[Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier

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Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeVen 8 Mai - 19:26

[Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier 163476Sanstitre6
Le voyage avait été incroyablement long.
Cela faisait maintenant 15 jours que Kalendra avait quitté le temple de Soulen, accompagnée de quelques prêtres désireux de se rendre au Haut-Monastère, mais surtout capables de supporter la fatigue d'un long voyage sans jérémiades. D'abord, ils avaient traversé le désert de glace, cette étendue gelée balayée par les tempêtes de neige, avant de traverser les hautes montagnes, couvertes d'une immense forêt de conifères. Le froid, souvent, en permanence même, les mordait de sa poigne fatale, et les harassait jusqu'à l'aurore, ou à l'inverse les gardait éveillés. Parfois, la Haute-Prêtresse, qui gardait sans cesse sa pelisse sur ses épaules, se permettait de limiter la force des vents, usant discrètement de son essence divine ; les prêtres n'y voyaient que du feu et pensaient que Soulen les protégeait, dans sa grande miséricorde. Ce n'était pas si faux, après tout, même si le Dieu semblait davantage officier sur les mers que sur Terre. Ensuite, le trajet s'était fait plus calme : ils avaient longé Tyrhénium, la cité frontière Eridanienne, avant de s'enfoncer dans les Vastes Plaines. Et maintenant, les voilà arrivés au Haut-Monastère.
Oh, même si le voyage avait été long, fastidieux, lassant, rébarbatif, barbant, accablant, déprimant, et même narcotique -autant d'adjectifs qui le décrivait parfaitement, et il y en avait d'autres-, il y avait parfois eut une lumière pour éclairer les ténèbres de cet ennui : la beauté. Oui, la beauté de la nature seule et non touchée par l'Homme, seulement par la main brute et essentielle des Dieux. Dans les montagnes, quand l'aube tendait ses doigts sur la forêt brumeuse, le brouillard se glorifiait de sa venue et se paraît de rose. Dans les plaines, quand le soir se couchait sur Isthéria, l'herbe semblait une étendue de verdure et de feu, et les lacs, les rivières reflétaient sans cesse le monde encore rougeoyant. Les arbres parsemaient le bord des routes et des chemins, là où le vent jouait avec leurs feuilles, et là où les soleils transperçaient leurs rameaux, illuminant les sols comme une grande mosaïque.

Mais désormais, il fallait savoir reprendre son rôle. C'était à l'aube du quinzième jour, là où la chevauchée de la veille avait laissé Kalendra les membres endoloris. Elle pour qui l'hygiène et l'apparence étaient très importantes, trouver enfin le Haut-Monastère était une aubaine. Ce voyage infini prenait fin ; oh, elle en avait déjà connu des voyages, des voyages plus longs, plus éreintants, des voyages si interminables qu'il semblait aux hommes qu'il ne se terminerait pas. Mais voilà ; enfermée dans sa citadelle de glace, sur son éperon rocheux, au sein d'un désert de neige et d'eau, elle avait tout ce qu'elle pouvait avoir, et elle avait un devoir, un devoir à honorer. Ainsi, les occasions de voyager se faisaient peu nombreuses, et le cas échéant, ne duraient que quelques jours au sein de Cimmeria.
Ils arrivèrent, montés sur leurs chevaux, Kalendra sur Ecume, sa jument de robe sombre. La première chose qu'elle fit fut d'annoncer son arrivée, prendre possession de ses quartiers et prendre un bain qu'elle estimait bien mérité. Ainsi, quand elle reprit enfin contenance, elle put réfléchir à nouveau. Cela faisait un moment qu'elle n'était pas venue au lieu de rassemblement des Gélovigiens, et elle n'avait pas enduré un tel calvaire juste pour le plaisir de voir de beaux paysages se dérouler. Durant ses précédentes visites au Haut-Monastère, l'élue de Soulen n'avait pas eu le temps de tout écumer, notamment lors du précédent Concile, ou lorsque lui furent inculqués les enseignements théologiques inhérents à sa fonction. Désormais, elle avait tout le temps qu'il lui fallait, pour lire et apprendre ; car le savoir n'attendait pas. Et même si Kalendra avait des siècles devant elle, mieux fallait prendre ses devants. La raison de sa visite était à la fois simple et complexe : le myste. Lors du concile qui avait été mené ici quelques semaines plus tôt, elle avait regretté la tendance pessimiste de ses confrères à le penser comme un châtiment. Ils voyaient le châtiment partout : dans le mauvais temps, comme le bon mauvais, et refuseraient même de se soigner en cas de maladie. Car enfin, c'était un châtiment ! La petite femme blanche eut un rire à cette pensée. Oui, les huit Grands savaient châtier, certains y étaient  même plus enclins que d'autres. Mais non, pour Kalendra, le myste était une épreuve, seulement destinée à leur faire tous prendre conscience de l'importance de la magie, et faire naître la gratitude parmi les peuples. A l'inverse, la Sarnarhoa semblait toute indiquée pour unir les peuples... Mais c'était plus difficile à faire accepter.
Alors, il lui fallait en savoir tellement plus sur ce myste. Enfin, non, pas sur le myste lui-même, mais sur son histoire, les Dieux et les évènements passés. Et les archives proscrites sauraient la renseigner.

♦ ♦ ♦

- ... Et n'oubliez pas, vous assisterez à de nombreuses cérémonies de ce genre lors de votre vie de prêtre ou prêtresse. Il est important de perpétuer ces traditions, et notre patrimoine divin, car c'est ce même divin qui a inculqué ces processions dans le cœur des Hommes.

Les apprentis prêtres, assis devant elle, semblaient boire ses paroles aussi sûrement qu'ils buvaient du vin, le regard perçant ou vaseux. Ils étaient jeunes, ou vieux ; et elle en était sûre, dans cette salle, certains étaient bien plus âgés qu'elle. Elle n'avait que 104 ans. Elle n'était qu'une enfant, fille de marins. Mais non ; dès que cette pensée traversait son esprit, au risque de perdre toute contenance, elle se remettait dans la peau de ce personnage qu'elle s'était si difficilement forgée. Kalendra Dogbar, Haute-Prêtresse et élue de Soulen.
La jeune femme n'avait pas résisté : à peine arrivée, on lui disait que ses paroles et son enseignement seraient sûrement bénéfiques et salvateurs aux novices. Leurs prêtres, enseignants, semblaient du même avis, tant et si bien que quelques jours à peine après son apparition, elle se retrouvait dans cette si grande salle à perpétrer les traditions, ces mêmes traditions qu'elle s'était résignée à accepter avant de les appliquer avec honneur.

Quand elle eut terminé, elle se retira de la pièce, pour emprunter les couloirs. Une odeur de pain chaud et d'herbe coupée semblait embaumer tout le grand bâtiment, ou du moins l'aile dans laquelle Kalendra se trouvait. Doucement, presque craintifs, les rayons des soleils se mirent à franchir la barrière que constituaient les vitraux des hauts murs. Ils semblaient venir de Cimméria ; là-bas, dans son temple, il devait y en avoir des centaines. Mais ici, loin des tons froids et glacés du temple de Soulen, chaque scène, chaque Dieu se paraît des couleurs chaudes et chatoyantes du crépuscule. Perdue, une nouvelle fois encore, dans ses observations minutieuses, elle était souvent distraite par le salut d'un prêtre, ou par celui, moins assuré, des profanes. Ici, au sein du Haut-Monsatère, elle se sentait indubitablement à sa place, comme faisant partie d'une éternelle famille, bien plus qu'un Ordre, l'ordre de Gélovigiens. Sa démarche devant ses confrères et devant les autres était pleine d'assurance, mais assez empreinte de grâce pour qu'on ne se doute pas de sa basse extraction. Ses mains usées et l'ébauche de ses muscles la destinaient sans aucun doute à Soulen. Ce jour-là aussi, elle portait une longue robe, présentant un dégradé de bleu, de l'azur à l'outremer, et par-dessus, un gilet sans manches d'une étoffe indigo, agrémentée d'arachnéens motifs argent. Ça, et sa chevelure pâle nouée sur le côté d'un complexe tressage, dénotaient assurément son appartenance au Dieu des mers et des océans.

Sa destination, vous l'aurez devinée : les Archives Proscrites. Les jours précédents, Kalendra s'y était déjà rendue par deux fois, et en vain. Elle n'avait rien trouvé d'autre sur le myste que de vieux chants spirituels. Quand on se fut assuré de la présence du Médaillon de Kelor sur elle -qu'elle portait toujours, en vérité-, elle put de nouveau rentrer.
Souvent, on pouvait trouver les bibliothèques barbantes, mais celle-ci, non, elle ne l'était pas le moins du monde. Les seules lumières provenaient des vitraux de verre du plafonds, ou des lueurs, plus proches, des bougies sous une cloche de verre. Car ici, en effet, les livres revêtaient une importance sacrée ; certains avaient plusieurs siècles, certains provenaient de ces impies d'Eclaris et avaient donc été censurés. Les étagères filaient jusqu'en haut du Monastère, s'organisaient sur plusieurs étages. Ce jour-là, étonnamment, il y avait plus de personnes qu'à l'accoutumée. Alors, parcourant les effluves des parchemins vieillis et de la poussière salvatrice, elle entreprit de poursuivre ses recherches. Mais les heures passèrent et toujours rien. C'est alors que, résignée -et affamée- elle quitta les Archives, avec la promesse d'y retourner l'après-midi même.

Alors elle sortit, ferma délicatement la lourde double-porte donnant accès aux archives, et avant même qu'elle ait pu esquisser un geste, elle percuta ce qui semblait être un homme.


