Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeMar 8 Mai - 21:47

Oppressante. C'était le mot qui qualifiait le mieux l'ambiance qui régnait ici, à l'entrée du Tunnel des mépris. Il faisait froid, presque sombre malgré la lumière des soleils qui éclairaient les lieux par ce froid matin. Étrangement, tout était calme. Et malgré ses pouvoirs, Yersin n'avait pu parler avec aucun animal plus gros qu'un insecte. Comme s'ils avaient fui, poussés par la peur. Même Suenn sur son épaule semblait effrayée et Zaïel, qu'il avait laissé partir quelques instants plus tôt avait semblé pressé de déguerpir. C'était comme si une aura sombre et malfaisante suintait de l'entrée de ce tunnel, faisant fuir animaux et décourageant les moins déterminés des aventuriers. Mais il était décidé et plein de motivation. Il entrerait dans ce tunnel et trouverait ce pour quoi il était venu: Ysilnen, fascinant artefact qui, si ces sources étaient exactes, aurait le pouvoir de réaliser les moindres souhaits et délires vestimentaires de son porteur. Pour un amateur d'art et un adepte de la beauté tel que lui c'était une réelle providence, un don du ciel qu'il s'était empressé -sitôt la première mention trouvée- de traquer à travers récits anciens et parchemins usés. Il avait fini, après de longues recherches, par localiser -du moins le pensait-il- le lieu où sommeillait cet objet magique des plus intéressants.

Et c'était pour cette raison qu'il se trouvait ici, par un beau matin de Firion devant l'entrée sombre de tunnels dont on disait que tous ceux qui avaient osé y pénétrer n'avaient pu en ressortir vivants. On disait également qu'il s'agissait d'un repère de brigands et de voleurs et que d'étranges créatures y résidaient, aussi féroces que dangereuses. D'aucuns disaient qu'il était parfois possible d'entendre leurs cris la nuit, lorsque le vent soufflait en direction de la ville. D'autres disaient que le labyrinthe que formaient ces tunnels se prolongeait sur des kilomètres et qu'on pouvait trouver des entrées sur tout le continent. Beaucoup de rumeurs, beaucoup de légendes. Mais peu de faits. Or c'était aux faits, aux actions et aux écrits que se fiait Yersin. Car "les paroles s'envolent et les écrits restent", les mots s'embrouillent et les phrases changent au cours des conversations. Chose bien difficile à réaliser avec un livre -à part avec de mauvaises copies, mais il n'y avait souvent plus personne pour attester de la véracité des faits relatés... Ce qui pouvait se révéler assez problématique parfois. Il ne croyait donc pas -trop- tous ces bavardages incertains et préférait garder son objectivité. La vérité était peut-être loin de tout cela. Pour le meilleur. Ou le pire.

Ne pouvant déterminer avec certitude l'emplacement exact de l'artefact et ayant été dans l'incapacité la plus totale à trouver une quelconque carte des tunnels, il s'était procuré du parchemin et un morceau de charbon: ainsi il pourrait tracer au fur et à mesure le chemin emprunté...Et peut être, qui sait, revendre la carte au prix fort?

Enfin, il le tracerait quand il pourrait entrer dans le Tunnel. C'est à dire quand son compagnon de route serait bien décidé à montrer le bout de son nez. Car il n'allait pas faire le voyage tout seul, pour une fois: en effet, il avait envoyé une requête à l'ordre d'Oris, demandant leur assistance. On lui avait assuré que, au service de la justice et de l'ordre, ils aidaient toute personne en quête d'aide. Il avait donc saisit sa plus belle plume et envoyé une requête, alignant argument après argument, en une longue liste qui lui avait semblé bien futile, mais "qui ne tente rien n'a rien" et il avait, à sa plus grande surprise, reçu une réponse positive lui donnant rendez-vous tel jour à telle heure et à tel endroit et lui affirmant qu'un représentant de l'Ordre le rejoindrait pour l'aider dans ses recherches. D'abord sceptique, il avait finalement décidé de se rendre au lieu-dit. Après tout, qu'avait-il à perdre?

Mais cependant, personne n'était encore arrivé et il avait peur qu'on ne lui ait posé un lapin... A moins qu'il n'ait été en avance sans s'en rendre compte? Oui, ce devait être ça, il était en avance et, avec cette ambiance morbide et oppressante, il n'arrivait pas à savoir précisément quelle heure il était. Impossible donc de confirmer ou d'infirmer son idée. Tant pis, il attendrait encore et si personne ne se montrait, il tenterait sa chance tout seul. Mais ce n'était pas un plan des plus plaisants...

Assis sur une pierre, arme à la main et chouette sur l'épaule, Yersin attendait, pas trop rassuré. Suenn, aussi nerveuse que lui, battait nerveusement des ailes toutes les trente secondes et plantait ses griffes dans l'épaule du Sindarin, nerveuse. La prenant sur son genou, il entreprit de la calmer -et lui avec- en la caressant doucement, son autre main tenant toujours son arme, prêt à réagir. Tous ces sens étaient en alerte. Il n'était pas tranquille. Il n'aimait pas cette atmosphère.

J'espère que je ne suis pas venu pour rien, murmura-t-il.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeDim 15 Juil - 3:01

    Le Tunnel des Mépris. Si froid, si peu accueillant, à l’atmosphère si oppressante… L’endroit semblait propice à toutes les errances imaginables, éveillant humeurs sombres et avivant pensées lugubres chez quiconque passait un peu trop près. Le théâtre parfait de ces terrifiants cauchemars d’enfants qui, s’ils s’estompent durant l’âge adulte, ne disparaissent jamais vraiment et reviennent immanquablement hanter les mémoires nébuleuses des vieilles personnes. Un lieu privilégié, si prompt à générer de nouvelles rumeurs, colportées par les esprits craintifs de pauvres gens trop crédules… Des rumeurs qui, au fil du temps, donnaient naissance à d’innombrables légendes, certaines aussi invraisemblables que sinistres, d’autres terriblement teintées de vérité. Mais qui pouvait encore savoir quelle histoire appartenait à quelle catégorie ?...
    Repaire de malfrats en tout genre, réseau secret qui relierait toutes les grandes villes d’Istheria, tombeau de fortune de voyageurs imprudents ou crypte dédiée à de riches aïeux, le Tunnel des Mépris restait une énigme, un secret peu enclin à se dévoiler. Et pourtant, nombre étaient ceux qui tentaient de contraindre le sort…

    Néanmoins, pour y avoir déjà mis les pieds à une ou deux reprises au cours de ses vies antérieures, Baltor savait surtout qu’il s’agissait d’un labyrinthe sombre, assemblages de tunnels inégaux, parfois larges comme une route, à certains moments si étroits qu’il fallait y avancer de profil, mais pourtant tous si semblables qu’il était encore plus facile de s’y égarer que de se faire agresser à Thémisto. C’était dire.

    Mais trêve de verbiage inutile. A ce qu’il semblait, Baltor était arrivé à son point de rendez-vous, et s’était apparemment fait précéder…

    - Yersin Aellyen ? lança le Chevalier en stoppant sa monture à quelques pas d’un jeune Sindarin, baissant sur lui son regard éternellement dédaigneux.

