[Quête: terminé] In the claws of the golden eagle

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 [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle

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MessageSujet: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeVen 22 Juin - 13:29

Avec une boule au ventre et un nœud à l’estomac, Mäje faisait tourner le vin dans le fond de son verre. Un feu crépité dans l’âtre non loin, et la sylphide le regardait pensivement sans trop le voir, l’esprit absorbé par des priorités bien autres et bien plus importantes que trois bûches qui brûlent. C’était la saison où les nuits du désert étaient presque froides et où Val’Meëza ne perdaient pas à gagner un peu de chaleur. Les clients se faisaient rares également, aussi la gérante pouvait en profiter pour vaquer à d’autres occupations (temporairement du moins). Mais pour l’instant, elle était assise sur un boudoir, les yeux perdus, dans une robe de velours noir fendue qui mettait en valeurs ses longues jambes pâles.
Baya grogna dans son groin, et la sylphide gratta en retour son imposant crâne porcin. La phacochère ouvrit un œil renfrogné, et le referma presque aussitôt. La brune semblait particulièrement soucieuse... Dans l’embrasement de la porte, une ombre finit bientôt pas se dessinait, surmonté de deux larges oreilles canines : son bras-droit Hephasteus.


Tu as l’air tracassée...
Et encore... C’est un petit mot. Dit la sorcière en secouant pensivement la main.
Ton enquête avance ? Hephasteus était subtil mais clairvoyant. Il voyait bien quand son mentor avait les pensées ailleurs : elle adoptait une mine grave et ses yeux anthracite devenaient particulièrement fixes.
Oui... Et c’est bien ce qui m’inquiète. Une frayeur comique avait envahie sa voix et brusquement elle se retourna vers le yorka canin. L’arc de Lésée est à Cimmerium... Chez les miens.

Hephasteus en resta sans voix, bloqué dans l’encadrement de la porte. Il savait pertinemment que c’était le seul point faible de sa dame, et aussi sa seule hantise. Retourner chez les sylphides avaient été sa seule réelle phobie depuis qu’il la connaissait. Ils n’en parlaient rarement, et à chaque fois qu’il essayait de lui suggérer l’information elle déviait tout de suite pour revenir en terrain connu. Mäje, de son côté, faisait tout pour rester mystérieuse et élégante, et cachait son embarras derrière un air stoïque et faussement absorbé. En réalité, elle était terrifiée, et faisait le tour du problème, encore et encore, pour trouver une solution à son énigme. Personne n’osa trop parler, concertant de la gravité de la situation. C’est la brusque venue de Pia qui ranima un peu la flamme : la danseuse arrivait tout juste, un peu essoufflée, et la brune comprenait qu’il y avait vraisemblement eut un problème quelque part.


Les cuisiniers me disent qu’il n’y a plus de b... Oh, je dérange. Dit-elle un peu dépassée. Un problème ?

Mäje doit aller à Cimmerium. C’est Hephasteus qui prit le pas de répondre, se doutant que sa dame ne le ferait pas d’elle-même.
Aïe... Je comprends. C’est obligatoire ?
Si je veux mettre la main sur ce fichu arc, oui. Et je VEUX mettre la main sur cet arc. Je le cherche depuis trop longtemps.

Le silence s’installa de nouveau entre eux, et Pia se laissa couler sur un des canapés proche, oubliant déjà la misère des cuisiniers pour porter assistance à sa maîtresse. Chacun eut l’air absorbé et concentré sur ce difficile exercice de pensées, quand brusquement le yorka brisa le silence :

Tu veux que je vienne avec toi ? En ma vertu d’eclaris je...
Et qui gardera le relais ? Non, j’ai besoin de vous deux ici, en mon absence... Avoua Mäje au dépourvu. Mais la joueuse avait plus d’un tour dans son sac et au moins un coup d’avance. Le problème était qu’elle savait son plan bancale, car il ne reposait que sur un seul et unique joker... Qui n’accepterait peut-être pas de jouer les adjuvantes. Pour tout vous dire, j’ai déjà... Pensé à quelqu’un.

Ses deux acolytes tendirent soudain les oreilles, conscients que le doute dans sa voix n’annonçait peut-être rien de bon.
Il y a depuis peu un nom qui brûle parmi les yorkas d’Elusia. Un nom qui prend tous les jours un peu plus d’ampleurs, et qui est synonyme de révolution. Dans l’état actuel, je ne peux me permettre de venir avec un autre noble, ce serait trop flagrant... Arriver avec une grande tête de ce monde serait comme venir avec un mot signé de ma part et dévoilant tout mon plan : c’est trop visible. Mais avec elle... Venir avec une figure montante, c’est lui faire prendre de l’importance, et c’est également une façon de mettre les sylphides au courant. Ce serait légitime... Mais tout dépend d’elle, maintenant.

Elle ?
On l’appelle l’aigle d’or. C’est tout ce que je sais, ça et qu’elle est en bonne voie pour bientôt prendre Elusia dans ses serres. J’ai besoin d’elle comme ticket d’entrée...
Et tu as quelque chose à lui apporter en échange ?

Mäje cilla : ça, elle le gardait pour plus tard... Dans un silence religieux, Pia et Hephasteus approuvèrent en fermant les yeux, et en abandonnant Mäje à ses projets. Ils savaient que quand elle en arrivait à autant de précision, c’était que l’affaire était déjà jouée.
Le lendemain, la sylphide rédigea la plus respectueuse des missive, en énonçant simplement à la future souveraine qu’elle apprécierait son aide, en préférant jouer franc-jeu, sans artifice et en toute honnêteté. Comment elle avait besoin de sa présence pour entre chez les sylphides, et comment elle demander son support en toute humilité. Mais en retour, la yorka aurait l’embarras du choix... Carnet d’adresse, trésor et même support, la sylphide n’était pas maigre en richesses et en surprises. Il ne manquait plus qu’une première rencontre... Et elle laisserait à sa reine le choix de se présenter, ou non, devant ses yeux.  


Dernière édition par Mäje le Lun 9 Déc - 10:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeVen 29 Juin - 21:55

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
( Everybody Know → Sigrid )
Les temps ont changé.
Il est aujourd'hui difficile de discerner le vrai du faux tandis que le monde semble s'effondrer sous les pieds de ceux qui l'arpentent.
À travers tout ce chaos né les ambitieux, ceux qui changent la réalité et qui ne fleurissent que dans les ténèbres.

Hinaya sait que son statut n'apportera pas la paix. Après tout, elle ne la recherche pas.
On n'obtient jamais rien avec de jolies paroles.
Peut-être que sa guerre approche, ou peut-être pas. Mais pour l'instant, elle sait qu'elle doit se faire des alliés de poids. Et ce n'est qu'avec le chaos qu'elle trouvera les nouveaux-nés qui auront ce statut.

Son nom commence à faire écho à travers le monde. Rien de concret, certes. Elle y veille. Pour l'instant, elle se contente d'observer. Son peuple n'est pas encore uni, elle le sait. Mais pire encore, ils sont toujours traités comme des esclaves. Alors, elle attend.

Ses puissantes ailes fouettèrent l'air tandis qu'elle posait pieds au sol. Près d'elle, une respiration discrète et calme s'élevait.
Voilà quelques jours qu'elle avait reçu une lettre mystérieuse et arriviste, et qui faisait écho à elle-même. Elle y avait vu un moyen d'obtenir ce qu'elle recherchait : des ambitieux. Et cette personne en était bourrée.
De plus, en contrepartie, elle avait quelques idées en tête. Car ce qu'elle comptait assouvir était plus long que prévu et elle avait besoin de se savoir soutenu. Alors disons que cette rencontre serait un test qui lui permettrait de savoir si elle devrait voyager seule ou non.

– Comme convenu, me voilà.

La dame baissa légèrement sa tête en signe de respect, créant ainsi un nouveau masque plein d'artifices. En tant que reine, elle changeait de visage selon les personnes qu'elle croisait, car elle n'avait pas le droit de se montrer faible. En tant que Hinaya, on pouvait affirmer qu'elle était elle-même, même si on ressentait une certaine distance inviolable. Sauf pour sa race, évidemment.
Seulement, cette personne n'avait ni sa confiance, ni son respect, ni quoi que ce soit d'autres. Car le contraire n'était pas vrai ou prouvé.
Enfin, mise à part un intérêt purement stratégique. Évidemment.

Elle joignit alors ses mains entre elles tandis qu'elle repliait ses ailes et tendit son oreille pour connaître les faits et gestes de cet étranger.
La vérité était plus dure qu'elle ne l'espérait. Son nom n'est entendu que dans les bars d'ivrogne, de fausses rumeurs y circulent. Et bien entendu, elle sait que plus on l'entend, plus des ennemis apparaissent. Alors son côté paranoïaque n'est pas complètement inutile.
Trois mots avaient suffi : dans trois jours. Elle avait répondu à sa lettre comme lui avait conseillé son messager yorka. La neutralité était importante, pour l'instant.

Il est vrai qu'elle était très curieuse de connaître le pourquoi du comment.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeJeu 5 Juil - 17:45

Avec les années, Mäje avait appris à reconnaître les puissants au premier coup d’œil. A côtoyer les grands, on en remarque les points communs. Et tous, sans distinction, avaient dans le regard cette même lueur brûlante et crépitante de force et d’ambition. C’était ce foudroyant éclair que la sylphide appréciait tant, et finissait pas la convaincre de rester quelques temps jusqu’à se lasser. Et, alors que l’étrange aquilin se posait non loin d’elle dans un bruissement intense, elle fut prise de court : face à elle, il n’y avait aucune lueur, aucun éclair. Seulement des yeux clos.
La sylphide dû se rendre à l’évidence : elle était sacrément surprise. Mais elle chassa cette état avant qu’il ne soit perceptible par quiconque. Certes, c’était étrange de voir la créature arriver avec ses yeux clos, et le fait qu’elle ne parvienne pas à la comprendre du premier regard empêchait cruellement la sylphide de la toiser. Néanmoins, ça jouait également avec son caractère, et alluma une curiosité brûlante pour l’étrange oiseau.

Il fallait dire que la jeune femme avait une allure originale. Son origine animal ne faisait aucun doute : recouvertes de majestueuses plumes, surplombée de deux ailes couleurs azur, elle en jetait pas mal, et la sylphide en fut impressionnée. De plus, son apparence n’avait rien du pompeux des autres dirigeants, se couvrant des pieds à la tête d’or pour prétendre à la richesse, ou pour transmettre un faux raffinement. Elle ne semblait pas s’encombrer de cette hypocrisie, et avait plutôt une apparence simple. Des cheveux en bataille et bouclés, blond comme les blés, et des vêtements simples de soi, plutôt discrets pour une cheffe, et en montrant plus que l’étiquette ne le laissait voir. Habituée depuis longtemps à travailler avec les hybrides, elle devait admettre que le mélange était très beau dans le cas de l’aigle d’or, et pour elle qui était une grande amoureuse des belles choses, elle fut charmée par la vue atypique. Mais cela ne suffisait pas pour la déstabiliser : les enjeux étaient trop importants.

Mäje ne s’était pas laissée aller pour l’occasion elle non plus, et avait passé une robe noire de velours, dévoilant ses épaules ocres bronzés par les soleils désertiques. Au bout de sa main, sa longue tige à fumer surmontée d’une cigarette continuait de fumer doucement. En plus de cela, quelques bijoux sobres mais élégants trahissaient son sens du raffinement. Mais avec ces yeux fermés, elle n’espérait plus charmer personne... Ou faire preuve de plus d’élégance. Quel gâchis !


Bonjour... Ma Dame. Osa-t-elle finalement, certaine qu’oser un plus haut patronyme serait mal reçu. Je suis honorée de faire votre connaissance et d’avoir le plaisir de vous rencontrer... Elle sourit pour elle-même et poursuivit d’un ton mystérieux qui trahissait une connaissance bien plus approfondie du sujet qu’elle ne le laissait paraître. Et j’imagine faire partie de quelques rares élus...

La sylphide ondulait dans cette conversation avec une certaine aisance, mais elle en comprenait bien les enjeux : cette rencontre n’avait rien à voir avec tout ce qu’elle avait connu auparavant. Elle qui avait été aux côtés de rois, de souverains, de seigneurs de tous camps, jamais il ne lui avait été donné de converser avec une créature si mystérieuse... Et si illisible. Même en se forçant, la diplomate ne parvenait pas à prévoir ses gestes, ses pensées, et ses réactions, et cela la laissait confuse... Et étrangement excitée. De la nouveauté avec quelques centaines d’années, c’était particulièrement agréable, surtout pour la sylphide qui pouvait parfois trouver le temps long.
Aux aguets, elle étudia silencieusement sa réaction. Naturellement, il ne convenait pas de s’enfoncer plus longtemps dans ce jeu d’étude. Après tout, ce n’était pas pour cela qu’elle était là, et si elle l’avait faite venir d’Elusia, ce n’était sûrement pas pour qu’elle manque de la convaincre avec ses manies. Mäje devait se rendre à l’évidence : pour une fois, elle n’était pas en position de pouvoir. Cette idée la terrifiait... Mais elle devait faire avec.

Poliment, elle éteignit du bout des doigts sa cigarette au bout de sa longue tige noire, et vint la jeter un peu plus loin. Une intense odeur de tabac sec et chaud émanait de la souveraine à venir, aussi elle imagina que ses mauvaises habitudes ne risquaient pas de trop la déranger. Mais elle n’était pas en position de prendre le moindre risque. Elle imaginait bien ne pas recevoir de prénom ou même de noms : là encore, elle n’était pas en position de demander. Il lui fallait d’abord présenter pattes blanches, et elle verrait ensuite comment réagirait l’aigle.


Je vous remercie tout d’abord d’avoir fait la route depuis Elusia. J’espère qu’elle fut bonne et que notre entretient n’a pas abrogé quelques projets de premier ordre. Mäje ne quittait pas des yeux l’intrigante, observant du coin de l’œil autant ses réactions que les reflets sur sa peau dorée. Je ne vais pas vous faire patienter inutilement : ni vous ni moi n’êtes là pour un long discours... Et j’imagine que nous n’avons pas non plus une extrême patience.

Levant un bras, elle fit un signe discret à un de ses employés qui revint rapidement avec deux carafes fumantes remplis de deux des meilleurs thés. Sur ce même plateau d’argent, des tasses d’argents et de bois d’un très bel ouvrage attendaient patiemment de recevoir le précieux liquide. Au moins, elle souhaitait que son hôte se sente à l’aise, le plus confortable possible pour pouvoir discuter. Chassant l’air sec du désert d’un coup de main, elle poursuivit, préférant aller droit au but plutôt que de s’éterniser en fausses manières.

Même dans les sables du désert, les rumeurs circulent vite... C’est ainsi que j’ai eu vent de votre histoire, et de votre fulgurante ascension au sein de la cité de l’eau. Bien que les mots soient encore vagues et bègues, je ne doute pas qu’ils prennent bientôt un sens plus grandiose et politique. C’est pour cela que je préfère attraper les chevaux au galop plutôt que de les regarder passer.
Croisant à son tour les mains dans une curieuse mimique, elle maudissait de ne plus avoir sa cigarette pour la garder occupée. On m’appelle Mäje, et je suis à la fois la gardienne de ce lieu, à la fois un splendide spécimen Sylphide... Hors, je ne suis pas en bon terme avec mes pairs : trop fermés d’esprit. Trop élitistes. Trop... Supérieurs. Mais il y a un objet que je convoite à Cimmérium, et je ne peux plus m’y présenter simplement armé de mon ravageur sourire.

Joignant le geste à la parole, ses lèvres noires s’étirèrent avec un charme félin, bien qu’elle fut consciente de ne pas être vu – à son grand dam, certes ! Prenant une petite pause, Mäje fit le bilan : elle venait de poser sur la table une partie de ses cartes, en gardant volontiers dans sa main pour la suite de la discussion. Comme son rôle dans l’échiquier politique, par exemple, espérant pouvoir le proposer en échange de la bonne grâce de la régente qui aurait sûrement besoin de conseils dans sa poursuite de la prospérité. Se décollant de son dossier, elle finit par mettre la yorka devant la situation nue.

La vérité est simple : j’ai besoin de vous pour m’aider dans cette entreprise. Et en échange, je suis prête à vous fournir ce que vous voulez parmi ce qui est en ma mesure. Autrement dit, presque la lune.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeMar 10 Juil - 21:23

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
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Dans un calme troublant, la dame écouta attentivement l'étrangère l’assommer d'artifices vulgaires. Amusée par la situation, un petit sourire était né sur ses lèvres tandis que sa mâchoire se serrait à vue d’œil.

Son statut de reine signifiait beaucoup, que ce soit pour elle que pour les autres. Mais rester dans l'ombre était important à ses yeux, car elle pouvait éviter les moqueries telle quel.
Elle était reine seulement pour son peuple. Pour les autres, elle n'était personne. Alors il est vrai qu'elle n'assumait pas encore ce statut auprès des autres races. Être traitée différemment avait le don de l'énerver. Car tandis que sa race était soumise par des incapables, il y avait des hypocrites qui pensaient juste de la mettre sur un piédestal, comme si elle était plus importante que ses confrères.

Son sourire était baigné dans l'insolence ; elle sentait qu'elle ne disait pas exactement la vérité. Mais elle portait encore son masque, alors elle ne devait pas faire de faux pas. Les gens ont tendance à parler, amplifier les choses. Ce n'était pas le moment de se faire remarquer bêtement.
En surface, elle ne laissait rien paraître, mais il y avait des signes qui laissaient entendre qu'elle était sur ses gardes. Notamment le fait qu'elle fit semblant de ne pas voir la tasse de thé que lui tendait un serviteur.

Et puis, elle sentait que cette femme serait amenée à faire de grandes choses. Notamment grâce son habilité à jongler avec les mots.
Alors elle inclina légèrement sa tête.

– Je vous remercie pour votre honnêteté. Et je serais honorée de vous aider dans votre quête de… ? Que cherchez-vous au juste ?


La dame avait besoin d'elle autant que cette étrangère. Et elle savait aussi bien jongler avec les mots qu'elle.

Voilà quelque temps que la reine cherchait une âme pour l'aider. Jamais elle ne serait assez folle pour mettre en danger son peuple, alors elle avait omis de leur dire ceci ; elle était certaine que certains d'entre eux voudraient l'accompagner.

