The Divine Truth

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 The Divine Truth

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeDim 23 Juin - 17:22

L'aurore pointait déjà dans la cité des glaces, les rayons solaires se frayaient un chemin à travers les carreaux de la fenêtre. Tzivah quitta alors sa position fœtale pour doucement s'étirer et quitter lentement ce moment de quiétude que lui apportait une bonne nuit de sommeil. Son matelas confortable et le bon repas de la veille avaient permis au syliméa de dormir aussi convenablement que lorsqu'il se trouvait encore à Hesperia. Les conditions de son premier véritable voyage n'avaient pas été aussi agréables qu'il l'avait pensé et le prédateur comptait bien s'établir quelque temps à Hellas. Après s'être passé un peu d'eau glacée sur le visage, le vengeur s'éveilla totalement en un râle plaintif. Il n'appréciait pas vraiment les basse températures, mais ici le jeune homme devrait s'y habituer. Après avoir soigneusement pris soin de son hygiène corporelle, le jeune homme à la chevelure argentée se vêtit. Il enfila donc une chemise de soie blanche à laquelle il joignit un pantalon aux soieries teintées de noir. Le syliméa chaussa ses hautes bottes de cuir et quitta sa chambre, parcourant le couloir et descendant les escaliers à pas feutrés. Sans un mot, il récupéra son manteau immaculé et s'aventura au dehors.

D'après ce qu'il avait compris, c'était à présent le début de la saison froide et le mois de Famael voyait les températures baisser petit à petit. Après un frisson le garde du corps se dit qu'il n'avait vraiment pas fait le bon choix pour s'installer. Tzivah boutonna alors son manteau tout en maugréant. Pourtant toute cette histoire n'était qu'une question de tactique et sa vengeance exigerait sûrement des sacrifices bien moins doux que le froid mordant de Cimmeria. Comme tous les jours depuis son arrivée, le syliméa avait une destination précise. Le tacticien se rendait au temple de la plus réputée des déesses, la belle Kesha. Les prêtresses qui officiaient au temple possédaient une réputation, que les mauvaises langues de la grande Hesperia appréciaient particulièrement partager. Partout où les oreilles de Tzivah avaient traîné, il avait entendu qu'elles étaient des femmes ambitieuses et manipulatrices. Cruelles, autoritaires et influentes, en réalité c'était tout ce dont le jeune homme avait besoin.

Il avait longuement hésité à prendre une apparence féminine afin d'entrer dans les ordres, mais d'une certaine façon il n'avait aucune envie de se lier à une divinité. Le prédateur était bien loin de vouloir s'emprisonner dans des principes religieux et des serments alors qu'il goûtait à peine à la liberté. Après quelques minutes de marche, Tzivah arriva enfin devant l'impressionnant lieu de culte. Les fois précédentes, il s'était contenté d'observer et de parcours les lieux auxquels il avait accès en tant que simple visiteur. Le jeune homme n'avait pas vraiment été étonné d'apprendre que certaines parties du temple étaient interdites au public, les prêtresses avaient elles aussi leurs secrets. D'une démarche lente et assurée il pénétra à l'intérieur, espérant secrètement fuir la fraîcheur extérieure. Le syliméa laissa ses pieds le guider jusque l'église, ignorant royalement les personnes qu'il pouvait croiser en chemin.

Dès lors que le jeune homme fut devant l'autel, il se signa d'un mouvement souple qui ressemblait à une révérence avant qu'il ne dépose un genou à terre. Ses pupilles se fermèrent alors tandis qu'un sourire étirait les commissures de ses lèvres. Il s'agissait là de la première fois qu'il se laissait aller à ce genre de mise en scène. Il priait pour être embrassé par la grâce de la Déesse, désireux de voir celle-ci se pencher sur son destin et sur celui de ses servantes. Sa psalmodie, mélodieusement murmurée, se réverbérait en un écho sur les murs et se propageait insidieusement dans le lieu de culte. À cette heure matinale les fidèles étaient encore dans leurs lits, ou débutaient leur journée de travail, du moins c'était ce qu'espérait le prédateur. Toutefois, sa manœuvre était loin d'être anodine et il cherchait à attirer l'attention de l'un des prêtresses de Cimmeria. Cependant Tzivah ne s'attendait pas à l'apparition de n'importe quelle servante de Kesha. Elle se nommait Irina Dranis, prêtresse de premier ordre et seconde femme la plus importante au sein du lieu.

Il l'avait déjà toisé la veille et, tout en observant ses habitudes, le syliméa n'avait pu que remarquer cette belle créature à la chevelure flamboyante. Le jeune homme l'avait vu déambuler dans les longs couloirs de la bâtisse sacrée et l'avait vu agir autant avec ses fidèles qu'avec les prêtresses de son ordre. Même si auparavant son attitude s'était voulue discrète, tel un assassin furetant dans les ombres pour saisir sa cible et l'amener au trépas, aujourd'hui il commençait enfin à attirer l'attention sur sa personne. Tzivah utilisait le pouvoir charmeur et magnétique de sa voix, cherchant avant tout à amplifier l'impact qu'aurait sa petite litanie sur les fidèles de Kesha. Sans trop savoir ce à quoi tout ça mènerait, il pensait néanmoins agir comme la déesse elle même l'aurait fait. Elle était tout de même supposée être la plus belle divinité d'Istheria et nombreux poèmes faisaient état de ses charmes sans égal.

Quelques curieux et curieuses s'avancèrent alors jusque le lieu de prières, posant quelques regards intrigués sur l'homme à la chevelure argentée. Il n'était qu'un étranger de plus, venu d'autres contrées pour des raisons encore inconnues.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeDim 23 Juin - 19:11

La journée commençait calme et froide, comme toutes les autres. Depuis longtemps debout, très tôt arrachée au confort apaisant du sommeil, Irina n'avait pas eu loisir de prendre son temps pour quoi que ce soit... Comme tous les matins au fond. Son métier comme son rang ne lui laissaient que très peu de temps pour elle-même, l'entièreté de son énergie étant tournée vers l'Ordre et les problématiques quotidiennes. Au fond elle menait une vie très simple mais presque sans routine, car ses talents étaient davantage utilisés sur le terrain que derrière un autel. Certes elle nourrissait une foi sincère envers la Déesse, mais ses croyances n'étaient pas de celles qui s'affichent en grand apparat. Curieusement elles n'étaient pas non plus contradictoires envers son esprit pragmatique et tourné vers la science. Après tout Kesha était la déesse de la bonté et la lumière, mais aussi de la médecine. Alors pourquoi les deux visions ne seraient-elles pas compatibles ?

C'était sûrement là l'un des points qui la différenciait fortement de ses consœurs. Oh il y en avait bien d'autres, qu'ils soient d'ordre moral ou physique. En fait Irina s'était toujours vue comme différente, ce qui finalement n'était peut-être pas si mal. Cela lui donnait moins d'attaches, cela lui permettait d'avoir une vision différente et surtout un peu plus radicale des choses. En fait elle était certaine que si la moitié des fidèles savait ce qui se passait dans sa tête, ils partiraient en courant pour ne jamais revenir, tournant leur dos au culte qui abritait pareil monstre.
Un monstre à l'expression angélique, se promenant en une robe aussi immaculée que la neige de Cimméria. Pourtant ce n'était un secret pour personne que derrière son joli minois se cachait une femme médecin à la poigne de fer, une prêtresse davantage connue pour son esprit libre, son efficacité et son franc-parler que pour sa douceur ou son tact. Pourtant à sa façon elle avait de bons liens avec les habitants de Hellas, notamment parce qu'elle avait toujours pris leur défense en toutes circonstances, y compris durant l'épisode épidémique de la Sarnahroa. Son ancienne vie de voleuse des rues avait laissé un fort lien avec les moins fortunés... Et elle n'avait jamais caché son grand mépris envers les nobles.

En cette journée là, il n'y avait pourtant guère le temps pour ce genre d'états d'âme, car la veille un groupe de soldats était revenu d'une expédition qui avait mal tourné, donnant encore plus de travail aux prêtresses déjà fort occupées. La nuit de sommeil avait été courte, et sur son visage s'affichait une expression fatiguée qu'elle ne prenait pas la peine de dissimuler sous du maquillage, comme c'était le cas de certaines. Allant et venant frénétiquement dans les allées, la demoiselle était plus tranquille après avoir soigné les soldats et demandé à son apprentie de veiller sur eux. Prenant quelques minutes pour souffler, la rouquine se dirigeait vers les jardins intérieurs comme à son habitude, lorsqu'elle fut intriguée par le bruit d'une voix qu'elle ne connaissait pas. Si d'habitude ce genre de prières n'attirait pas son regard plus que ça, là il y avait pourtant quelque chose de différent. Elle ne saurait dire quoi exactement, mais avant même qu'elle ne s'en rende compte, ses pas la portaient vers la source de ce son intriguant.

Il était là. Penché devant l'autel et la statue de la déesse, et psalmodiait un refrain inconnu avec beaucoup de conviction. Ou du moins c'est ce qu'on dirait. Regardant autour d'elle, Irina remarqua le regard presque fasciné des gens qui l'observaient sans oser l'interrompre... En un mélange de respect et de curiosité qu'ils avaient du mal à réprimer. Sa chevelure argentée lui dit quelque chose, en un signe distinctif qui n'était pas très courant dans ce coin du monde. D'après son physique fin et élancé il était certainement sindarin, mais de lui émanait un sentiment particulier et familier qui lui rappelait Lila, une de ses acolytes... Mais aussi Kalysta, une de ses employées.
Examinant la tenue masculine aussi blanche que sa propre robe discrètement ornée des dorures et semblable à celle de n'importe quelle autre religieuse de ce temple, Irina chercha comment l'interroger sans paraître indélicate. Elle attendit donc qu'il ait terminé sa prière, et le regarda directement, avec cette franchise si désarmante qui si souvent dansait dans ses yeux émeraude. En profitant pour remettre le linge propre qu'elle portait à une de ses homologues, elle s'approcha silencieusement de Tzivah, ce qui eut pour effet de naturellement faire repartir les quelques présents à leurs occupations. Personne n'osait tenir tête ouvertement à la « Vipère »...


« Je suis ravie de voir toujours plus de nouveaux visages entre ces murs. Soyez le bienvenu en la demeure de Kesha. » Elle s'inclina élégamment, en un geste qui trahissait presque son passé de danseuse. « Mais quelle est donc l'origine de ce chant ? Je ne l'ai jamais entendu auparavant... »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeVen 28 Juin - 0:06

Tel un serpent attiré par les vibrations et le son charmeur d'une flûte, comme il s'y attendait, Irina était arrivée là et semblait le regarder. Le jeune homme terminait alors sa prière et son fin sourire le quitta pour laisser place à un masque de quiétude. Il se savait observé par la prêtresse et seconde de l'ordre et se releva alors dans un mouvement souple et félin. Tzivah lui faisait face, la fixant. Maintenant qu'elle était là et qu'il notait tous les détails de son apparence, il se rendit compte qu'il était plus grand qu'elle. Irina avait fait fuir le petit attroupement par sa simple approche. Avaient-ils peur d'elle ? Cela lui semblait fortement possible bien qu'étonnant. Le tacticien haussa un sourcil tandis que ses yeux passaient d'une teinte grisâtre à un bleu cyan et froid. Silencieux et distant, le jeune homme à la chevelure argentée regardait la prêtresse comme une curiosité. Il s'agissait là de la première fois qu'il pouvait réellement s'entretenir avec l'une de ces femmes pieuses. Le syliméa fit un signe de tête, saluant ainsi la demoiselle à la chevelure flamboyante. Il s'était attendu à ce qu'elle lui parle de religion, pourtant ce n'était pas pour cette raison que le prédateur était là. Pourtant il savait qu'il ne pourrait se défaire de ce petit interrogatoire et prit sur lui le fait de répondre. Il lui semblait évident qu'en retour il pourrait tirer de cela.