    Le Sylphide s’était en effet vu assigner une mission tout à fait officielle par son Ordre… A savoir aider un hurluberlu à retrouver un artefact quelconque perdu dans le Tunnel des Mépris.
    Pour étonnante qu’apparaisse cette requête, le fait que l’Ordre d’Oris l’ait acceptée l’était encore plus : en temps normal, ce genre de recours – quête personnelle en vérité – aurait été de fait ignoré… L’Ordre s’attachait à la protection de la justice et du bien commun, non à la recherche individuelle de richesse et d’objets, quels qu’ils soient !
    Cependant, la demande offrait aussi l’opportunité à un Chevalier de pénétrer en toute légalité dans les tunnels, ce que l’Ordre cherchait à faire depuis plusieurs mois déjà. Les Chevaliers étaient en effet à la poursuite d’une bande de trafiquants de familiers et autres diverses créatures, dotées ou non de capacités magiques, qui sévissaient dans plusieurs cités sans que les autorités locales n’aient jamais pu leur mettre la main dessus. Le lieu de leur planque était bien connu, mais inaccessible : le Tunnel des Mépris était sous la juridiction de la ville de Ridolbar, lieu corrompu s’il en était – sans compter que l’Ordre, adversaire direct des Cavaliers de Sharna, n’était que bien peu apprécié à Phelgra. Chacune des demandes des Chevaliers d’explorer les souterrains s’étaient donc vues refusées pour des raisons plus bancales les unes que les autres. Faute de moyens légaux d’agir, l’Ordre – qui s’échinait à respecter les lois de tous les Etats – avait donc été contraint de laisser l’affaire de côté… Jusqu’à ce qu’une requête demandant l’assistance d’un Chevalier pour partir à la recherche d’un ancien artefact perdu dans les tunnels lui parvienne.
    Baltor, étant plus familier de Phelgra que la plupart de ses semblables, avait donc écopé de la mission – officielle – d’aider un certain Yersin Aellyen à récupérer son artefact, ainsi que de la tâche – plus officieuse – de mettre un terme aux agissements d’une bande de malfrats se croyant au-dessus des lois. Conseiller ou non, il pouvait aussi être assigné comme un simple Chevalier, telle était la politique de l’Ordre.

    Pour autant, il n’était pas question d’attirer l’attention, bien au contraire. L’entrée du Tunnel où le rendez-vous avait été définie était proche de Ridolbar, et Baltor n’était donc pas vêtu de l’armure dorée et rutilante de l’Ordre, bien trop voyante, mais de protections légères quoique tout aussi efficaces. Sur une chemise claire de toile légère aux manches courtes, il portait un simple plastron de cuir souple, patiné par l’usage et le temps. Ses avant-bras, nus, étaient protégés par des gantelets de peau eux aussi, recouverts sur le dessus de plusieurs plaques de métal articulées, permettant à la fois de se protéger d’éventuels assauts en parant du bras et de bouger le poignet avec souplesse – nécessité que tout bon épéiste est capable de comprendre. Sur ses bottes d’équitation, il portait également des grèves, conçues de la même manière que ses gantelets, qui lui remontaient jusqu’aux genoux. Et enfin, à la ceinture qui retenait ses chausses sombres, pendait une épée à la poignée usée par la pratique. A ses côtés figurait une dague singulière, à la lame courbe et dont la garde était singulièrement percée de trous. La deuxième arme, jumelle de la première, était cachée dans la botte droite du Sylphide – on n’était jamais trop prudent.
    Et pourtant, malgré son armure légère, Baltor était droit sur sa selle, le menton relevé, et affichait une assurance qui tutoyait l’arrogance.

    - Je viens en réponse à votre requête. Appelez-moi Disdain, ajouta-t-il en mettant enfin pied à terre, tendant les rênes d’Encre, son étalon, à l’apprenti Chevalier qui l’accompagnait.

    Le jeune garçon, timide et intimidé, n’avait presque pas décroché la mâchoire de tout le voyage ; ce qui ne l’empêcha pas de saisir la bride qu’on lui tendait avec assurance et fermeté – il avait appris, à ses dépens, que le cheval de « Sire Disdain » avait une fâcheuse tendance à mordre tout ce qui était à portée.
    A l’instar du Conseiller, il n’y avait aucun signe de l’Ordre sur sa tenue – de simples vêtements de voyage. Si le Sindarin auquel Baltor avait adressé la parole était bien cet Aellyen, il lui demanderait de prouver son identité de Chevalier, comme convenu.
    Si ce n’était pas lui, il ne le ferait pas, et Baltor serait forcé d’enjoindre – poliment – au malvenu de… déguerpir. Rapidement.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeLun 23 Juil - 23:33

Yersin caressait la tête de Suenn posée sur son genoux lorsqu'un craquement retenti, brisement de branches angoissant dans cette ambiance oppressante. Le silence était à peine retombé sur la clairière qu'un autre bruit se fit entendre, plus proche. Quelque chose avançait vers Yersin, lentement mais sûrement. Resserrant son emprise sur son bâton, Yersin se releva, sur ses gardes. Tous ses sens étaient en alerte, guettant l'approche de... la chose -à défaut d'autre nom - qui s'approchait d'un pas pesant. Des fougères bougèrent soudain, révélant l'approche de ce qui se révéla être un énorme sanglier qui entra dans la clairière d'un pas pesant. A la vue du Sindarin, l'animal s'arrêta, fixant de ses petits yeux noirs le deux-pattes qui occupait déjà l'espace, renifla l'air quelques instants et fit demi-tour, préférant retourner dans des endroits plus calmes sentant moins le deux-pattes.

Reprenant son souffle -il avait arrêté de respirer sans même s'en rendre compte- et se rassit. Mais quel idiot il faisait quand même! Il avait beau être à cran, il y avait des limites! Soupirant, il passa sa main dans ses cheveux et posa son regard sur Suenn dont la tête se tournait lentement et presque à 180 degrés. Son regard se posa finalement dans le dos de Yersin, à qui elle expliqua d'un hululement qu'elle entendait des chevaux -deux normalement- qui semblaient venir dans sa direction. La remerciant d'une caresse, le Sindarin ne se leva pas, préférant attendre le dernier moment -et garder pour lui le fait qu'il possédait un atout comme l'ouïe de son familier.

Finalement, les cavaliers -au nombre de deux, comme l'avait prévu Suenn- arrivèrent à hauteur de Yersin. L'un d'entre eux mit pied-à-terre tandis que le second, beaucoup plus jeune, prenait les rennes de sa monture et tournait les talons sans ouvrir la bouche. Le premier cavalier, qui s'était présenté sous le nom de Disdain -ce qui allait comme un gant au regard qu'il lui avait adressé...mais quand même...ils n'avaient rien de plus facilement prononçable en stock? Disdain, vraiment? Pourquoi pas cacahuète ou whirlwind aussi? Enfin bref, passons. Disdain donc, devait être l'envoyé des chevaliers de l'Ordre... Mais comme dans de telles contrées, on tombait plus facilement sur un coupe-jarret que sur un envoyé de la Justice, il avait été convenu d'une procédure, toute simple, où Yersin devait demander à l'homme qu'on lui enverrait de confirmer son appartenance à l'Ordre. Simple mesure de précaution qui pouvait se révéler des plus utiles.

"Sire Disdain, je suis ravi de faire votre connaissance. Cependant, je suis circonspect. Ma requête dites-vous? J'ai demandé de l'aide oui, mais ma lettre n'était pas adressée à n'importe qui. Qu'est-ce qui m'assure que vous êtes bien celui que vous prétendez être? Avez-vous quelque preuve de votre identité? Il est vrai qu'en contrepartie je n'ai rien qui puisse confirmer mon identité si ce n'est la réponse écrite de ceux ayant accepté de m'aider..."

