Rapatriement urgent

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Partagez
 

 Rapatriement urgent

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 4 Nov - 7:15


Veto ouvrit les yeux sur une tringle qui surplombait son lit comme une auréole.
La température était à son goût. Il devait donc avoir regagné Cimmeria. Il n’y avait qu’ici que l’on savait créer la chaleur d’un foyer qui lui convienne. Il sourit et se redressa doucement dans le lit mais pas assez apparemment. Une douleur brûlante lui raya le ventre et il retomba sur son oreiller moelleux, plissant les yeux et retenant un gémissement.
Après un moment à haleter, serrant entre ses doigts calleux les draps fins sous lui, il finit par rouvrir les yeux et souleva le tissu qui cachait la misère. Une cicatrice suintante rayait son ventre à quelques centimètres du nombril, reliant ses deux flancs par une estafilade nette et précise, typique de la frappe de taille d’une épée, aussi rouge qu’enflammée. Il avait vu plusieurs de ses camarades blessés et avait appris à reconnaître une plaie infectée, et les petites perles de liquide blanc et visqueux qui filtrait à travers la croûte indiquait bien l’infection.
*Génial…*
Manifestement, on venait de l’amener. Il était encore habillé comme à leur départ de Pheldra. Chemise bleu, pantalon de toile et botte en peau épaisse. Et ce n’était pas une bonne chose. Ses vêtements empestaient la vieille sueur et le sang séché depuis déjà trop longtemps.
*Ce sont les prêtresses qui vont être contente d’avoir un vieux renard à soigner.*
Il caressa la peau rosée et sensible au pourtour de la vilaine cicatrice largement mise à nue par le tissu déchiré. Il repensait rêveur à la magie qui l’avait sauvé, aux brumes tactiles qui l’avaient palpé et sauvé. À moitié. Il avait perdu beaucoup de ses forces et avait passé une bonne partie du voyage dans un semi-coma. Sur le bateau, s’il avait paru sorti d’affaire, peu de temps avant d’accoster, les douleurs se firent plus violentes et il avait certainement fini par reperdre conscience. Il fallait absolument soigner cette plaie purulente et profonde avant qu’elle ne s’aggrave d’avantage ; mais il avait pu être rapporté ici en un seul morceau. Ses trippes étaient en son sein et son cœur battait. Nous pourrions donc dire que la charge de travail des prêtresses était allégée car si les Éclaris ne lui avait pas porté assistance, elles auraient aujourd’hui un cadavre à ramener à la vie. Et, bien qu’il ne doute pas de leurs compétences, il était bien content de ne pas en être là.
*Le bateau…*
Ressassant ses derniers souvenirs clairs, il se souvint de son entretient privé avec Azryel. Ils avaient passé un marché et il l’avait pris dans ses bras comme un père l’aurait fait, heureux d’avoir enfin un fils. Malgré le côté intéressé évident de cette action, Veto avait fermé les yeux et serré à son tour cet être qu’il espérait depuis si longtemps. Azryel acceptait enfin le rôle que le terran voulait le voir jouer depuis qu’il le connaissait…
À moins que ce ne soit Ision Lorindiar, cette autre sylphide aussi charismatique que son tuteur ? La fatigue était présente, forte et appuyant sur sa cage thoracique.
Il se rendit compte qu’il peinait à respirer et que son visage dégoulinait de sueur.


-Nous l’avons mis là-bas, au fond, à gauche.

La voix d’Arthur lui était parvenue depuis le bout de la grande salle de soin. Il s’intéressa alors aux lieux qu’il ne pouvait pas voir. Un rideau lui masqué la vue sur les côtés. Il ne pouvait qu’imaginer que la décoration soit symétrique et continue à celle qu’il voyait en face de lui. Un lit certainement comme le sien était séparé de ses voisins par le même système de draps pendus. Sur le mur au dessus, de magnifiques vitraux aux nuances de bleu donnaient un éclairage froid mais apaisant.
Au dessus, une voute aux piliers arcboutés retenait le plafond dans des séries d’arches entrecroisées harmonieuses et simples.

Il tourna un regard surpris vers le rideau qui se tira brusquement, le faisant sursauter.
Sorgnom Tarin, l’homme qu’il avait tué venait se venger depuis l’autre monde !

En tout cas, c’est ce que la fièvre et la torpeur le laissèrent voir et le firent hurler de terreur.


Dernière édition par Veto Havelle le Mar 6 Déc - 1:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 4 Nov - 17:54

Le voyage jusqu'aux prêtresses fut sans incident notable, du moins, pas que Vetto puisse se souvenir vu son état. Ision avait longuement parlé avec Emmanuelle, de son passé, de ce qu'elle avait comme projet pour le futur, il avait fait en sorte de pénétrer son esprit de le manipuler pour savoir ce qu'elle voulait et ce qu'elle voulait c'était le Terran, son bonheur, sa protection, mais elle ne pouvait pas le lui dire, c'était l'armée, les règles. Et surtout Ision avait vu, elle allait mourir, très jeune, dans d'atroces souffrances, elle pouvait encore éviter cela si elle quittait l'armée, mais ça ne dépendait plus que de Veto à présent, le seul être qui pouvait faire basculer le destin, bouleverser les visions d'Ision. Mais plus le chemin avançait plus la quantité de neige était importante et plus Lorindiar se taisait, il voyait le futur et ce futur là ne lui plaisait absolument pas. Il se mit même à méditer pendant un moment sur son cheval, sa lumière d'or se répandent autour de lui pour le couper du monde, il voyait le futur, le temple des prêtresses, la doyenne qu'il allait rencontrer et forcer à accepter Veto, sans grande difficulté, son fils serait dans son lit, mais qui était cette rousse qui venait vers lui...
Il sursauta en ouvrant les yeux d'un seul coup, et faillit presque tomber de cheval, il se rattrapa au dernier moment furieux contre lui même intérieurement.

Il se mura totalement dans le silence, observant Veto, il serait sa plus belle création ou sa plus belle erreur. S'il échouait là, il n'aurait plus qu'à se trouver un autre corps. Rien que le froid de l'environnement alentour jouait énormément sur la biologie Sylphide, il savait qu'il n'allait pas mourir et sa race faisait qu'il ne souffrait d'aucune douleur par quoique se soit. Il réussit à se dénuer totalement des sentiments qu'il ressentait à l'arrivée au temple des prêtresses.
Il fut le premier à se présenter, sous son vrai nom, inutile de mentir, la doyenne connaissait le visage d'Ision, il s'étaient déjà rencontré plusieurs fois et le lord avait fait de nombreux dons à leur ordre, ce n'était qu'un simple renvoie d’ascenseur de les accueillir, du moins... l'un des nombreux renvoie qu'elle devait à Ision, le lord ne l'appréciait pas particulièrement, mais avoir un ordre religieux dans sa manche était un atout non négligeable et même aux confins du monde, on ouvrait les portes à celui que l'on savait ici, être un Sylphide aux nombreuses vies, du moins une vieille femme le savait, Alana, elle et Ision avait su voir des choses communes, mais ils différaient sur une autre, la manipulation. Le Lord ne pouvait pas être affecté par son trépas, ce n'était pas dans ses cordes, mais il aurait aimé que se soit elle qui le reçoive.

Il n'eut pas à se battre, mais il insista sur un point, si Alana n'était plus là, elle avait du laisser uen apprentie, quelque chose dans ce genre, Ision la voulait pour soigner Veto, personne d'autre. Et cela semblait gêner la gérante de l'ordre, ce qui plut énormément au Lord. Ision n'était pas considérer comme un être humain et par conséquent son intégration dans les pièces féminines de l'ordre, les soldats les accompagnant, Emmanuelle et Arthur, avaient été cantonné à rester auprès de Veto.

Lorsque Ision entra dans la chambre, Veto semblait en pleine crise, comme si quelque chose venait le hanter. Dans son calme désormais légendaire, le lord s'approcha de lui et posa la main sur son front...


"Il suffit à présent!"

Et il entra une nouvelle fois dans l'esprit du jeune homme, il revit l'homme qu'il avait tué et pour la première fois, Ision se mit entre Veto et lui. il n'était qu'une vision, mais si le plan du lord devait réussir, il devait vraiment passer pour un père protecteur. Ision était vêtu de vêtement assez fin, comme s'il s'était toujours battu. Il fit chanter shinigami en la sortant de son fourreau, son corps de sylphide n'était pas du tout adapter au combat et en quelques mouvement, il trancha l'ombre devant Veto. Un mouvement simple pour n'importe quel guerrier, mais Ision et Veto furent sortit de la vision, le lord avait un genou à terre et semblait respirer difficilement, Shinigami était à côté de lui, il ne pouvait pas en supporter le poids plus longtemps et ce n'était pas du cinéma, loin de là. Les sylphides n'étaient pas fait pour se battre, et il le prouvait une nouvelle fois.

C'est alors qu'il entendit des pas derrière lui, cette femme... non...Ision se releva, rengainant son arme, il la salua sans laisser rien paraitre, il avait toute sa superbe, masquant son manque de souffle...


"Que la bénédiction de Kesha soit sur vous, prêtresse"


Il était digne et élégant, vêtu de bleu et de fil d'or..
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 4 Nov - 18:58

Lorsque sa « Supérieure » avait fait irruption dans ses quartiers sans même prendre la peine de s'annoncer, Irina fut à la fois surprise et courroucée. Ce n'était pas tous les jours qu'elle avait le déplaisir de recevoir sa meilleure ennemie dans son antre, d'autant plus qu'elle était bien trop orgueilleuse pour se déplacer en personne. Lorsqu'elle la reçut après avoir pris tout son temps, soit en la faisant attendre une bonne dizaine de minutes, ce qui représentait une éternité aux yeux d'Elerinna, elle sut enfin de quoi en retournait. Bien assez vite elle apprit qu'un homme influent avait exigé qu'un malade soit soigné par elle et personne d'autre. Si la requête excentrique ne la choquait pas, elle ne manquait pas de l'étonner. Ce n'était certes pas la première fois que cela arrivait, mais jusque là les malades la demandaient pour son domaine de spécialité ou parce qu'ils la connaissaient, et non uniquement pour un « caprice », si l'on peut le qualifier ainsi.
Invitant poliment Elerinna à débarrasser le plancher, Irina enfila sa cape de travail et entreprit d'interroger Alix, son apprentie. Elle avait du avoir vent de ce qui se passait étant donné que comme la plupart des débutantes, elle était constamment présente à l'accueil des cas urgents pendant son tour de garde. Alix était ses yeux et ses oreilles pendant les rares moments où elle n'était pas là ; ce qui était un atout non négligeable. Bien assez vite, la Serpentine apprit les noms du Lord qui avait exigé sa présence, tout comme du patient duquel elle devrait s'occuper. Aucun des deux ne lui sonna familier, ce qui était assez troublant. Cela signifiait que comme elle le suspectait, il s'agissait d'inconnus... Ce qui en rajoutait au mystère et lui donnait une raison supplémentaire d'aller voir tout ça par elle même. Qui plus est Alix lui avait bien précisé que le patient avait un besoin urgent de soins, ce qui éveilla également son intérêt scientifique et déontologique.

Marchant à grandes enjambées vers la chambre qui lui avait été indiquée, Irina n'était qu'une ombre silencieuse enveloppée du blanc immaculé de sa cape de seconde de l'ordre. La simplicité de la coupe lui tombait comme un gant, mettant en valeur la délicatesse de son petit corps et ses traits de poupée de porcelaine. Elle n'était pas vraiment jolie mais au moins on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas être élégante. Sauf que son humeur n'allait pas vraiment de pair avec cette apparence profondément fragile et gentille. Quiconque la connaissait un minimum, ou plutôt qui la côtoyait au quotidien pourrait dire sans se tromper que cette femme était compétente mais impitoyable, professionnelle mais sans sentiments. Le tact n'était pas son fort... A moins bien sûr qu'elle en ait besoin pour parvenir à ses fins.
Parvenant dans l'allée où ce situait le fameux Veto Havelle, Irina approcha en fusillant du regard les deux soldats qui n'avaient rien à faire là. Les renvoyant sur le champ, elle demanda à Alix de les conduire à l'auberge la plus proche. Il n'était pas question que des gens en pleine santé restent là à lui traîner dans les pattes, à polluer son espace de travail et accessoirement aussi en s'exposant aux virus qui pouvaient circuler. Eviter à des néophytes de s'exposer faisait aussi partie de son travail, bien qu'en règle générale elle n'en ait tout bonnement rien à faire de ce qui pouvait leur arriver. Disons qu'elle ne tenait pas à les avoir aussi comme patients dans les prochains jours...


« Je ne veux pas de vous ici, rentrez chez vous. Si vous n'avez pas où dormir, on vous indiquera où vous pouvez être confortablement logés. »

Leur tournant le dos sans préambules, ni bonjour ou même au revoir, la demoiselle leva le drap qui servait de séparation et observa d'abord Ision puis Veto. Ils ne se ressemblaient nullement, ni physiquement ni dans leur condition. Si Veto avait tout d'un soldat ou du moins de quelqu'un de manuel avec ses vêtements pragmatiques, Ision lui avait l'air d'un aristocrate tout droit sorti de son palais pour des raisons inconnues. Les saluant brièvement de la tête, elle s'approcha du malade et sans lui demander son avis commença à tâter son visage et sa nuque. Nul doute qu'elle savait ce qu'elle faisait, et que chaque toucher, bien qu'il ait tout d'une caresse, avait un but précis. Sa peau était flasque, ses yeux étaient cernés, ses pupilles dilatées. Il avait sûrement voyagé de très loin à en juger ses vêtements froissés, ce qui expliquait qu'il soit dans un tel état de déshydratation. La Serpentine murmura quelques ordres à Alix qui ne l'avait pas quittée d'une semelle dès qu'elle avait conseillé Arthur et Emmanuelle, avant que celle-ci ne s'en aille sans un bruit afin de les mettre à exécution. Si les deux hommes avaient eu un doute sur l'influence et les capacités à se faire obéir de la femme médecin, il venait d'être levé.

« Je veux que vous me parliez clairement et distinctement, que vous me disiez où vous avez mal, depuis quand c'est le cas et si vous le savez, ce qui l'a causé. J'ai besoin de faire un diagnostic avant de pouvoir vous traiter... Oh et ne vous en faites pas, j'ai fait préparer une chambre individuelle pour vous afin que vous puissiez vous remettre sans que votre état ne s'aggrave à cause d'autres pathologies. »

Elle se tourna alors vers Ision, sentant quelque chose qui émanait de lui sans pouvoir déterminer ce qu'il était exactement. Il était étrange, magnétique mais dangereux aussi. Quelque chose lui disait qu'elle ferait mieux de faire attention et de s'en méfier. Un instinct venant des tripes, aussi impérieux qu'inexplicable.

« Est-ce qu'il travaille pour vous ? Qu'est ce qui lui est arrivé pour être en si piteux état ? »

Irina n'avait aucun scrupule à parler comme si Veto était absent, probablement parce qu'il avait l'air d'un bon bougre ne comprenant pas trop ce qui lui arrivait. Et puis aussi parce que la douleur pouvait avoir obscurci son jugement et sa perception de la réalité, sans parler des médicaments qui avaient pu lui être administrés pour essayer vainement de le faire aller mieux. La Déesse seule savait ce à quoi il avait pu être soumis...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeSam 12 Nov - 1:32

« Que Kesha vous accompagne nobles prêtresses. » répondirent en cœur les deux soldats de Cimmeria en s'inclinant avant de s'en retourner rapidement.

-Je t’avais dit que nous n’avions pas le droit de rester dans le temple aussi longtemps.
-On ne pouvait pas laisser Veto seul dans cet état…

La grande porte du dortoir se referma doucement, ne manquant pourtant pas de faire résonner le claquement du bois antique sur la pierre à travers toute la pièce infinie.

Veto peinait à garder ne serait-ce que les paupières ouvertes.
De nouveau au milieu du lit, plus en sueur qu’avant, il voyait flotter une image flou entre ses paupières, l’image d’une femme dont la voix lui parvenait dans un écho assourdissant qui n’avait rien à voir avec l’acoustique de la salle.

Tout ce qu’il savait, c’est qu’il était en sûreté et que c’était grâce à Ision.

À travers le brouhaha de son cerveau, il réussit à remettre en place les raisons de « pourquoi il en était là » et parvint à comprendre que c’était sa seule chance d’aider ceux qui pouvaient le sauver.


- Seconde classe Havelle Veto… Garde de Cimméria, du Corps de la Sécurité… J’ai reçu un coup de taille d’une épée… Je… Mon ventre…

La douleur le plia en deux dans un cri de douleur alors qu’au creux de sa position fœtal, le drap coincé contre lui se colorait d’une intense auréole rouge.
Le sort n’avait pas duré assez longtemps et après s’être dégradée, la cicatrisation avait cédée.