Il y avait une arme qui l'attirait plus que tout.
Une arme qui saurait faire la différence.
Et sacrifiait une âme d'une autre race ne lui faisait pas peur.
Comme si les remords n'existaient pas chez elle.
Après tout ce qu'elle avait vécu, les regrets l'effraient bien plus qu'il n'y paraissait.

La dame laissa un silence planer tandis qu'elle laissait ses sens amplifier et scanner chaque mouvement et odeur.
Son sourire ne s'était pas effacé, prenant à chaque minute passait une forme presque effrayante.

– Et mise à part ce que vous m'offrez… qu'est-ce que cette rencontre avec votre race m'apportera ? Gratuitement.


Plus qu'une question, la reine s'efforçait de se donner une image presque stupide devant tout la dangerosité de la demande de l'étrangère.
Après tout, c'était peut-être un piège. Elle ne pouvait pas prouver la véracité de ses propos. Elle ne pouvait pas être certaine d'être en face d'une Sylphide. Elle ne pouvait pas être certaine de ne pas la connaître. Peut-être qu'elle voulait se venger d'elle, d'une façon ou d'une autre.  
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeJeu 12 Juil - 14:03

De ce qu’elle pouvait voir, la sylphide reconnue que son hôte avait tout d’une énigme. Néanmoins, une chose était certaine : elle se trompait peut-être d’approche. En voyant les traits stoïques et las de l’oiseau, c’était à se demander si elle ne l’énervait pas avec ses manières, avec un sourire particulièrement faux figé sur ses lèvres. Haussant ses épaules basanées, Mäje reconnut volontiers qu’il valait mieux assouplir le ton, puisqu’elle n’avait vraisemblablement pas envie de s’embêter avec des futilités, fut-ce-t-elles de langages ou autres. Après tout, elle n’en livrait pas assez pour pouvoir laissait le plaisir à la nomade de s’amuser à la comprendre.

A vrai dire, sans trop pouvoir dire si cela était volontaire ou non, elle faisait tout pour renvoyer une image froide et insolente, quelque chose d’arrogant qui l’amusait plus que cela ne l’impressionnait. Elle avait maté des chats plus farouches, bien qu’elle se doutait que l’aigle d’or fut un cas bien différent. Pour elle qui avait quelques années de vie de plus, s’encombrer des attitudes et des émotions devenaient parfois pénibles, aussi la tenancière ne choisissait d’accorder son attention qu’à ce qui avait réellement de valeurs. Aussi, bien qu’il fut charmant, elle ne prit pas personnellement le sourire hautain qu’on lui tendait. Un jeu était un jeu, après tout.

Il n’y a pas de quoi, c’est bien normal. Après tout, à quoi bon vouloir cacher ce genre de choses ? Elle avala une grande gorgée de thé avec un silence impressionnant, puis reposa la tasse face à elle dans un bruit étouffé de métal. Elle n’hésita pas non plus à poursuivre. Je convoite la création d’un armurier terran qui a habité à Cimmerium. Il aurait créé avec l’aide des miens un objet splendide et j’admets vouloir mettre la main dessus. Et elle ajouta, désamorçant ainsi toutes futures questions. C’est pour ma collection personnelle.

Cela ne lui servait à rien de trop en dire, aussi elle n’en dit que le minimum. Le reste viendrait en son temps : elle savait que l’arc était passé de mains en mains pendant des années, et le retrouver serait sûrement bien plus qu’une partie de plaisir. Et quand bien même elles seraient acceptées dans la cité, il faudrait encore retrouver les traces de l’objet dans Cimmerium... Ce n’était vraiment pas gagné. Mais elle était au moins rassurée de savoir que la yorka était volontaire pour l’accompagner dans cette entreprise. En même temps, elle ne pouvait s’empêcher de la voir accepter si facilement. Cela prouvait qu’elle avait une idée derrière cette jolie tête sauvage, et Mäje était toute ouïe de l’entendre. On n’accepte rien d’amblé sans attendre quelque chose en retour, surtout quand la chose n’était pas d’ors et déjà discuté... La sylphide en déduit sans trop de difficulté qu’elle n’était effectivement pas la seule a avoir quelque chose à demander. Ceci dit, il lui apparaissait évident que l’hybride en dirait plus en temps et en heure, et qu’il lui appartenait de lui laisser le temps nécessaire pour qu’elle puisse lui en parler.

Alors que le silence s’installait entre elles, la sylphide vint boire de nouveau un peu de son thé, et surveillait du coin de l’œil le visage de la yorka : son énigmatique sourire devenait de plus en plus large et déformé... S’en était presque terrifiant. Elle dû l’admettre : à cet instant, la sylphide hésita, et se demanda si elle avait bien fait d’appeler la nouvelle régente à l’aide... Les rumeurs qui circulaient sur son passé n’avaient rien de rassurant après tout. Mais ravalant sa salive et sa fierté, Mäje eut vite fait de se remonter et de mettre ses doutes en sourdine. Elle n’était pas en position de marchander, et qui plus est, elle se savait libre et c’était tout ce qui comptait.
De plus, bien que cela n’avait rien de rassurant, elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier le caractère un semblant atypique de la jeune femme, remarquant que sa force résiderait sûrement dans son impulsivité... Bien qu’elle soit potentiellement instable, il y avait quelque chose en elle qui forçait l’admiration. Qui qu’elle soit et quoiqu’elle désire faire à l’avenir, cette créature étrange promettait d’être le fruit d’évènements particulièrement intéressants. Restaient à savoir où la sylphide se situerai sur cette échiquier.

Faisant fi d’une certaine hypocrisie qui semblait irritait elle et son hôte, elle finit par récupérer sa cigarette et taire à moitié cette bonne manière. Après tout, si elle allait passer du temps avec elle, ça ne servait à rien de maintenir faussement certaines apparences, autant être elle-même... Enfin, en partie. Rattrapant la tige entre ses lèvres, elle aspira profondément la fumée qui vint couleur dans sa gorge comme une liqueur capricieuse. C’est alors que l’oiseau décida de briser le silence, et l’immortelle ne pu s’empêcher de lâcher un rictus irrité à l’écouter parler de ces coincés dans les nuages comme si ils étaient encore en bon terme. Néanmoins, elle nota qu’elle n’était pas intéressée par de l’argent, ce qui ne la surprit guère.


Expirant sa fumée sur la table basse en la couvrant d’une brume opaque, elle poursuivit, continuant de parler avec un certain flegme, habituée à avoir ces conversations politiques depuis de nombreuses années.

Vous n’êtes pas sans savoir que de tous les peuples, les sylphides sont autant les plus détachés, autant les plus impliqués. Du haut de Cimmérium, ils font tous, décident tous, et ce sont eux... Nous qui choisissons quoi faire en cas de conflit, qui aider, et qui assister pour créer le pouvoir. De nouveau elle aspira sur le tube incandescent et continua, la fumée sortant allègrement de ses lèvres noires. Nous recevons à la naissance une éducation vaste et rigoureuse, sommes instruits à l’art, à la médecine, à la belligérance, à la stratégie et à la diplomatie. En rencontrant mon peuple, je ne vous propose pas de vous faire un nom. Cela viendra avec le temps, je n’en doute pas. Elle souffla un instant, pris une gorgée de thé.  Par contre, cela va vous permettre d’exister. D’avoir du crédit. Pas seulement aux yeux des vôtres, mais aux yeux de tous.

Elle avait conscience du statut de moteur que sont les sylphides : bien qu’à l’abri dans une tour d’argent, ils sont ceux qui veillent et qui consignent. Avec une certaine douleur, elle revisita quelques souvenirs du temps où elle résidait à grande force d’obligation dans ce palais doré. Absorbée, Mäje continua tout de même, repensant à quelques histoires qu’on lui avait conté sur la citée.

Rares furent les yorkas à se présenter à la cité comme hommes libres. Et encore plus rares furent-ils à pouvoir prétendre à être des guides, des rois. Vous présentez devant nous, c’est donner un corps et un visage à votre peuple. Leur donner une liberté, en quelques sortes. Être la voix du changement...

Car c’était de cela qu’il était question, non ? Une révolution était en marche, un peuple allait se lever, et se libérer des chaînes qui les retenaient depuis des centaines d’années. Au loin, la sylphide chercha des yeux les oreilles canines d’Hephasteus, qui les observait de loin. Avait-il conscience de se changement ? Lui était libre de naissance... Combien n’avait pas cette chance ? Las, elle fuma une dernière fois sa cigarette qui vint s’éteindre entre ses doigts.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeVen 13 Juil - 19:25

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
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Le monde s'attendait à ce qu'elle se repose sur le savoir et la grandeur des autres afin qu'elle puisse libérer son peuple.
Seulement, c'était exactement de ça dont il était question. De la libération de sa seule raison de vivre. Et ce n'était pas en s'inclinant devant les responsables de leur peine qu'elle parviendrait à ses fins.

Une rage sans nom s'alluma alors en elle. Une rage souvent présente.
Mais ce n'était pas encore le moment de laisser sa haine s'échapper.
Et tandis que les mots continuaient à fuser, le feu commença à diminuer.

La manière de l'étrangère d'exprimer sa vision des choses avait eu le don de calmer ses nerfs.
Son erreur, aussi. Elle ne se considérait pas comme un membre à part entière de sa race.
De même, elle présentait les Yorkas d'une façon presque prestigieuse. Ce serait un mensonge de dire que certains mots ne l'avaient pas irrité, n'avait pas été maladroit. Car après tout, on ne pouvait tout simplement pas parler de son peuple sans toucher un point sensible, avec elle.

Foulée les terres ayant autrefois accueilli ses confrères esclaves, la tête haute et les mains libres, avaient le don de la rendre folle.
Tandis qu'on l'accueillerait les bras ouverts et le sourire béant, certains de ses frères ou de ses sœurs seraient torturaient, obligeaient à accomplir des tâches plus ingrates les unes que les autres à cause de ses mêmes hôtes.
L'hypocrisie des Hommes était accablante.
Mais cette femme n'était peut-être pas tout le monde. Peut-être pas eux, du moins. Elle avait pressenti quelque chose en elle. Et ça, faisait toute la différence.
Alors même si ses lèvres lui démangeaient, la dame restait muette.

Aussitôt que les dernières paroles furent terminées, sa respiration revint à la normale, ses mains se décrispèrent et son sourire s'effaça.
Plus de mensonges.
Un masque différent.
Et elle s'assied enfin sur la chaise.

La dame n'était pas venue parler politique, mais on ne lui demande pas de ne pas défendre son peuple.
Ce n'était même plus la reine qui parlait.
C'était bien plus.
C'était l'Aigle d'Or.

– Non…

Elle secoua la tête.
C'est vrai, après tout, elle ne pouvait pas comprendre, car elle n'était ni la bourrelle ni l'esclave. Il ne connaissait pas ce sentiment d'injuste ; cette folie que les siens ressentaient tandis qu'il acceptait leur destin.
Rien de tout cela.
Elle ne savait rien.
Et pourtant, la dame continuait à s'acharner devant cette cause perdue d'avance ; très peu de personnes arrivaient à comprendre son opinion.
Mais elle ne s'arrêtait pas, car elle ne cesserait jamais de se révolter contre toute la folie des Hommes.

Son peuple ne se libérera pas seul, c'est vrai.
C'est pour cette raison qu'elle est ici.
Les Sylphides ne sont rien d'autres qu'un pion sur son échiquier. Ils ne seront jamais leur libérateur.
Jamais.

– Ce ne sont pas vos confrères qui libéreront mon peuple de ses chaînes. Le temps efface beaucoup de choses, mais certains souvenirs restent à jamais gravés dans nos mémoires. Et je peux vous assurer que quelles que soient vos démarches, vous ne pourrez jamais réparer les erreurs de vos aïeuls. Ils coulent dans vos veines comme dans les miennes.

C'est le Yin et le Yang.
Il y avait des erreurs qu'on ne répare pas. Et ça, Hinaya le savait plus que quiconque.
Comme tout le monde, elle avait de lourds secrets qu'elle ne dévoilerait jamais.
Hinaya avait été l'esclave, puis le bourreau. Hinaya comprenait mieux que n'importe qui leur différente opinion, car elle avait été dans les deux camps. Mais à la seule différence d'eux, elle avait choisi le bon.

Et pour toutes ses erreurs, elle n'était pas une héroïne, et elle ne le serait jamais.
Mais ça lui convenait.
Elle n'en avait pas l'étoffe.
Les Yorkas n'en avaient pas besoin, de toute façon. C'était dans le bon qu'on retrouvait le mauvais, et dans le mauvais qu'on retrouvait le bon. Aussi étrange que cela puisse paraître, Hinaya avait plus de mauvais que de bon en elle. Et c'était peut-être de ça qu'avait besoin son peuple.

Enfin, son sourire s'effaça.

– VOUS avez créé le passé. NOUS allons créer le futur. Si vous voulez nous apporter quoique ce soit, commencez par accepter vos erreurs. Acceptez que les grands Sylphides ne soient pas parfaits. Acceptez que vous ne le serez jamais. Et arrêtez cette hypocrisie. Je n'attendrai jamais l’approbation de votre peuple pour devenir quelqu'un. Si votre passé est couvert d'éloge, ce ne sera pas avec notre présent et votre futur que vous connaîtrez la gloire à laquelle vous aspirez tant.


Car dans leur immensité savoir, ils avaient oublié que c'était la Nature elle-même qui façonnait les plus belles œuvres. Et que rien ne changerait ce fait. Pas même ce grand savoir qu'ils gardaient jalousement. Alors certains de leurs rêves resteront à jamais irréalisables.
Ils étaient les créatures à plaindre le plus, car ils ne connaissaient pas la liberté. Mäje en était la preuve vivante. Et elle avait choisi le bon côté afin de goûter au plus précieux des biens.

Et quand bien même il pourrait créer ce fameux pouvoir, Hinaya ne l'accepterait jamais. Pas de ses bourreaux. Un peuple aussi prétentieux ne méritait pas de goûter à un destin pareil.
Ô ! Bien sûr que la dame haïssait les autres races à un point inimaginable, mais grâce à la belle, il semblerait que certains soient au-dessus des autres.

– Comme je le pensais, votre peuple n'a rien d'autres à offrir que leur arrogance. Mais je ne suis pas venue parler politique. Alors quel est votre plan ? Savez-vous au moins où se trouve l'objet de vos convoitises ? »

Autant finir ce boulot rapidement afin qu'elle puisse arriver à ses fins facilement.
La dame alluma une braise tandis qu'en même temps, sa rage reprenait de la vivacité.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 20:40

Complètement stoïque, Mäje observait l’ingénue lui crier dessus comme si elle était la dernière des imbéciles, en échangeant un lointain regard avec le yorka resté dans l’ombre. En attendant qu’elle finisse, elle aspirait de temps en temps un peu de fumée, tout en renvoyant le regard désabusé d’Hephasteus qui les observait de loin. Ses yeux gris étaient devenus bien froids. Pire. Vides.
A vouloir libérer son peuple, elle semblait du genre à juger rapidement les gens, à les prendre pour ce qu’ils n’étaient pas selon son bon plaisir. Une façon de donner un visage à sa haine ou à ses désirs, peut-être. Pire encore, à voir le monde en noir et blanc. Dans ce cas, c’était plutôt les yorkas contre le reste du monde. Une vision bien simpliste d’un tableau pleins de couleurs qui lui faisait reconsidérer tout ce qu’elle avait pu penser d’élogieux sur l’oiseau depuis son arrivée, soit à peine quelques minutes plus tôt. Cela faisait quelques dizaines d’années que la sylphide prenait un soin méticuleux de dépeindre cette peinture à sa façon et de l’étudier dans les moindres détails et jusqu’au moindre grain de sable. Et c’était ce jeune enfant qui allait lui apprendre la vie ?

Quand elle eut finis son vacarme, Mäje haussa les épaules avec un peu trop de désinvolture, bien peu considérant de savoir si la créature en face d’elle en avait conscience ou non. Pour elle qui s’était depuis longtemps affranchis des notions de races, et qui se considérait comme apatride et membre de sa propre espèce, une telle attitude était navrante, et elle digérait mal qu’une inconnue ne sachant rien d’elle puisse se permettre de débiter tant de conneries sur sa personne.


Vous ne devriez pas juger les gens que vous rencontrez sans les connaître. Dit-elle simplement, tordant le cou d’un sourire bien arrogant qui menaçait au coin de ses lèvres, mais sans prendre la peine de camoufler le grain de désappointement dans sa voix. Surtout quand vous essayer d’insulter votre hôte. A Elusia, vous êtes libres de provoquer qui vous voulez comme bon vous semble. Ici, vous êtes chez moi. Sachez le.

En buvant très simplement son thé, elle en profita pour allumer une nouvelle cigarette, et ce en prenant tout son temps. La première bouffée était la plus forte, la plus riche en tabac, et la plus brûlante aussi. Elle la savoura longtemps avant de la souffler au visage de l’imprudente.


Si vous ne voulez pas de l’aide des sylphides, je ne peux pas vous juger. Après tout, c’est votre choix, et je n’ignore pas ce que les yorkas ont souffert par le passé – et souffre toujours. Mais je vous prierai de ne pas m’associer à eux avec tant de facilité. Ce n’est pas parce que j’en suis une et que mon corps est aussi artificiel que les leurs qu’il faut me prendre pour un  tortionnaire ou un bourreau. Je suis hors de ça depuis très longtemps. Elle retint de nouveau une bouffée de fumée qu’elle crache face à elle, déformant un instant le regard de l’aigle. Leurs décisions et leurs choix, c’est leurs problèmes, pas le mien.


Pendant un temps, elle se demanda si toute cette entreprise était réellement viable. Le caractère fort face à elle semblait très instable, et si elle prenait la mouche pour si peu, que serait-ce à la cité céleste ? Mäje avait ses propres intérêts à défendre et elle ne risquerait ni la vie de ses employés, ni la sûreté du relais pour la langue un peu pendue de son invitée. Si elle ne pouvait pas compter sur la yorka, mieux valait tout annuler.

Se laissant le temps de la réflexion elle passa une main dans ses longs cheveux noirs en répandant autour d’elle un parfum de lilas et de jasmin, préférant rebondir sur sa dernière question, ne réprimant pas un ton sec.


Bien sûr, pour qui me prenez-vous ? Mäje se tourna vers la porte. Hephasteus ? Le yorka au loin lui répondit d’un signe de tête, et le fennec avança vers elle avec sa démarche de dandy, ses oreilles de dingo se dressant sur son crâne. Je vous présente mon bras droit et mon plus fidèle ami. En tant qu’eclaris, il jouît de connaissances qui nous dépassent et d’accès intéressant pour les détenir.

J’ai fais quelques recherches. Ce que tu... Vous cherchez est bien caché. L’arc est passé de mains en mains pendant des années – même des dizaines d’années. Mais son dernier propriétaire serait un noble sylphide nommé Vigo Verseer, un érudit de Cimmérium. Il a écrit de nombreux traités d’astronomie très intéressants. Joignant le geste à la parole, il présenta face à elles un parchemin complètement griffonné, ignorant encore la cécité de la souveraine. Il évoque l’arc dans ses correspondances avec un instruit d’Hespéria, ventant ses mérites mais se jugeant trop piètre combattant pour pouvoir l’utiliser. Quoiqu’il en ait fait, il pourra vous mettre sur sa trace.

Mäje restait séduite par le trait d’esprit et la passion qui animait le jeune homme dés qu’il évoquait son travail, et passa sa main sur son dos dans un geste affectueux. Le remerciant dans le coin de l’oreille, elle finit par se rassoir sur son dossier, elle termina sa cigarette qu’elle jeta dans un petit pot non loin. Pour elle, c’était suffisant pour entamer ses recherches : elle était venue à bout de trésor bien mieux caché que cela. Il ne restait plus que l’approbation de l’oiseau face à elle, fut-il piquant ou non...


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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 10 Sep - 16:51

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
( Everybody Know → Sigrid )
Il y avait des choses que Hinaya cachait et ce, même à son peuple. Des secrets dont elle avait peur. Une réalité qu'elle n'acceptait pas complètement. Mais surtout, qui ne la représentait plus.

Elle avait oublié toutes ses vies passées pour pouvoir se concentrer sur son présent et celui des Yorkas.
Elle avait tout effacé.
Ses remords.
Ses regrets…
Et ses dettes.

Pourtant, il y avait un peu de ses anciennes elles qui persistaient, qui vivaient au plus profond de ses entrailles. Et il n'y avait que son regard qui pouvait transmettre aux gens son passé, son présent, mais surtout son futur. Elle avait toujours évité de montrer aux autres cette partie d'elle, car elle ne devait pas s'écarter du chemin qu'elle devait suivre en se montrant ainsi faible.

En ouvrant son regard, il n'y avait pas que la couleur de ses yeux qui attaquait les gens, il y avait aussi l'humanité que les gens recherchaient en la regardant. La petite étincelle qui lui manquait cruellement.

Certaines émotions ne pouvaient être transmises que de cette manière-là, après tout. Alors, même si elle estimait que certaines choses devaient rester secrètes, elle choisissait de les ouvrir - mettant toutefois sa main sur le côté de son visage afin que la femme ne puisse rien voir.
Non pas pour cette femme, mais pour son peuple.

Son regard ne contemplait que le néant, mais l'inverse n'était pas vrai – même si ce n'était qu'une fraction de secondes – tandis qu'elle fixait le jeune homme.

« Vous êtes un Yorka, n'est-ce pas ? »

Les choses les plus simples étaient parfois les plus efficaces… Et les plus belles.

La dame baissa sa tête et laissa échapper un léger sourire en coin, effaçant ainsi aussitôt le miroir de son âme.
Bien sûr qu'elle savait. À force de côtoyer ses confrères, elle savait les reconnaître. L'odeur, principalement.

Les choses changeaient. Bien qu'il y avait beaucoup de détails qui lui hérissaient les poils, elle ne pouvait que s'incliner. Elle avait beaucoup de travail à accomplir et chaque Yorka en était un à lui seul. Elle sentait que cette femme était très précieuse à ses yeux, alors elle ne voulait pas risquer de perdre un des siens.

Et au-delà de tout cela, la dame appréciait sa franchise et son franc parlé. La peur ne l'avait pourtant pas effleuré tandis qu'elle l'avait écouté attentivement. Ce n'était que de l'admiration devant une femme forte qui assumait totalement ce qu'elle était, ce qu'elle faisait.
Évidemment, elle ne l'avait pas fait changé d'avis sur son peuple… Mais, elle la regardait avec plus de bienveillance à présent. Car, aussi étrange que cela puisse paraître, un Yorka avait toujours le don de la rendre plus diplomate, douce, rationnelle.

« Eh bien, si tout est prêt… Nous pouvons partir ? Maintenant. Je vous suis. »

La dame était apaisée, d'une certaine manière par la présence d'un de ses confrères. Cela représentait beaucoup pour elle, même si la réciproque n'était évidemment pas vraie. De plus, cette femme commençait doucement à la mettre en confiance, notamment grâce à son entourage. Il est vrai qu'elle restait malgré tout sur ses gardes. La raison s'appelait la paranoïa.

Ses poumons respirèrent alors sa fumée quotidienne tandis qu'elle tenait d'une de ses puissantes mains, la source principale de sa relaxation. Et puis, elle se leva de tout son être, étira ses ailes comme si elle craquait son dos avant de s'incliner légèrement à nouveau, gardant toujours une certaine prestance devant la Sylphide. Même s'il y avait toujours un peu de faux…

Hinaya était pressée de partir à la rencontre du peuple de la femme. Il est vrai qu'elle aimait savoir ses ennemis près d'elle ; les connaître mieux.

Mais parfois, elle avait tort.

« Au risque de vous décevoir, je ne suis pas l'héroïne que vous avez certainement imaginé : le jugement fait partie de mon devoir de reine. Alors, que vous le vouliez ou non, ne rien faire reste une forme d'implication. »

Cette femme faisait partie des Sylphides, après tout. Ses racines ne pouvaient tout simplement pas être arrachées. Ce que ses aïeules avaient fait, faisait partie de ses origines. Faire semblant était tout simplement stupide, à ses yeux. La réalité n'était certes pas toujours belle, mais ce n'était certainement pas en détournant le regard qu'elle changerait.
Il y avait des gens qui agissaient, d'autres non. C'était comme ça.

En fin de compte, cette femme ne faisait peut-être pas partie des ambitieux…
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeSam 22 Sep - 21:37

Avec surprise, la sylphide observa du coin du regard l’aigle d’or ouvrir les yeux, bien consciente que cette discrète œillade ne lui était pas destinée. Hephasteus la dévisagea d’abord silencieusement, avant d’échanger avec elle un regard satisfait. Il était difficile de ne pas saisir le changement dans la palette d’émotions renvoyées par la jeune dirigeante, bien que Mäje ait du mal à bien en dessiner les contours. Si elle semblait effectivement plus ouverte et plus calme, il était dur de savoir si elle était réellement adoucie, ou si cette sérénité de passage n’était pas l’annonce d’un orage. Ceci dit, elle ne mit pas longtemps à clore ce regard vide et blanc, laissant l’eclaris un peu pantois, un doute inscrit sur son visage basané par les soleils du désert. La sylphide partageait son trouble : devait-il répondre ou non, alors qu’ils étaient bien sûrs que la souveraine savait pertinemment reconnaître les siens ?
Au bout d’une poignée de secondes où le jeune homme et la sylphide se dévisagèrent sans trop savoir quoi faire, il prit de répondre assez simplement.

Oui, effectivement, d’affiliation fennec.

Sans répondre, Mäje acquiesça silencieusement, comme soulagée que son ami et amant rompe enfin le silence, et eut en même temps la sensation distincte qu’il versait de l’eau dans leur vin. Soupirant silencieusement pour ne pas trop attiser les braises d’un feu brûlant, Mäje était partagée entre une entente cordiale mais froide, où elle avait la ferme intention de camper sur ses positions, et la silencieuse empathie que lui envoyait l’oiseau solaire, qui avait l’air de transporter dans son sillage ses propres démons. Des dizaines de rumeurs courraient à son sujet, tant qu’il était dur de démêler le vrai du faux. Mais beaucoup d’entre elles impliquaient de la souffrance, tellement que les coïncidences n’étaient pas de mise. Cependant elle ne se permit pas une once de pitié, intimement persuadée que la souveraine vivrait ça comme une insulte – et elle en aurait bien raison.

Décidément, la gérante ne savait plus sur quel pied danser. Bien qu’insultée et piquée à vif, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un certain respect pour l’aigle d’or, dont le caractère certes impulsif et brut était aussi prometteur qu’un diamant sorti de la mine et qui n’attendait que le bon polissage pour briller de mille feux. Elle semblait porter un poids énorme sur ces épaules somme-toute bien frêle, mais cette force transparaissait dans son être, et elle s’interrogeait sur la direction qu’elle désirerait donner à son règne. Cependant elle ne doutait pas qu’elle aurait un avenir glorieux si elle prenait les bonnes décisions, ou qu’elle trouvait un bon mentor. Sans s’en rendre compte, elle fut absorbée par ses souvenirs et ses années de conseils auprès des épaules royales, avant de disparaître au bon moment comme un écran de fumée. Chassant sa pensée d’un battement de cil, elle contempla curieusement la yorka face à elle.

Et c’est avec une certaine surprise qu’elle la vit brusquement déposer les armes sans plus de cérémonie. Mieux encore, elle acceptait maintenant de l’accompagner sans plus poser de questions, elle qui semblait brûler de reproches une poignée de minutes auparavant ! Elle en oublierait presque de fumer sa pauvre cigarette dont la silhouette était au trois quart dessiné par la cendre refroidie.

Si vous êtes prête... Nous pouvons nous lancer dans les préparatifs.

Mäje ne comptait pas se mettre en route sans être apprêtée, et contrairement à son amie ailée, elle ne bénéficiait pas d’un attribut physique majestueux pour l’aider à s’envoler jusqu’à la cité céleste, et elle ferait comme tout le monde, soit emprunter le chemin qu’ils avaient mis en place pour les mortels. Elle s’était enfin décidée à fumer le dernier bout incandescent de son petit tube en feuille quand la souveraine lui adressa une nouvelle fois la parole, la prenant sur le fait alors que ses joues se creusaient dans l’aspiration. Une remarque entre aigreur et amertume qu’elle ne parvenait pas à lire.
Il ne faisait pas de doute que le passé et les origines avaient un poids très important pour la jeune femme. Mais pour Mäje, riche de plusieurs dizaines d’années de plus et maudite par l’immortalité, elle prenait un sens tout autre. Son passé, ses actes... Qu’était-elle à part un grain de poussière dans ce vaste univers ? Qu’était-elle pour un peuple où il n’existe ni famille, ni frères, ni sœurs, ni pères ni mères à remercier ? Qu’était-elle pour un peuple entier qui a souffert de l’oppression pendant des siècles ? Si elle souhaitait entendre des excuses, elle ne les aurait pas : elle était loin d’être une hypocrite, et bien que leur relation débutait sur un sol friable, elle ne pouvait se résoudre de lui faire gober des couleuvres et de lui manquer ainsi de respect. Qui plus est, elle ne perdait pas l’espoir que ce sol friable se révèle meuble et fertile.


Vous savez, ma Dame, je ne suis personne pour vous juger et faire de vous une héroïne. Souffla-t-elle avec lassitude, appréciant le tempérament sanguin de la jeune femme, transparaissant même quand son feu s’était éteint. Ces braises rougeoyantes étaient splendides. Mais s’il vous appartient de me juger : jugez-moi comme bon vous semble. Mais là encore, il serait mal venu de juger des actes dont vous ignorez l’existence, et d’un manque de prise de partie alors qu’il n’en est rien. Elle se tourna assez spontanément vers Hephasteus, lui renvoyant un sourire tendre.

Avec une grâce toute féline, elle ondula ses épaules et son interminable dos en s’étirant sommairement, non sans une élégance renarde qu’il lui appartenait bien. Un sourire tout aussi mystérieux passa sur ses lèvres alors que ses pensées volaient déjà jusqu’à Cimmerium, attisant l’excitation d’un nouveau trésor, et la crainte des retrouvailles... Et la longue liste de bagages qu’elle prendrait comme suite. Conservant sa bouche pleine et électrique, elle se tourna une ultime fois vers la jeune souveraine :

Cette aventure sera peut-être pour vous l’occasion de me connaître. Et quand ce sera fait, vous pourrez me juger toute entière, et pour l’intégralité de ce que je suis. Et pas sur le peu que vous avez pu entendre de moi... Ma Reine.

Quelques jours plus tard, la sylphide brillait de... Beaucoup moins d’assurance. Alors que les remparts de la cité étaient à vue, Mäje, parée d’une robe fourreau noire de geai, dans un velours noble tissé à Cebrenia, faisait de son mieux pour paraître le plus digne possible, droite et crispée aux rennes de Ba’Ya, sa porcine phacochère. Elle tâchait de garder la yorka à vue, et espérait que leur entrée se ferait sans casse. Après tout, elle s’était annoncée à la hâte et se souvenait amèrement de son départ de la cité céleste, dans les éclats de voix et les disputes. Et elle priait pour que son entrée ne se passe pas dans les mêmes conditions. Nerveusement, elle jouait avec sa salive du bout de sa langue. Elle comptait beaucoup sur la souveraine, et surtout sur un sang-froid qu’elle ne lui prêtait pas encore... Alors qu’elle pouvait sentir le rutilement de la Machine de là où elles se trouvaient, elle voyait de plus en plus la jeune reine comme un océan, à la fois calme, à la fois déchaîné, pouvant à tout moment devenir un véritable fléau pour quiconque croiserait sa route.

Quand elle fut non loin d’elle, Mäje en profita pour lui expliquer un peu ce qu’il y avait au loin : la grande entrée, une porte magistrale mais minimaliste, marquant également le commencement du réseau d’exa qui coulait à travers la ville.


Vous avez devant vous l’entrée de Cimmerium, la ville Sylphide. Elle se compose par palier : nous sommes ici au plus bas niveau. Les hauts-dignitaires et le conseil siège au plus haut, un peu au-dessus des nuages. Si tout va bien, nous devrions trouver l’arc au niveau des habitations, peut-être chez les artisans. Elle marqua une pause pendant laquelle elle soupira, pas de lassitude mais d’expectation, avant d’hausser la voix pour atteindre de nouveau la yorka en hauteur. Nous allons franchir le passage ici, nous sommes attendues. Ils ne savent pas l’étendue de votre influence, pour le moment, libre à vous de le dévoiler ou non.Oh, et il serait bon de ne pas faire de vagues, ils peuvent neutraliser nos pouvoirs à loisir. Là est le pouvoir du bouclier qui se dresse autour de la cité.

Alors que le bruit de sabots rythmait la marche, Mäje sentait presque une boule peser dans son estomac synthétique...
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 1 Oct - 21:30

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
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Le silence, aussi beau soit-il, avait une toute autre résonance lorsqu'il était utilisé par la dame.
Après avoir prononcé ses dernières paroles, elle n'avait pas une seule seconde daignée ouvrir la bouche pour répondre au yorka ou même à l'étrangère. Bien sûr, elle avait laissé échapper un rire sec lorsqu'elle avait entendu l'appellation que lui avait donné cette femme.
C'est vrai, elle était une reine pour son peuple. Mais pour les autres, elle n'était qu'une simple yorka parmi tant d'autres, et alors, ce mot n'avait plus aucune signification lorsqu'il sortait de la bouche de cette femme ou d'un autre étranger.

La dame s'était murée dans le silence seulement parce qu'elle ne voulait pas se battre contre les convictions d'une ambitieuse. C'était un respect qu'elle n'offrait pas aux autres, car elle avait toujours estimé qu'il n'y avait que son opinion qui comptait réellement.
Pourtant, cette fois-ci, même si elle était profondément en désaccord avec elle, notamment sur l'esclavage yorka, il y avait une part de vrai dans ce qu'elle disait. Alors, elle écouterait et jugerait en temps et en heures ce qu'elle était vraiment. Elle espérait avoir tort, mais il était très rare que ce soit le cas. Après tout, elle avait appris à reconnaître les masques, les vrais gens, et les faux aussi.

Ainsi, la femme et la dame voyagèrent ensemble. Tandis que l'une perdait de sa superbe sur terre l'autre gardait cette élégance bestiale qui la caractérisait si bien dans les airs.

Cette rage quotidienne semblait s'amplifier à mesure qu'elle approchait de la cité. Mais pourtant, la reine était aussi calme qu'un lac. Son regard brûlait la vérité, mais malheureusement pour eux, ils ne pourront jamais le voir. Et ainsi, elle pourrait jubiler de pouvoir se moquer d'eux, se jouer d'eux librement. Seulement, elle ne savait pas comment s'y prendre. Elle semblait indécise, pour tout dire. Et étrangement, elle sentait le besoin de demander son avis à la femme.

« Devrais-je me présenter en tant que reine ? Ils risquent de m'irriter très rapidement. Je n'aime pas l'hypocrisie. »

Et ils en étaient rois.
Les grands de son monde connaissaient les règles du jeu depuis toujours. Ils savaient aussi bien jongler avec les mots qu'elle. Mais tout comme elle, ils leur arrivaient de faiblir. Et hélas pour eux, elle savait où et quand taper.
La question restait seulement qui elle serait à ce moment-là, quel masque elle choisirait de porter. Car, en fonction de son choix, elle serait quelqu'un d'autre. Mais au fond d'elle, elle sentait que si elle se présentait en tant que reine, elle n'aurait certainement pas la même patience que si elle n'était personne.

Alors que le chemin se raccourcissait, les ailes de la dame commencèrent à ralentir la cadence et bientôt, ses puissants pieds touchèrent le sol dans un fracas sourd. La poussière s'écarta et s'envola au loin tandis qu'elle repliait ses ailes. Et enfin, elle se retourna vers la femme qui l'accompagnait, attendant sa réponse avec impatience. Même avec les yeux fermés, son regard la transperçait de toute part.
Il est vrai qu'elle ne lui faisait pas confiance, car après tout, elle ne la connaissait pas. Pourtant, il y avait ce petit je-ne-sais-quoi qui lui disait de tendre l'oreille lorsqu'elle rencontrait une ambitieuse.

« Vous semblez les connaître mieux que moi. Votre histoire est certainement très intéressante. »

Et puis, elle se retourna et avança à grand pas vers la cité. Même si elle ne le savait pas, elle venait de lui tendre une perche. Elle aimait le personnage atypique qu'était cette femme et espérait pouvoir en savoir plus afin de la juger convenablement.

Après avoir terminé de prononcer ses mots, la femme et la dame étaient officiellement arrivés à l'impérieuse Cimmerium. Même si ses habitants étaient , il serait un mensonge que de dire que la cité des Sylphides n'était pas une merveille en son genre.
Elle n'avait jamais eu la chance de pouvoir voir de ses propres yeux la beauté des lieux, et ce sentiment d'impuissance lui revint en mémoire dans une douloureuse réalité. On n'enlève pas la vue à un aigle. Car quand l'homme voit de splendides merveilles, en comparaison à cet oiseau royal, ce n'est qu'un ramassis de merde. La beauté de la vue était une chose inestimable à ses yeux, et son éclat ne pouvait être compris que par elle-même. Elle était seule.

Malgré tout, la nature lui avait offrit un cadeau pour atténuer son chagrin. Et alors, elle respirait la délicatesse de la montagne ; elle entendait l'harmonie du ciel ; et sous ses pieds, elle discernait son apparence froide.
Hinaya ne voyait plus, mais elle restait autre chose.
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Dernière édition par Hinaya Osiris le Lun 8 Oct - 18:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeSam 6 Oct - 22:50

Arrivées proche de la première porte, Mäje arrêta Baya’Ya et descendit de son dos, rabattant sur elle ses rennes qu’elle récupéra dans la main quand le phacochère décrut. En un tour de main, elle avait retrouvé sa taille rondelette de gros cochon exotique, et son groin expressif qui reniflait à présent le sol avec nonchalence. La sylphide lui donna une petite tape amicale dans le dos, tout en surveillant d’une oreille la Yorka dans les airs, se demandant si elle redescendrait un jour. Et c’est avec un calme presque habitué qu’elle accueillit sa question. Après tout, elle avait vu passé de nombreux souverains à ses côtés pendant les siècles passés, et elle avait accepté cette règle que d’être toujours disponible et ouverte à la discussion quand le monarque le demandait. Seulement, elle ne réalisait pas encore qui venait de la solliciter.

Reine ou non... La question était plus épineuse qu’il n’y paraîssait, et Mäje se retrouva vite absorbée par ses pensées. Elle caressa pendant un temps son joli petit menton dans ses doigts agiles, avant de jouer carte sur table, anticipant déjà les diverses réactions de ses paires, et souhaitant d’ors et déjà mettre la jeune souveraine en condition pour désamorcer les moindres surprises. Le reste... Cela lui appartiendra : elle était sûrement assez sage pour choisir la décision qu’elle se sentait la plus capable d’assumer.


L’une et l’autre des possibilités vous est offerte, mais elles risquent toutes deux de vous apporter leur lot de désappointement. Si vous choisissez de vous présenter comme une reine, ils vous porteront certainement une certaine curiosité, bien que leur ignorance à votre sujet ne puisse qu’éveiller leur mépris. Ils n’apprécient pas beaucoup que certaines choses leur échappent, et ils risquent de vous le renvoyer avec condescendance.  

Bien qu’elle soit encore incertaine par rapport à cela, elle préférait tout de suite s’attendre au pire. Quoique, ça ne la surprendrait même pas qu’ils réagissent ainsi.

Dans l’autre cas, si vous taisez cette information, vous allez certainement les surprendre encore plus. Qui plus est si vous vous révélez dans les bonnes circonstances. Et sur le fait, ils se montreront certainement peu concernés, bien qu’ils seront certainement des plus intrigués.

Elle s’attendait sûrement à ce qu’ils approchent avec plus de précaution ce qu’ils ne peuvent pas encore comprendre. Et malgré leurs débuts brûlants, elle devait admettre que la mettre en avant comme une bête de foire face à ses paires qui l’encerclent comme des carnassiers était la dernière chose qu’elle souhaitait. Ce qu’elle voulait était plus subtile, et à la fois plus beau : un contrôle perpétuel et princier de leurs parts, une valse à deux qui leur fermerait à tous leurs belles gueules dessinées.  
Le savoir est une arme difficile à manier, mais la plus efficace de toute. L'arme des audacieux.  Lâcha-t-elle alors, une affirmation longuement travaillée avec le temps et l’expérience. Tout dépend maintenant de ce que vous voulez voir en eux, et en vous-même. Dans tous les cas, je vous annoncerai comme une personnalité importante : à vous de prendre la décision que vous jugerez la plus juste.

Alors que la souveraine se posait avec grâce et fracas, Mäje dessinait la porte toute proche. Elle apprenait petit à petit à se faire une place dans cet étonnant duo, et avait appris avec le voyage à ne plus questionner la façon de penser de la Yorka. Au contraire, les choses semblaient évoluer pour le mieux quand elle pliait sa propre personnalité pour prendre la distance nécessaire pour observer la situation par ses yeux. Juste assez pour ne pas s’abandonner au passage.
Alors qu’elle s’étirait sommairement et avec une sensualité féline, elle l’observait du regard tout en s’amusant de sa remarque. Comme quoi, elle l’avait peut-être atteinte la dernière fois, au relais. Loin de le prendre comme une victoire, elle devait admettre se sentir honorée. Et puis, il était dur pour n’importe quel sylphide d’admettre ne rien connaître de leur pair, eux qui s’évertuaient à bâtir un pseudo empire de perfection, à faire rentrer toutes ces nouvelles âmes dans des petits moules tout choisi, et à traiter les dissidents comme de la mauvaise herbe à couper.


Et pour cause... Marmonna-t-elle, plus pour elle-même que pour être écoutée. Elle ne pouvait se plaindre de ses années d’apprentissage, mais elle repensait à ses camarades avec amertume. C’est un euphémisme. Même si il ne m’appartint pas de fréquenter le conseil, on peut dire que j’y ai assez habité pour connaître à peu près l’arrogance de ses habitants.  Elle ne pesa ses paroles qu’après, et se trouva ironiquement tout aussi arrogante que ceux qu’elle critiquait.

Il ne m’appartient pas de vous dire si elle est intéressante ou non. Mais c’est certain que mon histoire est très compliquée, et contient autant de noms que de tourments. Il vous faudrait plusieurs heures et autant de patience pour en arriver à bout. Mais ma foi, si elle vous intéresse, nous pourrons toujours trouver un moment pour que je vous en livre quelques mystères... Pour le moment, entrons.

Pour l’instant, elle n’avait qu’à moitié la tête à faire la conversation. Si elle restait l’intrigante fascinante qu’elle avait toujours aimée être, il en était autre chose à l’idée de revenir à la cité sylphide. La porte blanche était maintenant face à elles, et Mäje ne se sentit jamais aussi lourde. Et dire que la dernière fois qu’elle avait vu cette porte et cette pierre, elle s’était jugée de ne plus jamais y mettre les pieds... Chose étrange et tordue que le foutu destin. Et si ce n’était pour sa propre personne, elle n’aurait certainement jamais brisé ce serment. Et pourtant, sentant la présence imposante de la yorka à ses côtés, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle faisait aussi avancer l’Histoire.
Et il n’y avait pas foule. Seules elles et Baya entrèrent dans l’édifice et entamèrent la route. Et déjà elle distinguait la présence d’une tête connue au bout de la route. N’accèlérant pourtant pas le pas, elle resta à la hauteur de la souveraine pour arriver face à l’individu, devenu garde de la cité.


Mäje, pour une surprise... Cela fait tant d’années que nous ne pensions pas vous revoir. Prise de remords ou d’un soudain besoin de rédemption ?

C’est ce que vous désirez le plus, Aessyn’h. Et pourtant, il n’en est rien : je ne suis pas ici pour moi-même, mais pour accompagner cette grande Dame, qui a toute sa place à parcourir la cité. Je vous prierai de nous laisser passer.

Le sylphide, un grand brun à l’allure angélique, leva un sourcil et fit face à la yorka en la regardant dans les yeux. C’était le moment de vérité, et pourtant Mäje se tenait avec respect et confiance, prête à toutes les possibilités.  Et comme elle l’attendait, le millénaire finit par poursuivre, en s’adressant à l’aigle d’or :

Qui êtes-vous pour que je vous laisse entrer ?
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 8 Oct - 18:13

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
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La sagesse des paroles de la femme l'étonna foncièrement.
Alors… Au fond, elle ne s'était pas trompée ; c'était bien une ambitieuse. Elle en avait l'étoffe, le parlé, et surtout la prestance. Se tenir à ses côtés avait comme une certaine résonance, qui la laissait imaginer les plus grands prestiges. Cette femme allait, à sa manière, changer le monde ; elle le savait et elle le sentait. Le poids des années semblait la suivre comme un vieil ami. Cette femme avait l'air d'être dégoûtée de la vie, lasse de ce qu'elle lui offrait. Et c'était exactement cet ennui qui faisait d'elle une grande personne. Son savoir n'était plus à contester.
Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, elle avait comme l'impression d'avoir vécu plus qu'elle. Elle ne pensait pas avoir autant de connaissance qu'elle, elle le savait même. Mais, elle semblait considérer ses vies passées comme plus importantes pour son elle d'aujourd'hui, que ce qu'elle vécut elle, pendant ses siècles d'errance.

« Eh bien… Je suis personne et tout le monde à la fois, je suppose. » La dame faisait évidemment référence à ses vies passées. Malheureusement pour la femme comme pour le sylphide, elle était seule à le comprendre. Un sourire s'échappa alors de ses lèvres. « Mais les gens m'appellent l'Aigle d'Or. »

Sans plus attendre, la dame dépassa l'étranger qui leur barrait la route. Pourtant, il ne semblait pas convaincu, car il lui attrapa violemment le bras. Une erreur qu'il ne semblait pas comprendre, pour l'instant du moins.
La mâchoire de la reine se serra brutalement, faisant claquer ses dents dans un bruit sourd. Le pauvre homme ne s'en rendait peut-être pas compte, mais il venait d'enflammer la haine qu'elle avait construite aux fils des années. Elle était la représentation même de ce qu'était ce mot. Tout ce que le système, la société avait détruit, avait laissé dans la frustration perpétuelle ; toute cette rage, cette colère était englobées dans un seul être : Hinaya.
Elle craqua alors son cou avec une lenteur calculée, essayant au plus profond de ses entrailles de se calmer comme l'avait suggéré cette femme. Puis elle posa son regard, malgré tout toujours clos, sur celui du Sylphide. Il est vrai que le miroir de son âme était bloqué par le mur que représentaient ses paupières, mais il y avait tout de même ce petit je-ne-sais-quoi qui transperçait les autres.
Dans ce « regard », elle déversa sa malveillance, sa cruauté et sa volonté de soumettre toutes races.

« Je ne pense pas avoir moins ma place que vous, dans cette cité. Et je vous conseille humblement de nous laisser passer, au risque de le regretter amèrement plus tard. »


Sa voix était glaciale, même si ses mots restaient emplis de pacifisme et évitaient le jugement de valeur. Seulement, la vérité était bien moins belle, et ses mots, d'une ironie sans nom.
La reine Hinaya voulait purger le monde du vice et de la perversité. Elle voyait le mal partout sauf dans son cœur et dans celui des siens. La corruption s'étendait dans chaque être, à ses yeux. Et plus on confortait cette idée, plus sa colère décuplait. Cet homme ne le savait pas, mais il venait un peu plus de réveiller cette bête féroce qui sommeillait au fond d'elle.

La dame attrapa le poignet de l'homme et le serra assez pour qu'il lâche prise. Elle le garda un moment près d'elle, scrutant chaque mouvement de son corps, sentant chaque odeur émanant de lui, écoutant chaque battement de son cœur au toucher de son poignet si frêle en comparaison à la grande main griffue de la bête.
Et puis… Enfin, elle le relâcha. Après tout, il n'était qu'un esclave parmi tant d'autres. Suivant les ordres de ses supérieurs, il était aussi aveugle qu'elle l'était.
Alors, il est vrai qu'elle n'était plus aussi puissante qu'autrefois. Mais elle avait gardé ce petit je-ne-sais-quoi qui forçait le respect. C'était peut-être même quelque chose qu'elle avait acquis après s'être détruit.

Elle regarda par-dessus son épaule, plus pour la femme que pour elle-même, et fit avec un geste léger de la tête, lui proposa d'avancer tout simplement.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeJeu 11 Oct - 18:11

C’est non sans un long frisson le long de son dos que la sylphide entendit les mots sonner entre les dents de son comparse en s’adressant à Hinaya. Et quelque part, elle savait bien que cela allait jeter le feu aux poudres et d’une façon éclatante. D’une main, elle écarta Baya’Ya en la poussant un peu plus loin, de l’autre, elle posa sa paume sur sa hanche, se préparant intérieurement à apprécier la suite des évènements. Elle était assez curieuse de connaître le choix de la souveraine, aussi attendait-elle sa réponse avec certainement encore plus d’entrain que le garde qui la dévisageait.

Avec un air attentif et discret, elle regarda du coin de l’œil la yorka pour écouter sa réponse et l’accueillit avec un sourire sage. Elle avait de la suite dans les idées et une raison consciencieuse, apparemment, et se détachait de la plupart de ces jeunes régents qui foncent impulsivement les pieds dans le plat en ne prenant compte que de leurs propres opinions. Et la sylphide se surprise d’être agréablement étonnée de sa réponse, toute à fait mystérieuse- mais après tout, elle ne se sentait pas légitime pour les questionner, n’en sachant pas assez sur la jeune femme. Cela lui rappelait avec une certaine vigueur ses années à jouer les mentors des têtes couronnées. Et cette tête là, retrouvée à la tête d’une nation dans le plus grand secret, semblait des meilleurs factures : avisée, ouverte, Mäje s’en sentait presque fière de voir qu’elle avait choisi ce prendre la direction du savoir, et non celle de la croisade. Bien qu’elle soit sûre que pour elle ce soit une forme de combat pour elle. Mais qui était-elle pour juger ?

Sans attendre leur reste, elles commencèrent à avancer de concert, mais constata qu’Aessyn’h avait autre chose en tête, certainement peu satisfait des mots étranges de la yorka. Mäje ne pu s’empêcher de lâcher un sourire caustique, sachant pertinemment que son collègue venait de faire une grossière erreur. Cependant, elle n’empêchant en rien la réaction de l’aigle d’or. Et elle ne se fit pas prier. Avec une froideur calculée et méticuleuse, elle réagit avec la férocité d’un tigre dans le calme d’un glacier. Alors que le jeu de puissance avec lui avec un victoire magistrale de la bête, la sylphide avait pourtant déjà un train d’avance dans l’échiquier politique, et en dévisageant la scène avec des yeux un peu vide, elle réfléchissait déjà à la suite.

Hinaya avait arraché son entrée d’une main de fer, ce qui ne serait pas pour plaire aux autres exécutifs. Et bien qu’elle la soutenait dans son geste, elle savait qu’il ne leur faudrait pas longtemps pour qu’on vienne leur demander des comptes, le pauvre garde ayant sûrement eut trop mal à sa dignité pour les laisser vagabonder à leur guise. Soit elles choisissaient de fureter en évitant le monde, soit elles allaient au contact, et quelque chose lui disait que ce serait sûrement plus dans l’ambition de la yorka, qui semblait déterminée à apposer son empreinte à la cité. Dans tous les cas, Mäje se sentait prête à monter au crédo, n’ayant de toute façon plus aucun compte à rendre à personne dans cette ville. Et être à côté de l’aigle avait également de quoi la griser un peu, assez pour que ce soit un sentiment gratifiant que de pouvoir mener l’enquête sans trop s’interroger. L’idéal serait bien sûr de trouver un juste milieu pour ne pas se faire jeter dehors, mais la yorka semblait l’avoir compris.

Quand Hinaya eut fini sa démonstration de force, elle les invita à partir, et c’est en conquérante que Mäje et sa troupe mirent les pieds dans la ville sylphide.


Vous lui avez rendu la monnaie de son arrogance... Je vous dois des remerciements, cela fait des centaines d’années que j’attends de voir cet air ahuri sur ce joli visage. Elle jeta un œil par-dessus son épaule pour regarder le dandy au sol qui leur jeter un regard ahuri. La sylphide répondit en haussant les épaules et avec un geste de la main. Majesté, je vous souhaite la bienvenue à Cimmerium !

Mäje ne pu s’empêcher de sourire de toutes ses dents avec la malice d’un serpent. Devant elle, la cité blanche s’élevait comme un mirage, d’une luminosité absolue, aux formes et aux contours majestueuses et atypiques qui tranchaient sur les montagnes flottantes aux alentours. Il y avait face à elle un escalier immense qui menait jusqu’au premier palier, là où se trouvaient artisans et commerçants. De là, elles pourraient partir jusqu’aux habitations, situées un peu plus haut. Les marches étaient immaculées, et pourtant millénaires. La route prendrait quelques minutes, alors autant de laisser aller à quelques confidences, puisqu’elle semblait les chercher.

Cela fait tant de temps que je suis partie... Et pourtant, rien n’a changé. Les mêmes visages, les mêmes marches... Sans le vouloir, la Dame parla avec une profonde lassitude. La cité détruisait à elle-seule toute l’inquiétude qu’elle s’était forgée, alors qu’elle se rendait compte avoir craint les souvenirs inspirés par ce lieu, plus que le lieu en lui-même. C’est ici que l’on naît tous, de l’essence divine pure. On nous enseigne tout le savoir possible et imaginable, puis on nous impose notre vie, on nous dicte nos valeurs, notre façon de parler, de penser. Je ne correspondais pas à ce monde de semblant : il me fallait du vrai. Le monde, la vraie vie de ceux qui le construise.

Sentant qu’elle allait trop loin, au risque d’ennuyer la jeune impulsive, elle finit par conclure son discours. D’un autre côté, elle était curieuse d’en savoir plus sur la vie de la souveraine... Mais ne savait comment l’aborder. Cette femme était un mystère dont elle ne détenait pas la clef. Devait-elle poser la question de but en blanc ? Quelque chose lui dirait que cela risquerait de couper court à toute cette aventure. Et puis, si elle souhaitait elle-même se confier, elle aurait tout le temps de le faire pendant l’ascension.

Bientôt en haut, elles arrivèrent sur une place chargée de monde, vaste et recouverte de mosaïques claires. Des étales stylisés et des boutiques soignées étaient visibles de toutes part, des écoles aussi, et Mäje fut brusquement projetée dans ses souvenirs. De nouveau, elle lâcha un soupire crispé... Mais c’était sûrement la réaction de ce publique qui l’intriguait. A peine étaient-elles arrivées que déjà, les regards se tournaient vers elles. Des locaux, quelques commerçants d’autres races... Elle se demanda comment Hinaya réagirait. Mais sans plus en dire, elle proposa à la yorka un chemin.


Nous devrions avoir plus d’information auprès des forgerons sur ce fameux eclaris. Tâchons de ne pas être plus discrètes : nous n’y arriverons pas. Et puis, comme vous l’avez dit vous-même, vous avez votre place ici. Alors, autant commencer notre visite en grande pompe ?
Mäje retrouva vite sa superbe, bien accompagnée, et prête à montrer qu’elles pouvaient ensembles avaler le monde.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 29 Oct - 0:00

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Un sourire malicieux ornant son visage doré, la dame s'imprégna de sa fumée de cendres quotidienne tout en écoutant, avec une certaine attention, le récit de la sylphide. Chacun de ses mots faisait écho à l'une de ses vies, celle où elle n'était pas maîtresse de ses propres choix. Elle comprenait, peut-être mieux que quiconque ce dont la femme voulait parler.
À travers ses mots, la dame ne voyait que la plus horrible des utopies. Les gens lui avaient dicté chacun de ses faits et gestes, chacune de ses pensées. Tout ce que cette femme lui expliquait, renforçait son idée que les Sylphides n'étaient rien d'autre qu'une espèce parasite. Mäje était bien là ; elle représentait cette exception qui venait confirmer la règle.

Pourtant, malgré cette révélation, la dame sentait qu'il y avait encore beaucoup de choses qu'elle ignorait sur cette femme. Et cela l'inquiétait. Car au fond, elle était une tête peut-être un peu trop pensante. Une sylphide qui s'échappe de sa cité, c'était rare. Très rare. Beaucoup trop rare, même.
Il y avait quelque chose en plus chez elle ou quelqu'un en plus, certainement, qui expliquait sa façon si spéciale de penser. Après tout, lorsque l'on nous dicte depuis notre plus tendre enfance une façon de vivre, il est impossible de pouvoir la changer sans un élément déclencheur. Sinon, dans ce cas, il y aurait beaucoup de sylphides déserteurs. Après tout, on ne peut se révolter contre la seule chose que l'on a connu. C'est une logique triste, certes, mais réaliste.

Alors, la dame décida de lui dévoiler quelques détails sur elle sans pour autant se permettre de trop en dire ; le but de sa démarche n'était pas de se confier à elle, mais d'en découvrir plus sur elle sans paraître louche.
Sa soif de connaissance lui dévorait l'estomac plus que jamais.

« Si la vie est injuste pour tout le monde, est-ce que ça la rend plus juste ? » Plus une question pour elle-même qu'une réponse pour la femme, la dame laissa échapper un sourire. « Aussi étrange que cela puisse paraître, je peux comprendre pourquoi vous pensez cela. À vrai dire, j'ai moi-même vécu une vie semblable à la vôtre. » Elle souffla sa fumée dans l'air. « Mais elle est morte, aujourd'hui. »


Les mains dans le dos, ses doigts s'entrelaçaient entre eux tandis qu'elle marchait tranquillement en faisant semblant d'être « aveugle ».
Bien sûr qu'elle sentait les regards se poser sur elle. Bien sûr qu'elle entendait les paroles putrides des autres. Bien sûr qu'elle savait tout cela.
Mais est-ce qu'elle s'en fichait ? Oui. Est-ce qu'elle aimait ça, au fond ? Peut-être.

Elle leva son bras afin de lui faire comprendre qu'elle pouvait attendre ici, au risque de faire tomber son plan à l'eau. Tout le monde la connaissait ici, et il semblerait que personne ne l'appréciât. Alors, il valait mieux pour tout le monde qu'elle reste en dehors de tout cela.

Ainsi, la dame entra, la tête haute, dans la forge afin de s'entretenir de la façon la plus fausse avec son forgeron. Ce dernier tapa sur son enclume avec force, faisant briller son corps parfait digne des Sylphides.

« Bonjour, je suis à la recherche d'un eclaris prénommé Lésée. »

L'homme releva la tête et arrêta son travail.
« Je sais bien ce que vous lui vouliez, hein. Mais, il ne vous aidera pas plus qu'avec les autres. Vous n'êtes pas la seule à chercher cet arc, madame. » La dame releva son visage en inspirant une longue bouffée d'air frais. « Il se trouve à la taverne, tout près d'ici. Encore. »

L'homme soupira profondément en secouant la tête, apparemment las qu'on vienne le déranger à cause de ce qui ressemble à un ivrogne. Et sans attendre une seule seconde de plus, la dame s'éclipsa. Elle rejoignit aussitôt sa compagne de voyage, et lui expliqua distraitement et en quelques mots ce que venait de lui dire le forgeron.

Plus elle écoutait le monde qui se jouait autour d'elle, plus elle sentait que ce n'était pas elle que l'on regardait le plus, mais bel et bien la sylphide.
La dame convoitait beaucoup de choses, elle était avide de pouvoir, de savoir, mais ce que recherchait cette femme ne l'intéressait guère, c'était plutôt sa personne en elle-même. Alors, la réussite de cette quête lui était tout aussi importante à ses yeux que pour la femme.
Ainsi, elle s'empressa de sortir, cachée au fond de son sac, une longue cape noire – qui pouvait cacher tout le beau corps de la sylphide –, et lui tendit sans prononcer un mot. Après tout, tout comme les yeux regardaient, les oreilles entendaient. Alors, il valait mieux pour elles qu'elle n'en dise pas plus.

En pénétrant dans la taverne, la dame fut étonnée de voir que rien ne ressemblait au lieu chaleureux que méritait ce nom. Au contraire, il ne respirait que la froideur glaciale d'une race fade. Et comme une minuscule imperfection dans tout cette beauté injuste, aucun rayon de soleil ne s'échappait de l'extérieur. La seule source descente de couleur n'était d'autre que la reine elle-même et la sylphide à la peau matte. Le reste n'était éclairé que par un feu de bois presque invisible.
La dame et la femme prirent alors place dans un coin sombre de la triste taverne, attendant un homme qui était peut-être déjà là.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 26 Nov - 23:25

Mais elle est morte aujourd’hui… Alors qu’elle escaladait les marches, ces mots repassaient inlassablement dans son esprit, devenu aussi brumeux que du coton. Un réel mystère, cette souveraine, qui semblait porter sur son dos plus de fardeaux que de plumes. Songeuse, ce sentiment l’accompagna jusqu’à leurs premiers pas sur la place. Cependant, alors qu’elle s’apprêtait à entrer la tête la première dans une quelconque armurerie, elle se retrouva coupée net par une main bien téméraire. Quoi ? Arrêtée comme un pauvre sujet ? Rongeant son frein, elle regarda la souveraine rentrer seule et la laissant comme un chiot abandonné sur le pas de la porte.
Mâchant sa frustration, la sylphide posa une main bien aigre sur sa hanche avant de retourner en arrière pour s’affaler sur un muret comme une adolescente en pleine crise. Mieux valait qu’elle ait un bon plan pour la pousser dehors ainsi, comme si elle se coltinait un chat noir marqué de malchance. Après, elle n’avait pas tort. Depuis leur arrivée, elle attirait plus de regards que la yorka, et on pouvait clairement dire qu’elle était connue comme le loup blanc. Autant avouer tout de suite une réputation de rebelle déserteur et signer tout de suite sa peine de perpétuelle persona non grata.

Ne sachant combien de temps sa partenaire prendrait, et désireuse d’être aussi utile, il ne fallut pas longtemps pour la sylphide pour s’éclipser comme un nuage de fumée et se dandiner vers le premier comptoir disponible, à savoir celui d’une ancienne connaissance, comme tous autour d’elle, qui travaillait comme tanneur. Bien que le monde de la maroquinerie et celui de l’archerie soient difficilement compatibles, elle espérait tout de même que les rumeurs fassent toujours vite le tour de la cité. Sans grande surprise, le brun centenaire releva les yeux et laissa échapper un sourire amer.


Mäje. Ça fait longtemps.

Toujours tanneur, Gessver ? J’aurai juré que tu te serai lassé de ces vieilles peaux plus tôt.

Bien essayé. Qu’est-ce que tu veux ? J’ai entendu dire que tu copinais avec les yorkas maintenant. Tu t’es lassé des têtes couronnées ?

Les nouvelles vont vite, à ce que je vois. Dit-elle avec un air chafouin, s’accoudant à sa table avec un air acide. Et tu me connais mal : elles ne me lassent jamais. Mais assez parlé : tu connais un certain Vigo ?

Levant un sourcil, le sylphide n’interrompit tout de même pas son travail, probablement un sombre soucis de comptabilité puisqu’il noircissait un cahier.

On est à la recherche de l’arc de ce bon vieux Lésée ? Envie de voler un peu plus le travail de tes pairs ?

Tu oublies que je suis moi-même commerçante. Mais réponds-moi, que nous disparaissions tous les deux de nos vies.

Vigo n’est plus à Cimmerium depuis une poignée d’années. Mais tu pourras toujours trouver sa femme… Quelque part. Maintenant file, tu vas faire fuir ma clientèle
.

Avec un sourire conquérant, Mäje avait déjà déguerpie avant qu’il ne finisse sa phrase, heureuse d’avoir pu mettre la main sur un début de réponse : enfin ! Et elle n’eut aucun mal à retrouver sa comparse qui sortait à son tour de l’armurerie, elle l’espérait avec de nouvelles informations. En quelques mots, elle lui résuma ses avancées, sans en rajouter plus. Cela lui ressemblait bien : elle ne semblait guère généreuse en mot, et plus le temps passait, plus la sylphide admirait ce talent de pouvoir correctement dispenser de son temps et de son énergie pour mener ses affaires. Lui emboîtant le pas, elle la suivit jusqu’à la taverne la plus proche ; et elle redoutait déjà de voir la réaction de la yorka face à ces établissements qui n’avaient rien à voir avec le commun des mortels.
Et à sa grande surprise, avant de rentrer, la souveraine lui tendit une cape sombre qu’elle gardait dans sa sacoche. Echangeant un regard avec elle – ou plutôt avec ses yeux clos, elle débattit longuement avec elle-même si elle devait accepter. Après tout, on ne lui avait jamais imposé de se cacher de la sorte, et elle devait admettre qu’elle le vivait comme un sacré affront. Même si on l’épiait comme une sorcière, elle restait un splendide spécimen que l’on se devait de ne pas couvrir. Mais une part d’elle devait admettre que sa présence éveillait un peu trop les anciennes blessures… Et qu’il serait peut-être mieux pour elles qu’elle mette son égo de côté pour enfiler le vêtement. Défaite, elle abdiqua, se jurant de s’arracher l’habit une fois l’arc en sa possession.

Une fois dedans, Mäje guida sa reine vers une table reculée, d’où elles pourraient avoir accès à tout le panorama. Alors qu’elle avançait, la dame des sables commença à s’interroger sur la mystérieuse cécité de la souveraine. Après tout, depuis leur rencontre, jamais elle ne l’avait vu trébuché, se prendre les pieds ou même souffrir de ce handicap, qui prenait par moment des airs d’avantage. Un pouvoir spécial, un sixième sens ? Après tout, les yorkas avaient souvent ce don grâce à leur être animal. Mais cette curieuse particularité attirait pas mal son attention, assez pour épaissir le mystère Hinaya.



Alors, le fameux Lésée serait ici… Murmura-t-elle doucement, tout en posant ses coudes sur la table pour poser son menton sur ses doigts entrelacés. Nous en aurons peut-être pour un petit moment, vous voulez boire quelque chose ? Mäje doutait qu’on les laisse rester sans rien prendre, aussi récupéra-t-elle la commande de sa majesté avant d’aller arrêter un serveur, devenant momentanément Äjhem au passage.




De toute façon, sous sa cape noire, personne ne verrait que le beau jeune homme portait une robe. Gardant cette forme un moment, il poursuivit. Pendant votre escapade précédente, j’ai pu en savoir plus de mon côté. Notre eclaris, Vigo Verseer, aurait quitté Cimmerium il y a quelques années. Mais sa femme serait toujours ici…

Pendant qu’il parlait, il balayait la salle des yeux à la recherche de quiconque aurait l’air d’un armurier de renom un peu accro à la bouteille. Brusquement, un visage vieux et buriné par des années de vie, abîmés par les rides et les cicatrices de l’âge. Un visage comme on n’en voit pas chez les immortels. L’homme bien grisonnant était à moitié allongé sur sa table, une flasque blanche et opaque devant lui, probablement déjà ivre.
Je crois qu’on a notre homme, votre altesse, murmura-t-il, ne prenant pas garde au serveur qui arrivait avec leurs verres. Il ajouta de patienter quelques instants le temps qu’elle l’interroge : dans cet état, il ne tiendrait probablement pas une interrogation musclée comme elle en avait l’habitude. Äjhem se leva discrètement, et prit le parti de s’asseoir à côté du vieil homme.

Vous êtes Lésée, n’est-ce pas ? Le sylphide murmura doucement, un peu peiné de voir le vieillard dans cet état.

Oui… Mais je n’ai pas ce que vous cherchez. Toutes mes œuvres ont été vendues et je ne fais plus de commandes.

Je ne suis pas à la recherche de toutes vos œuvres, seulement une : votre arc. Il aurait appartenu en dernier à Vigo Verseer, vous en savez quelque chose ?

C’est ce que j’ai cru entendre, oui. Mais maintenant je n’en sais foutrement rien, il l’aurait peut-être revendu qu’on m’aurait pas mis au courant. Alors fichez moi la paix. Il attrapa sa bouteille et allongea sa tête dans ses bras croisés.

Äjhem lâcha vite l’affaire, peu motivé à l’idée de déranger un vieil ivrogne qui s’était visiblement retrouvé déçu par la vie. Retournant à sa place, il attrapa son propre verre dans sa main sans pour autant le toucher. Il murmura à l’altesse, à voix basse, ce que le forgeron lui avait marmonné, ajoutant d’un air absent :

Je ne sais pas si il en sait plus que nous, mais seul, je ne parviendrai à rien. Sauf si vous souhaitez que je le persuade un peu plus… Il doutait que ça débouche sur quelque chose de sérieux, mais mieux valait consulter sa reine qui aurait peut-être une idée plus tranchée sur la question. Après tout, il en savait peut-être plus qu’il ne voulait bien le dire.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeVen 30 Nov - 12:46

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
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Les Sylphides, aussi écœurants soient-ils, étaient une espèce tout à fait incroyable.

« Cet homme en sait plus que ce qu'il veut vous fait croire. Il faut seulement savoir se montrer… persuasif, ma chère, ou devrais-je dire mon cher. »

La dame se releva sans plus de cérémonies, joignant les mains devant elle. Sa démarche était presque flottante tandis qu'elle se dirigeait calmement vers l'ivrogne Lésée. L'odeur d'alcool et du désespoir caressa ses narines sensibles, si bien qu'elle retenue difficilement une grimace de dégoût sévère face à l’œuvre pathétique d'une vie entière. Perturbée par cet arôme enivrant, elle fit craquer son allumette et glissa la flamme sur les feuilles incrustées dans sa pipe. Le parfum de la fumée la remit en confiance et enfin, elle s'installa près du soiffard.

Sous un élan de pouvoir, le serpent – qui se cachait au fond de son cœur et qui gardait entre ses crocs le côté malveillant maladif de la dame – s'échappa lentement de son terrier. Elle y trouvait un certain sentiment de plaisir à l'idée de pouvoir user de ses talents d'oratrice et de manipulatrice pour arriver à ses fins, car voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas eu l'opportunité de pouvoir s'amuser comme à l'époque de ses longues virées en mer. Pourtant, certaines choses ne s'oublient pas, et ce goût prononcé pour la suprématie ne s'était pas estompée avec le temps, même s'il restait malgré tout un peu moins visible qu'autrefois. Il y avait toujours cette soif de puissance, de pouvoir qui surpassait n'importe quelle autre envie.
Cet homme semblait être marqué de tous les signes distincts d'un mauvais menteur. Elle savait quoi dire pour lui faire cracher le morceau, si morceau il y avait. Car même si elle se montrait sereine et sûre d'elle, au fond d'elle, elle n'était pas certaine de pouvoir tirer quelque chose de cet ivrogne ; après tout, il ne savait peut-être rien. Seulement, la dame avait ce besoin malsain de montrer sa puissance, certes disparue.

« Vous savez, mon bon monsieur, j'ai récemment appris que l'aigle royal était l'une des créatures les plus rapides de la planète. Avec le faucon pèlerin, évidemment. » Elle émet un léger ricanement. « Il serait capable d'atteindre jusqu'à trois cent vingt et un kilomètre heures en piqué, n'est-ce pas fou ? Et leur vue, elle est huit fois plus perçante que le commun des mortels. Et des immortels dans votre cas. » Elle ricana à nouveau. « Chacun de ses yeux possède deux centres de mises au point qui lui permettent de voir devant et sur les côtés en même temps. Et alors que vous pouvez reconnaître que trois couleurs primaires, ils en perçoivent cinq. Cela fait ainsi de lui le plus grand prédateur aérien. »

La moquerie était son terrain de jeu préféré lorsqu'elle voulait tirer les verres du nez à quelqu'un. Elle parlait si fort que les deux tables à côté d'elle pouvait l'entendre. L'homme dénommé Lésée était certainement trop ivre mort pour pouvoir comprendre un traite mot de ce qu'elle pouvait dire, il est vrai, mais elle y trouvait un certain plaisir à s'échapper quelques secondes de ses responsabilités pour n'être qu'au fond, personne.
Même si elle semblait s'éloigner de ses préoccupations habituelles, elle sentait que Lésée s'était redressé, et qu'il commençait sérieusement à l'écouter ; certainement qu'il avait compris où elle voulait en venir ou était simplement trop surpris d'entendre un tel monologue après une cuite pareille.

Au-delà de ce qu'elle avouait indirectement, il y avait quelque chose que personne ne pouvait comprendre ; un sentiment d'impuissance, de haine sans nom envers la personne qui lui avait ôté injustement ce qui faisait d'elle un aigle. C'était comme si on lui avait laissé goûté au bonheur pour lui enlever aussitôt. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pu goûter aux couleurs du paysage qu'elle en avait oublié chacune des nuances. Autrefois, lorsqu'elle fermait les yeux, elle pouvait imaginer ce qu'elle avait pu observer en survolant le ciel… Mais, c'était une époque révolue, car à présent, elle ne voyait que des étendue de noir sans fin et de relief difforme.
Alors… Quelques fois... Seulement quelque petites secondes… Quand le monde s'éteignait pour elle… Elle se demandait si elle n'aurait pas préféré abandonner son peuple plutôt que de perdre cet unique et précieux sens.

La dame baissa le volume de sa voix tandis que son visage se faisait plus sombre à la simple pensée de sa rage intérieure.

« Malheureusement, le spécimen que j'ai en ma possession est aveugle. Voyez-vous, pourtant, la nature est bien faite, car elle compense ce handicap. Oh, certes, bien sûr, sa puissance reste totalement différente, mais tout le monde sait qu'il ne faut pas se fier aux apparences, n'est-ce pas ? » Elle tira sur sa pipe. « Il peut ressentir physiquement la présence ou l'approche d'un obstacle ; c'est ce que l'on appelle le sens des masses. Ou encore le sens radar, sixième sens qui lui permettrait de déterminer le positionnement et le volume des objets qui l'entourent grâce au rebond des ultrasons qu'elles envoient, il suffit pour cela d'émettre un bruit comme un simple claquement de doigts… Ou une respiration. » Son sourire s'effaça aussitôt. « Ma question est : allez-vous vous montrer coopératif ou devrais-je vous rendre coopératif ? »
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeVen 14 Déc - 12:42

Avec une certaine attention vers le majestueux oiseau qui s’envolait vers la table au fond, le sylphide avait un mauvais présentiment. En faisant tourner le liquide dans son verre sans encore toucher à son contenu, il observait le spectacle qui allait se donner sous ses yeux. Un spectacle tout en muscle, à en juger par la démarche conquérante de la yorka, bientôt enveloppée par un nuage de fumée de tabac. Un bien mystérieux rapace qui s’apprête à fondre sur sa proie. Le pauvre Lésée avait soudain des airs de lapins ou autre victimes innocentes des serres de l’aigle.

L’envie de fumer à son tour le prenait terriblement, mais il dû se contenter d’être totalement sobre pour rester à son poste d’observation. Ceci dit, quelque chose lui disait que le spectacle risquait de tourner court, et qu’il n’y resterait pas longtemps. Il joua du bout des doigts avec ses cheveux blancs et soyeux, songeur et concentré. De sa place, il ne pouvait pas entendre exactement la tenue de ses propos, et il le déplorer complètement. Après tout, ne serait-ce que pas curiosité, il aurait voulu savoir ce que la souveraine appelait ‘’force de persuasion’’.
Pourtant, plusieurs secondes plus tard, elle aperçu le vieil homme se tordre le visage de terreur et il se leva prestement pour les rejoindre avec la vivacité d’un félin. Avec peut-être un peu trop de familiarité, ne serait-ce que pour montrer qu’ils étaient dans le même camp, le sylphide passa une main brève sur l’épaule recouverte de plume de la yorka pour baisser les yeux vers le personnage qui en renversa sa flasque.

Pourquoi ? Pourquoi venez-vous me tourmenter ? Je n’ai rien demandé !

Comme vous l’a dit mon aimable partenaire, ou pas d’ailleurs, nous ne vous voulons aucun mal… Dans le fond. Sauf si vous nous détournez de notre but. Alors, si vous savez quoique ce soit, nous vous serions gré de nous le dire. Il ajouta, sentant d’une façon palpable la rage froide et calculée qui bouillonnaient à sa droite. Et vite.

Le terran eut l’air profondément meurtri, passant à une vitesse folle entre rage et crainte et peur et colère… Beaucoup trop d’émotions qui devenaient écœurantes pour le sylphides qui ne se sentaient pas capable de distiller ces faciès avec l’odeur d’alcool. Finalement, il sembla enclin à rendre les armes : et heureusement car il voyait du coin de l’œil le personnel de l’établissement les surveiller depuis l’ersatz de comptoir.

J’ai voulu le récupérer… J’ai voulu le reprendre, mon arc ! C’est mon travail ! Mon œuvre ! Et ces salauds m’en ont dépossédé… Mais le Vigo l’emportera pas dans la tombe ! Quand il est parti, j’ai… Je l’ai remplacé par un faux.

Äjhem haussa un sourcil interrogateur. Un faux ? Vous voulez dire que vous lui avez donné un faux avant qu’il parte ?

Oui… C’est sa femme qui a gardé le vrai… Elle m’avait juré de me le remettre mais elle m’a trompé, elle aussi. Il eut l’air profondément défait. Plus personne ne me respecte ici, je pensais qu’avec mon arc je retrouverai ma splendeur…

Vous savez, le travail d’un homme ne se résume pas qu’à un point dans votre vie, mais à l’intégralité de vos actions. Ce n’est pas lui qui rachètera votre splendeur, mais ce que vous pouvez encore faire
. Äjhem attrapa sa flasque et la prit avec lui. Commencez par arrêter de boire, mon vieux. Ca vous réussi pas. Et si vous voulez retrouver votre travail : créez un arc encore meilleur. Mais vous pouvez compter sur moi : je saurai mettre votre travail sous son meilleur angle… Et pas entre les mains d’une vieille morue qui le tient en otage.

Äjhem, qui dépassait maintenant la souveraine en taille, posa discrètement sa main sous son coude pour leur faire signe de partir. Ils avaient leur réponse : c’était maintenant à Lésée de reprendre sa vie en main. Quelque chose lui disait que Mme Verseer devait loger dans le quartier résidentiel. Et qu’avec tout ce ramdam qu’ils avaient dû causer, elle ne serait pas spécialement difficile à trouver. Avant de sortir, il avala d’une traite sa boisson et régla leur consommation discrètement, ne souhaitant pas attirer l’attention outre mesure sur eux.
Prochaine étape : la maison Verseer. Ou plutôt, ce qu’il semblait en rester. Le sylphide aux cheveux blanc eut l’air particulièrement grave et songeur. Il était foncièrement différent de Mäje, plus introverti et sérieux, mais également plus manipulateur et trompeur. Il était dur de savoir ce qu’il pensait vraiment en cet instant précis. La vérité était qu’il se demandait très sérieusement s’ils n’allaient pas se prendre des gardes sur le chemin, étant donné que leur parcours était déjà jalonné d’incidents…
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeDim 6 Jan - 21:43

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
( Everybody Know → Sigrid )
Coincée entre la surprise, la colère et l'indifférence, la dame éteignit le monde, l'espace d'une discussion. Elle savourait l'odeur de la cendre tandis qu'elle réfléchissait à la situation présente. Elle s'étonnait elle-même de ressentir, bien qu'infime, une certaine affection pour ce personnage si atypique qu'était Mäje. Et, ce petit sentiment, qu'elle assimilait à de la faiblesse pure et dure, n'était que le début d'une longue histoire. Aussi aveugle était-elle, il y avait des choses qu'elle pouvait sentir. Pour certains, on appellerait cela l'instinct animal. Et celui-ci lui dictait d'offrir une confiance, qui deviendrait bientôt certainement aveugle, à cette femme, cet homme. Cette réalité lui était impossible ; la dame n'éprouvait rien d'autre que du dégoût envers sa race, si bien qu'elle ne comprenait pas comment elle arrivait à la différencier de ses confrères et consœurs.
Il y avait ainsi quelque chose d'inexplicable qui lui permit de garder son calme et les lèvres closes malgré l'initiative de cet être tout en couleurs, de ce bras autour de ses épaules.

Lorsqu'elle ralluma enfin le monde, ce n'était que pour éviter de rentrer dans quelqu'un ou quelque chose, bien que les voix du monde restaient sourdes à ses yeux. Rare était les fois où elle se permettait de baisser la tête devant des êtres qu'elle n'estimait nullement. Et pourtant, c'est ce qu'elle fit, ornant son visage par la même occasion de sourcils froncés.
Sa pipe coincée entre ses lèvres et les bras croisés entre eux, elle cherchait une excuse introuvable à ces sentiments traîtres. Et quand enfin, les pas de l'homme s'arrêtèrent, elle entendit à nouveau normalement.
Elle sentait qu'il regardait quelque chose alors, elle s'en approcha et glissa sa main sur le vieux bois de la porte, ce qui lui permit de remarquer une feuille, accrochée à celle-ci. Elle parcouru ses doigts sur le matériau afin d'essayer de sentir un mot, faute de pouvoir les lire. L'un d'entre eux semblait ressortir plus que les autres, comme s'il avait été repassé plusieurs fois à la plume : absente.

« Et maintenant. » Elle soupira de lassitude et s'adossa sur le mur, les bras croisés. « Et maintenant, on attend. »

La dame avait appris avec le temps à déchiffrer la complexité de ses sens, notamment le toucher ; ce dernier ayant décuplé avec la perte de sa vue, elle fut étonnée, la première fois, de découvrir à quel point les textures du monde étaient complètement différentes. Comme si elle était entrée dans un nouveau monde, totalement inconnu à ce jour.
Son mentor lui avait appris à le contrôler, le déchiffrer, au même titre que ses autres sens. Et ainsi, elle sut avec le temps, grâce à cette troisième et dernière vie, comment fonctionner réellement les rouages de l'univers.

« Alors, qui êtes-vous au juste... ? » Elle laissa échapper une fumée de cendres avant d'éteindre une bonne fois pour toute sa pipe d'un simple coup de vent à l'aide de l'un de ses pouvoirs. « Une si belle magie, je ne peux que le reconnaître. »

Il y avait des choses qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Des mystères que la Nature avait posé ci et là, les décorant avec le plus de minuties dont Elle était capable. Cette magie-là que possédait Mäje était un grain de sable parmi la longue liste de questions que gardait jalousement cette entité.
Par ailleurs, il n'accentuait que l'envie de la dame d'en savoir plus sur elle. Sur lui. Sur eux. Elle se demandait comment diable elle avait pu réussir, comment elle était arrivée à garder un être capable de penser ou réfléchir par lui-même en elle. Toute la complexité de l'Homme avait été créée à l'aide d'un pouvoir divin et elle, était capable de le reproduire à la perfection. Elle se demandait qui il était. Un sylphide, sûrement. Ou peut-être encore plus fou, une race que personne ne connaissait, créée de toute pièce par Mäje.
À présent, elle le regardait fixement de cette envie maladive, de ce regard digne des plus grands éclaris ou de la reine des masques.

Soudain, des bruits de pas lourds retentirent avec force, effaçant ce sourire qu'elle n'avait pu retenir. Son visage s'était tourné d'un geste vif, vers la source du bruit, à la fois si loin d'eux et si proche en même temps. Pour ainsi dire, elle était la seule à les entendre, pour l'instant du moins. C'était sûrement des soldats, il n'y avait rien qui pouvait faire un tel bruit dans cette cité.
Avant leur arrivée, la dame marmonna dans sa barbe des mots, presque inaudibles, pour prévenir son acolyte. Et quand ils apparurent, ils se plantèrent sans surprise devant les deux gens, écartant les passants loin de la scène et de leur chemin.

« Veuillez nous suivre. Et vous, ôtez-moi cette vulgaire cape. »

« À la bonne heure ! Pourtant, je crains, chers gens, de devoir décliner votre offre. Bien que généreuse, je le conçois. » Elle tapa sur le sol à l'aide de l'une de ses griffes afin d'évaluer le nombre de gardes qui leur faisait face et essaya de détourner l'attention de l'homme en déployant ses ailes, faisant mine de s'étirer. « Je ne suis qu'une humble aveugle qui ne mérite pas tant de curiosités de votre part. Allons messieurs, je suis certaine que vous avez mieux à faire que de vous occuper d'une handicapée inoffensive. Me tromperais-je ? »

Quelques passants qui essayaient de regarder ce qui se passait gloussèrent en entendant le monologue de la dame.
La moquerie, toujours !
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 14 Jan - 10:52

Au moins, l’habitation n’avait pas été trop dure à trouver parmi le reste du quartier. Au contraire et à sa grande surprise, elle tranchait complètement avec le voisinage. Haute, colorée, vivante. Sans doute l’œuvre d’un artiste un peu illuminé ou d’un architecte engagé qui en disait long sur l’éclaris – ou sa bien-aimée. Certainement des caractères bien atypiques pour des sylphides, et Äjhem s’en réjouissait d’avance.
Sur le chemin, néanmoins, il fut encore plus surpris de constater le mutisme d’Hinaya. Elle ne s’était jamais vraiment confondue en discours mais elle semblait profondément plongé dans ses pensées. Ce n’était pas pour déplaire à l’immortel, qui n’avait ni le même penchant pour le dialogue, ni la curiosité maladive de son alter ego. Marcher en silence lui allait très bien, et si elle préférait ne pas entamer la conversation, ainsi soit-il.

Quand la maison fut à portée de mains – ou d’ailes, tout dépend du point de vue, quel ne fut pas son désappointement quand il découvrit qu’elle était vide. Heureusement, ce désagréable sentiment fut tempéré par une découverte bien plus intéressante.


Remarquable…  
Souffla-t-il surtout pour sa personne, en voyant faire la yorka avec le bout de papier griffonné devant la porte. Alors vous savez lire avec vos mains ? Vraiment remarquable.

Il radotait, mais de fascination. Contrairement à sa moitié, il avait beaucoup de respect pour les exploits simples mais grandioses de la vie, et il trouvait merveilleuses les capacités d’adaptation de la souveraine, et sa façon de se battre malgré son handicap. Une grande personne capable de miracles, sans nulle doute.
Suivant tranquillement ses directives, il entreprit d’attendre, s’adossant sans grandes cérémonies au mur de l’habitation. Quitte à être bien visible au retour de la Dame qui trouverait deux inconnus devant sa porte. Quand la yorka l’interpela quelques secondes plus tard, il fut à la fois flatté et surpris, et lui répondit avec un faux geste de son magnifique chapeau imaginaire, jouant de sa taille pour faire une ample révérence – pour peu qu’elle puisse percevoir ses mouvements. Il était vrai qu’ils n’avaient pas encore été présentés, aussi profita-t-il de l’occasion pour palier à cette maladresse.


Äjhem, pour vous servir. Il est vrai que nous n’avions jamais eut l’occasion de nous rencontrer. Il souriait avec malice, mais devait s’admettre troublé par le regard persistant qu’elle lui lançait. Comme si elle pouvait vraiment le voir – les voir – malgré sa cécité. Il en rougirait presque… Un regard pur, cristallin et pieux, acharné. Il y lisait une certaine fière, comme si l’oiseau se perdait entre visible et invisible, indicible. C’était réellement … Troublant. Comme si il lisait tout droit à travers lui. Jusqu’à Mäje, peut-être ? Se remettant les idées en place, il poursuivit en ricochant sur  sa question. Merci du compliment, ma reine. C’est bien une magie, dans le fond. Dans les faits, je suis bien placé pour en débattre.

Rares étaient ceux qui, au courant du subterfuge, croyaient qu’il n’y avait pas de Mäje en lui ou de lui en elle. Qu’ils n’étaient qu’un esprit pour deux corps. Et pourtant, c’était bien l’inverse : leur corps et l’amour du jeu et des richesses étaient bien un de leurs seuls points communs. Non pas qu’ils ne s’apprécièrent pas, dans le fond. Ils se complétaient, se comprenaient, et telles les deux faces d’une même pièce ne formait qu’un tout bien huilé comme une seule et même âme. Et toujours en lien, ils savaient tout de l’un et de l’autre. Et bien qu’il n’y ait que dans le sommeil qu’ils puissent se côtoyer, c’était comme si ils ne se quittaient jamais.
Il aurait bien poursuivi, mais un scintillement derrière la yorka attira son attention sans qu’il ne puisse connaître leur origine. Un changement sur le visage de l’hybride lui confirma qu’il se passait quelque chose, et elle lui souffla bien vite qu’ils ne seraient plus seuls très longtemps comme la fin d’une belle histoire.
Et les ennuis commencent… Murmura-t-il dans sa barbe, chassant une poignée de cheveux blancs de ses yeux.

C’est sans surprise que les gens en arme se pointèrent devant eux, droit et faussement fiers comme une armée de pantin répugnant. Et réaction, Äjhem jeta par-dessus son épaule un pan de la cape, se donnant volontiers des airs de diva. Encore heureux qu’il n’avait pas la célébrité de son double, sinon ils seraient dans des draps bien plus sales que maintenant.

Il aurait volontiers réagi à la sommation de leurs nouveaux ennemis mais Hinaya commença avec une flexibilité et un charisme impressionnant, jouant de sa stature pour faire pâlir les quelques hommes. Ils échangèrent entre eux des regards paniqués et c’est non sans une certaine fierté qu’il la regardait faire. Un bien bel oiseau… Quel dommage qu’il soit le seul de ses semblables à s’en apercevoir. Leurs faces rondes et allègres en étaient presque écœurantes. Piqué à vide, il ne comportait pas laissé faire cette injustice, et abandonner le rapace à les sauver seule.


Allons messires, vous voyez bien que nous sommes inoffensifs !
S’exclama-t-il d’un ton mielleux, restant dans l’ombre de ‘oiseau de proie. Nous ne faisons de mal à personne… Voyez , nous sommes sages comme des images.