Yersin s'était levé entre temps et toisait Disdain qui, chose assez extraordinaire, le dépassait de quelques centimètres. Il était de plus bien bâti et, contrairement, bien protégé par différentes pièces d'armure en cuir que le Sindarin n'aurait pu s’offrir même s'il l'avait voulu. Pauvre comme il l'était, les pièces d'armure n'étaient pas sa plus grande priorité, pas plus que les combats en général. Il n'était pas un bagarreur et préférait de loin la discussion à la bataille. De plus son expérience au combat n'était pas des plus développées, et s'il maniait relativement bien son arme sous forme de lance à deux lames, il devait bien s'avouer qu'elle semblait bien inutile dans les sombres allées de ce labyrinthe formé par le Tunnel des Mépris.
Oh, bien sûr il avait d'autres trucs dans sa manche mais il savait que seul il n'avait aucune chance s'il était attaqué. Mais être deux ferait donc pencher la balance en sa faveur? Il n'osait même pas imaginer ce dont Disdain -s'il était bien celui qu'il prétendait être- pouvait bien être capable.

Mais il y avait un autre détail qui le chagrinait également. Il ne se plaignait pas d'avoir reçu l'aide de l'Ordre d'Oris, loin de là -pour lui qui avait toujours rêvé de voir un vrai chevalier, il en était tout excité- mais il lui semblait incroyable que sa requête, aussi égoïste et dépourvue de sens soit-elle, ait obtenu une réponse positive, et ce aussi rapidement. Il devait y avoir une autre raison à la présence d'un envoyé de l'Ordre ici. Mais... tant que ça lui permettait d'obtenir ce pour quoi il était là, il n'allait pas s'en plaindre. Il essayerai peut-être d'en savoir un peu plus. Mais ce n'étaient pas ses affaires, et il avait d'autres chats à fouetter.

Reculant d'un pas, il croisa les bras, dévisageant Disdain d'un air soupçonneux, sa main gauche alors posée sur son arme qu'il avait entre-temps calée au niveau de sa ceinture. Suenn alors perchée sur son épaule dévisageait le géant blond avec de grands yeux, le défiant de toucher à un des cheveux de son Yersin. L'ambiance était lourde et l'attitude de Yersin exprimait en tous points sa méfiance envers l'inconnu qui se présentait comme son guide... et comme sa seule chance de s'en sortir. Accessoirement.
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeVen 3 Aoû - 15:03

    Baltor scanna du regard celui qui semblait bien être son hurluberlu. Il avait répondu au nom de Yersin, respectait le code qui avait été convenu, et même sa manière précieuse de s’exprimer correspondait aux formulations alambiquées de la lettre qui avait été adressée à l’Ordre. Baltor décida qu’il s’agissait bien là de son compagnon du moment, sans pourtant parvenir à s’en réjouir : son œil exercé de Chevalier avait noté la tenue peu appropriée aux circonstances du jeune Sindarin – de simples vêtements usés par le voyage, à ce qu’il semblait… Comptait-il sérieusement s’aventurer dans le tristement fameux Tunnel des Mépris vêtu comme on irait faire une course au marché pour sa chère petite maman ?! Et le pire restait qu’il ne semblait même pas s’en rendre compte. Qu’était-il donc ? Un original ? Un inconscient ? Un original inconscient, certainement… Baltor en aurait soupiré de désolation si ce n’était pour ce calme à toute épreuve qui le caractérisait. Seul son regard réagit, son dédain se muant en clair et franc mépris. On n’avait pas idée d’être aussi ouvertement insouciant… Enfin, il était tout de même une chose qu’il ne reconnaissait à Yersin : il était méfiant, et respectait les consignes de l’Ordre – ce qui ne pouvait décemment lui faire de mal.

    Etirant ses lèvres en un petit sourire narquois, Baltor toisa le Sindarin de toute sa hauteur – le gamin était grand, mais il avait trouvé plus imposant que lui pour le coup.

    - Mais je ne suis pas tout à fait n’importe qui, répondit-il, plein d’ironie, en présentant à Yersin un médaillon d’acier qu’il venait de tirer de l’une de ses poches.

    La plaque de métal, pendue au bout d’une chaîne toute simple, était frappée de l’emblème de l’Ordre d’Oris, un simple soleil stylisé. Baltor passa nonchalamment un doigt dessus, et le symbole se mit à luire légèrement, preuve de son authenticité. Le médaillon avait été conçu spécialement pour lui, et ne réagissait ainsi qu’à son toucher. Un « Disdain » y avait même été gravé au dos… C’était un privilège de Conseiller, mais cela, Yersin n’était pas forcé de le savoir.

    Laissant la plaque au Sindarin afin qu’il puisse l’examiner et juger de son caractère authentique, Baltor se retourna vers l’apprenti Chevalier qui patientait toujours, en retrait. Dans les fontes d’Encre, le Sylphide récupéra une torche déjà enduite de poix ainsi qu’un briquet à amadou, jetant ce faisant un coup d’œil du côté de Yersin. Non, bien sûr que non, le jeune Sindarin n’avait pas pensé à amener de torche de son côté… Ils n’en auraient donc qu’une pour deux. Il ne restait plus qu’à espérer que Sire Aellyen n’avait pas peur du noir…
    Avec la rapidité que confère l’habitude, Baltor alluma sa torche avant de ranger le briquet là où il l’avait pris, dans une des poches de selle de son étalon – il n’en aurait probablement pas besoin dans les tunnels. Puis il lança une pièce à l’apprenti Chevalier, qui l’attrapa avec adresse – peut-être valait-il quelque chose finalement, malgré sa timidité maladive…

    - Va t’installer à l’auberge dont je t’ai parlé. Je te rejoindrai là-bas dès que j’en aurais fini.

    Le jeune garçon hocha la tête, murmura un hésitant « Oui, sire Disdain », puis tourna bride, emmenant Encre dans son sillage.
    Baltor se retourna alors vers Yersin, son regard fixant un instant la chouette miniature qui – il l’aurait juré – le dardait de regards mauvais, plantée qu’elle était sur l’épaule du Sindarin. Le Chevalier se fendit d’un sourire moqueur, ignorant l’animal, et désigna d’un geste de la main l’arme du jeune homme, qu’il prît – à tort – pour un simple bâton de combat en métal.

    - J’espère que vous savez vous servir de cela, Yersin. Il est rare de faire de bonnes rencontres dans les tunnels…

    Au moins, songea-t-il, il n’aurait pas à expliquer au Sindarin avec quel côté il fallait frapper… pour ce qu’il était capable de frapper. Yersin n’était peut-être pas frêle, mais il n’avait pas l’air particulièrement vigoureux non plus, aux yeux de Baltor. Le Conseiller en venait presque à se demander s’il parviendrait à mener à bien la mission que l’Ordre lui avait confiée… Heureusement, son estime de soi, démesurée, était là pour le rassurer.

    - Vous venez ? poursuivit-il, s’avançant vers l’entrée béante et sombre du Tunnel des Mépris, levant haut sa torche.

    Et il s’engouffra dans le labyrinthe de galeries sans attendre de réponse.
    Baltor n’était pas foncièrement un solitaire – même s’il avait une forte tendance à dédaigner autrui – mais il ne savait rien de Yersin. Il ignorait ce dont il était capable, quels étaient ses dons, et ne s’autoriserait donc pas à lui confier quelque responsabilité que ce fût. Du moins, pas avant qu’il n’ait pu voir le Sindarin à l’œuvre… et réaliser s’il était aussi inconscient qu’il en avait l’air.