Dernière édition par Kalendra Dogbar le Mer 22 Juil - 10:54, édité 1 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeDim 17 Mai - 5:19

Extrait du journal de Lomion 15 Firion 1301
Le myste rouge a envahis nos terres et de nombreux êtres simplets, se disant comme étant des êtres de foi, semble croire qu’il s’agit là d’une actions de leur dite divinités… mais tout être possédant moindrement la capacité de raisonné en dehors de la doctrine qui leur fut imposé par la folie pieuse. Il ne s’agit qu’un autre mystère de la nature… nullement besoin de s’abandonner à la panique, car c’est avec la patience et la recherche qu’il sera possible pour notre monde d’affronté et de comprendre le fléau qui nous affecte tous en cet instant même et sans doute pour de nombreux jours à venir. Lors de ma longue existence, jamais je n’avais vu auparavant un tel phénomène. J’ai échangé de nombreuses correspondance avec mes confrères, mais nul ne semble être en mesure de concrètement identifié la composition de ce myste rouge qui se trouve au-dessus des vastes plaines à Eridania. Mes confrères me rapporte que le fléau est toujours bien présent…

L’érudit ferma alors son journal alors qu’il contemplait l’étendu du fléau qui s’étendait au-dessus des plaines. Un visage si jeune, mais un regard si ancien était visible chez ce cher érudit. À ses coté, il avait son cher compagnon, ce fidèle oiseau Animus, don la parole fut retiré par le myste entourant les lieux. Ce fléau est devenu son obsession du moment, la grande question d’actualité puisqu’il accablait le monde en temps réel. Il avait la possibilité d’observer, d’étudier et de comprendre le tout avant même qu’il s’agisse d’une simple leçon d’histoire. Ô il avait vu de nombreux pieux religieux prétendre qu’il s’agissait d’un châtiment divin, mais cela il n’en croyait aucune parole. L’idée même d’une intervention de Dieux en lesquels il ne possédait aucune foi n’était à ses yeux des plus ridicules. Toutefois, il connaissait la triste réalité et savait plus que tout que leurs paroles étaient que trop souvent considéré comme étant la vérité absolue.

Ce lieu, il s’agissait du lieu parfait afin de débuter l’étude… un peu plus d’extrait de ce myste allait offrir à notre cher érudit suffisamment d’information afin de correctement débuter ses recherches. S’il était en mesure de comprendre la composition du myste, celui-ci allait être en mesure de comprendre le fonctionnement de la dite potion capable d’annuler les effets néfaste de la catastrophe naturel et ainsi offrir une solution au problème qui accablait de nombreux territoire. Un projet aussi ambitieux que dangereux, car l’idée même pouvait causer de nombreuses difficultés. Non seulement existait-il l’opposition religieuse, toujours si forte et présente en nos terres, tentant de retirer toute voix aux érudits souhaitant prononcer la moindre parole, mais l’acquisition même de la potion ne fut point à travers des gens que l’on pourrait considérer comme étant fréquentable

La plume du serpent était responsable pour la dite solution, mais en si petite quantité et sous leur contrôle, cette solution n’était que disponible pour ceux qui possédaient une bourse suffisamment bien garnis de dias afin de s’offrir. Cette solution, possédait de si grande limitation qu’elle était pratiquement inutile.

Extrait du journal de Lomion 22 Mésoa 1302

La progression de mes recherches ne semble point être en mesure de conserver l’inertie initiale. Je possède certes toute les ingrédients nécessaires, du moins semblerait-il que ce soit le cas, mais un lieu de recherche et quelques éléments additionnels aideraient grandement la progression. C’est donc pourquoi je me suis aventuré dans un lieu très atypique pour ma personne. Le haut Monastère situé à Eridania fut étrangement le lieu par excellence afin de m’abandonner à mes recherches. Cela, dans l’espoir d’y trouver dans leurs archives des textes possédant la moindre information pertinente... pouvant offrir le moindre indice…

Tel un vagabond sans domicile, l’érudit était aux pieds du Haut monastère, là où il fut accueilli par des pieux des lieux. En apparence, ce cher Lomion possédait tout ce que le plus commun des pèlerins avait à offrir. Une mine épuisée par le travail et les longues soirées à tenter d’analyser sans résultat le myste, lui offrait la même tête que celle d’un homme venu de loin. Ses vêtements humble et simple, il pouvait facilement passer pour un être ayant préféré délaissé les valeurs matériel derrière afin dédier son existence aux dit Dieux. Bien sûr, cela n’avait rien de véridique… l’apparence même de maitre Viska était tout simplement dû à la fatigue du travail et à la préférence personnel pour la simplicité, préférant proscrire tout effort intellectuel qui pouvait être offrir aux tendances de la saison et simplement concentrer le tout vers ce qui était réellement important. Tel était le plan… certes il s’agissait ici d’action des plus fourbes, surtout de la part d’un homme cherchant à offrir la lumière de la vérité et de la connaissance au monde. Toutefois, là où la lumière existe, les ténèbres y furent avant… jamais un éclaris aurait eu le droit de poser les pieds en un tel lieu. Voilà pourquoi il avait abandonné temporairement son identité, devenu purement le vagabond qu’il se devait d’être…

Bien que les pieux religieux possédait la mauvaise habitude d’offrir l’ignorance à travers leur doctrine, ces dernier possédaient une grande hospitalité envers les pèlerins, du moins tant qu’ils donnaient l’impression de posséder la foi. Un logis modeste fut offert à l’érudit, un lieu de repos de prière, c’est ainsi que ses quartier lui furent présenté. Il y passa alors quelques heures, à écrire dans son journal… quelques analyses, quelques découvertes et théorie… perdant toute notion du temps. Les bougies de la pièce furent remplacé à quatre reprises… ce qui lui indiquait qu’il avait sans doute passé déjà de nombreuses heures en ce lieu… entre six et huit heures. Là était venu le moment de tenter de retrouver les archives, d’y trouver ce que le tout renfermait.

L’érudit c’était alors mis en marche, progressant silencieusement et discrètement en ce lieu. Ses pas, léger, émettait un faible claquement sur le sol alors qu’il progressait vers ce qui devait être les archives. Mais cette balade discrète fut brutalement interrompue alors qu’il entra en collision avec une étrangère. À travers la pénombre des lieux, il était difficile de bien discerner de qui il s’agissait… mais par sa silhouette, il ne pouvait qu’en déduire qu’il s’agissait d’une femme. La peuplade… toujours inconnu, mais la caste, sans doute Gélovigien…. La fonction, inconnu, le nom… idem. Suivant l’impact il recula de quelques pas, puis pris un moment afin de se retrouver lui-même avant de prononcer doucement quelques mots.

‘’Pardonnez-moi… je ne vous avais malheureusement pas remarqué… j’espère ne point vous avoir blessé…’’

Imaginez… blessée une Gélovigien au Haut Monastère… déjà qu’il aurait souhaité évité toute interaction, encore celle de cette nature.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMer 20 Mai - 20:46

Mais le myste rouge était une chape pourpre sur le monde, et il chargeait Kalendra d'une profonde affliction. Plus qu'une nuée de sang, c'était l'assassin des plus pures racines des âmes isthériennes, ou la singulière preuve de l'existence divine sur ces terres. Oh, il n'engendrait aucun effet secondaire, aucun mal, pas pour son peuple du moins ; et tous n'avaient pas cette chance. Cette brume audacieuse rendait simplement impossible l'utilisation de magie. Mais la Gélovigienne le ressentait avec une peine sincère, sans pour autant faire des tentatives pour le déjouer ou en contourner les effets. Et ses effets, parlons-en de ces effets ! Si dévouée et dévolue à Soulen qu'elle était, Kalendra ne pouvait, sans magie, rendre Justice et Espoir au nom de son Dieu – car les deux allaient intimement de paire et se conjuguaient ensemble sous le verbe vivre. Mais s'il n'avait que cela... Non. Son corps semblait coupé de tout contact avec l'essence divine, comme une enveloppe charnelle seulement animée par le sang dans les veines, et non pas par la quintessence d'une volonté. Toute interaction avec celle-ci était rendue impossible, et Kalendra ne pouvait que rester là, impassible et veule, démunie sans ses capacités mystiques. Prise sous la coupe indicible, sous l'emprise fatale et funeste d'une myriade de petits nuages sanglants, elle se sentait faible ; et cette faiblesse devait rester insondable, autant pour son image, que pour sa propre vie. Sans armes, sans magie, elle avait un nom, un corps, et c'était probablement tout.
Et c'est dans la tête de cette jeune femme, Kalendra, que tournaient d'aussi sombres pensées. Elle était une jeune femme fragile, seule et désarmée ; la seule chose qui devait empêcher qu'on l'attaque était la foi, ou plutôt la menace de représailles divines qu'engendreraient son meurtre. Le regard lointain, l'air important et occupé, elle ferma la porte des Archives, qui s'est close dans un bruit sourd. Et là, l'arrachant dans ses pensées, un homme la percuta – car oui, c'était un homme. Et pas un Gélovigien, non, pas le moins du monde. L'impact, impromptu et violent, se porpagea le long de sa colonne vertébrale, lui arrachant une faible grimace.
La voix de l'inconnu, grave, retentit sous les arches.

"Pardonnez-moi… je ne vous avais malheureusement pas remarqué… j’espère ne point vous avoir blessé…"

C'est seulement quand l'inconnu se fut éloigné d'un pas que la Haute-Prêtresse put l'observer avec plus d'aisance. Il était plus grand qu'elle, d'une tête au moins, et il portait des vêtements sobres, presque des guenilles à ses yeux. Là où ses prunelles sans âge la troublèrent, son attitude la troubla davantage encore, saisie par un contraste. Si, à première vue, le pèlerin semblait tout à fait pauvre et peu matérialiste, il paraissait faire preuve d'un soin assez régulier de son corps ; sa peau ne présentait pas de difformités, ni même sa coiffure ou son visage. Pour une personne qui devait être issue d'une plèbe foisonnante, son langage était bien trop évolué et développé. Et outre ces faits, il y en avait d'autres, plus troublants encore, que Kalendra tarda à remarquer.
Le jeune homme en face d'elle, simple pèlerin en apparence, se dirigeait, à première vue, vers les Archives Proscrites. Il a fallu à Kalendra retourner cette phrase de multiples fois dans son esprit avant de vraiment en prendre conscience. Oui. Un simple pèlerin. Dans le secteur des Archives Proscrites. Si les archives portaient un tel nom, ce n'était pas pour rien. Pour y accéder, il fallait porter sur soi le Médaillon de Kelor, seulement remis aux membres Gélovigiens. Sans ça, y entrer était purement impossible. Vous l'aviez perdu ? Et bien, peu importait. Ces Archives étaient précieuses, et profondément proscrites, comme l'indiquait si bien son nom. Souvent, trop même à son goût, Kalendra avait vu de simples vagabonds roder autour, tentant de trouver une brèche, une faille dont ils pourraient profiter. Bien évidemment, à chaque reprise, ils se faisaient repousser ou même exclure du Haut-Monastère, mais seulement dans les cas les plus virulents. C'était sûrement là le plus gros défaut de son ordre : l'hospitalité. Au nom des Dieux, et sous couvert de l'égalité, il était totalement improbable pour un de ses confrères de refuser d'accueillir un pèlerin au sein d'un des temples, quel qu'il soit. Même et surtout si ce pèlerin était gelé et édenté.
Alors que la Gélovigienne reprenait lentement contenance, visage neutre et pâle sourire d'apparat, son sang ne faisait qu'un tour. Et pourtant, c'est en toute quiétude que sa voix se leva, hypocrite écho de sa propre pensée.

"Oh, c'est sans importance. Elle fit une pause, fronçant les sourcils d'une inquiétude factice. Mais veuillez m'excuser, jeune homme : vous semblez bien éloigné de vos quartiers. Seriez-vous perdu ?"

Avant même d'avoir fini sa phrase, Kalendra avait déjà repris sont inspection. Il semblait à la Haute-Prêtresse que l'endroit s'était assombri, et que les rayons des soleils, d'ordinaire lumineux, projetaient sur les dalles d'obsidienne des ombres rougeâtres. Les vitraux du corridor le plus proche palpitaient sous ces rais, rendus flous et mats comme des étoiles sous les nuages. Il n'y avait dans cette aile ni l'écho des pas, ni celui des chuchotements complices habituels ; ils étaient seuls. Seul résonnait le silence sourd qui englobait la totalité du lieu. Avec une décontraction feinte et sous l'emprise d'une crainte dissimulée, elle remit sa tresse sur son épaule, lentement, réajusta son gilet et chassa une poussière imaginaire sur le tissu de sa robe. Tout allait pour le mieux.
Kalendra ne pouvait pas le nier ; aussi pauvre qu'il semblait, son interlocuteur n'était pas dénué de charme. Si cette beauté ne la troublait pas, cela rendait pour elle plus difficile sa faculté à détourner le regard. Presque inconsciemment, elle l'avait appelé « jeune homme », car il lui paraissait être terran, et ainsi sûrement, quatre fois moins âgé qu'elle. Mais comme de tout, la Gélovigienne n'en était pas certaine ; pourtant, il n'avait pas l'aura de Kron propre au Gorgoroth, et elle ne décelait pas la présence de caractéristiques animales. Il semblait si jeune, et pourtant, en l'observant trop longtemps, on pouvait devinait sous cette blondeur quelque chose de vieux et de terni, comme un cerveau qu'on a trop utilisé.
Indécent, un frisson la parcourut, mais elle se contenta de miner un rire léger.

"Mais toutes mes excuses, j'en oublie tous les usages ! Que la foi vous garde ; je suis Kalendra Dogbar, Haute-Prêtresse de Soulen. Alors dites-moi... Que venez-vous donc faire dans les Vastes Plaines ?"
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMar 26 Mai - 4:16

Le haut monastère renfermait de nombreux secrets dont les pieux religieux avaient dû à leur fanatisme envers des êtres imaginaires retirer le droit de lecture au monde. Ils avaient à travers leurs décisions su plonger le monde dans une ère où la connaissance avec été remplacé par l’ignorance, une ère où la logique avait été remplacé par le fanatisme. Un tel pouvoir sur le monde pouvait être bien dangereux. Un monde plongé dans l’obscurité, croyant que la seule source de lumière proviendrait des dits Dieux, est un monde dont l’espoir de sortir des ténèbres n’est qu’illusion. Toutefois, en ce jour, il était lui-même qu’une illusion, le mensonge d’un pseudo pèlerin masquant l’érudit qu’il était en réalité. Il se devait de mentir, de jouer un rôle et de faire preuve d’un foie, bien qu’en réalité inexistante, afin d’obtenir passage. Tout cela, dans l’espoir d’accéder les archives scellé du haut monastère. Il s’agirait là d’une tâche bien plus difficile qu’il avait pu se l’imaginer, connaissait que très peu les secrets renfermant les murs du monastère, sans doute plus nombreux que ce que le fruit de son imagination était en mesure de créer. Le fait d’avoir pénétré dans les lieux n’était qu’une bataille, le véritable défi était à venir.

Si celui-ci aurait cru en une telle chose, il aurait dit que le destin avait poussé la rencontre avec l’inconnue qu’il avait percuté. Bien entendu, croyant avant tout aux probabilités avant la possibilité même d’une main et volonté extérieur ait su influencer notre protagoniste à suivre ce chemin, aux yeux de Lomion ce moment était très calculable. Prenant le nombre de membres permanent du haut monastère, additionnant les voyageurs, divisant le tout par la superficie des lieux, on soustrait le facteur temps… bien que mince, il y existait tout de même la possibilité d’une telle rencontre. Certes, la mathématique exacte derrière une telle rencontre était nettement plus complexe, mais sur le moment celui-ci n’avait nullement la possibilité de bien calculer le tout, de plus… une telle action pourrait trop facilement révéler le fait qu’il ne possédait rien d’un pèlerin venu ici afin de poursuivre sa route vers l’illumination spirituel. Déjà que ses habitudes linguistique risquaient toujours de le trahir… ah à politesse et la façon de s’exprimer appartenant que trop bien à ce cher Lomion… si seulement il était en mesure de communiquer de façon aussi bête qu’un croyant…

Les prunelles de celui-ci tentaient alors de mieux distinguer les traits de son interlocutrice afin de savoir à qui celui-ci avait affaire. Observant chaque petit détail rapidement, celui-ci était en mesure de se faire un portrait mental qu’il pouvait scruter par la suite. Une longue crinière incolore, un teint blafard frôlant la perfection selon certaines préférences, des traits raffinés et nobles, un regard autant surpris qu’intrépide, une allure aristocratique… que dire… que dire. De toute évidence suite à une analyse rapide de celle-ci, elle ne possédait rien du plus commun des moines. Sans doute faisait-il partie d’un cercle plus élevé au sein de sa caste. Oreille légèrement pointu, définitivement Sindarin, âge, difficile à bien identifier avec une telle peuplade… sans doute en début du premier centenaire, ce n’est qu’en analysant le regard de celle-ci qu’il allait être un peu plus en mesure d’estimer le tout. Toutefois, là, il devait offrir réplique à la question.

Était-il perdu ? En voilà une drôle de question. Afin d’être perdu, il faut posséder une destination, un vagabond errant aux quatre coins du monde n’est jamais réellement perdu s’il ne possède pas de destination en tête. Une question à laquelle il n’eut que pour réponse.

‘’Oui, je crois… j’ai dû tourner le mauvais coin…’’ avait-il répliqué doucement et humblement

Mensonge! Ô mensonge ! Il savait exactement où il allait! Mais il ne pouvait pas simplement dire qu’il cherchait à entrer dans les archives, car un tel aveu ferait en sorte qu’une telle personne aurait tendance à demander des questions… bien trop de questions. En temps normal, il offrirait une réplique franche, mais dans le cas actuel, la quête vers la vérité nécessitait un mensonge.

‘’Je suis… Lo…Lauriel Henki… je suis en pèlerinage depuis le temple de Delil… afin de parcourir les terres et espérer que les Dieux nous pardonne et retire le myste.. ’’

Il avait de la difficulté à bien dire ces paroles. Espérer que les dits Dieux aident la cause des peuples de notre monde. Il était sans doute évident qu’il avait de la difficulté à croire ce qu’il disait, n’étant point un expert dans l’art de tromper les gens… ce talent, il le laissait aux autres. Sa sombre voix, sa façon de parler le trahissait sans doute, mais il espérait que son interlocutrice n’allait pas tenter de chercher un peu plus loin.

Il l’observait, l’analysait, tentant de voir si elle avait su le démasquer. Son rire léger, lui rappelait des jours anciens et le rire d’une amie. Mais, bien qu’elle possédait se trait familier avec elle, les similarités s’arrêtaient sans doute là. Cela rendait le mensonge un peu plus difficile.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMar 26 Mai - 18:36

Mais Kalendra, elle, croyait au Destin.
Elle y croyait avec un grand D, celui qui, par un concours de circonstances finement calculées, mène deux êtres sans ressemblances apparentes à la rencontre. Et parfois même, c'étaient leurs dissidences qui en étaient la source, comme dans ce cas si particulier. Pour la Haute-Prêtresse, chaque passant qui la percutait était parfaitement à sa place, notamment ce gentilhomme à l'air maladroit qu'elle avait en face d'elle. Du moins, particulièrement à sa place de manière spirituelle, car son interlocuteur détonnait étonnamment du lieu, comme si son aura se refuser à s'intégrer à l'endroit. Il paraissait balbutiant, peut-être timide, alors que lorsqu'il l'avait percutée, son pas semblait si assuré, par sa puissance et sa détermination. Trop de coïncidences, tout dans la situation manquait de sens ; mais peut-être trop concentrée, ou trop peu attentive aux indications divines, elle n'avait su trouver la faille. Pourtant, si elle avait su, ou peut-être était-ce plutôt une affaire de capacité, elle aurait vu toutes les dénonciations tacites chargées dans l'atmosphère. La solitude, d'abord, et son pressentiment négatif, ensuite. Quelque chose clochait, mais elle ignorait quoi, et rapidement, cela l'agaça.

Si elle avait seulement su la caste appartenait son interlocuteur, elle aurait ri, ri, ri ! Et puis elle se serait très certainement renfrognée, avant de lui poser des questions sur son domaine d'activité. Kalendra ne détestait pas les Eclaris, pas tous du moins ; seulement ceux qui, par les moyens les plus affreux, tentaient d'ébrécher la foi comme une tasse que l'on fissure. Malheureusement, si cela devait arriver un jour, il se déverserait sur eux le poids de tout ce qu'ils auraient détruit. Mais la foi était immuable, et les Humains ont de tout temps eu besoin de guides. Dans ce cas, pourquoi avoir donné aux Hommes cette nature si elle n'avait aucune vocation ? Malheureusement, la Gélovigienne était elle-même convaincue... Non, elle savait l'existence des Huit Divins sur Istheria. Elle savait. C'était tout.
C'était le genre de discours qu'il lui était arrivé de tenir, à certains Eclaris, qui non contents de souhaiter détruire des traditions plusieurs fois séculaires, voudraient en plus que tout le monde croit en leur doctrine ; car la connaissance -ou plutôt les élucubrations et les hypothèses fantaisistes- était aussi une doctrine tant que l'on croyait en elle. L'athéisme était en lui-même et en sa base non pas l'absence de religion, mais la croyance en l'absence de religion. Comme Kalendra le disait, elle détestait certains Eclaris, comme elle pourrait détester d'autres hommes prônant toute destruction de la seule base de vérité sur le monde oublié : car certains Eclaris étaient même croyants, ou agnostiques. Et leur croyance n'avait jamais empêché de faire croître la connaissance, et même, cette croyance était un vecteur souhaitable. Le Divin était le mot mis sur l'absence d'informations. Car qui, au tout commencement, aurait appuyé sur le détonateur de la création ? Sans aucun doute les Dieux.

Lauriel Henki, comme il disait s’appeler, ne semblait pas le moins du monde sûr de lui. Et la Gélovigienne, de son existence à la fois si courte et si longue, en avait vu des hommes menteurs et peu assurés, dont celui-ci faisait sûrement partie. Il mentait si mal... Vraiment mal. Tant et si bien qu'elle dût se contenir pour s'empêcher de rire. Mais alors qu'elle semblait peu à peu reprendre contenance, son instinct, qu'elle associait aux Divins, lui intimèrent d'en faire fi. Peu importait. Cet homme semblait important aux desseins spirituels, ou dans la propre route de la Haute-Prêtresse de Soulen. Ce qui a, de toute évidence, évité à l'homme de se retrouver noyé ou expulsé dix mètres plus loin, avec quelques trous décoratifs percés dans les murs du Haut-Monastère.
Ah, mais elle oubliait ! Impossible avec le myste. Qu'est-ce que c'était ennuyeux, hein ? De toutes façons, Kalendra craignait que les autres Hauts-Prêtres n'aiment guère sa manière de se débarrasser des pèlerins douteux et aux propos encore plus douteux. Mais l'homme, fidèle de Délil, sortait de sa torpeur et proférait un flot indélébile d'âneries à la seconde. Ça ne l'étonnait même pas. Les pèlerins étaient toujours ignares, et même certains prêtres à peine initiés. Qui donc avait ici un réel contact avec les divinités ?! Ou ne serait-ce qu'une bribe de parole entendue... Ou même la simple perception des signes religieux. Son interprétation du myste la laissait dubitative. C'était une version qu'elle avait déjà entendue, et sur laquelle tous les religieux ne s'accordaient pas vraiment. Une facon civilisée de dire « pas du tout ».

Bien heureusement, elle avait été dotée par le temps et l'expérience d'un don bien utile : la persuasion sur le Divin. Et ici, la situation était parfaite, idéale pour l'expérimenter. A vrai dire, Kalendra aimait diffuser la Foi. C'était son rôle. Sa fonction. Alors, d'un geste presque imperceptible, elle se redressa, pencha légèrement sur le côté et haussa un sourcil. Si elle était petite, elle savait parfois ne pas manquer d'autorité et d'une certaine prestance ; c'était en partie pour cela qu'elle était ici.

"Ainsi, cher Lauriel Henki, vous avez dû croiser ma consœur, Shiva, Haute-Prêtresse de Délil. Quel périple vous avez dû faire ! Un rictus discret déforma sa voix sur les dernières syllabes. Cependant, je dois vous informer, au nom des Dieux, du moins de Soulen. Il ne sert à rien, absolument à rien, de prier pour le myste. Le pardon des Dieux n'est pas là. La pardon se trouve dans la force que nous trouverons à nous unir. Il nous faut, à nous autre les croyants, unir Istheria sous la bannière mêlée de paix et de lumière. C'est une épreuve et il y a tellement de façons de la surmonter ; mais la plus honorable est souvent la plus dure."

Kalendra secoua la tête, prenant son sourire d'apparat. Elle ne souhaitait pas montrer ses émotions ; et celles-ci n'en était pas. Elles étaient factices. Mais la Gélovigienne respectait infiniment la connaissance : c'était un culte aussi louable que celui des Dieux. Téneis même, en était la Déesse. Des domaines comme l'architecture, la médecine ou l'étude sans cesse renouvelée de l'essence divine -une science au même titre que les autres- la fascinaient.  
Mais ce qu'elle ignorait, malheureusement, pouvait quand même lui causer du tort.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMer 3 Juin - 5:22

Voilà qu’il était tombé nez à nez avec cette dame qui s’avéra à être bien plus qu’une simple pieuse, ou du moins son statut social au sein de sa caste en avait fait ainsi. Il est intéressant d’explorer à quel point l’obtention d’un titre, une création de notre société, sait élever certains au-dessus des autres avec une telle aisance. Nul ne questionne cette création sociale, ce demandant pourquoi certaines personnes possèdent le privilège d’un statut social, d’un titre faisant d’eux des êtres de la plus grande importance. Qui a déclaré qu’un artisan peut être perçu comme étant une banalité tandis qu’un haut prêtre ou même un dit maire ce doit d’être élevé au-dessus de la populace. Ah mais c’est les normes de notre société, tout simplement ! Afin d’éviter le chaos nous avons créé un nouvel ordre ! Il s’agit ici d’une observation plutôt intéressante à faire, notre cher érudit c’est vu régulièrement intrigué par cette chose, lui-même enfilant au quotidien une parure qui ne laisse nullement transparaitre la possibilité d’un statut en soit plus élevé qu’un simple vagabond errant aux quatre vents. En ce moment même, le fait qu’elle possédait le titre de haute prêtresse et lui, s’étant faussement présenter comme étant qu’un vulgaire pieux avait en soit su renforcer ce standard notre société, indiquant clairement le rôle que possédait chacun, l’autorité que possédait l’un sur l’autre.

Bien entendu, cette structure conversationnelle qu’ils avaient sue imposé était en soi sur la fondation d’un mensonge. Un mensonge un peu maladroit de la part de ce cher Lomion, n’ayant point l’habitude d’être la source de tromperie. Certes, il était difficile d’évaluer clairement à quel point le faux prétexte et le nom d’emprunt allait être efficace tant et aussi longtemps que cette conversation n’allait point progresser. Il y existait même la possibilité que celle qui se trouvait devant ses prunelles ne fût aucunement ce qu’elle prétendait être, ce qui rendrait cette scène un peu cocasse d’une certaine façon. Toutefois, si tel était le cas, celle-ci semblait nettement plus habile à manipuler les mots afin de leur donner une apparence véridique, d’une certaine façon un talent très naturel des grands pieux religieux. Oh, n’allez pas croire que notre cher Eclaris était du genre à porter un ferme jugement sur tous les Gélovigien, de nombreux parmi eux sont des êtres extrêmement honnêtes et charitable. Cela n’empêche malheureusement pas le fait qu’aux yeux de notre protagoniste, la religion est en soit qu’une simple illusion. L’homme croyant en ce qu’il dit comme si cela était une vérité absolue ne ment pas, il ne possède tout simplement pas la bonne information. Trouver l’information, il s’agit là souvent du problème avec les croyances religieuses, car tout est basé sur la foi. De croire sans en posséder une preuve concrète! Ou plutôt parfois de trouver des dites preuves là où il en a point pour tout esprit suffisant brillant afin de voir au-dessus de l’illusion.

Bref, cela n’est point important, car ce qui est un peu plus pressant est de voir comment un être si brillant lorsqu’il s’agit de la connaissance et de la logique fera pour se sortir d’une situation exigeant des habilités sociale. Demandez-lui d’énumérer les composantes d’une formule complet et il fera sans difficulté, demandez-lui cependant de comprendre la nature humaine voir même de socialiser, il s’agit là d’une chose bien étrange pour lui. Ce qui est en soit assez étonnant lorsqu’on connait l’âge de celui-ci… le nombre de visage qu’il a croisé, les gens qu’il a connu. Malgré le manque flagrant de confort de l’érudit, son interlocutrice tant qu’à elle semblait être bien plus amusée et charmée par cette situation. Elle pouvait sans doute voir à travers la supercherie de notre homme comme il est possible de voir clairement à travers le verre, et pourtant elle ne semblait point prendre offense ou même démontrer le moindre signe d’inquiétude concernant ce qu’il pouvait possiblement être. Lomion ne comprend peut-être pas facilement la nature des gens, mais même avec son grand manque de compréhension, il trouvait cela un peu étrange. Puis, même si sa supercherie n’avait point été révélée par sa façon de presque maladroitement mâcher ses mots, lui qui habituellement était si confiant en sa propre parole, la suite allait sans doute faire tomber le voile.

Elle avait alors évoqué le nom d’une haute prêtresse du temple de Delil. Ah mais quel idiotie d’avoir été aussi précis ! Il fallait être vague dans le mensonge! Voilà ce qui arrive lorsqu’on ne possède aucune pratique dans cet art. Le nom de Shiva fut évoquer, Shiva, Shiva… le nom raisonnait dans son esprit et essayait de se frayer un chemin jusqu’aux archives de sa mémoires. Tant d’informations ! Le temple de Delil, qui en était à la tête ? Tentait-elle de le tromper, lui faire avouer qu’il était un faux pieux. Peut-être qu’en démontrant une certaine confiance, que le tout allait passer un peu mieux ? Il se mit alors à ce tenir le dos un peu plus droit, peut-être un peu trop même.

‘’Bien sûr’’ avait-il alors rétorqué à la question.

Une question sur laquelle il préférait ne pas trop poursuivre, de plus, ce qu’elle avait à lui raconter par la suite était nettement plus intéressant, Voilà qu’elle ne croyait pas que les Dieux étaient en mesure d’aider le monde présence du Myste. Ah bien voilà une étrange surprise ! S’agit-il ici d’une évolution dans la façon de penser des Gélovigiens ? À cela, il répliqua.

‘’Il est vrai que prier risque de rien y changer, je possède tout de même dans l’espoir d’y trouver réponse à travers ce pèlerinage’’

Ce qui n’était pas en soi un mensonge ! Pèlerinage n’était possiblement pas le terme exact, mais son voyage en ce moment même était afin de trouver réponse, voir une solution au problème du Myste rouge.

’Il est possible que les réponses soient ici, peut-être ailleurs… si seulement j’avais accès à toute notre savoir Gélovigiens’’

Une phrase qui pouvait en soit trahir ses intentions, démontrant la curiosité de celui-ci et son désir d’accéder les archives. Cela reste à interpréter… c’est sûr.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMer 3 Juin - 20:29

Les conventions étaient des choses bien étranges, en effet. Il fut une convention qui régissait, et régit encore, l'organisation de la vie, celle des castes ou celle des multiples microcosmes peuplant Istheria, la couvrant de part en part ; auquel cas, on la nommait hiérarchie. Celle-ci semblait prendre place depuis la nuit des temps, alors que d'autres, tacites, rongeaient la société comme un ver à l'intérieur d'un corps ; conflits, pouvoirs et diktats s'empilaient comme de multiples rongeurs aux dents aiguisées. L'expression elle-même était dominée par un protocole presque sectaire. Les mots, la langue, tout ne faisait qu'un seul diktat qu'on se devait de ne pas dépasser. De ne dépasser sous aucun prétexte. La politesse par exemple ! Ni exacte, ni intelligente, c'était sûrement celle qui permettait le mieux de distinguer les personnes de bonne naissance et... Les autres. Car il y avait beaucoup d'autres. L'étiquette du langage était la plus facile à apprendre mais la plus difficile à maîtriser. Et c'était rédhibitoire dans certains cas...

