Officielles Retrouvailles

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Officielles Retrouvailles

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:: Corbeau de Ridolbar ::

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Conrad Ravensberg
:: Corbeau de Ridolbar ::
Conrad Ravensberg
MessageSujet: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeJeu 19 Mar - 20:20

Mirios de l'an 1306
Ridolbar


Les nuages sombres amassés au-dessus des remparts de Ridolbar donnaient à la ville une ambiance à la mesure de sa réputation. Au cœur de la cité, les ruelles et autres coupe-gorges étaient baignés dans une obscurité menaçante. En dehors des grands axes et de la ville haute, le danger rôdait à tous les coins de rues. Les habitants ne s'y trompaient pas. Habitués à cette méfiance permanente, il était rare de voir un passant solitaire n'étant pas armé ou ne se déplaçant pas d'un pas rapide pour éviter au maximum d'être pris dans des ennuis typiques de Ridolbar.

Pourtant, il régnait une effervescence inhabituel du côté de la porte nord. Marchands, habitants et pélerins commençaient à se rassembler et un marché improvisé s'était même constitué, ralentissant la circulation au point que la milice de la ville était forcée d'intervenir pour éviter que certaines altercations ne dégénèrent et n'emportent avec elles toute la foule dans une émeute. Un phénomène malheureusement trop récurrent pour que les gardes ne soient pas préparés.
Régulièrement, à l'occasion d'un rassemblement politique, d'une cérémonie religieuse ou de n'importe quel prétexte au rassemblement, des débordements violents éclataient, forçant la milice à réprimer violemment les agitateurs. Néanmoins, afin d'éviter de mettre en danger les miliciens, la hiérarchie ordonnaient souvent d'attendre que les émeutiers se soient d'abord affaiblis entre avant de frapper.
Cette situation d'instabilité et fébrilité de la foule mettait tout le monde à cran : les marchands, les habitants, les conseillers, les miliciens, les criminels, les mendiants...
Pourtant, Conrad observait ces événements avec un détachement froid. Ces émeutes étaient la conséquence d'un vide d'autorité flagrant et d'un affaiblissement de l'ordre établi. Les Cavaliers n'avaient plus l'aura qu'ils avaient pu avoir quelques années auparavant, ce qui conduisait à affaiblir les autorités de la ville qui gouvernaient sous leur tutelle.

Assis derrière un bureau, dans un baraquement attenant à la porte nord de la cité, le conseiller chargé des taxes de péages pour entrer dans la ville lisait des rapports avec un air faussement préoccupé. Assis en face de lui, se trouvait un garde visiblement préoccupé.

- Monsieur, les informations sont fiables, c'est bien lui en personne qui arrive.

Conrad releva son regard froid et le posa sur le garde. Ce dernier ne sut plus où se mettre et se tortilla sur la chaise. Il était curieux que les hommes d'armes se sentent moins à l'aise assis. La station debout leur permettait de tenir une position martiale plus conforme à leur profession. Asseyez-les sur une simple chaise quand ils ne s'y attendaient pas, et les voilà tous perdus et manquant d'assurance.

- Si tel est le cas, je suppose que nos prêtres locaux seront ravis de l'apprendre. A moins qu'ils ne soient au courant depuis longtemps et se soient gardés de nous avertir.
- Peut-être... Les prêtres de Sharna... Qui sait ce qui leur passe par la tête...

Le regard et le visage de Conrad se fit plus froid et dangereux un court instant. Laissant échapper un moment sa désapprobation violente envers le garde. Ce dernier baissa le regard en se grattant la barbe pour se donner une contenance et éviter le regard inquisiteur du conseiller.

- Veuillez courir au temple de la ville. Vous avertirez courtoisement les prêtres que le Haut-Prêtre de Sharna s'apprête à passer les portes de la ville.
- Bien, monsieur.
- Vous informerez le capitaine Kraul à la porte nord de renforcez son déploiement et de faire en sorte que le Haut Prêtre ne rencontre aucune difficulté à l'entrée de la ville.

Conrad se replongea dans un rapport tandis que le garde s'éclipsait en l'assurant qu'il transmettrait ses informations. Le conseiller relut une dernière fois le message informant de l'identité de l'officiel du clergé de Sharna venu officié à Ridolbar pour la cérémonie. Un tic facial incontrôlé traversa son visage à la lecture du nom.
Se reprenant, il mit le papier de côté avant de lire le suivant.

Son bureau était d'un dénuement déstabilisant. La pièce était peu spacieuse et ne contenait qu'un bureau, trois chaises - dont une qu'il occupait - et une armoire derrière lui. Conrad savait que l'armoire ne contenait que du parchemin, de l'encre et quelques plumes. Sur le bureau, il s'y trouvait seulement trois papiers : le rapport sur le prêtre de Sharna arrivant en ce moment-même. Un message du conseil aussi plat qu'inutile et le rapport que lisait Conrad.
Envoyé par son homme de main, Torka, il y était expliqué des tensions s'accentuaient au plus haut niveau dans l'Ordre des Cavaliers de Sharna et que l'autorité suprême était contestée. Torka illustrait ses informations par quelques exemples d'insubordination ou de contestations et citait même certains noms susceptible de défier Démégor...
Conrad reposa le parchemin. Rien qui ne soit pas prévisible au vu des déboires des Cavaliers et de Phelgra au cours des dernières années.

Le Conseiller se leva et quitta son bureau. Il portait une tenue d'apparat aujourd'hui. Son armure avait été nettoyé et il avait revêtu une cape couleur bordeaux qui seyait parfaitement avec son armure noire et ses vêtements sombres. L'épée familiale était harnaché à sa ceinture.

La pièce principale du baraquement était un mixte entre une salle commune et une administration. Il y était tenu des entretiens avec des voyageurs suspects et une autre porte menait dans une salle où était entreposé l'argent des taxes avant qu'il ne soit transféré au Palais du Gouverneur. Le reste de la salle était un lieu de repos pour les gardes.

Sortant du baraquement, il se retrouvait devant la porte nord et l'attroupement du jour. La porte était massive : mâchicoulis, bastions, meurtrière, pont-levis, assommoirs. Elle était la plus récente et la plus fortifiée des portes de la ville. Les tours étaient hautes d'une vingtaines de mètres en pierre sombre. La herse était relevée et le péage pour recouvrer les taxes d'entrée était installé en travers du passage où les portes en chêne massive ne se trouvaient pas, car ouvertes.

Aujourd'hui était un jour un peu plus important que d'habitude pour Conrad. Il ne le montrait absolument pas, mais il avait réussi à manoeuvrer quelques conseillers pour appuyer un projet qu'il avait fait présenté par un groupe de marchands corruptibles et un prêtre intéressé. Rien ne permettait de dire que l'idée venait de lui. En fait, il s'agissait de l'inauguration et de la bénédiction d'un relais pour les pélerins et les marchands, souhaitant faire halte à l'intérieur des murs. La ville avait déboursé assez d'argent pour en faire un bâtiment sécurisé et confortable. Afin de crédibiliser l'entreprise, l'on avait associé le clergé de Sharna, ce qui en faisait de fait une institution religieuse, au moins en partie. Et comme gage d'indépendance vis à vis des autorités et autres organisations criminelles, il avait été décidé de confier la direction du relais au bon soin d'un prêtre de Sharna spécialement nommé à cette tâche. C'était là tout le sujet de la cérémonie du jour, en plus de l'ouverture officielle.
L'affaire était facile pour les prêtres qui y gagneraient une part des bénéfices liés à l'accueil des pélerins et autres voyageurs dans le relais. Et la ville se contenterait d'engranger gentiment les taxes d'entrée de ceux qui n'auraient pas mis les pieds dans la ville avant d'avoir la possibilité de résider dans une telle enceinte.

Pourquoi ces derniers ne resteraient pas en-dehors des murs de la ville ? Parce que les campements sauvages des caravaniers et autres pèlerins qui encombraient les alentours immédiats de la Cité étaient formés dans des conditions déplorables et gênaient les mouvements des autorités des cavaliers de Sharna. Cela avait forcé le Conseil à ordonner à la Milice de les détruire et d'empêcher qu'ils ne se reforment. Une raison simple, véritablement.
L'avantage à Phelgra était qu'il y avait peu de problème qu'on ne pouvait régler par la force.

Ainsi, Conrad se dirigeait-il vers le lieu de la cérémonie où le Haut-Prêtre en personne bénirait le prêtre choisi. Parmi les officiels, se trouvait quelques conseillers voulant se faire voir de la population, le commandant de la milice, des prêtres, beaucoup de citoyens et Conrad. S'il ne serait que derrière les conseillers plus important, il était inévitable qu'Alton Zolond, Haut Prêtre de Sharna, ancien mentor de Conrad, ne croise le chemin de son ancien pupille, qui avait quitté le clergé de Sharna sans prévenir quelques années plus tôt.
Conrad redoutait ces retrouvailles autant qu'il les attendait avec impatience. Ses sentiments à l'égard d'Alton était confus. Autant, il avait bâti sa nouvelle vie hors du clergé par une certaine opposition avec son ancien maitre, autant il n'avait pas jeté aux orties ses enseignements et recherchait toujours inconsciemment son approbation. Il ne savait pas comment il réagirait en le revoyait et cela l'effrayait un peu au fond de lui.
Son regard froid comme l'acier transperça la foule qui le laissa passer avec ses trois gardes arborant le Corbeau des Ravensberg. D'après ce qu'il savait, l'invité exceptionnel de Ridolbar ne tarderait pas à arriver désormais.
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Alton Zolond
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Alton Zolond
MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeVen 3 Avr - 0:56

La délégation avait été programmée de longue date et c'est tout naturellement qu'on avait décidé d'y adjoindre une importante caravane marchande.
L'appel avait été lancé spontanément par l'église de Sharna, pour tout commerçant qui désirerait les accompagner à Ridolbar, mais la vérité c'est qu'il aurait été de toute façon très difficile de refuser cette association si elle avait émanée des guildes marchandes directement.

Le désastre colossal causé par le titan avait été partiellement épongé par des livraisons massives importées depuis Mavro, mais l'ouest de Phelgra restait encore très salement fragilisé et dégarni, à tel point que les réquisitions impériales décollaient sans prévenir, telles des nuées d'oiseaux effrayées.
Les Gélovigiens avaient simplement décidé de se proposer de bonne grâce, s'épargnant ainsi le risque d'être la cible de telles invectives, sachant que tout voyage serait désormais prétexte à un malaxage économique.

Contrairement à ce qu'on en aurait pensé, tout n'était pas désastreux. Même si elle avait été ébranlée, Themisto retrouvait un coup de fouet... sa gloire perdue ne donnant que plus de place aux opportunistes pour croître et faire sang neuf. Remplacer les acteurs encroutés dans leurs combines et leur confort blindé.

Cela passait par de nouvelles alliances, de nouveaux brassages, même sur un axe aussi dangereux que celui transversal de Phelgra.

Alton ne faisait pas exception, pour ne pas être parmi les fauteuils sortants, il était avide de renflouer son église en s'aidant de la masse d'âmes vaguement pragmatiques de Ridolbar. Un noyau dans lequel il n'avait pas prospecté depuis une paire d'années et qui avait surement à nouveau un lot alléchant de perdus, désespérés, de ruinés aux jeux d'agents et de pouvoir...juste assez pour devenir croyants, mais pas encore suffisamment pour être mourants.

Il s'était bien gardé d'annoncer trop tôt qu'il quitterait à nouveau le temple pour un autre voyage, suite à son excursion en Argyrei.
Mais dans sa tête le projet avait toujours été frais. Cela aurait été contre productif de travailler un ouest aussi fébrile et déjà mordu par la mâchoire salée du chaos.

____

Le début de leur trajet avait été très serein. Simples passagers, les Gélovigiens se contentaient d'accompagner les caravanes marchandes depuis l'arrière garde. Même si ils la savaient être principalement ordonnée par l'église, la plupart des commerçants voyait cette formation de caravanes comme la leur, largement encouragés par les autorités de Themisto, forts en nombres et en richesses, ils guidaient et planifiait la bonne marche de la colonne de chariots. Ordonnant parfois des écarts et des haltes pour traiter avec les nomades.

Mais à mesure que les jours passaient, et que l'épuisement croissait, le rapport de force s'est inversé, sans même que Alton n'ait eu besoin d'appuyer.
Il est petit à petit sorti de son palanquin, pour s'asseoir sur quelques chevaux aux selles richement décorés aux couleurs de Sharna. Petit à petit, lui et sa suite se retrouvaient de plus en plus au coeur des intrigues.

A mesure que les caravaniers manquaient de sommeil, de repas frais, qu'ils commençaient à douter de la météo où à se décourager des avaries : le Gorgoroth maintenait la même vigueur et une confiance à toute épreuve sur le succès de leur voyage.

Et c'est ainsi, perdu dans la pampa, si loin des murs fortifiés de l'autorité administrative, que les notables et les négociants se sont retrouvés soumis à l'autorité fanatique -d'apparence désintéressée- des zélotes de Sharna.

Alors qu'ils auraient dû souffrir les taxes arbitraires et abusives des Cavaliers de Sharna patrouillant sans prévenir le long des routes, ils se sont contentés de regarder Alton négocier leur progression, porté par la légitimité de Sharna, partiellement respectée par ses Cavaliers :
les rançons odieuses ne furent que des pots de vins complices, et les passages à tabacs anatomiques ne furent que des humiliations sociales.

Aux deux tiers du voyage à peine, l'église de Sharna était en tête des chariots et commandait le rythme aux impies matérialistes. Bannières portées bien hautes, cloches sonnantes. On entendait même quelques tambours de guerre grommeler au coeur de leurs rangs.

Alton se trouvait désormais au sommet d'un trône, sur un plateau au bois sombre finement décoré. Les bœufs sacrés le portant ne ralentissaient que d'autant plus leur progression à tous, mais plus le temps s'étirait, plus les otages rechignaient à se plaindre.
Ils enduraient, faute de pouvoir lui fausser compagnie -ici, au milieu de nul par- et ils subissaient sa navigation, profitant de la sécurité relative que les inquisiteurs aux masses cloutées apportaient face aux pillards.

Leur train de sénateur avait pour intérêt premier de permettre aux pèlerins de les rallier, ayant eu vent de leur trajet, ce qui avait définitivement achevé d'inverser le rapport de force entre les clients de la foi, et ceux de l'argent.

C'est donc bien une procession religieuse armée d'offrandes qui pénétra les murs de Ridolbar, et non plus la caravane commerciale et abritant des dignitaires religieux qui avait quitté le nord.

Son arrivée n'avait été communiqué qu'en cours de route, l'accueil de Ridolbar n'aurait donc probablement pas été à la hauteur de son rang. Mais c'était sans compter sur les Prêtres et les Cardinaux de son escorte, ils prirent les devants, intégrant sans difficulté, presque sans parler, les prêtres du temple local.

Le temps qu'il descende du marche pied de son auguste trône : Le Haut-Prêtre foulait déjà des tapis richement décoré le menant devant la délégation de bienvenue. Beaucoup de gens tentèrent de s'approcher pour être bénis, ou simplement pour frôler son paramentique, mais les fidèles eurent du mal à passer la douzaine de diacres marchant en cercle autour de lui, psalmodiant une litanie tout en diffusant un encens aussi piquant que nauséabond.

Arrivé devant les conseillers, Alton ne prononça pas un mot, se contentant de fixer droit devant lui, légèrement en hauteur. Les salutations rituels étaient faites par son escorte.

Non pas qu'il ait l'air de s'ennuyer, il donnait plutôt l'impression d'un homme pensif, fixant déjà un autre objectif lointain.
Il reporta finalement son regard sur tous les dignitaires qui s'entretenaient, comme si il venait seulement de réaliser qu'il était arrivé.

Effleurant le premier homme face à lui, il le bénit comme si il s'agissait du maire en personne et se contenta de signer l'air devant lui, en guise de salut pour tous les autres.

-Je suis extrêmement satisfait. Quand j'ai entendu l'initiative qui était faite pour intégrer la circulation du peuple de Phelgra aux abords de votre cité, j'ai été littéralement avalé par l'enthousiasme ambiant et j'ai décidé de venir moi même pour assister nos frères à la bénédiction. Ce qu'on pourrait voir comme un simple bâtiment, un relais parmi d'autres, je le vois réellement comme la cristallisation d'une communauté.
Le foyer d'un feu qui va grandir, réchauffer nos pèlerins, galvaniser nos marchands.. l'artère de nos vies, de nos actions. L'échange de nos biens.

Je suis .. vraiment.. incroyablement satisfait.


Se disant, il tendit le bras, et accueille le prêtre chargé de la bénédiction. Ce dernier baisa sa bague, Alton lui embrassa le front en retour.

Je te félicite, mon frère, pour avoir participé à ce progrès.
Guide moi.


Le prêtre en question était un Sindarin, plus grand que Alton, vêtu d'une bure blanche, d'une épaisse ceinture marron et de hauts gants noirs, reflet de sa chevelure sombre soigneusement nouée, comme doté d'une coiffe à part entière.

Il précéda son Haut-Prêtre et commença la visite en lui présentant les divers intervenants. Il faisait toute la conversation, Alton se contentait de hocher la tête. Il se garda bien de toucher ou de bénir qui que ce soit d'autre à partir de ce moment, apparemment déjà lassé de l'euphorie initiale du débarquement.
C'était loin d'être le seul, les autres personnages de l'attroupement commençaient déjà à se translater et à glisser vers des discussions toujours mondaines, mais beaucoup moins cérémonieuses, heureux de s'éloigner autant que possible de tous ces prêtres préoccupants, même de quelques pas seulement.

Le plus haut de tous se tenait bien droit en dessous de sa haute aumusse, lourdement décorée de coutures ivoires.

-Et voici aussi un autre de ses principaux opérateurs, surement de ceux qui seront les plus souvent aux commandes de cet organisme. Le haut conseiller Conrad Ravensberg, chargé d'aiguiller les taxes de ce segment de la ville.

Alton s'avança d'un pas pour signer le front de Conrad de son pouce, pour ensuite poser ses deux mains autour de celle du conseiller.

-Je me suis longtemps demandé ce que je ressentirais à ces retrouvailles, Conrad, mon cher ami. Rien que d'y penser durant le trajet, je sentais presque l'émotion m'étreindre. Mais à vous voir, là tout de suite, sur cette estrade.. je ne ressens absolument rien.
Car aujourd'hui plus que tout autre jour, ce n'est pas à propos des individus. Ça ne doit pas l'être. Plus que jamais nous sommes deux serviteurs, scellant un projet plus grand.
Et c'est comme ça que l'on peut savoir si l'on a réussi ou pas dans ce monde. C'est quand on sait qu'on peut contribuer à autre chose. Quelque chose de plus grand et de plus vaste.


-Vous pourriez peut-être m'aider à mener la visite ? Comment se présente l'établissement? Et plus important : présenter à Sa Grandeur comment il sera employé.

-Voilà une riche idée.
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Conrad Ravensberg
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Conrad Ravensberg
MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeDim 5 Avr - 15:22

L'assemblée n'attendit pas longtemps. Le cortège à la tête duquel les prêtres de Sharna - le premier d'entre eux en tête - arrivait put se frayer un chemin à travers la cohue grâce au travail de la garde de la ville qui avait repoussé brutalement les citoyens afin de dégager un passage. La violence avait été bien inutile puisque tout le monde accueillait les nouveaux arrivants avec la bienveillance relative de tout bon ridolbarien, c'est à dire un soupçon d'opportunisme et de défiance.

Conrad avait pu constater que le clergé local s'était bien gardé de révéler sa connaissance de l'invité de marque. Le comité d'accueil avait été préparé pour qu'il soit à la hauteur de l'occasion. Les prêtres s'étaient mis en valeur tandis que seuls quelques conseillers de la ville avait fait le déplacement. De riches tapis avaient été disposés pour éviter que le Haut-Prêtre n'ait à fouler le sol.
Le regard de Ravensberg ne manquait aucun détail, que ce soit les œillades entendues des prêtres, les remarques confuses de ses collègues conseillers, ou l'angoisse des officiers de la milice face à une émeute. Il ne rata pas les premières discussions entre marchands qui avaient débutés avant même l'ouverture de ce relais. En regardant attentivement, il était aisé de déceler les représentants de la pègre dans la foule. Aucune occasion n'était abandonnée pour faire du profit ou accroitre son influence.

Il se tenait bien droit, la main sur le pommeau de son épée, un peu en retrait et bien moins en valeur que le conseiller Hartor. Ce dernier ne manquait aucune occasion de s'affirmer comme la seule force politique crédible et c'était tout naturel qu'il se soit déplacé pour ce projet. Officiellement, l'implication de Conrad dans cette affaire restait minime, bien qu'il celui à l'origine même du projet et de l'accord avec les prêtres de Sharna. Il avait un regard froid, presque blasé et affectait l'indifférence à ce qui l'entourait. Mais pour qui savait étudier son regard, il avait ce dernier acéré et transperçait discrètement la foule.

Enfin, le cortège arriva. Alton Zolond, Haut-Prêtre de Sharna apparut à tous et descendit pour rejoindre la foule. Sa seule présence déclencha un début de mouvement de foule. Grands et petits cherchaient sa bénédiction, cherchaient à l'effleurer comme on touche un trésor. Comme s'il pouvait s'emparer d'une partie de son aura ou de son pouvoir par le seul fait de se trouver à ses côtés.
Conrad réprima une grimace de mépris à l'encontre des politiciens qui jouèrent à ce jeu. Néanmoins, approcher le Haut-Prêtre n'était pas aisé, il avait autour de lui toute une caravane qui l'entouraient et le petit peuple fut tenu à l'écart par la force des choses.
C'était ironique d'un certain point de vue, les plus sincères dans leur adoration du Haut-Prêtre étaient empêché de l'approcher tandis que les plus cyniques auraient tout le loisir de traiter avec eux.

L'escorte de son ancien mentor s'occupa d'effectuer les salutations rituelles tandis que le plus éminent prêtre de Sharna restait muet, ne regardant personne en particulier. Cela lui donnait un air mystique plutôt efficace et réveilla une certaine nostalgie chez Conrad.
Hartor et sa horde de vautours conversaient sans trop savoir quoi faire face à un tel personnage. Il y avait bien longtemps qu'ils n'avaient pas été confrontés à une telle rencontre. Cela les changeaient des réunions du Conseil où il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre.
Quand Alton fixa son regard vers eux, ce fut comme si il les avait frappés au ventre. Ils restèrent figés comme des statues tandis que le conseiller Gavrek recevait la bénédiction du Haut-Prêtre en personne avec une solennité toute particulière qui fit rougir de frustration Hartor. Le Haut-Prêtre n'avait pas même essayé de comprendre qui se trouvait en face de lui et s'était contenté de bénir le plus proche de lui.

Alton prononça quelques paroles d'enthousiasme sur le projet inauguré aujourd'hui en appuyant fortement sur sa satisfaction. Conrad n'avait pas pu bien entendre du fait de sa position quelque peu reculé et donc il ne pouvait rien affirmer sur le sens réel des paroles de son ancien tuteur.
Néanmoins, il laissa rapidement son auditoire en recevant l'hommage du prêtre de Sharna Fiëriend. Ce dernier était celui chargé de diriger la bénédiction du lieu. Il était également le contact le plus avancé de Conrad dans le clergé de Sharna à Ridolbar et celui avec qui il avait traité pour négocier l'accord sur le relais.
Alton lui témoigna le respect dû à un autre prêtre et lui demanda de le guider. Le sindarin à la taille élevée et à au regard pâle se fit un plaisir de s'exécuter. Sa bure immaculée et ses gants noirs lui donnait de l'allure aux côtés de son supérieur.

Il s'employa à présenter les différentes parties impliqués dans la mise sur pied de la nouvelle institution. L'agitation autour d'eux s'estompa à mesure que l'euphorie initiale de l'arrivée d'un si haut personnage disparut. Les mondanités reprenaient : cela signifiaient complots, planifications, accords commerciaux, commérages, médisances... Conrad lui même avait les rouages de son esprit qui tournaient à grande vitesse, envisageant divers prochaines actions.
Cela lui joua un tour car il remarqua avec un temps de retard que Fiëriend amenait le Haut-Prêtre vers lui. Le prêtre n'ignorait pas l'ancienne position qu'avait tenu Conrad et sa proximité avec Alton Zolond. Etait-ce une mesquinerie de sa part ou pensait-il réunir d'anciennes connaissances perdues de vue.

- Et voici aussi un autre de ses principaux opérateurs, surement de ceux qui seront les plus souvent aux commandes de cet organisme. Le haut conseiller Conrad Ravensberg, chargé d'aiguiller les taxes de ce segment de la ville.

Conrad lui jeta un regard froid qui laissa le prêtre de glace, habitué à la nature du conseiller. Flatterie mettant en valeur Conrad. Le titre de haut-conseiller était un abus de langage. La vérité était plus triviale. Le Conseil et ses conseillers n'avaient pas une existence légalement solide, impliquant un soucis de titulature. La dernière tendance était de désignés les membres du conseil comme des haut-conseillers afin de les mettre en valeur. Toutefois, il était rare que Conrad ne reçoive de tels égards. Il n'y avait guère que les prêtres de Sharna pour lui en témoigner.
Cela avait été aisé de nouer des liens avec eux. Aucuns des gélovigiens ne lui avaient témoignés directement de mépris quant à sa décision de quitter le clergé précipitamment.

Alton signa le front de Conrad qui s'était incliner pour lui faciliter la tâche et il posa ses deux mains autour de celle de son ancien disciple. Le Haut-Prêtre et le Conseiller effectuèrent ses saluts et rites avec une coordination naturelle prouvant une habitude qui n'avait pas été perdue.
Puis la voix de son ancien mentor s'adressa à lui, ranimant tout un tas de souvenirs.
Les paroles furent, comme à l'accoutumé, ambigus et déroutantes mais Conrad était habitué et ne s'en formalisa pas. Si Alton ne montra pas une émotion particulière à ces retrouvailles qu'ils disaient avoir anticipé avec émotion, cela ne jura pas avec le visage froid que lui renvoyait son ancien disciple.
Le Haut Prêtre partit dans un discours concernant les serviteurs qu'ils étaient tout deux, dévoué à un projet plus grand qu'eux. Il finit le petit couplet sur une leçon pour savoir si l'on avait réussit dans sa vie. La réussite n'était possible qu'en ayant contribué à une chose plus vaste que soi.

Conrad le prit comme un sermon mêlé de reproche et de curiosité quant à la vie qu'il menait à Ridolbar. Ce n'était pas forcément le cas, mais l'émotion qu'il se garda bien de montrer le conduisait à cette analyse. Certes, il n'était pas vertement réprimandé mais on lui rappelait ce qu'il avait quitté.
Avant qu'il puisse répondre, Fiëriend  proposa innocemment à ce que Conrad prenne en main la visite du Haut-Prêtre. Haut-Prêtre qui abonda aussitôt à cette idée.

Le conseiller leur jeta un regard indifférent et inclina légèrement la tête.

- A votre service.

Cela le mettrait en valeur face aux autres conseillers de recueillir tant d'égard de la part du Haut-Prêtre mais il s'en accommoda. Ses collègues ne s'en préoccupaient guère de toute façon.

- Comme vous le voyez, le relais a été prévu assez grand pour accueillir un nombre important de marchand. Il s'agit de pouvoir attirer le plus de marchands.

Tout en parlant, il désigna les écuries et les logements. Ce n'était pas le grand luxe, mais cela serait vu comme le pinacle du confort pour les caravaniers après un long voyage. Surtout que le rez-de-chaussé de l'hôtel d'habitation était une grande salle commune disposant d'une cuisine qui serait à même de nourrir un relais plein à craquer si le besoin s'en faisait sentir.
Attenant à ce bâtiment, se trouvait une chapelle où officierait le prêtre de Sharna désigné pour administrer le relais. Il y disposerait, en plus du lieu de culte modeste, d'un bureau où lui et quelques autres pourraient gérer les affaires du relais.
Bien entendu, un tel rassemblement de marchands apportant richesses aiguisaient les appétits de tous dans la Cité. C'est pourquoi le relais n'était pas grand ouvert sur la rue. Un mur fermait la cour du relais et était agrémenté d'un poste de garde où des gardes de la ville seraient posté en permanence.
Pour le public, il s'agissait de montrer que les marchands pourraient être en sécurité. Pour Conrad, c'était un moyen de vérifier que chacun payait ce qu'il devait à la ville. Il ne doutait pas que des pots-de-vin retomberait dans la poche des gardes. Ainsi l'affectation des gardes à ce poste avait été un moyen de s'assurer la loyauté et la reconnaissance de plusieurs miliciens.

- La cour est spacieuse pour permettre un trafic fluide entre les différents caravaniers qui défileront. Et aussi pour offrir de quoi négocier directement avec les commerçants locaux.

En effet, malgré le grand nombre de personnes réunies pour l'inauguration, on pouvait remarquer aisément que la cour était loin d'être remplie et la caravane arrivée avec le Haut-Prêtre avait toute la place de se déployer confortablement.
Il jeta un œil à Alton avant de continuer.

- Comme vous pouvez le voir, la chapelle, bien que modeste, reste le bâtiment central du relais et domine tout le monde. Il s'agit bien évidemment d'une marque de respect envers Sharna et ses prêtres qui ont grandement faciliter la construction de cette institution.

Malgré les divergences d'opinion qui avaient amené Conrad à quitter le service d'Alton, le conseiller restait très attaché à ses croyances et à la vénération de Sharna. Il ne le montrait pas, évidemment, mais cela lui important que le clergé fut respecté, fort, stable... et prêt à le soutenir si besoin.
S'arrêtant devant l'entrée de la chapelle, Conrad s'apprêtait à terminé sa présentation concise de l'endroit.

- Sa Grandeur aura compris que l'objectif est la protection de tous ces honorables marchands dans un endroit confortable et respectueux de la Foi. Leurs activités sont essentielles pour restaurer la grandeur de Ridolbar. La ville a grandement souffert des instabilités et agitations des dernières années.

La vérité était plus nuancée. Certes, favoriser le commerce servait l'intérêt supérieur de la ville. Mais cela serait surtout un moyen d'affirmer le pouvoir politique en prenant une mesure de protection. Un moyen également de capter plus facilement de la monnaie sonnante et trébuchantes que ça soit par les taxes ou par l'extorsion ou pot-de-vin. Conrad était particulièrement scrupuleux quant aux prélèvements de taxes. Ainsi au stade du prélèvement, il suivait les lois en vigueur à la lettre. Mais comme il fallait remonter plusieurs décennies en arrière, voire plus, pour que ce prélèvement fut parvenu entièrement dans les caisses du Gouverneur de la ville, personne ne savait vraiment combien la ville devait recevoir en temps normal.
Discrètement, Conrad pouvait détourner des sommes modestes à son profit, soit directement dans sa poche, soit vers des entreprises ou individus l'intéressant particulièrement : souvent une prime vers les gardes de la ville.

Observant son ancien mentor, Conrad fit un geste du bras pour désigner l'ensemble du relais. Son geste engloba également tous les conseillers et autres courtisans, prêtre, marchands et criminels se donnant des airs de respectabilité pour l'occasion.

- Ce n'est pas grand chose, mais c'est un projet, conclut-il.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeDim 10 Mai - 22:49

Alton piétinait sur place au centre de chaque lieu qui avait été présenté, les mains dans le dos, mais pas tant d'impatience que pour pouvoir s'orienter à satiété dans la direction de ce qui lui était indiqué. Il était silencieux et pourtant autrement plus attentif qu'il n'avait semblé l'être à son arrivée.

Au terme de la visite ils étaient nonchalamment retournés dans la salle commune. Ceux qui n'avaient pas fait escale dans la chapelle étaient retournés dans la cour pour finir de décharger la caravane, laissant le trio seul.

Le prêtre de Ridolbar avait assisté à la promenade à quelque pas d'eux et il était maintenant appuyé sur une caisse dans un coin de la pièce, les bras croisés sur sa poitrine. Connaissant déjà les lieux, il avait profité du parcours pour pouvoir scruter avec délectation un haut-prêtre qui suivait lui même la visite avec satisfaction.

Loin d'être vraiment intimes, il en connaissait tout de même assez sur la réputation de son supérieur pour savoir que son numéro de tourelle mobile finissait de sceller ce-dont ils avaient convenu par correspondance de si nombreuses fois : l'endroit était conforme aux espérances.

-C'est très inspiré.

Peut-être même plus que ça. Fiëriend ne manqua pas de le faire remarquer en expulsant une bouffée d'air, immédiatement suivit d'un commentaire.

-Quasiment parfait même.. c'est exactement ce qu'on espérait.

Il s'était exprimé spontanément, mais se garda bien de trop développer le reste sa pensée après cela, pas complètement persuadé de la façon dont il allait être reçu. Cette étape de leur accomplissement l'avait trempé dans une euphorie qu'il aurait aimé partager, mais il n'était pas encore sûr d'avoir de complice au diapason de son enthousiasme.

Alton porta un regard à l'intervenant et enchaina en dodelinant de la tête, haussant les sourcils pour admettre l'évidence énoncée.

-J'étais loin d'avoir complètement défini toutes les attentes que j'aurais pu avoir sur ce projet, mais c'est vrai qu'il semble d’ores et déjà en mesure de calmer beaucoup de mes inquiétudes.

Le plus important sera de bien faire comprendre à la garde, à la ville, que nul ne compte empiéter sur leur autorité. Que ce soit d'un point de vue taxe et sécurité. Vous pourrez transmettre mes mots sans retenue à vos homologues du conseil car c'est ce que leur répèterai tout au long de mon séjour :
il ne s'agit pas d'un nouveau point d'accroche pour une lutte de pouvoir, juste d'un service unilatéral que l'église rendra à la ville en l'aidant dans le maintient de ce relais.


Le gélovigien se dirigea vers l'ouverture donnant sur la cour. Même si il semblait continuer de s'adresser à Conrad principalement, il s'approchait de fait grandement du coin où était posté le sindarin, comme si les consignes étaient en train de lui être dictées à lui aussi par sa proximité physique.

-Quand les affaires battrons leur plein, nous nous reculerons au maximum pour laisser leur intimité aux marchands et à leurs échanges, et nous ne prêterons notre aide pour les contrôles que sur ordres explicite de la garnison.

Et pendant les saisons plus froides, si l'endroit vient à manquer d'activité, c'est nous qui nous chargerons de l'entretenir et de maintenir un faisceau de ravitaillement pour les voyageurs, sans que la ville n'ait besoin d'investir trop de ses moyens à une entreprise sans gros transit.
A cet usage.. vous avez vraiment remarquablement dimensionné les points d'accès.

Depuis que les routes ont été coupées avec Cimmeria, il est nécessaire plus que jamais de fournir une escale pour les voyageurs ou les exilés qui tenterons de se réfugier vers le sud désertique dans les mois qui vont suivre. Ceux qui n'ont pas le train de vie pour rallier Thyrhénium ne pourront pas d'avantage le faire ici, à Ridolbar. Mais ce n'est nulle raison pour les ignorer.
Et nous serons ravis de nous y atteler, tout en épargnant la ville des espions et des maladies.


Alton se retourna sur la pièce pour en contempler le plafond, comme pour savourer le travail architectural effectué par les charpentiers et tailleurs de pierre.
Il plissa les yeux comme pour cerner une idée qu'il venait d'avoir.

-De même... j'imagine que par soucis de rentabilité, la ville préfère opérer des transferts de gros volumes.. travailler avec des habitués, des grossistes et des contractuels éprouvés. En ce qui nous concerne.. nous ne comptons pas notre temps.
L'église est prête à aider quiconque, qu'importe si il faut leur tenir la main, ou si la modestie de leur stocks prête à dédain.

Je suis sûr que nous pourrions profiter de notre travail ecclésiastique pour sensibiliser les trappeurs les moins équipés. Les mettre en relation avec des fermiers isolés dans les marais, les informer...
Réunir ces âmes égarées jusqu'à en faire un véritable troupeau.. le tout au profit de la ville exclusivement, à qui nous réinjecterons leurs excédents. Je suis sûr que plein d'entre eux regorgent de trésors.

Ce genre de marchands ambulants ou de pèlerins qui n'auraient autrement pas prit la peine de s'arrêter dans cette grande ville intimidante, mais qui -venant prier quelques heures- transmettraient de riches rumeurs et précieux conseils.


Le ton était badin, curieux et espiègle. Il découpait ses phrases comme si il réfléchissait sur le vif.
Habitué qu'il était à jouer ce jeu, non seulement il ne se forçait pas mais il y prenait encore un plaisir certain. Comme une vieille blessure, cicatrisée jusqu'à l'indolore, qu'on masserait malgré tout pour en savourer la stabilité.

Néanmoins, puisqu'il était qu'à proximité de gens qui le connaissaient bien et qu'il n'avait pas besoin de garder à distance, il se garda bien de cacher la totalité de son ambition.

Son discours n'en disait rien, sa voix n'en trahissait aucune bribe, mais à ce moment précis ses yeux brillaient d'une avidité perverse et d'une faim tremblotante qui n'auraient pu tromper absolument personne.
Si il les avait suivit jusqu'ici, pas le moindre inconnu n'aurait pu être aveugle de la déchirante percée qui menaçait les murs de la ville.

Restait simplement à voir si l'hermétisme pragmatique de Ridolbar pourrait dévier et ignorer cet assaut pernicieux de la foi tout droit venu de l'ouest.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeVen 15 Mai - 23:05

Il semblait satisfait après avoir écouté les explications de Conrad. Cette fois le Haut Prêtre n'affichait pas cet air indifférent et détaché qu'il affectait à son arrivée. L'attention qu'il portait à ce projet était bien sûr intéressé.
Néanmoins, intérieurement, il se sentait flatté et se réjouissait.

Le moment d'euphorie qui avait présidé à l'inauguration s'était évanoui et la foule d'officiels et de curieux se dispersait doucement. Certains continuaient des discussions dans la Cour et certains éclats de voix ou de rire parvenait parfois aux oreilles des trois compères. Deux prêtres de Sharna et un conseiller de Ridolbar, anciennement membre du même clergé. Il y avait là comme un air de réunion institutionnelle.
Fiëriend se tenait un peu à l'écart un sourire confiant, voire triomphant, aux lèvres. Tandis que la plus haute tête du clergé de Sharna exprimait son approbation et sa satisfaction, il abonda dans le sens du Haut Prêtre, laissant entendre qu'un plan qu'ils avaient mis au point se déroulait comme prévu. C'était sans doute le cas, pour ce qu'en savait Conrad.

Toujours silencieux, Conrad attendait un commentaire ou une question de son ancien mentor. Ou même qu'il se lance sur un tout autre sujet. Alton se lança dans un discours qui éveilla l'intérêt du conseiller. S'il ne doutait pas trop du soutien de l'Eglise de Sharna, il ne savait pas trop à quoi s'attendre précisément. D'autant plus qu'il ne revoyait Alton que pour la première fois depuis qu'il avait quitté son service.

Le Haut Prêtre expliqua que le relais répondait à nombre de ses attentes et calmait ses inquiétudes quant à ce projet. Cela fit arquer légèrement un sourcil à Conrad. Quelles inquiétudes ? Mais il laissa cette question dans un coin de sa tête, écoutant la suite du discours, bien plus captivante pour lui.
Ainsi, Alton expliqua que le clergé de Sharna n'avait aucunement l'intention d'empiéter sur l'autorité de la ville, ni de la garde, notamment sur les taxes et la sécurité du relais. Il argua que ce projet était avant tout un service offert à la Cité avec le concours de l'Eglise et qu'il n'avait aucunement l'intention de s'impliquer dans une lutte de pouvoir.

A ces mots, Conrad lança un regard rapide et entendu à Fiëriend. Le prêtre de Ridolbar savait bien les intentions du jeune conseiller de la Cité, tout comme Alton s'en doutait probablement. Sans en avoir expliciter les termes, il s'agissait là d'un accord d'alliance ou de soutien tacite qui se mettait en place. Enfin, quelque chose de concret émergeait de ses efforts pour émerger comme une force solide et discrète depuis qu'il avait été nommé à ce poste.

Alton Zolond se posta en face de l'entrée, proche du prêtre sindarin qui les écoutait. Il parlait à Conrad, mais la réalité était qu'il énonçait des consignes à l'attention du prêtre qui était sous ses ordres. Appréciant qu'il laisse son ancien pupille entendre ces dernières, le conseiller Ravensberg écouta attentivement, avec une silence respectueux qui n'était pas sans rappeler celui qu'il observait plus jeune quand il recevait une leçon de celui qui était alors ton tuteur et instructeur en de nombreux domaines.

Selon le Haut Prêtre, quand le relais fonctionnerait à plein régime, les représentants du clergé se mettront en retrait pour ne pas s'imposer aux autorités et aux marchands et ainsi faciliter les échanges commerciaux. Il offrit même que lors de l'hiver, en cas de période creuse, l'Eglise prenne à sa charge l'entretien du relais. Cadeau généreux de sa part. Cadeau populaire, également.
Alton semblait vouloir ménager les autorités de la Cité Corrompue. Ainsi, Ridolbar reprenait une importance politique et stratégique pour les ambitieux et les religieux. La défaite des Cavaliers face à Cimméria avait mené à la fermeture des routes commerciales du nord, forçant Phelgra à se tourner soit vers l'est et Tyrhénium, soit vers le sud et Ridolbar.
Si Alton Zolond commençait à s'y intéresser, des hauts-placés des Cavaliers finiraient par débarquer un beau matin et ils seraient sans doute beaucoup moins disposés à l'égard de la Cité.
Conrad ne voyait pas le visage de son ancien maitre, aussi il ne pouvait pas être certain de la sincérité de ce dernier quant à l'intérêt qu'il portait aux déshérités et vagabonds de Phelgra qui parcouraient les routes en quête de refuse ou d'un nouvel endroit où vivre. Il n'y avait sans doute pas de raison de croire qu'il ne voulait pas les aider. Les aider était logique pour l'Eglise, mais aussi pour quiconque chercherait à s'imposer comme une figure d'autorité.

Conrad acquiesça à ces propos, tandis qu'Alton se retourna vers lui en observant le plafond. Le noble ridolbarien avait le regard fixé sur lui. Qu'il était étrange de se retrouver à nouveau à discuter politique avec cet homme. Le sentiment nostalgique qui voulait s'emparer de lui fut contenu dans un simple affaissement des épaules, marquant la détente qui s'installait chez lui. Jusque là, il avait été tendu, comme s'il craignait de recevoir un sermon plein de reproche.

Alton continua son discours en faveur d'une association tout à fait profitable pour la ville. Il souhaitait laisser l'administration sa liberté de choix des partenaires pour tous les projets qui seraient entrepris conjointement dans le futur. Encore une fois, c'était là faire montre de générosité et de confiance - certains diraient laxisme - et Conrad se demandaient bien pourquoi le clergé ne voulait pas à avoir plus son mot à dire. Et surtout, il préférait travailler avec les prêtres de Ridolbar qu'avec les autres conseillers. Au moins, les prêtres avaient un certain raffinement.
La volonté d'aider de l'Eglise de Sharna était tout à fait louable, même si Conrad était curieux d'en connaitre la raison. Alton avait l'ambition de reconnecter les campagnes et régions reculés entourant Ridolbar avec la ville. Cela, le conseiller le comprenait parfaitement, de même que la volonté de capter les marchands qui évitaient la ville habituellement. L'influence de la ville en dehors de ses murs sur les provinces l'entourant était au mieux limitée. Le prestige et la force de la Cité se verrait largement renforcé par une telle entreprise. D'ailleurs, Conrad y travaillait déjà et plaçait bien évidemment des projets comme ce relais dans cette optique.

Le conseiller voyait bien l'ambition du Haut Prêtre. Si leurs projets aboutissaient la ville retrouverait une partie de sa splendeur et l'Eglise de Sharna se verrait largement renforcée dans la région. Ce qui impliquerait une hausse d'influence, entrainant un réseau d'informateurs plus puissant, mais aussi une hausse des dons et des fidèles. Un cercle vertueux au service du clergé mais qui satisferait la ville et les dirigeants qui sauraient saisir cette opportunité.

- C'est là tout l'esprit de l'association entre votre clergé et notre administration, Haut Prêtre, déclara Conrad. Je suis heureux que vous approuviez des initiatives telles que celles-ci pour renforcer la Cité. Quant à la Foi et à Sharna, vous savez que je ne fais que me réjouir de la voir jouer un rôle aussi généreux.

Lançant un regard attentif aux deux prêtres de Sharna, il se concentra finalement sur Alton, figure paternelle dans la vie de Conrad. L'influence qu'il avait eu et qu'il avait encore sur lui était immense. Mais ne dit-on pas que pour s'accomplir, un fils doit quitter l'ombre du père ? Certains parlent même de tuer le père...

- Je vais être honnête avec vous, si les défenses et fortifications de la ville sont tout à fait à même de soutenir des assauts, il est nécessaire de les renforcer. Nous avons donc un certain besoin d'artisan. De même, nous comptons renforcer la garde de la ville.

Conrad laissa une pause calculée pour observer Alton et Fiëriend. Ils se douteraient bien de la suite.

- C'est pourquoi, j'ai déjà conclu plusieurs accords du même ordre que pour ce relais et autres projets que nous avons avec le clergé de Bor. Le Clergé est capable de réunir un nombre d'artisans et de forgerons tout à fait appréciable.

Conrad eut un sourire factice et provocateur - le même qu'il faisait enfant quand il avait mener à bien une petite aventure consistant à jouer les enfants du clergé les uns contre les autres et qu'ils finissaient par être pris par Alton - mais son regard était tout à fait sérieux.
Ridolbar avait besoin de tous les soutiens possibles car tous les dangers possibles la menaçait. Conrad avait bien évidemment déjà pris contact avec les officiers de la Garde qui soutenaient vaguement son projet. Les recrues ne manquaient pas, mais la plupart étaient envoyées aux Cavaliers de Sharna. Cela ne serait pas sans risque, mais une fois les conseillers convaincus, ces recrues resteraient à Ridolbar pour renforcer les forces de la Cité.

- En termes d'influence, cela peut affaiblir le Conseil, mais les Eglises de Sharna et de Bor sont déjà fortement influentes dans l'enceinte de la Cité. Les rallier à la cause de la ville est en fait un renforcement.

Il s'avança vers Alton et vint se planter devant lui, toujours ce même petit sourire mutin sur le visage.

- J'ai quelque chose à vous montrer dans la chapelle, une petite coquetterie que j'ai imposé. Un portrait du Haut Prêtre de Sharna, tout à fait réaliste qui trône derrière l'autel.

Lui indiquant la cour pour rejoindre la chapelle, Conrad ne quittait pas des yeux son mentor.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeMar 9 Juin - 22:08

Son sourire était bienveillant, presque ému. Pourtant Alton demeurait figé, le regard déposé sur les dalles au sol. Même pour un Gorgoroth privé de souffle, après s'être si longuement agité en discours, sa pétrification sonnait pour quelque chose de notable.

Bien qu'aucun son ne soit sorti de lui, on ne pouvait s'empêcher de le décrire comme prit d'un hoquet aux réponses et mentions d'apparence innocentes du bienveillant conseiller qui lui tenait compagnie.
Qu'on lui demande, Alton prétendrait être en train de retenir un hoquet larmoyant dû à l'attention qu'on venait de lui faire.


Alors qu'en vérité il prenait sur lui. Il avait tenté comme il pouvait d'inonder la pièce de la fumée épaisse de ses propres projets, avec la sérieuse intention d'en discuter les nuances et de d'éplucher les détails à mêler en commun avec la politique déjà établit par la ville autour de ce relai.

Mais ne le connaissant que trop bien apparemment, Conrad avait déjà prévu une épingle à sortir de la masse, quelque chose sur quoi le faire loucher plutôt que de le suivre sur le terrain de toutes ces amples perspectives. Après tant d'année sans avoir entendu parler de lui, il n'aurait pas cru qu'il aurait aiguisé sa pique ainsi, une pointe qu'on sentirait à travers un matelas d'apparence dodu.

Contenant la salive moussue de son énervement, il prit volontiers l'apéritif qu'on lui offrit plutôt que de se ruer sur le sujet de l'église de Bor.

-Oh un tableau ! J'adore la façon dont parfois l'art arrive parfaitement à se positionner au coeur de la foi, à lui donner une texture, un corps, contre toutes attentes.

Enfonçant ses mains dans les manches de sa cape, il emprunta le chemin invisible pointé par le bras de son guide.
Il salua les poches de citoyens encore présentent à l'extérieur, d'un ample signe de tête et d'un sourire beaucoup plus dessiné que lors de son débarquement. Mais rapidement, tout en avançant, il tourna son attention sur les murs des bâtisses et fortifications qu'on pouvait distinguer autour.

-Je ne dois pas être très intime avec les notions architecturales en ce qui concerne la sécurité .. mais je dois dire qu'en approchant la ville, les remparts m'ont semblé particulièrement robustes et réconfortants, j'ignorais qu'il y avait besoin de quoi que ce soit de plus.

J'ai vu ce projet comme une intention d'ouvrir les perspectives de la cités, inciter l'arrêt des routes de commerces et des individus indécis.
Vous n'avez pas eu peur qu'impliquer encore plus de Gélovigiens d'autres églises ne brasse trop les intervenants déjà présents sur la scène politique?  Que ce soit au sommet des murs, ou entre ceux ci.
Quand on sait en effet à quel point les talents et l'implication de l'église de Bor sont déjà appréciés et reconnus. Il ne faudrait pas dissuader les nouveaux investisseurs du nord, qui savent à quel point les murs et la garde peuvent se révéler inutiles quand les léviathan de Soulen décident de sortir de terre pour nous mettre à l'épreuve.


Le temps de sa diatribe : il arriva devant le temple, y stoppant net.

-Je me sens à la fois curieux et indigne... c'est vous qui avez officié ce développement, quasiment seuls : prêtres et conseillers, main dans la main.
Tout ça pour la gloire de Ridoblar et de son champion Sharna.... je ne me suis jamais senti aussi humble qu'aujourd'hui, moi le simple intermédiaire d'un échange entre le Dieu Guerrier et ses agents.

Si vous ne m'aviez pas choisi comme Symbole du noeud de cette union ... Quel visage auriez vous plutôt donné à l'avenir de tout ceci, sur ce tableau? Que le recul ne me manque pas quand il s'agira de ressentir l'aura de ceux qui ont été présents, qui ont donné la force, qui ont remplis le vide.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeVen 12 Juin - 23:22

Décelant la surprise et le mécontentement, certes bien contenus, chez le Haut-Prêtre, Conrad savoura pendant une seconde cette petite victoire face à son ancien maitre.
Ce dernier pour garder une contenance exprima son intérêt pour le portrait tout en agrémentant son commentaire d'une remarque sur l'importance de l'art comme vecteur de la foi. Cette joute verbale entre eux mettait le conseiller de très bonne humeur. Il n'avait guère l'occasion de discuter avec des personnes aussi intelligentes et habile à manier le verbe. Les autres conseillers connaissaient bien entendus des vieux coups fourrés d'orateurs, de tribuns ou de négociateurs, mais rien qui ne sorte de l'ordinaire, malheureusement. C'était sans doute l'une des raisons pour lesquelles aucuns d'entre eux n'avait pu s'imposer sur les autres afin de mettre fin à la vacance du Gouvernorat.

Alton ouvrit la marche pour sortir du bâtiment et se diriger vers la chapelle pour découvrir ce tableau qui le représentait. Dans la cour, la foule avait disparue. Il ne restait guère plus que quelques poches de citoyens en pleine discussion entre eux et les caravaniers qui finissaient leur installation dans les locaux du relais.

Rapidement, le Haut-Prêtre de Sharna relança la conversation avec un ton en apparence anodin, mais sur un sujet tout à faire sérieux pour Conrad. Il fit remarquer que les fortifications et murs de la ville semblaient déjà bien solides, exprimant son interrogation sur la nécessité de les renforcer. Enchainant dans son discours, il expliqua avoir perçu dans ce projet une occasion d'ouverture et d'encourager marchands et voyageurs à ne pas se détourner de Ridolbar.
C'était effectivement un des objectifs annoncés de ce genre d'actions. Toutefois, Alton était un vieux renard et il avait juste trouvé un autre angle d'approche face aux annonces que Conrad lui avait faites juste avant. Il se demandait si impliquer autant de gélovigiens ne nuirait pas à la scène politique, en créant une trop grande agitation. Il insinua que cela pourrait inquiéter des investisseurs du nord...

- Je n'ai pas le loisir de me refuser des alliés prêts à agir dans l'intérêt de la ville. Le clergé de Bor, comme celui de Sharna, a bien compris son intérêt à s'allier aux autorités de la ville plutôt que de rester isolé à tenter de faire vivre son culte seul. En outre, les projets conjoints avec eux sont bien moins importants que ceux que j'envisage avec votre Église. Les murs ont beau être solide, toute muraille se doit d'être entretenu convenablement pour garder son efficacité et la milice a besoin d'un équipement de premier ordre pour accomplir au mieux ses missions.

Marquant une pause avant d'enchainer, Conrad espérait silencieusement de pas avoir trop froissé Alton. Il n'avait pas trop d'inquiétude, mais s'ils venaient à se quitter en mauvais termes cela finirait par se savoir et ne l'aiderait absolument pas pour le futur.
Quant à la problématique d'avoir trop de monde impliqué sur la scène politique ridolbarienne, cela arrangeait Conrad en lui offrant plus d'ouvertures et d'opportunités qu'il n'en n'avait avec les vieux édiles et barons de la pègre déjà installés. Dilution du pouvoir, division des opposants, alliances secrètes, soutiens officiels. Voilà ce qui faisait son quotidien désormais.

- Les temps actuels sont troublés. Phelgra connait de grands changements et Ridolbar risque de se retrouver au premier plan de ces changements, je le crains. C'est pourquoi, il me semble essentiel d'agir pour renforcer la cité autant que possible.

Ils se trouvaient devant le temple du relais. Sans grande prétention, il marquait clairement que les lieux étaient sous la protection de Sharna et permettait aux croyants d'y faire leurs dévotions en toute tranquillité malgré l'agitation qu'il y aurait dans ce relais amené à recevoir nombre de marchands.
Avant d'entrer dans la chapelle, le Haut Prêtre se lança dans une nouvelle diatribe bien plus flatteuse à l'attention de Conrad. Il détesta ce sentiment, mais il ressentit une pointe de fierté à entendre ces mots dans la bouche de son mentor.

- J'aurais sans doute demandé à ce que l'on peigne votre portrait quand même, que vous soyez impliqué dans le projet ou non. Il est des facéties qui réjouissent les enfants même quand leurs victimes ne le savent pas.

Conrad ouvrit la porte, devançant le Haut-Prêtre d'une démarche fluide. L'intérieur était simple et conforme à ce que l'on attendrait d'une chapelle dédié à Sharna.
Des torches illuminait l'intérieur et derrière l'autel, accroché au mur, trônait un tableau. D'un cadre simple mais en bois luxueux, la toile représentait un portrait étonnamment réaliste d'Alton Zolond. Certes, le réalisme était plus dans le trait et le talent du peintre car l'artiste n'avait pu travaillé qu'à l'aide d'autres représentations de son modèle. Ainsi, quelques détails, comme la taille du nez par exemple, n'était pas précisément le reflet d'Alton. Cela étant dit, l’œuvre était remarquable.

- J'ose espérer que vous appréciez l’œuvre.

Restant silencieux, Conrad retrouvait là un réflexe acquis durant sa jeunesse. Le fait de se trouver dans un temple de Sharna aux côtés du Haut Prêtre lui rendait son attitude de déférence. Il se fit un peu violence pour continuer à tenir son nouveau rang.

- Ridolbar est miné par les luttes intestines... Certes, ce genre de conflit sont tout à fait intéressants, mais ils jouent contre la cité elle-même. Sharna et Bor incarnent des oasis de stabilité pour le peuple. Tout autour de ces oasis, il n'y a que complots, assassinats, trahison, corruption. Des éléments qui exaltent mon esprit la plupart du temps mais avec du recul... La situation de la ville est précaire, surtout dans le nouveau contexte phelgran. J'accélère mes prises de positions pour renforcer la ville, mais énormément d'obstacles se dressent devant nous.

Le "nous" avait été volontairement prononcé. Ici, dans l'intimité de cette chapelle, l'ancien élève avait parlé avec de la presque-sincérité à l'ancien maitre. Ses espérances n'étaient pas fondés sur du vent, il avait déjà noué une relation de confiance avec le clergé local. Mais recevoir le soutien du Haut-Prêtre en personne ne pourrait que renforcer sa détermination et sa confiance. De plus, il savait que les intérêts de l'Eglise de Sharna et ceux qu'il estimait être ceux de Ridolbar convergeaient.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeLun 9 Nov - 6:19

Les mains jointes dans le dos il écoutait et hochait de la tête. Son regard fuyait à travers l'embrasure de la porte et demeura fixe, comme si quelque chose avait attiré son attention alors que rien ne bougea.

Pourtant sa réponse se fit bien à l'adresse du conseiller et des inquiétudes qu'il venait d'énoncer.

-Hum, c'est nécessairement navrant de vous voir aussi inquiet, mais pas complètement surprenant. Quand un système demeure trop longtemps statique, il se gâte.
Les intrigues, les lourdeurs, les empoignades fratricides...


Il fit le tour de la pièce en caressant les murs du bout des doigts.

-...c'est pour ça que j'ai fait tout ce chemin, pour être précisément cette "Oasis". Une oasis non pas pour nourrir une ville, mais pour ravitailler des caravanes, car c'est précisément le chemin qu'il faut à votre ambition : les échanges lointains.

Le Haut-Prêtre se positionna de l'autre côté de l'embrasure, le regarde tourné vers la pièce où se tenait encore Conrad, mais les deux pieds hors de celle-ci probablement pour personnifier son propos.

-Je pense que le meilleurs moyen de sauver la ville passe par ce relais.. pas tant pour ce qu'il va lui apporter dans les premiers temps que pour ce qu'il permettra d'en extraire à plus long terme.

Vous l'avez dit : un contexte défavorable envahi tout le pays et je pense qu'il faut étendre les opportunitées de la ville plutôt que la carapaçonner. Oh, ce qui a été fait n'est pas complètement inutile, ce sera pour rassurer les gens, qui hésiteront moins à se rassembler autour d'un symbole si bien défendu. Mais il ne s'agit pas d'aspirer toujours plus de pouvoir. Il faut l'étendre, le relâcher. Plus vos opposants circulerons entre les différentes cibles de vos intérêts, mieux vous pourrez les isoler.


Il revint vers son apprenti et posa sa main sur son épaule, mais sans le regarder pour autant, cette fois encore fixant le lointain, comme le percevant à travers les murs.
Mais rapidement il décrocha sa griffe de son interlocuteur, pour y poser un regard pourtant autrement plus poignant.

-C'est pour ça que je déplore tant cet investissement envers Bor. De tous les bras de pensé des Gélovigiens, il est le plus statique.. le plus matérialiste. Les idées voyages plus vite que des gardes en armure, et les relations protègent bien mieux que n'importe quel mur.

Alton écarta les bras et fit lentement quelque pas pour tourner sur lui même. Le sourire candide écoeurant qu'il affichait était radieux et largement dissonant avec le teint morbide de son visage, on l'aurait cru brièvement habillé de la bouche de Greis.


-Je me suis personnellement senti plus capable et puissant durant ces derniers jours de traversée jusqu'ici, que je ne le suis généralement au coeur du Temple de Themisto.


Il rangea instantanément ses bras dans ses manches et se dirigea à nouveau vers l'entrée où déjà un nouveau contingent de religieux se formait, prêt à l'escorter vers un bain de foule.

Oh je ne vous demande pas d'abandonner vos responsabilités ici... mais j'espère que vos projets ne sont qu'une ancre et que comme moi vous visez l'ouverture avec les voies du sud?

Alton le regarda d'un air doublement interrogatif, à la fois rapport à sa question, mais aussi vis à vis de l'invitation muette à aller faire quelques pas hors de cette pièce.

Ils s'étaient isolés ici assez longtemps pour qu'on les imagines en plein recueillement rituel, mais rester trop longtemps hors de vue et il perdrait complètement l'émulsion de la foule. Mieux valait mettre en danger le secret de leur conversation, plutôt que laisser le marasme s'installer dans la population.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeMer 25 Nov - 18:53

Le regard distant du Haut-Prêtre était une chose qu'il avait trouvé amusante de retrouver, mais il commençait à s'agacer quelque peu de ce maniérisme. Il n'en montra rien, cependant. Nul doute qu'Alton aimait à perturber ses interlocuteurs avec ce genre posture contre-intuitive pour une conversation.
De manière assez prévisible, le maitre et l'élève partageait un diagnostic commun sur la situation du pays et de la Cité. N'importe qui ayant un peu de bon sens devrait s'en rendre compte. Malheureusement, beaucoup de décideurs et d'hommes de pouvoir ne possédait pas une once de bon sens pour les guider.
Alors que le représentant de Sharna faisait le tour de la chapelle lentement, sous le regard attentif mais silencieux de son subalterne en charge de Ridolbar, il répondait à Conrad. Il affirma bien sûr vouloir incarner l'oasis de stabilité que le conseiller de la ville appelait de ses vœux. Néanmoins, il avait une idée précise. Conrad aurait dû l'anticiper, mais Alton ne voyait pas les choses par le prisme de Ridolbar mais par un prisme plus large. Il ambitionnait de renforcer la sécurité des routes commerciales transitant par la Cité Corrompue et sa région afin de les amplifier au bénéfice de Phelgra.
C'était pour cela qu'il s'était autant impliqué dans la construction de ce relais. Il y avait vu une étape dans la direction qu'il pensait être la meilleure.
Sa vision à long terme n'était pas bête : il cherchait à créer des liens pour Ridolbar, et donc pour Phelgra indirectement. Bien entendu, il ne critiqua pas les politiques de renforcement et de rénovations des défenses de la ville, en grande partie soutenu par le clergé de Bor, mais il les présenta comme accessoire quant à ce qu'il considérait comme la marche à suivre. Il présentait une stratégie de dispersion et d'extension pour au final en revenir à la bonne vieille méthode de "diviser pour mieux régner".
Peut-être avait-il raison ? Conrad n'avait bien sûr pas occulté cette dimension d'expansion commerciale, mais il était prit dans les considérations plus immédiates. Aussi, il intégra bien le petit discours du Haut-Prêtre, pour pouvoir en retirer tout ce qu'il considérerait valable. Toutefois, il ne voulait pas admettre que son ancien mentor lui avait révélé une solution à laquelle il n'avait pas complètement pensé.

Ce dernier s'approche de lui et lui posa une main sur l'épaule. Conrad resta impassible et soutint le regard d'Alton. Ce dernier était intense et disposait d'un pouvoir d'intimidation très puissant. De plus, Conrad connaissait bien les capacités du Haut-Prêtre, aussi fut-il sur ses gardes.
Enfin, le Haut Prêtre de Sharna en vint à critiquer l'implication du clergé de Bor.

- Comme vous l'avez fait remarqué, je préfère m'appuyer sur plus d'un seul allié. Le pouvoir doit s'étendre et il faut fait circuler le petit monde qui m'entoure entre les différentes cibles de mes intérêts pour mieux les isoler, si besoin.

Le ton de Conrad n'avait plus rien de moqueur, il était froid, aussi froid que son regard.

- Quant à l'ouverture des voies du sud... Vous savez bien que si l'on doit faire prospérer Ridolbar, c'est vers le sud et non le nord que les opportunités seront les plus fructueuses. Quant au lien qui unit le nord de Phelgra à sa partie sud... Ce n'est pas à moi de l'entretenir. Il me semble que votre simple déplacement participera à cet entretien.

Ils sortirent de la chapelle pour retourner dans la cour. Certains leurs jetèrent quelques regards suspicieux mais la plupart des gens attendaient surtout de pouvoir profiter de la sainte présence du Haut-Prêtre de Sharna pour essayer d'être touché par la grâce divine.

- Nos opinions convergent, Haut-Prêtre, déclara-t-il sans élever la voix. Mais je ne puis prendre en considération les rivalités cléricales. Je suis bien conscient des avantages et inconvénients de tout ceci, soyez en assuré. Toutefois, voyez moi comme un artisan qui a besoin d'outil pour accomplir son travail. Chaque outil a son utilité, certains ne servent qu'à des tâches bien précises et on ne les sort que très peu. D'autres sont au cœur même de la réalisation de l’œuvre.

Il posa son bras sur l'avant-bras d'Alton, ce qui provoqua un froncement de sourcil de la part de Fiëriend, mais Conrad n'en tint pas compte.

- Vous savez bien que vous avez en moi un ami fidèle de votre Église. Ne voyez pas dans la collaboration des institutions de cette Cité avec le clergé de Bor une action visant à saper votre prestige moral. Tout comme vous l'avez dit, les prêtres de Bor sont des bras très matérialistes, et c'est ce dont j'ai besoin pour le moment.

Il lâcha le bras de son ancien tuteur et repris la marche à ses côtés. Des fidèles d'assez haute naissance s'approchaient déjà d'Alton, comme des insectes attirés par la lumière.
Avant qu'ils ne soient trop près d'eux, Conrad se pencha vers le Haut Prêtre.

- Dans les plus brefs délais possibles, des changements majeurs se dérouleront dans cette cité, certains plans sont déjà en marche.

Les fidèles arrivèrent auprès d'eux.

- Sachez que l'hospitalité de Ridolbar est vôtre, Haut-Prêtre. Votre présence honore notre cité et nous espérons que vous resterez assez longtemps pour en comprendre les charmes. Je me tiens à votre disposition.

Il s'éloigna en effectuant une révérence tout à fait approprié pour un prêtre saluant le chef de son ordre. Lentement, il recula jusqu'à ce que la foule ne le dépasse. Il observa un moment l'activité du relais : marchands tout juste arrivé, curieux, fidèles voulant voir le Haut-Prêtre, gardes de la milice cherchant des opportunités d'agir au nom de l'Ordre Public, les autres conseillers avaient déjà déguerpis, de sorte qu'il était la dernière personne présente à incarner le pouvoir civil de la Cité dans cette cour.
Pourtant, cette idée agréable ne lui arracha pas un seul sourire.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeLun 14 Déc - 2:16

Du haut de leur mur, Alton avança lentement avec les mains dans le dos.

Derrière lui le relais, neuf et imposant, devant lui l'avenue principale, large et usée par les usages.

Il était droit et sombre, le visage figé, ses yeux étroitement taillés sous ses paupières... et pourtant sa voix se fût étrangement fluide. Rien qui ne pourra jamais être qualifié de chaleureux, mais étant donné le côté si solennel de sa tenue, son intonation sembla alors étrangement badine. Il descendit trois marches, comme si ce geste constituait un symbole suffisant de sa bonne foi envers la foule encore plusieurs mètres plus bas. Les fidèles sincères qui auraient voulu baiser ses mains et empoigner sa toge se trouvaient plus bas, mais il s'arrêta là pour rester bien en vue.

Il posa malgré tout sa main sur la tête d'un garde, qui n'avait surement rien demandé, et ne se trouvait sur les marches que pour le bien de sa fonction.

-Le relais me ravi. Il est la preuve dont je n'avais pas besoin de la compétence de Ridolbar. Là où beaucoup la voit grouillante, instable... moi je vois ce bouillonnement comme les éclaboussure d'une machine parfaitement huilée.
Le projet qui entour ce bâtiment ce sera en rien une façon d'enrichir ceux qui ont tout. Ce ne sera pas une enclave visant à abriter les élus, mais une fontaine qui se déversera sur les rues et tous ses occupants.

Et vous n'en verrez peut être pas les effets tout de suite, mais je vous assure que les objectifs de ceux qui y ont contribué sont d'atteindre la population désireuse de s'élever.
Financièrement, mais aussi spirituellement.


Il continua de descendre un peu plus bas, toujours aussi sévère dans son maintient, mais encore un peu plus ouvert dans son propos.

-J'ai été trop longtemps absent, trop longtemps ingrat. Tant de tâches, tant de doléances au nord. Mais le temps passant je n'ai pas cessé d'entendre les rumeurs sur Ridoblar. Les gens la figures misérable, pauvre, enclavée dans des montagnes sèches. Mais moi... moi je connais la valeur de la cité, elle est dans son peuple, dans les joyaux que cette violence à pu polir et faire jaillir.
Et mon but n'était pas que de venir bénir cette institution... il s'agit aussi de venir lancer un projet dédié à Ridolbar, taillé pour elle...


Il désigna le prêtre qui l'accompagnait depuis le début, sans le regarder.

-Les lieux de culte de Ridoblar, contrairement à tous les autres à travers Phelgra, auront désormais une fonction propre : nous n'y recevrons plus seulement tout fidèle souhaitant s'y recueillir , mais nous y inviterons aussi tout citoyen prêt à se lancer dans une formation visant à renforcer les germes -même insoupçonnées- de leurs capacités mentales.
Tout mage imparfait, ou orphelin plus intuitif que la moyenne, nous le formerons avec des prêtres psychiques qui ont parfait leurs dons au Temple de Themisto, et qui m'ont accompagné jusqu'ici.


Dix-sept individus s'avancèrent depuis les portes de la villes. Ils étaient restés jusque là avec la partie de la caravanes qui n'avaient pas encore été complètement déchargée. Ils portaient une toge de prêtre de Sharna à la coupe classique, mais aux couleurs étrangement pauvres, toutes d'un gris clair beaucoup trop banal et plus pauvre que leurs homologues à travers les ages.
Seul signe distinctif, ils portaient une ceinture couleur ambre, incrustée de plusieurs pierres de jade. Le nombre différait, s'appauvrissant à mesure qu'on éloignait son regard du centre du groupe. Surement de quoi mesurer le rangs de leurs compétences respectifs.

-Je sais le combat que vivent les habitant pour survivre dans les quartiers de la cité Corrompue. Un endroit où la force ne peut suffire, ou elle ne peut de toute façon pas être nourrie. Certains subsistent par goût de vaincre et de lutter, d'autres le font dans la douleur et par instinct de préservation.
Nous sommes prêt à armer les uns et les autres, en renforçant ce dont de toute façon les citoyens de Ridolbar ne manque pas : la volonté.

Nul par ailleurs à Phelgra, nul par ailleurs à Istheria, nous ne pourrions travailler pareil joyaux. Nulle mine de sphène ne saurait vomir le genre de gisement que les Gélovigiens s'apprêtent à révéler ici.

Je.... je suis si admiratif.. et si honteux de n'avoir pas pu agir avant, écrasé par les responsabilités dont m'ont chargées les autres églises... mais ce n'est plus le temps pour les excuses.

Sharna fera le premier pas, et à travers nous : ils formera ceux qui se sont pas de taille à mener la guerre, en les aidant à épauler les mensonges.

Je suis là pour veiller à ce qu'on dispense les formations que vous méritez, pour donner aux ambitieux opiniâtres de Ridolbar ce qu'ils réclament, remplir les fosses que vous façonnez avec la connaissance que j'ai pu récolter ces dernières années en matière de protection psychique. Vous ne serez pas laissés à la merci des espions qui vont chercher à inonder les caravanes qui transiterons.
Pour ceux qui se monterons dignes de la rigueur des enseignements : vos barrières deviendront bientôt aussi infranchissables que vos murs, et nul étranger à votre cités ne saura jamais plus s'infiltrer au sein de vos quartiers... de vos pensées.



Il avança définitivement jusqu'au pavé rendu boueux par les passages répétés à l'entrée de la cité. Ses bottes plongèrent dans la gadoue pendant que lui même s'enfonça doucement dans la foule venue l'enlacer.

-Je vous offrirai... tout ce dont je suis capable...

Comme pour sceller son discours Alton abandonna des larmes de joie à la fin de son discours. Certainement un détail, mais qui n'échappera pas à ceux qui fixeraient son visage alors qu'il le leva au ciel, pour appeler la grâce de Sharna en hurlant, ses cantiques submergés par la cohue ne furent entendu précisément que par ceux l'entourant immédiatement.

Les fanatiques tombant en larme à ses pieds ne le faisaient très certainement qu'à cause de l'ivresse de sa présence, celui qu'ils ont fantasmé sans même jamais l'avoir croisé, et surement que ceux-ci n'avaient pas du tout écouté son discours et s'étaient précipité de toute façon au plus prêt de l'escalier duquel il était lentement descendu.

Les chefs de gang ricanaient sournoisement au loin, mais ils étaient surement plus reconnaissants que la population venue acclamer sa proximité. Voilà qu'arrivait un nouvelle armement, encore relativement peu régulé par les autorités, comparé à l'acier. Un nouvel outil à travailler pour tirer son épingle du jeu parmi les trop nombreuses rivalités et inégalités de la cité.

Encore fallait-il que cette parole ne soit pas creuse, et que ces prétendues formateurs soient vraiment capables d'élever les psychiques au delà de leurs compétences déjà naturellement acquises à travers des années de rixes dans le bas quartier immense qu'était Ridolbar.

Mais au prix où étaient les écoles, ce serait très certainement tout de même une aubaine pour eux, pour venir titiller la noblesse qui s'était doucement approprié la priorité auprès des doyens.
Reste à savoir quel prix demanderait le Haut Gélovigien.. surement la conversion, au moins. Pour ce pan de la population, beaucoup trop habitué à prier Greis pour attirer un maximum la chance aux jeux de hasard, cela représenterait surement un effort.


Le temps passa plus rapidement qu'on ne l'aurait cru. L'attroupement avait finalement provoqué une bagarre entre les tir-laines et les voyageurs récemment arrivés et rapidement bizutés.
Alton, qui n'avait finalement pas dérivé si loin que ça, parvint à remettre un pied en bas de l'escalier. Il remonta l'air de rien, en laissant la garde se refermer sur son passage pour fondre sur la foule et tenter de dissiper les combats.

Il revint au sommet de la muraille, l'air serein et calme, malgré le liquide noir et poisseux qui avaient remplacé les larmes de son corps mort depuis des années, et qui trempait encore ses joues, dégoulinant jusqu'à un col trop sombre et chargé pour trahir l'ampleur exacte de cet écoulement émotionnel.

Fiëriend s'approcha en ricanant.

-Vous auriez pu me prévenir du projet tout de même... pas que l'idée me débecte, mais bon.. ça va pas être facile à déployer votre idée.

-Ne vous en faite pas je n'ai vraiment aucun espoir de résultats dans les prochains mois. Je m'occuperai même de loger les dix-sept prêtres carmins le temps que vous puissiez aménager l'ancien monastère.

-Je pensais que vous nous aviez demandé de le rénover pour en faire un entrepôt longue durée. J'espère que le relai n'était pas qu'une distraction.

-Je vous en prie... je vous ai très sincèrement soutenu et je mise beaucoup sur lui. C'est juste..Il va justement nous falloir une protection contre les opportunistes qui se faufileront. Je sais même pas si on finira par canaliser assez d'élèves pour collaborer avec nous, mais qu'ils oeuvrent avec nous ou non.. ça nous servira au moins de zone tampon.
Si vous avez besoin de quoi que ce soit pour vous aider ...


-Hum. Je ferai une réunion éclaire demain pour déblayer les problématiques, et je vous recontacterai d'ici trois jours pour vous communiquer les obstacles à cibler... ça devrait aller globalement.
Mais pour l'heure, vous m'excuserez -Haut-prêtre, Conseiller- je dois tout de même m'en aller pour traiter les affaires courantes au débarquement. Même sans cette douce surprise... il y a de toute façon pas mal de travail. Bonne continuation à vous deux.


Une révérence, et il s'apprêta à les abandonner sans autre formalité, mais après seulement quelques secondes il demanda finalement à demi mot, comme inquiet de fauter.

-Je... dois faire retirer le portrait? C'est à dire qu'il vous ressemble vraiment ....trop.

Son regard demanda comme une excuse à Alton, autant qu'à Conrad

-Nan, vraiment pas. J'étais sérieux : je l'aime beaucoup.
J'ai quitté le Temple pour une bonne raison, et je vais de toute façon continuer à bouger dans Istheria, même après Ridolbar. Il est plus que temps qu'ils redécouvrent mon visage, que ce soit de visu ou pas.


Il quitta définitivement la conversation ainsi que son visage soucieux. On l'entendit siffler sa dernière remarque pour lui même, entendant son sourire plus qu'on ne pouvait le lire :

-Oh oui, et j'imagine leur surprise.

Le Haut-Prêtre de Sharna resta debout, dos à la plaine marécageuse. Bien qu'il soit encore suivit par neuf escortes notables de son église -six gardes et trois scribes- il quittait littéralement son monde et se préparait à s'enfoncer dans celui de Conrad.

- Et bien... allez y, puisque vous êtes à ma disposition, introduisez moi à l'hospitalité à la Ridolbar, j'en ai terminé avec mes tâches.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeVen 29 Jan - 23:28

Un petit convoi se forma au sortir du relai. Finalement, le petit événement s'était révélé un succès. Personnel et politique pour Conrad, et populaire pour le clergé de Sharna. Les gens étaient encore présents pour voir le Haut-Prêtre Alton Zolond sortir de l'enceinte du relais. Des acclamations et des bénédictions plurent sur le chef du clergé. A côté de cette belle harmonie religieuse, il y avait évidemment les débordements habituels de ce genre de rassemblement de population. Conrad les ignora.
Sur ordre du Conseiller Ravensberg, un coche fut amené. Une escorte de la milice, dont les soldats avaient revêtus leur plus belle tenue sur insistance de leurs officiers, l'escortait.
Se retournant vers son ancien mentor, Conrad l'invita à prendre place. Ce n'était rien d'extravagant, mais la simplicité élégante du coche offrait une certaine solennité.
Prenant place à la suite du Haut-Prêtre, le petit convoi sortit de la rue pour s'engager sur l'avenue noire. Cette dernière partait de la porte nord, jusqu'à la grande place, cœur de la Cité Corrompue, où siégeait le Palais du Gouverneur, le Palais de Justice et bien d'autres bâtiments officiels et résidences cossue.

L'avenue noire était la voie la plus impressionnante de la ville, la plus récemment rénové et permettait à plusieurs chariots de se croiser dans les deux sens. Nombre de commerce, d'habitants et de passants l'empruntaient. Aussi, les bannières tenus par les miliciens indiquant la présence du Haut Prêtre et d'un Conseiller de la ville attirèrent l'attention. La plus haute tête du clergé de Sharna provoqua un accueil chaleureux et à nouveaux une pluie de bénédiction en direction d'Alton. Conrad s'y attendait, mais il devait avouer être surpris par la réaction populaire si positive à l'égard d'un représentant du culte siégeant si loin de Ridolbar en temps normal.

Ne quittant pas des yeux son hôte de marque, Conrad repensait au projet qu'avait évoqué le Haut-Prêtre. Il n'y avait pas encore réagi. C'était inattendu. Raison pour laquelle, il restait prudent et méfiant. Conrad n'avait jamais été un magicien hors pair. Bien sûr, il avait mis une exigence toute particulière à maitriser les dons que l'essence divine lui avait attribuer, mais il n'en faisait aucunement un usage abusif, surtout que les pierres de sphènes servant de catalyseur coûtait cher.
Les grandes lignes qu'Alton avait exhibé à son esprit ne pouvait être qu'une possibilité alléchante. Si de telles formations venaient à produire des résultats probant, à Ridolbar qui plus est, des équilibres pouvaient basculer en faveur de la Cité Corrompue.
Mais l'esprit froid d'analyse politique de Conrad identifia un risque potentiel. Si des mages aux pouvoirs trop aiguisés venaient à créer une organisation durable dans la ville, ils finiraient par acquérir une influence et un pouvoir risquant d'échapper à tout contrôle. C'était donc un sujet délicat qui nécessiteraient une prudence toute particulière.
Mais si le clergé de Sharna s'occupait de contrôler ce processus, cela pourrait être intéressant, tant que les relations entre l'Eglise de Sharna et la ville restait au beau fixe...

- Je suis satisfait de voir que la réalisation de ce projet, si simple de prime abord, mais aux implications plus vastes en s'y intéressant, vous agrée et vous satisfasses, dit Conrad d'un ton neutre, comme à son habitude. Ce fut un accueil assez intense de la part de vos ouailles de Ridolbar, cela doit réchauffer vos dévoués sentiments pour Sharna et Son oeuvre.

Il avait eu l'impression de mener la danse avec son ancien tuteur depuis qu'il avait posé le pied à Ridolbar, mais l'idée qu'il avait évoqué... Ces formations magiques à l'initiative du clergé de Sharna... Cette idée l'avait pris au dépourvu, bien qu'il n'en montre rien. L'intention d'armer les plus faibles pour les aider à survivre... Cela était très subversif et ressemblait bien à ce qu'Alton pouvait imaginer. Cela dit, pour connaitre les tensions entre les groupes les plus pauvres ou marginaux de la ville, Conrad Ravensberg savait bien les conséquences possibles.
Quand à ces dix-sept prêtres formateurs... Il n'avait pu s'empêcher des les dévisager avant de conduire le Haut Prêtre au coche. Leurs tenues inhabituelles pour des prêtres de Sharna avait provoqué une méfiance instinctive. Aurait-il encore une forme de corporatisme sur le culte qu'il avait quitté précipitamment et sans se retourner ?

Et puis, malgré l'affection qu'il avait pour la théâtralité, ce discours annonçant un projet aussi incongru... Tout cela l'avait pris au dépourvu et cela lui déplaisait. Aussi gardait-il un visage inexpressif, réfléchissant profondément.

- Je gage que votre petit projet est une idée que vous mûrissez de longue date, continua-t-il après un long instant de pause. Vous voir investir dans notre Cité est, bien évidemment, un honneur. C'est également un plaisir d'apprendre que vous resterez un moment parmi nous. Notre hospitalité vous est acquise.

Sans l'avouer ou le montrer, Conrad retrouvait un confort personnel à évoluer aux côtés de celui qui l'avait en grande partie éduquer. Comme remettre des bottes parfaitement faites à vos pieds. Cependant, ce sentiment le poussait à être d'autant plus méfiant.

- Cela a-t-il des chances d'aboutir ? questionna-t-il. Quels résultats espérez vous ? Et quels objectifs pensez vous que cela nous aidera à atteindre ? Ne croyez pas que mon scepticisme soit mal intentionné, je serais ravi de renforcer Ridolbar avec tous les outils qui pourrais m'y aider. Comprenez que ce genre d'entreprise pose énormément de questions.

Ils arrivèrent sur la grande place de Ridolbar. Le coche s'arrêta devant les grandes marches de granit noire, formant un escalier très large, et menant aux portes du Palais du Gouverneur. A l'opposé, un bâtiment aux allures de forteresses lui faisait face. L'entrée du Palais de Justice était lourdement gardé et les tourelles entrecoupées les créneaux des murailles. Chaque fenêtres étaient précédés de barreaux et des pendus se ballotaient du hauts des murailles à côté de cages suspendus dans lesquelles certains condamnés se recroquevillaient piteusement.
Conrad jeta un oeil au Palais de Justice. Sa sinistre silhouette, bien que différente de celle du Palais du Gouverneur, lui répondait parfaitement. On y reconnaissait une volonté d'imposer un pouvoir fort. Le palais de justice servait aussi de prison et de garnison.
Mais le conseiller Ravensberg se tourna, aux côtés du Haut-Prêtre Alton, vers le Palais du Gouverneur, plus grand, plus confortable, vraiment construit pour être un siège de gouvernement et d'administration. Les habitations qui y existaient restaient limités. La plupart des conseillers résidaient à l'extérieur, sauf urgence exceptionnel. Seul le personnel du Palais y avaient des quartiers. Et encore, pas tous. Les contrôles étaient intensifs et les patrouilles très fréquentes. Les entrées étaient aussi bien gardées que le Palais de Justice.
La vérité était que depuis la grande place, il était difficile de se rendre compte de la taille du Palais. De nombreuses ailes différentes le composaient et un bâtiment central, sous une coupole sombre et impressionnante, regroupait la salle du Conseil, avec le Siège du Gouverneur, toujours vide pour l'instant.

En gravissant les marches pour se diriger à la porte principale, Conrad aperçut certains administrateurs et courtisans les observer depuis une galerie offrant une vue imprenable sur la grande place. C'était généralement depuis cet endroit que les grands discours des Gouverneurs à la foule se faisaient. Malgré le caractère non monarchique du gouvernement de la Cité, une Cour s'était constituée. Bien moins protocolaire et plus pragmatique. Elle se concentrait sur les jeux d'influence des décisions et moins sur la position sociale et la compétition de prééminence. Une Cour de Marchandage et de Complot comme la surnommait parfois certains. Mais une Cour quand même, avec tout ce que cela impliquait de mondanités.

- Suivez-moi, Haut-Prêtre, je vais vous faire visiter, invita Conrad.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeMer 3 Mar - 1:54

Il observait patiemment l'extérieur durant le trajet. Il tournait régulièrement la tête vers Conrad pour bien lui signifier qu'il écoutait avec intérêt, mais revenait assez souvent sur les rues qui défilaient.

Bien que la cadence et l'itinéraire ne soient pas propice, il tentait de remettre le positionnement des quartiers dans le contexte des rapports qu'il avait pu lire sur la ville.
Cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas venu en personne, il était donc illusoire qu'il arrive à replacer ça dans le souvenir qu'il pouvait en avoir.
Cité chaotique, elle changeait trop pour qu'il espère la reconnaitre, mais il tentait néanmoins de mettre une image sur les lieux d'intérêts cités si souvent.

Et si il tardait à répondre, ce n'était pas faute d'attention, juste qu'il réfléchissait soigneusement ses réponses, soit parce que la remarque semblait rhétorique, soit qu'il réfléchissait comment afficher sa position sans être redondant.

Il n'avait pas envie de devoir marquer chaque inquiétude, et espérait pouvoir résumer sa vision globale et couvrir les potentiels inquiétudes à venir.

Se frottant la lèvre du bout du pouce, il structurait sa pensée de quelques froncements de sourcils.

-Il y a vraiment rien de complexe dans ce projet... comme vous le dites il ne s'agit là que d'un outil, parmi d'autres, qui ne changera en rien la nature de ceux qui s'en servent.
Je n'ai ni la prétention d'élever des pratiquants magiques bien au delà de ce qu'ils arrivent déjà à opérer, ni l'espoir de pouvoir canaliser d'avantage leur loyauté vers votre autorité.

Non.. il s'agit plus de .. jauger, mesurer par le biais des instructeurs, et surtout soulever la poussière.



Il croisa ses mains sur ses genoux se penchant un peu en avant. Alors qu'il fixait l'intérieur de la voiture, son regard se fit presque plus lointain encore que lorsqu'il regardait vers l'extérieur.

-Plus que de créer des nouvelles forces de capabilité au sein de la population, mon idée c'est surtout de cristalliser l'enthousiasme d'un nouveau future, d'une nouvelle dynamique espéré. Je veux voir combien d'espions -de groupuscules nouvellement arrivés ici- sauterons sur l'occasion, et penserons pouvoir émerger grâce à cela.
... et si par la même on peut dénicher des prodiges insoupçonnés, brimés par leur condition, c'est pas plus mal. Ce sera autant de figures d'inspirations que de potentiels disciples. Et en cela ma démarche est plus que sincère.


Il se tourna vers Conrad, l'air soudain un peu plus grave.

-Mais il faut bien comprendre que si je jette mon dévolu sur la ville, si soudainement.. c'est que je ne suis pas le seul. On a cru déceler des mouvements inquiétants de conspirateurs étrangers. Je les succède, et certainement que mon mouvement précédera ceux d'autres ennemis qui m'observent et ne tarderons pas à suivre ce transfert d'intérêt pour le sud de Phelgra.

Plus qu'une lubie, c'est simplement la continuité d'un changement qui s'opère. Et il passera par quelques escarmouches psychiques, avec des agents en reconnaissance contre lesquels nous devons préparer des pions... même sur un délai aussi court que quelques maigres mois.

Cela peut être inquiétant, mais je m'assure juste que le théâtre d'un affrontement d'influence se fera au bout de notre épée, et pas.. disséminé parmi les artères sous terraines de votre territoire.



D'un geste large il écarta le rideau plus en grand et désigna en même temps les façades qu'ils longeaient.

-Peut être que tout ne se fera que dans un frisson, mais pour une fois je préfère surestimer cette ère, que d'arriver trop tard, sous équipé.


Achevant sa frasque, ils arrivèrent devant la Place.
Il avait voulu se faire théâtral, mais à dire vrai l'architecture qui se dressait devant eux était autrement plus élaborée que son petit effet de manche, et le spectacle parvint à lui décrocher une douce exclamation de surprise, accompagnée d'une mou impressionnée.

-Face aux mauvaises réputations dont peut souffrir Ridolbar, les oeuvres qu'elle abrite en deviennent d'autant plus surprenantes.

A dire vrai cela n'avait rien de si étrange, le côté vaguement anarchique de l'ensemble des quartiers nécessitait une démonstration d'autant plus grandiose de la part des magistrats, pour impressionner les gangs fluctuants.

Mais Alton était tout de même surpris car Thémisto elle même connaissait une forme de démonstration de puissance du pouvoir gouvernant face à la plèbe, et pourtant l'agencement qui y séparait des lieux de décision du reste de la cité n'avait pas une forme aussi aigüe qu'ici.
Pas même le Temple de Sharna, pourtant lieu de recueillement, ne connaissait d'intention aussi marquée de s'isoler des résidences du personnel.

-J'imagine en effet qu'un siège fort est nécessaire pour assoir un pouvoir stable.

Il était commun de penser qu'une cassure aussi forte risquait d'accentuer le ressenti du peuple face à l'autorité .. mais Alton gageait que les citoyens d'ici n'aimaient pas qu'on leur disent quoi faire, peu importe la façon. Et contrairement à ce que les murs austères tentaient de faire croire : les élus n'étaient probablement pas si isolés que ça des magouilles fourmillant tout autour de ce petit groupement de bastions.

Vous opérez sans cesse comme un rocher face aux vagues, ou vous arrivez quand même à transporter les intentions de vos districts respectifs à travers les décisions du conseil?
Vous n'avez pas l'air particulièrement proches de vos collègues, j'imagine donc que chacun d'entre vous transporte des intérêts de secteurs séparés.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeDim 14 Mar - 17:57

Le projet du Haut-Prêtre était pour le moins inattendu mais loin d'être inintéressant. Comme beaucoup de chose chez lui, il y a là une visée plus lointaine et plus reculé des préoccupations bien triviales des peuples du monde. Comme s'il faisait un pari avec le Destin, espérant obtenir un gain à la mesure de la grandeur de sa vision du futur.
Et cette idée d'appâter les espions et groupuscules agissant contre les autorités de Phelgra n'était pas pour déplaire à Conrad. Ce dernier était plus que conscient de l'existence de dissident et de séditieux un peu partout dans le pays. Le pouvoir des Cavaliers se voyait contester mais également celui des autorités locales comme celles de Ridolbar. Et tout cela sans compter les ingérences étrangères cherchant à maintenir Phelgra dans un état d'instabilité permanent pour l'empêcher de s'élever à une position de puissante gênante pour les autres puissances.

Comme de juste, il y avait énormément de dimension à tel projet. L'un d'eux était de court-circuiter le filtre social et de permettre l'éclosion de potentiel réduit à néant par la société phelgrane. Il n'en montra rien, mais cela inquiétait un peu le conseiller. De tels personnalités étaient souvent enclines à la rébellion. Un doigté précis serait nécessaire pour manœuvrer ces esprits..

Les raisons poussant le Haut-Prêtre Alton Zolond à jeter son dévolu sur la ville majeure du sud de Phelgra était également bien pragmatique. Il souhaiterait éviter que d'autres factions ne positionnent trop de leurs forces à Ridolbar et ne finissent par s'en emparer. Sceptique, Conrad ne commenta pas. Il était plus que conscient des différentes factions internes et des influences qu'elles pouvaient subir depuis l'étranger. Énormément de mouvement sur l'échiquier ridolbarien.
Cependant, un investissement plus intense de l’Église de Sharna en collaboration avec lui ne pouvait que le satisfaire.

Cette discussion, à un rythme assez lent, avait éclairé Conrad sur de nombreux points en suspend. A commencer sur les raisons de la présence du Haut-Prêtre. De plus, il avait un tout nouvel horizon à envisager avec les petits projets de l'Eglise de Sharna dans la Cité Corrompue.

Quand ils arrivèrent sur la place centrale de la ville, Alton Zolond ne cacha pas son enthousiasme et s'exclama, quelque peu surpris, à la vue du Palais du Gouverneur et du Palais de Justice. Il complimenta la ville sur ces œuvres architecturales pas assez mentionnées. Son commentaire sur un siège fort pour un pouvoir stable fit sourire Conrad. Les architectes de ces bâtiments clés de la ville n'avait pas fait dans la subtilité, bien au contraire, mais cela correspondait bien à l'ambiance de la ville. L'apparent manque de subtilité cachait en réalité un jeu d'ombres bien plus complexe qu'il n'y paraissait.

- Ridolbar est prompte aux excès, commenta Conrad. Il faut parfois asseoir le pouvoir de ses institutions de la manière la plus claire possible... Et même avec cela, vous savez sans doute que cela ne suffit pas toujours. La politique s'enorgueillit de belles pierres mais ces belles pierres ne suffisent pas à diriger une cité. Mais elles aident bien.

Ils avancèrent sur le grand escalier menant au Palais du Gouverneur sous l’œil attentif des observateurs de tout bords. Son ancien tuteur posa des questions sur la manière de fonctionner du conseil, visiblement intéressé sur comment les choses se mettaient en œuvre dans la cité.
Tout en saluant les connaissances qui se trouvaient autour d'eux, par obligation de politesse plus que par réel intérêt pour ces personnes, Conrad fit avancer le Haut Prêtre vers les portes.

- Le conseil fonctionne bon gré, mal gré, fit le conseiller. Nos décisions sont malheureusement trop souvent fondées sur des besoins de réagir que sur des projets d'action. En théorie chacun des conseillers a reçu un éventail de missions précises et doit rendre compte lors des sessions du Conseil. Mais entre la théorie et les faits, il y a souvent un monde.

Marquant une pause le temps de traverser les portes principales, impressionnantes et ouvragées, et de passer sous l'arche de pierre menant à une premier cour où les invités et visiteurs étaient accueillis traditionnellement. L'endroit était bien entretenue et imposait une certaine sophistication ainsi que les attributs du pouvoir. Néanmoins, il manquait clairement une certaine aura aux lieux qui avait adopté l'attitude très grise d'une administration. En des temps plus anciens, sans doute la fontaine avait-elle rejeté de l'eau à travers la sculpture représentant des oiseaux de proies. Sans doute également les ouvrages gravés dans les murs avaient-ils eu plus d'aplomb. Heureusement, les vitres des bâtiments donnant sur cette cour rayonnaient de milles feux. Vitraux et bannières de la ville donnait une couche de panache à la cour. Les pavés étaient bien entretenus et des serviteurs en livrée, sans aucun pli où que ce soit, se tenaient bien droit, prêts à agir.

- Pour tout vous dire, il est impossible de vous décrire une ligne politique globale à l'action du Conseil. Ce n'est que la chambre de résonance des différentes factions cherchant à asseoir leur pouvoir. Les actions des uns sont souvent en contradiction avec les actions des autres. Je n'ai réussi à ne pas subir cette opposition stérile que parce que j'ai hérité des missions les plus ingrates pour ces politiciens en simple quête de popularité.

Conrad ne craignait pas de dire ces choses. Il bénéficiait d'un a priori d'insignifiance pour tous les politiciens depuis sa nomination. Mais également d'une réputation d'intelligence et de lucidité. Aussi aucune oreille indiscrète ne remarquerait quoi que ce soit de notable à ce que le conseiller Ravensberg s'estime, à juste titre, porteur des missions d'administrations les moins enviables. Quant aux oppositions entres conseillers, elles étaient connues de tous.
Même avec cette affaire de relais, tout à fait profitable, conjugué avec une reprise en main dynamique des portes et murs de la villes, et surtout des impôts douaniers et taxes d'entrée, on ne le considérait que comme un second couteau manipulés par tel ou tel factions.
Faire durer cette situation était à l'avantage de Conrad. Cela lui permettait de prendre le temps nécessaire à positionner ses pions le mieux possible.

- Et vous, Haut-Prêtre, la tempête ayant emporté Démégor vous a-t-elle bousculé également ?

Question posée sur un ton anodin mais d'une implication importante politiquement. Symboliquement, la question de Conrad avait été posée alors qu'ils pénétraient sous la Coupole dans la salle du Conseil. Impresionnante par la réalisation architectural, les peintures et ornements de la coupole imposait une autorité à quiconque, même le plus imbécile, siégeait en ces lieux. La plupart baissait d'un ton en entrant ici, même sans raison.

A l'opposé de l'entrée, sur une estrade simple mais en marbre pourpre, se tenait un siège en bois, parfaitement lustré. D'une simplicité élégante, aucun ornement ne venait rehausser la richesse du trône. Le siège du Gouverneur était ainsi. Mais il était également vide.
Au bas de l'estrade une longue table, positionnée parallèlement aux marches menant au siège du Gouverneur, accueillait sept sièges aussi différents les uns que les autres. En session du Conseil, de nombreux papiers et dossiers circulaient sur la table et des assistants les déplaçaient aux conseillers. Chacun des conseillers avaient fait le choix de son siège. Cela allait d'une chaise simple de grand qualité mais qui n'aurait pas dépareillé dans un commerce prospère, à un fauteuil en cuir outrageusement luxueux. La personnalité de chacun s'exprimait à travers ces choix.

Le centre de la pièce était vide, permettant d'accueillir des pétitionnaires et autres délégations, mais la salle du Conseil n'était pas aussi ouverte. Au-delà du centre de la pièce, derrière des piliers, un jeu d'ombre et de lumière apparaissait chaque jour et chaque nuit. Des observateurs, hommes de mains, assistant et tout autre collaborateurs assistaient aux sessions du conseil. Dans ce cercle extérieur de la salle du conseil, des portes menaient à différentes ailes du palais. Peu utilisée mais d'une symbolique forte car elle n'offrait aucune différence les unes des autres. Comme si le Palais cherchaient à troubler ses habitants et à perdre ses visiteurs au-delà des ombres.

- Voilà le cœur du pouvoir politique de Ridolbar, fit simplement Conrad. J'ai pensé que cela vous intéresserait de visiter ce lieu.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeSam 29 Mai - 5:40

Alton coulait dans le sillage du conseiller, bercé et ravi de pouvoir fendre au travers des bâtiments aussi librement. Bien qu'ils aient voyagé dans d'autres voitures, sa suite n'avait pas tardé à s'assembler devant le bâtiment elle aussi, mais ne se senti nullement le besoin de les talonner de trop prêt, enfin d'éviter de percuter le passage des habitués
Il y avait peu de menaces à surveiller, et parmi les secrets qu'ils risquaient d'échanger nombreux sont ceux qui seraient de toute façon déjà interceptés par les innombrables oreilles natives de Ridolbar. Bref, rien qui ne nécessite le plein déploiement de leurs compétences, surtout en l'absence de rite religieux imminent.

On en était presque à se demander si l'enclave administrative de la ville n'était pas justement plus stricte que dans les autres cités.. ou si simplement le désordre qui inondait les quartiers environnant contrastait d'avantage avec ce semblant d'organisation.

Toujours est-il qu'Alton évoluait bon enfant ici bas pour l'instant. Nul doute que très vite il serait déjà en train de balayer les foules, enregistrer les visages et travailler des angles d'approche dans leurs affaires... mais pour l'instant il y avait tellement de paramètres qui n'étaient pas dans sa sphère d'influence, qu'il s'en laissait simplement aller.

Il avait beau être fin manipulateur, il savait aussi quand s'abandonner. Si Conrad désirait se débarrasser de lui, il était de toute façon dans la gueule du loup, et incapable de s'en dégager. Mieux valait prier aveuglément que son ancien disciple n'ait aucune animosité immédiate.. et qu'il pourrait assurer leur sécurité à l'un et à l'autre, contre ses rivaux réguliers.

A la place il prêtait attention à la disposition des lieux. Loin de se laisser endormir pas le gris sommaire des murs, ou par l'aménagement pragmatique donné par des administrateurs casaniers, il se plaisait à déceler des indices involontaires sur les coutumes locales.

Les matériaux importés d'une région plus qu'une autre, des sièges qui semblaient plus facile à remplacer qu'à être nettoyer, les fournitures en bois -fixées ou non au sol- pour faciliter l'évacuation en cas d'émeute ou d'incendie.
Il se demandait à quel point ce bâtiment de pierre, qui se voulait durable, pouvait véritablement encaisser en cas d'invasion populaire, ou simplement de cataclysme climatiques -naturel ou magique- qui risqueraient de déferler de la montagne jusqu'à eux.

De même il passa quelques secondes à lorgner les rares acteurs qu'il pouvait reconnaitre. Des figures qu'il avait pu connaitre par le passer, ou deviner via des descriptions... il y avait tant de visages inconnus que ses réminiscences brilleraient comme des joyaux aux yeux de sa mémoire.
Il nota leur réaction avec intérêt, prêt à extraire la moindre goutte d'information, par qualité plutôt qu'en quantité.


Les précisions de Conrad étaient loin d'être dénuées d'intérêt. Certaines nuances le surprirent, plusieurs détails dans la dynamique du conseil, même si il aurait pu s'y attendre, lui mettaient l'eau à la bouche.
Surement qu'il tentait d'atténuer la gravité des tensions, mais l'osmose qui se dégageaient dans ses descriptions des relations revêtait quelque chose d'impressionnant et de soigné, comme si malgré tout l'égoïsme des divers conseillers, l'harmonie avait réussi à émerger.

On n'osait imaginer combien d'assassinats il fallut avant que chaque conseiller ne trouve sa place, armé d'un tempérament convenant parfaitement à leur tâche... certains s'étaient peut être fait souffrance pour se façonner aux souplesses et exigences de ce qu'on voulait bien leur déléguer.
Mais adepte de chaos... Alton voyait dans ce désaccord commun.. comme... à la fois un mélange d'hérésie et de poésie.

Un équilibre brouillé qui pourtant n'avait plus de raison d'exploser à force de vibrer. Et étrangement il ne voyait pas de raison de faire éclater cette bulle.. si tant est qu'elle soit réellement aussi stable qu'Il le prétendait.

C'était d'autant plus palpitant quand on considérait le nombre assez important de conseillers acceptant de se plier au statu quo. Est-ce que chacun représentait un groupe distinct, ou plusieurs portions de quartiers qui s'étaient alliés.. il avait encore un peu de mal à se faire une image.


Le fils de Sharna fut extrait de sa cartographie géopolitique mentale quand Conrad le questionna sur ses propres luttes politiques, vis à vis du changement d'Impérial.

Il s'approcha des piliers et les effleura, comme si les admirait, comme pour gagner du temps, trop effrayer pour les franchir. Quitter le centre et rejoindre la pénombre qui entouraient la table... ce serait comme franchir un cap, et se lancer dans les intrigues de la ville pour de bon.

Il resta quelque instant, à réfléchir à ce qu'il avait en effet laissé derrière lui momentanément, là bas à Themisto.
Profitant de la dernière remarque de Conrad sur la visite du dôme du conseil, il temporisait l'épineuse question.

-C'est bien sûr un plaisir ineffable de pouvoir visité un tel lieu.
On imagine facilement que chaque décision importante pourrait être prise avec ou sans de tels salles de réunion... et pourtant ça reste une vérité indéniable que .. lorsque l'on hésite.. lorsque chaque conseiller doit peser le pour et le contre, et finalement voter de concert avec les autres, votre regard doit inexorablement porter aux alentours. Au sommet, sur les côtés ou même juste sur la qualité des dalles posées au sol... Je me suis toujours demandé...
même sans être d'un bête romantisme, à quel point on se laisse influencer par le cadre de nos bureaux?  Serait-je le même aujourd'hui si le temple avaient été entièrement détruit par le colosse? Que décideriez vous pour la ville si dès demain l'on peignait les murs de cette pièce en rouge et blanc?



Alton haussait les épaules d'un coup sec, comme dédaigneux de son propre questionnement, n'attendant apparemment aucune réponse malgré ses nombreuses poses et ses regards appuyés vers Conrad.

-Concernant la tempête Impériale, c'est parfaitement sidérant : quand j'ai appris la nouvelle, je me tenais debout je me suis bien entendu raidi, avec force, je me souviens même avoir empoigné la table à côté de moi, à m'en donner des crampes. Les fléaux du corps et les soubresauts du métabolisme, voilà des distractions qui m'a été ôtées il y a bien longtemps, et pourtant ce jour là, tout les malaises possibles dû à l'appréhension me sont revenus, tels des fantômes.

Alton agitait les bras de tous côtés à cette réminiscence, même son visage s'était illuminé , comme suppurant d'une couleur et d'un émoi enfantin revenus de plusieurs siècles en arrière.. mais il s'arrêta soudain et regarda Conrad, les bras retombant ballant le long de son corps.

-Et pourtant.. rien. C'est limite le plus troublant, et le plus déstabilisant de tous les résultats que j'aurais pu attendre : de mon point de vue, si peu de choses ont changées. Après de si nombreuses ères pourtant, est ce qu'on pourrait imaginer autre chose que Démégor pour guider les Cavaliers? Non, vraiment pas, en tout cas moi certainement pas.

Mais les jours passent, les semaines se succèdent : l'église n'a que peu souffert. Il semblerait que les quelques officiers restés en position à sa suite aient réussi à redonner un souffle au commandement.


Il avait tendu les paumes devant lui comme si il s'attendait à y lire une réponse.

-Le ras de marée aura été conséquent chez eux... même dans les rues de la ville : confinements, défilés militaires et traques aux sympathisants de l'ancien ordre. Mais je crois que c'est le genre de perturbation qui n'aura fait que raffermir la conviction de ceux qui restent.
Les soldats ont continué de prier de plus belle en renouvelant leurs voeux, pour ceux qui se sentent l'envie de se lier à Sharna par l'église en plus de leur service martial. Et les civils...


D'un pas brusque il passa finalement derrière les piliers, commençant à serpenter à la périphérie du cloître politique.

Il faut être honnête : Démégor aura prit tellement de temps et d'énergie à mater ce Phelgra rebelle et tapageur... il a su mettre les nobles et les élus au trot, encore et encore jusqu'à ce que cela rentre dans leur sang, même sans lui ; je pense que la majorité des gens ont su garder leur rôle.
Car nous avions beau agir sous le joug de Sharna l'un et l'autre, je pense que jamais réellement nos destins se sont percutés... guidés que nous étions, par la même voix, par le même plan, nous agissions parallèlement vers un même but, vers Sa gloire. Et il n'y a aucune raison que le nouvel impérial, promu par la volonté de notre maitre, agisse différemment, autrement que dans notre intérêt à tous.


Il s'était quelque peu dressé de fierté sous le coup de son prêche. Mais dans un soupir, il redescendit d'un étage, le regard moins illuminé et le ton moins hautain, alors qu'il ramenait les mains dans son dos il finit par s'immobiliser au pied d'un pilier.

-Et pourtant ..  que Sirion est stupide... oh ça, c'est un fait. Mais heureusement il est guidé par le gantelet robuste de Sharna, les rares écarts serviront de leçon, et ça je suis sûr que ça suffira à écraser le moindre des remous qui se formeront... même au delà de l'épicentre de Themisto. Peu importe le temps que ça prendra.. et c'est aussi pour cela que je suis là, pour éventuellement mesurer ce genre de retombées.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeVen 11 Juin - 17:56

Son ancien tuteur prit la parole en s'interrogeant sur la disposition des lieux de pouvoirs, tels que la Salle du Conseil, et sur l'influence qu'ils pouvaient avoir sur les personnages amenés à prendre des décisions. Il avait remarqué l'intérêt du Haut Prêtre pour la visite des lieux et pour les réponses qu'il avait reçu concernant la politique de la Cité. Ce n'était guère étonnant pour Conrad, mais au fond de lui même, il ressentait cette pointe de fierté qui surgissait sous l'approbation d'un précepteur satisfait. Bien évidemment, il se garda bien de le montrer en restant parfaitement maitre de lui-même.

Les questions que posait Alton était purement rhétorique et Conrad se garda bien d'y répondre malgré les regards de son ancien mentor. L'habitude du Haut Prêtre pour les réponses élaborée et passant par des introductions détournées lui était bien connu. Il aborderait bientôt le cœur de sa réponse à la question qu'on venait de lui poser.

Après une courte pause, ce dernier aborda enfin le sujet du changement de pouvoir à la tête des Cavaliers de Sharna et donc de Phelgra. Il affirma avoir été aussi surpris que les autres. Alton décrivit le choc qui le saisit à l'annonce de la nouvelle de la mort de Démégor et du coup de force de Sirion. Etait-ce véritablement la réaction qu'il avait eue ? Peut-être... Il n'aurait guère été surpris de voir la stupéfaction chez le Haut-Prêtre. Après tout, Démégor était à la tête des Cavaliers de Sharna depuis si longtemps et travaillait depuis longtemps avec Alton.

L'émotion était lisible sans difficulté sur le visage du plus haut représentant de Sharna sur Isthéria. Ses bras s'agitait alors qu'il expliquait ses appréhensions concernant le futur après un tel événement. Mais il se stoppa tout à coup pour se fixer sur Conrad. Cela eut le mérite de surprendre le conseiller qui fronça un sourcil avant de reprendre une expression plus neutre.
Le Haut Prêtre expliqua être surpris et perplexe face au fait que malgré ce changement brutal à la tête du pays et de l'Ordre des Cavaliers, presque rien n'avait changé. Le Culte de Sharna restait stable et les Cavaliers continuaient à fonctionner comme ils l'avaient toujours fait, avec un souffle quelque peu nouveau selon Alton.

Au fond de lui, Conrad aurait espéré recevoir des nouvelles de tensions et dissidences dans les rangs des Cavaliers. Le Conseiller avait toujours compté sur la puissance et l'influence de ces derniers dans les divers plans qu'ils avaient réfléchis, bien évidemment, mais il avait prié Sharna pour une bonne surprise à ce sujet. Ce dernier ne semblait pas l'avoir écouté, semble-t-il...

Aussi Conrad n'écouta pas attentivement le récit des défilés militaires et autres cérémonies associés à l’apparat guerrier et militaire du régime des Cavaliers.
Alton circulait dans la pièce, examinant les piliers et passant derrière eux tandis que Conrad ne se déplaçait presque pas, préférant le suivre des yeux dans une économie d'efforts qui le caractérisait si bien.
Un sujet plus intéressant fut enfin abordé. La réaction de la population à ce changement. D'aucun avaient tablé sur des insurrections et des soulèvements qui auraient pu sapé le pouvoir des Cavaliers. Mais d'après les dires du Haut Prêtre de Sharna en personne, cela semblait loin d'être une possibilité.
Les résultats des répressions impitoyables de Démégor jouaient donc en faveur de son successeur et meurtrier... Ironie de l'histoire dont seuls les dieux ont le secret.

Alton semblait s'acheminer vers la conclusion de son discours en prenant le ton d'un sermon. Cette attitude devait lui venir aisément sans qu'il n'ait à y penser. L’Église de Sharna avait travaillé main dans la main sans s'opposer à Démégor, élu de Sharna lui aussi, aussi il en serait de même avec Sirion, ayant atteint sa position par la grâce de Sharna.

Et enfin ! Enfin... Le Haut Prêtre de Sharna Alton Zolond donna son avis sur ce nouvel Impérial. Et cela valait le détour. Stupide, si stupide que seul le bras de Sharna en personne ne lui permettrait de tenir sa nouvelle position.
Alton craignait des retombées terribles sur tout le pays du fait de ses actions et allait utiliser sa visite dans le sud, à Ridolbar, pour essayer de les mesurer plus précisément.

- Il est clair que certaines décisions récentes de l'Impérial ont semé le trouble et la colère chez certains citoyens fort attaché à l'autonomie de leur Cité. Je crains même que cette cause puisse servir de point d'attache entre les divers groupes éparpillés dans tout Phelgra.

Conrad décida de se rapprocher du Haut Prêtre qui avait quelque peu déambulé dans la salle.

- Bien que je partage votre sentiment. L'attitude des Cavaliers dans la région et dans la Cité n'a guère été modifié par le changement à la tête de leur Ordre. Certains officiers ont été remplacés, des rivalités ont été liquidés lors de duels... Mais rien d'anormal au vu du fonctionnement habituel de l'Ordre.

Le regard du conseiller s'égara sur la table du Conseil. Pensif, il réfléchissait à l'événement ayant conduit à la chute de Démégor et à l'ascension de son rival, Sirion.

- Sharna s'est peut-être lassé de la stabilité d'un homme comme Démégor. Qui plus est après ses défaites militaires... Le changement n'est pas si mal. Il faut parfois savoir rompre le statu quo.

Ces mots avaient été prononcé en écho avec ce qu'il avait dit de la politique ridolbarienne. En vérité, ce n'était pas un statu quo, mais un équilibre précaire, prêt à basculer au moindre changement. Un équilibre de terreur. Si l'une des factions venaient à prendre un avantage qui déséquilibrerait l'échiquier politique, cela virerait à un bain de sang. Ce scénario était celui que tous craignait mais n'était pas si absolue que cela, selon Conrad.

- Le monde semble être à un croisement... Tant d'événements hors de notre contrôle, voire de notre compréhension... Si nous nous assurons mutuellement d'un soutien réciproque, je suis sûr que les retombées ou les remous que vous craigniez pourront être maitrisés dans cette partie de Phelgra.

Lançant un regard rapide autour d'eux, il fit signe à son ancien tuteur de le suivre. Conrad se dirigea vers l'une des portes se trouvant dans l'ombre et l'ouvrit sans hésiter. Un petit vestibule et un escalier les menèrent ensuite dans les étages du Palais du Gouverneur. Après quelques instants de marche dans de longs couloirs, pleins de portes, de tableau et de tapisseries, ils arrivèrent enfin devant une porte clairement mise en valeur et plus importante.

Le bureau du Conseiller Ravensberg était sobre et sans ornementation vulgaire. C'était avant tout un lieu fonctionnel sans ostentation.

- Asseyez-vous, Haut Prêtre. Je serais curieux de vous écouter m'expliquer les gens de "retombées" que vous voulez mesurer ici. Vous le savez mieux que quiconque, j'ai toujours soutenu l'Eglise de Sharna dans la Cité et nous avons noué des relations de travail et d'intérêt solides. Je pense être à même de vous apportez sinon mon aide, en tout cas mon soutien.

Conrad s'était assis sans attendre que son invité ne le fasse. Son bureau était bien plus discret et privé. Même si la Salle du Conseil, par sa disposition même, rendait tout espionnage difficile à effectuer, ce n'était pas impossible. Les bureaux des conseillers était toujours plus sûrs, raison pour laquelle autant de tractations se faisaient non pas dans la Salle du Conseil, publique et ouverte mais derrière les portes fermées des bureaux personnels des Conseillers.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeSam 26 Juin - 14:08

Alors qu'ils commençaient à s'engager dans le vestibule , Alton répondait comme sur le ton de la réflexion à la remarque selon laquelle Sharna s'était lassé de Démégor.

-J'ignore si les évènement ont été menés directement par la main du Saigneur, mais ce qui est sûr c'est que l'homme qui commandait ses cavaliers était lui aussi bien conscient du besoin d'un changement.
Je suis désormais persuadé que rompre l'ordre mondial était précisément le but de ce conflit... Quant à savoir dans quelle mesure il avait envisagé l'ampleur d'une défaite, ou un risque de mort en contrepartie .. Vu sa position il n'était pas homme à redouter telle exposition.
En tout cas par le passé il ne l'a jamais été.


Il avait marqué une pause nostalgique factice à ces mots, profitant de ce tempo pour observer ce nouveau décors qu'étaient les couloirs des étages supérieurs. Il aurait surement repris son exposé dans ce qui promettait à nouveau d'être une interminable diatribe sur ce qu'il imaginait des projets de Démégor, néanmoins de façon assez étrange, même après avoir inspiré longuement il se garda bien de reprendre, .

L'atmosphère était bien sûr solennel, mais rien qui n'avait l'air assez hors norme pour lui avoir coupé le souffle. A n'en point douter il avait été interloqué par l'une des décorations murales, mais il était difficile de savoir exactement à cause de laquelle sa pause de style s'était changée en interruption du fil de ses pensées.

Il s'efforçait de détailler plusieurs tableaux et tapisseries avec le même genre d'attention, afin de distiller d'avantage le genre de thème qui l'accaparait réellement plus qu'un autre. Aucun n'était particulièrement religieux, il s'agissait plus de scènes historiques. Même les icônes légendaires qu'il pouvait y avoir étaient plus empruntes d'une satyre politique que de mythe de croyances.

Il se laissa guider jusqu'à la porte, silencieux mais en souriant confortablement alors qu'il observait cette fois d'avantage le plafond, comme pour tenter de deviner où ils pouvaient en être rendu dans la profondeur du complexe administratif.

Comme on pouvait en effet s'en douter, l'architecture avait misé d'avantage sur la sécurité que sur l'effet. Dans des endroits comme Hesperia nombre de bureaux d'importance auraient été centrés au coeur de l'édifice, pour que tout le monde ne puisse ignorer où la Seigneurie se trouvait. Mais ici -sans aller jusqu'à parler de labyrinthe- on avait préféré les accès enclavés, les pièces éloignées les unes des autres, et certains couloirs plus anguleux que nécessaires.
Ils devaient bénéficier de plusieurs mages psychiques pour repousser les gêneurs, mais le plus archaïque se révélait souvent le plus efficace contre la portée de la plupart des sorts : des épais murs de pierre.

Certains prétendaient que des matériaux tels le grès ou l'ardoise étaient plus opaques aux pouvoirs de divination et de lecture mentale.. d'autres tentaient carrément d'incruster les blocs avec des éclats de pierre de sphène. C'était probablement juste des rumeurs.


En voyant le bureau de Conrad, et la neutralité de celui-ci, Alton se demanda visiblement -bien que silencieusement- à quel point le propriétaire cherchait à flouer le monde.
A cet instant il n'aurait très sincèrement pas pu dire si l'homme était réellement sobre, pragmatique, ou juste ambivalent. Que ce bureau soit le seul qu'il utilisait pour expédier ses affaires, qu'il ne soit que l'antichambre d'un second bureau secret plus richement décoré, ou alors l'expression juste mais miniaturisée d'une rigueur qu'on retrouverait aussi dans l'antre de son manoir, cela était un mystère.

Alton mesurait avec une panique fugace à quel point ces quelques années auraient pu suffire à l'homme pour gommer ses changements de caractère. Il l'avait bien sûr fait surveiller tout ce temps, mais mollement, quasi certain d'avoir cerné la courbe que prendrait sa psyché à mesure qu'il grandirait.

Avec une simplicité grotesque, il ne pu s'empêcher d'adresser un sourire mutin à Conrad, sachant parfaitement à quel point cela risquait de le faire paraitre brutalement angoissé.

-Bien joué. Pour la décoration j'entends. Il est parfois dur d'installer du confort au milieu de la rigueur d'une si haute fonction mais c'est là. Sans choquer ni le règlement ni la mesure de vos prédécesseurs .. c'est à la fois votre bureau et celui d'un conseiller. Vous n'incarnez pas seulement un rang, vous le possédez à ce qu'on pourrait dire.


Il sorti un cône d'encens de sous sa toge, et l'alluma avec quelques friction de silex avant de le poser sur le rebord de la cheminée.

La braise rougeoyante commença à dégager une fine ligne de fumée, qui ne semblait avoir aucune odeur distincte pour l'instant. Sur invitation il saisit la chaise et la tourna d'un rien, en direction du diffuseur qu'il avait disposé, autant que du tableau qui se trouvait quelques centimètres plus à gauche, et il s'en servait comme point de contemplation. Il tournait de temps en temps la tête pour faire face à son interlocuteur, pour écouter comme pour répondre, mais il en revenait toujours vers la peinture d'un regard presque apaisé.


-Si je viens c'est aussi justement pour découvrir les retombées auxquelles je n'aurais pas pensé.
Via des missives je pense avoir compris, au moins imaginé, quelques uns de ces bouleversements mais il faut bien admettre que vous en serez meilleur juge, à même de me dire lesquels sont réels et ce-dont vous, vous pourriez avoir besoin.

Mais le tout premier point qui m'a le plus interpelé c'est... vos projets de sécurité. Autant j'ai rien à redire sur le besoin de renforcer vos défenses en général, renouveler quelque peu la garde... mais j'aimerais savoir contre quelle menace vous pensez vous prémunir.
Je vais pas refaire un cours sur l'escalade des tensions, mais en l'occurrence si vous faite exploser trop fortement des signes défensifs.. on va vous forcer à les utiliser.

Les seules menaces que vous avez sont la possible rébellion des gangs, un éventuel groupement de pillards Argyreiens, ou alors un putsch des cavaliers pour remplacer votre conseil par une junte.
Dans tous les cas ça ne suffira pas : les premiers viendront de l'intérieur des murs fortifiés, les seconds se contenteront de harceler vos caravanes et les guetteurs sur vos chemins de ronde, depuis les surplombs de la montagne.. et les troisièmes pourront assiéger et perforer vos murailles peu importe les apports récents, si vraiment ils veulent y mettre les moyens.


Une volute fine commençait à naviguer. Le flux n'était pas assez épais pour charger la pièce, mais à la faveur de l'air remué, un filin pouvait passer entre eux pendant quelques secondes avant de se dissiper faute de maintien.

Si vous voulez être efficace il vous faut aussi une armée personnelle à placer autour de ces murs mais... tout groupe suffisamment puissant pour tenir la frontière sud ou faire hésiter les cavaliers, le serait assez pour renverser votre garde. Ils seraient forcément soudoyés par l'offre de l'un des trois groupes vindicatifs.

.. sans ajouter le fait que.. vous avez déjà copieusement rincé les artisans de Bor pour vos fortifications... Levez une armée, et ce sont les forges de Bor qui entretiendront leur matériel, saisons après saisons.



Perdu dans la contemplation incandescente de l'encens, il s'était laissé à parler pleinement, en répétant toute l'étendue d'une réflexion qu'il avait dû malaxer longuement pendant son trajet.
Il avait répété tout cela presque machinalement, et manifestement il profitait de sa récitation pour réfléchir en même temps, le regard dans le vague, comme si il espérait trouver une solution restée jusqu'alors hors de portée de l'évidence.


Les cavaliers tentent depuis des lustres de s'accaparer une confortable main d'oeuvre d'artisans, ils veulent être entièrement indépendants pour ce qui est de la production de leurs équipements, ils ont déjà un savoir faire au sein de leur rangs, mais ont régulièrement besoin des prêtres de Bor, auxquels ils ont recours par mon intermédiaire. A Themisto l'équilibre et déjà pénible à contrôler, même en ma qualité de Gelovigien, j'ai du mal à arbitrer convenablement les négociations entre mes collègues et l'intendant des Cavaliers de Sharna.
Je doute que vous vouliez souffler sur ce feu ici bas, à Ridolbar et leur rappeler qu'une troupe rivale pourrait même seulement risquer d'émerger avec la ferveur d'une autre sainte église du Pape. L'ordre de Bor, ou que ne sais-je.
C'est vraiment à mes yeux l'unique raison qui pourrait leur donner envie d'assujettir durement votre gouvernement.
Mieux vaut inviter les cavaliers à défendre votre sud, et concentrer les moyens de vous ne dépenserez pas à les égaler sur le contrôle des foules.


Il avait parlé avec passion, un teinte d'urgence, et un ton d'inquiétude qu'il avait été incapable de dissimuler sur une aussi longue litanie. Et comme toujours, faute de pouvoir, il choisi de ne pas chercher à le faire.

Sans trembler, il aurait pu jurer s'inquiéter autant du sort de Ridolbar que de celui de sa propre influence au sein de l'église, car les deux étaient indéniablement liés. En cela il n'avait pas menti il travaillait autant avec ses frères Gélovigiens qu'avec ses cousins cavaliers, et imaginer qu'un groupe puisse écraser rien qu'un peu les affaires de l'autre risquait fortement de lui nuire. Que ce soit juste par compassion pour leur bien être, ou pour intérêt politique égoïste.

Et pourtant malgré toute la vulnérabilité manifeste de sa position, il se tenait à présent plus aussi raide sur sa chaise que pendant son discours. Il croisa les jambes, et joignit ses paumes sur son genoux. Il attendait de voir sous quel angle Conrad considérait les choses. Comme si il pensait pouvoir se décharger de son propre problème sur les épaules du conseiller en le travaillant d'avantage.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeMer 30 Juin - 23:09

Conrad écoutait avec attention le Haut Prêtre. Assis sur son fauteuil, il l'observait poser l'encensoir tout en dissertant sur la situation politique actuelle. Il notait dans un coin de son esprit les remarques en tout genre, comme celle sur la décoration du bureau, ne sachant pas véritablement s'il s'agissait d'une ironie ou d'un compliment sincère, mais l'enregistrant quand même.
C'était réellement une fascination de voir Alton Zolond s'approprier l'espace autour de lui quand il découvrait un endroit nouveau. Les yeux du prêtre était vif et ne ratait aucun détail, s'intéressait à tout, même les choses les plus insignifiantes.
Si certains auraient pu y voir une espèce d'attitude ridicule, il y avait en fait une véritable volonté de comprendre et de contrôler ce qui l'entourait, selon Conrad. C'était à la fois admirable et dangereux. Sa focalisation sur le tableau qui ornait un mur du bureau était presque dérangeante. La peinture n'avait rien de bien extraordinaire et c'était précisément pour cela que le conseiller l'avait gardé quand il avait prit possession du bureau à son entrée en fonction.

L'encens se répandait doucement dans la pièce. Conrad n'y prêta guère attention. Toutefois, cela donnait une ambiance plus mystique à leur entrevue.

Lorsque le Haut Prêtre aborda enfin le vif du sujet concernant les bouleversements à venir, il exprima une certaine perplexité quant aux projets défensifs entreprit à Ridolbar depuis peu, expliquant que cela serait sans doute mal perçue de la part des Cavaliers. C'était bien sûr un risque que Conrad avait anticipé, mais il avait juger qu'encourager de tels projets via sa modeste position de conseiller ne pouvait qu'aider la Cité.

- Quelle menace craignons-nous pour chercher soudainement à renforcer notre cité dans ses fortifications et sa garde ? questionna Conrad de façon toute rhétorique. Éminence, vous n'êtes pas sans savoir que dès après son accession au pouvoir, le Grand Maitre Sirion a promulgué un décret qui a quelque peu... perturbé certains de nos concitoyens.

C'était là un doux euphémisme. Les premières mesures de Sirion témoignaient d'un volontarisme fort de centraliser l'autorité du pouvoir en Phelgra. Or, Ridolbar, comme d'autres cités phelgranes, bénéficie d'une large autonomie dans la gestion et le gouvernement de la ville. Si l'autorité des cavaliers est indéniables, leur administration sur la Cité corrompue avait toujours été indirecte, offrant une large adhésion des élites politiques et aristocratiques régionales au régime des Cavaliers. Mais si le statu quo venait à changer, les positions de tout le monde se verrait menacées. Et cela était sans doute la menace qui était le plus susceptible de mobiliser de manière coordonnée les puissants de Ridolbar.

- Aussi avons nous entreprit de réformer notre garde, de reprendre l'entretien de nos murailles... Ridolbar ne cherche pas la guerre avec les Cavaliers. La loyauté de la Cité reste inchangée. Mais les conditions de succession à la tête des Cavaliers ont été bien troubles... Nous connaissons bien les conflits de ce genre et nous savons jusqu'où cela peut mener les membres d'une même allégeance. Les luttes intestines peuvent déboucher sur une guerre civile de grande ampleur. Les informations parcellaires qui nous sont parvenus au compte goutte ont fait état un changement quasi total des officiers supérieurs de l'Ordre et de la fuite de l'ancien second de feu Démégor. Wode pourrait très bien raviver les braises du conflit qui a opposé Sirion et Démégor et alors chacun devrait choisir entre Sirion, Wode et une neutralité toute aussi risquée.

C'était là une justification avançant la prudence comme simple mobile des projets défensifs en cours. Une noble justification pouvant passer pour vertueuse. Elle était tout à fait fondée, mais loin d'être le seul motif ayant sous-tendu les actions du Conseil de Ridolbar et de Conrad depuis l'avènement de Sirion.
Le visage complètement de marbre, il hésitait à se montrer plus franc avec Alton. Pouvait-il réellement converser avec lui comme s'il était un allié totalement fiable ? Ces projets lancé conjointement avec le clergé local de Sharna avait reçu son soutien entier et avait fortement aidé Conrad qui en était à l'initiative. Mais le Haut Prêtre n'était fidèle qu'à son Eglise et non à un prétendant ou une faction politique. Ou alors avait-il décidé d'agir comme informateur ou envoyé de Sirion ? Cela paraissait peu crédible, mais les rapports de forces s'étant établi à Thémisto restait encore trop flou pour Conrad.

- Et puis, continua Conrad sur un ton un rien plus léger, ces murailles avaient bien besoin d'être rénovées. La Garde doit être réformée. Les quartiers et rues de Ridolbar sont parfois de véritables champ de bataille que même les plus aguerri des Cavaliers de Sharna ne s'y risquent pas. Pourtant, notre maitrise de la ville est essentielle, si nous voulons pouvoir servir Phelgra et Sharna de notre mieux...

Il passa sous silence que ces projets de réformes avaient pour but de placer des hommes fidèles tout en éjectant les agents rivaux. Que les objectifs étaient de grignoter l'influence des factions internes à la Cité. Qu'il ne faisait absolument pas confiance au nouveau Grand Maitre pour ne pas s'ingérer dans les affaires de la Cité. L'idée d'assurer un contrôle direct sur Ridolbar devait trotter dans la tête de nombreuses personnes à Thémisto.

- Quant à l'insuffisance de ces mesures et réformes... Je suis conscient des limites de cette politique et vous avez totalement raison quant à l’enrôlement d'une force armée supplémentaire. Cela n'est pas à l'ordre du jour, mais cette question est avant tout dépendante des rapports de forces entre les conseillers de la Cité et les factions de la ville. Malgré notre réforme de la Garde, si la situation s'enflammait... Il n'est pas sûr que nous puissions garder le contrôle de la totalité de la Cité. Et comme vous le savez, demander à un troupe de Cavaliers de venir assurer l'ordre à l'intérieur des murs... n'est pas une idée acceptable pour la populace comme pour les élites.

Le Haut Prêtre avait mentionné un point important, qui tenait aux querelles de clochers. Alton avait prononcé toutes ses remarques et interrogations d'un ton machinal qui indiquait qu'il avait longuement réfléchi au discours qu'il tenait actuellement. Sans doute la question lui trottait-elle dans l'esprit depuis un moment. Conrad écouta dans un silence quasi religieux son ancien tuteur. Il n'exprima aucun désaccord, ni aucun malaise à l'écoute de ce discours qui critiquait en creux des politiques qu'il avait soutenue. Certes, il était effectivement en désaccord avec certains points soulevé par le Haut Prêtre, mais il avait trop de respect pour la longue expérience de celui qui avait en grande partie fait son éducation, pour ne pas faire attention à ce qu'il disait.

- Éminence, j'entends bien vos déboires à faire l'arbitre entre les artisans indépendants travaillant pour les Cavaliers et le grand contingent d'artisan affilié au clergé de Bor... Je vous suis reconnaissant de vouloir épargner à la Cité d'innombrables négociations... Sans doute les Cavaliers n'aimeraient pas voir que nous nous appuyons trop sur les prêtres et artisans de Bor. Toutefois, les Cavaliers n'ont pas à leur charge l'entretien de la Cité, ni son maintien de l'ordre, ni l'équipement de la garde. Cette prérogative appartient à la seule autorité dirigeante de Ridolbar.

Il marqua une pause pour appuyer son propos.

- Je parle avec la voix de tous les conseillers quand j'affirme cela. Nos partenariats avec le clergé de Bor quant à la rénovation de nos fortifications et à la fabrication d'équipement pour notre Garde et ses nouvelles recrues ne sont absolument pas exclusifs. Il se trouve que nous allons à la meilleure offre de service. Le Conseil n'a pas le luxe de pouvoir exclure des artisans aussi doués et performants, en plus d'être mobilisables rapidement, que ceux au service du clergé de Bor. Je pense que cela est tout à fait compréhensible. Vous l'avez bien précisé, l'Ordre des Cavaliers cherchent à se constituer une main d’œuvre d'artisan non dépendant d'un clergé, afin d'assurer leur autonomie. Et bien, cela a des conséquences. La majorité de leur production se trouvant à Thémisto, nombre d'artisans sont allé là-bas pour répondre à la demande en équipement des Cavaliers. Aussi, sans le clergé de Bor, nous aurions du mal à entretenir les armes de notre Garde, sans parler de les renouveler et de rénover nos murailles.

Nouvelle pause. Le regard de Conrad était froid comme l'acier et planté dans celui du Haut-Prêtre. Sans montrer aucune animosité, ni agressivité, il se montrait ferme dans son propos.

- Si cela vous rassure, je ne crois pas qu'aucune cité de Phelgra ne soit en positions de bâtir une force armée pouvant réellement menacer les forces des Cavaliers. Si, et je dis bien si, Ridolbar devait à enrôler des soldats supplémentaire en dehors de sa Garde, ce ne serait que pour assurer la paix civile dans ses rues et maintenir un semblant d'ordre. Même si vous savez mieux que moi ce qu'il en est véritablement de l'ordre dans notre monde...

Tournant finalement lui aussi son regard vers le tableau sans intérêt qui trônait dans son bureau, Conrad contempla ce paysage typique du piémont de la région avec Ridolbar représenté au loin.

- Je l'affirme avec vigueur, Eminence, conclut Conrad. Il n'est pas dans les intentions de Ridolbar de défier l'autorité des Cavaliers et de vouloir soutenir une quelconque velléité de rébellion à leur encontre. La défense de la frontière a toujours été une priorité secondaire pour la Cité, tant elle était assurée que les forces armées des Cavaliers s'occupaient de cette tâche. Notre contribution à cette mission est certes présente, mais avant tout symbolique et ne se concentrant qu'à la coordination entre la Cité et les Cavaliers et à la logistique.

Défiance, confiance, trahison, loyauté... Voilà le genre de concept que tout le monde pense connaitre et maitriser. La réalité est que personne ne peut se targuer de maitriser ces choses-là quand on n'a pas eu à faire des choix impliquant la mort ou la vie de milliers de gens, sans compter la sienne.
Tout ce qui comptait finalement pour Conrad était d'assurer que le statut de la Cité ne serait pas remis en cause par la nouvelle administration des Cavaliers et que le statu quo actuel, profitable aux deux partis, pourrait être préservé.

- Voyez-vous, Haut-Prêtre... Nos politiques visent à nous assurer que le statu quo pourra se perpétuer sans créer les remous que nous craignons tout deux dans le paysage de Phelgra. Ces changements que vous voyez ne sont en fait que des pas vers une reprise en main de la Cité par son gouvernement, en toute loyauté avec l'ordre actuel.

Ces pas dont parlait Conrad était également des mouvements de pions sur l'échiquier politique de la Cité. Le conseiller Ravensberg avançait enfin ses pièces pour prendre une position de force en vue d'une victoire complète sur ses rivaux politiques. Les grincements de dents chez les cavaliers étaient un inconvénient inévitable, mais il saurait gérer cela en temps voulu.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeDim 4 Juil - 20:55

Il écoutait avec attention l'analyse du conseiller. D'un air momentanément mesquin au moment de lui donner la parole, il en était revenu à un sérieux certain après quelques minutes seulement, en écoutant les premières contestations.

Au début, il demeura passablement déçu. Conrad semblait avoir envisagé ces risques, mais les estimait trop peu susceptibles d’arriver pour justifier une baisse de régime des améliorations voulues. Manifestement une erreur de jugement.

Il se mit de travers sur sa chaise pour être plus confortablement installé, rassuré par le retard d'analyse manifeste d'un opposant potentiel.

Toujours les jambes croisées, il finit finalement par sortir une boite de sa poche. Il croqua distraitement les grains, tantôt poivre, plus souvent piment ; des essences fortes, les dernières à présent capables de stimuler ses papilles presque mortes.

A mesure qu'avançait la présentation, c'était avec un regard d'avantage attentif qu’il visualisait finalement les idées de son interlocuteur, comme si les mots pouvaient les dessiner à l’aide de la fumée ambiante.

Plus il écoutait, plus il lui venait à l’idée que le conseiller ne faisait pas que badiner, il avait l’air convaincu de son propre plan.

A défaut d'être complètement persuasif, cela donnait au moins confiance dans la mesure il ne pouvait pas ignorer le risque inhérent qu’il prenait, à marcher ainsi sur la ligne du rapport de force.
Conrad affirmait vouloir garder une position ferme mais neutre, et dans un pays où on acceptait si peu les fortes têtes, il fallait être sûr de son coup. Il ne pouvait pas être joueur à ce point, même en tant que résident de Ridolbar.

-Le point charnière étant que j’ignore jusqu’à quel point vous pouvez espérer contenir la population retorse de la ville avec votre seule garde, fut-elle renforcée.

Car ce qui est sûr c’est que la rénovation des murs ne va pas vous aider à contenir un soulèvement interne. Et si les cavaliers ont en effet peur de s’engager dans certaines rues, il en sera sûrement tout pareil de votre garde.


Il rangea sa boîte à friandises dans une poche qui redevint quasi invisible entre les plis de sa toge. Puis il se leva pour faire quelques pas, mains dans le dos, à mesure qu’il développait.

-Mais je suis malgré tout tenté de vous croire, je ne viens après tout que trop rarement jusqu’ici ; mes connaissances sur la densité des dissidents sont limitées...

Ridolbar était en effet très excentrée par rapport aux autres cités et la tour ouest qui les desservaient en patrouilles, cela limitait les allées et venues des officielles compte tenu de l’épais marais qui gênait même les messagers montés.

A cause de cela, et malgré toute l'arrogance dans laquelle il barbotait, Alton était bel et bien prêt à convenir qu’il connaissait moins bien la ville depuis deux décennies, il était prêt à s’approprier quelques informations de la part d’un homme de l’intérieur.

...tout comme vous semblez mal mesurer le format qu’adoptent les cavaliers actuellement : il y a en réalité très peu de chances qu’ils cherchent vraiment à s'approprier le contrôle des cités.
S'ils ne l’ont pas fait au plus fort de leur temps, c’est pas avec les troubles actuels que le projet va se lancer. Ils vont continuer de conserver une force mobile, de maraude et de contrôle.. pas d’occupation.

Il faudrait en effet déjà s’assurer de l’unité parfaite… pas seulement des fidèles de Wode, mais des plus opportunistes, les discrets, qui ne confessent la fragilité de leur loyauté qu'aux oreilles de Sharna le soir avant de s'endormir. Et la façon dont je le vois : le temps que cela se résolve vous auriez eu le temps d’agir,  sans commencer pour autant à prendre des mesures visibles avant que le moindre vainqueur ne se découpe.


Toute en gardant sa main gauche dans son dos, et même si son ton restait relativement neutre, il ne pu s'empêcher de balayer l’air de la main pour évacuer son dédain sur l’individu :

J’ignore si Sirion est trop aveugle pour se l’avouer, ou si c’était juste une menace en l’air pour voir les réactions des gouverneurs, mais aujourd’hui il ne pourra jamais mettre la main sur la moindre ville… sauf peut-être Themisto à la rigueur … si tant est que ce ne soit déjà le cas.

Il joignit ses mains et pointa son visage vers le plafond, comme s’il en priait, mais en souriant abondamment devant la contradiction.

La seule façon que vous auriez de briser ce statu quo de toujours c’est justement en montrant des signes trop manifestes de changement, en lui donnant une bonne raison de vous désigner "conseil de belligérants".

Même en jurant publiquement ne pas vouloir les défier, ça risque très vite d’en avoir l’air, car agrandir les murs leur envoi à eux le signal que vous vous tenez prêt au cas où…
et aux citoyens que vous vous méfiez de votre alliance tacite avec eux.

Ils ont beau savoir que les cavaliers ne pourraient pas rentrer librement dans certains quartiers, ils redoutent toujours un peu malgré tout que le conseil ne leur ouvre la porte un beau jour ,et s’allie à eux pour purger les poches de non droit de façon bouillonnante.

Et à l’inverse -si il est libéré de l'ombre dissuasive d'un renfort de cavalerie- le peuple pourrait vouloir, lui, prendre complètement possession de la ville et tenter de se servir lui même de vos beaux murs pour survivre à un siège, si loin du manoir. Même si ils échouent, j'ai peur que cet éclat aveugle ne fasse trop de dégât à ce statu quo.

Je suis sceptique.




Il s’avança et posa ses mains sur le bureau, mais plutôt que dominateur son visage se montra rassurant et aimable, le front relâché, les sourcils vers l’arrière.


-Mais ne vous en faites pas, c’est pour ça que je suis là.
A la moindre demande du conseil de votre belle citée corrompue, je puis faire jaillir une festivité religieuse. Cela aura pour but de montrer l’accointance de Ridolbar envers les us de Sharna, autant que de distraire la population qui boira plutôt que de comploter le temps que vous mettiez en place vos gens dans vos rondes.

Ça devra éviter une brisure diplomatique.. et pour ce qui est des magouilles politiques que le future conseil restreint de Sirion pourrait entreprendre de façon moins martiale... et ben on verra quand il aura terminé de le faire et pis c’est tout, ça c’est pas bien urgent hein, il va surement se galérer autant que nous, si tant est que ça se fasse définitivement de toute façon…



Il termina la fin de son exposé avec un air enjoué, le visage d’abord déformé d’un rictus clownesque, qui se changea sur la fin en charabia confus qu’il maugréa finalement complètement dans sa barbe jusqu’à l'indistinct.

Sa course se termina dos à la porte, appuyé négligemment dessus, ne cessant de sussurer des suppositions que lorsqu’il ressorti sa boite dont il termina le contenu en quelques bouchées.

-Par ailleurs je vous conseil fortement de prier avec moi pour une attaque de pillards... si ça pouvait arriver bientôt, ça suffirait peut-être à convaincre les gens que les murs sont destinés à contenir les représailles de quelques agitateurs opposés aux Cavaliers, et non à ces derniers...

même rien qu'une TOUTE petite pour convaincre les marchands du moment de venir se réfugier dans notre relais.



Ajouta-t-il d'un air mutin et suppliant.
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MessageSujet: Re: Officielles Retrouvailles   Officielles Retrouvailles Icon_minitimeMar 6 Juil - 18:30

Les propos du Haut Prêtre étaient tout à fait intéressants et plutôt rassurants aux oreilles du conseiller. Jusque là, l'attitude des Cavaliers était resté une inconnue dans les plans qu'il avait élaboré. Tout en prenant garde à cette puissance hégémonique de Phelgra, il avait commencer à positionner ses pions.
Bien sûr, il essayait de prendre contact avec des cavaliers haut placé dans la hiérarchie de l'ordre, mais cela n'était pas aussi simple que ce que l'on pouvait imaginer. Les nombreux changements récents jetaient une ombre sur les positions de chacun et de leur influence réelle sur la politique de l'Ordre. Une certaine paranoïa conjugué à un zèle des nouveaux chefs des Cavaliers forçait à user de prudence et de délicatesse dans la prise de contact.

Or, Alton Zolond venait d'expliquer que la menace qui avait nourrit la psychose d'une bonne partie des élites ridolbariennes ces derniers temps n'était qu'une illusion. De la poudre aux yeux. De l'esbroufe bien placée. Certes, les difficultés de l'ordre était connue de Conrad, ce qui aurait pu lui faire admettre l'impossibilité d'une prise de contrôle directe. Mais quand on veut reprendre l'initiative, il faut parfois tenter l'impossible et c'est ce trait de caractère que Conrad redoutait. Sirion avait pris le pouvoir en défiant en duel singulier le Grand Maitre des Cavaliers de Sharna au vu et au su de tous, il semblait plein de volontarisme et prêt à faire bouger les choses, peu importe les conséquences...
Le Haut Prêtre avait beau ne pas cacher son mépris du Grand Maitre, il n'en restait pas moins quelqu'un de dangereux de par son pouvoir et son imprévisibilité.

Conrad resta plutôt silencieux et ne se relança pas dans un nouveau discours qui aurait alimenter le débat entre son ancien tuteur et lui.

- J'entends vos arguments et je m'en souviendrai, déclara-t-il simplement.

Il devait désormais réajuster ses plans pour éviter d'enclencher un engrenage fatal qui mènerait à une escalade entre Ridolbar et les Cavaliers. Cela serait un désastre si une telle chose devait arrivé. Une guerre civile, une insurrection démarrée sur un quiproquo des plus ridicules.
Conrad Ravensberg n'avait bien entendu aucune intention de renoncer à soutenir les réformes de la Garde et la rénovation des murailles. Ces deux mesures étaient de toute façon nécessaires pour réaffirmer l'autorité politique du Conseil.
En l'état actuel des choses, le Conseil dirigeant la Cité n'était qu'une vaste blague. A peine capable de gérer correctement les affaires courantes. Une caisse de résonance des luttes factieuses de la Cité. Renforcer la Garde, impliquer le pouvoir religieux avec celui du pouvoir politique, être intraitable sur l'application des lois était un commencement. Mais, connaissant Ridolbar et son environnement politique, la force serait nécessaire à un moment ou un autre. Tout était affaire de justification et d'apparences désormais. L'apparition d'un bon casus belli pouvant être amené de manière à faire paraitre le Conseil, et Conrad, comme étant dans leur bon droit, se faisait encore attendre. Toutefois, la patience était l'une des qualités du dernier des Ravensberg.

Les dernières paroles du Haut-Prêtre était tout à fait intéressantes et rejoignaient des embryons d'idées qui germaient depuis peu dans l'esprit de Conrad.

- Sachez que l'intérêt que vous portez à nos affaires et au bien-être de notre Cité nous vont droit au cœur, Eminence, répondit Conrad. Vos propos ne seront pas dédaignés et votre proposition ne sera pas oubliée. Quant à souhaiter une attaque de bandits, je n'y pense même pas, je n'ai que le bien-être des citoyens en tête, bien évidemment.

Cela pourrait être l'occasion de remporter une mise gigantesque si tout se mettait en place correctement. Les engrenages de son esprit coulissaient rapidement tandis que de nombreuses hypothèses surgissaient les unes après les autres. Les calculs d'opportunités en fonction des caractères et intérêts des personnages clés de la Cité s'effectuaient. Peu à peu une liste de besoin et d'objectifs s'établissaient.

Ce silence plein de réflexion fut interrompue par un assesseur du Palais venue délivrer un message à Alton. La congrégation religieuse s'estimait sans doute délaisser par son Haut-Prêtre et le mandait pour faire une apparition dans le plus grand temple dédié à Sharna de la Cité.

Sur ces entrefaites, Conrad se leva et remercia froidement son ancien mentor pour sa venue et sa sagesse.

- J'ose espérer avoir pu vous présenter Ridolbar convenablement et que vous y trouverez ce que vous recherchez. J'ose également espérer que vous réaffirmerez que Ridolbar est une loyale vassale des Cavaliers dans vos correspondances avec Thémisto, si vous en avez.

Lorsqu'il fut enfin seul, il sortit un parchemin et une plume et se mit à écrire à son homme de l'ombre, le nain Torka qui avait eu la chance de revenir d'entre les morts. Il fallait, plus que jamais, trouver des soutiens au sein même des Cavaliers de Sharna. Quelqu'un qui pourrait prendre la défense de Ridolbar au plus haut niveau, même faiblement. Si l’Église de Sharna et des hauts officiers des Cavaliers soutenaient les politiques actuelles de Ridolbar, cela suffirait sans doute pour donner assez de temps à Conrad d'accomplir son objectif.
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