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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeVen 3 Aoû - 22:13

[Pas n'importe qui hein? ]

Les bras croisés, Yersin attendait la réponse de son interlocuteur. Il avait bien vu la lueur de pur mépris s'allumer dans les yeux de celui-ci. Eh bien quoi, il avait quelque chose de coincé dans les cheveux? Bref, trêve de plaisanteries. Il savait pertinemment que sa tenue n'était pas des plus réglementaires et qu'il n'avait rien d'un guerrier -après tout, il n'était PAS un guerrier- et c'était bien pourquoi il s'était tourné vers l'Ordre. Il aurait bien pu embaucher un mercenaire...Mais contrairement à l'Ordre, celui exigeait sa paye. Entre deux options, toujours choisir celle où on a le plus à gagner. Ou le moins à perdre.

Il s'apprêtait à répliquer à la remarque de Disdain d'une phrase cinglante lorsque celui-ci sorti l'emblème de l'Ordre, le faisant briller devant lui avant de le lui remettre. N'en croyant pas ses yeux, Yersin ouvrit de grands yeux, fixant la plaque de métal d'un air émerveillé. Il tenait dans ses mains le médaillon d'un Chevalier de l'Ordre. C'était pour lui un véritable rêve qui se réalisait: voir un chevalier en chair et en os. L'attrapant par sa chaînette, il le souleva à hauteur de ses yeux, laissant l'objet tournoyer sur lui-même. Un côté était gravé du Soleil, emblème de l'Ordre tandis que l'autre était gravé du nom de son propriétaire: Disdain. Voilà qui prouvait indéniablement l'identité de son porteur puisque le médaillon s'était illuminé au contact du doigt de celui-ci. Tandis que Yersin s'émerveillait sur l'objet, Disdain avait récupéré une torche -il avait bien qu'il avait oublié quelque chose...- et avait congédié le jeune homme qui l'accompagnait.

Il l'avait interpellé ironiquement au sujet de son arme -remarque que Yersin ne préféra par relever, il verrait en temps venu- et s'était aussitôt engouffré dans le tunnel, torche en main, laissant le Sindarin derrière.

Reprenant vivement le médaillon, il emboita le pas au Chevalier qui s'avançait d'un bon pas dans le tunnel. La lumière, pourtant vive à l'extérieur malgré l'ambiance oppressante du lieu, disparu rapidement au fur et à mesure de leur progression. Bientôt seule la lumière de la torche permettait d'y voir dans ce puits d'ombre. Et même les sens surdéveloppés du Sindarins n'auraient rien pu face à une telle obscurité. Le feu éclairait les parois du tunnel, dont la largeur variait rapidement au fil des mètres, passant anarchiquement d'un large tunnel où même une calèche passerait à un étroit goulot. De plus la marche était ralentie par des variations de la hauteur du plafond -Yersin avait bien failli s'arracher la tête contre une bosse en regardant ses pieds plutôt que le plafond- et le sol était jonché de nombreuses flaques d'eau putrides. Somme toute, c'était bien le dernier endroit où faire une balade digestive...

Dans ce noir complet, le temps semblait s'écouler avec la lenteur d'une goutte de poix et c'est après un sentiment d'éternité que les deux aventuriers arrivèrent devant une première intersection: le chemin se séparait en deux et la noirceur des lieux ne permettait pas de savoir lequel des deux prendre. A moins bien sûr de savoir où aller.
Profitant de l'arrêt de Disdain, Yersin sortit rapidement de sa petite sacoche parchemin et charbon et dessina rapidement le chemin qu'ils avaient emprunté jusque-là, s'aidant pour cela de sa phénoménale mémoire. Puis, préférant rester prudent, il s'avança légèrement, se plaçant au milieu de l'intersection -sans toutefois trop s'éloigner de Disdain, il n'allait pas non plus risquer sa peau- et pris Suenn dans sa main. Il prit la parole, brisant le silence de plomb qui 'était installé dans ces noirs tunnels:
"Suenn? Tends l'oreille et dis-moi s'il te plaît."

La chouette pencha la tête sur le côté, le regarda quelques instants puis se tourna vers l'entrée des tunnels, se servant de son ouïe hyper-développée pour détecter bruits et vibrations. Elle demeura immobile ce qui sembla être une longue minute puis hulula doucement, décrivant à Yersin ce qu'elle percevait. Chose que le Sindarin s'empressa de traduire à Disdain:
"Celui de droite semble être occupé par de petites bestioles. Il y a quelque chose de plus gros qui traîne dans celui de gauche. Je ne saurais en dire plus, cependant. Lequel prenons nous?"
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeDim 5 Aoû - 23:54

    Le Chevalier baissa sur le Sindarin qui l’accompagnait un regard nouveau, où le dédain semblait soudain presque atténué par une certaine lueur d’intérêt. Prendre la décision de tracer un plan sommaire du labyrinthe afin de pouvoir s’y repérer – et surtout en ressortir – était une décision sage, qui contrastait avec l’imprudence quasi négligente dont avait précédemment fait preuve Yersin… Et cette apparente capacité qu’avait le jeune homme de communiquer avec sa chouette pouvait être un avantage non négligeable dans de tels tunnels, où parvenir à voir le bout de son nez relevait de l’exploit. Baltor avait voulu voir de quoi était capable son compagnon… il en avait là un aperçu.
    Mais trêve de pensées vagabondes, il incombait au Chevalier de décider du chemin à suivre. Apparemment, Yersin n’avait pas souhaité pousser sa petite démonstration d’utilité jusqu’à la décision finale… Ce qui convenait parfaitement à Baltor – à moins que ce ne fût à son égo ?

    Le Conseiller se fendit d’un sourire carnassier.
    - A gauche.

    Et, sans plus d’explication que ces simples mots, il s’engouffra dans le passage désigné, levant bien haut sa torche.
    En vérité, le pourquoi de sa réponse était très simple : ne connaissant pas les véritables capacités de Yersin, Baltor préférait affronter un ennemi seul, quelle que soit sa taille. Face à une multitude, il lui faudrait au contraire laisser au Sindarin le soin de couvrir ses arrières… Chose qu’il ne pouvait se permettre si tôt, alors qu’il ne savait rien de lui. Question primaire de survie.
    Néanmoins, cela soulevait à nouveau la question première des capacités du jeune homme. Baltor, en talentueux tacticien, avait besoin de connaître les individus avec lesquels il travaillait afin de les utiliser au mieux – pas qu’il les vît comme des outils, loin de là : le Sylphide n’agissait que par pur pragmatisme, et par souci d’efficience.
    D’où la conversation qu’il engagea alors avec son compagnon, tandis qu’ils s’avançaient tous deux toujours de plus en plus profondément dans les tunnels.

    - Si vous souhaitez ressortir d’ici dans la meilleure condition possible, nous allons devoir travailler en équipe, Yersin. Pour cela, j’ai besoin de savoir certaines choses sur vous... Vous me permettez de poser quelques questions ?

    Le ton du Chevalier était le calme même, comme s’il ne risquait pas sa vie dans sa mission – même considérant celle que l’Ordre lui avait véritablement assignée. Ce qui n’empêcha pas sa dernière question – pure rhétorique – de sonner de manière terriblement ironique, derrière toute cette courtoisie si superflue.
    D’ailleurs, Baltor n’attendit pas de réponse pour poursuivre, alors que le couloir devant lui se rétrécissait à vue d’œil.

    - Vous faites-vous obéir de votre « Suenn », ou bien ne pouvez-vous que communiquer ? Pensez-vous pouvoir vous faire entendre aussi des animaux, ou même des créatures qui peuplent ces tunnels ?...

    Le couloir était à présent si étroit que Baltor ne pouvait faire autrement que progresser de profil, en pas-chassés. A certains endroits, le haut de son crâne effleurait même le plafond irrégulier… Même s’il n’était en rien sujet à la claustrophobie, le Conseiller trouvait le lieu désagréablement oppressant.

    - Jusqu’à quelle distance votre chouette peut-elle –

    Baltor s’interrompit soudain, cessant d’avancer. Il grommela, agita un instant les épaules, puis grogna franchement. Il était coincé. Coincé entre deux fichues parois trop étroites !

    - percevoir ce qui se –

    Il agrippa une aspérité de la roche de sa main qui se trouvait devant – chose d’autant plus compliquée qu’il devait également tenir la torche avec, et qu’il ne pouvait s’aider de son autre bras, bloqué de l’autre côté. Puis il tira, se hissant vers l’avant à la force du bras tout en poussant sur ses jambes. Centimètre par centimètre, il avançait…

    - trouve au-devant de nous ? acheva-t-il alors que, d’un violent coup d’épaules, il se décoinçait complètement et débouchait sur un nouveau couloir de largeur – enfin – acceptable.

    Baltor se retourna alors, pour juger de la progression de Yersin, mais sans se faire de souci. Le Sindarin était plus fin que lui, il n’aurait pas de mal à passer la fin de ce satané goulot…

    - Pour ma part, je peux percevoir physiquement tout ce qui se trouve autour de moi, poursuivit-il, mais dans un rayon de cinq mètres seulement… Votre animal serait bien plus efficace.

    Un rictus sardonique étira soudain les lèvres du Sylphide – il ne pouvait décidément pas s’en empêcher. Yersin avait voulu impressionner en démontrant ses capacités ? Baltor, lui, ne demandait qu’à se moquer.

    - D’ailleurs, vous devriez vous détendre un peu, vous êtes en train de vous faire des nœuds dans le dos à force de rester crispé…
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeMer 8 Aoû - 18:22

Yersin, légèrement coincé entre les parois de l’étroit goulot ouvrit de grand yeux en entendant la remarque de Disdain –quoique d’une voix étouffée par la proximité des parois. Comment diable le chevalier avait-il su qu’il était tendu ? Était-ce là ce qu’il entendait par percevoir ? Voilà donc qui, en plus de tourner à l’interrogatoire, commençait à avoir l’air d’un étalage de capacité… Un léger sourire vint s’étaler sur les lèvres du sindarin tandis qu’il répliquait à la dernière remarque d’un ton ironique :
-J’apprécie vos conseils. Je saurais les appliquer à la juste mesure, sachant que nous nous trouvons dans un passage étroit offrant peu voire pas de liberté de mouvement, dans une lumière plus que précaire, sous des tonnes de roches et en présence d’une…chose inconnue. Mais loin de moi l’idée d’être pessimiste. J’espère seulement que vous ne vous êtes pas écorché en passant ce goulot, l’odeur du sang peut attiser les appétits les plus féroces.

Arrivant dans un endroit plus large, il épousseta légèrement ses vêtements, en profitant pour mettre en avant son arme, ce qui lui permettrait de dégainer plus facilement. A condition bien sûr qu’il le puisse… Car dans de tels tunnels, son bâton était tout bonnement inutile et il ne maîtrisait pas ses épées à la perfection –pour le style, comprenez : une épée est moins belle à regarder qu’un bâton mortel tournoyant mortellement. Son affaire terminée, il reprit sa route et reporta son attention sur Disdain :
-Et pour en revenir à votre…interrogatoire, eh bien voyons, se faire entendre des créatures qui peuplent ce tunnel n’est pas un problème. Quant-à se faire comprendre, cela reste une autre affaire. C’est là que j’interviens il me semble. Je peux me faire comprendre de tous les animaux, voire même végétaux. Enfin du moins pour l’instant. Cependant les faire obéir n’est pas si facile. Suenn m’obéit parce qu’elle est mon familier …Mais avec toute autre bête, tout est question d’arguments je dirais.

Ébouriffant les plumes de la chouette sur son épaule, il ajouta :
-Quant-à la distance où elle peut percevoir les choses, difficile d’en juger. Cela dépend de la rectitude du tunnel, de la présence de salles qui pourraient renvoyer un écho, ou bien d’eau qui pourrait amortir les ondes sonores… Il faut tenir compte du déplacement de la bestiole aussi. Disons une quinzaine de mètres. Donc méfiez-vous, elle est toute proche et…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il posa son pied sur une flaque d’eau putride qui se révéla être plus profonde qu’il ne l’avait escompté. Résultat ? Sa jambe s’enfonça dans l’eau croupie, suivi de sa cheville et l’eau entra par un des nombreux trous de ses bottes usées qu’il dissimulait avec brio. Jurant comme un charretier –des jurons qu’on n’aurait pas forcément attendus venant de sa part et que seuls des nuits à dormir dans le foin des écuries pouvaient justifier, entre autres- il sorti précipitamment son pied de la flaque, frissonnant au contact de l’eau froide sur son pied. Sensation affreuse que celle-ci… Soupirant, il jeta un regard par-dessus l’épaule de Disdain et constata avec désespoir que cette même flaque s’élargissait jusqu’à occuper toute la largeur du tunnel –du moins jusqu’à l’endroit éclairé par la torche… Passant à nouveau la main dans ses cheveux, il se résigna à son sort et reposa son pied dans l’eau, reprenant sa marche. Il ne put retenir une grimace lorsque, posant l’autre pied dans l’eau, il sentit la froide morsure du liquide monter dans sa botte.
Soupirant à nouveau, il releva la tête, laissant le désolant spectacle de ses bottes en piteux était. Après tout, pourquoi s’en faire ? D’ici peu, il devrait normalement être en possession d’une garde-robe infinie. Pourquoi donc s’attarder sur de vieilles bottes trouées ?

Un froissement de plumes derrière lui attira son attention. Suenn –qui s’était envolée lors de sa chute, battait des ailes, affolée. Elle poussa alors une suite de hululements stridents dépourvus de sens, mais suintant la peur. A croire que le Sindarin s’était trompé dans ses estimations.

Quelque chose approchait.
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 16:22

    Baltor marqua un temps d’arrêt devant la flaque d’eau, qui s’étendait d’une paroi à l’autre du large tunnel. L’humidité des murs, ainsi que les quelques gouttelettes qui y ruisselaient, témoignaient de la porosité de la pierre. Quelque part au-dessus de leurs têtes devait couler un quelconque torrent…
    Yersin venait d’interrompre subitement son interminable diatribe, dans un splash caractéristique. Le Chevalier n’eut pas besoin de se retourner pour vérifier l’état de son compagnon. Il savait que le Sindarin venait de poser le pied avec entrain dans la flaque malodorante, tout comme il sentait l’eau qui s’infiltrait dans sa botte. Baltor laissa ses lèvres s’étirer en un rictus sarcastique.

    - …et regardez donc où vous posez les pieds, fit-il, comme s’il reprenait la phrase inachevée du jeune homme.

