Aisling Six-Doigts

DON : Grande adaptabilité
SPECIALITES : Herboristerie et Empathie Animale
POUVOIRS :
Contrôle du Feu = ★★★★★★
Depuis toute jeune, Aisling a des facilités à contrôler les flammes et la chaleur environnante cela ne lui demande pas plus d'efforts que de marcher ou courir.

Apaisement des émotions = ★★✩✩✩✩
La chaleur dégagée par ses mains peut calmer les émotions extrêmes et négatives telles que la colère, la peur ou le dégoût et les inhiber temporairement. Elle s'exerce à utiliser son pouvoir à distance. Sans grand succès.

Spiritisme = ★✩✩✩✩✩
Récemment, elle a découvert qu'elle était capable de parler avec les morts... Ou au moins les restes de leur volonté et de leur conscience au moment de leur mort... Elle ne sait pas très bien et n'a jamais utilisé ce pouvoir volontairement

Aisling porte la lame de son père. C'est une épée bâtarde assez légère et de très bonne facture, elle sait s'en servir à une comme à deux mains.

Outre son arme, la jeune femme ne transporte qu'un seul objet précieux : Un catalyseur, sous la forme d'un pendentif rudimentaire. L'objet n'a aucune valeur sentimentale pour elle... Si bien qu'elle le laisse pendouiller au bout de son long bâton de marche.



Malgré une vie passée dans une cabane au beau milieu de la forêt, Aisling prête grand soin à son apparence... peut-être pas tout à fait comme on l'entend dans des lieux plus civilisés, certes, mais notez les efforts :

Au réveil - alors que le soleil est levé depuis plusieurs heures déjà - elle prend tout juste le temps d'avaler un morceau et de se nettoyer si elle en a l'occasion qu'elle commence à se coiffer avec un peigne en os avant de nouer sa chevelure d'ébène en deux tresses de taille inégales. Vient ensuite le moment où elle enfile des vêtements amples, ceinturés par des écharpes resserrées et autres foulard épousant ses formes discrètes. Le tout brodé et décoré tant bien que mal par ses soins, du bout de ses étranges mains. Elle poursuit ensuite en ajoutant de la couleur à un visage rond et boudeur, soulignant ses yeux gris par de fins motifs et coupant en deux ses épaisses lèvres avec un trait de peinture. Là aussi, c'est elle qui confectionne ses propre produits cosmétiques. Pour finir, elle enfile tout un tas de bijoux à ses bras et ses poignets, autour de son cou ou au bout de ses tresses, et accroche des grigris à sa ceinture, à son bâton et même au fourreau de son épée.

Une fois cette routine terminée, elle entasse tout son barda dans une sacoche en bandoulière avant de prendre la route d'une démarche nonchalante.


Qu'est-ce qui fait qu'on est adulte ? Certains me diront que c'est avant tout une question d'autonomie. Être mature c'est prendre ses responsabilités en main, n'est-ce pas ? En ce point, Aisling se débrouille assez bien : elle sait se nourrir, trouver un abris pour la nuit et même se défendre contre les menaces. Elle est presque complètement autonome.

Pourtant, il ne fait aucun doute en la côtoyant qu'elle garde l'esprit d'un enfant, et ce, à bien des égards. Premièrement, on notera une forte tendance à croire plus ou moins tout ce qu'on lui raconte, ne serait-ce que l'espace d'un instant. Son père lui reprochait souvent cela et il s'arracha les cheveux à lui faire passer cette crédulité. Il n'y arriva jamais totalement, et de cela découle maintenant cette naïveté parfois touchante chez la jeune fille. Car n'ayant eu que très peu de contact humain durant sa vie, elle peine à comprendre les motivations qui peuvent animer les gens et a du mal à concevoir certains actes extrêmes, confondant la sévérité avec de la cruauté. Si elle passait quelque jours au beau milieu de la civilisation, elle trouverait tout ce qui l'entoure absurde et même injuste.

Rajoutons à cela un penchant très adolescent pour les grasses matinées et une certaine flemmardise, et il est tout de suite plus difficile de voir Aisling comme une adulte fonctionnelle. Mais être fonctionnelle n'est absolument pas ce qu'elle cherche de toutes manières, son père, même si c'était un homme droit dans ses bottes, ne lui a jamais inculqué la notion de devoir, seulement celles de liberté et d'indépendance. Il lui répétait souvent que « ce que tu fais, tu le fais pour toi et ceux que tu aimes, car ce sont les seules personnes qui comptent ».

Souvent la tête dans les nuages ou en train de regarder à l'opposé de là où elle le devrait, elle souffre d'un certain manque d'attention et d'une tendance à se cogner ou faire tomber les objets fragiles par inadvertance. Mais lorsqu'on arrive à la captiver ou qu'elle décide de se concentrer, son côté empotée laisse place à une jeune fille studieuse et appliquée... Pendant quelques temps seulement...



PRENOM : Sibylle et Albâtre
RACE : C'est une paire de corneilles.
SEXE : Sibylle est une femelle, et Albâtre, son frère albinos, est un mâle.
POUVOIR : Ils n'en ont pas.
DESCRIPTION : Sibylle est intelligente, même pour une corneille, cependant c'est une véritable froussarde, elle s'envole en sûreté dès qu'elle croit apercevoir un danger. Albâtre, l'albinos, est quant à lui une véritable tête de pioche écervelée, une lionne pourrait lui bondir dessus qu'il resterait de marbre, à lui jeter un regard plein d’incompréhension.



Aisling, fille de Beranth et d'une mère qu'elle ne connut jamais, naquit loin de la forêt qui la vit grandir. Sa venue se déroula sous d'étranges auspice ; c'était une jour de tempête, le ciel était noir et le vent arrachait tout sur son passage. Lorsqu'elle vint, l'assemblée échangea des regards d'incompréhension, les mains du nouveau-né étaient pourvues de six doigts potelés. Une difformité au mieux disgracieuse, au pire, signe d'une malédiction.

Pour une raison qu'elle ignore, son père l'amena avec lui, loin de leur terre natale, en Noathis, alors qu'elle n'était qu'un nourrisson. Il refusait tout le temps de parler de son passé et quand il le faisait, il restait vague et préférait couper court aux discussion par un sinistre silence. La petite Aisling arrêta très tôt de lui poser des questions sur ce sujet, ne supportant pas de voir son père, d'ordinaire jovial et souriant, tomber dans la mélancolie. La seule fois où il lui reparla de cela, ce fut lorsqu'elle demanda ce qui était advenu de sa mère, il considéra qu'elle était en âge et lui expliqua qu'elle était morte des suites d'une maladie.

L'enfant montra très tôt ses capacités de contrôle du feu, elle progressait très vite mais manquait de précision. Si elle détestait travailler son don à cause de toutes les frayeurs et brûlures mineures provoquées par les flammes, Beranth ne lui laissa pas le choix. Il l'obligea à s'exercer, de peur qu'elle perde un jour le contrôle de son pouvoir. Et des progrès, elle en fit, à une vitesse folle. Le feu n'avait que peu de mystère pour elle, alors même qu'elle détestait cet élément douloureux et effroyable. Mais avec le temps, elle apprit à accepter les vertus de la flamme, la reconnaissant en tant que source de mort, comme de vie ; parfois dangereuse, parfois réconfortante.

La magie n'était pas le seul points sur lequel son père insistait. Il lui enseigna le maniement de l'épée et malgré le manque de talent de la maladroite Aisling, il réussit à lui donner des bases solides. Il lui apprit aussi à lire et à compter, elle ne prit jamais véritablement conscience qu'il s'agissait de quelque chose de rare, et naïve comme elle était, ne fit jamais le rapprochement avec d'éventuelles origines nobles ou érudites chez Beranth. Et enfin, pour parfaire son éducation il l'amena avec lui à la chasse. Ce fut un échec. La gamine au caractère assez fleur bleue était incapable de mettre à mort, et ne parlons même pas de dépeçage. Il faut dire qu'elle avait un don avec les animaux, sa présence les calmait, et c'est presque comme si elle était capable de les comprendre. Elle adopta même deux jeunes corneilles qui la suivent encore aujourd'hui.

Terrés dans leur cabane en pleine forêt de Sphènes, ils n'avaient presque aucun contact avec la civilisation ; seulement quelques séjours, pénibles aux yeux de l'enfant, dans un village à plusieurs jours de marche. Son père y achetait tout ce dont ils manquaient en forêt, généralement le strict nécessaire, mais il arrivait qu'il lui achète un jouet ou même un livre à un marchand itinérant. La gamine était passionnée par les plantes et les champignons. Dès qu'il pouvait, il commandait des traités sur la flore et l'herboristerie. À défaut de chasser, peut-être pourrait-elle se débrouiller avec les plantes se disait son père, pragmatique.

Cette vie, éloignée de tous les soucis mondains, était comme un rêve éveillé pour cet homme vieillissant au passé trouble. Voir sa fille grandir de jour en jour était pour lui le plus grand des bonheurs et maintenant qu'elle était devenue une jeune femme intelligente et forte il était comblé. Ainsi, c'est le sourire aux lèvre qu'il trouva la mort, une après-midi sur un sentier au beau milieu des bois. Il était parti chasser le lièvre quand une flèche taillée dans un bois sombre et surmontée de plumes rouges l'atteint en plein cœur.

C'est seulement une heure plus tard qu'Aisling retrouva le corps, alors qu'elle rentrait d'une expédition au village. Et tandis qu'elle était penchée à son chevet, tentant vainement de le ranimer, elle entendit une voix percer à travers ses bruyants sanglots. C'était celle de son père, et alors qu'elle n'en croyait pas ses oreilles, la voix lui expliqua qu'il était bel et bien mort et qu'ils n'avaient que très peu de temps pour parler. « Ta mère avait le même don... Celui de s'entretenir avec les défunts... Aisling je... J'espère que tu ne m'en veux pas, d'avoir été aussi mystérieux. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour te protéger, que tu sois heureuse...  Je m'excuse pour tout ce que tu as pu endurer et surtout, je veux que tu saches que tu es certainement la chose le plus heureuse qui me soit arrivé... Maintenant, ne t'affole pas, tu dois t'enfuir. Celui qui m'a fait ça n'en voulait qu'à moi je l'espère, mais par précaution, ne reviens pas chez nous, l'endroit peut-être piégé. Prends mon épée, et pars, ne t'occupe pas de ma carcasse vide... Je sais que je ne pourrai plus t'empêcher de prendre des risques inconsidérés, mais, je t'en prie, reste prudente... Je t'aime, ma fille. » C'est comme si il savait qu'il devait s'arrêter là car la lueur spectrale qui émanait d'au dessus du corps s'éteint en même temps que sa voix.

La jeune Aisling fit ce que son père demanda, mais elle était désormais perdue, son seul repère venait de disparaître. Les jours passèrent et n'avoir comme seule compagnie deux oiseaux de malheur n'arrangea rien. Elle décida de faire taire une bonne fois pour toute les questions qui trottaient dans sa tête en enquêtant sur la vie de cette homme qui fit tant pour elle. Peut-être réussira-t-elle aussi à retrouver l'assassin...