L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
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 L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]

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MessageSujet: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMar 7 Avr - 1:05

Noathis pouvait paraître bien loin à l'heure qui l'était, loin du monde et loin de tout. Cela faisait plusieurs mois qu'elle y était revenue, à la fois différente et identique, déterminée et résolue. Le monde changeait et elle le ressentait au fond du ventre comme une terreur sourde. L'angoisse. Elle l'avait saisi autant que la joie lorsqu'elle avait revu Sirion lorsqu'il lui expliqua qu'elles étaient ses résolutions. Tuer son frère. Tuer l'impérial une bonne fois pour toute. Mais après? Quel avenir? Quel destin? Et si son frère se montrait plus véloce? Pendant plusieurs mois, la jeune femme avait dû terrer ses questions pour son devoir d'Eryl. Une cruelle attente qui finit pourtant par avoir une fin ou plutôt une réponse. Un rumeur qui circulait, des on-dit, des murmures...

Après avoir rencontré un haut-prêtre et la reine de Canopée, Sighild avait fait route vers la grande capitale, discrète comme à son habitude, une ombre parmi la foule où elle pouvait se faire oublier d'un simple geste de la main. Cependant, si elle rendait autrui aveugle à sa présence, elle n'en était pas sourde de leurs propos. L'Impérial serait mort. Démégor aurait eu la tête fauchée et sa grande propriété aurait été la proie des flammes. Parfois certains disaient ne pas y croire, d'autres étaient prisonniers par la peur et la joie. Est-ce que le peuple serait libérer de la terreur séculaire que provoquait les Cavaliers ou bien allaient-ils hériter d'un leader plus terrible encore? Seulement, aucune réponse n'était précise mais une vérité avait été au moins dite : son frère était bien mort.

Sighild ne serait l'expliquer, ni l'exprimer mais elle savait. Le lien qui l'unissait à son frère avait été bel et bien rompu et un creux était né dans son cœur. De la rancœur, elle en avait eu énormément pour lui. Ses mensonges, ses actions, son abandon, ses choix... Mais il était son jumeau, sa moitié, une part d'elle-même qu'elle le voulait ou non. La douleur était réelle... mais nécessaire. Ekzékiel était mort pendant Taulmaril. Son alter ego Démégor était mort aujourd'hui. C'était enfin le point final d'un long chapitre. Cela allait être le début d'un nouveau.

Malgré les informations qui circulaient, les pensées véritables de l'Eryl étaient entièrement tournés vers Sirion. Et lui? Qu'était-il advenu de lui? On entendait tout et son contraire. Plutôt que de se laisser dévorer, la lhurgoyf préféra trouver le moyen de faire parvenir un message à ce dernier par le biais d'un oiseau. Le texte serait bien évidemment codé et la clef de ce code n'était connue que de Sirion lui-même, un petit jeu auquel ils s'étaient adonnés autrefois lorsque leurs jeunes années leur avaient permis d'être insouciant. Le texte était assez bref : une date approximative qui laissait comprendre qu'elle resterait plusieurs jours et un lieu. Pas de nom. Il reconnaîtrait son écriture.

Pour le lieu, elle choisit l'Auberge Rouge à Tyrhénium. C'était un endroit assez simple où personne ne posait jamais de question. Il suffisait de payer pour cela et l'aubergiste tenait à ce que cela resta ainsi. Un lieu tranquille. Cela en allait de sa réputation. Il ne donnait aucune information si on lui demandait si telle ou telle personne était dans les parages. Pour les visites autorisées, il fallait qu'il en soit informé pour indiquer où trouver la bonne personne, et il avait l'habitude. Mais c'était surtout non loin de la frontière avec Phelgra et elle savait que Sirion ne pourrait - s'il pouvait venir jusqu'à elle - s'écarter de trop... ou tout du moins, c'était ce qu'elle avait supposé.

Cela faisait déjà deux jours qu'elle se trouvait à l'auberge, deux jours où elle attendait et ne savait que penser. Elle n'était pas le genre de femme à se ronger les sangs mais elle n'avait jamais autant voulu revoir les yeux d'acier de son époux... époux.... elle avait encore du mal à ce dire que c'était réel. Assise et pensive sur un grand lit, elle contemplait sa main où prônait l'alliance qui lui avait offerte. Cela faisait déjà des mois... pourquoi diable cela paraissait plus pénible que les siècles qui les avaient séparés...

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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMar 7 Avr - 3:42

Il m'avait fallu quelques instants pour décoder la surprenante missive qui m'était parvenue par le biais d'un oiseau. Dieux ! Tant de siècles avaient passé depuis la dernière fois que j'avais vu cette écriture, ces mots dénués de sens pour quiconque d'autre que moi. La missive était brève : un lieu, une date assez vague et rien de plus, pas même un nom. Ce dernier n'aurait servi à rien de toute manière, il n'y avait qu'une autre personne en ce monde susceptible d'utiliser ce code : Jézabel. Je songeai avec un sourire vaguement ironique qu'il faudrait peut-être que je me résolve à l'appeler Sighild, puisque tel était le nom qu'elle s'était choisi en cet âge, mais était-ce bien important ? Je décidai que je lui poserai la question le moment venu, dans l'immédiat d'autres interrogations plus pressantes m'envahissaient l'esprit, dont la plus délicate : pouvais-je me permettre de m'absenter de Thémisto maintenant ? Question qui, si j'écoutais la part la plus impulsive de mon être, pouvait se poser autrement : pouvais-je me permettre de manquer cette occasion de revoir mon épouse ? Et la poser ainsi impliquait une réponse sans la moindre ambiguïté : c'était hors de question.

Malgré les diktats de mon coeur, je passai néanmoins les deux jours suivants à planifier méticuleusement mon absence afin qu'elle n'engendre pas un chaos que mon second serait dans l'impossibilité de gérer. L'armée était globalement sous contrôle, ce qui s'était avéré plus simple que prévu et avait démontré, si besoin était, à quel point Démégor avait perdu en influence ces dernières années. Bien sûr il y avait quelques têtes brûlées qui pleurnichaient ici et là, mais ils rentreraient promptement dans le rang ou en subiraient les funestes conséquences. Sans doute ma réputation de modération en avait-elle pris un coup : les gibets avaient fleuri, ces derniers jours, et les hurlements de ceux qui passaient à la question s'étaient quelque peu intensifiés, mais j'estimai que c'était un mal nécessaire. Pour le reste, le rassemblement d'une armée de quelques six mille cavaliers à Thémisto se déroulait sans accroc majeur, d'autant plus qu'ils étaient largement occupés avec l'édification des haras que j'avais ordonnée, le recrutement qui y était lié et le maintien de l'ordre dans la cité.

D'ici une quinzaine de jours les soldats seraient assez nombreux et les approvisionnements suffisants, il serait alors temps de mettre tout ce beau monde en marche. Mais d'ici là, hormis pour ce qui était des audiences innombrables infligées par tous les nantis du pays, qu'ils fussent politiciens, marchands ou officiers en mal de promotions, Thémisto pourrait fort bien se passer de moi. Par ailleurs, le voyage vers Tyrhénium me fournirait aussi l'occasion d'inspecter une partie de nos défenses le long des frontières avec Cimmeria et Eridania, je doutai qu'un nouveau conflit éclate actuellement mais on n'était jamais trop prudent. Enfin, nous avions des intérêts commerciaux avec la cité-état, certains méritaient d'être consolidés, d'autres pouvaient voir le jour avec la mise en place du haras. Évidemment l'envoi d'un émissaire aurait pu suffire, mais je n'étais pas un inconnu pour les puissants de Tyrhénium et passablement d'entre eux seraient très probablement dans de meilleures dispositions en m'ayant comme interlocuteur direct. Tous les Cavaliers n'appréciaient pas ma relative tempérance mais, pour ce qui était des dirigeants étrangers, c'était une toute autre affaire : ils savaient qu'avec moi la situation ne tournerait pas au bain de sang au moindre prétexte.

