[MISSION] Le boucher de Mavro - SOLO (suite)

Suite de ce RP mission

Ah bah voilà, quand on secoue le cocotier, on en récolte des fruits. Winifred Cooper savait un peu forcer le destin et faire dire des choses aux gens. La persuasion, vous savez ? Pas besoin d'aller fouiner dans ses pensées comme elle aurait fini par le faire. Les pensées sont souvent floues, les phrases ne sont pas toujours construites alors elle aime bien quand on lui dit. Hector était passé à table.

- Je ne sais pas trop, plusieurs personnes parlent de chose étrange dans un certain dock reculé et que tous ceux qui y on mit un pied l’on soit perdu soit on ne les a jamais retrouvés. Tu ne peux pas faire jouer tes relations et essayer de voir ce qui se passe ?

Quoi les relations, c'est mort, Winifred n'avait pas de temps à perdre, ça commençait à bien faire ces conneries.

- Ça rend les gens nerveux et même toi tu deviens méfiante de ma viande qui est toujours saine ! Je peux t’indiquer le numéro de l’entrepôt. Tu peux peut-être interroger les gars des bars voisins aussi, ils ont presque perdu toute leur clientèle.

Il était mignon lui, mais en attendant au début il savait pas grand chose et v'là que maintenant il fait apparaître un numéro de dock, faut pas se foutre de la gueule de la propriétaire de L'Octo. La carte sous les yeux, Wini avait pris la peine de l'observer, elle connaissait bien le coin puisqu'en tant que marchande, elle y avait ses aises et ses habitudes.

- L’entrepôt B32…c’est de là que viennent toutes les rumeurs. Je euh c’est sans doute des rumeurs, mais les gens disent apercevoir de drôle de truc aux alentours comme…des monstres, mais c’est des rumeurs hein. Sans doute juste un gang de cannibales ou un tueur en série Ah ah ah…


Heureusement qu'il avait arrêté de rire tout seul, sinon il aurait fini avec un rôti bien profond dans l'anus. Il avait pas l'air bien le garçon, heureusement qu'il n'avait pas deviné pour le rôti...
Bientôt il fut convié à quitter les lieux, Wini lui expliquant qu'elle s'en occuperait et elle alla chercher quelques affaires tout en expliquant à ses employés qu'elle devait filer. Elle en profita pour mettre des vêtements plus chauds et confortable, on était certes en plein milieu de l'après midi, il faisait frisquette. Un petit sac dans lequel elle fourra la carte, par précaution mais aussi une gourde d'eau, par principe. Puis un petit pipi, c'est important ça, de faire pipi avant d'aller péter des gueules à des cannibales.

C'était sans grande difficultés que Winifred se rendit sur les docks. Elle connaissait bien le coin étant donné qu'elle y passait parfois des journées entières à négocier les produits. Les têtes qui y travaillaient lui étaient donc pour la plupart familières et nombre de ces gaillards et gaillardes venaient picoler de temps en temps à L'Octo ou au couteau sanglant (mais bon, c'est moins bien là bas). Pour manger, c'était à L'Octo, pour sûr, les produits y étaient de meilleure qualité et ça, tout le monde le savait. Ils déchargeaient eux même les cargaisons... Mais là n'est pas le sujet. Il fallait à présent trouver le B32 et cela signifiait qu'il y avait un peu de marche.

Comme elle aimait le faire, Winifred ne passa pas par l'extérieur, elle passa par l'intérieur de chaque entrepôt (qui constituait les docks) qui avaient entre eux une porte de liaison, ce qui permettait aux dockers d'économiser du temps et des déplacements en travail. La mama aimait avoir un œil sur tout, même si les docks n'étaient pas sa propriété. Elle aurait pas craché sur l'offre, mais elle ne s'était jamais proposée. Un jour, peut-être ? Quoi qu'il en soit, la voilà, passant d'un dock à l'autre avec son petit jeu de clés attitré. Oui, elle connaissait les bonnes personnes avec les bons filons. Bâtiment 24, 25, ici, c'était les fruits et légumes qui étaient stockés, elle connaissait bien et elle salua d'ailleurs brièvement deux dockers qui déplaçaient des caisses. En cette après-midi, le travail était plus calme, tout se faisait surtout le matin. Puis voilà les bâtiments 30, 31, ils étaient vides. Elle avait beau réfléchir, elle ne se souvenait pas de l'utilité de ces deux-là et pas non plus du suivant, le fameux... Elle s'arrêta devant la porte dudit bâtiment 32, depuis l'intérieur du 31.

Si d'ordinaire elle affirmait son assurance, là, tout de suite, réalisant qu'elle était seule, elle faisait moins la maligne. Mais qu'importe, il fallait voir ce que c'était que cette histoire, était-ce vrai ? Qu'est-ce qu... ou plutôt qui est-ce qui foutait un bordel pareil ? Winifred n'avait pas vu de ses propres yeux ces cadavres découpés et n'avait pas de certitudes.
Est-ce qu'elle n'allait pas aller chercher un gars qu'elle connaissait histoire d'être accompagnée ? Non, Winifred voulait assoir son autorité sur les docks comme elle aimait le faire pour son établissement. Ce lieu était aussi un de ses lieux de travail et de commerce.

Elle ouvrit finalement la porte, prit le soin de la laisser ouverte en calant une pierre qui faisait office de bloque-porte au cas où le danger était réel et entra discrètement. Heureusement la porte ne grinça pas, elle avait redouté ce moment. Elle arriva dans le grand bâtiment rempli de caisses de bois et était d'ailleurs cachée par une pile d'entre elles. Bon, alors, cette histoire ? Il se passait quoi ici ? Elle préféra porter une oreille attentive avant même de pénétrer dans l'enceinte de la grande salle. Elle vérifia que la porte d'entrée principale (donc pas celle pour laquelle elle avait opté) était ouverte, c'était le cas. Mais alors, est-ce que des méchants découperaient des gens dans un entrepôt ouvert ? En même temps s'il n'est pas utilisé, qui irait ici ?

Alors que vous tender l’oreille tous vos sens aux aguets vous êtes surpris par l’absence de bruit. Pas de raclement de caisse, de juron de docker en plein travail ou encore toute sorte de bruit exotique que pourrait dégager un entrepôt en activité. C’est un silence sournois qui s’empare de vos oreilles. Comme si vous étiez rentré sous l’eau.

Vous avançant dans la pièce pour pénétrer dans l’enceinte de la grande salle vous remarquez que le décor est différent. Les longs murs en bois on était remplacés par de la pierre couverte de mousse et de moisissure. Des clapotements d’eau et une odeur puissante de sel vous indiquent une proximité avec la mer. Alors que vous faites un tour sur vous-même l’entrepôt a disparu et vous êtes maintenant au sommet d’un long escalier de pierre qui s’enfonce dans les ténèbres. Des longs chuchotements proviennent de ce qui se trouve en bas, à moins que ce ne soit le vent qui siffle entre les aspérités de la pierre.


Qu’allez-vous faire ?

Dans sa vie, Winifred Cooper avait eu l'occasion de prendre des douceurs illicites. Des plantes, naturelles ou traficotées, des mélanges de produits improbables que confectionnaient ses petits amis chimistes... Elle en avait connu des effets insoupçonnables, inimaginables quand on est dans un état premier, un état normal. Mais jamais au grand jamais, elle n'avait eu d'hallucinations visuelles aussi...

- Bordel de pute borgne boîteuse..., murmura t-elle. C'est quoi ce...

Des murs de pierres, un escalier, la mer dans le nez ? Mais... les docks ? Ils sont où les docks là ? Mavro ? T'es où Mavro ? Les bâtiments ? Elle était dans le 32 là, non ? Elle avait vu des caisses, mais pas d'escalier, non, non, il était plat le sol, un peu crado, mais plat !
Winifred regarda derrière elle, un mur. Et haut, le mur. Elle en voyait pas le bout. Oh, d'ordinaire elle se serait tirée, hein, pas folle la guêpe. Mais là, tu veux faire quoi ? Tu vis une expérience hors du commun et tu vas faire demi tour ? Et puis, c'est pas qu'elle était coincée mais presque. C'est... Est-ce que quelqu'un avec un pouvoir te donne l'illusion de cet escalier ? Si ça se trouve, c'est un traquenard. Le boucher, les corps, peut-être que les gars ils sont descendus aussi et puis, couic ?

Puis un élan de lucidité. Wini se concentra un petit moment, si il y avait des gens et que c'était un piège, ils devaient se délecter de penser à leur proie rentrant dans la cage. S'ils pensaient, elle les entendrait. Elle pourrait alors anticiper la chose. Puis, en fonction de ce qu'ils peuvent dire, elle peut communiquer avec eux. "bonjour mon enfant, descends, tu vas juste finir en tourte" "euh non connard" s'imagina t-elle converser.

Elle vérifia une dernière fois qu'elle n'était pas en train de rêver en tapotant sur toutes les pierres que constituait le mur. Bah non, pas d'autre possibilité. Elle refusa de descendre et de se mettre à écouter ce qui se... pensait.

- Pense donc, mon con, que j'vienne te botter ton petit cul de merde. C'est pas des manières ça, franchement j'ai autre chose à foutre murmura t-elle une nouvelle fois, craignant d'être entendue.

Vous faite donc appelle à vos pouvoirs et envoyer votre esprit en quête de penser vagabonde. Vous entrez en contact avec les pensées d’un être vivant. Prendre un seau d’eau glacé en pleine tête aurait eu le même effet sur vous. Vous n’arrivez pas bien à saisir les pensées de…l’être humain avec lequel vous êtes lié.

??? : « Découper pluuuus, là. Il faut séparer la chaire des os. Douuuuucement, il ne faut pas abîmer ce couteau si précieux. Il faut apaiser la faim. »

Alors que ces pensées vous étreignent, d’autres surgissent. Des gémissements, des paroles répétées en boucles, des appels au secours. Vous ne pouvez vous imaginer ce qui se passe en bas, mais peut-être est-ce mieux ?

Mais oui, merveilleux, descendons alors qu'un monsieur est en train de découper un petit marin. Hein, c'est parfait ça comme mort, non ? Rah et elle n'avait même pas rangé sa chambre, quand on allait faire le tri de ses affaires à L'Octo, on allait penser qu'elle était bordélique, alors qu'en fait, elle avait juste cherché partout sa bague préférée, qu'elle portait d'ailleurs à l'annulaire là tout de suite. Oh lala. Puis merde, la bague du coup, si Wini se trouve coupée en rondelle, il va en faire quoi, le tueur ? Hein ? Hors de question qu'il la lui pique, elle la tient de sa mère.

Perdue dans ses pensées à l'idée de perdre sa bague familiale, Wini descendit les marches à moitié en pétard, bien décidée à calmer le fou furieux d'en bas. Une à une, les marches furent descendues et en bas... un couloir. Assez long, en pierre. Puis une porte en bois à droite, une à gauche et une autre plus loin à droite, plus loin à gauche. Elle n'entendait toujours rien mais alors l'odeur de mer, wouhou. A croire qu'ils étaient dans des souterrains marins en fait. Ou bien le tueur est un poulpe géant ? Ah, en v'là une autre de belle idée.

A petits pas, Winifred approcha de la porte de droite et colla son oreille. Rien, que dalle. Son coeur battait à plein régime. Avant d'essayer de l'ouvrir, elle enleva sa bague de sa main. Cette dernière étant un peu enflée par le stress, elle lécha son doigt pour lubrifier et enlever la bague. Elle la colla dans son soutien gorge, histoire de. Oh et puis... elle ôta de son sac sa gourde en métal. C'est la seule arme qu'elle pouvait tr... oh.

Au bout du couloir, des caisses. Sur l'une des caisses, une sorte de barre de fer, utilisée pour ouvrir les caisses clouées. Parfait ! Elle marcha à pas feutrée jusqu'au bout du couloir et attrapa la barre. Gardant la gourde dans l'autre et son sac à dos en cuir passé sur son ventre.

- Bonjour bonjour ! Dit-elle gaiement, tentant par la même de se rassurer.

Mais bordel de merde, pourquoi elle avait lâché ça comme ça, là ? Elle même se surprit à faire ça et se plaqua l'intérieur de son coude droit sur sa bouche.

- Je, je suis perduuuue, je cherche juste la sortie, vous emmerdez pas hein, continuez vos petites affaires, je vais trouver mon chemin, bisou bisou.

Mais oui Wini, enfonce toi encore plus.

Elle plaqua son dos contre un mur et leva son bras qui tenait la barre de fer. Guettant les portes closes.

Le son de votre voix se perd dans le couloir. Vous attendez une réaction venant d’une des portes. Vos yeux font des bonds entre chacune d’entre elles. Quel être terrifiant allait-il sortir par ces portes ?

Après une attente qui vous semble durer une éternité, une des portes finit par s’ouvrir. L’homme qui en sort est impeccable. Un costume soigné, un haut-de-forme feutré aux finitions de couleur rouge. Un long manteau noir avec un pardessus et des gants en cuir marron. Seul détail qui tâche le portait de ce charmant personnage c’est le sac qui recouvre son visage comme s’il avait doublé son visage avec un chiffon sale. Vous devinez le nez et la bouche, mais pouvez parfaitement voir les yeux gris de ce curieux personnage grâce à des ouvertures déchirées dans le tissu.
Autres détails et qui a son importance c’est le long couteau que tient l’étrange homme à la main encore rouge de sang. Ce dernier tombant sur le sol par petite goutte.

Jack:

??? : « Ooooh, mais qu’avons-nous là, ne serait-ce pas une charmante demoiselle ? Je vous présente mes plus respectueux hommages, comment puis-je vous appeler ? Non, ne dites rien ce serait gâché le fruit de cette délicieuse rencontre. Venez me rejoindre je vais vous montrer quelque chose. »

Ces yeux vous scrutent comme si vous étiez un joyau unique. Et les dernières paroles de l’homme se gravent au plus profond de votre être. Comme privé de votre volonté, vous avez l’envie irrésistible de faire ce que dit cet homme et c’est ce que vous faites. Vous partez à sa suite.

Jack : « Vous pouvez m’appeler Jack. Je serais votre humble serviteur le temps d’une petite expérience.  Vous savez-vous allez me prendre pour un fou, c’est ce que les fous disent d’ailleurs avant de justifier un acte insensé. Asseyez-vous là qu’on discute »

comme tous à l’heure les yeux vous foudroient de nouveau et vous vous retrouver assise dans un fauteuil. La pièce est agréablement chauffée et le décor vous rappelle celui d’un salon de thé. Le cadavre sur la table ne fait pas partie du décor habituel de ce genre d’établissement, mais il y en a un bien présent. Découpé avec précision, le ventre ouvert et les viscères exposés à l’air libre.

Jack s’assit en face de vous sur un fauteuil qui craque doucement sous son poids et vous présente une tasse de thé.

Vous ne pouvez faire aucun mouvement seul la parole vous est possible pour le moment. Comment engagé vous cette conversation ?

Bon, et voilà, le méchant de l'histoire, tenant un couteau ensanglanté, quoi demander de mieux ? Elle cherchait le gars, elle l'a trouvé. Maintenant, il fallait faire avec et ressortir en un seul morceau. Son charisme naturel et son pouvoir de persuasion naissant allaient-ils suffire ? Malgré ses compétences à lire dans les pensées des gens, chez lui c'était plus compliqué. Il devait avoir... le talent de les brouiller ? Qui sait.
Une chose était sûre, son pouvoir de persuasion à lui, était bien plus fort. Elle se voyait marcher jusqu'à la pièce dont il venait de sortir, suivant l'homme sans broncher. Elle arriva dans une pièce plutôt cosy, qui ressemblait presque à son fumoir, situé à l'étage de L'Octo, mais chez elle, il n'y avait pas de corps découpé sur la table, plutôt de nombreuses bouteilles scintillantes et délicieuses.

A présent assise dans un lourd fauteuil en cuir, face à "Jack", Wini resta tétanisée. Pourtant, à l'intérieur d'elle même, elle était plutôt apaisée. La situation pourrait faire penser le contraire, mais elle prenait sur elle et avait analysé la situation comme étant... catastrophique. Si catastrophique que les cartes à jouer étaient limitées. Ok, il voulait se la jouer gentleman ? Les gentleman elle les déshabillait avec les dents et leur faisait payer autant qu'elle voulait une pauvre petite bouteille de rhum.

- Madame, pas mademoiselle, dit-elle avec une assurance déconcertante.

Elle voulu attraper la tasse de thé, mais en vain. Son corps ne répondait plus. Elle baissa la tête pour voir ses mains, posées simplement sur ses genoux. Elle releva les yeux assez pour fixer l'homme du regard. Est-ce qu'elle avait peur, là tout de suite ? Elle ne savait même plus le dire, c'était un mélange d'angoisse intense, sachant un homme éviscéré dans son dos, et d'excitation. Elle aimait l'adrénaline, Winifred, sinon pourquoi fréquenterait-elle au quotidien les loubards de Mavro, les cavaliers, des ladrinis, des menteurs, des riches, des drogués sans même faillir ?

Pour dédramatiser la situation, la marâtre imagina un moment qu'elle était avec un client à l'étage, client à satisfaire. Oh, en toute sincérité, ce n'était pas Winifred Cooper qui se mettait à nu, c'était ses employés. Mais elle, elle faisait la conversation, elle parlait chiffres, alcool et coquelicots. Elle mettait à l'aise, confortable ces clients désireux d'assouvir leurs pulsions et désirs.

Puis elle attrapa finalement son thé sans difficulté. Elle esquissa un sourire en coin, regardant Jack droit dans les yeux. Son mental se renforça, son charisme faisait-il un peu effet dans le regard de son interlocuteur ?

Libre de ses mouvement, elle s'installa plus confortablement dans le fauteuil, ôta son sac de sa poitrine pour le poser à côté d'elle et... regarda la barre de fer à terre. Tiens, il ne la lui avait pas ôté d'à côté d'elle ? Elle le regarda à nouveau.

- On est tous le fou de quelqu'un, Jack, dit-elle avec douceur en analysant la situation et en reprenant le contrôle d'elle même. J'en côtoie tous les jours. La folie est devenue ma normalité.

Elle n'avait pas bu de son thé, elle ne l'avait pas vu le préparer, il fallait rester prudent. Un malheur était si vite arrivé.

- Pourquoi tout ça ? Pourquoi cette mise en scène ? Où sommes nous réellement ? Demanda t-elle avec la même douceur que précédemment. Rien ne servait plus de paniquer, elle était déjà dans la gueule du loup.

Elle tenta à nouveau d'entendre les pensées de son "humble serviteur".

Alors que vous déclencher votre pouvoir des mots vous parviennent.

Pensée de jack « Quelle charmante personne. Elle n’est nullement décontenancée par ce qui se passe même si la peur se lit sur tout son corps. Comme d’habitude, parlons-lui de cette petite histoire puis faisons-lui passer le test. »

Alors que cette dernière pensée s’évanouit, Jack vous répond.

Jack : « Doucement avec les questions, Madame. Toutes les réponses viendront au moment opportun. »

Il se cala plus confortablement dans son fauteuil.

Jack : « Voyez-vous, je fus il y a plusieurs années un noble. Quelqu’un de digne et droit. Je fréquentais les salons les plus respectables avec des personnes du même acabit. Je suis un grand amateur de thé et je voyageais souvent pour découvrir de nouvelle saveur."

Il se leva d’un bond et se mit à gesticulais mimant une pièce de théâtre imaginaire.

Jack : « Les marchés aux épices ! Les étales pleines d’herbes, tout aussi différentes les unes des autres. Et les odeurs ! à vous faire tourner la tête. Négocier, revendre, tomber sur des merveilles oubliées de plantes millénaires de peuple nomade. Mais une ombre est venue ternir ce magnifique tableau. Il y a de ça 3 ans, je voyageais en calèche dans une région montagneuse. On était en plein hiver et malgré les recommandations des guides locaux j’ai voulu me hâter pour ne pas rater une foire aux herbes qui m’est chère à mon cœur. En pleine montagne à des kilomètres de la première habitation une chute de rocher à emporter le cocher et les chevaux. Il ne restait plus que moi et un mon majordome Paul. Au même moment une violente tempête de neige s’est déclenchée. Me voulant rassurant j’ai ordonné à ce que l’on patiente dans la calèche. J’avais des amis qui m’attendaient pour le soir même. Ils allaient forcément envoyer des secours. »

Il se tourna vers la table avec le cadavre et posa les mains dessus et le regardais d’un air songeur.

Jack : « 6 jours sont passés. On ne pouvait pas sortir de la calèche à cause du froid, de la neige et des débris de roche. Après 12 jours la faim était insoutenable, mon majordome est mort de froid. Quel choix me restait-il ? J’ai fait ce qu’il fallait pour rester en vie. Guidé par une envie de vivre. J’ai découpé ses cuisses avec ce même couteau. Un cadeau de mon père pour mes 20 ans. J’ai mangé un autre être humain. Les secours sont arrivés au 20e jour. Ils m’ont découvert à moitié fou. Je me suis remis de cette épreuve, mais pas ma famille ni mes amis. Tous auraient préféré que je me laisse mourir de faim. Ils m’ont chassé comme une bête. J’ai voulu alors montrer à tous ces gens que manger de la chair humaine ce n’est pas aussi compliqué ah ah ah. Vous avez vu les boucheries de Mavro en ce moment ?! Une viande rouge qui coule en abondance sur les étals. Oh trois fois rien ne suffit à convaincre un boucher. Il faut juste avoir un don de mère Nature. Connaissez-vous la magie hypnotique Madame ? Rudement efficace pour convaincre quelqu’un. Maintenant sans faire abus de mon don je vous laisse un choix. Manger un morceau de ce pauvre ivrogne qui s’est égaré un peu tard la nuit dernière ou bien finir comme lui.



Un récit toute fois déconcertante. Jack récupère sa tasse de thé et place devant vous un plateau. Une fine tranche de viande cuite à la perfection est posée dans une assiette richement décorée. Un assortiment de légumes accompagne la viande. Jack pose ensuite une fourchette et un couteau à votre disposition et vous sert un verre de vin. Il retourne dans son fauteuil et vous observe avec intensité. Vous êtes libres de vos mouvements, que faites-vous ?

Oh mais oui, mais quelle merveilleuse pensée. En voilà une idée qu'elle est bonne, mon cochon. Mais si tu en as une autre qui te viens, n'hésite pas hein. Genre ça va être sa faute de la mama de Mavro si t'as bouffé du cuissot pas cuit ? Mais bien sûr, et puis quoi encore ? Tu te venges sur elle parce que quoi, t'as loupé ton marché aux herbes ? Nan mais faut pas déconner là. Tu aurais pu prendre un autre chemin, mettre un manteau plus chaud, manger tes crottes de nez, ce ne sont pas les idées qui manquent. Et puis sinon, te laisser crever, ça sonne plutôt bien ça, non, les autres ils avaient peut être pas tord ? On aurait évité les morts inutiles et une Winifred Cooper dans le fin fond des docks là.
Non et puis merde quoi, déjà qu'elle était à moitié en panique, là, il y a un gaillard masqué qui se la joue "oh bah tiens, mange du bonhomme et tout ira bien", MAIS OUI, TOUT A FAIT.

- Merci papa pour le couteau, hein. Dit-elle avec une pointe de cynisme tout en regardant son assiette, faisant référence à l'histoire de la cuisse. Oh, vous savez, je ne voudrais pas vous priver d'un bon petit met.

Elle regarda le couteau avec insistance, puis la fourchette, les yeux de Jack, la viande. Puis elle attrapa finalement les couverts longuement observés et coupa une tranche de viande, qui était un peu sortie de nulle part. Il était où le feu, là, pour cuire la viande ?

- Mouais, bon, la cuisson est à revoir hein, je sais pas si c'est comme ça que vous la mangez, mais hm, je la préfère un peu plus saignante.

En vrai, qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ? Bon, elle n'avait même pas la certitude que c'était de la viande humaine, à aucun moment elle n'avait vu la pièce être découpée, cuite et posée dans l'assiette. Est-ce qu'elle avait eu une absence, pour ne plus se souvenir d'où elle venait ?

- Non mais plus sérieusement, vous vous seriez imaginé, vous, à la place de ces gens ? Je sais pas moi, quelqu'un vient vous voir, commença t-elle en reposant ses couverts, et vous dit "bonjour monsieur, on a mangé votre papa, mais comprenez, le gars avait très faim et il était coincé avec lui, comme il est mort et que lui même ne voulait pas trépassé, il n'a pas eu d'autre choix". Franchement, vous vous seriez dit "oh, pauvre petit bouchon, il a eu raison, tiens, je vais l'inviter à dîner demain soir" ? A d'autres, monsieur Jack. Manger un être humain n'est pas dans les normes, personne n'en sert dans les auberges, ni sur les étals des boucheries. Il vous est arrivé un bien triste malheur, j'en suis fortement navrée, mais n'allez pas me faire bouffer ça, à moi, alors que j'ai rien fait, je ne me suis foutue de la gueule de personne et je ne vais pas plus vous juger en sortant de là en un seul morceau et vivante. A un moment il faut aussi peut-être se remettre en question. Ceux qui vous ont jugé ainsi n'ont pas réfléchi, c'est vrai quoi, je comprends bien que c'était par survie, je pense même qu'il peut arriver la chose à d'autres personnes...

Elle se regarda, en train de tenter de survivre, forcée à bouffer un humain, quelle drôle de coïncidence.

- Mais merde quoi, vous n'allez pas vous venger sur la terre entière ? Mangez ces braves hommes, ceux qui vous ont fait du tord, si cela vous fait plaisir et basta. Moi j'veux rentrer chez moi maintenant.

Alors que vous prenez vos couverts, une vive lueur d’intérêt s’allume dans le regard de Jack. Est-ce que quelqu’un allait enfin le comprendre ? Votre blague sur la cuisson lui arrache un rictus qu’on pourrait apparenter à un sourire.

Mais vous reposez vos couverts et sermonnez ce beau diable. Il semble confus l’espace d’un instant comme un enfant que l’on aurait grondé pour une bêtise. Jack bien qu’assis dans son fauteuil semble effondré. Il se prend la tête dans les mains.

Jack : « Personne, personne ne veut manger un autre être humain même si je le menace. J’ai manipulé les bouchers de Mavro et certain on prit la viande par pur intérêt monétaire. Mais ils ne sont pas en danger de mort ni leur client qui sont dans l’ignorance. Tous ces malheureux que j’ai tué n’ont pas cédé devant moi et sont morts pour être servis au suivant qui faisait de même. J’ai découpé encore et encore des gens pour que quelqu’un enfin fasse comme moi, mais non »

Le tueur se met à sangloter tristement dans son fauteuil. Il renifle bruyamment et vous regarde larmoyant.

Jack : « Même vous je vais devoir vous tuer »

Tout son corps se met à trembler.

Jack : « Non…non il faut que j’arrête je suis un monstre. SORT DE MA TÊTE. C’est toi le monstre ! »

Le pauvre hère se redresse et plaque ses paumes sur sa tête comme s’il pouvait y presser tous le mal. Il se met à hurler de plus belle en s’agitant. Ses yeux furieux regardent dans tous les coins de la pièce comme s’ils voyaient des choses horribles.

Son esprit totalement hors de contrôle vous êtes libres de vos mouvements. Le long couteau du père à portée de main et la sortie derrière vous.

Vers quelle fin de ce sombre récit allez-vous tomber ?

Ah oui, ouh lala, tout devenait un peu plus clair. Jack n'était pas tout seul dans sa tête, non, non. Ils étaient deux, et visiblement, l'autre, c'était pas le petit enfant de chœur. Pourquoi c'était toujours pour la pomme de Winifred, ces histoires de merde ? Elle qui rêvait juste de faire fructifier son entreprise et se faire masser les pieds à longueur de journée en écoutant les potins du coin et de plus loin ? Elle hésita un instant avant d'en remettre un couche, pour lui expliquer qu'il fallait pas s'étonner si les bouchers avaient cédé à l'achat de la viande, quand tu vois le gars et ce qu'il peut te faire si tu refuses, nan mais sérieux quoi. Puis c'est là qu'il s'était mis à sangloter comme ses clients qu'on dépucelait au premier étage.
Elle fit rouler ses yeux dans leurs orbites, lassée et à présent fâchée. C'était fou de voir comment elle pouvait passer d'une émotion à l'autre, la peur avait disparu.

Puis là, Jacky il avait pété un câble et il parlait à des petits fantômes invisibles dans toute la pièce, il avait l'air paniqué et avait retrouvé lui aussi de nouvelles émotions : la trouille d'un gamin de 5 ans à qui on menaçerait de coller des coups de ceintures.
Elle regarda le couteau et la porte derrière elle, mais, elle savait bien qu'en haut de l'escalier il n'y aurait rien. Elle hésita, encore et encore. Jack avait toujours le regard fou. Même s'il y avait un cadavre derrière elle, de la viande humaine devant elle dans une assiette, accompagnée de petits légumes et un psychopathe face à elle, elle ne pouvait se résigner à le laisser dans cet état. Fallait faire quoi ? Lui mettre une bonne tatane dans sa gueule pour calmer la bête ? C'était une idée, hein, mais bon... risqué.

Elle attrapa finalement le couteau avant de prendre appui sur son fauteuil pour se mettre debout sur la table, Jack dans son dos, parlant ainsi aux invisibles fantômes.

- BANDE DE GROSSES COUILLES MOLLES, QUI QUE VOUS SOYEZ, LAISSEZ CE MALHEUREUX BONHOMME TRANQUILLE, VOUS VOYEZ CE QUE VOUS LUI FAITES FAIRE ? HEIN ? AH C'EST PAS MALIN TOUT CE BORDEL, ALORS MAINTENANT, MOI, WINIFRED COOPER, J'EXIGE QUE VOUS LE LAISSIEZ PEINARD ET ALLEZ MANGER VOS MORTS, FACES DE GODILLOTS MAL LÉCHÉS.

Elle hurlait en agitant son couteau dans tous les sens, parlant au mur, ou à un cadavre, elle savait plus trop.
Puis, toujours perchée sur sa table elle se retourna pour regarder Jack et tenta de capter ses yeux. Elle reprit une voix beaucoup plus calme mais non moins affirmée.

- Et toi, là dedans, qui pourrit la tête de Mr Jack, tu serais bien aimable d'également déguerpir. Tu le met dans un état pas possible et avec tes conneries moi je risque de ne plus jamais servir de rhum, et ça, c'est même pas la peine d'espérer, ça n'arrivera pas. Je préfère encore te niquer ta grosse gueule d'enfoiré pollueur d'esprit plutôt que mourir ici et maintenant.

Elle approcha le couteau de la tête de Jack.

- Casse-toi. Maintenant. Et ne reviens plus JAMAIS.

Elle n'avait aucune idée quant à savoir si son pouvoir de persuasion pouvait fonctionner sur un double maléfique purement psychologique mais elle n'avait rien à perdre. Elle attendit à présent de voir la réaction de Jack, espérant que ça avait fait quelque chose et qu'elle allait pouvoir repartir peinarde sur les docks et vite aller prendre un bain après avoir subit une petite lobotomie pour oublier tout ça.

woooouh ambiance:

Votre réaction semble pour le moins dérouté Jack, qui vous regarde bizarrement. Votre séance improvisée d’exorcisme l’étonne et le surprend. Il semble toujours souffrir à la grimace de douleur qu’il fait, mais à l’air d’avoir retrouvé un semblant d’esprit.

Il regarde le couteau que vous tenez à une distance proche de sa tête. Alors que vos mains tremblantes tente d’avoir une prise ferme sur ce dernier, Jack aperçoit son reflet dans la lame impeccablement entretenu. Une brève image de lui-même lui est renvoyée par l’arme. L’éclat lumineux d’une torche fait briller le métal. Conférant à son reflet une auréole de lumière un bref moment.

Il attrape soudainement vos mains qui tiennent toujours le couteau. Et continue de se contempler en bougeant doucement, mais fermement la lame grâce à vos mains qui sont jointes aux siennes. Un moment qui semble durer une éternité passe. Il approche la lame de sa poitrine. Le couteau étant tranchant et pointue le sang commence à couler alors que la pointe est à peine rentrée dans son torse.

La pièce tremble l’espace d’un instant à moins que ce ne soit la fatigue et la nervosité des derniers événements qui vous en donnent l’impression. La pièce de métal continue son chemin lentement. Jack arrête brusquement son geste.

Jack : « Oh on a touché une cotte, je n’avais jamais fait l’erreur en 5 ans. »

Les mains de Jack doucement libèrent les vôtres. Il vous regarde avec une profonde tristesse.

Jack : « Si vous faites un geste léger, mais sec, c’est le cœur que vous me transpercerez. Je vous laisse la pleine liberté de choisir Madame. »

Vous voilà avec la vie de Jack entre les mains. Le sang coule à grosse goutte sur le sol. La chemise de Jack c’est déjà teinte d’une couleur vermeille. Il n’est pas encore condamné, mais cette décision vous revient maintenant.

Une petite goutte de sueur et de panique se mit à perler du front de Winifred Cooper jusqu'au coin de sa joue, glissant ainsi entre ses lèvres tremblotantes. Les deux mains sur le couteau, ledit couteau sur le poitrail de Jack et le sang coulant.

Merci pour l'offre décisionnelle, si ça c'était pas du cadeau de première qualité... Alors alors, tout alla si vite dans le cerveau de la tenancière de L'Octo qui n'avait jamais été amenée à vivre une telle situation.

Soit, elle plantait le couteau dans le coeur de Jack comme il le lui suggérait, auquel cas il pouvait se passer deux ou trois options :
La première : Jack meurt, elle réapparait dans les docks, tout revient à la normale. Trop facile mais elle vivra à tout jamais avec une mort sur la conscience, youpi... La seconde, Jack ne meurt pas, c'était un traquenard et pour se venger il plante la lame dans son cœur à elle, plus de Wini, adieu Warwick et L'Octo. Troisième possibilité... non, y'a pas de troisième mais les deux premières options étaient trop risquées.

Dans l'idée où elle ne plante pas le couteau, qu'allait-il se passer ? On lui laissait le choix, visiblement.

Elle resta debout sur sa table, les mains toujours tendues, la lame dans la chair et contre un os.

- Accepteriez-vous de répondre à mes questions, maintenant ?

Mais elle ne lui laissa pas vraiment le choix et elle enchaîna d'un ton certain.

- Vous me laissez la pleine possibilité de choisir, Monsieur, mais que se passe t-il si je décide de vous épargner la vie ? Qu'allez-vous devenir, que va devenir Mavro ? Mais, avant, dites-moi plutôt comment cette douce illusion a été créée ? Cet escalier apparu de nulle part, c'est une de vos créations ? Pourquoi cette mise en scène ? Comment mon petit boucher préféré savait que vous étiez ici ?

Elle reprit sa respiration.

- Avez-vous envie de vivre, Jack ? Ou de mourir ?

Pour conclure, musique !:

La pression monte d’un cran dans la pièce où vous êtes. L’air est presque palpable autour de vous deux. Figée comme une statue vous ne formez plus qu’une seule entité. Le sang continue de s’échapper en un mince filet de la poitrine de Jack. Des larmes roulent le long de ses joues alors qu’il vous écoute parler. La pièce se brouille de nouveau autour de vous, entre deux sursauts vous apercevez ce qui semble être l’intérieur d’un hangar. Dans un hoquet de douleur, il vous répond.

Jack : « Je pratique l’illusion…toute ma vie n’est qu’un vaste mensonge »

À ces mots la pièce se met à trembler comme si vous regardiez ce qui vous entoure à travers la chaleur d’une flamme. Les murs fondent et se confondent. Le sol glisse jusqu’au plafond. Vous revivez mille endroits. Ce défilé de lieux s’enchaîne à une vitesse folle. Une rue, un port, une calèche, de la neige, une forêt, des remparts, de la neige, une calèche, de la neige…

La pièce se fige dans un décor de glace. Vous savez où vous êtes. Le lieu ou Jack est devenu ce qu’il est. Alors que vous reportez votre intention sur ce dernier, vos bras tétanisés sont toujours figés sur le couteau. Il laisse échapper avec un sourire ces derniers mots.

Jack : « Merci »

La pièce change encore. Une douce neige se met à tomber. Blanche et pur comme la fourrure d’une hermine. Il n’y a plus rien autour de vous si ce n’est une étendue de blanc. Le corps de Jack s’effondre sans un bruit, étouffé par la neige qui se trouve au sol. Une bourrasque de vent balaye l’endroit où vous êtes. La neige prend une teinte rubis à mesure que le sang de Jack s’écoule de son corps.  

Tandis que le cœur de Jack bat pour la dernière fois son illusion vole en éclat. Des milliers de fragments tombent autour de vous comme si vous étiez à l’intérieur d’une peinture. Dans chacun d’eux, vous pouvez apercevoir un souvenir de sa vie, réel ou inventé ? Vous ne pouvez le savoir. Lorsque toute la magie a disparu, vous regardez autour de vous. Vous êtes à l’intérieur d’un hangar désaffecté. Jack maîtrisant la magie de l’illusion personne ne pouvait se douter de ce que renfermait cet endroit. Plus de table, de fauteuil. Le cadavre qui était sur une table se trouve finalement sur une pile de paniers à crabe. Un autre regard autour de vous et dans des cages de bois rudimentaires se trouve des malheureux effrayés. Pas de donjon ni de salle secrète. Mais un hangar des docks de Mavro.

Le corps de Jack est sur le sol. Vieux et fatiguée même son apparence n’était pas réelle. Il semble plus âgé. Un étrange sourire lui marque le visage. Comme s’il était soulagé. Une bourse contenant des feuilles de thé séché est ouverte, accrochée à sa taille. Les herbes enveloppent la pièce d’une douce odeur. Le couteau que vous tenez dans les mains explose aussi. Il disparaît comme le reste. Et à sa place se trouve un vieux couteau rouiller, vous le lâcher sur le sol où il rebondit dans un tintement métallique. Un dernier regard sur Jack et vous apercevez qu’il tient quelque chose dans sa main. Alors que vous vous penchez pour ramasser cet objet vous constatez que c’est un médaillon. Finement décoré et d’une grande qualité il est l’œuvre d’un orfèvre de talent ou d’un illusionniste qui viens de créer son ultime tour de passe-passe.  Tandis que vous l’ouvrez, vous pouvez y voir ces mots gravés finement.

« À vous, qui m’avez traité en humain. »

Il y a des moments comme ça où vous ne regrettez pas ce que vous avez vécu, qui vous êtes, ce qui vous à amené à être vous, votre éducation, vos valeurs, vos peurs, vos craintes, vos angoisses ou vos réflexions. C'était un moment comme celui-ci que Winifred vivait à présent. Elle était restée elle-même, avec sa spontanéité, ses doutes et sa bienveillance.

“Qui sème l'illusion récolte la souffrance.”

Jack n'était pas ou plus. Ce qui l'entourait non plus, le hangar était là.
Le médaillon en main, Wini senti monter en elle une vague d'émotions indescriptible. Un mélange de peur et de soulagement, de panique et de détente. Beaucoup de questions volaient dans son esprit et ne demandaient qu'à trouver des réponses mais à quoi bon ? Est-ce que tout ça était fini à présent ? Elle regarda à nouveau autour d'elle. Winifred Cooper n'était pas seule. Elle reconnu d'un regard quelques dockers, des clients, des connaissances ou d'illustres inconnus dans des cages de bois. L'un d'eux avait eu moins de chance que les autres, son corps était là, mais plus lui.

Un peu hébétée, elle s'accroupit tout de même pour vérifier si le cœur de Jack battait toujours, en vain, il était mort lui aussi. Il avait joué sa dernière carte, son dernier tour de passe-passe et son pion avait été Wini. Avait-elle contribué à ce que ce pauvre homme s'en aille plus paisiblement que la façon dont il avait passé ses derniers instants ? Il semblerait, il l'avait remerciée.

Sans plus attendre elle alla libérer les malheureux un à un qui détalèrent sans demander leur reste, terrifiés. Un autre l'aida à dégager les autres de leur prison de bois.

Que fallait-il faire à présent ? Aller parler au gouverneur ? Ce vieux croûton qui gérait sa ville aussi bien que ses affaires de cul. Ou bien taire cette histoire ? Après tout, elle avait eu un début et un fin. Les concernés qui venaient d'être libérés n'allaient quant à eux pas en parler, ils avaient une réputation à tenir et ne devaient pas passer pour des faibles, leur bourreau était mort...


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Une sépulture anonyme avait été faite pour Jack, aux frais de Wini et dans la plus grande discrétion. Pas de nom, pas de pierre, juste un médaillon posé sur la terre fraîche recouvrant le corps et la certitude de ne plus être maltraité.



Mavro allait mal. Les habitants de Mavro allaient mal. Mavro avait besoin de Winifred Cooper.