The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]

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• Marins de N.: 4
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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]

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MessageSujet: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeDim 4 Jan - 3:58


Noathis.
Un océan de verdure et d'ombres s’étendant d'un horizon à l'autre à travers vaux et monts, ondulant sur d'immenses vagues mégalithiques figées dans le temps néolithique. Immobile aux yeux des mortels dont la vie passaient trop vite sur l'océan sans bords pour appréhender la véritable danse que menait l'éternité. Partout où pouvait se poser le regard, il y avait la Vie qui s'acharnait à survivre quelques jours de plus dans un milieu hostile, tenant dans un fragile équilibre, évoluant toujours, tiraillée par le changement et le hasard, toujours pousser à avancer, encore, à changer. Car après tout, ce qui ne changeait pas ne faisait que mourir doucement. À perte de vu les lois de la sélection naturelle s’opéraient à toutes les échelles : de la plus petites fourmis à l'écosystème le plus vaste, des milliers d'espèces disparaissaient dans l'oublie, laissant place à autant d'autre dans une valse gracieuse et aussi lente que la sève des arbres de cette forêt. Cette forêt ... Magnifique. Plus qu'un éloge à la nature elle même, c'était un concentré de ce qui se faisait de lois scientifiques et calculatoires pétries de probabilités et de systèmes complexes. Un immense laboratoire dans lequel la Vie se jouait, où chaque arbre était un monde dans le monde, une vaste construction fractale offrant à elle seule dans son immensité juste un infime aperçut des infinies possibilités que pouvait offrir la nature : une gouttelette dans l'océan d'Isthéria.

Il n'était pas étonnant alors de trouver Torenheim ici. Car voilà le tableau qui s'offrait à ses yeux : un livre ouvert sur la loi du monde. Un immense être vivant à disséquer et étudier dans les moindres détails, simplement à analyser, à comprendre. Il y avait longtemps que la momie n'était pas venu promener son esprit étranger entre les arbres de Noathis, longtemps qu'il n'avait pas senti sous se pieds le sol humide chargé de plus d'êtres vivants au mètre carré qu'Hespéria toute entière. Il sentait au travers de sa peau la vie frémir à son contact, il raffolait de ses milliers de sensations et en sondant les ombres du sol et des alentours, il pouvait "toucher" la moindre créature, la scanner précisément, et classer le tout méticuleusement dans sa vaste mémoire, comparer avec les anciens relevé. Et lentement la trame du temps biologique prenait forme et vie au sein de son crane, chaque année, chaque passage apportant de nouvelles informations, éclaircissant d'avantage l'étendu sombre de l'avenir, avec sa propre logique.

Cela faisait maintenant quelques jours que Torenheim voyageait en Noathis, posant son pied innocent partout aux travers des forêts dans le seul but d'apprendre d'avantage. Il n'avait bien sur pas parcouru la forêt entière, mais de simples prélèvements de ci de là lui permettait de se faire une idée global du processus. Passionnant.
Alors qu'il se promenait entre les montagnes quelque part dans le creux chaleureux et ombré de la Vallée d'Hillem, Torenheim eut la curiosité de s'arrêter dans le vieux temple de Fen, dieu des arts et des animaux. Une de ses divinités favorites. Ayant toujours apprécier les lieux calmes et propices à la méditation, il fut ravit de constater que le temple fut désert ce jour là. Il se doutait qu'un prêtre ou deux devaient se cacher quelque part derrière le temple ; où bien était il chez eux, mais qu'importe. Il pénétra entre les pierres froides, respirant l'air lourd aux odeurs de terres et d'herbe humide. Son regard monochrome se posa sur les murs sombres sur lesquels la nature semblait avoir gardé ses droits. Il avança calmement dans les allées, progressant entres ombres et lumières, cherchant un endroit propice à la tranquillité. Il trouva son bonheur en ayant la curiosité de tourner les yeux, devinant une cavité au dessus de l'entré ouvrant sur l'extérieur. Faisant confiance à ses talents d’acrobate - ou peut être sans même se poser la question - l'étrange momie escalada rapidement le mur jusqu'à arrivé en haut où il put tranquillement s'installer. Il laissa négligemment un de ses pieds se balancer comme un pendule dans le vide, s'affalant contre la pierre de Fen. Il porta alors son regard sur l’extérieur, observant de là l'immense vallée depuis son nid obscur. Au loin, de la cime verdoyante, il put voir un groupe d'oiseaux s'envoler vers les cieux.
Calme, posé au dessus d'un monde qu'il pouvait observer à loisir, Torenheim se laisser bercer par son esprit, mettant un peu d'ordre dans ce qu'il avait put apprendre. Alors qu'il laissait à son corps un repos mérité, sa cervelle toujours aussi active s'amusait avec de grands dessins et d'étranges théories. Il souriait calmement, silencieux, innocent comme un enfant qui ne faisait qu'observer le spectacle du monde.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeDim 4 Jan - 16:32

Voilà ta bière, Aliénor.

