La face cachée du pouvoir

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 La face cachée du pouvoir

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Anonymous Invité
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MessageSujet: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMar 29 Jan - 0:10

- Bordel mais pourquoi dois-je supporter ça ?!

Je peste contre l’armoire ouverte en face de moi, dans la chambre que Timothée a fait préparer pour moi. La chambre est spacieuse, mais pas trop, est excentrée et située en hauteur avec une fenêtre donnant sur la cour du palais. Le Roi avait apparemment tenu compte de mes remarques et cette chambre, bien qu’encore un peu trop grande à mon goût, était bien mieux que la précédente. Je m’y étais réveillée après notre petite mission en ville et j’étais restée au Palais les trois jours suivants sur sa demande. Et voilà qu’il m’avait fait cette demande farfelue. Il souhaitait que je mette une robe et me coiffe un peu avant de le rejoindre. J’avais été médusée au début et il en avait profité pour s’éclipser avant même que j’ai pu lui dire ce que je pensais de ses demandes. Et j’en suis là, pestant contre une armoire qui n’a rien demandé à personne. Mais il faut bien que je grogne sur quelque chose avant de rejoindre Timothée, je ne peux pas le ridiculiser devant ses sujets, cela ferait mauvais genre.

Une robe… au moins l’armoire en est pleine, à croire qu’il avait prévu son coup. Malin le souverain. J’en sors une dizaine et les pose pêle-mêle sur l’espèce d’énorme truc qu’ils osent appeler un lit. Il fait trois fois la taille de celui que je prenais à l’auberge, c’est légèrement exagéré. Je regarde les robes une à une, ne sachant absolument pas quoi prendre. Non pas qu’elles me plaisent toutes, je n’ai simplement pas l’œil pour ce genre de choses. Je soupire en les détaillant une à une. Pas moyen de me souvenir ce que je pouvais bien porter avant ma mort, ça aussi ça avait complètement disparu. J’opte pour une robe mauve qui allait bien avec mon teint. Elle découvre mes bras et une partie du dos mais couvre bien le reste. Un décolleté léger, mais je doute de pouvoir y échapper de toute façon et légèrement évasée au niveau du bas qui m’arrive aux chevilles. Elle est facile à enfiler et il y avait des chaussures assorties, noires lustrées aux étranges reflets violets. Par contre pour mes cheveux je me contente d’attacher ça en un chignon lâche. Je veux bien faire des efforts, mais là il en demande beaucoup.

Mal à l’aise, je sors dans le couloir et rejoins la salle du trône où il m’a dit qu’il m’attendrait. Il ne m’avait même dit pourquoi en plus ! Sur mon passage, je remarque que les courtisans se retournent et j’entends des murmures, ce qui augmente encore plus mon mal être. Bon sang je déteste ça ! et puis évidemment je n’ai pas pu mettre mon masque, il fallait que j’y aille à visage découvert et sans armes. J’avais l’impression d’être toute nue et si d’habitude je m’en serai fichue, ne pas avoir mes armes et mon masque me laisse bien plus vulnérable que je ne l’aurai imaginé. Je marche aussi vite que mes chaussures me le permettent et finit par atteindre la salle du trône après un temps qui m’a paru interminable. J’entre donc par une porte menant sur le côté de la salle, attirant les regards et les chuchotements de la part des courtisans. J’aperçois Timothée qui, m’ayant vu, m’offre un large sourire et m’invite à le rejoindre. Je tique légèrement mais obtempère, traversant les rangs des courtisans. J’entends des chuchotements et apparemment ils se demandent qui je suis pour mériter ainsi l’attention du Roi. S’ils savaient…

Je me plante donc devant Timothée mais ne lève pas les yeux vers lui, je refuse de voir le grand sourire qu’il doit afficher en ce moment. Un petit chien trottine contre lui mais ne semble guère m’apprécier, ou peut-être que si, il a l’air un peu bizarre. Une trompette retentit et les courtisans vident la salle et je m’apprête à faire de même avant que Timothée ne me retienne. Je reste donc avec lui et une dizaine d’hommes de sa garde d’élite tandis que la salle se vide. Il prend place sur son trône et je m'installe à côté. Une fois seule avec lui, je ne peux m’empêcher de me plaindre.

- Vous exagérez avec vos demandes tout de même. J’ai l’air de quoi là ? Je suis ridicule et…

La grande porte de la salle s’ouvre et je me tais. Deux personnes approchent, précédées d’un garde. Tous trois s’inclinent une fois devant le Roi et le garde repart tandis que les deux autres se relèvent. Ils doivent avoir la cinquantaine bien tassée. Je me demande pourquoi ils sont là. La femme jette des coups d’œil un peu perdus autour d’elle, sans doute intimidée par le Roi qui les accueille pourtant chaleureusement. Et nos regards finissent par se croiser et je vois ses yeux s’écarquiller avant qu’elle ne fasse un pas dans ma direction. Cela attire le regard de l’homme, sans doute son mari qui me fixe et blêmit jusqu’à devenir blanc comme un linge. Je hausse un sourcil devant ces réactions étranges et m’apprête à demander des explications à Timothée lorsque la femme fond en larme en tombant à genoux sur le sol et s’adresse à moi.

- Ylivi… Ylivi… ma chérie… mon bébé.

L’homme lui semble furieux et s’adresse au Roi en oubliant totalement qu’il est le Roi justement.

- Est-ce une plaisanterie ? Comment… osez-vous ?

Un peu perdue dans ces circonstances pour le moins étranges, je m’adresse un peu à tout le monde.

- Quelqu’un peut m’expliquer ?

La femme pousse un nouveau sanglot et son mari la prend dans ses bras en me regardant comme si j’étais un fantôme. Et je comprends, à l’instant même où il prononce ces mots, je me dis la même chose. Parce que je remarque une chose qui me saute littéralement aux yeux. Le bracelet que porte la femme, la chevalière de l’homme, je les reconnais. Ce sont…

- Nous sommes tes parents Ylivi. Tu es notre fille, et tu es morte il y a tout juste un an…

Je reste immobile, un peu choquée. Je me tourne vers Timothée et lui lance un regard noir.

- Vous ne pouviez pas vous en empêcher pas vrai ?

Je me lève et m’approche de ceux qui étaient mes parents. La femme… ma mère, veut me prendre dans ses bras mais je recule pour l’en empêcher. L’incompréhension se peint sur son visage ravagé par les larmes et sa lèvre tremble. Je soupire et leur explique.

- Je suis désolé je… Je ne me souviens pas. Je vous crois quand vous dites être mes parents mais… je suis désolée, votre fille est morte il y a un an, je ne suis plus celle que vous aimiez. Je ne veux pas vous donner de faux espoirs. Je suis dé..

La f… ma mère me saute dessus et m’enlace en sanglotant tandis que … mon père me tapote le haut du crâne dans un geste maladroit.

- Tu es bien notre fille, notre bébé.

Je reste un peu interdite, ne sachant pas trop quoi faire et tapote maladroitement le dos de ma mère.  Et soudainement, j’ai un flash qui me fiche une migraine infernale pendant une fraction de seconde. Cela ne dure qu’un instant mais j’ai revu quelque chose, j’en suis certaine. Lorsque mes yeux croisent ceux de ma mère, un autre flash revient, plus long. Une pièce, elle assise et souriante et tenant quelque chose. Cela disparait et ma mère actuelle réapparait, l’air inquiet. Je la rassure d’un sourire et m’écarte lentement.  Je sens que Timothée, qui n’a rien perdu de ce qu’il s’est passé, s’est approché et je me tourne vers lui et lui murmure quelques mots.

- Les souvenirs… ils… J’ai l’impression qu’ils reviennent par à-coup, que quelque chose se passent lorsque je les vois… Qu’est-ce que je suis censée faire ?

Je jette un œil à mes parents. Ma mère s’est reprise et affiche un sourire tandis que mon père la soutient et me regarde, visiblement partagé. Vraiment, qu’est-ce que je suis supposée faire ?


Dernière édition par Ylivi le Lun 11 Fév - 16:15, édité 1 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMar 29 Jan - 17:11

Une beauté à couper le souffle, c’est la première idée qui me traverse quand je vois Ylivi arriver dans la salle du trône, cette robe mauve mettant sa peau nacrée en valeur ainsi que sa taille fine. Le décolleté discret de son vêtement, met ses formes en avant de manière tout à surprenante et splendide. Sa tenue est complétée par des chaussures noires et un foulard qui tient ses cheveux, cet ensemble la rend très belle et très élégante, on pourrais la prendre pour une véritable aristocrate, si ce n’est cette lueur dans les yeux, qui actuellement est plutôt concentré sur moi et qui m’indique que la gorgoroth est très en colère.

J’espère vraiment que ma surprise lui plaira. Je l’invite à me rejoindre, et souris en voyant qu’elle refuse de me regarder en face. Je fais le signe aux hérauts et d’un coup de trompette ils indiquent à tout le monde, de me laisser seul, je dois d’ailleurs retenir mon invité, car elle s’apprêtait à partir elle aussi. Je lui propose donc de s’assoir, avant de faire de même et une fois installé, elle commence par se plaindre, heureusement, elle ne peut aller plus loin dans son monologue, car les portes de la salle s’ouvrent à nouveau et ma surprise arrive.

Au début, ils ne se reconnaissent pas, et il faut que je les accueils de manière détendue possible pour qu’enfin, la mère de mon amie enfin mis à l’aise, arrête de me fixer et voyant la personne à côté de moi, se souvienne de sa propre fille, puis le père, quelques secondes plus tard, comprend également. Finalement c’est Ylivi qui prend le plus de temps à saisir la situation. Je suis content de la réaction de madame Balveri mais beaucoup moins des paroles maladroite son mari. Heureusement, leur fille me surprend en allant spontanément les rencontrer, et ses parents acceptent enfin de la reconnaître et tout fini par un câlin. Je suis ému par cette situation, et je les rejoins, afin de les soutenir.

Ce que je n’avais pas prévu, c’était la faiblesse passagère de la non-terran, puis ses mots sur la récupération de ses souvenirs, moi qui pensais qu’ils étaient définitivement perdus, ce ne semble pas le cas et c’est une excellente nouvelle ! Même si je ne sais pas comment cela va évoluer dans l’avenir. Dans tous les cas, moi qui voulais faire une surprise c’est réussi.

Je leur propose donc passer à côté, car connaissant Ylivi, j’ai opté pour un gouter très simple, sans serviteur, ni garde, dans une petite salle à manger à côté de la salle du trône, en faisant enlever toutes les décorations et en ne laissant qu’une table et 4 chaises. Je leur demande de s’assoir, puis j’apporte moi-même le gâteau au miel et une bouteille d’hydromel (boisson légèrement alcoolisée, très populaire en Eridania, consistant en du miel fermenté dans de l’eau), avant de prendre la parole :

- Je vous remercie d’être présent pour cet évènement spécial, monsieur et madame Balderi, c’est un grand honneur pour moi de rencontrer les parents d’une femme aussi talentueuse que l’est votre fille. Comme vous le savez sans doute, elle a été, comme des centaines d’êtres humains avant elle, choisi par Kron dans un but mystérieux. Ce passage lui a permis d’acquérir certains dons qui ont fait d’elle une personne très spéciale qui m’a sauvé la vie. Je ne sais pas si Ylivi se rappelle mais c’est aujourd’hui son anniversaire, je lui offre donc des terres situées au nord d’Hesperia, contenant un rucher et ses dépendances, pour qu’elle ne soit jamais à court de miel, ainsi que le titre de Chevalier de l’ordre du mérite pour avoir, au péril de son existence, aidé à mettre des déserteurs de l’armée du continent sombre hors d’état de nuire.

Je sais que la nouvelle noble se fiche du titre que je viens de lui accorder, mais ces parents eux, sont remplis de fierté et c’était ça le but. Lorsque je prononce la phrase qui la désigne officiellement comme Chevalier, je lui serre discrètement la main sous la table, avant de la relâcher, quelques secondes plus tard, afin d’éviter tout récrimination qui aurait pût gâcher l’ambiance. Après cette petite cérémonie, je lève mon verre :

Je souhaite trinquer à Ylivi, la personne la plus courageuse que je n’ai jamais rencontrer, ainsi que la plus têtu d’ailleurs.

Je prononce ces derniers mots en souriant, avant de vider ma coupe.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMer 30 Jan - 18:41

Je suis trop paumée pour saisir complètement ce qu’il se passe. Timothée… évidemment, il a tout prévu. Un goûter ! Non mais sérieusement. Alors certes il a vu les choses très simple, juste lui, mes parents et moi, mais bordel était-ce vraiment nécessaire ? Je ne lâche pas un mot pendant tout le discours, les yeux rivés sur le gâteau, comme si j’allais subitement pouvoir me cacher à l’intérieur pour ne pas avoir à subir les regards de fierté des deux étrangers que sont mes parents. Et Timothée qui en rajoute. Il me fait chevalier… chevalier ! Et il m’offre des terres ! Non mais il a complètement craqué ? Et sa main serrée sur la mienne, lorsqu’il prononce ça, comme pour me signifier que je dois rester calme, ou pour m’encourager. Bon sang mais je ne comprends rien à tout ce merdier.

Et il se moque de moi en plus. Gentiment, d’accord, parce qu’il a parfaitement raison, je suis une foutue tête de mule, mais même ! Et les deux autres qui n’arrêtent pas de sourire, comme si c’tait l’évènement le plus heureux de leur vie ! Et moi dans tout ça ? On m’a demandé mon avis là-dedans ? Non, évidemment que non ! Alors je me lève et foudroie Timothée du regard.

- La prochaine fois, essayez de penser à mon avis avant de me balancer tout ça comme si c’était évident que ça me plairait !

Mes deux parents me regardent avec effarement. Oui, comment puis-je ainsi parlé au Roi ? Alors je me tourne vers eux, pour mettre les choses au clair, avec eux et Timothée.

- Pour moi, vous êtes des étrangers, et ça ne va pas plus loin. Et je me fous de ces titres et tout ce qui va avec. Putain de merde, je ne voulais pas les voir, je n’ai pas demandé à …

Je m’attendais à pas mal de réaction, des pleurs, des cris, mais certainement pas à la gifle monumentale que je reçois et qui me fait vaciller. Ma mère me regarde, furieuse, se tenant la main comme si elle avait mal. J’aurai dû être énervée, mais son regard me fige. Une tristesse infinie, je ne lis que ça dans ses prunelles. J’aurai dû n’en avoir rien à faire, mais non, mon corps se fige et je n’arrive pas à penser, me tenant la joue comme si ce qu’il s’était passé était impensable. Je n’ai pas mal, là n’est pas la question, mais j’ai une impression de…

*Flash*

- Ylivi ! Je t’ai déjà dit cent fois de ne pas entrer là !

- Mais maman…

- Pas de mais ! Dans ta chambre, immédiatement.

- Non !

J’aperçois une petite fille dans le miroir qui me fait face, d’environ dix ans, les bras croisés et l’expression boudeuse, fait face à une femme que je reconnais. Ma mère, plus jeune, la même expression furieuse.
Une main, une gifle, des pleurs puis des mains réconfortantes.


Je reprends mes esprits, voyant ma mère quitter la salle d’un pas rapide tandis que mon père la rattrape en me lançant un regard furieux. Mais c’est ma faute maintenant en plus ? Le couple quitte la pièce, non sans que le mari ne se retourne une dernière fois, mais ce n’est pas un reproche qu’il me sort.

- Tu es très belle dans cette robe.

La porte claque et je me retrouve seule avec Timothée, dans un silence plus que pesant. Et merde, voilà que je culpabilise. Je n’ose même pas affronter le regard du Roi, je sais exactement ce qu’il va dire, alors je prends les devants.

- J’ai merdé pas vrai ? Mais vous auriez dû me prévenir… Je vais les rattraper.

Je ne sais même pas pourquoi je me sens aussi mal mais je cours après eux et les rattrape tandis qu’ils quittent la salle du trône. Ils se retournent et je les rejoints, maudissant ces chaussures qui m’empêchent de marcher normalement. Je me plante devant eux et subit leurs regards, l’un riste, l’autre plus calme mais avec une pointe de déception.
- Ecoutez… Je suis désolée. Je m’étais fait à l’idée que mon ancienne vie allait disparaître et vous débarquez ici d’un coup… j’ai ces flash étranges et … Tout ça c’est un peu dur à encaisser pour moi. Mais je n’aurai pas dû m’en prendre à vous. Je suis navrée.

Une main réconfortante se pose sur ma tête et ma mère me sourit, les yeux larmoyants tandis que mon père semble plus calme.

- Et bien… Nous te laisserons le temps. Tu as une seconde chance et nous sommes ravis et fiers de ce que tu fais ici. Si tu es heureuse, cela nous suffit.

Heureuse ? Je ne ressens aucun bonheur en ce moment, simplement un malaise persistant. Et en règle générale… je ne sais pas, je ne me pose même pas la question en fait. Je vis, si on peut appeler ça ainsi, et c’est tout. Je tue, et c’est tout. Mon père, quant à lui, semble réfléchir.

- Il serait bon de prévenir ton ex-fiancé, il sera ravi de…

- Pas la peine, il est au courant.

Devant leurs airs ahuris, je me hâte d’expliquer.

- Mes souvenirs ont disparus progressivement mais tout ce qui concerne ma vie actuelle ne disparaît pas. Et je me souvenais de lui quand je suis revenue, donc je m’en souviens encore. J’avais besoin de lui, donc je l’ai contacté pour avoir des informations. Il a décidé de ne prévenir personne d’autre, pour éviter d’attirer l’attention.

Et pour me donner des infos sur mes meurtriers et occuper quelques soirées surtout, mais ça, ils n’ont pas besoin de le savoir. Ma mère me sourit tristement.

- Tu viendras à la maison ?

Question délicate… cela pourrait être une très mauvaise idée. Mais après tout…

- J’y penserai, je demanderai à Timothée de me fournir l’adresse.

- Quelle relation as-tu avec le Roi ?

Ils ont l’air tous les deux surpris de ma manière e parler du Roi ou avec lui. Rien d’étonnant cela dit.

- Il m’a sauvé, j’ai fait de même. Amis je dirais.

Ma mère hoche la tête, mais je remarque facilement qu’elle n’a pas l’air convaincue. Grand bien lui fasse… ses yeux me disent que je devrais me méfier de ce qu’elle peut imaginer en fin de compte. Finalement ils retournent dans la pièce pour manger après s’être excusé auprès du Roi. Je me rassois également et lui glisse quelques mots.

- Il va falloir qu’on discute, je pense que ma… mère a quelques idées en tête et cela ne me plait pas du tout. Et désolée pour ça… merci.

Ça m’arrache la gorge de l’avouer, mais il essaie de m’aider, à sa manière. Quand je pense qu’il m’a invitée à dîner et que j’ai accepté. Oh pitié, faites qu’il ne m’oblige pas à porter une fichue robe cette fois…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMer 30 Jan - 20:12

J'avais cru m'être trompé complètement, lorsque Ylivi s’emporta contre ses parents, mais heureusement, la jeune fille est intelligente et après ce mouvement d'humeur les rattrape avant qu'ils sortent du palais, afin de s'excuser. La discussion prend une tournure que je n'avais pas imaginer, lorsque madame Baledri demande à sa fille la nature de notre relation. C'est une bonne question et Ylivi réponds que nous sommes amis, ce qui est n'est pas faux, mais je sens bien que cette question la tracasse car elle souhaite en discuter, ce qui me met mal à l'aise à mon tour.

Une fois le goûter terminé, je fais raccompagné les parents de la gorgoroth chez eux et nous nous retrouvons enfin seul, je suis d'ailleurs un peu gêné et je décide de couper court à toutes questions, afin d'avoir le temps de me reprendre, en lui donnant les informations qu'elle a besoin pour le dîner, je la vouvoie à nouveau tellement je suis nerveux sur ce sujet :

Je vous remercie d'être resté jusqu'au bout de cette fête d'anniversaire. Vous allez sûrement des questions à me poser, mais je vous propose d'attendre le dîner. Je sais que nous mangeons beaucoup ensemble mais élevé par mon père très sévère et occupé, j'ai toujours mangé seul. Lorsque je suis partit en garnison à l'âge de huit ans, le seul moment de la journée qui étais supportable, c'était le repas que nous prenions tout ensemble, cela m'a permis d'endurer les entraînements et les privations. Aujourd'hui encore, le moment du repas me permet de me détendre et de mettre en pause mes obligations et autres problèmes. J'ai besoin de ce moment pour pouvoir parler avec vous en toute sincérité, sans faux semblant. Dans votre chambre se trouve de nombreuses toilettes et une dame de compagnie est également à votre disposition.

Je me hâte de préciser, avant de me prendre encore une réflexion désagréable :

Cette fois-ci, je ne vous impose rien, vous pouvez venir dans n'importe quelle tenue, nous ne serons que tout les deux, c'est promis. Pas de nouvelles surprise, ni de guet-apens, rien que vous, moi et un très bon repas, toujours à base de miel pour que puissiez pleinement l'appréciez. Pas de serviteur non plus, car comme pour le goûter, je vais faire le service, ce sera à 19h dans mes appartements.

Je me hâte de terminer sur une dernière phrase, passant de manière involontaire au tutoiement :

Ton père a raison, tu es très belle dans cette robe.

Sur ces derniers mots, et avant de voir sa réaction, je sort de la pièce, un peu en nage, cela fais bien longtemps que je n'avais pas invité une jolie fille à dîner et cela m'a demander d'énormes ressources de courage. J'ai l'impression d'avoir livré un combat contre dix ennemis pendant plusieurs heures, je tremble presque et je dois me rattraper aux murs, tellement j'ai les jambes qui flageole. Il me faut plusieurs minutes pour me remettre de ces émotions, et c'est d'un pas encore hésitant que je rejoins ma chambre.

Heureusement, mon chambellan est présent et m'aide à m'habiller d'un surcot bleu clair et d'un pantalon noir avec un liseré d'un rouge profond. Je décide de mettre au-dessus une redingote d'un bleu un peu plus foncé avec un col officier. Je porte des chausses noir et je me laisse coiffer et raser de près par le barbier. En me regardant dans le miroir, je peut voir un homme de 25 ans, musclé et bien fais de sa personne, l'air sûr de lui. Cette image me rassure, même si je sais que ma confiance en moi, n'est qu'un mensonge en ce moment, les battements de mon cœur ne se calme pas, j'ai même l'impression que plus l'heure approche, plus ils augmentent en intensité et en vitesse. Pour m'occuper, je décide de préparer la table ; je la place devant la grande cheminée, puis pose les assiettes, les verres et les couvert ainsi que la bouteille d'hydromel. Les plats sont déjà arrivés et ils restent chaud grâce à des pots en terre cuite. Pour la première fois depuis des années, je vais dîner avec une femme que j'ai inviter dans mon appartement et je me sens comme un collégien à son premier rendez-vous.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeJeu 31 Jan - 15:31

Le reste du goûter se passe relativement bien. Mes parents sont un peu tendus, ce qui n’a rien d’étonnant, ils sont en face de leur fille morte ressuscitée et du Roi de la plus puissante nation du monde. Cela fait beaucoup pour deux simples Terrans. Une fois le gâteau englouti et les bouteilles vidés, mes parent sont raccompagnés et je leur promets une chose que j vais sans doute regretter. Il va maintenant falloir que je leur rende visite chez eux… Ils sont tellement ravis que refuser aurait été criminel de toute façon. Une fois la porte refermée, je soupire et me tourne vers Timothée, parce que j’ai deux mots à lui dire. Mais il me prend de cour, m’invite à diner, me vouvoie de nouveau pour je ne sais quelle obscure raison, me donne les consignes pour ce soir et fuit le plus vite possible avant de s’arrêter pour dire la phrase qui me perturbe le plus de cette journée.

- Ton père a raison, tu es très belle dans cette robe.

Je reste là, bras ballant, tandis qu’il sort de la pièce en vitesse. Je mets quelques secondes à encaisser ça et me rue sur la porte, mais il a disparu du couloir et je peste. Il ne m’a même pas laissé en placer une ! Décontenancée, je retourne dans ma chambre ou, comme il l’avait dit, une aide chambre attend sagement. Je m’arrête sur le seuil e la pièce, un peu méfiante. Elle affiche un large sourire et une malle est posée non loin.

- Dame Balderi, je suis Monique, je suis chargée de m’occuper de votre tenue pour votre rendez-vous avec le Roi. Il m’a aussi prévenue pour vos éventuels refus, mais sachez ceci jeune fille, c’est un Roi et il vous faut être à la hauteur, venez-vous asseoir, ne perdons pas de temps.

Elle a une voix douce mais autoritaire, un âge avancé mais une tenue irréprochable et je plisse les yeux, légèrement contrariée. Comme si j’avais besoin de ça pour aller manger avec Timothée. Je m’avance malgré tout, informant l’intruse que je n’ai pas besoin d’elle mais elle ne me laisse pas finir.

- Vous êtes la première femme qu’il invite depuis sa regrettée épouse, faites un effort.

Je me mords la lèvre et me souviens de ce qu’il m’a dit il y a peu « tu es très belle dans cette robe ». Et merde ! J’acquiesce et elle affiche un sourire ravi avant de passer un long moment à me préparer. Le plus long c’est de choisir la robe et la coiffure. La première est une robe bustier d’un bleu nuit rehaussée de fil d’or qui arrive jusqu’au sol. Avoir les épaules et la gorge nue ainsi me gêne, d’autant que le décolleté est un peu plus visible que la robe précédente, ce qui me gêne. Mais Monique a apparemment tout prévu ; un collier de pierres bleues et jaunes complète la robe, le pendentif s’arrêtant à la courbure de ma poitrine. La coiffure est croisement de deux tresse qui se rejoignent pour n’en former qu’une qui me descend dans la nuque. Je n’ai aucune idée de comment elle a réussi à faire ça mais le résultat est bluffant à mes yeux. Alors qu’elle me maquille légèrement pour éviter que ma peau trop pâle ne se remarque, elle commence à me parler et ces questions et remarques me laissent un sentiment étrange.

- Le Roi tient beaucoup à vous pour vous inviter ainsi dans ses appartements sans personne d’autre. Je suis au service de la royauté depuis près de quarante ans et j’ai vu le Roi dépérir suite à la mort de sa femme. Il était si mal en point que beaucoup  craignait le pire, au sein même du Palais. Il a réussi tant bien que mal à remonter la pente, parce que c’est un homme bon et profondément combatif. Mais depuis quelque temps, c’est différent, il ava mieux, de manière fulgurante. Il n’est pas redevenu l’homme qu’il était mais il n’est plus l’homme dépressif qui pleurait sa femme et noyait son chagrin dans l’alcool. Je me demandais d’où provenait ce changement jusqu’à ce que vous apparaissiez au Palais il y a quelque temps…

Je reste muette, parce que je ne sais pas quoi dire. Timothée ne m’a jamais semblé être aussi mal qu’elle le décrit, mais je ne l’ai connu que dans une mission et je ne viens que rarement au Palais, tout et possible. Mais que je sois à l’origine de son amélioration ? Ridicule…

- Qui et le Roi pour vous ?

- Cela fait deux fois que l’on me pose la question aujourd’hui.

- Et ?

- Je ne sais pas…

Un sourire attendri apparait sur le visage parcheminé de Monique qui finit de me passer une touche de rouge sur les lèvres avant de déclarer qu’elle est satisfaite. Je me reconnais à peine dans le miroir devant lequel elle me pousse et j’ai l’air…. Plus vivante. Elle m’accompagne à la porte de la chambre et referme derrière moi.

- Faites de votre mieux et vous vous en sortirez très bien.

Elle me laisse là et je suis un peu perplexe vis-à-vis de cette dernière phrase. Elle s’imagine quoi exactement ? Soupirant, je marche sans me presser vers les appartements du Roi, attirant de nouveau les regards sur mon passage. Je me répète intérieurement de ne pas y faire attention et je parviens devant les appartements du Roi sans m’être enfuie, ce qui en soi était une prouesse. Non pas que je sois lâche, mais j’abhorre les confrontations de front, que ce soit en combat ou dans la vie. Et là, présentement, j’ai plus envie d’aller combattre une escouade de gardes royaux que de rentrer dans cette pièce parce qu’au moins je sais que je peux gérer un combat. Inspirant un grand coup, je frappe trois fois avant d’ouvrir la porte et d’entrer. J’imaginais quelque chose de simple pour le repas et je ne pense pas m’être trompé, il y a des potes en terre cuite et deux couverts dressés sur une table. Mais ce n’est pas sur ça que mon regard se focalise

Tout irait bien si le Roi n’était pas aussi resplendissant. Dès notre première rencontre j’avais admis que c’était un bel homme, d’aucun peut dire e contraire sans être d’une parfaite  mauvaise foi. Mais le voir ainsi apprêté dans un costume sur mesure bleu, coiffé et rasé uniquement pour passer une soirée avec moi, le sentiment est totalement différent. J’ai encore plus envie de fuir à l’instant présent mais les paroles de Monique me reviennent en tête. Après tout ce qu’il a fait pour moi, je peux bien lui accorder cela. Et puis ça ne m’engage à rien…

Je m’approche donc après avoir délicatement refermé la porte. Mes chaussures claque sur le sol tandis que j’approche de la table et fait une petite révérence, restes un peu rouillé des derniers souvenirs que j’ai de mes soirées avant mariage.

- Vous êtes… tu es…très séduisant.

Oui, j’ai envie de me foutre une baffe à ce moment-là. Séduisant ? D’accord il l’est, mais merde je pouvais juste dire beau non ? Ou même juste « bien habillé » ! QU’est-ce qui cloche chez moi ? Je toussote pour maquer ma gêne et évite de croiser son regard, ne sachant pas trop sur quel pied danser. Ce dîner va être encore plus compliqué que prévu. Je repense aux paroles de Monique et de ma mère. Qui est le Roi pour moi ? Il y a quelques temps j’aurai juste dit que c’était un emmerdeur qui se mêlait de ma vie sans raison. Il y a deux semaines j’aurai que c’était un ami. Et maintenant… même moi je n’en suis pas sûr… La seule chose que je sais, c’est que je regrette d’être morte et de ne pas ressentir vraiment ce que je devrais. Au moins j’aurai été fixée. Je finis enfin par lever les yeux vers lui, craignant un peu ce que je vais y voir.

- Je pense que nous avons des choses à nous dire Timothée…
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeVen 1 Fév - 22:17

J'entend trois coups comme au théâtre puis Ylivi entre. J'avais trouvé la jeune femme d'une beauté à couper le souffle lorsqu'elle s'était présentée pour le goûter, cet après-midi, mais là, c'était d'un tout autre niveau. Sa robe bustier mettant ces formes parfaites en valeur, son collier brillant de mille feux et sa coiffure élaborée lui donne une prestance que d'aucun pourraient qualifier de royale.

Je reste un moment sans parler, me contentant de l'admirer, et c'est elle qui prend la parole en premier et me fait un compliment !

Je crois que c'est la première fois, qu'une flatterie me fait autant plaisir, et cela me permet de sortir de ma transe. Elle enchaîne alors sur la phrase qui est la raison de notre dîner, je lui réponds donc, la tutoyant de manière tout à fait naturelle:

Tout d'abord, laisse moi te dire que tu es absolument magnifique ! Probablement, la plus belle femme de tout le royaume, voir d'Isteria. Je te remercie d'avoir fais tous ces efforts d'habillement pour moi, je sais que pour toi, ça n'a pas dût être facile. Ton compliment me va droit au cœur, je peux d'ailleurs te répondre exactement la même chose ! Je te propose de nous mettre à table, nous serons plus à l'aise.

Je déplace une chaise et je la fais s'assoir, avant de faire de faire de même. Je lui sert un verre d'Hydromel ainsi que l'entrée et une fois que je suis sûr que mon invité à ce qu'il faut, je réponds enfin à sa question:

Depuis que je te connais, ma vie a bien changé. Je ne sais pas si tu le savais, mais ma femme, Mathilde, est morte en couche avec mon enfant, et je suis tombé en dépression pendant de nombreuses années. Je suis même devenu alcoolique, sans désir de vivre, ce fût les heures les plus sombre de ma vie. Je m'en suis sortit en pensant que je devais protéger mon peuple mais j'avais surtout l'impression de ne plus pouvoir éprouver d'émotion, et chaque matin, au réveil, je me demandais pourquoi continuer à vivre. Ta venu à changer tout cela, tu as un objectif prévis, là où je n'avais qu'un automate sans réel but, ta détermination m'a inspiré, et tu m'as montré que l'on peut changer et que je pouvais être utile à quelqu'un. Maintenant, je suis prêt à évoluer moi aussi et à laisser partir Mathilde, pour reconstruire ma vie et j'aimerais beaucoup que tu en fasses partie, si tu le veux bien, de manière permanente.

Je m'arrête un instant, remplissant à nouveau nos verres et servant à la jeune femme le plat de résistance. Je pense que je prends mes désirs pour la réalité, car ce j'apprécie chez la jeune femme c'est son caractère, et je sais qu'elle ne voudra jamais acceptez ma proposition, c'est pourquoi je dois essayer de prendre en compte ses désirs:

Je sais que ma proposition n'arrive pas au bon moment, tu as toujours ta vengeance à accomplir et qu'après l'avoir réaliser, tu souhaites disparaitre. Je ne peux pas rivaliser avec Kron mais j'ai besoin de te savoir heureuse, même si pour cela, je te vois à peine. J'espère que ce diner te plaira et que ce n'est que le premier d'une longue série, car même si tu refuses ma proposition, je tiens à être près de toi le plus possible.

Je m'arrête une seconde fois, pour servir le dessert, et je reprends d'une voix d'où l'on peut percevoir mon émotion, parlant à cœur ouvert depuis de trop nombreuses années :

Je souhaite que tu me restes à mes côtés Ylivi, je suis comblé quand tu es là et tu es la seule personne qui me permet d'éprouver cette sensation que je croyais définitivement perdu. Pour des raisons purement égoïste, j'ai besoin de toi, acceptes-tu de rester au palais et à mes côtés ?
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeSam 2 Fév - 14:34

Je suis morte et même si j’ai encore des émotions et certains… besoins, les sensations innées aux vivants me sont complètement étrangères à présent. Pourtant lorsque le Roi ouvre la bouche, j’ai l’impression d’être la même jeune fille qui a reçu le compliment de son fiancé la première fois. Je me sens légèrement chancelante et si je ne rougis pas faute de sang dans les veines, je ressens tout de même un échauffement étrange qui m’empêche de vraiment apprécier la situation. Belle…. Séduisante… oh par Kron pourquoi je me sens comme ça ? Je me mets à table sans rien ajouter. Je regarde les plats avec un certain dépit. J’ai accepté tout ça pour lui faire plaisir, je n’ai pas besoin ni même envie de manger. Mais vu tout ce qu’il a fait préparer, je peux bien faire un effort. L’hydromel a un goût délicieux, évidemment et je ne peux m’empêcher de sourire légèrement. Jamais je n’aurai cru changer ma vision de choses aussi vite.

Puis il se met à parler et je deviens un peu plus nerveuse à chaque seconde. Ce qu’il dit me laisse perplexe, heureuse, inquiète, que sais-je encore. L’entrée se passe ainsi tandis qu’il parle, lentement, expliquant ce qu’il a traversé et ce que j’ai pu lui apporter. Sa demande me laisse un peu fébrile et je passe la réponse sous silence, attendant le bon moment.

- Je pense que tu m’accorde beaucoup trop de crédit, tu es quelqu'un de fort, même sans moi. Je savais pour ta femme, j’ai eu des échos, pas pour ton enfant… j’en suis navrée.

Le plat de résistance amène également son lot de paroles de la part de Timothée. A croire qu’il a décidé de vider ce qu’il a sur le cœur. J’appréhende un peu le dessert à ce moment-là… Mais il est temps de lui avouer quelque chose

- J’ai revu ma position à ce sujet. Depuis quelques temps, me venger ne m’apporte plus la satisfaction que j’éprouvais au début. Je souhaite toujours la mener à bien, parce qu’il m’est insupportable d’imaginer ces pourritures en vie quelque part alors qu’ils m’ont assassiné. Mais disparaître… je n’en suis plus si certaine à présent.

Le dessert amène ce que je redoutais, la conclusion logique à tout ce que Timothée a déballé depuis le début de ce dîner. Autant dire qu’il me veut près de lui. Et curieusement j’en suis heureuse, mais je me dois d’être réaliste.

- Timothée… Je… Je vais être honnête avec toi, promets-moi de m’écouter sans m’interrompre. Je ne pourrais jamais t’offrir ce que tu recherches, je suis morte, je ne vieillirai pas, jamais je ne pourrais …être une femme entière et... Personne n’acceptera que tu t’affiches avec moi, personne. Et je refuse d’être de nouveau au cœur d’un complot. Alors si tu… si vraiment tu ressens ça pour moi, ne me demande pas d’être ce que je ne peux pas être.

Je me lève et, me surprenant moi-même, m’approche de lui, lui attrapant les mains en le regardant dans les yeux. Bordel pourquoi tout doit être si compliqué ? Pourquoi est-ce qu’il doit être le fichu Roi de ce pays ? Pourquoi est-ce que j’en ai quelque chose à foutre ?

- Si tu acceptes que je ne sois pas… officielle, je… je resterai avec toi. Parce que tu es le premier à m’avoir montré autre chose. Parce que tu es le premier à m’avoir tendu la main. Parce que tu es le premier à m’avoir accepté comme  je suis. Parce que tu as fait ce qu’aucun n’avait jamais fait…

Je le regarde droit dans les yeux, pose mes mains sur ses et approche mon  visage beaucoup trop près du sien pour mon propre bien.

- Et parce que je pense que je dois arrêter de me voiler la face.

Je ressens tout. La chaleur de la peau de son visage sous mes doigts, la barbe rasée, les odeurs qui se dégage de lui, ses mains sur mes hanches, ses lèvres, chaudes, qui rencontrent les miennes, froides. Timide et chaste, c’est ce qui résume bien ce que je lui offre en ce moment, bien loin de l’image que je donne habituellement, parce que je ne sais pas m’y prendre, je n’ai jamais su. Je m’écarte lentement de  lui, presque à regret, affichant un sourire gêné, gardant pourtant ses mains sur mes hanches. Ce que je lis dans ses yeux suffit à me dire que j’ai pris la bonne décision, pour nous deux. Je n’ai pas besoin de faire grand-chose de plus pour m’emparer de nouveau de ses lèvres dans un baiser bien plus fougueux. Moi qui ne ressens plus qu’une infirme partie de ce que le monde a à offrir, cette expérience me transcende tant les sensations semblent fortes et débridées. Et comme mû par un vieil élan naturel, mon corps réagit à sa manière à lui et je ne peux m’empêcher e sourire contre les lèvres du souverain. Je m’écarte à nouveau, l’obligeant à me lâcher ou me suivre.

- Je ne sais pas si tu le sais, alors je vais te le dire. Je n’ai jamais besoin de dormir ou de manger, pas plus que je n’ai besoin de boire ou respirer. Je n’ai aucun besoin vital contrairement aux vivants.

Je pose ma main sur son torse, sentant les battements de son cœur et le regarde avec un sourire.

- Mais rien ne m’empêche de faire comme eux. Surtout si cela me permets de ressentir quelque chose… Et c’est la première fois que je ressens autant de choses et avec une telle intensité. Et… je refuse de m’arrêter là.

Quant à savoir ce qu’il va en déduire, je le laisse juge. De toute façon je suis allée trop loin pour renoncer maintenant. Et je n’aurai aucun remord, parce que c’est ce que je voulais, au fond de moi. Mon front se pose contre lui, sentant la chaleur s’échapper de son corps, les battements de son cœur se font plus intense, plus violents et je ne peux m’empêcher de sourire en levant les yeux vers lui.

- As-tu prévu autre chose que ce dîner ?
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeSam 2 Fév - 15:59

Parfois la vie vous offre de belles surprise et les paroles d'Ylivi en font partie. Elle refuse donc de disparaitre, une fois sa vengeance terminé et j'ai la solution pour que cela se fasse le mieux possible, j'espère qu'elle acceptera, le risque d'être blessé diminuera grandement et je mon inquiétude pour elle réduit d'autant :

Si te le souhaites, tu peux me donner les noms de vos assassins et je les jugerais afin de les faire condamner à mort, tu exécuteras la sentence sans craindre de mettre en danger d'autres personnes.

Mais l'ascenseur émotionnel redescend et je me sens mon cœur se serrer quand elle m'annonce, comme je le craignais, qu'elle ne veut pas être à mes côtés en permanence. Mais comme pour adoucir sa décision, elle accepte de rester au palais et de continuer à me voir, de plus elle se lève et prends mes mains dans les siennes, je suis tellement surpris que je ne peux que lui répondre:

Je te protégerai de tout danger et j'espère un jour te faire changer d'avis. En attendant je respecterai ta décision, même si cela m'en coûte. Tu sais déjà que tu peut me voir quand tu en auras envie, et que la porte de mes quartiers privés t'es toujours ouverte. C'est une promesse que je t'avait déjà faite et dont je refais le serment aujourd'hui.

Elle m'embrasse alors, une première fois avec timidité et une seconde fois, de manière bien plus intense. Encore une fois une sensation que je pensais avoir oublié remonte à la surface et je réponds avec passion à ce baiser. Avant de me donner une information qui me surprend énormément, je ne peux alors m’empêcher de la questionner:

Tu n'as besoin ni de manger, de boire, ni même de dormir ? Mais alors toutes les fois ou tu as accepté de partager un repas avec moi, c'est juste pour me faire plaisir ? Je n'ai jamais suspecter quoi que ce soit. Dans tous les cas, cela me fait énormément plaisir que tu ais partager avec moi ce secret.

Je lui caresse son visage magnifique, puis je lui prends ses mains à mon tour et je les baisent avec de continuer notre discussion;

J'ai une proposition à te faire, tu vas sans doute me prendre pour un fou, mais accepterais-tu de revenir vivante ? Je ne sais pas si c'est possible, mais je peux mettre toutes les ressources dont je dispose pour trouver un remède ou une potion pour que tu respire à nouveau. Qu'en penses-tu ? Ne me réponds pas tout de suite, prends ton temps, car je sais que c'est une décision lourde de conséquence.

Une fois ces mots prononcé, je reviens au moment présent et regardant Ylivi dans les yeux, je la serre contre moi, mon cœur battant la chamade et c'est moi qui prends cette fois l'initiative en l'embrassant, j'oublie alors tout mes problèmes et je me sens heureux comme je ne l'ai jamais été depuis des années, c'est comme si mon organisme avait été en veille pendant un long hiver, et que soudain l'été revient et qu'il fonctionne à nouveau à plein régime. Je caresse ses cheveux, puis mes mains descendent, touchant sa nuque, son dos et toujours plus bas.

Je m'arrête alors, craignant d'être aller trop loin et de recevoir un coup de poing de la jeune femme, mais sa dernière phrase me rassure, et je lui pose alors une dernière question:

Cela fais bien longtemps que je n'ai pas pris le petit déjeuner au lit, même si tu n'as pas faim, accepterais-tu de le partager avec moi ?

Mes mains reviennent sur son corps et des désirs reviennent par vague, pendant que je déshabille la femme la plus extraordinaire de tout Eridania.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeSam 2 Fév - 18:17

Il est doux, incroyablement doux, dans ses paroles, dans ses gestes, dans ses baisers. Je savais déjà qu’il était un homme bon et généreux, mais cette facette de lui me prend un peu de court. Il jure de me protéger, de s’occuper de moi, dit qu’il est ravi de tout ça. Je me contente de le regarder, de l’admirer tandis qu’il me sourit. Jamais je n’aurai pensé aimer un homme. Et ce qu’il me propose me donne à réfléchir alors que j’ai tout autre chose en tête.

Redevenir vivante… je comprends ce qu’il essaie de faire. Mais je sais au fond de moi que c’est impossible. Comment aller contre la volonté d’un dieu avec une simple magie de mortel ou une pauvre potion ? On ne peut pas, ce qu’un dieu crée, lui seul peut l’annuler. Et la vie… ma vie… serais-je de nouveau quelqu’un d’autre si je venais à vivre à nouveau ? Mes souvenirs disparaitraient-ils après un tel changement ? Je ne veux pas courir le risque. Mais je ne réponds pas immédiatement. Il a raison, je dois y réfléchir plus longuement et dans un état d’esprit adéquat.

Car là la seul chose à laquelle j’arrive à penser, ce sont ses mains qui, lentement, commencent à enlever ma robe. Il continue de m’embrasser tandis que je me retrouve en sous-vêtements. Il est tellement plus grand que moi qu’il doit sans doute se faire mal au cou malgré le fait que je sois sur la pointe des pieds. Je sens ses mains sur ma peau et je frissonne sous ses caresses, sensation nouvelle et électrisante. Je le repousse alors, gentiment. Je lis un désir plus qu’ardent en lui et même si je ne ressens pas ce besoin, j’en ai envie tout autant que lui. Sensation étrange, qui devrait m’être interdite, mais qui est là, intense. Je passe mes mains sous son haut, caressant à mon tour sa peau, suivant les contours de ses muscles avant d’enlever tout ça. La suite est quelque peu confuse. Je me souviens juste qu’il m’a soulevé en m’attrapant les cuisses, me plaquant contre lui avant de m’emmener sur son lit pour finir ce qu’il  commencé. Les sensations n’ont fait que croître, obnubilant mon esprit tout entier. Ses mains, ses lèvres, tout son corps m’ont fait connaître ce que je pensais impossible. Plusieurs fois ma voix monte dans les aigus, transperçant le silence tandis que son prénom résonne contre les murs de la chambre. Extase éphémère, mais répété qui  détruit mes certitudes et crée autre chose à la place et auquel je m’abandonne complètement, submergée pour  la première fois.

Je ne saurai dire combien de temps s’est écoulé, combien de fois nous l’avons fait ni même si j’en ai quelque chose à faire, mais la nuit est tombée lorsque je reprends mes esprit. Jamais je n’avais ressenti ça, jamais je ne m’étais sentie aussi désirable et désirée et, lorsqu’il s’allonge finalement à côté de moi, m’enveloppant dans ses bras dans un geste protecteur, je me contente de me blottir contre lui, face contre son torse couvert de sueur et se soulevant avec force. J’ai toujours pensé que cela m’étais devenue interdit lorsque j’étais morte, que jamais je ne connaitrais la chaleur d’un homme ni la douceur d’un amant. Visiblement, j’ai sous-estimé le destin qui m’avait été donné. Et je ne peux que m’en réjouir en cet instant.

La nuit passe et je reste allongée contre lui, regardant parfois son visage endormi. Il semble si paisible ainsi, presque trop par rapport à ce que je connais de lui. Il ne m’a pas lâchée de la nuit, même endormi, comme s’il craignait que je ne fuie avant son réveil. Je n’y ai même pas songé à vrai dire. Pourquoi aurais-je fuit alors que j’ai goûté au bonheur pour la première fois depuis des mois ? Je laisse ma main courir sur son torse, veillant toutefois à ne pas le réveiller. Je ne peux m’empêcher de sourire en pensant à la situation étrange dans laquelle je suis actuellement. Des milliers de femmes rêveraient sans doute d’être à ma place, de jouir de la richesse du statut du souverain et d’abuser de la générosité de Thimothée tout en prenant le statut pompeux de Reine d’Eridania en gouvernant à ses côtés. Et moi, qui en aie l’occasion, je m’y refuse. Parce que je sais que je ne suis pas comme ça, que ce n’est pas mon rôle et que, si un jour il me le demande, je refuserais. Si cela arrive, je disparaitrais de sa vie, car jamais il ne pourra avoir ce qu’il veut avec moi : une famille. Je suis incapable d’avoir des enfants, trop égoïste pour pouvoir en élever et bien trop indépendante pour me laisser enfermer dans ce Palais. Mais tout ça n’a pas d’importance en ce moment précis te je chasse cela de mon esprit, profitant d’un bonheur que j’estime mérité.

Lorsque le soleil perce enfin l’obscurité et que la lumière traverse les fins rideaux des immenses fenêtres de la chambre, je le vois s’agiter avant d’ouvrir les yeux. Pupilles endormies qui se tournent vers moi tandis que j’affiche un large sourire avant de déposer un baiser sur son front et de me coller contre lui pour profiter de sa chaleur.

- Bien dormi ?

Je sais qu’il attend des réponses pour ce qu’il m’a demandé hier, alors je vais lui en donner une, la plus facile, parce que je ne veux pas gâcher sa journée dès le réveil. Et parce que je ne suis pas sûre de savoir quoi dire pour le reste.

- Je serais ravie de prendre le petit déjeuner avec toi, mais cela risque de prendre un moment avant qu’on ne nous l’apporte alors…

Je bascule sur lui, faisant glisser les draps en tissus précieux et le surplombe dans mon plus simple appareil, un fin sourire aux lèvres.

- La nuit a été longue pour moi à te veiller tandis que tu dormais comme un bébé. J’espère que tu vas t’occuper un peu de moi maintenant…
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeSam 2 Fév - 21:51

Cette nuit étais merveilleuse, pas seulement du point de vue physique, bien que l'endurance dont a fais preuve ma partenaire m'a tout à fais combler, aucune femme auparavant ayant pût tenir aussi bien et répondre ainsi à mes attentes. Je pense également du point de vue émotionnelle, nous nous sommes donner l'un à l'autre comme jamais je n'aurai cru cela possible, nos esprits comme nos corps étaient en communion sans que l'un domine l'autre. Bref, la meilleure nuit de toute ma vie.

C'est donc en souriant que je me réveille et voie ma douce et tendre, avec un large sourire elle aussi et qui semble veiller sur mon sommeil. Elle me demande si j'ai bien dormi et pour toute réponse, je me contente de l'embrasser tendrement. Ma réponse semble la satisfaire car elle me fais une proposition que je ne peux pas refuser, malheureusement avant que je puisse faire mon devoir d'amant, on frappe à la porte.

C'est donc en m'excusant, que je me lève, met un peignoir et après un dernier regard au corps magnifique de la jeune femme, je sort de la chambre, fermant la porte derrière moi, pour ne pas embarrasser mon invité. J'ouvre la porte de mes quartiers et en plus des deux gardes habituels, protégeant mon intimité, j'aperçois mon chambellan, Patrick Sern, un Yorka très âgé. Il gère mon agenda et insiste pour que je reste présentable quel que soit les circonstances, d'ailleurs avant moi il servais mon père, mais il reste très discret sur cette épisode de sa vie, et je lui en suis reconnaissant. Celui-ci me rappel qu'un bal est prévu ce soir, organisé par le baron Fouquère, et que je me dois d'y assister. J'opine de la tête, prêt à refermer la porte pour reprendre une activé autrement plus intéressante que participer à un bal chez un vieux grincheux, mais celui-ci ayant prévu ma réaction, la bloque avec son pieds, en me demandant d'être près dans une heure, pour les essayages de costumes. Je lève les yeux au ciel, et Trésor, que j'avais relégué exceptionnellement dans une autre pièce du palais pour cette nuit en profite pour rentrer.

Je jure à mi-voix et je promet à mon serviteur d'être prêt à l'heure. Je referme vivement la porte dès que ce dernier à enlevé le pieds, et je retourne dans ma chambre. Je vois Trésor déjà installé sur le lit, comme à son habitude, et j'en profite pour faire les présentations :

Ylivi, je te présente Trésor, c'est le caniche blanc de mon ex-femme, c'était la confidente de cette dernière lors des premières années de mon mariage, lorsque j’étais fâché contre cette femme que l'on m'avait imposée. C'est la seule personne qui pouvais m'aider lorsque la mort de ma femme me devenais trop insupportable. Nous avons passés de nombreuses heures à discuter, car cet animal dispose d'un talent rare, celui de pouvoir parler comme une humaine, avec la voix la plus apaisante que tu n'as jamais entendu.

Je me tourne alors vers le canidé :

Trésor, je te présente Ylivi, cette femme est très importante pour moi et je souhaite que tu la considère, non comme la remplaçante de Mathilde, mais comme la personne pour qui j'ai de profonds sentiment.

La chienne me réponds en m’assurant qu'elle est heureuse pour moi et que je mérite d'avoir rencontré quelqu'un qui puisse me donner goût à la vie, puis lèche la main de la jeune femme en lui disant, de sa voix si particulière :

Je suis enchanté de faire votre connaissance, Thimothée m'avait déjà parlé de vous et j'étais impatiente de faire votre connaissance. J'espère que nous deviendrons amis, j'ai plein de chose à vous dire sur qui vous savez.

Je deviens tout rouge à ces paroles et pour changer de sujet, je parle à Ylivi du bal organisé ce soir, en finissant par une requête :

Je sais que tu ne veux pas t'afficher avec moi, mais je souhaite que tu m'accompagnes, comme amie s'il le faut. C'est avec toi que je veux passer du temps et je ne pourrais pas imaginer meilleure cavalière.

Je souris de mon sous-entendu et j'attends sa réponse avec impatience, n'ayant pas envie de quitter celle qui a réveiller mon cœur.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeDim 3 Fév - 2:20

Alors que Timothée semble très intéressé par ma proposition, posant ses mains sur mon dos avant de lentement les faire descendre, on frappe à la porte. Nous soupirons tous les deux et je m’écarte de lui pour qu’il puisse aller ouvrir. Il s’habille d’un peignoir et sort après m’avoir jeté un œil qui en dit long sur ce qu’il espère en revenant. Il referme la porte derrière lui et j’en profite pour me couvrir avec l’une de ses chemises pour éviter d’être nue si quelqu’un décide de rappliquer. Pas que je sois pudique, mais cela mettrait sans doute Timothée dans l’embarras.  Je patiente donc quelques minutes, assise en tailleur sur le lit, jouant avec mes cheveux en l’attendant. La porte s’ouvre et je relève la tête pour apercevoir le caniche blanc du Roi se précipiter sur le lit et s’y installer en me regardant étrangement. Son maître ne tarde pas et me présente au chien… d’accord, il parle à une chien. Au début j’ai l’impression qu’il est devenu fou, mais lorsqu’il explique que le chien parle et qu’en effet il se met à parler, tout devient plus clair.

Le caniche, Trésor donc, me lèche la main comme pour me souhaiter la bienvenue et me propose de me raconter des choses sur Timothée, le faisant rougir. Je lève un sourcil amusé mais rassure mon amant en lui murmurant à l’oreille d’une voix enjôleuse calculée.

- Je sais déjà tout ce dont j’ai besoin, n’aie crainte.

Il me parle ensuite d’un bal organisé le soir-même, probablement la raison pour laquelle ses serviteurs ont interrompu notre activité matinale. Je le vois venir avec ses gros sabots et je ne me trompe pas, il souhaite que je l’y accompagne entant que cavalière. Je soupire. Je ne peux pas dire que je ne m’y attendais pas, à vrai dire je savais qu’il allait me demander ce genre de choses à l’instant où j’avais accepté d’être plus qu’une amie pour lui. Mais un bal, si tôt, je ne sais pas si je suis apte à ça.

- Pour être franche… je n’ai pas envie d’y aller. La dernière fois la réception a été… mortelle.

Triste rappel que je suis morte la dernière fois que je suis allée à une réception organisé par un baron, duc, comte, je ne sais quoi. Je n’essaie pas de me montrer méchante ou quoi que ce soit, mais j’estime que j’ai le droit d’émettre des réserves. Puis une idée me vient et je lui souris.

- Je veux bien t’accompagner et même être ta cavalière, mais je porterai un masque. Juste de quoi couvrir le haut de mon visage n’aie crainte, je ne vais pas porter mon masque habituelle, ces pauvres nobles en seraient terrifiés.

Je me colle à lui, lui embrassant le cou. Depuis notre nuit, j’ai une envie folle de rester avec lui, quoiqu’il arrive et de profiter de sa présence. Je n’ai jamais été aussi déraisonnable que maintenant. Alors quand il dit qu’il doit se préparer pour faire des essayages, je n’hésite pas longtemps. Je grogne.

- Des essayages ? Oh par Kron ça ne s’arrête jamais ce genre de choses ?

L’idée même de devoir passer de nouveau des heures devant une armoire et un miroir m’enleva toute volonté de faire quoi que ce soit. Certes j’avais adoré comment Timothée m’avait complimenté et regardé, mais pas question que je fasse ça tous les jours ! Je me débrouillerai autrement, voilà. Soupirant, je me lève du lit et me rhabille, remettant sous-vêtements et robe en place sous le regard de Timothée. Je m’excuse d’un sourire.

- Je serais dans ma chambre si tu me cherches, pas question que je passe des heures à essayer quatre-vingt tenues. J’ai fait un effort pour toi, mais pour un bal, pas question. Rejoins-moi quand tu as fini si tu veux.

Je l’embrasse rapidement avant de sortir de la chambre en vitesse et de filer dans la mienne, presque à l’opposé du Palais. Une fois tranquille, je me change, revêtant mon armure habituelle, récupérant ma Griffe et mes dagues et passant un long moment à nettoyer tout ça. Je finis par repenser à la demande de Timothée et enfouis ma tête dans un oreiller en lâchant un grognement de frustration. Il avait semblé si heureux quand j’ai dit que je venais, et voilà que je me défile à cause d’essayages… par Kron je suis ridicule. Je ressors de la chambre d’un pas vif et m’adresse à tous les serviteurs que je croise pour trouver Timothée. L’un d’eux m’indique enfin la bonne porte à ouvrir et je m’y dirige. Je toque deux fois et entre, trouvant comme prévu Timothée avec Monique et Trésor. Tous se figent en me voyant entrer et je ne peux m’empêcher d’avoir l’air un peu gênée.

- Désolé, j’ai réagi bêtement tout à l’heure… il reste assez de temps ?

J’entends Monique se précipiter sur moi et me détailler d’un air sévère.

- Vous avez mis le temps ! Comment je vais faire maintenant ? Le Roi n’est pas prêt en plus, je ne peux pas m’occuper de vous deux à la fois, c’est indécent !

Dois-je lui dire que j’ai parfaitement vue Timothée sous toutes les coutures et inversement ?

- Prenez le temps qu’il faudra pour lui, je ne serai pas difficile

Elle soupire mais retourne s’affairer près du Roi. Une fois satisfaite, elle le fait sortir. J’ai juste le temps de lui souffler un « désolé pour ce matin » avant qu’elle ne se charge de mon cas. Cela est bien moins long. Elle me coiffe en une tresse qu’elle enroule en un chignon compliqué avant de me faire porter une nouvelle robe bustier plus courte que la précédente, s’arrêtant à mi mollets, d’un rouge rubis sublime. Maquillage et bijoux simples mais elle est rapidement satisfaite et soupir de soulagement. Elle me colle un masque dans les mains en grognant que je lui aurait décidément bien compliqué la vie. Le masque est sobre, noir et or et ne couvre que la zone de mes yeux jusqu’au bout de mon nez. Petit mais élégant. Monique me pousse ensuite vers la sortie en m’enjoignant de me dépêcher de retrouver le Roi. Je me débrouille pour récupérer mon sac et mettre mes affaires à l’intérieur avant de sortir. Pas question que je laisse traîner mes armes ici. Timothée semble m’attendre et je me pose à ses côtés. Il est toujours aussi beau, c’est est presque énervant. Mais un sourire suffit à me calmer et je lui attrape le bras.

- Je suis prête… je crois. Promets-moi que ça ne durera pas toute la nuit... et si tu pouvais faire garder mes affaires à portée de main par un de tes gardes… je ne veux pas prendre de risque, même à un bal. D’accord ? J’ai des ennemis parmi les nobles, je me sentirais mieux.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeDim 3 Fév - 12:07

Ylivi à ma grande joie accepte de m'accompagner au bal du baron Fouquère, ce qui implique que pour la première depuis la mort de ma défunte femme, je vais venir accompagné à ce genre de réception, et cela me fais un bien fou. En effet, dans ces mondanités je suis pris d'assaut par des dizaines de jeunes filles espérant une danse, souvent poussé par leurs parents, et j'ai l'impression que si je refuse à une jeune demoiselle cette occasion, elle va subir l’opprobre de sa famille. Heureusement ce soir ce ne sera pas le cas et je compte bien ne pas avoir d'autres cavalières, même si la cour en jase pendant des jours.

Le fais que la jeune gorgoroth porte un masque ne me dérange pas, c'est assez commun dans les bals de la capitale et le fait en lui même n’attirera pas l'attention. Concernant l'idée des essayages,elle semble assez difficile pour elle à l'accepter et décide de partir des appartements royaux, mais je n'ai pas le temps de m'inquiéter car peu de temps après, elle revient à de meilleurs disposition et nous rejoint.

Monique la fais mariner un peu avec son côté vieux jeu, mais finalement nous arrivons tout les deux à être prêt à temps. Ylivi porte une robe rouge qui lui va à merveille et je sens à nouveau mon coeur se serrer en la contemplant. Elle me surprend en lui demandant de garder ces armes à proximité, mais j'accepte sa requête, puisque je fais de même avec Gardienne la grande épée à deux mains, datant du temps des grands conflits et que les rois du pays dégaine lorsque leur peuple est en péril. L'épée ne possède aucune décoration mais son éclat ainsi que son tranchant n'ont pas été ternies malgré le passage des siècles. Personne ne connait ses véritables pouvoirs, ni même d'ailleurs si cette arme en possède (à part celui d'être toujours aiguisé). C'est Perceval qui la porte dans son fourreau et qui aura également la charge des armes de la jeune femme. Pour cette occasion officiel, j'ai dans les mains l'âme d'Eridianna, il s'agit du sceptre royal transmis depuis des générations au sein de la famille Mannus. Il est incrusté de nombreuses pierres précieuses, 10 rubis exactement, rappellent les 4 duchés et  6 comtés constituant le Royaume.
Les observateurs les plus attentifs peuvent remarquer que deux emplacements sont vides, il s'agit de la Grande désolation et de la cité État de Tyrhénium.

Nous rejoignons les membres qui vont nous accompagnez, par ordre d'ancienneté nous avons tout d'abord le général Edward Natalis (Responsable de la garnison d'Hesperia), comme à chaque fois impeccable dans son armure de maille avec l'armoirie de la cité. Il porte une longue barbe rousse et s'approche de la quarantaine. Il n'est pas apprécié des nobles car étant un homme du peuple. Ensuite vient le major John Andre; un des rares militaire faisant partie de la cour, il s'occupe de la sécurité des routes du royaume, il est très souvent en contact avec les nobles. Et enfin Victorine, 14 ans et sa sœur Amandine 18 ans, qui sont tout ce qui reste d'un clan célèbre de Landrinis de la ville de Tyrhénium. Je les a persuadé de travailler pour moi en tant que marchande et je me félicite de cette décision, le trésor royale ne c'est jamais aussi bien porté grâce à elles.

Nous partons donc tous en calèche, mes fesses me remerciant de ne pas avoir pris mon étalon de guerre pour ce déplacement. Le voyage se passe bien et je discute avec animation des nombreuses surprises qui nous attendent. Les deux soldats sous mes ordres sont d'abord surpris de cette jovialité, mais ils comprennent vite d'où elle vient, car je ne lâche à un aucun moment la main de la personne masqué assise à côté de moi. Je ne sais pas s'ils ont reconnu la non-terran, mais je m'en moque, un des rares privilèges d'être roi, c'est de ne pas tenir compte de ce que les autres peuvent penser.

Nous arrivons à bon port, encadrer par le régiment de la Dernière Garde et son commandant Perceval Garrick, tous flamboyant dans leurs armures argentées qui portent le sigle de l'aigle et dont le haut de leurs capes est couronnés d'un tapis de plumes noires.

Je sors en premier et aide Ylivi à faire de même, ainsi que les deux autres jeunes filles. Puis je prends délicatement le bras de la femme qui occupe toutes mes pensées et nous montons le tapis rouge jusqu'au porte d'entrée de la demeure du baron, qui est grande ouverte. Avant de franchir le seuil, je me penche sur la plus désirable créature de tout Eridinia et lui murmure:

C'est très important pour moi que tu sois à mes côtés. Sache que je serais toujours là pour toi, quoiqu'il arrive.

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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeDim 3 Fév - 14:40

Toujours pas certaine d’avoir pris la bonne décision concernant ce bal, je suis Timothée jusqu’au carrosse après avoir été présenté à diverses personnes qui vont nous accompagner. Les deux soldats ne font aucun commentaire sur ma présence mais je sens les regards intrigués des deux sœurs. Je ne pipe mot et me contente de monter à la suite de Timothée. Je me mets collée à la fenêtre pour avoir quelque chose à m’occuper pendant le voyage. Voyage qui se passe bien. Le Roi est plus jovial qu’à l’ordinaire et ne me lâche pas la main de tout le trajet, faisant lever quelques sourcils, mais je me garde bien d’ouvrir la bouche. Qu’ils pensent ce qu’ils veulent, je n’en suis pas à ça près. Le regard de la plus vieille des deux sœurs se fait un brin orageux, comme si elle me jalousait, mais bon je vais devoir m’y faire, j’imagine qu’accompagner le Roi en tant que cavalière aura son lot de désagrément.

Nous arrivons finalement devant le manoir de notre hôte, entourés par l’indéfectible garde du Roi. Je vois d’ailleurs Perceval qui porte mes affaires me faire un étrange regard auquel je réponds d’un haussement d’épaule, lui arrachant un tic qui doit s’apparenter à un sourire. Le roi prend mon bras et nous marchons jusqu’au perron où il me murmure quelques mots. Je n’ai pas le temps de répondre que déjà nous sommes assaillis par des nobles venus saluer le Roi. Notre hôte, un vieil homme grassouillet et portant un monocle souhaite la bienvenue au Roi et commence à discuter avec lui. J’ignore la discussion, trop occupée à détailler un homme dans l’assemblée. Mon ex-fiancé est là, merde ! Il m’a vu d’ailleurs, et son air inquiet ne m’échappe pas. Je me promets d’aller avec une petite discussion avec lui plus tard.

Les mondanités me semblent durer une éternité tant il y a de gens à saluer. J’ai convenu avec Timothée qu’il m’annonce comme « Dame Goupil », pas question que le nom de mon ancienne vie refasse surface ici, je n’ai pas confiance. Des dizaines de jeunes filles m’ont d’ailleurs prises en grippe si j’en juge par les regards assassins qui ne cessent de me fixer. Ah les pauvres filles, je vais vous enseigner comment faire un vrai regard meurtrier…  L’une d’elle vient à blêmir lorsque je lui renvoie ce regard, ce qui a le don de m’amuser. Pauvre chose fragile.

Je m’amuse par contre beaucoup moins lorsque vient le moment de la danse. Qui dit bal dit danse, évidemment… J’ai accepté de toute façon donc… Je suis Timothée jusqu’à la piste de danse où nous sommes seuls. Hein ? Mais pourquoi ? « Tradition » qu’il me sort celui-là, c’est une blague ? Sa main se pose sur ma taille et il me sourit gentiment. Je suis sûre qu’il l’a fit exprès ! Je lui renvoie un sourire crispé mais le suis lorsque la musique commence. J’ai beau ne rien y connaître à la danse, mes réflexes suffisent largement et pas une fois je ne fais un faux pas, me plongeant dans les yeux du Roi pour éviter de penser aux nombreux regards posés sur nous. Par Kron, comment fait-il pour subir ça à longueur de journée ? D’autres couples se joignent à nous et lorsque les regards semblent se disperser, je laisse échapper un soupir qui n’a probablement pas échappé à Timothée.

- Vous m’aurez vraiment tout fait faire… J’espère que vous êtes satisfaits, parce que je n’ai jamais vraiment dansé…

Lorsque la deuxième danse se termine, une main se pose sur mon épaule et Romard, mon ex-fiancé, m’arrache presque des mains du Roi. Avant qu’il ne puisse réagir, Timothée est assailli d’une dizaine de jeunes filles et Romard en profite pour nous éloigner un peu. Je n’aime guère son attitude mais je dois lui parler de toute façon. Ils nous emmènent dans un coin et se colle à moi, un air un peu énervé sur le visage.

- Je peux savoir ce que vous fichez Romard ?

- C’est pour ça que vous vous refusiez à moi ? Pour être avec le Roi ?

Allons bon, monsieur est jaloux, il ne manquait plus que ça. Je soupire et le regarde dans les yeux.

- Cela ne vous concerne plus. Dites-moi ce que vous voulez et fichez moi la paix que j’aille sauver Timothée des vautours qui veulent lui picorer le peu de bonheur qu’il a réussi à retrouver.

- Il va mourir, ce soir. Ce bal est un piège. A onze heures, des assassins viendront et tueront tous les sympathisants du Roi. Seuls ceux ayant cette boutonnière seront épargnés.

- Et vous me le dites parce que ?

- Parce que je ne veux pas vous perdre une seconde fois, fuyez avec moi et…

Je le repousse violemment et lui donne un coup de poing dans l’estomac qui le plie en deux.

- J’espère pour vous que vous n’êtes pas volontairement impliqué là-dedans, parce que je jure que je n’aurai aucune pitié. Vous me dégouttez.

Je le laisse là mais il se retourne et m’interpelle.

- Vous l’aimez ? Le Roi ?

- Non. J’aime Timothée, je me fiche qu’il soit le Roi.

- Il sera mort ce soir…

- N’espérez pas trop.

Je retourne auprès de Timothée qui essaie désespérément de se débarrasser de deux blondes sirupeuses qui semblent collés à lui comme des charognards sur un cadavre. Je toussote et récupère donc mon amant avant de faire fi des conventions et de l’embrasser. Effet garanti au vu des exclamations étonnées que j’entends. Il plaque ses mains dans le creux de mon dos et me rend mon baiser avec passion. Je finis par me détacher et jeter un regard entendu aux harpies qui me renvoient un regard haineux avant de repartir dans la foule. Je m’excuse pour l’interruption tout en cherchant une horloge des yeux. Mes yeux atteignent leur but lorsque le premier coup retentit. Onze heure… oh merde. Je cherche Perceval du regard tandis que les coups retentissent puis, le repérant, je me dirige vers lui, tirant Timothée par le bras.

- Tu dois fuir, on en veut à ta vie ! Prends tes gardes et fuis !

Je le pousse sur Perceval et m’empare de mes armes  au moment où le premier cri retentit. Des hommes masqués sortent de nulle part et l’un d’eux vise le roi avec une arbalète. J’intercepte le carreau avec mon épaule et hurle à Perceval de sortir le Roi de là avant de me jeter sur l’un des assassins qui s’est approché, le massacrant sans pitié. Je me tourne vers Timothée qui ne semble pas vouloir partir et lui jette un regard implorant.

- Je t’en supplie, je ne veux pas te perdre, va t-en ! VA T-EN !

Le bal est devenu une cohue et je perds le contact avec le Roi. Je n’ai qu’une idée en tête, tuer les assassins pour qu’il s’en sorte. Par Kron… faites qu’il s’en sorte.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeDim 3 Fév - 16:03

Je vois bien les regards que lui lancent les autres jeunes femmes à Ylivi, mais rien ne peut assombrir mon humeur, pendant que je danse avec elle, lors du l'ouverture du bal. Je nous pense seul au monde et c'est donc tout naturellement que je sursaute quand un homme que je connais de loin comme un certain Romard Ugly se permet de prendre ma cavalière. Ces quelques secondes d'hésitation permettent à de trop nombreuses femmes de m'assiéger pour partager une danse, je suis pris dans un flot de parole et ne peux que voir, comme impuissant, Ylivi s'éloigner. Je me concentre sur ma situation et dois promettre à chacune des prétendantes, une danse, avant de pouvoir enfin relever la tête pour chercher du regard la dame de mes pensées.

Je souris d'ailleurs en la voyant frapper son ravisseur, qui se plie en deux de douleur, et je me dis qu'il va falloir que je l'interroge sur ce qu'il lui a osé lui demandé. Mais je suis à nouveau courtisé par deux baronnes qui me prenant chacune par un bras, m'écartèle littéralement, se disputant la prochaine danse. La gorgoroth met heureusement fin à ma torture en m'embrassant devant toute la cour ! De saisissement, les deux harpies lâchent mes bras, et j'en profite pour la serrer fort contre moi et lui rendre avec passion son baiser.

C'est elle qui met fin au baiser avant de me surprendre en m'emmenant de force devant Perceval, pour me crier que je suis en danger et de m'ordonner de fuir !

Comme si c’était un signal, je vois de nombreux individus portant un masque, armé d'épée et d'arbalètes se diriger vers moi et mes proches. Je suis même visé par un des agresseurs et un projectile file dans ma direction. Les réflexes surhumain d'Ylivi me sauve à nouveau et je vois sans comprendre comment, qu'elle l'a arrêté. Je n'ai guère le temps de me poser des questions, car la jeune femme récupère ses armes et commence à combattre, m'enjoignant une nouvelle fois de m'enfuir.

Mais comment je peux quitter cette endroit et la laisser là, je m'en voudrais toute ma vie si il devait lui arriver quelque chose par ma faute. Pourtant je ne dois pas rester dans cette salle, ou de nombreux innocents peuvent être blessés lors de l'affrontement. Puisque je suis de toute évidence la cible principale, je dois les emmener dans un lieu ou nous pourrons combattre sans craindre des victimes collatéral, je donne donc, la mort dans l'âme, le signal de la retraite.

Les deux militaires de carrières Edward Natalis et John Andre comprennent aussitôt et protège les deux soeurs tout en reculant. Je donne l'âme d'Eridania et reçois en échange Gardienne, Perceval ayant compris sans un mot ce que je voulais faire. Nous reculons tous les six dans la pièce, un assassin plus pressés que les autres s'élance vers moi, mais je l'embroche d'un coup d'épée à deux mains bien placé, mon récent entraînement portant de ces fruits de manière plutôt spectaculaire. Cela refroidit nos poursuivant et nous permet de rejoindre le jardin situé derrière le bâtiment.

Une vingtaine de brigands nous y rejoignent et je vois à leur façon de se comporter que le combat sera dure mais que nous avons une chance. En effet, grâce à ma formation militaire, je remarque que ces hommes n'agissent pas en unité coordonnée comme le ferais des soldats, ils n'ont pas la discipline que peut apporter des années d'entrainement à agir au sein d'un groupe mais se comporte plutôt comme des individus indépendants, sans aucune cohésion, ni chef. La conclusion me parait évidente, il s'agit de Ladrinis ! Depuis que je les ai bannis, je pensais que leurs activités avaient diminué mais j'ai dût me tromper sur leur capacité à reprendre du poil de la bête pour se venger. L'importance des moyens qu'ils ont engagés me fais dire qu'il s'agit d'un ultime baroud d'honneur, ils ont dut rassembler ici tous leurs hommes afin d'emporter la décision.

Je souris à cette pensée, je passe de proie à chasseur, et c'est donc en surprenant tout le monde, que je m'avance, à découvert, pour leur crier:

Venez donc ici bande de lâche, je vous défis de me blesser espèce de Shaniu !

Comme je l'avais prévu, une dizaine de carreau d'arbalètes s'écrase aussitôt contre mon bouclier, pouvoir que j'avais activé quelques instant auparavant. Avant même qu'ils puissent recharger, je suis au milieu d'eux, les taillant en pièces, aidé par Perceval. J'entends des bruits de combat dans la salle de balle, mais je ne suis pas capable de savoir s'il s'agit de la femme qui règne sur mon cœur qui risque sa vie pour me protéger ou si ce sont mes gardes qui forcent un passage pour me rejoindre.

De toute façon, peut importe, je me concentre sur les hommes qui me font face. Ils représente tout ce que je déteste, des assassins et des exploiteurs du peuple, des Ladrinis ! Je les attaque à coup redoublé, et utilisant ma fureur, j'en crame trois, littéralement en leur envoyant une boule de feu. Même si je me sens fatigué après cela, je n'arrête pas pour autant de mouliner avec mon épée, et je suis très vite couvert de sang et d’entrailles.

Le combat s'arrête aussi brusquement qu'il avait commencé, je suis en haut d'une pile de cadavre de coupe-jarret, incapable à cause de l'adrénaline de savoir si je suis blessé ou pas, Perceval est plus bas, et reçoit les rapports des soldats qui nous ont rejoins.

De toute évidence, la situation est sous contrôle. Je descends à grande peine à cause de ma fatigue de mon promontoire improvisé avant de demander à mes hommes d'une voix angoissé:

Savez-vous si la personne qui m'a accompagné va bien ?
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeDim 3 Fév - 17:40

Le bal devient un bain de sang monstrueux. J’ai l’impression que ces enfoirés sont des centaines tellement il en surgit de partout. Heureusement pour moi ils ne sont guère coordonnés, comptant plus sur la surprise et le nombre que sur une véritable tactique de groupe. On dirait des amateurs en fait, c’est étrange. Je plante une dague dans l’œil d’un assassins et enchaine un autre  mais ils sont bien trop nombreux et j’en vois sans cesse me dépasser pour foncer sur Timothée. Je m’inquiète pour lui mais je ne peux pas aller l’aider alors que d’autres assassins sont encore dans cette pièce, je dois m’en débarrasser. Je reçois un violent coup sur la tête et me retourne pour faire face à un assassins armé d’un gourdin. Un gourdin ? Depuis quand les assassins assomment? Visiblement il a l’air surpris que je reste debout et j’en profite pour lui trancher la gorge.

Au bout de dizaines de minutes de combat, couverte de sang, je finis par voir les survivants s’enfuir. Je jette un œil en arrière, inquiète mais aperçois mon aimé au sommet d’une pile de corps. Il va sans doute me chercher, mais je dois savoir ce que ces types voulaient réellement. Je repère leur sortie et les suis après avoir ramassé mon sac. Pas question que ces enfoirés s’échappent comme ça, je vais découvrir qui en veut à Timothée et lui faire payer.  Je les poursuis jusque dans les jardins, pestant contre cette robe qui me ralentit, puis me fige lorsque je vois une dizaine d’entre eux rassemblés dans un coin. Je les écoute tout en me changeant. Visiblement il ne s’attendait pas à une telle résistance. Timothée était bien la cible principale et sa « putain » la cible secondaire. J’imagine que la « putain » c’est moi… Ils ne restent pas longtemps là. Et je les suis à la trace jusqu’à ce qu’ils montent dans des chariots qui les emporte plus loin. J’en repère un qui n’a que deux hommes blessés à bord et j’en profite. Je me glisse silencieusement à côté et en tue un lorsque l’autre a les yeux tournés sur la route, avant de prendre sa place comme si de rien n’était. Je mets ensuite mon masque et patiente tranquillement comme si de rien n’était.

Après un long moment, les chariots s’arrêtent enfin en bordure de la capitale et les assassins se regroupent. Personne ne semble tiquer en me voyant. Du moins au début. L’un des assassins me pointent du doigt, demandant qui a intégré le Renard Sanglant à l’opération. Tous les assassins se tournent vers moi qui suis nonchalamment appuyée contre le chariot duquel je viens de descendre.

- Allons messieurs, pourquoi n’aurais-je pas été invité à un tel rassemblement ? Je suis cependant déçue de votre incompétence flagrante. Autant d’hommes déployés pour échouer lamentablement… vous êtes pitoyables.

Visiblement j’en énerve un certain nombre qui sortent leurs armes. Des débutants, des foutus amateurs. Ils sont beaux les Ladrinis qui avaient manqué me tuer. L’un des chefs s’approche de moi et ordonne aux autres de ranger leurs armes.

- Je n’ai pas été prévenue de votre implication. Quand êtres vous arrivés sur place ?

- Oh en même temps que le Roi, vous avez dû me voir, la jolie fille en rouge à côté de lui !

Un murmure de surprise plus tard, je me rue sur les assassins. Maintenant que je sais qui est leur chef, je n’ai plus besoin des autres. Ma brume noire s’étend aussitôt et les cadavres commencent à joncher le sol tandis que les cris retentissent dans la nuit. Le sang giclent et transperce ceux qui tentent de fuir et je finis couverte de liquide vermeille lorsque la brume se dissipe. Je suis blessé en divers endroits mais je m’en occuperai plus tard. Le chef de l’escouade d’assassins est plaqué au sol, à ma merci et je compte bien le faire parler. Il me faut user de nombreux artifices pour parvenir à lui faire avouer son commanditaire. Un certain Baron Vokilpart et quelques conspirateurs qui voient d’un mauvais œil les dernières décisions du souverain. Et apparemment le fait qu’il soit proche d’une femme du peuple depuis quelques semaines a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. S’il avait su la vérité le baron… J’achève le type et me relève.

Je retire mon masque et me passe une main sur le visage en soupirant. Des Ladrinis, bordel, il ne manquait plus que ça. Et un complot contre le Roi en prime. Au moins j’ai pu avoir quelques informations. Mais il me faut des preuves pour qu’il puisse agir. Je fouille donc chaque assassins sans rien trouver d’intéressant. Il y a simplement un lettre cachetée. J’hésite puis l’ouvre. Des informations intéressantes, notamment sur les déplacements du Roi, les détails de l’attaque et d’autres détails comme le lieu de repli. Et visiblement les assassins n’étaient pas des Ladrinis, mais des mercenaires et des recrues, ce qui explique leur incroyable inefficacité. Rien sur le commanditaire, évidemment. Je mets la lettre dans ma poche et me dirige vers la capitale. Un bruit sur ma gauche me faire tressaillir et un violent coup m’envoie au sol. Je me relève d’un sat carpé avant de reculer. Je sens que mon bras est cassé lorsque je peine à le lever. Face un moi, une dizaine de types armés jusqu’au dent. Des mercenaires visiblement. Leur chef regarde le carnage au sol et soupire.

- Tu nous a épargné bien des ennuis petit renard. Mais le Baron veut tous les assassins morts et… tu es encore en vie. Tuez-le !

Les types se lancent sur moi et e canalise ma magie pour faire de nouveau apparaitre ma brume noire. Cachée à l’intérieur, j’imprègne une dague de mon sang et entame le rituel en urgence. Je parvviens à le finir juste avant d’être trouvée et je la lance le plus loin possible avant de me téléporter dessus, m’écrasant au sol et finissant d’anéantir mon pauvre bras. Cachée dans des buissons à un vingtaine de mètres, j’observe la brume se dissiper et les mercenaires pester avant de rebrousser chemin. Ce déploiement de magie m’a exténué, je ressens une faiblesse dans tout le corps mais me force à me relever pour rejoindre la capitale, puis le Palais. Je m’y infiltre discrètement et finis par arriver dans ma chambre. Je presse mon bras blessé contre moi tandis que j’ouvre la fenêtre pour entrer dans la chambre et tomber sur Timothée qui m’attendait visiblement. Il s’avance vers moi, le visage tendu par l’inquiétude mais avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, je m’effondre sur lui.

- Tu vas bien… merci Kron, j’étais si inquiète pour toi… je sais qui est derrière tout ça, c’est Vokilpart et d’autres, ils vont recommencer. Ma poche, il y a une lettre… je n’ai pas trouvé de vraies preuves, je suis désolée…

Je suis tellement heureuse qu’il aille bien. Mais mon corps semble en avoir assez et j’ai de plus en plus de mal à bouger. Je parviens à le regarder et à lui sourire.

- Je ne serai pas contre un bain et un peu de repos… Je préfère passer mes nuits avec toi pour sûr. Elles sont bien plus agréables.

Scène étrange, moi, couverte de sang dans les bras d’un Roi dont je macule probablement les vêtements. Mais je ne voudrais être nulle part ailleurs en ce moment. Je lui murmure enfin les mots que je gardais enfouis, trop effrayée pour les dire avant cet instant. Mais je ne voudrais pas m’éteindre sans qu'il le sache.

- Je t’aime…
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeLun 4 Fév - 15:04

Quelqu'un peut me dire si la personne qui m'a accompagné va bien ?

J’ai essayé de poser cette question d’une voix neutre, mais mon appréhension doublée à ma fatigue m’empêche de le faire de manière convaincante. Je sens mon cœur se serrer quand je n’obtiens aucune réponse, est-ce parce qu’ils ne l’ont pas trouvé ou bien parce qu’elle est morte et que personne ne veut m’annoncer l’horrible nouvelle ?

Je sens mes mains qui tremblent et pour éviter de lâcher mon épée à deux mains, je descends de mon piédestal morbide, et la donne à Perceval, lui recommandant d’en prendre soin et que je la nettoierais plus tard. Curieux que même dans les moments où je suis le plus choqué, les mécanismes de mon esprit agissent par automatisme. Je me sens comme désincarnée et j’ai l’impression d’être sorti de mon corps, de participer en tant que simple spectateur, à la recherche de la jeune femme qui m’a tant apporté. J’entre dans la salle de bal, remplis des cadavres des assassins, je note d'ailleurs mentalement qu’ils étaient très nombreux, mais qu’ils ont fait très peu de victime. Leurs objectifs principaux étaient vraiment ma personne avec les membres de ma cour que j’ai emmenée. Quelques autres nobles courageux ont également été blessé, certains gravement, mais les médecins sont à pieds d’œuvre et tous devraient survivre, malgré cela leurs cris de douleur alors qu’ils sont en train d’être soigné, emplissent la pièce.

J’examine chaque corps, craignant de trouver ma dulcinée parmi les mourants, mais heureusement, elle n’en fait pas partie. Me reprenant alors, je décide de reprendre de quitter mon rôle d'amoureux transi et inquiet pour sa promise et de reprendre celui de Roi, mon peuple a besoin de moi.

Tout d’abord, je m’inquiète des deux autres jeunes femmes que j’ai emmené dans ce traquenard et je vais prendre des nouvelles des deux sœurs, Victorine et Amandine. Elles arrivent justement, indemnes, accompagné de leurs protecteurs, John Andre et Edward Natalis, blessé mais sans grande gravité. Les deux sœurs effrayées se jettent dans mes bras, et je les console du mieux que je peux, en m’excusant pour ce qu’elles ont dût vivre lors de cette soirée. Elles se calment un peu et m’indiquent que les deux hommes les ont protégés au péril de leur vie et que si ça c’était passé à Tyrenhiem, elles seraient sans doute mortes, car là-bas, n’ayant plus de famille, personne ne les aurait protéger. Je les rassure, en leur disant que maintenant elles font partie de ma famille et que je les protégerais, quel que soit les dangers. La plus âgée me regarde fixement dans les yeux, et je lui souris, alors qu’elle allait me parler, notre hôte le baron Fouquère arrive. Je m’excuse envers la jeune femme et je rejoins le noble, ce dernier a reçu une méchante balafre mais même si elle saigne beaucoup, elle semble superficielle.

Je m’approche de lui, et je m’incline :
Veuillez recevoir toutes mes excuses Sire, pour ces désagréments, j’en suis le premier désolé que votre bal se soit terminé de cette façon.

Le noble, certain d’être réprimandé à cause de la défaillance de son système de sécurité, ouvre grands les yeux, et ne peux que balbutier des remerciements. Je suis certain, en faisant preuve d’égard d’en avoir fait un allié pour la vie. Un détail pourtant me chiffonne, un petit nombre des invités ont tous la même boutonnière bien en vue, et parmi ceux-ci, aucun n’a été blessé. Je demande donc au baron si c’est la mode actuellement de porter ce type d’ornement, et celui-ci me regarde profondément blessé par mon ignorance, et m’indique que cela fais au moins trois ans que cela ne se porte plus.

Cela ne peut être une coïncidence, et grâce à mon pouvoir d’empathie, je serais vite fixé. Je demande à mes gardes de rassembler tous ceux qui ont ce bijou dans une pièce à part, et je les y attends, assis sur une table, Perceval à mes côtés. Je perçois tout de suite, la même émotion chez chacun; la peur, à des degrés divers, mais la sensation est bien là. Chez l’un d’entre eux, il y a également de la colère, j’examine cette personne et je reconnais Romard Ugly, celui qui m’avait enlevé Ylivi avant de se prendre un coup de poing par la Gorgoroth, juste avant l'attaque. Penser à elle ravive mon inquiétude et je dois me faire violence pour rester concentré sur le moment présent.

Je leur annonce qu’ils sont tous en état d’arrestation et contrairement à ce que j’avais pensé, pas un ne s’insurge devant ma décision arbitraire, tous ont la tête basse, sauf Romard qui me fixe droit dans les yeux. Je m’approche de lui, et je constate qu’il serre les poings, comme s’il voulait me frapper mais n’ose pas le faire.

Je passe à quelques centimètres de lui, le provoquant, mais il ne bouge pas. Je laisse ainsi mes gardes les emmener dans les geôles de la prison et je rejoins le palais. Le retour est bien différent de l’aller, comme si une chape de plomb était tombée sur nos épaules, les deux jeunes filles s’étant endormis, épuisées et les deux hommes restant vigilant en cas de nouvelles attaques. Pour ma part, je ne pense qu’à la femme avec qui j’ai passé la nuit, et c’est toujours fou d’angoisse que monte les marches du palais, mais Patrick Sern, prévenu de mon arrivé, me suggère, si je ne veux pas créer une émeute, de d’abord prendre un bain et de me changer avant d’y entré.

A contrecœur je reconnais la pertinence de son observation, et je me lave dans la salle de bain la plus proche, celle de l’aile des invités, pendant que le chambellan, me ramène des vêtements propres. Je le remercie d’un signe de tête, lui demandant de me prévenir dès que la jeune femme sera rentrée. Je quitte alors la salle d’eau, et puisque je ne suis pas loin de la chambre d’Ylivi, je décide de rester là-bas à l’attendre. J’entre dans sa petite chambre et je souris en voyant ses pots de miel bien rangé et ses différentes robes, en tas sur son lit.

Je vois alors la fenêtre s’ouvrir et une silhouette rentrer dans la pièce, il me faut quelques secondes avant de la reconnaître et à ce moment, elle s’effondre déjà sur moi. Je le retiens sans peine, elle me parle d'une voix haché de Vokilpart, de lettre et de bain, j’avoue ne pas être complètement à l’écoute dans ce moment-là, tellement mon soulagement est grand. Elle finit par un mot que je n’ai plus entendu depuis des années avant de tomber inconsciente. Je la pose délicatement dans son lit, avant de faire chercher Jean: le soigneur et également l'ainé du régiment du dernier cercle.

En attendant, je déshabille avec précaution la femme qui vient m’avouer son amour de manière si théâtrale et j’ai peur pour elle en voyant son bras qui semble cassé. Heureusement Jean arrive et prend en charge sa patiente, il lui bande son bras et pose une attelle. Ne pouvant rien faire de plus, il s’en va et me laisse seul avec elle. Me souvenant des derniers mots de la blessée, je décide de la transporter dans mes appartements royaux et je demande à ce qu’on prépare un bain chaud pour qu’elle puisse en profiter dès son réveil.

Après avoir prise cette ultime disposition, je décide de rester près d’elle à la veiller toute la nuit si il faut, gardant sa main serré dans la mienne.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeLun 4 Fév - 21:39

- Je vous vois souvent en ce moment…

Un rire, le même qu’à chaque fois, venant de partout à la fois. Encore et toujours cette mer de brume blanche qui recouvre le sol comme une sorte de nuage. Aucune sensation. Assises avec à la même éternelle silhouette, j’attends. J’attends quoi exactement ?

- Ton corps est épuisé, tout comme ton esprit. Ceci te sert de refuge tandis que la magie te remplit à nouveau.

Ça je le sais déjà, j’ai fini par le comprendre toute seule. Comme une sorte de sanctuaire intérieur pour que je ne perde pas la raison à force de rester éveillé en permanence. J’imagine que même les morts ont besoin parfois de se complaire dans une sorte de sommeil pour ne pas devenir fou.
- Tu as changé d’avis.

Encore une fois, ce n’est pas une question. Je me demande si cette silhouette n’est pas simplement une image de mon esprit, de mes doutes et de mes espoirs. Une sorte de version étrange de moi-même que j’aurai façonné pour me confronter à mes propres pensées.

- Je n’ai plus de raison d’en finir… enfin disons plutôt que j’ai une raison de ne plus en finir.

- Ce ne sera pas éternel.

- Je sais…

***
J’ouvre doucement les yeux. Je suis allongée sur un large lit, en sous-vêtements et recouverte de draps de soie. Mon bras est dans une attelle et je l’examine rapidement. Visiblement il est presque réparé et j’en profite pour enlever l’attelle qui me gêne. Puis je sens sa main qui tient la mienne et je tourne la tête vers lui. Il est là, immobile et encore habillé, respirant doucement tandis qu’il dort dans une position qui doit être inconfortable pour lui. J’essaie de me décaler mais finis par le réveiller malgré moi. Je lui offre un sourire désolée un peu faible. Je ne me sens toujours pas en grande forme, ce qui m’étonne un peu. Je sens également une légère culpabilité en me souvenant de son air à la fois inquiet et soulagé et je passe ma main sur son bras, comme pour le rassurer.

- Je suis désolée, j’ai… je t’ai inquiété. Je voulais vraiment les empêcher de fuir… j’ai échoué sur toute la ligne.

Je n’ai pas attrapé le commanditaire et ceux qui veulent le tuer sont toujours dehors, probablement nombreux et déterminé. Je n’ai jamais ressenti une telle frustration depuis ma mort. C’est tellement énervant d’être impuissante face à ce genre de choses. Je me rends alors compte que je ne suis pas dans ma chambre mais dans celle de Timothée. Il a dû m’y emmener pendant que j’étais inconsciente et en profiter pour me déshabiller. Je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer ce dernier point.

- Tu aurais pu attendre mon réveil avant de retirer mes vêtements non ? Je t’obsède à ce point ?

Je ne suis pas fâchée, juste amusée et je lui embrasse la joue pour le lui faire comprendre. Je me sens vraiment las, c’est étrange, comme si je n’avais pas toutes mes forces, mais je ne montre rien à Timothée. Il s’est suffisamment inquiété aujourd’hui. Je lui demande de raconter la soirée de son point de vue. Lorsqu’il me dit qu’il a arrêté tous ceux qui semblaient suspect avec une boutonnière, je ne peux qu’être impressionnée par sa perspicacité. Je lui explique également ce que j’ai fait, passant sur les détails de massacre unilatéral et me concentrant sur l’essentiel.

- C’est Romard qui m’a prévenu pour l’attaque juste avant qu’elle n’ait lieu. Je ne l’aurai pas cru capable de ça… j’imagine qu’ils vont tous être interrogés et qu’ils vont cracher le morceau.

Cela me rassure. Je n’aurai jamais pu tous les éliminer et Timothée n’aurait jamais accepté que j’aille moi-même en finir avec le responsable de l’attaque étant donné l’état dans lequel je suis rentrée ce soir. Je pense m’être un peu surestimée en suivant ces assassins. Cela me fait mal de l’admettre mais les suivre s’est révélé inutile, Timothée a bien mieux gérer la situation que moi cette fois. Je soupire et essaie de me lever mais titube avant de retomber sur le lit. Visiblement je ne suis pas apte à bouger seule pour le moment. Je rampe jusqu’à me blottir dans les bras de Timothée. Ma quasi nudité ne m’atteint pas, même si je sens qu’il y est très sensible. Je suis trop fatiguée pour espérer faire autre chose que rester allongée. Mais il y a bien quelque chose qui me ferait du bien.

- Tu penses qu’on peut réveiller quelqu’un et avoir un bain ?

Visiblement il n’a pas attendu mon réveil et m’informe qu’un bain m’attend. Je le remercie d’un sourire et tente de me lever de nouveau sans succès. Je retombe en soupirant de dépit. Mais là il me surprend parce qu’il me soulève du lit et me prend dans ses bras. Je le regarde avec une expression coincée entre la gêne, la honte, le merci et une certaine forme de colère, plus dirigée contre moi que contre lui. Je siffle entre mes dents quelque chose de complètement faux, mais j’ai mon égo à préserver.

- Je peux marcher toute seule.

Il m’ignore complètement et m’emmène comme ça, un bras sous mes genoux et l’autre dans mon dos, jusqu’à une grande pièce carrelée où une immense baignoire carrée trône au milieu. Il me dépose gentiment au sol avec un sourire et je finis d’enlever mes sous-vêtements pour aller me plonger dans l’eau chaude. Je n’avais pas prévu qu’il fasse de même et me soulève de nouveau avant d’entrer dans l’eau en continuant de me porter. Bon sang si je pouvais rougir, je serais une écrevisse à ce moment précis. Il se colle dos au bord et m’attire à lui dans un geste possessif. Je suis de toute façon trop perturbée pour réagir. Je finis par reprendre mes esprits et me tourne vers lui, ma poitrine se collant contre son torse, mes jambes s’installant de part et d’autre des siennes et mes bras enlaçant son cou. Je sens ses mains se poser dans le creux de mes reins et je lui jette un regard entendu avant de pose ma tête près de son cou.

- Tu te rappelles quand tu m’as proposé de… de redevenir vivante ? J’y ai réfléchi depuis et… je ne veux pas te donner de faux espoirs en te disant que j’accepte sans condition. J’ai peur de ce que cela pourrait faire. Me faire perdre mes souvenirs de nouveau, me faire t’oublier, me faire devenir quelqu’un d’autre et que tout ça ne soit même plus un souvenir pour moi. Es-tu vraiment prêt à prendre ce risque ?

Comment lui dire ce que j’ai en tête sans paraître trop désespérée, trop effrayée. Je suis censée être plus courageuse que ça, mais cette idée me terrifie d’avantage que la mort elle-même.

- Si… si tu me promets que tu me feras ce qu’il faut si j’oublie… j’accepte de prendre le risque. Parce que… parce que j’ai enfin quelque chose qui me retient dans ce monde et que rester la même en te voyant vieillir puis mourir… je ne sais pas comment je pourrais y faire face. Si on réussit… je serai à tes côtés, je te le promets.

En mon for intérieur je doutais que cela soit possible, mais ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ?
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMar 5 Fév - 14:51

J’ai dû m’endormir, car je me réveille un peu en sursaut, il me faut d’ailleurs quelques secondes avant de pouvoir me souvenir du pourquoi je suis assis près de mon lit.

Mais les paroles d’Ylivi me font revenir à la réalité. Elle commence à me dire qu’elle est désolée, et qu’elle a échoué, ma réponse est simple je lui serre doucement la main en lui disant :

Tu n’as pas échoué, tu es revenu, c’est le plus important. De plus, grâce à ta mise en garde et ton combat dans la salle de bal, tu as sauvé de nombreuses personne, moi y compris.

Elle me taquine ensuite puis nous parlons de l’attaque d’hier soir, j’apprends alors ce qu’il s’est passé de son côté. Je la sermonne un peu :

Tu es inconsciente de les avoir suivis et encore plus d’avoir révélé que tu étais avec moi. J’aimerais te demander de ne plus faire ça, mais je sais comment tu es, il serait malvenu de ma part de t’imposer quoi que ce soit. Je vais te demander d’être prudente, et de revenir auprès de moi, c’est tout ce qui suffit à mon bonheur.

Vu son état, je décide de la porter dans le bain et à ma grande surprise, à part une faible protestation, elle se laisse faire, preuve qu’elle doit être vraiment fatigué, la nuit à dût être très dur. Après l’y avoir mis, je me déshabille et la rejoins, désireux de passer du temps avec elle, après avoir faillis la perdre définitivement. Je la serre tendrement dans mes bras, et c’est elle au bout de quelques minutes qu'elle m’indique qu’elle est prête à redevenir vivante, la seule chose qu’elle craint est de perdre la mémoire. Je la rassure aussitôt :

Tu m’as dit, lors de notre première rencontre, que tu perdais déjà la mémoire, tu avais d’ailleurs oublié tes parents avant que je les invite au palais.

Je souris à ce souvenir, la scène étant mémorable et chargé d’émotion, avant de reprendre :

Je souhaite vivre avec toi, et je ne vois pas pourquoi tu perdrais la mémoire lorsque tu redeviendras terran. Même si c’est le cas, je te ferai immédiatement la cour, pour te séduire à nouveau.

Je la serre encore plus fort, tout en faisant attention à son bras blessé, avant de l’embrasser dans son cou gracile, puis sur ses épaules et finissant par sa bouche. Je la regarde ensuite droit dans les yeux :

Je veux passer le reste de ma vie à tes côtés et je passerai le reste de mon existence à te prouver que tu as fait le bon choix.

Je reste un moment serrer contre elle, avant d’entendre quelqu’un frapper à la porte. C’est d’ailleurs une des règles ici, à chaque fois que je prends mon bain, je suis importuné. Je soupire d’agacement, mais mon devoir avant tout et après un dernier baiser chaste sur le front de la magnifique jeune femme, afin de me calmer un peu, je sors de la baignoire et après avoir enfiler un peignoir, j’ouvre la porte.

Pour une fois ce n’est pas le chambellan mais le général Edward Natalis qui m’indique que les prisonniers de la veille ont passé leur première nuit en prison et qu’ils attendent mon bon vouloir. Je commence à grogner un peu, m’apprêtant à l’envoyer balader lui et ses prisonniers, mais je me reprends à temps. Il vaut mieux régler cette affaire le plus rapidement possible, le commanditaire court toujours.

Je demande au soldat, d’amener les prisonniers au palais et de préparer à un interrogatoire le dénommé Romard Ugly. Je veux commencer par lui car ayant prévenu Ylivi du moment exact de l’attaque, il doit par conséquent en savoir beaucoup.

Une fois mes instructions données, je retourne dans la chambre et j’explique la situation à ma partenaire, finissant en lui disant :

Si tu souhaites m’accompagner, il va falloir sortir du bain, ma chérie.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMar 5 Fév - 20:58

Collée contre mon amant, entourée d’eau chaude  et de vapeur, j’ai l’impression de somnoler légèrement alors que c’est totalement impossible. Je dois simplement être détendue et c’est parfaitement agréable étant donné la nuit plus que difficile que je viens de passer. Les réponses de Timothée, si elles ne sont pas exactement celles que j’espérais, me rassure quelque peu.

- Je sais que c’est idiot mais… je voulais que tu me le dises. Merci.

Il m’enlace et ses lèvres trace un chemin brûlant de mes épaules à mon cou avant de venir cueillir mes lèvres, faisant monter une envie en moi que j’ai du mal à calmer. Lorsqu’il affirme qu’il me veut pour la vie, je me contente de l’embrasser de nouveau. Nous restons collés l’un à l’autre et je sens très bien son désir monter à lui aussi. Mes mains descendent lentement et alors que je vais pour lui proposer de passer de nouveau dans la chambre pour profiter du reste de la matinée ensemble, quelqu’un frappe à la porte. Je soupire et laisse Timothée sortir du bain, non sans le reluquer sans aucune retenue. Cette manie qu’ils ont ici de déranger le Roi alors qu’il s’apprête à s’occuper de moi m’exaspère.
Je le laisse quitter la salle de bain non sans un long soupir pour bien lui faire comprendre ma frustration et je m’allonge dans le bain. Chose amusante, n’ayant pas besoin de respirer, je pourrai rester des heures sous l’eau sans problème. C’est Samaléone qui m’en a parlé et je n’y avais jamais pensé avant, mais c’est plutôt agréable au final. Je refais surface en entendant Timothée et il me dit que je peux l’accompagner si je sors du bain. Je grogne un peu mais essaie d’obtempérer avec plus ou moins de succès. Je peux marcher mais je n’ai pas encore récupérer. Je prends le peignoir qu’il me tend et l’enfile.

- A croire qu’ils nous dérangent exprès… il doit bien y avoir une loi Royale pour avoir la paix quand le Roi est… occupé non ?

Il va me prendre pour une nympho, mais je m’en fiche, il ne peut pas comprendre ce que ça fait de ressentir des choses alors qu’on a été privé de presque tout pendant des mois. Je me colle à lui pour ne pas tomber et le suis dans la chambre où il s’habille. Je fais de même avec ce que je trouve et le suis finalement jusqu’au lieu où il compte interroger les prisonniers. En entrant dans la pièce, je suis un peu surprise de voir immédiatement Romard. Il a une mine affreuse mais ce n’est guère étonnant et il lance un regard assassin au Roi qui l’a sans doute vu mais choisi d’ignorer. Timothée me surprend en me demandant si je veux l’interroger.

- Moi ? Mais pourquoi ?

Romard en profite pour ricaner et je me tourne vers lui.

- La ferme toi ! Je te signale que tu n’es pas en mesure de faire le malin. Tu es accusé de participer à un complot contre le Roi. Tu risques ta tête !

-Avec un peu de chance je te rejoindrai dans la mort, ma chère fiancée.
Je soupire en levant les yeux au ciel. Il n’a toujours pas laissé tomber.

- Ex-fiancée, je suis morte, tout ça n’a aucune importance.

- Tu ne disais pas ça quand tu t’es offerte à moi…

Allons bon, qu’est-ce qu’il racontait celui-là ?

- La jalousie ne te sied pas Romard. La seule chose que je t’ai offerte c’est ma mort alors redescend sur Ishteria et répond. Où est le commanditaire ?

- Il sait pour toi ?

- je ne sais pas de quoi tu parles. C’est moi qui pose les questions !

Le sourire ironique de Romard ne me plaît pas du tout et lorsqu’il ouvre la bouche, je fronce les sourcils.

- Oui je sais où est Volkipart, il possède un manoir secondaire près d’un petit village nommé Uzubian, à deux jours de cheval. Mais tu devrais savoir ça Ylivi, après tout, il a engagé tes camarades, les Ladrinis. Tu es le Renard Sanglant après tout, une des leurs, je suis surpris qu’ils ne t’aient pas engagé.

Je ne sais pas où il a appris cela mais je n’ai aucune réaction en l’entendant. En fait je n’ai rien à me reprocher à ce niveau-là puisque je ne suis une Ladrinis que de nom, je ne participe pas aux opérations de la caste, me contentant d’un contrat que je trie pour qu’il corresponde à mes besoins, rien de plus. Même si sur ce coup-là, si j’avais été informée, ça aurait été plus que bénéfique. Il allait falloir que je reprenne contact histoire d’obtenir quelques informations.

- Ce ne sont pas mes camarades. De plus c’étaient des amateurs, probablement que les chefs n’ont pas voulu envoyer leurs combattant émérites au casse-pipe. Je suis plutôt intéressée par comment tu…

Le regard que lance Romard sur moi et sur Timothée me fait tiquer. Il a l’air bien trop ravi. Je me retourne et tombe sur le regard de Timothée qui, étrangement, me fait l‘effet d’une douche froide.

- Timothée ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMer 6 Fév - 14:01

En entrant dans la pièce où se trouve le conspirateur, accompagné d’Ylivi, j’espérais que leur confrontation allait me renseigner sur le passé de la jeune femme. Je peux dire que je n’ai pas été déçus et je pense qu’il va falloir un peu de temps pour me remettre de toutes ces révélations. Sans faire attention, j’ai dû tirer une tête pas possible car l’apprentis interrogatrice me demande ce qu’il ne va pas.

Le mieux est d’en parler en tête à tête, je demande donc à mes gardes de remettre le prisonnier en cellule et confie à Perceval, le soin d’interroger les autres prisonniers afin de voir s’ils désignent bien tous, le noble Volkipart comme étant à la tête du complot.

Une fois seul avec la jeune femme, je m’assieds pour me donner une contenance, puis avisant une bouteille de vin et deux verres sur la table, je l’ouvre et nous sers, j’oublie même mes bonnes manières en omettant de proposer à mon invité de s’assoir, je m’en aperçois au bout de quelques secondes, cette dernière restant debout, sûrement surprise par mon attitude. Je lui propose alors de me rejoindre à table et pousse le verre dans sa direction.

Je bois le godet que je viens de servir cul sec, et je me sens déjà mieux, l’avantage d’aimer le vin j’imagine. Je me ressers donc un deuxième verre et le bois également, un peu moins vite cette fois, pour en déguster toute la saveur. Je reconnais un vin de Cimmeria, mon breuvage préféré, quel dommage qu’il n’y ai pas plusieurs bouteilles dans la pièce, mais j’ai beau me tourner et me retourner, je n’en vois qu’une. Tant pis, comme dit le dicton, il faut faire contre mauvaise fortune, bon cœur, et je fini mon deuxième verre en le savourant. Je contemple un peu la bouteille et décide de ne pas m’arrêter en si bon chemin, je me sers un troisième verre, mais au lieu de le boire, je le contemple à la lumière du soleil qui traverse la fenêtre, admirant les reflets rouge et mauve qui s’équilibrent parfaitement.

Une part de moi, sait très bien que je fais cela pour gagner du temps, mais je redoute les réponses qui vont m’être apporté et cela me permet de faire face à la réalité. Je décide donc de commencer par le moins grave et m'excuse d'un ton contraint :

Tu ne m’avais pas dit le nom de ton fiancé et je ne te l’avais pas non plus demandé. Si j’avais su, jamais je ne t’aurais convié à l’interrogatoire. Je te demande pardon pour t’avoir infligé cette épreuve.
Je reprends d'un ton plus affirmé, lui demandant son avis car elle semble bien le connaître:

Les règles du royaume sont clair, il n’existe que 4 châtiments : un court emprisonnement, le bannissement, la mort, et l’emprisonnement à perpétuité dans la prison d’Umbriel, quel est selon toi, le châtiment adéquat ?

Je la regarde un instant, ne pouvant m'empêcher d'admiré son corps magnifique, j'aurais tout donner pour revenir quelques heures en arrières. Mais je dois continuer d'être le protecteur de mon peuple, quoi qu'il m'en coûte, je lui pose donc des questions d’un ton beaucoup plus sombre.

Tu m’avais déjà dit que tu avais dût tuer pour survivre et que tu avais traquer les personnes qui t’avais tué. Je pensais alors que tu parlais de légitime défense et de ta vengeance, que tu n’avais pas eu le choix, mais as-tu déjà tuer des innocents ou des enfants, pour le compte des Ladrinis ? Je sais qu’ils sont une bande de tueur et de voleur, prêt à tout pour de l’argent, y compris les pires ignominies.

Je m’arrête là, le temps de prendre les mains de la personne qui compte le plus pour moi, avant de continuer :

Pour assurer la paix de mon peuple, je ne peux pas les laisser faire. Es-tu prête à faire ce qu'il faut pour m'aider ?
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeMer 6 Fév - 22:37

Timothée garde un mutisme profond, ne parlant que pour ramener Romard dans sa cellule et donner des instructions à Perceval. Je l’accompagne dans une autre pièce où il s’assoit avant de servir deux verres, m’invitant ensuite à faire de même avant de pousser un verre dans ma direction. Il boit le sien cul-sec et j’ignore le mien. Un deuxième  est rapidement vidé et un troisième est rempli. Je n’imaginais pas qu’il réagisse ainsi. Qu’est-ce qui l’a gêné dans ce que Romard a dit ? Tout peut-être… J’attends qu’il daigne enfin ouvrir la bouche te quand il le fait, j’ai l’impression qu’il me reproche beaucoup de choses, beaucoup trop.

- Mon EX-fiancé Timothée. Et tu n’étais pas au courant parce que ça n’a aucune importance. J’étais fiancée de mon vivant, il n’y a rien entre nous, épargne-moi tes attentions déplacées, je ne suis pas une enfant à couver, tu devrais le savoir. Un châtiment ? Je ne suis pas juge, mais si tu penses que son sort m’importe, tu te trompes. Fais ce qui te semble juste sans abuser de ton pouvoir, c’est tout.

Je n’arrive pas à croire qu’il me dise ça. Je sens les reproches dans sa voix. Et quoi ? il pensait que j’étais libre de mes mouvements ?

- Les Ladrinis ? Ils voulaient ma peau, je les ai rejoints pour que ça n’arrive pas. Oui j’ai tué pour eux, parce que je n’avais pas le choix. Imagine toi seul, perdant tes souvenirs et avec une quinzaine d’hommes armés jusqu’aux dents qui te laissent un choix qui n’en est pas un : les rejoindre eux ou la tombe que je venais de quitter. Mais non, je n’ai pas tué d’enfants, et aucune de mes victimes n’est innocente.

Sa demande me laisse perplexe. Je vois où il veut en venir et j’émets quelques réserves

- Je ne sais pas… Tu n’as aucune idée dans quoi tu t’embarques Timothée… Les Ladrinis… ils sont bien plus puissants que tu ne peux l’imaginer. Ceux qui nous ont attaqués n’étaient que des mercenaires engagés entourés par quelques Ladrinis, probablement renégats ou sécessionnistes. Ne va pas croire que tu as porté un coup à leur effectif, tu te mets le doigt dans l’œil. C’étaient des amateurs. Si les Ladrinis souhaitaient vraiment ta mort ce soir-là, tu serais mort, et moi aussi.

Je me lève et prends son visage dans mes mains, caressant ses joues de mes pouces. Je dois l’en dissuader.

- Laisse-moi du temps, laisse-moi les infiltrer plus en avant, laisse-moi en apprendre le plus possible sur les chefs, sur leur hiérarchie. Et lorsque ce sera fait, tu frapperas. Ne fonce pas tête baissée comme tu le fais, tu risques tellement plus que tu ne peux le croire.

Je lui embrasse doucement le front avant de descendre sur ses lèvres que j’effleure à peine, l’implorant dans un murmure.

- S’il te plait, fais-moi confiance.

Je ne peux pas lui avouer que j’ai besoin d’eux, ni que je serais leur première cible si Timothée tentait la moindre action d’envergure contre eux. Ils pourraient m’utiliser comme moyen de pression et il en est hors de question. Je n’ai aucune loyauté pour ces types, mais je ne peux sciemment pas laisser Timothée les attaquer de front. Cela ne servirait à rien et je suis certaine que je mourrais pour de bon s’il le faisait, car je ne pourrais qu’être avec lui. Et quand tu es contre les Ladrinis, tu ne le reste généralement pas longtemps sauf si tu leur es utile, et Timothée leur est utile, j’en suis convaincue.

Je dois découvrir ce qu’il en retourne, quitte à m’éloigner de lui quelques temps. Mais pour ça, il doit me faire confiance et ne pas agir aussi impétueusement qu’il le fait habituellement. Je sais comment trouver les Ladrinis, comment les rencontrer, je m’en sortirais mieux seule, surtout si je sais qu’il est en sécurité et pas dehors en train de poursuivre une armée d’assassins surentrainés. Mais avant ça, nous avons un autre chat à fouetter.

- Ecoute… on s’occupe de Volkipart d’abord et ensuite je te dirais tout ce que tu veux sur moi. Je te raconterai tout ce dont je me souviens, tout c que j’ai fait. Et si après ça tu considères que… que ce que j’ai fait est mal… et bien à ce moment-là tu prendras ta décision d’accord ?

Ce que je raconte est stupide, évidemment qu’il va me dire que c’était mal, évidemment que je mérite de finir pendue au bout d’une corde. J’espère juste qu’il me fera suffisamment confiance malgré tout. Je passe une main dans ses cheveux et l’embrasse doucement.

- Je n’ai jamais menti sur ce que je ressens pour toi et je suis prête à tout  te dire. Alors s’il te plaît, fais-moi confiance sur ce coup-là.

Je l’enlace doucement, espérant qu’il ne va pas me rejeter, posant ma tête contre son épaule.

- Tout ce que j’ai dit te concernant est vrai, je n’ai jamais fait semblant. J’ai fait beaucoup de choses horribles, j’ai beaucoup mentit et à beaucoup de monde pour sauver ma peau ou faire ce que je devais faire.

Un long soupir de dépit s’échappe de mes lèvres. Je me sens idiote en lui disant ça, mais je veux qu’il comprenne.

- Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis si longtemps… je ne veux pas perdre ça. Je ne veux pas te perdre. Promets-moi de ne pas agir stupidement contre eux, promets-moi de ne pas te mettre en danger.

M’asseyant sur ses jambes, je le regarde droit dans les yeux.

- Si quelqu’un ici doit mourir, ce n’est pas toi, jamais !
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeJeu 7 Fév - 19:32

Je suis rassuré quand la jeune femme m'indique qu'elle n'a jamais tué d'enfants ou d’innocent, je la savais déjà incapable de faire des atrocités, et je me rends compte que mon jugement était le bon. Je n'ai absolument aucune idée de ce que j'aurais fais à sa place, ayant lors de l'épreuve que m'a imposé la vie, la mort de mon épouse et mon enfant, tombé dans la dépression et l'alcool. Aurais-je tué pour survivre ? Je pense que non, mon abattement aurais été trop grand et je serais rester sans bouger, jusqu'à que ce que Kron abandonne ces plans pour moi et me laisse quitter cette terre de manière irréversible.

Elle m'indique ensuite que les Ladrinis sont extrêmement puissant et qu'ils pourraient me tuer quand ils le voudraient. Je ne le pense pas, mais je n'ai pas le temps d'argumenter contre cette affirmation car elle me caresse le visage, avant de me proposer un plan insensé ! Elle souhaite infiltrer leur organisation, pour apprendre d'eux leurs secrets et ainsi connaître leurs faiblesses avant de les détruire de manière définitive.