Il se répugnait à jouer les plaintifs, et pourtant une part de lui s’amusait bien. C’était un jeu dans lequel Hinaya semblait exceller, et pour ne pas se sentir à la traîne, il se sentait poussé à la suivre aveuglément. Et pour appuyer sa Reine d’un petit air de menace, il poursuivit, plus mystérieux que jamais :


Messieurs, vous ne comptez pas faire répéter Madame…
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 28 Jan - 21:59

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
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Le monde est rempli d'ignorant, c'est un fait. Mais, ce qui savent, préfèrent se taire.
Ainsi, les soldats abdiquèrent et rebroussèrent chemin dans le même vacarme d'il y a quelques minutes. Ils semblaient pourtant si silencieux, et n'avaient pas bronché parler depuis. Peut-être qu'ils reviendraient, mais pour l'instant, ils n'avaient aucun pouvoir ou aucun droit sur eux. Et c'était peut-être exactement ceci qui les perturbait autant. On sentait nettement leur impuissance flotter dans l'air tandis qu'ils s'en allaient. Pour des soldats aussi expérimentés qu'eux, quelle humiliation que de se faire clouer le bec sans pouvoir y répondre. La vérité était là ; ils n'étaient que des sous-fifres essayant d'asseoir une autorité inexistante en s'attaquant aux étrangers ou à son propre peuple, tout simplement. Leur force ne leur suffirait pas, leur armure non plus d'ailleurs. Ils étaient certainement persuadés pouvoir écraser les plus faibles seulement grâce à celui-ci. Mais ils savaient autant que la dame qu'ils n'étaient rien.

« Ils savaient qu'ils n'avaient pas ce droit. Mais plus important, ils savaient que j'avais un titre qui me protégeait. » Elle lâcha un rire sec. « Mais voyez-vous, ce qu'ils ignorent encore, c'est que ce n'est pas mon statut qui veille sur moi. »

Ce n'est pas le nom qui fait la personne, et c'était exactement cela que ces gens ignoraient.
Elle était persuadée que la plupart des monarques vivant en Istheria – ou bien simplement des têtes hautes d'ailleurs – n'approuvait et ne savait tout simplement pas ce fait. C'était un état d'esprit, une aura, un tout qui rendait la personne importante et « grande ».
Il est curieux de se dire que dans ce monde, les gens préfèrent se baser sur le poids de leur bourse plutôt que leur qualité. Mais le monde est fou. Et peuplé de menteur.

La dame ne se basait jamais sur ses acquis, car quand bien même elle possédait tout le pouvoir de l'univers, elle savait qu'elle resterait toujours une éternelle insatisfaite. Elle connaissait que trop bien ce que l'on ressentait lorsque l'on était tout en bas de l'échelle sociale, ce que très peu de gens avait le droit de voir. Et bien heureusement d'ailleurs ; personne n'avait réellement besoin de ressentir une telle souffrance.

Bien sûr, elle aurait très pu chanter ses malheurs à qui voulait bien l'entendre, mais voilà, elle détestait la fausse pitié. Elle savait que ce n'était pas quelque chose dont on devait se vanter. Bien au contraire, car cela voudrait dire qu'elle était faible.
Pourtant, ce qu'elle ne comprenait pas, c'est quand agissant ainsi, elle détruisait tout ce qui la rendait si belle ; elle détruisait son humanité en choisissant de montrer ce qui l'intéressait vraiment. L'Homme est la créature la plus magnifique qui fut crée en ce bas monde, car ses faiblesses en font une beauté parmi le malheur. Et c'était là toute la réalité.
Alors, elle préférait vivre d'illusions. Ironique en sachant qu'elle prétendait tant les haïr.

Elle prit alors une longue respiration avant de laisser échapper un léger soupir de ses lèvres presque closes tandis qu'elle se frottait vigoureusement le visage. Les passants étaient repartis dans leur monde et la cité ignora à nouveau les deux petits êtres dans un vacarme digne de son envergure.

« C'est vrai… On regarde tous en l'air à la recherche de notre réalité. » Son sourire malicieux s'élargit tandis qu'un de ses sourcils s'élevait. « Alors qu'il est amusant de constater qu'au bout du compte, il faut simplement ouvrir les yeux. »

Il y avait quelque chose qu'on ne pouvait guère enlever à la dame ; elle écoutait toujours son cœur. Les autres appelaient cela aussi l'instinct animal.
Au plus profond de ses entrailles, il y avait un quelque chose qui lui rappelait toujours ce qu'était la confiance. Elle savait à qui la donner et c'est bien pour cette raison qu'elle la gardait aussi jalousement. Le monde était hostile à ses yeux, ainsi, elle n'offrait sa confiance qu'à très peu d'élus, ayant suffisamment vécu de ses erreurs.
Pourtant, bien qu'elle ne le dirait certainement jamais clairement, elle venait tout juste d'exprimer sa gratitude envers Mäje et Äjhem. Elle les remerciait d'avoir réussi à briser, l'espace d'un instant, la carapace qu'elle avait érigé autour d'elle. Seulement pour eux. Ils ne se connaissaient certes pas, mais il avait des choses dans cet univers qui révélait de l'irréel. De l'impossible. De l'improbable. C'était toute là, sa réalité.
Mais enfin, malgré cela, elle gardait une once de secrets pour elle. Sur ses vies, principalement. Car bien qu'elle offrît, dans de rares cas, sa confiance, ce n'était qu'un mensonge face au mystère qu'elle gardait pour elle. Pour ainsi dire, son peuple lui-même n'avait pas le droit de pénétrer dans le jardin secret de la dame. Voilà à quel point une personne pouvait être brisée. Voilà à quel point elle voyait le monde comme hostile et dangereux.

Le temps s'écoula ensuite lentement. Et pourtant, la nuit vint montrer le bout de son nez, donnant à l'horizon l'étrange couleur du cuir rouge. L'atmosphère de la cité était devenue plus fraîche et dégageait une certaine odeur de calme tandis que les passants commençaient tout doucement à rentrer dans leur logis. Les deux êtres étaient toujours là, avaient échangé quelque peu certes, mais continuaient à attendre la venue de la fameuse femme qui serait en mesure de les aider. Alors, lorsque la dame commençait légèrement à s'impatienter – si bien qu'elle se fût assise sur la pierre froide du sol –, des bruits de pas pressés vinrent chatouiller ses oreilles. Instinctivement, elle releva alors le visage et tapa avec ses griffes sur le mur pour attirer l'attention de son acolyte, puis montra, d'un geste bref de la tête, l'endroit où la femme devrait se trouver d'une minute à l'autre. Restait seulement à savoir si elle choisirait de fuir ou si elle se montrerait plus intelligente que son ami Lésée.  

Mais bientôt, elle s'enfuyait.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 11 Fév - 14:08


Ils sont moins bêtes qu’ils en ont l’air…
Pouffa-t-il dans sa barbe. Il se redressa et s’écarta à juste titre de l’oiseau qui semblait elle aussi satisfaite d’avoir faire fuir les hommes armés. Ses mots étaient comme à son habitude étrangement énigmatiques, et pourtant il lui sembla pouvoir lire à travers eux. Vous ne pensez pas si bien dire, Souveraine. Et pourtant il n’est pas bon les sous-estimé : quelque soit votre aura, ils sont comme des vipères arrogantes, noyées dans leur propre venin. Mieux vaut deux auras qu’une si vous voulez mon avis.

Äjhem les regarda déguerpir du coin de l’œil, constatant que non loin d’eux une petite foule s’était formée et les dévisageait comme deux animaux de foire. Du haut de sa grande taille et de sa silhouette androgyne, il les poussa de la main en lançant un :

Oust ! On s’en va, il n’y a rien à voir, jeunes gens ! Attendant que les immortels s’en aillent, plus ou moins âgés et visiblement déçu du spectacle. Petits c…

Mais l’oiseau lâcha brusquement un soupir teinté d’émotions, et l’immortel dû admettre qu’encore une fois, c’était un message difficile à décoder. Bien que ses mots semblassent particulièrement forts, il parvenait difficilement à les déchiffrer comme un message important, une missive secrète qui détenait à elle seule l’avenir d’une nation. Et pourtant il sentait intimement qu’ils lui étaient destinés – à eux, peut-être, sans qu’il ne parvienne à se l’expliquer. Accompagné d’un sourire allègre, l’oiseau semblait métamorphosée, et Äjhem en resta tout penaud, absorbé un instant par ses lèvres sauvages avant de revenir à lui dans un souffle chafouin.


S’il suffit d’ouvrir les yeux, vous êtes le centre de mon regard, ma Dame… Murmura-t-il avec une once de mystère, peu certain de ce qu’il disait ni de la direction risquée qu’il prenait dans le dos de Mäje dont il sentait la méfiance à l’autre bout de son cœur. Et pourtant il ne pouvait garder pour lui la majesté qu’elle lui inspirait, ni le respect puissant qu’il commençait à tisser pour la reine yorka.

Il n’en fallu plus pour qu’ils reprennent leur piquet de grève, et que les minutes, et les heures passent sans plus de nouveauté. Ils échangeaient par-ci par là quelques mots, et finalement l’immortel s’en retrouvait plus ravi – bien qu’il ne le montre que peu. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pu jouïr de tant de présence en ce bas-monde, et il était intimement persuadé que le cadre faisait beaucoup. Mäje et son égo aurait rapidement reprit leur place depuis bien longtemps s’ils n’avaient pas été à Cimmerium, et le fait que cette ville constitue sa plus grande crainte était probablement la raison de son salut éphémère qu’il ne manquait pas de savourer. Habituellement ils ne pouvaient jouïr que d’une heure ou deux, alors aujourd’hui, il comptait bien en profiter.


Elle se fait désirer…
Finit-il par lâcher alors que les soleils terminaient leur course. Baya’Ya va m’en vouloir. Il imaginait déjà la grosse phacochère lui crachait dessus avec son élégant groin.

Et pourtant un bruit de griffe attira son attention, si bien qu’il tourna son visage raffiné vers la yorka, qui à son tour lui indiqua d’un mouvement de tête une direction plutôt proche d’où provenait des bruits de pas. Une femme blonde à la beauté enchanteresse et aux yeux émeraudes se dandinaient dans leur direction, tirant déjà de son sac une clef d’argent. Quand leurs yeux se croisèrent, il comprit immédiatement qu’il s’agissait de leur nouvelle proie. Il ouvrait déjà la bouche pour la saluer, quand celle-ci fut prise d’effroi et se mit à courir dans le sens inverse.

Attendez ! bon… Il avait toujours été un fin lévrier et bien plus sportif que son alter égo, aussi se lança-t-il à sa poursuite, se rappelant rapidement qu’il portait encore les frusques hautement féminine de la dame des sables, et que ses jambes musclées ne parvenaient à rien dans cette robe trop proche de son corps d’athlète. Et merde ! Dans un éclair, Mäje était de retour, bien plus à l’aise en talon pour se lancer à la portée de sa nouvelle victime.




Et elle dû mettre son cœur artificiel à l’épreuve pour atteindre la jolie blonde qu’elle attrapa du bout des doigts par le poignée, visant le bon moment à quelques centimètres d’elle, priant pour réussir son coup. De par la vitesse, elles tombèrent toutes les deux et roulèrent sur quelques mètres, Mäje prenant l’avantage en roulant sur la dame dans une attitude bien virile.

Pardonnez mon acte cavalier sans cheval, mais il faut impérativement que je vous parle. Elle s’écarta rapidement avant que la jeune femme ne se mette à crier, et lui tendit la main avant que le scandale n’éclate. Pardonnez mon audace, ma Dame ; Et puis, pourquoi vous êtes-vous mise à courir comme ça ? Je n’ai plus vingt ans ! Elle reprit son souffle, serrant doucement le poignet grâcile. On vous attend depuis des heures, c’est un comble, ça…

La demoiselle releva vers elle des yeux d’anges.

Je… Je vous ai prit pour les intrus… On ne parle plus que de ça dans la cité, deux individus se baladeraient impunément dans la ville en causant des troubles sur leur passage. Une sylphide et une yorka.

Son sang noir ne fit qu’un tour, et Mäje du avaler profondément et discrètement sa salive pour retenir un rire nerveux. Ah ? Quelle coïncidence. Heureusement que nous ne les avons pas croisées avec mon amie, ils nous auraient peut-être fait du mal… Dressant le dos, elle s’exclama avec aplomb. Mänesh’va, pour vous servir. Nous ne vous voulons aucun mal, ma Dame. Nous avons seulement fait un long chemin pour vous rencontrer.

Elle regardait avec une intensité folle la dame, un sourire charmant aux lèvres, ne pouvant qu’apprécier la beauté évanescente de la dame. Celle-ci ne semblait pas être une sylphide elle-même, ou elle aurait rapidement constaté qui était vraiment son hôte. Et pourtant elle n’avait pas relevée sa fausse identité, un mot qui voulait ironiquement dire fumée dans un dialecte local chez les tribus argyréennes.  Faite qu’elle accepte et qu’elle les mène chez elle… Elle ne voulait pas avoir à l’enfumer pour voler sa clef et terminer les choses comme une voleuse – qu’elle n’était pas. Son air devant brusquement très grave, et dû convaincre la sindarine qu’elle ne mentait pas.


C’est d’accord. Suivez-moi, je vais vous accueillir. Elle reprit son souffle à son tour, et emmena Mäje, ou plutôt Mänesh’va, dans son sillage. Plus qu’un petit pas, et l’arc était enfin à sa portée… Dés qu’Hinaya était à portée de regard, elle tapa de ses talons sur le sol, pour la prévenir de se tenir prête, l’entrée était toute proche.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeLun 18 Fév - 23:17

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
( Everybody Know → Sigrid )
La méfiance était une forme évidente d'intelligence. Et la confiance de bêtise.
Mais alors, se baser sur l'étendue – présumé – de son pouvoir était certainement une lourde erreur de la part de la dame. Une erreur qui fut toute de suite rectifia par Äjhem. C'était exactement cela qui l'inquiétait ; elle se rendait compte qu'elle avait besoin d'eux comme de la moitié de son cœur, de son âme. Ils étaient faits pour la guider dans le chemin obscur qu'on appelait destin.

Mais alors que l'homme répondait à ses mots, son cœur de pierre se réchauffa lorsqu'elle entendit les paroles d'Äjhem. Évidemment, il n'avait pas compris qu'elle faisait référence à lui et sa Mäje, mais la façon dont il lui répondit fut malgré tout touchante. Elle fut à la fois surprise et reconnaissante de ce qu'il lui transmettait. Elle n'était pas sûre d'avoir saisi tous le mystère de ses propos, mais elle se contenta de lui montrer un sourire franc comme réponse. Elle aurait voulu lui montrer une marque d'affection plus évidente, mais elle avait peur de fermer les yeux sur ses valeurs en choisissant d'offrir une confiance aveugle à cet être. Ce n'était peut-être pas le moment. Or, elle ignorait encore à quel point elle était tombée amoureuse de ces deux âmes si pures.

La scène hilarante qui suivit l'arrivée de la femme laissa malgré tout perplexe la dame. Alors, c'était de cela dont parlait Äjhem : ces vipères avaient dégainé leur venin. Mais alors que la sylphide revenait tranquillement sur ses pas, la reine s'était déjà relevée de toute sa hauteur, le menton redressé et les ailes recourbées. Elle salua respectueusement d'un signe de tête la femme et tandis que celle-ci essayait tant bien que mal d'ouvrir la porte de son logis, elle s'approcha discrètement de sa compagne de voyage pour glisser un mot ou deux.

« Même aveugle, je sens le regard qu'elle pose sur vous. » Elle laissa un sourire amusée colorer son visage, retenant tant bien que mal un rire. « Qu'en serait-il d'Äjhem, alors ? »

La femme se retourna alors vers les deux acolytes et les fit joyeusement entrer dans sa demeure, ignorant toute la bêtise de son choix.
Déjà, la dame avait préparé un plan qui serait certainement capable de fonctionner sans même que la femme ne s'en rende compte. Étant donné que Hinaya maîtrisait parfaitement l'art des mots, elle se désigna machinalement comme la diversion parfaite compte tenu de la situation. Elle espérait pouvoir faire éclipser – ne serait-ce qu'un instant – la beauté qui semblait maintenant évidente de Mäje ou d'Äjhem. Car dans le cas contraire, elle devrait se glisser elle-même dans la maison de son hôte afin de voler vulgairement son arc.
Bien entendu, elle avait imaginé un autre plan encore plus mesquin que celui-ci. Et si le mouton se jetait lui-même dans la gueule du loup ? Peut-être bien que la beauté du corps et l'art de la langue puissent suffire pour lui arracher son œuvre. Peut-être bien que la femme leur montrerait – sans même voir la vérité en face – l'arme que désirait Mäje si ardemment. Peut-être bien qu'elle leur offrirait sur un plateau d'argent l'objet de toutes les convoitises.
Et dans ce cas-là, elles seraient bel et bien les reines de la fourberie ; elles seraient le masque et l'arme.

Tandis que les deux êtres s'installaient chacun dans un fauteuil grossier, la femme se pressaient déjà afin de disposer des aliments sur une table basse de cristal.
Bientôt, la dame enfila un nouveau masque.

« Je suis honorée de vous rencontrer enfin, ma chère. Je suis Val'Meëza. » Elle laissa un petit rire teinté d'ironie s'échapper de ses lèvres à l'intention de Mäje. « On raconte que vous êtes la gardienne des trésors et connaissances de la cité de Cimmerium. » La dame essayait d'hypnotiser la femme afin de laisser tout le loisir à Mäje de fouiner un peu. « Notre curiosité nous tuera certainement car nous voilà ici pour écouter vos plus grandes histoires. Imaginer un peu qu'on pourrait finalement vous rencontrer… » Un soupir exagéré illustra ses propos. « C'est un rêve, j'ose croire ! »
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeMer 27 Fév - 11:09

La sindarine semblait s’agiter avec la clef de son logis, et luttait fermement contre sa propre porte. Mäje, qui attendait aux côtés de la yorka, n’était pas peu fière que leur entourloupe fonctionne, et que ses charmes aient les mêmes effets sur leur victime innocente… Ou pas. Une chose est sûre, la souveraine semblait l’avoir remarqué également, et se pencha vers elle pour lui souffler quelques mots en toute discrétion, ne manquant pas d’arracher à l’immortelle un sourire amusé.

Si elle peut nous apporter l’arc sur un plateau, je ne manquerai pas de lui sortir le grand jeu. Pour ce qui est de la sincérité, en revanche… Puis elle reprit avec plus d’amertume. Vu comme elle a détalé devant Äjhem, j’ai peur que son charme soit moins palpable.