"Il est vrai que prier risque de rien y changer, je possède tout de même dans l’espoir d’y trouver réponse à travers ce pèlerinage"

Et là, indéniablement, Lauriel, ou quel qu'il soit, n'était pas des autres. Mais qui était-il au juste ? C'était le genre de mystères dressés par Soulen sur la route de Kalendra. Une chose était sûre : il ne savait pas mentir. Trop de bégaiement, trop peu d'assurance, une timidité factice. Mais question plus importante encore : pourquoi souhaitait-il cacher son identité ? Peut-être était-il recherché, ou alors simplement avait-il été trop surpris par la question. Peut-être était-il seulement un pauvre homme perdu qui n'avait rien de religieux. Les possibilités étaient trop nombreuses, trop importantes. Il ne servait à rien de parier. Il fallait vérifier. Et trouver l'issue. La discussion banale qu'ils semblaient entretenir s'affichait comme une véritable épreuve aux de Kalendra.
Mais ça semblait bien plus compliqué que ça.

"Il est possible que les réponses soient ici, peut-être ailleurs… si seulement j’avais accès à toute notre savoir Gélovigiens"

A ce moment, comme si on avait allumé une mèche de bougie dans une lanterne, la Gélovigienne se mit à se diriger vers la porte des Archives à pas de loup, tout en gardant le regard sur le pauvre homme perdu -c'était ce qu'il était à ses yeux-. Puis, quand elle y fut parvenue, quelques secondes plus tard, elle se contenta de rajuster son veston, passer une main dans sa tresse, pour la poser ensuite de manière possessive sur la double-porte comme un animal garde son trésor. L'élue de Soulen allait prendre la parole, mais soudain, elle se rendit compte que sa gorge était nouée, comme si elle était en proie à l'émotion. La sindarine se racla la gorge, aussi incroyable que ce fut.

- Eh bien, comme vous le savez très certainement, l'accès aux Archives est strictement -elle insista sur le mot- réservé aux Gélovigiens, et donc aux possesseurs de ce bijou. Aussi soigneusement qu'ostensiblement, elle sortit le Médaillon de Kelor de son décolleté et le posa sur le devant de sa robe, sortant par la même occasion un pendentif d'argent gravé du symbole de Soulen. Les branches d'or de l'amulette gélovigienne scintillaient sous les rayons tamisés dispensés par les soleils. Mais n'ayez pas d'inquiétude, jeune homme, des prêtres et prêtresses bien avisés passent des jours et des nuits à écumer tous les ouvrages, tous les incunables de chaque section, de chaque rayon.

A l'instant même où elle finit ses phrases, elle para son visage de ce masque insondable si recherché et si usité par tout ses semblables , et plus encore ; le masque de ceux qui ont bien des choses à cacher, ou à craindre. Il y avait tant de zones d'ombre dans cette histoire, et par extension, tant de choses à craindre. L'inconnu effrayait, c'était une vérité populaire et connue. Elle se laissa un instant transporter dans ses rêveries, le temps d'une seconde, frottant les paumes de ses mains l'une contre l'autre. Leur contact rugueux et usé la rassura. Dans ces moments là, comme dans d'autres, elle se savait entraînée dans un arbre de pensées multiples.
Elle avait une idée. Sa voix s'éleva, non sans amusement intérieur.

- Mais vous ne semblez pas être là par hasard, contrairement à ce que vous paraissez prétendre. Je pense même que vous ne savez pas exactement ce que vous faites là. Il est évident à mes yeux qu'un Dieu, quel qu'il soit, vous a mis sur ma route. La volonté divine en est là, sous vos yeux. Vous êtes démuni, et vous n'avez pas l'air d'avoir quelque chose à perdre. Les Gélovigiens peuvent vous apporter tout un tas de choses insoupçonnées. Tenez, derrière cette porte par exemple.
Elle posa sa main et jeta un regard à la double-porte ciselée derrière elle, et se rapprocha un peu plus de l'homme en face d'elle. La connaissance. L'importance. Le pouvoir même, si vous êtes assez malin pour vous en saisir et vous en servir d'une manière juste. Vous êtes capable de faire partie de notre ordre.

Voilà, c'était tout. A ce moment là, elle cessa de s'exprimer, sûre d'elle et de son titre, de sa conscience religieuse. Elle faisait son devoir. Elle faisait ce que Soulen aurait aimé la voir faire. Elle faisait ce qu'elle était dûe de faire depuis ce jour, sur le bateau, où elle s'était sentie à la fois guide et guidée. Rassembler les âmes égarées, comme rassembler les pierres pour construire une tour ; c'était à la fois sa fierté et son fardeau. Au final, c'était le but des Gélovigiens ; trouver des pierres aux quatre coins d'Istheria, rares ou pas, puis les tailler dans leur apprentissage pour les élever peu à peu en une tour qui irait toucher les cieux, jusqu'à dépasser toutes celles construites par les autres.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMer 17 Juin - 3:38

Il y existe en notre de monde des gens possédants langue de vipère, fourchu et capable de vous séduire à travers leurs mensonges, mais notre érudit est bien loin d’être ce genre de gens. Oh cela son interlocutrice pouvait sans doute le voir très clairement. Habituellement très peu habile dans un environnement sociale, le fait qu’il devait prétendre être ce qu’il n’est pas, porter le masque du mensonge et parler faux alors qu’il dévouait en temps habituel toute son existence à la recherche de la vérité, cela rendait ce cher Lomion très mal alaise. Il ne possédait ici aucun confort, aucun plaisirs à agir ainsi et il devait se retenir afin de ne point s’échapper et de tout dévoiler! La seule chose qui l’empêchait était le fait qu’il savait que trop bien que sa caste, sa véritable personne n’était pas le bienvenu en ce lieu, contrairement ce prétendant portant le faux nom de Lauriel Henki, ce faut Gélovigien. Un tel mensonge serait un grand affront, surtout lorsqu’on ment ainsi à une grande dame de la caste ! Mais trop penser au mensonge en tant que tel n’était pas bon, non, non, non il ne devait pas trop y penser! Il se devait de demeurer vague, oui vague, cela allait être plus facile. Bien sûr, demeurer vague c’est une chose, mais qu’allait-il faire si celle-ci commençait à le questionner ? Puis, les dernières paroles de notre érudit allaient sans doute faire allumer la bougie du doute !

Oh il avait trop parlé! Oui, il avait trop parlé et ses paroles avait fait en sorte que son interlocutrice allait découvrir son identité. Si ce n’était point le cas, à se demander comment cela pourrait être possible sans prétendre qu’il s’agit d’un absurde miracle ou coup de chance, il serait surpris qu’elle ne fasse point venir la cavalerie afin d’extraire de ses lèvres la vérité ou même l’expulser du Haut monastère. Mais au lieu de prononcer le verdict, de révélé la vérité masqué par les maladroits mensonges de l’Éclaris, voilà que celle-ci s’éloigna rapidement, laissant un peu dans la confusion notre pauvre petit blondinet.

Comment réagir face à une telle chose ? Oh mais il ne pouvait que la suivre, naturellement! Oui, cela faisait partie de sa curiosité, même si au bout du chemin il pouvait frapper un mur, il se devait de la suivre. Toutefois, au bout du chemin il ne fit point face à un mur, mais à une porte. Oh il n’avait nullement eut besoin qu’elle mentionne ce que la porte renfermait, il s’en doutait que trop ! Les archives, oui les précieuses archives des Gélovigiens. Tant de connaissances retirés du monde au nom de la religion, il est un peu étonnant de penser qu’ils ont pas choisi de tout simplement brûler les textes des hérétiques… cela n’est pourtant pas une pratique si hors du commun pour eux, non ? Ou peut-être s’agit-il là tout simplement d’une histoire servant à faire peur à tout être désirant défier leur croyance par la connaissance.

Son regard, posé sur le charme et le mystère de la porte ne fut que détournée que par la suite des paroles de la dite Haute prêtresse de Soulen. De toute évidence, l’accès aux archives n’allait nullement être facile, surtout que seul un certain bijou peut ouvrir les portes de celle-ci. Comment donc y entrer ? Voler n’était pas dans ses cordes, déjà que mentir était déjà en dehors de sa zone de confort, s’il continuait ainsi Lomion allait être aussi pire qu’un Ladrini! Le malaise s’était un peu effacé de son visage, laissant alors place à la fascination vis-à-vis le mystère et le secret. Sa nature l’emportait sur lui, oubliant pendant un moment toute l’histoire qu’il venait de raconter. Enfin, oublier, cela n’est pas le terme juste, il l’avait tout simplement archivé dans sa mémoire, car oublier ne semble pas être dans les capacités de cet homme. Son regard s’illuminait presque face aux pensés de ce qu’il pouvait trouver derrière les portes, la seule chose qui se tenait entre lui et la connaissance !

Enfin, il fut rapidement tiré de ses rêveries alors qu’elle poursuivit avec une certaine interrogation. L’Éclaris devait alors retourné rapidement vers son personnage, sans trop être maladroit.

‘’Je ne crois pas au hasard, Haute prêtresse Dogbar’’ Était-ce ainsi que les Gélovigiens s’adressaient à une dame d’un tel statut ?

Dans sa tête reposait le doute sur la formalité de la chose. Toutefois, concernant son opinion du hasard, il n’y avait rien de plus véridique. Puis il poursuivit.

‘’Je crois qu’il important de connaître, de savoir… la connaissance est autant magnifique que dangereuse… cela, je l’ai constaté de mes propres yeux plus d’une fois… mais si la connaissance peut nous aider à trouver une réponse au fléau alors que v… les Dieux ne peuvent aider…’’ Oh il en a fallu que très peu pour qu’il dit Vos Dieux. ‘’L’aide des Gélovigiens pourrait m’être précieuse… mais je doute que vous seriez consente à m’accorder l’accès aux archives… rendant ce voyage un peu vain’’

Il parlait avec conviction et humblement. Une voix sombre et douce, non celle d’un prétend mais celle de l’homme qu’il est vraiment, expriment ses songes clairement. Il n’y existait pratiquement aucune chance qu’elle lui ouvre cette porte… et si cela se trouve, l’érudit allait se trouver dans une bien mauvaise situation d’ici quelques instant, mais peut-être qu’un peu de franchise allait l’aider!
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeDim 21 Juin - 11:39

- Je crois qu’il important de connaître, de savoir… la connaissance est autant magnifique que dangereuse… cela, je l’ai constaté de mes propres yeux plus d’une fois… mais si la connaissance peut nous aider à trouver une réponse au fléau alors que v… les Dieux ne peuvent aider… L’aide des Gélovigiens pourrait m’être précieuse… mais je doute que vous seriez consente à m’accorder l’accès aux archives… rendant ce voyage un peu vain.