La Rôdeuse remercia le tavernier d'un simple mouvement de tête, sans prendre la peine de lui lancer un regard tant elle était occupée dans ses paperasses. D'ailleurs, on pouvait se demander comment il était possible de se concentrer dans un tel lieu qu'était une taverne ! Ha, pourtant, pour l'Eryllis, c'était à ses yeux l'endroit parfait pour savoir ce qu'il se tramait dans ce monde. Ainsi, tandis que la jeune femme lisait un rapport qu'avaient fait ses confrères Rôdeurs, elle laissa ses oreilles et son ouïe de Sindarinne vagabonder dans la salle. La Taverne était en pleine effervescence ; ça criait, ça riait, ça chuchotait et surtout, bien entendu, ça buvait ! Et outre que les bruits étaient difficilement discernables, l'air était des plus lourd, parfum acre de transpiration, d'alcool et de tabac brûlé. Alors oui, ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour se concentrer, mais Aliénor persistait de vouloir restait ici pour récolter les rumeurs qui circulaient en ce moment dans Istheria car c'était bien connue ; les gens parlaient beaucoup lorsque la langue était bien déliée par l'alcool. Il fallait juste être patient. Ainsi, la Nomade s'était installée dans un recoin sombre de la salle. Pieds sur la chaise placée face à elle, sa troisième bière sur la table, une pipe coincée entre ses dents et un vieux parchemin dans une main.

He moi j'te dis que ce Torenheim n'restera pas dans sa cellule !

Soudain, un frisson parcourut le dos de la jeune femme à l'ouïe d'un tel nom si familier. Discrètement, ses yeux dissimulés sous l'ombre de sa large capuche cherchèrent la provenance de cette voix que son ouïe avait perçut. Cela venait vraisemblablement d'un homme quelque peu ivre qui discutait joyeusement avec un ami qui s'était empressé de lui réponde :

Arrêtes tes conneries ! Personne ne peut s'évader de la Prison des Déments ! ... Sauf en partant les pieds devants !

Et ils rirent de cette blague de mauvais goûts imprégnée par l'effet néfaste de l'alcool. En silence, Aliénor les observait, sans un mot, l'air pensive. Son regard se voila de pensées lointaines, laissant un vieux souvenir resurgir de la mémoire pour transporter l'esprit de la Rôdeuse hors du temps, plusieurs années auparavant. Prenant une grande inspiration, l'Eryllis laissa la fumée glisser hors de ses lèvres pour former un flot aériens qui envahit sa vue. Là, des formes semblaient vouloir se former tandis qu'Aliénor souffla d'une voix aussi vague que lointaine le nom d'une personne qui aura marquer sa vie :

Torenheim...


*~*~*
An 01 de l'Ère de Félicité


Tu as encore faim, Fenrir ?

Le Loup Blanc grogna en guise de réponse. Aliénor le savait grognon quand il avait faim ; il ne valait pas mieux le contrarier à ce moment là et il serait préférable qu'il se nourrisse le plus rapidement possible. Le problème, c'était que son compagnon à quatre pattes appréciait partir en chasse avec sa petite Terranne sur le dos. Mais cette dernière n'avait pas grand appétit. De plus, ils étaient à présent à quelques pas du temple de Fen, son Dieu vénéré et partir à la chasse ne ferait que les éloigner de ce sanctuaire. Elle réfléchit un instant, se laissant s'affaisser sur l'herbe tendre en laissant échapper un soupir exaspérée. Son regard vagabondait entre les ombrages, imprégnant dans sa mémoire chaque arbre, chaque feuille, chaque écorce, chaque brin d'herbe de ce lieu. Une brise fit gémir Délil, faisant naître un délicieux bruissement parmi le chant des oiseaux. Alors un merveilleux sourire naquit sur les lèvres de la jeune fille, tout simplement épanouie de vivre à présent dans cette resplendissante forêt, en compagnie de ces deux Dieux favoris. Et en parlant de Dieux, il était peut-être temps de rendre visite à celui qui avait pris son coeur. Se rasseyant ainsi doucement, sous le regard austère et affamé de Fenrir, Aliénor lui demanda d'un geste de main de la rejoindre, chose qu'il fit en grognant. Là, elle attrapa sa fourrure et lui dit avec douceur :

Pars sans moi, je n'ai pas très faim et je dois rendre visite à quelqu'un... Tu me rejoindras après, d'accord ?

L'animal grogna, semblant chouiner une telle décision. Mais l'appel du ventre fut plus fort et ce fut donc avec abdication qu'il se décida de chasser seul, sans sa petite Terranne. Celle-ci le regarda s'éloigner avec douceur et amour. Il avait un mauvais caractère, certes, mais qu'est-ce qu'elle aimait cet animal ! Mais que deviendrait sa petite vie sans lui ? Ne voulant pas plonger dans des idées sombres, pas en cette merveilleuse journée, la Nomade se releva agilement, tel un félin et se dirigea vers le Temple de Fen dans une démarche qui trahissait une vie de sauvageonne.

Lorsqu'elle mit le pieds sur le sol de l'édifice, un certain poids sur ses épaules se libéra ; il n'y avait personne, à première vue, c'était parfait. Car Aliénor n'aimait guère partager son amour et sa foie avec autrui ; elle était bien plus pudique et intime quand il s'agissait de Fen. Elle désirait partager ses doux moments seulement avec lui, et personne d'autres. Doucement, elle déambula à travers la pierre et la terre avec une grande sérénité, le coeur battant d'un doux rythme effréné. A chaque fois qu'elle venait ici, elle se sentait apaiser, heureuse, vivifiante ; elle se sentait vivre. Tout simplement. Alors, elle fit languir sa visite, marchant d'un pas calme et assuré, la tête haute, tandis que ses yeux sombres parcouraient les moindres détails de ce sanctuaire... Jusqu'à remarquer une ombre singulière au sol. Une ombre qui se mouvait.