Toute victorieuse et pimpante, la sindarine se retourna vers elles et les invita à la suivre, particulièrement joyeuse. Pourtant, la sylphide ne pouvait se résoudre de quitter la yorka des yeux, même si le fruit de ses convoitises devaient se trouver sous son nez. La reine semblait songeuse… Particulièrement introspective, même. Et depuis leurs nombreuses heures de voyage et leur périple mouvementé dans la cité, elle devinait qu’elle avait un plan en tête. Cette moue sérieuse et ce regard clos lui indiquait qu’elle avait visiblement un plan en tête, et alors qu’elles furent invitées à s’assoir sur deux fauteuils molletonnés, il lui apparut qu’elles devaient se rejoindre largement sur ce point. Et quand elle commença à sa grande surprise la conversation, elle comprit avoir vu juste sur toute la ligne.
Maintenant, il ne restait plus qu’à s’éclipser discrètement. Enfin, c’était si la prude lui opposer de la résistance. Avec un peu de chance et de manipulation, elle leur offrirait joyeusement l’arme sans qu’elles aient besoin de la lui subtiliser…


Heureusement, Mäje retint son sourire nerveux et franc quand Hinaya changea elle aussi son identité, un clin d’œil amusant à son attention. Son sourire ironique lui était tout dirigé, et la sylphide manqua de peu de griller leur couverture en riant aux éclats. Val’Meëza et Manësh’va, un duo des plus langoureux et manipulateurs, tout droit issu de l’imaginaire du désert… Un jeu amusant qui ne fit qu’enflammer l’immortelle de plus belle, redoublant de rutilance et de splendeur. Croisant les jambes dans le fauteuil, elle laissa faire la yorka qui excellait dans l’art d’endormir les consciences.

Et la sindarine fonça droit dans le panneau. Comme pour se pâmer devant les deux visiteuses, elle écarta ses cheveux de son cou pour révéler son corsage, et se gaussa un instant face à tant de compliments.


Oh, mais vous me flattez! Je ne pense pas mériter un tel traitement!

Mäje renchérit alors, lui lançant un regard appuyé, droit dans les yeux, son plus beau sourire aux lèvres. Il ne faut pas vous sous-estimer, ma Dame… La réputation de votre ex-mari vous précède, mais nous savons toutes les trois que c’est à vous que devrait revenir tout le crédit de ses découvertes. Vous êtes le seul puits de connaissance ici, nous le savons très bien…

La sindarine eut alors le regard brillant, et regarda les deux visiteuses avec plus d’émotions que précédemment. La corde sensible. Pile ce qu’il leur fallait pour convaincre la jeune femme, laissant toute la place à Hinaya de poursuivre sa sérénade, et Mäje de séduire pleinement leur hôte. Une affaire qui sera vite terminée, et qui leur laissera assez de place pour fureter tranquillement. Elle espérait tout de même ne pas avoir attiré trop l’attention sur elles, dans la mesure ou sa situation maritale ne devait pas être particulièrement connue. Mais elle restait droite et fière, et elle savait qu’Hinaya ferait de même. C’était étrange… C’était comme si elle pouvait sentir la yorka à ses côtés, qu’elle comprenait complètement ses pensées, son attitude, les mots qu’elle lui glissait dans l’esprit sans même une parole et sans même un regard. Un lien invisible se tissait sous ses yeux, un lien fort, plus fort que le temps, et plus fort que la simple amitié. Mais elle ne pouvait pas encore le comprendre, et à cet instant, il était de son devoir de ne pas lui accorder trop d’importance: à la place, elle devait jouer avec le courant et profiter de toute la marge que sa reine lui apportait.



Allez-y, racontez-nous toutes vos aventures. Je meurs d’envie de vous connaître plus… Mäje posa un visage intriguée sur sa main gracile, dévorant des yeux la jolie sindarine. Vous ne voudriez pas me faire languir…

A ses mots, la blonde s’empourpra, et elle devina qu’elle avait fait mouche. Une poignée de mots suffisait pour toucher quelqu’un au cœur… Une sindarine piégée dans la cité sylphide devait se sentir bien seule. Hinaya serait la voix qui la ferait tomber, et Mäje le visage. Un peu comme les deux faces d’une même pièce: elles agissaient comme un curieux ensembles depuis quelques heures, une mécanique bien huilée, une alchimie parfaite qui faisait s’interroger intérieurement l’immortelle.
Sans surprise, la dame s’engagea dans un grand discours sur ses origines dans la cité, ses premières aventures, des histoires bien ennuyantes mais longues, assez pour lui permettre d’espionner la pièce du regard. Elles étaient dans un salon plutôt chargé. Des livres accumulés par dizaine jonchaient le sol et des étagères qui recouvraient tous les murs. Un lustre ancien les éclairait, recouvert de bougies veillait sur toute la pièce avec un équilibre précaire, et une table basse recouvert de douceurs les attendait à bras ouvert.

Aucune trace de l’arc de Lésée… C’était à prévoir, après tout l’arme devait être le sujet de tellement de discorde que l’on pouvait tout à faire s’attendre à ce qu’elle décide de cacher l’arme aux regards de tous. Elle devait donc être bien cachée, sûrement dans une chambre privée ou dans une salle dérobée… Un tour dans la maison, et elle le saurait très vite. Mais pour cela, mieux valait la jouer fine: la jeune femme était déjà bien engagée dans une histoire de ses débuts en tant que scientifique, et ne semblait déjà plus accaparée que par elle-même. Pendant ce temps-là, et pourrait faire une première ronde de la maison, découvrir où l’arc était caché, avant de revenir comme si de rien n’était. Elle ne lâchait pas l’idée de récupérer l’arme par le dialogue, mais au moins, si la situation ne le permettait pas, elle n’aurait qu’à se servir… Discrètement.


Pardon de devoir interrompre une histoire si merveilleuse, mais… Pourriez-vous m’indiquer où me laver les mains? Son sourire mielleux en disait long sur son… innocence.

Bien sûr! Au bout du couloir sur votre droite.

Se levant, Mäje alla machinalement dans la direction indiquée. Enfin libre… Pardon, ma Reine, mais je vais vous laisser l’occuper quelques instants…
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeDim 3 Mar - 21:33

In the claws of the golden eagleQu'importe que le vent hurle
La montagne ne ploie jamais devant lui.
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Traître, pensa-t-elle.

Voilà que Mäje s'éclipsait déjà, prenant au dépourvu la reine. Il est vrai que dans le plan qu'elle avait mis en place, ceci rentrait dans ses calculs, mais la vérité c'est que la dame pensait qu'elle devrait d'abord lui chuchoter ceci à l'oreille. Pourtant, elle semblait avoir très bien compris ce qu'elle manigançait, ce qui la perturbait grandement. Soit elle était prévisible, soit il s'avérait qu'elles étaient étrangement connectées. Mais, la dame n'arrivait guère à savoir quand tout ceci avait commencé. Elles avaient passé certes beaucoup de temps ensemble, mais elle n'aurait jamais imaginé tomber sur une personne aussi sincère que Mäje et Äjhem.

Tandis que la dame écoutait d'une oreille distraite la femme l'assommer d'histoires plus inventives les unes que les autres, une mystérieuse personne martela la porte en criant de sa voix grave. La dame était presque sûre d'avoir entendu la femme déglutir ; elle aurait pu renifler sa peur à des kilomètres à la ronde.

« Ouvre-moi ! Je sais que tu es là ! »

La situation était très avantageuse. Si la dame réussissait à se mettre dans la poche la femme, il serait simple pour elles de lui soutirer l'arc de Lésée. Elle serait endettée si elle la sauvait de cet homme à l'allure violente. Par ailleurs, on pouvait affirmer sans rougir que la dame était une fervente défenseure des droits des femmes, bien qu'Istheria restait un monde qui se voulait égalitaire. Il est vrai qu'elle détestait les personnes faibles notamment car ils lui rappelaient qui elle était, mais elle n'aimait pas pour autant ce type de violence. Il était évident que cet homme pensait être suffisamment puissant pour harceler une bonne femme telle qu'elle. Elle ignorait si elle était capable de se défendre, mais il était indéniable qu'il semblait être plus fort qu'elle. Ainsi, il souhaitait certainement soumettre la femme.

Bien sûr, on ne pouvait guère appeler ceci de la compassion ou de la gentillesse, car il était rare qu'elle ressente ce genre de sentiments. Pour tout dire, c'était bien plus une sorte de vieux réflexe qu'elle possédait naguère dans sa deuxième vie. Il y avait là une volonté de les dominer tous. Assoiffée de pouvoir, la dame n'attendait plus qu'écraser le sien à travers le monde. Mais, il était difficile de savoir pourquoi et comment cet état d'esprit était né.

« Ne vous inquiétez pas, ma Dame. Je crois humblement pouvoir m'en occuper. »

Alors, elle se releva calmement et vint s'approcher de la porte afin de l'ouvrir. Elle avait alors caché sa main derrière son dos, prête à dégainer son arme blanche au moindre faux geste. Tandis qu'elle ouvrait alors lentement la porte, elle ne se gêna pas pour faire preuve d'une ironie sanglante.

« Eh bien, mon brave… Que puis-je pour vous ? »

L'homme n'attendit pas son reste et plaqua violemment la dame au sol. Son souffle fut coupé par la force de l'action. Ne pas l'avoir vu venir, c'était bien le mot !
Pourtant, elle ne ravala pas sa fierté pour autant. Sa rage s'embrasait. Tandis que la femme lâchait quelques cris ci et là, la dame recevait de violents coups de la part de l'homme. Seulement, ce dernier ignorait tout de son passé. Elle avait vécu mille et une souffrances si bien qu'elle ne ressentait qu'une faible douleur tandis qu'il pensait se déchaîner sur elle. Par ailleurs, elle remarquait naturellement qu'il était foncièrement gauche et qu'ainsi, il n'avait clairement pas l'habitude de se battre. Ses coups étaient certes violents, mais très mal placés.
Alors, après avoir découvert quel type de personnage lui faisait face, elle se décida enfin à agir. Elle releva ses jambes et coinça ses pieds sur son torse pour ensuite le repousser de toutes ses forces, non sans oublier d'enfoncer ses griffes dans sa peau. Elle se redressa en s'éjectant en avant avec ses ailes et sortit machinalement sa Khépesh de derrière son dos afin de l'envoyer sur l'homme. Ce dernier saignait déjà notamment à cause de la longueur dangereuse des griffes de la dame.
Malheureusement, ce dernier esquiva au dernier moment et tenta vicieusement d'empoigner la fameuse arme blanche. Mais la dame utilisa alors sa magie de l'air pour la repousser en dehors de la maisonnette. Tandis que l'homme essayait de se relever, elle fonça rapidement vers lui en s'envolant légèrement à l'aide de ses ailes. Elle battit violemment des ailes et fondit vers lui, les griffes de ses pieds armés. Elle empoigna à l'aide de ses pieds son cou et le plaqua aussi violemment que lui au sol.
Sa respiration était saccadée car il est vrai qu'elle avait perdu son endurance d'antan. Comme bien des choses, dirait-on.
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MessageSujet: Re: [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle    [Quête: terminé] In the claws of the golden eagle  Icon_minitimeMer 6 Mar - 9:49

Fureter, fureter… Mäje se faufila dans le dit-couloir, écoutant la voix berçante de la sindarine dépeindre des histoires sensationnelles à la souveraine dont elle imaginait le visage agacé, et ne put retenir un sourire espiègle. Œil pour œil, dent pour dent ma Reine. J’assurerai le prochain tour de piste. Mais avant cela…
La salle d’eau était bien là où elle l’avait dit, et ne promettait aucun arc légendaire subtilement caché derrière un bidet. La pièce d’à côté était une chambre, assez sommaire, mais le nombres d’ouvrages et de livres qui trainaient partout était impressionnant. Mais toujours aucun arc. Avec un sérieux qui ne lui ressemblait pas, la sylphide s’arrêta dans le couloir et s’autorisa une minute de réflexions. La sindarine semblait soucieuse, et particulièrement désordonnée. Il semblait évident qu’elle préférait les études à l’ordre, et à regarder son mignon intérieur et les montagnes de connaissance éparpillées partout sans soucis, le salon était là pour sauver les apparences, mais pas le reste de la maison. Ensuite, la dame devait recevoir des tonnes de visites de curieux qui, comme elles, n’étaient là que pour l’arme de Lésée. Il devait donc être de son intérêt de le cacher loin des yeux et loin du cœur, car probablement source de plus de malaise que de bonheur. Les salles du premiers étages, donc, et aucune pièce personnelle. Un début.

Avec un sourire félin, la dame bascula en arrière, et presque aussi brusquement, elle n’était plus que fumée. Un filet opaque et long qui s’échappa en l’air et ondula le long de l’escalier sans un bruit, laissant derrière elle une robe, une cape et des chaussures. Elle n’avait pas beaucoup de temps sous cette forme, autant faire vite. Sans un bruit, elle monta au premier étage, et passa brièvement par deux première serrures pour découvrir un bureau à l’abandon et une autre chambre d’amie, si vide qu’on pourrait s’y entendre penser. Mauvaises pioches. Peut-être aurait-elle plus de chance avec la dernière pièce : une sorte de débarras. Toujours informe, elle entra sans difficulté, mais ne vit rien à première vue. Que des vieilleries et toujours plus de livres sans l’ombre d’un arc. Un courant d’air attira brusquement son attention. Il venait de… Du plafond ? Au-dessus d’elle une trappe qui devait probablement mener vers le grenier, et qu’elle ne se gêna pas pour traverser tant elle était perméable. La caverne d’Ali Baba : des objets de toutes les nations, des antiquités, des armes anciennes, et…

Il était là, sous ses yeux. Longs, incroyablement bien conçu, blanc et opalin comme taillé à même le cristal, aux finitions parfaites et à l’aura spectrale. Parfait. Lésée avait certes perdu de sa superbe, mais il était loin d’avoir sous-estimé son savoir-faire. Cet arc était une réelle prouesse, un travail d’orfèvre dont le design défiait toutes les lois de l’archerie, tout en les transcendant totalement. Elle ne s’aventura pas à la parcourir des doigts quoique l’envie soit particulièrement forte. Mais le toucher était risquer de le déplacer, et elle considérait qu’elle ne faisait que du repérage : le fait qu’il soit sien ne serait qu’une question de minutes, et plus d’incessantes heures. A contre-cœur elle réprima son désir, et entama de redescendre pour souffler discrètement sa trouvaille à la yorka et la libérer de ses obligations. Mais des cris tonitruants l’alertèrent brusquement : ceux de la sindarine.

Son sang ne fit qu’un tour : elle les laissait trois minutes, et c’était déjà le capharnaüm ? Un coup d’œil à la fenêtre attenante, et elle découvrit la douloureuse vérité.
Le bourreau était là, juste sous ses yeux, à se déchaîner sur la souveraine avec une rage palpable mais aussi une maladresse certaine. Si la vue la révolta et provoqua en elle un violent dégoût, il l’appela brusquement à saisir l’arc. Avec une main tremblante, elle l’effleura des mains. Une flèche suffirait. A cette distance et si la légende disait vrai, elle ne pourrait jamais rater sa cible : le carreau heurterait son crâne et viendra l’abattre à même leurs foutus pavés blancs.
Elle ne doutait pas de la souveraine : elle avait un corps fuselé qui trahissait l’expérience d’une guerrière, et bien qu’elle n’ait voulu l’avouer, elle imaginait qu’une parte de son passé consistait en de l’affrontement. Mais c’était plutôt l’espérance de vie de l’agresseur qui l’inquiétait, car il venait de diminuer drastiquement. Abandonnant son dessein et sans réfléchir, Mäje rebascula en arrière et s’envola en fumée, retourna vite à son vêtement. Elle ne prit pas la peine de réenfiler chaussure et cape, seule sa robe ferait l’affaire.


Hi… Val’Meëza ! S’écria-t-elle à plein poumon. Elle devait agir vite. Ne l’abattez pas ! Elle se précipita sur eux alors qu’elle l’avait clairement en sommation. L’imposant personnage en profita pour la désarçonner, et prendre à son tour l’ascendant. Mais l’immortelle ne comptait pas laisser cet odieux personnage la rouer de coups comme avant : cette vision en se reproduirait plus sous ses yeux. Elle n’aurait su dire ce qui la mettait dans un tel état, ni quel était le sentiment étrange qui la liait peu à peu à la reine. Mais elle ne tolérait pas qu’on lui fasse du mal sous ses yeux, ni même qu’on attente à son rang. Mais elle ne doutait pas de la yorka : elle connaissait sa rage meurtrière, et à en juger par les blessures du larron, elle allait lui porter le coup fatal. Juste au bon moment.

Encore incapable d’utiliser sa magie, elle poussa à son tour le malpoli en se servant de son poids comme d’une masse, et bien que peu lourde, elle se propulsa assez bien pour lui faire perdre l’équilibre, et se faufiler derrière lui, encerclant son cou de son coude dans une habile clef de bras. Assez de temps pour régénérer sa magie, puis un coup de vapeur, et…


Votre altesse !
Murmura-t-elle dans l’effort en serrant ses dents pour contenir sa force, et sa voix. Croyez-moi, vous ne voulez pas commettre de meurtre sur le territoire de Cimmerium. Qui qu’il soit, cela risquerait de déclencher un accident diplomatique grave. Elle faisait son maximum pour n’être entendu que d’Hinaya seule. Même si vous êtes ici Val’Meëza, il vaut mieux faire taire ce rustre d’une autre façon que par la mort, sinon nous allons au-devant de graves ennuis et l’arc sera loin d’être notre priorité !

Il n’en fallut pas plus pour que l’énergumène, haut de plus d’une tête d’elle, la bascule au-dessus de sa tête comme une poupée, la propulsant sur son dos et encerclant son cou gracile de ses doigts potelés. Si vous faites du mal à ce corps je vous… Se débattant comme un verre, elle entama de lui envoyer un coup bien placé dans son honorable masculinité, mais son poids écrasé toutes ses jambes. Allez, quelques secondes et ses sublimes vapeurs seraient à sa porter, l’assommant définitivement jusqu’à plusieurs heures, et le rendant incroyablement sensible à la suggestion… Tout reposait sur Hinaya, et elle priait la reine de contenir sa rage bouillonnante : un meurtre était la dernière chose à faire.
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