    Il s’était tu un peu plus tôt, alors que Yersin tentait d’ironiser à ses dépens, mais ne comptait pas abandonner si facilement la joute verbale dans laquelle ils s’engageaient tous deux, de plus en plus ostensiblement. Il avait laissé le Sindarin délayer, avec autant d’emphase qu’une jouvencelle énamourée – mais au moins répondait-il aux questions précises qui lui avaient été posées. L’unique réaction que Baltor s’était autorisée avait été un haussement d’épaule dédaigneux, alors que Yersin ironisait sur sa capacité à se détendre au vu de leur situation précaire. Le jeune homme ne possédait décidément pas une once de ce bon sens guerrier qui semblait si logique, si naturel au Sylphide ! Comment pouvait-on espérer affronter le danger avec efficacité – sinon efficience – sans être parfaitement détendu, chacun de ses muscles prêt à réagir à chaque sollicitation !? En se crispant, le Sindarin perdait de sa souplesse… Mais qu’importe. Ce n’était pas comme si Baltor comptait sur les talents de combattant de son compagnon de fortune– son don de communication avec les animaux était déjà d’une utilité inespérée.
    Le Chevalier choisit également d’ignorer le sarcasme sur ses possibles écorchures, mais pour une raison tout à fait différente. Il s’était, il est vrai, légèrement griffé les épaules en passant l’étroit goulot… Néanmoins, la douleur n’avait aucune prise sur lui, et il n’y avait surtout aucun risque que son sang attire une créature affamée : le corps d’un Sylphide n’était rien qu’une enveloppe artificielle, conçue pour se décomposer en quelques heures après la mort, et que les prédateurs et autres charognards n’appréciaient guère. Mais ce détail-ci, Yersin n’était pas forcé de l’apprendre. Qu’il prenne donc Baltor pour un simple Terran, et se complaise dans son ignorance.

    C’est alors que la chouette se mit à hululer furieusement. Bien que n’ayant aucune affinité avec les animaux, le Chevalier ne fut pas long à comprendre ce que cela signifiait, en regard des explications que lui avait fournies Yersin un peu plus tôt. La grosse bestiole en question n’était pas loin.
    Fronçant les sourcils, concentré vers l’obscurité droit devant lui, Baltor attendit quelques secondes. Puis, voyant que rien n’arrivait, il se décida à prendre l’initiative… La flaque d’eau n’était pas longue de plus de trois mètres, lui apprenait son empathie physique. Diminuant sa densité jusqu’à se rendre aussi léger qu’un courant d’air, sans daigner prendre d’élan, le Chevalier sauta… et atterrit sans bruit de l’autre côté de la flaque avec la légèreté d’une plume – littéralement. Sans s’être mouillé ne serait-ce qu’un orteil.
    Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’était pas rapproché ainsi pour narguer Yersin – enfin, un peu tout de même –, mais plutôt pour être le plus silencieux possible et avoir la possibilité de sonder plus avant le couloir obscur. Néanmoins, même là, il ne percevait rien…

    A ce moment précis, alors qu’il commençait à songer que Suenn débloquait autant que son maître, Baltor sentit, puis vit une forme sombre lui arracher la torche des mains, tandis qu’une seconde lui saisissait la taille, le tout trop rapidement pour qu’il ait le temps de faire ne serait-ce qu’un pas.
    La torche tomba dans l’eau derrière le Chevalier, et s’éteignit dans un nuage de fumée âcre.
    Sans s’énerver pour autant de ce fâcheux contretemps, Baltor dégaina le poignard à sa ceinture et entreprit de taillader la chose visqueuse qui le retenait prisonnier. L’appendice se rétracta un instant, puis revint, claquant comme un fouet alors qu’elle se refermait sur la gorge du Sylphide. La chose – un tentacule, à ce qu’il semblait – entraîna sa victime plus avant, séparant le Conseiller encore un peu plus de Yersin. Baltor, se débattant violemment, finit néanmoins par réussir à trancher le membre… et se jeta à terre alors qu’un nouveau tentacule, plus épais, fusait au-dessus de sa tête.
    Il continua ainsi quelques instants, ressentant son environnement afin de prévoir les attaques malgré le noir complet, évitant les appendices huileux grâce à des réflexes qu’il avait mis des siècles à développer, et tailladant les chairs de la créature à l’aide des deux poignards qu’il avait dégainé. Néanmoins, cet exercice le forçait à utiliser toutes les ressources dont disposait son enveloppe charnelle, action psychiquement éreintante pour un esprit sylphide... Il ne tiendrait pas ainsi des heures... En attendant, toujours de ce calme imperturbable qui le caractérisait, il analysait froidement la situation. La créature, bien que d’une rapidité et d’une précision mortelles, devait avoir un point faible. Habituée à ces tunnels où régnait une obscurité totale, elle était sûrement dotée de sens surd–
    Un sourire fugace étira subitement les lèvres de Baltor. Evidemment. La chose qui possédait ces tentacules vivait dans un noir absolu : elle ne pouvait être qu’aveugle, ou presque. C’est-à-dire, en bref, peu accoutumée à la lumière… qu’elle devait craindre comme on craint instinctivement tout ce qui est étranger et inhabituel. Pour preuve, la première victime de l’attaque de la créature avait été la torche du Chevalier.

    - Yersin, trouve-nous de la lumière. Vite.

    Sa voix, forte et pourtant déroutante de calme, résonna étrangement dans le tunnel, après ce silence seulement entrecoupé des claquements secs des tentacules, et du bruit écœurant des lames du Sylphide tranchant la chair de la créature.
    En revanche, Baltor n’avait aucune idée de comment Yersin allait se débrouiller pour rallumer la torche – ou dénicher une autre source lumineuse. Le briquet à amadou était resté dans ses fontes… Enfin, chacun ses ennuis. Pour sa part, le Chevalier occupait la créature, jouant du poignard avec célérité. Pour l’instant.
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 0:01

Trop occupé à essayer de calmer une Suenn complètement affolée, Yersin ne vit pas la figure quasi acrobatique de Disdain et se rendit compte de l’attaque de la bestiole lorsque le noir fondit sur la petite troupe. Il entendit des bruits de lutte, le son d’une arme qu’on dégaine et le chant de la lame qui coupe les chairs. Perturbé par cette obscurité soudaine, il avança dans l’eau croupie, soulevant de l’eau qui vint s’infiltrer dans ses bottes, tout en réfléchissant à la manière d’allumer un feu. Sachant bien évidemment que la torche était foutue et qu’il ne maîtrisait en rien la pyrokinésie. Mais Disdain n’avait pas parlé de feu mais de lumière. Fermant les yeux –chose complètement inutile puisque qu’étant dans une obscurité totale- il fit un rapide étalage de tout ce qui pouvait faire de la lumière –plante comme animal. Et soudain l’idée fut là, amenée par une suite confuse d’idées sans queue ni tête.
Ce fut si brutal qu’il ne put s’empêcher de s’exclamer :
-Mais bien sûr, requin lanterne !

Ce qui, à défaut de le faire passer pour un illuminé achèverait complètement d'établir sa réputation d’excentrique. Mais il n’allait pas chipoter pour si peu. Pas dans une telle situation.

Fixant l’endroit où Disdain devait se tenir il écarta les bras, posant ses mains sur les parois du tunnel. Prenant une grande inspiration, il entama un processus complexe de création d’une hormone qui, couplée avec d’autres, eu presque aussitôt un résultat des plus…remarquables. En effet, une substance lumineuse –blanche aux reflets bleutés- commença bientôt à suinter de ses mains, débordant sur ses doigts. Il resta ainsi quelques secondes puis, d’un grand geste, étala toute la substance le long du mur, créant ainsi un arc de lumière bleutée qui vint illuminer une scène des plus spectaculaires : Disdain tailladant dans le vide et dans ce qui semblait être des tentacules à l’aspect particulièrement visqueux, le tout posé sur une créature des plus informes où pointaient suffisamment de dents pour faire office de scie de bûcheron. Il devait s’agir d’une créature issue d’une longue lignée d’animaux ayant vécu dans le noir et dont l’adaptation à un tel milieu avec mené à…ça. Ou une explication toute autre, mais il n’avait pas vraiment envie de se pencher sur la généalogie de la chose.

La soudaine apparition de la substance lumineuse émise par Yersin eu pour conséquence de faire reculer quelques instants la créature qui, éblouie, secoua la tête comme un bœuf qu’un taon énerverait. Enfin si la chose qui remua était effectivement une tête. Bref, donc l’appendice qui remua révéla quatre petits qui clignaient furieusement, abrité par une membrane blanche légèrement opaque. Ainsi donc la bête ne supportait pas la lumière –assez logique pour une créature évoluant dans le noir.
Éloignant finalement ses mains du mur, Yersin avisa quelques restes de substance bleuâtre et, jetant un œil à Suenn, l’en barbouilla s’en prévenir, ce qui lui permit de s’essuyer les mains tout en se créant une deuxième source lumineuse –mobile celle-ci. Ignorant les hululements vexés de l’animal, il reprit la progression qu’il avait stoppée. Mais il n’alla pas loin : un tentacule s’avançait déjà dans sa direction, signe que la créature l’avait associé à la création de la lumière. Génial, voilà donc qu’il était maintenant la cible privilégiée de la bestiole. Il en était ravi...
Le Sindarin n’attendit pas de se faire cueillir comme une fleur et préféra envoyer Suenn sur l’épaule de Disdain, perturbant un peu plus les sens du monstre. Et les gestes du Chevalier. Mais il espérait que celui-ci serait suffisamment compréhensif pour ne pas tuer Suenn après coup…Sur ce, il dégaina la partie haute de son arme –l’autre moitié restant à sa ceinture- et l’abattit sur le tentacule, l’ouvrant profondément à défaut de le couper entièrement. C’était rudimentaire mais ça devrait suffire à éloigner le tentacule. Pour l’instant.

Ce qui était vrai : le tentacule se retira, accompagné d’un sifflement de la bête mutilée. Soufflant un coup –il avait retenu sa respiration pendant l’action- il avisa à nouveau les petits yeux du monstre, plissés par la lumière. Haussant les épaules, il prit sa décision : il rengaina son arme. Mais il ne restait pas pour autant inactif : de ses mains suintait à nouveau la substance luminescente de tout à l’heure. Celle-ci n’était pas difficile à produire et il pouvait en sécréter à intervalles bien plus courts que pour une hormone plus agressive. Ce qui l’arrangeait grandement. Une fois ses mains complètement illuminées, il parcouru rapidement la distance qui le séparait de Disdain et, tentant le tout pour le tout, sauta en avant. Il évita le premier tentacule mais pas la seconde qui vint s’enrouler autour de son torse, lui coupant le souffle. Il se débattit furieusement et réussit à coller ses mains contre les yeux de la créature. Celle-ci le lâcha et il s’effondra au sol. Préférant éviter de s’exposer plus, il se releva légèrement et alla à croupetons derrière Disdain, tentant de reprendre son souffle et tâtant ses côtes. Il n’avait rien de cassé normalement –peut-être fêlé mais la montée d’adrénaline empêchait tout diagnostic pour le moment- mais aurait certainement un bleu énorme d’ici le lendemain. Dégainant à nouveau –mais avec beaucoup plus de difficultés cette fois ci- il s’appuya contre la paroi du tunnel. C’était au tour de Disdain de jouer, c’était lui le chevalier dans l’histoire. Et l’Eclari ne défendrait pour les cinq prochaines minutes plus que sa peau.
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeSam 11 Aoû - 1:41

    Mais l’Eclari n’eut au final guère besoin de défendre plus avant sa si chère peau.
    Baltor ignorait comment il était parvenu à produire si rapidement de la lumière, et à l’en étaler si promptement un peu partout, mais l’heure n’était pas aux questions. Il parvenait à nouveau à distinguer le bout de son nez, et c’était là tout ce qui comptait – pour l’instant.

    Bien sûr, tout n’allait pas pour le mieux pour lui. L’apparition brusque de Sueen – recouverte de cette substance luminescente que Yersin semblait sécréter – avait bien failli coûter sa tête au Sylphide, quelques instants plus tôt. Déséquilibré par un poids inattendu sur son épaule, il n’avait évité le tentacule qui l’attaquait qu’in extremis… et n’avait pu empêcher la créature de lui infliger une cuisante blessure sur la pommette. Enfin, elle aurait été cuisante s’il avait pu sentir la douleur, et s’apercevoir qu’une coupure nette et ensanglantée gâchait à présent son si charmant visage.
    Grommelant, il avait alors repoussé sèchement la chouette, évitant dans le mouvement une nouvelle attaque… uniquement pour voir Yersin se jeter littéralement dans les pattes de la créature, recouvrir deux de ses yeux de sa substance lumineuse, puis repartir se cacher derrière Baltor aussi vite qu’il était venu. Le Chevalier, tout concentré qu’il était sur son ‘adversaire’, ne daigna même pas jeter un regard méprisant sur le jeune Sindarin – chose qu’il aurait pourtant amplement méritée.

    Néanmoins, la (ré)apparition de la lumière – aussi diffuse fut-elle – avait eu son effet. La créature, aveuglée et apeurée, avait reculé, ses mouvements devenant plus erratiques, moins précis – et plus difficiles à prévoir, certes. Baltor avait quant à lui recouvré un semblant de vue, et donc la possibilité de se situer plus précisément. Souriant avec calme, il accéléra la cadence de ses mouvements.
    La chose était terrifiée, il le sentait. Tout comme il sentait les crampes et la douleur qui irradiait de ses tentacules blessés, ainsi que la souffrance de deux de ses quatre yeux, littéralement badigeonnés de lumière trop vive. Il ne faudrait qu’un petit coup de pouce supplémentaire à la créature pour qu’elle prenne la fuite, devant ces proies décidément bien trop coriaces. Un coup de pouce que Baltor était bien décidé à offrir. Galamment.
    Levant le bras gauche, le Sylphide dévia un tentacule à l’aide des plaques de métal fixées sur ses gantelets de cuir, fit un saut de côté pour en éviter un second, en taillada un troisième… Un appendice plus épais que les autres le heurta néanmoins à la hanche, tentant avec force de le projeter contre le mur. Baltor grogna, le souffle coupé – ne pas ressentir la douleur n’empêchait pas d’être surpris par la violence de tels coups – mais, pesant momentanément plusieurs tonnes, il ne bougea pas d’un pouce. Reprenant son poids normal dans la seconde suivante, il trancha un fin tentacule qui fouettait l’air dans sa direction, et poursuivit son avancée. Les ripostes de la créature étaient de plus en plus grossières, et même sa rapidité – mortelle au départ – allait décroissante. Certainement grâce à l’action de Suenn qui, brillant toujours d’un feu légèrement bleuté, semblait fermement décidée à crever les deux derniers yeux valides de la chose. Les furieux coups de becs de la chouette, s’ils n’atteignaient pas forcément leur but, faisait toutefois suinter un sang d’un noir épais qui, coulant sur ce qui servait de visage au montre, l’aveuglait aussi sûrement qu’une lumière vive… Cela, couplé aux morsures des lames du Chevalier dans sa chair, dut réveiller l’instinct de survie de la créature qui, dans un ultime sifflement aigu de douleur, prit la fuite. Elle disparut un peu plus loin, dans un la noirceur d’un tunnel étroit, perpendiculaire au large couloir dans lequel se trouvaient Baltor et Yersin.

    Le Chevalier resta cependant immobile, toujours sur ses gardes. Il ne se retourna vers son compagnon qu’au bout de longs instants d’attente, une fois certain que la chose tentaculaire ne reviendrait pas... Un grand sourire railleur étirait ses lèvres ensanglantées.

    - J’espère seulement que tu ne t’es pas écorché, jeune homme. L’odeur du sang pourrait attiser des appétits féroces… répéta-t-il, le regard dédaigneusement moqueur, citant mot pour mot le Sindarin.

    Le tutoiement, déjà employé un peu plus tôt, avait fusé naturellement. Après être tombé sur une abomination pareille, l’heure n’était plus vraiment aux civilités…
    Ce n’est qu’ensuite qu’il daigna rengainer ses dagues, rangeant l’une dans son fourreau à sa ceinture, dissimulant l’autre dans une de ses bottes – mais non sans avoir nonchalamment essuyé les lames sur l’une de ses manches, tâchant le tissus écru de sang noir. Puis il essuya le sang sur sa joue, tâtant du bout des doigts l’estafilade qui courrait le long de sa joue… Elle ne saignait déjà plus, aussi s’en désintéressa-t-il. Après tout, il baignait dans l’Ombre, son élément, depuis quelques temps à présent. L’Ombre avec laquelle il avait une telle affinité qu’à son contact prolongé, sa fatigue s’estompait, sa faim disparaissait… et ses blessures se mettaient à cicatriser à une rapidité remarquable, quoique pas tout à fait visible à l’œil nu. Il y avait des limites à tout.

    - Quoique, je ne suis pas sûr qu’un ver luisant attire quoi que ce soit ici-bas… ajouta-t-il, sardonique, en jetant un coup d’œil sur les mains lumineuses du Sindarin.

    …Toutefois, Ombre ou pas, l’ecchymose jaunâtre qui apparaissait petit à petit autour du cou du Sylphide, vestige de ce tentacule qui l’avait à demi étouffé, mettrait des jours à disparaître. Mais ça n’était pas comme si la douleur provoquée par un tel bleu pouvait gêner Baltor, imprudent et si peu soucieux que son corps artificiel qu’il était…
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 22:46

Toujours appuyé contre la paroi du tunnel Yersin avait observé, le souffle court, la fin du combat entre Disdain et la créature indéfinissable. La chose avait vite été terminée, concluant sur la fuite du monstre. Au plus grand soulagement de Yersin qui n’avait plus aucune envie de se battre. Rengainant son arme, il débloqua cependant le bâton à nouveau formé de sa ceinture, le prenant fermement en main. Il n’allait pas prendre le risque de se faire surprendre désarmé.

Inspirant un grand coup, il se redressa et alla à la rencontre de Disdain qui avait l’air d’avoir été bien amoché par la bestiole. Ignorant sa première remarque, il lui fut impossible de ne pas répliquer à la seconde. Il voulait bien laisser passer un commentaire mais deux…
« Pas un ver luisant, un requin lanterne. Ils brillent tous les deux certes, mais le second a des dents. Et le premier brille vert. Mais peut-être sont-ce là des nuances trop subtiles »

Ce n’était pas bien fameux comme réplique, mais il n’avait pas envie de se casser la tête à entamer un discours scientifique expliquant les différences entre ver luisant et requin lanterne. A moins que Disdain ne le demande, bien évidemment. Mais pour l’instant, l’heure n’était plus à la bioluminescence à contrôle hormonal mais plutôt à l’analyse des dégâts. Lui-même n’avait que cette sale blessure au côté qui, loin de saigner, commençait à le faire souffrir. De son côté, Disdain en revanche semblait bien plus touché. Enfin, semblait seulement, puisqu’il ne laissait paraitre aucun signe de souffrance. Absolument aucun. Les chevaliers de l’Ordre suivaient-ils un entraînement hors du commun, mélange de torture et d’entraînement ?
Levant un sourcil Yersin reprit son chemin arriva au niveau du Chevalier, le dépassa et se pencha vers un des tentacules tranchés qui traînait au sol. Du bout de son arme il le poussa légèrement puis le saisi, le soulevant à hauteur de ses yeux. Son esprit d’analyse et de découverte pouvait apparemment prendre le dessus n’importe quand. Même dans un labyrinthe de tunnels noirs et crasseux, probablement hantés par plus d’une bestiole affamée. Mais que voulez-vous, la découverte n’attend pas… Il hésita un moment à prendre un échantillon de sa nouvelle découverte mais se contenta de prendre quelques notes au verso du parchemin qui lui servait de carte. Faute de mieux il s’en contenterait.

Il se releva et porta finalement son attention sur Disdain. Il s’approcha de lui, le regardant d’un air mi intimidé mi interrogateur. Après tout, c’était bien l’une des premières fois qu’il rencontrait quelqu’un plus grand que lui. Et un Chevalier de surcroît. Sans compter qu’il s’agissait d’un Chevalier qui ne semblait pas craindre la douleur. Ce qui était vraiment perturbant pour tout dire. Arrivé à la hauteur de Disdain, le Sindarin approcha la main de son cou, mais son geste fut interrompu par une autre découverte. Il aurait parié que l’estafilade sur la joue du Chevalier n’était pas là quelques minutes auparavant. Et pourtant on lui aurait donné quelques jours : elle ne saignait pas alors qu’elle était récente et ses bords n’en étaient plus rouges. Médusé par cette découverte, il resta immobile durant quelques secondes, fixant la blessure puis n’y tenant plus, l’effleura délicatement de son pouce. Ce qui n’eut pour conséquence que de confirmer ce que ses yeux lui avaient déjà montré. Perturbé il retira sa main, gêné et prêta son attention au cou de Disdain qui prenait une couleur des plus intéressantes.
« C’est un sacré bleu que tu..euh…vous avez là. Je me demande encore comment vous faites pour rester si impassible après ça. Tous les chevaliers sont-ils comme ça ou vous êtes unique dans le genre ? »

Levant à nouveau les yeux sur le visage –lever oui, mon dieu que c’était vexant !- Yersin sentit une bouffée d’espièglerie monter en lui. L’enfant qu’il était se réveilla soudain et, malgré son calme apparent, il ne put empêcher ses yeux de briller d’une lueur mutine. Se concentrant quelques secondes, il produisit une infime quantité de substance luminescente au bout de son petit doigt et, feignant enlever quelque saleté sur le visage de Disdain, en profita pour dessiner sur la lèvre supérieure de celui-ci une élégante moustache luminescente aux bouts recourbés. Se reculant d’un pas pour admirer son œuvre, il en profita pour essuyer discrètement ses mains. C’était parfait, un véritable chef-d’œuvre. Il retint un premier rire, luttant de toutes ses forces pour ne pas ricaner au nez de Disdain. Mais n’en tenant plus, il éclata de rire, purement et simplement. La vue de ce grand guerrier plein de muscles affublé d’une moustache lumineuse, voilà qui était plus que Yersin pouvait en supporter.

Les larmes aux yeux, les mains sur les côtes et les pieds baignant dans une eau croupie pleine de sang et de tentacules, Yersin riait.
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitimeDim 11 Jan - 11:29



Malgré leurs tentatives, les vaillants aventuriers ne réussirent pas à mettre la main sur l'objet convoité.

[QUÊTE ÉCHOUÉE]



Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] 744275Sanstitre1
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MessageSujet: Re: Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]   Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor] Icon_minitime

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Quête: Ysilnen, le bracelet-tailleur [Baltor]
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