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Jouer au Loup. [Terminé]

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Jouer au Loup. [Terminé]

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Sujet: Jouer au Loup. [Terminé] Mar 5 Aoû - 1:16

Encore une douce journée de solitude… Certes ce n’était qu’une journée parmi tant d’autre comme elle avait pour habitude de les vivre depuis longtemps maintenant. Se protéger de la fraicheur de la nuit dans son humble demeure, sous ses draps, sa peluche blanche dissimulé entre ses bras. Une fois le jour levé ses sœurs elle saluait puis elle s’esquivait. Gravir l’écorce des plus hautes cimes était de loin son passe-temps préféré, elle pouvait ainsi se rapprocher des cieux… elle rêvait de voler. Sentir le parfum de la sève et se laisser bercer par le chant de la faune. Se laisser porter par le courant d’une rivière, vivre au jour le jour… mais loin de tous… loin du monde. Pourquoi ? Pourquoi en arriver là ? Non elle ne fuyait pas, elle ne s’y sentait juste plus à sa place. Elle voulait juste rester seule, tout cela ne semblait plus si important… Les Erillys, le village, ces secrets. Leur existence était connue de tous, elles étaient traqués, certaines avaient disparues… même Sighild semblait ne plus se soucier de rien de tout cela. Si elle-même avait perdu espoir… que lui restait-il ? Que leurs restaient-ils ? Tout cela lui semblait vain, elle ne désirait plus vivre pour les autres, seulement pour elle-même. Elle se surprit à rire, à repenser à Aénor, depuis combien de temps n’avait-elle pas eu de ses nouvelles ? Allait-elle devenir aussi égoïste ? Allait-elle elle aussi finir par laisser ce en quoi elle croyait jusque là et devenir une fugitive ? Une vulgaire mercenaire qui ne vivrait que du fruit de ses contrats ou devenir un simple ermite vivant recluse au fond des bois ? Comme elle le faisait depuis plusieurs mois… Non. Non… Elle avait encore des sentiments, son cœur lui faisait mal, elle ne voulait pas les perdre, elle voulait retrouver Aénor et la gifler pour les avoirs laisser ainsi dans le doute, elle désespérait de pouvoir parler de nouveau à Sigh, mais elle était devenu aussi insaisissable que la brume qu’elle savait si bien manier. C’était si risible. Dire qu’elle venait s’isoler au milieu de cette forêt dans le but de trouver la quiétude à laquelle elle inspirait tant… en fin de compte c’était l’effet inverse qui se produisait. Elle finit par plonger la tête sous l’eau après avoir pris une grande bouffée d’air. Elle se hissa alors sur la terre ferme, un sourire se dessina sur son visage alors qu’elle avait une nouvelle fois ce sentiment que ses membres se faisaient aussi lourds. Elle attrapa sa serviette et commença à se sécher avant de s’installer près de son petit campement improvisé. Elle gratta deux silex au-dessus de quelques brindilles séchés et alluma ainsi un petit feu avant de suspendre le corps d’un lièvre dépecé par-dessus. Certes cela la rendait vulnérable et aisément repérable mais il fallait bien se nourrir. De toutes manières si quelqu’un viendrait à se rapprocher d’elle, elle l’entendrait forcément. Soit dit en passant, un loup se rapprochait… Elle ne jugea point nécessaire de s’armer d’une quelconque façon pour repousser l’animal, il ne représentait de toute façon aucune menace. La jeune prit alors le temps de refaire ses bandages le temps que la chair du lièvre ne cuise. Certes l’animal était attiré par les odeurs de nourriture mais la jeune femme était confiante. Quelques minutes plus tard ses bandages étaient comme neuf, l’on pouvait l’entendre ronchonner d’une fois elle réalisa qu’il lui faudrait bientôt un nouvel onguent, ce pot-ci se faisant presque vide. Le lièvre n’étant pas encore complètement cuit, la jeune femme en profita pour se changer. Elle ôta la serviette autour de sa taille et enfila son short avant de saisir sa chemise déposée à terre, quand elle entendit la course du loup arriver dans sa direction elle attrapa Croc Blanc qu’elle changea instamment en Ondine avant d’en tendre la corde dans la direction des pas du loup, lâchant sa chemise dans la précipitation. Prête à faire feu, elle se stoppa dans son élan lorsqu’elle comprit qu’il ne ferait que passer à côté d’elle sans l’attaquer ni même lui voler le fruit de sa chasse… Elle relâcha la corde de son arc lentement dans un soupir… … Derrière !!! Ni une ni deux, la jeune femme dit volte-face, en bandant son arc vers celui qui se dissimulait dans l’ombre ! Et une voix retentit dans sa tête. « Impressionnant. » Dernière édition par Raven le Sam 16 Aoû - 0:14, édité 1 fois

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Sujet: Re: Jouer au Loup. [Terminé] Jeu 7 Aoû - 2:30

La corde tendue, le trait prêt à fondre sur sa cible. Cet instant de doute sembla durer une minute entière. Pourtant, il ne subsista que le temps d’un souffle. L’être qui se tenait là… non ce n’était qu’un loup parmi tant d’autre. A moins que… « Tu sembles bien hésitante pour une chasseuse face à sa proie. » L’amazone ne répondit que par un simple soupir, relâchant sa corde doucement. Elle ne ferait pas feu. Pas maintenant tout du moins. Elle relâcha sensiblement ses appuis, elle s’attendait à tout, même le pire. Une embuscade ? Non il était seul. Une attaque frontale ? Suicidaire. Un simple loup ne pouvait pas grand-chose contre un manieur de métal. Il se ferait embrocher à la seconde où il bondirait. Non, elle ne devait pas se fier aux apparences. Ce monde était dangereux, très dangereux pour qui ne savait point assurer sa survie. Il pouvait tant s’agir d’un familier que d’un Yorkas, peut-être était-il même polymorphe. Une illusion ? Non ses sens ne la trompaient jamais, la terre sous la plante de ses pieds n’avait point changé, de même que le métal entre ses doigts. Le son de l’eau courante n’avait point changé de ton, l’odeur du gibier en train de cuire changeait lentement, le parfum de la sève… identique. « T'aurai-je pétrifié de peur ? » L’arme entre les mains de Raven se désintégra pour venir se loger dans son corps avant de ressortir sous forme d’une dague fermement tenue dans le creux de sa main droite. « Je n’ai pas peur de vous… j’essaie simplement de comprendre ce que vous. Et ce que vous voulez. Je ne connais aucun loup qui parvienne à dissimuler le son de ses pas derrière ceux d’un autre. » En réponse, le canidé jappa faiblement son visage se déchirant dans un rictus que l’on pourrait apparenter à un sourire. « Ainsi tu as déjà compris pourquoi tu n’avais pas réussi à me repérer. Je suis épaté jeune fille. » Sur ses paroles, Raven ne répondit pas, elle se contenta simplement de s’installer près de sa prise qui maintenant était cuite. Elle en trancha allègrement la chair et les membres avant de s’en repaitre alors que l’animal semblait baver de jalousie. « Je suis intrigué. Tu ne sembles pas avoir d’intentions belliqueuses à mon égard. Qu’est-ce qu’un… Yorka ? Polymorphe ? De ta trempe peut bien me vouloir ? » Le jeune loup sembla ne pas avoir entendu un traitre mot de ce que venait de dire Raven. Obnubilé qu’il était par cette si belle pièce de viande fraiche. « Oh ! Boule de poil !!! Parles et je saurai me montrer clémente. » En réponse à ce grossier chantage, le loup couina… « Te voilà bien cruelle jeune femme d’ainsi torturer un animal sans défense… » La bête s’assit alors noblement en face de la jeune aveugle. « Cela plusieurs jours que je te suis, que je t’observe. Pour être honnête je ne connaissais rien de ton existence avant cela. » Pour être honnête … La jeune femme était vraiment intriguée pour le coup. « Je me nomme Desmond, je suis un rôdeur. Notre confrérie regroupe en son sein de nombreux hommes et femmes de mon talent, nous sommes des loups solitaires pour la plupart mais nous unissons nos forces car nous avons un but commun. Nous respectons autrui tant qu’ils ne nous portent pas préjudice. Nous aidons notre prochain et nos camarades. Nous protégeons la veuve et l’orphelin et tendons la main à ceux dans le besoin. Nous agissons néanmoins dans la plus grande discrétion et ne tuons personnes. Nous n’avons pas pour projet de singer ces guildes de mercenaires assoiffé de sang. Le peuple doit se sentir en sécurité en notre présence. » Après avoir avalé goulument un morceau de chair, l’amazone poursuivit. « Que pourrai-je bien avoir à faire avec vous ? » Le loup s’approcha doucement de Raven, scrutant d’un regard envieux la carcasse du gibier. « Tu es une âme en peine… Personne ne se refuse ainsi la présence de ses congénères chaque jour que dieu fait. Ton esprit est troublé et ton corps éprouvé. Tu aspires à un repos qui ne t’est pas accordé. J’ignore ce que tu cherches, ou qui tu cherches, mais avec nous à tes côtés, tu pourrais y parvenir. Nos agents sillonnent les quatre coins d’Istheria en permanence, et notre école saura renforcer tes talents de pisteuse encore plus qu’ils ne le sont déjà. » … La jeune Erillys se dressa alors sur ses jambes avant d’empoigner la carcasse du lièvre déjà bien entamé et la déposa devant le loup… « Je m’écarte de mon peuple et de mes semblables car je n’arrive plus à croire en eux… Peut-être est-ce simplement un mauvais moment à passer. Je ne désire pas m’engager dans une nouvelle voie… » Le canidé se dressa sur ses pattes. « Rares sont ceux qui peuvent prétendre m’avoir un jour impressionné. Je ne te supplierai pas davantage jeune fille, mais sache que ton talent est rare. Tes capacités naturelles surpassent presque celles des sindarins. Notre ordre pourrait avoir besoin de toi, autant que tu as besoin de quelqu’un pour te guider dans tes recherches. » L’amazone se figea quelques instants. « Que veux tu dire ? » Le loup n’attendit pas plus longtemps pour planter ses crocs dans son repas. « Si tu savais où trouver ce que tu cherches. Tu serais partie depuis longtemps. Hors je saurai te l’enseigner. Si tu acceptais de te joindre à nous. » …

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Anonymous

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Sujet: Re: Jouer au Loup. [Terminé] Mar 12 Aoû - 4:23

La jeune femme resta pensive. Avait-elle vraiment à y gagner ? Sa vie était si vide de sens ces derniers temps, mais étrangement elle semblait s’en contenter, ou du moins elle essayait de s’en convaincre. Peut-être que la vraie question devait se poser était : Avait-elle quoi que ce soit à perdre ? Ses sœurs… Sighild… Aliénor… En fin de compte elle ne vivait plus que pour elle-même. La terrane soupira, comme attrister par cette propre prise de conscience. Elle se dressa sur ses jambes après s’être repus et alla se laver le visage et les mains dans le cours d’eau derrière Desmond. Elle attrapa sa chemise qu’elle n’avait en fin de compte toujours pas enfilé et voila son corps derrière. Agissant avec une discrétion certaine elle détruisit son petit campement de fortune. Certes il n’était composé que d’un simple petit feu. Soit un amoncellement de brindilles et de quelques pierres disposées en cercle et d’une roche plus conséquente dispose à un mètre dudit feu pour faire office de siège. Mais ça restait tout de même la cachette d’Hittomi. Ici elle se sentait chez elle et comme introuvable. « A l’avenir lorsque je reviendrai ici, je te saurai gré de bien vouloir oublier jusqu’à mon existence. Je n’ai pas choisi de vivre de cette manière sans raison. » Lança-t-elle froidement. « Certes, je comprends. » La jeune femme ramassa ses dernières affaires prestement après qu’elle eut la réponse du rôdeur. Une fois eu-t-elle fini qu’elle se tourna vers lui. Elle restait néanmoins hésitante, elle n’avait pas encore la confirmation absolu et total que cela ne fusse pas un piège. Ses sens étaient toujours aux aguets, elle parvenait à distinguer jusqu’au vol des insectes environnants, si quelqu’un d’autre venait à l’approcher elle ne pourrait pas le louper. Quoiqu’il en fût, elle n’était pas encore convaincue de l’utilité de ce choix, seule l’absence de point négatif l’avait ainsi amené à cette réponse. « Soit… je veux bien t’accompagner. Si ce que tu dis est vrai, alors votre groupe reste un empli d’hommes de bien. De plus si vous m’aidez effectivement à retrouver ceux que je cherche, alors je saurai me montrer reconnaissante. » Le loup sembla vouloir s’incliner devant la jeune femme. « Saches que cette réponse me ravie. Sur mon honneur je saurai te faire comprendre que tu n’as pas eu tort de m’accorder ta confiance. Maintenant… » Le loup sembla se figer quelques instants… « Maintenant ? » Le yorka commença alors à se gratter énergiquement le cou et la tête. « Hé… hé bien j’avoue ne pas avoir pensé à ce cas de figure car vois tu… d’ordinaire nous assommons nos nouvelles recrues afin de les conduire à nos maitres dans le plus grand secret et conserver ainsi l’anonymat de notre lieu de rassemblement or… » Les pas de Raven se stoppèrent nets. « Hors de question… » Le yorka sembla paniquer quelque peu. « Je… je sais bien !!! Je ne te demanderai pas de t’endormir, ni même de te laisser faire... mais… mais. Pourrais-tu faire l’effort de ne pas faire attention à la route que nous empruntons ? » Contre toute attente, la jeune femme ne ria même pas. Elle aurait pu ouvertement se moquer du loup mais elle resta simplement… imperméable à la situation. Un silence plana néanmoins quelques secondes durant, extrêmement pesant. Desmond se contenta de reprendre sa route comme si rien ne s’était jamais passé. Ce manque de professionnalisme ne devait pas remonter jusqu’aux hautes sphères de son ordre. Le reste de la route se fit dans un silence presque religieux, en fin de compte ça ne la changeait pas beaucoup de ses habitudes. Le loup la conduisit alors sur un sentier de terre battue et bientôt ils commencèrent à gravir des marches… Raven se stoppa. Elle tendit l’oreille et concentra ses sens. La distance qui la séparait de ce court d’eau… le bruissement des feuilles, la direction du vent… Etait-ce possible ? Le yorka fit volte-face et demanda à la jeune femme si quelque chose n’allait pas, ce à quoi elle répondit par un mensonge, faignant d’avoir entendu un son suspect un peu plus loin dans les bois. Leurs pas les conduisirent alors au sein d’une bâtisse que la jeune terrane était sûre d’avoir reconnu. Une fois eu-t-elle posé un pied à l’intérieur qu’elle attrapa le manche de son épée et en posa la pointe au sol afin de s’en servir comme accoudoir. La réalité étant une fois de plus différente, cette seule action avait pour intérêt de propager une onde sonore bien distincte autour d’elle afin de découvrir et comprendre l’architecture de la salle dans laquelle elle se trouvait. Je m’en doutais… Le temple de Délil ! Le loup n’avait pas pour autant interrompu sa marche et se dirigeait ainsi vers un escalier menant à l’étage du temple, Raven le suivit sans poser de question et très vite elle fut prise d’un doute. Tous deux arrivèrent devant une porte, et la jeune femme sentit bien la présence de plusieurs personnes derrière… « Qui est-ce ? » « Tu n’as pas à t’en faire. Ils sont peut-être un peu vieux jeu, mais ils n’ont pas non plus un mauvais fond. » La terrane n’eut pas même le temps de se pencher vers son compagnon canin pour lui demander la signification de tout ceci que la porte devant elle s’ouvrit la laissant face maintenant à plusieurs personnes. Devrait-elle se défendre !? Elle crispa sa main sur le manche de son épée tandis que le loup s’avançait devant elle et s’assit au centre de la pièce. « Mes chers confrères voici la demoiselle dont je vous ai parlé. » Il tourna sa tête vers Raven et sembla l’inviter à le rejoindre. « Je jure sur mon honneur que tu ne risques rien. Assieds-toi ici si tu veux bien, nous pourrons ainsi parler plus aisément. » Plus méfiante que jamais, l’amazone rejoignit son guide au milieu de la pièce et s’assit lentement, ne lâchant sous aucun prétexte son arme. « Qui êtes-vous ? »

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