Un contrat profitable

Enfin à la maison, enfin presque. Cette tente royale monté au milieu du camp situé au sud du duché de Vanes, est immense pour un homme seul et bien meublé. Le lit de camp moelleux, possède de nombreux fourrures et il y a même un trône en bois avec de nombreuses chaises au cas où je devrais recevoir des princes étranger, mais le meuble le plus important est celui contenant l'alcool !

Et je décide pour fêter mon installation, de me servir un verre de ma boisson préféré, du vin de Cimmeria. Alors que je m'apprête à déguster ce divin nectar, un des hommes du Dernier Cercle, ma garde personnelle, entre dans ma tente, pour me prévenir que deux mercenaires sont présents pour l'annonce.

Soupirant, je dis au garde de les faire rentrer, et je vois bientôt entré un homme en parfaite condition physique, barbu et avec une coupe de cheveux que je pourrais qualifier d'original et habillé d'un surcot plus orange que rouge et qui n'est plus de la première jeunesse. Il est suivit par une jeune fille, sa peau d'une pâleur extrême contraste avec sa vitalité. Sa tenue de cavalière met en valeur sa taille fine, son agilité ne fais aucun doute quand elle se déplace, telle une panthère.

Bien entendu ils sont suivit par Perceval Gallick le Commandant de la garde du Dernier Cercle, très grand (plus de deux mètres), il ressemble à un véritable colosse. Entièrement chauve et imberbe, il représente la force à l'état brute, on dit de lui qu'il a déjà écrasé la tête d'un homme, qui l'avait provoqué, à main nu. Il est équipé d'une armure de cuir comme à son habitude et derrière son dos se trouve deux cimeterres. Deux de ces hommes l'accompagnent et se mettent de part et d'autres de mes invités.

Afin de détendre l'atmosphère, je propose un verre de vin à chacun des mercenaires, et les invitent à s'assoir, avant de leur expliquer la raison de mon annonce:

Tout d'abord je vous remercie d'être venu, j'ai mis au point cette offre d'emploi, car je souhaite réaliser certaines missions qui déborde des capacités des troupes royales. La première mission que j'aimerais vous confier est l'envoi d'une missive aux Eryllis de Noathis. Cela semble simple comme travail, mais vous risquez de tomber sur des créatures venant de "La Grande Désolation" qui sont très dangereuse, et une fois sur place, il faudra trouver ces redoutables guerrières pour leur donner ce message.

Je m'arrête une minute, afin de savourer mon verre de vin, avant de dire en souriant:

Mais tout travail demande salaire, et je vous propose 500 dias pour vous deux, qu'en pensez-vous ?

Je leur laisse le temps de la réflexion, la prime est assez basse, et je suis sûr qu'ils voudront négocier. Depuis mon séjour dans la cité-état de Tyrhénium, je me sens prie d'une frénésie de tout vouloir marchander, ce qui énerve d'une manière assez considérable Patrick Sern, le chambellan du palais. Il gère mon agenda et insiste pour que je reste présentable quel que soit les circonstances, heureusement pour moi, ce Yorka est très âgé et ne peux plus m'accompagner lors des campagnes militaires, je suis donc libre !

Après cette petite digression dans mes pensées, je me concentre à nouveau sur mes invités, j'ai besoin d'eux, et j'espère qu'ils vont accepter ma proposition. Si tout se passe bien, j'ai de nombreuses autres missions à leur confier.

Le camp qui s'étendait devant lui était digne de celui d'un souverain. On pouvait distinguer très nettement le pavillon dans lequel le Roi résidait tant il était grand. Le Roi d'Eridania avait toujours tout le confort nécessaire, où qu'il se déplace. Cela fit sourire Walter qui était habitué à des voyages dans des conditions bien plus spartiates.

Le chevalier avançait doucement vers le camp, monté sur son destrier noir et imposant. Grendel était plutôt calme ce jour-là car il avait eu l'occasion de se défouler un peu au cours d'un galop endiablé plus tôt dans la journée. La jeune Mary, son écuyère, avait suivi tant bien que mal avec sa monture. Elle n'était pas aussi doué que son maitre dans l'art de l'équitation, de toute évidence, mais sa persévérance faisait la fierté de Walter. Cette gamine en avait à revendre, et il avait la vanité de penser que c'était grâce à l'entrainement et l'éducation qu'il lui avait fourni.

Il se tourna vers elle pour vérifier qu'elle suivait toujours le mouvement. Elle portait ses habits habituels et se tenait droite et alerte sur son cheval. Bien, il fallait qu'elle ait l'air sérieuse et compétente pour convaincre leur éventuel employeur. Ce n'était pas tous les jours qu'un souverain souhaitait avoir recours aux services d'un chevalier errant, lui qui disposait de nombreux hommes et femmes à son service pour toutes sortes de missions. L'annonce était tombée à pic pour Walter. Il commençait à arriver aux bouts de ses liquidités et aucun contrat, ni aucune cause intéressante ou gratifiante - financièrement parlant - ne s'était présentée.

Le chevalier et son écuyère pénétrèrent dans le camp après s'être annoncer aux gardes. Ils purent laisser leurs montures aux bons soins des palefreniers présents qui les garderaient jusqu'à ce qu'ils repartent. Walter fit signe à Mary de bien se tenir. Il remercia les hommes qui prirent les rênes de Grendel et fut accosté par des gardes qui exigèrent de le fouiller et de lui remettre son arme avant de rencontrer le Roi. Ces mesures de sécurité étaient compréhensibles. Personne ne pouvait approcher un souverain comme il approchait une serveuse dans une taverne. Le chevalier se soumis aux exigences des gardes royaux de bonne grâce tout en affichant un grand sourire, plein de confiance.

Il espérait que le Roi ne prendrait pas ombrage de son apparence, somme toute, assez modeste. Son armure n'était pas tape-à-l’œil et son surcot affichait la couleur. Littéralement. Ce dernier était à l'origine écarlate mais avait évolué vers l'orangé au fil des années à être porté par le torse de Walter.

Un des gardes royaux entra dans la tente du Roi pour l'avertir de leurs présences. Après un instant, ce dernier revint pour les conduire en la présence du souverain. A cet instant, Walter se dit qu'il aurait sans doute dû se raser. Sa barbe n'était pas ce qu'il y avait de plus viril chez lui et n'était guère impressionnante.
Tandis qu'ils entraient dans le pavillon royal, un géant colosse portant la livrée des gardes royaux les suivit. Ce dernier exhalait une aura de force et de puissance physique suffisante pour dissuader la plupart des hommes d'armes de tenter quoi que ce soit contre lui ou son suzerain. Ce dernier était également accompagné de deux autres gardes royaux qui se placèrent en position de garde à l'entrée de la tente.

Au centre de la tente, se tenait un bel homme à la démarche assuré qui ne pouvait être que le roi. Il les regardait dans les yeux et sa façon de se tenir marquait immanquablement son identité royale aux yeux de Walter. Cet homme était Roi et il le savait. Il portait un verre de vin à la main ce qui lui donnait une allure décontractée.
Walter regarda rapidement l'ameublement du pavillon et ne fut pas déçu par le confort qu'il y trouva. Digne d'un roi aurait-on pu dire, et pour cause !
Le chevalier s'inclina respectueusement, comme il sied quand on se tient en présence d'un monarque et espéra que son écuyère n'oublierait pas ses bonnes manières. Ce n'était pas n'importe qui en face, tout de même ! Il se tenait bien droit et ne savait pas trop quoi dire à part une salutation polie à l'égard de Sa Majesté.

Le roi Thimothée prit les devants de la conversation avec une aisance naturelle. Il offrit du vin à ses invités. Walter accepta de bon cœur et savoura ce grand cru avec délectation. Il souriait, comme à son habitude. Au fond de lui, il avait un bon pressentiment...

Le monarque entreprit de lui expliquer ce qu'il attendait de lui. Il faudrait porter un message jusqu'en Noathis, à l'attention des Eryllis. Apparemment, il faudrait également localiser ces guerrières une fois arrivés là-bas et après avoir éviter les dangers des créatures provenant de la Grande Désolation.
Cela n'était pas si compliqué. Seul le risque de devoir combattre ces créatures était dangereux, selon Walter. Pour le reste, ce n'était rien d'insurmontable, d'après lui.

Tandis qu'il réfléchissait à l'énoncé de la mission que lui proposait le roi Thimothée, ce dernier évoqua le sujet du salaire qu'il octroierait en récompense de l'accomplissement de cette mission. 500 dias pour eux deux, le chevalier et son écuyer.
Walter Veldar n'était pas le plus difficile des marchandeurs mais il sentait qu'il pouvait obtenir plus. De plus, 500 dias pour deux lui semblait être une récompense un peu faible pour la réalisation d'un tel voyage, avec tous les dangers que cela impliquait, et la remise d'un message royal ayant, selon toute vraisemblance, une portée diplomatique. Après tout, chaque missive royale devait avoir une incidence diplomatique.

- Votre Majesté, commença Walter, sachez que je suis intéressé par cette quête que vous me proposez. Néanmoins, il me semble que sur la question du salaire, nous pourrions partir sur des bases plus élevées.

Walter marqua un temps de silence avant de reprendre.

- Que diriez-vous de 1 250 dias pour nous deux ? proposa-t-il avec confiance et le sourire aux lèvres. Il s'agit d'un voyage assez long et sans doute périlleux, cela nous permettra de couvrir nos frais tout en rétribuant nos compétences à leurs justes valeurs.

Il ne savait pas si cette somme paraitrait élevée au monarque, mais il avait tenté de demander plus du double que la proposition initiale. Si le Roi acceptait, il en sortirait riche, sinon il était disposé à baisser ses demandes, après négociation.

Mary avait passé plusieurs mois sur la route en compagnie de Walter. Cela faisait un petit moment que le travail se faisait rare.  Ils avaient bien débarrassé une bourgade d'une bande de brigands un mois plus tôt mais depuis c'était le calme plat.
Son mentor ne semblait pas enclin à accepter certaines propositions qui lui avaient été fait.
Néanmoins il s'était récemment mis à pester dans sa barbe contre le manque de travail. Il avait tout naturellement répondu à l'appel lorsqu'un crieur du Roi d'Eridania avait déclamé une annonce.
Celle-ci consistait à rejoindre un camp de guerre royale, point de départ d'une expédition, avant d'entrer au service du Roi. En tant que chevalier et mercenaire il avait sauté sur l'occasion et comme toujours Mary l'avait suivi docilement.

Le voyage avait été relativement long, surtout que le cheval de Mary commençait à vieillir. De plus elle n'aimait pas particulièrement chevaucher et était plus à l'aise avec les pieds sur la terre ferme.

Le camp était de la taille d'une petite ville. De nombreuses tentes s'étalaient au pied d'une petite colline. Il y avait là quantité d'hommes d'armes mais aussi des gens du peuple, ce qui paraissait étrange à la jeune fille.

Ils entrèrent dans le camp assez facilement. Mary avait simplement écouté Walter se présenter et expliquer la raison de sa venue. Ils avaient alors été escorté jusqu'à des écuries où ils avaient laissé leurs montures au repos. Toujours accompagné d'une poignée d'hommes d'armes aux couleurs du Roi ils avaient gravi la pente douce de la colline jusqu'à atteindre la tente la plus imposante qu'ai jamais vu la jeune Lurghoyfs.

Ils déposèrent leurs armes aux gardes à l'entrée de la tente. La jeune femme n'aimait pas trop se séparer de ses armes mais après tout elle se doutait bien que l'on approchait pas un Roi si facilement.
Jusqu'ici la personne la plus influente qu'elle avait approché de près était probablement un riche marchand de tapis. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle devait se comporter avec un Roi. Walter n'avait pas jugé bon de lui enseigner la bienséance puisqu'il avait pour habitude de mener les discussions, souvent en la laissant de côté. Or aujourd'hui il devait passer pour un 'vrai' chevalier, et donc avait besoin de son écuyer à ses côtés, fusse une femme.

Ils entrèrent dans la tente royale escorté par un géant musculeux dont Mary ne distinguait même pas le haut du crâne, qu'elle devinait chauve, ainsi que deux autres gardes. Ils portaient une livrée différente de ceux de l'extérieur. Il s'agissait visiblement de sa garde personnel.

La jeune Lurghoyfs n'avait jamais vu autant d'opulence et de richesse en un seul endroit, et il s'agissait simplement d'une tente. Elle fut relativement étonné de voir que le Roi semblait être quelqu'un d'abordable et de conviviale car dès leur entrée il fit tout pour les mettre à l'aise.
La jeune fille n'était pas spécialement impressionnée par son statut, essentiellement car ce genre de considérations lui passaient au dessus de la tête, elle accepte donc d'un simple hochement de tête le verre de vin qui lui été proposé.

Alors que le Roi et Walter se mettaient à discuter elle se rendit compte que le garde sur sa droite serrait les dents et les phalanges en la regardant fixement avec un air de dégoûts sur le visage. Elle avait déjà vécu ça. Elle était habitué à ce que les gens la déteste, voir aient recours à la violence envers elle. Son apparence physique était comme un cri disant qu'elle était une Lhurgoyfs. La peau couleur d'albâtre, des cheveux aussi pure que la neige et des yeux d'une couleur peu commune.

Il est très difficile de contrôler son instinct de survie lorsque l'on se retrouve à côté d'une personne qui vous ferait du mal s'il en avait la possibilité. Or son instinct était entrain de la mettre dans une position délicate. Elle se sentait menacé et son corps réagissait. Elle ne le voyait pas mais elle était certaine que ses yeux étaient mordorés étaient entrain de luire légèrement. Heureusement pour elle cela faisait des années que Walter l’entraînait à maîtriser sa transformation. Cela ne l'empêchait pas de trembler légèrement sous l'effort de refouler son 'Don'. En effet dans une telle situation elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de perdre le contrôle. Ils étaient face à un Roi et elle serait probablement exécuté sur le champ si par malheur il arrivait qu'elle se transforme même sans avoir de mauvaises intentions envers le Roi.

Elle gardait donc les yeux baissées en espérant que personne n'avait remarqué son malaise et ses yeux luisants.
Elle entendit vaguement Walter tenter de négocier une prime alors qu'elle tentait de refouler son sentiment de danger.

Depuis mon voyage à Tyrhenium, la cité-état où j'ai pût rencontrer le gouverneur Fanel, j'adore marchandé, au grand désespoir de Patrick Sern, mon chambellan. Heureusement pour moi, le Yorka est trop vieux pour m'accompagner et je peux céder à mon vice coupable, en cet occasion, sans qu'il puisse me faire de remontrance.

Je réponds donc au discours du mercenaire avec un grand sourire:

Voilà une intéressante proposition, je vous en propose une autre, 900 dias à laquelle j'ajoute un surcot neuf et une armure de cuir pour la demoiselle, que je peux vous donnez immédiatement. Vous allez quand même me représentez, autant que vous soyez convenablement vêtu. Pour le paiement, ce sera la moitié avant et le reste à votre retour.

Je me lève et tend la main vers le chevalier:

Affaire conclu ?

En m'approchant de mes deux invités, je remarque le tremblement de la jeune fille et l'hostilité latente de mon garde Martin, devant la Lhurgoyf. Il ose menacer mon invité ! J'interviens aussitôt et ma voix claque comme un fouet:

Soldat Martin, si vous ne savez pas vous comporter convenablement, sortez immédiatement.

Le militaire sursaute comme s'il sortait d'un rêve, mais il m'obéit et sort de la tente, la tête basse. Il est aussitôt remplacé par un autre garde venu de l'extérieur. Je m'approche alors de la non-terran, laissant en plan Walter Veldar, et lui prend la main pour la calmer tout en m'inclinant devant elle:

Mademoiselle, Je suis désolé pour cet incident, cet homme vient d'intégrer ma troupe et c'est sa première mission. Il n'est de tout évidence pas prêt à sortir de sa campagne. Le royaume d'Eridania est un pays multi-culturel et multi-raciale mais il existe encore certaine personne qui manque complètement d'intelligence. Comme j'ai la responsabilité de ce soldat, je vous demande de bien vouloir m'excuser, cela ne se reproduira plus, je vous en fais la promesse.

Je me relève après mon petit discours, et je lui demande en souriant:

D'ailleurs, votre maître a oublié de vous présenter, puis-je connaître votre prénom ?

J'espère en lui posant la question, d'une part la calmer car je n'ai aucune envie que la jeune fille se transforme en monstre et ravage ma tente avec surtout mon meuble à l’alcool, les bouteilles sont si fragiles... D'autre part, parler me calme également, car je ne supporte le racisme, ce fléau qui fais penser que certaines personnes seraient supérieur aux autres, juste parce qu'ils ont des oreilles plus ou moins pointus ! C'est complètement ridicule et je n'ai jamais fais aucune différence entre les gens à cause de cela.

D'ailleurs mon premier amour était aussi une Lhurgoyf ailé, qui s’appelait Angel et aujourd'hui encore, je crois reconnaitre dans chaque membre de cette race que je croise, ma bien-aimé disparu.

Aujourd'hui, comme je l'ai dit, mon pays est tolérant et il n'est pas rare de voir des couples multi-racial, même si pour le moment, aucun enfant n'a été conçu au sein de tel union. J'espère ainsi que tout les Eridaniens pourront trouver le bonheur, même si la route est longue et parsemé d'embûche, c'est mon objectif et mon remède à ma dépression.

Le sourire malicieux du souverain indiquait qu'il prenait manifestement plaisir à cette petite séance de négociation bien loin des tâches habituelles d'un souverain. A la vérité, Walter n'avait pas été sûr d'être reçu par le Roi en personne. Il n'aurait pas été insultant qu'un intendant ou un capitaine s'occupe du choix des mercenaires à engager. De toute évidence, Timothée Mannus était du genre à vouloir intervenir directement pour regarder droit dans les yeux ceux qui travailleraient pour lui. cela plut à Walter qui avait l'impression que le gouffre social entre le souverain et lui, chevalier errant sans grande importance, était bien moindre que ce que l'on pouvait imaginer.

Il prit un instant de réflexion pour peser la nouvelle offre qui lui était faite. Le salaire était plus élevé qu'au début mais moins que la demande de Walter. Pour compenser cela, le monarque avait offert de payer en donnant de l'équipement pour le chevalier et sa jeune écuyère. C'était plutôt intéressant. Un surcot neuf pour lui et une armure de cuir pour Mary. Pourquoi pas ? Walter ne pouvait pas nier que les vêtements que la jeune fille avait besoin d'équipement neuf. Même si elle restait loin du corps à corps, une armure de cuir pouvait toujours lui être utile.

Le roi Thimothée lui tendait la main pour conclure l'affaire en s'approchant de lui. Walter allait pour lui serrer la main, acceptant de fait la dernière offre faite par le souverain mais ce dernier se détourna. Il éleva la voix et fit usage d'un ton envers l'un des deux gardes présents dans la pièce qui était bien plus royal que celui qu'il avait employé auparavant.

Le fameux soldat Martin en prit pour son grade et fut fermement invité à quitter la tente. N'ayant pas vu la faute du garde royal, Walter fut quelque peu décontenancé mais un simple regard à l'état émotionnel de son écuyère suffit à lui faire comprendre que cette histoire était lié aux particularités de la jeune lhurghoyf. Sans être sûr du comportement du soldat congédié, le chevalier estima qu'il avait dû montrer son dégout ou sa haine vis-à-vis de la petite Mary. Ces attitudes n'avaient rien de nouveau pour lui et il ne les avait jamais vraiment pris au sérieux, sauf quand cela risquait de dégénérer. Sa jeune protégée avait appris, tant bien que mal, à se contenir un maximum pour éviter les drames. Il fallait désormais qu'elle apprenne à encaisser des attaques bien plus pernicieuses que celle des armes. Les regards haineux, plein de morgue et de dégoût étaient bien difficile à contrer et il ne pouvait imaginer ce que ressentait son écuyère. Elle se débrouillait, comme toujours, pour continuer à le suivre.

La réaction royale avait impressionné le chevalier errant. Une telle sollicitude et promptitude à punir de mauvais comportements avait de quoi rendre sympathique n'importe quel seigneur. Néanmoins, Walter restait dubitatif quand à l'effet que cela pourrait avoir sur ses gardes. Etre rabroué publiquement était une humiliation et la solidarité militaire pouvait entrainer un effet boule de neige... Enfin... Chaque corps militaire avait ses particularités et le colosse qui servait de commandant de la garde royale devait savoir comment tenir ses hommes.

- Sire, répondit Walter à la remarque du roi concernant l'identité de la jeune fille. Il s'agit de mon écuyère. Elle se prénomme Mary.

Tout en la présentant, il s'était rapprocher d'elle et la mit en avant, fièrement, devant le roi. Il s'intéressait à elle, et bien que cela détournait la conversation des affaires dont il discutait, Walter n'en prit pas ombrage. Cette jeune fille semblait captiver le regard du roi.

Il aurait pu continuer à la présenter, mais il décida de la laisser continuer. C'était inhabituelle pour elle, qui le laissait généralement mener les conversations avec les employeurs. Le chevalier voulait voir sa réaction et comment elle s'en sortirait. S'il ne se trompait pas, son âge avoisinait les dix-huit ans. Une adulte pour bien des gens. Il fallait apprendre à se prendre en mains ! Il ne serait pas toujours là pour elle. Et quelle meilleure occasion pour s'entrainer à la confiance en soi et à la prise de parole fière et déterminée que de discuter avec un des plus puissants monarque du monde ?
Walter était coutumier de ce genre de petites surprises pour exercer Mary à toutes sortes de défis qui serait à même de se présenter au cours de sa vie.

Mary n'écoutait que d'une oreille discrète les négociations. Elle était concentré sur ce qu'elle ressentait pour pouvoir garder le contrôle. Il lui semblait que l'affaire était sur le point d'être conclu lorsque le Roi prit la parole d'une voix autoritaire.

Soldat Martin, si vous ne savez pas vous comporter convenablement, sortez immédiatement.

La jeune fille avait légèrement sursauté, abasourdi par une telle intervention de la part du Roi. Elle ne pût s'empêcher de lever son regard flamboyant vers celui du Roi Mannus.

La jeune Lhurgoyfs était captivé par son regard et s'est à peine si elle entendit la question que venait de lui poser le Roi. Elle lisait dans son regard quelque chose qui allait bien au delà de la personne insignifiante qu'elle était pour lui.
Elle se sentit dans le devoir de lui rendre un regard d'une intensité équivalente et sa fierté lui fit redressé les épaules alors que son maître la poussé pratiquement dans les bras du souverain.

Elle prit la parole de sa voix douce et les tremblements des premiers mots firent vite place à bien plus de fermeté.

-Je vous remercie sir, veillez m'excuser j'ai eu un moment d'égarement. Vous n'auriez pas du congédier votre garde. Je dois apprendre à supporter la vision que peuvent avoir les autres de moi. Quand à lui il doit apprendre à vous voir traiter avec certaines personnes pour qui il éprouve du dégoût ou de la haine. Je suppose qu'un Roi se retrouve régulièrement à traiter avec les ennemis de la veille.

Elle avait laissé libre court à ses réflexions, à haute voix, et son manque de connaissance de la bienséance ne lui faisait pas réalisé qu'elle violait probablement des dizaines de protocoles établis pour communiquer avec une personne de la stature d'un Roi.

Sans laissé au Roi le temps de répondre elle enchaîna sur l'affaire du jour. De la jeune fille tremblante elle était redevenu une mercenaire à l'allure déterminée marchandant sa prime.

-Oublions mon manque de sang froid. Nous devrions simplement convenir d'une prime de 1000 dias, un surcot neuf pour Sir Veldar et j'aurais plus besoin d'un nouveau cheval que d'une armure de cuir. Le mien est une vieille carne qui ne peut même plus galoper et les messagers du Roi se doivent d'avoir des montures présentables. Après tout notre allure et notre conduite auprès des Eryllis engagent bien plus votre crédibilité que la notre. Notre conduite je vous l'assure sera irréprochable mais notre allure comme vous pouvez le constater peut être sensiblement amélioré.

Mary s'était exprimé clairement sans détourner le regard. Malgré ses maigres connaissances sur la haute noblesse elle savait par expérience que les personnes influentes cherchait toujours à préserver leur image. Elle voulait faire ce travail, et le faire bien. Le Roi lui était sympathique après son intervention et elle tenait à faire lui faire honneur en tant qu'émissaire. Une récompense confortable pour les mois à venir serait également bienvenue. Pour une fois la mission lui semblait intéressante. Après tout elle n'avait jamais vu les fameuses Eryllis et elle était curieuse de nature. La jeunesse et l'appel de l'aventure était donc largement suffisant pour motivée la jeune fille.

Mary se tenait maintenant droite devant le Roi, dans une posture de guerrier qu'elle mimait inconsciemment à force de se tenir à côté de son mentor. Son allure juvénile n'enlevait rien au professionnalisme que la jeune femme svelte et athlétique dégageait à ce moment là.
Elle ne voyait pas Walter qui se tenait derrière elle mais elle espérait qu'il était satisfait d'elle.

Je souris devant le discours plein de bon sens de la jeune fille, elle possède plus de jugeote que beaucoup d’autres personnes de son âge que je connais.

De plus, elle révèle de grands talents de négociatrice, et je suis impressionné par son changement de stature, de frêle jeune fille à soldat confirmé en l’espace de quelques secondes, c’est à la fois inattendu et marquant. Ce chevalier doit être un excellent professeur pour avoir ainsi formé son élève. Je réponds donc en souriant à son offre :

Je ne pensais que vous étiez, en plus d’une charmante jeune femme, une marchande ! Etes-vous originaire de Tyreinhum, la cité-état ? J’accepte en tout cas votre proposition, vous avez en effet raison sur toute la ligne, l’apparence est quelque chose d’important, surtout pour des messagers.

Je retourne à ma table et griffonne quelques mots sur un parchemin où j’appose mon sceau. Je tends le document à un des gardes, qui s’éclipse pendant quelques minutes. Je sens le regard de Mary vers moi, pendant cette pause dans notre discussion, et je me sens obligé de lui parler sur ce qui s’est passé :

Dans ma garde personnelle, se trouve trois Lhurgoyf ainsi que de nombreuses autres races, et il est indispensable pour ma survie et la leurs que tous restent concentré quelques soient les circonstances. L’armée n’a pas besoin de personne qui peuvent planter un poignard dans le dos de leurs camarades parce qu’il a une couleur de peu qui ne lui reviens pas ! Je sais que je n’ai pas de conseil à vous donner, c’est le rôle de votre mentor, mais je vais abuser un peu de mon privilège d’employeur, en vous donnant une petite recommandation; ne vous habituez jamais à ce que les autres, parce que vous êtes différente, vous méprisent. Le jour où se sera le cas, vous serez morte de l’intérieur et croyez-moi, redevenir vous-même ne sera pas facile.

Je reste silencieux un moment, me remémorant que j’ai eu à subir ce sentiment lorsqu’Angel a été tué et que je n’ai pas réagis. Mon père me traitait alors comme un moins que rien et je me suis laissé faire. Il m’a fallu l’arrivé de Mathilde pour me remettre, et encore pas complètement. Je déprime un peu en pensant à cette époque de ma vie, et c’est avec un sourire triste que je donne plus d’information aux mercenaires.

Maintenant que nous sommes d’accord sur le prix, je vais vous donnez toutes les informations que je dispose sur cette caste, leur chef, le titre exact est l’Eryl, s’appelle Sighild, c’est une Lhurgoyf, qui dispose d’un nombre inconnu de guerrière. J’ai appris récemment qu’elle entretenait de bon rapport avec le temple de Delil, c’est une piste possible pour les rencontrer. Vous devrez faire attention à la faune et la flore de Noathis, particulièrement redoutable.

Je m’arrête un instant pour regarder le chevalier, avant de lui annoncer d’une voix grave :

Il s’avère que ce peuple est uniquement constitué de femmes qui détestent les hommes, vous devrez être particulièrement prudent dans votre façon de les approcher.

Si j’avais pu, je n’aurais envoyé que des mercenaires femmes, mais aucun groupe de ce genre n’a répondu, je vais donc devoir faire confiance à mes deux invités.
Après cette réflexion à moi-même, je reprends la parole et pose une question sur ce qui m’a interpellé depuis l'entrée dans la tente des deux aventuriers :

Sire Veldar, je n’ai pas vu le blason de votre famille sur vos vêtements, vous êtes originaire de quel principauté ?

La jeune écuyère de Walter le surprit. Ce genre de discours ne lui ressemblait pas. Habituellement, elle n'était pas si loquace. Il lui fut néanmoins agréable de savoir qu'elle possédait une personnalité prête à résister à affronter le monde. Il souriait avec fierté tandis que cette dernière faisait une contre-offre au roi Thimothée.
Elle souhaitait donc un nouveau cheval... Oui, pourquoi pas, après tout ? Le sien était véritablement en bout de course et aurait du mal à tenir une cadence sérieuse pour le voyage qu'ils devraient entreprendre.

Le souverain, visiblement convaincu par le laïus de la jeune fille, retourna à son bureau pour écrire un message qu'il transmit à l'un de ses hommes. Le garde s'en alla immédiatement remettre les ordres de son roi. Ce dernier expliqua que la diversité était importante pour lui et qu'elle se reflétait dans les effectifs de sa garde. En entendant, combien il avait en horreur les comportements racistes, Walter ne put s'empêcher de penser que le sort du garde Martin allait être dur.
Thimothée Mannus était véritablement intéressé par Mary. Tellement qu'il lui parla avec gentillesse et se permit de lui donner un conseil. Il lui conseillait de ne jamais accepter le mépris et l'intolérance. Facile à dire pour un souverain riche et puissant. Pour des mercenaires sans fortune, les situations et parfois bien plus compliquée. A de nombreuses reprises, au cour de sa vie et de sa carrière, Walter Veldar avait dû ravaler sa fierté et son orgueil. Ce n'était pas des souvenirs qu'il appréciait mais faire le dos rond et encaisser pour continuer à avancer était souvent une meilleure solution.

Néanmoins, Walter acquiesça aux paroles du roi. Il ne souhaita pas s'étendre sur un débat sans fin. Leur nouvel employeur était bienveillant et tolérant ? Bien, cela rendrait les choses plus agréables ! Mais ils étaient réunis pour des choses sérieuses, et non pour discourir sur la meilleure façon d'affronter le monde.

Thimothée Mannus enchaina et accepta les conditions énoncées par Mary. Ces dernières étaient intéressantes et permettrait de faire rentrer assez de liquidités pour couvrir les frais de voyage, renouveler leur équipement. Et surtout... Cela permettrait à Walter de changer son surcot. Il avait un peu honte de ce vêtement mais il y était attaché. Cependant, un habit neuf le rendrait très heureux et lui donnerait une bien meilleure allure.
Ce surcot orangé, à l'origine rouge, cachait sa cotte de maille, et avait donc encaissé bien des épreuves pour son propriétaire.

Le roi expliqua plus en détail la mission à accomplir. Il fallait localiser l'Eryl, cheffe des Eryllis, dénommé Sighild, et lui remettre le message royal. Il s'avéra que cette dernière était une lhurgoyfs, comme son écuyère. Cela s'avérerait intéressant pour elle.
Pour la trouver, ils disposaient d'une piste : le temple de Delil. Afin d'atteindre cette destination, il faudrait surmonter la faune et même la flore du pays de Noathis. Cela promettait un voyage mouvementé.

Le roi s'arrêta dans ses explications et posa son regard sur le chevalier. Il lui annonça que le peuple à contacter avait une relation hostile avec les personnes de sexe masculin. La prudence était donc de mise dans l'approche de ces dernières.

- Sire, répondit-il. Ne vous inquiétez pas, je saurais me montrer prudent et n'insulterait pas ce peuple.

Après un instant de silence, le monarque changea de sujet et demanda à Walter ses origines familiales, ayant remarqué l'absence de blason.

- Si je possède un blason familial, mon père n'a pas jugé utile de me le transmettre. Il a disparu de ma vie quand j'étais jeune. Et ma mère était une roturière qui m'a confié à un chevalier comme son écuyer. La seule chose que je tienne de mon père est mon nom de famille. Pour le reste, je dois tout à mon mentor et à mon mérite. Je n'ai jamais eu l'utilité d'un blason jusqu'à présent, mon nom est suffisant.

Marquant une pause, Walter eut le temps de passer en revue toutes ses interrogations à propos de son père. Il n'avait que peu d'informations sur l'homme qu'il était et sur la destinée de celui-ci. Il ne savait même pas si ce dernier était toujours de ce monde. Il ne savait pas si son nom était associé à une famille noble ou pas. Mais, à vrai dire, cela ne l'intéressait nullement. Il comptait sur ses propres qualités pour être reconnu par les autres.

- Je suis originaire du comté de Tiloch. Mais j'ai passé la plus grande partie de ma vie sur les routes, en tant qu'écuyer, puis en tant que chevalier. J'ai visité bien des pays sans en avoir fait véritablement le tour. Mais je dois avouer que je suis toujours heureux de pouvoir revenir en Eridania, même pour peu de temps, Votre Majesté.

Il était éridanien par la naissance, mais quant à son extraction, haute ou basse, cela n'avait aucune importance pour lui. Il était devenu chevalier par son seul mérite et continuerai d'avancer sur son propre chemin. Sa lignée, qu'elle soit noble ou pas, ne lui imposerai rien. C'était une sorte de liberté qu'il affectionnait particulièrement.
Arborant toujours un sourire confiant, il se demandait bien pourquoi le roi manifestait de l'intérêt pour ses origines.

Alors que le Roi la complimente à la fois sur son physique et sur ses aptitudes au marchandage l'assurance de la jeune femme s'étiole.
Elle se fustige mentalement. Qui est elle pour parler comme ça à un Roi? Elle s'est laissé déstabilisé par la bonté apparente du Roi alors qu'elle ne le connait pas. D'après son expérience personnelle ce genre d'égarement face à un inconnu peut très bien vous coûter la vie.
Si ça se trouve il cherchait deux mercenaires en mal d'argent pour une mission quasiment suicidaire. Que savait-elle des relations entre le Royaume d'Eridania et les Eryllis de Noathis?

Son visage s'assombrit à ses réflexions.
Le Roi la regarde de nouveau et lui livre une petite explication pleine de bon sens. Il est difficile de se méfier d'une personne aussi charismatique et avec de grands idéaux. Ce qu'il dit fait écho aux sentiment de Mary et elle ne peut qu’acquiescer d'un air gênée.  

Il leur donne ensuite plusieurs informations sur les Erylis. Le point le plus important semble être leur aversion pour les hommes. Le point positif étant pour les deux mercenaires la mixité de leur duo, plutôt rare chez les chevaliers/écuyers. De plus leur chef étant une Lhurgoyfs elle serait peut être plus enclin à accepter de recevoir un homme ayant pris sous son aile une Lhurgoyfs malgré les préjugés et qui plus est une femme.
Néanmoins ce voyage serait dangereux, à cause de la faune et la flore de Noathis visiblement. De plus Walter serait potentiellement bien plus en danger qu'elle face au point de vu des Erylis sur les hommes. Mary s'attendait donc à devoir éventuellement le protéger des velléités des femmes guerrières.

Toute à ses réflexions elle écoute d'une oreille lointaine la discussion qui a lieu à nouveau entre le Roi et son mentor. Lorsqu'ils se mettent à parler d'un blason Mary part à nouveau dans ses réflexions.
Un chevalier errant, même avec un surcot neuf risquait d'être très mal accueilli en traversant sans autorisation les terres des Erylis. Il lui faudrait un surcot avec le "Blason du Roi"
Mary avait laissé échapper à voix haute la conclusion de sa réflexion. Alors que son maître pivoté vers lui elle ne pu s'empêcher de prendre un air penaud et de hausser les épaules.
Après tout s'il était aux couleurs du Roi les Erylis ne pourraient certainement pas l'éliminer sans sommations. C'était des couleurs qui pouvait vous protéger sans doute plus efficacement qu'une armure dans certaines situations.

S'attendant à des remontrances de la part de Walter elle marmonna d'une voix revêche :

-Mais le lapin et le cochon c'est bien aussi.

Elle faisait allusion au blason qu'elle avait vu à l'occasion en s'occupant des affaires de Walter de part son rôle d'écuyer.

Alors qu'elle terminait cette phrase elle vit le visage de Walter changer.

C'est bien çà ! Dès le début de l’entretien, le visage du mercenaire me disais quelque chose, avec ses cheveux si particulier ! La famille Veldar bien sûr, du comté de Béon, une histoire tragique, tout les membres de la famille ont succombé à la peste rouge, aucun survivant. La province est maintenant géré par l'ancien homme de confiance de la famille, et le blason du lapin et du cochon c'est le blason du chef de famille aujourd'hui décédé, Vladimir Veldar !

Je retourne à mqa chaise m'assoir un petit peu, essayant de réfléchir aux nombreuses conséquences que peux avoir cette stupéfiante nouvelle. J'ai en face de moi, le possible héritier d'un domaine d'Eridania, pas un des plus riches mais comment habité par plusieurs milliers de paysans. J'hésite quelques minutes à lui dire, puis me ravisant, je décide de lui laisser le choix:

Sire Veldar, Je dispose de quelques informations sur votre père biologique, mais d'une part elles ne sont pas bonnes, d'autre part elles risquent de changer votre vie. Je vous laisse le choix, si vous voulez les entendre ou pas.

Puis en souriant je me tourne vers la jeune femme:

Damoiselle Mary, je ne sais pas si mon blason pourra vous aider dans votre mission mais je suis prêt à vous fournir les tenues adéquates pour vous deux, vous n'aurez qu'à suivre le garde en sortant qui vous conduira à l'intendance.

Je m'adresse alors à son maître, en lui tendant une lettre cacheté de mon sceau royal:

Messire, voici la missive, comme dit plutôt elle a donné à une Eryllis, en précisant que c'est un message, venant de ma part pour l'Eryl. Une fois ceci fais, vous toucherez le reste de votre récompense.

Puis je m'adresse à nouveau aux deux mercenaires en même temps:

Avez-vous des questions à me poser ? Dans tous les cas, je vous propose de partir demain matin, puisqu'il serais dangereux de prendre la route aussi tard. De plus, j'avais prévu de diner en petit comité et j'aimerais que vous vous joignez à moi, je préfère juste vous prévenir, le repas sera frugal, mais j'espère que ma conversation saura pallier cet inconvénient.

Je souris une nouvelle fois en prononçant cette phrase, car n'ayant pas amené de cuisinier, je mange le même repas que mes hommes. Personnellement, la bouffe à soldat comme on l'appelais quand j'étais en garnison, ne me dérange pas, mais je sais que beaucoup de personne ne supporte pas le grau et le pain sec alors je me sens obliger d'ajouter:

Mais il me reste une bouteille de vin !

Walter lança un regard noir à sa jeune écuyère. Il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle dévoile une chose si personnelle le concernant. Il n'en parlait jamais parce qu'il ressentait de la colère envers son père qui l'avait abandonné. Il avait gardé ces quelques papiers sans trop savoir pourquoi. Sur ces documents figuraient à plusieurs reprises des armoiries...
Cochons et lapins... Comment osait-elle ? Il s'agissait de sangliers et de lièvres ! La différence était pourtant évidente !
Il était en colère contre Mary, mais il se reprit. Il ne lui avait jamais signifié l'importance de ces papiers et sa volonté de ne pas en parler à d'autres personnes.

Son visage était moins souriant mais il arriva à garder une contenance et à afficher une expression plutôt neutre. Néanmoins, la contrariété se lisait sur son visage.
Quant au roi, il affichait une mine soucieuse en retournant à sa chaise. Il prit la parole pour expliquer qu'il savait qui était le père du chevalier et pouvait lui en apprendre beaucoup sur sa famille. Cela ne surprit pas Walter. Même avec un l'énoncé d'une armoirie approximatif, il était le Roi d'Eridania et connaissait l'héraldique de son royaume sur le bout des doigts. Il avait sans doute reconnut le blason assez aisément.

De nombreuses questions se bousculaient dans l'esprit de Walter, de même que des sentiments contradictoires. Il n'avait jamais imaginé pouvoir obtenir des informations sur son père ou sa famille paternelle aussi facilement et cela le décontenançait.
Le Roi ne se formalisa pas du silence que lui opposait le chevalier errant et répondit à Mary en lui accordant le droit de porter le blason royal au cours de cette mission diplomatique. Il indiqua l'intendance pour récupérer le matériel qu'il leur octroyait.
Enfin, il tendit le message à remettre à l'Eryl à Walter. Il s'en empara puis le rangea précieusement sur lui.

- Nous livrerons votre message, ne vous inquiétez pas.

Alors que, de toute évidence, leur entretien touchait à sa fin. Le Roi leur laissa une dernière chance de poser des questions concernant la mission avant de les inviter au dîner du soir en sa compagnie.
Walter était flatté et comptait accepter cette invitation généreuse, mais avant, il voulait s'assurer d'une chose.

- Votre Majesté, il me semble important de connaitre l'état de vos relations avec les Eryllis, pour savoir quel genre d'accueil nous risquons de recevoir.

Il marqua une pause et se décida.

- Quant à l'affaire qui me concerne, moi et mon père... Les informations que vous pourriez me dévoiler m'intéresse... Nous pourrions en reparler au retour de ma mission, si cela vous agréé.

Il conclut avec un sourire engageant et reprit.

- Je serais honoré de partager une bouteille et un repas avec vous, Sire. Et je suis sûr que ma jeune écuyère le sera également !

Il se tourna vers elle. L'expression de la jeune fille était difficilement déchiffrable, mais il la connaissait bien et se doutait que cela avait avoir avec son inhabituelle loquacité. Elle était quasiment une adulte désormais et il s'était attaché à elle, en dépit de tout ce que son entretien lui coutait. Cette mission en Noathis pour le compte du Roi Thimothée serait peut-être l'occasion de voir quelle genre de personne elle deviendrait dans le futur. Elle se débrouillait bien à la lance et à l'arc et, avec des vêtements propres et une tenue de combat plus claquante, elle pourrait avoir fière allure ! Peut-être réussirait-il à en faire un chevalier finalement...

Mary connaissant bien son mentor elle se rendit compte qu'il était en colère après elle.
La jeune fille ne comprenait pas bien pourquoi c'était le cas. Elle se demanda si elle ne s'était pas trompé sur les animaux. C'était sans doute ça. Mais à ses yeux ça ne justifié pas une telle colère contre elle.

Elle répondit donc à son regard noir par un regard effrontée d'une jeune fille atteignant tout juste l'âge adulte avec une moue contrariée.

Néanmoins il avait autre chose à faire que se concentrer sur elle et elle le vit reprendre contenance avant de se tourner vers le Roi.

Celui-ci venait de leur accorder l'accès à des tenues à ses couleurs. Mary était contente car elle aurait enfin une tenue propre et neuve. C'était un fait rare vu que Walter malgré son statut de chevalier était loin de rouler sur l'or et Mary avait donc très peu d'habits, ils étaient surtout utilitaire.

S'ensuivit une discussion entre le Roi et Walter. Son mentor venait de poser une question intéressante au Roi au sujet de leur mission et Mary attendait impatiemment la réponse de Thimothée. Puis il y eu une intervention du souverain au sujet des origines de ce dernier. La discussion intrigua Mary qui ne connaissait finalement pas grand chose de la vie de son maître avant leur rencontre.

Finalement le Roi les invita à partager un repas avec lui. Walter semblait enchanter de cette opportunité. La jeune Lhurgoyfs quand à elle ne savait pas trop quoi penser. Elle comprenait que Walter vu son rang de chevalier, soit invité. Elle doutait néanmoins d'avoir sa place à la table du Roi.
De plus elle se demandait bien qu'elle pourrait être l'intérêt du Roi à l'avoir à sa table. Elle n'aurait probablement pas grand chose d'intéressant à lui raconter. Son mentor serait de toute manière surement là pour accaparer la discussion et lui éviter un moment gênant.

Elle acquiesça néanmoins d'un air peu assurée à la phrase de conclusion du chevalier errant.

Puisqu'il commence à se faire tard, mon ventre crie famine et un diner me sembler tout à fais approprier pour remédier à mon état. A la caserne, j'ai pris l'habitude de manger à heure fixe, de plus élevé par mon père très sévère et occupé, j'ai toujours mangé seul. Lorsque je suis partit en garnison à l'âge de huit ans, le seul moment de la journée qui étais supportable, c'était le repas que nous prenions tout ensemble, cela m'a permis d'endurer les entrainements et les privations. Aujourd'hui encore, le moment du repas me permet de me détendre et de mettre en pause mes obligations et autres problèmes de la journée.

J'offre donc un siège à ma gauche à la jeune fille avant de m'assoir à mon tour, les gardes dans la tente ayant déjà mangé en décalé par rapport à nous, ils restent debout. Une autre chaise est pour le chevalier, à ma droite. Nous sommes ainsi tous attablé sur ma petite table ronde et très vite les plats arrivent, apporté par un commis cuisinier, un des avantages d'être Roi, c'est de ne pas avoir à aller sa nourriture dehors, à la cantine. Il nous est donc servis un gruau avec du pain sec comme prévu, heureusement, je sors moi-même, de son meuble, une bouteille de vin de Cimmeria avant de servir les assiettes et les verres, en commençant bien sûr par la Lhurgoyfs, une fois ceci fais, je me sens obligé de m'excuser encore une fois:

Je suis désolé de vous offrir ce "repas", mais je vous assure que le vin est bon.

Puis, plus sérieusement, je réponds à la demande de Walter:

J'ai une relation que l'on peut qualifier de neutre avec les Eryllis, ils ont été bannis d'Eridania pendant quelques temps, avant que leur Eryl arrive au Palais clandestinement pour négocier. Je l'ai rencontré et j'ai levé leur interdiction de circuler dans mon royaume, et afin que leur chef puisse me contacter quand elle le voulais, je lui ai accordé un sauf conduit pour venir me voir directement.

Je fini cette phrase d'un ton pensif, me remémorant notre discussion qui s'était fini par un : " Vous valez mieux que votre père... n'en doutez pas. " un peu mystérieux. Chassant ce souvenir de mon esprit, je continu:

Sire Valder, je comprends votre envie d'attendre et je serais présent pour vous en dire plus à votre retour de mission. De plus, j'aimerais bien savoir qui vous a fais chevaler et dans quelle province se trouve votre terre.

Puis je souris avant de me tourner vers la jolie femme:

Damoiselle Mary, vous ne m'avez toujours pas d'où vous venez, ni comment vous vous êtes rencontrer d'ailleurs ? De plus, avez-vous toujours été intéressée par la chevalerie ?

Je pose toutes ces questions avec bienveillance, je suis également curieux, c'est la première fois que je vois un chevalier errant avec son écuyère, et d'un coup, il me vient une idée !

Vous le savez sans doute, un grand tournoi va commencer durant le mois de Cladil, à la fin de la saison pluvieuse de Langdum, aviez-vous prévu d'y participer ? Je pourrais ainsi me rattraper pour ce repas, en vous invitant à diner au Palais, ce n'est pas peu de dire que la nourriture est meilleure.

Je souris déjà à la pensé de voir la jeune Mary dans une robe de bal, je suis sûr qu'elle sera époustouflante et Walter en tenu ajusté et neuve doit ressembler à un chevalier de haut rang.

Le Roi d'Eridania s'installa à une table, somme toute, assez simple, pour un monarque. Mary fut invitée à s'asseoir à la gauche du Roi, et Walter prit place à sa droite. La situation serait quelque peu étrange pour une personne extérieur n'ayant pas suivi la conversation jusque là. Une tête couronnée, habillé avec de beaux vêtements, à la posture noble et altière, un chevalier errant dans une tenue en fin de course faisant de son mieux pour se rappeler les manières qu'on lui avait enseignés dans sa jeunesse et une écuyère lhurgoyfs, dans une tenue encore plus misérable.
Ce regroupement détonnait dans le beau décor du pavillon royal. Mais Thimothée d'Eridania n'était pas du genre à s'arrêter à ces choses-là, apparemment. Il conversait et offrait son attention à ses invités de la même manière qu'il l'aurait fait avec un notable.

Très rapidement, des domestiques apportèrent les plats. Le dîner serait donc le repas d'un camp militaire classique. Walter cacha bien sa déception et continua de sourire. Il aurait bien aimé un festin plus royal avant d'entreprendre son voyage... Mais le repas simple des soldats lui convenait aussi. En général, c'était nourrissant et cela tenait au corps. Le chevalier errant en savait quelque chose. Il mangeait des repas dans ce genre-là la plupart du temps. Sa déception tenait plus à ce qu'il savait de quoi était constitué un vrai repas royal. De ce côté-là, sa jeune écuyère ne saurait pas de quoi était constitué un vrai repas de Roi. En tout cas, pas ce soir.

Pour agrémenter le gruau et le pain sec, Thimothée sortit une bonne bouteille de vin de Cimmeria. Walter n'eut pas le temps de signaler que Mary ne buvait pas d'alcool que le roi avait déjà remplit le verre de la jeune fille. Il lui lança un regard interrogateur, puis haussa les épaules. Qu'elle fasse comme bon lui semble après tout. Elle avait dix-huit ans désormais. Toujours son écuyère, mais chaque jour plus adulte que jamais.

Leur hôte s'excusa de la frugalité du repas mais leur vanta la qualité du millésime.

- Ne vous inquiétez pas, je suis sûr que le gruau de l'armée royale est bien meilleure que le gruau de la taverne, répondit-il en riant. Quant au vin, je me ferais un plaisir de le goûter pour tester sa qualité. Il ne faudrait pas qu'un tel breuvage ne gâte notre dîner.

Le roi reprit son sérieux pour rebondir sur la question que Walter avait posé avant le repas, concernant les relations entre le royaume et les Eryllis. Cette dernière semblait compliqué mais en voie d'amélioration. Une certaine détente diplomatique s'était amorcée récemment avec une rencontre entre le Roi et l'Eryl qui avait aboutit sur des décisions d'apaisement.
Le chevalier errant, et désormais messager du Roi - en tout cas pour cette mission - se doutait que la missive diplomatique qu'il devait remettre aux Eryllis participait de ce processus de rapprochement politique. Walter hocha la tête, pour signifier qu'il avait bien compris la situation.

- J'espère que les Eryllis sauront se rappeler votre entrevue avec l'Eryl, déclara Walter.

Thimothée changea de sujet pour revenir à la question personnelle concernant Walter et sa filiation. Il réaffirma sa disponibilité pour discuter de tout cela lorsque Walter serait de retour de Noathis. Néanmoins, il fit part de sa curiosité sur le mentor du chevalier, celui qui l'avait adoubé et sur l'endroit d'où il venait. Ces informations-là, Walter les révélaient sans difficultés.

- Votre Majesté, je ne suis qu'un chevalier errant, je ne possède pas de terres. J'ai l'habitude de dire que ma terre est celle qui se trouve sous les sabots de mon cheval. Ma mère possédait bien une ferme dans le comté de Tiloch, mais aux dernières nouvelles, c'est un de ses cousins qui a récupérer la propriété à sa mort.

Il en avait d'ailleurs été fort heureux. Il n'aurait su que faire d'une ferme, lui qui était parti tout petit à la suite d'un chevalier errant pour devenir son écuyer. On lui avait enseigné les armes, les lettres, les manières, la stratégie militaire, et beaucoup d'autres choses qu'il ne convient pas d'évoquer à la table d'un souverain. Mais labourer une terre, élever des animaux, s'occuper d'un potager... Tout cela était bien loin des préoccupations de Walter.
Le seul intérêt de la ferme de sa mère avait été sa rentabilité. Cela avait fait de sa génitrice une des propriétaires les plus prospères de sa région. Il n'en n'avait pas touché une pièce à sa mort. C'était quelque chose qu'il ressassait souvent quand il avait bu un ou deux verres de trop. Puis, il haussait les épaules, il était chevalier errant, pas un banquier avide de richesse. Non pas que ça soit incompatible mais il avait choisi un autre chemin.

- Celui qui fit de moi un chevalier était également un chevalier errant. Ser Ohto Tironien. Il ne m'a jamais trop parlé de sa vie, ni de sa famille. Il était vieux quand il m'a prit à son service, et encore plus quand il m'a adoubé. Un exploit pour un chevalier errant. Généralement, il y a peu de vieillards dans notre profession.

Il laissa méditer le Roi sur ces paroles. Ce dernier semblait jongler avec plusieurs sujets de conversations avec une grande aisance. La force de l'habitude sans doute. En tant que chef d'Etat, cela devait ressembler à un dîner normal pour lui. Cependant, la curiosité qu'il affichait ne semblait absolument pas feinte et cela fit plaisir à Walter qui en souriant d'autant plus.
Il parla à Mary, la pressant également de question sur elle. Chose inhabituelle pour elle, mais rencontrer un Roi était inhabituel tout court.

Après cela, il aborda une nouveau sujet. Quelque chose d'intéressant pour Walter, adepte de compétition et toujours à la recherche de quelque gloire pouvant apporter richesse et prestige. Le Roi organisait un tournoi, qui se déroulerait pendant le mois Cladil. Cela laissait largement le temps à Walter et à son écuyère d'être revenu de Noathis pour y participer. Il ajouta une invitation à dîner au palais pour un vrai festin royal cette fois-ci. Cela finit de convaincre le chevalier errant.

Walter finit son verre d'un trait.

- J'y participerais, Votre Majesté ! Au Tournoi et au repas du palais ! annonça-t-il d'un ton un rien grandiloquent.

Mary n'avait aucune idée de ce que pouvait être une réelle table royale. Pour elle la table relativement simple aux yeux du Roi était déjà remarquable. Elle avait l'habitude de prendre quasiment tous ses repas à cheval ou assise sur une souche. Il arrivait de temps à autre qu'ils aient assez d'argent pour s'arrêter dans une taverne, généralement pas de première qualité.
Mary était donc impressionnée lorsqu'elle se mit à table de se retrouver à côté d'un Roi. Celui-ci avait même pris la peine de m'offrir le siège à sa gauche personnellement.
Ne sachant comment réagir dans ce genre de situation elle se fendit d'un petit signe de tête en guise de remerciement tout en essayant de cacher son trouble.

Des serviteurs arrivent alors et servent le repas. Du gruau et du pain. Le Roi sort quand à lui une bouteille d'un meuble comme il l'a promis.
Mary n'a jamais eu l'occasion jusqu'ici de boire de l'alcool. Premièrement car Walter n'en emportait jamais en voyage et en consommait uniquement à la taverne. Deuxièmement Mary avait déjà pu observer l'effet de l'alcool, que ce soit sur son mentor ou d'autres personnes, et elle n'était pas certaines d'apprécier la perte de contrôle qui en découlé. Cela étant elle savait que cela se produisait après plusieurs verres.

Elle regardait donc d'un air circonspect. Elle ne voulait pas offenser le Roi en refusant son vin. De plus elle était entrain d'en venir à la conclusion que le vin que buvait le Roi devait être d'une qualité totalement supérieure à celui qu'elle voyait généralement dans les tavernes.

Elle était concentrée sur ce problème et n'écoutait absolument pas la discussion entre le chevalier et le Roi.
Jetant un coup d’œil discret au souverain pour s'assurer qu'il était bien occupé à regarder Walter elle prit le verre à la main et l'approcha de son visage. Elle le renifla par curiosité et dû avouer que l’arôme qui s'en dégagé était agréable. Elle décida donc d'y porter les lèvres. C'était fruité, agréable en bouche et légèrement piquant au palais.

Elle avait encore le verre à la bouche quand le Roi se retourna subitement vers elle, manquant de la faire s'étouffer de surprise lorsqu'il se mit à lui poser des questions d'ordre personnelle.
Elle ne comprenait vraiment pas cette homme qui semblait réellement s'intéressait à une Lhurgoyfs aussi insignifiante qu'elle.

Réussissant après quelques secondes d'hésitation à masquer son incrédulité elle répondit au Roi d'une voix douce et calme :

-Je viens de la cité de Thémisto. J'étais orpheline et une enfant volant pour survivre. A l'âge de 8 ans j'ai croisé le passage de Walter. J'ai décidé de suivre ce voyageur apparemment seul pour lui voler de la nourriture sur le trajet et commencer une nouvelle vie ailleurs. Il m'a pris la main dans le sac et m'a laissé le suivre.

Elle ne s'était jamais réellement posé la question concernant son avenir dans la chevalerie. Elle avait été élevé par un chevalier, traitée comme son écuyère pendant dix ans. Le Roi venait de lui poser une colle. Jusqu'ici elle avait simplement suivi Walter sans trop se poser de questions sur l'avenir.
Elle hésita donc quelques secondes avant de reprendre d'une voix moins assurée :

-Je ne crois pas que je serais jamais réellement chevalier sire...

Elle ne savait pas quoi répondre d'autre. Pour elle un chevalier devait se battre avec une épée et avoir une armure pesant un âne mort sur le dos. L'épée ne lui avait jamais convenue et les seules armures qu'elle acceptait éventuellement d'envisagé étaient légères et en cuir.
De plus elle ne savait pas se battre à cheval, et elle n'aimait pas particulièrement monter sur son vieux canasson. La dernière fois qu'elle en avait eu besoin dans une situation critique elle s'était retrouvé avec une belle bosse et des habits empruntés à une assassin, un peu trop moulants à son goûts. Elle n'avait d'ailleurs pas osé les mettre pour rencontrer le Roi, préférant une tenue bien plus humble.

Elle détourna son regard de celui du Roi avec un soupçon de gêne.

Le Roi leur proposa ensuite de participer à un tournoi. Walter semblait emballer par l'idée. Mary n'avait aucune idée de ce à quoi un tournoi pouvait bien ressembler. Elle supposait en toute cas qu'il fallait être chevalier pour y participer et qu'elle serait donc là en sa seule qualité d'écuyer.

Elle supposait d'ailleurs que la proposition du Roi pour un repas au palais concernait uniquement son mentor.
De toute façon elle n'avait jamais eu d'habits que portent les grandes dames qu'elle avait eu l'occasion de croiser.
Elle ne s'était jamais posé la question de savoir à quoi elle ressemblerait en robe. Elle voyait surtout ça comme peu pratique.
Néanmoins dans un coin de son esprit il lui arrivait parfois de trouver une certaine allure à ces femmes en robe colorée et de les envier.

Le repas se déroule bien, le gruau est passable et le pain assez dur, mais le vin est fameux et c'est cela le plus important. De plus, passez un peu de temps en aussi agréable compagnie était plutôt rare, alors je savoure chaque minutes. On peut même dire que je suis détendu, et en finissant mon assiette, je continue à mener la conversation, mes invités semblant trop intimidé pour me poser des questions, voir même émettre des idées de discussions.

Je me tourne tout d'abord à ma droite, vers le chevalier qui me conte une partie de l'histoire de sa vie et me parle de sa vie de chevalier errant. Il m'indique également qu'il prendra part au tournoi, je ne peux qu’acquiescer:

A la bonne heure, je suis sûr que vous y serez étincelant sire Veldar, il y aura quatre épreuves; le combat monté, le combat à pieds, l'épreuve de tir sur cible et pour finir le concours de poésie. Le gagnant de chaque épreuve aura droit à un prix, un splendide étalon, une armure de plate complète, des flèches magiques et des copies des trois plus grands livres de la bibliothèque d'Hesperia.

Je me tourne ensuite à ma gauche, vers la jeune femme, qui parait très effacé, je commence donc doucement, afin de ne pas l'effrayé encore plus:

Dame Mary, si je comprends bien, le chevalier Veldar est votre protecteur et votre mentor ? Votre vie a dût être remplie d'aventure !

Puis je suis intrigués par ces paroles concernant ses projets futurs, j'essaye donc d'en savoir plus:

Votre tuteur vous appris bien des choses, mais il existe de nombreuses voies pour devenir chevalier, toutes sont honorables. Si vous ne souhaitez pas suivre son chemin, qu'avez-vous prévu de faire ? Votre beauté pourrais vous permettre de chavirer bien des cœurs, et grâce à votre aptitude au combat, vous pouvez gagner une certaine réputation. Bref, vous avez l'avenir devant vous, il ne reste plus qu'à saisir les opportunités.

Je l'envie un peu cette jeune fille, devant l'éventail de ces possibilités. Elle a le monde comme terrain de jeu, et j'espère qu'elle en profitera, d'ailleurs pour enfoncer le clou, j'insiste un peu:

Vous ne m'avez pas répondu pour le tournoi et pour mon invitation à diner, j'espère que vous n'avez pas cru que seul votre guide étais invité ? Comme je l'ai déjà dit, en Hesperia, tout le monde quelque soit sa race ou son sexe peut participer.

Je souris à mes deux invités, content de moi, avant de leur assener ma dernière réplique:

J'ai oublié de vous précisez qu'un grand bal va clôturer le tournoi, j'espère vous voir tous les deux présents, et enfin la question la plus importante que pensez-vous du vin ?

Walter écouta avec attention le roi énoncer les différentes épreuves du tournoi. Il y en aurait quatre. Combat à cheval, combat à pieds, archerie, poésie. Pour la poésie, il n'avait aucune chance. Bien qu'il soit lettré et ait eu la chance de lire des copies d'ouvrages intéressants dans certaines petites bibliothèques de campagne, il ne se sentait pas l'âme d'un poète. Il avait beau se faire des réflexions qui lui donnait l'impression de poésie, il n'arrivait jamais à transcrire ses pensées en vers. Il avait pourtant essayé dans sa jeunesse.
Quant à l'archerie... Il était un archer correct mais sans plus. Les véritables chances de victoire du chevalier errant était dans les épreuves de combat à cheval et à pieds. C'était là sa spécialité.
Et si les récompenses étaient alléchantes, il savait que de nombreux combattants tenteraient leurs chances et qu'il serait déjà heureux de gagner quelques confrontations. Bien sûr, la victoire finale était un objectif qu'il ne reniait pas mais s'il faisait bonne impression, quelques potentiels employeurs pourraient le repérer et lui proposer des contrats.

Walter continua à savourer le vin pendant que le monarque et Mary conversait. A la vérité, il commençait à se rendre compte que le roi Thimothée était le seul à mener la conversation. Ils n'avaient pas osé le questionner. Le chevalier errant ne savait pas quoi demander au monarque. Tandis que ce dernier réaffirmait que l'invitation au tournoi concernait également la jeune fille, il ajouta également qu'un grand bal clôturerait l'événement. Il espérait que ses deux invités seraient là.
Walter fit un grand sourire. Il ne se priverait pas de participer à une telle fête. De la bonne nourriture, la noblesse d'Hesperia, des relations à nouer pour le travail... et aussi pour le plaisir personnel qu'il en retirait.

- Cela promet d'être impressionnant et nous ferons tout pour y participer, affirma Walter. Surtout si l'on y sert un vin d'aussi bonne qualité.

Il but encore une ou deux gorgées pour souligner son appréciation quant au breuvage.

- Encore que... reprit-il. J'ai connu un homme, qui tenait une taverne dans un coin totalement isolé, sans passage... Il servait un vin qui éclipse tous les autres. Celui-là compris, même s'il est excellent, c'est vous dire !

Il parlait un peu trop fort et avec un peu trop d'enthousiasme. L'alcool commençait à faire effet et il se détendait. L'affabilité du roi ainsi que le repas convivial avait fait tomber un peu sa crispation. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait le roi, encore moins qu'il dînait avec lui. S'il avait connu son lot de nobles, de bourgeois, les monarques étaient une nouveauté pour lui.

- Et comment ça se passe à la Cour, Votre Majesté ? demanda-t-il innocemment. Je suis sûr que la vie d'un monarque célibataire doit être... intéressante.

Walter affichait un grand sourire ainsi qu'un regard complice. Il ignorait tout de la vie privée du roi d'Eridania et voulait prolonger un peu cette conversation. Dès demain, son écuyère et lui seraient sur la route et n'aurait plus accès à tel confort.

La jeune Mary écoutait le Roi énumérer les épreuves du tournoi et leurs récompenses. Elle aurait bien aimé avoir des flèches magiques. Elle se prit à rêver un instant de gagner cette épreuve à laquelle elle ne serait sans doute pas autorisé à participer.

Néanmoins le Roi ne semble pas en avoir fini avec elle et c'est avec étonnement et fort rougissement qu'elle écoute le souverain. Elle faillit s'étouffer de façon fort bruyante et peu féminine lorsque Thimothée fit l'éloge de sa soit disant beauté.
Retrouvant rapidement ses esprits elle se sentit flattée par les propos du Roi. Elle était également excitée par la proposition de participer au Tournoi.

Elle laissa le soins à son mentor de répondre à la question du vin. Elle répondit finalement au Roi qui l'a fixé à nouveau.

-Je participerai avec plaisir aux épreuves de tir à l'arc et de combat à pied si mon maître me le permet. Je n'ai pas vraiment d'idée quand à mon avenir sire. Je pense néanmoins qu'il sera construit autour de ma force plus que de ma beauté relative... Et je tâche donc chaque jour de montrer à Walter ma gratitude pour m'avoir aider à la faire croître.

Elle lança un regard en biais à Walter. Il pourrait difficilement l'empêcher de participer vu l'invitation royale. Il aurait sans doute accepté l'épreuve de tir à l'arc quoi qu'il arrive mais elle était moins sur concernant le combat à pied. Or la jeune fille bien que préférant mettre une certaine distance avec ses adversaires grâce à son arc ou la longueur de sa lance n'en restait pas moins une gamine bagarreuse aimant prouver sa force aux autres. Elle avait cela dans le sang de part son enfance dans un milieu ou la force était synonyme de pouvoir et de puissance.

Elle se remit à manger son gruau avec appétit et il était visible qu'elle l'appréciait énormément. Même simple il était bien meilleur que la plupart de ceux qu'elle avait l'habitude de manger. Elle était si loin d'imaginer ce que pouvait être un vrai repas royal que sa naïveté transparente en devenait attendrissante.

Je sens mes deux invités, se détendre enfin, ce qui me satisfais, j'aime en effet que les gens soient à l'aise en ma présence. J'écoute donc ce que me dis chacun, attentivement et bien m'en prend, car le chevalier sort une information importante, sur un excellent vin servit dans une taverne, je ne peux donc que le questionner dessus, les yeux brillants:

Sire Veldar, il faut absolument que vous m'indiquiez l'endroit ! Si vous en avez l'amabilité, après votre mission, nous pourrions y aller ensemble, une fois que ma présence ne sera plus indispensable ici, afin de gouter ce nectar.

Puis il me demande comment est la vie d'un monarque célibataire. C'est une question difficile car pour moi, cela indique beaucoup de solitude, de dépression suite à la mort de ma femme et de mon enfant, et enfin un dernier abandon par la femme en qui j'ai eu confiance, Ylivi. Mais j'ai appris à cacher ces sentiments, et de plus, je ne tiens pas à briser l'ambiance festive qui c'est installé sous la tente. Je réponds donc en souriant:

Je n'ai pas vraiment le temps quand je suis au palais de penser à ce genre de chose, ce n'est que quand je suis éloigner de la cour, que je peux me permettre de me détendre et d'apprécier la beauté.

Je souris plus largement, en prononçant la fin de ma phrase, à la jolie jeune femme qui est assise à ma gauche. Cette dernière semble en effet apprécier le repas et sa posture la rends touchante et me donne encore plus envie de mieux la connaître. Elle me parle ainsi des épreuves auquel est va participer et je lui réponds:

Dame Mary, encore une fois, vous faites preuve de sagesse, dans votre choix des épreuves et je sûr que la voie que vous avez choisies vous mènera loin. Je pourrais d'ailleurs passer toute la nuit à vous écoutez les aventures que vous dût affronter.

Puis je m'adresse en même temps au maître et à l'élève, avec un sourire triste:

Mais il va bientôt être l'heure de la réunion avec mes chefs d'état-major et il ne me reste moins d'une dizaine de minutes à vous consacrez. Vous avez été des invités très agréables et j'espère vous accueillir à ma table à votre retour pour que vous me narriez vos exploits. Je pense toutefois qu'il est trop tard pour que vous partiez maintenant. Il y a des tentes encore inoccupé à proximité et si vous le souhaitez, je peux vous les mettre à votre disposition.

Les tentes indiquées ont été monté pour les ingénieurs qui arriveront demain midi, elles sont spartiates mais confortables et je suis sûr que mes envoyés les trouveront à leur goût. J'espère qu'ils réussiront dans leur mission, car mon message peut éviter de nombreux malentendus entre Eridania et les Eryllis de Noathis. Et je souhaite également qu'ils reviennent en vie, après tout, Walter doit m'indiquer où boire de l'excellent vin, quand à la jeune Mary, bien que je sois son aîné de sept ans, elle me plait énormément et je n'ai qu'une envie, l'inviter à danser au bal pour la sentir près de moi et la contemplé pendant des heures.

Le Roi et le chevalier partageaient visiblement un intérêt commun pour le bon vin. Quand ce dernier eut vent d'un vin meilleur que cet excellent millésime qu'ils étaient en train de déguster, son intérêt fut palpable. Il proposa que Walter ne l'amène à la taverne où il avait pu déguster ce vin. Le chevalier ne promit rien mais acquiesça à la proposition. Cela promettait d'être intéressant. De plus, le tavernier était le producteur de son vin et ne possédait qu'une toute petite exploitation, à l'écart des grandes routes du royaume. Cela pouvait changer la vie du vieux tavernier.

Thimothée afficha une expression neutre en répondant à la question de Walter. Il affirma n'avoir pas le temps pour ce genre de chose et qu'il ne pouvait réellement profiter que lorsqu'il était loin de sa Cour. Le chevalier errant était dubitatif, mais accepta cette réponse de bon cœur. La vie privée d'un Roi était bien plus privée que celles des autres gens. Il n'insista donc pas.
Il observa néanmoins avec un œil étonné les compliments et les flatteries du monarque à l'encontre de son écuyère. Mary n'était pas habitué à ce genre de rencontre importante, ni à être l'objet de l'attention des hommes. Alors quand le Roi lui parlait de cette manière, elle devait être confuse, à tout le moins.

Le repas touchait à sa fin et ils avaient pu se restaurer convenablement. Le roi les remercia de leur compagnie et leur offrit de rester pour la nuit, avant de prendre la route pour Noathis. Walter accepta de bon cœur, il n'avait pas envie de se lancer dans ce voyage en pleine nuit.
Ils se séparèrent après cela. Le monarque avait, semble-t-il, une réunion importante avec ses officiers militaires. Walter et Mary passèrent par l'intendance avant d'aller rejoindre les tentes qu'on leur avait indiqué. L'intendant royal leur donna les surcots offerts par le Roi. Un surcot neuf, de couleur orange - du vrai orange et non un rouge délavé - pour Walter, et un surcot neuf à l'écusson royal pour eux deux.

Walter accompagna ensuite son écuyère récupérer le cheval offert par le Roi. Elle ne se rendait peut être pas compte de la valeur du cadeau, mais les chevaux des écuries royales étaient exceptionnels et elle aurait une monture à toute épreuve pour une grande partie de sa vie.

Le chevalier errant aida son écuyère à transférer sa selle sur son nouveau cheval. Le vieux Galor qui avait porté Mary pendant tout ce temps, et, avant elle, Walter lui-même quand il était jeune, les regardait d'un oeil fatigué. Ce canasson avait du pays, c'était sûr.
Walter alla caressé le cheval et lui offrit une carotte. Le poids des ans se voyait sur ce cheval. Il avait poussé un peu trop loin ses forces. Il lui fit ses adieux pendant un long instant silencieux puis le laissa.

En sortant des écuries, il demande aux palefreniers de bien s'occuper de ce vieux cheval et de lui trouver un endroit où finir ses jours tranquillement.

Ensuite, une fois dans la tente, il prépara ses affaires pour être fin prêt à partir le lendemain. Il nettoya son épée et ses pièces d'armures.

- C'est une mission importante, déclara-t-il. Et dangereuse. Noathis n'est pas de tout repos. Il faudra être prudent et respectueux avec les Eryllis. En tant que femme, tu seras sans doute celle qui parlera avec elle, prépare-toi-y.

Sa jeune écuyère était quasiment une adulte et il sentait le jour approcher où il devrait la libérer de son service et lui offrir la possibilité de suivre sa propre voie dans ce monde.

Le lendemain matin, ils se levèrent aux aurores et prirent la route vers l'est. Walter chevauchait son destrier Grendel et Mary se tenait sur sa nouvelle monture, pleine de fierté.

Mary était pour ainsi dire soufflée par les allusions du Roi. Elle n'en avait sans doute pas l'habitude mais elle savait lire entre les lignes. Le souverain avait très clairement sous entendu à nouveau apprécier sa beauté.

Il avait d'ailleurs enchaîné par quelque chose de beaucoup plus direct en disant à Mary qu'il apprécierait l'écouter raconter ses aventures toute la nuit.
Même sans avoir eu d'expérience intime il était évident qu'il s'agissait probablement d'une invitation à demi-mots pour la jeune fille qui ne pu s'empêcher de rougir violemment. Elle doutait que seules ses histoires intéresseraient le Roi toute la nuit, elle était loin d'être aussi naïve malgré son manque d'expérience.
Elle ne comprenait pas pourquoi ni comment mais elle avait visiblement tapé dans l’œil du Roi. C'était à la fois très flatteur et terrifiant. La différence entre leurs mondes était incommensurable. Elle préféra chasser ce genre de réflexion de son esprit et répondit au Roi d'un simple sourire. Ainsi elle s'abstenait toute complication et Thimothée pourrait bien comprendre ce qu'il voulait il l'aurait sans doute oublié d'ici son retour de mission. Du moins c'est ce qu'espérait Mary qui ne savait que faire de toute cette attention et intérêt royal.

Le repas c'était finalement terminé. Walter et Mary étaient donc partis récupérer leurs tenues à l'intendance. La bas quelqu'un les dirigea vers l'écurie où attendait le cheval offert par le Roi à la jeune Lhurgoyfs.

Elle avait face à elle un magnifique pur sang Eridanien. Le cheval dégagé une telle puissance et prestance qu'elle en resta bouché bée pendant plusieurs secondes. Elle s'attendait à recevoir un cheval convenable pas un étalon du cheptel royal.
Elle fût même heureuse que le Roi ne soit pas là pour voir la tête qu'elle faisait en découvrant le cadeau. Elle n'aurait jamais été capable de le remercier correctement. C'était là un cadeau bien somptueux pour une jeune écuyère sans nom. Mary se demanda même un court instant si le Roi n'était pas complètement fou. Elle décida qu'il était probablement juste très riche et avait probablement perdu une partie du contact avec la réalité, pour les chevaux en tout cas. .

Son mentor l'aida à monter sur le nouvel étalon. La sensation était totalement différente de ce qu'avait connu Mary jusque là. Elle le fit faire quelques pas. Elle sentait les muscles puissant du cheval bouger sous elle. Elle fit partir l'étalon au galop et fût rapidement enivrer par la sensation de puissance et de vitesse.
Après avoir rendu Galor aux palefreniers et laissé son cheval à l'écurie jusqu'à demain elle rejoignit la tente en compagnie de Walter pour la nuit.

Celui-ci lui expliqua qu'elle serait probablement l'émissaire du Roi en sa qualité de femme au vu de la culture des Erylis. Mary ayant déjà deviné ça lors de la discussion avec le Roi elle hocha sobrement la tête et répondit à son mentor :

-Je ferais mon possible pour me montrer digne de cette mission importante.

Elle s'endormit rapidement ce soir là.
Elle fit un rêve étrange au cours duquel elle parcourait le camp en chemise de nuit légère. Elle avançait vers la tente royale. Alors qu'elle en écartait la tenture un rayon de soleil vint l'aveugler.
Elle se réveilla en sursaut, le soleil passant par un défaut du toit de la tente venait frapper son visage. Le soulagement et la déception se mêlaient en elle à ce moment concernant la fin brutale de cette évasion nocturne dans le monde des songes.