Ainsi, à l'aube du troisième jour après que j'aie reçu la laconique missive de ma chère et tendre, je me mis en route en direction de Tyrhénium avec une escorte d'une soixantaine de Cavaliers lourdement armés, tous munis d'une monture de rechange. Ils m'attendraient à la Tour Est, qui ferait une étape parfaite sur le chemin et que j'entendais bien ausculter de fond en comble, entrer avec une telle troupe sur le territoire de Fanel étant bien entendu hors de question. Bien plus que pour assurer ma protection, je m'étais la plupart du temps passé de chaperons lors de mes voyages et cela ne changerait pas, leur présence visait un but simple : informer clairement les bandes de malandrins qui sévissaient sur cet axe commercial majeur que le temps des festivités était révolu. Ils ne le savaient pas encore, mais il y aurait désormais de fréquentes patrouilles, les truands seraient pourchassés comme des bêtes nuisibles et éradiqués. Cela prendrait du temps et demanderait bien des efforts, je ne me faisais aucune illusion sur la question, mais cette chevauchée ouvertement martiale tiendrait lieu de premier - et dernier - avertissement.

En soi il était fréquent de croiser des groupes de Cavaliers sur les routes de Phelgra et, la plupart du temps, ils ne se souciaient nullement des marauds tant que ces derniers ne les ennuyaient pas. Mais cette fois serait différente : non seulement nous fîmes courir la rumeur dans les villages que nous traversions que les routes seraient désormais nettement plus surveillées, mais la troupe ne se contenterait pas de flâner en attendant que je revienne de Tyrhénium ; elle patrouillerait dans les environs de la Tour Est avec pour ordre de pendre tous les maraudeurs sur qui elle pourrait mettre la main. Ce qui ne représenterait sans doute qu'une poignée d'idiots, dont la moitié seraient probablement des innocents faute de véritables procès, mais le message passerait et c'était tout ce qui comptait pour l'instant.

Le rythme que j'imposai à cette cavalcade mit hommes et bêtes à rude épreuve, ce n'était pas un hasard si j'avais ordonné que tous aient un cheval de rechange, mais les petites natures n'avaient nulle place parmi les Cavaliers de Sharna et au soir du quatrième jour nous arrivâmes à la Tour Est. Je laissai là mes compagnons, avec des ordres précis aussi bien pour eux que pour l'officier en charge des lieux, puis poursuivis ma folle chevauchée en direction de Tyrhénium où je parvins le lendemain soir.

Je pris soin de dissimuler mon identité au moyen d'une cape munie d'une profonde capuche à l'entrée de la cité, n'ayant nul désir d'être reconnu pour le moment, et me dirigeai sans hésiter vers l'Auberge Pourpre. Au tenancier je lançai avec assurance, mais de manière à ce que lui seul entende :

"Vous avez une cliente du nom de Jézabel. Elle m'attend."

Vu le lieu et connaissant mon épouse, je supposai qu'elle ne s'était pas présentée sous le nom de Sighild et encore moins en tant qu'Eryl, mais plutôt sous son vrai nom, inconnu de presque tous aujourd'hui. L'aubergiste se gratta pensivement le menton en me dévisageant d'un air oscillant entre la suspicion et un doute auquel j'aurais presque pu croire si je ne le connaissais pas de longue date - bien que lui ne m'ait pas remis, ce qui n'avait rien d'étonnant - puis me demanda sèchement :

"Jézabel vous dites. Une dame aux cheveux noirs et aux yeux bleus ?"

"Presque : cheveux d'argent et regard d'or", lui répondis-je tranquillement.

"A l'étage. Deuxième porte à droite."

Je lui glissai discrètement quelques pièces, de quoi m'assurer sa discrétion, puis grimpai vivement les escaliers. Parvenu devant la porte je m'immobilisai un instant, presque surpris de sentir le rythme de mon coeur s'emballer. J'éprouvai un mélange détonnant d'exultation, de joie et, paradoxalement, d'anxiété. J'eus beau tenter de me raisonner, je ne gardai pas exactement un bon souvenir de la dernière fois où j'avais trucidé son frère jumeau et, bien qu'elle m'ait assuré lors de notre dernière rencontre qu'elle n'avait plus aucun lien fraternel avec Démégor... je ne pouvais m'empêcher d'être sourdement inquiet. Mais je n'avais pas fait tout ce chemin pour reculer maintenant, aussi poussai-je un discret soupir pour me détendre et frappai-je sans plus tergiverser à la porte.


Dernière édition par Sirion Le Preux le Mer 8 Avr - 9:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMar 7 Avr - 23:47

Sighild avait l'esprit ailleurs lorsque l'on toqua à la porte, les yeux rivés sur la bague qui habillait son doigts et dont elle caressait le métal délicatement. Elle eut un petit sursaut lorsque le bois résonna dans sa chambre et se redressa un peu. Oh! Elle savait pertinemment qui se trouvait derrière et malgré tout, une étrange anxiété l'habitait. Il n'y avait pourtant pas de raison, n'est-ce pas?

" C'est ouvert. "

La voix sombre de la lhurgoyf annonça clairement et sobrement qu'il était libre d'entrer, ne doutant pas une seule seconde de l'identité de l'homme qui se présenta avec une lourde capuche sur le visage. A cet instant, elle se leva lentement alors qu'il ferma la porte derrière lui, le cherchant du regard comme pour capter son attention. Il y avait au fond de ses yeux de la tristesse, de l'inquiétude mais aussi une joie indicible de le retrouver malgré les évènements. Immobile, elle n'osa pas faire un pas.

" Il... il est bien mort, n'est-ce pas? "

Entendre les rumeurs était une chose, l'entendre de sa bouche en était une autre. Jézabel ne le quitta pas des yeux une seule seconde, toujours droite et impérieuse comme si elle attendait que le couperet lui trancha la nuque tout en demeurant digne.

" Tu as... réussi? Tu m'es revenu? "

Elle ne saurait trop dire si cela tenait du miracle et bien qu'elle n'avait jamais douté des capacités martiales de son amant, elle avait toujours eu des doutes sur les coups tordus possibles de son frère. Il avait été un homme intelligent, bien qu'aveuglé par sa haine. Il s'était laissé mourir la première fois pour mieux détruire la relation que cette dernière possédait avec Sirion. N'aurait-il pas été capable de mettre en place un plan tout aussi malsain?

La jeune femme finit par s'avancer dans la direction de son jeune époux avec un peu d'hésitation. Non pas qu'elle était effrayée, mais elle se retenait pour ne pas céder et se laisser saisir par l'émotion et la vague de soulagement qui commençait à la submerger. Cela faisait des mois qu'elle ne l'avait pas vu. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas entendu le son de sa voix. Arrivée à sa hauteur, elle passa sa main sur son visage, lui caressant la joue délicatement avant d'essayer de sourire.

" Nous sommes enfin libres. "

Libre de l'influence néfaste de Ekzékiel, mais encore enchainé à leurs responsabilités respectives. Toutefois, les épreuves qui les attendraient lui paraitraient alors bien moins lourdes à porter sans l'épée de Damoclès que représentait son frère. Finalement, elle se rapprocha de lui et l'embrassa comme une épouse à son mari, et lorsque ses lèvres quittèrent sa bouche, elle demeura tout contre lui.

" Tu m'as manqué. "

Diablement sans doute et bien plus qu'elle ne le pensait depuis qu'elle l'avait retrouvé.

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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMer 8 Avr - 16:07

Une voix, que j'aurais reconnue entre mille, m'annonça laconiquement que c'était ouvert. Était-ce mon imagination, à moins que ce ne fut dû à l'épaisseur du battant, ou le ton employé était-il plus sombre que de coutume ? Je n'aurais su le dire, mais c'est prêt à tout que j'ouvris doucement la porte.

Jézabel était assise sur le grand lit qui occupait une bonne partie de la chambre, jouant songeusement avec l'anneau que je lui avais offert pour notre mariage. Nul sourire n'éclairait son visage alors que je refermai la porte derrière moi et qu'elle se levait lentement en me fixant. Je repoussai la capuche qui dissimulait mes traits et plongeai le regard dans le sien, cherchant à déceler des signes susceptibles de m'indiquer son humeur. La tristesse y était bien présente, teintée d'anxiété me sembla-t-il, mais j'y distinguai aussi un éclat paradoxal de joie qui me rasséréna quelque peu. Comme statufiée, royale pourtant, elle me demanda s'il était bien mort puis, une seconde plus tard et avec une légère hésitation, si j'avais réussi et lui étais revenu. J'inclinai gravement le visage et lui répondis avec un calme que j'étais loin d'éprouver intérieurement :

"Oui, c'est terminé. Démégor n'est plus."

Démégor, pas Ekzékiel. La différence pouvait sembler mince mais, à mes yeux elle ne l'était pas. Je lui avais demandé, quelques mois plus tôt, si elle considérait toujours le Gorgoroth revenu des morts comme son frère. M'eut-elle alors répondu par l'affirmative que tout aurait été différent, mais elle m'avait affirmé qu'Ekzékiel était mort à la fin de la guerre de Taulmaril. Je n'étais pas dupe pour autant, la peine que je lisais dans ses prunelles d'ambre disait assez que les choses n'étaient pas aussi simples. Je ne pouvais qu'imaginer vaguement la force du lien qui les avait unis. Comment aurait-il pu en être autrement, alors que je ne me souvenais pas même du visage de ma mère ? Je n'avais jamais eu de famille et le seul être que j'aie jamais considéré comme un véritable ami m'avait odieusement trahi, ce qui m'avait incité à fuir comme la peste tout attachement à qui que ce fut. Il y avait une exception, pourtant, et elle se tenait juste devant moi. Fière et lointaine, d'une certaine façon du moins car elle n'avait pas seulement fait un pas vers moi, elle me semblait à cet instant aussi inaccessible que si elle s'était trouvée sur un autre monde.

J'aurais été bien en peine de dire combien de temps s'écoula ainsi, à nous regarder en chiens de faïence, si on me l'avait demandé. Le temps semblait s'être arrêté, et moi qui ne craignais aucun être vivant en ce monde je n'osai esquisser le moindre geste, comme si le plus petit mouvement eut pu la faire disparaître à jamais. Cela pouvait sembler ridicule, mais... c'était déjà arrivé et la seule idée de pouvoir la perdre à nouveau me tétanisait littéralement. Enfin, le temps reprit son cours normal lorsque, hésitante, Jézabel finit par s'avancer vers moi. S'efforçant bravement de sourire, elle leva une main pour caresser mon visage et murmura que nous étions enfin libres. Je tournai légèrement la tête pour embrasser le creux de sa main, sans détacher mes prunelles des siennes pour autant, puis lui répondis dans un souffle :

"Je suis désolé, Jézabel."

Désolé de la peine que je la savais éprouver, désolé que les choses aient dû s'achever ainsi, par la seconde mort de son jumeau. Je n'avais éprouvé aucune joie à le terrasser, mais il ne m'avait laissé d'autre choix. Enfin, si, j'aurais pu le fuir, fuir le passé et refaire ma vie quelque part, mais cela n'aurait été qu'un sursis. Démégor me haïssait trop, désirait trop sa soeur, tôt ou tard il nous aurait retrouvés et je préférai ne pas imaginer ce qui aurait alors pu se produire. Non, pour le meilleur ou pour le pire j'avais fait la seule chose à faire et, comme venait de le dire Jézabel, nous étions libres désormais. Une liberté toute relative bien sûr, elle était à la tête des Eryllis et moi à celle des Cavaliers de Sharna, toute l'immensité d'Eridania se dressait et se dresserait entre nous. Mais cela n'avait guère d'importance, le monde avait toujours semblé conspirer pour nous séparer et, pourtant, nous étions là, ensemble. Enfin, nous nous étreignîmes et nous embrassâmes comme les époux que nous étions, ce qui chassa toutes les questions, les doutes, comme brume au vent. Blottie contre moi, Jézabel déclara ensuite que je lui avais manqué, à quoi je rétorquai avec un soupçon de malice :

"J'espère bien !"

La réciproque était toute aussi vraie, il ne s'était pas écoulé un jour sans que je me languisse de la revoir, mais j'avais mieux que des mots pour le lui démontrer. Sans doute aurions-nous bien des choses à nous dire, mais les quelques heures suivantes n'appartiendraient qu'à nous. Le monde attendrait.


Dernière édition par Sirion Le Preux le Jeu 9 Avr - 2:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeJeu 9 Avr - 2:22

C'était terminé. Ce fut ainsi que le rideau final tomba sur ce dernier acte. Son frère faisait maintenant bel et bien parti de leur passé. Il ne serait plus une ombre, plus un spectre, plus une culpabilité, plus une angoisse. Il avait eu la chance de posséder deux vies, et il les avait gâchés. Il n'était pas un homme à plaindre, il n'était pas un homme à pleurer. Pourtant sa jumelle avait autrefois versé des larmes pour le frère perdu, mais elle ne le ferait pas pour le cavalier déchu. Cependant, cela faisait étrange d'entendre ces mots. C'était terminé. Tout paraissait presque irréel.

Après s'être approchée de son jeune époux, elle lui caressa le visage du bout des doigts et accueillit dans la paume de sa main la chaleur de l'un de ses baisers. Un petit sourire apparut sur ses traits alors qui lui exprima sa peine qui faisait échos à la sienne. Mais la jeune femme secoua négativement la tête.

"Tu n'as pas à l'être. Nous n'avons pas à l'être. Ses choix l'ont conduit à cette fin inéluctable. "

Avec le recul, elle pouvait soulager sa conscience avec ces paroles bien qu'elle porterait toujours en elle une forme de culpabilité pour ne pas avoir agi quand elle l'aurait pu, quand il était vivant et lhurgoyf. Mais elle n'avait pas eu la force de caractère qu'elle possédait aujourd'hui et elle ne pouvait résolument s'enfermer dans ses souvenirs lointains. Son avenir se tenait devant elle. Son amant. Son époux. Son ami. Son cavalier. Il avait toujours eu l'étrange capacité de lui donner de l'optimisme, de lui donner de l'espoir pour elle-même et l'incroyable idée qu'elle pouvait tout espérer du monde, même le bonheur.

Lorsqu'elle plongea son visage vers le sien pour lui voler un baiser et qui lui fut rendu par la même intensité, cela chassa toutes ses angoisses et ses incertitudes. Cela balayait tout de manière instantanée. Mais alors qu'elle laissa échapper par de brefs mots son ressenti de femme éloignée, Sirion ne manqua pas de faire preuve d'un humour qui la fit sourire. S'éloignant un peu pour le regarder, elle lui rendit sa malice.

" Tu me tiens peut-être par une alliance cavalier, mais sache que je reste sauvage. Pour me tenir pour acquise, il te faudra te montrer toujours aussi résolu et ne pas manquer à ce devoir. "

Le sourire de la jeune femme s'étira alors qu'elle l'attira ce dernier vers elle par sa cape. Elle finit par se détendre et laisser échapper un petit rire léger.

" Tu me dois une lune de miel, amour. J'espère que ton voyage ne t'as pas trop usé. "

Le temps se suspendit une nouvelle fois pour les jeunes mariés de l'ombre, les heures coulèrent comme s'il en était des jours, comblant la fièvre de l'attente et du désir de se revoir dans le petit écrin de temps qu'ils possédaient. La politique et les ordres attendaient un peu, mis en aparté pour leur laisser le temps de s’apprivoiser à nouveau. Un peu de douceur avant le retour brutal à la réalité, un peu de chaleur avant le claquement du métal froid des armes.

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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMar 14 Avr - 1:16

Jézabel sourit légèrement lorsque je lui dis combien j'étais désolé et me rétorqua que nous n'avions pas à l'être, que c'étaient les choix de son frère qui avaient mené à cette fin inexorable. Elle avait raison, au moins en partie, car nous avions fait des choix aussi et ils avaient influencé le cours des choses. Je gardai néanmoins cette pensée pour moi, certain qu'elle en avait également conscience et, surtout, ne souhaitant pas m'attarder plus que strictement nécessaire sur ce sujet que je savais toujours douloureux pour elle. Quelques instants plus tard nous abordâmes un sujet moins épineux et je taquinai mon épouse qui me rétorqua sur le même ton en s'écartant un peu :

"Tu me tiens peut-être par une alliance cavalier, mais sache que je reste sauvage. Pour me tenir pour acquise, il te faudra te montrer toujours aussi résolu et ne pas manquer à ce devoir."

Après m'avoir attrapé par la cape que je n'avais pas eu le temps d'enlever, elle se détendit enfin et ajouta que je lui devais toujours une lune de miel et qu'elle espérait que le voyage ne m'avait pas trop épuisé. Je laissai échapper un léger rire, la contemplai une seconde en silence puis lui répondis avec une moue amusée :

"Le jour où une petite ballade à cheval sera capable d'amoindrir mon désir pour toi... hâte-toi de changer d'époux !"

Ladite ballade aurait pu mettre à mal plus d'un homme robuste, en réalité, mais l'équitation n'avait plus guère de secrets pour moi et mes montures n'avaient rien de rosses capricieuses promptes à user leur cavalier en n'en faisant qu'à leur tête. Et puis, j'avais attendu, espéré, ces retrouvailles des mois durant, sans doute était-ce cette perspective qui m'avait permis de survivre au combat contre mon terrible adversaire. Mais je chassai ce souvenir et ajoutai en réponse à sa première pique tout en me débarrassant avec plaisir de ma cape et de ma pesante cotte de maille :

"Et fais de même s'il m'arrivait de te considérer comme acquise, tant qu'à faire, car seul un sot se croirait capable de tenir le vent avec une babiole d'or."

Ces alliances que nous portions étaient des symboles, ni plus ni moins, en aucun cas un acte de "propriété". Mais elle connaissait très bien ma pensée à ce propos, tout cela n'était que plaisanteries destinées à détendre un peu l'atmosphère, à dissiper les dernières ombres qu'Ekzékiel avait si longtemps fait planer sur nous.

Les heures suivantes s'écoulèrent, à la fois longues comme des siècles et courtes comme des secondes. Quelques instants hors du monde et de ses aléas, quelques instant où l'univers se résumait au cocon improvisé d'une chambre d'auberge. J'aurais voulu que cela dure éternellement, mais le monde ne se pliait jamais aux caprices des mortels, ainsi que nous le savions tous deux, et c'était peut-être ce qui faisait la valeur inestimable de ce moment d'intimité.

Quoi qu'il en soit cela me fit un bien immense de cesser un moment de penser aux cavaliers, à Phelgra et à mes nouvelles responsabilités. Cela me permettait de prendre un recul qu'il était difficile d'avoir en étant sans cesse sollicité, confronté en permanence à des êtres qui n'attendaient qu'un prétexte, une faille, pour me planter un poignard dans le dos. Il n'y avait qu'avec elle que je pouvais me permettre de baisser mes défenses, d'être véritablement moi-même. Je savourai ce sentiment de liberté durant de longues minutes, envahi de cette apaisante langueur qui suit parfois l'acte d'amour, puis lui demandai à mi-voix :

"Raconte-moi ce que tu as fait depuis la dernière fois que nous nous sommes vus, veux-tu ? Es-tu retournée à Noathis ?"

Puis, après une seconde de réflexion, j'ajoutai songeusement :

"Ah, je me demandais aussi... tu trouveras sans doute ma question idiote mais... dois-je t’appeler Sighild maintenant ?"

Inutile de préciser que cela me ferait une étrange impression mais, après tout, si c'était le nom qu'elle s'était choisie en cet âge...
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMer 15 Avr - 22:51

Lorsque l'Eryl se trouvait en présence de Sirion, elle avait encore l'impression que ces instants étaient irréels pour la simple raison qu'elle avait l'impression d'être une autre dans ces bras. Elle abandonnait en partie le masque de la guerrière, elle abandonnait le poids de la charge qui pesait sur ses épaules, elle devenait simplement une femme comme les autres.... et en ce jour, une simple épouse. Même cela, elle avait encore du mal à véritablement le réaliser. Toutefois, contrairement au reste, son alliance ne lui pesait pas.

Son sourire devenait de plus en plus chaleureux en la compagnie du cavalier, et plus les minutes passaient, plus elle se détendait véritablement sans se soucier du monde qui l'entourait. Profiter. Profiter du temps qu'ils leur étaient imparties étaient la seule chose qui comptait, alors la nuit fut douce, fiévreuse, chaleureuse, assez pour que celui qui avait toujours eu la main sur son cœur s'encra dans sa chair et lui permit de supporter leur séparation prochaine.

Après que les heures s'écoulèrent et que la tempête de leurs sentiments laissèrent place à la paix de l'âme, la lhurgoyf se blottit contre son époux, laissant ses doigts danser sur sa peau alors qu'elle laissait ses pensées vagabonder jusqu'à ce que Sirion la sortit de ses songes. Elle arrêta subitement ses mouvements et finit par lui répondre d'une voix teintée de réflexion.

" Mmmm... et bien... je suis en effet rentrée à Noathis mais je n'ai pu y rester trop longtemps. J'ai reçu une lettre de la Reine de Canopée qui désirait s'entretenir avec moi. Nous avons parlé de choses et d'autres mais j'étais heureuse d'avoir pu constaté que malgré sa fonction, elle possède toujours une bonne opinion de mes sœurs. "

La jeune femme se remit à réfléchir.

" J'ai eu également l'occasion de rencontrer le Haut-prêtre de Delil. Il semblait très perturbé par les évènements de la convergence. Il aurait vu un avenir qui l'inquiétait... un monde sans magie d'après ce qu'il avait dit... "

Était-ce peut-être l'âge ou l'expérience, mais contrairement au jeune terran religieux, cette possible vision du futur de l'avait pas mis en émoi. elle n'y était même pas inquiète du tout. Si sa magie lui était largement utile, elle avait toujours fait en sorte de n'être dépendante de rien pour ne jamais se laisser au dépourvu, y compris la magie. D'ailleurs, c'était le genre de leçon qu'elle enseignait aux autres Eryllis, apprendre à ne compter que sur elle, et elle seule. Les armes, la magie, tout cela... tout cela pouvait très facilement être ôté.

Changeant subitement de sujet de conversation, Sighild se mit à rire quand Sirion lui demanda comment l'appeler. Elle releva la tête dans sa direction et lui sourit.

" Je trouve en effet la question un peu ridicule. "

A cet instant, elle passa sa main dans ces cheveux pour lui dégager le front.

" Tu es libre de m'appeler comme tu le sens. Sighild, Jézabel... ce n'est pas mon nom qui me définie. "

Elle déposa un petit baiser sur ses lèvres avant de se rallonger.

" Lorsque j'ai rejoins les Eryllis, on m'a obligé à choisir un nouveau nom de baptême. Cela avait principalement une portée symbolique pour montrer que nous laissons notre passé derrière nous, que nous devenions de nouvelles femmes.... je dois avouer ne pas avoir trouvé mieux que celui-là... Sighild... "

A l'époque, la lhurgoyf n'avait pas réfléchi des lustres pour changer d'identité... mais bel et bien sur la façon dont elle pourrait prendre part à l'aventure, changer de vie. Ce fut ce qui lui parut le plus compliqué, sans compter le fait que l'on eut penser à elle pour le poste d'Eryl. Elle ne l'avait pas voulu non plus et elle y demeurait encore.

" De... ton côté? Je suppose que tu es à présent le nouvel Impérial... beaucoup de choses t'attende... "

Et peut-être pas les meilleures malheureusement. Cela était déjà la même chose à l'époque où elle n'était qu'une mercenaire phelgranne, alors aujourd'hui? Après des siècles de terreurs, Jézabel n'avait pas la naïveté de croire que Sirion pourrait immédiatement changer de cap sans créer plus de conflits internes. Démégor avait été au pouvoir depuis longtemps et même s'il avait perdu en influence, les idéaux guerriers des cavaliers étaient toujours bien encrés.
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeDim 19 Avr - 2:22

Mon Aimée me répondit, désormais aussi détendue que je l'étais, qu'elle était bien retournée à Noathis mais ne s'y était pas attardée. Elle avait en effet reçu une lettre de la Reine de Canopée, désireuse de s'entretenir avec elle. Si Jézabel n'entra pas dans les détails, elle précisa qu'elle avait été heureuse de constater que Viwien avait conservé une bonne opinion de ses anciennes soeurs Eryllis. Je savais que la Reine Sindarine avait officiellement rompu les liens avec les Eryllis peu après l'accession au trône de Mannus, suivant en cela l'avis de certains de ses conseillers bien qu'elle-même eut semblé réticente selon les rapports qui m'avaient été faits de ces événements. Cela ne m'étonna donc pas outre mesure que Viwien ait conservé son amitié aux femmes de la forêt, mais je m'interrogeai sur l'avenir de leurs relations. Non que cela eut une importance cruciale pour Phelgra et les Cavaliers, mais cela en avait pour mon épouse et l'indépendance de celles qui étaient devenues ses protégées. Je gardai cependant mes questions pour moi, au moins le temps de laisser Jézabel achever de me relater la manière dont elle avait occupé son temps depuis notre dernière rencontre.

Après un instant de réflexion, elle évoqua une rencontre avec le haut-prêtre de Delil, un certain Duscisio Balibe si ma mémoire était bonne, qui s'était montré fort inquiet d'événements s'étant déroulés durant la convergence. Il aurait en effet vu un avenir sans magie... L'idée même m'aurait parue loufoque quelques mois plus tôt, mais il avait neigé en Argyrei, des oiseaux étaient tombés du ciel sans raison, par milliers, aux environs de Canopée ; avant cela il y avait eu l'éveil des colosses, des épidémies sorties de nulle part se répandaient sur le monde, toutes choses qui m'incitaient à la prudence quand il s'agissait de déterminer la probabilité qu'une chose arrive ou non. En tout cas l'idée ne semblait pas troubler plus que ça mon épouse, mais je remarquai tout de même à mi-voix, songeur :

"Si cela devait arriver, le visage du monde en serait profondément changé, je pense. Quantité d'artisans, de guérisseurs et autres, ne sont en mesure de pratiquer leurs arts que grâce à leurs magies. Les économies des "royaumes" vacilleraient, à commencer par la vôtre puisque les pierres de sphènes constituent une de vos sources principales de revenus et qu'elles perdraient quasiment toute valeur."

Je ne doutai pas qu'elles seraient capables de faire sans, la forêt suffirait à subvenir à l'essentiel de leurs besoins, mais l'impact n'aurait néanmoins rien de négligeable. Une seconde plus tard, je haussai les épaules avec un certain fatalisme : cela n'arriverait probablement jamais, et si d'aventure cela se produisait personne n'y pourrait rien, il faudrait faire avec.

A ma question suivante, sans aucun rapport avec ce qui précédait puisque je lui demandai de quel elle souhaitait que j'use avec elle, Jézabel se mit à rire, trouvant effectivement ma question un peu ridicule. Elle ajouta que je pouvais user du nom que je voulais, que ce n'était pas cela qui la définissait et qu'elle n'avait pas trouvé mieux lorsqu'elle avait été contrainte d'en choisir un nouveau lors de son intégration chez les Eryllis. Cela afin de symboliser l'abandon de leurs vies passées, me précisa-t-elle. Avec un léger sourire vaguement contrit, je lui rétorquai :

"C'est que je ne connais pas grand chose à vos coutumes, je me demandais si c'était toi qui avait désiré prendre ce nouveau nom pour... tourner la page. Je l'aime bien, soit dit en passant, il faut juste que je m'y fasse."

Je l'embrassai tendrement puis ajoutai avec un soupçon de malice :

"Je te nommerai Jézabel en privé et Sighild en public, ainsi tout le monde sera content."

Puis, inhabituellement hésitante, elle me demanda :

"De... ton côté? Je suppose que tu es à présent le nouvel Impérial... beaucoup de choses t'attendent..."

Et à en juger par son expression ce "beaucoup de choses" n'impliquait rien de très joyeux. Je réalisai à cet instant qu'elle avait au mieux entendu des rumeurs incertaines à ce propos, c'était bien trop récent pour que des nouvelles fiables se soit répandues dans les pays alentours. J'inclinai légèrement la tête en guise d'assentiment, toute trace de légèreté ayant disparu de mes traits, et dessinai amoureusement les contours de son beau visage du bout des doigts :

"En effet. J'ai longuement hésité... te rejoindre à Noathis et vivre loin de Phelgra était plus que tentant mais... les Cavaliers ne doivent pas tomber sous le joug d'un dément pire que ne l'était Démégor. Je ne veux pas d'une nouvelle Taulmaril, à aucun prix."

Je n'avais nul besoin de lui expliquer pourquoi, elle l'avait vécue à mes côtés et ce n'étaient de bons souvenirs pour aucun de nous. Après un instant de silence, je repris sombrement :

"Phelgra est dans un état lamentable. Ce n'est pas un pays, c'est un cloaque dans lequel des rats refuseraient de vivre. Je vais me battre pour que cela change, et puissent les Dieux prendre en pitié ceux qui tenteront de s'y opposer."

Je ne craignais pas de lui dévoiler la part ténébreuse, glaciale et calculatrice, que je tenais la plupart du temps soigneusement enchaînée, dissimulée dans les tréfonds de mon être. Jézabel la connaissait fort bien, c'était en partie grâce à elle que nous avions survécu à la guerre de Taulmaril... Cela ne dura qu'un bref instant, je la chassai d'un effort de volonté et poursuivis comme si de rien n'était, un léger sourire aux lèvres :

"J'aurais besoin de ton aide, d'ailleurs, mais nous verrons cela plus tard. Dans le registre questions bêtes, j'en ai encore une en stock : avons-nous encore une raison de taire notre union ? Non que j'aie l'intention de le clamer sur les toits mais je pense que cette question dépasse nos deux petites personnes, du fait de nos positions respectives, et qu'elle doit être posée."
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeDim 26 Avr - 23:34

Lorsque la jeune femme évoqua un monde sans magie, cela semblait laisser son jeune époux songeur. Il lui parla des conséquences néfastes de cette disparition, notamment sur la fin des magies bénéfiques rappelant à quel point le monde se reposait dessus, mais aussi l'effondrement de la plupart des cités riches. Mais un petit sourire apparut sur son visage lorsqu'il évoqua que les amazones elle-même seraient impactés avec la perte de la valeur marchande des pierres.

" Si les pierres n'ont plus aucune valeur, alors le monde ne cherchera pas à les piller à Noathis. Cela me conviendrait bien mieux que le prix que nous pouvons parfois en tirer. De plus, nous aurons l'avantage sur les sociétés voisines car nous ne nous sommes pas construites sur l'Empire des dias. Nous vivons déjà de la terre, de ces ressources. Cela ne changerait fondamentalement que peu notre mode de vie. Toutefois, je conviens que je ne fais que prêcher là la survie des mes sœurs et mon discours doit te paraître bien égoïste. "

A ces mots, la lhurgoyf se lova contre son amant, l'écoutant simplement parler car sa voix lui était apaisante. Elle accueillit son baiser et son sourire malicieux avec un grand sourire complice. Qu'importe le nom qui lui donnait, tant que son âme et son cœur lui appartenait.

Elle écouta ensuite lui répondre à sa question, celle des conséquences de son poste, celle que lui imposait le règlement des Cavaliers de Sharna. Son explication était la plus logique et la plus raisonnable : garder la place de son frère pour éviter qu'un fou ne l'obtint et imposa une nouvelle dictature plus violente que son prédécesseur. Sirion avait toujours été le plus intelligent des trois, le plus sage également, car à ne pas le croire, Sighild pouvait se révéler aussi impétueuse que son jumeau ne le fut, même imprudente. Peut-être pourrait-on dire la plus têtue?

Toutefois, alors que le lhurgoyf lui décrivait Phelgra dans son plus triste portrait, un petit sourire énigmatique apparut sur son visage.

" Tu as toujours été un homme ambitieux... "

A ces paroles, Sighild se retourna sur le ventre, croisant ses bras et y reposant sa tête tournée en direction de son cavalier de mari.

" ... ainsi qu'un homme plus acharné que les apparences le laissent suggérer. Je ne doute pas une seule seconde qu'il doit être bien mauvais de t'avoir comme adversaire."

Une esquisse malicieuse illumina ses traits, avant que celui-ci ne disparût pour laisser une expression un peu plus embêtée. La question sur l'officialisation de leur mariage pouvait naturellement se poser. Personne n'était au courant, ou en tout cas, dans l'environnement proche de l'amazone. Elle laissa échapper un petit soupir.

" Bien que je sois fière que tu sois mon époux, il me paraîtrait encore malvenu que cette information s'échappe. Je n'ai pas encore eu l'occasion de régler quelques problèmes internes aux Eryllis qui devraient à minima rendre la chose acceptable.... bien que en l'état, les cavaliers ne demeurent pas en sainteté quelque soit le royaume. C'est d'ailleurs ce que je crains le plus. "

Les yeux ambrés de la surprenante lhurgoyf se posèrent sur Sirion.

" Au jour d'aujourd'hui, et même avec la mort de Démégor, les cavaliers se trainent une mauvaise réputation. En cela, je ne peux associer les Eryllis à ta caste mon amour. Mais il n'y a pas que cela. Crois-le ou non, mais je suis en bon terme avec Thimothée Mannus. Il est... "

La jeune femme prit un air un peu plus réfléchi.

" ... un terran intéressant. Toutefois, il agira toujours pour son peuple. S'il venait à apprendre une forme d'alliance entre les Cavaliers et les Eryllis, cela donnerait l'image que nous prenons en tenaille son royaume. Politiquement, je ne peux prendre le risque qu'il nous voit comme une menace. Cela anéantirait mes efforts de négociation d'il y a deux ans. "

Une nouvelle fois, la guerrière de Noathis laissa échapper un soupir.

" Mais si je vois que ma position met en danger les Eryllis parce que je t'ai choisi alors... alors je me résoudrais... à tout simplement les quitter. "

Depuis le temps qu'elle demeurait à la tête de la caste, l'idée lui avait mainte fois traversé l'esprit. Mais fallait-il encore trouver une personne capable de prendre sa succession, bien que ce temps n'était pas encore arrivé.

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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeLun 27 Avr - 21:20

Lorsque j'évoquai les conséquences que la disparition de la magie pourrait avoir sur les Eryllis, Jézabel se fendit d'un petit sourire et me rétorqua en substance que cela l'arrangerait puisqu'elles ne susciteraient plus la convoitise. Cela ne changerait que peu leur mode de vie, ajouta-t-elle, puisque leur société ne reposait pas sur les dias mais sur ce que la terre leur fournissait. Si j'étais d'accord pour le dernier point, je l'étais moins pour le premier et j'émis un petit reniflement de dérision avant de lui rétorquer :

"Les êtres n'ont jamais manqué de prétextes pour s'approprier ce qui ne leur appartient pas, Amour. S'ils ne convoitaient plus les pierres de sphène ils convoiteraient les métaux précieux de Noathis, ses arbres, ses herbes rares ou tout simplement des terres."

Elle avait aussi supposé que son discours devait me paraître bien égoïste puisqu'elle ne prenait somme toute en compte que le bien de ses soeurs Eryllis. Je haussai légèrement les épaules à ces propos :

"On protège ce que l'on aime, le reste passe après."

J'évoquai ensuite la situation de Phelgra et ma pensée à son propos, ce qui me valut un mystérieux sourire de ma compagne qui remarqua que j'avais toujours été ambitieux, plus acharné qu'il n'y paraissait et que je faisais certainement un détestable adversaire. Amusé, je lui répondis avec malice :

"Il fallait bien ça, pour avoir une chance de te marier, ma belle."

Ma question concernant le secret entourant notre union sembla en revanche l'ennuyer et c'est avec un petit soupir qu'elle me répondit que, bien qu'elle fusse fière que je sois son époux, il serait encore malvenu que cela soit rendu public. Il lui fallait au préalable régler quelques points au sein de sa caste afin de rendre cela acceptable, mais ce n'était pas vraiment ce qui lui posait problème dans le fond. Le réel souci était l’exécrable réputation des Cavaliers ainsi que les états d'âme de Mannus, qui pourrait se sentir pris en tenaille si nos liens venaient à être connus. Elle précisa que, si étonnant que cela puisse me paraître, elle était en bons termes avec le roi d'Eridania qu'elle trouvait intéressant. Très logiquement, elle ajouta qu'elle ne pouvait prendre le risque de se le mettre à dos, ce que je ne pouvais qu'approuver car cela aurait effectivement pu s'avérer désastreux pour les Errylis. Avec un nouveau soupir, elle acheva en disant que si notre union venait à mettre ses Soeurs en péril, elle se résoudrait simplement à les quitter. Je fronçai les sourcils à ces derniers mots et lui répondis doucement :

"Il n'en est pas question. Cela te rendrait malheureuse, et si tu n'es pas heureuse je ne le suis pas non plus."

Je repoussai délicatement une mèche de sa chevelure pour dégager son visage et la contemplai tendrement en silence durant quelque secondes avant de poursuivre :

"Vous mettre Eridania à dos serait une erreur stratégique majeure, j'en conviens aisément. Mais, Aimée, ne baisse pas ta garde avec ce Mannus. Tu sais comme moi à quel point les Terrans sont versatiles et éphémères."

Combien de rois avions-nous vu défiler en quelques neuf siècles ? Combien de changements radicaux de politique, parfois au sein d'un même règne ? Je n'apprenais rien à Jézabel en parlant ainsi, bien sûr, mais j'avais le sentiment qu'une petite piqûre de rappel n'était pas totalement inutile à cet instant. Je plongeai mon regard dans celui de mon épouse pour ajouter avec une inébranlable assurance :

"Ce qui est certain c'est que ce Mannus ne nous séparera pas comme ton frère l'a fait en faisant peser sur nous une quelconque menace. Je n'ai rien contre lui, mais s'il se met entre nous, volontairement ou pas..."

Son armée ne le protégerait pas de moi s'il commettait cette erreur, rien ne le pourrait. Mais cela n'arriverait pas, j'allais y veiller :

"Je ne peux rien concernant tes Soeurs, mais pour ce qui est de Phelgra...donne-moi un an. Alors nous reparlerons de tout cela."

J'avais eu tout le temps de réfléchir à la stratégie que j'allais déployer dans les temps à venir, mais la réalité se plie rarement aux plans comme on le voudrait et j'étais très conscient que certaines étapes seraient extrêmement délicates à négocier. Mais si dans un an je n'étais pas parvenu à poser de nouvelles bases, force me serait alors d'admettre que j'avais échoué. Chassant cette idée de mon esprit, je repris posément :

"Pour l'heure, tout ce que je te demande, ce que je demande aux Eryllis, c'est de nous fournir discrètement des herbes médicinales pour le peuple de Phelgra. Les épidémies successives ont réduit nos stocks à néant et la plupart des herbes nécessaires ne poussent pas, ou peu, sur notre sol. En échange, je peux te proposer des chevaux comme tu n'en trouveras nulle part ailleurs, des armes et armures des forges d'Umbriel et, surtout, je peux faire en sorte que les femmes de Phelgra qui le désirent puissent vous rejoindre en toute sécurité. Personne n'a besoin d'être au courant, j'ai des relations avec des marchands sûrs d'Argyrei, ils pourraient sans mal assurer le transport et rien ne permettrait de faire un lien entre nos castes. Qu'en dis-tu ?"

Cela me faisait vraiment bizarre de parler de telles choses avec Jézabel, mais nous avions tout deux des responsabilités, des engagements, qu'il nous faudrait concilier avec notre vie de couple. J'espérai de tout coeur que nous y parviendrions sans trop de heurts...


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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeMer 6 Mai - 18:51

La jeune femme ne put se défaire d'un petit soupir à l'écoute des paroles de son époux. il avait sans doute raison et peut-être qu'elle faisait part d'un trop grand optimisme. Elle était mieux placée que quiconque pour savoir que les richesses de Noathis n'étaient réellement ces pierres, mais toute sa faune et sa flore dont elle luttait pour la préservation.

" Mmmm... je suis incapable de te contredire. "

Un sourire se dessina sur son visage. Jézabel avouerait sans honte que Sirion était le plus intelligent des deux lhurgoyfs, ou le plus avisé. Elle le savait de bons conseils et parfois, elle se disait qu'il aurait pu être un bon éclari et un homme savant s'il n'avait pas choisi les armes, si leur vie avait été différente. Mais elle? Elle ne se voyait difficilement autrement qu'une guerrière ou une mercenaire. Sa vie avait été un multiple chevauchement de luttes diverses et variées, contre le monde ou contre elle-même. De son enfance à une vie de pauvre et d'esclave, à sa vie de mercenaires pour Phelgra, jusqu'à son entrée au sein des Eryllis. Se battre. Toujours et encore. Ironiquement, elle aurait fait une très bonne cavalière de Sharna si elle n'avait pas été convaincue de vivre pour des plus nobles desseins.

Elle se mit à rire lorsqu'il mentionna qu'il lui fallait être un minimum ambitieux pour l'atteindre. Pourtant, un seul regard avait suffit autrefois pour comprendre qu'il y aurait quelque chose entre eux. Un sentiment curieux et indescriptible, un coup de foudre comme disait les Terrans. Simplement le destin peut-être. D'ailleurs, alors qu'elle évoqua la douloureuse possibilité qu'elle puisse quitter sa caste pour vivre leur amour au grand jour et ne pas mettre les sœurs en danger, il la regarda en fronçant des sourcils, lui intimant qu'il était hors de question qu'elle en vienne à de telles extrémités mais aussi de demeurer prudent avec le roi hespéran.

Une nouvelle esquisse peignit son visage alors que subitement, elle bascula au-dessus de Sirion, ses bras entourant son visage, le contemplant un peu de peu alors que ses cheveux glissaient sur ses épaules.

" Mannus n'est pas une menace en soit... son pouvoir sur le royaume pourrait l'être, j'en suis tout à fait consciente. Il n'est pas sot et ne mettrait pas volontairement son pays en péril. Et puis... à mon avantage ou non, je sais que je ne le laisse pas tout à fait de marbre. "

Un petit sourire malicieux apparut avant qu'elle ne s'abaissa pour voler un baiser à Sirion.

" Je dois malheureusement reconnaître que je ne dois pas tout à mon éloquence lorsque je suis parvenue à lui faire retirer sa loi contre les Eryllis il y a quelques années. Je devrais peut-être utiliser une méthode plus audacieuse contre l'Impérial des cavaliers. "

Suite à cette petite provocation, elle resta toutefois contre lui, posant sa tête contre son torse qui se soulevait à chaque respiration. Entendre les battements de son cœur avait quelque chose d'apaisant alors qu'elle promenait ses doigts sur sa peau. Il lui donnait un an.. Elle acquiesça. Cela pourrait également lui suffire pour effectuer de plus grand changement au sein de sa communauté.

Puis la conversation prit une tournure un peu plus politicienne, la lhurgoyf écoutant attentivement chaque propos et analysait déjà chaque détails donnés.

" Mmmm.... Passer par des intermédiaires d'Argyrei me semble possible, pourvu qu'ils soient des gens de confiance. Nous avons l'habitude de commercer avec certains d'entre eux, il n'apparaîtrait pas étranges que l'on continue. Nous pourrions en effet permettre d'échanger ainsi ce que tu désires sans que cela attire le moindre soupçons. Ils pourront aussi se faire passer pour des passeurs en guidant les jeunes femmes qui le veuillent vers nous. "

Jézabel demeurait pensive.

" Cela me semble tout à fait possible mais il nous faudra être prudent. Quant aux armes, j'avais pour habitude de me fournir à Tyrhénium. Je peux te donner le nom de l'homme avec qui j'ai l'habitude de travailler. Il sera moins étonnant de voir débarquer des armes d'Umbriel en passant par lui que par des gens d'Argryei. Il me suffira de les récupérer comme je l'ai toujours fait. "

Séparer les deux types de marchandises pour brouiller les pistes, passer par divers intermédiaires. Cela pouvait sembler lourd mais cela était l'assurance de plus de discrétion en ne modifiant que peu ses habitudes.
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeJeu 14 Mai - 21:28

Jézabel reconnut avec un léger soupir que Noathis ne serait pas plus à l'abri des convoitises qu'aujourd'hui si les pierres de Sphène devenaient inutiles du fait de la disparition de la magie. Les richesses de ces terres sauvages étaient légendaires et je me demandai, pour la millième fois peut-être, par quel miracle les Errylis avaient réussi à les préserver jusqu'à ce jour alors qu'elles étaient si peu nombreuses, du moins selon mes maigres sources. Je renonçai cependant à interroger ma compagne sur ce sujet, leurs secrets ne me concernaient pas et n'étaient d'aucune utilité pour mes plans, du moins pour l'instant. Et puis, je la respectai trop pour tenter de lui extorquer des informations qu'elle n'était pas censée divulguer en profitant de notre relation.

Je l'enjoignis ensuite de rester vigilante avec Mannus, ce qu'elle accueillit en basculant soudain sur moi pour, les bras posés de part et d'autre de mon visage, me contempler avec un étrange sourire que j'aurais volontiers qualifié de mutin. Elle m'affirma que Mannus n'était pas une menace en soi, puis reconnut que son pouvoir sur Eridania pouvait le devenir. Mais il n'était pas sot, ajouta-t-elle, et ne mettrait pas son pays en péril. J'eus une moue quelque peu dubitative à cette assertion, le roi Terran n'avait-il pas failli déclencher récemment une guerre civile pour avoir octroyé titres et autres largesses à tort et à travers ? Peut-être n'avait-ce été là qu'une erreur de jeunesse, mais... je doutai que ce soit la dernière qu'il commettrait et certains rapports qui m'étaient parvenus me faisaient m'interroger sur le réel contrôle qu'il exerçait sur ses nobles et, partant, sur ses armées.

Je n'eus pas le temps d'approfondir mes réflexions, Jézabel m'en extirpa subitement en déclarant qu'elle ne laissait pas Mannus de marbre et, après m'avoir gratifié d'un sourire malicieux et dérobé un baiser, ajouta qu'elle ne devait pas à sa seule éloquence d'avoir pu négocier la levée de la loi condamnant les Errylis quelques années plus tôt. Mon regard s'étrécit légèrement à ces mots et je sentis une ombre naître dans les tréfonds de mon âme, du genre de celles susceptibles d'engendrer une de ces rarissimes mais mortelles colères inhérentes à ma race. Incontrôlables, de sombres pensées fusèrent dans mon esprit et, durant un instant, j'eus une féroce envie d'arracher les yeux et les mains de ce Mannus avec, pour seule justification, l'idée qu'il les avait peut-être posés sur l'Amour de ma vie. Je jurai intérieurement et réprimai durement ces pulsions sanguinaires en me remémorant que nous nous étions retrouvés bien après ces négociations et que Jézabel n'avait aucun compte à me rendre sur les siècles où nous avions été séparés. Par ailleurs, si le Terran lui avait manqué de respect elle en aurait parlé tout autrement, Jézabel avait simplement usé des armes à sa disposition et je n'avais aucune raison valable d'éprouver de la colère. N'empêche que le bougre aurait rudement intérêt à juguler ses élans envers mon épouse à l'avenir...

"Je devrais peut-être utiliser une méthode plus audacieuse contre l'Impérial des cavaliers."

Un grondement plein de feinte férocité s'échappa de mes lèvres alors que la provocatrice reposait la tête sur mon torse comme si de rien n'était en laissant courir ses doigts sur ma peau, puis je lui répondis avec le plus imperturbable sérieux :

"Excellente idée, et de mon côté je pourrais édicter toute une panoplie de lois que tu devrais venir négocier, on se verrait plus souvent."

Je lui adressai ensuite une requête concernant Phelgra, qu'elle écouta avec la plus grande attention et un air pensif voire analytique. Cette demande, qui aurait sans doute été une simple formalité pour une autre nation représentait toute une histoire dès lors qu'elle impliquait les Cavaliers de Sharna. S'il m'était resté des doutes sur la réputation de notre caste j'aurais été renseigné plus que de besoin par ce simple échange... Mais Jézabel finit par agréer à ma proposition, à condition que les marchands d'Argyrei soient des gens sûrs et en passant par son propre contact à Tyrhénium pour ce qui concernait les armes afin que nul ne s'étonne que les Eryllis aient accès à du matériel d'Umbriel. Je la remerciai d'un tendre baiser et ajoutai doucement :

"Très bien, faisons ainsi. Je veillerai à ce qu'il soit impossible d'établir un lien entre nos castes dans ces échanges."

C'était un premier pas, une petite victoire mais une victoire tout de même dans la longue bataille qui me permettrait de faire de Phelgra une nation puissante et florissante. Les pourparlers avec les autres souverains seraient certainement plus ardus, quand bien même plusieurs avaient une assez bonne opinion de moi grâce à la tempérance dont j'avais fait preuve en plusieurs occasions. Mais malgré tout je ne me faisais guère d'illusions, tous ou presque renâcleraient à l'idée de s'associer, même d'un seul point de vue commercial, aux Cavaliers. Je soupirai discrètement et demandai à ma compagne :

"Parle-moi de Viwien... quel genre de reine, de femme, est-elle ?"

Des rapports de mes espions me parvenaient certes régulièrement à son propos, mais Jézabel la connaissait personnellement et j'avais largement plus confiance en son jugement qu'en celui de n'importe lequel de mes hommes. J'allais devoir m'entretenir avec la reine de Canopée et le plus tôt serait le mieux, mais dans l'immédiat je ne pouvais me permettre de m'absenter durant plusieurs mois de Phelgra. Rien ne m'empêchait en revanche de lui adresser une missive et plus j'en saurai sur elle plus je serai en mesure de trouver les mots justes pour la convaincre, ce qui ne serait clairement pas un luxe.
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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeDim 31 Mai - 1:08

Nulle intention de la part de Jézabel de désirer rendre jaloux Sirion avec ces propos, bien qu'elle s'en amusait. Leur relation était trop lointaine, trop profonde pour se laisser dévorer par une telle émotion, pas après avoir accepté de s'unir officiellement en cédant à l'appel d'un mariage qui n'avait de raison que sceller leurs sentiments de manière concrètes. Le temps n'avait pas réussi à éroder ce qu'ils éprouvaient depuis toujours, un amour évident qui dépassait sans doute n'importe quelle lois du monde. N'étaient-ils pas dépassé eux-mêmes après tout?

Demeurant à ses côtés, la lhurgoyf se sentait apaisée et il lui apportait une sérénité que même ses forêts ne lui accordaient pas toujours. C'était sa force à lui, cette étrange capacité à lui apporter un réconfort sans avoir à ne rien dire. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'il lui parla avec sérieux de l'idée de la pousser à se déplacer souvent afin de négocier des lois. Il en était tout à fait capable.

" Rien de tel que des affaires bureaucratiques pour appâter une femme... mais si c'est le prix à payer pour te voir, alors soit... mais je me montrerais intraitable dans les négociations. "

Comme toujours. L'Eryl n'était pas une femme connue pour se laisser marcher sur les pieds mais Sirion connaissait parfaitement la femme qu'il avait demandé en mariage. Il fallait dire que si elle avait manqué de caractère, sans nul doute n'aurait-il pas succombé à ses charmants yeux ambrés. D'ailleurs, ce fut avec ce même aplomb que la jeune femme dicta la manière dont elle voulait procéder, une façon de ne pas attitrer l'attention sur les affaires des Eryllis et de demeurer loin des soupçons pour le temps nécessaire. Il lui concéda sa volonté sans mal, scellant son souhait par un baiser. Redoutables négociations, n'est-ce pas?

Alors que la jeune femme profitait toujours de ce moment car il deviendrait rare, voilà que son époux lui demanda des renseignements sur sa voisine souveraine. Immédiatement, elle releva la tête pour poser un regard étonné sur ce dernier.

" Une Eryl ne te suffit pas, il te faut maintenant une reine? "

Bien évidemment, la lhurgoyf faisait preuve d'ironie, roulant sur le côté pour s'accouder aux côtés de Sirion.

" Viwien... Je dirais qu'elle a toujours été une femme d'un grand tempérament. Une femme libre qui n'aime pas que l'on vienne à lui imposer des choses qui ne lui plaisent pas. Une véritable Eryllis. Elle était capable autrefois de faire preuve d'impulsivité mais en acquérant la couronne de Canopée, elle a fini par gagner en maturité. Je dirais même qu'elle fait bien son travail de gouvernance. Elle a un grand sens du devoir. "

Jézabel finit subitement par se laisser tomber sur son oreiller, pensant à ses vieux souvenirs et son amitié avec la jeune femme. Viwien était une amie ou tout du moins, elle l'avait toujours considéré comme tel malgré la séparation... mais elle savait parfois que les jeux du pouvoir pouvait briser certains rapports. Toutefois, les sindarins étaient les plus à même de respecter les vœux des Eryllis et leurs souhaits de préservation de Noathis. Ils étaient en une façon des alliés involontaires grâce à la convergence de leur opinion. Le seul point avec lequel Sighild aurait pu faire une reproche, ce fut de la gérance et le partie pris par Canopée dans le conflit avec Cimmeria.

" Viwien agira toujours dans l'intérêt des siens, ou en tout cas, tous ceux qui vivent à la cité. Elle ne laisserait pas un sindarin souillé leurs réputations et elle est tout à fait capable de se montrer vindicative, surtout envers ceux qui l'auraient trahi. En somme, je dirais qu'elle n'est pas une femme à prendre à la légère. "

L'amazone tourna son regard vers son époux alors qu'un petit sourire naquit sur le bords de ses lèvres.

" Elle est la prochaine sur ta liste? Méfie-toi cavalier, je pourrais devenir jalouse. "

Bien évidemment, elle avait parfaitement saisi les intentions de son époux. En tant que nouvel Impérial, il devait faire part au monde de sa gouvernance nouvelle et présenter le genre d'homme qu'il serait à ceux qui se trouvaient positionner en haute-fonction. Le monde ne vivait plus comme autrefois de simples guerres de territoires à la force de l'épée. Aujourd'hui était le monde de la discussion, des traités, des alliances... même si les lames tremblaient toujours dans le fourreau, on ne les sortait qu'en dernier recours.

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MessageSujet: Re: L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion]   L'aube d'une nouvelle vie [PV Sirion] Icon_minitimeSam 13 Juin - 18:03

Le dangereux éclat qui traversa mes prunelles d'acier à l'évocation du trouble de Mannus n'échappa pas à ma compagne qui en saisit le sens sans difficulté, engendrant dans son regard doré une lueur que je reconnus sans plus de mal. Mon accès de "jalousie" l'amusait visiblement, ce qui me fit sourire légèrement et acheva de chasser cette ombre impromptue qui m'avait brièvement envahi. J'avais trop confiance en elle pour laisser pareil sentiment s'immiscer entre nous, mais il n'en était pas moins vrai que je me savais capable du pire si un homme quelconque, fut-il roi d'Eridania, l'importunait. Je m'amusai de constater qu'aujourd'hui comme jadis, Jézabel avait le don de malmener le contrôle d'airain que j'exerçai sur mes émotions ; probablement était-elle la seule personne en vie qui en soit capable, ce qui était plutôt rassurant en un sens.

Pince sans rire, je la taquinai ensuite en émettant l'idée d'édicter une foule de lois afin de l'obliger à venir négocier, un prétexte qui en valait bien un autre pour pouvoir se retrouver sans éveiller trop de suspicions, auquel Jézabel rétorqua en souriant qu'il n'y avait rien de mieux que de la paperasse pour appâter une femme mais qu'elle se montrerait intraitable dans les négociations. Je ris doucement et me penchai pour lui infliger une feinte morsure au creux du coup et lui répondre avec une résignation tout aussi factice :

"Pfeuh, un sourire et tu obtiens de moi ce que tu veux, de toute manière. Enfin, je ferais semblant de te résister un peu, je me dois également de préserver certaines apparences maintenant."

Je l'interrogeai ensuite sur Viwien, ce qui lui fit lever un regard étonné sur moi et me demander avec une discrète ironie si une Eryl ne me suffisait plus et qu'il me fallait désormais une reine. Un sourire amusé aux lèvres, je lui rétorquai sur le même ton :

"Ma foi, c'est une Sindarine... intéressante... mais j'ai assez d'ennuis comme ça pour l'instant."

Roulant sur le côté pour s'accouder près de moi Jézabel entreprit de me parler de la reine de Canopée. Elle évoqua une femme de grand tempérament et éprise de liberté qui supportait mal toute forme de contrainte, une vraie Eryllis en somme, qui avait dompté son impulsivité de jeunesse en devenant reine. Dotée d'un grand sens du devoir elle faisait une souveraine capable et soucieuse des siens, susceptible de se montrer vindicative envers qui la trahissait. Une femme à ne pas prendre à la légère, selon mon épouse, ce qui correspondait parfaitement à l'opinion provisoire que je m'étais forgée sur elle à la lecture des rapports qui m'étaient parvenus. