A l'ombre du coeur. [Sighild]

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 A l'ombre du coeur. [Sighild]

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MessageSujet: A l'ombre du coeur. [Sighild]   A l'ombre du coeur. [Sighild] Icon_minitimeDim 22 Aoû - 19:31


    Le soleil s'apprêtait à se coucher sur une journée chaude et ensoleillée comme il n'y en avait plus beaucoup ces temps-ci. Beaucoup attendaient la fraicheur de la nuit pour se reposer de la chaleur du jour même si pour la plus part, la nuit signifiait le genèse du silence, là où les ombres ne sont plus que des flots d'ébènes parmi l'ébène ambiant, comme si la nuit attisait les ténèbres, les poussant à apparaitre.

    Marchant de long en large dans le manoir Cavaleri, je faisais les cents pas. Démégor préparait un mauvais coup depuis quelques temps et n’avait pas trouvé bon de me mettre dans la confidence, chose qui ne me disait rien qui vaille. Ce que j’ignorai ne pouvait me faire du tord.. Ou ne pouvait lui faire du tord : s’il ne voulait rien me dire c’est qu’il s’agissait forcément d’une histoire avec laquelle je ne serais encore pas d’accord. C’est pour ces raisons légitimes que je rentrai en douce à la salle du conseil des cavaliers de Sharna. Après tout, j’avais été formé pour être rapide et discret, ça ne serait pas un souci de ne pas me faire prendre. Je feuilletai l’ordre des jours à venir en espérant y trouver ce que je cherchai. Je vis premièrement écrit : « Décision concernant Sirion » sur une page pour l’ordre d’un jour à venir, je reculai alors et vis à l’ordre d’aujourd’hui : « Anéantissement Samhach, aucun survivant ». Je fermai alors le livre. Que pouvait-il y avoir à Samhach que Démégor ne voudrait que je voie ? Il venait, en me mettant à l’écart, par piquer ma curiosité. Je partais immédiatement et sans perdre de temps à la bibliothèque personnelle de Démégor ; il était en effet interdit de fouiller dans ses appartements mais disons que c’était un cas de force majeur... Et puis, je suis indomptable, il le savait après tout. Arrivé là bas, je vue sans chercher bien longtemps un livre mal rangé portant le nom de « Samhach » et qui devait surement avoir été consulté très récemment. Le dévorant sans réfléchir, je voulais savoir de quoi il s’agissait. J’appris ainsi que Samhach était un endroit mythique du folk populaire où résideraient les Eryllis, une tribu disparut avec le temps. Bien sûre beaucoup contredise la légende en jurant que les Eryllis existent toujours et que Samhach n’est justement pas, qu’une légende. Mieux encore, ce peuple constituée uniquement que de femmes se serait fait oublié pour des raisons non précisées dans l’ouvrage et si Samhach est aussi mythique c’est grâce à la magie d’anciennes Eryllis, de puissantes mages qui, pour le bien de leur communauté, aurait jugé préférable de rendre invisible leur village aux étrangers, sujet à la destruction paraissait-il. Dans tous les cas, aucune magie, aussi puissante était-elle, ne pourrait rompre le charme qui protège Samhach et le protège de tous les assaillants.

    - Elles ne devaient sûrement pas soupçonner l’étendu de la folie de Démégor. Me chuchotai-je alors pensant que cela m’aiderait à comprendre la raison qui a poussé mon maître d’arme à me cacher les raisons d’une telle opération. Je continuai alors à lire et appris que Samhach fut autrefois une magnifique citée blottit entre les cascades et les forêts luxuriantes, un endroit magnifique que les inconnus appelaient « l’Eden » et connu de par le monde entier. Seulement cette beauté fut la convoitise du mal qui pervertit les Eryllis. Ce passage du livre était assez confus et je pense que personne ne sue jamais vraiment ce qu’il s’y passa. Je compris ainsi que la maigre population des Eryllis qui avait survécut au chaos avait eu la force et le courage de reconstruire Samhach dans la forêt de Sphène et que depuis, l’accès au village était interdit aux étrangers, de peur que de tels événements ne se reproduisent. Plus je lisais... Plus je semblai à mon tour, charmé par Samhach.

    Cette histoire me troublait et m’intéressait vraiment. Il était vrai que j’avais toujours été très intrigué par la mythologie et les légendes qui avaient battit notre civilisation mais.. C’était comme si Samhach avait été au-delà du temps et de notre époque. Je ne comprenais pourtant toujours pas le but de Démégor. Je continuai alors et lu une chose capitale qui m’obligea à relire et relire encore, en effet, la légende voulait également que « Les Eryllis soit un peuple féminin d’une part mais aussi gardienne d’une magie mystérieuse grâce à leur empathie indubitable avec la nature et ses forces. ». Démégor cherchait donc à percer un secret de plus, sans surprise. Bien sûre ce livre ne raconte qu’une légende et comme tout mythe, elle a sa part de vérité comme de mensonge. Démégor foncerait-il sur un mensonge ? Ou massacrer Samhach serait-il pour un lui une occasion de plus de se faire craindre par Istheria ? Maintenant que j’avais les raisons qui le poussaient à agir, je ne savais toujours pas pourquoi il avait préféré m’écarter de l’opération. Je réfléchissais affalé sur la chaise de Démégor pendant des heures. Je devais réfléchir comme lui, être aussi malin et diabolique que mon maitre pour comprendre son acte. Je cru alors devenir fou lorsque soudainement, un détail me parvint vif à l’esprit « Samhach est une citée invisible, protégée par la magie de mages très puissantes » il s’agissait donc pour Démégor de se servir de la force de Samhach pour en faire une faiblesse, son jeu favori. S’il réussissait à repérer la plus forte émanation de magie blanche dans la forêt de Sphène, alors il saurait où trouver Samhach. Seulement il n’avait pas cette capacité… J’étais alors persuadé que, par un procédé que je ne connaissais pas encore, Démégor puisait en moi tout ce dont il avait besoin pour recourir à ses fins. J’en étais alors sûre, j’avais percé à jour le plan habile de mon maître. Je riais alors de n’avoir rien vue venir avant. Mais j’allais lui montrer de quoi j’étais capable et qu’on ne peut me manipuler, se servir de moi comme un simple pantin ignorant, en s’acquittant des conséquences. Je devais prévoir un plan d’action sans me faire prendre de Démégor, sans qu’il ne se doute de quelque chose. Je jouai sur un mythe et le risque était grand mais si Samhach existait vraiment, si les Eryllis vivaient toujours, alors j’allais les prévenir avant que les cavaliers ne soient déjà postés et entreprennent leur assaut surprise. Cette idée me fit sourire grandement, cette satisfaction de pouvoir sortir du quotidien tout en défiant Démégor à son propre jeu était véritablement jouissif. Pourtant quelque part au fond de moi, quelque chose me poussait à croire que ça n’était pas que pour me berner que Démégor m’avait écarté de l’opération de Samhach... Il y avait une autre raison... pour qu’il veuille à tout prix que je n’approche pas la forêt de Sphène et j’allais découvrir quoi.

    Je partis ainsi pour Nothis, le royaume des eaux. Porté par les ombres, je n’allais pas mettre longtemps à arriver à destination de toute façon, il ne fallait juste pas que l’on me reconnaisse. C’est ainsi que j’arrivai à la forêt dont il était tant question, habillé de mon manteau et ma capuche d’ébène, le visage et le corps dissimulé sous un soleil couchant, prêt à agir contre mon camps, pour changer. Cette forêt était magnifique, la nature régnait en maître sans toutes ces œuvres humaines dont nous étions si fiers mais qui... dénaturait Istheria. De la végétation à perte de vue, des milliers de sortes d’arbres, innombrables à l’horizon et une flore si belle, inoffensive et dangereuse à la fois. Le spectacle était magnifique et croire qu’un endroit pareil existait encore malgré les ambitions du mal pourrait prêter au mirage. L’eau, les cascades s’écoulaient non loin, les insectes et les animaux sauvages en parfaite harmonie, tout ceci était trop beau et j’étais persuadé qu’un jour, le chaos détruirait tout ça.

    - Je suis sûre que Jézabel aurait adoré voir ça… pensai-je mélancolique. Je m’étonnais moi-même qu’une telle idée me vienne, moi qui avais cessé de vivre dans le passé depuis bien longtemps maintenant. C’était comme si être dans cette forêt me ramenait à l’essence de certains sentiments sans que cela ne soit forcement désagréable. Et puis cette forêt, cette histoire de Samhach me fit penser à Lily, sa forêt dans laquelle elle était recluse de peur que les cavaliers de Sharna ne puissent se servir de ses puissantes facultés de divination. Cette forêt que Lily contrôlait pour se cacher.. Cette histoire n’était pas tant différente de Samhach... Et cela m’obligea à me demander que je n’avais jamais demandé à Lily ce qu’elle « était »... Sûrement une ancienne Eryllis. Je regrettai de ne pas m’être intéressé à son passé, à son présent, autant qu’il l’aurait fallut pour qu’à ce jour, maintenant qu’il est trop tard, je ne puisse avoir tant de regrets.

    Marchant doucement dans la forêt, j’apercevais au loin des cavaliers de Sharna déjà posté à des endroits stratégiques, tapit dans l’ombre et les ténèbres nocturnes, attendant l’ordre d’assaillir Samhach. Je sue alors qu’il n’était plus la peine de m’aventurer plus loin, leur présence signifiait que le village des Eryllis ne devait plus être très loin et qu’un signe céleste serait visible de tout le village d’ici. Reculant d’un pas, je lançai dans le ciel tel un sorcier une vague de flammes qui prenaient forme dans le ciel ; c’était comme si l’ersatz d’un soleil s’était levé pendant quelques instants, sous le trait du symbole incarnant le dieu Sharna, représentant notre guilde et ce qui nous reliait tous à l’organisation, même moi. Bien sûre, à l’instant, tous les cavaliers se mirent à paniquer, se demandant qui avait osé commettre l’irréparable. Pour ma part, je priai pour que les Eryllis ne soient pas qu’un mythe et que les guerrières, si elles avaient le courage de se battre, ne laisseraient les cavaliers de Sharna détruire Samhach, leur maison. Et ce fut à l’instant où je cru apercevoir milles guerrières sortir de l’invisible pour combattre t les cavaliers que je compris qu’il ne s’agissait que d’une seule guerrière, sûrement la gardienne du village. Son agilité et sa rapidité sans parler de sa force étaient époustouflantes, c’était comme si elle traversait les arbres pour attaquer avec vitesse et se protéger des diverses attaques ennemis. Sa précision était sans défaut et de mon post d’observation, j’étais admiratif ainsi que satisfait de mon coups de maître.

    - Echec et mat, Démégor. Me murmurai-je à nouveau à moi-même, le sourire aux lèvres. Je descendais de mon arbre qui m’avait servit de refuge lorsque j’entendis un cri déchirant. Certain qu’il s’agissait de la guerrière, j’accouru et aperçu l’un des conseiller de Sharna en proie à l’égorger tant il avait réussit à maitriser la… Lhurgoyf… Oui... Elle était sous sa forme monstrueuse, cela se voyait à présent, comment ai-je fait pour ne pas m’en apercevoir avant. Devais-je laisser mourir celle dont j’avais influencé le destin par mon acte de rébellion ? Après tout, si j’avais laissé les cavaliers raser le village, elle ne serait déjà plus là.. Ça n’était que le destin après tout. Et puis tuer un cavalier du conseil serait l’acte à ne pas commettre si je voulais survivre parmi les miens, ma famille en soit. Je ne sue alors pourquoi mais ce fut comme si mon cœur m’ordonna de ne pas reculer. Un frisson récurant qui parcourait mon corps coup par coup et me glaçait le sang. Lily me disait toujours d’écouter mon cœur et ce pressentiment corporel ne la contredisait sûrement pas. C’est ainsi que par une volonté démesuré d’écouter mon instinct je poignardai l’un des membres du conseil dont je faisais parti avec Dearly Beloved, l’épée qui fauche les cœurs. L’homme tomba à terre, lâchant l’Eryllis. Agonisant, il me fixait alors, voulant connaitre l’identité de l’assassin qui l’avait lâchement poignardé dans le dos. Me mettant en position dominante sur son corps prêt à rendre l’âme, j’enlevai ma capuche pour qu’il comprenne bien qui j’étais.

    - Toi ?! … Je leur avais bien dit qu’il fallait te tuer.. crachait-il, au bord de la mort qui attendait patiemment de le faucher au dessus de mon épaule.

    - Etonnant, non ? Suivre le chemin du mal t’amène à mériter ta mort. C’est notre destiné à tous, cavaliers de Sharna, rassure toi, même à moi. Lui chuchotai-je à l’oreille d’une voix sadique et sans la moindre compassion, persuadé que j’avais fait le bon choix. Je compris ainsi que je ne m’avais pas fait que des amis chez les cavaliers et qu’il s’en fallait de peu pour que je connaisse le même sort que lu. Toutefois, j’aurais le temps d’y repenser plus tard, je devais m’assurer que l’Eryllis ne souffrait par ma faute, victime de mes manipulations risquées. M’approchant d’elle, je gardai une distance au cas où. Les formes monstrueuses sont un mystère, même pour les Lhurgoyf et puis, pour ne m’être moi-même jamais transformé, rien qu’une seule fois, je n’étais capable de prédire les réactions d’une personne sous cette forme. Hésitant et méfiant, je pris pourtant la parole :

    - Tout va bien ? J’espère qu’il ne vous a pas... Trop causer de tords...



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MessageSujet: Re: A l'ombre du coeur. [Sighild]   A l'ombre du coeur. [Sighild] Icon_minitimeMar 31 Aoû - 0:50

    Il y avait des mélancolies douces, de celles qui vous rappelaient la belle époque de votre jeunesse, les souvenirs où vous étiez une simple âme pleine de fantaisie vivant jour le jour, se moquant éperdument des conséquences de vos actes... pour la simple raison que vous pensiez mériter votre part de bonheur après avoir connu la souffrance, la noirceur d'une âme qui jouissait de votre peine et de votre domination. Après tout, pourquoi cela ne vous serait pas permis? Pourquoi n'y auriez-vous pas droit? Parce que l'essence qui coule dans vos veines racontait que votre origine se devait d'être mauvaise, que cela était la seule voie qui vous serait pleinement ouverte et que le bonheur n'était qu'une utopie pour faire rêver les faibles, les entrainer dans les précipices d'une illusion qui n'avait aucune vérité? Que de folie que d'y avoir cru... que de folie d'y avoir seulement songer... votre jeunesse vous avez seulement envoyé vers les hauteurs afin de mieux vous précipiter, afin de mieux vous révéler le poids de la véritable souffrance. Pourtant... pourtant il avait existé une époque où vos éclats de rire parsemaient les airs, que le son de votre voix était d'une douce chaleur ne serait-ce que pour les oreilles de ceux que vous aimiez, une ère où de votre seule présence émanait une force étrange qui donnait des ailes et courage, une sensation que vous connaissiez vous-même grâce à un sentiment qui vous dépassait, l'amour... Il était évident que l'on ne parlait pas ici d'un amour niais et enfantin, mais de quelque chose qui vous transcendait bien outre mesure. Jézabel, de ce nom qu'elle avait perdu et oublié, elle avait connu cela dans les bras les plus tendres qui lui étaient donnés d'embrasser, ses oreilles avaient ouïs des plus belles musiques qui soient, elle avait été aimé... sincèrement aimé et fait de même... elle avait offert une partie d'elle-même, partie qu'elle avait abandonné pour ne pas commettre plus d'erreur, pour se punir d'avoir été si faible... il ne lui restait aujourd'hui que les regrets et les cendres. Était-ce peut-être les conséquences de toutes ces expériences, mais la lhurgoyfs murit pour devenir une autre femme, elle vécut une autre naissance, un autre baptême en offrant la force de ses bras à une cause qui l'obligeait à se donner aux autres. Cherchait-elle peut-être l'expiation? Elle ne saurait dire, mais les années, les siècles étaient passés... Et si ses traits s'étaient adoucies, si son visage paraissait serein et son regard si étrangement terne, elle avait appris à porter ses chaînes, et la chenille que fut Jézabel devint le papillon qu'incarnait aujourd'hui Sighild.

    Là, du haut des cimes, dans ses rêveries, celle qui était à la tête des Eryllis contemplait alors l'horizon qui sombrait doucement dans l'ombre de la nuit. Le voile céleste s'abaissait, laissant alors apparaître ses étoiles et sa lune, astre luisant qui chauffait les cœurs de par ses rayons d'argent. C'était un tout autre univers qui s'éveillait, un écosystème plus vivant que jamais. On entendait même le chant mélodieux des Berbis aux alentours. Si elle en avait eut le cœur, Sighild en aurait souri...mais un mauvais pressentiment semblait l'oppresser, une inquiétude qui n'avait pourtant pas lieu d'être. Que faisait-elle éveillée si tardivement? Et bien comme toute bonne amazone, elle avait ses tours de gardes. Elle avait refusé de faire en sorte que sa position hiérarchique la prive de ce qui lui semblait naturel. Si il était vrai qu'elle décidait pour les choix finaux pour ses consœurs, elle en avait aussi leur corvée. Ho, elle savait pertinemment que beaucoup d'entre elles trouvaient le moyen de lui en faire faire le moins possible pour ne pas l'accabler, cela ne pouvait lui échapper. Mais leur intention était tellement généreuse, que parfois, elle faisait semblant d'être aveugle et se laissait entraîner par ses camarades. Quoiqu'il en fut, elle savait que chacune avait des raisons qui leur étaient propre d'agir comme elles le faisaient toutes. Sighild était la mieux placée pour avoir ses secrets.

    Secret... il y en avait finalement tant qui tournait autour d'elle... de sa naissance, de ce qu'elle était véritablement, de sa nature de lhurgoyf qui la déformait pour une apparence hideuse, de son passé, de ses liens, de tout... Ceux qui la fréquentaient prétendre que l'on dirait que la jeune femme portait le poids du monde sur ses épaules, qu'elle paraissait si lasse et si ailleurs que l'on se demandait si ses pensées n'étaient pas plus sombres que ce que cachait ses sourires lumineux qui pointaient de temps en temps. Si l'une de ses sœurs, l'observait à cet instant, sans nul doute que cette idée viendrait lui effleuré l'esprit.... mais peut-être aurait-elle vue également la nouvelle étincelle qui traversa ses yeux.

    Au loin, là bas, il y avait un sigle flamboyant qui apparut dans les cieux, brûlant comme un soleil en plein jour, éclairant alors la forêt de Sphène de sa lumière rougeoyante : les cavaliers de Sharna. Cela signifiait qu'ils étaient proches, très proches des environs du village et cela n'annonçait rien de bon. La première chose qui traversa l'esprit de Sighild fut de mettre ses sœurs toutes sur le qui vive. Il ne lui en fallut pas plus pour que Samhach se mette en fourmiller en quelques secondes. les plsu vaillantes s'armèrent et se postèrent tout autour du village, les sentinelles les plus discrètes et douées en magie se placèrent aux lieux stratégiques, les enfants et les vieilles femmes à l'abri au cœur du village. Même si il ne vivait là qu'un peuple de femme, toutes étaient aussi entraînées qu'une armée ou peut-être même plus armées que les cavaliers de Sharna eux-même, et cela était sans compter leur connaissance du terrain qui était un atout précieux. Mais au delà de cela, la protection qui résidait autour du village lui même, cette magie curieuse qui lui valait de n'être vue par qui que se soit de l'extérieur, ce qui faisait son mythe et son mystère, était leur meilleur bouclier. Dans ce tumulte contrôler, suivant les ordres de Sighild, elle fut la seule qui s'échappa du village avec l'unique requête de n'être suivie d'aucune d'entre elles, que toutes devaient rester dans le village quoiqu'il pouvait se produire. Certaines protestèrent en disant que cela était du suicide de sa part d'y aller seule, mais elle leur adressa à toute un sourire presque confiant... qui disparut aussitôt qu'elle leur tourna le dos...

    Les capacités de Jézabel et sa connaissance parfaite de la forêt valait bien mieux qu'une centaine de guerrier munie d'une épée et incapable de se mouvoir. Mais il fallait se rendre à l'évidence... cela ne faisait pas tout. Usant de sa magie afin de pouvoir se déplacer de manière rapide, traversant littéralement les arbres comme si aucun n'était sur son passage, telle un fantôme qui courait au plein cœur de la nuit sombre, il ne lui fallut alors que quelques secondes pour arriver au centre des soldats pour mieux les surprendre. Il lui fut presque facile si on pouvait dire les choses ainsi, de se débarrasser des sous-fifres... certains malheureux connurent la mort la moins douce possible, le cœur arraché à main nue, d'autres eurent simplement la tête trancher par leur propre épée qui leur avait intelligemment subtilisée par la jeune femme... Mais le nombre lui faisait défaut, l'obligeant alors à faire appel à ce qu'elle redoutait le plus, cette apparence, ce secret, cette chose qu'elle n'aimait pas en elle, cette nature qui la dégoûtait profondément et qui gémissait à chaque nuit... ce monstre en elle... Nul autre choix... et elle ne devrait épargner personne... si ce n'était ses consœurs qu'elle avait prié de ne pas suivre car elle redoutait qu'elle eut dû utilisé un tel procédé de combat. Et là... l'horreur fut... sortant des ténèbres...

    Celle qui donnait l'air d'être divine avec sa chevelure d'argent bénie par la lune abandonna ce qui faisait d'elle son humanité pour se muer en une chose indéfinissable. Sa taille ne doubla pas encore, mais sa peau se bleuit, son visage se déforma pour laisser entrevoir une mâchoire prête à arracher la tête d'un homme de par son seul happement, ses bras se musclèrent outrageusement et ses mains se finirent par des griffes qui donnaient l'impression d'être des épées en guise de doigts. Ses coudes laissèrent échapper des appendices pointues qui auraient pu embrocher les imprudents se trouvant derrière elle, sa peau se cuirassant alors.... mais sa transformation ne fut pas complète car dans ce même temps, elle se devait de faire face à ses opposants. Contrairement à ce qu'il y paraissait, sa transformation ne lui était pas seulement pénible de par la laideur qui la ravageait ni de par la honte d'être monstrueuse, mais elle lui était physiquement insupportable. Il ne fallait pas croire que torturer un corps ainsi ne causait aucun mal, aucune douleur. Cela serait mentir. Il était vrai que pour certain lhurgoyf, les choses se passaient différemment... peut-être était-ce parce que sa conscience rejetait cette nature que le destin lui infligeait de tel maux lorsqu'elle en faisait appel... elle ne se l'expliquait mais elle le supportait jusqu'à ne plus ressentir quoique se fut. Le doré de ses yeux qui normalement se devait de gagner une couleur sanguine, cette taille humanoïde qui devait normalement s'abandonner pour une hauteur plus grande tout comme sa musculature, sans compter les autres appendices dorsaux qui devaient la recouvrir... tout cela n'arriva pas... pas à temps quand elle sentit le poids d'une main tenter de l'étrangler alors qu'elle luttait contre la propre douleur de sa transformation. Voilà qui était ironique... elle ne voulais absolument pas mourir comme un monstre, elle s'y refusait catégoriquement. Mais alors qu'elle s'apprêtait à user de ses forces pour repousser son agresseur qui n'en était pas moins étonnamment fort, ce fut la lame d'un étranger qui vint à la sauver.

    Lâchant sa gorge, son assaillant agonisant fit face alors à son meurtrier qui dévoila son visage qui, visiblement, ne lui était pas inconnu. Sighild, elle, respirait enfin, sentant l'oxygène lui brûler à nouveau les poumons et la gorge... il ne lui fallut que quelques secondes pour ne plus sentir la sensation des doigts de son agresseur autour d'elle... mais ses muscles étaient endolories par sa semi-transformation.... mutation qu'elle ne défit pas lorsqu'elle se tourna vers son bienfaiteur. Elle porta alors son regard étrangement animal sur ce dernier, le scrutant mystérieusement dans son souffle rauque et lourd. Elle donnait l'impression que respirer lui était douloureux mais au bout de quelques secondes, son rythme reprit une allure normale et plus légère. Toutefois, un long silence demeura à cet instant là... elle le regardait comme un animal qui était en train de se décider de comment réagir... si elle devait attaquer, si elle devait partir sans un mot ou bien...

    Mais une étrange impression la saisit, comme une sensation familière mais qui ne trouvait pas son sens dans l'état actuel des choses. Qui... qui était-il... vraiment.... pourquoi ses pensées lui semblèrent subitement confuse? Était-ce l'ivresse du combat? La possibilité d'avoir failli pour le choix d'une mauvaise tactique? De devoir sa vie à un homme? Ce fut alors que la voix enraillée de Sighild brisa son mutisme.


    " Je n'ai aucun mal qui ne soit surmontable...."

    Toujours sous son effrayante allure, la jeune femme finit par se retourner complètement vers se dernier comme pour mieux le scruter encore, s'approchant de quelques pas mais s'arrêta alors aussi net.

    " Et vous? A qui dois-je... la vie? Un cavalier de Sharna ou bien... "

    Jézabel ne termina pas sa phrase, laissant le loisir à ce dernier de le faire pour elle. A vrai dire, elle ne saisissait pas totalement l'ampleur de la situation, du pourquoi les cavaliers de Sharna avaient soudainement investi les lieux - chose qui ne demeurerait pas impuni, foi d'Eryllis - pourquoi avaient-ils commis l'erreur de montrer leur présence et si cela n'était le cas, est-ce que cela était dû à l'homme qui se tenait en face d'elle? Dans ce cas là, pourquoi? Tout se bousculait dans son esprit, tout s'embrouillait, sa logique, ce curieux sentiment, tout la perturbait subitement. Il lui était alors nécessaire de reprendre ses esprits, nécessaire de reprendre son humanité....
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: A l'ombre du coeur. [Sighild]   A l'ombre du coeur. [Sighild] Icon_minitimeDim 31 Oct - 13:17

    Qu'importe l'ombre si elle m'apporte la gloire, que le monde plonge et se noie dans les ténèbres, je lui tiendrai moi même la tête sous l'eau, si mes rêves prennent vie tout peut bien s'anéantir en un amas de poussière dans le néant. Si ce qui motive un homme à vivre est de découvrir ce que cache l'ombre de son cœur, alors que trouve-t-on après la haine dans un monde où l’amour n'a plus le moindre sens ?

    Je restai là, accroupi et les jambes repliées tout en tenant mon buste bien droit et ma tête relevée, fixant de mes deux yeux océaniques le visage monstrueux face à moi. J'observai avec un regard curieux son comportement, le mouvement que son corps prenait pour respirer comme une bête enragée, ressentant en ma propre poitrine les pulsations folles de son cœur qui hurlait, appelant la folie à se manifester à nouveau; ce qu'elle était, je l'étais dans l'ombre; ce changement était une métamorphose impressionnante qui doit marquer le corps et l'esprit d'une cicatrice indélébile et bien que je me refusai depuis toujours de passer par cette phase pour anéantir mes opposants, il fallait avouer que les démons de notre espèce étaient capable de grandes choses. L'observant avec un intérêt toujours plus grandissant, je me remis debout et m'approchai du diable dans sa beauté la plus dangereuse, souriant à sa question.

    - Ou bien, quelqu'un d'une autre espèce que ces hommes mentis-je alors avec excellence et fermeté. Pourquoi vouloir mentir à un monstre ? Et bien pour ne pas paraitre bien plus monstrueux qu'elle. Je fixai son regard, je m'imprégnai de l'ampleur de ses iris, sa fragilité brisait les miroirs de son âme; Dans la profondeur de son cœur, je voyais un miroir brisé et noircit, comme si la vie en celui-ci était nécrosée depuis un temps disparut. Je me rappelai alors mon enfance, c'était mon père adoptif, l'assassin de mes véritables parents, qui m'avait appris à observer; il m'avait appris que les yeux étaient une fenêtre de l'âme et que ressentir les battements de cœur d'une personne me serait toujours bien plus révélateur de sens que tous les mots et toutes les paroles dont l'on pourrait me bercer. Cet idiot alcoolique n'était pas si fou que ça quand j'y repense. Il avait beau s'imprégner de la haine et de la violence pour donner un sens à sa vie, il m'avait tant donné en si peu de regards, si peu de gestes, si peu d'amour, inexistant même. Je souriais alors de nouveau, et dire que je repensai à lui en un tel moment me paraissait finalement assez logique : il haïssait tous les monstres de mon espèce et voulait voir notre race anéantit; il m'haïssait pour ma nature et m'aimait pour ne pas lui obéir. Je me rappelai lui avoir promis de ne jamais avoir à faire appel à ma forme monstrueuse pour parvenir à mes fins et quelques siècles plus tard, il fallait avouer que j'avais plutôt bien tenu ma promesse, je n'avais jamais faiblit.

    - Ce que je suis n'a aucune importance, vous en conviendrez. finis-je alors par dire à ce sujet. Je n'avais aucune honte mais également aucun honneur à être cavalier de Sharna. Il s'agissait simplement d'instinct et j'étais guidé par un désir fou de ne dévoiler au grand jour, l'ombre de mon cœur, mon visage noir et effrayant, celle d'un cavalier prêt à tout pour nourrir ses desseins de vengeances infinies. Aux yeux de cette femme au moins, je serai, libre, et ne serai personne d'autre que Camille. Oui, Camille.
    A ma naissance, mes parents m'avaient nommé Sirion et lorsqu’ils furent tué, mon père adoptif me renomma Camille, c'était le nom de son fils qui avait été tué par un Lhurgoyf me semblait-il et il trouvait cela bien moins animal que Sirion. A sa mort je pris la décision de reprendre le simple nom de Sirion. Puis plus tard, à la mort d'Ekzékiel, je sue que le mal avait germé en moi et je l'appelai de moi même Roxas. C’est Lily qui, par je ne sais quel moyen, m'avait appelé Camille à notre rencontre... Je m'en souvenais encore, cela m'avait tellement surpris... personne n’aurait put savoir, même Jézabel n’avait jamais sue.
    - Appelez-moi... Camille. Lui avouai-je alors en retirant délicatement la capuche qui cachait mon visage jusqu'à lors, dévoilant ce visage angélique et trompeur, ces yeux dans lesquels toute âme naïve se noierait si elle n'y prendrait pas garde, ce regard sombre et incompréhensible tel un puzzle que les dieux ne sauraient résoudre.

    - Rassurez-vous, ils ne vous feront plus le moindre mal, ces... hommes... Détestent la défaite. Ils chercheront.. que dis-je.. Ils traqueront le coupable et lui arracheront le cœur de sa poitrine sans aucun doute. Disais-je alors, non sans peine mais sans crainte sachant pertinemment que de toute manière, ils ne retrouveraient pas le coupable... ils ne sauraient jamais que le traitre, c’était moi. Etant cet homme, je saurai parfaitement cacher mon acte. Et puis... J’ai comme le pressentiment que ce coupable saura parfaitement se défendre, donc inutile de s'inquiéter. Disais-je alors en clin d'œil certain, affirmant avec certitude que l'heure de ma mort n'était pas pour maintenant.

    Je laissai alors un silence s'installer. Ce silence me permettait d'observer à nouveau cette mystérieuse femme et de pouvoir plonger dans son regard, dans son âme. Je n'y trouvai pas grand chose de limpide et traductible, cela m'étonna d'ailleurs; de mémoire d'homme, je ne me rappelai pas qu'il y avait eu une seule personne dont je n'avais réussi à délier les secrets, même ceux les plus enfuis. Peut être étais-je trop fatigué pour lire expressément en elle ou peut être... N'était-elle pas comme les autres. Qu'en savais-je ?

    - Puis-je vous demander... Ce que cela fait, quand on se... transforme. interrogeai-je finalement. J'étais intrigué et je voulais savoir ce qu'il en coutai à l'âme et au corps, non pas par intérêt personnel, ne désirant aucunement me transformer une seule fois dans ma vie future mais seulement.. Par curiosité, les questions tournant autour des transformations de Lhurgoyf devenant parfois de véritables obstinations envahissantes et squatteuses de mon cerveau.
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MessageSujet: Re: A l'ombre du coeur. [Sighild]   A l'ombre du coeur. [Sighild] Icon_minitimeLun 15 Nov - 17:33

    Jézabel était de ses femmes qu'il était bien difficile de conquérir, dont la méfiance était toujours à son paroxysme face à l'humanité, ces Hommes dont les traits de caractères étaient naturellement la fourberie et l'avidité. Courir après le pouvoir, ne respirer que le mensonge, se nourrir par le sang et le poids des lames qui s'entrechoquent... quel bien pénible tableau à peindre et à regarder se dessiner tout au long des décennies. La jeune femme ne posa qu'une simple question de sa voix enraillée par sa monstruosité, une simple question à laquelle elle ne s'attendait de toute façon pas à la vérité. Est-ce que l'individu qui se tenait devant elle était franc ou non? Qu'importait au final, il n'y avait là que de simples formalités et une forme de gratitude qu'elle ne nierait pas pour le geste qui fut le siens contre les hommes dont les corps reposaient là. Mais si un combat avait eu lieu à cet endroit même, un autre se produisait, un jeu de regard entre deux êtres qui appartenait en réalité à une même nature. Elle, une créature difforme aux yeux ambrés, lui, un homme simple empli de détermination. Toutefois, quelque chose lui embrumait l'esprit, outre ses pulsions de lhurgoyfs qui étaient piégés dans cette forme qu'elle arborait... quelque chose sur lequel elle était incapable de mettre le doigt, une impression, un sentiment, une curiosité... quelque chose de familier... mais c'était comme si sa mémoire s'était refermée sur elle-même, lui refusant l'accès à sa réponse. Préférant alors ne plus apporter d'importance à ce sentiment là, elle jugeait plus sage de se concentrer sur la situation présente.

    L'Eryllis ne le quittait pas du regard, de ces yeux inquisiteurs qui étaient les siens, ses iris qui perdaient leur flamme au fur et à mesure que le temps s'écoulait... sa douceur, sa peine... c'était comme si dans son propre corps, une guerre invisible éclatait entre un esprit originel et primitif contre un individu sain et civilisé. Il lui serait tellement plus aisé, plus facile de céder, de briser cette barrière qu'elle avait dressé dans son subconscient. Il lui serait tellement plus libérateur d'être une lhurgoyf plus sauvage dans le sens littéral du terme, comme tant de ses frères qui ne vivaient pas en contradiction avec leur essence, leur nature. Elle qui ne croyait pas en Dieu, y aurait-il une forme de vérité dans les légendes qui les disaient création du mal personnifié? Balivernes... Juste des balivernes.


    " Il est vrai que j'en conviens. "

    Se concentrant alors sur les propos de son interlocuteur, il ne semblait être animé d'aucune violence et parfaitement serein. Mais ne serait-ce pas là un visage d'ange qui dissimulerait une personne aux plus mauvaises intentions? Dans tous les cas, elle lui reconnaissait une certaine sagesse... Camille. Voilà un prénom bien peu commun... ou tout du moins, elle ne s'attendait pas à ce que ce dernier se nomme ainsi... une appellation si simple, si... commune. C'était ce qu'il manquait à Istheria... la simplicité.

    " Je vous remercie donc... Camille. Sachez que je n'oublierais pas votre geste. "

    Il était étrange de voir comme ses paroles, même prononcer dans la bouche d'une créature peu reluisante, offrait une allure d'adieu. Il n'y avait pourtant aucune tonalité discernable mais peut-être que ses yeux en trahissaient l'exactitude du contenu et de ses sous-entendus. Mais il fallait dire que les Eryllis n'étaient pas le genre de femme qui aimaient à trop traîner avec des étrangers, alors il y avait des habitudes dont il était difficile de se démettre. Quoiqu'il en soit, elle finit alors par porter un regard contre ces adversaires, eux qui étaient réduit à n'être que des corps sans vie. A ce même instant, Camille lui tenait un discours qui donnait l'impression de tenter de la rassurer mais c'était chose vaine, d'autant plus qu'elle n'était pas le moins du monde naïve.

    " Me faire du mal... je pense que j'aurais été un plus grand danger pour eux... que eux ne le seraient pour moi... Je n'ai pas peur d'être prise pour cible personnellement... je crains pour cette forêt. "

    Les paroles de notre amazone auraient pu paraître prétentieuses mais il fallait dire quand on voyait un être aussi véloce qu'elle sous cet apparat, on pouvait aisément prendre ses mots au pied de la lettre... parfois, jouer sur les apparences, tromper ses adversaires, étaient des tactiques comme les autres. Il fallait savoir impressionner.

    " Les Cavaliers de Sharna n'aiment pas la défaite... mais ils savent se montrer tenace comme vous venez si bien de le faire remarquer.... si ils cherchaient quelque chose ici... ils reviendront. Mais qu'importe... ils n'y trouveront que leur fin inéluctable. "

    Ce fut alors qu'un long silence s'installa, un silence pensant en un sens où laissait flotter les interrogations. Mais ce fut également à ce même instant que Sighild préféra reprendre des allures humaines, abandonnant alors le tumulte de son agressivité contenu disparaître. Ce qui ressemblait à des épines dorsales s'évanouirent, dévoilant un dos à la peau laiteuse, les larges épaules cuirassées reprirent une stature féminine, à l'image même de sa poitrine, ses jambes s'affinèrent, des cheveux d'argent étincelèrent sur un visage d'une infinie douceur où brillaient deux perles d'un doré saisissant. L'inconvénient majeur d'une telle transformation était que l'on se mettait sincèrement à nu, dans tous les sens du terme. On ne possédait plus aucun pouvoir, armure ou même une arme que l'on pourrait convenablement manier selon les lhurgoyfs... plus aucun vêtement. C'était parfois à ce demander si cet aspect était finalement le miroir de ce qui formait au fond de soi.

    Dans sa tenue d'ève, Sighild ne semblait guère gênée, la pudeur ne faisait pas partie de ses qualités. Tournant le dos alors à Camille, elle récupéra la chemise d'un soldat, assez grande pour cacher ce qui était nécessaire, et s'en revêtit. A ce même instant, elle daigna se tourner à nouveau vers son bon samaritain.


    " Je me nomme Sighild. J'ai envers vous une dette dès à présent. "

    Elle avait enfin une voix normale, sombre, suave et mielleuse, mais la tonalité de sa mélodie venait à trahir son autorité naturelle, et montrait que dans sa remarque, il n'y avait rien à négocier. Une dette était une dette, et l'Eryllis était une femme de parole. Mais alors qu'elle examinait, accroupie, un des corps des Cavaliers, prenant sa ceinture et l'une de ses lames comme une pilleuse - mais il n'y avait pas là un vol, mais un besoin simple de s'armer convenablement aux cas où - elle s'interrompit car le dénommé Camille vint à lui poser une singulière question. Étonnée, elle prit le temps de se relever lentement.

    " Il n'y a là rien d'agréable. Vous ressentez la douleur de vos os et de vos muscles se changer, comme si on venait à vous les arracher... cela vous tiraille... pour vous muer en quelque chose de malsain. Cela demande un parfait contrôle de soi même sinon vous perdez votre esprit à la bestialité de votre transformation. Il n'y a rien de bon à être de cette nature. "

    L'amazone posa alors son regard d'ambre sur Camille.

    " Pourquoi une telle question? "
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MessageSujet: Re: A l'ombre du coeur. [Sighild]   A l'ombre du coeur. [Sighild] Icon_minitime

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