-Tous ceux qui croient sont toujours les bienvenus dans la demeure d'un dieu.

C'était sa façon à lui de dire qu'il se sentirait chez lui au sein des demeures des divers dieux. Était-il vraiment croyant ? Cela semblait véridique et il affichait un certain respect pour ce lieu de culte et ses habitantes. Tzivah vénérait tous les dieux, principalement parce que son hôte avait lu de nombreux poèmes et élégies en leur honneur. Dans toute la mémoire du sindarin, c'était ce qu'il avait trouvé de plus beau et de plus pur. Même si tout cela n'était qu'une mise en scène, il n'avait fait que respecter et user de la malice légendaire de Kesha afin d'arriver à ses fins. Le syliméa avait fait honneur à la divinité et il espérait la contenter avec la suite.

-Je ne sais pas vraiment si ce chant est originaire de mon propre esprit ou bien celui d'un autre. Je suppose toutefois que les légendes sur la beauté de la déesse l'ont fortement influencées. Peut-être vient-il d'une époque oubliée de tous, ou presque.

Le ton du jeune homme était plutôt enjoué tandis qu'il fixait la jeune femme, la toisant de haut en bas et de bas en haut. Il la détaillait comme un animal sauvage jaugeait sa proie. Il n'y avait pourtant aucune méchanceté qui émanait de sa personne. On pouvait même dire qu'il avait l'air plutôt sympathique, sans être réellement amical. Il portait un intérêt certain pour la vipère, mais il était impossible pour elle de définir de quoi il s'agissait exactement. Tzivah avait l'impression que tout ceci ne faisait que commencer et son esprit joueur lui dicta alors sa conduite. Irina la vipère avait posé deux questions, c'était à présent à son tour d'interroger la prêtresse.

-Puisque vous avez commencé, permettez-moi de poursuivre.

Le jeune homme affichait un sourire plein de malice, il déposa alors sa main sur l'épaule de la jeune femme et fit claquer se passa la langue sur les dents. Le tacticien ne laissa pas le temps à la prêtresse pour approuver ou refuser ce qui allait suivre et sans même attendre une quelconque réaction il enchaîna sur sa première question.


-Que pensez-vous des sylphides ?

Sans qu'il ne s'en aperçoive, en prononçant le dernier mot il avait resserré l'étreinte de ses longs doigts fins. Ses yeux changèrent alors de nouveau de couleur, prenant doucement la teinte vermeille du sang. Pourtant son visage et son sourire mutin n'avaient aucunement changé, tentant de cacher une colère qu'il ne pouvait totalement contrôler. Tzivah haïssait particulièrement ses cousins et ne pouvait retenir une certaine verve à leur encontre. Avant de poursuivre, il attendait une réponse de la part de son interlocutrice. Lorsqu'il se rendit compte que sa poigne tenait fermement l'épaule de la prêtresse, il relâcha progressivement sa prise. Le syliméa savait la rousse intelligente et se doutait qu'elle était renseignée. Peut-être devinerait-elle qu'il faisait partie d'un peuple aujourd'hui relégué au rang de légende. Même si cela allait à l'encontre de ses principes, il imaginait que cela servirait la cause de son peuple à l'avenir. Irina Dranis et les prêtresses de Kesha pourraient être une clé dans l'intégration de son peuple dans la société au moment venu.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeSam 29 Juin - 21:27

Malgré le regard ouvertement observateur qu'il lui lançait, Irina ne se laissa pas troubler. Attirer l'attention de toutes sortes de façons c'était quelque chose d'habituel qu'elle le veuille ou non, et plus le temps passait plus cette réalité était présente. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait compris que sa timidité naturelle n'était pas un trait qu'elle pouvait se permettre de garder éternellement dans un milieu régi par des intrigues constantes. C'est donc avec dignité mais un brin de défi qu'elle soutint le regard changeant de cet étranger qui à défaut d'en dire beaucoup sur lui même, avait au moins le don de piquer sa curiosité au vif. Des gens elle en voyait tous les jours, des personnes venant de tous horizons, cependant bien peu l'abordaient de cette façon. Il ne manquait pas de verve et d'effronterie, ce qui au moins tranchait avec la majorité qui pouvait être décrite comme... une foule de moutons désireux de voir leur vie dictée par des opportunistes usant des préceptes religieux. D'ailleurs la réponse de Tzivah lui fit hausser un sourcil, car cette phrase suggérait des choses qui ne lui plaisaient pas le moins du monde.

« Tous ceux dépourvus de mauvaises intentions sont les bienvenus ici, qu'ils croient ou non en notre culte. »

Kesha était peut-être une déesse du panthéon, mais ses enseignements avaient toujours prôné l'ouverture d'esprit et la générosité désintéressée. Certes beaucoup avaient tendance à l'oublier ces derniers temps, mais c'était important à ses yeux. Après tout pensait-il vraiment que les prêtresses refusaient de soigner ceux qui ne manifestaient pas une foi sincère ? Comment pourraient-elles en juger de toute façon ? Non, cette pensée-même était inconcevable et ridicule.
Irina croisa les bras sous sa poitrine, révélant involontairement son corps mince et frêle. Un corps fin et petit de danseuse, qui devenait l'agile outil d'une tueuse lorsque les circonstances l'exigeaient. Enfin même si cela ne s'était pas produit depuis un moment à cause de son manque de temps... et maintenant, à cause de son enfant à venir. Irina porta son regard sur la statue de Kesha un instant et ferma les yeux, priant intérieurement pour qu'elle lui... non leur accorde sa protection. Ils allaient en avoir besoin.


« Celui d'un autre, hum ? »

Cette formulation lui avait paru étrange, mais la vérité c'est qu'elle n'en savait pas beaucoup sur les syliméas. Pas grand chose de plus que la particularité de leurs yeux. En fait c'était un sujet qu'elle tenait à approfondir très prochainement... Peut-être en étudiant Lila de plus près, ou peut-être autrement. Tout dépendrait des occasions qui se présenteraient. Levant les yeux vers le visage du jeune homme, elle essaya d'y voir au delà de sa chevelure argentée qui n'était pas sans lui rappeler de vieilles connaissances. Et alors, comme pour faire écho à ses pensées, vint cette question à la fois terriblement directe et subtile. Que cherchait-il à savoir vraiment ? Se pouvait-il qu'il soit vraiment un sylphide lui même ? D'après son aspect ce n'était pas impossible du tout, mais ses yeux changeants lui disaient que non. Cette teinte sang était celle d'une haine bouillonnante, d'une rancœur profonde et très ancienne. Peut-être qu'elle s'avançait en pensant cela, mais ce sentiment ressemblait trop à sa propre quête de justice pour ce soit une coïncidence.

« En quelques mots seulement ? Complexe de supériorité. Arrogants. Méprisants. Égoïstes. Ils se moquent bien de ce qui peut arriver aux autres races, tant que la leur subsiste. » La jeune femme sourit pensivement avec un brin de sarcasme, parlant sans détours comme elle avait toujours l'habitude de le faire. Oui on pouvait dire qu'elle était une des rares Terrans, en fait une des rares personnes à en avoir côtoyé autant, dont le grand Maître en personne. Elle n'irait pas jusqu'à s'en vanter, mais le fait est qu'elle avait jusqu'à preuve du contraire l'autorisation d'élire domicile à Cimmerium, la cité Blanche des Sylphides, si elle le voulait. Certes ce ne serait pas sans en payer le prix, mais c'était la première fois en plusieurs siècles que cela se produisait.

Irina regarda la main sur son épaule en serrant les dents, se demandant ce qui prenait cet homme qui perdait le contrôle juste en abordant le sujet des sylphides. Pourquoi leur en voulait-il à ce point ? Oui elle voyait bien des dizaines de milliers de raisons, mais la vérité c'est que ça n'éclairait pas sa lanterne.


« Je vois que vous leur portez un amour sans limites, tout comme moi... Puis-je savoir pourquoi ? » Elle posa alors sa main sur la sienne, sans chercher à la retirer. Elle espérait seulement qu'il se calmerait de lui même grâce à ce contact qui se voulait apaisant grâce à son pouvoir. Et puis sa chaleur n'était pas non plus négligeable par ce temps froid et gris. Souriant tranquillement, sans se formaliser de son geste, Irina voulait en savoir plus. Ce n'était pas tous les jours qu'on l'abordait pour parler des sylphides... et en vérité cela pourrait être utile plus tard.

« Venez avec moi. Je vous invite à prendre le thé, comme ça nous pourrons discuter tout en étant confortablement installés. En plus je n'ai pas encore mangé aujourd'hui. Je crois que c'est le moment où jamais. »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeDim 11 Aoû - 18:45

Le syliméa s'était progressivement calmé et il avait fini par lâcher la main de la prêtresse. Irina avait alors invité Tzivah à prendre le thé, selon les souvenirs de son hôte il était surtout questions de fausses mondanités cachant une certaine intimité. Il comprit alors que trop en dire dans un endroit public pouvait leur attirer des problèmes. D'un simple signe de la tête il accepta l'invitation avant de placer son bras sous celui de la belle à la chevelure flamboyante. De cette façon, le parasite montrait qu'il se laisserait guider par la prêtresse, se laissant emmener là où elle le désirerait. D'autant plus qu'il n'avait lui-même pas mangé et il n'était pas contre l'idée de se sustenter tout en buvant un peu de thé chaud. Toutefois, cette petite balade ne l'empêcher en aucun cas de poursuivre leur conversation et il n'hésita pas à faire part de sa façon de penser.

« Qu'elles soient bonnes ou mauvaises, les intentions des autres restent bien souvent personnelles et égoïstes. J'irai même jusqu'à dire que les meilleures intentions cachent souvent les plus abjectes infamies. »

Évidemment, Tzivah n'affirmait en aucun cas qu'il ne faisait pas partie de ces gens là. En réalité il était difficile d'affirmer que ce fut le cas. Il était prêt à tout, y compris utiliser les dieux. Cela ne signifiait pas pour autant qu'il ne les respectait pas ou qu'il ne croyait pas en eux. Comme tout mortel sensé, il savait que le pouvoir des divinités était à craindre. Néanmoins celui-ci représentait aussi une source d'influence et de puissance dont le jeune homme pourrait avoir besoin pour mener à bien sa croisade. À travers cela, il portait un grand respect à tous les dieux de ce monde. Ses yeux virèrent alors du rouge carmin à une teinte un peu plus vive, devenant progressivement un mélange jeune et orange. Il émit un petit « hmmm », signe qu'il réfléchissait déjà à une façon de répondre à sa question sans trop en dire.

« De nos jours on trouve de nombreux écrits et recueils, il me semble que mes lectures assidues pourraient être à l'origine de cette chanson. Je n'en suis plus vraiment certain. Vous savez, parfois la mémoire... »

Le syliméa s'était exprimé d'un ton farceur, le sourire aux lèvres. Son hôte avait lu tant d'ouvrages que le parasite le comparait lui même à un livre, se disant que d'une certaine façon il lui rendait hommage. Il ne révélait pas toute la vérité en une seule fois, préférant laisser planer un certain mystère afin d'attiser un peu plus la curiosité la jeune prêtresse. Tzivah remarqua alors que ses cousins n'avaient pas vraiment changé, ils semblait toujours aussi détestables que par le passé. Il aurait très bien pu parler de leurs méfaits d'autrefois, mais il n'en fit rien. Pour le moment il se contentait d'observer et de réfléchir en conséquence. Il n'était en aucun cas question de trahir la cause des siens en dévoilant une vérité dangereuse pour sa survie.

