A la recherche des bijoux volés

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 A la recherche des bijoux volés

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Anonymous Invité
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MessageSujet: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 15 Déc - 10:39

C'est bien gaiement que je parcourais la ville ce matin-là, dame Lehoia est fortement occupé aujourd'hui et, si parfois elle m'autorisait à rester en sa compagnie malgré tout, ce n'était pas l'un de ces jours-là. Ce n'était pas si grave, pensais-je, je retrouverai le réconfort de sa présence dès ce soir, et puis la ville si géante soit-elle n'avait plus tant de secret que ça pour moi. Tout du moins, dans la manière de s'y retrouver pour ne pas que je me perde une nouvelle fois.

Une brise glaciale s'infiltra dans la rue, venant aussitôt parcourir intégralement mon corps et me geler le corps. Je frissonnai sans pouvoir m'en retenir et malgré les épaisses couches de vêtements qui me recouvraient, mes dents claquaient les unes contre les autres et au moindre arrêt de ma part, mes genoux commençaient à s'entrechoquer. Je n'aimais décidément pas Nivéria, en plus, que ça soit Ziria ou Doroma, les deux avaient tendance à se cacher bien vite de notre vue. Heureusement que je n'avais pas peur du noir. Je gloussai légèrement à cette pensée en continuant d'avancer dans la rue désertée. C'était sans doute la meilleure chose que cette saison pouvait offrir, des chemins libres de tout passant. Je devais bien être l'un des rares à vouloir m'aventurer dehors par ce temps-là sans une bonne raison.

Dame Lehoia m'avait proposé de rester au manoir, comme d'habitude, le grand feu de la cheminée m'attendait pour me tenir au chaud. Mais aujourd'hui, je voulais prendre le grand air et peut-être espérais-je, pouvoir aider à nouveau quelqu'un comme je l'avais fait avec dame Kilik à la bibliothèque quelques semaines plus tôt.

Aussi, j'arpentais silencieusement, mais joyeusement la ville en chasse d'une personne dans le besoin. Pour ça, je me dirigeais aux différents panneaux d'affichages de la ville pour y lire des annonces en tout genre, certaines de la ville annonçant que telle ou telle nouvelle mesure allait être prise, qu'un foyer d'aide aux sans-abris pour survivre face au froid était ouvert dans la zone résidentielle, que les bandits ne se montraient plus et qu'il fallait faire attention en sortant des murs de la ville aux animaux sauvages qui se montraient plus hostile en cette période de l'année. Monsieur Simon m'avait expliqué que c'était à cause du manque de nourriture, les loups, notamment, étaient obligé de s'aventurer plus loin pour trouver de quoi se nourrir. J'étais un peu triste pour eux, la nature ne devrait pas être aussi cruelle envers ces pauvres animaux et je me promettais qu'une fois adulte et connue, quand je serais un aventurier reconnu et un grand héros, j'utiliserai mon argent pour permettre aux animaux comme aux gens de ne pas avoir à tant lutter pour survivre.

C'est d'ailleurs dans le quartier résidentiel de la ville que je trouvais une affichette aussi intrigante que mal écrite. Elle n'était pas bien grande, presque recouverte entièrement par d'autres plus importantes sans doute, pourtant, elle attirait mon œil et je voulais la lire. D'un geste rapide, je retirai celles qui la recouvraient pour pouvoir la décrocher. L'écriture était plus qu'hésitante, sans rien de précis dans les traits et il y avait plus de fautes que de mots. Mince, celui qui l'avait posté ne savait pas vraiment écrire, pourtant, il avait tant besoin d'aide que cela ne le gênait pas de le faire tout de même. Cela devait être grave, me dis-je en prenant un air plus sérieux.

Je peinais à comprendre tout ce qu'il avait écrit tant les fautes et la mauvaise écriture le rendait difficile à déchiffrer, néanmoins, je compris qu'il s'agissait d'une histoire de vol, de bijoux croyais-je sans en être sûr. L'individu avait noté ce qui devait être son nom, Cirok, Criak ? Non Criok sans doute à la forme du o. Ainsi qu'une adresse pour permettre de le retrouver, chose que j'allais faire. Il m'était inconcevable que de ne pas aller l'aider, et puis je savais que dame Lehoia serait encore une fois très fier de moi si je revenais ce soir en lui comptant mes aventures pour apporter le bien à Hesperia.

Ni une, ni deux, je me mis en route pour la zone résidentielle et, plus précisément, vers le domicile de ce gentilhomme nécessitant l'aide d'un preux aventurier. D'un pas rapide et décidé, j'avançais à travers les rues, m'imaginant déjà devoir accomplir moult tâches et affronter de terribles dangers pour retrouver les biens volés. Peut-être était-ce une organisation criminelle vivant dans les sous-terrains de la ville que je devrais parvenir à démanteler, sans doute avec l'aide de la garde. Ou bien cela serait un fieffé voleur de renom, commettant crime sur crime partout dans Ishteria, avec un nom de légende qui fait trembler le moindre garde à qui l'on ordonne son arrestation. Devrais-je poursuivre sur les toits dans une folle course-poursuite le voleur ? Sautant d'un rebord à un autre, manquant de tomber dans la rue en contrebas, mais sauvé de justesse par un courage insoupçonné ? Tant d'histoires que l'on me compta dans ma jeunesse se ravivaient en moi et m'offraient un éventail de possibilité infinie quant au déroulement de cette aventure.

Une chose était sûre, il me faudrait tout d'abord parler avec tous les protagonistes présent au moment du vol, afin d'avoir l'avis de chacun. Après tout, dans certaines histoires, il n'y a pas de grand réseau de bandits, uniquement un ami ou proche de la famille volée dont le cœur est rempli d'une noirceur insoupçonné. Je me sentais rempli d'un flot d'émotion agréable qui me faisait rêver, mais dont je devrais rapidement me débarrasser pour avoir l'attitude d'un véritable enquêteur.


Dernière édition par Arthur Merk le Mar 19 Jan - 17:45, édité 2 fois
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 15 Déc - 10:58

"Ouais, c'est moi Criok, Corben Criok d'ailleurs gamin. Pourquoi cette question ?" Me répondit le grand Zélos après avoir ouvert la porte. Sa taille était impressionnante, et bien qu'il m'était déjà arrivé de voir plusieurs membres de son espèce, aucun ne rivalisait de puissance face à ce dernier. Face à ma taille minime, il faisait aisément le double de ma hauteur et s'obligeait à baisser vivement les yeux pour pouvoir me parler. Sa peau verte était bien pâlotte, peut-être à cause du temps actuel me demandais-je. Après tout, l'hiver ne fait-il pas changer légèrement la couleur de peau ? Je n'en étais pas sûr et me forçais à ne plus penser à cela, gardant cette étrange question dans un coin de ma tête pour y repenser plus tard, j'aimerais bien la poser à dame Lehoia.

De la voix la plus sereine et sûre que je puisse avoir, je lui répondis armé d'un large sourire. "Bonjour monsieur Criok, je m'appelle Arthur Merk et je viens vous aider dans cette histoire de vol." Je lui montrais l'affichette qu'il avait écrite en preuve de mes propos. Il ouvrit à nouveau la bouche pour me répondre et, à son froncement de sourcil et son air général, je savais parfaitement ce qu'il allait dire.
"T'es pas un peu jeune pour m'aider ? Tes parents vont s'inquiéter gamin si tu ne rentres pas vite.
- Jeunesse ne rimes pas avec incompétence, si je puis me permettre monsieur Criok. Dis-je calmement. De plus, personne ne s'inquiétera monsieur, je n'ai plus de parents et, afin de survivre, me dois de travailler afin d'obtenir des Dias."

Et bien, cela ne l'avait pas fait céder, mais au moins il hésitait à présent. J'avais bien compris que ne pas avoir de parents lorsque l'on était encore un enfant permettait d'obtenir la compassion et la pitié des adultes, de certains adultes. Je n'aimais pas m'en servir, c'était comme faire du chantage et c'était mal. Mais parfois, si cela permettait d'aider les autres, ça devenait nécessaire. Puisqu'il hésitait, je décidais de continuer à défendre ma cause. "Monsieur Criok, je peux vous proposer de participer à la recherche de ces bijoux. Et si je ne parviens à rien, vous n'aurez rien à me donner et j'accepterai d'effectuer une autre tâche pour vous en compensation du temps que je vous ai fait perdre."

Il se mit à sourire, ses sourcils se détendirent pour retrouver une place normale et la sévérité de ses yeux s'estompa. Soudain, il rigola à pleine gorge d'un rire puissant et rauque. Il se décala de l'entrée pour laisser une ouverture et, tout en continuer à se gausser, me fit signe d'entrer dans sa bicoque en parfait état. "Vas y, entres" Parvint-il à me dire tandis que j'avançais dans l'entrée de sa demeure. Derrière moi, il me fit signe d'une main de me diriger vers ce qui ressemblait à un salon et faisait également office de salle à manger et cuisine sans nul doute. Une grande pièce ouverte assez étonnante et dont l'énorme cheminée devait être prompt à réchauffer l'intégralité de la pièce, si elle était allumée.

Rapidement, il s'assit sur l'une de ses chaises et m'en montra une autre que je tiras pour m'y installer. Une table simple et abimé nous séparait, sur laquelle de la vaisselle sale se trouvait, sans doute de la veille. Un pichet prêt à déborder d'eau gisait au centre de celle-ci et, voyant que je l'observais, me proposa à boire. Avec franchise je ne refusai pas cette proposition, ma gorge n'était pas sèche mais je ressentais tout de même une certaine soif. Après m'être désaltéré, son regard restait fixé sur moi, il devait me jauger croyais-je, mais je n'en étais pas sûr pour autant. Finalement, il reprit la parole alors que j'allais le faire. "J'ai pas tout compris à ce que t'as dit Arthur, mais tu m'as fait rire alors j'vais te laisser le bénéfice du doute.
- C'est tout à votre honneur monsieur Criok. Pourriez vous...
- Attends gamin, dans un premier temps, pas de monsieur Criok avec moi, Corben suffira, ensuite, on se tutoie Ok ? Mince, pas croyable qu'un gosse de ton âge parle comme ça... T'as quel âge d'ailleurs ?
- Bientôt douze ans monsieur. De plus, je ne peux vous promettre de parvenir à vous appeler par votre prénom et vous tutoyer, mais je ferais mon possible Corben.
- On s'en contentera alors.
- Merci de votre... de ta compréhension. Pourrais-tu me raconter toute l'histoire lié au vol s'il te plaît ?" Lui demandais-je en sortant un calepin que je transportais dans l'une de mes nombreuses poches, je sortis également un stylo plume ainsi qu'un encrier que m'avait offerte dame Lehoia en voyant mon envie d'écrire et de lire.

Ainsi, après s'être servi un verre à son tour, il me raconta tous les faits de cette affaire. Me parlant de son travail au domicile de dame Flint, une bourgeoise vivant aux abords du palais royal dans un manoir nécessitant la rénovation d'une pièce externe. Pour ce faire, elle engagea l'un des meilleurs maçons de la ville, monsieur Criok, qui se chargea des réparations comme il se devait de le faire. M'assurant qu'à aucun moment, il n'était pas épris de mauvaises intentions. Une fois son travail finis, il obtint sa paie et quitta les lieux sans rien emporter d'autre, sauf que des bijoux disparurent environ en même temps et depuis, dame Flint est persuadée que le pauvre maçon est le voleur. Après avoir convoqué la garde de la ville, ces derniers se mirent à enquêter, mais faute de preuves et de ne pas avoir retrouvé les bijoux chez monsieur Criok, l'enquête cessa sans vraiment plus de nouvelle. L'histoire aurait pu s'arrêter la, mais dame Flint est persuadé d'avoir raison et l'honneur ainsi que la réputation de monsieur Criok en empathie, si bien que plus personne ne semblait vouloir l'embaucher.

Une fois son récit achevé, je lui demandai ce qu'il fit après avoir terminé chez dame Flint. Il m'apprend qu'un autre contrat avait déjà était signé et qu'il travailla à la rénovation de l'un des foyers d'accueil aux indigents de la ville pour préparer la rude saison. Ce qui était une preuve plus que raisonnable qu'il ne pouvait l'avoir volé après. Je notais l'adresse de ce foyer et m'assurais d'obtenir le nom des gens avec qui il avait pu discuter ces jours-là. Mais également l'endroit où vit dame Flint afin d'aller la questionner. Finalement, je lui demandai s'il savait quels bijoux avaient été volés. "Pas exactement, des colliers, bagues et bracelets, je crois. Peut-être des boucles d'oreilles, elle m'a pas dit ce qui avait disparu s'te garce..."Je notais tout cela dans mon joli carnet à la reliure de cuir et terminai de le fermer.

Remerciant ce gentilhomme, je n'avais plus de questions à lui poser et décidai de quitter les lieux pour poursuivre l'enquête. Il me souhaita bonne chance, que j'en aurais besoin pour trouver le fin mot de l'histoire et affronter cette ogresse de bourgeoise. Je le remerciai d'autant plus et commençai à marcher dans les rues toujours aussi vide d'Hesperia.

Dans les cieux, des flocons de neige faisaient leur apparition et venaient se poser avec délicatesse sur les toits et les pavés de la ville.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 15 Déc - 12:09

Il ne me fallut pas longtemps pour arriver au foyer d'accueil des pauvres gens de cette ville, pourtant, la neige avait eu le temps de tomber à sa guise, sans vent pour l'arrêter ou la repoussait, et recouvrait maintenant la ville d'une fine couche qui continuerait à grossir tout au long de cette douce averse. Étrangement, je remarquai qu'il ne faisait pas plus froid pour autant et, la veille encore, aurais parié qu'avec la neige le temps se refroidirait davantage. Cela n'empêchait pas mes doigts d'êtres gelées dans mes gants et le bout de mon nez d'être aussi rouge qu'une tomate. L'air qui s'échappait de ma bouche créait une brève fumée et je m'en amusai sur le chemin, me demandant à quel point, je pourrais créer de la fumée. Pourrait-elle durer plus longtemps s'il faisait plus froid ? Avant de disparaître comme elle le faisait, s'évaporant dans le ciel.

Un raffut commençait à se faire entendre tandis que j'approchai du lieu, peut-être un tapage, une bagarre violente entre désespérés ? Non, j'espérais que non. Je n'étais plus très loin de l'entrée et déjà, j'apercevais davantage de monde que j'avais vu jusqu'à présent dans les rues, depuis que j'avais quitté la demeure de dame Lehoia. De lourds regards se posèrent sur moi tandis que j'avançais au milieu de cette foule aux vêtements en piteux états, avec trop peu de couche pour avoir bien chaud et le maigre feu devant l'entrée ne devait pas aider tant que ça. Le bâtiment n'était pas bien grand, vieille bicoque rafistolée à la dernière minute pour accueillir des gens dans le besoin, c'était un acte généreux qui allait bien les aider. Même s'il allait être difficile de passer l'hiver ici, ce serait mieux que dans la rue. Plus tard, moi aussi j'aiderais ces gens...

Rapidement, je franchis la foule de monde et me rendais compte à quel point ils étaient nombreux, bien plus que je ne l'aurai cru possible. Jusqu'à atteindre un comptoir où des gens distribuaient de maigres rations de nourriture. Aussitôt, l'un des trois membres du personnel quitta son poste et contourna le comptoir pour venir à mon niveau, posant un genou au sol en même temps qu'une main sur mon épaule. Son visage montrait une expression étrange et bienveillante dans laquelle il n'y avait aucune pitié, uniquement une grande compassion à mon égard. Je rougis sans m'en rendre compte et fus ravi de voir que de telle personne existait.

"Bah alors petit, que t'arrive t-il pour venir ici ? Tu veux manger ou boire quelque chose ? On a des boissons chaudes si tu veux, du thé ça te tenterais ?"

Mon visage n'avait rien de triste ni qui forcer l'apitoiement, au contraire, j'affichai un sourire amical et sereine. J'acceptai bien volontiers sa proposition de boisson chaude, je n'étais pas dans le besoin, mais il faisait si froid qu'un peu de chaleur serait la bienvenue. Lorsqu'il revint avec il me fit le suivre pour m'installer sur un tabouret proche du comptoir. "Merci monsieur, commençais-je à répondre en sortant une pièce de ma bourse, je ne suis pas dans le besoin aussi tiens-je à payer cette boisson.
- Mais non, je te l'offre, tu devais en avoir bien besoin vu comme tu tremblotes."
Je déposai malgré toute la pièce sur la surface plate devant mois, je tenais à aider même si mes moyens n'étaient pas importants. C'est d'ailleurs ce que je lui dis et, avec un sourire bienveillant, il accepta, comprenant l'importance de ce geste à mes yeux. Il m'assura ensuite que cet argent serait utilisé à bon escient et que, grâce à elle, un repas de plus pourrait être distribué. Cela me réchauffa davantage le cœur et l'âme que le thé pourtant excellent.

Ne pouvant me permettre d'accaparer tout son temps, je passai directement aux choses sérieuses alors qu'il me regardait encore. Et commençai à le questionner d'une voix paisible. "Je m'appelle Arthur Merk et j'enquête sur un vol de bijoux. J'aurais besoin de savoir si monsieur Criok, un maçon zélos, était bien venu ici afin de réparer le bâtiment il y a trois semaines de cela ?
- Euuuh, oui, oui tout à fait. Me répondit-il pris au dépourvu. Il est effectivement venu réparer le mur est du bâtiment, celui-là, là-bas." Il pointa le mur en question auquel je jetai un rapide coup d'œil. Parfaitement réparé, remarquai-je. C'était un travail d'orfèvre que monsieur Criok avait fait.

"Pourriez-vous le jurer sur votre honneur ? Si c'était le cas, cela aiderait beaucoup monsieur Criok a prouvé son innocence.
- Oui. Oui, je pourrais le faire, mes deux collègues et une bonne partie des gens présent actuellement pourraient le faire. Ah, terrible ce qui lui arrive à Corben, on a entendu parler de l'affaire. C'est la faute à cette folle de femme, il aurait jamais dû accepter ce contrat si tu veux mon avis Arthur."
Tandis que je notais cela dans mon carnet, je le questionnai davantage au propos de cette femme. "Et pourquoi cela s'il vous plaît ?
- C'est une dame à problème, faut toujours qu'elle s'en invente pour se faire voir du public, dès qu'on oublie son existence l'espace d'un instant, Paf, ça va plus pour elle et faut qu'elle refasse des histoires. J'sais pas ce qui lui a pris à Corben de vouloir y aller.
- Je vois, répondis-je calmement même si cela n'était pas entièrement vrai. Auriez vous un conseil à me donner pour aller l'interroger ?
- Le seul que je pourrais te donner, c'est de ne pas lui dire que tu travailles pour Corben, elle te laissera jamais rentrer sinon, elle est persuadée que c'est lui le coupable. Qu'un honnête travailleur qui gagne bien sa croûte serait le responsable... Quelle honte franchement !"

Chaudement, je remerciai ce monsieur tout en notant son nom ainsi que celui de ses collègues. Puis, après avoir fini mon thé et l'avoir laissé retourner aider les autres, je me dirigeais vers la sortie du bâtiment. Observant une dernière fois tous ces gens qui, malgré leurs situations, souriaient et rigolaient entre eux et ce que j'avais pris pour le début d'une bagarre en approchant n'était qu'un groupe s'esclaffant.

Déterminé à trouver le véritable coupable, je me dirigeai maintenant vers le palais royal pour aller m'entretenir avec dame Flint.
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 15 Déc - 18:20

La neige continuait inlassablement de tomber tel un manteau blanc et immaculé de sa beauté le paysage citadin. Durant mon enfance, je n'avais jamais pu voir de neige et, en compagnie de monsieur Simon, il m'était arrivé d'en voir quelques fois, mais rien de tel qu'aujourd'hui. Oh, certes, la forêt était d'une grande beauté en saison hivernale, mais ce n'était rien de comparable à ce paysage-ci.

Une vingtaine de minutes me suffirent à atteindre la demeure de dame Flint. C'était un grand manoir qui n'avait pas le luxe des plus riche demeures d'Hesperia, mais gardait tout de même un cachet de beauté et de splendeur. S'il était situé dans le quartier résidentiel, ce manoir aurait été sans aucun doute la demeure la plus splendide, mais ici, aux alentours du palais royal, il n'était presque qu'un manoir parmi tant d'autres. Sa beauté restant pourtant splendide et je me contentai de l'admirer pendant quelques minutes, grelottant dans le froid. Seul, au milieu de cette rue, je fis rapidement tâche et les gardes de l'endroit ne manquèrent pas de me repérer. Je trouvais toujours cela incroyablement bête que les gardes de la ville soient afférés dans ce genre d'endroit plutôt qu'à ceux qui en ont vraiment besoin. Il devait sûrement y avoir une explication que je ne comprenais pas encore.

L'un des gardes finit par s'avancer dans ma direction, sous son épaisse couche de fourrure et de vêtement chaud, j'apercevais la lourde armure qu'il transportait et rêvait d'un jour pouvoir porter un tel monstre métallique. Ne lui laissant pas le temps de parler, je pris les devant et le rejoignit. "Enchanté monsieur, je m'appelle Arthur Merk et j'aimerais m'entretenir avec dame Flint au sujet de ses bijoux volés." Prononçais-je de la voix la plus claire et audible possible malgré le froid qui me faisait grelotter sans cesse. À plusieurs reprises, de vifs claquements de mâchoires agrémentèrent ma phrase. Ce qui était plutôt pénible, mais en voyant que le garde peinait lui aussi à résister aux affres du froid, j'en fus presque heureux. Quel monstre étais-je devenu à me satisfaire du malheur des autres ? Cette simple idée m'écœura.

"T'es pas un peut trop jeune pour ça ? T'as quoi, dix balais à peine ? R'tourne chez toi et que je te revois plus par ici.
- Mais, Monsieur le Garde, pardonnez moi mon insistance mais jeunesse ne signifie pas incompétence...
- Pfff, va dire ça à d'autres. Dame Flint n'a pas le temps pour ça, et puis elle a déjà des gens qui s'occupent de retrouver les bijoux, y paie rien pour attendre ce foutu maçon !
- Monsieur...
- Dégage garçon avant que j'te fasse partir.
- Bien... Bien monsieur, désolé du dérangement..." Peiné, je fis volte face et me décidai à trouver une autre solution, il allait bien falloir que je discute avec cette gente dame qu'était dame Flint. Allais-je attendre devant qu'elle ne sorte ? Non, ce serait trop long et les gardes finiraient par me repérer, en plus, si le froid continuait ainsi, je finirais comme un glaçon.

Je me creusais la tête en avançant aléatoirement dans la ville aux alentours du palais royal. Finalement, c'est le son des cloches de la ville qui me permit de prendre une décision. Puisque midi venait de sonner, j'allais retourner à la maison et j'en discuterai avec dame Lehoia, elle aurait sûrement pleins de conseils à me donner, comme toujours. Et puis pour dire vraie, la chaleur d'un bon feu ne me ferait pas de mal. Aussi ne perdis-je pas plus de temps pour retourner auprès de dame Lehoia.

Je m'assis à la table à manger, attendant gentilement et patiemment que le repas ne soit servit, et, surtout, que la sainte sirène qui m'avait pris sous son aile n'arrive. Les portes s'ouvrirent et je la vis faire son entrée, m'éblouissant de son rayonnement bienveillant dont je ne me lasserais jamais. Un large sourire se dessina subitement sur mon visage, c'était l'effet qu'elle provoquait, j'étais incapable de ne pas sourire en sa présence si réconfortante. Finalement, elle s'installa à table, en face de moi et me sourit à son tour.

"Votre matinée s'est bien passé madame ?" Lui demandais-je poliment, bien que cela m'intéresse tout autant que le tas de questions que j'avais à lui poser. J'aimais ce qu'elle me racontait et trouvai toujours cela passionnant. Néanmoins, je comptais bien lui demander son aide et le fis dès que nous terminâmes de parler de sa matinée. "Dites, madame Lehoia, est-ce que vous pourriez m'aider ? J'ai accepté d'aider un monsieur qui est accusé de vol, c'est un maçon Zelos du nom de Corben Criok. Il y a trois semaines, environs, il a rénové un bâtiment externe au manoir de dame Flint, une bourgeoise dont je ne connais pas encore grand chose. Et j'ai commencé à enquêter comme dans les livres, j'ai tout noté sur ce carnet, dis-je en lui tendant, et tout allait bien, mais quand j'ai voulu parler avec dame Flint, ses gardes ont refusé parce que je n'étais qu'un enfant. Et puis, je ne sais pas comment prouver l'innocence de monsieur Criok, mais je suis sûr que ce n'est pas lui le coupable..." Je m'arrêtai de parler en me rendant compte de la vitesse à laquelle les mots sortaient de ma bouche, et à quel point le souffle commençait à me manquer. Il allait falloir que j'y aille moins vite si je voulais lui expliquer toute la situation, aussi inspirais-je goulûment et termina de lui conter ma matinée de manière plus paisible.
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Othello Lehoia
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 15 Déc - 22:53

Le dos ramollie d’être restée de longues heures assises, la prêtresse, petite silhouette pâle et chevelue, s’avançait rapidement jusqu’à la salle à manger. Le jeune Arthur Mierk était parti prestement en ce jour, et elle espérait encore pouvoir le retrouver pour le repas. Ces journées se résumaient à écrire des lettres, préparer son départ futur, et se ressemblaient bien plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Mais la présence de ce jeune homme ramenait dans ses journées une fraîcheur des plus agréables. Et bien malgré elle, elle s’était attachée au jeune aventurier et à ses récits incroyables dans la ville reine.
Aussi, quand elle le découvrit sagement assis devant son assiette, ses yeux brillants et pétillants de la candeur des enfants, une joie intense éclaira son visage et illumina son être ?


« - Très bien Arthur, merci beaucoup. » Elle lui sourit gentiment, regardant le jeune homme devant son repas avec une fierté qu’elle ne dissimulait plus. « Ne t’ai-je pas dit de m’appeler Othello ? »

L’allégresse de sa voix se heurta à sa malice, alors qu’elle s’asseyait à côté de son protégé. Elle espérait bien qu’il la nommerait un jour, mais en apprenant à le connaître, elle comprenait de plus en plus que la tâche serait ardue. Voyant à son expression qu’il attendait qu’elle poursuive, elle entama de lui raconter sa matinée, bien trop morne et riche en paperasses à son goût, mais qu’il sembla trouver délicieuse. Comme beaucoup de ses récits, d’ailleurs, qu’il avalait comme un nectar malgré ce qu’elle pensait être un manque d’intérêt certain.
Mais cette fois-ci, elle sembla déceler chez lui autre chose, comme un sujet qui lui brûlait le bout de la langue et ne demandait qu’à s’échapper. Déposant finalement sa serviette sur ses jambes, elle acheva discrètement et de façon anticiper ses récits bien mornes pour finalement écouter ce que le jeune héraut avait à lui raconter.

Et c’est alors que ses jeunes lèvres s’ouvrèrent sur une rivière, un fleuve, un flot intarissable de mots qui s’évada en un grand torrent dans l’air ambiant, couvrant le crépitement du feu, les ronflements du tigre, tous les sons environnent qui s’écrasèrent et se turent pour laisser parler le jeune aventurier. Othello elle-même cessa presque de respirer pour lui laisser le temps de tout expliquer, et ne pas interrompre ce qui monopolisait ses pensées avec tant d’ardeur. Et en même temps qu’il racontait sa mission vertueuse, elle constata avec sérénité qu’il avait fait énormément de chemin. Ses yeux baignait d’une fierté silencieuse, tandis que ses lèvres s’étaient scellées dans un sourire tranquille, étrange et mystérieux, face à ce garçon plein de bonne volonté…

… Et qui s’était trouvé une situation épineuse, pour le moins. Avec attention, elle récupéra le carnet qu’il lui tendait pour découvrir toute l’histoire. Corben Criok… Elle finit par attraper les pages, écoutant avec attention en étudiant le petit dossier. Le Monsieur était zélos et maçon de métier, et injustement accusé d’un vol de bijou qu’il n’aurait pas commis. Elle reconnaissait bien là Arthur, et sa volonté pure et noble d’apporter à ce monde un peu plus de justice. Une bien belle cause qu’elle ne pouvait qu’encourager. Alors qu’il reprenait son souffle et s’arrêta, elle s’amusa de son phrasé de grand détective et de ses vives intuitions, avant de plonger dans ses pensées.


« - J’ai déjà entendu ce nom là quelque part… » Avoua-t-elle en reposant à plat le cahier devant elle. Dans une introspection profonde, elle se panchant en avant, attrapant son menton menu entre ses doigts diaphanes. La yorka semblait profondément absorbée par cette histoire, et creusait profondément dans ses mémoires pour retrouver la fameuse Madame Flint. Madame Flint… Madame Flint ! Son visage s’illumina d’un coup, alors qu’elle mettait enfin le doigts sur le souvenir de cette noble un peu acariâtre.

Aucun doute que ses gardes auraient été du même acabit. Elle l’avait rencontré lors d’une messe furtive en l’honneur de son altesse. Elle faisait tout pour briller plus que le roi : robe claquante, bijoux, plus de poudre sur le visage que de sable dans tout Argyrei… Il ne lui avait pas semblé être de la première honnêteté, ni de la première fraîcheur, et le ton de sa voix grinçant l’épouvantait encore. Elle s’était donc faite volée – bizarrement, ça ne la surprenait pas. Mais si Arthur disait vrai, on menaçait la mauvaise personne d’une culpabilité erronée. Et elle avait maintenant une fois aveugle dans les convictions du jeune garçon. Si il pressentait que le zélos disait la vérité, c’est qu’il devait dire la vérité. Ce mois de cohabitation lui avait permis de réaliser qu’Arthur avait un don : et son intuition ne le trompait pas.

Mais encore fallait-il le prouver. Et la tâche ne serait pas forcément facile. Ceci dit, il voyait juste : mieux valait commencer par interpeler la première intéressée, qui serait certainement ravie de remettre la main sur ses bijoux. Et ses gardes – ou au moins, ceux présents le jour du crime – pourraient aussi lui fournir de précieux indices. Dans son introspection, Othello semblait songeuse, tandis qu’en réalité, elle fomentait intérieurement un plan… Machiavélique ? Non, audacieux.


« Arthur, nous allons t’aider à faire innocenter ce Monsieur Criok. Que dirais-tu de devenir pendant quelques heures un messager du Duché de Nivéria ? » Elle le couva avec un regard complice. Que le jeune garçon puisse approcher la bourgeoise sans raison relevait du fantasme. Mais qu’il lui porte un message personnel pourrait facilement ouvrir quelques portes, et délier quelques langues.

Brusquement, elle se leva, et fit signe à Arthur de la suivre. Il lui fallait un parchemin et un encrier ; L’entraînant jusqu’à son bureau en délaissant quelques minutes leurs assiettes fumantes, elle découvrit la pièce et s’approcha du cabinet, attrapant de quoi écrire et notant rapidement quelques lignes sur le document, qu’elle roula soigneusement pour fermer avec un ruban de soi bleu qu’elle scella avec son blason de cire. Et alors qu’elle allait lui tendre le document, elle se retint in extremis, comme prise d’une nouvelle fulgurante idée. Réfléchissant un instant, elle se releva, et reparti dans un autre meuble, une autre pièce, entraînant le garçon dans son sillage sans lui donner plus d’explication.
Finalement, ils se retrouvèrent dans sa chambre devant une petite commode, où la prêtresse, concentrée, fouilla quelques secondes avant de sortir d’un tiroir le médaillon de Kélor, symbole indéniable d’une appartenance gélovigienne. Elle tendit alors l’objet et la lettre au jeune garçon, avant de poser ses mains sur ses hanches.


« Te voilà maintenant mon émissaire ! » Othello ne cachait pas son enthousiasme à l’idée d’aider son protégé à mener à bien son enquête, et à rentrer, elle aussi, dans la danse. « Nous allons inviter cette chère Madame Flint à boire le thé. Mais comme je suis terriblement occupée, je ne vais pas pouvoir accomplir cette mission personnellement. » Son ton était malicieusement joueur, et elle essayait de subtilement faire comprendre à Arthur la nature de son plan. « Avec ce document et ce médaillon, aucun garde ne saurait te refuser l’accès à chez Madame Flint. C’est peut-être l’occasion de discuter un peu avec eux sur l’incident… Non ? » Discrètement, elle lui adressa un clin d’œil. « Mais nous devrions d’abord finir nos plats, sinon nous allons nous faire taper sur les doigts par la cuisinière. »
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMer 16 Déc - 10:13

C'était avec le plus grand des honneurs que je marchais vers le manoir de Dame Flint. Un sourire béat fendait un visage conquis par le plus grand des bonheurs face à tant de confiance offerte. Partout, dans la demeure de dame Lehoia, je l'avais suivi sans broncher mot, prêt à tout pour pouvoir aider le pauvre monsieur Criok et accepter la moindre aide qu'on pouvait lui fournir. Mais, à aucun moment, je ne m'attendais à ce que ma tutrice agisse de cette manière à mon égard. Faire de moi, ce petit homme encore enfant, handicapé et bien naïf, son émissaire. Le messager personnel du duché de Nivéria dont dame Lehoia était maintenant duchesse.

Bien sûr, j'acceptai sans rechigner, car cela m'était tout bonnement impossible de refuser une telle proposition de sa part. Et je me montrai plus que fier de cet honneur même si, dans le fond, je ne me sentais pas méritant de l'être. Après tout, la diplomatie dont pouvait faire preuve dame Lehoia restait un mystère à mes yeux et, bien que tentant parfois de parler avec l'élégance qu'elle possédait, je ne parvenais pas à me montrer aussi subtil. Mince, allais-je tout faire tomber à l'eau ? Ce trouble me prit de court alors que le manoir de la bourgeoise se profilait face à moi, bientôt, je ne devrai plus me poser la question, car il sera trop tard.

Pouvais-je me permettre de faillir ? Non ! Dame Lehoia avait eu confiance en moi, si elle pensait que j'étais prompt à accomplir cette tâche, alors je devais l'être, car la duchesse de Nivéria ne se trompait jamais. J'avais gardé une fière allure auprès d'elle, me tenant plus droit que jamais tandis qu'elle me donnait l'invitation, la lettre à transmettre à dame Flint. D'une concentration intense, je m'étais armé pour tenir bon, et dès lors que je passais le seuil de la porte pour arriver dans la petite court tout de neige couverte, je m'effondrai sous le poids d'un bonheur immense m'enlaçant de toutes parts. Allongé dans la neige, je ne ressentais nullement la morsure glaçante des froides températures et me contentai de regarder vaguement le ciel, déjà plus qu'un sourire de benêt sur mon visage.

"Et gamin, j't'avais dit de pas revenir, j'crois bien ?" M'annonça énerver le garde que j'avais vu avant le repas. Il quitta son poste pour me rejoindre, d'une démarche qui n'avait rien d'amicale ou de bienveillante, à des cieux de celle délicate de dame Lehoia, et de la démarche ordonné des chevaliers d'Hesperia. Tout de politesse, je m'inclinais face à cet homme qui ne voulait pas mon bien. "Aller, dégage maintenant avant que j'sorte mon épée. Me dit-il d'un ton menaçant.
- Désolé monsieur, je me vois dans l'obligation de refuser, je viens ici en ma présence d'émissaire du duché de Niveria." Dis-je en lui montrant le médaillon de Kelor. Sa mine se déconfite et ceux qui étaient un profond agacement se changea bien vite en un air circonspect face à mes propos. Aussi, ne lui laissant guère le temps de réfléchir davantage, je reprenais les paroles que je m'étais répétées maintes fois durant le trajet. "Dame Lehoia, Duchesse de Nivéria, souhaiterai cordialement inviter Dame Flint à venir boire le thé.
- Ouais bon, bien, d'accord, baragouina-t-il, donne moi la lettre et on en parle plus.
- Impossible cher monsieur, mon travail de messager requiert de transmettre cette lettre en main propre à dame Flint, autrement, l'invitation ne sera plus valable.
- C'est que madame Flint n'est pas là...
- Aucun soucis, dis-je en lui coupant la parole, ma tâche me demande d'attendre son retour pour lui transmettre cette lettre.
- Bon, comme tu veux gamin. Reste dehors avec nous à te les geler en l'attendant alors."

Mince, voilà que je n'avais pas prévu cette éventualité qui me ramenait soudainement à la situation concrète du monde environnant. La béatitude dont je faisais preuve avant cette discution s'était évanoui dans les airs un peu plus à chacune des agressions de ce garde et, à présent, je tremblotais à ses côtés. Combien de temps mettrait-elle à revenir ? Peut-être toute l'après-midi... Non, je ne pouvais rester dehors aussi longtemps, je n'étais pas aussi bien couvert qu'eux.

Soudain, je ressenti comme une faiblesse m'envahir, comme si l'énergie de mon être s'échappait d'un seul coup. De manière incompréhensible, cela m'arrivait de temps à autre et jusqu'à présent, monsieur Simon n'était pas parvenu à trouver de réponse, pas plus que monsieur Jacob lorsque j'étais avec lui ou maman des années plutôt. Je n'y avais plus pensé, car, depuis que j'étais avec dame Lehoia, cela ne m'était plus arrivé, peut-être en connaîtrait-elle la cause et le remède ? Je devrais lui demander dès ce soir. Néanmoins, mes pensées furent soufflées par les hurlements d'une gente dame qui venait d'ouvrir la porte principal du manoir, hurlant sur les gardes pour connaître la raison de ma présence à leurs côtés. Celui avec qui j'avais eu à faire lui indiquant que j'étais le messager de la duchesse de Niveria. La gente dame s'en offusqua d'autant plus et scanda à quel point, c'était une honte que d'agir ainsi, laisser un émissaire attendre dans le froid, un enfant qui plus est, était tout bonnement honteux ! J'appris ainsi qu'il s'appelait Francis et qu'il méritait bien de se faire châtier en place publique. Puis cette gente dame s'avança vers moi, affrontant la neige recouvrant l'allée malgré ses basses pantoufles laissant tout le reste de son pied se frigorifier.

"Ne reste pas ici, viens avec moi, on va te faire une bonne boisson chaude. Tu dois être mort de froid mon garçon. Je suis Elga, la gouvernante des lieux." C'est en la remerciant mille fois et en me présentant que je la suivis à l'intérieur du manoir. Ici, elle prit mon épais manteau qu'elle accrocha à un porte manteau tandis que je me secouais légèrement, retirant la neige qui me recouvrait encore. Puis après une indication rapide de quelles portes donnaient sur quelles pièces, elle me fit m'installer dans le salon, à l'endroit de mon choix. En ma qualité d'émissaire, je pris place avec une élégance douteuse dans l'un des divans. Une fois m'avoir demandé quelle boisson chaude je voudrais bien boire, me proposant tout d'abord un chocolat chaud, elle quitta la pièce pour revenir quelques instants plus tard. Et tandis qu'elle s'asseyait face à moi, elle m'indiqua qu'une domestique allait apporter notre thé.

"Et bien, Arthur, quel âge as tu ?
- 11 ans madame, bientôt 12.
- Oh, et bien bon anniversaire en avance alors.
- Merci madame, vous êtes vraiment généreuse.
- Mais c'est normal, il faudrait être fou pour laisser un messager dehors par ce temps, votre tâche n'a rien d'aussi ingrat qu'être garde ici, alors il se venge comme il peut. Et bien, déjà messager d'un duché à ton âge ? Les routes ne sont pas trop dangereuses ?
- C'est que je suis devenu messager il y a peu, pour apporter cette missive à dame Flint précisément. Dame Lehoia, la duchesse de Niveria, aimerait s'entretenir avec elle de fait dont j'ignore la nature.
- Quel dommage... Moi qui suis si curieuse des affres de la noblesse.
- Peut-être est-ce à cause de cette histoire de vol de bijoux." Demandais-je avec hésitation et, voyant que cela la surprenait, j'ajoutai sans plus attendre. "Dame Lehoia à récemment acquis le poste de duchesse et, afin d'obtenir un soutien politique, souhaite protéger aux maximums les nobles de ce genre de crimes affreux. Sans doute, désire-t-elle s'entretenir avec dame Flint vis-à-vis de cela, comme elle l'a déjà fait avec deux autres membres de la noblesse s'étant fait dérober des biens de valeurs dans les mois précédents." Les mots filèrent de ma bouche sans que je ne les comprennes tous, hasardant des mots que je l'avais entendu prononcer lorsque dame Lehoia me contait ses matinées de paperasse et rendez vous diplomatique sans grande importance. Néanmoins, cela sembla avoir eu l'effet désiré, car elle commença à me parler de ce vol.

Durant son récit et toutes les extrapolations qu'il contenait, la domestique nous apporta un plateau sur lequel deux tasses se faisaient face, un pichet d'eau chaude aromatisé au milieu. Sans perdre un instant, elle nous servit un verre à chacun avant d'y ajouter du sucre et/ou du lait à notre convenance. Je n'avais encore jamais bu de thé avec du lait et accepté d'y goûter, regrettant amèrement ma décision bien rapidement. Lorsque dame Elga termina de me parler du vol, nous reprîmes une conversation bien plus banale l'espace de cinq minutes, le temps de boire le thé, après quoi elle s'excusa lourdement de devoir m'abandonner ici tant elle avait d'autres tâches à accomplir. J'acceptai sans mal ses excuses, la laissant vaquer à ses occupations.

L'heure suivante, je discutais tranquillement avec les différents domestiques que je voyais passer, tout en déambulant dans le salon qui servait également de bibliothèque de ce manoir, observant minutieusement tout ce luxe tape à l'œil dont ce manoir était pourvu. À nouveau, la vive douleur se fit ressentir et je me sentis soudainement plus affaiblis encore, m'obligeant à prendre appui sur le rebord de la fenêtre par laquelle j'observais l'arrière-cour.

Dans mon dos, un garde venait d'entrer dans la maison, il retira bien vite le lourd manteau de fourrure de ses épaules et s'avança dans ma direction. Me retournant, je reconnus qu'il s'agissait du second garde de l'entrée, celui qui était resté bien silencieux aux côtés du plus grondant des deux. Tranquillement, il prit la parole.


Dernière édition par Arthur Merk le Jeu 17 Déc - 23:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMer 16 Déc - 21:13

Le garde, de sa haute et bourrue carrure, te regarde avec un certain respect après avoir passé l’entrée de la pièce et secoué un temps sa pace pleine de neige. Du haut de son visage d’une trentaine d’année, il te toise longuement, avant de venir tapoter ses bottes sur le sol sans grand respect pour la maîtresse des lieux. Finalement, il revient sur tes pas et te regarde plus encore.

« Encore là petit ? J’aurai pensé que tu aurais fini par perdre patience avec ton papier. » Il pointe du bout du nez le parchemin que tu tiens.

Le grand gaillard t’es plutôt sympathique : il n’a ni l’aura de tueur de son collègue, ni le même visage grognon. Celui-là te semble même presque bavard. Et pourtant, il se tait, et cherche pendant plusieurs secondes Elga qui s’affaire dans le couloir. Quand il la voit passer, il l’invective immédiatement.

« Dis-moi Elga, tu n’aurais pas un peu de thé pour moi aussi ? On se les pèle dehors. »
« Marcus ! Un peu de tenu. » Elle ne veut pas te regarder dans les yeux, mais tu la vois bien dodeliner de la tête pour indiquer ta direction au rustre de Marcus. « Pas devant notre invité. Tes remarques de mal élevé, tu peux les laisser dehors. »
« Oh allez, c’est pas bien grave. J’suis sûr qu’il a rien entendu. » Discrètement, il t’adresse un clin d’œil. « Elle n’est toujours pas revenue Flint ? Ces rendez-vous avec le roi prennent des plombes en ce moment.» Puis il poursuit à demi-mot, même si tu peux très bien entendre. « Et il lui veut quoi, le duché de Nivéria, à Flint ? »
« Prendre le thé. » Là encore, elle baisse le ton, comme si ces prochains mots relevaient du secret d’état, des petits mots de la noblesse qui ne devaient pas leur atterrir dans les oreilles. « La nouvelle duchesse voudrait en savoir plus sur le vol. »

Marcus devient soudain un peu livide.

« Ah. Bah va me falloir un grand thé, alors. »

Elga hausse les épaules, et retourne à ses occupations. Tu peux être le témoin privilégié de ce qu’il se passe réellement dans les maisons nobles : de ce trou de souris qui profitent de chaque seconde avant que le chat ne rentre. Tous les habitants de la maison te semblent parfaitement à l’aise, et tu sens que tu pourras obtenir ce que tu désires sans difficulté. Maintenant que tu as passé l’entrée, tu fais parti des leurs, de toutes ces petites souris qui vivent et apprécient la chaleur du foyer et travaillent ensembles à la prospérité des lieux.
Marcus hausse à son tour les épaules et vient s’assoir à côté de toi, prenant mollement place dans une chaise avec une familiarité étonnante.

« Alors comme ça, le vol t’intéresse ? » Il a un petit sourire badin sur les lèvres, même si tu le vois un peu jaune. « Ah ça… J’aurai voulu que ça reste discret mais bon. Faut croire que les nouvelles vont vite. On était de garde en plus. Avec Francis. On était dehors quand c’est arrivé. Madame était occupée dans son… Boudoir, bureau. Bref. Nous on était dehors, se geler les… Enfin, on avait froid, et voilà que d’un coup on entant Fl…Madame Flint crier. On a accouru et on l’a trouvé sur les genoux. » Il recule la tête un instant, un grand sourire aux lèvres. « Elle criait comme une folle, ‘Au voleur, au voleur !’. On aurait dit une démente. »

Elga passe alors dans le couloir et lui jette un regard si sombre qu’il te fait froid dans le dos, même si il ne t’est pas destiné. Mais Marcus n’a pas l’air de s’en soucier beaucoup et reprend son histoire.

« On en a prit pour notre grade, avec l’autre empaffé. Le pire c’est qu’elle était seule dans la maison avec le maçon, nous, on a vu personne sortir. Donc bon… Elle a vite trouvé son coupable, selon elle. Le pauvre, il a rien demandé quand même. » Le garde te semble brusquement empreint de culpabilité. « ll y avait une chose bizarre quand même. La fenêtre était ouverte, et on est en plein Nivéria… »

C’est à ce moment qu’une domestique arrive avec le thé du garde… Et que la porte s’ouvre en grande pompe sur une silhouette qui t’est inconnue, mais dont tu devines facilement l’identité. Devant toi, toute couverte de poudres, de fards et d’un rouge à lèvres criard, une dame dans une robe immense et couverte de bien trop d’enjolivures pour être belle, d’un âge certain mais maquillée à l’extrême, Madame Flint s’approche, avec derrière elle Francis qui n’en mène pas large. Immédiatement Marcus se lèvre, droit comme un i, et la servante qui propose immédiatement le thé à sa maîtresse.

« Alors.. Qu’avons-nous là ? »



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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeJeu 17 Déc - 23:07

Paisiblement, j'expliquai au garde que j'apprendrais être monsieur Marcus quelques instants plus tard qu'attendre faisait partie de mon travail en tant qu'émissaire. Puisque la lettre que je possédai devait être remise en main propre, alors je patienterai jusqu'à l'arrivée de dame Flint. Néanmoins, il ne me répondit rien, se contentant de sourire de manière compréhensive avant de bien vite se tourner vers dame Elga lors de son retour.

À plusieurs reprises durant l'échange entre la dame de maison et le garde, je voulus m'initier dans la conversation et répondre de mon propre chef, mais je m'y empêchai fermement, comprenant bien rapidement que ces deux personnes se connaissaient depuis longtemps et qu'ils s'appréciaient beaucoup. Aussi, je patientai sagement toujours au bord de la fenêtre, ne regardant cependant plus vers l'extérieur, mais bien vers la grande pièce servant de salon. Je ne m'attendais guère à ce que dame Elga divulgue immédiatement la raison de ma présence, tout du moins de celle que j'avais donné, au garde. Mais j'en appréciais, au final, grandement le geste puisque cela m'éviterait d'avoir à trouver quelques manières étranges et subtiles d'aborder le sujet avec lui. Puis lorsqu'il demanda finalement un grand thé, je ne pus me retenir de rigoler. Un rire que j'arrêtai malgré tout bien vite afin de garder mon sérieux en tant que messager officiel.

Ensuite, monsieur Marcus s'installa sur le divan, je m'asseyais en face de lui et sortais immédiatement mon petit carnet de notes ainsi que mon encrier et ma plume. Scrupuleusement, j'écoutai et écrivais tout ce qu'il pouvait se souvenir sur l'incident, ne m'arrêtant qu'au passage de dame Elga. Je frissonnai terriblement à son regard et c'est sans nul doute l'une des premières fois que j'en voyais un ainsi. Ensuite, et de manière moins méchante à l'égard de Dame Flint, il reprit la parole pour finir de me compter ce qu'il avait à dire. À mon grand damne, cela ne m'aiderait guère beaucoup, je m'attendais à bien plus, mais c'était tout de même un bon début, une piste à creuser et qui me prouvait qu'un intrus l'avait volé avant de repartir sous le nez des gardes.

Jusqu'à présent d'un silence impénétrable, je m'apprêtai à lui poser des questions lorsque la domestique arriva une tasse prête à déborder au moindre mouvement brusque dans les mains. Délicatement, elle la déposa devant monsieur Marcus qui la remercia chaudement. Lorsqu'elle quitta la pièce, j'ouvrai la bouche pour m'exprimer, mais je fus de nouveau interrompu par l'entrée sans politesse de Dame Flint en personne. Voilà que j'en étais déçu et manquai de laisser cette vilaine émotion transparaître sur mon visage, mais je parvins à l'éviter, gardant un air sérieux et rangeant aussitôt mon carnet dans les poches de mon manteau. Aussi vite que Marcus lui-même, je me dressai debout et m'inclinai bien bas face à cette grande dame.

Sans politesse aucune, dame Flint se contenta de demander ce qu'il y avait ici. Alors, je m'avançai toujours incliné bien bas vers le sol dans sa direction, ne m'arrêtant qu'à quatre bons mètres d'elle. Regardant vers le sol, je me présentais d'une voix paisible. "Enchanté dame Flint, je viens vous transmettre une lettre de Dame Lehoia, duchesse de Nivéria en ma qualité d'émissaire.
- Ô, fort bien. Me répondit-elle sans me saluer. Donner moi cette lettre alors, je n'ai pas toute la journée bon-sang." Aussitôt, je me redressai pour lui tendre la lettre, toujours en gardant mon visage bien bas afin de ne pas croiser son regard. Une fois la lettre obtenue, elle m'invita à quitter sa demeure, expédiant Marcus dehors. Il n'était pas payé à rien faire scanda-t-elle. Poliment, je quittai la demeure après lui avoir souhaité une bonne journée, me dépêchant de retourner auprès de dame Lehoia.

Me hâtant pour ne pas subir les affres du froid, je finissais par rentrer au manoir de la duchesse ma tutrice. Frigorifiai, je refermai un peu trop violemment la porte à mon goût derrière moi et me dépêchai d'atteindre le salon principal afin de profiter de la chaleur du feu de cheminée. Ici, j'attendais patiemment que dame Lehoia n'arrive, sans doute avait-elle des documents à vérifier ou à remplir, une chose était sûr, devant ces flammes vacillantes au grès du vent soufflant par la cheminée, je me perdais à sa contemplation, faisant fi du temps qui s'écoulait autour de moi. Observant uniquement les flammes danser et raconter une histoire.

C'est d'une main délicatement posée sur mon épaule que dame Lehoia parvint à me faire sortir de cet instant où le temps m'échappait. Peut-être m'avait-elle appelé, avait-elle prononcé quelques mots en arrivant, mais je n'avais rien entendu tant happer par le doux crépitement des bûches. Pas plus que j'avais entendu ses gracieux pas en ma direction. Je ne sursautai pas, ce qui viendra à me surprendre moi-même lorsque j'y repensai, me contentant de me tourner vers elle, un large sourire se dessinant sur mon visage tant j'étais ravi de la voir à nouveau. Paisiblement, je me levai. "Je... je ne vous avais pas entendu dame Lehoia. Je m'en excuse terriblement." Son doux visage devint encore plus attentionné à mon égard alors qu'elle me reprenait encore une fois sur le fait de ne pas m'excuser à la moindre action de ma part. Je manquai de m'en excuser... Puis nous allâmes nous asseoir autour de la table basse sur laquelle je posai mon carnet, le tendant dans la direction de la duchesse. "Je n'ai pas appris grand chose, commençai-je, néanmoins tout y est consigné. Il semblerait que les gardes n'aient pas vu le voleur entrer, pas plus que ressortir. Une fenêtre dans la pièce où les bijoux se trouvaient était grande ouverte. Je ne suis pas sur que monsieur Marcus, le garde avec qui je me suis entretenu, pense que monsieur Criok est le coupable."

Maugréant dans une moustache inexistante, je pestai à voix basse quelques mots. "Dame Flint n'est vraiment pas correct."
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeSam 19 Déc - 21:44

Le petit jeune homme avait quitté la maison peu de temps après, sous les yeux attentifs de la sirène qui le regardait disparaître dans la rue, se perdant dans l’horizon jusqu’à s’évanouir dans les flocons de neige. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander dans quoi il s’embarquait, et si elle avait bien fait de l’encourager un peu plus sur ce chemin. Après tout, même les plus sombres chemins étaient pavés de bonnes intentions. L’âme charitable et altruiste d’Arthur était aussi éclatante qu’inquiétante : la sirène demeurait cruellement consciente de la valeur d’un cœur pur dans une cité dantesque. Elle redoutait parfois que son insouciance et sa bonté ne le mène sur des chemins dangereux… Un creux se forma dans son ventre face à cette pensée obscure : sans s’en rendre compte, elle s’était attachée plus que de mesure à la présence de ce jeune garçon sous son toit et ses étranges aventures.

Mais elle se devait de mettre au placard ses scrupules et ses remords. Elle croyait, même fébrilement, dans l’intuition de son protégé ; et qu’elle se devait de faire tout ce qu’elle pouvait pour l’aider dans sa tâche. Se ressaisissant bien vite, elle se décida à mener de son côté sa petite enquête.
Il y avait dans cette histoire d’étranges zones d’ombre. Othello quitta son poste d’observation, faisant étalage, mentalement, des différentes missions qui l’attendaient pour les heures à suivre, mais l’esprit toujours troublé par ces voles de bijoux. Si elle n’avait pas Madame Flint dans son cœur, elle devait admettre que cette histoire de larcin n’était pas de bon augure. En règle générale, les nobles de la capitale n’étaient pas des cibles aisées. Malgré des maisons vastes et inondées d’indécentes richesses, les maîtres des lieux avaient également le luxe de pouvoir s’offrir la garde qui va avec.

Qui plus est, même si elle ne connaissait pas le mystérieux Monsieur Criok, elle ne pouvait se résoudre à l’imaginer aussi bête. Il ne fallait pas être très intelligent pour croire qu’on pourrait subtiliser impunément les bijoux d’une baronne à son nez et à sa barbe. Et surtout en plein cœur de sa maison. Sans vouloir faire de conclusions hâtives, elle ne pouvait que comprendre que cette histoire ne tenait pas debout, et elle devenait intimement persuadée que le seul crime du malheureux était d’avoir travaillé pour la mauvaise personne au mauvais moment.

Distraitement, elle descendit le grand escalier de bois et tomba nez à nez avec Lazarre. Le garde un peu bourru venait de Nivalessa, la capitale du duché de Niveria, et s’était déjà mis à son service pour préparer son arrivée. L’esprit encore plongé dans des pensées troubles, elle le fixa un instant sans vraiment le voir, avant de brusquement réaliser sa présence, et son utilité.


« Dites moi, Lazarre, est-ce que vous connaissez les milices de la ville ? » Othello le fixa avec une intensité surprenante ; tout indiquait qu’elle avait une idée derrière la tête. « Si une enquête était en cours pour vol, vous seriez au courant ? Chez la baronne, Madame Flint ? »

Le garde eu brusquement l’air circonspect, la regardant avec surprise palpable. Il haussa les épaules mais finit par répondre, délaissant sa méfiance pour adopter un ton simplement curieux.


« Oui, j’ai encore quelques camarades à la caserne, mais… Je ne suis pas vraiment les enquêtes qui sont menées ici. » Puis il s’empressa presque d’ajouter, face à sa mine déconfite. « Peut-être que je peux aller faire un tour et poser quelques questions, si vous m’y autorisez… »

Une lueur d’enthousiasme illumina le visage de la yorka qui s’empressa d’accepter. C’était un retournement de situation fort favorable : avec des indications en interne, il leur serait bien plus simple d’avancer. Donnant immédiatement sa permission au terran, elle le regarda chercher sa cape avant de s’enfuir à son tour de la maison. Comme libérée d’un poids, la prêtresse su qu’elle pouvait de nouveau se mettre au travail, retournant à son bureau pour écrire, une à une, des missives bien trop formelles pour informer les différents dignitaires de la couronne de sa nouvelle présence, et entamer son arrivée prochaine à Nivalessa. Elle nourrissait encore l’envie secrète de proposer à Arthur de l’accompagner là-bas, mais elle sentait, profondément, que le jeune garçon avait soif d’inconnu et de grandes épopées. Le moment n’était peut-être pas le bon, se disait-elle.  

Sans voir le temps passer, elle se releva des heures plus tard, les yeux brûlants et la main ankylosée, se demandant si le jeune Monsieur Mierk avait accompli sa mission, et si la vieille baronne allait bientôt pointer le bout de son nez. Elle n’avait pas spécialement envie de revoir ce visage poudré et légèrement dégarni… Mais il fallait parfois mettre de côté ses remontrances. Quand elle arriva dans le salon où crépitait les braises encore ardentes, elle constata avec plaisir la présence du terran, comme absorbé par les luettes dansantes, un spectacle touchant qui l’emplissait de fierté. Sans faire de bruit, elle glissa jusqu’à arriver à sa hauteur et poser une main bien inoffensive sur sa jeune épaule. Son premier réflexe fut de sourire, et le second de s’excuser, un instinct qui ne la surprenait plus – et l’amusait grandement tant il était poli.


« Bon retour parmi nous, Arthur. » Dit-elle simplement. « Je vais devoir finir par te facturer un dias par excuse. »

En le suivant jusqu’à la table basse, elle s’apprêtait déjà à entendre l’avancée de ses péripéties – et elles n’étaient pas à la hauteur de ses attentes. Fronçant un sourcil inquisiteur, Othello demanda des yeux à Arthur si elle pouvait feuilleter les pages de son carnet impeccablement tenu et entama de lire les informations consignées, tout en écoutant son histoire. Admirant une seconde la beauté de ses petites lettres écrites avec soin, avant de se retrouver happée dans cette histoire saugrenue. On n’a pas vu le voleur rentré…


« Cela ne peut signifier qu’une chose, » commenta-t-elle d’un air absorbé, pensant plus à voix haute que s’exprimant consciemment, « soit le voleur était déjà dans la maison, soit nous avons affaire à un bandit particulièrement doué. » Conclut-elle. Et cela n’était guère surprenant : beaucoup de ladrinis étaient connus pour leurs capacités renversantes ou leurs magies les rendant maîtres dans l’art du larcin. Mais rien n’était encore sûr ; quoique… « Cette histoire de fenêtre est tout de même très étrange… »

Comme à son habitude quand elle basculait dans une intense réflexion, elle ramassa entre ses doigts son menton, et regarda intensément Arthur, sans trop réaliser à quelque point elle réfléchissait sérieusement. Une fenêtre ouverte n’était-elle pas le signe d’une sortie discrète ? Elle découvrait que Criok et Dame Flint étaient les seuls présents dans la demeure selon les dires des soldats, mais n’y avaient-ils pas d’intendants, de serviteurs… Cela paraissait particulièrement peu probable que Criok ait prit le risque de voler la dame, mais dans ce cas, pourquoi l’avoir accusé si facilement ? Elle s’arrêta brusquement quand elle découvrit le jeune homme maugréer dans sa barbe, agitant le dessous de ses narines avec une mimique bien trop mature pour son jeune âge. Cela lui arracha bien agréablement un éclat de rire – au fond, elle partageait amèrement son opinion.


« Dame Flint n’est pas connue pour son amabilité, effectivement… Mais nous allons bien devoir la supporter pendant quelques minutes, si nous voulons en savoir plus. Si nous parvenions à lui faire avouer que Criok n’est pas coupable, nous faisons d’ores et déjà un pas en avant faire sa rédemption – et peut-être que nous réussirons à en savoir plus si nous lui parlons directement. Mais avant tout, il nous faut un plan de bataille. » Othello sembla de nouveau pensive. « Connais-tu l’adage : diviser pour mieux régner ? Elle ne viendra probablement pas seule. Tu devrais t’occuper d’accueillir ses accompagnants, peut-être auront-ils des informations pour nous. Et le moment venu, rejoins-nous, nous pourrons alors la questionner ensembles. » Elle réfléchit un instant, et poursuivit. « Le temps pour moi de briser la glace. » Elle essayerait de le faire avec les mots et le thé, mais sa magie assurerait toujours le succès de leur entreprise. Brusquement, son visage s’illumina une dernière fois, ayant oublié de prévenir Arthur. « Lazare est parti à la caserne, il y a peu. Il devrait pouvoir te rapporter des informations sur l’enquête. »

Il en allait de son honneur de nouvelle duchesse d’assurer à son protégé la réussite de cette aventure : ou au moins, que sa route soit la plus sûre possible.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeDim 20 Déc - 17:38

Avec dépit, j'acquiesçai à ce que dame Lehoia disait. En effet, celui ayant effectué ce mauvais coup devait déjà être à l'intérieur ou extrêmement doué. Et, de la même manière que cela ne l'affectait, la fenêtre était un élément que je trouvai bien étrange. Pourquoi était-elle ouverte si ce n'est pour permettre au voleur de s'échapper par là ? Ô, soudain, une idée me naquit dans mon esprit et je me sentis l'âme d'un grand détective, comme l'était monsieur Lupin dans des récits que j'avais lu chez monsieur Simon. Mêlant ma pensée à la parole, je dis avec une certaine hésitation malgré tout, de peur de paraître idiot. "La fenêtre ouverte était peut-être un faux indice pour nous faire croire que le voleur avait quitté les lieux par là alors qu'il continuait à se cacher dans la maison ? Comme ça, les gardes furent obligés de quitter leur poste pour enquêter et lui de s'échapper par ailleurs ?"

En m'exprimant, je me rendais compte que mon idée n'était pas aussi fameuse que je ne l'avais cru. Pourquoi se compliquer autant la tâche ? Ce n'était pas logique, il était bien plus simple de partir par la fenêtre avant même que les gardes ne soient au courant. Désolé de cette mauvaise idée, je baissais la tête et regardais mes pieds, n'osant plus faire face à dame Lehoia plongé dans ses pensées. L'avais-je dérangé ? Venais-je de lui faire perdre le fil de sa pensée et ainsi une réelle brillante idée qu'elle aurait pu avoir ? Mince, je me sentais peinait de ne pas réfléchir avant de parler. L'envie de m'excuser me mordait au ventre, me serrant et tordant l'estomac mais je me retenais de toute mes forces, je devais arrêter de m'excuser autant.

Et comme je m'y attendais, lorsqu'elle termina de réfléchir intensément, ce fut pour parler avec une douceur et une vivacité d'esprit aussi impressionnante qu'à son habitude. Ainsi, je la regardai parler, déballer le début de plan qu'elle venait d'échafauder alors que je me morfondais, inutile petit homme que j'étais. J'acquiesçai à ses dires, effectivement, parvenir à faire avouer à dame Flint qu'elle n'était pas si sûr d'elle-même quant à la position de monsieur Criok en tant que voleur serait une bonne chose.

Bien étrangement, c'était la première fois que j'entendais l'adage dont elle me fit part, bien que je me rappelais avoir entendu monsieur Simon dire quelque chose d'assez similaire alors qu'il m'apprenait à chasser certaines créatures vivant en meutes. Mais Dame Flint ne venait pas seule, de qui sera-t-elle accompagnée ? Des gardes ? Des domestiques ? Peut-être dame Elga ? Mince, moi qui m'attendais à la voir venir seule, je tombai de haut et comprenais qu'il me restait tant à apprendre sur ce monde. J'allais commencer à balbutier quelques mots, ne sachant pas quoi dire exactement ni comment m'y prendre pour les convaincre de parler lorsque dame Lehoia intervint brusquement pour signifier l'envoi de Lazare à la caserne, ce serait une bonne chose. Et puis cet homme étant quelqu'un de gentil et sociable, il ne pouvait qu'obtenir plus d'information que je n'avais réussi à en avoir depuis le début de mon enquête.

"Ma... Mais dame Lehoia... Je ne saurais pas quoi... Quoi dire pour avoir ces informations s'ils sont nombreux..." Une nouvelle fois attristé de mon incompétence, je balbutiais paniqué ces quelques mots, espérant qu'elle m'aiderait à savoir quoi dire. Moi qui n'avais regardé que mes pieds en le disant, je finissais par redresser mon visage vers elle tandis qu'elle me rassurait et son illuminée visage irradié de tendresse, me redonnant un baume au cœur qu'elle seule parvenait à faire. Et, tandis qu'elle me donnait des pistes sur ce dont je pourrais parler, je l'écoutai attentivement, ne loupant aucun de ses mots et ne perdant nullement ma concentration. Tentant de me rappeler la moindre de ses phrases pour m'en souvenir en temps et en heure. La réputation de monsieur Criok autant que celle de la duchesse qui m'avait recueilli était en jeu. Il me faudrait être à la hauteur.

Scrupuleusement, je réfléchis aux phrases que je pourrais énoncer et j'en répétais même certaine à voix basse rien que pour moi lorsque dame Lehoia eut terminé de m'en apprendre plus sur l'art de la diplomatie et du jeu des mots. Cela me paraissait toujours aussi compliqué et je la trouvais, sans nul doute, bien plus courageuse que le meilleur des soldats, tant tenir une épée me semblait plus aisée que tenir une importante discussion, dont les enjeux pouvaient aller au-delà de la vie et de la mort de centaines de personnes. Moi qui ne pouvait manier le fer, sans doute devrais-je apprendre à manier les mots ? Mais était-ce là le travail d'un aventurier que de savoir parler avec aisance ? Je n'en étais pas sûr, cela serait-il utile que de savoir orienter une conversation face à un monstre sauvage incapable de communiquer ? Ou face à un piège centenaire dont on ignore tout ?

Depuis que je vivais proche de dame Lehoia, l'idée qu'être un aventurier n'était pas fait pour moi me trottait parfois dans la tête. Étais-je taillé pour ça ? Petit Arthur qui n'avait qu'un bras ? Les doutes m'envahissaient dans ces moments-là et je n'aspirais plus qu'à une chose, trouver un réconfort aussi simple, soit-il qui me permettrait d'arrêter de penser. L'envie de partir était grande, mais toute comme celle de rester l'était et je ne parvenais jamais à me décider sur quoi faire demain, si ce n'était aider mon prochain et rendre fier maman, monsieur Simon, monsieur Jacob et, sans doute plus encore, dame Lehoia.

Roulé en boule sur le lit aux couvertures de soies qui était le mien, je me sentais déchiré entre deux vies que j'idéalisais et dont je ne savais vers laquelle me tourner.

Quelqu'un frappa doucement à ma porte et je sursautai, me redressant vivement et essuyant par réflexe une larme qui n'avait pas coulé. "Vous pouvez entrer" Dis-je à l'accoutumé. Marguerite, l'une des servantes du manoir, ouvrit la porte pour entrer d'un pas. "Arthur, madame Flint est en train de remonter la rue, Othello t'attends pour l'accueillir.
- J'arrive, merci de m'avoir prévenu." Lui répondis-je en quittant mon lit, me dépêchant d'aller vérifier mon image devant le miroir tandis que la servante descendait déjà les escaliers de bois. À sa suite, je me dépêchais de rejoindre dame Lehoia dans le hall du manoir. "Je suis prêt." Lui dis-je, plus confiant que j'avais pu l'être précédemment.
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Othello Lehoia
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMer 6 Jan - 17:53

« Fais toi confiance Arthur, tu as toutes les capacités pour conquérir le monde. » Un sourire énigmatique éclaira son visage alors qu’elle regardait le jeune garçon s’éloigner vers le couloir, hanté par d’étranges démons dont elle osait à peine deviner le contour.

Peut-être que selon lui, la bonne volonté ne faisait pas tout. Que ses ambitions étaient des moteurs, mais aussi des freins. Qu’avant de douter des autres, il doutait avant tout de lui-même. Bien des questions qui s’accrochaient à ses semelles, et qui devaient traîner dans son sillage comme un goudron épais. Et pourtant, même si elle distinguait par touche le passé du garçon et qu’elle était lourdement consciente de ne pas pleinement le connaître, elle ne parvenait pas à comprendre d’où lui venait pareilles craintes. Les verrous de l’être étaient complexes, et pour s’être entravée de pareilles chaînes, Othello savait heureusement qu’il suffisait de temps et d’esprit pour s’en remettre ; mais aussi de soutient. Elle qui était émerveillée par le courage et la maturité dont pouvait faire preuve Arthur, se promettait de faire son possible pour lui ouvrir les yeux sur ses forces, comme ses réelles faiblesses.

Dés qu’il eut disparu, elle se remise à l’organisation de cette venue. C’était la première fois pour elle qu’elle recevait un autre membre de la cour, un exercice qu’elle n’affectionnait pas le moins du monde mais qu’elle endosserait pourtant. Dans une enquête bien menée, il faut toujours entendre la victime, non ? Othello parut particulièrement pensive quand elle entra dans la cuisine, chassant mécaniquement des mèches de neige de son visage diaphane sans trop y réfléchir. Marguerite la dévisagea bien une poignée de minutes, à faire les cent pas entre la gazinière et la salière avant d’oser l’interrompre pour lui demander ce qu’il y avait.

« Cette affaire m’intrigue, Marguerite. » Avoua-t-elle finalement. « Mais nous devrions préparer l’arrivée de la baronne. »

Cela leur prit moins de temps qu’escompter, mais suffisamment pour lui permettre de se préparer au mieux. Le boudoir était prêt à accueillir le séant trop poudré de la terranne, et les différents membres de la nouvelle maison se tenaient tous sur le qui-vive. Tous ? Alors qu’elle s’inquiétait de son absence, Arthur arriva prestement de l’étage, ravivé d’une force nouvelle et remarquablement apprêté. La servante qui l’avait fait mendé la regarda avec complicité, et Othello l’accueillit volontiers en posant une main sur son épaule ; reconnaissante, sans aucun doute, mais aussi fière – et peut-être, au fond d’elle, recherchait-elle la force candide du jeune garçon face à cette épreuve, qui la faisait craindre bien plus qu’elle ne voulait le montrer.


« Madame Flint ne va pas tarder à arriver. » Lui souffla-t-elle discrètement. « Je vais la conduire jusqu’au boudoir ; De ton côté, tu vas pouvoir discuter un peu avec sa suite. »

Diviser pour mieux régner… En réalité, même si elle n’escompter régner sur rien ni personne, elle désirait tout de même connaître toutes les versions de l’histoire et en apprendre plus sur le butin volé – ou même les circonstances précises de l’accident.
Quand Flint passa la porte, avec son nez blanc et ses joues incroyablement roses, Othello se sentit pincée par une crispation de dégoût. Une forme de rejet de cette vision plastique de la noblesse eridanienne, qui cachait les rides et les cheveux gris sous paillettes et crèmes plus odorantes qu’un parfum. La Baronne n’était pas de ces nobles qu’elle admirait ou appréciait, et elle dû fouiller dans ses ressources pour s’incliner respectueusement et relever vers elle un regard impassible. Elle paraissait bien banal à côté d’elle : sa robe n’était pas des plus riches, aucun bijoux ne décoraient ses mains ou son cou, aucune parure ni aucun artifice pour faire de cette tête animale une tête couronnée. L’affrontement de deux visions, deux cultures, deux esprits ?


« Merci beaucoup d’avoir accepté mon invitation, Madame Flint. Soyez la bienvenue chez nous. » Elle se retourna alors vers Arthur, transpirant brusquement de fierté et de bienveillance. « Monsieur Merk, peux-tu accueillir ces messieurs et dames et les guider jusqu’à la salle à manger ? Madame Flint, si vous voulez bien me suivre. »

Poliment, elle guida la dame jusqu’au premier étage où les attendait un petit salon gentiment décoré, quelques méridiennes et petites tables de facture cimmériennes, ainsi qu’une petite table où se trouvait déjà le service à thé, mais pas encore le précieux liquide. Elle avait demandé à Marguerite de les laisser attendre un peu, le temps pour elle de briser la glace, et d’aborder la question en douceur.


« J’espère que vous avez pu faire un déplacement agréable ; et que vous avez pu vous remettre de vos dernières émotions. » La Baronne la regarda avec une lueur piquante – et la sirène se sentit brusquement visée, pas par sa question, mais par sa race elle-même. Madame Flint aurait-elle des aspérités envers les non-terrans… ? Une phobie qui expliquerait bien son rejet de Monsieur Criok.

Sans se laisser démonter, elle encouragea la baronne à prendre place sur le fauteuil de son choix, et à s'installer confortablement, le temps pour elle de trouver une place sur un petit tabouret doublé de velours bleu - la couleur de son blason. La baronne, quant à elle, choisit une méridienne toute proche, et écarta d'une main ses innombrables jupons pour se frayer un chemin à travers les coussins et conquérir une place pour toute cette quantité de tissu. Pendant un moment, elle ne répondit rien. 


"J'ai bien failli ne pas venir, vous savez." Lui répondit-elle sèchement. "Mais vous arrivez à peine à la cour, alors autant vous accueillir et vous apprendre les usages." Othello leva un sourcil surpris et passablement nerveux, mais n'en laissa rien paraître. Il lui fallait supporter cette harpie pour parvenir à leurs fins. En supportant le regard cristallin de la vieille femme, ses pensées vagabondaient jusqu'à Arthur, en espérant qu'il parvenait, de son côté, à sympathiser avec le reste de sa suite. "Et puis, vous êtes bien la première à venir me trouver pour mes précieux bijoux."

La réponse soudaine de Madame Flint eu raison de son sourcil encore tranquil, et la poussa à se lever, comme son double, dans une expression surprise. Décelait-elle une once de remerciement à travers cette statut froide et juge? Othello en était presque subjuguée; mais mieux valait ne pas se laisser amadouer aussi facilement. Si elle jugeait les zélos au faciès, qu'en était-il des yorkas, dont l'Histoire les avait condamnée à l'esclavage et la discrimination? Il ne serait pas facile de lui prouver sa bonne fois. Mais alors qu'elle avait l'habitude des foules de fidèles, elle ne s'inquiétait pas d'une ancienne baronne poudrée. 


"Et je vous remercie doublement de votre présence ici. Le thé ne devrait pas être bien long à nous êtes servi." Elle lui indiqua la porte. "Il est vrai que je ne suis pas une membre de la noblesse depuis longtemps, mais tous vos conseils seront précieux." Elle marqua une petite pause avant de poursuivre. " Cette histoire de vole m'a particulièrement touchée, et je n'ose imaginer à quel point vous devez être anxieuse.

Encore une fois, la baronne la regarda d'abord avec méfiance et mépris, avant de finalement soupirer profondément, et de venir frotter vigoureusement ses tempes avec le bout de ses doigts, créant à chaque passage une myriade de plis comme sur une étoffe trop fine sous un fer pas assez chaud. 

"A qui le dites-vous... Nous avons un réel problème de sécurité. Vous rendez vous compte? Dans ma propre maison, au nez et à la barbe de mes gardes! Et à mon nez! Si vous voulez un conseil, faites attention à qui vous embauchez. On ne peut plus faire confiance à personne." 

"Vous faites référence à vos employés, j'imagine; Néanmoins, je trouve assez nébuleux que vous ayez subit ce vol alors même que d'autres maisons aient connus également des vol de bijoux peu de temps avant vous. Ne pensez-vous pas que cela puisse être lié à votre propre expérience?"

Après tout, elle avait appris grâce à Arthur qu'il s'agissait du troisième cas de vol en peu de temps dans des maisons de haute noblesse. Trop de cas pour n'être qu'une coïncidence - ou alors le maçon avait choisi la parfaite couverture pour masquer son crime en autre chose. La baronne parut surprise, mais continua d'aller dans son sens, s'acharnant tout de même pour ne pas perdre la face. 

"Certes, certes... Mais rien ne me garantit que c'est bien lié. Mais... Mais je dois admettre que c'est un peu gros." Dit-elle pompeuse, en agitant, comme par magie, ses lèvres de gauche à droite. " Et les autres maisons... Savez-vous si elles ont pu remettre leur main sur leurs bijoux?"

Othello secoua négativement la tête. 


"Les gardes de la cité enquêtent toujours. Mais ils ont bonne espoir de les retrouver, ils ont apparemment des pistes sérieuses." A présent, Othello espérait sincèrement qu'Arthur arrive avant de pouvoir la confronter directement à ses accusations, et lui faire comprendre à force de questions et de doute qu'elle se trompait de coupable. La porte s'ouvrit alors en grand sur Marguerite qui portait à bout de bras un large plateau sur lequel fumait une théière ancienne d'argent. Des vapeurs de canelle et de cardamome remplirent alors la pièce, les faisant presque oublier les caprices de nivéria. 
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeJeu 7 Jan - 10:10

Je pensais être prêt à affronter cet étrange moment qui allait bientôt commencer, mais dès lors que la porte s'ouvrit, mes moyens me quittèrent pour s'échapper par ma bouche alors entrouverte à la vitesse d'un courant d'air. Ils étaient si nombreux à suivre la pimpante dame Flint dont les parures me semblaient plus ridicule qu'élégante et, plus que jamais, je préférais la simplicité charmante que dame Lehoya ne déployait à la surabondance de maquillage et bijou qu'arboraient la plupart des autres nobles. Néanmoins, lorsqu'elle me demanda aimablement d'amener l'escorte de la bourgeoise vers le salon principal, il me suffit d'une grande inspiration pour retrouver une part de mon courage qui n'avait guère eu le temps de s'enfuir bien loin. "Messieurs, dames, si vous voulez bien me suivre." Dis-je en m'inclinant à nouveau, tandis que je l'avais déjà fait bien bas à leur entrée.

Plus car la tenancière de la demeure leur avait demandé que pour ma parole, ils me suivirent après un court acquiescement vers le salon qui était juste à côté, il nous suffit de franchir un grand double porte alors déjà ouverte pour y pénétrer. Immédiatement après notre entrée, sans doute pour éviter d'être à nouveau blessé par cette réplique stupide à mon oreille que nombres de gens me disaient, je me sentis obligé de paraître quelque peu grossier à leur égard. Cependant, j'essayai d'y mettre suffisamment de formes pour ne blesser personne et ne pas entacher l'image de dame Lehoya. Ainsi, je réfléchis rapidement à la meilleure des manières de tourner cette phrase qui me trottait dans l'esprit, me remémorant les moindres mots que j'avais déjà pu entendre afin d'en déployer les meilleurs. "Vous me trouvez sans doute bien jeune et j'en suis navré, mais je ferais de mon mieux pour vous accueillir tandis que dame Lehoya s'entretient avec dame Flint. D'ailleurs, je vous prie de vous installer à votre aise dans les divans et sofa de cette pièce, une servante ne va pas tarder à apporter du thé et/ou du café si vous en désirez." Avais-je fait preuve de trop de véhémences dans mes propos ? J'avais essayé d'être aussi charmant et élogieux que possible sans trop en faire.

Visiblement, cela était comme il faut, tout du moins, proche de ce qu'il fallait puisqu'ils ne s'en offusquèrent pas, mais prirent plutôt place. L'un des gardes ne désira pas s'installer, à la place, il inspectait méticuleusement le salon comme si dame Lehoia cachait un potentiel malandrin quelque part dans cette même pièce. J'étais d'ailleurs assez déçu de ne pas voir Marcus, ni le plus bourru des gardes qui semblait avoir des griefs à mon égard, à la place deux gardes qui m'étaient encore inconnus avaient accompagné dame Flint. Cependant, il ne me fallut guère longtemps pour y voir une nouvelle opportunité d'en apprendre davantage.

Le garde trop prévoyant, ou peut-être indiscret, attaqua les hostilités. "C'est vrai qu'votre duchesse-là, elle enquête sur l'vol ? C'est pas plutôt l'travail des gardes ?" Son ton n'avait rien de sympathique, il me paraissait plus accusateur et malintentionné, aussi un léger frisson me parcourut le corps tandis qu'il prononçait ces mots. Bien vite, l'émissaire de dame Flint s'en insurgea. "Rooh, surveille tes manières Nathanaël !" Cela ne l'impressionna nullement et il continuait à me toiser de son regard froid et inquisiteur. Je me sentais de plus en plus mal à l'aise à chaque instant durant lequel je ne répondais pas. Finalement, la réponse me parvint d'elle-même à l'esprit. M'étais-je préparé à ce genre de question ? Oui, peut-être qu'inconsciemment, je l'avais imaginé. Aussi inspirais-je à nouveau avant de prendre, à mon tour, la parole.
"Et bien, c'est que dame Lehoya souhaiterait, pour son duché comme pour cette belle capitale, permettre à la haute société de vivre sans craindre ce genre de mauvaises passes, éviter que des voleurs ne s'en prennent à eux et quelque chose d'important à ses yeux. D'autant plus qu'en aucun cas la duchesse de Nivéria ne souhaite s'accaparer le travail des gardes de la ville, bien au contraire puisqu'elle agit avec leurs collaborations.
- Mouais, on sait déjà qui c'est l'coupable. Alors pourquoi qu'il est pas encore en geôle ?  
- Parce qu'on en est pas sûr.
- Ouais à d'autres, l'était l'seul présent à s'moment là.
- Et bien, c'est ce que nous souhaitons déterminer, à savoir si monsieur Criok est bel et bien le voleur ou non, auquel cas, il terminera en prison. Mais, à bien y regarder, la garde l'a innocenté, non ?" Mince, cette dernière question était peut-être trop agressive et je m'en rendais compte trop tard, alors qu'elle venait de quitter mes lèvres fébriles. Nathanaël me foudroya une fois de plus du regard, mais il ne fut point le seul, le second garde jusqu'à alors plutôt discret avait les yeux aussi noir qu'une terrible nuit sans lune, la page, quant à elle plutôt discrète, également, me regarda stupéfaite. Mes yeux divagués sur le paysage du salon, passant de l'un d'entre eux au suivant sans que je parvienne à me reprendre en main, une perle de sueur glissa de mon front devenant alors moite. Venais-je de détruire mes déjà bien maigres chances de les faire parler à néant ? Elle ne faisait, d'autant plus, absolument pas partie des phrases que je m'étais tant répété.

Tel un ange gardien venu à mon secours, l'une des servantes entra dans la pièce, un large plateau recouvert de tasse et d'une théière prête à déborder. Elle déposa le tout sur la table basse centrale avec grâce avant de présenter la saveur et l'arôme de la boisson chaude, servant ceux qui le voulaient avec délicatesse malgré le silence glacial qui régnait, uniquement rompu par l'appréciation au service du thé ainsi qu'à sa dégustation. Un instant de répit que je mettais à profit pour me remémorer les phrases auxquelles j'avais réfléchi. J'hésitai à prendre un thé, moi aussi, cela pourrait sûrement me détendre, mais finalement n'en prit pas. À la place de quoi je repris la parole tandis que la servante quittait la pièce. "Veuillez pardonner mon impudence." Plusieurs des discours que je m'étais récité tel des mantras tournèrent dans mon esprit et, l'un d'entre eux me parut plus qu'évident à utiliser, une manière qui me semblait abjecte que de parler des autres, surtout de monsieur Criok, mais qui au vu de ces gens et de la manière dont ils traitaient dame Lehoya. Ainsi qu'à la manière dont ils l'avaient regardé, une lueur qui me semblait être du dégoût. Une étincelle que j'avais déjà pu voir dans les yeux de Terrans frappant le membre d'une autre race pourtant innocent...

La tristesse manqua d'envahir mon cœur tandis que mes pensées suivaient un cours que je ne voulais pourtant pas. Mon objectif restait précis et je devais m'y tenir. Aussi, inspirais-je à nouveau sous les yeux de mes interlocuteurs. Les mots franchirent mes lèvres en les écorchant, les brûlants d'un vif feu abject et insultant. Des propos immondes que je tenais malgré tout sans grande fierté, je m'en voulais tant... "C'est que ce maçon n'est qu'un Zélos, ces créatures sont sans nul doute dotées d'une force impressionnante, mais leur intelligence n'en est que moindre. Ils sont incapables de faire preuve d'une subtilité suffisante pour subtiliser des biens sous votre nez. Leur stupidité les pousserait certainement à voler, mais pas de cette manière, là, il ne pouvait s'agir que d'une personne capable de discrétion et d'habilité. D'autant plus que d'autres manoirs furent volé ces derniers mois. Cette brute épaisse en aurait été incapable." A ces derniers mots, je regardai le garde bavard et malpoli.

Tous parurent choqués de mes propos et la peur d'avoir, à nouveau, commit une grossière erreur me transperça. Néanmoins, ils n'étaient pas choqués des propos en eux même, cela semblait être une évidence à leurs yeux, mais plutôt que moi, un enfant vivant auprès d'une Yorka, puisse les tenir. Ils s'y attendaient si peu qu'ils en furent pris de cours et acquiescèrent tous simultanément, s'élançant dans des propos racistes auxquels j'acquiesçai également, malgré que cela me fende le cœur. C'est pour le bien de monsieur Criok, me répétais-je inlassablement, espérant sauver ma conscience de ce que je faisais. N'était-il pas bien d'agir parfois à l'encontre de ce en quoi, l'on croit ? Non... Je ne me souvenais pas d'une seule histoire où l'héroïque aventurier agissait de la sorte et m'en voulais d'autant plus. Pis que tout, comment dame Lehoya réagirait-elle en l'apprenant ? Elle ne me gronderait certainement pas, mais elle serait sans doute déçue, ce qui serait pire encore que d'être réprimandé...

L'espace d'une minute entière, ils furent si grossiers et réducteur à l'égard des zélos et des non-terrans que j'en avais la nausée et je craignais plus que tout qu'ils n'en viennent à parler de dame Lehoya directement. S'il venait à la rabaisser où à en dire du mal, je ne savais comment je réagirais, mais cela n'aurait sans doute rien de bon pour eux ! Mais par chance, ils n'en firent rien et se résignèrent plutôt à l'idée qu'il n'y avait effectivement que peu de chance pour que le voleur ne soit monsieur Criok. "Ouais, j'en conviens qu'il avait l'air trop con pour faire ça, puis on l'aurait chopé la main dans l'sac avec les bijoux sur lui. C'est qu'on l'a fouillé l'enfoiré, mais il avait rien sur lui.
- Et puis le manoir a été fouillé des jours durant par les servants sans qu'on n'en retrouve la trace. S'ils les avaient cachés pour les récupérer plus tard, sa planque aurait été si grossière que les parures auraient déjà été retrouvées.
- Et comme la garde n'a rien retrouvé non plus chez lui...
- Ca, ça veut rien dire, très bien pu l'avoir revendu dès la sortie du manoir. Mais bon, j'ai discuté avec des gardes d'autres manoirs et, en fin d'compte, paraît qu'y a plus de vol qu'on l'pense, juste certains nobliaux disent rien pour que leur image en souffre pas. Y se sont bien fait engueuler Marcus et Franck, de pas l'avoir empêché s'vole là, z'ont faillit se faire lyncher en place publique si Flint ne s'était pas calmé grâce à toi Eleanor.
- Ils savaient à quoi s'attendre et c'est de leurs fautes après tout."

Même si je ne portais pas vraiment Franck, le garde bourru qui avait voulu m'empêcher d'entrer, dans mon cœur, je compatissais malgré tout à sa situation, cela ne devait pas être facile pour lui en ce moment, dame Flint ne semble pas être le genre de personne à facilement pardonner et à vouloir se faire respecter sans crainte d'infliger douleur et peine aux autres. Le pauvre bougre ne devait pas être si méchant que ça dans le fond, peut-être à cran, comme beaucoup d'adulte lorsque leur fierté et remise en jeu. Mince, il était bien difficile qu'interagir avec les autres tant les pièges étaient plus nombreux que dans les récits que me contait maman.

Avec autant de discrétion que de délicatesse, Marguerite entra dans le grand salon, elle salua poliment d'une large inclinaison les invités avant de venir me murmurer à l'oreille que dame Lehoya m'attendait à l'étage supérieur. J'acquiesçai à sa requête et priai ces braves gens de bien vouloir m'en excuser avant de m'y diriger. Avant d'entrer, mon cœur était lourd et mon estomac se nouait, la peur d'affronter le regard de dame Flint et sa sévérité était prête à m'empêcher de prendre place dans le boudoir, mais pis encore, j'étais terrifié à l'idée de me présenter devant dame Lehoya, elle et son sourire angélique, son visage d'une beauté pure après ce que j'avais pu dire. Je ne méritai plus ces sourires et cette délicatesse dont elle faisait naturellement preuve.

Des pas se firent entendre dans l'escalier, sans doute un servant exerçant son travail sans demander son reste à personne, bienheureux de travail au service de la duchesse de Nivéria plutôt que d'une autre. Aussi, je prenais mon courage à deux mains et toquais à la porte jusqu'à entendre la duchesse m'autoriser à le faire et, dès la porte franchit, je m'attelai à davantage de politesse encore. "C'est un honneur pour nous de vous recevoir, dame Flint. Votre escorte est des plus charmantes et cela fut un plaisir que de parler avec elle."

Je ne savais pas si cela était purement volontaire de ma part ou mon inconscient m'y forçait, mais dès mon entrée j'esquivai le regard de celle qui m'avait si généreusement recueilli, mes yeux oscillaient dans toutes les directions bien que j'essayai de les calmer sans pour autant jamais venir se poser sur elle. De même que je ne parvenais à m'approcher d'elle, et du plus profond de mon être je luttai contre une nausée grandissante. Il me fallait à tout pris lui dire, lui faire part des propos que j'avais tenu et espérait qu'elle ne me pardonne cette traitrise. La honte m'avait envahi et tant que ce ne serait pas fait, elle me dévorerait.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeVen 15 Jan - 23:28

Avec une chaleur ambrée, Othello apprécia quelques secondes la sensations tiède de la tasse entre ses doigts qu’elle avait enlacée de part et d’autre. Cela lui permettait peut-être de s’offrir le luxe de s’extraire un peu de cette conversation pour se réfugier dans les voiles de vapeurs qui s’entêtaient à envahir son nez. Elle sentait le regard interrogateur de Madame la baronne qui pesait sur elle, tandis qu’elle luttait périlleusement pour feindre un moment d’absence, soufflant avec lassitude sur le liquide trop chaud. Comme pour se donner un air de contrôle, elle irradiait de cette sensation qu’elle maîtrisait de bout en bout le sujet, qu’elle était la maîtresse pleine des lieux, si à l’aise qu’elle en était détachée. En réalité, elle n’en menait pas très large, et tenait plus du caneton qui pataugeait dans la gadoue que du cygne qui s’imposait sur les eaux ducales de Nivéria.



Il lui fallait lui tenir tête, à tout prix. Si elle ne parvenait pas à lui mettre le nez devant sa logique xénophobe et contraire, elle ne pourrait pas lui faire admettre que Criok était innocent, et qu’elle ne basait ses accusations que sur ses préjugés affreux. Heureusement pour elle, le glas libérateur de Kesha vint sonner, et il avait curieusement le même son que la porte qui s’ouvre et la clenche qui s’actionne. Les deux femmes tournèrent alors un regard commun et Othello donna son accord prestement, sans doute avec un empressement palpable, peut-être plus audible qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se doutait déjà de qui sortirait de derrière la grande porte : un atout de poids fluet, mais un soutient sans faille.

Et comme elle l’avait imaginé, alors qu’elles se tournaient toutes les deux vers l’ouverture, la silhouette candide du jeune homme se dessinait, encore petite mais croissante, et il s’invita à son tour dans la pièce sous le couvert de ses mèches brunes. Ravie, la sirène s'empressa de lui présenter son sourire le plus heureux, ne pouvant camoufler une fierté sincère, mais il lui sembla alors que ses lèvres étirées ne pourraient jamais atteindre ses yeux. Le jeune homme échappa à son regard appuyé qu'il semblait fuir, répondant à la baronne avec une voix assurée. Un peu perdue, la yorka se rassura du choix de ses mots. Si il lui confirmait la bienveillance de son équipe, peut-être qu'il avait pu récupérer quelques informations auprès d'eux. 


"Vous connaissez déjà Arthur." Dit-elle en lui désignant le jeune garçon. Se murant dans une assurance distinguée, Othello dû ravaler à grand renfort de sang froid son trouble naissant. "Il est un digne représentant de notre maison, et un renfort inestimable pour Nivéria."

Sans répondre immédiatement, la vieille femme regarda vers lui avec un air juge, à mi-chemin entre la surprise franche et la méfiance intriguée. la sirène avait-elle décidée d'inonder de lumière son protégé, de lui jeter toutes les fleurs qu'elle possédait? Il y avait certainement beaucoup de sa propre fierté qui s'immisçait dans ses mots, et elle n'ignorait pas que dans son infini candeur, son pupille se sentirait plus gêné et troublé qu'orgueilleux. Mais si Othello mettait tant Arthur en avant, c'était également pour que la baronne voit en lui un allier à sa cause: plus qu'un page ou un émissaire, elle voulait sincèrement que Madame Flint puisse se sentir pleinement en confiance - voir même impressionné - par un si jeune enquêteur. Et peut-être que dans son cheminement de pensée, elle pourrait s'interroger sur les mystérieuses raisons qui auraient conduites Arthur à siégeait dans cette pièce.

Même si pour Othello la vérité était cristalline et simple; que ce garçon était devenu sinon un égal, une présence qu'elle chérissait, l'oeil de la baronne y verrait une preuve implacable de perspicacité - ou du moins elle l'espérait sincèrement, car croire le contraire n'était pas non plus difficile, surtout pour un esprit étriqué et raciste. Mais la sirène se sentait bien mieux maintenant que le jeune garçon était présent, et elle se sentait la force et l'assurance de faire plier toute la cours.

" Il est inutile de vous tourmentez en questions. Madame Flint, si nous vous avons fait venir aujourd'hui, c'est car nous avons des doutes - fondés - sur la culpabilité de votre maçon." La prêtresse s'était exprimée avec un aplomb surprenant, qui l'étonna elle-même.

Pour se confortait, elle chercha inconsciemment l'appui de son jeune camarade, à croiser son regard depuis le fauteuil où elle patientait, à chercher une réponse dans ses yeux fuyants. Mais plus les secondes passaient, plus son ventre se creusait de doutes, de craintes. Comme si Arthur cherchait à la fuir. Et son fauteuil lui paru alors bien loin, et la pièce bien grande pour leurs trois êtres réunis.

Flint la ramena brusquement dans la réalité tissé de tensions qu'elle avait tenté de fuir l'ombre d'une seconde. Et sans grandes surprises, elle avait l'air outrée, presque furieuse, tant que le rouge de ses joues camouflait presque la poudre qui les recouvrait. Ses yeux tempêtaient, crachaient des éclairs dans leurs directions. Ceux des vestiges d'une noblesse ancienne et révolue qui se fait mettre en doute par de nouveaux venus, des titrés sans l'appui d'une lignée ou d'un sang mêlé d'or.
Mais Othello se sentait bien loin des remontrances d'une vieille bourgeoise, et s'inquiétait bien plus de ce qui rongeait le jeune garçon. Elle avait bien espéré qu'il avait pu en apprendre plus avec la suite, mais à présent elle commençait à croire que cette conversation avait causée plus de mal que de bien.

" Mais qu'avez-vous en tête?! Vous osez remettre ma parole en question?"

La encore, la sirène se surprise de sang froid, et d'une maîtrise froid et détachée - lui rappelant les heures de blizzard et de glace chez les prêtresses de Cimmeria qui l'avaient formées et élevées.


"Nous osons." Ses mots étaient calme, mesurée, apaisant. Il n'y avait pas de colère ou de jugement, seulement une vérité pure et simple. " Votre fenêtre était ouverte, votre ouvrier à son ouvrage, vous à vos affaires... Vous n'avez pas vu le crime. Tout cela m'apparaît comme une croisade p
lus que comme une justice. Une justice qui peut conduire à la ruine un innocent." Elle parut se tendre, reculant ses épaules avec une force calculée. "Est-ce cela l'image que vous désirez donner de la noblesse éridanienne...?" Mieux valait attaquer sur la corde sensible; Même si Othello n'était en rien fière de sa stratégie, elle espérait qu'elle marcherait. Le monde de la noblesse lui apparaissait comme si froid, si hautain, un monstre d'arrogance et de diamant qui contemple avec orgueil le monde d'en bas, le monde qu'elle aimait. Parler ainsi la piquait plus qu'elle ne voulait l'admettre - et avait la sensation de se montrer comme une vulgaire nobliarde devant le jeune garçon, et qu'en faisait ça, perdait le droit de se présenter devant. Elle voulait tant lui montrer un monde de bien et de paix... Mais la barrone teintait cette peinture d'une dégradante couleur. Elle aurait tant aimé lui épargner une vision si vénale. De garder ces vérités pour des futurs lointains.

Devant eux, la baronne fulminait. Son visage s'était tassé, épaissi comme une crêpe trop cuite; et elle perdait au fur et à mesure des secondes le peu de splendeur de celles qui fut un jour des plus belles créatures du royaume. Peut-être? Peut-être. Contrairement à ce qu'elle avait bien pu faire croire, les usages ne l'intéressaient guère, et elle n'avait qu'une hâte, résoudre cette affaire pour de bon.


" Vous êtes d'un toupet. Vous m'accuseriez de parjure et de mensonge alors là même que je suis la victime?"

" Vous êtes la victime, Ma Dame." Othello appuya sur chacun des mots comme sur les touches d'un clavecin, un pianissimo d'une douceur infinie. "Mais vous vous fourvoyez sur le coupable. Et alors là même que vous privez un innocent de ses clients et d'une réputation méritée, le véritable voleur a tout pouvoir sur vos pierreries et vos biens."

Tel une estoc, les mots de la nouvelle duchesse firent mouche et désarma un instant la baronne. C'était aisé de remettre au centre de sa vision son véritable intérêt: ses bijoux volés; plutôt que de l'attaquer de front avec ses préjugés et sa xénophobie. Il était des combats trop grands pour être menés avec une simple tasse. Mais si elle avait pu l'ébranler, c'était déjà ça.
Lentement, elle releva à sa bouche la tasse, laissant le liquide encore brûlant ouvrir sa gorge et descendre jusque dans son ventre victorieux; dans la foulée, elle se leva pour se saisir de la théière, et remplir une tasse à moitié pour la tendre vers Arthur. C'était le moment qu'elle attendait pour qu'il puisse enfin porter le coup fatal et conduire la baronne aux aveux. Mais ses yeux la fuyaient toujours... Avec un creux dans l'estomac, elle pria pour qu'il puisse la pardonner, quelque soit l'affront qu'elle lui avait fait.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 19 Jan - 18:48

Mon estomac était prêt à se retourner, m'amenant inéluctablement à en éjecter tout son maigre contenu tant la nausée me prenait. Un léger vertige prit possession de mon corps et je tentai autant que possible de ne pas chanceler et m'effondrer sur le sol, m'avançant aussi vite et gracieusement que la politesse de mise me le permettait pour m'asseoir dans l'un des fauteuils de ce salon. L'épais coussin de l'assise me parut être salvateur et, tandis que mes pieds perdaient contact avec le sol, la nausée s'esquiva, laissant une lourde boule à la place de mon ventre. Je sentis une chaleur soudaine m'envahir, tout du moins, j'y prêtai enfin attention et sentis une perle de sueur se formait sur mon front. Goutte que je vins rapidement faire disparaître de ma main.

Malgré ce laps de temps bien court, je ne parvenais toujours pas à croiser le regard avec dame Lehoya, les remords que j'éprouvai n'étaient guère prêt à me laisser en paix, non, ils me tourmentaient de plus en plus à chaque instant qui s'écoulait. Pis encore, elle aussi semblait mal à l'aise par ma présence. Avais-je bien fait de les rejoindre ? Ou ma phrase était une erreur d'élocution. Avais-je commis une stupide bêtise que j'étais trop idiot pour comprendre ? Sans doute, car elle aussi semblait éprise de doute et, peut-être, même de colère à mon égard. Parfois, ils m'étaient arrivé de la voir confuse et un peu perdue sans qu'elle n'ai honte de me l'avouer, mais jamais comme elle était aujourd'hui. Non. Et la culpabilité que j'éprouvai ne s'en trouva que renforcer et seule l'envie de mettre un terme à cette histoire de vol et d'aider monsieur Criok me permettait de rester éveillé, sans quoi l'inconscience m'aurait sans nul doute emporté tant j'étais incapable de supporter ces événements.

Dame Lehoya continua à parler, me présentant avec la fierté dont elle avait l'habitude, mais également autre chose dans le ton de sa voix. Je ne savais guère ce qui venait à la tracasser autant et m'en sentait d'autant plus mal à l'aise. L'espace d'un instant, l'idée que la duchesse soit déçue de mon attitude fit plus que m'effleurer l'esprit et je me voyais déjà avoir brisé toute l'assurance et l'honneur qu'elle me portait. Pourtant, l'affaire dans laquelle je l'avais embarqué rester sa priorité. Si bien qu'elle continuât à accuser dame Flint en la poussant dans ses retranchements, toujours plus loin. L'énervement de la baronne finit par éclater en même temps qu'une épaisse veine se formait sur son front.

La duchesse de Nivéria ne cessait jamais de m'impressionner par ses talents d'oratrices et de diplomates tant chacune de ses paroles faisaient mouche avec autant d'efficacité que la lame d'un excellent duelliste, me montrant ainsi, plus que jamais, la puissance que pouvait avoir les mots. J'en restai stupéfait, tout comme ce poids qui me pesait sur l'estomac, se dispersant tant j'étais focalisé sur ce qu'elle disait et les réactions de dame Flint, toujours plus touchée dans sa fierté et finalement gagner cette bataille acharnée de volonté. Une lutte dans laquelle je ne me sentais aucunement à ma place tant les paroles fusaient sans que je parvienne à les assimilés et à trouver quoi que ce soit à répondre dans la foulée. J'étais comme perdu au milieu d'une étendue d'eau, incapable de nager pour sortir la tête de l'eau et trouver ma place dans cet affrontement.

Et finalement, lorsque dame Flint était prête à sortir de ses gonds, fulminant une rage qui n'attendait qu'une attaque de plus pour exploser, essayant tant bien que mal de préserver son statut de noblesse et ne point commettre d'impair, dame Lehoya s'apaisa et cessa son agression pour boire une gorgée de son thé. Tandis que le liquide coulait dans sa gorge, je pus lire sur son visage la joie qu'elle éprouvait et remarqua par la même occasion que la culpabilité qui me tenaillait s'était éclipsée, l'espace de quelques minutes. Cette joute verbale m'avait tant accaparé que je n'y songeai plus et, alors que la duchesse de Nivéria me servait une tasse de thé, nos regards manquèrent de se croiser. Pourtant, je détournai mon regard sans parvenir à me contrôler. Je ne méritai pas d'y trouver le réconfort qu'elle me donnait si souvent, je ne méritai pas d'y voir toute la tendresse qu'elle me portait. Avant le plus profond de mon être m'y autorise, je devais faire mes preuves et mériter sa bienveillance.

Aussi, je ne pris guère la tasse qu'elle me tendait pour le moment, la plaçant simplement sur la table devant moi, passant une jambe par-dessus l'autre dans ce même mouvement et fixant mon regard enfantin, empli d'espoir, sur dame Flint. Mon esprit en proie à une terrible confusion tant de nombreux mots y défilaient les uns après les autres, cherchant à se frayer un chemin jusqu'au bord de mes lèvres pour que je les utilise ensuite. Aucune phrase concrète ne s'y formait, me laissant un goût amer. Allais-je être incapable de dire quoi que ce soit ? Allais-je ainsi décevoir celle qui prenait tant soin de moi ? Les secondes défilaient à une vitesse folle et je me sentais perdre mes moyens tandis qu'elle me regardait et que la baronne semblait perplexe face à cette conversation qui s'était achevé brutalement.

Puis, telle un barrage venant de céder, les paroles coulèrent dans un torrent d'assurance et d'accusation. "Si votre réputation de haute dame d'Hesperia importe si peu à vos yeux, prête à dire à tous les autres membres de la noblesse qu'un Zélos que vous aviez engagé était parvenu à voler vos possessions sous votre nez et ceux de vos gardes plutôt qu'un véritable voleur professionnel, soit, ce n'est pas notre ego qui en pâtira lorsque vous deviendrez la risée de la capitale et des duchés. Vous, dont le sang est si noble et qui se laisse berner par un simple d'esprit, prouvant par la même occasion que l'un de ces individus est plus intelligent et malin que la famille Flint. Alors soit, nous l'acceptons et ferons part à toute la ville de ces nouvelles lorsque nous l'emmènerons dans les geôles pour qu'il soit jugé. Oui, les paroles fusaient et certaines venaient même à me surprendre tant, je ne pensais pas connaître ces mots, sans doute les avais-je entendu dans la bouche de dame Lehoya, de ses invités ou dans des lectures et des récits héroïque. Néanmoins, cette stupéfaction ne se lisait pas sur mon visage ni dans l'intonation de ma voix tant, j'étais investi d'une mission. De deux en réalité, sauver monsieur Criok et trouver le pardon auprès de la duchesse. Et avant même que quelqu'un d'autre prenne la parole, je poursuivais inlassablement mon assaut sur un ton plus amical cette fois-ci, comme j'avais pu voir la duchesse le faire parfois, afin d'apaiser son interlocuteur et ainsi le faire accepter ses idées. "Mais nous savons tous les trois qu'il ne peut s'agir d'un simple Zélos bourru, il s'agit forcément d'un véritable voleur, peut-être même un Ladrinis. C'est d'ailleurs ce qu'affirment les autres barons, ducs et bourgeois cambriolés ces derniers mois. Dame Lehoya, nouvelle duchesse de Nivéria, ne cherche pas à vous nuire, pas plus qu'à ternir votre prestigieuse réputation et c'est bien pour cela qu'elle cherche à arrêter l'un des plus grands voleurs de cette décennie."

Fier de moi, de mes mots et de ma posture me semblait être digne, droit comme un i dans mon fauteuil, le torse qui s'était bombé sans que je m'en aperçoive durant ma tirade, et le menton relevé, la toisant toujours d'un regard enfantin. Était-ce ce décalage ou mes propos qui lui firent perdre ses moyens ? Je ne savais pas vraiment et espérais que dame Lehoya puisse me l'expliquer lorsque dame Flint serait parti. Mais une chose était sûre, elle était à présent troublé, perplexe et irréfutablement touché dans son ego qu'elle choyait tant. J'espérais que, même si elle continuait de croire que monsieur Criok était le coupable, elle préférerait sauver sa réputation en acceptant de dire qu'un prestigieux voleur s'était entaché de la dérober plutôt qu'un simple maçon de la basse société. Ce qui était bien moins ragoûtant et plus honteux. Et toute la rage qu'elle fulminait auparavant avait disparu, sa bouche s'ouvrait et se fermer sans qu'aucun mot n'en sortît et cela me vola même un début de rire que j'essayai de taire aussitôt. Jamais, en entrant dans cette pièce, je n'aurai pas pensé ainsi inverser les rôles et, peut-être même était-ce elle qui possédait cette boule dans l'estomac à cet instant précis.

Délicatement, je pris à mon tour la tasse de thé que j'approchai de mon nez pour en sentir les arômes. Jamais je ne m'étais senti aussi fier alors même que j'ignorai si j'en sortais victorieux ou non. Puis, avant de goûter au breuvage fruitée, je dis d'une voix rassurante."Êtes vous toujours certaine que personne d'autre n'aurait pu commettre ce crime ?" A mon grand damne, je ne parvins pas à refréner le rictus amusé qui s'afficha sur mon visage. Savourais-je ma réussite trop rapidement ? Me montrais-je trop arrogant après avoir ainsi parlé ? Cette idée s'imprégna dans mon esprit et grandit à une terrible vitesse, m'imaginant déjà devenir aussi impétueux et condescendant que tant de noble que j'avais pu croiser. Un frisson parcourut mon corps et j'en tremblotai l'espace d'un instant. Quelques gouttes de ma boisson s'échappèrent de la tasse pour venir me ruisseler sur les doigts et tomber sur mes vêtements. Venais-je de briser ma crédibilité ?

Aussitôt, mon regard se tourna vers Dame Lehoya, cherchant désespérément le sien. Qu'espérais-je y voir si ce n'est cette tendresse et cette fierté que je recherchais tant en elle ?
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMer 20 Jan - 20:26

L’air était sec, épais, et à mesure qu’elle regardait le liquide opaque couler dans la tasse ; elle remarquait en même temps qu’elle tendait la tasse que le jeune garçon troublé déviait son regard, et la déposait devant lui sans y toucher. Cette réaction étrange renforçait son impression première : il avait dû se passer quelque chose au rez de chaussée de la demeure.
En faisant de son mieux pour ne pas montrer ses inquiétudes à la baronne, la sirène se redressa et avala distraitement quelques gorgées supplémentaires du liquide chaud. Les pensées se chevauchaient dans son esprit, tantôt froides et logiques, tantôt tumultueuses et déraisonnées, faisant se confronter deux problèmes d’inégales importances et à la cohabitation peu probable. A son côté, Arthur bouillonnait : il était difficile de ne pas voir sa panique, et sa gêne.

Et l’ombre d’un instant, Othello réalisa à quel point elle avait été dure, et certainement trop ambitieuse pour ce jeune être pure et volontaire. Il ne lui appartenait pas de déclarer si il pouvait subir de plein fouet ces discutions d’adulte, ces sujets graves et douloureux. Et dans son ignorance, elle ne lui avait pas non plus demandé si il se sentait prêt. Elle ne manquerait pas de lui présenter ses excuses, dés qu’ils seraient sortis de ce traquenard.

Puis, avec la sauvagerie des grands fauves, la force des éclairs, l’abcès creva dans un déluge de mot, et le caneton gris se mua en cygne. Othello recula dans son siège, surprise, interloquée, mais saisie par une pensée plus grande encore. Il apprenait vite. Et il apprenait bien.
Cela ne faisait plus aucun doute qu’avec de la volonté et de bons professeurs, le jeune Arthur Mierk était voué à se faire un nom – un grand. Mais en retournant son visage vers son protégé, non sans une complicité qu’elle ne parvenait pas à taire, la sirène ne pouvait s’empêcher de remarquer que pour l’instant, il n’en demeurait pas moins qu’un jeune garçon, un homme en devenir ; et elle ne comprenait pas non plus la force furieuse qui l’animait, ce besoin de le protéger de tout, et de lui fournir un terrain propice à sa grande aventure. Des instincts maternels trop enfouis, instinctifs même, ceux-là même qui brillaient dans l’iris de ses yeux dés qu’elle regardait le petit brun, et qu’elle entendait, mortifiée et flattée, l’assurance de son nouvel émissaire.
Finalement, elle n’aurait pas besoin de rajouter quoique ce soit, aussi trouva-t-elle une certaine détente dans le dossier de son fauteuil, profitant enfin de sa tasse de thé et de son plein potentiel, et observant du coin de l’œil les expressions de la baronne.


Le taureau qui fulminait quelques secondes plus tôt, comme acculée dans une salle rouge, avait perdu tout de sa superbe et de sa grogne, désarmée bien malgré elle par un adolescent à peine formé aux jeux de pouvoirs. Une victoire triomphale pour le jeune Arthur, qui avait su piquer dans l’égo de la noble pour lui tirer les vers du nez, tout en lui mettant sous les narines l’absurdité de ses réflexions. Et il avait tout à fait raison : c’était un jeu de logique, une manipulation simple mais assurée d’arguments imparables. Après tout, elle donnait plus d’importance à sa réputation et ses biens qu’au sort d’autrui. Et autant ses mots pouvaient être durs, autant la sirène en était intimement persuadée : il n’en pensait pas un simple son.
Même si, de toute évidence, il devait se surprendre lui-même. Comme les chevaux après un premier galop, le garçon avait courbé son torse, se galbant fièrement pour toiser son adversaire. La prêtresse souriait doucement face à ce tendre spectacle, plus amusé par l’attitude enorgueillis de son émissaire que par la rudesse de ses mots.

En face, Dame Flint n’était plus que l’ombre d’elle-même. La veine battante au centre de son front avait comme disparu, recouverte par mille fois plus de rides qu’à son arrivée. La poudre de son visage s’était ramollie, tassée, condensée pour ne laisser plus que sa peau grisâtre apparaître à la lumière de neige du dehors. Les vestiges d’une ancienne dame de cours, depuis longtemps rattrapée par le temps. Il n’y avait plus aucun doute, elle n’avait plus d’autres choix que d’avouer, prise au piège par les deux nivériens.
Mais alors qu’elle s’évertuait à garder le silence et qu’Othello, Arthur surenchérit, se targuant d’un dernier pique envoyé à la volée, enfonçant un couteau dans une plaie béante et poussa dame Flint à ouvrir grand les yeux face à tant de candide impudence. Dans un réflexe un peu immature, elle se retourna vers la fenêtre en protégeant sa bouche d’une main bien innocente, prétextant une quinte de toux naissante pour camoufler le grand sourire amusé qui déformait ses lèvres, et étouffer le rire qui menaçait.

Quelle audace – et qui sembla le désarmer bien plus que sa cible. Il eut le réflexe, pour la première fois depuis son arrivée dans la pièce, de se retourner vers elle. Et comme si ce geste avait été attendu pendant de longues heures ou années, la prêtresse n’hésita pas à capter son regard, le couvant avec une attention discrète mais qu’elle espérait apaisante, le coin de ses yeux plissés d’un sourire tranquille. Il était facile de se sentir griser par la force des mots, et pour une première fois dans le monde du discours, il s’en sortait très bien. Pour le rassurer plus encore, elle ferma les yeux, apaisée et satisfaite, nullement offensée par ses mots surprenants. Et finalement, la baronne ne sembla pas non plus s’en offusquée d’avantage, suffisamment malmenée pour ne pas en rajouter plus.

« Et bien… Peut-être que. » Répondit-elle franchement, non sans avoir ouvert puis fermer sa bouche une poignée de fois supplémentaires.

« Bien. Reprenons depuis le début si vous le voulez bien. » Othello ramassa ainsi le cadavre de la baronne, la remettant dans des dispositions plus propices à ce qu’elle puisse passer à table.

Pendant les prochaines minutes, la baronne s’assagit, s’adoucit, même, pour ne plus paraître que comme une victime – peut-être même qu’on pourrait lui prêter des vertus d’humilité. Longuement, elle leur expliqua qu’elle était dans son bureau, affairée sur une lettre d’importance où elle échangeait avec un comte distant – un comte ! Vous imaginez. Et qu’elle était tant affairée à l’écriture qu’elle n’avait rien entendu. Enfin, rien de plus que les bruits de truelles des travaux en cours. Et que, quand elle avait regagnée sa chambre, elle avait trouvé sa console ouverte, tiroir éventrés, et ses précieux bijoux volatilisés. Elle-même avait d’abord pensé à un larcin et que le voleur avait pris la fuite par la fenêtre ouverte. Mais…


« Vous comprenez… Un zélos, que je n’avais jamais vu auparavant, dans ma maison. Admettez que la coïncidence était trop grosse ! » Elle n’eut pour seule réponse que le regard froid et affligé de la duchesse. « Mais… J’ai peut-être été un peu trop hâtive dans mes jugements, et il est peut-être plus judicieux d’affirmer que ce Monsieur Criok n’est pas le coupable. Après tout, rien ne l’accuse. »

Et c’était là la plus sage de toutes ses paroles. Peu après cette phrase, la baronne finit son thé ; elle ne resta guère plus longtemps, assez pour échanger quelques politesses et demander si elle pouvait être mise au courant des dernières avancées de l’affaire. Puis elle se leva sans rien dire, et Othello et Arthur purent l’accompagner en bas, retrouver son équipe un peu penaude qui regardèrent Arthur avec un intérêt certain, les gardes encore surpris, avant qu’ils soient tous remerciés pour entamer leur périple enneigé dans les rues de la capitale.
Un instant, Othello resta penaude, encore sur un nuage de leur réussite commune, mais peu certaine qu’elle n’avait pas simplement rêvé. Ses esprits volatiles durent bien regagner son corps quand une vague du froid du dehors s’engouffra brusquement en dérobant son visage, et qu’elle ne se retourne vers son protégé un sourire diablement fière illuminant son faciès pâle.


« Tu as réussi, Arthur ! Grâce à toi, l’honneur de Monsieur Criok est sauf. » Il était rare de la voir aussi illuminée ; et elle en oubliait presque les troubles et nuages sombres qui avaient traversés leur ciel.

Arthur n’eut guère le temps de répondre que la porte se rouvrait déjà, laissant entre un Lazare un peu blanchis, des flocons jusqu’au bout de ses cils. Le grand brun bourru secoua frénétiquement ses larges bottes de cuir sur le pas de la porte, un peu surpris d’arriver dans le vif du moment et avec la visible impression d’interrompre quelque chose. Il tendit sa cape à Marguerite qui l’attrapa du bout des mains, ne sachant si elle tenait un habit ou une carcasse crevée recouverte de neige, et se retourna vers Arthur et Othello en fronçant sérieusement les sourcils.


« - Ma Dame, Monsieur Merk. » Les habitudes martiales du garde avait la vie dure, et tout son être transpirait la caserne d’officiers. « J’ai de bonnes nouvelles. Enfin… Je crois qu’elles peuvent vous intéresser. Mais si vous voulez mon avis, vous ne devriez pas traîner si vous voulez être dans le cœur de l’action. » Othello leva un sourire interrogateur, à quoi Lazare répondit vite. « Les ga… Mes collègues sont sur une piste sérieuse. Ce serait un ladrinis bien connu qui serait derrière les vols. Je ne devrais peut-être pas vous le dire, mais il va il y avoir une descente bientôt. Ils auraient retrouvé sa piste dans une vieille auberge au sud de la ville, ils veulent l’attraper avant lui laisser le temps de s’enfuir. »

Immédiatement, Othello se retourna vers Arthur, l’œil brillant d’espoir et de succès. Si le coupable était à portée de main… Alors plus rien n’empêcherait le zélos de retrouver pleinement un honneur bafoué et salis pour de mauvaises raisons.


Dernière édition par Othello Lehoia le Jeu 28 Jan - 20:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeJeu 21 Jan - 10:38

Nos regards se croisèrent dans un instant que j'aurais tant aimé être salvateur, comme il l'avait souvent était. Quand les troubles et la peur s'emparaient de moi et que dame Lehoya me regardait de son amour délicat, tous mes maux me quittaient par peur d'une telle tendresse affective. Mais à ce moment, dans le boudoir d'un manoir à Hespéria, ce ne fut pas le cas. Et toute l'attention qu'elle m'offrit me mit davantage encore plus mal à l'aise, la gêne que je ressentais s'en trouva grandit d'un seul coup, prenant des proportions plus faramineuses que jamais tant ma tête me tournait. Les paroles que j'avais prononcées tournaient encore et toujours dans mon esprit, inlassablement à la dérive sur un tourbillon sans fin qui ne pouvait s'apaiser tant que je restai assis ici. Qu'avais-je dit ? Moi qui me trouvait déjà plus qu'honteux d'avoir ainsi parlé en bas avec son escorte, qui m'était juré de ne plus tenir un langage aussi scandaleux, voilà que j'avais recommencé sans m'en rendre compte, juste sous les yeux de la duchesse que j'aimais tant qui plus est.

Notre regard ne s'accrocha qu'un court instant tant je l'esquivai à nouveau avec vigueur, me recroquevillant dans mon siège tel la souris que j'aurais tant voulu être à cet instant. Si petit que l'on ne me remarquerait pas au fond de ce fauteuil. Et toute l'assurance et l'audace adulte dont j'avais pu faire preuve s'étaient envolées, intégralement disparu, me laissant plus que désarmer et me ramenant à l'enfance que je vivais. Les mots continuaient à tourner, je ne les comprenais pas. Certains m'échappaient. Et si l'on me demandait de tenir à nouveau ce discours mot pour mot, j'en serais incapable tant tout se déformait et se complexifiait.

Heureusement, dame Lehoya reprit place dans cette discussion, mettant un terme au supplice de cette journée en questionnant à nouveau la baronne, en lui faisant cracher la vérité. Tandis que moi, je restai inconfortablement assis, présent, mais aussi absent alors que j'aurais voulu entendre tout ce qu'elle avait à dire dans d'autres circonstances. Mais je n'y parvenais pas, incapable de me concentrer. Je n'avais qu'une envie, un désir que je ne pouvais assouvir tant que dame Flint était présente, m'effondrer et pleurer. Cesser de tenir cette discussion que je regrettais d'avoir eu, ne plus avoir besoin d'user de politesse et de bonnes manières pour m'abandonner à la détresse qui grondait en mon cœur.

Et quand bien même nous parvenions à obtenir la véritable histoire de ce vol, dans mon fort intérieur, je ne voulais plus aider. Je me rendais compte à quel point c'était au-delà de mes forces, de mes capacités. Mon optimisme me quittait, car j'affrontai la réalité. Je n'étais pas taillé dans un bois assez dur pour devenir un bon aventurier. Arthur n'était qu'un enfant et le resterait. Oui, je voulais tout arrêter maintenant et partir loin, aussi loin que mes jambes le pourraient pour me terrer dans un trou et ne plus en sortir. J'avais peur. Peur des autres et de ce que je pourrai devenir.

Je remarquai à peine la baronne se levait, bientôt suivit par dame Lehoya qui passa non loin de moi, une main apaisante se posant sur mon épaule. Je sursautai à ce contact imprévu tant j'étais absorbé par mes doutes et finalement me levai pour accompagner dame Flint jusqu'à la sortie. Tandis que la duchesse de Nivéria fêtait notre victoire, m'abreuvant de félicitation que je ne méritais pas, j'étais prêt à m'effondrer ici et maintenant. Mes jambes avaient la plus grande des difficultés à me maintenir debout et la boule qui avait perdu en substance dans mon estomac était revenu avec une lourdeur décuplée. Les vertiges me reprenaient.

Et ce ne fut pourtant pas la cause qui m'envoya au sol, sans doute cela aida. Une fatigue soudaine s'empara de mon petit être, mon corps en trembla avant que je ne chancelle quelques pas, finissant par tomber entre les bras de l'ange qui veillait sur moi. Je peinai à retrouver mon souffle et l'envie de vomir était si grande et si forte, que seul le doux visage de dame Lehoya, que je ne voulais salir, me permettait de retenir ce flot immonde. J'essayai vainement de balbutier quelques mots qui ne quittèrent guère ma bouche, comme si, après avoir tenu un tel discours, j'étais maintenant incapable de parler.

Puis la porte s'ouvrit. Naturellement, d'une force insoupçonnée ou par peur de ne pas mettre dans l'embarras la maîtresse de maison, je me redressai mollement et quittais la chaleur de ses bras. Lazare, le garde que j'observai souvent tant je rêvai de lui ressembler, entra et se dépareilla de son manteau dans la foulée. Nous indiquant ensuite que le voleur avait été retrouvé, du moins, sa planque et que c'était maintenant ou jamais.

Sans doute, aurais-je sauté de joie quelques heures plus tôt, m'équipant de mon bâton et partant courir les rues sans perdre un instant. Prouver à tous que monsieur Criok était innocent en arrêtant le réel coupable, remettant par la même occasion la main sur tous les bijoux dérobés. Malheureusement, je n'en avais plus la moindre envie. Je n'avais qu'une hâte, partir me cacher sous les draps de mon lit pour ne plus en sortir. Les gardes de la ville allaient s'en charger, ils arrêteraient bien mieux le coupable que je ne pourrais jamais le faire et cela me suffisait. Mes yeux divagués sans but précis et sans doute étais-je aussi blême qu'un malade cloué au lit.

Soudain, le regard de dame Lehoya se posa face au mien, me raccrochant à une réalité que j'essayai d'esquiver avec toute la tendresse d'un amour maternel, d'un sentiment profond aussi apaisant que rassurant. Je ployais sous le poids de ce regard et fondais sur elle la prenant dans mon bras, nichant mon visage dans le creux de son cou et me délaissant aux sanglots. Tandis que je me morfondais en silence, laissant libre cours à toutes ces émotions me brisant, de toute sa bienveillance celle que je considérai comme une maman me câlinait également, passant une douce main dans ma chevelure brune et dont la seule chaleur était réconfortante. Et je me laissai porter par cette douceur à pleurer tous mes maux, à me libérer de ce poids qui ne parvenait pourtant pas à me quitter, comme s'il manquait une inéluctable chose à faire pour que je sois enfin comme avant.

Nous restâmes ainsi de longue minutes qui n'étaient guère suffisante à mes yeux. Si nous avions pu, j'aurais aimé passer le reste de ma journée dans ses bras, peut-être même des jours suivants. Si bien qu'à chaque fois que je la sentais ne serait que légèrement bouger, je me serais davantage contre elle, refusant de la laisser me quitter, de perdre son contact. Peut-être Lazare, Marguerite et d'autres serviteurs vinrent à la questionner, mais je ne les entendis pas, nous n'étions que tous les deux, dans l'entrée à nous tenir l'un contre l'autre. Le reste n'existait pas. Je ne voulais pas que le reste existe tant j'étais bien ainsi, tant je me sentais plus léger, sans les tracas du monde.

Et finalement, entre mes sanglots incessants, je parvins à parler, à dire ce qui me pesait tant sur le cœur sans savoir vraiment ce que je cherchais en retour. Voulais-je être pardonné ou châtié comme je le méritais ? Ma voix était faiblarde, presque inexistante et sans doute incompréhensible, pourtant, je parvenais enfin à communiquer. "J'ai... J'ai dit tant de méchanceté... Des... Des choses... Horribles... Je... Je... Je suis... Si désolé O... Othello. Je... Je suis... Suis... Ne mérites pas... Pas d'être avec..." Mes sanglots reprirent de plus belle alors que je n'arrivais à terminer d'exprimer ma pensée tant cette idée me faisait mal. J'étais terrorisé à l'idée qu'elle ne veuille plus de moi, que ma présence l'insupporte à présent qu'elle m'avait vu ainsi, faire preuve d'un racisme qui me dégoûtait pourtant et dont je ne comprenais la raison. Je ne voulais pas qu'elle m'abandonne, pas elle. Pas comme maman. Pas encore.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeJeu 21 Jan - 22:10

Lazare terminait à peine son discours, Marguerite n’avait pas posé le manteau sur le bois, qu’Othello se perdait déjà dans les recoins insondables des prunelles enfantines ; et face à son regard doux se heurtaient des épées, des braises, des maux sur lesquels on ne pouvait encore mettre de mots mais qui menaçaient comme un volcan sur le point de se réveiller.
Et brusquement, alors qu’elle pressentait l’averse, c’est l’orage qui éclata, et avec lui un flot de sanglot brusques, de peines, et le sursaut qui poussa Athur à se lover contre elle. La sirène ne réfléchit pas plus, et agit par mécanismes anciens et naturels, déposant entre ses mèches ses doigts ouverts, poussant doucement sur son épaule pour l’attirer plus encore, le garder dans la maigre sécurité qu’elle pouvait lui garantir.

Elle comprenait enfin que tout ce qu’il gardait enfoui depuis de longues minutes allaient enfin s’échapper, que les vipères qui grouillaient dans son ventre allaient pouvoir voir la lumière. Ses mots seraient durs, et son devoir à présent était de lui permettre de les libérer en douceur.
Le silence les enveloppa de longues minutes pendant lesquels elle passa doucement ses mains sur sa tignasse, sur ses épaules, essayant de l’encourager silencieusement et d’apaiser son mal, du mieux qu’elle le pouvait. Mais rien ne pouvait lui permettre d’anticiper ce qui viendrait – rien ? Othello craignait, à présent, qu’elle en était la cause.
Puis le barrage céda avec la violence des torrents, et enfin Arthur balbutia, peina, à évoquer sa gêne, son embarras, ses peurs, sa fausse illégitimité à être auprès d’elle ; et plus il parlait, plus son cœur se déchirait ; Brusquement, elle l’enlaça plus fort, comprenant l’ampleur de la blessure et tentant vainement de déposer un onguent immatériel sur la plaie ouverte.  


« Ce n’est pas de ta faute, Arthur. » Elle enserra un petit peu plus le jeune être, recouvrant le haut de son crâne de sa main pâle, brisée de son trouble mais se refusant de craquer à son tour. Son rôle était à présent d’être un roc, un cap : une roche solide sur laquelle il pourrait toujours trouver appui. « Tu n'y es pour rien. Il y a des monstres partout dans ce monde ; et beaucoup ont un visage comme le tien ou le mien. Tu as fait ce qu'il fallait pour les affronter. Je suis si fière de toi. »

Ses entrailles se tordaient des sanglots de l'enfant, et dans les tremblements du petit être, Othello se sentait le pire des bourreaux. Quoiqu'il ait pu dire, elle ne lui en voulait pas, et ne lui en voudrait jamais. Il n'y avait que contre elle-même qu'elle dirigeait à présent tout ce ressentiment, et le reste du monde qui osait à jamais briser les espoirs de l'enfant.

Comment lui en vouloir, après tout ? Lui qui ne voyait que le bien, qui ne vivait que pour devenir un porteur de bonté ? Othello n'aurait pas pu concevoir prendre ombrage de ces mots qu’elle n’avait pas étendus. Lentement, elle pivota, attirant Arthur plus encore, l'encerclant de ses bras pleins, le recouvrant sans le vouloir sous sa cape de cheveux. Si son visage se tordait se douleur, ce n'était pas contre le jeune terran, qui n'était finalement que la victime de ce monde. Un monde aux mille visages, et où les rêveurs et les lumineux peuvent se briser comme des vagues sur les croyances immondes et jugements infondés.

Elle aurait tant voulu lui épargner cela. Le mettre à l'abri de ces êtres obscurs, que son chemin ne soit que paix et honneur, une route pavée de lumière et de bonnes intentions. Mais elle avait échoué, et n'avait pas su remarquer qu'elle le mettait au-devant du danger en même temps que les mauvais. En elle bouillonnait une rage contre les hommes et femmes qui avaient pu le contraindre à voir la cruauté du monde. Qui avait brisé ce rêve de l'enfance ; qui, à son image, l'avait poussé plus loin au devant du danger. Elle se détestait à cet instant de n'avoir pas su qu'il était trop dur pour lui d'avoir ces discussions, d'avoir voulu en faire un homme alors qu'il n'en était rien. Comme les montres, elle avait tendu l'aiguille qui avait éclaté sa bulle, et l'avait plongé dans la détresse. Elle aurait tant voulu le protéger du monde, des monstres, de la haine. Lui épargner encore ces considérations d’adultes.


« Je suis désolée, Arthur. » Lentement, Othello vint chercher le visage encore rond de l’adolescent, le déterrant avec une précaution ultime de sa cachette pour le faire apparaître avec une tendresse infinie devant son propre faciès. « Je n’ai pas été capable de te protéger et je t’ai poussé à prendre part à des choses d’adulte, à t’impliquer plus que tu n’aurais dû. Je te présente mes excuses. »

Son visage de porcelaine, habituellement lisse et sans émotions, était perclus d’une culpabilité palpable qui pliait ses sourcils blancs et pinçaient ses lèvres tremblantes. Voir Arthur ainsi lui déchirait le cœur, et elle n’aurait pu se pardonner de l’avoir fait ainsi souffrir. Doucement, elle attrapa la petite main du garçon, celle en laquelle il pouvait avoir confiance, et ouvrit sa paume pour la poser dans la sienne. Et avec un éclat d’essence, une divine étincelle, une gerbe blanche naquit dans leurs mains, pures et crépitantes. Une petite flamme de Kesha, volubile et chaude, qui brûlait paisiblement. Une magie bien étrange, mais guère offensive, dont les vertus étaient ailleurs. En effet, si elle ne brûlait pas, la gerbe blanche était capable de tuer bien des maux, d’apaiser quiconque était en sa présence ; d’éloigner les sentiments les plus douloureux pour ne laisser que la paix.


« Tu dois avoir confiance en toi, et dans les valeurs que tu auras choisies. Si tu les suis, elles deviendront inébranlables, et rien ni personne ne pourra t’en éloigner. » Par ces mots, la sirène espérait lui faire comprendre qu’il n’avait pas à douter de lui, que quelques soient les paroles qui franchiraient ses lèvres, il resterait lui-même. « Ton cœur est beau, Monsieur Merk. Et je ferais tout pour le protéger

Un sourire de mère s’effila sur ses lèvres teintées d’une triste amertume, la demande d’un pardon qu’elle n’était pas sûre d’obtenir. A présent sur un genou, Othello s’était figée, posant son front sur celui du jeune homme en devenir, unissant leurs mains dans le feu salvateur et la chaleur de la peau. Elle espérait pouvoir sécher ses larmes avec ses mots, n’osant pas encore le faire avec ses doigts même si il lui en coûtait tant. Autour d’eux, Marguerite et Lazare se regardaient un peu penaud, ne sachant si ils pouvaient les interrompre, ni si ils ne faisaient pas tâches sur ce tableau doux amères. Et Monsieur Criok et la poignée de bijoux devenait soudain bien secondaire. Dans un grognement sinistre, Drasha se rappela à eux, et fit son entrée en s’étirant de tout son long dans ce vaste hall pour venir s’asseoir, droit et illisible, derrière le terran. Après tout, est-ce qu’il n’avait pas déjà conquis, à jamais, sa place avec eux ?


Dernière édition par Othello Lehoia le Mer 27 Jan - 20:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeDim 24 Jan - 18:21

Le flot de mes larmes ne s'apaisait pas alors que nous étions là, enlacés l'un contre l'autre et je pouvais amplement sentir le creux dans lequel mon visage s'était caché être maintenant plus humide que mes yeux eux-mêmes. À cette pensée, le fond de mon être rit faiblement, un éclat minime et risible à l'idée qu'elle finirait bien plus noyer sous les larmes que moi. Mais ce regain fut bien trop fugace, imperceptible et bien maigre face au poids de mes regrets et de mes doutes. Mes sanglots ne cessèrent guère. Au contraire. Ils n'étaient nullement prêts à s'arrêter et je me sentais plus inconsolable que jamais. Pourquoi ne parvenais-je pas à parler ? Pourquoi étais-je aussi faible, comme cet éclat de rire qui se brisait si facilement.

Puis dame Lehoia chercha à m'apaiser de ses tendres paroles. Des mots qui insinuèrent un doute plus grand encore. J'avais tant envie de la croire, de ne pas me sentir fautif et pourtant, je l'étais. La tendresse de sa main venant me caresser le sommet de la tête fut une délivrance agréable, un instant de chaleur durant lequel plus rien n'existait, ni le monde ni les problèmes. Il n'y avait plus que l'insouciance et la douceur, la délicatesse de ses doigts m'apaisant. Ses mots glissèrent dans la pièce avec grâce jusqu'à venir dans mon esprit. Je paniquai à ses dires, je ne pouvais y croire, je ne voulais pas l'accepter. Les monstres ne pouvaient avoir notre visage, les monstres étaient vils et démoniaques, ils étaient le mal et cette méchanceté se reflétait sur le visage. Ils ne pouvaient se cacher parmi nous, c'est pour ça qu'il ne triomphait jamais. Non. Non. Le mal ne pouvait avoir notre visage. Les monstres étaient incapables d'avoir un visage comme celui de la duchesse, de Lazarre, de Marguerite ou même du miens. Ce n'était pas ainsi qu'était fait le monde, que les livres et les récits le décrivait. Mais, pourquoi dame Lehoia me mentirait ? Et si ses dernières paroles auraient dû me rassurer, me remettre d'aplomb comme cela le faisait toujours, elles ne firent que se briser contre moi. Elle ne pouvait être fière de moi, je ne le méritai pas. Pourtant, je la désirai tant et je savais qu'elle l'était véritablement.

Je restai contre elle, dans l'étreinte de ses bras. Et bien que mes sanglots s'estompaient, tant je n'avais plus rien pour à pleurer si déshydraté que j'étais, je ne voulais quitter le creux de son coup. L'apaisante présence contre mon corps si chétif. La coquille qu'elle formait que je devrais finir par quitter. N'était-ce pas pour cela qu'elle me préparait ?

Jamais je n'avais voulu la blesser, jamais je n'aurais cru le faire. Pourtant, c'était chose faite. Elle s'excusa, prenant mon visage pour le sortir de son abri, venir confronter nos regards. Je fuyais le siens, il m'était impossible de la regarder et je fermai les paupières à m'en faire mal, les yeux rougis par les larmes. Pourtant, je finis par ne plus tenir ce supplice, elle n'avait rien à dire ou à faire pour que je sente les troubles en elle, pour que je ressente sa peine. Celle que je lui avais provoquée et mon cœur s'en déchira d'autant plus. Elle qui était si pure, si bienveillante, si douce et qui semblait toujours parfaitement aller, qui se cachait pourtant souvent derrière une sorte de façade. Quand mes yeux s'ouvrirent, j'aperçus que cette façade était prête à se briser tant elle était en train de s'effriter. Plus qu'avoir tenu un terrible langage face à l'escorte ou avoir tenu tête à la baronne, c'était cette image, cet instant, qui fut le plus douloureux à supporter.

Et tandis qu'elle s'excuser, m'expliquait que tout était sa faute, je me sentais stupide et irrespectueux envers elle. Dame Lehoia ne m'avait entraîné dans rien du tout, c'était moi qui l'avais poussé à m'aider, qui voulait devenir un héros, qui voulait aider les autres. C'était ma faute et je pleurais sans raison. Je me morfondais sur le sort que je m'étais réservé. Mes sanglots s'estompèrent, cessèrent, laissant mon visage rougis par les larmes, les joues humides tout comme le col de mon vêtement. Aucune réponse ne me vint. Au fond, je savais ne pas la pardonner parce qu'elle n'avait rien à se faire pardonner. Bien au contraire, je ne savais à quel point j'étais reconnaissant envers elle et tout ce qu'elle faisait. Les pleurs enfantins qui m'accablaient, tout comme les pensées, se cachèrent à leur tour, comme j'avais pu le faire dans le creux de son cou. Je restai silencieux, plus pensif que triste, comme ailleurs tandis que la duchesse m'ancrait à cette réalité, prenant ma main dans les siennes et venant y déposer une flammèche curatrice. Et aussi bien caché qu'ils le furent, mes malheurs et mes tourments ne purent survivre à cette magie bénéfique, à cet acte de pur tendresse et à ce regard si maternel qu'elle me tendait.

Je reprenais espoir et confiance. L'assurance insouciante que j'avais pu posséder se reformait, se reconstruisait petit à petit et bien qu'encore emplis de nombreux doute, effrayé face à ce monde pleins de dangers et de monstres insoupçonnés, je savais que tant que nous serions tous les deux, rien ne pourrait nous arriver.

À nouveau, je la pris contre moi, l'enlaçai de mon bras pour la câliner dans un geste bien plus brusque que je n'aurais voulu. Mais cette fois-ci, point de larme et de tristesse à l'horizon, uniquement un bonheur profond. Uniquement l'amour et la joie qu'elle m'inspirait. Uniquement le partage de tout ce qui était bon en ce monde, tout ce que j'avais de bon à lui offrir. Mon sourire était grand bien qu'encore empreint de cette tristesse qui venait de nous quitter, encore atteint par ces doutes et ces peurs. Mais j'étais heureux et je n'avais rien à dire, du moins, l'espérais-je, pour lui faire comprendre qu'au grand jamais je ne lui en avais voulu. Je n'avais rien à lui pardonner, rien à lui excuser.

Et lorsque Drasha s'installa à même le sol non loin derrière moi, je relâchais enfin ma prise sur la duchesse de Nivéria, sautillant presque de ce bonheur retrouvait, la regardant avec tout l'amour qu'un enfant pouvait porter à sa mère. Et même si ma maman m'attendait quelque part, que je la retrouverai tôt ou tard, je savais que dame Lehoia était comme une mère pour moi. Ma seconde maman. Je laissai un timide éclat de rire quitter ma bouche en caressant le fainéant de tigre qui ne faisait que roupiller, avant de regarder à nouveau Othello. D'une voix plus enjouée, je parvins à trouver les mots qui me convenaient. "Je ne sais pas comment te remercier. Je... Je ne t'en voudrais jamais dame Othello... Tu es... Si gentille avec moi, bien plus que je ne le mériterai jamais. Je pleure mes erreurs et tu... Tu es là pour me soutenir et me réconforter... Je ne savais quoi dire tant j'en avais à dire. Tant mes pensées étaient nombreuses et bataillaient pour sortir.

Je regardai autour de moi, voyant Marguerite qui tenait toujours le manteau, mais dont la majeure partie traînait maintenant sur le sol, Lazarre qui admirait la scène sans savoir comment se placer et n'avait qu'une hâte, pouvoir retourner s'occuper ailleurs sans détruire ce qui se déroulait. Quelques autres servants qui devaient seulement passer et qui s'étaient arrêter, interloqué de voir ce spectacle étrange et emplit d'émotions. Et tout me revint brusquement dans le visage, moi qui n'avait pas encore quitté mentalement la chaleur de ses bras, toujours bercé par sa douce voix. Monsieur Criok, les bijoux volés, la baronne et le Ladrinis. La descente dans sa planque. Son arrestation.

Avais-je envie d'agir ? Je n'en étais pas sûr. Les draps de mon lit ne m'inspiraient guère plus, pourtant, celle de courir les rues à la recherche de bandit ne m'enchantait qu'à moitié. Mon âme d'aventurier, s'était-elle brisée ? Peut-être. Sans doute. Les monstres ne m'avaient pas jusqu'à présent pas vraiment effrayé, je pensais savoir les reconnaître et m'apercevais que ce n'était guère le cas. Chaque citoyen d'Hesperia pouvait en être un. En dehors de cette demeure, les monstres étaient partout et la peur de les croiser m'empêchait de vouloir avancer, de vouloir sortir. D'ouvrir la porte principale pour ne serait-ce qu'avancer jusqu'à la grille. Je déglutis. Et mon regard vint se poser sur dame Lehoia, à nouveau, mes doutes s'estompèrent, mes peurs laissèrent place à ma bonté naturelle et je me remémorai les mots qu'elle venait de me dire. Je devais avoir confiance en moi.

"Nous... Nous devrions essayer de retrouver les bijoux... Il faut innocenter monsieur Criok une bonne... Une bonne fois pour toute. Finis-je par dire, toujours peu sûr de moi, mais avec l'éclat du courage dans les yeux. Quelques instants plus tard, j'attrapai déjà le bâton que je prétendais être mon arme et m'équiper de mon lourd manteau fourré. Ma tenue était toujours celle d'apparat pour recevoir des invités, mais je ne voulais pas prendre le temps d'en changer. La garde s'y diriger elle aussi et en compagnie de la duchesse et de monsieur Lazarre, je ne courais aucun danger.

Lorsque j'ouvris la porte, le vent ne me fit pas chanceler, je me tenais droit et avec une fierté toute incertaine face à la ville.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeJeu 28 Jan - 20:18

Entre ses doigts fins et longs, la petite main du garçon tremblait encore, et elle y voyait couler leurs larmes et leurs misères communes. Et l’ombre d’un instant, ils étaient chacun le miroir de l’autre : le reflet des doutes, des peurs, des craintes. Celui de ne pas être à la hauteur, de ne pas se mériter, de s’espérer et de s’aimer tout de même. Othello était rongée par les doutes – les questions, les raisons de cet attachement si vif et si spontané, de ce désir si viscéral de le protéger du monde. Et elle savait ne pas être sa mère, que quelque part une autre femme attendait certainement le retour de son fils. Elle ignorait même si, dans le cœur de ce garçon, il n’y aurait pas à jamais un vaste territoire inconnu qu’elle ne pourrait pas comprendre, cerner, dompter… Mais, après tout, n’était-ce pas cela une famille ? N’était-ce pas ne pas complètement comprendre l’être que l’on tient, et pourtant tout tenter, et apprendre toujours ?

Doucement, elle serra un peu plus cette main si petite dans la sienne, et réalisa brusquement qu’elle voulait la garder ; et que face à elle naissait déjà un nouveau sourire. Arthur tenait de ces nuages printaniers blancs et cotonneux, duveteux et ronds. Sous un soleil éclatant, ils rayonnent, brillent de milles feux. Mais parfois ils grondent, deviennent gris, sombres ; le soleil devient un terrible ennemi qui les rend plus grondant encore ; et les rend inquiétant sans qu’ils ne le soient jamais. Finalement ils éclatent et relâche une pluie épaisse, tantôt brûlante, tantôt rafraîchissante, mais dans tous les cas : une bénédiction. Arthur était parfois de ces pluies, et de ces nuages téméraires qui bravent le ciel si grand. Son sourire éclatant était synonyme de beau temps, et quand il se fraya de nouveau un chemin jusqu’à ses bras, Othello comprit que le ciel était de nouveau beau.

Son propre sourire s’étira, large et franc, et elle recouvrit la tête brune de ses deux mains en l’enserrant un peu plus contre son épaule. Elle accueillait volontiers le jeune être, le protégeant tant qu’elle le pouvait, heureuse de voir que la pluie avait cessé de tomber. Le tigre qui vint les déranger semblait bien aveugle à ce curieux spectacle, et Othello le surveilla du coin de l’œil ; après tout, il était son plus fidèle ami, et elle réalisait seulement à cet instant à quel point elle priait pour que le félin accepte pleinement le terran avec eux. Le fauve, habituellement distant et détaché, renvoyait tous les signes des désintéressés : et pourtant, son placement voulait tout dire. Dans l’œil bleu de l’animal vibrait une étincelle ; celle des gardiens et des protecteurs. Et la sirène comprit alors qu’elle n’avait plus rien à craindre.

Alors qu’Arthur s’éloignait pour célébrer l’arrivée du félin, Marguerite et Lazare se regardait un peu timides, beaucoup crispés, et complètement perdus. Et quand enfin le petit d’homme recouvra la parole, c’était pour lui porter les plus beaux mots du monde, qui résonnèrent en elle comme une mélodie lointaine et intérieur, faisait rayonner des instincts profonds. Ses joues se teintèrent d’un rose discret et prude, tandis qu’elle baissait les yeux d’humilité. Au-delà du bonheur qui irradiait d’elle comme une aura lumineuse, c’était la fierté des mères qu’elle pouvait goûter pour la première fois.

« Tes mots me vont droit au cœur, Arthur. Merci beaucoup. » Finit-elle par avouer alors que Drasha se faisait allègrement gratter le crâne, Othello se redressait doucement, soudain courbaturée d’une immense fatigue ; mais infiniment reconnaissante. « Je ne suis pas sûre de le mériter non plus. Mais sache que je serai toujours là. »

Le silence ponctué d’éclat de rire régna encore quelques secondes, jusqu’à ce que Lazare ne se râcle bruyamment la gorge, un peu coupable de devoir briser ce tableau idyllique par ses propres priorités, avant de rouler des yeux et de se gratter l’arrière de la nuque. Marguerite manqua d’en faire tomber la cape avant de se reprendre in extremis, et comme d’un commun sursaut, tout le manoir qui retenait son souffle expira d’une commune libération et reprit sa course, ému, soulagé, et réalisant tous que la baronne s’était enfui, et avec elle toutes les mauvaises ondes qui pourrissaient les murs et alourdissaient l’air.

Comme l’avatar de cette nouvelle énergie, Arthur sembla se faire leur voix commune, en déclarant, encore un peu timidement, qu’il fallait maintenant avancer pour sauver Monsieur Criok, clore une bonne fois pour toute ce chapitre de sa vie, et le prologue de la leurs.


« Bien dit, Monsieur Merk. » Déclara Lazare, revigoré et encore un peu sot. Mais il se retourna brusquement vers Othello, l’air un peu grave des gardes, peu certain s’il était sûr d’amener des civils avec lui lors d’une descente de la milice royale. Mais la prêtresse ne lui laissa pas le temps de poser la question ou de s’offusquer : d’un discret signe de tête, elle lui fit signe que tout irait bien. Le terran acquiesça silencieusement, et poursuivi comme si de rien n’était. « Nous avons quelques minutes pour nous préparer, mais il ne faut pas tarder. Les gars doivent bientôt être sur place, mieux vaut ne pas traîner. »

Et avant même qu’il eut finit, Arthur s’apprêtait déjà, ne prenant même pas la peine de se changer de ses vêtements de lumière pour se recouvrir de son épais manteau ; attrapant son bateau, prêt pour l’aventure. La Haute Prêtresse se releva brusquement, et fit signe au chef des gardes qu’il était déjà temps de remettre sa cape : ce n’était pas maintenant qu’il pourrait souffler. Quand on était voué d’une telle volonté, il ne fallait pas la laisser filer.
A son tour, Othello attrapa sa cape chaude de Bor, un artefact ancien et magique à la belle couleur brique, un épais tissu qui permettait à son porteur d’être doucement réchauffé par l’étoffe. Elle ne prit pas non plus le temps de changer sa robe neuve pour un vêtement plus confortable, ou de récupérer un quelconque autre objet. Elle eut seulement l’esprit de récupérer le médaillon de Kelor, si on doutait de leur identité ; et la chevalière portant les armoiries de Niveria.


« Drasha ! » Le tigre ouvrit les yeux avec nonchalance, regardant la tête de son amie dépasser des lourdes portes de bois vers un monde extérieur bien froid et déprimant. Mais pour ne pas botter en touche ni rompre avec sa très digne réputation de chasseur alpha, il finit par se lever et les rejoindre.

En fermant les portes, Marguerite leur adressa un grand et vigoureux signe de la main, les yeux un peu rouges, comme si elle voyait une famille fraîchement née qui débarque fièrement dans la vile, blanche de neige, mené par Arthur et ses jambes un peu flagellants mais stables.

Heureusement pour eux, l’auberge n’était qu’à une bonne heure de route, à pied, pendant laquelle Othello couvait distraitement Arthur du regard, pour s’assurer qu’il aille bien. En marchant, ils discutaient sereinement, et même Lazare paru sortir de son habituel pragmatisme pour se montrer un peu ouvert. Elle avait le cœur plus léger, plus serein, et surtout plein d’espoir. L’idée qu’ils seraient bientôt témoin d’une descente ne la préoccupait guère, et à vraie dire elle ne réalisait pas encore qu’ils seraient bientôt entourés par les gardes. Sa principale occupation était de regarder le jeune terran ouvrir la voie, sourire et parfois rire, et retrouver un peu de sa joie de vivre.
A côté d’elles, Lazare eu pourtant l’air un peu soucieux, et il patienta que le garçon soit un peu éloigné pour lui souffler discrètement.


« Vous lui avez parlé de Nivalessa, ma Dame ? Si il reste à vos côtés il… »

« Chaque chose en son temps, Lazare. » Répliqua-t-elle, son visage énigmatique éclairé par un sourire tout aussi mystérieux.

Le pauvre n’avait pas encore eu le temps de se faire au manoir, à la ville ; et elle l’arracherait déjà pour le présenter à un nouveau monde qu’elle-même ne maîtrisait pas ? Et en même temps, elle ne pourrait pas fuir la capitale du duché éternellement, tôt ou tard il lui faudrait rejoindre les domaines ducaux pour y surveiller les terres. Mais Arthur avait encore du chemin à faire, des questions à se poser, des sentiers à ouvrir. Il était trop tôt pour lui parler de ce voyage imminent.

Et alors qu’elle commencer à redouter l’heure fatidique, l’auberge était en vue… Et devant elle, le scintillement froid et métallique des boucliers des gardes royaux. Immédiatement, Lazare leva la main, leur faisant un geste franc pour les arrêter à quelques pas du lieu.


« Restez là, je vais essayer d’en savoir plus. » Le garde les laissa sans plus de formalité, s’approchant discrètement de ses confrères en armure un peu plus loin. Visiblement, les hostilités n’avaient pas encore commencé.

Sur ces faits, Arthur, Drasha et Othello se retrouvèrent là, seuls témoins d’un grabuge à venir. Comme un mauvais coup du sort, la neige commença à tomber à gros flocons autour d’eux, étouffant les sons et remplissant les rues dans un silence froids, comme celui qui hante les champs de bataille avant les guerres. Fallait-il attendre ? Laisser les gardes lancer l’assaut, leur prêter main forte ? Une chose était certaine, il était hors de question de laisser Arthur s’approcher du danger. Après tout, tant que le forçat n’était pas attrapé, rien ne leurs garantissait qu’il n’essaierait pas de s’en prendre à eux. Et en même temps…


« Arthur, nous devons rester prudent, et faire ce que Lazare nous dit. » Othello se penchant vers le jeune homme et murmura doucement. « Il nous faut garder les yeux ouverts, et toutes nos forces : si il y a un blessé, ce sera notre devoir de l’aider. » Même si le moment était tendu, elle tenta de détendre l’atmosphère à grand renfort de sourire et d’un clin d’œil complice. « Si Monsieur Criok nous voyait… »
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeDim 31 Jan - 22:58

Nous marchions dans les rues enneigés, traversant la ville dans une grande partie de sa longueur dans une marche qui me semblait aussi interminable qu'exténuante. Pourtant, je continuai d'avancer sans ressentir cette fatigue grandissante, cette légère douleur poindre le bout de son nez dans mes jambes dû à la marche et à ma tenue trop légère. Le froid me mordait de ses dents pointues, mais je ne m'en souciais pas vraiment, je n'avais qu'un seul objectif, parvenir à arrêter le coupable de tous ces odieux crimes et ainsi retrouver les fameux bijoux volé pour qu'enfin monsieur Criok puisse être libre.

Mon visage était teinté d'un large et franc sourire, celui que j'espérais être des vaillants aventuriers partant affronter le vilain démon ou sorcier menaçant un village, comme dans les histoires et j'avançais avec entrain. Une telle envie que je devançais souvent dame Lehoya comme monsieur Lazare qui traînait de la pate sur mes talons. Parfois, je m'arrêtai pour les attendre ou revenir vers eux, les pressants sans rien dire, car je ne voulais pas non plus trop les déranger. Et puis la duchesse semblait bien fatigué, elle aussi, depuis notre départ du manoir. Je me demandais même si c'était une bonne idée qu'elle vienne avec nous, je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur et commençait à redouter la descente. M'imaginant déjà le pire arriver. Que nous tombions dans une embuscade de voleur et que nous nous fassions dépouiller, peut-être même pire. Ou que les choses tournent mal à cause de pièges ou je ne savais quoi. Ces sombres idées germaient dans mon esprit et ne cessaient de me faire douter.

Heureusement, je savais la garde participait également et j'espérais que tout se passerait pour le mieux. Quel cruel destin cela serait-il qu'après tant de réussite, nous subissions un échec cuisant là-bas. Non, ce n'était pas possible et j'en étais convaincu. Accompagnées des gardes, nous descendrions dans la taverne pour y arrêter le coupable. Il se ferait surprendre par notre entrée fracassante et ne pourrait se réfugier nul part. Prit de panique et de peur, il se jetterait au sol implorant le pardon avant d'être envoyé dans les geôles.

Cette scène se déroulait devant mes yeux tandis que je marchais dans les rues vides de monde. Plus encore, je la vivais alors que je sautillai et effectuais des mouvements de lutte à l'aide de mon bâton. Imaginant un terrible affrontement entre la lame de ce bandit et le bois de mon arme, un combat duquel je ressortirais vainqueur grâce à une idée lumineuse qui me permettrait de prendre le dessus pour enfin le désarmer. Oui, c'est comme ça que faisaient souvent les héros. Ils analysaient l'adversaire pour se servir de leurs faiblesses contre eux. Peut-être le voleur serait-il boiteux ? Face à cette idée saugrenue, je secouais vivement la tête en me trouvant bien bête. Comment un chapardeur aussi talentueux pourrait-il être boiteux ? Je me mis à rigoler aux éclats à l'image d'un roublard incapable de courir ou de se faire discret, dont la lourde jambe traînait sur le sol tandis qu'il essayait de se faire discret. Mi éléphant mi ombre dans la nuit.

Une bourrasque soudaine m'apporta un virulent frisson et je me réchauffai rapidement en frottant ma main contre mon corps, là où j'avais le plus froid. En profitant d'ailleurs pour attendre le garde et la duchesse que j'avais devancé sans m'en rendre compte d'une bonne dizaine de mètres. Dame Lehoya ne semblait pas au mieux de sa forme, une petite moue s'était formé sur son visage et son regard n'était plus aussi lumineux qu'en partant du manoir. Il y avait quelque chose de plus étrange, plus énigmatique et qui ne me plaisait pas vraiment. Que se passait-il ?

En arrivant presque à oublié l'objectif de cette marche tant ma curiosité fut piqué au vif, j'accourrai finalement vers elle et lui prit la main instinctivement, comme si je cherchai à me rassurer avant même de parler. Puis, timidement, je lui demandai l'objet de ce nouveau soucis. "Tout va bien dame Lehoya ?" Je la regardai dans les yeux tandis qu'elle tournait la tête dans ma direction. Mes yeux avaient tout de deux perles soucieuses et pleine d'empathie. Je lui avais promis ne jamais lui en vouloir et c'était une promesse que j'étais incapable de briser et, à se moment là, je voulais être auprès d'elle pour la soutenir comme elle le faisait si souvent à mon égard. Ainsi, nous discutâmes une fois de plus durant la marche vers l'auberge, bien que ses paroles restaient douces et apaisantes, l'étrange impression qu'elle détournait le sujet me traversa l'esprit. Ce n'était qu'un sentiment lointain dont je n'étais même pas sûr de la véracité, aussi, je ne dis rien la dessus. Et puis, si elle ne voulait pas me parler de quelque chose, je comprenais parfaitement, je n'aimais pas vraiment ça remarquai-je, mais je comprenais malgré tout.


Lorsque nous arrivâmes devant l'auberge, une pléthore de garde était déjà présent prêt à entrer à l'intérieur. Je trouvais cette image à la fois rigolote et effrayante. Imaginer une telle bande d'homme armée prêt à débarouler dans son établissement ne devait pas être appréciable. Quand monsieur Lazare nous dit d'attendre ici, qu'il allait parler aux gardes, j'acquiesçai mollement d'un hochement de tête. Je n'avais pas vraiment envie de rester en retrait, je voulais me montrer aussi vaillant et brave que dame Lehoya me voyait. Me montrer à la hauteur, et ce n'était pas en restant ici que cela arriverait. A nouveau, j'observais les gardes, épées et boucliers déjà en mains au cas où la lutte commençait dans la ruelle. L'idée d'abord rigolote devint finalement cocasse et je la trouvai plutôt stupide. Dans de nombreuses histoires, afin de capturer un voleur et roublard capable de discrétion et de rapidité, il fallait agir avec discrétion et tout faire pour l'empêcher de s'enfuir. Hors, dans cette rue de la capitale, c'est plus d'une dizaine de gardes qui patientaient juste devant l'endroit où ce voleur se cachait, sans même encercler le lieu au cas où il sortirait par une porte arrière. Aussi, je parlai discrètement à dame Lehoya. "Si les gardes sont ici depuis longtemps, le vilain doit déjà le savoir et doit être prêt à s'enfuir. Ce n'est pas très malin de leur part, ils auraient dû encercler le bâtiment et attaquer directement, comme la bande de l'intrépide aventurier Makguaiver . . ."

Et tandis que les flocons s'épaississaient et venaient s'abattre sur la ville avec plus de véhémences, la duchesse me dit de faire attention. De rester en retrait, car nous allions devoir les soigner si un combat venait à subvenir. Mon regard s'assombrit sans doute à ce moment et la tristesse m'envahit. Je n'avais pas envie de rester en retrait, à les laisser faire la capture. Un cruel sentiment indescriptible m'entailla le cœur et je me sentis soudain inutile dans cette histoire. Nous étions parvenus à faire avouer à dame Flint que monsieur Criok n'était pas le coupable, mais ce n'est pas nous qui avions retrouvé le véritable voleur pas plus que nous allions le faire passer devant la justice. Toute mon énergie et ma joie me quittèrent aussitôt et j'étais presque prêt à me résigner. Ne plus être le héros... Non, c'était hors de question, aussi, avec une pointe de colère, je m'insurgeais. "Mais... Je voulais être un héros et si nous restons ici, nous ne ferons rien du tout. Nous n'aurons pas arrêté le voleur, tout ce que nous avons fait n'aura servit à rien. Ce n'est même pas nous qui retrouverons les bijoux... Je... Je ne veux pas rester ici à attendre la fin de tout ça..."

Avec la grande douceur qu'elle possédait, ma seconde maman tenta de m'apaiser, de me réconforter et de me faire comprendre que notre place n'était pas dans le combat. Je comprenais ce qu'elle me disait, je n'étais pas un combattant après tout, mais pourtant je bloquai sur le sentiment amer de devenir inutile. Et toutes les paroles qu'elle me disait avec délicatesse ne faisaient que couler sur moi tant je voulais y participer. Je la tenais toujours par la main et eus l'impression que sa poigne se fit plus forte, comme pour m'empêcher de partir dans l'auberge, chose que j'hésitai à faire. Grâce à son empathie, elle devait se douter de mes intentions, mais n'était pas prête à me laissait y aller. Je pensais la connaître plutôt bien mais, à cet instant, je n'étais plus sûr de savoir ce qu'elle pouvait penser. Détournant le regard pour ne pas affronter son regard angélique.

Au fond de moi, je savais que je ne pouvais rester en retrait. Je pressentais que les gardes ne parviendraient pas à arrêter le coupable qui s'enfuirait en leur riant au nez et je ne pouvais l'accepter. Était-ce un ego dont je ne soupçonnais pas l'existence qui me contrôlait ? Sans doute... Lazare revenait vers nous. "Ils vont donner l'assaut dans quelques minutes. Le chef de la garde veut que nous restions dehors tant que le Ladrini n'aura pas été arrêté."

S'en était trop pour moi. Un mélange de nombreuses émotions néfastes me traversa. Je ne savais pas si j'étais prêt à exploser furibond ou à m'effondrer pour pleurer à nouveau. Toutes les scènes que j'avais imaginées en venant jusqu'ici et je n'allais en vivre aucune. Je n'avais pas pensé au fait de rester dehors, à attendre sous la neige que tout soit terminé. Cette idée était insoutenable et une soudaine fatigue surgit en mon être.

Au-dessus de nos têtes, une série de violente bourrasque s'abattit sur les demeures, faisant vriller les toitures et claquer les volets. Les tuiles vibrèrent aux alentours et, quelques-unes finirent par se détacher du toit d'une maison à une quinzaine de mètres de nous. Elles chutèrent à grande vitesse avant de venir s'écraser sur les pavés en contrebas, se brisant dans un fracas en milliers de morceaux. Sans doute plus de surprise que de peur, dame Lehoya et monsieur Lazare tournèrent aussitôt la tête dans cette direction, à l'opposée de l'auberge. Relâchant par la même occasion l'emprise légère de ma main. Bien que sursautant au fracas, je saisis cette occasion pour courir en direction de l'auberge.

Non, aujourd'hui Arthur Merk ne serait pas un enfant qu'on laisse dehors, il serait le héros d'Hesperia et des nobles qui empêcherait un vile roublard de s'enfuir. Je courais à toute enjambé, ne m'arrêtant à aucun moment sous les appels du garde et de la duchesse lorsqu'ils remarquèrent mon départ soudain.

Mon souffle n'avait aucune importance à mes yeux, tout ce qui comptait était de m'infiltrer dans le bâtiment, de parvenir à y entrer avant les gardes et je savais ainsi devoir passer par un autre endroit que la porte principale. Aussi je ne me dirigeai même pas dans cette direction, mais plus tôt vers l'arrière de la grande auberge. Sur le flanc de la bâtisse, un semblant de fenêtre aux barreaux en grande partie détruit permettait d'accéder à la cave et, ni une ni deux, je m'y glissais.

La pénombre de ce sous-sol était presque omniprésent, si ce n'est aux alentours direct de l'ouverture vers le reste de la ville de laquelle une faible lumière provenait. Tout le reste était plongé dans les ténèbres et je ne distinguai qu'approximativement les formes de la pièce. De nombreuses caisses étaient entreposé ci et là, comme des étagères remplis de je ne savais quoi. Sans doute des boissons à la forme ressemblante à celle de bouteilles. Je ne m'en souciai guère, avançant à tâtons pour ne pas chuter bêtement, distinguant à peine les bosses et renfoncement dans le sol de terre battue. Bientôt, je quittai la faible lumière d'un soleil bien caché pour m'enfoncer dans l'obscurité. La peur m'envahit peu à peu mais ne parvint pas à prendre mon contrôle tant j'avais soif de victoire, tant je voulais retrouver les bijoux et arrêter le coupable.

Finalement, je parvins au mur face à la fenêtre, avançant en le frôlant du plat de ma main jusqu'à sentir les aspérités d'une porte en bois. A force de balayement de mon bras je finis par tomber sur la poignée, l'ouvrant délicatement pour essayer d'être aussi discret que possible.

La lueur d'une bougie éclairait faiblement la nouvelle pièce qui s'offrait à moi. Et, si mes yeux s'étaient davantage habitué à l'obscurité ou si je n'étais pas aveuglé par l'envie d'être un aventurier, j'aurais sans doute remarqué l'homme tapis dans l'obscurité, attendant l'arrivé de ceux qui voulait l'arrêter.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 9 Fév - 20:25

L’auberge se tenait au fond de la rue, penché et fébrile, pliée par tant d’années de service, de réunions obscures, de paroles secrètes, d’assassinats et de larcins en tout genre. Comme une vieille dame voûtée, la bâtisse était bossue, sa devanture dessinant un angle improbable qui menaçait de s’effondrer sur la route sans jamais, pourtant, céder sous son poids. Elle donnait à leur ruelle une impression terrible, où les fenêtres jaunies avaient des airs d’yeux perçants, où les colonnes et les colombages prenaient des sensations de doigts crochus, comme si une sorcière sénile veillait au grain, prêt à manger les jeunes enfants qui se présentaient à elle.
C’était certainement cette sensation funeste et sépulcrale qui poussait Othello à s ‘inquiéter plus que d’ordinaire. A voir son habituel sang froid fondre comme neige au soleil – ironique quand la ville était recouverte d’un épais manteau blanc. Ou peut-être était-elle encore enhardie par leur première réunion de famille, émue d’être devenue gardienne, rongée par une culpabilité sourde qui donnait à tout un air menaçant.

Mais comme une fleur s’éveille, ou plutôt une lionne prend conscience de sa place dans une horde de félins, la sirène avait bien senti que sous le visage lisse et enfantin grondait un orage. Et elle se pouvait que se mettre à sa place : qui, rêvant d’aventure et de conquête, n’aurait pas été amère face aux conseils restrictifs ? Malgré ses mots qu’elle espérait doux, son ton amusé, ses yeux pétillants, la prêtresse ne parvint pas à atteindre le cœur impétueux qui tonnait face à elle. Derrière ses yeux clairs, elle voyait les éclairs, et sous ses prunelles se cachaient la houle. Arthur n’était plus que tempête, et certainement frustration. Malgré elle, elle resserra son étreinte, s’espérant rassurante ; mais au fond de son propre cœur de verre et de neige, elle savait qu’elle était mue en partie par sa crainte de le voir dans la gueule du loup.

Un instinct profond s’était réveillée, quelque part sous son front opalin. Un instinct qu’elle avait parfois cru sentir se lever auprès des plus jeunes sœurs de Cimmeria, ou quand Drasha se retrouvait menacé. Mais qui ne fut alors qu’une étincelle furtive, une vague lueur. A présent, elle se sentait habituée par ce sentiment, ressentant comme un épiphanie le besoin, la responsabilité de protéger de tous dangers le jeune garçon. Peut-être était vain ? Ou peut-être, tout simplement, qu’il ne lui appartenait pas de choisir, jalousement, pour l’aventurier en herbe.

Comme pour couper court à toutes ces pensées volubiles, le soldat, tout rayonnant de l’adrénaline des combats, s’approcha d’eux, son sourire s’éclipsant rapidement pour retrouver le sérieux des émissaires. Lazarre prit un ton un peu rustre, mais leur intima de rester de côté, qu’ils lanceraient bientôt l’attaque contre le forçat et qu’ils ne devraient pas les déranger. Othello approuva presque immédiatement, reculant même d’un pas sans s’en rendre compte. Après tout, ils n’étaient que des invités sur ces terres. Invités ? Oui, peut-être, mais par leur propre ordre. Un problème pour tout un bras de la main armée de la couronne qui n’aurait peut-être pas voulu s’encombré de civil pour mener à bien son opération. Se pinçant les lèvres, elle espérait quand même qu’ils bénéficieraient de la discrétion des soldats, et qu’ils ne rapporteraient pas à son altesse que la nouvelle duchesse fraîchement débarquée et son jeune protégé ne venaient pas fréquemment fureter lors d’opérations d’envergure, ni ne s’amusaient à compromettre l’intégrité des missions de la couronne.

« Merci de nous prévenir Lazarre. » Finit elle par avouer. « Nous allons restés en retrait, nous ne pouvons pas déranger la garde dans son… »

Au même instant, une bourrasque impressionnante qui sortait, vraisemblablement, de nulle part, vint soulever la neige avec une force herculéenne, provoquant au passage la chute de plusieurs tuiles et de large pan de neiges. Quelques volets claquèrent bruyamment sur le passage du vent, assez pour qu’Othello et Lazarre se retournent brusquement, et que la sirène, surprise, ne relâche sa pression sur la main enfantine.

Et ce fut assez. Avant qu’elle ne puisse le réaliser, le terran s’était défait de son emrpise, et s’était empressé de s’enfuir, s’adonnant certainement à la liberté tant rêvée de pouvoir lui-même porter le coup fatal à cette affaire ubuesque. Mais il ne le réalisait pas… Non, il ne réalisait pas ce que cela signifiait d’affronter quelqu’un, qu’un ladrinis expérimenté n’était pas un ennemi à prendre à la légère. Que derrière cette porte de bois, sous le dos voûté de la sorcière, c’était la mort qui l’attendait peut-être entre ses doigts tordus.


« - Arthur ! » Le cri franchit ses lèvres avec fureur, le cri d’un animal féroce piégé qu’un chasseur épiait. Comme si tous ses sens étaient brulés et à vif, la sirène se précipita à sa poursuite, manquant de trébucher sur la neige fraîche. Elle comptait chaque secondes qui la séparait du jeune être en déroute, regardant du bout des yeux sa tignasse disparaître dans le décors, s’échapper au coin de la rue, en contournant le bâtiment.

Le souffle froid, la sirène s’élança à son tour, se précipita sur cette sombre auberge, ses pas devenant brise pour fendre les vents de sa frêle stature. Elle se tenait droite, montrant que sous ses airs de poupée se cachait toujours la créature qui avait défié les abysses des profondeurs océaniques de longs mois durant. Mais quand elle arriva au bout de la rue, répétant les appels dans l’espoir de retenir son enfant de cœur, ce fut pour être mieux arrêté par une épaule large et grossière, et un bras en armure qui lui encercla la taille pour la faire reculer de plusieurs pas.


« Madame, non… Vous ne pouvez pas… » Un des soldats de la garde avait dû la voir accourir, en plus de l’entendre, et s’était mis en travers de son chemin en même temps qu’elle se mettait en travers du leur. « Il y a une… Opération en cours… » Le malheureux maugréait entre ses dents face à sa rebelle furieuse qui se débattait avec hardiesse. Lazarre arriva sur le fait pour apaiser son confrère, mais à peine eurent-ils pu échanger un regard que la prêtresse tentait de nouveau de repousser ses entraves pour rejoindre Arthur. C’est le chef de sa garde qui prit sur lui de l’arrêter, lui attrapant sans grandes manières les hanches pour la soulever sans grand mal.

« Désolée, ma Dame, mais vous ne pouvez pas approcher plus. » Son ton froid était d’autant plus contrastant que la sirène se retournait vers lui, les yeux noyés de larmes, espérant entendre de sa bouche que le chemin lui était ouvert et qu’elle pourrait courir à la poursuite de l’enfant.

Ce devait être un cauchemar. Un réel cauchemar… Se sentant défaillir, la sirène coula mollement sur ses jambes à même la neige froide. Mais alors qu’elle luttait pour retrouver son calme, une ombre blanche et noir traversa le coin de sa vision, à elle comme à tous, pour suivre avec la force des grands prédateurs son jeune maître égaré. Le tigre qui les suivait mollement jusque là avait saisi la gravité de la situation, et avait compris que si la sirène ne pouvait pas poursuivre son chemin, c’était à lui d’intervenir. Ils partageaient, après tous, les mêmes instincts animaux. Et le félin, bien que fier et discret, ne demeurait pas moins qu’un grand prédateur. Sans demander son reste aux gardes, ni même à Lazarre, il couru tant qu’il pu pour passer à son tour le coin de la rue.

Sans ralentir l’allure, il retrouva sans mal la piste du jeune maître, connaissant, à force de présence, son odeur par cœur. Il lui fallait faire vite : il n’y avait pas que la sienne… Le félin trouva sans peine l’accès à la cave, se frayant à son tour un chemin à travers les barreaux cassés, un sourire édenté digne des monstres sous les lits, et tomba avec fracas contre le sol mou du sous-sol. L’odeur se fit plus distincte et plus franche, un fil rouge tendu entre lui et le terran, mais aussi lui et quiconque s’opposerait à ses crocs. Sa position s’affirma, son corps se raidit, ses larges pattes s’écrasaient à chaque pas qu’il faisait. Son dos se creusa avec la tension des combattants : il n’était plus dessiné que par ses omoplates dentelées qui palpitaient de concert, dessinant ses muscles bandés. Il s’approcha sans discrétion de la petite salle dérobée, ses yeux habitués, et conscient que l’heure n’était pas à la furtivité mais à la dissuasion. L’odeur… Arthur n’était pas seul.

C’est en rugissant violemment que Drasha finit par pénétrer dans la pièce, se plaçant immédiatement devant Arthur en révélant tous ses crocs. Il avait l’air furieux, aggressif, le regard tourné vers le mur. Othello ne serait pas longue… Il savait qu’elle devait lutter, à l’extérieur, pour tromper les gardes – et elle le faisait ardemment, ne prenant plus soin de cacher sa voix d’oiseau pour se défendre, et cherchant la moindre opportunité pour laisser sa magie parler pour elle ; de libérer son chemin pour la mener à Arthur.

Mais avant cela, il devait agir sans elle. Remonté, Drasha grognait profondément, le râle de l’animal avant son imminente attaque. Il savait qu’il devait protégrer Arthur à tout prix : ses premiers pas dans la gueule du loup se feraient avec le tigre.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeDim 14 Fév - 11:27

Aucun son ne résonnait en ce lieu, si ce n'est celui de mes quelques pas dans cette pièce emplit par la pénombre et le bruit du vent défilant à travers les villes et percutant les toitures comme les demeures n'étaient plus qu'un souffle lointain à peine audible. Ici, tout était calme, comme si le monde extérieur n'y avait rien à faire comme si la pièce était immuable, figée dans le temps sous une couche de poussière qui n'avait rien de négligeable.

Plus qu'intrépide, je ne percevais aucun danger direct dans le sous-sol de l'auberge délabré, pourtant repaire de bandits et fieffés voleurs. Tous mes sens étaient en alerte, du moins, c'est ce que je croyais, m'imaginant être le grand héros que je n'étais pas, me sentant presque invincible tandis que j'avançai enfin dans cette pièce obscur, directement vers la bougie dont la lueur vacillante semblait prête à s'éteindre d'un instant à l'autre. Je plissai les yeux et me forçai à comprendre ce qui emplissait le bureau, rare mobilier de l'endroit et, de l'entrée de la pièce, j'y apercevais des feuilles et coffrets de bois. Un pas dans cette direction, puis un suivant, en tâtonnant d'une discrétion que je pensais sans faille tel le ladrinis que je n'étais pas. Un léger bruit me parvint à l'oreille, presque imperceptible, un souffle peut-être ? Je n'en étais pas sûr et, pour dire vrai, je n'étais même pas certains de son existence concrète, pourtant, je me figeais raide, comme si l'immobilité totale m'apporter une invisibilité qui l'était tout autant. J'écoutai attentivement, mais plus rien.

Du moins l'espace d'une ou deux secondes qui me parurent durer longtemps. Puis un ram dam survint dans la pièce précédente. Quelque chose venait d'arriver en fracas, s'écrasant sur le sol de sa forte carrure. Qu'était-ce ? Je sursautai à ce bruit, m'apercevant une fois de plus que je n'avais rien des héros. Aussitôt, je tournai la tête dans cette direction, le corps restant pourtant aussi fixe qu'une statue, comme incapable de bouger et, ce que je pensais être une assurance sans limite, se retrouvait être une prison. Mon cœur se mit à battre la chamade et mon souffle devint plus rapide. Perdais-je le contrôle de la situation tandis que le silence retombait ? L'avais-je seulement eu à un moment ?

Puis Drasha surgit telle une furie protectrice, se plaçant devant moi et toisant de sa rage et de ses crocs l'ombre de la pièce. Une zone précise de cette pièce. L'animal apercevait-il quelque chose que je n'avais pas vu ? Sans doute oui, ce qui ne manqua pas d'ébranler la confiance dont je faisais preuve, balayant par la même occasion l'apaisement que j'avais ressenti en comprenant qui venait d'arriver. Drasha n'était pas du genre à rugir pour rien, aimant trop se prélasser pour sur-réagir ainsi. Non. Et lorsque son dos se creusa, laissant à la forme anguleuse de ses omoplates la liberté de s'affirmer tout comme le rugissement sauvage qui résonna à travers la pièce et put, peut-être même, s'entendre à l'extérieur de l'auberge, je compris que la situation n'avait rien d'aisé. Oui, une menace bien concrète se cachait dans l'ombre, hors de ma vue.

À cette pensée, comme pour confirmer mes doutes, un rire néfaste et malsain fit surface, gagnant en intensité au fil des longues secondes durant lesquelles il ne s'interrompu pas. Source d'un amusement dont Drasha et moi-même étions probablement l'intérêt. Le félin n'inquiétait donc pas celui qui nous riais au nez ?

S'il s'agissait bien du voleur, de celui que nous étions venus arrêter, je n'avais plus qu'une envie, lui dire de se rendre, d'abandonner la lutte pour enfin être juger comme il le méritait. Mais je n'y parvenais pas, je me sentis incapable de bouger et, supplanté dans mon esprit par les autres événements, j'avais oublié ne plus être qu'une statue incapable de bouger. C'est seulement en y faisant attention que je ressentis une douleur envahir dans ma mâchoire tant celle-ci était serré et je me retrouvai là où j'avais tant désiré l'être, incapable d'agir.

La bête au pelage blanc ne se laissa pas impressionner, elle. Au contraire, Tandis que le rire résonnant ne semblait pas trouver de fin, Drasha bondit en avant sur l'agresseur qui venait de sortir une lame de son fourreau, son que j'avais été bien incapable d'entendre et que le tigre avait pourtant ouïe. Dans les ombres de la pièce, son pelage de neige disparut pour ne plus me laisser qu'apercevoir et reconnaître sa silhouette mouvant une danse guerrière avec le Ladrinis qui ne se laissait guère prendre au dépourvu.

Les attaques furent rapide et peu nombreuse, se déroulant dans un laps de temps plus court que l'arrivée bondissante de Drasha, l'espace de deux ou trois secondes à peine qui défilèrent plus vite encore et durant lesquelles je voulais tant agir. Tant venir en aide à mon gardien animal et pourtant figé par la peur. Dès le premier assaut, une giclée de sang éclaboussa la pièce et j'en aperçus des gouttes venir s'écraser contre le bureau et le mur derrière ce dernier. Le liquide carmin avait coulé et pourtant aucun cri de douleur, aucun maigrement n'avait été émis, ni de l'animal ni de l'homme. La seconde suivante, une autre effusion de sang eut lieu, plus importante celle-ci, à tel point que la peau se faisant lacérée emplit le sous-sol de sa sonorité dérangeante et je retins un rictus de douleur pour celui qui venait de la subir.

Dans un grognement, Drasha quitta finalement la mêlée, reculant jusqu'à mes côtés, le pelage rougies à divers endroits et une plaie quasi-béante dans son épaule gauche, le faisant boiter légèrement. L'inquiétude quant à son état prit le pas sur la peur qui me paralysait et j'accourrai à ses côtés, posant une main tremblante sur son pelage pour essayer de l'aider, de l'encourager comme je pouvais. Je voulais lui dire de faire attention, que j'étais désolé qu'il se soit mit autant en danger pour moi, que je regrettai, pourtant, je ne parvenais à ouvrir la bouche tant mes mâchoires étaient serrées. Close par ma maigre fierté que j'avais pourtant mal placé et qui m'avait conduit à agir stupidement.



Le rire reprit de nouveau, moins confiant cette fois, une note amère de frustration en plus, pourtant, le voleur ne semblait pas prêt à s'arrêter ici, en si bon chemin vers une victoire qu'il pensait sienne, et que je ne me voyais aucunement lui retirer. Moi qui avait tant haïs les gardes de la ville quelques minutes plus tôt, je ne faisais maintenant qu'espérer les voir débouler dans cette pièce au plus vite pour l'arrêter.

"Le poison ne lui était pas destiné. Quel dommage..." Finit-il par prononcer alors que l'éclat de son rire s'achevait, sans un bruit, dans un silence des plus mortel, il s'avança vers dans la lumière et je découvris ses traits. Ceux d'un homme qui semblait ordinaire, à la courte chevelure aussi noir que la nuit et aux yeux sans éclat, une peau qui, il y a fort longtemps, avait dû être halé, mais qui aujourd'hui arboré une teinte pâle et blanchâtre. Lentement, il tendit les doigts de sa main et les fit glisser sur le bois froid du bureau, se dirigeant dans notre direction.

"Vous êtes méchants !" Parvins-je à hurler comme un enfant qui ne savait pas comme agir. Telle une évidence saugrenue qu'on lui jetait au visage, le malandrin se mit à rire de plus belle, d'un éclat qui me glaça le sang. Sa main cessa de parcourir le bureau pour, à la place, s'approcher de la bougie et l'éteindre. "Et toi, tu n'es plus." Souffla le spectre funeste de ma mort.

L'obscurité s'empara de l'intégralité de la pièce, nous plongeant dans des ténèbres presque parfaites où j'étais à peine capable de discerner la forme de Drasha pourtant à mes côtés, grandement affaiblis par le poison qui coulait dans ses veines. Puis tout s'enchaîna très vite. Le tigre au pelage ruisselant de sang se redressa d'un mouvement brusque pour me contourner, se placer devant moi tel le gardien qu'il avait décidé d'être et pour lequel je ne parviendrais jamais à le remercier assez. Un coup de patte brutal fut donné suivit d'un choc sourd contre le mur, du sang giclant de plus belle pour venir s'écraser, je ne savais où. Un nouveau fracas, pile devant moi, celui que je compris vite être le prédateur à bout d'énergie s'écroulant sur le sol après avoir atteint son objectif.

Le calme plat.

Le silence.

Uniquement rompu par le souffle roque et délicat de Drasha.

Je me jetai à ses côtés, oubliant le reste du monde. Jetant aux oubliettes de mon esprit ce maudit voleur, les bijoux et tout le reste. Priant Kesha d'aider l'animal. Osant à peine le toucher de peur de lui infliger plus grande douleur encore que celle qu'il avait subi pour me protéger. "Je vous en supplie, ô Dame Kesha, épargnez-le, je vous donnerais tout s'il survit. À mon tour, je commençai à me sentir mal, ma tête me tourna et je m'effondrai à ses côtés, laissant la chance à ma main de venir lui caresser le visage et bientôt la truffe, qu'il grattait faiblement contre moi, satisfait de me savoir vivant et pourtant plus inquiet de mon état que du siens. "Pa... Pardonne moi..." La fatigue m'envahissait. Perdais-je connaissance ? Sans doute. Tout devint noir alors que mes paupières se fermaient.

La marche lourde et rapide de la garde débaroulant dans l'auberge résonna jusqu'ici, faisant trembler l'intégralité de sa bâtisse jusque dans ses fondations. Et bientôt, la porte s'ouvrit dans un terrible fracas, enfoncé par un pied armuré et rapidement suivit par quatre gardes investissant la pièce. Mes yeux s'ouvrirent légèrement, faiblement, tandis que Drasha, dans ce qui lui restait de force vitale, plaçait une patte sur mon corps chétif en marque de dernière protection. Ils jetèrent un œil rapide sur nous, juste le temps de s'apercevoir que nous n'étions guère le fameux voleur et reprenant aussitôt sa traque, sans se soucier de notre état précaire. Mes yeux se fermèrent de nouveau.

Une fois de plus, le silence malgré la cohorte d'hommes nous entourant. D'où provenait cette fatigue intense ? Cette perte d'énergie ? S'il n'était pas paralysé, sans doute, aurais-je senti la lame s'enfoncer dans mon épaule gauche et venir l'entailler profondément. Sans doute, aurais-je tenté de bander la plaie. Mais je ne ressentais ni la douleur, ni le sang coulé.

Lorsque mes yeux s'ouvrirent de nouveau, je n'avais guère quitté le sol gelée de cette cave morbide qui me laisserait un terrible souvenir amer. Une lumière bien plus forte était présente, illuminant l'intégralité de la pièce, pourtant, je n'avais d'yeux que pour celle qui me sauvait de nouveau. Franchissant la porte en courant, Dame Lehoya accourrai vers nous. Un sourire se dessina sur mes lèvres, Drasha allait survivre et c'est tout ce qui importait.

Dans un souffle sans force, alors que la duchesse s'approchait, je commençai à répéter faiblement ce qui permettrait de sauver le vaillant tigre blanc. "Dr... Dras... Sha... Poi... oi... son... poison... Sauv... Ver dra... sha..."

Pourquoi le voleur était-il parti dans la hâte ? Pourquoi nous avait-il laissé vivant ? Je n'en savais rien et, de nouveau, mes yeux se fermèrent.

Je la savais proche de moi. Proche de nous. Peut-être entre Drasha et moi. Doucement, ma main tâta devant elle jusqu'à trouver un contact avec dame Lehoya. Était-ce sa main que je touchais ? Son bras peut-être. Je n'en savais rien, mais elle était pourtant bien là. "Dé... solé..."
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeSam 20 Fév - 22:55

Les bras familiers du garde nivérien peinaient à contenir captive la frêle sirène, qui avait tout des requins furieux qui luttent contre les filets et menacent d’emporter les bateaux. Dans quoi s’était-il embarqué… Il essayait de faire bonne figure, tant pour sauver les apparences de son duché face à la garde de la couronne que pour tenter d’éponger des faux-semblants douteux, essayant de rester digne pour rassurer celle-là même qu’il faisait tout pour empêcher de s’enfuir. Si il avait su que le jeune Merk se laisserait pousser des ailes pareilles dans un moment critique… La prochaine fois, il ferait mieux de se taire. A peine eut-il pensé cela qu’il réalisa brusquement ce qu’il venait de se passer, se mordant vigoureusement la lèvre pour ne pas perdre la face. Fichu gamin… Plus rien n’était ne tournait rond depuis son arrivée. Qu’il soit vivant, par tous les Dieux…
Ses prières silencieuses se mêlèrent aux sanglots de la sirène, qui finissait par s’épuiser à force de lutter en vain. Quand il ne sentit plus de résistance, Lazare relâcha son emprise, et regarda sa Dame tomber au sol comme un chiffon usé, se noyant sous le poids de ses boucles grises qui coulaient sur elle comme une montagne de suie.

Comme pour l’empêcher plus et prévenir tout accident, quelques jeunes soldats, probablement des bleus encore à l’école, avaient été dépêchés pour former une petite barrière humaine, une petite ligne de bougre tremblant qui se dressaient entre l’ombre blanche et son protégé. Othello se sentait mourir, percluse de douleur, de rage, son esprit bouillant échafaudant des plans à toute vitesse pour se défaire des gardes, des idées farfelus qui n’avaient aucun sens, noyées par l’adrénaline et la panique. Peut-être en passant sous leurs jambes, peut-être en se glissant sous le mur, peut-être en les hypnotisant tous les cinq…
Les secondes filaient, et avec elle, la possibilité du pire. Jamais il ne lui avait autant coûté d’être immobile, maintenue en laisse par la couronne, des gardes, un titre : elle ne demandait plus qu’à devenir la tempête qui viendrait les souffler. Savoir qu’elle était condamnée à la poussière alors qu’Arthur et Drasha avait besoin d’elle… Sans qu’elle ne puisse le contrôler, ses doigts se recouvrirent peu à peu de glace, puis ses bras, ses pieds, et bientôt c’est le sol tout entier qui, autour d’elle, s’était gelé.

Les premiers éclats de bottes et de métal résonnèrent dans la rue, avec elle le glas de la libération. Les cinq gardes se retournèrent vers leurs collègues, un peu penaud, et quand ils se retournèrent, c’est Othello qui se dressa derrière eux, le visage rouge d’une colère sourde et froide. Comme secoués, ils se redressèrent, tentant d’arrêter la furie blanche, mais elle leva devant eux une main glacée.

« - Vous allez rejoindre vos collègues immédiatement. » Son ton était ferme, étrange. Comme si chacune de ses phrases raisonnaient comme venues d’un autre monde. « Et vous allez me laisser vous suivre. »

En prononçant ses paroles, l’essence divine autour d’elle s’était mise à vibrer. La sirène avait invoqué son chant bien malgré elle – ses paroles mettraient du temps pour pleinement envahir l’esprit de ces cinq hommes, mais devaient déjà suffisamment les secouer pour qu’ils se regardent toujours penaud, et presque mécaniquement, ne rejoignent leurs rangs. La mission avait commencé… Des rangs entiers de chevaliers s’engouffraient maintenant dans le petit édifice, par la grande porte, et alors que la prêtresse, encore enragée, n’allait les suivre, elle se retrouva arrêtée par une main sur son poignet.
Alors qu’elle se retournait en s’apprêtant déjà à remettre le chef de sa garde en place, Lazare lui fit face avec force. Et sans dire plus de mot, lui indiqua du bout des doigts la direction à prendre. Pas par la grande porte… Par là où Drasha était passé. Se reprenant brusquement, elle remercia d’un regard le soldat. Et s’élança à son tour dans le passage dérobé.

Ses pas la portaient avec une rapidité folle, l’entraînaient même avec trop de fracas. Elle manqua de s’effondrer, presque, en repérant l’ouverture qui menait au sous sol, trébuchant sous son petit poids mais se rattrapant in extremis aux barreaux. Son regard, dans sa chute maîtrisée, capta l’ombre d’une silhouette au loin – et l’espace d’un battement de cil, elle eut la net impression que celle-ci la regardait. Mais ses priorités étaient ailleurs, et elle ne s’appesantit pas sur  lui pour ne pas perdre de temps. Et un éclat scintillant attira bien vite son regard, ainsi que des mouvements tout proche à peine éclairés par la demie lumière. Les gardes… Ils avaient déjà atteint le sous-sol ?

Sans difficulté, elle parvint à se glisser par l’ouverture, suivant sans discrétion le chemin des gardes qui se frayaient vraisemblablement un chemin par les souterrains pour espérer attraper le voleur. Son cœur battait à s’en rompre, tout comme son esprit qui mençait, à chaque instant de céder. Et quand elle finit par apercevoir, par l’entrebâillement d’une vieille porte, un mur ensanglanté et un morceau de fourrure blanche, elle sentit ses pensées se fendre et son être se briser. Non… Non ce n’était pas possible.
Cette fourrure était bien celle de Drasha, au sol, gisant, son sang tâchant les pierres humides, le sol poussièreux, une patte sur Arthur, dont le bras lacéré coulait au sol comme une rivière pourpre, les yeux clos et la peau si pâle… Il ressemblait à un ange de verre, un de ces séraphins de cristal, sa peau diaphane ne laissant rien présager de bon. Othello tomba à leurs côtés, posant ses mains tremblantes sur ces deux êtres qui lui étaient le plus chers ; sur la poitrine du tigre qui respirait à peine, et l’épaule du garçon qui ouvrit alors un œil fatigué. Elle ne pu réprimer un sourire nerveux à le voir encore en vie, mais qui se mélangea à la rage et la peur, la douleur, la colère, un tourbillon d’affects dense et vengeur. Il soupira quelques mots, faibles, inconstants, mais assez pour qu’elle comprenne le sort du tigre sous ses doigts. Il avait… Le voleur… Avec une violence rare, elle se mordit les lèvres, ravalant sa culpabilité et ses larmes. Ses mains s’auréolèrent d’une lueur bleutée, se posant doucement sur le bras insensible du jeune homme. Sa peau blanche se para de rouge. Ça ne se terminerait pas ici. Et ça ne se terminerait pas comme ça.


*     *     *

Un feu crépitait doucement dans l’âtre de la cheminée, rompant le silence pesant du crépitement du bois. L’air s’embaumait de l’odeur d’écorce et de cendre, et d’une chaleur bienveillante qui contrastait avec la ville de neige qui les toisait depuis les hautes fenêtres de verre.
Accoudée face à cette vue silencieuse, la sirène regardait les flocons depuis de très longues minutes, ses pensées encore difformes se rappelant à moitié quelques souvenirs d’enfance, de banquise et de blizzard sur sa terre natale, les plaines cimmériennes. Cette chambre était bien plus guindée que le sous-sol de l’auberge : cheminée, fauteuil… Et dans un lit, large pour deux personnes, un petit corps fragile qui dormait là, aux côtés d’un gros chat rayé, le torse enveloppé de large bandes blanches qui y trouvait aussi le repos.

Cela faisait une journée entière qu’ils avaient été évacués. Vingt-quatre longues heures… La sirène soupira, embuant son reflet sous une couche de flou. Flou… Tout l’était. Ses pensées, ses ressentis, la colère qui grondait encore, se heurtant à la peur et la tendresse, et à une inquiétude palpable qui alourdissait ses traits et faisait tomber ses yeux. Plongée dans le silence, Othello semblait perdu, jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre doucement sur son garde en chef, encore couvert de neige, qui entra sans s’annoncer, posa son manteau sur un meuble, et finit par se retrouver à sa hauteur. La duchesse le questionna sans mots dires, bien trop consciente de là d’où il venait et des nouvelles qu’il lui apportait.


« Les gars sont furieux. J’ai bien réussi à les calmer et à éviter le scandale, mais nous avons interdiction formelle de prendre part à la moindre opération dans l’enceinte de la cité. » Il haussa les épaules, avant de devenir plus furibond encore. « … Et le pire, c’est que je leur dois à tous une pinte. » Quelques secondes passèrent sans que personne ne dise quoique ce soit, seulement les bûches qui crépitaient doucement. Finalement, Lazare se retourna vers le grand lit où reposait Arthur. « Comment va-t-il? »

Se décollant enfin de la vue enneigée, Othello s’éloigna pour partir rejoindre le terrain, prenant alors des airs de lionne qui viendrait défendre son lionceau, même s’il n’y avait plus aucune menace aux alentours. Ses nerfs encore à vif peinaient à se détendre, aussi ne s’imaginait-elle pas encore pouvoir lâcher prise. Arthur semblait paisible, retrouvant peu à peu des couleurs sur ses joues encore jeunes. Un visage qu’elle n’avait pas su protéger – même si, en retournant dans sa tête la scène encore chaude, elle ne se voyait pas capable de le retenir, encore et encore.


« Il a perdu beaucoup de sang. » Finit-elle par avouer. Elle prit place dans le petit fauteuil à côté du lit, et provoqua par sa présence un léger grognement félin, entre le râle de douleur et le bâillement profond. « Il mettra du temps à s’en remettre, mais n’en conservera pas de séquelles C’est… Une chance que ce monstre ait touché ce bras. Quant à Drasha… Heureusement, j’ai pu rapidement identifier le poison. Mais je… Je ne suis pas sûr qu’il puisse encore marcher comme avant. Alors leur colère, leur scandale… Ça n’a pas d’importance. »

La lame avait sectionné un tendon ; et même la magie de soin, parfois, avait ses limites. Seul le réveille de l’animal pourrait leur apporter des réponses – cela valait aussi pour le réveil du jeune homme. Othello les couva d’un regard maternel, laissant vagabonder sous son front tant de questions sans but et sans retours.


« Faire ça à un gosse… » Lazare maugréa dans sa barbe à moitié faite. « Ils comptent bien poursuivre ce salaud jusqu’à Thyrénium. Oh, mais j’y pense… »

Le soldat retourna sur ses pas pour récupérer sa lourde cape, et sembla un instant fouiller dans ces poches. Puis il prit brusquement un air plus enjoué : en revenant, il glissa sous le nez de la duchesse une sacoche de cuir usée dont il tira sur le lacet pour révéler le contenu, brillant comme une étoile : les bijoux de la baronne, clinquants et brillants, tous là, sous son toit.


« Les collègues ont bien voulu que je vous les rapporte. Pour le petit gars, ils… On s’est dit que ça lui ferait plaisir, à son réveil, d’aller les rendre tout seul. Ce voleur était un vrai crétin pour les avoir oublié derrière lui à l’auberge… »

Othello enserra le butin entre ses mains pâles, regardant sans les voirs les bijoux tant désirés. Ils avaient couté tant de sang, et de douleur, qu’elle aurait voulu les voir fondre sur place plutôt qu’un jour reporté par ce cou fripé et égoïste. Mais il n’avait pas tort… Peut-être bien qu’Arthur serait heureux de les récupérer. Elle les posa sur la petite table à côté de l’endormi, avant de reprendre sa place à son chevet.


« Une sacrée chance… » Murmura-t-elle doucement, une douce mélodie qui entourait le jeune aventurier. Dans sa témérité, il était curieusement chanceux. Vraiment chanceux… « Merci beaucoup Lazare. »

Le soldat s’inclina respectueusement devant sa duchesse, et jugea bon de s’enfuir. Il ne savait pas combien de temps Arthur mettrait à se réveiller, mais il sentait bien qu’elle resterait à ses côtés jusqu’à ce que ce soit le cas. Sans demander son dû, il tourna les talons, et s’échappa de la pièce, la laissant retomber dans le silence de la neige, du feu de bois et des sages endormis.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeMar 23 Fév - 23:51

Agréablement, mes narines humèrent l'odeur délicate qui venait jusqu'à elles, m'invitant tendrement à sortir de ma torpeur, à me réveiller et admirer les soleils éclatant qui couvraient le monde. Le parfum embrasa mes sens et j'en reconnu aussitôt l'origine, tant je l'avais sentis ces derniers jours. Profitant des rayons d'étés, les lycoris rouges et blanches s'épanouissaient sous les fenêtres, à même une terre si véhément soignée. Lentement, je m'étirais dans la paillasse qui me servait de lit, quelques brins jaunis tombèrent sur le sol et je posais bien vite un pied dessus alors que je me préparais à me lever. Un raclement de gorge sec me permit de m'éclaircir la voix, y laissant une légère douleur guère agréable, une fois de plus, j'avais respiré par la bouche cette nuit, la desséchant irrémédiablement. Par chance, le pichet de la table n'était jamais vide d'eau, aussi m'en servis-je un verre après avoir traîné la patte pour y parvenir. Qu'il était dur de se lever si tôt. Pourtant, un simple coup d'œil me suffit d'assurance quand à mon protecteur, depuis longtemps debout, comme à son habitude. Une tranche de pain m'était adressé sur un rebord de la table, proche de ma place. J'y croquais dedans, sans grande avidité, mon ventre ne criait guère famine, bien au contraire, le repas de la veille avait été riche d'une chasse fructueuse.

"Enfin debout monsieur Merk." Scanda monsieur Simon tandis que j'ouvrais finalement la porte, une fois ma culotte et mes chausses misent. Vigoureusement, j'acquiesçai d'un hochement de tête à ces propos, la gorge encore rougis par cette nuit plus chaude que d'accoutumé. "Merveilleuse nouvelle mère Kesha, notre brave corniaud à perdu sa langue, nous allons enfin pouvoir travailler dans la paix et l'harmonie." Un éclat de rire finit par transpercer ses mots jusqu'à lui provoquer une légère quinte de toux. Je le suivis en partie, uniquement pour l'amusement.

"Navré de vous décevoir Monsieur, mais ma langue est toujours bien là.
- Alors j'aurais dû profiter de tes ronflements nocturnes pour nous en débarrasser.
- Par chance, vous être trop bon pour agir avec tant de vilenie. Les fleurs sont magnifiques ce matin." Dis-je pour changer de sujet car je savais que le plus bavard de nous deux n'était certainement pas moi. Monsieur Simon était un grand parleur qui n'avait que des choses intéressantes à raconter. C'est avec une grande fierté qu'il me rejoint pour les admirer, déposant au passage une main paternel sur mon épaule.
"Plus belle que jamais. Vois comme un travail de longue haleine peut porter ses fruits. Bien des gens les trouvent affreuses et je suis heureux que ça n'soit pas ton cas Arthur. C'est la première fois que tu en vois fleuris ?
Je lui signifiais que oui, c'était bien la première fois ou que s'il m'était arrivé d'en voir, je n'y avais pas prêté plus attention que ça. Avant de rencontrer monsieur Simon, je ne faisais pas attention à la beauté du monde qui pouvait se cacher partout et en toutes choses. Je ne rêvais que de grandes histoires chevaleresques et héroïques, mais grâce à lui, j'apprenais à rêvais d'autres choses.

La semaine suivante, un orage violent secoua les landes et les forêts. Le ciel fulminait de rage et déverser un torrent de haine envers le monde. Des heures durant, la pluie ne cessa de tomber à grands flots et, lorsque la tempête s'achevait pour laisser place à de timides rayons de lumières, toutes les fleurs avaient été détruites, emportés par les eaux dans des lieux inconnus. Je n'avais guère dormis cette nuit la tant la déchirure du monde me secouait. Ainsi, je pu assister à la détresse qui envahit monsieur Simon lorsque nous sortîmes dans la cours. Il s'effondra dans la boue, d'abord sur les genoux puis de tout son corps, s'il n'était pas homme à se laissait facilement abattre, ce jour-là, il n'avait plus goût à rien, s'abandonnant au désespoir. Toutes ces fleurs, détruites, perdues. Si une grande partie n'était là que pour leurs beautés, beaucoup servaient pour ses décoctions alchimiques, pour ses baumes guérisseurs et sa cuisine de merveille.

Doucement, je le rejoignait, acceptant sans mal de me plonger dans la boue pour le soutenir dans cet épreuve. Posant à mon tour une main réconfortante sur son épaule, une main avec laquelle je lui transmettait ma force. Mon amour. Mon espoir. "Nous referons tout pousser Monsieur Simon, plus encore qu'il y en avait, et elles seront plus belle encore." Il ne répondit rien, pas plus qu'il ne réagit. C'était un vieil homme, parfois, il voulait être seul et c'était l'un de ces moments. Je me redressai, tournant le dos malgré mon cœur qui se déchirait pour partir m'occuper de mes tâches habituelles.

J'étais faible. Pourquoi l'étais-je ? Pourquoi me sentais-je incapable de bouger ? Mes paupières bougèrent à peine. En avais-je la force ? Le voulais-je seulement ? Un souffle, léger, quitta mes lèvres fermaient. Je commençai à entendre un crépitement, lointain, à des lieux de mon corps, le souffle fort d'une bête puissante. Une voix. Féminine. Elle parlait mais je ne comprenais pas. Que disait-elle ? Qui était-ce ? Je croyais la connaître. Mère ? Ma gorge s'embrasa, aussi ardente que le bois de la cheminée et je toussotai à m'en détruire le larynx. Quelque chose me toucha. Était-ce une main ? Le contact était chaud, agréable. Il m'apaisa. Pourtant, je me sentis sombrer à nouveau. Le crépitement s'éloignait, le souffle disparaissait et la voix s'éteignait.

Devant moi, une plaine se teinté de rouge et de blanc. A perte de vue dans la clairière au milieu d'une grande vaste forêt, un endroit où peu de gens s'aventuraient, les lycoris fleurissaient sans gênes, sans crainte. Pourquoi une telle vision ? Pourquoi ce souvenir alors que je reprenais conscience ?

Je me redressai d'un vif et brusque mouvement, toussant à gorge déployer l'intégralité de mes poumons. Retrouvant la capacité à me mouvoir, à penser et à percevoir dans un fracas aussi sonore que douloureux. Une main aussi moite que mon corps vint couvrir ma bouche durant ce moment guère très glorieux. Dès lors que j'en eu finis, mon corps retrouva sa position allongé dans le lit, comme vidée d'une force que je venais à peine de retrouver.

Je n'eu guère le temps de la chercher du regard que dame Lehoia accourait déjà à mon chevet. Avait-elle réellement attendu que je m'éveille ? Cette idée me fit chaud au cœur mais m'attristai également tant elle avait du se faire un sang d'encre par ma faute. "Je... Je suis désolé..." Soufflais-je faiblement, cherchant encore ma voix tout comme mon énergie, tournant la tête vers l'animal à fourrure blanche à mes côtés, toujours alité comme moi, à la différence que lui ne semblait pas encore prêt à s'éveiller.

Honteux, je baissais la tête, regardant la silhouette de mes pieds sous les draps. C'était de ma faute si Drasha se retrouvait ainsi et je m'en voulais. "Tout est ma faute... Je... Je suis tellement désolé... Je... Je n'aurais pas dû..." Je commençai à sangloter, bien incapable de retenir le flot de larme qui s'échappait et si je n'étais pas déjà assis dans un lit, je m'effondrerais à même le sol de honte et de remords. Tout comme Monsieur Simon, Drasha aurait pu perdre la vie à cause de mon insouciance, à essayer de sauver un enfant qui ne le méritait pas. "Je voulais... Je voulais... Juste... Faire le bien mais... Mais... Mais... Drashaaa... Aa... Pardon... Pardonnez-moi..." Pour une fois, je ne vouvoyais pas dame Lehoya mais je m'adressai autant à elle qu'à mon protecteur.

Finalement, je cédais sous le poids de ma culpabilité et m'effondrais pour de bon, me repliant en boule. Je ne méritais nul compassion pas plus que de pardon.

"Co... Comment va-t-il ?" Demandais-je tandis que je parvenais à me calmer, reprenant lentement le contrôle de mes émotions et me souciant bien davantage de comment Drasha pouvait aller que savoir si le voleur avait été arrêté. Pour être honnête, à ce moment-là, ce maudit bandit n'occupé pas le moindre espace de mon esprit, je ne songeais nullement à lui tant des choses bien plus importantes me préoccupait. Tel que comment allait le puissant félin ou est-ce que dame Lehoia m'en voulait ?

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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés Icon_minitimeDim 28 Fév - 12:43

Des excuses : les premiers mots qui s’échappèrent de ses lèvres n’étaient ni un soupire de soulagement, ni une exclamation, mais bien un pardon innocent, au précipice de la conscience et de l’éveil. En cela, la sirène se retrouva étrangement rassurée, déjà heureuse de retrouver son protégé conscient. C’était comme la confirmation que son esprit n’était pas changé, qu’il demeurait le même cœur pur malgré la blessure et la douleur.
Il s’était réveillé en sursaut, certainement saisi par la force de l’éveil, celle d’un retour à la vie après une pénible bataille. Othello avait été prévenue par une toux faible, la pluie qui annonce la tempête, lâchant immédiatement le tisonnier de sa main pour accourir auprès du garçon, sentant son réveil tout proche. Il n’eut finalement la force que de tousser violement, avant de retomber faiblement sur ses édredons, encore trop faible pour trop bouger.


« Bon retour parmi nous, Arthur. » Othello balaya sa culpabilité d’un revers de la main qui lui servit à enserrer un verre rempli d’eau qu’elle avait posé là dans l’espoir qu’il lui revienne bientôt. Elle souleva délicatement sa tête pour l’aider, espérant qu’il pourrait boire quelque gorgée du liquide, tout en étant consciente qu’elle n’insisterait pas s’il n’en était pas capable. « Prends ton temps, tu n’es pas encore guéri. »

Pendant les longues heures qui avaient suivi l’attaque, elle s’était sentie orage, ouragan : elle aurait pu brûler toute la ville, partir elle-même jusqu’au bourreau qui avait fait souffrir son protégé pour lui rendre la pareille de ses dix doigts fins. Des souvenirs nocturnes et houleux d’un passé de manigance lui étaient revenus en tête, aussi vif qu’à l’époque, et hantée par les visions et les désirs de vengeance, elle avait fini par s’imaginer brûlante de colère à l’instant ou ils devraient confronter la vérité. Mais alors qu’Arthur reprenait péniblement conscience, toute la colère qui l’habitait s’évanouissait, s’envolait de son cœur comme si elle n’avait jamais existé.
Comment pouvait-elle bien lui en vouloir ? Peut-être avait-il été trop brave, trop impétueux, trop imprudent. Mais ce n’était pas des défauts, seulement les signes qu’il était habité par une âme trop pure dont il devait apprendre à maîtriser les âpres.

Le petit être se confondait encore en excuses, et en douleur, une souffrance qu’elle ne parvenait à ressentir que par la profonde empathie qu’elle éprouvait pour lui. Encore accaparé par de violents souvenirs, il devait être encore sous le choc. Après tout, à son âge, rares étaient ceux qui avaient souffert pareilles fourberies, et plus rares encore ceux qui s’étaient dressés contre elle. Othello se tourna à son tour vers l’animal pour passer une main tendre dans sa fourrure, provoquant un léger sursaut, bientôt suivi d’un soupir apaisé.


« Drasha va s’en sortir. Le poison n’a pas eu le temps de faire des dégâts, c’est une chance que tu m’ais prévenu. Il a encore besoin de repos, mais nous pourrons bientôt retrouver notre tigre parmi nous. » Othello réfléchit une poignée de secondes, avant de poursuivre, malgré les inquiétudes qui le rongeaient. « Il ne sera peut-être plus aussi rapide qu’avant, mais c’est certain qu’il n’aura pas perdu de sa force. » Cacher la vérité sur ses doutes aurait été une erreur, et elle devait bien au garçon de savoir l’entièreté de la situation. Lui mentir et atténuer les choses n’auraient fait que verser de l’huile sur un feu crépitant, un feu qu’elle s’apprêtait à combattre. « Mais il t’a rejoint et protégé parce que c’était son choix. Et il l’a fait avec honneur, et sera certainement ravi de te voir remis. »

En reposant le verre sur la table, elle sourit avec douceur et fierté : elle éprouvait pour le félin une fierté sans limite, et une gratitude sans fin de s’être imposé entre l’assaillant et le jeune homme. A avoir réussi là où elle avait échoué. Quand il reviendrait, elle s’assurerait qu’il ne soit plus nourri qu’avec les meilleures venaisons et le summum du gibier de tout Nivéria.
Il y avait tant de choses qu’elle voulait lui dire, mais les mots lui manquaient, et il devait être bien trop épuisé pour les entendre. Mais elle ne pouvait pas le laisser pleurer, se noyer dans une culpabilité qu’il n’avait pas à ressentir. Après avoir soufflé lentement, posant sa main froide sur la joue encore candide, Othello put enfin discerner ses mots qui s’écoulèrent alors comme une rivière jusqu’à l’oreille du garçon.


« Tu as été un vrai héro Arthur ; et sache que je ne t’en veux pas. Mais tu as encore du chemin à parcourir pour devenir encore plus fort. » Sa voix se portait comme une plume, douce et sans colère. « Et même les plus grands aventuriers savent faire confiance. Il est des épreuves que l’on ne peut affronter seul, tu sais. Si tu t’ouvres aux autres pour t’aider, tu deviendras plus fort. Et un jour, tu seras le plus grand des héros, j’en suis certaine. »

N’était-elle que capable de distiller des conseils vagues ? Elle n’était pas sûre d’avoir raison de l’encourager à poursuivre dans cette voie, et une part d’elle ne désirait que de l’éloigner du danger, de l’emmener loin de tous ces être répugnants, ces âmes viles, ces tueurs. Mais elle savait qu’il ne lui appartenait ni d’agir ainsi, ni de priver ce jeune homme de son destin et ses désirs. Elle ne pouvait qu’être un soutien, et une main pour le guider quand il avait besoin de conseil, d’un lit où dormir, d’un toit pour le protéger. Alors elle devait le laisser suivre son chemin, et faire en sorte qu’il puisse avoir des yeux ouverts sur les couleuvres et les vipères qui pourraient croiser son chemin. Le monde était vaste, après tout, et elle était intimement persuadée que ce ne serait pas rendre service à Istheria que de le priver de son plus grand héro en herbe.

En basculant ses boucles blanches sur le côté, elle profita d’une seconde de silence pour faire ses propres aveux, ne pouvait peut-être pas mieux rêver d’un meilleur moment pour enfin lui dire ce qu’elle avait sur le cœur. Ce qui l’avait retenu sur le chemin, et avait hanté son esprit depuis.


« Il y avait quelque chose que je voulais te dire ; mais je n’avais pas encore pu le faire. Nous allons bientôt devoir partir d’Hesperia. Marguerite, Lazare… Le duché de Nivéria a besoin que nous y soyons pour mieux le diriger. Dés que Drasha sera sur pied, nous allons devoir rejoindre Nivalessa. Et j’espérais que tu voudrais bien venir avec nous. »

Réalisant enfin que le poids qui pesait sur son cœur s’était envolé, elle pu enfin prendre une grande inspiration libératrice. Ce ne fut qu’alors qu’elle remarqua que le cœur de leur aventure était encore sobrement posé sur le petit cabinet, une petite besace de cuir à l’étincelant contenu. Doucement, elle le récupéra pour le poser face à Arthur, espérant pouvoir le revoir sourire.


« …Mais tu n’es pas obligé de venir, bien sûr. Je comprendrais si tu as un autre chemin à suivre. Dans tous les cas, ton héroïsme a porté ses fruits. Le voleur a complètement oublié son butin, et Mr Criok peut être levé de tout soupçon. Quant tu iras mieux, tu pourras aller les remettre à Madame Flint : c’est ta victoire, Arthur. »
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