[Mission] Voler les registres

Il arrive que l’on se fasse confiance plus qu’a quiconque. Au moment de rédiger la lettre de mission, vous le Juge, leader des Nérozias une pensée vous traverse. Et pourquoi ne pas s’en occuper personnellement ? Vous serez levée de tout soupçon, vous pourriez presque demander les informations sur un simple ordre. Vous réduisez l’ordre en miettes et vous vous jetez en arrière sur votre chaise de bureau. Non, ce serait beaucoup trop facile. La manipulation et les arts de l’éloquence sont une chose, mais l’action sur le terrain a toujours su créer en vous une certaine excitation.

Il est tard alors que vous achevez les ordres de la veille et quelques autres paperasses. Vous êtes chez vous. Une oreille attentive à ce qui se passe l’extérieur, la cité continue de vivre la nuit, mais à un rythme différent. C’est le moment idéal pour une promenade nocturne. Vous vous levez et reposez votre chaise en face du bureau.

Qu’allez-vous prendre pour votre sortie nocturne ? Quel itinéraire allez-vous emprunter ? La nuit est devant vous Abel Thorn.

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Alors que l’homme se lève maladroitement quelque chose vous semble louche. Il semble nerveux et vous paraît plus que troublé. Mais la sensation est brève et le visage du garde regagne vite un air fatigué avec un regard qui semble ne pas respirer l’intelligence.

Garde : « Oh oui bien évidemment pas de problème messire Thorn je vais vous chercher ça tout de suite »

Le garde toujours debout à la lumière de la bougie se met frénétiquement à fouiller divers papiers. Il commence visiblement à suer abondamment et ses gestes se font de plus en plus brouillons. Il s’arrête alors et fais mine de réfléchir un moment.

Garde : « Ah oui, mais ça me reviens, le capitaine de la garde, me semble-t-il, a emprunté ces documents avant la fin de la journée. Je vais aller les récupérer. Veuille m’excuser du dérangement Messire. »

À ces mots le soldat récupéré son manteau et un sac que vous n’aviez pas remarqués jusqu’à maintenant. Avec un sourire niais, il revêt son vêtement et vous dépasse. Le soldat commence doucement à s’éloigner dans un couloir. Ce n’est pas le chemin le plus rapide pour le bureau du capitaine de la garde…

…ni le bon chemin tout court.

Lorsqu'il entrait Abel remarquait tout de suite que l'homme se tenant en face de lui semblait nerveux, comme si le Conseiller arrivait à un mauvais moment. Bon je vous l'accorde, il est vrai que certain membre de la garde craignait le Sylphide, mais tout de même !
Le plus étrange c'est que l'individu semblait maladroit. Pour un garde voilà qui n'était pas courant et puis à vue de nez il ne semblait pas être une lumière. Tout cela rendait Abel suspicieux.Quelque chose clochait.

Suite à la demande d'Abel, le garde se mettait à fouiller parmis la paperasse étalée devant lui, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il mettait plus de désordre qu'autre chose. Les registres étaient brochés , détail suffisant pour qu'on les repère aisément sur ce bureau. C'était de plus en plus étrange. Comme s'il prenait conscience qu'il était fait comme un rat, l'individu cessait ses recherches et lançait qu'il se souvenait que les registres n'était pas ici , mais dans le bureau du capitaine et qu'il allait les récupérer de ce pas.

C'est là qu'Abel fut certain que cet homme n'était pas ce qu'il prétendait être. Ce n'était pas un garde. Bien sur il en portait la tenue, mais cette dernière semblait avoir été enfilée à la hâte. Et un garde digne de ce nom, ne serait pas aussi nerveux. L'homme empoignait alors un sac qui jusqu'à présent avait été dissimulé par le bureau et son manteau.

Un manteau ?! Depuis quand les gardes portaient des manteaux. Ils arboraient tous des capes aux couleurs d'Hespéria. Abel laissait l'individu le dépasser et le suivait du regard avant de sortir lui même dans le couloir.
Comme s'il s'y attendait, il vit le garde prendre une direction qui n'était pas la bonne. Le bureau du capitaine se trouvait à l'opposer.

" Un instant, je vous prie."  

Abel émettait un léger sifflement et Reckless apparaissait bientôt dans le couloir. Un puma avoisinant une centaine de Kilo et qui n'avait pas l'air très amical.
Un léger sourire en coin, le conseiller lançait comme pour signifier à l'individu qu'il savait.

" Le bureau du capitaine c'est … par là."  

Il désignait la direction à suivre d'un doigt..

" Vous n'êtes pas garde !" 

Abel faisait un pas en avant , main sur la garde de son sabre.

"Qui vous envoie ? Et il y a quoi dans votre sac ?"

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L’imposteur c’était figé en entendant votre dernière question. Il se retourna lentement et glissa rapidement une main dans son sac. En vous voyant la main sur la garde de votre sabre, il s’écria :

Garde : « NE BOUGEZ PAS ! J’ai dans la main un sort qui pourrait réduire ce couloir en poussière ainsi que tous ses occupants peut import leur nature » ces derniers mots étaient crachés avec mépris de sa bouche.

La personne était dans un état d’agitation extrême, il ne cherchait plus à cacher son mal-être. Ses yeux fouillés le moindre aspect du couloir comme s’il pouvait s’engouffrer dans la moindre faille que son regard allait trouver. Il poussa un cri étranglé lorsqu’il vu votre familier. Une lueur émergea de son sac et la température de la pièce monta d’un cran. L’inconnu tenta de se calmer et jeta un œil rapide dans son sac et raffermis la prise sur ce qui se trouvait dedans. La lueur faiblit à nouveau le rassurant un moment.

Le faux garde se mit à reculer dans le couloir, lentement, tout en vous gardant dans son champ de vision.


Qu’allez-vous faire ? Cet étrange homme bluffe-t-il ? Il semblerait que la prochaine décision puisse arriver à un dénouement explosif.

Sitôt les questions posées l’individu stoppait net, proférant une menace. Celle de faire exploser tout le couloir ainsi que ces occupants. Abel eut un sourire mauvais à la commissures des lèvres.

 " Tu veux tout faire sauter et bien vas-y ! Ta mission sera un échec et tu ne verras jamais la couleur de ton argent!"

L’homme était très nerveux et l’était plus encore en apercevant le puma. Sa main plongeait dans le sac et Abel apercevait une lueur. Une lueur qui devenait moins intense. Ce qui semblait rassurer le faux garde. Il avait peur et commençait à s’éloigner en reculant,  gardant un œil sur le Conseiller.
Abel tentait le tout pour le tout. Après tout, lui n’avait rien à perdre contrairement à cet homme.

" On t’a promis combien ? 100 dias ? Plus ? "

Abel lâchait la garde de son arme, mais restait prudent, gardant sa position. Si ce con venait à tout faire exploser, il aurait le temps de se jeter dans la salle des gardes et ainsi limiter les dégâts.

 " La magie n’est pas à manier à la légère !  Regardes toi ! Tu transpires à grosses gouttes et tu es plus nerveux qu’une jouvencelle. Un seul faux pas et boummm ! Tout est fini. Tu n’as pas l’intention de mourir ici, n’est ce pas ?
Deux options s’offrent à toi. La première, finir sous les griffes de mon familier et tu préféras être mort mille fois avant qu’il n’en termine avec toi ou..."

Il écartait un pan de son manteau et pointait du doigt une bourse qui semblait bien remplie.

" La seconde, je triple la somme qu’on t’a proposé et tu repars d’ici en vie avec suffisamment d’argent pour disparaître. En contre partie, je veux le nom de ton commanditaire , le sac et son contenu !"

Abel jouait gros. Ou l’homme bluffait et préférerait sauver sa peau et disparaître avec une coquette somme d’argent en poche ou alors il ferait tout exploser.
Comme pour le targuer, le Sylphide ajoutait.

" Une dernière petite chose. Tu fais tout exploser, tu meurs… moi pas ! Que choisis-tu ? La mort ou la vie ? Décide-toi vite, je n’ai pas toute la nuit !"

Si l’individu pensait en menaçant de mort faire peur au Conseiller, il était mal tombé. Il était évident que cet homme n’était pas facile à intimidé.

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Le fait que vous relâchiez la garde de votre épée détendit légèrement le faux garde. Il regarda la bourse et sembla réfléchir un moment. Le temps se dilatait sous la tension ambiante. Des bruits de pas se firent entendre dans un couloir lointain. L’inconnu se mordit les lèvres et murmura une réponse.

Garde : « Non, non je ne peux pas, je dois refuser. Ils me tiennent, je ne peux pas accepter. Pourquoi vous êtes là ? Pourquoi j’ai dû tomber sur vous laisser moi partir je n’ai rien pris de valeur, juste des...papiers »

sentant que les négociations étaient terminées l’inconnue prit les devants et sortit avec célérité sa main du sac et lança dans votre direction ce qui semblait être un globe en verre. Le contenue à la lumière des torches du couloir scintilla légèrement. Le temps qui était déjà sous l’emprise de la torpeur de la tension de la discussion se figea quelque instant. La sphère et son liquide se rapprochèrent du sol. Encore un instant et la fragile paroi du globe allaient s’écraser sur le sol.

L’impact eut un bruit sec comme de la glace qui éclate. Au lieu d’une explosion, c’est une épaisse fumée blanche qui se répandit d’un coup dans le couloir. Un fumigène, un brouillard artificiel avait englobé l’endroit où vous étiez. Profitant de l’effet de surprise le faux garde s’était déjà mis à courir. Curieusement même les sons étaient étouffés dans cette épaisse fumée. Instinctivement vous portez une main au mur à votre droite pour garder un point de contact et d’équilibre dans cette mer de brume.

Mais votre main ne rencontre que le vide, puis la rugueuse surface de ce qu’il semble être un arbre.

Vous connaissez la direction où a filé le brigand, vous êtes encore entier pour le moment. Allez-vous vous lancer dans une folle course poursuite ?

Le petit discours d’Abel semblait avoir porté ses fruits puisque l’homme en face de lui hésitait, paraissant réfléchir à la proposition qui venait de lui être faite. Allait-il finalement accepter sa proposition et filer avec une coquette somme ?
Après ce qui ressemblait à une intense réflexion le verdict tombait. Il refusait tout net, ajoutant qu’ils le tenaient. Qui était ce "ils" ? Les Ladrinis ? Une autres castes ?
Puis les interrogations fusaient de toute part. Pourquoi était-il là? Pourquoi il avait dû tomber sur lui ? Qu’il fallait le laisser partir. Que ce n’était que des papiers.

Des papiers certes ! Mais ces documents ne devaient pas tomber entre des mains ennemies, sauf celle d’Abel. Il devait sans doute s’agir de mouvement de troupes, voir même des fameux registres que convoitait le Nérozias. Il fallait qu’il en ait le cœur net.

Comme si tout espoir semblait avoir quitté le faux garde, dans un dernier élan, il plongeait la main dans le sac, en sortait une sphère et la jetait au sol. Ainsi donc le sort en était jeté, il avait fait son choix, le mauvais.
Très vite une épaisse fumée et blanche se répandit dans le couloir permettant au garde de s’enfuir en courant. Chose étonnante, les sons paraissaient étouffer.  Abel portait une main en direction du mur prêt de lui et chose étrange, sa paume rencontrait l’écorce rugueuse d’un arbre. Un arbre ?
Ce n’était pas le moment de restait planter là. Il était hors de question que cet individu parvienne à s’enfuir. Abel s’élançait à sa poursuite, suivant le bruit des pas de course. Très vite il sortait de l’épaisse fumée et se rendait compte qu’il se trouvait dans les jardins du palais. Ainsi donc c’était une sort de déplacement sur une courte distance.

Abel sifflait et le son se répercutait contre les murs du palais faisait écho et très vite un cri animal se faisait entendre. Le Puma serait bientôt là, et se lancerait lui aussi à la poursuite du fuyard. Un fuyard qui n’aurait pas la chance de sortir de l’enceinte du palais. Il y avait des gardes partout. Pourtant l’homme était parvenu jusque là, à échapper à la leur vigilance.

" Arrête, tu n’as aucune issue !"  

Abel poursuivait l’homme à grands pas de course. A gauche, à droite, le garde slalomait d’une allée à l’autre. Abel ne s’embêtait pas et coupait carrément à travers les massif de fleurs pour gagner du terrain. Si bien que la distance qui les séparait se réduisait comme peau de chagrin.

Il fallait à tout prix qu’il ralentisse la course de cet homme avant qu'il n'attire l'attention des gardes en faction un peu plus loin. Tout à sa course folle, Abel enfouissait une main à l’intérieur de son manteau et en sortait son poignard. Il stoppait sa course l'espace d'un bref instant et lançait son arme en direction de l'individu.
L'arme fendait l'air, atteignant sa cible, se plantant bel et bien à l'arrière de la cuisse du garde lui provoquant une vive douleur. Sans perdre un seul instant Abel s'élançait de nouveau.

"Reckless! Maintenant!"

L'animal arrivait à vive allure, ses larges pattes foulant le sol. Allait-il y parvenir à le stopper ou l'homme allait-il esquiver?
L'ordre de son maître retentissait et Reckless bondissait en direction du garde. Un bon prodigieux qu'un animal ordinaire n'aurait pu effectuer.  
La détente du Puma était impressionnante et l'impact qui clouait le garde face contre terre plus encore. A présent, l'homme pouvait sentir tout le poids du puma sur sa personne et plus encore le souffle de se dernier prêt de sa nuque.
Très vite Abel parvenait à leur hauteur et dégainait son sabre, le pointant en direction du faux garde.

"Ne tente plus rien de stupide! Lâche ce sac!"

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L’homme laissa échapper un cri étranglé quand votre animal lui tomba sur le dos. Passer la surprise la douleur du poignard qu’il avait planté dans la cuisse le saisit. Il se mit à pleurnicher comme un enfant en difficulté. Votre première intuition était juste. Qui d’autre que les Ladrinis pour enrôler moyennant un peu d’argent une pauvre âme en manque de moyen. Celle-ci était quand même relativement douée pour s’être introduit aussi loin dans le palais royal ou elle avait eu un coup de main. Dommage qu’il lui est manqué un certain cran. Il n’était pas un professionnel et ça se voyait alors qu’il gémissait de douleur au bout de votre lame.

Sous vos ordres il lâcha immédiatement son sac, vous en inspecté le contenu et trouvé sans surprise les papiers que vous étiez venus vous-même voler et d’autre qui semble sans importance. 3 autres globes de verres roulèrent en dehors du sac, l’un orange vif émettait une lumière jaunâtre. Le fameux globe qui avait servi à vous paralyser un instant dans le couloir un peu plus tôt. Sombre mélange sans doute de magie et d’alchimie.

Alors que vous observez d’un œil curieux le globe, un geste vif dans votre vision périphérique vous fait vous retourner vers l’individu au sol. Un nouveau craquement de verre se fait entendre et de nouveau l’étrange brume au son étouffé vous transporte ailleurs. Cette fois-ci l’homme ne bouge pas. Il n’a pas réussi à ramener uniquement les papiers chez son commanditaire il ramène un invité de marque en plus.


Vous êtes dans une cave dans une des nombreuses maisons de la capitale. Mais où précisément cette information vous échappe. La pièce est étrange est une lueur bleutée émane des murs. Étrangement l’utilisation de la magie semble rendue caduque dans cet endroit. Le pleurnichard s’est évanoui pour le moment. Alors que vous approchez de l’unique sorti des sceaux se dessinent sur la porte.


Après avoir fait chauffer les muscles, voilà que c’est au tour des méninges de fonctionner. Allez-vous réussir à compléter cette énigme ? Trouvé le symbole manquant et tracer le pour briser les sceaux de la porte.

L’arme jetée avec dextérité et la rapidité du félin avaient eut tôt fait de stopper le fuyard. Un fuyard qui a présent sentait tout le poids de Reckless sur sa personne.  Abel se tenait prêt de l’individu qui se mettait à pleurer. Non, mais il était sérieux ! Pleurer à pareil moment !
Le conseiller se confortait dans son opinion d’autrui, tous des êtres inférieurs. La preuve était là, devant lui, nez à terre à pleurnicher comme un gamin pris la main dans le sac.
Le Sylphide s’accroupissait et arrachait sans ménagement la dague fichée dans la cuisse du faux garde.

" Tu aurais du accepter ma proposition au lieu de fuir comme un couard !" 

L’homme lâchait le sac comme l’avait commandé Abel et ce dernier s’en emparait, en fouillait le contenu.

" Voyons voir un peu ce que tu caches là dedans." 

Très vite, Abel reconnu les registres de la garde, ceux là même dont ils voulaient s’emparer. Voilà qui lui simplifiait la tâche. Cet individu avait fait tout le travail à la place. Il farfouillait encore et découvrait d’autres documents de moindre valeurs. Mieux valait les garder car il se pouvait qu’ils contiennent des informations intéressantes. Enfonçant une main plus profondément dans le sac de toile il découvrit trois autres boules de verre qui roulaient sur le sol. Une était identique à celle lancée dans le corridor et les autres restaient un mystère. A quoi pouvait-elle servir ? Il allait le demander à l’homme lorsqu’un mouvement attirait son attention, voici que dans un dernier sursaut de désespoir ou de témérité, le faux garde écrasait une des sphères comme le sol. Elle se brisait et voici que de nouveau, Abel, Reckless et le fuyard étaient transportés ailleurs.

Lorsque la fumée se dissipait Abel constatait qu’il se trouvait dans une pièce étrange d’où une lueur bleuté émanait des murs. Abel serrait le poing, s’apprêtant à interroger l’homme sur l’endroit où ils se trouvaient, mais constatait que ce dernier s’était évanoui. Il ne tirait plus rien de lui. Le sort en était donc jeté.

Il ordonnait à Reckless de se retirer. Une fois cela fait, il égorgeait froidement le manant sans remords, ni pitié. Il nettoyait son poignard sur son pantalon et le rangeait. Il ramassait les sphères restantes et les enfouissait dans le sac avec les documents. Il dépouillait le cadavre de sa ceinture et du lien qui tenait sa cape et confectionnait un harnais fortune qu’il fixait sur le dos de son Puma, avant d’y attacher solidement le sac.
A présent il fallait sortir d’ici et vite avant que quelqu’un ne leur tombe dessus. Il s’approchait de la porte et un sceau magique apparaissait tout à coup. Voici que pour sortir d’ici il fallait trouver le symbole manquant au centre du pentacle. L’ancien Eclari qu’il était eu tôt fait de trouver la solution.  
Il trempait deux doigts dans le sang du cadavre et venait tracer le dernier tracé.
Il reculait de quelques pas et attendait.

" Reckless une fois la porte ouverte, file  et pas de pitié !"

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Faisans honneur à votre caste l’énigme est presque enfantine pour vous. Le sang du malheureux sitôt tracé le sortilège se brise. La lumière bleutée disparaît dans un éclat cristallin. Le sceau se dissipe ainsi que sa magie et une simple poussée sur la porte suffit à l’ouvrir. Vous voilà en possession des écrits qu’il vous fallait. Il ne reste plus qu’à savoir où dans la capitale vous avez atterri.

De ce que vous devinez dans cette nouvelle pièce de la cave elle est pleine de caisse et de tonneaux. Que pourraient contenir ces conteneurs de bois ? De la paume de la main, vous ouvrez une caisse au hasard en poussant son couvercle. De la paille vous accueille dans un froufrou discret, mais un éclat de métal attire votre attention. La paille à moins qu’elle ne soit de fer ne réfléchit pas la lumière comme cela. Vous écartez le fourrage et sous vos yeux une rangée d’épées courte. Perplexe, une autre caisse vous dévoile encore des armes. La pièce est un entrepôt d’arme et d’armure divers et varié. Pas de blason sur les boucliers ou sur les armures. De quoi monter un groupe d’homme armé sans appartenance ou revendication.

Le fait que le voleur que vous poursuivez avait en sa possession le tracé et les horaires des patrouilles du palais royal vous donne au moins une idée de la cible. Serait l’assassinat d’un simple gradé ? d’un noble ? Un vulgaire cambriolage où vous avez mis le doigt sur quelque chose de plus sordide comme les prémices d’un complot visant sa majesté elle-même ?
Des raclements de chaise et des bruits de pas au-dessus de vous vous alertent. La poussière qui tombe des poutres maintenant le plafond à chaque déplacement se dirige vers une trappe que vous n’aviez pas remarquée encore.

Une ou plusieurs personnes vont descendre là où vous êtes. Vous avez peu de temps pour réagir Abel Thorn.

L’ancien Eclari avait résolu cette énigme avait une facilité déconcertante, là où certains seraient restés bloqués dessus des heures durant. Le sceau se brisait et la porte se libérait de toutes entraves magiques. Abel en poussait le vantail avec prudence, arme en main. Après tout, il ne savait pas ce qui se cachait derrière.
Il entrait dans ce qui ressemblait fortement à une cave, pleine de tonneaux et de caisses et refermait la porte derrière derrière lui. Nérozia avant tout et suspectant une caste adverse d’avoir voulu recueillir les même informations que lui, il poussait de la main le couvercle d’une caisses. A l’intérieur de la paille.
Un éclat métallique attirait son regard. Il déposait son arme sur la caisse voisine, écartait le fourrage et découvrait avec surprise des épées courtes. Il ouvrait alors une autre caisse pour en avoir le cœur net et trouvait dans celle-ci d’autres épées. Il observait attentivement les lieux et s’apercevait qu’ils regorgeaient de boucliers et des d’armures. Il était ni plus ni moins qu'une cache d’armes.

Avec autant d’armes, il y avait de quoi fomenter une petite révolution,voir même un cambriolage. Pire encore, un attentat contre un notable de la cité, un gradé ou contre sa Majesté. Rien d’étonnant que l’individu étendu mort à coté avait eut besoin des registres mentionnant les horaires des patrouilles. Il aurait été facile à cette organisation d’agir sans être inquiétée. Seulement voilà, sans les précieux registres, la tâche à serait bien plus périlleuse.

Une aubaine pour le conseiller d’avoir pu les récupérer avant qu’ils ne tombent dans d’autres mains. Mais plus encore, Abel pourrait à présent noter l’emplacement exacte de cet entrepôt d’armes une fois sorti d'ici et le faire surveiller par ses sbires. Le Nérozia ne pouvait laisser passer une telle aubaine. Il fallait qu’il mette la main sur tout cet arsenal quoi qu’il en coûte.

Soudain du bruit au dessus de sa tête, des pas, des voix et des raclements de chaises. Il avisait alors une trappe et reprenait son arme. Fichtre, il ne manquait plus que ça !
D’ici peu des hommes allaient descendre et lui tomber dessus. Il fallait trouver une issue ou en découdre avec eux. Restait à savoir combien ils seraient ? Là était toute la question. Deux ou trois hommes, il pourrait en venir à bout avec l’aide de Reckless mais plus, la tache serait plus ardue, mais pas impossible. Et il était hors de question que cette organisation ait les registres.

Il devait agir et vite. Il refermait les caisses et cherchait une issue possible, mais rien à part cette foutue trappe. Il allait donc devoir se cacher et attendre le bon moment pour attaquer et s’enfuir.  
Là, au fond de la cave un amoncellement de tonneaux lui permettait de se dissimuler et d’attendre. Reckless quand à lui prenait position en hauteur, tapis dans l’obscurité, près à bondir.

L’attente était brève que déjà la trappe se soulevait et qu’une échelle était descendue. Les dés étaient jetés tout allait se jouer maintenant...

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3 hommes armés descendirent par l’échelle, sans torche. La lumière venant du haut de la pièce apporter un éclairage suffisant pour permettre aux hommes de savoir ce qui se passait en bas mais seulement autour de l'échelle. L’un d’eux s’arrêta net en regardant la porte entrouverte d’où vous êtes sortis. Il se précipita à l’intérieur et jura. Le garde alerta ses deux compagnons d’un cri et ils dégainèrent leurs armes. Soit l’intrus s’est volatilisé, soit il est encore quelque part, et ce quelque part c’est avec eux.

Sur les 3 hommes, celui qui avait découvert le cadavre était encore dans la salle d’à-côté et passé au peigne fin la petite pièce. Affichant une grimace lorsqu’il vit avec quel liquide on avait brisé le sceau de la porte. Les deux autres ayant tirés leurs armes restèrent au pied de l’échelle. Un ordre bref fut lancé et l’échelle remonta dans la salle du haut. Une torche ensuite fut lâchée depuis la pièce du haut. Un des deux gardes s’en empara et était en train d’essayer de l’allumer avec un silex.

Il vous faut agir, la lumière de cette torche va sans nul doute vous révéler ainsi que votre formidable félin. Ou peut-être préférez-vous attendre encore ?

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Vous agissez avec rapidité et dextérité, même si vos adversaires vous semblent coriaces votre technique et magie vous offre un avantage bien supérieur.

Rassemblant votre magie un des adversaires et en proie à une terreur sourde, presque animale. Le sortilège le tétanise et même si cela ne dure que quelque instant, ces seconds gagnés sont suffisantes pour votre compagnon de fourrure d’illustrer ce qu’est une peur ancestrale, celle ressentie par les premiers hommes dans la nuit alors qu’une rangée de crocs se dévoile. Il meurt la gorge déchirée par Reckless.

Vos adversaires étaient en supériorité numérique et voilà que curieusement la balance s’est penchée en votre faveur. Un bref regard horrifié au destin de son funeste compagnon et le dernier homme réfléchis à toute vitesse. Un bruit qui lui semble rassurant ce fait entendre dans la pièce du haut. L’homme recule dans le carré de lumière que diffuse la trappe dans la cave. Il affiche un sourire arrogant.

Reckless la gueule encore pleine d’un liquide rouge et épais sentant que la partie est presque gagnée se glisse doucement vers la zone lumineuse où se tient le dernier garde. Sa patte franchit la limite entre ombre et lumière et un seul bruit discret se fait entendre. Frottement d’une corde sur un cadre de bois, sifflement redouté par les hommes protégés par d’épaisses pièces d’armure. Un carreau d’arbalète traverse l’espace en un instant et se fiche dans la patte droite de votre compagnon animal. Ce dernier émet un grognement de douleur. Un autre sifflement se fait entendre et un trait se plante précisément à la limite de la zone de lumière de la trappe.

Vous êtes presque sorti d’affaire, mais il semblerait que les étranges gardes n’ont pas dit leur dernier mot.

Si au départ les adversaires d'Abel étaient en surnombre voici qu'à présent les choses semblaient un peu plus équilibrées. Un premier homme avait été écrasé par des tonneaux, un second égorgé par Reckless et voici que le troisième reculait, acculé dans cette cave. La partie était presque gagnée, mais malgré tout Abel se confortait dans l'idée que tout pouvait arriver. Et le destin venait lui donner raison, lorsque à l'étage du bruit se faisait entendre. Des renforts arrivaient, ce n'était pas bon.
Le troisième lascar reculait dans la lumière produite par la trappe laissée ouverte, comme pour trouver une issue au sort funeste qu'il présentait. Reckless s'avançait déjà en direction de l'homme. Il franchissait le carré de lumière lorsque soudain un bruit parvenait aux oreilles d'Abel, un bruit reconnaissable entre tous. Celui d'une flèche tirée d'une arbalète. A peine eut-il le temps de donner l'ordre à Reckless de stopper que déjà le carreau fendait l'air et venait se ficher dans la patte de son compagnon et qu'un second venait se planter en limite du carré de lumière, empêchant ainsi d'Abel de s'approcher de son adversaire afin de l’occire.

Il fallait trouver une parade et rapidement, sinon il ne sortirait jamais d'ici.
Reckless avait reculé face au danger et s'était rangé près de son maître qui d'un geste, tout en surveillant les moindres faits et gestes de son ennemi, arrachait le projectile de la patte de son félin. La blessure ne semblait grave, mais à présent Abel sentait que son puma était entré dans une rage qui appelait encore plus de sang. Le Sylphide entendait bien le contenter.

Il devait se débarrasser de ce tireur avant toute chose. Le distraire... il fallait trouver le moyen de le distraire. Abel avisait un pichet qui durant le combat avait roulé sur le sol de la cave. Usant une seconde fois de magie, Abel parvenait par télékinésie à faire l'éviter l'objet jusqu’à l’étage détournant ainsi l'attention du garde quelques secondes. Des secondes suffisantes qui permettait à Reckless de bondir à l'étage sans prendre d'élan grâce à ses capacités exceptionnelles et de se jeter sur l'homme à l'arbalète. Une lutte s'engageait alors entre les deux adversaires, qui quelques minutes plus tard, laisserait l'homme grièvement blessé et inconscient. Pendant ce temps-là, dans la cave s'était un tout autre combat qui s'engageait.

Confiant, Abel se focalisait sur le dernier homme et s'élançait sur lui, arme en main. Abel n'avait qu'une idée en tête, à savoir qu'elle était la meilleure façon d'infliger le plus de dégât possible. Le Sylphide n'éprouvait aucune crainte quant à l'issue de ce combat, car il avait appris et pratiquait l’art de manier les lames depuis des siècles. Il frappait sans relâche, attaquant, encaissant, parant, ripostant les assauts de son vaillant adversaire. Les efforts qu'il déployait afin de venir à bout de cet individu étaient dignes d'un combat de maître. Le garde savait se battre et c'était un plaisir pour Abel d'affronter un tel combattant. Les minutes s’égrainaient et le combat se poursuivait sans que l'un ou l'autre ne lâche rien. Et puis soudainement, une faille … une ouverture et Abel parvenait à passer la garde de son adversaire pour le frapper au visage d'un coup sec avec le pommeau de son arme, lui brisant trois dents. Dans sa douleur et sa rage, l'homme crachait le sang qui lui emplissait la bouche et se jetait aveuglément sur le Sylphide afin de lui faire payer son geste. Dans sa colère, il en oubliait toute prudence. Si bien qu'il commettait une autre erreur qui lui serait fatale. Abel venait le pourfendre, le transperçant de part en part. Le manant écarquillait de grands yeux, lâchait son arme et se laissait tomber à genoux, portant les mains à son ventre. Abel lui adressait quelques mots.

 Tu t'es battu vaillamment. Adieu. 

Il levait sa lame et tranchait d'un coup sec la tête du malheureux qui roulait sur le sol, mettant ainsi un terme à ses souffrances. Abel levait la tête vers la trappe et apercevait son compagnon à quatre pattes. Il en éprouvait un réel soulagement.  Abel rangeait son arme dans son  fourreau et empilait des tonneaux afin de pouvoir se hisser à l'étage. Une fois cela fait, il avisait le soldat à l'arbalète. Il se trouvait dans un sale état et le Sylphide s'étonnait que Reckless ne l'ai pas tué. Mais point n'était l'heure de penser à tout ça. Il fallait filer et vite. Après tout, il avait enfin ce qu'il voulait, les registres.

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Un ultime gargouillis et l’arbalétrier termina de se noyer dans son sang. Votre bête a ravagé le visage du pauvre homme dans un excès de colère. Un rapide coup d’œil et vous vous apercevez que vous êtes dans une maison abandonné. Les planches clouées sur les fenêtres qui laissent passer de mince filet de lumière vous confirme cette idée. Et vous indique par la même occasion que le soleil vient de se lever.

Un autre coup d’œil vers la trappe derrière vous, la poussière retombe lentement et le lieu retrouve un calme absolu. Un mécanisme habile permet de verrouiller la porte de l’intérieur et de surveiller tout ce qui se passe dans la rue sans être vu. Un rapide mouvement de poignet et vous voilà à l’extérieur. L’architecture et les murs ne sont pas exotiques. Vous êtes toujours à Hesperia, probablement dans un quartier légèrement excentré du palais.

Vos talents de guerrier vous ont permis de vous en sortir avec une maîtrise absolue sur vos adversaires. Alors que vous vous étirez lentement devant le soleil, un détachement de garde du palais arrive. Ils semblent vouloir agir avec une certaine discrétion, mais ne sont visiblement pas rompus à ce genre d’exercice.

Un sergent s’approche avec incertitude et vous dévisage comme si vous étiez une apparition divine.

Sergent : « Monsieur…Abel. Je ne comprends pas trop, mais que faites-vous là ? On devez attaquer selon un informateur une cache d’arme illégale ».

Le brave homme rengaine son arme et se gratte la nuque d’un air gêné.




Qu’allez-vous répondre à ce brave soldat ?

Reckless s'était acharné sur l'homme qui l'avait blessé et le résultat n'était pas beau à voir. Abel restait impassible devant le manant se noyant dans son sang. Très vite il se rendait compte qu'il se trouvait dans une masure dont les fenêtres avaient été condamnées. Cependant, on distinguait l'extérieur entre les interstices des planches. Il n'y avait plus un bruit si ce n'est le craquement sur le plancher des bottes du conseiller royal, qui présentement n'avait plus rien de royal. Il était couvert . À présent, il fallait qu'il quitte les lieux et regagne sa demeure. Il ne pouvait décemment pas retourner au palais dans cet accoutrement.
Après avoir trouvé le mécanisme d'ouverture de la porte, le Sylphide sortait de la maison, armes aux fourreaux. Le soleil se levait et Abel se rendait compte qu'il avait passé une bonne partie de la nuit à se battre. Il s'étirait longuement, poussait un profond soupir et s'engageait sur le sentier. Très vite un bruit de troupe en mouvement attirait son attention et instinctivement il portait une main sur la garde de son sabre. Ce n'était qu'un détachement de soldat provenant du palais et Abel se détendait. Bientôt les hommes en armes se trouvaient à hauteur du Sylphide et le gradé s'étonnait de trouver le conseiller du roi, ici. Il donnait la raison de sa présence comme s'il était tenu de se justifier. Le "Monsieur Abel "eut pour effet de faire hausser le sourcil au Sylphide avant qu'il ne reprenne le soldat.

" Conseiller Thorn, Sergent. Et pour vous répondre, j'aimerai moi aussi comprendre comment des sorts m'ont transporté d'un endroit à un autre. Les armes que vous cherchez se trouvent dans la cave. Il y a de quoi former une troupe d'hommes armée. Des épées courtes et des armures en grand nombre. Vous trouverez également cinq cadavres, dont un faux soldat qui porte l'uniforme des hommes de la garde. Pour le reste, j'irai trouvé votre capitaine dans la journée, la nuit a été longue. Alors à moins que vous ne vouliez en savoir plus maintenant ? Si tel n'est pas le cas, je rentre chez moi. De toute manière vous savez où me trouver. "

Abel commençait à s'éloigner et marquait le pas.  

" Sergent ! J'espère que vous avez le cœur bien accroché. Certains corps sont …. Enfin vous jugerez par vous-même. "

Abel poursuivait sa route son félin à ses côtés tout aussi ensanglanté que son maître.

Codage par Libella sur Graphiorum