Au moins, elle avait fait son office : elle avait protégé mieux que n’importe quel pansement cette plaie de nouveau béante.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeSam 12 Nov - 5:19

Lorsque Ision la vit rentrer il vit ses inquiétudes se matérialisé, c'était bien elle qu'il avait vu, il y a bien longtemps dans ses visions. C'était bien la même que lui avait décrite Alana, cette chevelure de feu, elle l'avait mise en garde à l'époque, Ision lui avait montré ce qu'il avait vu et Alana avait sourit, il comprenait mieux maintenant pourquoi. Il garda sa superbe, ne se laissant pas démonter, il en fallait plus au noble pour être déstabilisé, même s'il retrouvait encore son souffle de la vision qu'il avait projeté à Veto.
Elle était une belle Terran, Ision y fut presque sensible, dans un sens le lord aussi était un bel homme, même s'il ne s'en souciait guère, hormis pour ceux de la haute société afin de pouvoir mieux les ridiculiser. Sa condition de sylphide sautait aux yeux, bien qu'on puisse parfois le confondre avec un Lhurgoyf, mais bon dans l'instant présent qui s'en souciait?
Elle ne lui avait pas répondu, ni même salué et il lui pardonnait, du moins, pour le moment, au vu de la situation, mais on ignorait pas ainsi Ision sans en avoir les conséquence, mais voilà cette jeune femme était différente, pour le moment, il lui laissait le bénéfice de l'urgence.
Mais autre chose dérangeait Ision, il avait vu Irina, mais même ainsi il n'arrivait pas à voir le futur correctement, il le voyait, mais elle à l'intérieur, n'était qu'une faible forme, ainsi elle était résistante ou tout du moins son psychisme avait une résistance peu commune, Ision avait déjà eu à faire à ce genre de pouvoir, il savait que plus il passerait de temps avec elle, plus l'image deviendrait net, mais c'était un défi qui le fit sourire.

Elle éjecta les deux soldats présents dans la salle, Ision ne s'en préoccupa pas, ils avaient remplis leur rôle jusqu'à maintenant et pour l'instant, mieux valait qu'il soit seul avec son "fils". Il ne devait pas mourir et l'avenir qu'il voyait en ce moment même était assez noir. Le voyage les avait épuisé tout les deux, bien qu'Ision arrivait encore à donner le change, ce n'était plus le cas de Veto. Là où les vêtements du Lord étaient simplement salis, ceux de Veto étaient en lambeaux, là où le père respirait difficilement, le fils était à la porte des enfers. Bref Ision, bien qu'il nécessitait des soins dû à sa condition de Sylphide, pouvait les mettre au second plan, pour que son projet ne lui claque pas entre les doigts au dernier moment. Alana lui avait dit, juste avant de disparaitre, que si un jour il avait besoin de quoique se soit, il devait faire appel à Irina...


Il y a quelques années, dans une auberge sur la côté ouest...



"Quand prends tu la mer Ision?"
"Demain, au petit matin, je pars pour affaire, pour quelques semaines."

Ils étaient là, tous les deux, lui portant un habit de voyage toujours dans les tons bleus, et elle, vêtu simplement, parcourant une nouvelle fois le pays pour soigner les gens malade. Ision aimait les médecins, mais détestait les patients, un simple contact avec une malade et son corps risquait d'en patir. Voilà pourquoi il fuyait les hôpitaux et tous les endroits habituellement porteur de maladies. Alana et lui se connaissaient depuis très longtemps...
Elle le regardait avec un certain amour dans le regard et lui, lui y trouvait une certaine compassion, il avait délicatement posé la main sur la sienne et c'est comme si le monde extérieur ne les atteignait plus. C'était peut être vrai, le Lord l'avait emmené ce jour là, dans une de ses visions, dans une dimension dont il avait le secret et où il était protégé...


"Je ne sais pas si nous nous reverrons, Ision..."
"Je le sais Alana, je l'ai vu."
"Bien entendu, mais je préfère te prévenir et tes visions t'empêche de contempler les sentiments, tu ne vois que des faits, des actes et..."
"Où veux tu en venir Alana?!"
"Tu n'as jamais repris d'épouse, tu n'as personne réellement pour t'aider, quand je ne serai plus là, si un jour tu as besoin d'aide, va au temple des prêtresses, là bas tu y trouvera mon apprentie, Irina, d'elle tu n'aura pas à te méfier, sauf de toi même..."

Il avait prit la mer le lendemain, comme prévu. Il aurait pu resté s'il l'avait voulu, il aurait pu changer le futur, mais les affaires étaient les affaires et rien ne pouvait se mettre entre lui et l'argent, pas même son amitié avec Alana, il l'avait laissé disparaitre. Peut être pour de bonnes raisons, lui seul le savait. Mais il avait été celui qui avait financé les funérailles officielles, sans corps, évidemment. S'il avait réellement aimé Alana? Tout du moins il y tenait... comme jusqu'à présent il n'avait jamais plus tenu à personne qu'à sa défunte femme... décidément, il avait perdu les deux sœurs...

Retour aux temps présents.

Ision regarda Irina, lorsqu'elle lui posa directement les questions, il eut un petit sourire, regardant Veto qui répondait à la serpentine, il posa sa main gantée sur le frotn du jeune homme et lui murmura...

"Tout vas bien aller à présent, mais prépare toi à souffrir..."

Il releva la tête à nouveau vers Irina et lui répondit...

"Les liens que j'ai avec ce Terran sont ils si important pour votre diagnostique? Nous venons de très loin dans le sud, de la citée d'Amaryl, il y a eut une rixte, Veto a affronté un homme et s'est fait mortellement blessé, une plaie d'environ 20cm de largueur, assez profonde pour faire apparaitre les chairs internes, je dirai 4cm approximativement, j'ai veillé à ce qu'il perdre le moins de sang possible, mais j'estime cette perte à environ un tiers de son volume total, il n'a attrapé aucune infection par dessus, les tissus interne n'ont cependant pas été endommagé à l'impact, l'estomac, tout comme les intestins et la rate ont tenus, mais je redoute que le voyage ait provoqué une hémorragie interne, la magie du temple Eclaris n'a pas fonctionné sur lui, même en usant d'un catalyseur, et c'est alors que Veto les a surpris, il a utilisé lui même l'ether sacré sans user de catalyseur pour refermer sa plaie qui a tenue jusque... maintenant..."

Au moment même où Ision avait marqué la fin de sa phrase, Veto se tordit de douleur, la plaie venait de se rouvrir. Le lord avait il fait exprès d'arrêter sa phrase sur ce mot et à cet instant, sans aucun doute, car il ne fut par surprit, 'est lui même qui souleva le drap pour dévoiler la tache de sang dans un mouvement tout théâtrale mais sans surprise. Il avait parlé à Irina d'un ton très professionnel, Ision connaissait le corps humain, ses notions en soins étaient limités et ce domaine ne l’intéressait guère si ce n'est pour lui même. Mais il avait disséqué suffisamment de cadavre et fait assez d'analyse pour donner ces détails qui suffirait à Irina du moins pour la base, il aurait pu donner le métal dont était faite la lame ainsi que l'inclinaison avec laquelle elle était rentrée, mais quelle importance?


Aucun vêtement n'avait été enlevé à Veto et Ision ne comptait pas plus se salir les mains. Il se dirigea vers la tête de son "fils" et lui apposa sur le crâne...

"Je servirai d’anesthésiant, je ferai en sorte qu'il ne ressente pas la douleur, contentez vous de le soigner, il ne doit pas mourir. Je compte faire de lui mon fils à notre retour à Hespéria. Je sais que l'argent n'est pas votre préoccupation principale, alors, si vous réussissez je vous parlerez de quelqu'un qui vous est cher. Maintenant... que les mains d'Alana soient avec vous.
(il se tourna vers Veto) dors mon fils et imagine..."

Ils furent de nouveau transporté dans une vision d'Ision, c'était un monde blanc, une pièce blanche, avec absolument rien, le lord y était habillé de ses plus beaux vêtements, Veto lui, avait ses habits militaire et son corps intact. Lorindiar l'avait emmené dans un futur que lui même ne pouvait voir, pour ne pas influencer le jeune homme. Il s'approcha de lui et lui dit de regarder sous ses pieds, il pouvait voir Irina s'activer, Veto entrain de pousser des râles, Alix aussi était là, et c'est Ision qui parla le premier à Veto.

"Non tu n'es pas encore mort, je n'ai pas ce pouvoir, ce que tu vois c'est ton avenir proche, celui que tu vis avec quelques secondes d'avances. J'ai été obligé de t'emmener ici pour que tu te tienne tranquille, tu as une incroyable bougeotte mon fils! Serait ce Irina qui te fait cet effet?
(il lui sourit) Je n'ai rien d'autre à te dire, elle va te soigner, du moins essayer et crois moi, si elle échoue, je me chargerai personnellement de te venger, à présent, si tu veux parler, parle, cela éloignera ta douleur..."

Extérieurement Ision avait simplement les yeux fermés, la main sur le front de Veto, aucun des deux ne bougeait, mais rompre le contact signifierai sans aucun doute revenir à l'état précédent, renvoyant Veto à sa douleur. Le lord en serait perturbé aussi, même s'il pouvait répondre à Irina si elle lui posait des question, bouger n'était pas envisageable et encore moins faire un geste. Il espérait une chose... qu'Alana ne se soit pas trompé.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeLun 14 Nov - 1:07

C’est bien parce qu’elle avait ressenti quelque chose d’inhabituel chez cet être à l’aspect fragile physiquement qu’Irina avait posé autant de questions. Certes d’ordinaire elle ne se privait pas si elle en avait l’envie, mais cette fois c’était différent, cette fois elle était mue par l’instinct. Il y avait chez lui quelque chose d’indescriptible mais qui lui faisait hérisser les poils de la nuque. Ses explications avaient beau lui paraître logiques, elle ne pouvait taire cette sensation étrange qui la mettait en garde. Sa vulnérabilité physique n’était pas suffisante pour qu’elle le sous-estime, peu importe le fait qu’il ne soit pas à son avantage dans ses habits froissés.
Par ailleurs le diagnostic basique mais complet qu’il lui avait fourni ne l’avait pas étonnée, pour une raison qu’elle ignorait. Cela l’intriguait c’est certain, mais ce n’était pas choquant à proprement parler. L’écoutant sans l’interrompre elle prit en compte chaque remarque, mais comme toujours, décida de vérifier tout cela par elle-même. Il n’avait théoriquement aucune raison de mentir, mais cela ne voulait pas dire que son jugement ne pouvait pas être erroné. Et même si il ne l’était pas cela n’y changeait rien, il s’agissait tout simplement de sa conscience professionnelle. La demoiselle ne se fit pas prier pour inspecter le reste du corps du soldat, jusque chaque recoin permis par les vêtements qu’elle ne tarderait pas à lui retirer. Le tout était de s’assurer qu’il n’avait pas d’autres plaies dont il ne s’était pas rendu compte, ce qui arrivait régulièrement à des patients en proie à une douleur fulgurante.


« Veto ne souffre d’aucune autre blessure sérieuse, à priori. Cela me simplifiera la tâche, car au moins je pourrai me concentrer sur un seul front. »

Irina terminait à peine sa phrase que ce noble avait découvert le corps qui la préoccupait, dans un geste presque théâtral. Il avait un don de vision, c’était évident… et qui plus est il aimait en faire étalage, contrairement à son apprentie qui l’avait également, d’une bien autre façon. C’était peut être pour ça qu’il lui paraissait bizarre, ou du moins ce fut ce qu’elle se dit. Quelque chose lui disait que cet homme ne connaissait pas le manque, il ne connaissait ni la pauvreté ni la modestie même si il prenait bien garde de se montrer sous un jour favorable. Pour peu il aurait pu se montrer uniquement d’un côté, convaincu qu’il s’agissait de son bon profil. Irina entendit ses phrases cérémonieuses emplies d’une étincelle artificielle, et l’observa en silence, son expression dissimulée dans sa capuche blanche et or. Seuls quelques fils cuivrés s’échappant négligemment lui donnaient un aspect inimitable.

« Bien. Peu m’importe ce que vous faites tant que cela ne nuit pas au bon déroulement de mon intervention, et que cela n’a pas d’incidence négative sur le patient. Si vous pouvez le soulager alors tant mieux, car je ne peux pas l’anesthésier maintenant. Si je ne referme pas cette plaie maintenant, alors il se videra de son sang sans que nous puissions faire quoi que ce soit. » Avait-elle dit, tout en dégageant le reste du drap afin de déshabiller le patient… ou plutôt en découpant ce qui en restait avec une dague sortie d’on ne sait où. En fait son mouvement avait été si fluide et rapide qu’un œil non averti ne pourrait le suivre. Et encore, seule l’urgence de la situation l’avait poussée…

Dès qu’elle eu terminé son œuvre, elle rangea l’arme blanche à tête de serpent à sa ceinture, probablement pour la garder sous la main au cas où. Alix lui avait déjà amené une lourde besace de cuir, ainsi qu’une batterie impressionnante d’outils chirurgicaux. Elle ne tenterait pas de le soigner avec de la magie bien qu’elle la maîtrise, non seulement parce que ce n’était pas sa façon de faire en général, mais aussi parce que d’après les dires d’Ision, Veto possédait une résistance inexpliquée. Ce qui voulait dire que pour le soigner elle devrait mettre la main à la pâte, au sens le plus littéral du terme. Les mains de la demoiselle forcèrent Veto à s’allonger sur le dos avec douceur mais fermeté, et puis elle profita qu’il soit plus calme pour nettoyer son tronc de la nuque jusqu’au bas ventre. Une éponge humide faisait l’affaire, le débarrassant de toutes les poussières et autres saletés qui avaient probablement souillé la plaie, qu’elle n’avait pas encore touchée pour autant. Elle se contentait d’appliquer une compresse imbibée d’onguent et de faire pression de manière forte et régulière, attendant que le gros de l’hémorragie soit stoppé. Dans une inspiration qu’elle ne prenait qu’entre deux pressions, elle rétorqua à Ision, ne s’attendant pas spécialement à ce qu’il réponde :


« Tous ceux à qui je tenais sont morts. Je doute très sincèrement que vous déteniez de l’information qui soit susceptible de m’intéresser. Quoi qu’il en soit si je parviens à sauver les gens ce n’est certainement pas à cause d’une récompense, de la gloire, de la menace ou bien la contrainte. Je ne suis pas ce genre de personne. »

Il n’y avait pas d’agressivité dans sa voix, mais il n’y avait aucune crainte non plus ce n’était qu’un murmure froid comme les neiges éternelles de sa contrée natale. Ce n’était pas par manque de prudence au contraire, seulement Irina n’avait pas peur. Elle ne connaissait pas la peur parce qu’elle en était incapable, tout simplement. Et puis ce n’était pas non plus du genre de la maison de se justifier à tout va. Elle ne lui devait pas d’explications sur ce qui la motivait chaque jour à soigner des inconnus de qui elle ne se souciait pas. On ne pouvait pas dire qu’elle soit motivée par des raisons aussi nobles que le pur altruisme, et pourtant elle était là nuit et jour peu importe l’heure ou la raison, faisant un travail ingrat pour lequel elle n’était pas rémunérée, et la plupart des fois, même pas remerciée.
Les mains et le sang, le sang sur les mains… C’était sa routine et à la longue elle en était venue à l’apprécier d’une certaine façon. C’était rassurant à défaut d’autre chose, car au moins elle savait ce qu’elle faisait, elle luttait pour le contrôle et avait la dose d’adrénaline qui lui permettait de continuer.

Comme en ce moment, ou elle tenait une fois de plus la vie de quelqu’un entre ses mains. Pas au sens propre, mais presque. Le corps de Veto ayant été nettoyé en un temps record, Irina pouvait s’atteler à l’essentiel. Lorsqu’elle retira la compresse, elle vit que l’onguent avait fait son effet, en stoppant presque entièrement l’hémorragie. Alors Irina prévint Ision qu’il faudrait le tenir tranquille car le moindre mouvement pendant son intervention pourrait être fatal. Puisqu’il tenait à participer, autant qu’il se rende utile…
La Serpentine releva sa manche gauche, laissant à vue un magnifique bracelet d’onyx qui englobait son poignet fin si fort qu’il le meurtrissait en permanence. Ce dernier avait la forme d’une mygale dont les huit pattes se fichaient dans la chair. Une pierre sombre brillait en son centre, rutilant silencieusement comme un cœur contrefait. Alors sans besoin d’incantation elle usa de la magie de Kesha pour aspirer à elle les restes du sort qui avait été lancé sur Veto. Elle n’avait pas le choix… Si elle voulait purger son corps de tous les parasites, elle devait annihiler tout ce qui pouvait subsister en lui de la magie Eclari. Le résultat était incertain c’était un fait car elle n’avait jamais essayé de faire ceci auparavant… Ce qui ne voulait pas dire qu’elle pouvait faire autrement. Ce qui arriverait à Veto ? Elle ne le savait pas. Ce qui lui arriverait après avoir absorbé le sort ? Elle le savait encore moins…
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeJeu 24 Nov - 19:57

Veto rouvrit les yeux. La douleur avait disparu et le monde avec elle. Tout ce qu’il voyait été d’un blanc sans horizon. Ses vêtements étaient les mêmes qu’à son départ de Cimméria, comme si tout ceci n’avait été qu’un rêve… Un long rêve douloureux.

Et puis Ision se manifesta derrière lui. Lui faisant face, ils constatèrent ensemble leur situation en suspension et l’envouté posa enfin le regard sur le sol qui n’existait pas.

Il eut une petite frayeur en voyant qu’il flottait dans les airs mais le calme de celui qui se présentait maintenant comme son père ainsi que ses paroles apaisées le rassérénèrent.

Trop fasciné par cette nouvelle illusion, il ne s’attarda pas sur les petites piques lancées par le mentor. Seulement sur l’explication de la situation et sur une recommandation qu’il voulut rapidement mettre en pratique. En effet, posant un regard plus attentif sur la scène se déroulant sous leurs pieds, ses yeux s’attardèrent sur son corps et sur la plaie, raniment brusquement la douleur qui avait disparue.

Plié en deux, il réfléchissait à toute vitesse, luttant pour penser à autre chose comme Ision le lui avait dit, pour trouver un sujet de conversation qui le détournerait de son corps meurtri.


-Hes… peria ?

Il finit par relever la tête, la gorge nouée et le visage contracté, ses yeux plissé fixant celui dont lil espérait une réponse. Était-ce lui qui en avait parlé ?
Depuis la réouverture de sa plaie, tout ce qui s’était dit lui était parvenu comme à travers la surface d’un bain dans lequel il aurait été plongé. Elles se seraient figées dans sa mémoire ? À moins que ce ne soit autre chose…

La douleur venait de diminuer, le laissant se redresser un peu.
Derrière le lord, Veto crut apercevoir un tableau disparaître, un tableau sur lequel un symbole aurait attiré son regard, un tableau qui avait déjà disparu.
Le garde connaissait pas mal de chose sur le monde à travers les livres, en particulier. Il avait reconnu l’écusson hespérian.

Les yeux sautant du lord au vide blanc laissé par ce qui devait être une illusion, il affina son propos.


-Pourquoi est-ce que je pense à Hesperia ?

Il s’efforçait de ne pas regarder en bas. La vue de l’intervention au-dessous raviverait certainement la douleur qui commençait à peine à s’estomper et le laissait se redresser sans pour autant le dissuader de garder une main sur son ventre. Il commençait à s’habituer à sa présence sans doute.

Dans le présent, au milieu des chaires du garde terran, entre les doigts de la guérisseuse, la magie opérait. Ou plutôt, la dernière parcelle du sortilège éclari laissait place à l’humaine qui saurait opérer.
Une légère brume commença à se former à la surface de l’entaille rouverte, une brume rougeâtre et pâle, presque translucide, ondulant lentement comme l’aurait fait le brouillard à la surface du lac gelé.
Lentement, de minuscules tentacules s’élevèrent vers la main de la prêtresse, comme attirées par l’étrange bijou qu’elle arborait. S’enroulant autour de ses doigts, de sa main et de son poigné, elles semblaient se condenser et tournoyer comme un petit nuage autour de la pierre pulsatile.

Finalement, toutes ces étranges vapeurs quittèrent le corps du blessé et une étrange sphère parfaite de quelques pouces tournoyait désormais au-dessus du bras de la jeune femme.
Sa surface était animée de courant désynchronisés et captivant. Assez pour qu’un regard s’y perde et, en se concentrant assez longtemps, crois voir apparaître un relief étrangement proche d’un facies dont les yeux se seraient fermé une fraction de seconde avant que la boule nébuleuse n’explose dans un silence assourdissant et ne se dissipe complètement.

Le sortilège utilisé par l’érudit dans les sous-sols de la bibliothèque de la masure avait eu trois fonctions : nettoyer la plaie, la refermer mais aussi permettre à Veto de mieux supporter la perte de sang. Cette buée était ce qui avait remplacé le liquide vital du jeune homme jusqu’à maintenant. Tant bien que mal, certes, mais désormais, cette aide qui fut instable, n’était plus du tout. Le corps de celui qui ne pouvait plus s’en rendre compte allait très vite se rendre compte de la différence.

Bien que cela ne soit pas mortel, il y avait de fortes chance pour que le soldat cimmérien perdre réellement connaissance et que sa remise en état dure plus de temps que prévu désormais.


L’un des méfaits de la médecine restera toujours l’incommensurable sentiment de supériorité que cette technique appelée science inspire d’elle-même lorsqu’elle est comparée à d’autres formes de connaissances qui lui sont étrangères.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 25 Nov - 16:00

Le bon déroulement de son intervention? Ision eut un léger sourire, il était le bon déroulement de son intervention. La magie Eclaris et la médecine n’avaient jamais fait bon ménage, il viendrait forcément un moment où tout cela allait dégénérer complétement. IL pénétra donc dans l'esprit de Veto, laissant la jeune Irina opérer comme bon lui semblait, si Alana ne l'avait pas trompé, et il n'y avait aucune raison pour qu'elle fasse une chose pareille, la serpentine soignerait Veto, mieux que ne l'aurait fait un médecin qui aurait couter à Ision la moitié de sa fortune...
Le lord lui aussi se refusait à regarder en bas, non à cause de la scène, il se moquait bien du sang et de la douleur, du premeir parce qu'il l'avait souvent eut entre les mains, la seconde parce qu'il ignorait tout simplement ce que c'était. Il avait reçu ce don en tant que Sylphide, ignorer la douleur, ignorer la mort, pour transcender la vie. Pour être au delà de les vie, car même si des peuples en ce monde pouvaient vivre très longtemps, aucun à ses yeux, n'était aussi parfait que les Sylphides, ils avaient tout. Certains osaient prétendre le contraire, car la race d'Ision ne pouvait avoir de descendant, le Lord avec Veto, leur prouvait le contraire. Certain de sa race avaient même trouvé l'amour, cela s'était déjà vu, lui même n'avait pas échappé à ce sentiment. Mais la douleur, à quoi bon ressentir un sentiment si négatif? La mort? Pourquoi devrait elle être une fatalité, cette maladie lui avait arraché la seule personne qui avait un jour compté aux yeux d'Ision, il trouverait un remède, il se souvint, de ce jour là, lorsqu'il avait parlé de son projet à Alana...


Environ 400ans plus tôt...

"Ce n'est que folie Ision!"
Le regard du Lord avait muté, il était devenu presque fou, la mort de sa femme l'avait totalement transformé, l'emmenant bien plus loin dans les frontières de la raison qu'aucune des expériences qu'il allait mener par la suite. S'il avait un jour connu la douleur, c'était ce jour là. Il répondait avec un calme capable de faire frémir les Dieux eux même...
"Pourquoi?... Pourquoi ne pourrais je pas le faire? Je suis un Sylphide, j'ai l'éternité devant moi, l’éternité pour trouver un remède à la plus grande maladie de tous les temps..."
"Je... ne te reconnais plus, où est passé le mari aimant, où est passé l'homme que je respectais et qui avait du respect pour la vie?... Tu n'est plus Ision, tu n'es qu'un Sylphide aussi vaniteux que les autres! La mort n'est pas une maladie, c'est un fatalité! Acceptes le!"
Il s'emporta, brisant avec le peu de force qu'il avait le siège devant lui en le fracassant contre un des murs de l'endroit où il se trouvait...
"N'est ce pas qu'aimer la vie que de vouloir lui permettre de perdurer au delà de la mort?! Je trouverai ce remède Alana, avec ou sans ton aide... l'homme que tu connaissais n'a jamais existé, il n'était qu'un corps, comme les autres que j'ai emprunté..."
C'est à ce moment là qu'Ision reçu la seule gifle que l'on osa lui infliger dans toute son existence, Alana l'avait frappé au point de lui faire saigner la joue.
"Regarde là! Regarde son cercueil et ose lui redire ce que tu viens de me dire..."
Ision avait regardé le cercueil où reposait sa défunte épouse, il le regarda froidement, de son air supérieur, mais il resta mué et sentit un étrange liquide couler sur ses joues... une larme... une larme salée... à partir de ce jour il décida qu'il préférerai le sucre au sel, ce sel si froid, ce sel si triste...

Temps présents...

Lorsque Irina lui avait dit que tout ceux à qui elle tenait n'était plus, le lord avait déjà l'esprit plongé dans celui de Veto, mais une douce voix vint aux oreilles de la guérisseuse, la voix d'Ision qui pénétra son esprit au point que même si elle se bouchait les oreilles, elle aurait pu l'entendre...

"A t on seulement déjà retrouvé le corps d'Alana?"

Cette seule phrase puis il replongea dans l'esprit, face à Veto, il vit aussi les sceau d'Hespéria, la ville où dans cette vie, il avait élu domicile, comment pouvait il le voir? Ce n'était pas le lord qui provoquait cela... des dons de vision? ... Ision allait devoir être plus prudent si c'était ça. il était certainement mieux placé que quiconque pour connaitre l'importance de ce genre de don.
Il s'assit en tailleur face à Véto, le regardant calmement et l'incitant à faire de même pour concentrer son esprit...


"Hespéria est l'endroit où je vais devoir me rendre, c'est la ville où j'habite et où j'ai le plus d'influence possible pour faire légaliser ton adoption. Cela prendra certainement quelques temps, mais tu vas tomber dans le coma, cela me laissera suffisamment de temps pour régler ces formalité. Véto, tu ne connais peut être pas l'homme publique que je suis, devenir mon fils fera de toi un noble et tu sera mis en avant sur la scène de la sois disant bien séance, je t'apprendrai à t'en sortir et à comprendre que finalement, les gens du peuple sont bien plus intéressant que ceux des hautes sphères de leur monde. Hespéria est une ville que j'affectionne... je suis un Eclaris, respecté pour mes recherches et mes connaissances, tu aura le choix dans ces deux voies, je ne te pousserai ni vers l'une ni vers l'autre... les Eclaris ou la noblesse, ce sera à toi de faire ton choix..."

Ision avait parfaitement conscience de ce qu'il disait, s'il livrait une part de sa vie, c'est parce qu'il voulait diriger Veto vers les Eclaris, à partir de là, il pourrait monter dans l'ombre et alors... viendrait le jour de l’avènement et du triomphe. Ision avait vu l'avenir, Veto maire... Veto prince... Veto Roi... Veto Empereur... cela prendrai du temps, mais en liant Véto à son sang, il allait lui trouver une épouse et alors toute la lignée des Havelle serait dans la main d'Ision, juste au creux de sa paume, le devant de la scène, il ne l'aurait pas, il agirait depuis les coulisses et finalement... il gagnerait.

"Qu'est ce que...?"


Ision fut perturbé une seconde, il sentit la magie Eclaris être aspiré par les soins d'Irina. Mais le processus était plus violent que prévu. Le lord concentra sa puissance mentale pour épargner à Véto plus de douleur que nécessaire. La voix d'Ision n'avait rien de pressée, il était aussi calme qu'à son habitude, comme si tout avait été prévu à l'avance...

"Véto, écoute moi, je n'ai que quelques secondes... arrête de réfléchir et de penser, pense à ce que tu aimes, à ce que tu désire le plus, penses aussi à un sentiment noble, penses à Emmanuelle et laisse toi sombrer dans le coma, je ne vais pas pouvoir rester. La magie Eclari dans ton corps me permettait de maintenir stable cette illusion, mais maintenant retiré, je dois faire place à la médecine.... mon fils, vit, car j'ai Foi en toi, mon fils, reviens moi en vie..."

Et lorsque la sphère de magie Eclaris implosa dans l'air, Ision savait qu'il était déjà trop tard, pour lui en tout cas, il ouvrit les yeux au dernier moment. Il avait tellement malmené le vieux fou qui avait soigné Havelle que ce dernier avait concentré plus de magie que nécessaire dans la plaie et lorsque le silence assourdissant retentit ce fut le calme et la plénitude dans l'esprit du lord. Il regarda autour de lui, Irina lui parlait, mais il al voyait à peine et il ne l'entendait pas, il porta sa main gantée de blanc au niveau de ses oreilles et de ses yeux, il sentit ce désagréable liquide sortir de son corps... du sang. Les canaux lacrymaux d'Ision pleuraient du sang, tout comme ses tympans. Sa condition de Sylphide le rendait fragile et la vision dans laquelle il avait plongé Véto l'avait déconnecté de l'avenir tant et si bien qu'il n'avait pas pu se protéger à temps. Il vit l’apprenti d'Irina se diriger vers lui et la repoussa violemment sur le sol, les sons revenait peu à peu et il ré-entendait sa voix...

"Pas moi! Lui! Véto! Sauvez Véto Havelle! Irina, votre instructrice ne m'a pas venté vos mérites pour que vous vous détourniez de votre but. Et j'en ai pour preuve... Alana fait partit de ma famille... maintenant soignez le, je n'ai qu'à me reposer quelques instants..."


L'abnégation de soi n'était pas dans les compétence d'Ision, mais si Véto n'était pas soigné, ce qui faisait place à son sang maintenant disparu, il risquait l’hémorragie totale et en cela son cas était plus sérieux que celui d'Ision. Même si sa condition de Sylphide l'avait rendu beaucoup plus fragile, voilà pourquoi, contrairement aux autres, il saignait. Et il rageait de ne pas avoir contenu cette magie, il aurait pu en garder un échantillon pour travailler dessus, désormais il devait absolument avoir le gamin, sans cela, il ne pourrait jamais l'étudier convenablement. Le Lord prit une chaise, même Ision Lorindiar avait certaines limites et dès que son intégrité physique était touché, il les atteignait, voilà la véritable faiblesse d'un Sylphide.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 2 Déc - 15:54

Irina était lancée dans le ballet de l’urgence causée par l’état de Veto, mais elle s’arrêta brusquement lorsqu’elle entendit la question d’Ision. Il était étonnant que dans son espèce de transe inexpliquée il trouve encore le souffle pour soulever ce genre de points. Elle aurait largement préféré qu’il garde le silence, ce qui lui aurait évité d’être déconcentrée par ses niaiseries. Alana était morte, c’était ainsi. Il ne servait à rien de pleurer le sang versé, ni même de faire comme si cela ne s’était jamais passé. La réalité qu’elle voyait tous les jours était trop crue pour qu’elle perde son temps à regarder en arrière, et cela faisait partie des premières leçons que sa mentor lui avait inculquéees. C’est pourquoi en plus de déplacée, cette remarque lui parut comme étant de mauvais goût, ce qui n’arrangeait pas le pressentiment qu’elle avait au sujet de ce noble. De plus cela lui paraissait étrange qu’il s’intéresse à Alana, pour ne pas mentionner le fait qu’il semble en savoir bien plus que ce qu’il n’en disait. Et pour terminer elle n’avait pas pour habitude d’entendre des voix dans sa tête tous les jours… mis à part celle de Raven, ce qui ne comptait pas vraiment. Refermant son esprit comme une huitre, elle dressa ses défenses psychiques au maximum afin qu’il ne puisse plus y pénétrer. Il n’était pas question qu’il use de ses subterfuges pour l’influencer… et peu lui importait ce qu’ils pouvaient bien être. Il aurait suffi d’un commentaire malvenu alors qu’elle entamait une opération délicate pour tout foutre en l’air…

« Je vous prie de bien vouloir me laisser faire mon travail. Ce n’est ni l’endroit ni le moment propice à parler de ce genre de choses, d’autant plus que ça n’y changera rien. Si vous tenez tant que ça à votre fils tant aimé, faites la part des choses… ou je vous laisse vous débrouiller. »

Le ton de la demoiselle était acide et intransigeant, car à ses yeux non seulement Ision avait fait preuve d’un manque de respect en parlant d’Alana ainsi, mais en plus il mettait la vie de son chair protégé en danger sans réfléchir. Pour quelqu’un qui avait des notions de médicine comme lui, cela constituait une faute grave. Il reperdit les points d’estime qu’il avait gagnés… en un temps record. Dodelinant de la tête d’un air désapprobateur, Irina n’avait pas quitté le chevet de Veto pour autant. Même si la sueur lui perlait au front à cause de l’absorption de magie, elle ne faiblissait pas et ne diminuait pas ses efforts. Jurant copieusement elle s’affaira au dessus de son patient, contenant l’hémorragie comme elle pouvait. Sa capuche était alors tombée sur ses épaules, dévoilant son visage fin et la crinière rousse qui lui tombait sur les épaules. Elle ne se fit pas prier pour insulter l’idiot qui avait jeté ce sort sans en prévenir les conséquences.

« Je me demande bien quel est l’imbécile incompétent qui a bien pu faire une chose pareille ! Comme si ce genre de magie pouvait guérir ou même soulager quelqu’un qui est en train de se vider de son sang. Si j’ai la grande joie de le rencontrer un jour je me ferai un plaisir de lui faire bouffer ses yeux ! Ca ne sera qu’un maigre retour de bâton pour le féliciter de sa bêtise. »

Elle se parlait davantage à elle-même qu’aux présents, d’autant plus qu’ils devaient être tous les deux trop occupés à délirer pour s’occuper d’elle. Qu’importe de toute façon elle n’attendait pas de réponse de leur part. Qu’ils se taisent lui allait très bien, au moins aucun d’eux n’essaierait de justifier pareille stupidité. Il y avait fort à parier que s’ils tentaient de le faire, Irina mettrait ses menaces à exécution en les abandonnant aussi sec, sans se poser de questions ni être tourmentée par sa conscience. Ils ne la connaissaient pas et pouvaient penser qu’elle était aimante et compréhensive comme les autres prêtresses, seulement ce n’était clairement pas le cas. Son ironie était une philosophie de vie et son arrogance n’en était pas. Simplement elle était la meilleure en bien des domaines, et elle le savait de manière réaliste, voilà tout. Lorsqu’Ision sembla être éjecté d’une façon étrange de cette communication secrète, elle le vit valdinguer mais ne bougea pas un muscle. Ce n’était pas lui son patient, et si il avait tenu à faire ce geste il devait désormais en assumer le résultat. Si il s’était fait mal cela ne la regardait en rien, d’autant plus qu’elle ne ressentait pas de sympathie à son égard. Du sang semblait couler de ses oreilles et de ses yeux, mais cela ne lui provoqua pas plus de réactions qu’un haussement de sourcils. Même si elle ne connaissait pas l’étendue de ses pouvoirs, elle le trouvait d’une constitution drôlement fragile… Elle l’aurait presque plaint si elle avait un cœur, seulement elle n’en avait pas. Connaissant son apprentie la Vipérine lui avait marmonné de se tenir tranquille, seulement cette dernière était encore trop aveuglée par sa nature innocente et altruiste. Un beau gâchis…
Quoi qu’il en soit l’aide qu’elle allait proposer au noble fut refusée agressivement et de manière excessive. La jeune fille se retrouva ainsi projetée à terre, retombée sur les fesses avec un air surpris. Une lueur meurtrière traversa alors les prunelles d’Irina, si vive et forte qu’elle en aurait fait trembler plus d’un. Si elle n’avait pas eu les mains occupées par la chirurgie qui maintenait Veto en vie, elle se serait certainement jetée sur Ision pour le tuer. Se servant de la magie Eclari accumulée pour la transformer en quelque chose de plus adapté et noble, qui pourrait notamment renforcer ses points de suture, Irina scella la blessure en comblant les chairs déchirées par cette essence divine. D’ordinaire elle utilisait uniquement la science qui était plus fiable et moins dangereuse, seulement dans le cas présent le temps lui faisait défaut et les risques étaient inévitables. Le fait est que d’une manière ou d’une autre l’hémorragie était étanchée et il ne perdrait plus de sang pour l’instant. S’il restait tranquille suffisamment longtemps la peau se renouvellerait et remplacerait cette lueur blanchâtre qui serait naturellement évacuée par le corps sous forme d’énergie.