Fronçant les sourcils, Aliénor eut par réflexe de suivre du regard la source de Lumière. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise en voyant un homme intriguant assis sur une cavité. Il devait sans nul doute regarder le paysage, c'est vrai qu'à cette hauteur, il a sans doute une belle vue. Mais la jeune femme ne put s'empêcher d'être curieuse et se demander ce que cet homme faisait en hauteur. Surtout qu'elle remarqua, parmi cette apparence de gueux, la présence d'un nombreuses et incalculables bandelettes. Était-il gravement blessé ? Son coeur de Guérisseuse se réveilla et, préoccupée par la santé de l'Inconnu, Aliénor prit doucement la parole d'une voix aussi douce qu'un zéphyr :

Messire... Pourrais-je savoir ce que vous faîtes en hauteur, je vous pries ? Si je puis me permettre, pouvez-vous descendre ? Vous risquez de vous blesser si jamais la structure se fissure et je ne désire pas que vous vous brisiez la nuque...

Sa voix n'était pas hostile, mais douce et ferme, comme une mère qui gronderait son enfant. Elle s'avança doucement vers cet homme singulier, faisant claquer sa cape noir mouchetée de bleue. Ses yeux sombres se posèrent sur lui et elle le dévisagea, droit dans les yeux, avant de reprendre d'une voix toujours aussi posée :

Voulez-vous que j'observe vos blessures ? Je suis Guérisseuse...

Peut-être que cet Homme prendrait mal le fait qu'elle soit si présente et entreprenante, mais Aliénor ne pouvait s'empêcher d'essayer de venir en aide à autrui, à son plus grand damne dans un sens. Car, après tout, cela pourrait lui attirer des ennuis à force de vouloir s'occuper d'Inconnus et non de sa propre personne...
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeVen 30 Jan - 17:27



L’on trouvait bien des trésors dans la nature. Des beautés sauvages et méconnus de tous qui arpentaient la terre sans but discernable, sans faillir à leur course sans fin dont l’attrait n’était que renforcé par l’aura de mystère les enveloppants et les suivant partout où elles se rendaient. Comme tant d’autres personnes autour d’elles, elles parcouraient les chemins de tout horizon avec ce même vide de but, poussées par une détermination qui, parfois, les dépassaient. Et si vous arrêtiez l’un de ces êtres qui composait le peuple et lui demandait « Pourquoi continues-tu donc d’avancer ? » il serait bien incapable de répondre. Tout simplement parce que le besoin auquel il répondait ne lui appartenait pas, que la force qui le mouvait était inconnue d’elle-même, encodée dans son inconscient par les dieux, la nature ou les hasards. Par le Monde lui-même. Tous suivaient une logique propre qu’il était si amusant de définir et de comprendre. Une logique qui se suffisait à elle seule pour définir tous l’être vivant qui la suivait : quelques mots, quelques préceptes qui formaient cette cellule d’Isthéria perdue dans la multitude. Chaque cellule avait sa fonction, chaque corps avait sa logique simple, ses principes selon lesquels toute sa vie était réglée, qui définissait toute son existence avec ses tenants et ses aboutissants. Ni plus ni moins. Certaines avaient pour instincts la préservation de leurs semblables, d’autres au contraire n’existaient que pour détruire les corps qui les entouraient, d’autres encore pour se soumettre à leurs pairs, etc. Des cellules, des milliards de cellules qui actionnaient et faisaient le monde. Avec une simplicité magnifique qui suffisait à faire tourner le plus impressionnant des mécanismes.

Du haut de son perchoir, Torenheim put voir venir la silhouette encapuchonnée dont la démarche gracieuse et habile semblable à celle d’un grand félin trahissait l’habitude des milieux forestiers et inhospitaliers. Loin de lui déplaire, cette arrivée impromptue attira son attention et un fin sourire se dessina entre deux bandelettes de lins. Il suivit du regard le pas assuré de l’arrivante jusqu’à ce qu’elle disparaisse sous le portail, pénétrant à son tour dans le sanctuaire sombre et isolé. Tandis qu’elle faisait ses marques dans le temple de Fen, semblant s’imprégner de son atmosphère si tranquille et ressourçante, il restait là, haut perché dans les ombres aveugles, sa jambe se balançant toujours au-dessus du vide, toujours adossé à la pierre avec la nonchalance d’un chat de Cheshire observant une Alice qui venait se perdre dans un autre monde. Après un court instant, l’autochtone sembla remarquer sa présence inhabituelle. Elle se tourna vers lui, tentant de discerner ses traits cachés par le contraste que la lumière extérieure offrait à sa silhouette enrubannée. Messire … Une appellation bien cocasse lorsqu’on l’attribuait à un vagabond tel que Torenheim qui ne faisait pas bien meilleure mine que quelque lépreux mendiant sans espoir quelque part en Phelgra. Son sourire s'élargit doucement.
Les paroles de la jeune femme gardèrent ses fines lèvres étirées, imperceptiblement, invisible dans la pénombre. Il l’écoutait tranquillement sans faire montre de la moindre agressivité, plus calme et passif qu’une brebis perchée sur une falaise qui observait un randonneur quelques pieds plus bas. Immobile et attentif, comme s’il patientait on n’aurait pu savoir quoi, peut-être simplement le passage du temps. Quelle personne douce … Cette voix aussi ferme qu’agréable faisait frémir les tympans de la momie sonnant pour elle comme un délicat sonnet emplie de grâce et de douceur. Cette aura et cette présence nimbée d’un mystère moucheté de bleu, et cette attention délicate pour son prochain, si touchante et impromptue dans ce monde cruel captiva l’espace d’un instant son regard monochrome. C’était pour le moins curieux, aussi Torenheim tenta d’imaginer quelles causes auraient mené cette inconnue à tant d’altruisme, ce qui aurait incorporé dans sa personnalité cette empathie qui lui, lui semblait si lointaine et étrangère – chacun était l’étranger d’un autre. Il s’intéressait, réfléchissait, se questionnait. Non pas par cynisme, simplement par une logique scientifique qui pouvait paraître totalement vide, ou même triste.
Une fois que l’autre eut finie de faire vibrer l’air environnant de sa douce mélodie, il lui répondit d’une voix posée et tranquille respirant le calme et quelque chose de particulier – peut-être était-ce dut au fait que la lumière en contre-jour masquait ses lèvres, donnant l’impression que la dite voix n’était pas la sienne mais surgissait d’un autre monde entre les esprits et les hommes.

- « N’est-ce pas en hauteur que l’on peut au mieux embrasser l’étendu du monde qui nous entoure ? » Demanda-t-il simplement avant de reprendre sans attendre de réponse particulière, caressant du bout de ses doigts la roche humide lui adressant un étrange regard, à la frontière entre la tendresse, et quelque chose de plus froid avant de retourner son attention à la rodeuse. « Ne vous en faites donc pas, vous devez savoir mieux que la plupart combien ce temple supporte de choses et d’années : un pauvre voyageur égaré ne saurait menacer l’intégrité de sa pierre. »

N’étant toujours qu’une silhouette simpliste, son sourire tranquille demeurait immobile sur ses lèvres, un sourire amical quoi que tenant en lui quelque chose d’inexplicablement distant. Un sourire étrange et sincère qui ne se voulait ni hypocrite, ni railleur ou moqueur, ni charmeur. Un simple sourire aussi simple et étrange que le regard qui le surplombait. Après avoir ménagé une pause, Torenheim reprit la parole, bougeant un peu de son perchoir, tournant son corps entier vers Alienor, les deux jambes pendouillant maintenant dans le vide. Il avait quelque chose à présent d’un enfant, inconscient, indolent, assis dans un arbre sans se soucier de sa propre sécurité, qui se contentait simplement d’observer d’un œil candide et innocent les merveilles qui pouvait apporter Isthéria, s’en délectant avec une joie timorée et un appétit de curiosité. Son ton n’était ni offensé ni sarcastique, mais sincèrement intéressé, légèrement enjoué, gentiment moqueur, s’adressant à l’autre jeune enfant qui restait en bas, beaucoup plus sérieuse elle, et qui ne le comprenait pas. Pour le moment.

- « Guérisseuse dites-vous ? Vous trouvez que j’ai l’air d’être blessé ? Aurais-je put seulement grimper jusque là si ça avait été le cas ? »
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Dernière édition par Torenheim le Dim 15 Mar - 0:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeMar 24 Fév - 15:53

Quel personnage singulier. Enfin, non, dans un sens, il n'y avait rien d'étonnant ; les Maisons des Dieux accueillaient dans leurs seins des pèlerins de tout horizons et de tout les goûts. Ha, Aliénor en avait vu passer de sa cachette dissimulée dans les ombrages ! Du plus Saint, à l'hystérique, en passant par le simple promeneur à la grande curiosité. Donc, on pouvait dire que cet étranger ne se démarquait pas vraiment des autres visiteurs, mais pour l'Eryllis, il était une curiosité à ses yeux, pour la simple et bonne raison qu'il était le premier pèlerin avec qui elle parlait. Généralement, elle ne faisait que les surveiller, en veillant à ce qu'il respecte bien son Dieu qu'elle aimait tant. Et pour une première rencontre, elle était bien agréable. Malgré son apparence, le jeune homme ne révulsait en rien la Terranne car celle-ci était bien trop détachée du physique pour émettre le moindre argument. Après tout, on lui avait toujours dis que l'apparence était trompeuse et que la véritable beauté était au fond du coeur. Alors, même s'il ressemblait à une momie, cela ne l'effrayait en rien ; son regard était toujours posé sur lui avec douceur.

De plus, il y avait quelques chose qui plaisait à Aliénor chez lui ; ces gestes et ses mouvements, aussi gracieux et malicieux qu'un chat du haut de son perchoir. Cette vision étira doucement ses lèvres rosées. Oui, ça lui allait à ravir. Même sa voix avait quelque chose de particulier ; envoûtante, plaisante, sympathique, tentatrice... Tout cela offrait quelque chose d'intriguant à cet homme. Hélas, la Nomade était une personne curieuse, trop curieuse. Alors, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir s'approcher de ce Pèlerin pour mieux le comrendre et ce fut sans la moindre méfiance qu'elle se lança dans la discussion avec lui. Un doux sourire sur les lèvres, Aliénor prit la parole d'un ton aussi calme qu'amusé :

Mais c'est en nous élevons, haut dans le ciel, que la chute devient mortelle... Et qu'importe la force, les mortels ne sont rien face à Délil ; personne ne peut dompter la Nature car elle reprendra sans cesses ses Droits, et ses caprices sont telles, qui se pourrait qu'elle voudrait vous faire tomber de votre pierre, pour vous prouver que votre assurance vous perdra face à elle...

Il n'y avait aucune provocation, ni d'hostilité, dans ses mots. La jeune femme se montrait amical et amusée d'échanger des paroles philosophique avec cet Inconnu. Il semblerait que les deux jeunes gens étaient pris de la même curiosité ; ils s'intéressaient et désiraient connaître l'autre. Pour une fois qu'Aliénor était en compagnie d'une personne aussi curieuse d'elle... Qu'est-ce que cela va produire de cette rencontre ? Allez savoir, seul le temps le dira, mais en attendant, la Rôdeuse préférait satisfaire sa curiosité.

Un sourire amusé s'étira sur les lèvres de la jeune femme lorsque son interlocuteur fit mine d'être blessé par ses paroles. Était-il en train de la taquiner ? Cela en avait tout l'air. Mais pourtant, cela ne froissa nullement la Terranne, qui, au contraire, se plaisait à lui répondre avec le même enfantillage que lui, sans quitter sa voix aussi suave qu'un zéphyr :

Que Messire me pardonnes si j'ai osé lui offensé... Cependant, de ma bouche, n'est nullement sortis le mot " infirme "... Nous avons tous nos blessures, quelle soit physique ou en nous, mais il ne tient qu'à nous de continuer à avancer et de nous battre... Tout comme il tient à nous de vouloir, oui, ou non, de s'en guérir... On peut très bien avoir des bandelettes, tout en ayant la possibilité de grimper le haut d'un mur. Mais si vous ne voulez pas vous défaire de vos plaies, alors sois, je ne vous offenserez plus...

Si on tendait bien l'oreille, sa voix semblait dévoiler un certains vécu parmi ce ton enjoué et doux. Mais Aliénor, d'un battement de paupière, chassa ses idées noires de son esprit. Ce n'était pas le moment de s’apitoyer à son sort ; comme elle l'avait dis plutôt, il fallait qu'elle continue à avancer. De ce fait, elle préféra changer de sujet. La Teranne fit ainsi claquer sa cape et s'inclina humblement.

Veuillez m'excuser, commença-t-elle d'une voix plus sérieuse. Je ne me suis pas présentée... Mon nom est Aliénor, Rôdeuse de l'Est.

Elle se releva agilement, posant son regard sombre luisant de curiosité sur l'Inconnu. Allait-il lui se présenter à son tour ? Ou allait-il plutôt s'enfermer dans le mystère qui semblait émaner de son sourire malicieux ? Dans tout les cas, elle était certaine d'une chose ; cette rencontre lui promettait bien des surprises. Encore fallait-il savoir si cela sera en bien ou en mal.
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MessageSujet: Re: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeSam 14 Mar - 23:59


Le petit zéphyr qui s'était glissé dans le temple de Fen rafraichissait les bandelettes de lins de la momie toujours installée en hauteur, apportant entre les branchages de la forêt un peu de lumière dans l'obscurité. La solitude n'avait jamais dérangé Torenheim et il pouvait bien rester des heures, des jours, des mois durant, seul au monde : isolé de tout, planté entre le ciel et la terre à contempler Isthéria qui tournait autour de lui, les yeux levé vers les étoiles, ses bras enrubannés ouverts vers l’immensité de l’océan. Oh oui, il pouvait bien restait toute l'éternité immobile au centre du monde, là ou toute sa mécanique se jouait heure après heure, siècle après siècle. Les milliers de rouages qui engrenaient les uns sur les autres dans une machinerie s’étendant à perte de vu : la complexité merveilleuse de ce système pétrie de lois mathématiques et de hasards faramineux qui offraient tout les possibles connus et inconnus, existants et inexistants, et la douce mélodie lancinante et éternel de la machinerie. Le tic-tac perpétuel du temps qui passe et qui jamais ne reviens sur ces pas, les millions de bruits cristallins ou profonds qui s’échappaient de chaque pièce dans un concert magnifique : connaissant mille nuances, identique en tout point. Juste là, emmitouflé entre les ombres comme un enfant dans le ventre de sa mère, attendant sa venue au jour, au cœur de tout. Il souriait les yeux clos, ressentant les choses autour de lui du bout des doigts de son esprit étendu. Rêvant le monde paisiblement.
Non, la solitude ne l'avait jamais dérangé. Torenheim était un être solitaire et aérien, toujours la tête ailleurs. Pourtant, la compagnie ne lui était pas désagréable, en particulier lorsqu'il s'agissait d'une personne qu'il pouvait considérer comme "digne d'intérêt". C'était le cas à présent, son intérêt et son amusement avaient tous deux étaient attisés par la jeune Rodeuse qui était venue le rejoindre. Elle ne le dérangeait pas le moins du monde, il avait simplement concentré à nouveau son essence nébuleuse sur l’ici et maintenant. Le temps d’une conversation. Juste une petite conversation …

Que pouvait bien représenter une conversation sur l’infinité du monde ?

Les quelques mots qu’avaient déjà prononcé la rodeuse surprirent le vagabond, puis lui arracha un large sourire tinté d’amusement, narquois mais pas moqueur ou mauvais pour un sous. C’était qu’elle venait de toucher un point sensible pour Torenheim : les dieux. Oh les dieux … La momie n’était pas athée, loin de là. Elle croyait en l’existence des Divins, et s’en amusait d’autant plus. A dire vrai, ses convictions sur le sujet pouvait sembler pour le moins surprenante, mais il ne s’en offusquait pas : il ne respectait le fait que tous ne partageait pas le même point de vu. Lui en avait simplement un peut être plus extérieur que les autres. Mais après tout, ce dit point de vu n’était pas si différent du point de vu de la jeune femme, à une différence majeur près.

- Et serait-ce là une raison valable de ne pas chercher à s’élever ? Qu’importe si la chute est mortelle ou non, je préfère me dire que plus l’on s’élève, plus belle en est la vue. Car la chute, elle, est inévitable. La momie parla d’une voix posé et calme, légère comme la brise du soir. Le coin de ses lèvres s’étendit vers son oreille avant qu’il ne reprenne, mouvant lentement ses bras pour illustrer son propos parlant avec la même légèreté : Mais je vous rejoins : la "Nature" reprendra toujours ses droits. 
Ce ne serait pas drôle autrement ... pensa-t-il. Son sourire devint visible entre ses bandelettes : Et toujours, d'autres hommes viendront au monde pour défier les dieux. Toujours ils menaceront l'existence et brûleront des nations entières, envoyant dans les flammes les âmes des innocents indolents, sacrifice nécessaire à l'aboutissement de leurs idéaux étranges. Et toujours ils tomberont à nouveau dans la cendre, tôt ou tard leur bouche gouttera une fois de plus la poussière qui les a vu naître. Et face au ciel qu'ils auront défier, ils hurleront leur rage, ou bien souriront à pleine dent. Retournant à la terre pour alimenter le cycle. Il se pencha doucement vers la jeune rôdeuse. La Nature reprend toujours ses droits. Et les hommes font parti intégrante de cette nature ... Au même titre que les Dieux.

Il resta un moment immobile, observant les réactions de la jeune femme avec un calme presque candide. Puis il se recula, s'enfonçant à nouveau un peu dans l'obscurité, laissant planer un silence.
Des blessures ? Oui, le monde lui même avait ses blessures. Certaines se refermaient avec le temps, mais d'autres restaient béantes et sombre, ouverte sur l'obscurité comme des crevasses, des bouches d'ombres qui murmuraient les souvenirs du passé. Un passé qui, à défaut de ne pas être oublié, devait au moins perdurer le plus longtemps possibles. Le monde était parcouru de blessure, et chacune avait une histoire à raconter : chaque bouche était une porte menant à un passé révolu et pourtant si intensément présent. Les blessures, les cicatrices, elles n'étaient pas à prendre comme des maux. Bien sur, il pouvait comprendre que la plupart des êtres humains préfèrent s'emmurer dans les bras chaud de l'ignorance, fermer les yeux sur la vérité et ne voir que ce qu'ils voulaient bien regarder. Mais si les blessures mettaient autant de temps à se refermer, ce n'était pas dut à un hasard quelconque : il y avait une raison très simple.

- Vous ne pourriez pas, même avec toute la volonté du monde, libérer ce corps de ces plaies. Répondit-il avec la certitude d'une loi mathématique, d'un axium indiscutable. Après quoi, il sourit de nouveau, continuant de manière plus douce et peut être joueuse. Mais cela ne pose aucunement problème, ne vous en faite pas ... Pourquoi voudrais-je seulement m'en débarrasser ? Il marqua une petite pause, puis continua, changeant légèrement de position et regardant un peu ailleurs l'air distrait, silhouette qu'il était entre ombre et clarté. Qu'est-ce qu'une cicatrice si ce n'est un souvenir ? Au même titre que la main ou le pied, elle fait parti de nous et apporte sa réalité à notre existence, comme un message que le monde laisse sur nous. Une vérité ayant autant de valeur qu'une autre, et qu'il faudrait être lâche pour vouloir oublier. Il reporta son regard sur la petite Terranne un peu plus bas, continuant tranquillement. Ces cicatrices sont pour moi la marque de ma réussite, le souvenir que l'impossible n'est qu'une question de point de vu, ainsi que le maigre prix à payer pour pouvoir ... m'accomplir en ce monde, et a apporter ma "contribution" à l'Histoire d'Isthéria. Nouveau sourire. Vu sous cette angle, elles semblent bien plus positives ne trouvez vous pas ... ? Et vous ... Vous voulez bien me le dire ?

L'étrange momie ne se présenta pas, gardant le secret qui planait autour d'elle et ce pour deux raison : son identité avait bien peu d'importance, et de plus, il aurait été dommage de gâcher un moment si particulier.

- Vos cicatrices ... Que racontent elles ?

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MessageSujet: Re: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeDim 3 Mai - 1:22

Fascinant. Il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier ce singulier personnage assis sur son perchoir aux mimiques si particuliers. Mais cette fascination se muait, petit à petit, se transformant en un sentiment bien plus malsain qu'une simple attraction. Il y avait quelque chose de déroutant qui sortait de chaque gestes, chaque sons, chaque regard, chaque sourire que ce Pèlerin émettait. Même sa voix était déplaisante, tant elle s'exprimait comme une diablerie ; ses mots étaient une enivrance qui se faufilaient au creux de votre oreille, pour aspirer votre esprit, votre attention, dans des paroles au timbre aussi mielleux qu'un vil démon tentateur. Et puis votre regard se pose inexorablement sur ses lèvres, marquées par un sourire bien trop mesquin, crachant là une symphonie de syllabe aux airs de Charmeurs de serpents... On ne pouvait s'en défaire, on était capturé, charmé, empoisonné par cet homme dont le regard perçant aurait pu faire frissonner le plus colosse des guerriers. Ce n'était pas un érudit qui s'exprimait, ni un simple Pèlerin cherchant un peu de compagnie dans la maison de Fen, mais un homme manipulateur, à deux visages, trompeurs, qui aime torturer l'esprit des gens bien plus que la chair. En ça, Aliénor en était persuadée. Si elle trouvait l'inconnu, dans un premier, des plus fascinant, ce fut cette fascination et cette capacité de charmer l'orateur qui l'effraya. Il y avait quelque chose en lui de supérieur, de savant, comme s'il n'appartenait pas à ce bas monde, comme s'il n'était pas au même rang que les habitants d'Istheria. Il était bien plus élevé, observant la populace d'un oeil hautain car il savait des choses que personnes ne pouvaient comprendre, pouvant entrevoir la face obscurs du monde et obtenir les secrets les plus sombres. Tant de sagesse, tant de véracité dans cette langue qui claquait sinistrement dans cette bouche.

Pour la première fois, la Rôdeuse se sentit mal à l'aise de partager un moment paisible avec un inconnu. Parce qu'à cet instant, elle se sentait comme misérable face à ce Pèlerin, comme si elle n'était qu'une vulgaire carcasse humaine sans savoir, sans connaissances, idiote et inférieur. La jeune femme, se sentait piégée dans un traquenard où elle aura bien du mal à s'en sortir ; impossible de mentir, impossible de fuir ou de faire demi-tour. Son instinct lui soufflait que la Momie le sera aussitôt si elle essayait de le tromper d'une quelconque manière. À cette simple pensée, l'image de ce sourire presque mesquin lui apparut dans son esprit et lui arracha un frisson d'horreur. Autant être en tête avec Sharna et Greis, car cela viendrait exactement au même.

Malgré tout, malgré l'appréhension, la méfiance et l'incertitude, rien de tout cela ne se laissait voir dans ce visage jeune et austère. Dissimulé dans l'ombre de cette large Capuche devenue la personnification même des barrières de sa carapace, ce minois était fermé à toute expression à un point qu'on pouvait se demander si elle écoutait réellement son interlocuteur et si, au contraire, elle en avait vraiment rien à faire de lui. Mais il en était rien ; Aliénor écoutait, pensait, observait, sous ce masque austère. Maintenant qu'elle était prise dans une situation et délicate, il va falloir qu'elle se fasse les armes et qu'elle se montre bien prudente avec lui. Ou tout simplement rentrer dans le même jeu que lui. Et pourquoi pas fuir, dire adieux et tourner aussitôt les talons pour retrouver sa vie tranquille ? Ho, mais parce que l'Eryllis était atteinte par la pire maladie qui puisse exister en ce monde : la curiosité. Ce n'était pas tout les jours qu'on rencontrait ce type d'individu et l'envie de découvrir ce qu'il se cachait sous ces bandelettes était irrésistible. La Nomade en était certaine : cet homme, unique, pourrait bien changer le monde s'il le désirait. Mais pour l'heure, ce n'était qu'un chat sournois du haut de son arbre, tout sourire et miaulant ses énigmes à qui voulait l'entendre.

Qu'il ne désire pas refermer ses plaies, pour une quelconque raisons, était un choix compréhensif, surtout avec de telles paroles. Silencieusement, elle l'écoutait, non sans lui donner raison ; Aliénor savourait cette vérité, bien souvent oublié, mais qui était tout aussi exaltant que douloureux à attendre dans cette langue si charmeuse pour une jeune femme qui essayait d'oublier ses cicatrices. Ce fut l'effet d'un couteau qu'on remuait dans une vieille plaie qui nécrosait avec le temps. Ce n'était pas un sujet qu'elle aimait aborder, au contraire, elle préférait l'éviter. Mais ce Pèlerin la tenait à présent au creux de sa main ; elle sentait qu'elle ne pouvait pas le fuir sans amèrement le regretter ; elle avait comme le sentiment que c'était ce type d'homme près à vous mettre pieds aux murs jusqu'à que vous crachiez le morceau.

Aliénor afficha un sourire, amère et indescriptible. Sa cape claqua sinistrement lorsqu'elle lui tourna le dos, s'avançant d'un pas tranquille dans ce lieu mystique et oublié dans le Royaume de Délil. Son regard se balada dans chaque recoin de cette ruine, laissant ses doigts frôlait les murs délabrées tandis que sa voix, aussi chaude qu'un zéphyr de printemps, résonnaient dans la salle :

Elles me rappellent que la vie est faîte de sacrifices... Que Kron peut prendre qui souhaite à sa guise et que la vie d’autrui est bien éphémère... trop éphémère...

Elle s'arrêta, laissant entrevoir le silence, ou plutôt, les souvenirs, refaire surface. Seul le bruissement du vent et le chant des arbres se faisait entendre, laissant une atmosphère singulière s'installait dans le temple de Fen. D'ailleurs...

Que faîtes-vous ici ? Votre coeur appartiendrait-il à Fen ? Vous m'avez pourtant l'air d'un enfant de Teneis... A moins que la curiosité vous a-t-elle entraîné en ce lieu ?

Aliénor déposa son regard sur lui, telle une louve protectrice. Dans ses yeux sombres on pouvait facilement voir son amour pour Fen luisait ardemment au fond de ses pupilles. Elle était Eryllis, certes, mais aussi une Fidèle qui aimait ce Dieu aussi énigmatique qu'elle...
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MessageSujet: Re: The Long Way Down [PV : Aliénor Isil]   The Long Way Down [PV : Aliénor Isil] Icon_minitimeDim 31 Mai - 16:53


Au dehors l'astre solaire descendait lentement son zénith, colorant les cieux de mille et une teintes d'ocres et d'ors, tandis que sous la canopée les ombres de la jungles s'étirait doucement. Le temple lui était toujours plongé dans l'obscurité et les seules marques du temps s'écoulant qui pouvaient être vus étaient la lente course des rayons qui transperçaient les ouverture et venaient s'écraser sur la pierre à quelques endroits précis avant de ruisseler aux alentours. Il semblait qu'ils étaient seuls à ce moment là, perdus dans un autre temps, un autre monde, loin de toute civilisation, de toute agitation extérieur. Les animaux eux même demeurait silencieux, ne troublant pas la quiétude reposante du lieu si emplit de mystère que son atmosphère même en transpirait. Elle aurait put être étouffante pour certains esprit, mais pour qui aimait la méditation elle s'avérait plutôt enivrante.
L'étranger lui se contentait de glisser et de ses laisser couler docilement sur les courants antiques et lents qui animaient l'endroit. Il ne craignez pas de s'y perdre, au contraire. Il connaissait sa route, il avait appris à ne faire plus qu'en avec ces remous immanent au monde. Il observait d'un œil perçant les actions et réactions de la jeune femme, s'amusant intérieurement de ses manières bien plus proche du félin que de l'être humain. Elle semblait pourtant si fragile, nimbée dans son aura de mystère protectrice. Il regrettait, il aurait voulu voir son visage, plonger son regard dans le siens. Voir ce qu'il y avait aux tréfonds de cette âme gorgée de vie. Contrairement aux apparence, Torenheim n'était pas un sadique. Juste un enfant éternellement curieux. Et cette personne en face de lui l'intriguait, il aurait voulu déshabiller son corps et son esprit, pouvoir y lire sur l'un comme sur l'autre le parcours de sa vie. Voir chacune de ses cicatrices, ses blessures, ses marques. Sentir les odeurs de son chemin, toucher ses souvenirs. Qu'avait-elle apprit du monde ? Que lui avait-elle apporté en retour ? Ces questions taraudaient sa cervelle. Il n'y avait en lui aucune animosité, aucune malveillance, aucun désir de nuire. Seulement le désir naïf d'apprendre, encore et toujours.

Le jeune femme se retourna alors après lui avoir sourit sans raison apparente. Elle continua de s'enfoncer entre les pierres, caressant la poussière du bout de ses doigts si fins et délicat sous le regard de la momie qui ne manquait pas une miette de la scène, la contemplant se mouvoir ainsi au milieu des ombres avec une aisance toute naturelle. Il écouta sa réponse en silence, réfléchissant à son sens. Une perte douloureuse, hum ? Intéressant. Mais qui ? Quand ? Dans quelles conditions ?
Un plus large sourire s'afficha sur les lèvres de l'inconnu à la question de la rôdeuse. Une question tout à fait légitime, il était vrai qu'il n'était pas dans ses habitudes de venir ici. Il n'était passé que peu de fois en Noathis. Quand sa charmante interlocutrice se retourna, elle ne vit que son large sourire se refermer sur les ombres, et puis plus rien. Disparu, comme s'il n'avait jamais exister. Comme s'il n'avait jamais été autre chose qu'un rêve, une affabulation de son esprit. Il n'avait laissé aucune trace, il n'avait pas même bouger le petit doigt. Mais alors qu'elle l'avait perdu de vu, la voix calme et tranquille du vagabond résonna cette fois-ci derrière elle. Lorsqu'elle se retourna pour le regarder, elle eut du mal à l'apercevoir. Cependant, elle put distinguer se silhouette paresseusement allongé sur l'épaule de l'effigie du dieu Fen.

- « Un enfant de Ténéis ? Ç'aurait put. Mais non. Comme nous tous ... » d'un mouvement fluide il se laissa glisser sur le bras de la statue jusqu'à arriver sur la paume de sa main. Il sourit à l'Eryllis en ouvrant légèrement les bras : « Je suis un enfant d'Isthéria. »

Il se retourna et regarda le visage de la sculpture qui n'était pas en excellent état, détailla ses traits, observant ses recoins. Il souriait paisiblement, de sa personne n'émanait rien de dangereux pourtant, seulement cette impression d'étrangeté. De vide. Comme s'il n'existait qu'à moitié, ce qui était sans doute le cas.

- « Et mon cœur lui appartient tout entier, pour ce qu'elle pourra y trouver. » Il retourna son attention sur la rôdeuse en contre bas et vint s'assoir au bord de la main, laissant à nouveau ses jambes pendre dans le vide. Il plongea ses yeux monochromes dans son regard sombre et magnétique d'intensité. Il appréciait ce regard. Il inspira alors et ferma les yeux, bloqua se respiration, puis soupira longuement, comme pour laisser l'atmosphère pénétrer au plus profond de ses poumons et l'imprégner. Un léger sourire s'étira entre ses bandelettes et il la regarda. « Oh, la curiosité ... Le plus dangereuse et la plus légère des passions. Elle fait sans doute tout ce que je suis aujourd'hui. Après tout, nous ne sommes que passions : qu'importe qu'elles soient douces ou fortes, tristes ou joyeuses. Elles nous font avancer, elles nous meuvent. Vous par exemple, quelles passions vous poussent de l'avant ? Le remord ? La peur ? L'amour ? Le devoir peut-être ? »

Il pencha son visage sur le coté et son sourire s'envola, laissant place à une mine intriguée. Mais alors, son expression changea encore, marquée par la stupeur comme si une pensée venait de traversé son esprit. Il écarquilla les yeux une fraction de seconde, arquant les sourcils avant de s'exclamer : « Oh ! Quelle goujat je fais ! Je parle, je pose des questions, et je ne me présente même pas ? » Sans plus attendre il se laissa tomber de son perchoir sans craindre la chute. Sans un bruit, ses pieds touchèrent le sol et il se réceptionna à la manière d'un félidé. Il se redressa doucement et releva son visage vers Aliénor. À nouveau ce sourire narquois s'était affiché sur ses traits et son regard perçant et étrange se planta sur la rôdeuse. Il adressa à la jeune femme une révérence parfaitement maitrisée digne des nobles, ce qui contrastait grandement avec les loques déguenillées qui lui servaient de vêtement et lui donnait des airs de mendiant.

- « Mon nom est Torenheim. Modeste chercheur et penseur vagabondant aux quatre coins d'Isthéria. Je vous présente mes excuses quant à mon comportement pour le moins indiscret et irrévérencieux. Aussi je ferais un effort pour que cette conversation - qui s'annonce au combien intéressante - ne le sois pas que pour l'un d'entre nous. Je m'en voudrais de vous offrir une image si négative de ma personne ... Que voulez-vous ? » Toujours incliné, il releva légèrement la tête, dévoilant son iris argenté au dessous de sa capuche et la moitié de son sourire : « Une fois de plus ma curiosité a agit pour moi. Mais je pense que vous devez me comprendre, non ... ? »
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