Serre Mordstreicht.

DON : Résistance physique développée
SPECIALITES : ► Excellence spécifique en arme (capacité de maîtriser à la perfection une arme précise) : hallebarde
► Tacticien (capacité naturelle à développer des tactiques de guerre ou politique)
POUVOIRS : Trois pouvoirs (sauf pour Prédef.) + degrés de maîtrise (vous avez droit de remplir 9 étoiles ★)

Résistance de croisé : Serre est capable d'utiliser son essence divine pour décupler ses capacités de régénération et sa résistance à des traumatismes normalement mortels même pour un Gorgoroth. S'il n'est pas en mesure de se faire repousser un membre en combat, au summum de sa forme il serait bien capable de survivre laissé au choc par une amputation non souhaitée. La tisane à la ciguë aussi, à supposer que la serveuse n'ait pas eu la main trop lourde sur les aromates.
Mais tout a un prix et s'il peut faire le beau sur scène, en coulisse il lui faudra du temps pour récupérer sa pleine force ou regagner un membre. Plusieurs semaines au lit s'il perd un membre pour le récupérer.
1er pouvoir = ★★★★★★


Force sainte : un chevalier se doit de toujours être fort. Serre ne fait pas exception à la règle et une vie entière à se battre l'a endurci.
2nd pouvoir = ★★✩✩✩✩


Chevalier arc-en-ciel : Serre émet naturellement une aura autour de lui capable de susciter l'effroi ou l'admiration, amplifiant l'un ou l'autre chez les gens autour de lui.
3ème pouvoir = ★✩✩✩✩✩


Une hallebarde, un côté marteau, un côté hache, une pointe en acier. Conçue pour couper le jarret des chevaux et percer les armures, peut sans doutes percer un cheval et découper un chevalier en plate et maille. C'est à se demander comment elle peut résister à la violence de Serre.

Une épée longue, symbole d'autorité et de sa condition de chevalier. Utile pour faire des exemples et suppléer à l'absence de la hallebarde.


Une armure de plate (plastron, casque et gants).
Un catalyseur magique qui prend la forme d'une amulette qu'il porte à son cou. Un cristal de béryl jaune vif.
La bannière de son seigneur, maintenant décédé.
Les couleurs de son aimée et celles de sa protégée, il les porte au bras droit.
Un épluche patates. Faut bien justifier son surnom non?



Serre était un Yorka reptilien, ça se voit à sa gueule.
Une belle gueule de lézard, avec une rangée de dents de requins qui repoussent et sont conçues pour se tailler de la viande rouge à tout les repas. La peau écailleuse et blanche, le titan d'albâtre est typiquement ce qui arrive quand on oscille en permanence entre son côté animal et son côté humain. Même si c'est plus ou moins l'effet qu'il souhaitait obtenir, en particulier quand il est devenu gorgoroth malgré lui ; Serre est différent.
Il le sait, il aime ça, cette sensation d'être unique. Il en impose par son gabarit de deux mètres et quelque, sa musculature de chevalier et son aspect effrayant. Son visage amplifie les émotions négatives qui peuvent se révéler dessus et gomme la bienveillance dont il peut faire preuve. Les yeux noisettes, c'est bien l'unique chose qui lui reste de son humanité.
Serre est glabre, évidemment.

Toutefois, si son apparence le distingue, il est aussi parcouru par un certains maniérisme qui en dit assez long sur lui et le différencie même plus des autres que son apparence. Mâche de la menthe sur une base régulière, empeste le tabac puisqu'il fume la pipe.
Côté hygiène, tout dépend.
La crasse ne le dérange guère puisque c'est un habitué des campagnes militaires et des longues traques, mais il ne dira jamais non à un bon bain chaud.
Il boit aussi, beaucoup.

-Je veux mourir Serre! Je me fige.

Putain Erika, pas maintenant, s'il te plaît, ne me claque pas une crise de tristesse maintenant.

-Erika, c'est dur pour moi aussi. C'est peut-être pour ça que je marche.

Je pourrais ouvrir la marche sur le cheval qui m'a été offert par les hommes du comte, pour oublier que mon seigneur a été tué par ses hommes à cause des troubles politiques. Je pourrais dire bien des choses, songer à tout ça, mais je crois que je préfère encore marcher. Je retourne au manoir, sans doutes que je confierai Erika à un couvent, ou une connerie du genre.

-Alors pourquoi est-ce que tu n'en finis pas maintenant? Parce que je suis un chevalier, pas un boucher.

J'ai beau être un membre des cavaliers, un cavalier gris qui plus est, j'ai un serment de fidélité qui me lie à la dynastie des Mordhau. Puisque le père est mort et que son château a été saisi par les hommes du comte, il revient à moi de m'occuper de sa fille, sa dernière héritière. Parce que c'est une question de loyauté.
Se battre, c'est facile, n'importe qui peut le faire, c'est pour ça que les mercenaires existent. Honorer un serment est bien plus dur, parce que le paiement ne vient parfois pas, que l'on est pas récompensé pour ses efforts comme on le voudrait, que parfois on doit faire des choses qu'on n'aurait jamais imaginé.
Erika descend de mon âne et vient me voir, alors qu'on est au milieu d'une route de campagne pour rejoindre Themisto, à des semaines de voyage d'ici.

-Erika, ton père a fait preuve d'une bonté infinie envers moi, puisque je ne peux plus le servir je peux au moins m'assurer que tu seras bien traitée. Elle fond en larmes.

Je me sens obligé de lui faire un câlin.

-Ecoute, je connais une femme très bien, à Hesperia. Cynthia, une escrimeuse qui prendra soin de toi, je vais t'y emmener d'accord?
-Et ton devoir?
-J'ai juré fidélité à ton père, je ne compte pas sauter des étapes pour retourner au plus vite à Themisto.
-Tu ne voudrais pas plus m'apprendre à devenir une chevalière? M'emmener la-bas? Non.

Je ne veux pas qu'une gamine de quinze ans s'embarque dans quelque chose comme ça.
Devenir cavalière pour quoi? Pour qu'elle apprenne à tuer des gens, oublie son éducation de dame pour massacrer des pouilleux? Mourir au champ d'honneur dans un fossé dégueulasse?
Être un salaud c'est facile, être quelqu'un de bien c'est bien plus dur qu'on ne peut le croire. Il faut avoir la force d'esprit de le faire.



PRENOM : Aradesse, abrégée Ara.
RACE : Cheval (coursier)
SEXE : féminin
POUVOIR : le don de parole
DESCRIPTION : Aradesse, une jument que j'ai reçu des écuries de la famille Mordhau en cadeau pour mes bons services. Une bête intelligente et magique, une coursière noire qui ne m'a jamais fait défaut. Elle parle aussi, beaucoup.
De temps en temps j'aimerais qu'elle se taise. J'ai déjà bien assez de femmes à écouter sans en plus devoir me coltiner les potins des écuries.


PRENOM : Chiffon
SEXE : masculin
DESCRIPTION : un âne, têtu, robuste, travailleur. C'est aussi ma monture de secours quand Aradesse n'est pas disponible pour je ne sais quelle raison (brouter l'herbe de tout un prêt par exemple). Une bête de somme aimable.



-Serre! Hire! Mes enfants! Je suis fier de vous.

Hire Mordstreicht était et est ma sœur. Je la mentionne maintenant pour que vous ayez directement conscience que j'ai une sœur, une petite sœur d'un an ma cadette pour être exact. Vous comprendrez pourquoi plus tard.
Revenons à nos moutons ; Hire et moi étions à l'époque des mercenaires à la petite semelle. Mon père était l'un des notables d'une petite bande d'écorcheurs ; en temps de paix c'était l'armurier de la troupe, un mercenaire comme les autres qui voguaient de batailles en batailles. Parfois il était payé en or, parfois il se payait avec les autres sur ce qu'il trouvait, puisqu'on lui donnait le droit de piller.
Dès que nous avons eu l'âge, nous avons commencé à seconder notre père qui nous a prodigué une éducation de base. Le reste de notre éducation s'est faite d'enseignements grappillés auprès d'autres gens et par les récits dans les livres qui nous passaient sous la main.

***

-Nul ne saurait défaire un homme en duel par simple soif de justice et ne pas être récompensé, en particulier un pauvre mercenaire moins que rien. A genou.

C'est ainsi que j'ai été adoubé et embarqué dans les chevaliers d'Oris. Étonnant hein? Dans les faits, j'avais toujours essayé d'être un type juste, j'avais été engagé avec d'autres pour défendre un de leurs flancs durant une bataille et le partage des gains s'était mal passé par la suite. J'ai exigé une ordalie pour régler un différent avec le gros con de mon groupe, ça a plu à leur chef.

***

Je pourrais vous parler de comment j'ai été un joli Yorkas lézard qui fait régner la justice avec sa belle hallebarde bien lustrée et son armure de l'ordre. De comment j'allais dans des tournois pour me faire de l'argent et faire gagner l'ordre en popularité.
Mais non, ce serait débile, ça n'avancerait pas l'histoire, ça serait remplir une période de temps qu'on imagine assez bien. Une période ou j'étais malheureux à en crever.
Ça va sonner tapette, parce que c'est tapette, j'étais une devenu une tafiole de compétition à cette époque, mais je n'avais plus le pouvoir sur ma vie.
Vous êtes un chevalier, c'est parfait, vous pouvez rendre la justice chez les paysans. Mais vous êtes un chevalier, d'un tout petit ordre, vous avez tellement peu de soldats que vous pouvez former vous mêmes vos troupes. Vous imaginez? Ca veut dire que vous devez faire semblant de rien face à certains injustices seigneuriales si vous ne souhaitez pas finir décapité.
Je vais plutôt vous raconter comment je suis mort.

-Viens, c'est pas nos affaires.
-Si, justement, maintenant c'est les miennes.

Avant d'être un beau chevalier, j'étais un écorcheur.
Un écorcheur, c'est un mercenaire qui en temps de paix n'a plus de guerre à mener, donc il pille, il vole, il viol, il saccage. Les plus grosses bandes se font payer par les ducs pour se tenir tranquille dans un coin en attendant les prochains conflits entre vassaux et liges.
Ma politique a toujours été d'être pro, de faire pendre les criminels de guerre et les lâches pour maintenir une discipline de fer dans le rang. On était bien payé, on allait où on voulait, on faisait ce qu'on voulait parce qu'on était une armée de métiers qui avait les moyens de foutre le chaos dans son sillage si elle le voulait.
Ça veut dire, que le type qui touchait aux cheveux d'une paysanne, d'une orpheline, quelques temps après se balançait au bout d'une corde, pendu à un arbre.
Avec un collègue de l'ordre, j'étais de passage à Themisto.
Themisto : prostituées, crapules, assassins, tire-laines, fermes à bébés, bordels, orphelins. Bref, de la criminalité puante.
J'ai vu une injustice, puis deux, puis trois, puis quatre.
J'ai craqué quand j'ai vu un marchand humilié une traînée en pleine rue.

-Si tu veux tu peux te casser, moi je reste. J'ai la justice à faire régner.

Je suis resté à Themisto et j'ai fait ce que tout bon paladin blasé fait ; je me suis baladé la nuit, avec mes armes. Cette nuit la le ciel a pris une teinte rouge et moi aussi, j'ai frappé le premier en fendant en deux le crâne d'un bandit de ruelles. Sa tête s'est écrasée sur elle même comme une tomate qu'on piétine, on m'a sifflé, des coupes jarrets sont venus pour me faire la peau. Ça a été une très longue nuit.
A la fin quand j'étais en train de me vider de mon sang en marchant, impossible de voir à cause de tout le sang dans les yeux, je distribuais les coups de maillet à l'aveugle en me fiant à ce que j'entendais.

***

Reparlons de ma sœur. A cette époque cavalière de Sharna.
C'était une putain, une sacrée dégénérée et mon exact reflet.
Je tringlais une nonne toute émoustillée par mes charmes de chevalier? Elle s'envoyait en l'air avec l'abbé qui lui avait accordé asile.
Je décapitais un de mes hommes pour mauvaise conduite? Elle le jetait dans le fleuve avec un sac, en compagnie d'un serpent, un renard et un coq.
Je pleurais la mort d'un compagnon de l'ordre? Elle explosait en rage devant une perte inacceptable.
J'avais arrêté mes correspondances avec elle, parce que c'était une fille libre et que même si dans le fond... C'est une lézarde d'un peu moins de deux mètres avec assez de force pour briser le cou d'un lutteur, ça restait ma sœur à ses yeux. J'étais censé prendre comment ses mœurs libres avec les autres cavaliers et le fait qu'elle buttait plus de types que moi?
Au milieu du bain de sang dont j'étais l'acteur principal, je l'ai entendue cette nuit la. Un soupir d'effroi.

-Touchez pas à ma frangine!
-Touchez pas à mon frangin!

Je me suis effondré dans mon propre sang, plus proche de l'éponge gorgée d'hémoglobine que du chevalier d'Oris noble et valeureux. Je garde peu de souvenirs de cet instant, si ce n'est qu'on m'a traîné dans les ruelles crasseuses de Themisto jusqu'au manoir, puis dans le lit de Hire. Ses hommes m'avaient ramené jusque là.

***

J'ai agonisé pendant tout le reste de la nuit avant de crever en voyant l'aube se lever. Ma sœur s'est effondrée en larmes sur mon lit de mort et est partie quérir ses subordonnés pour m'enterrer. Je crois qu'on devait me foutre dans du vinaigre pour porter mon corps jusqu'au village où nous étions nés.
Seule certitude ; c'était pas ma dernière connerie.

-Je suis désolée Hire, mais en fait je me sens bien. J'étais devenu un gorgoroth.

Elle était un peu sceptique ma frangine, enfin... Comprenez que celui qui vous a servi de grand frère, mentor, amant (oui on a eu un inceste, pourquoi croyez-vous qu'elle se préoccupe tant de ma vie de couche?), puis rival de vie meurt dans vos bras, dans votre lit. Lit tâché de sang au point qu'il faut changer toute la literie et le sommier, pour ensuite que celui-ci se redresse et vous dise que non en fait tout va bien, mauvaise grippe.
Elle m'a écrasé la gueule d'un bon coup de poing, puis m'a serré dans ses bras.

***

Côté administration, disons que ça a été un peu confus pendant un moment. Quelques semaines, le temps que je reprenne mes esprits, que je comprenne que manger c'était en option et qu'un gorgoroth du manoir m'explique ce que j'étais devenu et ce que je pouvais faire (avaler des sabres par exemple).
Puis j'ai reçu une lettre de l'Ordre qui m'informait que ça n'allait pas être possible de rester dans la bande si c'était pour craquer nerveusement et massacrer des gens à Themisto.

-Bah, rejoins-nous frangin. Tu peux tuer des connards et tout le monde ici t'applaudira si en plus ça créé des guerres. Ma sœur, cette meuf pas rancunière.

Je la traite de pute, coupe les ponts avec elle. Premier jour où on se revoit ; elle me sauve la vie, me fait un câlin, pleure ma mort, me donne de jolis funérailles, me refait un câlin, me propose de rejoindre sa faction. Je n'avais aucune raison de refuser.

***

J'ai couché avec ma sœur.
Pas de raison tragique derrière ou autre, enfin, si, tragicon même. Je ne supportais pas de la voir accumuler les conquêtes d'un soir parmi ses pairs, parce que je ne voulais pas avoir la réputation d'être le frère de la débauchée. Donc j'ai été responsable pour une fois, je lui ai parlé de mes appréhensions, elle m'a expliqué qu'elle avait envie de profiter de la vie, (moi aussi, toujours en fait).
Alors pour lui rendre service et parce que j'étais mort, car théoriquement j'avais changé de race donc d'un point de vue strictement biologique je n'étais plus son frère, j'ai couché avec elle.
Bref, j'ai eu plusieurs incestes avec ma soeur pour éviter qu'elle aille voir d'autres gars.
Un problème avec ça?
Non le passage Yorkas Gorgoroth ne m'as pas atteint l'esprit, je vois pas ce qui peut vous faire dire ça.
Heureusement ça a pas duré, elle est morte deux ans plus tard dans une escarmouche. Elle n'est pas devenue une Gorgoroth, la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit.
Sauf s'il y a un autre orage quelque temps plus tard.

***

Ma soeur est morte.
Donc, réflexe de bon frangin ; je l'enterre en terre consacrée. En emportant selon sa dernière volonté la poupée de chiffon qu'elle avait toujours sur elle. Un cadeau de notre mère. Donc, je garde la poupée en bonne relique.
Ellipse de deux siècles.
Après moult aventures, le Colosse de Paramis se réveille. Brisant la barrière des deux mondes.
Vous le sentez venir hein?

-Mon frère, ce gentilhomme. Il couche avec une autre capitaine de Sharna, une cavalière grise comme lui qui plus est et quand il se réveille dans son lit, son premier réflexe est de se servir un verre de vin pour se mettre les idées en place. Sourire carnassier du spectre. Au mépris le plus total de la nymphe encore endormie à ses côtés.

Et c'est là que l'histoire commence. Alors m'en voulez pas si je vais dire une connerie.

-Ça faisait un bail, Hire.
-Je vois surtout que tu n'as rien perdu de ta superbe malgré l'âge. Sans doutes ton don. Elle fait craquer ses articulations ectoplasmiques bruyamment, bien installée dans le siège de mes appartements au manoir. Tu ne me demandes pas ce que je souhaite?
-Tu vas te faire un plaisir de l'annoncer non?
-Ouais. Sourire taquin. Je veille sur toi. Je ne connaîtrais le repos que quand tu seras mort. Là, je saurais que le nom Mordstreicht peut reposer en paix. En attendant j'observe ta vie, comment tu te débrouilles sans ta frangine pour gérer tes sautes d'humeur.

Quelle salope.
C'est bien plus tard que j'apprendrai qu'elle avait son cor dans la vieille poupée de chiffon que lui avait confiée notre mère. Vous me croyez si je vous dis que cette poupée est très justement associée à Chiffon, mon âne?