Je ne peux pas lui laisser faire cela et je lui dit d'une voix ferme:

Je refuse que tu prennes de tels risques pour moi ! Si tu penses que les Ladrinis sont trop dangereux pour être affronté de face, j'en prends bonne note, et je mettrai un plan au point et nous en discuterons ensemble sur la meilleure manière de procéder mais je ne peux pas te laisser partir pour cette mission suicidaire.

La non-terran continu de se rapprocher de moi, pour me parler de Volkipart, et je suis d'accord avec son analyse, nous allons traquer cet apprenti régicide et lui faire comprendre qui est le roi de ce pays.

Elle finit par s'assoir sur mes genoux en commençant une phrase horrible et je l'arrête en l'embrassant, puis je lui annonce d'une voix ferme:

Ni toi, ni moi allons mourir, je vais réunir des troupes et nous diriger vers la demeure de ce traitre que nous à indiqué ton ex-fiancé.

Je ne peux m'empêcher d'être jaloux de ce dernier, même si c'est idiot, même s'il ne c'est rien passé entre eux, c'est cet homme qui l'a connu en premier, qui lui a demandé sa main et qui l'a séduite. Je remet difficilement de l'ordre dans mes idées, et je réfléchis à un plan, au bout de quelques secondes d'intenses réflexions, je souris et pour me récompenser j'appuie ma tête contre l'épaule de ma compagne, ce qui me fais beaucoup de bien, avant de lui annoncer:

Tu vas être fier de moi, comme je n'ai aucune confiance en Romard, ses indications étant peut-être un piège, nous allons y aller, mais cette fois-ci pas tout seuls, ni accompagné de ma compagnie du Dernier Cercle. Non, j'ai envi de faire une véritable démonstration de force ! Je vais prendre une des légions de 10 000 hommes qui sont en caserne près de la capitale et assiégé ce misérable. Ainsi tous verrons que quiconque s'en prend à moi où à ceux qui me son proche, le payent et chèrement !

C'est un projet un peu fou, mais je suis un peu énervé en ce moment, et si une personne doit prendre, autant que ce soit le chef des conspirateurs que ma chérie. Toujours content de moi, je prends l'initiative de l'embrasser et de la presser contre moi, en lui murmurant:

J'aurais toujours confiance en toi ma chérie.


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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeVen 8 Fév - 16:11

Timothée n’est guère enchanté face à mon idée. Clairement il veut me couver et je déteste ça. Je serre les poings, prêt à lui rétorquer que je ne suis pas une enfant, mais il me promet de trouver un plan. Je me calme donc. C’est tout ce que je voulais, du temps, cela me suffira. Je n’ai pas besoin de son avis pour aller infiltrer les Ladrinis après tout. Il n’a simplement pas à le savoir. Il me surprend en me faisant taire d’un baiser et m’explique ce qu’il compte faire. Dix milles hommes ? C’est légèrement exagéré pour simplement un homme probablement entouré d’une dizaine de mercenaire tout au plus. Et cela prendrait trop de temps de tous les rassembler, le traître pourrait être loin le temps que l’armée soit prête. Il vaut mieux être plus rapide. Et justement.

- Ne dis pas n’importe quoi. Dix mille hommes ? C’est trop, vraiment et…

Son baiser fait taire mes objections et je me laisse aller contre lui. Je suis peut-être trop faible face à ses gestes d’affection, mais j’ai tant cru tout cela impossible que je m’y abandonne volontiers sans aucun état d’âme. Le surnom affectueux qu’il me donne me fait rouler des yeux mais cela semble plus l’amuser que le vexer. Il me presse contre lui et je ne peux m’empêcher d’apprécier ce contact alors qu’il est clairement en train d’abuser de ce que je ressens pour me faire taire et me dicter sa volonté. Je finis néanmoins par m’écarter légèrement.

- Tu… tu es un vil manipulateur, j’espère que tu le sais ?

Mais mon sourire trahit mon ton teinté de légers reproches et je ne pense pas qu’il me prenne au sérieux. Je lui murmure quelques mots à l’oreille et il sourit à nouveau. Je me lève et manque de m’effondrer, j’avais oublié que mon corps avait encore quelques soucis. Timothée me rattrape de justesse et, faisant fi de mon regard outré, me porte jusqu’à la chambre. Il me pose délicatement sur le lit où je soupire de frustration en me sentant aussi inutile. Mais ses baisers et caresses me font vite oublier tout ça et il honore son devoir d’amant de manière plus que convaincante. Les marques de mes ongles en témoignent et je m’en excuse lorsque je parviens à me calmer après qu’il m’ait fait l’amour avec passion. Mais il ne semble pas s’en plaindre et, comme je n’ai toujours pas récupéré, il me laisse dans le lit et pars s’occuper du traître, à mon grand désarroi.

Je reste donc là, seule, nue comme un ver sous les draps de soie, attendant bêtement son retour pendant des heures interminables en me sentant parfaitement inutile. Lorsqu’enfin il revient, j’ai à peine bougé, le regard perdu dans le vide et je mets quelques dizaines de secondes à comprendre qu’il est revenu lorsque sa main me caresse doucement le visage. Le traître est appréhendé, tout est fini. Et pour moi, l’heure de la vérité a sonné, et j’angoisse intérieurement, sûre qu’il va regretter notre relation lorsque j’aurai raconté ne serait-ce qu’un dixième de ce que j’ai fait. Je m’assois donc, toujours nue, et lui fais face avec un visage grave, consciente que ce que je vais dire pourrait me faire faire exécuter séance tenante

Je me lance néanmoins. Je raconte tout, mon réveil dans le cercueil, le premier meurtre, plus brutale que tout ce que j’ai pu faire jusqu’alors, car j’étais emplie de haine et que seul le sang semblait me calmer. Puis chaque meurtres, comment j’ai fait, ce que j’ai fait. Et plus j’en parle et moins je le regarde en face. Alors non, je n’ai pas tué d’enfants, mais j’ai détruit des familles, tué des parents, tué des inconnus parce qu’ils étaient au mauvais endroit et que cela mettait ma non-vie en jeu, torturé mes bourreaux pour leur faire comprendre ce que j’avais subit. Et lorsqu’enfin je termine, je ne peux m’empêcher d’être honnête.

- Je ne regrette rien. Si c’était à refaire, je le referais, parce que je serai dans le même état d’esprit. Je ne peux pas changer ce que j’ai fait et je ne le souhaite pas.

Je regarde mes mains plutôt que ses yeux qui, j’en suis sûr, doivent être horrifiés après tout ça et le fait que je ne regrette rien.

- Je n’ai jamais ressenti de remords lorsque je tuais, et au début, mes émotions étaient comme bridées, seul le sang me donnait l’impression d’être… de ne pas être… je ne sais pas, un sentiment d’accomplissement et  de joie. C’était la seule manière que j’avais de ressentir quelque chose d’autre qu’un immense vide. Car c’était ça ma vie, un vide monstrueux que je remplissais du sang de mes meurtres, rien d’autre n’avait d’importance pour moi.

Je me passe une main sur le visage, consciente que ce que je dis est en train de me condamner à mort ou à être chassée d’ici, mais tant pis. Il a voulu la vérité, il l’a eu. Je dois être masochiste pour tout déballer face à l’homme le plus puissant du pays, et face à l’homme que j’ai fini par aimer, envers et contre tout.

- Voilà, tu sais tout, je ne t’ai rien caché… Alors ? Qu’est-ce que cela fait de coucher avec un monstre ? De faire l’amour à une tueuse sanguinaire? De tenir à quelqu’un qui n’a aucun remords pour ses crimes ? De savoir qu’à une époque, je t’aurai tué sans hésitation si cela avait aidé mes projets ? De tout savoir…

J’imagine qu’il me hait à présent, qu’il n’a que dégoût pour ce que je suis. Alors je lève les yeux pour plonger mes pupilles chocolats dans les siennes, certaine d’y voir de la peur, du mépris et de la haine, comme j’ai si souvent pu l’observer ailleurs, chez d’autres. Mais si avant je m’en fichais éperdument, voir ça dans les yeux de Timothée me détruirait probablement.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeVen 8 Fév - 22:49

Finalement la stratégie c'est facile, voir même enfantin ! Il suffit juste d'avoir une légion de dix mille hommes sous ses ordres et les difficultés s'évanouissent comme par magie ! Plus sérieusement, j'aurais dût avoir cet idée plus tôt, il faut d'ailleurs que j'augmente le nombre de ma garde personnel, pour contrer les risques d'attentat.

Il n'a fallu que que quelques heures pour arriver au petit village nommé Uzubian, où se trouve la résidence secondaire de Volkipart. Nous avons commencé à encerclé la bâtisse, mais avant même que nous ayons fini notre mouvement, une centaine d'hommes sont sortit avec des drapeaux blancs et se sont rendus. Lorsque je me suis rendus sur place, mes officiers m'ont expliquer la situation, les propres hommes du noble renégat se sont rebellé quand le baron leur a dit de résister à l'attaque, et ils l'ont fais prisonnier avant de se rendre.

Je remarque en effet, un vieil homme aux milieu des détenus, avec une petite touffe de cheveux roux, l'air complètement abattu. Je ne peux qu'éprouver de la peine pour lui, même si Ylivi n'aurais sans doute pas compris. Voilà un homme qui était au somment de sa puissance, mais qui a cru que se lier aux Ladrinis était une bonne idée, et qu'il pouvais ainsi prendre le contrôle du Royaume. Je frémis à l'idée que sa tentative ai pût être couronné de succès, non pour ma vie, mais pour l'horrible guerre civile que cela aurai déclenché, un des problème qu'ont en commun les régimes monarchiques, la succession en cas de meurtre.

Mais, Volkipart a échoué, et je l'envoi en prison, lui et ses hommes pour que les tribunaux puissent les juger. Ils risquent tous le bannissement voir même la mort pour les meneurs, mais si ils ne font pas une demande pour que j'intervienne, je resterai en-dehors de cette affaire, ayant confiance dans notre justice indépendante. Et comme cette affaire a été rondement mené, je repars à bride abattu, rejoindre mon amante, en pensant qu'il faut je passe chez l'apothicaire car mon dos me fais vraiment mal, j'ai besoin d'une bonne crème, si Ylivi garde cette "façon" d'exprimer son plaisir.

J'arrive donc au palais en un temps record, malgré mon détour, me dépêchant de rejoindre ma chérie, ayant en plus l'estomac dans les talons. Je passe la porte des appartements royaux, mais je m'arrête net quand je vois la jeune femme qui m'attends toute nus dans le lit, semblant réfléchir. Je m'approche d'elle sans bruit, et commence à lui caresser doucement le visage, lui racontant ma victorieuse chevauché, mais au lieu de me rendre mes caresses, elle s'assoie et me regarde d'un air grave.

Je l'écoute alors me raconter comment c'est passé sa vie avant notre rencontre, ses nombreux meurtres, le châtiment de ses bourreaux avant leurs exécutions. Elle m'indique même qu'elle ne regrette pas ses choix car elle vivait pour sa vengeance et que rien d'autre ne comptait. Elle finit son monologue, de manière un peu hystérique à mon avis, en se traitant de monstre, de tueuse sanguinaire et d'autres surnoms encore plus terrible, avant de me refixer dans les yeux.

Sans prendre la peine de réfléchir, je l'embrasse pour la calmer, cette technique fonctionnant assez bien sur elle, avant de lui répondre:

J'ai bien compris ce qu'étais ton passé, ce que tu as fais avant et après ta transformation, mais tu me décris une personne qui n'existe plus. La personne qui m'a séduite n'est ni un monstre avide de sang, ni une psychopathe aimant tuer, non la femme qui a réussis à refaire battre mon cœur qui étais comme mort, est une personne qui peut changer sa manière de vivre, qui m'a sauvé la vie à de nombreuses reprises et qui a dit qu'elle m'aimait.

C'est cette personne qui se trouve aujourd'hui à mes côtés et je l'espère pour toujours.

Je l'embrasse une nouvelle fois avant de lui prendre ces mains pour les presser contre ma poitrine:

Tu es la femme qui m'a redonner goût à la vie, et dont j'ai besoin pour continuer à vivre.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitimeSam 9 Fév - 20:30

Cet homme… il me désarçonne chaque fois un peu plus. J’ai avoué des crimes et des horreurs que j’ai commises sans pitiés ni regrets et il me pardonne. D’accord j’ai radicalement changé en sa présence, d’accord j’ai cessé d’être ce monstre assoiffé de sang, plus par lassitude que par conscience morale d’ailleurs. Mais tout de même, j’imaginais qu’il s’insurgerait, qu’il me hurlerait dessus. Et au lieu de ça, il m’embrasse, me dit que c’est du passé, que je suis différente, qu je l’ai séduite malgré tout et qu’il veut de moi à ses côtés. Ses mains posent les miennes sur sa poitrine, je sens sa chaleur, son cœur battre, battre trop vite pour que cela ne soit normal. Il m’achève avec sa dernière phrase. Lui suis-je si indispensable que ça ? Mais pourquoi ? Je lui ai redonné goût à la vie, alors que je suis morte, ça n’a pas de sens pour moi. Mais ses yeux me suffisent en cet instant.

- Je ne sais pas si je mérite tout ça…

Toujours dans mon plus simple appareil – j’ai dépassé ce stade depuis un moment, et encore plus avec lui maintenant- je me blottis contre Thimothée, posant mon visage contre son torse, à genoux contre lui.

-  Une part de moi regrette que tu me pardonnes aussi facilement. Ça aurait été plus simple que tu me rejettes, j’aurais pu continuer à vivre ma non-vie ne me voilant la face et en mettant fin à tout ça. Là, tu m’obliges à faire des choix, tu m’obliges à espérer alors que c’est si infime, tu m’obliges à avoir des sentiments alors que je m’étais protégée de tout ça, tu m’obliges à vivre alors que je suis morte.

Ma main caresse son torse en un mouvement lent et circulaire. J’ai l’impression que sa peau me brûle tant il semble bouillir de l’intérieur, tant sa chaleur me parvient avec netteté et force.

- Mais une part de moi, celle que j’avais enfouie lorsque j’avais compris que j’étais morte… elle a refait surface et elle est pleine d’espoirs et d’attentes. Mais je ne peux pas m’empêcher de douter.

Je soupire en fermant les yeux contre lui. J’aimerais sentir son parfum, profiter entièrement de sa présence, mais mes sens ne me permettent pas autant de choses, seul le toucher et la vue sont complètements intacts.

- Tu penses vraiment que c’est possible nous deux ? … Je veux dire… Regarde nous, personne n’approuvera, personne ne te laissera faire. Et même si par miracle je redeviens vivante… que suis-je supposée faire ensuite ?

Ma main remonte lentement sur son visage et je le fixe de nouveau.

- Je t’aime Thimothée, mais je refuse que tu mettes en péril ton trône et ta vie pour être avec moi. Honnêtement, je me fiche que tu sois Roi et si je pouvais, je te ferai oublier tout ça pour disparaître loin de ce Palais. Mais ce serait égoïste et jamais tu ne le pourras ou ne le voudras. Je ne te demande pas de choisir, parce que c’est à moi de faire l’effort de rester. Je veux juste savoir si tout ça mène quelque part. Avons-nous vraiment un avenir toi et moi, ou est-ce qu’on se voile la face tous les deux?

C’est stupide de penser ainsi mais je ne peux pas m’en empêcher. Il me dira forcément que oui, mais je veux l’entendre me l’affirmer. Cette partie peu assurée de mon être me fait vraiment poser des questions ridicules. Et puis cela fait combien... Trois jours que nous sommes ensemble ? Je m’attends à quoi exactement ? A ce qu’il me jure son amour éternel ? Quelle connerie… Je ne comprends pas pourquoi je suis comme ça avec lui alors que dans ma tête je suis complètement atterrée parce ce que je raconte. Mais mon corps est attiré par lui, indéniablement, et mon esprit suit, parce qu’au fond, je souhaitais davantage vivre normalement que de devenir une tueuse.

J’embrasse doucement les lèvres de mon amant, passant ma main dans ses cheveux. Si peu de gestes et tant d’envie alors que la situation ne s’y prête guère… Comment je faisais avant ?

- Tu me rends dingue… j’espère que tu n’as pas d’autres obligations ce soir, parce que j’en ai marre de te voir partir sans cesse alors que tu me mets dans un tel état… viens.

Je vais pour l’entraîner avec moi dans le lit. Je ne suis pas douée avec les sentiments ou les mots, mais je sais que j’ai besoin de lui pour éviter de retomber dans l’état d’esprit que j’étais il y a encore peu de temps de ça. Alors je veux qu’il soit là, c’est tout.
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MessageSujet: Re: La face cachée du pouvoir   La face cachée du pouvoir Icon_minitime

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La face cachée du pouvoir
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