainsi amusait, voir plaisait à l'ombre blanche. Il ne s'agissait pas ici d'un plaisir masochiste, mais plutôt d'une appréciation pour une femme forte.À ses yeux, il fut toujours évident qu'elle était loin d'être une femme facilement dominée et était en parti heureux de savoir qu'il ne s'était point trompé à son sujet. Les paroles de l'enchanteresse étaient sans doute choquantes pour quiconque avait l'illusion qu'il s'agissait là d'une demoiselle des plus commune.

Les prunelles azure de notre protagoniste étaient posés sur la demoiselle. Elle ne disait pas faux, dans son état il lui était impossible de transporter le corps de Samil à travers la cité. Oui avec de la chance une patrouille pouvait être de passage, mais jusqu'à présent la chance ne fut pas nécessairement du côté de notre protagoniste. Son corps s'était affaibli depuis et continuera de s'affaiblir si celui-ci ne soigne nullement sa blessure. S'appuyant alors le long du mur, il prit une profonde respiration avant d'offrir réplique à Elië.

« Je comprends vos préoccupations... il est vrai que je ne devrais pas le transporter ainsi moi-même... je vais devoir aller chercher Jyry...»

Voilà un nom qui n'allait rien dire à la belle. Jyry, son vaillant étalon qu'il avait laissé à l'écurie.Le tout n'était pas loin d'ici, mais dans sa situation actuelle visiter un médecin était-ce qui était sans doute prioritaire.Celui-ci se mit alors à réfléchir.Hesperia n'était une cité totalement étrangère pour notre chasseur de primes et jadis lors de l'une des visites il avait dû trouver un bon docteur en plein cœur de la nuit... si celui-ci était encore dans la cité c'était une très bonne question. Fermant alors les yeux durant un instant afin de se concentrer sur son rythme cardiaque, il tentait de se souvenir du bon docteur.

« Je crois qu'il y a un homme nom loin d'ici qui pourrait m'aider...»

Ouvrant les yeux à nouveau, il lança un regard vers son bras.Le bout de coton était devenu complètement inutile, il devrait déjà le remplacer.

« Fermez les rideaux... verrouillez la porte...Je vais envoyer l'antiquaire au sous-sol...» dit-il doucement en se relevant.

Il n'avait pas de temps à perdre en ce moment. Chaque seconde comptait, il devait tenter de retrouver le bon docteur avant de perdre la vie lui aussi.Cela ne lui faisait point plaisir de quitter les lieux ainsi, mais avec un peu de chance, il allait retrouver le bon docteur sous peu et serait de retour dans la soirée avant la venue du jour.

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MessageSujet: Re: Décidément c’est hors de prix   Décidément c’est hors de prix Icon_minitimeVen 18 Juil - 17:37

Elië attendait la réaction de celui qui doucement devenait son protégé. Elle n’avait pas l’habitude de ce genre de responsabilité. Pour tout dire, elle n’avait pas l’habitude des responsabilités du tout. La seule qu’elle essayait d’assumer était celle de sa survie et de la réalisation de son travail.

En apparence, le blessé semblait se plier à ces injonctions et c’était là l’essentiel dans un premier temps. Elle pouvait même espérer s’être trompée sur son éventuel orgueil, mais cela était à vérifier… Par contre le sang du baroudeur semblait être toujours autant en désaccord avec son corps. Il fallait faire quelque chose… Le seul pansement possible dont elle pouvait disposer était le tissu que l’in et l’autre portait sur eux. Inutile d’imaginer se servir des vêtements du blondinet, poussiéreux et maculé déjà de sang. Sur elle le tissue de sa veste était trop épais pour se plier aux exigences d’un bandage. Ne restait plus que sa robe.
La mort dans l’âme elle se décida à en déchirer le pan gauche, pan qui ne dissimulait pas sa lame de lancer, mais une jambe fuselée par les activités acrobatique nocturnes… Elle se mit en devoir d’en tirer des bandes, qui pourraient lui servir à panser le bras et essayer de contenir l’hémorragie… Encore fallait-il qu’il accepte de se laisser soigner si tant est que l’on puisse appeler cela soigner. Durant cette activité de destruction, elle garda le silence ne gardant qu’un œil de temps en temps pour surveiller l’état du blessé qui n’allait sans doute pas s’arranger tout de suite mais surtout qui de devrait pas se dégrader plus…

*Prédiction un réalisée. Me voici transformée en infirmière !...*

Après tout tant pis pour lui, il avait affaire à une infirmière débutante, sans qualification et devrait s’en contenter. Ce n’était que des premiers soins d’urgence et encore se savait-elle pas dans quelle mesure ils allaient être efficaces. Son regard s’était assombri comme celui de quelqu’un qui avait averti et qu’on n’avait pas écouté et qui maintenant tétait obligé d’assumer pour les autres…
Elle croisa son regard et y lut un sourire amusé.

*Il y en au moins un qui s’amuse ici. Je me demande ce qui me retient de l’abandonner à son sort. Après tout c’est sa mission !...*

Les gens s’engageaient dans des missions et ne mesuraient pas les conséquences. Oui mission, car comment nommer une action dont la réalisation semble si impérieuse que l’on soit obligé d’y risquer sa vie ? Commet justifier d’y entrainer une femme sans défense si l’enjeu n’en vaut pas la chandelle ? Décidément cela tenait presque du sacerdoce. Qu’y avait-il à y gagner ? C’était un mystère pour la rouquine égocentrique qui ne se préoccupait que de son bien-être.

*Je ne supporte pas les justiciers au grand cœur, les fanatiques et les prêtres convaincus ! J’espère au moins que le somme mise sur le tête du macchabée est conséquente…*

Le blondinet avait peut-être quelque chose à réparer pour s’engager sur cette voie dangereuse et dont l’intérêt matériel restait à prouver. Cela par contre pouvait être intéressant à découvrir. Qu’avait-il fait pour avoir à expier même jusqu’à y perdre la vie ?
Cette dernière pensée réussit à lui esquisser un sourire sur les lèvres
Le blondinet était appuyé contre le mur, c’était un bon début, mais il aurait été mieux assis voir alongé. Elle s’approcha de lui et le prenant par le bras valide le fit glisser contre la paroi. Pas besoin de parole pour lui faire comprendre qu’il utiliserait moins de force ainsi que à essayer de faire le bravache en restant debout.

Elle se mit à genoux près de lui, prit le bras ensanglanté et se mit en devoir de le panser avec le pan de sa robe débité en bandes. Elle n’était pas du genre maladroite de ses mains, mais ce genre d’exercice était une grande première et elle se trouvait des plus gauche hésitant sur la nécessité de serer ou pas et finalement prit le parti de serrer afin que la plaie de refermât et que le sang s’arrête de s’en échapper.

*C’est décidé, s’il me fait une remarque, je pars…
Au moins il devient lucide…
Au temps pour moi, il commence juste à délirer. Je crois que c’est moi qui vais être obligée de m’occuper de Jyry quel qu’il puisse être…*


Si elle avait su qu’il s’agissait d’un cheval, son mécontentement aurait monté d’un cran. Elle n’avait en effet aucune affinité avec les animaux et prendre un cheval par le bride allait sans doute se révéler sportif, mais elle n’en était pas là heureusement…
Et grâce aux propos décousus du blondinet, elle se mit à croire que le dit Jyry était l’homme qui pourrait lui venir en aide. Lui venir en aide ? Parce que ce qu’elle faisait là n’était pas lui venir en aide ? Elle avait assommé un antiquaire, roulé un cadavre dans un tapis, déchiré sa robe et elle était e train de le soigner tant bien que mal et…

Heureusement le pansement était terminé. Elle jeta au sol d’un geste dépité le reste de tissu, près du coton imbibé de sang qu’elle avait remplacé quelques minutes plus tôt et s’éloigna du baroudeur ingrat mais ne pipa mot. Elle avait à ce moment assez de lucidité pour admettre que c’était elle qui se mettait seule dans cet état alors qu’il n’avait pas voulu la blesser ni remettre en cause ce qu’elle avait fait. Les interrogations qu’elle avait maintenant sur elle et sur ce qu’elle faisait lui faisaient un peu peur, mais il n’était pas dans ses habitudes de l’admettre.

Et lui, là, croyez-vous qu’l ferait quelque chose pour améliorer les choses ? Non ! Monsieur voulait reprendre les choses en main et commençait à donner ses instructions…

*Prédiction deux réalisé. Me voilà transformée en boniche…*

Et bien sûr, dans ces cas là où elle constatait qu’elle avait raison, la Sindarine avait disparu…

*Trop facile ça !*

Vous croyez qu’il est plus raisonnable de transporter un antiquaire ? Restez assis, je m’en charge.
Elle prit le vieil homme encore inconscient sous les bras et le traîna jusqu’au sous-sol  dont elle lui fit descendre les escaliers sans vraiment de ménagement mais sans rien lui casser. Il pouvait s’estimer heureux !... Quand elle remonta, elle sa coiffure déjà mise à mal n’était plus qu’un lointain souvenir et ressemblait plus à la crinière d’une sauvageonne.
Elle s’occupa ensuite des issues avant de s’enquérir de « l’ami » qui devait aider le baroudeur.

« Vous avez retrouvé l’adresse de votre ami ? »

Elle sentait une idée qui ne lui plaisait pas du tout s’imposer à son esprit. Une idée qu’elle avait déjà eu tout à l’heure et que l’action avait réussi à chasser.

« Sinon, je vous emmène chez moi… »

Elle regretta aussitôt d’avoir dit cela et se mordit la lèvre pour s’empêcher de continuer.

*Et depuis quand invitons nous les gens chez nous ?
_ Depuis que, je deviens folle à cause d’un macho qui se prend pour un golem indestructible et qu’une Sindarine me pousse à faire des choses complètement insensées.*


Dans tout cela un mot était parfaitement adapté : folle. Mais vous l’avez compris depuis longtemps, la raison de la rouquine n’était pas ce qu’il y avait de plus table et influençait grandement son comportement.
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Décidément c’est hors de prix
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