Donnant pour terminée son intervention jusqu’à nouvel ordre, Irina eut la gentillesse de s’approcher d’Ision pour l’aider à se relever… en le soulevant par le col. Elle avait une force légèrement au dessus de la moyenne tandis que lui ne semblait pas très costaud. De quoi donner des ailes même au plus réticents. Il n’en fallut pas beaucoup plus pour l’irriter, surtout qu’elle avait encore en tête le fait qu’il ait levé la main sur Alix. Le soulevant par le col, elle le plaqua contre le mur sans aucune délicatesse. Elle se moquait clairement du fait qu’il puisse se cogner la tête et que son état puisse empirer, ce n’était pas son problème. En fait elle estimait qu’elle ne demandait rien ou presque rien pour accorder son aide… mais un certain nombre de règles simples étaient à respecter. Ne pas blesser ceux qui étaient sous sa protection en faisait partie. Leur vie et leur bien être étaient sacrés, et personne même pas Elerinna n’avait osé jusque là franchir cette ligne rouge. Par conséquent Ision avait détruit ce qu’il lui restait de patience… ce qui n’était de toute façon pas très difficile.


« Si vous reposez un doigt sur elle, je vous jure que je vous étripe. Je me fiche de ce que vous pensez et je me fiche des principes et de la morale. Si vous dépassez les bornes je vous bute et puis c’est tout. Ce sera un jeu d’enfants d’expliquer comment vous avez succombé aux blessures causées par vos petits jeu magiques… »

La froideur avec laquelle elle avait déjà imaginé une justification pour couvrir ses arrières en disait long, surtout que personne ici ne remettrait sa parole en doute. Néanmoins ce fut ce moment qu’Alix choisit pour poser sa petite main sur le bras d’Irina, comme pour lui supplier silencieusement de ne pas mettre sa menace à exécution. Jamais elle n’irait contre la volonté de sa sauveuse, seulement elle était bien plus mesurée et scrupuleuse. Respirant profondément et d’une manière haletante, la rouquine semblait peser le pour et le contre de chaque option… puis finit par le laisser retomber au sol comme un vulgaire objet qui n’a plus d’utilité. Se détournant rapidement de lui comme pour s’extraire de la tentation, elle s’approcha d’une bassine d’eau et s’y lava les mains. Le sang dont elles étaient maculées disparut alors, tandis qu’elle se surprit à souhaiter qu’il chope une infection transmissible par celui qu’elle avait laissé sur ses vêtements de si haute qualité. Qu’il crève donc… personne n’avait besoin de lui. Haussant les épaules alors qu’elle jeta un regard à Veto qui était plus calme, la demoiselle réfléchit à ce qu’il avait dit. Lui, faisait partie de la famille d’Alana ? Non, impossible. Elle lui avait dit qu’elle n’avait plus de famille, et en plus de ça elle n’était ni riche ni noble. Ils ne pouvaient pas avoir de lien de parenté… Il avait dit ça uniquement pour faire pression sur elle c’est tout. Ou du moins elle l’espérait.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeJeu 8 Déc - 15:00

Durant le long sommeil de Veto :


Veto était face à une grande porte. Elle lui semblait familière. Le pourtour de son champ de vision était flou.
Doucement, il se retourna, ses pas effleurant à peine un magnifique tapis blanc. Pourtant, le bruit produit par ceux-ci sembla tonitruant tant le silence de la pièce était profond. Il se trouvait dans un vaste hall très lumineux. Sous l’azur du tapis, les dalles apparaissaient en marbre blanc. Ses jambes s’animèrent sans qu’il ne les y ait invités, l’entrainant lentement mais sûrement vers l’escalier qui se trouvait en face de lui.
Sur les côtés, il distinguait à peine des formes rectangulaires qu’il ne pouvait détailler, son visage restant malgré ses désirs rivés sur les marches immaculées où le tapis courait. Il monta doucement entre les deux rampes massives et faites du même matériau noble que le sol.
Où était-il ? Il n’en savait rien et ne s’intéressait qu’à une chose, l’endroit où il se rendait. Il savait qu’il y verrait quelque chose d’important. Sans même avoir le temps de voir ce qui se trouvait en haut de l’escalier, il tourna à droite et longea la rambarde de la mezzanine et finit par atteindre une logette encadrait de rideaux rouges somptueux tenus écartés par des corde la même couleur puissante.

Mais ce n’était pas cette décoration qui l’intéressait, c’était le tableau mis en valeur. Son regard se posa instinctivement sur un bureau peint au milieu de l’image. Il était de bois blanc et sur celui-ci, se trouvait un papier dont les écritures manuscrites et trop petites étaient illisibles. Cependant, un cachet était présent : celui d’Hesperia et il comprit que c’était ce détail qu’il avait vu dans le petit monde créé par Ision.

Un bruit naquit cependant alors qu’il restait les yeux rivés sur cette petite partie de la peinture, incapable de s’intéresser au reste de l’œuvre ou de chercher l’origine de ce bruit.
C’était une cacophonie qui s’amplifiait, rappelant de plus en plus une myriade de cris d’oiseau ponctuait de quelques craquements assourdissant jusqu’à ce qu’une lumière intense ne s’allume dans son dos et l’aveugle complètement.

Lorsque la luminosité permis à nouveau la vue, Veto comprit instinctivement qu’il était allongé par terre et une sensation de froid intense lui rappela les moments passés couché dans la neige à regarder le ciel, ce même ciel qui s’identifiait devant, ou plutôt au-dessus de lui. Des flocons vinrent étayer sa théorie, tombant de cet infini grisâtre.
Il était si bien. Il n’avait pas envie de changer quoi que ce soit. Il voulait rester ici.
Soudain, la tête d’un loup blanc et noir surgit devant son visage et une voix étrange résonna dans sa tête.


« Reste. »

Et le bruit retentit à nouveau, la lumière tombant du ciel, avalant flocons et loup.

Plongé dans le blanc incertain, Veto ne savait quoi penser de tout ceci. Était-il entrain de rêver ? Des détails lui semblaient familiers. Depuis qu’il était tout petit, il faisait des rêves récurrents sans jamais s’en souvenir concrètement. Était-il entrain de vivre l’un d’eux ? S’en souviendrait-il alors à son réveil ? Se réveillerait-il ?

La lumière diminua à nouveau et un nouveau décor apparut. Il crut d’abord être revenu devant le tableau de tout à l’heure et puis son regard balaya les deux rideaux. Ceux-ci avaient changés de couleur, désormais teint d’un bleu lui rappelant étrangement celui de sa cape et de son bouclier, celui porté par les gardes de Cimméria en l’honneur des prêtresses de Kesha.
À nouveau, son regard se focalisa sur un seul détail : une femme penché sur un couffin. Une femme au visage glacial mais beau. Il ne la connaissait pas, ou pas encore.

Et puis les oiseaux piaillèrent à nouveau, la lueur réapparut mais cette fois, après le blanc éblouissant, tout s’éteignit pour plonger le garçon dans le noir complet.


Plusieurs jours après l’opération :


Bienêtre. Bienêtre et torpeur. Veto ne souffrait plus. C’était tellement agréable. Et le calme qui l’enveloppait était plus que bienfaisant après tout ce qui s’était passé depuis le début de cette mission. Que s’était-il passé d’ailleurs. Ses souvenirs étaient un peu embués.
Quelques uns de ses muscles osèrent se tendre et réalisèrent avec contentement qu’ils ne subissaient plus rien de pire que des engourdissements.
Le jeune homme ouvrit ses deux yeux bleus-gris et alors ses pupilles se posèrent sur cet homme, celui qui compterai bientôt plus que tous les autres, peut-être même plus que Azryel.
Une expression de surprise se dessina sur son visage mal réveillé avant qu’un petit pic de douleur vienne lui chatouiller le ventre. Ses yeux se plissèrent et sa bouche se tordit.
*Ça aurait été trop beau.* Songea-t-il.
Se détendant du mieux qu’il put, il expira profondément et garda les yeux fermés. Cela-dit, la douleur était énormément moins importante que ce que ses souvenirs embrouillés lui rappelaient.


Dernière édition par Veto Havelle le Sam 10 Déc - 10:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeJeu 8 Déc - 23:50

L'imbécile devait être mort à l'heure qu'il était. Ision n'en dit rien lorsque Irina fit la remarque, trop absorbé par sa vision avec Véto et parce qu'il n'appartenait qu'à lui de savoir ce qu'il était devenu de cet Eclaris trop malchanceux d'avoir croisé la route du Lord. Le pouvoir d'hypnose du sylphide était si puissant qu'il pouvait durer dans le temps, aussi, Véto et Ision étaient déjà loin lorsque l'Eclaris avait dit au revoir à sa femme, à ses enfants, les embrassant tendrement et se rendant au point culminant de la ville, priant une dernière fois son dieu de lui pardonner son geste et se jeter dans le vide. Une mort de plus, ce n'était pas vraiment cela qui pouvait perturber Ision, ce n'était qu'un pion qui s'était avéré inutile et inneficace, c'était ce qui arrivait (parmi d'autres dizaines de manières) lorsqu'on décevait Ision. La mort de cet Eclaris était encore relativement propre et sans souffrance, même si sa véritable conscience se débattait au milieu de l'illusion, il ne voulait pas sauter, mais son cerveau, lui voyait le puits de la connaissance, source de tout savoir. Et il lui suffisait de chuter pour l'obtenir... l'éclaris n'avait pas résister.

Ision malgré ses nombreuses vies, avait toujours fait parti de la caste des Eclaris, la seule où il pouvait échanger ses connaissances avec des personnes ayant un minimum de culture pour pouvoir les appréhender et même s'ils ne pouvaient pas les comprendre dans leur globalité, au moins... se pencher dessus. Il s'était mit en retrait de ses pairs lorsqu'il avait eut une épouse, à vrai dire, tout cette période de sa vie avait été différente, en tout et pour toujours. S'il n'avait jamais aimé, il ne serait certainement pas devenu le Ision qu'il était aujourd'hui et cela aurait épargné de nombreuses vies innocentes. Mais désormais plus rien ne pourrait changer Ision hormis peut être... non c'était tout bonnement inconcevable.

Lorsqu'il sentit la main d'Irina se resserer contre son col il ne pu se défendre autant qu'il l'aurait sans doute voulu, son corps était trop affaiblit pour imaginer une riposte, mais sa capacité à prédire l'avenir en permanence était totalement revenue et il voyait qu'elle ne lui ferait rien, pas tout de suite en tout cas. Même si le regard de la prêtresse en disait long sur ce qu'elle était capable de faire. Cependant, lorsqu'elle l'empoigna, il pensa si fort à Alana que l'image de cette dernière n'eut d'autre choix que de s'imprimer l'espace d'un dixième de seconde, dans l'esprit d'Irina. Croyait elle que la mort était un argument suffisamment puissant contre Ision? Lui l'immortel parmi tout ceux présent, si elle venait à lui ôter son corps, et même si cela allait à l'encontre des Lois Sylphide, en prenait un autre, il y avait tellement de corps et d'âmes présente qu'il pourrait circuler ainsi jusqu'à sa terre sainte... peut être même pourrait il prendre possession du corps d'Alix, s'il n'avait pas le droit de la toucher, réduire en cendre son cerveau serait certainement une option acceptable... dans la pire des situations.

Mais alors qu'Irina le relâchait, il rangeait discrètement Kami, sa dague de lumière, toujours dissimulée dans son avant bras avait été à chaque seconde, prête à frapper dans les chairs de la prêtresse à la moindre hésitation de sa part ou au moindre geste un peu trop brusque. Ision n'avait rien dit, justement pour garder assez d'énergie pour frapper au cas où. La pitié d'Alix l'écoeurait, il n'avait pas besoin d'aide et n'en n'aurait certainement jamais besoin. Mais il ne laissa rien paraitre, reprenant son souffle il passa sa main sur ses yeux et ses oreilles pour y voir le sang, la couleur rouge la fascinait, même s'il ne portait jamais une telle teinte sur lui, il regarda longuement ses doigts, comme s'il les découvrait sous un jour nouveau, il eut envie de les lécher, de gouter à sa propre substance, pour que rien ne soit perdu de sa divine personne. Mais il n'en fit rien, se contentant d'un léger rire alors qu'il sortait de sa veste un mouchoir pour essuyer le liquide qu'il avait.

Il se redressa avec quelques difficultés, mais ses facultés mentales étaient bien toutes présente et il était désormais impossible de s'en prendre à lui. Il s'approcha sans rien dire et posa sa main sur le front de Véto, mais en même temps sur la tête de l'apprentie d'Irina...


"Les enfants... ils sont notre avenir, nous ne sommes plus que le passé de ce monde, nous ne faisons que transmettre un savoir, pour ne pas qu'il refasse les mêmes erreurs que nous. Votre geste aurait servit à expié dans les limbes qui? Un simple homme qui n'est déjà qu'une relique du passé. Les conflits des temps anciens ne devrait jamais avoir à y mêler nos jeunes générations. Le geste d'Alix de vous arrêter était courageux mais mieux vos laisser à chaque génération ses conflits..."

Ision avait prit une voix calme, sincère, comme à son habitude. Pensait il vraiment ce qu'il disait? C'était autre chose. En tout cas, il avait toujours pensé fortement que le futur s'écrivait, pour les Terran, non autour de leur propre nombril, mais autour de leurs enfants.

"Les peuples d'Isthéria, les gens en règle général, ne devraient pas se centrer sur eux mêmes, leurs actes sont fait pour éduquer la nouvelle génération à nous remplacer et à accomplir ce que nous ne pouvons à cause des vies trop éphémères, à cause de la mort..."

La mort... Ision détestait ce mot et ne le prononçait que rarement, étrangement à chaque fois, il lui rappelait sa femme, il lui rappelait Alana. La manière dont elle l'avait revu lorsque son corps d'époux de sa soeur était retourné dans les limbes...

Isthéria... 400ans plus tôt...

"Pardonnez moi?... pourrais je avoir une consultation?" avait dit une voix masculine derrière Alana, une homme grand, aux cheveux très noir et visiblement, d'une grande noblesse aux yeux verts pénétrants. Alana s'était retourné et pas un seul instant elle ne l'avait reconnu. Elle avait commencé à le soigner, à voir chaque maux dont il pouvait souffrir et c'est lorsqu'elle lui demanda d'ôter sa chemise qu'elle aperçue une cicatrice dont Ision ne se débarrasserait jamais. Elle avait alors lâché le bol d'eau chaude et le linge qu'elle avait en main. Savoir ce qu'est un Sylphide et le voir revenir à la vie étaient deux choses totalement différentes...
"I... Ision! Alors, tu es revenu."
L'homme avait plissé les yeux et avait posé tendrement sa main contre la joue d'Alana...
"Je t'avais dis de ne pas me pleurer, le corps des sylphides n'est que chair et sang, mais l'âme est différente. Je n'étais pas là, lorsque Ision a été mis en terre. Mais déjà je me relevait dans un secret que je ne peux dévoiler. Je me nomme Econ à présent."
Les yeux d'Alana s’écarquillèrent...
"Comme... comme le..."
Ision avait posé un doigt sur les lèvres d'Alana, il s'était contenté de hocher la tête. Elle n'avait rien dit, lui non plus. Il s'était levé et était partit, il s'étaient revu, plus tard, lorsqu'elle avait réalisé que Ision ne mourrait jamais, que même si sa soeur n'était plus de ce monde elle vivait à travers le lord... son frère quelque part, il était l'avenir mais ne pouvait l'avouer mais après ce qu'il avait dit ce jour là, elle ne pouvait pas vraiment lui pardonner, mais si le temps était passé, le souvenir lui était là et leurs histoires ne faisaient que commencer...

Temps présent...


Ision souriait à Alix, il semblait sincère, puis regarda de nouveau Irina.


"La vie est un don précieux, surtout pour ceux qui vont nous succéder, je comprend votre geste, comprenez le miens. L'héritage d'Alana ne doit pas sombrer dans le sang et la tristesse ni pour vous ni pour moi..."


Puis il prit un siège, s'installa dedans et l'orienta vers le chevet de Véto, comme fatigué, Ision prit une voix un peu plus faible, plus âgé, même s'il savait que cela n'atteindrait pas Irina mais Alix...

"Je vais rester ici à son chevet, avec votre accord. J'ai également besoin de me reposer. Vous avez réussi à le secourir, je suis un homme de parole, je saurai me montrer reconnaissant et nous parlerons d'Alana, comme je vous l'avez promis..."

Ision ne dit plus rien, il ferma les yeux et commença à méditer un peu, il aurait mieux fait de se laver et de panser ses blessures, mais cela attendrai le lendemain...


[Ellipse de 3 jours, à voir avec Irina si on écrit cette ellipse dans un topic à part vu que Véto sera dans les vapes à ce moment là ^^]

Lorsque Véto ouvrit de nouveau les yeux, il put voir en premier le visage de celui qu'il pouvait nommer père.

"La main d'Irina est aussi douce que ferme, aussi elle t'a sauvé. Je voulais te voir avant de devoir partir pour Hespéria, tu es encore un peu faible pour voyager, mais soit le bienvenue parmi nous, mon fils."

Lorsque Véto ouvrit les yeux, il vit que ceux d'Ision étaient occulté par un bandage, il s'était passé pendant ces trois jours, des événements qui avaient entrainé une perte de santé chez le Lord, il devrait retourner à Hespéria certes, mais trouver des gens de confiance pour l'y emmener. Il avait demandé à Irina de l'accompagner, mais attendait encore sa réponse.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeMar 20 Déc - 21:03

L’ire qui fulminait dans les yeux de la Serpentine était bien réelle, et quand elle avait défié Ision du regard elle s’était certifiée qu’il l’avait saisi. Pourtant ce contact étrange lui causa un désagréable flash. Le visage d’une jeune Alana telle qu’elle ne se souvenait pas lui parvint, lui provoquant une grimace de dégoût. Elle retira alors sa main d’un air dédaigneux, et en même temps comme si il l’avait brûlée. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de déduction pour deviner que ce qu’elle avait vu ne parvenait pas de ses souvenirs, mais de ceux du sylphide. Il avait dit la vérité quand il avait prétendu connaître sa mentor, bien que ce fut il y a bien longtemps. Pour ne pas avoir affabulé il monta d’un cran dans son estime... Mais aussi dans l’échelle de sa méfiance. Il avait des pouvoirs sournois et vicieux, car la manipulation et la divination ne lui disaient rien qui vaille. Ou tout du moins pas utilisés par quelqu’un tel que lui. On était carrément aux antipodes du don d’Alix qui reflétait fort bien la nature bienveillante de la jeune fille. En surprenant l’un des regards que le noble lança à cette dernière, le signal de danger s’intensifia encore. Si il comptait jouer sur les mots, il était mal tombé. Elle ne voyait aucun problème à abandonner tout ce qu’elle avait pour le traquer jusqu’en Enfer si il le fallait. Elle avait la pugnacité d’Alana, mais elle était bien plus violente. Les confondre serait sa dernière erreur.

« Rangez votre canif... Et n’espérez plus me surprendre avec des mouvements aussi lents. Vous pouvez bien trancher ce que vous voulez de moi, cela ne m’empêchera pas de faire ce que j’ai à faire si je l’ai décidé. »

Elle s’était ensuite dégagée et lui avait tourné délibérément le dos dans une silencieuse provocation. Elle avait plus d’une carte dans sa manche, et ses pouvoirs bien que moins visibles n’en étaient pas moins redoutables. Qu’il se vide donc de son sang, elle ne le soignerait certainement pas. Si il était si auto-suffisant alors il n’avait pas besoin de soins et pouvait se débrouiller seul. Le dédain qu’elle lui avait vu à l’égard d’Alix alors qu’elle avait voulu l’aider ne jouait pas en sa faveur. Et seule la Déesse savait à quel point il vallait mieux éviter de prendre Irina à rebrousse poil. Qu’il reste là comme un abruti comme quelqu’un qui n’a jamais vu de sang de sa vie, ce n’était pas son problème. Toutefois son rire l’irrita et lui fit marmonner :

« Ayez la décence de mourir en silence. »

Elle nettoyait ses outils de chirurgie avec un zèle maniaque tandis qu’elle donnait des instructions à la jeune prêtresse. Aucun mot pourtant ne franchissait ses lèvres, même si elle articulait. Ce n’était pas parce qu’elle désirait cacher quoi que ce soit aux présents, simplement dans ces circonstances les mots étaient inutiles. Elle n’avait pas besoin de voix pour se faire comprendre. Alors le discours d’Ision lui parut étrange mais surtout déplacé... comme la totalité de sa précieuse personne.

« Ne me parlez pas de ce que vous ignorez. Pas tant que vous ne serez pas fichu de connaitre vos limites. Car oui, au cas ou vous l’ignoriez votre sang est exactement de la même couleur que le commun des mortels. De plus ce n’est pas en versant quelques larmes que vous arriverez à me convaincre de votre sincérité... Même un serpent est plus franc que vous. Vos manières et vos tours de passe passe ne me tromperont pas. Vous qui êtes dévoré par la ferveur de vaincre la mort et le regret de n’avoir pu sauver celle qui vous était chère et l’enfant qu’elle aurait pu vous donner n’êtes qu’un erzatz d’humanité et vous en êtes intérieurement fier. Seulement quand on se cache comme vous le faites on n’a pas de leçons à donner. »

Son ton était mordant et impitoyable, lui jetant à la figure ce que probablement aucun être ne savait à son sujet. Elle n’avait pas accès à ses souvenirs, mais ses peurs transpiraient par l’ouverture béante causée par son état d’affaiblissement. Sa nature de sylphide était toujours secrète, mais il est certain que la demoiselle se posait des questions à son sujet. Un organisme humain ne pouvait pas être aussi fragile à moins d’être affecté par une pathologie sérieuse, ce qui à priori n’était pas son cas. Surveillant son interlocuteur du coin de l'oeil, la Vipérine parla en langage des signes à son acolyte. Elle lui dit de se tenir aussi loin que possible de cet homme et d’envoyer quelqu’un d’autre lorsqu’il faudrait nourrir Veto. Il n’était pas question qu’elle soit souillée par pareille immondice.

« Si vous respectez tant que ça la notion d’héritage, qui plus est celui d’Alana, alors ne vous approchez plus de mes apprenties. Faites leur du mal ou nuisez leur de quelque manière que ce soit et vous savez ce qui vous attend. »

Peut être commencerait-elle par tuer Veto à petits feux si cela pouvait lui permettre de l’atteindre, bien que quelque chose lui dise que ce ne serait pas le meilleur des moyens de faire Ision souffrir. Le contrarier oui sans doute mais pas l’atteindre. Mais qu’importe maintenant. Elle trouverait bien un moyen de parvenir à ses fins tôt ou tard. Même si pour cela elle devait le suivre jusqu’au bout du monde. Lui répondant sans daigner le regarder, elle s’apprétait déjà à sortir.

« Faites comme vous voulez tant que vous ne dérangez pas les autres patients et respectez cet espace. N’oubliez pas que vous êtes dans un lieu sacré. »

Sur ces paroles simples mais autoritaires elle s’en fut avec un haussement d’épaules... sans regarder en arrière. Il fallait qu’elle récupère l’énergie dépensée.

*** 3 jours plus tard ***

Le sort du responsable des mauvais soins importait bien peu à Irina, si ce n’est peut être dans le cas où elle pouvait s’assurer qu’il périrait. Comme elle était occupée à d’autres tâches bien plus nobles, cela lui passait finalement à côté. Même si elle n’était pas du genre à oublier quoi que ce soit, elle avait mieux à faire avec tous les malades qui défilaient au temple pour des choses plus ou moins graves. Bien sûr elle s’accordait le luxe de ne s’occuper que des cas les plus sérieux, déléguant les autres aux apprenties... Seulement ce n’était jamais assez pour totalement apaiser son esprit conflictuel. Cependant il fallait bien qu’elle s’accorde une pause bien méritée, qui au final virait simplement à la ronde journalière au chevet de ses patients. Maintenant qu’elle avait fini avec le peuple et les gens de basse condition qui selon son point de vue passaient toujours avant les aristocrates, elle se dirigeait vers la chambre de Veto. Ce n’était pas son intention première, mais elle entendit les paroles d’Ision... ce qui ne la convainquit pas pour autant de sa sincérité.

« Je vois que c’est l’heure des retrouvailles. » Les paroles étaient aimables, mais le ton était ironique. « Je suis satisfaite de voir que le traitement de choc a porté ses fruits. Comment vous sentez vous Veto ? » Une fois de plus elle tatait son corps, cherchant des traces de plaies et n’en trouvant que très peu. Désormais il faudrait surtout laisser le temps à ses muscles de guérir et se reformer. Continuant d’inspecter le malade, elle eut envie de provoquer Ision encore une fois. « Bon... qui c’est qui va payer la note des soins ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeSam 24 Déc - 1:02

Étendu comme une loque sur ce matelas, le terran écoutait l’être éternel lui promettre une vie qu’il avait toujours du mal à imaginer. Une vie avec un père présent et aimant. Une vie pleine de toute l’affection qu’il n’avait jamais reçu de quiconque d’après ses souvenirs. Où était sa mère ? Il lui semblait qu’elle était morte. Les cauchemars de la tête empalée étaient-ils des souvenirs lointains ? Il en doutait maintenant. Qu’est-ce qui lui prouvait que ce visage fendu en deux était bien celui qui l’avait aimé et chéri ?
Il n’arrivait pas à éprouver de regret en repensant à cela, ni de joie d’ailleurs.
Tous ces rêves étranges… Que signifiaient-ils ?
Ces rêves récurrents qui revenaient tant lorsqu’il était à Cimmerium. Il venait de les subir cette nuit. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas manifestés ? Et surtout, comment ce faisait-il que cette fois il s’en souvienne si distinctement alors que d’habitude, il n’arrivait pas même à se convaincre que c’était bien toujours les mêmes rêves revenant sans cesse ?

Ision n’avait pas changé d’avis. Il le voulait toujours comme fils.
Hesperia… Le document sur le bureau dans son rêve… C’était un formulaire d’adoption, il en était sûr. Cette image était-elle une prédiction ou n’était-ce qu’un fantasme ?
Il voulut entendre Ision Lorindiar reformuler encore sa promesse et ce que ce bouleversement de sa vie entraînerait.


-P…

Sa voix ne sortit pas. Il n’arriva pas à prononcer le mot. C’était trop surréaliste. Pousser plus loin cette chance de toucher du doigt une telle idylle reviendrait forcément à la faire disparaître.

Et puis elle entra.

La bouche entrouverte, le jeune homme regarda les yeux écarquillée la jeune femme s’approcher de lui sans parvenir à retrouver le fonctionnement de sa mâchoire.
C’était elle. La jeune femme du rêve, celle penchée sur le couffin sur l’autre tableau. Elle était belle… D’une beauté glaciale, aussi mordante que ce pays qu’il affectionnait tant.

Mais ses mains étaient froides et la désagréable sensation de se faire palper comme on tâte un oreiller avant de s’endormir réussi enfin à lui faire fermer sa bouche.
Il écouta sagement les conseils avisés de la mécanicienne du corps humain. Il se sentait comme un objet rafistolé dont le réparateur lui-même doutait de la durée de vie rendue.


-Moi.

Sa voix cassée par la fatigue et une gorge sèche depuis trop longtemps avait surgi de nulle part.

-Je… Je vais payer.

Il planta un regard candide dans celui de la guérisseuse. Ça n’avait rien de surfait. Il était dans une position telle qu’il ne pouvait que régresser, entre le premier père qu’il n’aura jamais eu après plus de vingt ans d’attente et celle à qui il devait la vie.


-Combien cela fera-t-il ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeLun 2 Jan - 1:57

Ainsi, Veto était bien plus faible qu'Ision n'avait bien voulu le voir, s'il croyait qu'il devait la vie à Irina, alors il mettait sur son âme une dette dont il ne pourrait jamais s’acquitter. La prêtresse, selon Ision, n'avait fait que son travail, comme Alana dans des temps plus éloignés, Veto n'était encore qu'un enfant et déjà il cherchait à payer, payer pour quoi? Des soins prodigués sur sa demande à lui, non, ce jeune homme devait restait libre de tout engagement et Ision ferait en sorte que cela en soit ainsi jusqu'à ce que son projet pour lui se concrétise. Ision se leva et plaça son bras devant son fils adoptif...

"Il est certes dans le rôle d'un fils, d'apprendre que toute chose à une valeur, mais il est dans le rôle d'un père que de prendre soin de celui qu'il estime être digne de lui succéder, je paierai les soins, mais ni avec de l'or ou des joyaux, Irina, nous avons longtemps parlé ces derniers jours, aussi, laissez moi vous remettre deux choses..."


Il fit glisser de son doigts sa chevalière qu'il avait éternellement au doigt, un cadeau de sa défunte épouse, de l'argent sur lequel était monté une magnifique pierre qui semblait être un catalyseur tellement son harmonie était irréelle et pourtant, il ne s'agissait que dune simple pierre, une pierre qu'elle avait trouvé... ce jour là...


Ruines de Taulmaril, il y a 385ans...

Ision connaissait encore mal celle qui allait devenir sa femme, il s'était rencontré d'une manière assez étrange et assez symbolique pour qu'elle attire l'attention du sylphide. Il était différent à l'époque, dans sa manière d'être, certes, mais également dans son apparence, il avait les traits plus carrés, les cheveux, bien que toujours blancs, bien plus long, mais il portait le nom d'Ision Lorindiar, un nom qu'il avait créé de toute pièce pour elle et qu'il réutilisait dans les temps présents, pour une raison encore inconnue. Ils s'étaient rendu dans les ruines ce jour là, parce que l'un comme l'autre tenaient à y faire des recherches, Aziah resplendissait dans sa profession d'archéologue et elle aidait sans cesse Alana dans al découverte de nouvelles plantes médicinales. Mais ce jour là, elle revint avec un étrange prisme...


"Ision?"
"Oui?"
Le ton du lord, qui ne l'était à l'époque, était terriblement doux et attentionné, celui d'un jeune homme plein d'amour et de tendresse, une exception chez les sylphides qu'il aimait cultiver.

"Regarde je... je crois qu'elle t'appartient..."


Elle lui avait montré le prisme, bleu, comme les yeux de son amant et lorsque celui ci regardait à l'intérieur, on semblait presque y voir son âme, plusieurs facettes, plusieurs vies, plusieurs Ision. Lorsque ce dernier avait prit la pierre dans ses mains, il avait simplement sourit...

"Pourquoi crois tu qu'elle soit à moi? Les vestiges ici, sont ceux de Taulmaril la grande et je m'en voudrais de les lui enlever..."

Elle lui passa alors la main sur le visage en le regardant tendrement

"Mais tu es Taulmaril Ision, l'un des derniers, l'un de ceux qui ont vu et survécu, je ne vois pas un vestige devant moi, je vois un homme, capable de changer le monde, pour le rendre meilleur. Prend cette pierre et si un jour elle devient trop lourde, donne là à une personne qui la mérite, une personne, elle aussi, capable de changer ce monde..."

Ision n'avait alors rien dit, quelques mois plus tard, elle lui offrait sous une forme de chevalière et depuis Ision ne l'avait pas enlevé.


Temps présents...

Mais les trois jours avait considérablement changé le lord sur sa manière de voir ou de comprendre certaines personne. Il prit la main d'Irina et lui confia l'anneau, Alana avait reçu le même, mais avait disparu avec il fut un temps. Pendant les trois jours, ils avaient parlé d'Alana, de l'anneau qu'elle portait.


"Ce n'est pas le sien, mais il me vient de la même personne qui lui avait alors donné le sien, prenez le, en gage de ma reconnaissance pour tout et croyez bien que mes mots sont sincères."

Et Ision l'était, son timbre de voix était exactement le même que lorsqu'il mentait, mais Irina avait, il l'espérait, apprit à distinguer les moments où il mentait ou tout du moins voilait la vérité avec ce petit linceul qu'il savait si bien filer. Il sortit de la poche de sa veste un autre présent, un sachet d'herbes dont Alana lui avait autrefois parlé et qui étaient caapble de guérir des maux les plus graves. Il avait longtemps cherché, mais la science des herbes lui restait abstraite.

"Si je n'ai su en faire bon usage, si la mort ne peut être vaincue par elles, alors prenez les et dispensez les, Alana, me les a autrefois confié, elles sont sèche, mais les remèdes que l'on peut en tirer, sont, selon elle, infini, mais peut être mon âme n'est elle pas encore prête à les accepter."


Le lord avait toujours sur les yeux sont étrange bandeau pour le calmer de ses douleurs, il savait que ces herbes ne pouvaient plus rien faire pour lui. Il lui fallait de la médecine sylphide mais il devait auparavant se rendre à Hespéria.

"Je vais me retirer à présent, Veto, j'ose croire que tu vas vite te rétablir, une fois cela fait, rejoins moi à Hespéria. (il se tourna vers Irina) Ma proposition tient toujours, Dame Dranis."

Puis il franchit le seuil de la porte au moment même où la chef des prêtresses de l'ordre déboula en trombe, furieuse sans aucun doute, de quoi? cela restait encore à déterminer, mais Ision sentit en elle une jalousie envers Irina. Le Lord avait refusé la chambre qu'elle lui proposait, mais pire, il avait passé ces trois jours en compagnie de sa mortelle ennemie, Irina Dranis. Ses yeux dévisagèrent le regard vide d'Ision et elle commença à armer sa main, la levant sur lui, il fit simplement un geste...

"Mes yeux sont peut-être obstrués, mais j'ai encore raison et pouvoir que me vaut tant d'animosité à moi votre généreux donateur?"

Il avait reprit le ton condescendant qu'il avait habituellement avec ceux de la noblesse qui l'exaspérait...


"Je ne pensais pas vous trouver face à moi, Lord, je venais faire chercher Irina Dranis, pour les soins peut efficace qu'elle vous a visiblement prodiguer pour vos yeux..."

"Et moi mes yeux clos ne voient que l'amertume de votre coeur. J'ai fais mandé Irina Dranis pour qu'elle soigne Véto, tâche dont elle s'est parfaitement acquitté, elle n'avait ni l'obligation ni le devoir de me soigner si là n'était pas son désir."

"Mais..."


"Ne m'interrompez pas! n'oubliez ni mon rang ni ma condition et n'oubliez pas que je ne vous oblige pas à poser un genou face à moi par simple sympathie que j'ai pour votre ordre. Vous n'avez ni l'âge, ni le pouvoir de me dicter quoique se soit. Je demande en tant qu'invité, la grâce pour Irina, tout comme l'aurait fait la très sage Alana si elle avait été parmi nous..."

"Ala..."

"Etait une de mes proches amis, il me semble étrange que vous l'ignoriez, mais peut importe, j'ai fais porter à votre bureau, un coffret contenant près de 5000pèces d'or, suffisamment pour vous permettre de revoir literie et médicaments. Mais je peux vous les reprendre..."

"Non, votre grâce... vous avez été généreux plus que de raison, encore une fois."

"Place à présent!"


Il écarta la dirigeante de l'ordre d'un revers de la main, il la contrôlait par les sommes colossales qu'il laissait à chaque fois, et parce qu'elle était l'une des seules à connaître sa position au sein du conseil des sylphides. Elle s'écarta, entre l'admiration et la jalousie dévorante, elle ne savait plus quoi choisir et Ision jouait magnifiquement sur les deux tableau. Il lui prit la mai et l'embrassa à la manière des plus nobles de ce monde. Non qu'il en eut le désir, mais il savait qu'elle lui pardonnerait et elle savait également que si Irina avait ne serait ce qu'une représailles, il serait au courant et mieux ne valait pas contrarier Lorindiar.

Il arriva, non sans mal au portique extérieur où l'attendait un cheval avec une escorte pour le guider jusqu'à Hespéria, les deux amis de Véto étaient là, ils saluèrent Ision et ce dernier leur rendit leur salue, comme s'il savait, comme s'il avait vu. Car là était tout l talent d'Ision, il ne voyait plus le présent, mais sa cécité lui permettait de développer avec une précision tranchante, le futur qui se déroulait autour de lui. Avant de franchir les portes du temple, il se tourna vers une statue de la Déesse protectrice des lieux et pour la première fois que Véto pouvait le constater, Ision s'agenouilla devant quelqu'un, Kesha, celle là dont les rumeurs disait qu'il était le fils direct. Il resta quelques longues minutes avant de sentir la main de Veto sur son épaule.


"Mon fils, il est important de se souvenir d'où l'on vient, mais plus important encore de savoir où l'on se rend. Je vais à Hespéria mettre en règle les papiers de ton adoption et donner une réception en l'honneur d'une jeune fille qui aujourd'hui entre dans la noblesse. J'espère que tu me rejoindra bientôt, je aprtirai en ce début d'après midi, en attendant, tu me trouvera à la chapelle de Kesha..."

Ision se dirigea vers l'endroit qu'il venait lui même de mentionner, il y resterait l'après midi avant son départ...

[Voilà, je ne fais pas partir Ision tout de suite au cas où l'un de vous, voudrait encore lui parler ou partir avec lui. Alors continuons gaiement ^^]
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 6 Jan - 20:48

De nombreuses personnes pouvaient penser que l'ironie constante d'Irina était à prendre à titre personnel, mais au final ce n'était pas le cas la plupart du temps. C'est juste que l'ironie et le sarcasme étaient partie intégrante de sa philosophie de vie, ce qui donnait souvent lieu à des mal entendus. Comme en ce moment, où les deux hommes prenaient son commentaire drôlement au sérieux. Certes son sens de l'humour était particulier, mais elle aurait cru que c'était un peu plus clair que ça. Dommage. En guise d'explication elle leva les mains à hauteur des épaules, comme pour mettre fin à leurs divagations somme toute hors sujet au final. Mais voilà que le sylphide se lançait déjà dans un de ses discours si sérieux, et qu'il s'apprêtait à la prendre au pied de la lettre. Regardant les deux hommes tour à tour, elle essayait de s'expliquer.

« Je ne faisais que plaisanter. Les prêtresses ne font pas payer leurs services vous devriez le savoir. Et bien que parfois nous méritions largement une fortune entière, cela fait partie de nos préceptes de ne rien demander en retour des soins. Non il ne faut pas... »

Elle regarda Ision les yeux grand ouverts, ne reconnaissant que trop bien ce bijou qui était trop semblable à celui porté par sa mentor pour que ce soit une coïncidence. N'osant refuser pour plusieurs qui lui étaient évidentes, Irina ouvrit et referma la bouche plusieurs fois mais accepta le présent. Du moins elle accepta les herbes de bon cœur, sachant que cela pourrait lui être utile en de nombreuses recherches, car hélas les échantillons tels que celui là n'étaient pas légion et la plupart du temps elle devait elle même partir en expédition pour aller les chercher aux quatre coins du monde connu.

« Je vous remercie pour ces traces dont je ne soupçonnais pas l'existence. Je tâcherai d'en être digne, tout comme elle me l'a appris jadis. »

Ce elle était bien la seule référence à Alana jusque là, et ce n'était pas peu dire. Les souvenirs réveillaient des sensations qui ne lui plaisaient pas et dont elle voulait par dessus tout se débarrasser alors il n'était pas question d'ouvrir la porte aux vieux démons. Et par dessus tout cela signifiait admettre que cette perte la touchait et avait une influence sur sa personne et son efficacité, ce qui n'était même pas envisageable. Irina refusait catégoriquement de faire preuve de faiblesse, et c'est probablement parce qu'elle était aussi intransigeante envers elle même que ses réactions paraissaient souvent inhumaines et déplacées au commun des mortels. Se détacher de ses patients ainsi que tous les autres gens était sa façon de se protéger...
Ne sachant pas quoi dire et n'étant pas particulièrement douée pour tourner autour du pot, la demoiselle se retrouvait un peu maladroite maintenant qu'elle avait ébauché des remerciements. Feignant donc d'être occupée avec Veto pour ne pas devoir poursuivre mais aussi pour ne pas avoir l'air ridicule, Irina essaya de rassurer le jeune soldat par un sourire qui trahit la gentillesse qu'elle dissimulait bien au fond. Peut être que mentionner Alana l'avait ramollie qui sait...


« Vous vous sentez mieux ? Pour l'instant vous avez besoin de repos, mais si vous faites attention et vous ménagez vous vous en sortirez parfaitement. Tenez, buvez ça. » Elle servit de l'eau fraîche d'un pichet qui se trouvait sur la table de nuit et lui tendit un verre. Elle lui aurait bien donné à boire en lui tenant la tête, mais il risquerait de le prendre mal. Froisser sa fierté ne lui servirait à rien après tout. Le regardant d'un air bien plus bienveillant qu'avant, Irina semblait être une autre personne, chaleureuse et calme bien que quelque peu timide. Elle avait sûrement été bouleversée par les cadeaux d'Ision d'une manière ou d'une autre...
Ce fut alors qu'Elerinna se présenta avec toute l'arrogance et la suffisance elfiques, quitte à troubler le repos des patients. Irina lui lança un regard noir, détestant cette attitude aux antipodes de la mentalité de l'Ordre. Dans un réflexe dénué de secondes intentions elle s'interposa entre Elerinna et Veto, comme si elle s'apprêtait à devoir le défendre réellement. Pourtant si la colère de la Haute Prêtresse n'était pas simulée, on ne peut pas dire que le danger soit présent. Cela en disait long sur le trouble qui l'animait, et dans un sens elle fut soulagée qu'Ision se charge de son cas personnellement. En silence elle approuva sa démarche et sa façon de la remettre à sa place. Cependant elle décida que pour l'instant la meilleure façon de l'humilier était de l'ignorer, accentuant la « correction » qu'elle était en train de recevoir. Une petite leçon d'humilité ne pouvait pas lui faire de mal après tout...


« Votre mentor a beaucoup de toupet d'agir ainsi, mais je dois dire que j'approuve sa façon de faire cette fois-ci. Parfois il est bon de garder à l'esprit que peu importe le poste que l'on occupe, rien n'est jamais acquis. »

Distraite par tout cela elle avait caressé les cheveux de Veto d'une manière presque maternelle, les coiffant avec les doigts pour faire disparaître un épis teigneux. Lorsque Ision s'adressa à son protégé une nouvelle fois, elle ne s'arrêta pas comme si elle avait honte, mais ne poursuivit pas longtemps non plus. Si ils discutaient il ne lui appartenait pas de s'immiscer. D'autant plus que cela ne lui apporterait rien. Regardant Veto d'un air encourageant, elle fit un signe de tête vers Ision qui avait quitté la pièce. Il s'en allait sûrement quelque part, et il était probable que le jeune homme veuille lui dire au revoir...

« Vous voulez que je vous aide à vous relever et à marcher ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeMer 18 Jan - 7:27

Depuis le début de cette mission qui l’avait mené jusqu’en Argyrei, Veto n’avait cessé de régresser. D’un jeune homme de vingt-cinq ans, il était d’abord devenu un adolescent curieux. Et puis, frôlant la mort pour devoir la vie à ce Sylphide, il était devenu son enfant en l’espace d’une simple croisière.

Mais désormais, il était l’un de ces petits garçons qui regardent avec fascination leurs parents. Si dans les faits, Veto agissaient de plus en plus comme s’il se sentait vraiment le fils d’Ision, on aurait pu se demander s’il n’en était pas de même vis-à-vis de cette jeune femme. Veto, depuis son rêve, avait le sentiment qu’elle était importante pour lui, peut-être même comme une mère pour un fils. Il ne connaissait pas la moindre chose sur son géniteur et ne se souvenait plus non plus de celle qui l’avait mis au monde. Veto n’était pas un jeune homme équilibré. Des tares affectives entravaient ses sentiments, des complexes perturbaient ses émotions,…
L’apparition de ce père inespéré avait sans doute fait naître en lui l’espoir d’enfin trouver ce qu’il s’était résigné à ne jamais avoir, ce dont il manquait sans le comprendre.

Les cajoleries de la terran ne firent qu’accentuer ce sentiment de bien-être qui naissait en Veto. Ces années passées à se consacrer à la cité des glaces, la cité où vivaient les prêtresses, ces femmes qui l’avait sauvé alors qu’il aurait dû mourir de froid dans le désert, ces femmes pour qui il s’était enrôlé… Ces cinq années données à Hellas lui avaient permis de ne penser à rien d’autre que protéger et servir. Les missions, la vie monotone de la caserne…
Ces derniers jours était pour lui une pause qui l’avait laissé réfléchir. Il avait l’impression que dans cette pièce, grâce à ces deux personnes, tous les futurs étaient possibles pour lui désormais.

Sans s’en rendre compte, un sourire s’était accroché aux coins de ses lèvres entrouvertes et c’étaient des yeux pleins d’étoiles qui admirer l’une comme l’autre de ces deux personnes qu’il estimait déjà indispensable à sa vie.

Lorsqu’Ision sortit et qu’il commença sa discussion avec la grande prêtresse, Veto prit une expression apeuré. Pourquoi avait-il un comportement si enfantin ? Sans doute était-ce la confiance totale que le lord avait su obtenir de lui ou bien la facilité dont il l’avait fait… Quoi qu’il en soit, papier ou pas, il se considérait déjà comme le fils d’Ision Lorindiar.


-Il n’est pas mon mentor… Il est mon père.

Il ne se doutait pas de l’expression sur son visage alors qu’il regardait se clôturer la scène de dispute. Comme à la dérobé, il vit la plus importante prêtresse de l’ordre repartir avec un dernier regard mauvais pour la guérisseuse qui lui avait elle aussi sauvé la vie. Caché derrière elle, il avait espionné la scène de sous son coude.
Lorsqu’elle lui proposa de sortir de cette chambre, il lui lança un regard qui transpirait la surprise. On pouvait lire dans ses yeux un « vrai ? » puéril au possible. Il se reprit alors et fit un signe de tête empressé.


-Oui. S’il vous plait.

Soudain, il se rendit compte qu’il avait un verre d’eau dans la main. Quand était-il arrivé là. Et une étrange sensation d’extase descendait de la pointe de ses cheveux jusqu’à la racine pour engourdir tout son crâne. Quelle agréable sensation !
Il ne savait pas bien ce qui s’était passé. Perdu dans ses pensées, il avait perdu le sens des réalités. Debout, il regarda la prêtresse avec un air perdu pendant quelques secondes. Et puis, il avala d’une traite le liquide glacial qui lui fit découvrir le trajet de son œsophage.
Posant le verre sur la table de chevet, il fit un premier pas, se tenant le ventre l’air prudent et vit que c’était tout à fait supportable. Il y avait plus de craintes que de douleurs.


-Je vous suis.

En chemin, il voulut lui demander s’il aurait une cicatrice mais il trouva que ce n’était pas très masculin. Lentement, il reprenait contenance. Il était temps.
Il avait toujours dans la main cette petite fiole. Le miracle continuait : il ne l’avait toujours pas perdue.
Au milieu d’un grand hall, personne n’était à proximité. Ision passait à peine la grande porte du temple et Veto se tourna vers la prêtresse.


-Pourriez-vous examiner ceci pour moi ? L’homme qui m’a blessait l’avait dans la main. J’ai une idée de ce que pourrait être cette poudre à l’intérieur, mais j’aimerais avoir l’avis d’une spécialiste. Et pourriez-vous tenir cela secret je vous prie. Si c’est bien ce que je pense, je ne sais pas encore si j’ai envie de le révéler.

Refermant la main de la jeune femme sur l’objet, il lui fit comprendre que ce n’était pas pressé et il commença à reprendre la marche seul.

Une fois à l’extérieur, il s’arrêta en haut des marches. Une escorte cimmérienne attendait avec un neuvième cheval sans cavalier. Veto les connaissait tous, ces gardes. Emmanuelle et Arthur avaient dû apprendre de leurs bouches que sir Lorindiar quittait la ville aujourd’hui. Ils espéraient sans doute pouvoir voir Veto. C’est lui qui vint à eux. Demandant l’aide de dame Dranis pour descendre l’escalier, il put venir échanger une poignée de main que l’autre prit garde de ne pas faire trop vigoureuse, et une accolade précautionneuse de la part avec sa coéquipière.


-Les autres rentrent tout juste ! Le temps de se défaire de leurs paquetages et ils arrivent.

Veto acquiesça avec un sourire rassuré. Ils allaient bien.
Son regard se porta alors sur les autres gardes présents. Peu le lui rendirent, et ceux qui le firent furent les supérieurs. Leur expression sombre et réprobatrice témoignait de la rapide propagande qu’avait pu faire Osbor dès son arrivée.
L’air de Veto devint à son tour grave et il comprit les ombres sur les visages qui se voulaient radieux de ses deux compagnons.

Soudain, devant la statue qui le lui avait caché lors de sa sortie, le jeune Havelle retrouva enfin Ision Lorindiar. Le bandage sur ses yeux et sa position solennelle ne lui retiraient rien de sa noblesse de port de tête, même celle-ci ainsi baissée.

Il s’approcha doucement et vint poser une main sur son épaule, n’osant prononcer un mot. Ce fut alors le lord qui parla et Veto resta pétrifié.
Ce départ, il s’y attendait, mais c’était cette réflexion philosophique qui lui fit renverser le cœur.
*Se souvenir d’où l’on vient… Savoir où l’on se rend… *
S’il y avait bien deux choses que son encyclopédie ne lui révélerait jamais et qu’aucun de ses souvenirs ne le laissait envisager, c’était son passé et son futur. Cela faisait des années que le terran avait cessé de réfléchir à son futur proche… L’avait-il jamais fait ? Quant à son passé, fut un temps où il partit à sa recherche. Désormais, ces motivations semblaient bien lointaines.
Ces paroles l’avaient profondément troublé, aussi, il fut pris de cours lorsque celui qui voulait l’adopter se leva pour partir. Mais lorsqu’il vit plus loin sur la route arriver le reste de son équipe, il comprit que cette séparation ne serait que de courte durée : Ision le laissait simplement seul avec ce qu’il appelait famille jusqu’à présent.


-Je viendrai vous rejoindre après le déjeuner, père.

Un sourire illuminait son visage. C’était libérateur d’enfin lâché ce mot qu’il avait tant retenu avec Azryel.

-Si c’est possible, bien sûr.

Ajouta-t-il soudain en se souvenant de sa convalescence et de la présence de la prêtresse vers qui il tournait un visage désolé et suppliant.

-Veto ! Alors comment tu vas, vieux ?
-Doucement Alex !

Les accolades manquèrent d’être mortelles s’il n’y avait eu Fenri. Le colosse au cœur tendre retint le plus agité de la bande. Valroïd resta en retrait, souriant et rassuré quant à Osbor, il n’était pas là. Tant mieux !

Soudain, tous se rendirent compte de l’identité et donc du rang de la prêtresse à ses côtés et s’inclinèrent. Veto put voir par-dessus les dos voutés son père s’en allait vers un autre endroit du temple.


-Dans combien de temps tu pourras reprendre les missions ?

Tous les visages s’assombrir à part celui d’Alexandre qui avait posé la question et de Veto qui, malgré la crainte que cette histoire entraîne quelques complications d’un autre ordre que celui médical. Il se tourna vers Irina Dranis, curieux de savoir quand son corps serait totalement rétabli.

Les soleils étaient déjà hauts et l’heure de manger sonnerait bientôt. Il savait ces retrouvailles de courte durée mais elles lui réchauffaient le cœur tout de même. Pourtant, c’était la certitude d’être avec son père dans quelques heures à peine qui le faisait battre.


[HRP]Désolé de mon retard. J’ai quelques soucis d’organisation ces derniers temps.[/HRP]
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeJeu 19 Jan - 4:39

[Bon je vais faire cours car bah je suis tout seul dans mon coin de chapelle lol Je partirai donc au prochain poste vu que Véto veut me causer après s'être remplit la panse le salow xD]

"C'est effectivement possible, je t'y attendrai..."

Ision était satisfait de lui, il tenait Véto dans le creux de sa main, il avait profiter de la faille narcissique du garçon pour lui offrir une image paternelle inconditionnelle, encore quelques temps et tout son plan se mettrai à exécution. Même s'il avait une certaine compassion pour le jeune homme, cela ne l'empêcherait pas d'aller jusqu'au bout, il se l'était juré il y a trop de temps maintenant. Les individus comme Véto Havelle ne se trouvent qu'une seule fois par vie et encore... Ision lui avait sourit, chose rare et qui déformait presque son visage puis l'avait laissé partir en saluant également les camarades de camps de son nouveau fils, sans leur serrer la main, ils n'étaient pas digne de le toucher, mais un simple hochement de tête avait suffit.

Ision avait décidé de se rendre dans le temple de Kesha avant de partir, une manière à lui de dire définitivement adieu à Alana, il avait fait ce qu'elle lui avait demandé, il avait raconté tout ce qu'il pouvait à son apprentie, il lui avait même amené un patient, que voulait elle de plus? Les secrets... Ision lui avait pratiquement tout dit, sur Alana en tout cas, sur lui même... à quoi bon? et même s'il lui avait dit, cela l'aurait il réellement interessé? Le sylphide en doutait, quiconque connaissait ses secrets avait plus envie de l'emmener au bûcher que véritablement le louer ou en savoir plus, l'habitude, Ision l'avait prise il y a 100 ou peut être 200ans, il ne se souvenait. Mais transmettre ainsi les paroles d'une défunte (ou prétendue), pour la première fois de son existence, il se sentait vieux. On lui avait dit que des sylphides avaient existé avant lui, mais que la plupart avait choisit de détruire leur forme éthérée pour connaitre le bonheur de la mort et du repos. Ision ne pouvait pas les comprendre ni même être d'accord avec ce genre de raisonnement, lui qui tentait par dessus de vaincre la faucheuse... mais le sentiment d'être vieux, pour la première fois de sa très longue existence, il en faisait l'expérience.

Il rentra dans le temple de Kesha, Véto avait promit de le rejoindre, mais avant il savait qu'une autre personne devait également lui dire adieu... Irina Dranis, ce ne serait pas la dernière fois qu'ils se croiseraient mais cela, elle ne pouvait le savoir alors que lui avait déjà vu. Mais pour le moment, il était seul, dans ce grand temple, il y avait seulement quelques banc, un autel derrière lequel se tenait une immense statue de Kesha. Ision en franchit la lourde porte et sentit peser sur lui l'atmosphère du lieu, il avait toujours détesté ce genre d'édifice trop grand pour des créatures que l'on n'avait jamais vu, mais étrangement il s'imaginait assez bien qu'on puisse lui en construire un, dans un avenir plus ou moins proche, enfin, commencer par une statue au cœur d'Hespéria serait déjà très bien, lui le sauveur de la grande ville... qui sait... . Quoiqu'il en soit, il était dans ce temple face à la statue et étrangement il se mit à discourir à voix haute, personne n'était là, personne ne pouvait l'entendre il l'aurait su, il l'aurait vu, d'une manière ou d'une autre...

"Voilà... j'ai payé ma dette, je suis venu jusqu'ici, je l'ai vu, je lui ait dit ce que tu m'avais demandé, je n'ai plus de compte, plus de service à te rendre !"

Sa voix résonnait dans le temple vide, il s'adressait à Alana, pesonnifié à ses yeux par la déesse dans cette statue...


"Je lui en ai même dit plus que ce qui était prévu, tu es contente? Tu avais raison, je l'ai dis, maintenant que tu sois morte ou non, peu importe! Mon service est rendu!"

Alana, même absente, était la seule capable de mettre Ision dans un tel état, il semblait presque énervé, en voulant à la terre entière, mais c'était à lui qu'il s'en voulait, cette dette, maintenant achevé, il perdait tout lien avec sa belle-sœur et par extension, le dernier lien qu'il lui restait avec sa femme. Il avait même donné son anneau à Irina, oh non pas qu'il le regrettait, mais les deux anneaux devaient rester ensemble, les deux pierres étaient des sœurs, inutile de les séparer plus longtemps. Alana n'avait plus l'anneau à son départ, elle ne l'avait pas donné à Ision... la déduction était simple et même un yorkas aurai pu l'avoir...
Ision s'approcha, comme fatigué, ses yeux ne pouvaient pas le faire souffrir, mais le poison dans son corps le ralentissait et l'épuisait plus qu'il ne voulait l'avouer, Irina lui avait donné quelques conseils, elle lui avait dit qu'elle lui donnerait des plantes, elle pourrait le trouver ici, ils allaient se dire au revoir.
Ision s'appuya sur le pied de la déesse et continua, sa voix était moins forte...


"Enfin, je crois qu'il temps de nous dire adieu, ma chère amie, je sais que tu n'aurai pas accepté d'argent, tu as bien inculqué cette notion a Irina en tout cas! (il eut un petit rire) Tiens, prends le... je n'en i plus besoin désormais... je ne veux pas que tu continue à voir, ce que je suis devenu..."

Il posa aux pieds de la déesse un petit carnet, un don qu'Alana lui avait fait pour ne pas qu'il se perde totalement dans les ténèbres, à l'intérieur, les notes d'Alana, du moins une partie des notes qu'elle avait prise, après la mort de sa sœur, sur la vie, la mort, la relation qu'il y avait entre les deux, quelques formules de plantes et de remède pour soigner de très grands maux. Ision l'avait gardé et intégré, page par page depuis longtemps, mais il n'en avait plus l'utilité, il avait donné la bague, les herbes, le carnet était le dernier volet de ce triptyque étrange qui les unissait. Alors qu'il se retournait pour partir il entendit la porte, Irina entrait... destin? volonté divine? d'Alana? Ision eut un demi sourire acide...

"J'aurais aimé pouvoir voir l'intérieur de votre temple de mes propres yeux, hélas il semblerait que j'en sois privé pour le moment. Irina..."


Elle le stoppa dans sa phrase, lui offrant les herbes qu'elle lui avait promis et lui fit quelques recommandations sur la manière de les utiliser. Il fini par soupirer...

"Vous li ressemblez, malgré tout ce que nous avons pu dire pendant ces trois jours... plus que vous ne pouvez le penser. Je ne sais si c'est parce que je souffre de cette cécité mais, sans voir votre visage, je ressens l'aura d'Alana et c'est avec respect que je vous le dis, car bien que comme vous l'avez dit je suis peut être sans cœur mais... ce ne fut pas toujours le cas... Merci Irina Dranis. Et vous verrez, un jour tout rentrera enfin dans l'ordre, j'y veillerai..."

Une allusion à peine voilé à la place que ne méritait absolument pas celle qui gouvernait l'ordre des prêtresses, Ision se faisait cette nouvelle promesse, peut être finalement, pour ne pas perdre ce lien avec Alana ou le nouveau lien qu'il créait, même de manière inconsciente ou bancale, cette dualité avec Irina. Il avait parlé un peu après, de choses plus ou moins importante et ils furent interrompu, lorsque Véto à son tour ouvrit la porte du temple, Irina prit congé. Ision lui prit simplement la main, une chose rare pour lui, la retenant pour lui indiquer les pieds de la statue.

Ce fut alors au tour de Véto de faire ses adieux à son père. Une dernière fois, Ision s'adressa à Irina...

"Irina! N'oubliez pas, on a pas toujours besoin de guérir, pour se sentir mieux."

Puis il la laissa partir.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeLun 23 Jan - 1:17

Irina avait souvent été traitée de femme étrange, énigmatique, et plus largement d'imprévisible. Rien ni personne ne semblait capable de prédire ce qu'elle allait dire ou faire la seconde d'après, d'autant plus que son attitude pouvait aisément changer du tout au tout. C'est pourquoi certaines personnes avaient désormais appris à faire avec, s'adaptant autant que possible au concours de circonstances. Alix était de ces rares exceptions, et semblait avoir intégré qu'il était trop tard pour essayer de faire changer sa mentor. Il y avait quelque chose chez cette dernière qui était à mi chemin entre le rationnel et la folie, et la plupart du temps la frontière entre les deux était très floue. Qui pouvait dire si elle avait toute sa raison ? Quoi qu'il en soit dans cette phase excessivement calme, certains y trouvaient peut être leur compte. Veto pouvait certainement en témoigner, car il était maintenant traité de manière bien plus personnelle voire affectueuse. Acquiesçant diplomatiquement à la correction de Veto, elle sourit comme si ce n'était pas bien grave. Pourquoi le contredirait-elle ? L'intensité de leurs liens, qu'ils soient factices ou sincères ne la regardait pas, et s'en soucier serait donc absurde. Alors pourquoi diable continuait-elle de se poser des questions sur le sujet, avec un mauvais pressentiment lui chatouillant le ventre ? Quelque chose lui échappait encore.

« Bien... Comme vous voulez. Mais n'est-ce pas la même chose ? Au final ceux qui nous prennent sous leur aile sont bien souvent plus proches encore que ceux qui nous ont mis au monde. »

On ne pouvait pas lui reprocher de ne pas mettre d'eau dans son vin pour une fois. Cependant cette réaction inhabituelle s'expliquait peut être par l'expression profondément mélancolique qui traversa ses traits fins. Son passé était parsemé d'épisodes encore plus sombres que sa personnalité, et bien qu'elle ne les partage pas, ils étaient toujours là, se tapissant invisibles jusqu'au moment où ils pouvaient surgir plus forts que jamais. Semblant temporairement aussi perdue que son patient, elle lui tendit néanmoins sa main pour qu'il puisse se soutenir. Certes ses jambes pourraient le porter sans qu'il ne risque rien, mais il était encore affaibli et risquait de ressentir quelques vertiges.
C'est avec la dextérité procurée par l'expérience qu'elle avait passé un des bras de Veto sur son épaule, et qu'elle entourait sa taille de son bras libre. Pourtant lorsqu'ils firent quelques pas, sa proximité ne paraissait pas si « médicale » que ça, ce qui était destiné à ménager l'orgueil du soldat. Ce fut alors qu'il lui tendit une drôle de fiole au contenu inconnu. Acceptant ce qu'il lui demandait, Irina dissimula le petit flacon dans son corsage, qui était dissimulé par les pans de sa cape. Personne ne verrait rien et le secret serait sauf... mais cela ne lui donnait aucun indice supplémentaire. Dommage.


« Bien, je l'examinerai et tairai jusqu'à son existence, ne vous en faites pas. Considérez que Kesha elle même a scellé mes lèvres closes. »

Un peu surprise, elle resta là quelques secondes, une main posée sur l'endroit ou se trouvait maintenant cette mystérieuse substance, tout contre sa poitrine. Veto finit par reculer légèrement afin de poursuivre seul, marchant lentement sous son regard attentif. Il s'apprêtait à rejoindre Ision, qu'elle suspectait toujours de cultiver son côté paternel à des fins personnelles. Quelque chose en lui transpirait l'hypocrisie, même si au cours des trois derniers jours elle avait appris à le voir sous un jour différent. Se décidant à le suivre tout de même, malgré une distance respectable, Irina était silencieuse et aussi discrète que possible. Effacée, elle assista aux retrouvailles de Veto avec ses compagnons sans intervenir et sans se faire remarquer.
Ils formaient un cercle soudé et cela se voyait clairement... Mais il s'agissait d'un cercle fermé duquel il fallait rester spectateur et rien de plus. Ision semblait l'avoir également compris, car il n'intervint pas non plus. Lorsque Veto laissa planer dans l'air une demande d'autorisation pour s'en aller, Irina sourit amusée. Il avait des airs de bambin voulant aller jouer, et l'ironie de la situation ne lui échappait pas. Toutefois aucun commentaire mordant ne se fit entendre, contre toute attente.


« Vous pouvez y aller si vous me promettez de faire attention à vous et de faire des pauses régulières si vous comptez chevaucher. Je ne veux pas que votre blessure s'ouvre à nouveau. »

A peine avait-elle parlé que les gardes se rendirent compte de sa présence, la gratifiant de leur respect et de leurs courbettes. Pas longtemps ceci dit, car elle leur fit signe de se relever et de ne pas faire attention à elle. Après tout elle était bien connue par les habitants de Cimmeria comme étant la « prêtresse du peuple », par opposition à Elerinna qui avait le sobriquet de « prêtresse royale ». Et pourtant loin de s'offusquer de cette différence de classe, la jeune femme en était fière. La plupart ignorait d'où elle était originaire, mais jamais elle n'avait fait secret de ses racines modestes. Cette ville était la sienne d'une certaine façon, et cela n'avait aucun rapport avec le fait qu'elle fournisse la moitié des apothicaires et autres alchimistes. Elle aimait cette région au delà de son climat impitoyable et du peu de luxe.

« J'ignore la vitesse que mettront vos blessures à se refermer totalement, mais je ferais une prévision moyenne d'une semaine avant la reprise des missions. Pendant ce temps vous pourrez voyager, mais vos capacités physiques seront amoindries. Cependant vous êtes vigoureux et avez bien réagi au traitement... alors ce n'est qu'une question de jours. Soyez prudent, Veto... Et n'hésitez pas à revenir me trouver si jamais votre état ne s'améliore pas. »

C'était hasardeux de faire des pronostics, surtout étant données les réactions de Veto face à la magie, mais elle n'avait pas vraiment le choix. La prudence était de rigueur d'autant plus qu'elle ne pouvait pas utiliser du savoir des prêtresses de peur de commettre l'irréparable, alors elle avait du utiliser les moyens les plus rudimentaires, faisant confiance à la volonté de vivre du jeune terran. Tout comme elle lui faisait confiance en cet instant... et se prenait à espérer qu'il ne se surmène pas.

« Adieu. Que la Déesse garde vos pas. »

Faisant quelques pas en avant, la prêtresse avait salué son patient de la tête ainsi que les autres présents. Elle avait donné ses derniers conseils et n'avait plus à rien à faire ici, alors elle s'en alla sans se retourner vers celui qui était aussi son temple. Ses pas la guidèrent naturellement vers ses quartiers, mais finalement elle interrogea quelques apprenties sur l'endroit ou se trouvait Ision, puisqu'il n'était visiblement pas encore parti. Alors elle le rejoignit devant la statue de Kesha, où il semblait se recueillir... ou quelque chose d'approchant en tout cas. Son toupet et son égocentrisme ne l'étonnèrent plus, mais lui firent tout de même dodeliner tristement de la tête.

« Cela fait des années que les salles intérieures sont limitées d'accès au public, et vous le sauriez si vous rendiez plus souvent visite à celle qui est censée être votre mère. » La demoiselle leva les yeux au ciel en prononçant cette idiotie qu'elle avait entendu dans la bouche de quelques paysans venus soigner des blessures causées lors d'un incendie. Restant derrière lui en l'écoutant, elle ne cacha pas son expression de tristesse. Il ne pouvait pas la voir de toute façon. Ce qu'il venait de dire ne lui plaisait pas le moins du monde et il le savait certainement, ce qui n'arrangeait rien. « Si tout est destiné à rentrer dans l'ordre, alors cela se fera tout seul. Parfois il vaut mieux savoir se garder d'intervenir dans le cours naturel des choses. Tout comme il vaut mieux savoir éviter les comparaisons disparates. On ne peut comparer un être à un autre, et encore moins lorsqu'ils sont situés aux antipodes l'un de l'autre. » Elle prit une inspiration, plongea son regard sur le visage de marbre de la déesse et parla à nouveau. « Quoi qu'il en soit ne faites pas l'imbécile par les temps qui courent. Attendez au moins que vos yeux soient soignés pour vous donner à nouveau en spectacle devant la foule. A moins que vous ne recherchiez leur pitié. » Elle sourit amusée, consciente des capacités de manipulation de cet homme.

« Appliquez les herbes que je vous ai données si vous ne voulez pas perdre définitivement la vue. » Ses conseils avaient déjà été prodigués, alors il ne s'agissait que d'une autre mise en garde. Elle n'avait pas précisé que son soin ne servait qu'à empêcher les yeux du lord de s'infecter davantage, car des oreilles indiscrètes pourraient surprendre leur conversation. Cependant eux savaient que seul un spécialiste en médecine sylphide pourrait être vraiment efficace. Regardant Ision de manière inquisitrice, Irina se demandait encore ce qu'il avait voulu dire par sa dernière phrase. Mais alors qu'il s'éloignait, elle se rendait compte qu'elle n'obtiendrait évidemment aucune réponse. Alors elle haussa les épaules en pensant au travail qui l'attendait et recueillit comme à son habitude le grand bol d'argent qui servait à recueillir les offrandes, sans même regarder son contenu. Elle ne verrait que bien plus tard le contenu de ce carnet, qu'elle n'avait pas identifié comme appartenant à sa mentor. Avec un certain détachement, la demoiselle murmura dans un ton qui tenait de la promesse.

« A bientôt. »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeJeu 26 Jan - 7:31

Les deux figures parentales de l’orphelin parties, il commençait déjà à redevenir le jeune homme assumé qu’il avait l’habitude de sembler être. Ses amis lui racontèrent la fin de la mission, pleine de tension et d’ennuis. Le corps de Tarin avait était rapatrié en même temps qu’eux et Osbor semblait plus rigide que jamais. Quant au climatologue, il ne semblait rien avoir trouver.

Ils étaient en permission suite à cette longue mission et leur prochaine mission aurait lieu dans dix jours. Ce délai réjouissait tous les compagnons qui voyaient en cette coïncidence, encore les dés du Sort jouer en la faveur de son pion préféré. Lorsque des prêtresses passèrent un peu plus près, Arthur ne manqua pas de préciser que le hasard n’avait rien à voir là-dedans mais que ce ne pouvait être que les desseins de Kesha qui avaient fait que cela arrive. Il demanda alors pourquoi on n’avait pas surnommé ce chanceux de jouet de Kesha.


-Je suppose qu’on ne m’a pas jugé digne d’un titre me voulant préféré d’une si grande déesse.

Les prêtresses rentrèrent dans le temple et Veto fixait Arthur qu’il supposait aussi croyant que lui, c'est-à-dire bon acteur.

Soudain, alors que Veto proposa qu’ils aillent rejoindre une taverne tout près du temple, trois autres gardes arrivèrent, Un uniforme tout ce qu’il y a de plus officielle sur le dos.
Leur air solennel était assez clair : les festivités attendraient.


[Début d’un passage peu interactif et subsidiaire / ne lire qu’avec courage]

Alexandre se mit devant Veto comme pour le défendre. Fenri le déplaça comme on écarte un rideau et le retint par l’épaule tout en laissant Valroïd revenir juste à côté de leur compagnon, épaule contre épaule, comme le fit Emmanuelle de l’autre côté.
Le lien qui le soudait à ces quatre là était indéfectible. Du moins, c’est ce que Veto pensait à l’époque. Le sort en déciderait bien assez tôt autrement.
Se redressant encore un peu, il salua respectueusement les autres gardes et focalisa son regard sur leur meneur. C’était un gradé nommé Gardif que Veto connaissait.


-Seconde classe Havelle.
-Caporal-chef Gardif.
-C’est commissaire lieutenant désormais.
-Félicitation et veuillez m’excusez de n’avoir remarqué ces nouveaux galons.
-Ce n’est rien. Suivez-moi.
-Pourquoi faire ?
-Alex. Du calme.
-Je veux simplement vous parler Havelle.

-À vos ordres commissaire.

Les deux accompagnateurs du supérieur se placèrent pour bien dissuader les autres d’une quelconque insubordination. Rapidement, ils s’éloignèrent.

-Vous avez été muté au commissariat ?
-Sur ma demande. Je ne le regrette pas. Personne ne le regrette.

Cet homme parlait toujours comme si chacun de nos faits et gestes étaient jugés, orchestrés et commandités par d’autres. Veto n’arrivait à faire la part des choses entre paranoïa et information.
Voulant tourner court à cette entrevue et ne pas faire attendre ses amis, Veto reprit dans le vif du sujet.


-C’est Osbor ?
-Oui. Il a déposé une plainte contre vous. Vous êtes soupçonné de meurtre sur un supérieur et d’une tentative de fuite.
-Je vois. Suis-je le seul impliqué ?
-Vous voulez parler de Sir Lorindiar ? Même Osbor a compris qu’il était inattaquable.
-Et les autres ?
-C'est votre tête qu'il veut.
-Très bien. Je l’attends. Je crois pouvoir prouver mon innocence.
-Vraiment ?
-Oui. Mais je ne vous en dirai pas plus. Pas pour l’instant. Cependant, est-il possible de retirer la plainte ?
-Si vous voulez faire pression contre votre supérieur, Veto, je me dois de…
-Ne vous en faites pas. Il n’est pas question d’intimidation. Simplement de respect.



Veto arrêta de marcher et s’assit sur un ban devant le mur du temple. Irina avait raison. Il n’était pas encore bien remis. Gardif le regarda l’air perplexe et puis jeta un coup d’œil aux autres membres de l’équipe.

-Ce serait possible. Mais même si tous vos compagnons ne sont pas indisciplinés, il est possible qu’ils ne soient pas autorisés à témoigner. J’espère que vous avez autre chose que la parole de vos camarades dont la subordination peut et sera sans aucun doute remise en cause pour soutenir vos arguments.
-Ne vous en faites, vous dis-je.

Gardif sourit.

-Vous semblez plus sûr de vous qu’à notre première rencontre. Vous me rappelez un peu ce noble de la fête.
-Enteri Klypsène ?
-Oui.


Les lèvres de Veto s’étirèrent à leur tour.
La noblesse. C’était très étrange. Bientôt il serait lié à ce monde dont il se trouvait si étranger.


-Tenez.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Un arrêté municipal vous relevant de vos fonctions jusqu’à nouvel ordre.


Les sourires avaient disparu. Veto l’avait redouté. Son regard se posa immédiatement sur ses compagnons très curieux là-bas, trop loin pour entendre. Cette mission dans une semaine risquait d’être compliquée.

-Suis-je en état d’arrestation ?
-Non. Mais vous ne pouvez quitter le pays.

Veto resta silencieux un instant et puis se leva. Gardif lui fit face et ils convinrent tout deux qu’ils s’étaient tout dit. Ils se saluèrent militairement et les deux autres gardes du commissariat de l’armée rejoignirent leur lieutenant, partant alors tous trois dans la direction opposée à celle que Veto prenait pour rejoindre les autres. Le papier toujours à la main, il alla s’assoir sur les marches et le parcouru rapidement des yeux. Il leur expliqua la situation : la suspension, l’assignation au territoire,…
Voyant leurs regards déconfit, il leur sourit à tous d’un air qui se voulait rassurant.


-Ça va aller. Je vais régler cette histoire en douceur.
-C’est dégueulasse ! Tu n’as fait que te défendre !
-Tu es vraiment crédule Alexandre. C’était un supérieur...
-En parlant de lui, il te reste un poil de cul entre les dents.
-Valroïd !

Fenri attrapa Val par l’épaule et l’écarta du cercle. Cette précaution était inutile. Arthur n’était pas homme à se laisser emporter pour une si basse insulte. Emmanuelle encore choquée par le vent de zizanie qui venait de frapper le groupe le fixait l’air peiné stoïque.
Veto se leva alors.


-Je vous dis que ça va bien se passer. Calmez-vous. Nous nous verrons demain.

Remontant les marches, Emmanuelle le héla.

-On ne mange plus ensemble ?
-Je n’ai plus faim.

Il disparut dans le temple, Valroïd se dégagea violemment de la poigne du colosse et parti en premier, les autres se dispersant rapidement.

[Reprise du RP interactif]

Ce devait être là. Veto avait la mauvaise impression d’être en un lieu interdit. Ou au moins d’en avoir franchi quelques uns. Mais après tout, pourquoi les habitants ne pourraient-ils pas venir prier leur déesse protectrice dans sa chapelle ?
Intimidé au possible, il poussa prudemment une porte et glissa la tête par l’ouverture. Il était là. Elle aussi d’ailleurs. Mais Ision se dirigeait vers la sortie. Il s’approcha de lui et s’arrêta à quelques pas de sa personne.
Restant silencieux, il le fixait, lui et toute sa noblesse qui effaçait la moindre trace de faiblesse apparente.
Serait-il un jour aussi impressionnant que lui ?


-Père…

Il commençait à peine à se faire à cette formule. Quelle était libératrice.

-Je crains devoir contrarier vos projets.

Ce qui venait de lui tomber dessus ne faisait que lui donner un prétexte. Il ne voulait pas partir. Il avait encore des choses à faire ici. Il ne se sentait pas prêt à rejoindre cet homme, ce sylphide dans son empire.
Il manqua de lui tendre le papier et se souvint de sa cécité récente.


-J’ai été assigné au territoire de Cimmeria. Je ne peux vous suivre. Tout comme je ne suis plus garde jusqu’à nouvel ordre. Je me doute de votre influence et de vos pouvoirs. Mais j’aimerais que vous me laissiez régler cette affaire seul. Si j’échoue, il sera toujours temps que vous reveniez me tirer de ce mauvais pas par la suite.

Il voulait faire ses preuves. Pour sortir de l’ombre d’un père qu’il venait à peine de trouver ? Non. Il voulait simplement se montrer digne de cette ascendance que le lord lui offrait. Veto se sentait capable de grandes choses désormais. Lui faire confiance éveiller en lui un sentiment d’assurance.

-D’ici deux semaines, mon équipe repartira en mission. Pour Hesperia. Une fois notre escorte effectuée, je vous rejoindrai. Mais j’aimerai que ce contrat que nous signons tous deux comprenne une close.

Il hésitait un peu à tant d’impétuosité. C’était un honneur que lui faisait Ision. Combien de simples soldats pouvaient rêver un jour accéder au rang de noble ? Mais il ne pouvait se résigner au silence.
Une force au fond de lui le retenait ici. Ce rêve y était-il pour quelque chose ?


-Vous qui voyez l’avenir, vous devriez me comprendre lorsque je vous dis que j’ai le sentiment d’avoir encore quelque chose ici à accomplir. Je doute que vous ayez le moindre mal à obtenir de mes supérieurs voir du maire lui-même des permissions spéciales pour me convoquer auprès de vous. Mais s’il vous plait, n’en faites rien ou n’en abusez pas. Je veux éviter d’attirer trop l’attention sur ma personne de la part de ma hiérarchie ou de mes collègues.

Ses yeux s’étaient baissés. Il était redevenu le petit garçon qui demande une faveur à son père, le petit dos qui se courbe sous la grande ombre.

Son regard fuyant aperçut la robe d’Irina. De cette femme et du flacon qu’il lui avait confié dépendaient son plan d’acquittement.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitimeVen 3 Fév - 15:23

Un petit sourire, un demi sourire, pas satisfait ni sadique, il savait parfaitement quoi penser de cette position et il allait sans dire qu'Irina ne le croyait pas. A vrai dire, c'était les gens du peuples et les nobles à qui il voulait plaire enfin "plaire", dont il avait besoin. Ision se tourna vers l'immense statue qui prenait tout l'intérieur du temple, elle dépassait certainement les 10mètres de haut et peut être les mots d'Irina aurait été moins ... doux, si elle savait que le lord lui même avait prit part à sa construction, voilà une bonne centaine d'année, on avait demandé au "fils de Kesha" de bien vouloir s'y rendre, c'était quelques temps avec qu'Alana ne rentre dans l'ordre officiellement.
Il prit cependant un ton étrange, où il était incapable de discerner s'il croyait ou non ce qu'il disait lorsqu'il employait le mot "mère"...


"Il y a longtemps que je n'ai conversé avec elle, mais j'ose espérer qu'en tant que mère, elle saura m'en pardonner avec tout l'amour dont elle est capable. Cimmeria est bien loin de ma résidence principale et j'ai rarement à faire... à une époque, Alana priait pour moi, pour qu'enfin je puisse trouver le repos. Il semblerait que ma mère n'ait pas daigné répondre à cette prière..."

Il faisait référence à une partie de la conversation qu'ils avaient eut pendant ces trois jours... et la phrase qu'il avait eut à ce moment là dans sa vision venait d'arriver, au moment précis et à l'heure h.

"Êtes vous certaine, Irina? Parfois les antipodes sont aussi proches que le bourreau de sa victime... une danse sadique et masochiste... la douleur elle même, est parfois une forme d'amour, la haine une forme de compassion. Mais le temps est déjà trop avancé et hélas je ne peux m'étendre sur cette vérité."

Il s'inclina lorsqu'elle lui donna les recommandations, comme il le faisait à l'époque avec Alana lorsqu'elle lui donnait des recommandations, il écoutait rarement les conseils, mais ceux sur sa guérison et le fait de devoir prendre soin de son corps de sylphide, si précieux, il écoutait alors le plus attentivement du monde...

"Il en sera fait selon vos recommandations... lèvres de Kesha."

Ision n'était pas dupe, il savait, il avait vu, il avait tout vu... Véto pouvait être berné facilement, son esprit modulable à souhait et il va sans dire qu'Ision l'avait déjà sondé, les nuits où il dormait sur le bateau, cela avait certainement réveillé ces visions qu'il avait maintenant, mais peu importe, il ne pouvait rien lui cacher.

"Kesha vous garde, Irina"

Puis elle était partie, croisant Véto alors qu'elle prenait le bol qu'il lui avait désigné, elle verrait plus tard, selon sa propre volonté, inutile, le temps viendrait et bientôt tout se refermerait et il serait le grand vainqueur d'un plan qu'il élaborait depuis plus d'un siècle.
Ision eut un petit sourire face à Véto et déclara simplement...


"Rien ne vient jamais contrarier mes projets, mon fils"

Il le rassurait, comme pour lui dire qu'il savait déjà ce que Véto avait prévu et à vrai dire il savait, comme à chaque fois Ision avait vu, il connaissait le but de tout cela, il avait vu la conversation, la menace de procès, la demande qu'allait lui faire Véto mais pourtant il ne dit rien de plus, laissant le jeune homme s'exprimer comme bon lui semblait...

Une close? une reconnaissance qu'il cherchait, un comportement tellement Terran que Ision manqua d'en rire, mais il resta grave, sa cécité lui conférant un aspect à la fois faible mais pourtant il semblait se dégager de lui une force plus grande encore depuis que son regard de saphir n'était plus.
Pas un instant il sembla contrarier, et pourtant sa première phrase fut plus tranchante que toute les larmes que Véto pourrait voir dans sa vie...

"Qu'il en soit ainsi, je te laisserai régler cette affaire seul, à vrai dire je ne comptait pas m'en mêler, mais réfléchi bien, car si tu échoue, pourquoi voudrais je pour fils de quelqu'un qui n'est qu'un échec? Bats toi, deviens grand, ne retiens ni ton verbe ni tes actes, devient plus malin qu'eux car c'est pour cet esprit aussi que je t'ai choisis. Mais avant toute chose n'oublie pas, mon fils, qu'il ne faut pas changer ce que tu es. Ainsi le trépied pourra tenir... tu viens de l'ombre, tu es dans le brouillard et tu te dirige vers la lumière, ainsi tu n'aura plus peur des ombres."

Il le laissa réfléchir un instant puis il se dirigea vers les sièges du premier rang, là où se tenait la magnifique Kesha, il l'assit à ses côtés et mit la main sur son épaule, le regard absent du sylphide transperçant pourtant la chair de Véto pour le rassurer.


"Plusieurs semaines de voyage m'attendent avant de rentrer à Hespéria, tu as le temps de mon voyage pour me donner des nouvelles. Écrits moi, j'habite le quartier pauvre d'Hespéria, dans ma demeure, pour être au plus proche de ce peuple que tu protège et pour lequel je me bats. Je vois ton avenir, je sais ce qu'il va se passer lors de ce procès, mais prend garde, tu sais que je ne veux ni ne peux dévoiler ce que je vois. J'ai cependant quelqu'un que je connaissais qui a été accusé à tort et condamnée ici. Garde en mémoire que seule la vérité sera ton salue... je dois partir à présent mon fils, accompagnera tu ton père jusqu'à sa monture?"

Oui, bien évidemment, que pouvait il faire d'autre? Ision se leva et marcha comme s'il voyait le chemin, comme si sa cécité n'était que feinte, et pourtant... s'il avait terran il serait déjà dans un lit, à se tordre de douleur, mais voilà, sylphide il n'était, ne sentant pas la douleur, il marchait. Sortant du temple, une main sur l'épaule de Véto comme pour le guider, son escorte était là, les amis de Véto était là, car eux aussi se séparait du lord qu'ils ne connaissaient que trop peu. Ision s'arrêta à leur niveau pour leur parler...


"Trop rares ont été les mots que nous avons échangé. Emanuelle, Arthur, Alex... ne le perdez pas de vue et gardez espoir, tous autant que vous êtes car le futur n'est pas aussi sombre. Derrière chaque nuit se cache le jour, même si parfois la nuit parait longue, mais demain matin, vous vous réveillerez, éboulis par le soleil de l'avenir. Bientôt Véto deviendra officiellement mon fils, je ne compte pas l'arracher à son poste, mais il devra apsser du temps à Hespéria, plus qu'il ne le souhaitera certainement, à ce moment là, si vous le désirez, je vous ferez également venir pour que vous puissiez resté auprès de lui... vous aussi... ses amis, sa famille"

Il regarda de son regard vide l'assemblée et se posa sur Emmanuelle, elle était un autre instrument important, éphémère, mais qui aurait son rôle à jouer auprès de Véto. Il neigeait, le temps était sombre et froid et pourtant le lord parlait de soleil, mais c'était un autre plan, une autre conception des choses. Il n'y croyait pas un seul instant, il voulait voir les ténèbres s'abattre, pour que sa propre grandeur puisse resplendir encore plus. Il regarda Véto, une dernière fois avant de monter à cheval, une escorte mise en place par Elerinna elle même s'apprêtait à le suivre.

"Prends soin de toi mon fils et n'oublie pas... le passé n'est que l'ombre de laquelle tu dois te détourner, mais nous en reparlerons plus longuement à ton arrivée. Les papiers seront prêt et tout sera officiel, nous donnerons une autre réception en cet honneur, je ferai en sorte que le Prince et le Maire soient présent. D'ici là à bientôt et... peu importe ce dont tu pourra prendre conscience ou te souvenir dans ton passé, fais en sorte de l'éliminer. A bientôt... mon très cher fils."

Il avait cela presque avec tendresse, les derniers mots étant véritablement ceux d'un père aimant pour son fils. Il ne se retourna pas, calme, serein, il prit la route sur cet immense cheval de trait qu'on lui avait donné. Seigneur parmi les seigneurs... Ision, Dieu parmi les hommes.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: Rapatriement urgent   Rapatriement urgent Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Rapatriement urgent
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: La Communauté & ses échangesTitre :: • Corbeille :: • Les vieilles aventures-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !