Nos empreintes dans la neige

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Nos empreintes dans la neige

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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: Nos empreintes dans la neige   Nos empreintes dans la neige Icon_minitimeSam 5 Mar - 11:12

Dans le hall encore vide, une main malhabile se dressa avec maladresse, brisant la fraîcheur matinale que dégageait les énormes pierres pour défier les hauteurs. La courageuse tenait entre ses doigts une guirlande de lierre et de sapin tressés, ornés de fleurs des glaces et de rubans colorés. La raison de son entêtement ? Attacher la création sur un cadre de porte pour permettre à quiconque, situé dans le fond de la pièce de la contempler. Des servantes aux souris, tous pouvaient voir qu’elle n’en était pas à son coup d’essai. Plusieurs de ces guirlandes étaient déjà sur les murs, au-dessus des fenêtres, sur les mobiliers, colorant la pièce avec le vert des épines de pins, le bleu et l’argent des morceaux de tissus. Un festival de couleur et d’odeur qui rappelait les forêts proches, embaumant la salle de réception d’écorce et de bois fraîchement coupé. Cependant, la gravité finit par être la plus forte, et le combat de la téméraire fut perdue. Dans un discret fracas, la servante tomba à terre.

Un rire tonitruant suivit de peu la scène, rauque et grave, caverneux, ponctué des pas lourds et épais de bottes qui répandaient leur écho dans le couloir vide.


« - Alors, Camille, tu essaies de décorer le sol ? »

« - Ris, Ursa, ris. Mais ce n’est pas toi qui y mettrais du tiens ! »

Le terran sembla prendre les demandes de sa cadette comme un défis, et quelques minutes plus tard, c’était lui qui se tenait debout sur le tabouret pour essayer d’accrocher lui-même la guirlande, source de toutes les cascades. Malgré les chahuts et les mots insolents, Ursa, chambellan de la nouvelle maison ducale, et Camille, native Nivérienne, avaient le sourire aux lèvres. Une électricité pétillante les avait tirés du lit, eux, comme tout le duché. Rapidement, l’odeur de pin et d’épicéa se répandit dans la salle de réception, et dans le cœur de tous les habitants présents. La fête de Niveria pourra bientôt commencer.

Au même instant, en haut d’une des tours qui surplombaient le duché, une silhouette encore assoupie ouvrait péniblement un œil. Sous ses cheveux bouclés éparpillés comme une cape autour de son visage, Othello gagnait péniblement la conscience, cillant sans pouvoir s’extraire des bras du sommeil qui l’attirait sans cesse à replonger dans les abysses. Ses deux yeux plissés s’élevèrent vers les grandes fenêtres fermées, tirés vers un ciel d’écume et de suie. Un couvert anthracite surplombait tout le territoire, bas et cotonneux, froid, promettant en leur sein des flocons par centaine et des grêlons dangereux. D’une main téméraire, elle rabattit sur elle un pan de la couverture, sans pour autant mener son geste à terme. Ce jour était spécial, et elle le savait dans son cœur enfermé. Et pourtant, des pensées en bataille venait ternir le tableau d’une grande fête à venir, la première depuis son accession à sa nouvelle position de duchesse.

Au bout de plusieurs minutes, elle finit tant bien que mal par extraire sa carcasse aux couvertures chaudes. La saison de Nivéria, qui avait donné son nom au duché qu’elle dirigeait, était la plus froide de toutes. Caractérisée par ses températures glaciales et sa neige en abondance, elle était redoutée par tous, les fermiers les premiers, et synonymes des natures mortes et des arbres sans feuilles. Pourtant, pour eux, ce peuple rude qui traversait les années avec rigueur et courage, c’était symbole de festivités. Chaque année, aux premiers jours de la saison, on préparait une grande fête à travers les villes et villages du territoire royal, ponctués de messes, de festins et de danses, de concours de chasses et de luges, et de tout autres activités qui rendaient agréables les froids mordants et la nature en berne. C’était également une façon pour les habitants de fêter les ressources ducales – les viandes, les noix et les poissons – et d’en faire partager aux quelques visiteurs qui s’aventuraient sur les chemins. Et, depuis très récemment, on prêtait à la fête une dimension religieuse, les gélovigiens se faisant nombreux et distribuant les bénédictions aux croyants de passage.

Mais en cette année maudite, les festivités s’annonçaient plus moroses qu’à l’accoutumée. L’ombre de la fièvre des cendres planait encore, avec elle la mort de tous ceux qu’elle avait emportés dans la maladie et dans les flammes. Le duché avait été directement touché, et durement comparé à d’autres. Si le nombre de malades n’était pas plus élevé qu’ailleurs, les chemins boueux et les accès difficile avaient rendu l’acheminement d’aide et de calmants difficile, et avaient compromis les soins de nombreux malades. Beaucoup n’avaient pas pu mettre la main sur le remède après sa découverte, quatre mois plus tôt. Tous ceux là avaient brûlés, emmenant avec eux des arbres, des maisons, des plaines. Une situation funeste qui avait fait prendre à Othello toute conscience de la vétusté de ses terres, et des conditions précaires de ses habitants.

Dans la lumière du petit matin, la prêtresse prit quelques minutes à se préparer, passant une longue tunique en velours vert, ainsi qu’une cape chaude. Nivalessa et ses pierres grises était peut-être vaillante, mais peu chaude, et les maigres tapisseries usées au mur ne permettait pas de conserver beaucoup de la chaleur que généraient ses habitants. Elle déposa dans ses cheveux le diadème d’argent des duchesses Niveriennes, signe de fête et de célébrations, avant d’entamer la longue descente vers le cœur du château. Pour l’occasion, elle avait fait le trajet depuis le Haut-Monastère, délaissant sa position sacrée pour retrouver ses confrères et consœurs, et ses nombreux sujets. Elle valsait entre ses différents rôles comme une poupée de son, jonglant entre les responsabilités en peinant parfois à se stabiliser. Mais sous ses yeux sombres et ses boucles d’argent, d’autre préoccupation occupait son esprit et lissait son front.
Cela faisait quelques jours qu’elle pensait souvent au garçon tendre et courageux qu’elle avait laissé sur les routes, de nombreux mois plus tôt. L’émissaire de Nivéria, le jeune aventurier. Son cœur se serrait de seconde en seconde, en le pensant seul face au monde et face à l’adversité. Il était fort, oui, il était brave, beaucoup. Mais il n’était jamais qu’un jeune homme et le monde était dangereux. Elle n’avait pas eu de nouvelles depuis longtemps, et savait que la fièvre rôdait encore partout. La veille, elle avait longuement prié pour qu’il ne lui soit arrivé aucun malheur, pour qu’elle puisse le revoir bientôt. Des liens profond et tendus l’unissaient à ce petit homme, qui sillonnait la campagne par ses propres moyens. Pendant une poignée de secondes, elle se demanda ce qu’il avait pu voir, quelle découverte il avait bien pu faire, quelles rencontres, et quand, enfin, elle pourrait le revoir. Des chardons d’infortune sur lesquels elle avançait aveuglément, aveugle à tous signes que le destin pouvait lui transmettre.

Mais elle ne devait pas se laisser abattre. Pas pour son duché, ni pour ses habitants qui comptaient sur elle pour faire de ces jours des fêtes mémorables, et chasser la grisaille de ces temps sombres et funèbres. Elle avait rejoint le duché quelques jours plus tôt, quittant temporairement le Haut-Monastère pour assurer les célébrations et fêter avec les habitants. Encore fatiguée de la maladie et des mois passés, elle arborait pourtant une mine meilleure, une peau plus claire encore un peu grise, et un peu plus de chaire sur ce corps qui fut plus tôt si frêle et si touché.
Des bruits joyeux provenaient de la salle de réception plus bas, et comme un phare lointain, elle s’attacha à le rejoindre. Le duché de Nivéria tranchait des autres domaines royaux par sa simplicité, les frontières poreuses entre les nobles et les habitants humbles : le fil de l’étiquette était rompu par une franche camaraderie, et si on maintenant une hiérarchie respectueuse entre le duc et les habitants, elle n’en était pas moins tissée d’affection, au détriment des fausses apparences et de la traditionnelle hypocrisie que l’on prêtait volontiers aux autres terres. Aussi Othello s’attendait-elle à retrouver des amis plutôt que des conseillers, des sœurs plutôt que des servantes. Encore dans les interminables escaliers, elle tenait son cœur haut et son visage lisse, espérant traverser la journée avec liesse plutôt qu’amertume.

Néanmoins, elle ne s’imaginait pas qu’au fil de longue pérégrination, c’était un vaillant héro qui trouverait la route du duché, et que les journées à venir seraient le berceau d’une aventure sans nulles pareilles.
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Arthur Merk
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MessageSujet: Re: Nos empreintes dans la neige   Nos empreintes dans la neige Icon_minitimeSam 2 Avr - 22:56

Mes compagnons de route n'étaient guère avares en parole, s'en étaient même devenu un peu tristes tant, ils restaient mu de silence. Même si cela avait été dur lors de la première journée, je m'étais finalement adapté à cette morne route en direction du duché de Nivéria. De nombreuses fois, j'avais voyagé en compagnie de marchand et de caravanier, agrémentant ma marche d'une bonne dose de conversation, de joyeuseté et aussi de protection. Quand bien même savais-je me défendre un peu mieux à présent, depuis que dame Hélia m'avait enseigné un peu plus que les rudiments du combat, je préférais toujours voyager accompagner dès que faire se pouvait. Fallait-il dire avouer être bien plus rassuré entouré de monde que seul ? Sans nul doute oui, je l'avouerais avec une certaine gêne, mais point de honte.

S'il était certain que les grands aventuriers étaient prompts à se livrer à moult quêtes en solitaire, il n'en restait pas moins bien entouré. Les meilleurs forgerons, guérisseurs et les plus jolies des princesses étaient toujours là pour les soutenir. Maintenant, que j'y repensais, mon visage se prit à sourire gaiement. C'est que, même si je n'avais encore trouvé de forgeron ni de guérisseur, j'avais déjà rencontré plusieurs princesses qui m'appréciaient et me soutenaient.

Comme il me tardait d'enfin retrouver dame Lehoia. Cela faisait si longtemps que ne nous étions point vue. Plusieurs mois, si je ne m'y trompais pas, mais j'étais bien incapable de me remémorer combien de temps avec précision. Ces derniers temps s'étaient écoulé avec tantôt un rythme effréné, tantôt de calme journée bienvenue. C'est que j'avais grandement voyagé, certes pas d'un bout à l'autre de la carte, mais tout de même, pour mes courtes pattes et moi-même, cela restait beaucoup. Et j'étais toujours étonné, en discutant avec les gens, de m'apercevoir à quel point j'étais chanceux d'être ainsi libre et courageux. Nombreux étaient ceux à me dire qu'ils n'oseraient jamais voguer sur les sentiers comme je le faisais. Les dangers étaient nombreux, mais j'étais prêt à m'y confronter.

Monsieur Ghom m'extirpa de mes pensées tandis qu'il beuglait un ordre à ses chevaux. Devant nous, guère de piège mortel, simplement un bout de chemin pentue recouvert d'une fine couche de givre. S'il neigeait depuis plusieurs jours à présent, que le vent était presque omniprésent et me glaçait les os par ses violentes caresses, il y avait des endroits ainsi où tout était gelé, à tel point que les bêtes manquaient de glisser dessus, entraînant la caravane avec elles. Aussi, l'homme puissamment bâti les avait arrêté avant un drame, descendant de suite pour inspecter les lieux. Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes pour décider de quand même emprunter la route, le verglas n'était pas très épais à ses dires. Tout au plus, les fers briseraient la fine couche avant que les chevaux ne glissent dessus.

J'étais à la fois soulagé et un peu déçu. Mince, je m'en voulais aussitôt d'avoir eu une telle pensée ! Espérais-je que ces pauvres bêtes se blessent ? Non ! Grand Delil, non ! Simplement, je crois que les péripéties que je vivais ces dernières semaines manquaient d'un quelque chose... Je n'avais plus rencontré bandits ou autres créatures monstrueuses. Ni même une personne extraordinaire. Simplement une morne routine d'entraînement et de voyage sur des routes paisibles. Était-ce la saison qui voulait cela ? Les monstres, dormaient-ils tranquillement dans des grottes ? Comme les ours m'avait dit monsieur Simon. Et les brigands trop glacés pour oser s'attaquer à des caravaniers ? Oui, sans doute... Ce qui était sans doute une excellente chose pour voyager plus calmement, à condition de tolérer ce froid qui me semblait presque éternel.

Voilà que j'étais prêt à râler de plus belle à cause de ce temps exécrable. Encore enfant, je me souvenais pourtant d'apprécier la neige. Ne jouais-je pas avec mes frères et sœurs, ainsi que ma mère à nous en lancer des boules ?  Bien sûr que si. L'image était encore aussi fraîche que chacune des bourrasques que mère nature nous projetait. Mais je me souvenais aussi du feu de cheminée qui nous attendait lorsque nous rentions ensuite, tandis qu'ici, aucun feu ne m'attendait. Et voilà que je grelottais de manière incontrôlable. Mes dents claquaient les unes contre les autres dans un rythme effréné. "Va te mettre au chaud petit." Me dit monsieur Ghom d'un tapotement de l'épaule. Je ne me faisais pas prier pour exécuter ses ordres et me redressais pour entrer à l'intérieur de la caravane.

Ici, il n'y avait que peu de place, mais le vent était coupé par les épaisses couvertures qui faisaient office de porte. Je finissais par me recroqueviller au milieu, attrapant l'une des peaux de bêtes que l'on me prêtait et m'y enroulait. Malgré le froid, il ne me fallut guère longtemps pour m'endormir.

Lorsque je m'éveillais, nous n'avancions plus et tandis que je somnolais pendant de longues minutes, la calèche restait statique, ce qui ne manqua pas d'attirer mon attention. Ni une, ni deux, je sortais ma bouille pour voir l'extérieur de cet espace restreint.

Devant mes yeux ébahit se trouvait le duché de Nivéria. Sous la fine couche de neige qui englobait le monde en cette saison, j'apercevais des habitations éparses, des moulins arrêté, des tours emplis de grain et, à l'abris des hordes derrières de haute murailles, la cité en elle-même. Je ne savais guère vraiment à quoi m'attendre, quelque chose de plus petit qu'Hespéria, c'était certains, néanmoins la description que j'en avais eu de plusieurs personnes n'était pas toujours identique. Voir souvent bien différentes. Pour certains, le duché n'était qu'une ruine en proie à l'abandon, pour d'autres une cité florissante à l'architecture pittoresque. Ce mot me faisait toujours rire. Pittoresque... Je ne sais pas pourquoi. La première fois que je l'avais entendu, il m'avait fallut que mon interlocuteur s'y reprenne à trois fois pour me l'expliquer. Néanmoins, j'étais ravis de l'avoir ajouté à mon vocabulaire. "Ah, viens t'asseoir gamin, on va bientôt pouvoir entrer". Sur ses bonnes paroles, je quittais la chaleur de la peau de bête et venait m'installer à ses côtés. Au loin, devant nous, des gardes examinait les charrettes les unes après les autres. A la capitale aussi, j'avais pu assister à ce genre d'exercice, et lorsque l'on me les avait expliqué, j'avais trouvé ça logique bien que trop long à mettre en place. Et comme à ces moments là, je m'ennuyais terriblement, nous étions si prêt et pourtant si loin que j'en étais frustré.

Ainsi, nous attendîmes plusieurs longues minutes, peut-être même plus d'une heure tant le temps me paraissait ne plus avancer. Par chance, rien de dérangeant ne semblait présent, aussi le rythme avançait correctement, comme m'indiquait monsieur Ghom. Pour lui, ce n'était pas sa première fois à Nivéria, et il m'expliquait avec sa nonchalance naturelle qu'en général, il n'y avait pas ce genre de fioriture et l'accès était simplifié, tout du moins jusqu'au palais. Mais qu'en cette saison, c'était une période de fête qui nous attendait et pour sûr, cela attirait beaucoup de monde, dont certains malintentionné.

"J'vois que tu t'impatientes. Vas y gamin, on se reverra surement dans les murs de la ville." Bien que j'essayais de le cacher, monsieur Ghom était plus perspicace que je ne le pensais, et il avait fini par remarquer mon envie grandissante de courir retrouver dame Lehoia. Je le remerciai chaudement et lui promettait de le chercher dans l'enceinte d'ici un jour ou deux, lui allait y rester une semaine au moins, alors oui, nous aurions le temps de nous revoir. Et puis, même si cela me blessait à le penser, je n'étais pas sûr d'avoir grand chose à lui dire de nouveau tant notre conversation semblait mourir rapidement, telle la flamme d'une bougie face à de violente bourrasques.

Il ne me fallut guère plus d'une minute pour m'équiper de tout mon équipement, sauter sur le sol de neige recouvert et commencer à courir en direction de la grande porte principale. Je saluais les caravaniers et voyageurs sur ma route, les dépassant sans nul gêne tant j'étais pressé. Et plus je m'approchais de la cité, plus la joie en mon cœur grandissait, je savais que, bientôt, je reverrais la duchesse et que j'aurais tant à lui raconter. La hâte de voir son visage si fière de moi après tous mes voyages et exploits. Peut-être aurais-je dû la prévenir de ma venue... Mince, voilà que j'étais ébranlé d'un terrible doute. En cette période de festivité, peut-être sera-t-elle trop occupé pour m'accorder plus d'un instant, des affaires trop urgentes à maîtriser. Dame Lehoia était une personne d'importance qui avait tout un duché à gérer. Peut-être m'empêchera t'on simplement d'entrer. Non, je me savais capable d'entrer jusque même le palais, simplement grâce à mon rang d'émissaire de Nivéria et l'insigne qui l'attestait. D'ailleurs, c'est avec fierté que je le portais épinglé à ma cape, juste au dessus de mon cœur.  

"Doucement petit."
M'alpaga l'un des gardiens que je n'avais pas vu. D'un léger sursaut, je reculai d'un pas pour remarquer que mon avancé avait été bien plus rapide que je ne le pensais, tant mes pensées m'avaient happé. "Oh, excusez moi. Bonjour monsieur, je me nommes Arthur Merk, et je suis un émissaire de Nivéria. Fièrement, je montrais l'insigne au garde qui le reconnu aussitôt, néanmoins, je vis une pointe de doute naître dans son regard. "N'es tu pas un peu jeune pour être émissaire ? Quel âge as tu ? Tu sais que voler est mal j'espère ?" Mince, me voilà désarçonné face au gaillard qui faisait bien deux fois ma stature. Pourquoi paniquais-je ? Je n'avais rien fait de mal, et mon attitude ne faisait rien pour m'aider, bien au contraire, déjà il se redressait dans une posture moins accueillante. Pris de cours, je ne pouvais respirer trop longtemps et chercher mes mots avant d'être jeté au loin, aussi tentais-je la seule approche qui me venait à l'esprit. "Et pourtant, je le suis, c'est dame Leh... Excusez-moi. La duchesse Lehoia elle-même qui m'a fait émissaire lorsque nous nous sommes rencontré à la grande cité d'Hespéria."

L'homme douta quelques peu de mes paroles, semblais-je ne pas être assez convaincant, moi qui possédait pourtant un charisme qu'on disait à faire se calmer un Zelos enragé. Il m'indiqua revenir un instant, et effectivement s'en alla rejoindre l'un de ses collègues, entraînant une discussion entre les deux. Après quelques instants, le garde revint vers moi et je n'aimais guère l'expression qui tordait son visage, les choses n'étaient pas bonne, je le pressentais.

"Bon, nous allons te laisser entrer dans la cité, mais attention, pas de chahut ! Nous n'aimons pas les chapardeurs à Nivéria. Tandis que je m'apprêtais à le remercier, il m'arrêta aussitôt en reprenant d'un ton plus froid que jamais. "Mais avant de te laisser faire, tu vas devoir nous donner ton insigne. Jamais nous n'avons entendu parler d'un gosse émissaire, c'est absurde. Alors je ne sais pas où tu l'as trouvé, mais c'est une propriété qui n'est pas la tienne.".
- Mais... Mais c'est... Commençais-je à balbutiais.
- Si tu ne me le remets pas, tu n'entreras pas. Alors, que décides tu ?
Désemparé, je ne savais que faire. Abandonner l'insigne me brisait le cœur, pourtant, je ne voyais guère comment faire autrement. Pis encore, je sentais dans l'attitude du garde que même si je choisissais de rebrousser chemin, il ne me laisserait guère partir avec. Déboussolé, je l'arrachais de colère pour le lui tendre, aussitôt, des larmes perlèrent sur mes joues et je baissais la tête, incapable de soutenir son regard une seconde de plus, incapable d'agir comme le vaillant aventurier que je pensais être devenu. Je me sentais plus enfant que jamais, et je n'aimais pas ça. Il m'indiqua que j'avais pris la meilleur décision, la seule en fait, releva-t-il. Après quoi il me laissa passer, n'omettant guère de me sermonner une dernière fois sur la conduite à tenir. Ma voix était risible, presque inexistante et empli de tristesse lorsque je le remerciait et entrait dans la cité.

Il ne me fallut qu'une trentaine de mètre pour trouver une ruelle secondaire, assez étroite, et m'y engouffrer. Caché derrière deux épaisses caisses qui dégageait une odeur infecte, je me laissait choir sur les genoux et pleurait à chaude larme. L'on m'avait toujours dis que les gardes ne faisait que leur devoir, et qu'il le faisait du mieux qu'il le pouvait, tâchant d'être aussi juste que l'ordre le nécessité. Alors pourquoi ressentais-je une terrible haine envers celui qui m'avait détroussé ?! Pourquoi, derrière mes pleurs, avais-je envie de dégainer mon épée et de guerroyer... Et pourquoi en venais-je à avoir ces pensées qui me dégoutait tant. Cette réaction n'était pas la bonne, je le savais et pourtant je ne parvenais pas à m'en empêcher.

Vite, il me fallait avancer. Je ne pouvais rester ici à pleurer. Dame Lehoia serait surement contente de me voir malgré tout, j'espérais. M'en voudrait-elle de ne plus avoir cette distinction qu'elle m'avait offerte ? J'espérais que non, qu'elle comprendrait. Et, dans cet esprit retors, une terrible idée me vint; si elle apprenait comment je l'avais perdu, peut-être ce garde se ferait sévèrement réprimander. Peut-être même me devrait-il des excuses qu'il viendrait me faire personnellement ! D'un revers de la main, je chassais cette idée dérangeante de mon esprit et j'en profitais pour me calmer, me redressant rapidement et essuyant mes larmes pour me diriger vers le palais.
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