La face cachée du pouvoir

J'accomplis mon devoir d'amant le sourire aux lèvres, même si encore une fois, la passion de la jeune femme surpasse la mienne, mais petit à petit mon endurance revient, et j'espère avec le temps, redevenir celui que j'étais avant et être l'homme qui la fera crier grâce.

Une fois nos ébats terminé, je la serre fort dans mes bras, les draps formant comme un cocon protecteur, au milieu du lit, qui ressemble plus à un champ de bataille d'ailleurs qu'à un havre de paix, avant de lui parler d'une voix douce:

Notre vie n'appartient qu'à nous et personne ne nous enlèvera jamais cela. Tu es la plus belle femme de tout Eridania et tous les hommes dans ce palais me jalouse, c'est tout. Tu refuses pour le moment le mariage avec moi, donc il n'y a aucun danger pour le trône, mais je souhaites que tu restes avec moi. En parlant de rester, je t'ai apporté un petit cadeau.

Sortant une boîte en bois ouvragé, qui était dans ma tunique tombé à terre, je lui tends:

A l'intérieur tu trouveras la clé des appartements royaux. Bien sûr c'est avant tout symbolique, puisque j'ai deux gardes en permanence devant la porte et qu'elle n'est jamais fermé à clé, mais j'espère que tu n'hésiteras pas à venir me voir plus souvent. Si je continu à te transporter dans mes bras, à travers tout le palais, je risque de passer pour un ravisseur.

Je souris en disant cette dernière phrase, car je pourrais "enlever" la gorgoroth tous les jours s'il le faillais. Puis je reprends mon monologue:

Je ne sais pas si je suis capable d'aimer quelqu'un après Mathilde, car comme toi, je ne comprends pas mes sentiments, car je pensais les avoir perdu définitivement, que plus personne ne me procurerai autant de bonheur, simplement en étant à mes côtés, mais aujourd'hui c'est le cas et je savoure chaque journée.

Je suis interrompu car on frappe à la porte. Je sens bien qu'Ylivi va encore se plaindre alors je l'arrête d'un baiser, cette méthode ayant fais ces preuves, et j'en profite pour m'habiller d'un peignoir avant d'ouvrir la porte. Je remercie la personne qui m'a livré le paquet et retourne dans la chambre.

Je dépose mon cadeau et ouvre la boîte avant le sortir un bébé renard et de lui tendre:

Tu te souviens des animaux que nous avons libérer ? Pour nous remercier Noalie Dorkas, nous a offert un chacun un animal, et elle t'a offert ce fauve.

Je lui met d'office dans les bras, le renard se lovant tout contre son corps. Avant de reprendre notre discussion:

Maintenant tu vas de voir lui choisir un nom, et tu as la responsabilité de cet animal. Tu ne peux plus quitter le palais en le laissant tout seul, comme un être abandonné ?

Je ne sais pas si je parle de moi ou du renard, mais le résultat est le même, ma chérie doit rester près de moi, car quel que ce soit les difficultés, si elle est à mes côtés, je pourrais tout affronter.

Coucher avec Thimothée, en plus d’être une expérience dont je ne me lasse pas tant c’est agréable, a le merveilleux effet de me rendre plus calme et de calmer la tempête qu’était mon esprit avant qu’il se ne se mette à m’embrasser et à joindre son corps au mien. Entourée de ses bras et des couvertures, comme dans un cocon de soie d’où je suis à l’abri de tout, je me blottie contre lui. Il me parle avec douceur et je profite de cet instant avec lui. Il me surprend en m’offrant les clés des appartements royaux, arguant qu’il ne peut pas me transporter à travers tout le Palais. Je ne dis rien mais je ne suis pas vraiment contre l’idée au fond de moi, c’est finalement plus agréable que je ne l’aurai cru. Mais question de fierté, je ne lui dis pas et me contente d’un sourire.

L’entendre dire qu’il est comme moi, qu’il a du mal à comprendre ses sentiments me rassure un peu. Savoir qu’il est heureux à mes côtés me suffit amplement et je n’en demande pas plus. Je me serre contre lui et m’apprête à l’embrasser lorsqu’on frappe de nouveau à la porte. J’ai une envie d’aller frapper le type qui ose encore nous déranger mais un baiser fugace de Thimothée me calme et j’attends donc qu’il aille voir de quoi il en retourne. Il revient avec une boite et un petit sourire aux lèvres qui me fait hausser un sourcil. Il pose le tout, l’ouvre et me tend un bébé renard. Complètement abasourdie je le prends maladroitement contre ma poitrine où il se love ne baillant. Il est d’un roux feu magnifique, avec des pattes noires et des yeux ronds d’un vert magnifique.

- Qu’est-ce que ?

Un cadeau de la propriétaire de l’animalerie… Dont il me confie la responsabilité en plus de devoir lui trouver un nom. Il me fait clairement du chantage mais ce petit renard est magnifique…

- Très bien. Tu es vraiment… fourbe mon cher Thimothée. Je dois le nommer ? Je ne suis pas douée pour ça… Tu vas t’appeler… Liem.

Ce n’est pas très original ou inventif mais cela lui va bien donc je conserve l’idée tout en caressant doucement la fourrure du petit animal qui s’est pelotonné contre moi.

- Tu sais, je n’ai pas vraiment besoin d’une autre raison pour rester. Tant que tu me laisses ma liberté et n’essaie pas de m’attacher de force dans ton lit, je resterai volontiers avec toi.

Je prends la clé et lui lance un sourire mi amusé mi narquois.

- Penses-tu vraiment que j’ai besoin d’une clé pour rentrer dans tes appartements, tu devrais me connaître mieux que ça, mais j’apprécie le geste, sois en sûr.

Je l’embrasse tendrement et me colle contre lui. J’apprécie finalement le fait d’être ainsi, au calme ne cherchant pas à tuer à tout va. Je n’oublie pas ma vengeance et la mènerait à bien quoiqu’il arrive, mais un peu de calme, de sérénité et de joie ne peut pas me faire de mal après tout. En fait, je me sens bien, pour la première fois depuis longtemps, je n’ai pas envie que les choses changent.