« Les sylphides ont toujours été imbus d'eux mêmes et agaçants. Pourtant je pense que vous et moi ne soupçonnons pas encore de quelles infamies seraient capables ces êtres là. »

D'une certaine façon, il disait vrai, même s'il avait déjà quelques informations à ce sujet. Tout en marchant, il cherchait une façon d'éveiller les soupçons d'Irina par un quelconque moyen. De cette façon, il n'aurait pas à tout lui dévoiler de sa bouche. D'après les rumeurs, elle était une femme intelligente et plutôt bien renseignée, peut être pourrait-elle faire le lien. Ainsi il ouvrit la bouche plusieurs fois, la refermant aussitôt. Le syliméa hésitait, préférant ne pas brusquer les choses.

« Je pense que si le monde savait à quel point ils sont horribles, beaucoup commenceraient à craindre ces soi-disants sages. Mieux vaut que le commun des mortels ignore que leur âme est aussi noire que leur sang, croyez-moi. »

Tzivah effectua alors une légère pression sur le bras de la demoiselle, son sourire ne semblait pas le quitter. Il avait l'impression que cette présence féminine  le rendait plus serein. Le jeune homme se rendit alors compte qu'il avait complètement oublié de se présenter. « Pardonnez mon impolitesse, je me prénomme Tzivah et jusqu'ici, j'ai passé ma vie à lire... Ah et il y a peu, j'ai protégé le convoi qui m'a mené jusque cette ville ! »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeLun 12 Aoû - 1:50

Le thé pouvait paraître une invitation innocente et banale pour certains, ou bien un luxe pour d'autres, si l'on considérait la rareté et le prix des meilleurs thés. Le fait est que ce n'était ni l'un ni l'autre dans l'esprit de la prêtresse, rien si ce n'est une occasion de discuter et de se reposer en même temps. Ce n'était pas quelque chose d'habituel ou de récurrent chez elle, en fait c'était simplement une façon de rentabiliser son temps au maximum comme une autre. Manger en lisant son courrier, préparer ses onguents en écoutant le rapport de ses acolytes,... Irina vivait dans une routine où chaque minute était précieuse et où même ses heures de sommeil étaient comptées. Cependant un peu de changement ne faisait pas de mal, et elle plus que personne savait apprécier les instants où elle pouvait fuir ses obligations. « Fuir » était sûrement un mot trop fort, mais la distraire était dans tous les cas approprié.
Avançant du pas léger et rapide qui lui était habituel, elle fut un peu surprise lorsque cet étranger lui prit le bras, mais n'en dit mot. Ce n'était pas banal qu'une religieuse, de haut rang qui plus est, soit aussi proche d'un homme en public, mais après tout le geste du jeune homme n'avait jusque là rien de déplacé. Et comme de toute façon son entrevue avec lui ne passerait pas inaperçue aux nombreuses paires d'yeux qui les épiaient, autant faire les choses avec naturel et sans se soucier plus qu'il n'en fallait. Elerinna serait au courant dans une heure tout au plus, ce qui lui donnait de la marge avant de risquer d'être dérangée. Se dirigeant donc vers son bureau tout en discutant, la rouquine ne semblait pas préoccupée par les apparences, même si ironiquement elle était sûrement une des femmes les plus chastes de l'ordre.


« Vous marquez un point. Mais il est aussi sûr que si Kesha peut accorder aux mortels sa lumière, elle peut également les plonger dans les ténèbres en les privant de son éclat. »

Oui, les prêtresses étaient une main de fer dans un gant de velours. Elles pouvaient tout donner ou tout prendre selon leur bon vouloir, et leur générosité si abusée pouvait se muer en la plus silencieuse et violente des vengeances. Là était la différence entre elle et ses comparses. Irina ne mentait pas au sujet des dieux, elle n'essayait pas d'enjoliver la réalité, ni d'embobiner les fidèles à tout prix. Sa vision des choses était plus terre-à-terre, plus brutale mais plus honnête, plus en phase avec ce qu'elle voyait tous les jours, dans le bon comme dans le mauvais sens. De nombreuses fois dans sa vie et pour sa foi avait été chancelante pour de différentes raisons, seulement depuis certains événements l'avaient changée à jamais. Elle n'en était pas plus forte, mais en était certainement ressortie plus sereine, comme emplie d'un savoir, d'une certitude apaisante. Et comment ne pas l'être lorsqu'on avait vu ce que ses yeux, son âme investie par Exanimis, avaient vu ?

« Par ici. » La serpentine tira une clé solitaire de la longue manche de sa robe et ouvrit une vieille porte située au fond d'un couloir, et laissa passer son invité. C'était un bureau simple mais accueillant, peu décoré et habité par des meubles anciens sans réelle valeur si ce n'est sentimentale, dont plusieurs canapés de cuir disposés devant la cheminée. Une cheminée crépitante, toujours allumée pour maintenir dans la pièce une température vivable illuminait l'espace ; les accueillant agréablement de sa chaleur. L'invitant de la main à prendre place, Irina raviva un peu le feu et ne tarda pas à mettre l'eau à chauffer tout en souriant avec ironie à ce que Tzivah venait de dire.

