A la recherche des Ladrinis (PV Raël)

A la recherche de Ladrinis

On ne s’en rend pas compte comme ça, mais ce monde est grand ! Autant il arrive à entrer sur une carte en papier, autant le parcourir est un réel défi ! Cela fait plusieurs semaines maintenant que j’ai quitté mon pays natal, que j’ai décidé d’accomplir ma mission et que je chine quelques informations par ci par là. Je connais l’Histoire, je connais les principales étapes comme la mort de l’ancien dirigeant de Ridolbar et surtout qu’il s’agit d’un assassinat. Et dire que personne ne l’a pleuré. Le pays souhaite voir trois castes disparaitre : Les Eryllis, les Nérozias et les Ladrinis. Chacune de ces castes a des principes, une sorte de ligne de conduite plus ou moins…. Visible. Je dois m’en faire des alliés. Les Nérozias, quand ils verront mes ambitions sur la paix et l’égalité de races ils seront forcément de mon côté car même si c’est un pays unit qu’ils veulent, il faut bien commencer petit : Ridolbar. Les Eryllis seront plus difficiles à atteindre, je n’ai pas encore réfléchis et je ne suis pas sûre de la marche à suivre pour le moment. J’ai jeté mon dévolu sur les Ladrinis, même s’ils sont de la vermine en soit, qu’ils volent et n’en font qu’à leur tête, ils restent un groupe unit, qui se soutient et se protège les uns les autres. Leurs compétences en matière d’infiltration, de pêche à l’information et d’assassinat me seront utiles et c’est eux que je vais contacter les premiers. Je veux et vais devenir l’une d’entre eux. Je préfère les avoirs en allié plutôt qu’en ennemis. Peut être pourront ils même m’aider à construire une Ridolbar équilibrée, une ville ou même eux seront acceptés ! Faudra juste respecter les règles pour préserver la paix, le vol sera proscrit et j’aurai besoin d’une armée pour nous défendre des menaces extérieures…. Tant de choses à étudier, réfléchir, prévoir, penser…. Hum.

Je me suis arrêtée à une taverne boire un verre et déposer des informations pour me faire retrouver par les voleurs. Il est évident que les trouver est impossible ? C’est donc à moi de me faire trouver. Assise au bar, je me permets ouvertement de questionner le serveur. Mes yeux bicolores se plongent dans les siens, très sérieux.

« Vous devez en voir passer du monde et j’imagine que vous connaissez les us et coutumes ici. »

« Et bien oui, l’expérience apprend pas mal de choses vous savez. Pourquoi cela, vous venez d’arriver en ville c’est ça, je ne vous avez jamais vu avant ? »

« C’est exact. Et je cherche les Ladrinis. »

Je lis alors dans son regard la surprise, en même temps y’a de quoi c’est assez soudain et plutôt direct.

« On ne les trouve pas, c’est eux qui vous trouve et vous ne devriez pas en parler aussi ouvertement à mon avis. On ne sait pas qui pourrait vous entendre. »

Je bois alors cul sec mon verre (sans alcool car cela perturbe les sens) et quitte non sans un sourire la taverne. Mon corps entier est recouvert d’une armure de cuir des plus magnifique manufacture Sindarine, dans les tons bruns, accompagnée d’une lourde cape pour me couvrir du froid environnemental mais aussi me camoufler. Deux dagues pendent à ma ceinture, une besace me barre la poitrine et ma compagne de voyage court à mes pieds : une petite renarde blanche. Mes longs cheveux blancs nattés cascadent sur mon épaule, mes yeux hétérochromes brillent, ma peau sombre caractéristique se fond dans le décor et pourtant je sais que s’ils me cherchent, il leur sera facile de me trouver. Je dois me montrer sans être vue. Comment ? Les gens ne me voient pas, seuls les plus futés et les habitués me verront : Les Ladrinis. Et à force de semer, je vais récolter un jour !

Codage par Libella sur Graphiorum

Quel temps de merde. On l’a certainement tous pensé un jour, mais la saison de Niveria n’a jamais vraiment réussi à notre scorpion. Et pas à cause du froid comme on pourrait le penser, mais bien par l’absence de végétaux et d’animaux qui l’obligeait à rester cloîtrer dans des endroits avec beaucoup trop de monde… Pour éviter de mourir de faim. Grâce au scorpion en lui, les températures n’étaient pas vraiment trop difficile, il savait s’y adapter mais ne plus trouver ses herbes était un problème pour son commerce, alors il avait fait le plein et passait ces mois froid à tout faire sécher, à découper et à effectuer d’autres missions.

Actuellement, Raël venait d’arriver à Tyrhénium. Il y passerait le dernier mois hivernal avant de commencer à rejoindre Noathis, dont les forêts étaient un véritable plaisir à visiter si l’on faisait fit du danger que l’on pouvait y rencontrer. Il n’avait plus beaucoup de provisions, mais il avait de l’argent. Il n’avait donc aucune crainte à avoir.

Comme à chaque fois qu’il arrivait dans une grande ville, il allait directement voir ses informateurs. Ici, dans un bar. Il était un peu trop tôt pour aller voir Deirdre. Ou trop tard… Alors il se contenta du bar. Entrant, il prit au moins une consommation, sans alcool, cela avait toujours le don de faire plaisir au dit informateur qui était l’un des serveurs.

« Tu as quelque chose pour moi ?
- Non. Du moins pas de mission… Mais j’ai un autre truc pas trop banal à te raconter. Et comme je suis plutôt sympa, je te le fais gratos.
- Dis-moi. Le scorpion avait relevé un œil vers le serveur. Il savait qu’il ne fallait pas lui raconter des mensonges. Ou lui faire des blagues.
- Une petite dame. Enfin, une jolie petite sindarine s’est pointée dans la journée. Elle cherchait… les ladrinis Il avait chuchoté ce dernier mot.
- Comment était-elle ?
- Les yeux d’une couleur différente, les cheveux blancs, environ 1 mètre soixante-dix, une belle armure noire et une cape, la peau sombre. Elle avait une petite renarde blanche. Tu devrais pas avoir trop de difficulté à la retrouver. Plutôt belle si tu veux mon avis, mais je sais que t’en as rien à faire. »

Et en effet, le bleuté n’avait que faire d’un jugement de physique, mais il avait les informations qu’il voulait alors à l’image de la sindarine, il fini simplement son verre et s’en alla. Au moins, il avait quelque chose à faire.

~~~

Le scorpion était en train de parcourir les rues de la cité. Un peu plus de monde qu’à d’habitude. Normal, à cause du froid… Il restait à proximité de la taverne et cherchait du noir et du blanc. Sa vue n’était pas toujours pratique… surtout dans ce genre de situation, mais, il fini par trouver ce qu’il cherchait. Du moins, il le pensait. Il avait repéré une femme, du moins, de ce qu’il pensait être une femme vu la taille et la morphologie. Une armure noire, des cheveux blancs et surtout un animal blanc qui la suivait. Pas de doute. Discrète sans l’être, repérable mais pas vraiment.

Raël se mis donc à la filer. Il ne savait pas où, son chemin n’avait pas l’air fixe, mais il ne s’en préoccupa pas plus. Dès qu’elle allait dans une rue moins bondée, le scorpion prit son poignard et la suivie d’un peu plus près, avant de la stopper en lui passant son arme sous la gorge. Rapide et efficace.

« Tu cherches quelqu’un ? »

Ce n’était pas pour le plaisir qu’il agissait ainsi. Déjà, ce n’était pas parce qu’on cherchait les ladrinis qu’on voulait les rejoindre, on pouvait aussi leur vouloir du mal. Et puis, au moins il aurait une idée de son sang-froid et de son sens de la déduction.

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A la recherche de Ladrinis

Je marche dans la foule, dans cette ville bondée en plein froid. Je trouve ca bien qu’il y ait autant de monde, autant de races et de civilisations mélangées ici. La ville aux mille possibilités, ici tout est possible dit-on, alors forcément c’est ici que j’aurai mes réponses. Du moins je l’espère. Tao est à mes pieds, elle reste bien contre moi pour ne pas se perdre et se faire marcher dessus. Ce qui est assez étrange c’est que souvent, se sont les enfants qui la remarquent en premier, comme si leur esprit était encore intact et qu’il prenait le temps d’observer le monde. Les adultes marchent sans réellement voir ce qui les entoure, comme s’ils étaient vides dans leur coquille charnelle.

Sur ma droite, je vois une petite ruelle, où moins de monde circule pour ne pas dire personne d’ailleurs. C’est une rue coupe gorge pour ainsi dire. J’ai le sentiment que je dois aller là, que je dois m’éloigner de la foule, je dois me mettre en « danger » ici et maintenant. Alors je le fais. Il y fait plus sombre, plus froid aussi et plus humide et après quelques pas qui m’éloignent encore plus de l’artère principale, une présence derrière moi et rapidement une lame brillante sur ma gorge.

« Tu cherches quelqu’un ? »

Que dois-je répondre ? Je ne sais pas qui c’est : un simple voleur, un dragueur raté, un curieux, ou bien celui que je cherche. Je pourrais utiliser mon pouvoir pour fabriquer quelque chose et le menacer avec ou bien glacer sa peau et son sang. Mais je suis d’humeur joviale aujourd’hui et surtout positive, j’ose espérer que mes efforts ont finis par payer. J’avoue qu’avoir une lame aussi proche me met mal à l’aise, mais je ne dois pas perdre le contrôle.

« C’est possible, tout le monde cherche quelqu’un en vérité. »

Dans un sens c’est vrai ce que je dis. J’hésite à lire dans ses pensées pour savoir qui il est réellement, mais ca serait de la triche, dommage si ca devait être le début de quelque chose. Je préfère m’abstenir finalement.

« Et toi, tu cherches quelqu’un également ? »

Chacun son tour, question, réponse. Si ca peut le détendre autant en profiter, je ne voudrais pas que sur un coup de stress il nous fasse n’importe quoi le mal élevé. Depuis quand on accoste les gens en traitre comme ca hein ?

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Raël avait déjà menacé un nombre incalculable de personnes… Mais toujours ans le cadre du travail ou pour sa sécurité personnelle. Là, c’était un peu particulier, il voulait la tester. S’il devait amener quelqu’un au boss, il était hors de question qu’elle soit une froussarde… Même s’il n’y avait pas que des combattants parmi les ladrinis, son attirail laissait penser qu’elle savait se défendre. Sa question n’avait pas été très précise, il le savait, mais c’était voulu. Elle ne tarda pas trop à répondre, prétextant que tout le monde cherchait quelqu’un avant de lui retourner la question. Elle avait l’air tout à fait calme. Si c’était du bluff, elle était bonne comédienne.

« Humpf. »

Réponse très précise, comme d’habitude.

L’on ne dirait pas mais c’était un humpf plutôt positif. On pouvait entendre un ton un peu plus aigu, comme un rictus. Comme il n’avait pas envie de se faire attaquer en retour, Raël ôta son arme de sa gorge, tranquillement, sans faire de geste brusque et rangea son poignard dans son étui avant de faire un pas en arrière. C’était qu’il avait dû la coller un peu la dame, ce n’était pas son genre de trop s’approcher de la gente féminine… ou même masculine, d’ailleurs.

Raël préférait rester un peu vigilant. Après tout il avait menacé la dame et c’était un juste retour des choses qu’elle veuille le fracasser en retour. Si elle se retournait, la blanche pouvait distinguer la grandeur et la musculature du scorpion, quelques mèches bleues, les tatouages sous ses yeux mais pas nettement son visage.

« J’ai cru comprendre que tu cherches un certain groupe ? Pourquoi ? »

Si on avait le mot tact, l’on pourrait placer Raël en tant que son antonyme. La seule chose qu’il ne voulait pas dire c’était le nom dudit groupe, mais, si elle les cherchait vraiment il n’avait pas besoin de les nommer. Il n’avait pas besoin non plus d’expliquer qu’il en faisait partie.

« Que proposes-tu ? »

On ne les rejoignait pas pour jouer à la marelle, c’était évident qu’elle devait mettre ses compétences à contribution. Qu’elles soient de l’ordre du vol, de l’assassinat ou bien des talents de faussaire..

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A la recherche de Ladrinis

Il a perdu sa langue tout d’un coup, c’est bien dommage, mais bon je peux toujours lire quelques brides dans son esprit au pire. Il doit se sentir bête surement, il ne devait pas s’attendre à ce que je pose la question en retour. Quoi qu’il en soit, la lame sous ma gorge finit par disparaître en revenant proprement et calmement dans son fourreau. L’atmosphère se détend brusquement.

« J’ai cru comprendre que tu cherches un certain groupe ? Pourquoi ? »

« C’est juste oui…. Un certain groupe… »

Je me retourne doucement, ne montrant alors aucun signe d’agression pour conserver cette ambiance frileuse certes mais qui démarre plutôt bien. Je découvre alors mon interlocuteur, grand et plutôt imposant, je vois bleu dans ses cheveux, des marques sur son visage malgré le fait qu’il soit capuchonné. Impossible de déterminer son âge. Il ne porte pas de chaussures…. C’est assez… surprenant. Je me demande à quelle race est ce qu’il appartient, il n’est pas toujours évident de le deviner aux premiers coups d’œil. Je le dévisage, cela peut être gênant, mais j’imagine qu’il fait pareille maintenant que je suis face à lui.

« Que proposes-tu ? »

Encore une question… Que dire que dire… j’ai besoin de me faire une place pour reprendre Ridolbar et je compte sur les atouts des Ladrinis pour y arriver ? Non, il ne comprendrait pas, le seul qui puisse entendre cela c’est leur chef qui pourrait surement y voir un intérêt à ce que je réussisse. Lui, doit juste entendre le nécessaire.

« J’ai quitté mon peuple et ma famille pour partir à l’aventure. C’est risqué je l’admets, mais…. Je suis faite pour avoir une famille et appartenir à un groupe m’est… quasi vital. Ce monde est…. Ce qu’il est et… mes talents pourront être très utiles à ma nouvelle famille si elle m’accepte. Et puis j’ai besoin d’argent. »

En même temps que je parle, je tends la main juste devant lui et en quelques secondes je crée alors devant ses yeux une fleur de glace. La tenant par la tige je me permets de lui offrir avec un large sourire. Je suis la première à dévoiler mon pouvoir principal, celui que je maîtrise à la perfection, celui qui parcourt mes veines chaque seconde que les Dieux font. Comment instaurer une confiance ? Je pense que c’est un début pas trop mal non ?

« Tien, je l’ai faite pour toi. Elle tiendra le temps que je reste près de toi. »

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Bien que le comportement de Raël n’eut pas été très poli, quand il la vit se retourner, elle n’avait pas l’air énervée, ou du moins, elle ne le montrait pas. Au contraire, elle répondait à sa question avec autant d’abstraction que Raël la lui avait posée et se contentait de l’observer, comme cela lui arrivait régulièrement. Il y avait des noms qu’il ne valait mieux pas prononcer devant tout le monde et il préférait qu’elle contrôle ses paroles.

Comme il en avait l’habitude, Raël ne passa pas par quatre chemins et lui demandait directement ce qu’elle savait faire. Et sa réponse le surpris. Alors certes, les ladrinis étaient un groupe un peu plus soudé, mais ils n’étaient pas des enfants de chœur… Enfin, pas tous, disons que chacun avait ses spécialités… La plus sage, si l’on pouvait en dire, qu’il avait rencontré était Deirdre et pour autant il se doutait bien qu’elle avait ses parts d’ombre. Elle n’évoqua cependant aucune compétence précise mais restait floue. Une méfiance ou simplement qu’elle ne préférait pas se dévoiler devant quelqu’un qui n’était pas le chef ? Et puis elle avait besoin d’argent, comme beaucoup de gens. Pour autant bien que ces phrases pouvaient être à double sens (du moins, le petit cerveau de Raël en distinguait deux), elle devait bien savoir que les ladrinis ce n’était pas que de l’aventure. Pour preuve, elle n’avait pas bronché quand Raël l’avait menacée. Et il fallait un sacré sang-froid pour cela.

Parlant justement de froid, elle venait de lui sortir une fleur de glace. Bien sûr que le scorpion fut méfiant, plissant les yeux. Elle lui voulait quoi ? Pour autant, elle souriait. Il ne pouvait pas dire si cela était sincère mais ses zygomatiques s’étirèrent… Et elle lui signifia que c’était un présent. Ephémère mais un présent. Soit. Il n’était pas impoli au point de ne pas accepter quelque chose qu’on lui donnait. Bien qu’il puisse penser que la fleur pourrait peut-être l’entourer de glace une fois qu’il l’aurait touchée. Il tenta quand même et la prise. Bien. Il était toujours en vie.

« Pour en faire partie, tu dois rencontrer le chef. Mais tu ne dois pas savoir où l’endroit se trouve, excepté s’il t’accepte. Alors met ça sur tes yeux. »

Fouillant dans son sac il trouva sans mal un bout de tissu qui pouvait servir à cela. Par la suite, il la tint par le bras pour la guider, sans non plus lui faire mal, bien qu’il n’aimait pas spécialement toucher les autres ainsi. Bien sûr, il ne prit pas le chemin le plus direct et ne se gêna pas pour faire des détours, elle ne devait pas savoir où ils allaient. Une fois la porte du bazar franchie, il la referma.

« Tu peux enlever le bandeau. Et c’est par là. »

Il pointa une autre porte où se trouvait le boss.

HRP : et je pense on va elipser ce moment on va pas jouer le perso d'un autre xD

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A la recherche de Ladrinis

Il est un peu hésitant, il a probablement « peur » que ma fleur soit un piège et qu’elle lui saute au cou. Parce que s’il a peur que je le gèle, je ne suis pas obligée de passer par une fleur. Mais bon ca, il ne le sait probablement pas. Enfin, il finit par la prendre cette fleur, je suis presque sûre que c’est la première qu’on lui offre. Il est peut être ému en réalité ? C’en ai presque mignon. N’empêche que l’atmosphère est détendue, j’ai bien fait de faire confiance à mon instinct et de garder mon calme.

« Pour en faire partie, tu dois rencontrer le chef. Mais tu ne dois pas savoir où l’endroit se trouve, excepté s’il t’accepte. Alors met ça sur tes yeux. »

Je le vois qui farfouille dans ses affaires avant d’en sortir un tissu tout moche, qui sent un peu le renfermé aussi et qui me le tend. Faut il vraiment en arriver là ? J’imagine que oui car je ferai probablement la même chose si je devais amener des inconnus chez moi… si j’avais un chez moi. Je finis donc par prendre le tissu, me permettant en même temps de souffler d’agacement quand même, puis après avoir jeté un coup d’œil à Tao je noue le linge sur mes yeux.

« Il ne sent vraiment pas bon ton truc tu sais…. ? »

D’un doigt, je soulève le tissu et lui souris d’amusement. Il n’est pas très rigolo mais bon, je suis d’humeur taquine aujourd’hui et surtout excitée à l’idée de me rapprocher des Ladrinis. Je lui donne mon avant bras afin qu’il puisse me guider à l’aveugle. Même si les autres sens ne sont pas altérés, il m’est impossible de marcher toute seule surtout que je ne connais pas les lieux.

Je sens qu’il tente de me perdre, on marche longtemps et on tourne en rond, ou alors cette ville est un labyrinthe mais j’en doute fortement. Ce qu’il ne sait pas, c’est que mon odorat est d’un atout précieux tout comme mon ouïe ! J’ai différentes odeurs assez caractéristiques et des bruits assez reconnaissables qui me parviennent, comme l’odeur des fleurs provenant surement d’un herboriste ou d’une fleuriste, les bruits d’animaux, ou encore l’odeur de l’alcool…. Même si je ne connais pas la ville, rien que ces élément peuvent me guider jusqu’à…. Ici.
Une porte s’ouvre devant moi, afin de se fermer presque sans bruit dans mon dos. Une odeur de vieillot se dégage ici, du bois qui a fait son temps ou qui a pris l’humidité je ne sais pas trop.

« Tu peux enlever le bandeau. Et c’est par là. »

Délicatement je retire alors le bandeau, un sourire en coin qui se dessine sur mes lèvres pulpeuses.

« Tout ça pour ça ? Et tu m’abandonnes déjà ? Qui me dit que c’est bien le boss qui se trouve derrière hein ? Bon, j’espère que tu vas m’attendre… »

Je n’attends pas plus longtemps et pousse la porte qui est censée me conduire au chef de leur groupe. Sincèrement je ne m’attendais absolument pas à cela, que ce soit la rencontre, le bâtiment… Du coup, je me demande si je vais vraiment rencontrer leur chef et si cet endroit est vraiment leur cache ? S’il faut c’est un piège… En tout cas, je me tiens prête au cas ou ça serait une mauvaise blague de la part de crapules à deux sous ! Mes sens sont complètement en éveil, l’essence magique en moi circule à plein régime et Tao, qui sent mon corps réagir et elle aussi prête.

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La pièce où se trouvait Enteri baignait dans une semi-obscurité grâce à la lueur falote de quelques torches disposées sur les murs lépreux. L’endroit était pratiquement dépourvu de mobilier, à l’exception de quelques sièges et d’une table en bois massif. Cet ameublement plus que sommaire et le faible éclairage conférait à ce lieu une atmosphère lugubre et austère.

Mais qu’importe, le chef du Ladrinis en sa qualité de dirigeant et d’assassin, aussi fugace et insaisissable qu’une ombre, considérait cet antre comme une simple planque, ni plus ni moins. Et celui-ci n’y faisait que de rares passages, essentiellement pour discuter de certaines affaires avec les Ladrinis postés dans cette ville ou procéder à l’évaluation d’éventuelles recrues. Le chef-brigand était particulièrement impliqué dans le recrutement de nouveaux membres, en particulier de jeunes talents, car il y allait de la pérennité et de la puissance de sa caste. Sans compter que les autorités des différents Etats leur menaient la vie dure en cherchant à les annihiler jusqu’au dernier. Toutefois, Enteri n’était pas un homme à se laisser faire et peu importe que la tête des Ladrinis soit mise à prix, il œuvrait dans l’ombre afin de les faire prospérer. Le crime avait encore de beaux jours devant lui.

Enteri n’était pas seul dans la pièce. A ses côtés, se trouvait Antius, son second et Eleora une autre de ses assistantes qui lui étaient particulièrement dévouée et d’une indéfectible loyauté. En effet, le chef-brigand craignait trop la trahison pour ne pas veiller à s’entourer de personnes d’une fiabilité à toute épreuve. Pendant qu’ils discutaient calmement d’affaires concernant la trésorerie de la caste, un Ladrinis frappa à la porte.

- Entrez, dit Enteri d’une voix autoritaire.

Dès après, un Zélos à la stature parculièrement imposante et vêtu de vêtements sombres fit son entrée dans la salle et après avoir salué ses condisciples, il s’adressa à son supérieur.

- Chef il y a une femme en bas. Elle a été conduite jusqu’à notre planque par Rael. Dois-je la faire monter jusqu’à vous ?

Enteri lança un bref regard à Antius et à Eleora avant de hocher la tête en signe d’acquiescement.

- Nous étions en train de discuter de la trésorerie mais nous avions presque terminé. Tu peux faire monter la fille, j’espère juste qu’elle vaut la peine que je lui consacre un peu de mon précieux temps.

- Oui pourvu que ça soit un bon élément, la dernière recrue n’a pas été la hauteur et a fini salement empalée lors de sa première mission, renchérit Antius.

- Bah ce sont les risques du métier, répondit Enteri en haussant les épaules avec désinvolture. Il n’y a pas de place pour les faibles au sein de notre caste.

Eleora se contenta de glousser pendant que le Zélos s’éclipsait à la hâte et retournait à l’entrée où l’attendait la jeune femme nommée Enkara.

- Tu peux venir avec moi, le boss accepte de te rencontrer, dit-il d’une voix rauque en lui intimant de le suivre. Le Zélos lui fit monter un escalier dont les marches laissaient échapper un grincement lugubre à chacun de leurs pas, comme si ce fragile édifice de bois était sur le point de s’effondrer.

Après avoir traversé un couloir sombre, le zélos la mena jusqu’à une porte tout au fond et que les Ladrinis avaient pris l’habitude de surnommer la « chambre rouge ». Sans doute car si l’entrevue se passait trop mal ou si l’aspirant ladrinis échouait lamentablement, son sang était utilisé pour repeindre les murs. A moins qu’il ne s’agisse que de simples rumeurs destinées à effrayer les esprits trop crédibles.

Une fois, Enkara introduite dans la pièce où se trouvait Enteri et ses comparses, le guide Zélos s’empressa de refermer la porte et se posta devant afin d’en surveiller l’entrée, histoire d’éviter que son boss soit dérangé en plein entretien. Ce dernier détestait ça.

Enteri se tenait au fond de la pièce, installé sur un siège en bois, ses deux bras reposaient sur les accoudoirs et son visage était dissimulé par un masque blanchâtre. Il portait une tenue de cuir brun et une longue cape noire dont la capuche était rabattue. Ses prunelles à l’éclat glacial étaient rivées sur la nouvelle arrivée. Antius était débout à sa droite, les bras croisés sur la poitrine. Il s’agissait d’un Yorka félin, au pelage couleur de cendres, dont les yeux d’émeraude dévisageaient Enkara avec acuité. Quant à Eleora, une jeune femme à la chevelure flamboyante, d’une beauté sulfureuse, elle esquissa une moue dédaigneuse en voyant paraître Enkara. « Encore une petite prétentieuse arriviste » semblait dire l’expression dessinée sur son visage diaphane.

- Bien, dit Enteri. Puisque tu es là, je vais aller droit au but. Je n’ai pas le temps à perdre en formalités inutiles et en bavardage futile. Quel est ton nom et quelles sont tes spécialités ? Avant de pouvoir intégrer cette caste tu devras faire tes preuves et exceller dans ton domaine. Et bien sûr, tu devras réussir plusieurs épreuves et missions que je te confierai. Si tu n’es pas prête à aller jusqu’au bout, je te conseille de déguerpir avant que je ne change d’avis.

Ensuite, le chef Ladrinis se tut et attendit la réponse de la jeune femme. Après tout, autant s’assurer que sa motivation était infaillible et, par bonheur, aujourd’hui Enteri était de bonne humeur et enclin à se montrer clément si la jeune fille préférait se rétracter. Tous ceux qui franchissaient le seuil de cette pièce étaient loin de bénéficier d’une telle chance.

A la recherche de Ladrinis

Derrière cette porte, c’est un type bien baraqué qui m’attend et après avoir disparu quelques minutes, je le vois qui revient.

- Tu peux venir avec moi, le boss accepte de te rencontrer

Ah ben j’espère bien ! Je n’ai pas fait toute cette route depuis le bout du monde pour rien ! J’ai des projets hein ! Je lève un sourcil puis accepte de le suivre après un signe de tête. Je ne sais pas dans quoi je m’embarque, mais accompagnée de Tao je pourrais toujours m’enfuir en sautant à travers une fenêtre, je ne m’inquiète pas trop. Les escaliers grincent, c’est le vieux bois qui raconte son histoire sous nos pas et après plusieurs couloirs, je me retrouve devant la dernière porte qui me sépare d’eux.

Voilà, je suis entrée. J’avance d’un pas lent mais assuré, d’une démarche élégante que l’on attribut facilement à ma race. Mon visage est découvert afin qu’ils puissent tous me voir clairement et que la confiance s’installe rapidement. J’imagine que le chef est celui qui est assis sur le siège de bois, à sa droite cela doit être…. Son bras droit à poils et quant à l’autre bras, la fille aux cheveux de feu, l’inverse de moi, elle devait être l’amoureuse. Vu le regard qu’elle me lance elle doit être ennuyée de voir que je suis une femme. A-t-elle peur que je lui vole son amant ? J’ai entendu dire que le chef de faction était un Terran très charismatique et beau… dommage que je ne puisse pas juger par moi-même, il préfère se cacher derrière une capuche !

Mes yeux observent l’endroit, malgré tout sur mes gardes je préfère imaginer le pire et envisager au cas ou une solution de retraite. Sait-on jamais. Mon regard revient alors sur le chef, celui qui vient de s’adresser à moi. Je le fixe même dans la noirceur de sa capuche. Il parle d’un ton calme et posé, mais j’ai l’impression que je l’ai coupé dans quelque chose d’important parce qu’il parait… agacé. A moins que je me trompe. En tout cas, il est clair et concis, je dois montrer patte blanche et faire le premier pas ! C’est sincèrement chiant mais bon, je me doutais bien que je devrais passer par là. Je m’avance encore un peu plus vers eux, vers lui, et tends lentement la main devant moi.

« Je peux absorber l’essence divine… mais c’est encore aux prémisses et je manque de pratique. Je peux aussi lire dans les pensées, mais là encore je manque d’expérience. Cependant » à ce moment-là je me mets à faire chuter la température en « cristallisant » l’eau présente dans l’air. Il se met à faire froid. Puis, dans un claquement de doigts il se créé soudainement une fine neige. « je maitrise parfaitement la glace. J’en fais ce que je veux. Associée à mes compétences raciales je suis capable de tuer dans l’ombre, d’espionner et de m’introduire dans certains endroits. J’accomplirai les missions que l’on me donnera à la seule condition que jamais tu ne me trahiras. Auquel cas, je te serai fidèle, nous Sindarins, sommes des êtres de confiances, tout le monde le sait. »

J’ai à peu près tout dis, le passage de Ridolbar je lui en parlerai plus tard, lorsque la confiance sera plus complète. Si je veux son aide, je dois être honnête mais aussi prudente et lui proposer un marché équivalent. Une fois que j’aurai plus d’informations, je le solliciterai. Lui aussi doit faire ses preuves. J’espère juste que cette fille aux regards remplis de méchanceté ne mettra pas de bâtons dans mes roues. En attendant, j’offre un large sourire au chef de guilde.

Codage par Libella sur Graphiorum

Conformément aux ordres du chef des Ladrinis, le Zélos mena la nouvelle venue jusqu’à la pièce où Enteri et ses comparses se trouvaient. Ensuite, l’homme de main s’éclipsa, les laissant seuls à seuls pour cette première entrevue. Enteri, dont les traits étaient masqués, car ce dernier cultivait un certain mystère à propos de sa personne et ne dévoilait son visage qu’aux Ladrinis les plus loyaux, darda son regard d’acier sur la jeune fille.

Cette dernière appartenait à la race des Sindarins et arborait une chevelure d’un blanc opalescent et un teint grisâtre. Sa silhouette semblait frêle par rapport aux standards de cette race et la jeune femme, entièrement vêtue de noire, possédait la particularité d’avoir des yeux vairons. Le dirigeant des Ladrinis grava ses informations dans sa mémoire et observa attentivement le moindre de ses mouvements, sachant à quel point le non-verbal permettait d’en apprendre davantage sur une personne qu’un long discours.

La Sindarin répondit aux questions d’Enteri, omettant de dévoiler son identité. Simple oubli ou omission volontaire ? Voilà qui était intriguant et le chef des brigands fronça légèrement les sourcils. Cependant, celui-ci prêta une oreille attentive aux révélations concernant ses pouvoirs. Afin de prouver ses dires, la jeune fille utilisa sa capacité à manipuler la glace et une atmosphère frigorifique commença à envahir la pièce. Puis d’un claquement de doigt, elle fit apparaitre une fine neige.

- Voilà qui est intéressant. Si tu te montres à la hauteur de nos attentes, la caste des Ladrinis saura t’aider à faire fructifier tes pouvoirs, car nous avons tout intérêt à disposer d’excellents éléments au sein de nos rangs.

Pour l’instant, comme elle l’avait précisé, certains de ses talents n’en étaient qu’à leurs balbutiements, mais avec du travail et de la volonté, ceux-ci pourraient atteindre un bon niveau. Enteri regarda Enkara avec acuité et répondit à ses dernières paroles.

- Si tu es loyale envers moi et que tu fais bien ton travail, je n’ai aucune raison de te trahir. J’ai beau être versé dans le milieu du crime, je suis un homme de parole. Mais puisque tu es est prête à faire les missions que l’on te confiera, alors commençons tout de suite. Je vais d’ores et déjà te confier ta première mission. Il s’agit d’aller dérober certains documents secrets qui se trouvent enfermés dans le coffre-fort d’un homme politique qui se nomme Albéric Mérac réside à Hespéria. Sa demeure comporte d'innombrables pièges et est gardée par de nombreux gardes. Il te faudra parvenir à y entrer sans te faire remarquer.

Le dirigeant des Ladrinis se tourna vers Eleora et lui indiqua d’un signe de tête la table sur laquelle plusieurs parchemins étaient disséminés:

- Remets-lui le plan de l’habitation de ce bougre.

La jeune femme aux cheveux de feu fit la moue mais s’exécuta et apporta un parchemin sur lequel était dessiné le plan d’une vaste demeure et les pièges indiqués à l’aide de croix rouges. Au passage, celle-ci en profita pour fusiller Enkara du regard, l’air de dire « maintenant prouve nous tes dires et montre ce que tu vaux ».

- Petit coup de pouce, Albéric Mérac est réputé pour aimer beaucoup les belles jeunes filles, murmura le Yorka félin d’une voix rauque en fixant la Sindarin de ses prunelles verdâtres.

- Tout dépend de ce qu’on appelle belle, ajouta Eleora d’un ton empli de sous-entendu.
- Maintenant tu peux disposer, coupa Enteri, qui semblait avoir envie d’écouter cette entrevue pour poursuivre sa précédente discussion avec ses comparses. Préviens moi dès que tu auras achevé cette première mission, si celle-ci se solde par un franc succès je t’en donnerai d’autres plus importantes et en cas de réussite tu pourras évoluer au sein de la hiérarchie des Ladrinis.

A la recherche de Ladrinis

Une mission pour sceller notre "union", un coup de pouce du félin (j'adore les Yorkas, je les trouve exceptionnels) et un regard des plus parlant de la rouquine. Elle n'a rien à m'apporter celle-ci mis à part des ennuis, autant l'ignorer dès maintenant. Mais attention, ignorer ne veut pas dire baisser la garde car je ne connais que trop bien les femmes et leur jalousie, elles peuvent se montrer démesurée et totalement irrationnelles dans leur prise de décision ou leur réaction. C'est donc pour cette raison que je n'accorde aucun regard à cette femme et que je prends le parchemin avec le plus grand sérieux.

Je jette un rapide coup d'oeil à sa demeure, ne serait ce que pour voir d'avance la taille, le nombre de pièges et les issues possibles. La remarque lancée telle une piques ne me fait aucunement réagir, maintenant que j'ai ma mission je n'ai pas de temps à perdre avec elle. Au vu du plan, c'est une forteresse, cependant je vois déjà quelques failles dans son organisation... je vais devoir observer ça de plus près avant d'agir et je vais devoir me renseigner sur cet homme pour pouvoir l'atteindre plus facilement. Je pense en avoir pour quelques jours, je dirai trois pour être sûre d'avoir tous les éléments en comptant le voyage qui devrait me prendre dix jours aller, dix jours retour.

J'observe encore le parchemin quelques minutes silencieusement, parce que je préfère l'avoir en mémoire plutôt que sur moi. Enfin, je me permets de le reposer sur la table avant de fixer mon regard sur mon futur meneur.

" Je reviens dans moins de vingt-cinq jours. "

Je n'ai aucune hésitation, il faut dire qu'en presque cent ans, j'ai eu le temps d'apprendre et de savoir ce dont je suis capable ou non surtout quand je sais que j'ai été entrainé toute ma vie pour ça. Je ne dis pas que cette mission sera facile, loin de là mais je suis certaine d'y arriver. Sincèrement je suis étonnée d'avoir comme première mission un vol de documents importants, aussi loin et... et je me demande si cette mission est réelle finalement. Serait il en train de se moquer de moi ? Dans tous les cas, je dois montrer pattes blanches si je veux intégrer son groupe et gagner sa confiance. Surtout que dans mes plans, l'avoir à mes côtés me serait d'une grande utilité et d'un grand avantage. Autant pour lui que pour moi en plus. J'espère juste que cette fille aux cheveux roux ne va pas créer d'ennuis, je n'hésiterai à montrer ma supériorité dans un duel s'il le faut pour calmer ses ardeurs. Ou alors, je pourrais aussi faire en sorte de le séduire.... non, c'est trop dangereux ça je vais me faire avoir dans mon propre jeu ! Et si c'est elle que j'essayais de séduire ? Bon, pour le moment, ma mission, on verra ensuite comment les Dieux préparent mon avenir ici.

Je claque des doigts une nouvelle fois, stoppant ainsi la tombée de la neige (oui je trouve ca classe et du coup, ca marque les esprits et puis la neige c'est beau voila tout). Tao se gratte, signe qu'elle perd patience et ca tombe bien car nous allons devoir bouger dans l'immédiat. Je tourne le dos aux trois assassins, prouvant par ce geste que je ne le crains pas et qu'en plus, je leur fais confiance. Je ne vous cache pas que je reste sur le qui vive, mais encore une fois, je montrer que moi je suis prête à les rejoindre. Concernant mon prénom, je le dirai au meneur lorsque je reviendrai de ma mission parce que pour le moment, cela a peu d'importance.

Je reviens alors là où le jeune homme de la rue m'a laissé, celui aux cheveux bleuté et aux marques sur le visage. Je vois qu'il m'a attendu et étrangement, cela me fait plaisir. C'est donc avec le sourire que je m'adresse à lui.

" C'est gentil de m'avoir attendu l'inconnu. J'ai une mission sur Hespéria alors je me disais que si jamais tu le souhaites, tu peux éventuellement venir avec moi. La mission je pourrais la faire moi-même, mais rien n'empêche de faire le chemin ensemble, qu'en dis-tu ? "

Sa compagnie peut être agréable qui sait, si en plus je peux apprendre des choses que je ne sais pas sur ce monde comme les ragots et les rumeurs, autant en profiter. Je crois aussi qu'il est temps de faire mon réseau, la solitude me pèse aussi après tout ce temps passé seule à parcourir les terres d'Isthéria. Tao est une bonne compagnie, mais elle ne parle pas et les interactions me manquent cruellement.

" Nous aurons surement beaucoup de chose à apprendre l'un de l'autre. "

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Raël ayant ôté sa capuche, s’était nonchalamment posé sur quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à un pouf. La femme qu’il avait accompagnée, contre tout attente, lui avait demandé de patienter le temps qu’elle revienne. Il se demandait bien pourquoi… Peut-être voulait-elle lui poser des questions ? Mof, il n’avait pas plus cherché que cela et s’était contenté de patienter. De toute façon, cela ne serait pas bien long, il ne connaissait pas le boss très bavard, et quand bien même, il n’avait rien de spécial à faire…

Dix minutes n’étaient pas passées que la porte se rouvrait déjà. Avait-elle été tuée, acceptée, testée ? Déjà, elle était vivante car c’était bien sa silhouette aux cheveux blancs qu’il apercevait traverser le pan de la porte. D’instinct, le scorpion se releva. De sa voix, elle avait l’air plutôt de bonne humeur et il pouvait deviner un sourire sur ses lèvres. Le boss l’avait acceptée, du moins, pour qu’elle soit testée, et c’est à Hesperia, pas si loin, qu’il l’envoyait.

Lorsqu’elle l’invita à venir avec elle, du moins, à voyager ensemble Raël pencha la tête. Ce n’était pas bizarre, comme proposition ? Qu’elle veuille faire le chemin en sa compagnie alors qu’elle n’avait certainement pas besoin de sa protection ? Pourquoi voulait-elle apprendre de lui ? Pas qu’il veuille ou qu’il ne veuille pas, mais juste qu’il ne comprenait pas la volonté derrière. En général, personne ne voulait sa compagnie. Y avait-il quelque chose en dessous ? Bien qu’il soit méfiant, il n’en avait pas l’impression, ou alors il ne voyait pas du tout au travers de son jeu…

« Je ne suis pas contre. Mais je ne comprends pas pourquoi tu voudrais voyager avec moi. Tu n’as pas l’air d’avoir besoin de protection. »

Des difficultés à créer des liens ? A peine. On pouvait même relevé qu’il n’avait pas donné son identité quand elle l’avait appelé « inconnu », se disant que si elle voudrait savoir elle le lui demanderait directement…

C’était toujours plus intéressant que de s’ennuyer comme un rat mort pendant le dernier mois de la saison hivernale, mais c’était tout de même bizarre comme invitation. Inhabituel.

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A la recherche de Ladrinis

" Je n'ai pas dit que j'avais besoin de protection voyons. "

Je ricane lorsque j'entends sa drôle de question. Un homme doit il toujours accompagner une femme sous condition de la protéger ? Quelle drôle de principe quand même. Tao se frotte contre ma jambe comme si elle avait compris ce que disait le jeune homme. Je m'accroupis alors pour caresser son doux pelage blanc parfaitement immaculé. Je regarde alors l'inconnu.

" Je te propose de venir avec moi pour simplement que l'on se tienne compagnie. Ce n'est pas parce que nous faisons partie des Ladrinis que nous devons être seul, renfermé et de gros méchant entre nous. Nous restons des êtres vivants après tout. Tao peut me protéger si jamais j'ai besoin d'aide, mais si tu viens avec moi, en plus de vivre une super aventure on peut éventuellement apprendre à se faire confiance et se protéger mutuellement. On est déjà pas trop mal pour un début qu'est ce que t'en dis ? "

Notre rencontre était plutôt douce je trouve, un simple couteau sous la gorge ce n'est pas grand chose finalement car j'aurai probablement fait la même chose. En entrant dans la caste des Ladrinis, j'ouvre les portes sur plusieurs possibilités, notamment celle de me faire des alliés et pourquoi pas fidèles ? Si cet inconnu accepte, il serait le premier et ça pourrait surement lui être avantageux qui sait ? Et puis sa tête me dit bien, un vrai méchant m'aurait agressé sans hésitation alors que lui ne l'a pas fait. Etre un Ladrinis ne veut pas dire être sans coeur, mais plutôt sans lois. Cela n'exclut ni l'honneur, ni la loyauté.

" Et si t'es gentil, je te fabriquerai même une autre fleur. A moins que tu veuilles autre chose. "

Je lui offre un large sourire, franc et sincère. Je ne sais pas comment sont les autres Ladrinis, peut être sont ils tous fermés, d'un ennuie mortel et sans cervelle, mais moi je refuse d'être comme cela, j'ai un futur royaume à gouverner alors c'est le coeur pur et l'âme juste que je dois conserver.

" Après, si tu as une meilleure compagnie de prévue pour les prochains jours, je ne t'en voudrais pas tu sais. J'aurai l'occasion d'avoir ta compagnie une autre fois. "

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Lorsque la sindarine ne pouvait s’empêcher de rire après lui avoir certifié qu’elle n’avait pas besoin de sa protection, Raël ne comprit pas. Peut-être que cela se voyait sur son visage. Elle ne l’avait en effet pas dit, et même si cela lui semblait illogique, c’était la seule raison qu’il percevait à une telle demande. On ne lui avait pas encore proposé de voyager avec lui par plaisir ou par envie de « se tenir compagnie ». C’était un concept bien éloigné de sa façon de vivre, presque en ermite. D’autant qu’il l’avait menacé, en général, les gens n’aimaient pas trop ça et prenait vite ombrage… Ce qui n’avait pas l’air d’être son cas. Drôle de femme. Il haussa les épaules.

« Soit. Je n’ai rien d’autre à faire de toute façon. »

Et faut dire que ça l’arrange bien de partir dehors, même sans comprendre pourquoi, au lieu de rester dans un endroit plein de gens.

Lorsqu’elle lui propose une autre fleur – il a toujours l’autre en main, en passant-, à condition d’être gentil avec ce grand sourire, Raël ne peut s’empêcher de grognouiller, lâchant un « Grumph. » Comme s’il était vexé, alors que ce n’est pas le cas, il ne sait juste pas vraiment quoi répondre excepté…

« Humpf, fais ce que tu veux, femme. »

Oui ne connaissait toujours pas son nom. Et il n’était pas le genre à les demander, souvent on lui disait quelque chose du genre pas femme, je m’appelle… avec un air vexé.

« Mais je vais dormir avant qu’on parte. Viens. »

Rythme nocturne, nous voilà. Et non ce n’était pas une invitation bizarre, tant qu’à faire, il allait juste lui montrer où se trouvaient les lieux pour se reposer. Au passage, lorsqu’il se retourna, il était possible de distinguer une forme arrondie partant de son coccyx, prouvant encore un peu qu’il n’était pas un terran.

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Face au fléau

Il est mon inverse. C'est assez drôle je trouve. J4ai pu constater avec le temps que bien souvent les gens se complètent parce qu'ils sont différents. Alors oui il faut des similitudes, il faut des objectifs communs, des idées, mais dans l'attitude c'est plus une complémentarité qu'un miroir que l'on retrouve. J'ai peut être trouvé une personne qui n'est pas mon miroir qui sait ?

Quand il me demande de le suivre, je ne pose pas de questions, je ne me sens effrayée, ni même en danger. Je pense que c'est son odeur. Ne riez pas, mais chaque personne possède sa propre odeur et si pourtant elle semble imperceptible, inconsciemment je la sens. Elle me met en confiance surtout que s'il voulait me tuer, il aurait pu tenter de le faire tout à l'heure.

" Je te suis homme, nous partirons quand tu seras près dans ce cas. "

En soi peut importe l'heure à laquelle nous partons vu que ce voyage va durer des jours. Je préfère un co-équipier en forme qui ne râle pas à cause de la fatigue, qu'un boulet aux pieds que je vais devoir supporter parce qu'il se plaint. En réalité, j'espère vraiment que ce voyage va bien se passer, je suis seule depuis des jours et la solitude commence à me peser. Autant je peux rester seule, autant parfois, parce que j'y suis habituée, la compagnie me fait du bien. J'espère aussi ne pas importuner mon nouveau compagnon, je ne souhaite pas être un fardeau ou même une enquiquineuse pour lui.

C'est au moment où il me tourne le dos que je remarque quelque chose "d'anormale" venant de lui. Il semblerait que son corps ait une forme bien étrange. Moi qui me posait la question de savoir à quelle race il appartient, je pense avoir ma réponse. Du coup, je suis super curieuse de voir le reste de son corps, de voir les parties de lui qui sont restées animales... ce n'est pas polie je sais mais la curiosité en moi est tellement grande que par n'importe quel moyen, je découvrirai cela. J'ai de la ressource et des astuces.

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