Iseult Aëlwenn "Lorelei" LESATH

Lorelei est un être qui se dessine tout en douceur et en délicatesse. Tout en elle respire la légèreté. Elle dégage comme une espèce d'aura bienveillante qui met en confiance son entourage. Comme un ange, elle rayonne et possède un charme naturel non négligeable. Apaisante et chaleureuse, elle émane quelque chose de foncièrement bon, et arrive à donner l'image d'une jeune femme adorable et attentive envers autrui. Même si en réalité elle ignore son véritable âge, son esprit lui indique qu'elle a vingt-trois ans bien que le plus souvent, les gens ont tendance à l'estimer bien plus jeune, physiquement, qu'elle ne l'est. Toujours souriante, elle garde sur son visage illuminé une expression assez enfantine.

Cette impression de juvénilité est renforcé par l'aspect chétif de la jeune femme. Très fluette et de taille moyenne, elle semble pouvoir se briser au moindre coup. Les mauvaises langues ne se priveront pas de faire remarquer qu'Iseult est en fait juste trop maigre. Il est vrai que la demoiselle est peut-être un peu trop svelte, certains de ses os sont largement apparents mais c'est ainsi qu'elle se sent le mieux dans sa peau, et elle ne se préoccupe guère des avis méprisants des autres sur sa silhouette. Malgré son extrême minceur, Lorelei n'est pas dépourvu de formes féminines. Bien que filiforme, sa taille est bien marquée et sa poitrine harmonieuse. Si l'on est un minimum attentif, on peut remarquer sans peine la plastique avantageux de la sylphide. Cependant, c'est toujours l'allure frêle qui reste dominante, cette impression de fragilité enfantine que dégage ce petit corps élancé. Loin d'avoir l'apparence d'une femme fatale, son charme réside dans la douceur et l'innocence. A première vue, la jeune femme semble dépourvu de tout muscle. Ses bras sont étonnements fins et graciles, tandis que ses longues jambes menues paraissent ne pas pouvoir fournir le moindre effort. Lorelei a en effet juste assez de force pour manier sans trop de peine ses armes, mais elle reste physiquement vulnérable, bien que d'une extrême souplesse et agilité.

Son côté angélique ressort par tout les aspects de son anatomie. Son corps aérien est d'une pâleur excessive, aux allures parfois un peu maladive. Aucune couleur si ce n'est celle du lys n'arrive à s'imprimer sur sa peau, à part quelques rougeurs si elle se laisse exposer trop longtemps aux rayons des deux soleils. Sur son visage aux traits fins s'étire presque continuellement un sourire radieux et plaisait. Éclatante et l'incarnation de la joie de vivre, elle ne semble pas manquer d'énergie et de bonne humeur. Sa petite frimousse s'orne d'un nez fin et discret qui ne brise pas alliance dans son être, une petite bouche légèrement rose ni pulpeuse ni trop fine, et de deux grands yeux gris clairs aux cils longs et épais, surmontés de petits sourcils. Un éclat assez mystérieux est perceptible dans ses prunelles, et la prêtresse s'avère cacher une certaine malice derrière son apparente candeur. Mais la première chose que l'on perçoit chez elle est sa longue chevelure blanche aux reflets de nacre. Certaines mèches plutôt longues s'échappent de sa frange pour tomber devant ses yeux, tandis que le reste descends en douces cascades jusqu'au bas de son dos pour terminer en quelques boucles. Iseult ne prend pas toujours le temps de se coiffer, et apparait ainsi parfois un peu négligée, ou lui octroie un air plus sauvage et incontrôlable.

Lorelei n'est pas une jeune femme superficielle, ainsi, elle ne se préoccupe que très guère de ce qu'elle porte. Elle a une nette préférence pour les vêtements légers et courts qui n'entravent pas ses mouvements et dans lesquels elle se sent mieux. Les choses trop amples gâchent sa silhouette et ne lui permettent pas d'agir à sa guise. Pour des raisons assez obscurs, la sylphide à une totale aversion pour le vert et l'orange et préfère rester nue que devoir porter ces couleurs qu'elle considère comme infâmes et épouvantables. Au contraire, elle aime tout particulièrement les nuances clairs et douces comme le bleu ou le blanc.

Lorelei a tout d'un ange, ou du moins, l'apparence. Sa ravissante image de pureté et ses agissements visiblement tournés vers l'entraide cachent une personnalité bien plus complexe et sombre. Le meilleur refuge pour le mal n'est-il pas le masque de la vertu? La prêtresse use et abuse de ses airs angéliques pour arriver à ses fins. Derrière la morale et la sagesse se trouve le vice et les crimes.

La sylphide a toujours l'air de prendre du temps pour aider autrui et agir dans le bien de tous. Pourtant, c'est loin d'être le cas. Lorelei pense avant tout à son intérêt personnel ou à celui des autres prêtresses de Cimmeria auxquelles elle est totalement dévouée. Mais loin d'être une gentille damoiselle, elle se complait dans un monde de vices, de débauches et de corruption. Elle ne se considère pas comme une personne spécialement mauvaise, surement à cause de sa vie et de son éducation à part, pourtant, son passé parle de lui même, tout comme le nombre de ses victimes. D'une nature plutôt cruelle, elle n'hésite pas à éliminer les éléments perturbateurs qui lui barre la route, ou les gêneurs qui entravent le champs d'actions des prêtresses.

Instable, elle passe d'un état à un autre en quelques instants seulement. Quelques rumeurs circuleraient comme quoi Lorelei aurait certains problèmes d'ordres psychologiques, mais rien n'a été prouvé. D'autant plus qu'elle demeure parfaitement consciente de ses actes, sans pour autant peut-être en mesurer la gravité. La demoiselle aime manipuler son entourage et y arrive plutôt bien, en utilisant son image de jeune fille parfaite. Elle ne révèle que très rarement sa véritable nature, celle d'un être sadique et malveillant qui aime par dessus tout le danger. Le risque a pour elle un côté irrésistiblement attirant, et elle cherche sans cesse à se mettre dans des situations aussi délicates que périlleuses. Elle se refuse d'avoir une vie calme et monotone. Toujours pleine d'énergie, elle doit continuellement se dépenser. Déterminée et têtue, elle n'abandonne que très difficilement les objectifs qu'elle se fixe, et met en œuvre tout les moyens possibles et inimaginables pour atteindre ses buts.

Bonne comédienne, elle sait berner son entourage et garde un bon contrôle sur elle même. Même si elle n'est qu'assise sagement en face de vous, l'air calme, il est bien plus probable qu'elle songe à la façon la plus efficace de vous éliminer. Bien mal avisé serait celui qui confirait sa vie à Iseult, ce ne serait qu’accélérer sa perte. A moins d'avoir une utilité quelconque, la jeune femme ne s'encombre pas vainement. Son visage a beau être avenant et doux, et parler avec elle être agréable, sous son apparente sociabilité, la jeune femme à un dégout pour la population. Pour elle, tous les êtres sont de méprisantes créatures, abominables et répugnantes. Elle ne porte de l'estime qu'à un nombre très restreints d'être, et ne se lie d'amitié qu’exceptionnellement.

Lorelei est en réalité assez dur à définir psychologiquement, puisqu'elle montre à chaque personne une facette différente de sa personnalité. Ce qui est certain, c'est que son cœur est aussi sombre que son visage est clair. Elle aime plaire aux gens pour mieux détruire par la suite. Au risque de réellement s'attacher à quelqu'un, mais c'est un événement assez rare qui relève même du miracle. Lunatique, elle se perds souvent dans ses pensées, moment ou elle est assez vulnérable. La jeune femme est assez paradoxale en soi, et est plutôt difficile à cerner.

«Qui suis-je?

Une question si simple qui pourtant demeura pendant de longs mois un mystère pour moi. Que m'est-il arrivé est aussi une bonne interrogation qui mériterait réflexion, mais à vrai dire, j'ai rapidement abandonné cette idée, par manque d'indice et de piste et par lassitude. Après tout, ce n'était pas bien important. Peu importe qui avais-je bien pu être avant, ce qui comptait était ce que j'étais à présent et serai bientôt. C'est pourquoi je m'autoproclamais assez vite «amnésique», un bon compromis pour moi qui réglerais la majorité de mes problèmes. Et se présenter comme une pauvre âme en perdition, sans passé, avait quelque chose d'attendrissant pour les autres. Tellement plus facile de m'attirer la sympathie et la compassion, voir même la pitié des immondes créatures que je devais berner pour survivre. Très vite, je me rendis aussi compte que les êtres pullulant sur ses terres me répugnaient au plus haut point. Ils étaient, presque tout, tout simplement repoussants, des choses abjects qui ne méritaient même pas qu'on s'y intéresse. Je dus cependant me résoudre à tolérer leur existence. Pendant longtemps, je demeurais trop faible pour pouvoir ne serait-ce que me protéger seule. C'est durant cette période que je découvris les bienfaits de la manipulation. Maintenant, peut-être devrais-je par commencer par le début, mes premiers véritables souvenirs de mon existence sur Istheria.»

«Mes premières brides de mémoire ne sont guère agréables. Elles sont régies par l'incompréhension et le doute. J'avais en moins tellement de connaissances que je n'arrivais pas à mettre les unes avec les autres. Je me souviens avoir sentis ce goût amer dans ma bouche, que je ne saurais décrire et dont encore aujourd'hui j'ignore l'origine. Mes paupières étaient si lourdes... Je dus lutter contre mon propre corps pendant des secondes qui me parurent une éternité pour arriver à les soulever et laisser la lumière pénétrer dans mes prunelles. La luminosité agressa mes yeux, qui semblaient bien fragiles, et je fournis un effort supplémentaire pour amener mes bras en protection. Tout mon corps était si lourd... si peu vivant. Et soudainement, quelques questions fusèrent dans mon esprit. Ce corps, qui était le mien, à quoi ressemblait-il? Je ne le savais pas. Je ne m'étais jamais vu, du moins, autant que je me souvienne. Et quel était mon nom, mon âge... tout ses renseignements nécessaires pour un individu? Je l'ignorais. Mais paradoxalement, j'avais en tête les peuplades auxquelles j'étais susceptible d'appartenir, et mon cerveau était en ébullition, à la recherche d'éléments sur moi même. J'étais allongée sur un sol, que je ressentais comme assez moelleux... cotonneux. Tant de mots qui traversaient mes pensées sans vraiment en connaître la signification. Cette situation était désagréable. Lentement, je laissais mon regard se balader sur les environs et le paysage d'un blanc immaculé. Tout était recouvert d'un manteau neigeux, et quelques flocons tombaient encore du ciel. J'avançais doucement mes mains pour que cette mousse blanche tombe entre mes mains. Puis se fut l'illumination. Ne devrais-je pas mourir de froid? Loin d'être savoureuse, la situation ne me paraissait pas critique. Je ne ressentais pas la douleur qui aurait du m'assaillir. D'ailleurs, mon regard se posa sur mes bras tendus. J'avais la peau si pâle, et j'étais si maigre, si frêle. Cela ne m'étonnait guère, étant donné les circonstances. Ainsi, je m'estimais tout de même plutôt jeune, tout en passant mes doigts sur moi même, je pus faire quelques constatations. J'étais parsemée de blessures, de coupures et d'hématomes en tout genre sans pour autant en ressentir un quelconque mal, je m'aperçus à mon plus grand plaisir (puisque dans les moments de désespoir, on s'accroche aux détails insignifiants) que ma peau était très douce, et que non seulement le sang -le mien- qui la recouvrait n'était pas rouge, mais noir, mais qu'en plus, j'étais totalement nue.

Je restais assise pendant quelques instants ;quelques minutes ou quelques heures , je ne sais j'avais perdu toute notion du temps; recroquevillée sur moi même tout en réfléchissant. Une évidence s'était imposée à mon esprit. J'étais une sylphide. Bien, c'était déjà cela. Mais qu'allais je bien pouvoir faire à présent? Je n'étais rien, et même pas l'ombre de quelqu'un, juste une illustre inconnue, même pour elle-même. Je ne pouvais tout de même pas rester indéfiniment ici, totalement dénudée au milieu d'un milieu de glace. Prise dans un élan passager de folie, je me mit à fouiller dans la neige, cherchant si par hasard, je n'avais pas un quelconque objet avec moi. A quatre pattes, dans mes recherches, j'aperçus les longues mèches blanches de mes cheveux glisser de mes épaules. Blancs? Peut-être étais-je plus vieille que ce que je pensais... Je chassais tout cela de ma tête pour me concentrer sur l'essentiel. J'aurai bien le plaisir de contempler mon reflet à ma guise pour me faire une idée sur moi même plus tard. Surtout que je ne tardai pas à trouver quelques babioles enveloppées dans un linge jaunie. Impatiente, je le secouais rapidement pour en faire tomber les trésors. Une longue chaine avec au bout, un étrange pendentif. Quand je le vis, mon cœur ne fit qu'un bond et d'étranges émotions survirent. Il était important pour moi. Pourquoi, ce n'était pas la question. Je m'empressais de le mettre autour du cou avant de prendre délicatement entre mes petites mains un cahier usé et défraichis. Il pouvait contenir des informations capitales... Malheureusement, si le froid et l'eau glacé ne m'atteignaient pas, les pages du petit livre avaient soufferts, et la majorité était illisible. Tremblante, je tournais frénétiquement les feuillets. Rien de vraiment intéressant.

Dépitée, je laissais l'ouvrage échapper de mes mains, et restait immobile pendant un long moment, pensive. Je n'avais rien, je n'avais aucune idée de qui j'étais. Même pas mon nom... Allais je devoir m'en inventer un? Cela ne me plaisait guère. Comment pouvait-on choisir l'appellation par laquelle tout le monde nous connaitrait? Avec amertume, je me dis que cette information n'intéresserait pas grande monde. Résignée, j'abandonnais le cahier, vérifiant que mon collier était toujours à sa place, et enroulais la vieille étouffe autour de moi pour cacher le minimum de ma personne à d'éventuels passants; avant de me relever lentement. Ce fut plus dur que ce que j'avais prévu. Mes jambes tremblaient et à chaque pas, je croyais que j'allais m'effondrer, mais je réussis tout de même à m'approcher de ce qui devait être un grand lac gelé. Je me laissais simplement tomber près de la glace, et avançais légèrement, avec prudence, pour pouvoir voir ma tête. J'avais tout naturellement quelques appréhensions, et j'entendais les battements de mon cœur s'emballer. Jusqu'à ce que je puisse discerner sur la surface de givre, les traits, un peu floutés, de mon visage. Le soulagement m'envahit immédiatement, comme une vague de chaleur au fond de moi. Je n'avais pas l'air d'une vieille femme, et je ne me trouvais pas repoussante. Au contraire, j'avais l'air plutôt jeune, et j'estimais ne pas dépasser la vingtaine. «21 ans» Ceci s'imposa brutalement à mon esprit. Bien que surprise, j'acceptais cette information tout droit surgit des méandres de mon âme brumeuse. Je pris quelques secondes pour contempler encore mon reflet, en espérant que quelques mots émergent encore de ma mémoire scellée. Comme si j'étais en face de quelqu'un d'inconnu, je plongeais mon regard dans celui de mon ombre. « Lorelei» Je fermais les yeux. Était-ce mon prénom? Quelque chose me disait que non, mais tout le monde m'appelait ainsi. Oui... c'était mon surnom.

- Lorelei...

Je prononçais ce simple mot doucement, d'une voix claire et douce, comme un trésor, pour me faire à cette sonorité. Même si ce n'était pas mon vrai nom, je savais qu'on m'avait toujours appeler comme cela. Puis sans m'en rendre compte, je murmurais autre chose:

- Iseult... Aëlwenn.... Lesath

Quand je me réalisais ce que je venais de dire, un petit sourire s'étira sur mes lèvres. J'avais assez de données pour me rassurer pendant quelques temps.»

«Avec ses maigres éclaircissement sur ma personne, je commençais une nouvelle existence. Simplement enroulée dans une toile qui ne dissimulait pas grand chose, j'avançais dans la neige. Quelques petites gouttes de sang noir coulaient nonchalamment avant de tomber sur le sol immaculé. Au fur et à mesure que je poursuivais mon chemin, non pas des souvenirs, mais certaines brides de sentiments revinrent en moi. Sans savoir le pourquoi de ses émotions, je savais les avoir ressentit. Et mon âme qui s'était éveillée aussi blanche et pure que celle d'un nouveau né s'assombrissait, comme si un poison parcourait mes veines et contaminait tout mon être. Tant de mauvaises considérations réunis en moi. A présent, je savais. Je n'avais pas besoin de tout connaître de mon passé pour exister maintenant. Même si ma curiosité me pousserait surement à faire quelques recherches, pour évoluer parmi la vermine de ses terres, je n'avais pas besoin de plus d'informations.

Moi, Iseult Aëlwenn Lesath dite Lorelei, 21 ans, sylphide en son état.»

« Je marchais pendant de longs jours dans le froid hivernal qui ne m'atteignait pas, mais qui colorait tout de même ma peau opaline de rougeur, sans vraiment manger et à peine me reposer. Mon corps quelque peu lourd et endolori résistait à ce que je lui faisais subir. Mais en tant que jeune femme, j'avais envie de m'occuper un peu de moi même, prendre un bon bain chaud, croquer dans une pomme et m'accorder quelques heures pour dormir. Ma volonté de fer me poussait à continuer encore et toujours, mais je me sentais flancher, quand une petite tâche sombre se profilait au loin, accompagnée d'une fumée qui s'élevait dans le ciel. Un maison, avec un feu de bois surement. Un sourire quelque peu malveillant étira mes lèvres bleutées par la fraicheur hivernale.

Après avoir profité de l'hospitalité des deux bucherons qui vivaient là pendant quelques jours, ils voulurent me retenir quand je leur annonçais mon départ prochain. Cela me déplut fortement... déjà que je les haïssais au plus haut point.. J'avais juste besoin d'eux pour me remettre totalement d'aplomb. Maintenant, ils m'étaient inutiles. Malheureusement, ils ne semblaient pas prompts à me laisser partir aussi facilement. Peut-être s’inquiétaient-ils réellement pour ma santé, mais je n'étais pas stupide au point de ne pas remarquer les regards déplacés qui glissaient sur moi. Certes, j'avais cherché à me rendre désirable, tout en restant adorable et innocente, mais toutes les pensées que je devinais me concernaient me dégoutaient.

C'est pourquoi en fin d'après midi, un jour, en face de la grande glace qui se trouvaient dans un coin de la chambre qui m'avait été prêté, je me préparais à partir. Des femmes avaient du vivre ici, avant. Du moins, je ne vois pas d'autres explications à la présence d'autant de robes. Je pouvais prendre celles qui me plaisaient, et je décidais d'en emporter quelques unes avec moi. Je finis d'arranger la bleu que je portais, légèrement trop grande pour moi, avant de préparer mon sac et de descendre les vieux escaliers. Je posais un dernier regard sur les alentours, mon regard aussi froid que la glace que j'allais bientôt affronter. Les deux hommes gisaient, inanimés, sur leur table en face de leur souper que je leur avais préparé avec tant "d'amour". Je m'étonnais moi même de connaitre autant de choses concernant les poisons. Mais c'était une chance pour moi. Face à ses deux hommes à la carrure si imposante, je n'aurais eu aucune chance dans un combat. L'empoisonnement m'avait paru la solution idéal. D'ailleurs, je remarquais assez vite que je possédais de nombreuses connaissances sur la médecine. Peut-être l'étais je avant... Et le redeviendrais-je bientôt!

Ce jour fut le commencement d'une longue série de meurtres de tout ceux qui oseraient me barrer ma route..»

Avec un soupire, je reposais la plume dans l'encre, prise d'une certaine lassitude. Mettre mes souvenirs sur du papier était plus long et énervant que ce que j'aurais penser. Même si je considérais cela comme important pour moi, amnésique, de pouvoir ressasser certains passages de ma vie, je n'avais ni le temps ni l'envie de m'y consacrer entièrement. Je posais doucement ma main près de ma poitrine, sentant le contact avec mon catalyseur que j'aimais tant. Il me suivait depuis le début. Lentement, je passais mes mains dans ma longue chevelure blanche avant de m'étirer. Un doux ronronnement attira mon attention. Juste à mes pieds, Astérion, mon tigre, tentait de m'attendrir, à la recherche de quelques caresses que je lui accordais sans peine. Lui aussi m'accompagnait depuis quelques temps déjà. Je l'avais rencontré peu de temps après mon aventure chez les bucherons, et je n'avais eu aucun mal à apprivoiser l'animal qui se trouvait maintenant être mon principal allié et ami. Deux ans s'étaient écoulés depuis ce que j'appelais maintenant ma "renaissance". J'avais atteints certains de mes objectifs sans peine. J'étais redevenu un médecin, ou du moins, c'était ma couverture au sein de prêtresse de Cimmeria. Je les avais rejoins il y a un peu moins d'un an, après avoir rencontré l'une d'entre elle tandis que je massacrais quelqu'un... je ne sais même plus pourquoi. Je me souviens avoir assez vite adhéré à leur mode de vie et idéologies, et je n'ai pas tardé à finir dans ce bain de sang animal, début de la cérémonie. Ma vie à présent me convenait parfaitement. Je me sens bien, tout simplement. Certains qualifieraient ma vie de malsaine... Je ne vois pas en quoi.

- Lorelei!

On m'appelait, c'était l'heure. Je me relevais d'un bond et saisit rapidement mes armes, déposées soigneusement sur mon lit, ainsi que ma sacoche remplit de choses en tout genre. J'avais du travail. Et c'est souriante, avec un léger rire cristallin qui résonna que je quittais tout pour partir à l'aventure.