Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult]

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 Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult]

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MessageSujet: Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult]   Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult] Icon_minitimeMer 1 Juin - 14:55

Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult] 2gum6hy

Sous le ciel de neige de la cité d’Hellas, le soleil se levait timidement, caché par endroit par la canopée nuageuse qui recouvrait la ville. La température froide avait permis aux nuages de se dégager par endroit, découvrant quelques morceaux de ciel bleu où scintillaient encore quelques étoiles, brillants souvenirs de la nuit précédente. Le matin sonnait timidement pour les habitants de la cité blanche, et pour encore un jour, les rues pavées étaient recouvertes d’une fine couche de givre, accompagnée d’une neige gelée par le froid du dehors. La nuit avait été courte pour le pays. En tenant compte de sa situation géographique, les nuits passées en ce territoire étaient soit formidablement longues et fraîches, soient merveilleusement courtes, peut-être moins grisantes de froid, mais toujours délicatement glacées. Le sol était en cette matinée parfaitement immaculée, ne témoignant d’aucune empreinte, aucune trace, seule la lisse surface que portait les pierres polies. On sentait en respirant l’air du dehors le froid brûlant rentrer dans ses poumons, gravant son emprunte gelé dans les bronches et les vaisseaux, laissant sa divine morsure jusqu’au plus profond de soit, avant de ressortir réchauffé, travaillé par le corps en fin spectre transparent de vapeur, s’enfuyant éphémère dans l’air de la journée. En entendant le bruit claquant des volets que l’on ferme, le jour rayonnant se levant comme un ange s’annonçait déjà comme parfaitement banale. Mais le temps n’était qu’aléatoire, et les événements, piquants ou épicés, venaient toujours quand on s’y attendait le moins.

Au même moment, plus profondément dans la ville, dans un silence absolu, presque sacré, la porte de la grande prêtresse de Cimmeria se refermait dans le plus profond des respects. Au cœur du temple dressait en l’honneur de Kesha, une bien étrange réunion venait d’avoir lieux. Veillant à ne pas faire de bruit, la silhouette fraîche d’une jeune femme se dessina dans l’encadrement de la porte, avançant telle une louve dans le long corridor se trouvant devant elle, vite suivit d’un majestueux matou, à la silhouette féline rayonnant d’une discrétion majestueuse. Les fenêtres, réparties régulièrement le long du couloir, renvoyait une lumière vive et clair, celles de la ville en éveille et d’un matin plutôt ensoleillé, chose rare dans le pays des neiges. Gracieuse comme la sirène qu’elle était, Othello respirait calmement, pour ne pas rompre la quiétude qui vibrait en ces lieux alors que certaines de ses sœurs dormaient encore, l’office n’ayant lieu que dans une heure au moins. Elle était, en ce jour, vêtue d’une longue robe blanche, en lin, d’aspect léger et nuageux. Le vêtement aux traits simples laissait voir ses épaules, qui croulaient sous la masse de ses cheveux - les retenant en partie avant qu’ils ne s’égarent dans son dos- mais était pourtant pourvu de manches longues et amples, retenues au niveaux des poignets de la demoiselle, lui cachant cependant la moitié de la main. A ses pieds, invisibles, se trouvaient encore de simples souliers de velours d’un blanc nacré. Cette couleur semblait d’usage dans la caste des prêtresses, et la demoiselle se devait de le respecter.

Rependant sur son passage une saisissante odeur marine, l’hybride repassait en boucle les dernières paroles qu’il lui furent adressées quelques minutes auparavant par Elerinna, la grande prêtresse en personne, alors qu’elle regagnait sa chambre pour se préparer. On l’avait convoqué très tôt dans la matinée. A ce moment là, les premiers rayons du soleil venaient de poindre à travers les quelques nuages, frappant contre la modeste fenêtre de sa pièce, simple demeure, dessinant sur le draps un jeu d’ombre amusant, qui dessinait parfaitement les courbes de sa personne encore plongée dans un profond sommeil. C’était Anou, sa meilleure amie de la caste à laquelle elle appartenait, qui la réveilla d’une secousse amicale pour lui délivrer l’ordre de rencontre dans le domaine de la grande prêtresse, ayant de toute évidence quelque chose à lui confier. Se redressant prestement sur son simple matelas de fortune, la chimère remercia la brune sauvage avant de regarder quelques minutes les fins rayons de soleil frapper sa vitre, son esprit s’envolant dans une rêverie hagard. Une question s’imposait à présent à elle dès son réveil: quelle était la raison d’une demande si matinale? Habituellement, quand la demoiselle blanche était appelée auprès de sa supérieur sacrée, c’était pour des missions bien particulières aux traits sordides, et au but peu reluisant. La jeune femme n’avait d’autres choix que de s’en accommoder docilement. Mais parfois, les raisons étaient bien meilleurs, plus agréables, comme pour servir la déesse, dans toute la splendeur de l’acte divin exercée par une fidèle dans l’éclat d’une lumière gracieuse. Silencieusement, la jeune femme se leva et se dirigea vers la porte, après s’être habillée de sa robe sobre.

Une fois dans le bureau, les salutations furent bien rapides. Les ambiances étaient toujours sereines et polies. La grande prêtresse était une femme admirable, et respectable. Ses vertus et son charisme ne faisait pas de doutes, et Othello savait bien illustrer se rapport de force, baissant naturellement le regard, nouant ses mains dans une union crispée, se plaçant dans une situation volontaire d’infériorité. En entrant dans la pièce froide et lumineuse, après avoir arraché un cri d’effroi à la porte qui grinçait de plus en plus, ses yeux furent éblouis par la luminosité de la pièce qui la changeait de l’obscurité générait par le long corridor qui menait à la salle. Sagement, comme lui indiquait la femme devant elle, elle prit place sur une chaise en bois d’allure modeste. Drasha qui l’avait suivit de sa chambre au bureau s’allongea également sur le sol, écoutant dans ses oreilles félines les mêmes mots surprenants que la femme tenu. Discrètement surprise, aussi neutre que la neige qui recouvrait les rues, de son masque gelé d’apparat, Othello écoutait sans afficher la moindre expression en réaction à ce qu’elle entendait. Quand se fut terminé, et qu’on s’assura qu’elle avait comprit l’intégralité de la tâche qu’il leurs était incombée, la dame se leva lentement. Cette mission sonnait déjà intéressante, par le simple fait qu’elle était relativement atypique pour la jeune femme…

Alors qu’elle marchait le long du couloir qui la menait vers la nef, elle repassait en son esprit froid et plat le contenu de la conversation, elle aussi bien terne, ressemblant plutôt à un long monologue qu’à un échange équilibré. La sirène allait devoir partir. De récents affrontements dans les vastes plaines du calme pays d’Eridania avait infligé à tout un régiment un sort des moins enviables. Dans un piteuses état, les soldats supérieurs ne craignaient de manquer d’infirmières et de soignantes pour aider les pauvres hommes à échapper à la mort. Ainsi, dans un dernier recourt, les généraux avaient décidé de faire appel à l’aide et à la médecine bienfaisante des bienveillantes prêtresses de Cimmeria pour leur prêter mains fortes dans ces vastes champs vides et plats où jadis bien du sang avait déjà coulé. Deux des demoiselles de Kesha avaient été choisies pour accomplir ce devoir de la plus haute importance. Othello était l’une d’entre elle. Mais comme un secret jalousement gardé, enfermé dans une cage de verre aux vitres grisées de suie, la grande prêtresse avait refusé de lui révéler le nom de sa comparse. Elle lui avait seulement laissé sous-entendre qu’elles se connaissaient déjà, et avait ajouté, évasive, qu’elle allait la mettre au courant peu après elle. Un peu résignée, Othello resta de marbre devant sa sœur. Quand elle eut finit, elle la renvoya de son antre, la priant d’attendre patiemment dans la nef le moment où sa comparse se présenterait à elle, ou que quelqu’un viendrait la prévenir, ce qu’elle fit. C’était dans ce but que le masque de givre avançait religieusement vers le cœur du temple, où la patience semblait l’attendre.

Il fallait partir vite du pays glacé pour rejoindre le campement de fortune des soldats. Il leur fallait à tout prix réduire le nombre d’âmes rendues à leur déesse, les garder en vie pour le plus grand nombre, accomplissant ainsi leur devoir de prêtresse. C’était une tâche belle et sacrée qu’il leur était confié. Ce n’était pas de l’or, ni des bijoux qui se trouvait posé entre leurs doigts fins et gracieux, mais la vie. Des vies par dizaines, par centaines, même, qu’elles devaient protéger à tout prix de la fourberie de la mort, prête à les arracher à la beauté du monde, aux douces soirées flamboyantes, éclairées par le ciel enflammé par les adieux du soleil. C’est pourquoi elles devaient absolument y arriver. Othello n’appréciait généralement pas le travail en équipe. Mais pour un but si pure et noble, elle n’avait d’autres choix que la confiance mutuelle, et l’acceptation. Si elle devait partir, autant le faire sous un beau jour. L’idée d’abandonner avant même de partir n’effleura même pas son esprit de glace. Une telle mission ne se refuse jamais.
La silhouette silencieuse, mystérieusement irréelle de la jeune femme finit par gagner la nef. Celle-ci était pratiquement déserte. Seules quelques fidèles allaient ça et là sans faire attention les unes aux autres, vacant à leurs occupations de prêtresses entre les banc et les chaises, nettoyant, ou rendant quelques prières. L’hybride fit un signe discret à Drasha pour qu’il reste avec elle de manière rapproché. Elle savait que le félin n’aimait pas cet endroit. Rester avec elle ne risquait pas de l’affoler. Si elle avait bien suivit les paroles d’Elerinna, celle qui l’accompagnerait allait être mise au courant de cette histoire, contraignant la rascasse à attendre quelques minutes. Ce n’était pas particulièrement dérangeant. Ainsi, dans le plus serein des silences, elle alla se tenir debout devant une grande fenêtre, lui renvoyant l’image morcelé d’un ciel clairsemé, légèrement déformé par les petits carreaux de verre. Le tigre s’assit à côté d’elle, et ils restèrent là, fermés et inébranlable, attendant l’élue qui les rejoindrait, l’esprit de la blanche sirène tourmentait par la question dont la prochaine protagoniste serait la clé…

Lentement, le soleil se levait, montant de plus en plus haut, illuminant les esprits de ses charmes flamboyants, dardant ses rayons chaleureux vers le temple des femmes, précepteur d’un voyage sacré, au cœur cerné de glace…


Dernière édition par Othello Lehoia le Ven 3 Juin - 1:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult]   Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult] Icon_minitimeMer 1 Juin - 17:21

[HRP : J'espère que je n'oublierais aucun détail, si c'est le cas, j'en suis désolée =)]

Il fait chaud, je me sens en sécurité, et pourtant, comme chaque matin, avant que je ne me réveille des brides de mémoires me reviennent toujours les même. Je me vois un couteau sanguinolent à la main entourée de milliers d'hommes couché à terre et recouvert de leur propre sang, puis après un flash arrive, et là je me revois il y a de cela quelques années, près de la falaise où je voulus mettre fin à ma vie. Une voix m'attire, elle provient d'en bas, mais rien à faire je n'entend pas ce qu'elle essaye de me dire, je m'avança encore plus près, et là je sens une main se posait contre moi pour me pousser. Puis, plus rien, je me réveille, le visage trempée par la sueur. Cela va bientôt faire un mois que je fais ce cauchemar tous les jours, parfois il m'arrive même de me dire que je ne devrais pas dormir, je n'en ai parlé à personne. D'une part, car je ne veux pas inquiéter les soeurs pour rien, mais aussi parce que je sais qu'elles se moqueront de moi.

Plus le temps passe en ces lieux, et plus je me sens seule, pourtant je ne fais rien pour mériter cela. Je suis toujours serviable, je fais ce que l'on me demande, même si cela veut parfois dire que je m'humilie. Je le sais bien que beaucoup des soeurs profitent de moi, mais je veux appartenir à leur clan, mais elles me rejettent. Alors que j'étais dans mes songes, et surtout au bord des larmes comme chaque matin à cause de mon cauchemar, mais aussi des pensées qui me traversent l'esprit sans cesse, ma voisine de chambre Léo entra comme une furie. Elle me criait dessus me demandant ce que j'avais encore fait, ne la comprenant pas, c'est tout naturellement que j'affichais un regard interrogateur à son égard, ce qui eut pour effet de l'énerver davantage. Prise d'une colère monstre me souleva ma couverture et me dit de me presser, car ce matin j'étais attendue chez la grande prêtresse.

Sur le coup, je n'avais pas vraiment tout saisi, et avait plus pensé au fait que la couverture désormais par terre, la fraicheur de la pièce venait caresser ma peau. Il m'avait fallu plusieurs minutes avant de comprendre la situation, quand je fus enfin maître de moi une peur m'envahit. Qu'avais-je bien pu faire de si grave pour être demandée par la grande prêtresse elle-même ? Avait-elle l'intention de me chasser d'ici ? Sans plus attendre je me rua vers mon petit cabinet de toilette afin de me laver, les sueurs froides qui m'avaient accompagné pendant toutes la nuit n'était plus de très bonne compagnie désormais. Ceci fais, j’enfila la première robe qui me tomba sous la main, de toute manière elles étaient toutes du même genre. Se trouvant entre le blanc et le crème, elles me collaient à la taille, et retombaient sur mes chevilles. Cependant cette dernière était quelque peu particulière, car les manches étaient transparentes et m'arrivaient jusqu'aux poignées.

Avant de sortir de ma chambre, j'enfila une paire de chaussure couleur marron sans talon, puis je pris le bandeau qui se trouvait sur la table près de la porte. Ainsi mes cheveux ne retombaient pas sur mon visage, cependant la fleur qui autrefois l'ornée n'y était plus, bien trop souvent on m'en avait fait la remarque, et désormais je la laissais dans le tiroir de ma table de chevet. Désormais dans les couloirs, j'évitais de marcher trop vite, car je ne voulais pas attirer l'attention, de toute manière, je fus très vite sur les lieux. Devant la porte imposante du bureau de la prêtresse je tocqua, puis attendis qu'on m'invite. L'entretien ne dura pas longtemps, contrairement à ce que je m'étais imaginée, la grande prêtresse m'avait demandé afin de réaliser une mission, c'est donc avec un immense sourire que certaines de mes soeurs auraient pu trouver déplacé que je m'imprégna de chaque information, cependant à un moment mon cerveau fit tilte. Je n'allais pas y aller seule.

Cette information me gela sur place, qui allait donc s'occuper de mon cas, qui allait avoir le plaisir de pouvoir m'humilier sans risque de représailles ? Ce fut d'un pas lent que je rejoignis l'endroit où m'attendait ma compagne. Elle avait le dos tourné regardant le ciel par une immense fenêtre, elle me disait vaguement quelque chose, mais je n'arrivais pas à me souvenir d'elle, et surtout, je ne me rappelais plus si nous étions en froid ou non. C'est avec un grand courage que je m'avança vers elle, puis quand je fus a à peine deux mètres d'elle, j'osa ouvrir la bouche afin de lui dire d'une petite voix :

- Ehu, tu es la prêtresse qui doit aller dans les plaines d’Eridania ? Je m'appelle Iseult et toi ?

Toujours dos à moi, je n'arrivais pas à discerner son visage, mais cette longue tignasse me disait quelque chose.
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MessageSujet: Re: Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult]   Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult] Icon_minitimeVen 3 Juin - 1:09

Regardant doucement les nuages voleter derrière la grande frontière de verre et de givre devant elle, Othello avait un regard vif et absent, pointant ses yeux dilatés tel des soleil noirs vers le lointain d’un ciel calme. Immobile, et sans broncher, Drasha restait sagement allongé là, par terre. La chimère n’avait pas encore pensé à lui durant ce voyage et à sa présence avec elles. Quand la jeune femme s’attacha a y penser, elle songea qu’au fond, ce n’était pas une mauvaise chose que l’imposant chat les accompagnes. Deux femmes seules lors d’un tel périple pouvaient paraitre bien dérisoires face à des ennemis, et les risques qu’elles couraient ainsi chétives, du moins d’apparence, pouvaient être de l’ordre des pires tortures. Le félin, lui-même, pouvait s’ennuyer de cette contrée de neige et de glace, à force d’y avoir vécu pendant tant d’année. Même du temps où ils étaient encore en exile, Othello doutait qu’il eut un jour vu au de-là de la grande banquise de glace, ou de la pure cité d’Hellas, ou alors cela datait de sa toute petite enfance, quand il n’était un morceau de tigre échappé du ventre de sa mère. Voir un peu du pays et poser ses pattes sur les terres d’un autre ne serait pas en somme une mauvaise chose, bien au contraire.

Le temps paraissait toujours aussi immobile, comme suspendu, accroché entre deux dimensions inaccessible par l’âme humanoïde. Le court de la rivière des secondes était arrêté, figé en un océan de glace par le froid de la langueur, cette mélancolie insipide qui s’incruste avant un départ, bien que dans ce cas-ci, ce ne fut qu’une simple démonstration. La blanche s’était remise à penser à la mystérieuse jeune femme qui serait son accompagnatrice. Elle la connaissait, selon les dires de la grande prêtresse? Ceci aurait été une étrange coïncidence… ’ A moins que…’ Pensa-t-elle. Alors que ses interrogations continuaient, insoupçonnable sur son visage de porcelaine, elle repassait en revue toutes les jeunes femme de la caste qu’elle serait amené à connaître. Elles n’étaient vraiment pas nombreuses, finalement. Elle se comptait sur ses doigts d’une main, peut-être deux. Mais le connaissait-elle vraiment? De manière amicale? Ah moins que ce fut une simple connaissance… La seule certitude qui put lui appartenir était qu’il s’agissait d’une prêtresse, qui, comme elle, avait été choisit pour accomplir et mener à bien cette mission. Autour d’elle, un silence froid régnait, alors que l’église au dessus d’elle semblait avoir été désertée. Les minutes devaient avoir tout de même passées, même si la blanche dame ne s’en rendait pas forcément compte. Sa future camarade arriverait certainement bientôt…


- Ehu, tu es la prêtresse qui doit aller dans les plaines d’Eridania ? Je m'appelle Iseult et toi ?

C’était une voix fine, presque étouffée, qui souffla derrière elle, lançant en l’air les échos de ses courbes auditives gracieuses et insaisissables. Les oreilles visqueuses- du moins, ce qui semblaient être des oreilles- se dressèrent sur les côté de son visage quand les premiers mots arrivèrent à entrer en leur seuil. Etrangement, ces sons, ce timbre de voix ne lui était pas inconnu, comme le nom qui la définissait. Othello ne se retourna pas tout de suite, travaillant son esprit pour retrouver sa mémoire perdue, le souvenir de cette voix. C’est dans cette situation que la yorka trouvait bien dommage que sa mémoire n’eut pas été auditive. En effet, son cerveau avait la fâcheuse tendance de se fier aux images, plutôt qu’aux sons. Ainsi, sans l’image de la jeune femme, elle aurait bien du mal à retrouver l’identité de celle-ci. Analysant ce qu’elle pouvait avec ce qu’elle avait entendue, la chimère finit par conclure que la demoiselle derrière elle devait être légèrement plus jeune qu’elle, et qu’il était certain, dans tout les cas, qu’elle la connaissait. Finalement, au bout de quelques secondes d’attente, la marine finit par se résilier à retourner son visage de marbre figé dans la glace vers sa camarade, afin de savoir une bonne fois pour toute avec qui elle passerait ses prochains jours, et qui serait sa compagne de voyage et de mission.

Dans un mouvement lent et circulaire, la jeune femme se retourna, comme coulissant sur sa base, le bas de sa robe se tordant dans un léger froissement qui raisonna sous la nef comme si dix autres femmes s’étaient retournées de concert, imitant presque le bruissement d‘aile des oiseaux. Drasha, lui, avait déjà le visage de la nouvelle protagoniste sous les yeux, et commençaient à la fixer cruellement, posant sur elle son regard oppressant. Ce geste n’avait rien de méchant, et quiconque connaissant le félin le saurait probablement. C’était ainsi qu’il était, qu’il réagissait à la venue de quelqu’un. Othello elle-même ne savait pourquoi il se montrait si persuasif. Peut-être un acte menaçant, ou peut-être un simple moyen de s’assurer une bonne conduite. Après tout, son animal était un félin droit, et juste, qui travaillait à la protection de la maîtresse. La jeune femme, de son côté, ressentit une certaine surprise quand elle aperçut la pure Iseult Reed, avec qui elle avait servit de nombreuse fois à l’office, et avec qui elle s’entendait bien. Son visage innocent et enfantin était retourné vers elle, marquant sur la jeune femme l’empreinte de ses iris azurs, d’une couleur saisissante et marquante. Comparés à ceux-ci, le timide brun à peine visible des yeux de la chimère faisaient peine à voir, tant le noir surmonté presque toutes les étincelles de couleur. Ses cheveux étaient aussi toujours aussi surprenant. Il est vrai que le rose n’était pas une couleur très commune pour une chevelure, mais convenait dans un sens parfaitement à la demoiselle, qui la portait avec majesté.

La rapide expression de surprise qui vint troubler le visage froide de la jeune femme s’enfuit très rapidement pour refaire place à son habituel visage de marbre, sa peau de givre insensible, nullement trahi par une ride d’expression dans le coin d’un œil ou de sa bouche. C’était donc elle qu’Elerinna avait choisit d’envoyer en mission avec elle. A moins que ce fut l’inverse. Dans tout les cas, le choix était au fond plutôt audacieux. Leur capacités étaient assez équilibrées, l’une soignant par les gestes, l’autres par les plantes. Othello n’avait jamais vu l’Innocente pratiquer la médecine, mais avait eut vent de ses talents dans le domaine, et de ses bonnes capacités. Même si elle ne savait pas encore si les rumeurs étaient exactes, il était clair qu’elle devait véhiculer au moins une part de vérité. La yorka, quand à elle, savait soigner, et guérir. Même si ses gestes manquaient parfois de délicatesse, et qu’elle ne savait pas vraiment s’y prendre avec des blessures physiques, l’hybride n’avait aucun mal à fabriquer une potion de soin pour empêcher les maladie ou les infections, ou à élaborer certaines oncques médicinales permettant de soigner les brûlures, ou a favoriser la cicatrisation. Ainsi, les deux demoiselles se compléter assez bien. Eh puis, même si elle ne connaissait pas très bien la jeune colorée, la yorka savait que ce voyage serait pour elle une bonne occasion de visiter un peu du pays. De plus, la connaissant déjà, au moins un peu, Othello fut un peu rassurée: elle savait qu’elle n’allait pas devoir supporter une mauvaise personne, mais voyagerait certainement en bonne compagnie.

Il était étonnent, par contre, qu’elle ne lut pas reconnu. Elles avaient pourtant déjà parlé ensemble plusieurs fois, et servit sous les mêmes ordres, partant parfois quérir de l’argent auprès des riches donateurs pour aider leurs malades, en compagnie d’autres sœurs. Elle fixa ainsi quelques secondes Iseult, avant de lui répondre à son tour, d’une voix clair et lente, quittant son habituelle platitude pour prendre une légère douceur, une marque de sentiment infime qui se glissait dans ses mots. Elle le faisait probablement inconsciemment d’ailleurs, et ne le remarqua pas une seule seconde. Ses lèvres s’entrouvrirent alors, provoquant un léger mouvement d’épaule qui fit tomber au dessus de celle-ci une de ses longues mèches blanches.


- Voyons, Iseult, ne me reconnais-tu pas? Nous avons servi plusieurs fois ensemble. Je suis Othello.

Elle marqua une petite pause, avant d’enchaîner sur le sujet du voyage, qui les liait à présent tous les trois, en comptant la masse de fourrure qui, allongée sur le sol, avait cessé d’envoyer sur la jeune femme son regard menaçant.

- Nous allons donc partir en Eridania. Le voyage sera peut-être long.


Ce n’était certainement pas une menace, plutôt un avertissement. La blanche de givre avait fait en sorte que ceci sonne comme tel. Il était étrange qu’elle parle ainsi spontanément, ne ponctuant pas ses phrases de longs silences, alors qu’elle se refuse à trouver les mots. Etrangement, en présence de ses sœurs, la demoiselle était plus apte à parler. Ainsi, regardant l’innocente qui se tenait face à elle de son visage aussi neutre et pure que la banquise au dehors, elle attendit patiemment une réponse, sentant filer les nuages dans le ciel azuré du petit jour cimmerien.

/hrp\ Non, il n’y a pas de problèmes, ne t’inquiète pas. C’est très bien retranscrit! De mon côté, je suis désolée de la taille de ce message, j’essayerai de le réduire au prochain poste. /hrp\
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MessageSujet: Re: Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult]   Le devoir d'une prêtresse - Première partie [Iseult] Icon_minitime

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