Invitation à domicile PV Ricko | Terminé

Eko se para de son plus beau papier et s'installa à son bureau. D'habitude elle s'installait ici pour faire ses comptes, non pas pour lancer des invitations. Mina et elle avaient un projet et avaient besoin d'aide pour la boutique et la forge. La maman d'Eko se faisait trop âgée pour ce genre de choses, il fallait quelqu'un un peu plus... quelqu'un d'autre.

Elle venait tout juste de rentrer de Tyrhénium qui se trouvait à moins de 10 kilomètres de sa forge. La belle était partie faire quelques emplettes comme des légumes, quelques fruits, un peu de poisson (elle en raffolait) et sa commande de peaux. Les rues étaient moins bondées depuis qu'il y avait cette histoire de fièvre, mais Eko n'avait pas vraiment peur, elle ne tombait jamais malade, une santé d'ours ! D'ailleurs, c'est sous son bel apparat velu qu'elle était rentrée, c'était quand même plus pratique pour faire la route. Elle était passée par un brin de forêt qui longeait le chemin qui menait jusqu'à chez elle et n'avait rencontré aucun malheureux qui aurait pu être terrifié de la voir débouler ainsi. Arrivée à hauteur de sa forge, elle reprit une apparence descente, remit ses affaires sur son dos et termina son chemin.

Bon, revenons-en à ce parchemin. Il était adressé à Ricko, qu'elle connaissait depuis quelques temps déjà. Ils avaient eu l'occasion à plusieurs reprises de se croiser, soit sur son chemin de forgeron ambulant, soit en ville, soit chez d'autres comparses. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, mais ils avaient sympathisé sans grande difficultés. C'est tellement plus facile de faire la conversation avec quelqu'un avec qui tu partages une passion commune.

Le courrier écrit, elle monta dans sa petite tourelle qui servait occasionnellement de pigeonnier, attrapa un de ces trois oiseaux dressés à l'exercice et lui accrocha le papier.

- Hop, file et amène ça à Moon, elle saura où le trouver.

Franchement, vous ne pensiez pas qu'un simple pigeon était capable de retrouver une personne au milieu de milliards d'autres juste parce qu'on lui disait hop, hein ? Un pigeon voyageur, tu lui apprends à aller d'un point A à un point B, C ou D, mais pas à retrouver des gens si facilement. Moon, c'était une baroudeuse qui avait élu domicile dans toutes les rues de Tyrhénium, et avec le petit mot qui lui était adressé à elle personnellement, elle n'aurait aucune difficulté à trouver Ricko. Eko savait qu'il était dans le coin, ses clients le lui avait transmit l'info.

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Assis en tailleur sur son établis Ricko regardait dans tous les sens sa table à desseins. Il n’arrivaient pas à trouver les bonnes formes et les bons traits pour concrétiser son idée de génie dans l’auberge avec le géant vert… Et ça le mettait hors de lui ! Pourquoi ? Pourquoi est ce qu’il n’arrivait pas a poser sur papier son idée merveilleuse et fantastique ?! Il prit le lourd marteau qui était posé tête contre sol et le leva d’un main prêt à le lancer sur le croquis qu’il faisait mais s’en ravisa juste avant, alors que son bras était en train de bouger. Il avait eu une idée ! Si il révisait sa charpente pour faire un cadre en bois, la structure du bordel serait plus stable que par trois poutres. Un cadre sur lequel poser les poutres. Voilà ce qui lui manquait ! Avec ça pas de doutes qu’il pourrait faire tenir la chose. Ensuite il faudrait trouver un moyen de suspension pour tenir le tout sur les boeufs… Ils ne tiendraient jamais… Il fallait un autre moyen pour soutenir la structure… Des roues… Six… Deux de chaque cotée et deux à l’arrière. Pour soutenir et aider à avancer… C’était une idée de génie ! Alors que l’image de la machine revenait dans sa tête, un bruit sourd se fit entendre.

Ricko ouvrit la porte de sa roulotte et commença par s’assurer que Tados était bien en train de brouter dans son coin. Ce n’était donc pas lui avait fait le bruit. Il leva le regard vers le petit pigeonnier installé au bout d’une poutre en bois au dessus de sa caravane et remarqua qu’un instruit était en train d’essayer de forcer le verrou. Salle vermine tu va lacher ce pigeon, déjà qu’il est enfermé tu vas pas lui voler dans les plumes ! Et encore une fois juste avant de tuer le pigeon d’un coup de poing, le Zélos se rendit compte que si un oiseau était là c’était qu’il avait un message… Il pris le volatile dans sa main et lu le petit message. Eko. Comment avait elle fait pour lui envoyer un message ? Il n’y avait pas grand monde qui savait ou il créchait en ce moment. Certe il était aux abord de la ville mais quand même c’était fort… Que lui voulait cette charmant jeune femme ? Il ouvrit le parchemin et lu le contenu.

Sincèrement, il ne fallait pas lui en dire plus pour le faire venir. Du thé et une jeune collègue qui l’invite, d’autant qu’il ne devrait pas passer trop loin de la forge de la jeune Eko… C’était décidé il irait lui rendre une visite ! Le blanc siffla son cheval qui trottina doucement jusqu’à lui, en moins de cinq minutes la roulotte était en route doucement mais surement vers la forge de la charmante et délicate Eko. Il arriva après un certain temps au abord de la bâtisse et il se fit savoir en sonnant une petite cloche a l’arrière de sa maison roulante.

C'était le début de l'après midi à Tyrhénium. Le soleil était présent et avait donné envie à Eko d'aller s'occuper de son petit potager à l'arrière de la forge Mawu. Mina et elle avaient planté des semis quelques semaines plus tôt et elles s’affairaient toutes les deux à arroser le sol qui devenait un peu sec. La rivière qui passait pas très loin leur permettait d'aller remplir les seaux facilement, même si créer une petite déviation était l'un des projets du moment :elle s'en occupera quand elle aura plus de temps.

Alors que les deux femmes avaient les pieds dans la terre boueuse, Mina releva la tête.

- Tu as entendu sonner ? Demanda la belle rouquine

- Hm, on a pas de sonnette, c'est pas possible. Affirma alors Eko sûre d'elle.

Mina, de sa douceur remarquable se redressa, les mains pleines de terre et les genoux sales malgré le tablier qu'elle avait prit le soin d'enfiler et se dirigea vers l'entrée de la forge. Elle remarqua une drôle de carriole et un personnage tout au plus excentrique à côté de cette dernière. Eko n'avait pas bougé de son potager et avait laissé Mina se charger du client, si client il y avait.

- Bonjour, dit Mina très amicalement en s'approchant du gaillard. Oh, mais, vous devez être Ricko ? Se souvint-elle tout en observant le personnage, Eko l'avait prévenu de la lettre envoyée et de la possible arrivée du Zélos, mais toutes les deux pensaient qu'il aurait répondu par courrier avant de venir. Qu'importe, Mina était ravie de le rencontrer et l'invita à "garer" sa roulotte afin qu'elle ne reste pas sur le chemin.

Pendant que Ricko s'occupait de ceci, la rouquine alla appeler Eko qui arriva sereinement. Elle s'essuya les mains maladroitement sur ses vêtements, ce que Mina ne manqua pas de lui faire remarquer tout en lui déposant un baiser sur le front avant d'aller filer préparer le thé. Eko se pointa devant la roulotte à présent bien placée.

- Bonjour Ricko, bienvenue à la maison. Le thé est bientôt prêt. As-tu fait bon voyage ? Demanda-elle enjouée, ravie de le voir en forme. Tu n'as pas de fièvre, au moins ? Ajouta t-elle avec un large sourire qui cachait au fond une petite méfiance, avec ce qu'on dit de cette dernière, il fallait rester prudent.

Ricko tenait la bride de Tados d’une main et attendait que quelqu’un arrive, il avait légèrement avancé mais resta quelque peu bouche bé, lorsqu’une magnifique rouquine débarqua de derrière la maison. Il la regarda avancer un air légèrement con sur le visage. Lorsqu’elle lui adressa la parole il sursauta presque et se frotta les yeux. C’est à ce moment que le Zélos se souvint que la forge vendait également des poteries. Poteries façonnaient par une potière de talent apparement. Comment s'appelait elle ?

“ Bonjour. En effet et vous devez être la talentueuse potière dont on m’a parlé ? Mino ? Mina ? C’est Mina, n’est ce pas ? Excusez moi, j’ai du mal à retenir les noms des gens… “

Le Zélos la salua plus respectueusement d’un signe de tête avant de lui sourire lorsqu’elle lui indiqua où placer son atelier. Il proffita de ce petit moment de solitude pour retirer le cadenas qui maintenait la porte fermé. Ici il ne devrait rien craindre. Il jeta le cadenas par terre dans sa maison et sortit promptement lorsqu’il entendit marcher vers lui. Il resta une nouvelle fois quoi, devant la maîtresse des lieux. Cette femme était belle. Et extrémement bien conservé, pas de propos machiste ou éducteur, simpelment, les forgerons n’ont généralement pas un physique aussi propre que Dame Eko. Le corps d’un forgerons est généralement mal proportionné, il dispose d’épaules larges et de mains calleuses, son coup en pâtit également. Eko semble avoir été épargné par tout ça, et garde la beauté et la grâce que la nature lui a offerte intacte, malgré un travail ingrat.

“ Les temps sont sombres, mais la route elle, reste joyeuse et sous un soleil aussi brillant comment ne pas faire bonne route ?! Je vais bien ne t’en fais pas. La maladie doit me fuire, car malgré mes voyages je ne l’ai pas contracté, bien que constaté je l’ai fait… C’est moche… “

Son visage passait rapidement d’une émotion a l’autre, presque aussi rapidement qu’il passait d’un sujet a l’autre. Il regarda la maison de sa consoeur, et siffla d’admiration en prenant quelque pas pour reculer.

“ Cette maison est toujours aussi belle, elle est comme certaine fleure, elle s'embellit avec l'âge. Elle est comme ses résidantes apparement. Mais comment vas tu, toi ? Les temps ne sont pas trop dure pour vous ? Je dois avouer que je me suis quelque peu inquiété lorsque j’ai reçu ton message. Au début j’ai cru que quelqu’un voulait voler mon pigeonnier, puis j’ai compris et finalement c’était toi. J’ai été intrigué au début, puis je me suis demandé si tu n'étais pas malade, puis je me suis dit que non, sinon on m’en aurait parlé en ville. Du coup curieux, je suis venue ici fissa. Attiré par le thé et la curiosité ! “

Ricko semblait effectivement être en pleine santé, bien que ce n'est pas en regardant son visage balafré qu'elle en faisait la déduction mais bien par ses paroles. Elle voulait prendre le temps de le conseiller, lui dire de faire attention et qu'en effet avec les voyages le risque de contamination était peut-être plus important. La belle avait eu écho que cette fièvre touchait l’entièreté du continent et qu'il n'y avait aucune grande ville épargnée. Ceci dit, impossible de savoir où elle avait commencé... le foyer de contamination était inconnu, il fallait rester attentif. La maman d'Eko était restée chez elle, au chaud sous la couette avec de la lecture. Comme elle commençait à être âgée elle ne prenait pas la peine de se rendre à la boutique, surtout si Mina ET Eko y étaient. En remplacement, pourquoi pas.

Aux compliments sur sa demeure, Eko sourit. C'est qu'elle en avait passé du temps dans cet établissement, elle y connaissait les moindres recoins et était presque capable même de dire combien de pierres l'édifiait. Les flatteries de Ricko passèrent bien au dessus de la tête d'Eko qui n'avait presque pas entendu, perdue dans ses pensées nostalgiques. Ah le bon vieux temps... Puis elle rattacha la conversation.

- Ah, non, non, je ne suis pas malade, je fais attention. Puis je crois que la chaleur de la forge pourrait tuer n'importe quel virus fiévreux, encore qu'elle se trouve en extérieur, mais quand même. Dit-elle avec un large sourire. Ne restons pas plantés dehors, rejoignons Mina qui doit être en train de préparer le thé.

Eko emboîta le pas de Ricko et l'invita à s'installer sur une petite table qui se trouvait près de la porte.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient était la boutique où Eko vendait ses armes, armures et créations en cuir mais servait également d'atelier pour Mina et accessoirement, elle y exposait quelques poteries.
La porte d'entrée se trouvait au milieu de la pièce qui était assez vaste, presque 50m2. Une énorme cheminée était plaquée sur le côté droit de la pièce, à côté de la table, alors qu'en face de l'entrée et toute la partie gauche se trouvaient les objets à vendre. Étrangement, le premier étal visible lorsqu'on entrait dans la pièce était vide.

En général c'était Mina qui se mettait sur la table sur laquelle ils allaient prendre le thé. Elle y travaillait sa poterie, mais en ce moment, elle avait d'autres choses à faire et la table était libre et prête à accueillir des invités.

Constatant qu'il manquait une chaise, Eko alla en chercher une en cuisine où Mina préparait visiblement une tarte à la rhubarbe et aux amandes effilées. La yorka revint avec sa chaise et proposa Ricko de prendre place. Elle se dépoussiérera un peu le pantalon plein de terre, s'essuya les mains sur un torchon qui séchait près de la cheminée et amena 3 tasses.

- Le thé va bientôt être prêt, dit-elle en regardant l'eau qui chauffait. On est très thé vert ici, ça te va ? Et une fois le thé servi, nous parlerons de choses sérieuses. Rajouta t-elle avec un ton faussement sérieux. Oh, il ne s'agissait d’absolument rien de grave, plutôt d'un service qui serait immédiatement rendu.

Suivant la belle forgeronne dans cet antre de la richesse et de l’art, Ricko ouvrit grand les yeux en contemplant le charme de l’endroit. Si la route n’avait pas un si grand attrait pour lui, il se serait bien installé dans un endroit comme celui-là. Mais il regarda les objets posé sur les étales, la cheminé, la table et les chaises. Il resta un moment à contempler l’endroit, les yeux écraquillait. Offrez le jouet de ses rêves a un enfant, et vous aurez la même expression sur le visage du Zélos. Sauf que ce nigaud, ne faisait que regarder le jouet d’une autre…. Puis la maîtresse des lieux revint avec une chaise et l’invita s'asseoir. Trop poli pour refuser il pris place et regarda la dame s’afférer. Il souriait légèrement, et la suivait des yeux.

“ Le thé vert me va, ne t’en fais pas. “

Le Zélos plongea son regard dans la théière et se figea, une idée lui était venue. La vapeur… Il y avait quelque chose à exploiter pour sa machine ! Quoi ? Il n’en savait encore rien. Pestant silencieusement contre lui même de ne pas avoir pris de quoi écrire. Il fallait qu’il garde cette idée en tête… Il fallait qu’il garde cette idée en tête… Oh la belle odeur de thé… Non ! Il devait garder cette idée de vapeur en tête ! Il devait ! Pour la Science ! Pour l’Art ! Il allait oublié, c’était une obligation. Soupirant devant cette constatation qu’il oublierait forcément ce qu’il avait en tête Ricko leva le regard de cette objet si simple, pour sourire à Eko, tandis qu’il regardait avec plus d’attention le présentoir vide devant la porte.

“ Euh… Le présentoir vide, ça fait partit des choses sérieuses ou je peux demander ? “

Il releva le regard vers Eko, un air d’incompréhension dans les yeux ? était ce pour attirer le client par un présentoir vide ou avait elle un problème pour produire ? Si c’était le cas, ça pouvait être grave. Il y avait une pointe d’inquiétude qui s’était mêlé à sa voix sur le fin de sa question.

Mina arriva avec la tarte, vu la rapidité avec laquelle elle avait cuite, elle devait l'avoir mise dans le même four que celui dans lequel elle faisait cuire ses poteries ! Elle la posa sur la table, le plat encore fumant. En en découpa trois part qu'elle glissa sur de petites assiettes en terre cuite et vernies, de sa confection et en poussa une de l'index jusqu'à ce qu'elle atterrisse devant Ricko. Pendant le même moment, Eko remplit trois tasses de thé qui avait suffisamment infusé et en offrit une également à leur invité.
La belle était ravie de voir que Ricko s'intéressait à l'étal vide, bien qu'il avait plus l'air inquiet que surpris.

Tous les trois étant enfin assis, elle prit la parole.

- Ça fait partie des choses sérieuses que tu peux demander, dit-elle en rigolant pour détendre un peu l'atmosphère.

Elle attrapa son assiette et croqua un bout de la tarte encore brûlante et la reposa pour continuer. Polie, elle prit le soin d'avaler sa gorgée.

- Hum, succulente ta tarte, Mina.

Cette dernière sourit mais avait hâte de connaître la réaction de Ricko par rapport à la requête qui allait être mentionnée. Eko devina son impatience.

- Oh, je l'ai vidé ce matin à vrai dire. J'en ai vendu une bonne partie, j'ai eu un petit groupe qui venait se former aux arts des armes, je leur ai fait deux heures de cours, c'était intensif mais très sympathique. Mais ce qui restait ce trouve là dedans, dit-elle en désignant un gros baril plein d'épées.

Elle se redressa sur sa chaise et croisa les mains sur la table, se pendant tout doucement en avant, comme lorsque l'on fait une confidence à quelqu'un et qu'on ne veut pas que ce soit entendu par tout le monde.

- J'ai un service à te demander, Ricko. Les temps sont graves.

- T'es bête, dit Mina en tapant l'épaule d'Eko d'un revers de la main et esquissant un large sourire.

- Bon, bon, non, rien d'inquiétant, on veut juste partir en vacances pendant deux bonnes semaines, se faire un petit voyage en amoureuses et ma maman est trop fatiguée pour gérer l'établissement toute seule. Je voulais te faire une proposition. Tu n'es bien évidemment pas obligé de l'accepter.

Elle s'affala un peu dans sa chaise en décroisant ses mains qu'elle croisa sur son ventre d'un air nonchalant.

- Ce que je te propose, c'est de t'installer ici pendant deux semaines. L'étal qui est vide ce serait pour que toi tu puisses exposer ton travail. Je te laisse la forge et ma maison avec, tu serais à tes aises. Ma maman passera pour la salle d'eau et se faire à manger, mais elle ne t'embêtera pas, éventuellement elle peut s'installer ici pour tricoter et garder la boutique si tu as à faire. Initialement, je voulais fermer pour ces deux semaines, mais Mina m'a dit que ce serait chouette de te faire cette proposition, tu dois surement avoir envie de te poser de temps à autre.

Elle croqua à nouveau un bout de sa tarte et enchaîna rapidement.

- Trouvant l'idée intéressante, je te la suggère à présent. Ah et du coup, je t'indiquerai le prix de mes objets pour que tu puisses les vendre à mon nom, si ça t'embête pas. Toi, tu gères tes prix comme bon te semble !

- On voudrait partir le plus tôt possible et si la proposition t'intéresse on s'adaptera à tes disponibilités, compléta Mina.

Les deux femmes regardaient Ricko avec grande attention et un large sourire.

Reluquant la tarte lorsqu’elle entra dans son champ de vision, Ricko se souvint a ce moment qu’il n’avait pas mangé depuis son petit déjeuné, et son estomac manqua de le faire savoir a tout le voisinage. Il regardait la fumé s’échapper du plat entre les mains de Mina et doucement l’odeur de la tarte se mélangea à celle du thé donnant un arôme sublime auquel, cette fois l’estomac du Zélos ne résista pas. Un grognement sourd se fit entendre alors que l’assiette s’approchait de Ricko. Il pinça ses lèvres et regarda ses hôtes d’un air désolé, et s’excusa brièvement d’une voix étouffé. Il huma l’odeur une nouvelle fois et commença a manger en même temps que les dames. Un frisson de plaisir le parcourut à la première bouché, et il ferme les yeux quelques instants. Il mangeait beaucoup dans les auberges et autre relais sur la route. Il n’y avais jamais ce genre de chose a manger dans ces établissement. Toujours des plats qu’on peut faire en quantité et qui se conserve. Du porcs rôtis puis salé, ou de la soupe. Des pommes de terres des fois… Enfin rien d’aussi complexe qu’une tarte… Il écouta la réponse d’Eko quand a l’étale et un éclat de curiosité emplit son regard. Pourquoi entreposer des épées dans un tonneau. La réponse lui parut évidente lorsque Eko reprit la parole et fit sa proposition. Ricko regardait les deux femmes devant lui la bouche entre ouverte.

Il passait de l’une a l’autre, les pointant du doigts, puis le présentoir. Ses yeux s’ouvrirent doucement, et atteignirent une taille démesuré alors qu’il comprenait ce qu’Eko venait de dire. Il regarda autour de lui une nouvelle fois, et fini par reporter son attention sur les deux artisanes.

“ Tout le… La forge aus… ? Euh… Je… “ Il passa sa main sur son visage, regarda le présentoir et le tonneau. “ Euh… Oui ! Pas de problèmes ! Je savais pas pour vous… Toutes mes félicitations ? Pas de problèmes pour la forge je suis ici pour un temps… J’ai une statue a faire et j’ai besoin de matériaux qu’on trouve qu’ici… Avec joie ! Oh merde… pas de folie je présume et pas de problèmes pour la maman, elle est chez elle je dirais même… Et… Je peux vraiment exposer ici ? Enfin je veux dire, ça te gêne vraiment pas ? Y a des nobles qui me snobent parce que je commerce avec Phelgra, ça te dérange pas ? “

Ricko n’en revenait pas… Eko et Mina pouvait faire ce qu’elle voulait. Lui même était un Zélos blanc… Il avait pas a juger une femme qui en aimait une autre… Enfaite, personne n’avait a juger ça, mais pour le coup il ne pensait qu’à lui. Nan il était surpris par la proposition de rester. Ricko était reconnu pour ses armes, magiques pour certaines et qu’il fait souvent exploser des choses. D’ailleur il inspecta le contenue de sa tasse, et soupira de soulagement lorsqu’il se rendit compte que ce n’était pas ça qui allait exploser… Il reprit un peu consistance et se redressa sur sa chaise.

“ Enfin je veux dire… pas de problèmes, amusez vous, faites vous plaisir. Je suis ici pour un bon moment alors je peux tenir la boutique. “ Un bruit d’explosion étouffé et de l’eau se renversant se firent entendre puis un hennissement de cheval. Ca c’était l’eau de Tados qui avait explosé et c’était renversé. L’explosion ayant fait peur au cheval. “ Ne vous en faites pas. Ca m’arrive souvent sous l'émotion… le cheval va bien. “

Il sourit aux deux femmes, avant de prendre une gorgé de thé…

“ Une merveille… “

L'expression de Ricko était passée d'interrogative à... celle d'un enfant à qui on offrait une sublime arme de guerre. Enfin, il n'était pas certain que c'était le rêve de tout enfant, mais pour des forgerons comme Ricko ou Eko, cela fonctionnait. Mina et elle s'échangèrent un petit sourire malicieux, ravies que le gaillard puisse avoir une telle réaction. C'était pas inattendu mais presque. Après tout, c'était un baroudeur, un vagabond. Il aimait beaucoup se déplacer avec sa charrette, sa forge itinérante donc il aurait pu tout aussi bien refuser l'invitation et expliquer que ce n'était pas son mode de vie. Mais d'un côté, comme elles avaient pu lui dire, c'était une opportunité qui n'était pas vilaine et comme l'établissement avait une bonne petite réputation, il y aurait du passage dans la boutique à coup sûr et Ricko pouvait faire des ventes sans soucis.

Eko qui venait de terminer sa part de tarte en écoutant le zélos pris alors le temps de lui répondre tout en attachant ses cheveux d'un élastique qui se trouvait autour de son poignet. Bien évidemment, sa coupe de cheveux imparfaite, Mina se leva et ajusta les cheveux de sa compagne tout en l'écoutant parler.

- Oui, toute la forge.

Elle sourit un brin gênée aux félicitations du forgeron, jamais elles n'avaient été félicitées d'être... en couple ? Mais elle passa, ce n'était visiblement pas ancré dans toutes les cultures, peut-être que chez les zélos c'était peu courant ? Qu'en savait-elle. Elle haussa les épaules et enchaîna.

- Pour les matériaux oui, il y a pas mal de minerais dans la forêt derrière, tu trouveras mon petit coin secret sans difficultés.

- Si ça c'est pas du secret, ajouta Mina en rigolant.

- Oui, bon, mais voilà, tu peux te servir. Il y a de quoi piocher aussi, tous mes outils seront tiens pendant cette période. La seule condition c'est qu'ils soient en aussi bon état à mon retour, mais cela me semble être relativement évident. Tu connais l'amour que les forgerons portent à leur matériel, n'est-ce pas ? Demanda t-elle à Ricko d'un ton interrogatif et approbateur à la fois. Tu exposes tout ce que tu veux, je peux te dégager plus de place au besoin, mais je pense que tu auras déjà de quoi faire.

Puis elle réfléchit aux relations avec Phelgra. Eko n'en avait absolument rien à faire, elle même avait déjà travaillé avec la patronne d'une auberge, L'Octo, à la restauration de son bâtiment il y a quelques années. Elle s'était retrouvée là-bas pour des raisons familiales qui lui étaient propres et dont elle ne parlerait à personne, mais voilà. Mavro.

- Tu peux bien travailler et commercer avec qui tu veux mon ami, je ne juge personne. Tout travail mérite commerce et tout commerce mérite salaire. Et puis tu sais, les acheteurs peuvent venir de Phelgra ou de Cimméria que ça ne change rien à notre travail. Ces politiciens, je te jure, des fois je ne les comprend pas. Ils ne sont pas fichus d'utiliser leurs deux mains pour concevoir quoi que ce soit et voilà qu'ils mettent le nez dans nos affaires commerciales ?

Le sujet agaçait bien Eko, mais Mina lui approcha la tasse sous le nez pour l'inviter à boire et descendre d'un cran.
Ce même thé fut à moitié renversé sur la belle lorsque l'explosion retentit, Ricko expliqua que c'était à cause de l'émotion, tout ça. Ah les pouvoirs des uns et des autres, c'était toujours surprenant.

- Bon, et bien, tu me dis quand tu es prêt à t'installer. J'ai presque envie de dire que si tu as déjà quelques objets à vendre tu peux les mettre dès maintenant, nous on prépare nos bagages et on décolle, hein. Je vois ton engouement, tu as l'air aussi prêt que nous, presque. Qu'en dis-tu ?

Eko ne lui forçait pas la main, évidemment, mais l'avantage des vagabonds c'est qu'ils fonctionnaient au jour le jour, et là, une opportunité s'offrait à lui. Il lui était d'avis qu'il n'allait pas partir pour revenir plus tard.

Alors… Comment dire… C’est trop bien ! Il allait pouvoir travailler dans une forge de renom et vendre ses articles librement dans celle-ci ! Super ! Bon, il allait falloir faire attention et ne rien faire exploser, mais quand même, c’était trop bien ! Reprenant un calme d’apparence, Ricko se redressa a la question d'Eko, et il hocha la tête.

“ Bien sur ! Ca me va ! Aller oust ! Allez profiter de vos jeunes années ! Et je ferai attention ! “

Ricko sourit, et commença a se diriger vers la porte. Il jeta un coup d’oeil aux deux dames qui commençait à sortir. Il allait sortir lorsqu’il se souvint qu’il n’avait pas fini son thé. Il récupéra la tasse et bu une nouvelle fois dedans. Il ferma les yeux alors que le liquide lui tombait dans la gorge. Putain que c’était bon. Lui qui avait surtout l’habitude d’alcool fort, boire quelque chose de doux et parfumé lui changeait vraiment la vie. Il savourait ce moment. le Zélos banc se souvint soudainement de ce qu’il était en train de faire, but une nouvelle gorgé et laissa la tasse sur la table alors qu’il sortait vite fait vers sa carriole. Il en sortit un grand sac dans lequel il transportait armes et articles de sa fabrication. Il fit bien attention de fermer la porte. Il ne manquerait plus qu’un coup de vent fasse s’envoler les plans de son futur projet.

Ricko revint rapidement dans le magasin de la forge et ne put se retenir en passant une nouvelle fois devant sa tasse. Ce truc était trop bon… Avaient elles mis de la drogue dedans pour qu’il ne puisse pas s'empêcher d’en boire ? Nan… Eko avait trop bon fond pour faire quelque chose d’aussi petit. Ce devait être lui le problème, histoire de changer. Mais enfin il devait avouer, son pouvoir d’explosion semblait avoir le même goût que lui pour ce thé, car il n’avait toujours pas explosé. Ce qui était une chose plutôt rare, car souvent ce qu’il n’avait jamais bu explosait rapidement. Il entendit du bruit derrière lui, ce devait être les dames qui revenait.

“ Ce thé est une vrais merveille ! J’ai pu boire dans les quatres coins du monde, mais je dois avouer que c’est l’une des meilleurs chose qu’il me fut proposé ! Mes félicitations ! “

Il rigola un coup et finit finalement sa tasse, qu’il reposa sur la table avec précaution. Un soupire de bonheur lui échappa et il se remit au travail, déballant ce qui trainait dedans a la vue de toutes.

Les deux femmes avaient envisagé d'aller du côté du Comté de Tiloch pour leurs vacances, mais elles avaient également pour projet d'aller se faire un petit bivouac du côté d'un cour d'eau pour pouvoir se rafraîchir si besoin et profiter d'un paysage verdoyant. Elles s'étaient déjà rendues dans ce coin-là mais comme toutes deux appréciaient cette nature, elle y retournaient avec grand plaisir.

La forge étant entre de bonnes mains, elles ne s'inquiétaient pas trop du devenir du lieu. Elles voulaient partir entre dix jours et deux semaines, à voir en fonction des rencontres qu'elles allaient faire, du trajets et des imprévus. Elles prévoyaient de partir avec leur cheval. Elles allaient essayer de se trouver une grotte pour la première nuit étant donné que le ciel commençait à se couvrir et pour trouver la perle rare quoi de mieux qu'une Eko qui se transforme en ours pour grimper de partout et faire du repérage ?

Les deux nanas remercièrent Ricko une nouvelle fois et allèrent préparer quelques affaires. Pas besoin de beaucoup de provision, elles prirent des gourdes, quelques vivres et de quoi se tenir chaud pour la nuit, de bonnes chaussures et en route.

- En partant je vais prévenir ma mère, elle va surement passer te dire bonjour. C'est bien qu'on puisse faire ça très vite, nous en avions besoin.

Eko et Mina mirent leur sac sur le dos, Mina salua Ricko d'un geste de la main avant d'aller préparer le cheval tandis qu'Eko lui donna les quelques dernières instructions. Elle termina par un :

- Tu ne fais rien exploser chez moi, hein. Avec un large sourire. Prends soin de toi et à très vite. Ne t'inquiète pas si on ne donne pas de nouvelles.