« La mémoire, hum ? » Elle n'avait pas pris la peine de cacher son scepticisme. Non qu'elle sache quoi que ce soit à son sujet en vérité, mais ce commentaire lui paraissait disproportionné. Il n'avait pas l'air très âgé, donc il était légitime de douter de ce qu'il venait de dire. Certes il était toujours possible que les apparences fassent illusion, mais son sentiment en disait autrement. D'un autre côté le fait qu'il plaisante sur ça ne voulait pas dire qu'il n'était pas effectivement érudit ou bien informé... ou les deux. Ce qui la ramenait invariablement à la raison qui avait amené quelqu'un qui n'était pas originaire de Hellas à l'aborder aussi abruptement concernant les sylphides. Ce n'était pas habituel, surtout étant donnée la position influente que tenaient beaucoup d'entre eux. Irina connaissait leur Grand Maître en personne, ainsi qu'un autre noble, dont personne ne connaissait la vraie race. C'était un secret bien gardé jusque là, mais qui posait une autre question dans son esprit paranoïaque : Combien d'autres avaient ainsi infiltré la société sans que personne ne le sache ? Rien que pour ça son côté sadique mourrait d'envie de faire saigner tous ceux dont elle viendrait à se méfier. Prenant place sur l'un des canapés en attendant que l'eau soit prête, elle regarda son hôte.

« Comme dans toutes les espèces, certains sont plus mesurés que d'autres, mais ce que vous dites est vrai en règle générale. Leur esprit est aussi fort et froid que leur corps est fragile et faible. Ils disent que les Terrans sont vulnérables de par leur nature instable et émotive, mais selon moi ils sont une contradiction vivante encore plus frappante. »

Ce n'était pas un secret qu'elle avait rencontré voire côtoyé de près plusieurs sylphides, ne fusse que parce qu'elle avait du en soigner une paire de fois, plus ou moins officiellement. Elle était bien placée pour savoir à quel point leur sang était noir, ce qui l'intriguait concernant les affirmations masculines. Sa véhémence cachait mal à quel point il leur en voulait, bien qu'elle n'ait aucune d'idée du pourquoi. Le fait qu'il parle non d'un sylphide mais DES Sylphides de la sorte trahissait qu'il ne s'agissait pas d'une rancune d'ordre personnel. L'observant calmement, la demoiselle se demandait ce qu'il voulait au juste. Car bien qu'elle ait été la première à engager la conversation, rien n'avait obligé le visiteur à la prolonger. Il avait donc quelque chose à lui dire, et qui elle pouvait en jurer, concernait les sylphides. Se levant temporairement pour chercher le service à thé ainsi que des gâteaux au miel, elle se rassit.

« Je suis Irina Dranis, mais je pense que vous le savez déjà. Vous avez l'air trop prudent pour parler des sylphides à n'importe qui. Ce qui me fait dire que c'est à moi que vous vouliez parler, et non à n'importe quelle prêtresse. En supposant donc que j'ai raison, j'aimerais savoir ce qui vous a poussé à aborder un tel sujet avec autant... d'urgence. Comment la noirceur sylphide s'est-elle abattue sur vous ? »

Irina avait noté les autres informations, ou plus exactement leur absence, tout en choisissant de ne pas se pencher sur la question maintenant. Cet homme ne se présentait qu'avec un nom, ou prénom, sans signe d'appartenance à une ville, une famille ou un corps de métiers. Pourtant s'il avait comme il le prétendait, protégé un convoi, il devait savoir se battre. Gardant à l'esprit qu'il pouvait être un autre assassin envoyé pour la tuer, elle ne réagit pas, et loin de devenir nerveuse elle sourit. Et puis au cas où, elle lança quelques mots en l'air.

« Si vous êtes venu ici pour me tuer en me espérant me distraire avec cette conversation, je vous conseille de faire demi-tour tant qu'il en est encore temps. »

Qu'il soit ou non effectivement venu avec ce but là, elle espérait en découvrir plus selon sa réaction.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeLun 19 Aoû - 18:33

Le parasite avait remarqué la surprise de la jeune femme lorsqu'il lui avait pris le bras. Il s'étonnait de cette attitude, sans pour autant le montrer. Irina, la vipère, n'était probablement pas habituée à ce genre de geste. Même si cela avait pu paraître déplacé, il s'agissait là d'une attitude bien innocente pour le syliméa. Tzivah n'était évidemment pas coutumier des règles de bienséance à l'intérieur du temple et ignorait tout de ce qu'un tel geste pouvait laisser penser à d'autres. Après sept mois de vie terrestre et plusieurs années de vie vécues au travers de souvenirs, il ignorait tout des rites amoureux et ce sentiment lui était encore totalement inconnu. Son hôte avait passé sa vie à étudier de nombreux livres et n'avait jamais laissé de place pour une femme, quant au syliméa il était encore bien trop jeune pour penser à cela. Tout aussi chaste qu'Irina, il n'avait même pas idée de ce que les observateurs de la scène pourraient en penser. Pour dire vrai, le jeune homme aux cheveux blancs s'en fichait éperdument.

« Il faut toujours craindre les dieux, car ils ont de multiples visages. Il me semble que tout être engendré par une divinité a toujours de nombreuses facettes. Les créatures vivantes en sont elles-mêmes la preuve, n'est-ce pas ? »

D'une certaine façon, Tzivah trouvait toujours un moyen de faire honneur à sa propre race. Lorsqu'il s'agissait de se montrer sous divers visages, les syliméas étaient sans doute les plus adaptés à cette condition. Ils étaient à la fois d'incroyables prédateurs, traquant leurs proies de la même façon que les bêtes les plus sauvages, mais aussi de parfaits caméléons capables de se mêler au commun des mortels. Ils étaient inconnus de tous, ou presque, et se contentaient de vivre dans l'ombre sans jamais se manifester. Pourtant, le parasite avait envie de sortir de l'ombre, d'exister réellement aux yeux de quelqu'un. Était-ce son égoïsme qui le poussait à vouloir révéler la vérité ou bien s'agissait-il réellement d'un plan le menant vers la vengeance ? Finalement il ignorait totalement si sa raison ou son cœur le poussait vers cette dangereuse pente glissante.

Tout en douceur, il finit par la lâcher et s'avance lentement à l'intérieur de la pièce. Il n'y trouvait rien d'excentrique, mais pourtant si agréable. Le regard rougeoyant du siliméa se posa sur la cheminée, réchauffant la pièce de ces flammes dansantes. Cette douce chaleur, Tzivah ne pouvait que l'apprécier, particulièrement dans cette cité glaciale. Le tacticien se laissa tomber, comme au ralenti, sur l'un des canapés devant l'âtre. Lorsqu'il y repensait, il s'agissait de la première fois qu'une femme l'invitait à prendre le thé, c'était aussi la première fois qu'il prendrait le petit-déjeuner en compagnie de quelqu'un. Il répondit alors à sa question sur un ton léger, presque amusé.

« Pensez-vous toujours pouvoir vous fier à votre propre mémoire ? L'âge et les sentiments peuvent altérer les souvenirs, et même parfois nous les faire oublier. »

Cela ne voulait pas dire grand chose, mais le prédateur semblait satisfait de sa réponse. Après tout, il ne savait combien d'années il avait vécu enfermé et selon lui cela ne comptait pas. Il avait aussi vécu plusieurs centaines d'années en quelques mois, cherchant des réponses dans la mémoire de son hôte.  Aujourd'hui ses sept mois de vie ne lui permettaient pas vraiment de dire s'il était un nouveau né ou un vieillard, du moins aux yeux des autres. Quoi qu'il en soit, la prêtresse à la chevelure rousse devrait se contenter de cette brève réponse, qui suscitait sûrement un peu plus de curiosité. Irina s'installait à son tour sur le canapé et instinctivement, Tzivah s'approcha un peu plus.

« Chacun possède ses propres contradictions, mais les sylphides sont dotés de la plus dangereuse d'entre elles. Qui irait penser que derrière ces diplomates réputés se cachent les instigateurs du plus grand génocide que ce monde ait connu ? »

Là était toute la contradiction, car il était probable que personne ne s'attende jamais à être poignardé dans le dos par de si sages et paisibles êtres. D'un geste délicat, il attrapa un gâteau et une serviette, commençant à grignoter doucement. Il n'avait pas encore eu l'occasion de goûter un met si sucré depuis qu'il avait déchiré son hôte de l'intérieur. Un petit bruit de satisfaction se fit entendre tandis qu'il ajoutait à voix basse.
« C'est si doux et agréable... » Alors même qu'il venait de parler des sylphides, il ne semblait pas s'être énervé. Comme si cette petite douceur venait de mettre fin à son animosité.  Elle l'interrompit alors dans sa dégustation lorsqu'elle l'interrogea sur la façon dont les sylphides s'en étaient pris à lui. Ce à quoi il se contenta de répondre sur un ton plutôt calme. « Si seulement ce n'était qu'à moi, madame... » Puis il se remit alors à manger.

Tzivah manqua de s’étouffer lorsque la prêtresse lui fit part de ses suspicions. Il toussota durant quelques secondes avant de l'observer, la fixant droit dans les yeux. Il avait en effet pensé à cette option, venir dans le temple, tuer les prêtresses et les dévorer. Le syliméa ne serait pas venu sous cette apparence si telle avait été son intention. De toute façon il n'avait rien à gagner en perpétrant d’innommables carnages de ce genre. Le prédateur posa le gâteau, s'essuyant les mains sur sa serviette au passage. Lorsque ce fut fait, il posa sa main sur celle d'Irina. Tandis qu'il s'apprêtait à user de sa voix séductrice, le syliméa absorba malencontreusement un peu d'essence divine provenant du corps de son interlocutrice. Ses sourcils se haussèrent tandis que sa bouche s'entrouvrait subitement.


« Veuillez pardonner cet écart. Sachez néanmoins que si j'étais venu dans l'intention de vous tuer, je n'aurais pas pris le temps de me présenter. Je suppose aussi qu'il est irrespectueux d'accepter une invitation à boire le thé d'une personne dont on veut faucher la vie. »

Grâce à ce contact, il avait constaté que l'essence divine de cette prêtresse semblait comme aspirée de l'intérieur. Il ne comprit pas vraiment de quoi il en retournait, mais cela lui fit penser qu'elle était elle aussi l'hôte de quelque chose. S'agissait-il de l'un de ses semblables ? Il en doutait, mais il préférait en avoir le cœur net.


« Permettez-moi de poser une question à mon tour. Êtes-vous consciente que quelque chose ne va pas chez vous ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitimeLun 26 Aoû - 2:20

« C'est exact. » Cela n'avait pas été bien compliqué de lui donner raison tout en acquiesçant. Pourtant ces mots là, simplement prononcés envers cet homme avaient quelque chose de gênant. C'était perturbant, comme s'il venait de lui faire avouer un de ses secrets les plus inavouables... Une impression étrange, surtout laissée par quelqu'un d'une si grande neutralité. Et paradoxalement cette confiance, ou du moins cette méfiance à demi endormie qu'il suscitait chez elle ne lui disait rien qui vaille. Cependant comme à son habitude elle ne commit pas l'erreur de laisser son comportement trahir le fond de ses pensées.

« Je pense que contrairement à nous, les souvenirs sont immortels. Il est vrai qu'ils semblent différents avec le temps. Seulement je pense que c'est notre regard sur notre passé et non notre souvenir lui même qui est altéré. » Irina avait conscience que ses paroles étaient aussi mystérieuses que celles de son interlocuteur, quand bien même cela n'ait pas été son intention première. Mais le fait est qu'elle le pensait. Son expérience -bien que brève- en tant qu'hôte d'Exanimis, lui avait ouvert les yeux sur bien des points. Lorsqu'ils n'avaient été qu'un elle avait senti l'existence millénaire de l'ancien dieu prisonnier la traverser, comme si les sentiments et le vécu avaient déferlé dans ses veines. Cela avait été l'expérience la plus douloureuse de sa vie, mais aussi un pur moment de plénitude. La puissance, la noirceur et la force tirée du désespoir avaient été une drogue grisante et capiteuse.

À cette pensée, les yeux d'Irina furent animés d'une lueur inexplicable, aussi soudaine que chargée de mysticisme. La demoiselle n'en avait pas nécessairement conscience, et ce processus naturel était trop discret pour que quiconque puisse en déterminer l'origine. Beaucoup penseraient simplement que son lien avec Kesha avait dernièrement atteint son paroxysme, ce qui n'était pas faux non plus. Ne quittant pas son invité des yeux, la rouquine le gardait toujours dans son champ de vision, non par peur -qu'elle ne pouvait de toute façon pas ressentir- mais par prudence. Il était dangereusement près et pourtant aucun signe d'intérêt physique n'émanait de lui, ce qui n'en était que plus déroutant. Si ce n'était pas ce genre de proximité qu'il recherchait, alors qu'est-ce qui pouvait bien l'intéresser ? Oui, on peut dire que lui aussi il avait sûrement pas mal de contradictions cachées, et elle en ignorait encore les enjeux.


« Un génocide ? »

Un génocide, qui aurait été caché aux yeux du monde. Si le fait que les sylphides soient capables d'un meurtre de masse ne la choquait pas outre mesure, le fait qu'ils aient réussi à duper l'ensemble du monde connu lui paraissait plus invraisemblable. Mais pas impossible, hélas. Ne bougeant pas ni pour se rapprocher, ni pour s'écarter, la prêtresse semblait incroyablement sereine. Et elle l'était, jusqu'à un certain point. Sa placidité ne l'empêchait pas de se tenir sur ses gardes malgré les apparences. Toutefois ce qu'elle avait entendu ne manqua pas de lui faire hausser un sourcil en preuve de scepticisme. Après tout ces accusations étaient loin d'être anodines. En fait si jamais une telle chose venait à être rendue publique cela se terminerait sûrement soit en assassinat de Tzivah, soit en procès en bonne et due forme. Mais comme elle avait eu sa dose des clowneries législatives, le tout devant un public qui pour la plupart n'y comprenait rien, elle se contenta d'écouter sans interrompre. C'est alors qu'elle cherchait quoi répondre sans trop en dire que la bouilloire se mit à siffler, lui offrant un répit qui ne pouvait être mieux venu.
Irina se leva alors et versa adroitement l'eau bouillante dans deux tasses, tandis qu'elle était surprise du soudain changement d'humeur de son hôte. Et quoi de plus brusque que de passer de l'énonciation d'un génocide à large échelle à l'appréciation gustative de quelques gâteaux ? Encore plus dubitative, elle prépara le thé et disposa le lait et le sucre à portée de main. Prenant sa tasse entre ses mains, la serpentine se rassit avec son thé pur et se tourna vers le jeune homme d'albâtre. Il ne faisait qu'effleurer le sujet brûlant sans jamais l'expliquer vraiment, ce qui lui fit supposer qu'il le ferait en moment voulu, lorsqu'il l'aurait décidé. Insister serait stupide, surtout que jusque là il n'avait présenté aucune preuve confirmant ce qu'il venait d'affirmer.

Observant sa façon presque solennelle et civilisée de tousser face à sa supposition aveugle, elle s'aperçut qu'il semblait troublé, mais pas de la façon attendue.  Le regardant également dans les yeux, elle tenta de sonder son âme au delà de ces yeux qui, elle l'avait déjà remarqué, étaient singuliers. À travers ce contact à la fois innocent et terriblement intime, elle lui laissa voir son absence totale de peur, peur de lui, de la mort,... la Peur tout court n'existait pas pour elle. C'est pourquoi même face à l'idée d'avoir ouvert sa porte à un potentiel tueur venu pour sa tête, elle ne tremblait pas. Il y avait chez elle une certaine froideur, une imperméabilité à cette situation qui dénonçait la « banalité » de tout cela à ses yeux. Un vide, une absence d'implication émotionnelle. La réaction de quelqu'un capable de tuer de sang froid sans ressentir le moindre remords quand c'était nécessaire. C'est aussi pour cette raison, et non pour un quelconque grief personnel qu'elle répondit tout aussi calmement, et avec une teinte d'indifférence.


« Dans ce cas vous êtes plus civilisé que la plupart des gens. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté je n'hésiterais pas à tuer quelqu'un que je viendrais d'accueillir chez moi, s'il venait à représenter un danger. » La nordique eut un rictus amusé, ne se gênant visiblement pas pour dire ce qu'elle pensait sans retenue. Peu lui importait l'impression qu'elle causerait. Si cet étranger venait à s'offusquer, il ne serait ni le premier ni le dernier. Seulement un de plus sur la liste déjà bien longue. Posant sa tasse en prenant une grande inspiration, Irina leva les yeux vers lui et sursauta lorsque leurs mains se touchèrent. Ce n'était pas le geste qui l'avait faite réagir, mais bien la sensation semblable à un électrochoc qui lui avait donné la chair de poule lorsqu'il l'avait touchée. Se contrôlant pour ne pas la retirer trop brusquement, la jeune femme fut surprise par la réaction étrange que cela suscita. Souriant à la question aussi insolente que pertinente, elle était amusée.

« Oui, je le sais depuis très longtemps. Mais pour reprendre votre dialectique... ' Si ce n'était qu'une chose qui n'allait pas chez moi '… Je m'estimerait heureuse. »

Continuant de sourire d'un air presque carnassier, Irina posa instinctivement une main sur son ventre, sans comprendre ce qu'il voulait vraiment dire. Et peut-être était-ce mieux ainsi. Quoi qu'il en soit, et parce que tout cet interrogatoire cachait forcément quelque chose de plus grand, elle lui demanda clairement.

« Alors si vous n'êtes pas ici pour me tuer, qu'attendez-vous ? On ne peut pas vraiment dire que je sois l'autorité en vigueur capable de châtier la race sylphide pour ses méfaits passés. Ce qui me pousse à vouloir savoir... Pourquoi moi ? »
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: The Divine Truth   The Divine Truth Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
The Divine Truth
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Essence divine et catalyseurs

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: La Communauté & ses échangesTitre :: • Corbeille :: • Les vieilles aventures-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !