Un maraudeur en vadrouille [PV]

Sujet: Un maraudeur en vadrouille [PV] Lun 13 Déc - 11:15

"Je prends ma pause" lâcha-t-il d'une voix las avant de s'éclipser de la taverne sans attendre une quelconque réponse.

Baphomet, qui était allée se dégourdir les jambes, se précipita jusqu'à Sirius pour se lover contre ses jambes. Les traits de son visage se détendirent et le jeune homme se permit un demi-sourire à la commissure des lèvres, caressant du bout des doigts la tête velue de la louve qui suscitait la convoitise des passants de par son magnifique pelage blanc. Baphomet était sans nul doute la seule créature avec qui il se comportait avec tant d'aisance et de ...douceur? Un terme bien étrange pour le jeune homme au corps d'albâtre qui trouvait que la compagnie des animaux était bien plus appréciable que celle des Hommes.

Le soleil de midi lui fouettait vigoureusement le visage, mais le maraudeur n'était en rien dérangé par cette attaque piquante, habitué par cette douce chaleur sadique à laquelle il avait déjà été longtemps confronté. Vêtu d'un ensemble noir qui lui offrait une discrétion banale mais nécessaire, Sirius s'insinua aisément parmi la foule qui se pavanait à travers les ruelles d'Hesperia. Quelques jours plus tôt, il y avait trouvé un petit boulot de serveur au comptoir d'une taverne dont il se lasserait sans doute au bout de trois semaines. Néanmoins, ce nouveau job lui permit de découvrir un peu plus la Cité dans laquelle il n'avait encore jamais eu l'occasion de mettre les pieds.

Déambulant avec indolence à travers les venelles d'Hesperia, le maraudeur balaya les lieux de son regard sombre, à la recherche de son rendez-vous. Deux semaines plus tôt, un individu plus qu'étrange était venu le trouver, les poches remplies d'argent, pour lui faire part d'une 'mission'. Vous voyez...quand les gens lâches n'osent pas se salir les mains et refilent le sale boulot à un autre. Le 'boulot' en question était de se débarrasser d'une personne qui, aux yeux de Sirius, n'était jamais que son gagne-pain. Je vous vois déjà crier au scandale, mais la vie est comme ça...injuste et cruelle. D'ailleurs, Baphomet n'approuvait pas toujours les actes du jeune homme et ne se privait pas de lui faire savoir.

Jusqu'à présent, le sort ne s'était encore jamais retournée contre lui, lui qui n'avait aucun statut privilégié ou fortune utopique, ni de famille ou d'ennemis proches. Il ne s'en plaignait pas, au moins sa tête n'était pas mise à prix et il pouvait vivre sa vie sans jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule tous les cinq mètres.

Il avait envoyé une lettre une semaine plus tôt à sa cible, une lettre d'un semblant familial qui devrait attirer sa proie entre ses fils. Espérons juste que celle-ci répondre présent.

Hesperia ... Elerinna n'y avait pas remis pied depuis plusieurs années. Elle était revenue pour pavaner son titre de grande prêtresse sous les yeux émerveillés et éberlués de sa chère famille, puis les avait quitté en grande pompe, le nez bien haut! Mais quelques jours plus tôt, elle avait reçut une drôle de lettre. Elle avait été écrite par l'un de ses cousins, l'invitant à le rejoindre dans la capitale pour parler affaire. Il n'avait rien spécifié, si ce n'est le lieu et ce motif assez évasif et en temps normal, elle aurait déchiré la lettre, l'aurait mise au feu et n'y aurait plus accordé la moindre importance. Mais elle avait été charmé par l'écriture élégante de cet homme et l'odeur qui imprégné le papier et mine de rien, sa curiosité avait été piqué. Les raisons qui la poussèrent donc à prendre un coche en direction d'Hesperia étaient quelques peu branlantes, mais pendant toute la durée du voyage, Elerinna n'y pensa plus. Et bien sur, l'idée qu'il pouvait s'agir d'un piège pour attenter à sa vie ne lui avait pas effleuré l'esprit.

Le coche s'arrêta à l'entrée de la ville, comme la Dame le lui avait demandé. Elle c'était vêtue sobrement, d'une robe d'un joli marron et une cape blanche était accrochée à son coup. Elle ne portait pas la robe de son ordre pour passer inaperçu mais elle eu quand même droit à quelques regards curieux. Il était rare de voir une dame de son rang se balader seule à travers la ville, les autres étaient toujours accompagnées, de plus elle était à pied, ce qui aux yeux de certain, était étrange. Elle ramena la capuche pour couvrir son visage et traversa l'avenue principale, tourna à l'angle d'une rue et remonta l'allée marchande. On lui proposa fruits et légumes, étoffes et bijoux, mais Elerinna ne leur accorda pas un regard. Elle n'avait qu'un but, trouver le lieu de rendez-vous et découvrir ce que lui voulait son cousin. En y repensant, son nom ne lui disait rien. Elle ralentit son allure et s'arrêta finalement, le regard fixé vers l'avant, son esprit soudainement troublé. Qui était-il ... ? Que lui voulait-il...? Elle n'aurait jamais dû venir pensa-t-elle alors en jetant un regard par dessus son épaule. Au moins avait-elle eu le bon sens de prévenir ses soeurs ...

Après une bref hésitation, Elerinna reprit sa marche. Elle était ici maintenant, autant mettre les choses aux claires pensa-t-elle en arrivant devant l'adresse que lui indiquait la lettre. Il s'agissait d'un lieu qu'elle connaissait bien et il n'aurait pas été étonnant pour un membre de sa famille de la faire venir ici ... "L'antre d'argent". Il s'agissait d'un lieu que fréquenté les gens aisés, nobles et aristocrates, un lieu où on pouvait se retrouver autour d'un verre et parler de politique, de poésie ou encore des derniers ragots sur son voisin. On pouvait aussi y trouver des salons privés et c'était justement vers l'un de ces derniers qu'elle se dirigeait.

En entrant, elle avait été accueillit par une jeune fille charmante qui après avoir prit son identité, la conduisit à travers un long couloir parsemé de portes fermés. Elle ouvrit celle qui menait dans un petit salon chaleureux, où crépitait un feu, et la laissa entrée. Après s'être inclinée, elle prit congé et referma la porte derrière elle. Elerinna balada un regard curieux autour de la pièce tout en se disant qu'il ne pouvait rien lui arriver ici ... Les portes et les murs devaient être aussi fins que du papier. Elle s'approcha de l'un des murs et y colla une oreille. Rien, pas un son. Elle alla à la découverte d'un autre pan de mur et là encore, toujours rien. Elle ne devait pas être la seule occupante des lieux, alors pourquoi n'y avait-il aucun son autre que le bruit du feu qui léchait les bûches? Elle secoua son charmant visage et posa une main sur le mur tapissé quant le bruit d'une porte qui s'ouvre la fit sursauté. Elle se retourna donc pour dévisager l’intrus et resta muette devant cet inconnu.