Ahem. Voilà qui est intéressant.
C'était la seule pensée concrète que son esprit parvenait à formuler. Oh qu'elle les trouvait pitoyables et veules, qu'elle les trouvait hypocrites et iconoclastes, coupables des hérésies à la fois les plus pures et les pires. Les menteurs. Et il en était un devant elle, un si peu expérimenté, qu'aveuglé par sa quête de savoir, il en perdait tout ses attributs. De taille physique, mais si fermé par l'esprit qu'il n'avait pas entendu, ni même attendu sa proposition. Mais Kalendra avait suffisamment joué désormais ; son jouet avait perdu de sa superbe dès que sa franchise eut dépassé les limites tacites fixées. Ses dernières paroles, si sordides aux yeux de la Gélovigenne, avaient tant crispé cette dernière qu'elle s'en était retrouvée tétanisée. Son geste, alors simple intention, avait été suspendu dans le temps par la simple force des mots de l'imposteur. Des mots, et quels mots ! Des mots dotés d'une puissance déplacée. Des mots absurdes, des mots osés. Les mots qu'on prononce quand on ne sait plus quoi décider.

Et plus impressionnant encore, le pèlerin factice n'avait pas saisi le sens de ses mots. Si lui, les maniait avec application, précision et démagogie, certaines subtilités du langage propre aux hautes sphères de la société paraissaient avoir épargné Lauriel Henki, mais pas la personne véritable à l'intérieur. Ou peut-être l'avait-il simplement évincée, de manière volontaire et consciencieuse ? Bien. Son piège tombait à l'eau ; l'occasion de faire d'une pierre deux coups s'envolait sous ses yeux. Il ne semblait ni pieux, ni désireux de rejoindre les Gélovigiens. Il était l'incarnation propre et même de l'hérésie totale. « Que les Dieux ne peuvent aider » ? Accorder l'accès aux Archives à un profane ? La certitude était là, sous ses yeux. Lauriel Henki ou qui qu'il soit n'avait rien, absolument rien d'un Gélovigien, ou d'un pèlerin.

Dans le Haut-Monastère, la brise joueuse des cathédrales résonnait si fort que les oreilles de Kalendra en sifflait – ou bien était-ce le vent lui même qui sifflait, elle n'y réfléchissait pas-. Souffle divin, il s'était fait l'instrument de la conversation, instrument à la mélodie bancale, où l'on opposait deux personnages ; l'un escamoteur, l'autre profanateur, chacun avait son rôle à jouer, et chaque note que l'un jouait laissait l'autre pantois et stupéfait. Le vent s’immisçait partout, il glissait sur les corps et dans les esprits, passait dans les cheveux de Kalendra sans qu'elle n'y prête vraiment attention, et finissait sa course dans un rire étouffé. La sindarine ne voyait plus qu'une seule issue, après une rapide introspection ; la confrontation. Elle était sûre cette fois là, autant la confrontation que Kalendra.

- Bon, écoutez, qui que vous soyez. Soudainement, elle se rapprocha, et son ton baissa d'un cran, passant d'une voix vive à un murmure à peine audible pour qui se trouvait à plusieurs mètres de là. Jamais je ne vous laisserai l'accès à ces documents, c'est clair ?! Ni la foi, ni la croyance ou le devoir ne vous investit ! Vous ne vous rendez sûrement pas compte de l'offense que constitue votre présence impie dans les couloirs du Haut-Monastère.

La Gélovigienne sentait en elle comme un raz de marée que la rage alimentait. La rage, et l'irritation aussi, se côtoyaient comme deux fluides étrangers, de teintes proches, et qui se confondaient en une violence inouïe. Les deux sentiments étaient si proches ; l'un était la source de l'autre, l'autre n'était qu'une forme amplifiée de l'un. Bientôt, elle enragerait. Oh, bien qu'elle enrageait déjà, elle se contenait, elle s'empêchait d'extérioriser cette fureur, cette fureur qui était pour elle un ouragan destructeur. Mais la fureur ne sortirait pas cette fois, pas aujourd'hui. Comme pour se donner du courage, ou se donner raison, elle se redressa, et reprit comme de rien n'était, comme si elle n'avait pas menacé le pauvre petit esprit perdu et hérétique.

- Bien ! Vraiment navrée, Lauriel Henki, mais je vais être dans l'obligation de vous ramener à vos appartements. Quel dommage, une petite conversation n'est jamais de refus, mais votre soif de savoir est si grande qu'elle en oblitère vos convenances. Je suis moi-même une grande admiratrice des savants, mais il semblerait que cette fois-ci, vous ayez, paraît-il, falli. Failli à votre tâche. J'ignore vraiment la raison de votre venue ici et.. Alors soit.

Dès qu'elle eut fini, dès que sa voix, véritable lame de givre acéré, s'abattit sans se relever, elle fit quelques pas en direction des quartiers des pèlerins, ses pas qui d'ailleurs, furent vite accompagnés d'un écho plus lourd. Elle comptait bien qu'il la suive, et elle comptait bien qu'il s'explique. Et vite, très vite, le plus vite possible même, avant que sa fureur ne fasse effet.


Dernière édition par Kalendra Dogbar le Dim 28 Juin - 18:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeDim 28 Juin - 18:31

Fervent serviteur de la vérité, notre érudit est bien conscient que celle-ci est souvent cause de bien des ennuis, surtout lorsque la vérité vient de la bouche d’un Éclaris afin de se déposer dans le creux que l’oreille d’un Gélovigien. Il aurait pu continuer à jouer le jeu et ternir sa langue avec le mensonge. Il aurait pu continuer en disant qu’il était un pieu religieux servant un dit Dieu ou un autre. Il aurait pu continuer d’être le dit Lauriel Henki, mais pas pour bien longtemps. Non, car le mensonge n’est pas son point le plus fort, le mensonge va à l’encontre même de son être… et pourtant il ment chaque jour. Oui chaque jour alors qu’il prétend être un terran ou une de ses autres peuplades mortelles. Les jours où il prétend être jeune, il ment oui il ment. Il sait que trop bien que le mensonge est parfois nécessaire afin de vivre, de survivre dans un monde où la fine ligne entre la vérité et le mensonge est ce qui décide si un homme peut continuer son chemin ou finir pendu ! Derrière le mensonge il cache le monstre, mais cette fois-ci le monstre est un simple érudit cherchant une solution afin de vaincre le myste, le fléau qui s’étend sur les terres de notre monde. Le monstre est cette fois-ci l’homme qui prétend être un autre dans l’espoir d’accéder à un peu plus de connaissance qui pourrait l’aider. En autre temps, en autre lieu, il se serait sans doute présenté comme étant Lomion Viska l’érudit, mais pour la haute prêtresse Kalendra, il était et allait sans doute toujours être Lauriel Henki le menteur.

Ses dernières paroles avaient su allumer la dernière bougie dans l’esprit de la haute prêtresse. Elle était loin d’être sotte et jamais Lomion aurait prétendu cela d’elle malgré le fait qu’il s’agissait là d’une dame de foi! Il avait été clair concernant ses intentions, car il savait que tôt ou tard celle-ci allait finir par découvrir la vérité en le voyant rôder autour des archives, elle allait finir par se douter qu’il était tout sauf un simple vagabond, un être errant étant venu jusqu’ici dans le but de parcourir sur la voie de la religion, cette croyance aveugle en des êtres imaginaires. Oh devant ses yeux se trouvait une femme brillante, il n’en avait aucun doute, et son esprit si fantastique qui rendait un peu notre protagoniste triste. Dévouer un tel intellect à la religion… une tragédie en soit, mais là n’était point le temps d’exprimer un tel sentiment. Ah quel drôle d’idée… ce cher Lomion, exprimer un sentiment, cet être si stoïque !

Si stoïque même qu’il était presque difficile d’y voir la moindre réaction lorsqu’elle lui retourna la réplique! Avait-il peur ? Était-il surpris ? Sans doute un peu, mais la peur est une émotion tout à fait normal. La peur est la chose même qui l’avait poussé à se plonger ainsi dans le mensonge. La peur est aussi parfois un peu ce qui guide sa curiosité, la raison même pourquoi il est venu jusqu’ici. Il aurait bien souhaité l’interrompre, y ajouter un mot entre deux, mais à quoi cela aurait servit ? Cela n’aurait rien changé au refus catégorique de celle-ci. La haute prêtresse s’opposait fermement à la possibilité de laisser notre cher Lomion accéder les archives et maintenant que cela était clair, maintenant qu’elle connaissait ses intentions celle-ci allait sans doute utiliser tout son pouvoir sur les lieux afin de s’assurer qu’il n’y accède point. À travers sa voix elle exprimait tant de colère face à l’affront, à l’offense, un sentiment que de nombreux Gélovigiens semblaient partager lorsqu’ils discutaient un peu trop longuement avec notre Éclaris, semblerait-il qu’il était très doué dans l’art de les provoquer.

Alors qu’elle souhaitait raccompagner celui-ci dans ses quartiers, sans plus préciser ce qui risquait de lui arriver pour un tel affront – le pire était toujours à prévoir, notre cher Lomion offrit alors réplique.

’Haute prêtresse, Kalendra Dogbar, je suis navré d’avoir dû vous mentir, une telle offense ne fut jamais mon intention… mais avant de prendre votre décision… permettez-moi de vous démontrer la vérité… la raison de ma présence… ‘’ Demanda-t-il humblement.

La voix de celui était si froide, si flegmatique et posés… mais pourtant il y existait en arrière ton un soupçon de crainte. Une telle demande après un tel affront pouvait sans doute causer plus de tort que de bien. Il fit alors un pas en arrière avant de partiellement se retourner vers son chemin d’origine. Il n’aurait jamais réellement cru devoir partager ses connaissances, ses recherches avec une Gélovigienne, du moins pas en ce jour, mais si cela pouvait la convaincre de le laisser accéder les archives!

Le retour vers les quartiers fut tendu, craignant l’appel d’un garde afin d’expulser, voir emprisonner avant d’exécuter notre érudit. Il avait vu par le passé des gens être pendu afin d’avoir osé défier les pieux religieux. Défier la croyance des masses est toujours un jeu dangereux. Pas à pas, il parcourrait en silence les couleurs du Haut monastère afin d’y retrouver les lieux qu’il avait délaissé un peu plus tôt. Face à sa porte, il s’arrêta avant de s’adresser à la haute prêtresse.

‘’Haute prêtresse… si je peux toujours vous demander de m’accorder un instant de plus…’’ Il ouvrit alors la porte affichant un simple logis. Un lit, une table et quelques misérables affaires afin de se retourner vers Kalendra, espérant qu’elle va lui accorder une seconde chance de faire bonne impression.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeLun 29 Juin - 22:46

Le chemin fut long pour les deux protagonistes.
Kalendra était furieuse, c'était un fait, une vérité bien ancrée, mais elle attendait avec impatience que son interlocuteur craque. C'était son but. Son objectif n'était pas de l'emmener à un garde, ou même de le cloitrer dans ses quartiers. Rien de tout ça ; ça n'aurait d'ailleurs desservi aucun d'entre eux. Elle souhaitait juste qu'il lui donne la vérité sur un plateau et de lui-même. Cela avait plutôt l'air de bien fonctionner ; le jeune homme se confondait en excuses, ce qui avait le don de faire sourire la Haute-Prêtresse jusqu'aux oreilles. Quelques pas plus en avant, et il ne lui résisterait pas. Elle l'entendait dans son dos, grave et plein de misère, des paroles dont les échos se répandaient dans les couloirs du Haut-Monastère.
Tout ce qu'elle voyait là, en lui, c'était un homme perdu dont les actes répréhensibles avaient mené à la perte, et qui paraissait mener une quête des plus justes. Bientôt, il verrait le bout du tunnel, bientôt, il se délivrerait de ses mensonges et laisserait au soin de Kalendra l'application d'une sentence irrévocable, si sentence il y avait. Tout dépendrait de ses actes futurs et même plus, de ses révélations. Encore une fois et pour toujours, les idées se bousculaient dans l'esprit de la Gélovigienne. Les premières concernaient l'identité du petit homme : tout au long de la discussion, sa réflexion s'était frayée un chemin entre ses préjugées et ses soupçons, jusqu'à une pensée bien concrète qui n'attendait que d'être confirmée. Les secondes concernaient la suite de cette histoire ; et elles ne dépendaient, quant à elle, que des révélations de l'usurpateur. Les dernières idées étaient les plus sombres, et questionnaient Kalendra en elle-même sur la raison d'une venue soudaine telle que celle-ci.

Alors, ils marchaient. Ils marchaient tout deux d'un pas différent, échos de leur propres consciences disparates, mais pourtant complémentaires. Pour un œil extérieur, ils auraient pu simplement se balader, d'une manière lente et dont l'issue était très certainement contemplative. Quand Kalendra faisait deux pas, lui n'en faisait qu'un ; mais ça ne faisait rien. La Haute-Prêtresse allongeait sa foulée et se voulait déambuler avec grâce, regardant autour d'elle comme une petite enfant émerveillée, comme si les paroles proférées par son très cher interlocuteur n'étaient que des velléités. A cette pensée, elle étouffa un rire et un léger spasme parcourut ses épaules.
C'était dans ces instants troublés que la Gélovigienne remarquait la réelle splendeur du Haut-Monastère, demeure commune des dix divins et représentation architecturale de leur pouvoir sur Isthéria. Parfois, les couloirs se faisaient hautes arches noires comme autant de voûtes éternelles, comme autant de firmaments que les étoiles illuminaient. En d'autres lieux, les murs étaient hauts de trois mètres au moins et les colonnes qui les soutenaient étaient taillées dans une roche immaculée, faisant ressortir les multiples gravures de lierre, d'animaux marins, ou même de scènes guerrières. Mais il n'y avait pas que les hauteurs qui faisaient briller les yeux. Le sol souvent, revêtait une dalle de verre, qui reflétait toutes les lueurs du couchant et de la nuit, ou alors un pavé d'ardoise, sur laquelle les pas résonnaient jusqu'à l'aile opposée.

Mais bientôt, les colonnes, les dômes, voûtes et autres dallages se ternirent, et s'usèrent comme si l'on avait pénétré dans une autre époque. Ce n'était pourtant pas tant physique, mais psychologique ; Kalendra savait que cette balade si appréciable toucherait bientôt à sa fin. Et l'homme, outre ses supplications voilées -car c'en étaient bel et bien, même si son ton n'était pas suppliant-, n'avait encore rien révélé. C'était le moment ou jamais. La Haut-Prêtresse se redressa lentement, frotta ses doigts les uns contre les autres, félin prêt à sauter sur sa proie rendue si fragile par le simple fait du pouvoir. Il y avait là quelques pèlerins, ce qui était parfaitement normal à vrai dire, puisque la sindarine et son invité surprise se trouvaient dans leurs quartiers. Sur leur passage, quelques personnes la saluaient, et auxquelles elle répondait par un léger signe de tête ou un faible sourire.

« - Haute prêtresse… si je peux toujours vous demander de m’accorder un instant de plus… »

A vrai dire, Kalendra ignorait elle-même le sentiment qu'elle nourrissait à l'égard du jeune homme, qui n'avait toujours pas de vrai nom. Quand elle l'entendit parler et qu'il ouvrit la porte de sa petite chambre, elle ne s'imaginait que lui donner son pardon et écouter tout ce qu'il avait à dire. En revanche, en se détournant de lui et en observant les faits, sa rage bouillonnait : il avait tout de même essayé de pénétrer dans les Archives proscrites d'une manière sournoise et fourbe. Mais elle préféra conserver sa première impression, et dépassa le faux-vrai-Lauriel Henki. Entrant dans la salle faiblement meublée, lui tournant le dos, elle procéda à une rapide inspection des lieux. Trop rapide apparemment ; si elle avait été plus attentive, elle aurait remarqué les traces de recherches et les multiples parchemins étalés sur le bureau...

« -Je vous écoute, vous savez. Jetant un dernier regard au mobilier, elle se retourna finalement vers son interlocuteur, près de l'encadrement de la porte. Posant ses mains croisées sur le devant de sa robe, elle pencha sa tête sur le côté. Je vous écoute depuis le début. Mais c'est vous qui ne parlez pas vraiment, peut-être. Alors, sachez parler vraiment cette fois. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeLun 6 Juil - 0:59

Le chemin menant aux quartiers du vagabond fut long et pas sans tension. Le silence toujours devenant progressivement plus lourd entre chaque pas, il ne fut que rompu qu’avec la dernière requête de l’érudit. Lui qui n’avait pas l’habitude de partager ses connaissances, son savoir et ses secrets avec les Gélovigiens, s’apprêtait à le faire. Certes, il s’avait qu’un jour cela devait arriver, tôt ou tard, mais si tôt ? Dans un autre centenaire peut-être, afin de laisser le temps aux esprits d’évoluer. Ils expliquaient le monde avec la superstition, tandis que lui utilisait les faits et la logique. Cependant, en ce moment le fait était qu’il n’avait su abuser de la confiance que lui avait offerte la Haute Prêtresse. Autant il est un génie capable de de comprendre les plus complexes des algorithmes, c’est la nature humaine qui était sa plus grande faiblesse. Mentir… ou toute autre pratique social qui était si naturel pour la plupart des gens recelait pour lui la plus grande incompréhension.

Il pouvait comprendre la colère que ressentait Kalendra, il l’avait dupé, entré sur son territoire sous un faux prétexte afin d’exploiter les ressources de sa caste. Il s’agit ici d’un phénomène que l’on peut aussi observé en nature, l’instinct face à l’envahisseur. Puis voilà qu’elle disait vouloir l’écouter, mais lui faisant remarqué que ses paroles depuis leur rencontre était vide. Oui, vide, vide de vérité, de franchise, voilà ce qu’offre le mensonge. Le mensonge n’est qu’une illusion que l’on créer, retirant les faits afin de les remplacer avec une histoire construite de toute pièce, ne possédant aucun poids réel. À cela il hocha la tête humblement et entra dans ses quartiers, laissant la haute prêtresse entrer par la suite avant de refermer la porte. Il devait parler vrai, il devait offrir sens à ses paroles et poids à ses mots.

Où débuter ? Il en avait tant à dire et on lui avait parfois dit qu’il avait une vile tendance à balbutier de façon presqu’incohérente lorsqu’il théorise à haute voix. L’excitation sans doute, le plaisir de laisser sortir ce que l’esprit du Lhurgoyf pensait dans une toute autre langue et tout autre dialecte. Où débuter ? Par le début ? Mais cela pouvait sembler trop long! Par le point le plus important ? Mais comment juger l’importance de chaque aspect ou phase de cette théorie ? Marchant, tournant un peu en rond dans l’espace restreint, il se mit à déballer le tout d’une façon qu’il espérait qu’elle allait comprendre.

’Le myste, il est apparu, mais personne ne sait d’où il est vient,enfin par vraiment...’’ il continua de marcher en cercle agitant les bras, paressant presqu’humain ‘’Ce qu’il recouvre ne peut être calculé avec précision, ça change… on se déplace pour voir mais le myste aussi, dans la même direction, dans l’autre… et bloque la magie, un terme ridiculement utilisé si vous voulez mon avis, il n’y a rien de magique à la dite magie, ou même divin, simplement une utilisation de qui est déjà existant entre monde, les éléments de bases, vibrations, tout ce qui est fait existe, sur une forme ou une autre, le sphène, ou l’intra aide à métaboliser le tout, un peu comme votre estomac et la nourriture, l’énergie que vous absorbé est un peu comme le sphène tandis que l’acide de votre estomac est un peu comme l’intra et neutralise le tout.’’ Se retourna vers Kalendra, lui faisant face ‘’Le myste est selon moins qu’une variation de l’intra, neutralisant le tout. ‘’ Maintenant, s’il était possible de rendre neutre le myste, cela le dissiperait, ou de le concentrer, car il est impossible de le retirer complément, on ne peut pas détruire, on ne fait que transformer, c’est logique! C’est ce que je me suis dit alors j’ai fait des recherche, tenté de trouver toute documentation et je me suis même aventurer jusqu’aux Gorges afin d’y étudier la source de sphène la plus importante, voir comment le tout réagis afin de me donner une idée de comment fonctionne le myste, si l’idée qu’il s’agit du même principe que l’intra ou non, la bibliothèque des lumières contenait très peu d’information, surtout depuis que les Gélovigiens ont pris de nombreux livres, un manque d’information, des trous à remplir il manque des morceaux, mais si l’un des morceaux existes, s’il est ici je me dois de le retrouver, il y existe une façon de neutraliser le myste, mais aucunement de façon efficace et même loin d’être permanente, c’est pour cette raison qu’il me faut ce dernier morceau haute prêtresse Kalendra Dogbar’’ Termina-t-il alors.

Elle lui avait demandé des explications, il avait sauté par-dessus quelques étapes du processus qui l’avait mené jusqu’ici, mais cela était l’essentiel. Il devait attendre le verdict de celle-ci, à savoir ce qu’elle allait faire de lui, le jeter au cachot comme un hérétique, le brûler au bucher.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeLun 6 Juil - 22:54

HRP:

Imbécile.
Kalendra avait voulu savoir, et maintenant, elle savait. L'imposteur ne cessait de déblatérer des inepties, évoquant le myste avec sournoiserie, pestant et enchaînant les invectives ; tantôt évoluant ou baissant dans l'estime de la Gélovigienne. Il gesticulait, argumentant à grand renfort de gestes, à tel point que des courants d'air lui parvenaient. Mais il était un enfant, un enfant détruisant ses jouets avant même d'avoir appris à les utiliser. Leurs débris, et toutes les richesses durement acquises régnaient autour de lui, cercle de ruines d'un âge d'or qu'il eut essoufflé. Mais tout comme lui, ils étaient des centaines de bambins à nier détruire leur source de divertissement et par la même occasion, à nier tout un domaine de possibilités auquel ils se refusaient l'accès. Kalendra avait voulu savoir, et maintenant, elle savait. L'homme qu'elle avait en face d'elle était de toute évidence un Éclari, ou quelconque savant qui se réclamait de la vraie science. Il n'en était rien. Cette science là aurait pu être remarquable si elle n'avait pas cherché à détruire.
Mais au final, la Haute-Prêtresse n'avait rien contre les Éclaris ou les savants, juste une hargne féroce qui mettrait des siècles à se dissiper. Si certains étaient respectables et pieux, il y avait chez certains autres un manque d'ouverture qui faisait peine à voir. Dans tous les cas, elle leur réservait ce même regard attristé et déçu qu'elle gardait pour les illuminés de leur genre. Ce n'est pas de votre faute. Vous n'avez pas choisi votre ignorance. Vous ne voyez pas votre propre peur, ni les moyens pour l'occulter. Voilà ce que ce regard disait ; et à ce moment là, ses deux iris de ciel et de mauve se dirigeaient vers Lauriel, cette même étincelle de mécontentement dans les yeux. Ces derniers étaient plissés, réduisant leur taille à une fente illuminée par la suspicion.

« Vos théories sont sympathiques. Mais ce ne sont que des théories, car bientôt, d'autres de vos collègues auront tôt fait de les balayer d'un revers de la main. Tout se transforme, il est vrai ; le monde en particulier, et le changement est inéluctable. Vous les perfectionnerez, je le sais, vos excuses. Elles sont belles mais elles sont incapables à expliquer certains phénomènes. Et cela vous chagrine. Cela vous chagrine profondément, même. Vous seriez incapables d'expliquer les Colosses, la nature même du myste, ou la magie. Car vos mots ne sont que des mots ; et vous n'en avez pas trouvé d'assez... Appropriés pour définir l'essence qui nous entoure. L'essence divine, oui. »

A ce moment, Kalendra reprit sa respiration, le plus discrètement qu'elle le put, mais elle devina que c'était raté. Son caractère inhabituellement loquace la surprenait de jour en jour, croissant au même rythme qu'une rage dévorante. Ses poings serraient le bois du lit derrière elle, à tel point que ses phalanges la brûlaient. Secouant légèrement la tête comme pour appuyer ses paroles, elle parvint à retrouver le fil de la pensée qu'elle avait perdu. La Gélovigienne, à chacun de ses pas, s'approchait dangereusement de l'homme.

« Dans ce cas là, comment définiriez-vous l'attribution de nos pouvoirs respectifs ? Comment définiriez-vous leur étendue ? Comment expliqueriez-vous que certaines personnes soient plus aptes à manier l'essence divine que d'autres ? Vous semblez chercher sans cesse à neutraliser le myste rouge. Vous le remettez en question incessamment ; n'auriez vous mieux pas fait de vous remettre en question, vous, avant toute chose ? Vous ne vous questionnez non pas sur sa nature, mais sur le moyen de vous en débarrasser ; alors qu'il y a une raison d'être à son existence, une raison qui dépasse le domaine de la chimie ou le pouvoir du Colosse qui le génère. Je vais vous dire ce que c'est moi : les Dieux, le divin. Mais tout cela vous fait peur, l'inconnu vous fait peur ! Et c'est cette peur qui est l'origine de vos recherches, de toute évidence. » Respiration. «Mais j'ai quand même une dernière question : quel est votre nom ? »

Mais heureusement pour Lomion, l'âge où l'on brûlait les hérétiques sur un bûcher aux flammes bleues était passé depuis longtemps. Après avoir obtenu sa réponse, Kalendra se dirigea vers la porte d'un pas mesuré, ouvrit la porte d'un geste rageur, et se retourna juste avant de sortir. «J'aurais bien aimé continuer cette discussion, mais je crains que la sécurité de ce sanctuaire n'en dépende. Rien de ce que vous cherchez ne se trouve ici. Il n'y a rien. Rien. Sinon, nous l'aurions déjà trouvé. »
Elle savait pertinemment qu'il ne s'enfuirait pas, même s'il le pouvait. Il semblait... Trop honnête, enfermé dans des objectifs nobles mais incorrects. Son point de vue était intéressant à explorer, mais il était trop bancal pour qu'elle y accorde du crédit. Kalendra, alors sortie de sa chambre furieusement, marchait aussi tranquillement qu'elle le pouvait ; fixant tour à tour, arches, voûtes, dômes, colonnes, et dalles ouvragées. Les couloirs lui semblèrent tout d'un coup plus ternes encore qu'ils ne l'étaient à l'aller. Alors, quand elle eut atteint l'entrée du Haut-Monastère, elle s'en alla quérir un garde au plus vite, qui bientôt, avec un de ses homologues, s'empressa de rejoindre le quartier des pèlerins. La Gélovigienne rejoignit ses propres quartiers en silence, guettant la voix de Soulen quelque part, dans son esprit. Elle espérait que Lomion n'en tienne pas rigueur à sa caste pour cette mésaventure, mais c'était sûrement déjà trop tard avant même qu'il n'entre au Haut-Monastère.  
Mais que voulez-vous, il fallait parfois des dommages collatéraux.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier   [Terminé] Nuée pourpre et Foi d'acier Icon_minitimeMar 21 Juil - 1:24

Il avait parlé, révélé ses intentions à elle, la haute prêtresse. Oui, l'érudit avait su se montrer honnête, du moins à la fin. Toutefois, cela ne semblait pas avoir su satisfaire la dame qui lui faisait grâce de sa compagnie en ce moment. Ô bien au contraire, celle-ci semblait être bien plus furieuse. Un hérétique et rien de plus, voilà ce qu'il était sans doute aux yeux de Kalendra. Un hérétique avec des belles théories tentant d'expliquer l'univers, refusant de croire aveuglément aux folies religieuses ! Y avait-il tant de mal à cela ? Y avait-il tant de mal à désirer chercher une explication rationnel ? Si les divins existaient réellement, alors qu'on le prouve! Existe-t-il en ce monde une preuve évidente de leur présence ? De leur existence ? La foi, c'est bien beau, c'est bien pratique pour ceux incapable de penser par eux même. Il avait devant lui une femme qui lui semblait si brillante pourtant. Oui, il ne doutait aucunement de l'intelligence de celle-ci, car elle avait su apporter un point valide.

La destruction du myste... pourquoi le détruire ? Pourquoi souhait-il le retirer de ce monde ? Il s'agissait là d'une très bonne question. Dès la mention de ce point, Lomion s'y pencha. Sans doute avec un peu plus de compréhension il allait changer d'avis concernant celui-ci, la présence du myste, peu importe la raison, possédait un impact sur le monde. Positif, négatif ? Quel en était l'étendu des conséquences et quel en serait l'étendu s'il arrivait à le retirer ? Oh il devait se pencher sur la question, des recherches, d'autres recherches! Pourquoi cette envi soudaine de prendre action face à ce fléau ? Quelle bonne question. Pourquoi celui-ci et pas un autre ?

Toutefois y penser en ce moment n'était pas un luxe auquel il avait droit, car elle le questionna sur son nom.

''Lomion'' Dit-il calmement

Oui, son véritable nom, pas le pseudonyme qu'il avait utilisé, emprunté. Si celle-ci connaissait moindrement les Éclaris, se nom allait sans doute sonner une cloche.

Avec tout droit aux archives retirées, c'était à se demander à quoi bon rester ? Il ne tenta pas de la retenir lorsqu'elle tira sa révérence. Non, car cela ne serait qu’une offense supplémentaire qu’il ne pouvait pas ici se permettre. Allait-il la revoir ? Possiblement, probablement, les statistiques jouait en faveur d'une autre rencontre, mais cela sous quel circonstance ? Celle-ci allait sans doute se rappeler du visage de l’érudit et si ce n’était pas le cas il allait se souvenir d’elle.

Tournant en rond, faisant les milles et un pas tout en pondérant, Lomion se questionnait sur la suite, le myste, son but. Une analyse complète de celui-ci n’allait sans doute pas être possible en ce lieu. Non, car il n’avait ici aucunement le temps de s’y abandonner… ni même l’espace approprié. Non, non, le haut monastère n’était pas un lieu où il pouvait demeurer! Les archives lui avait été interdite et sauf s’il faisait appel à un personnage plus fourbe que sa personne, ce qui n’était sans doute pas si rare que ça, il pouvait en oublier l’accès. Non, demeurer ici n’était pas une possibilité. C’est pour cette raison que celui-ci s’empressa de prendre ses quelques affaires et de sortir du quartier des pèlerins. Se mêlant à un groupe, il évita quelques gardes qui semblaient souhaiter le retrouver. Il ne pouvait pas blâmer la haute prêtresse pour cela… elle faisait que son devoir selon l’éthique de sa caste. Il aurait aimé être plus honnête avec elle.

Sortant du haut monastère, saluant rapidement au passage quelques pieux, l’érudit se remit alors en route, laissant derrière lui cet incident. Il n’allait pas l’oublier de si tôt, il allait poursuivre ses recherches afin de comprendre le myste. Pour ce qu’il en fera, cela reste à venir.
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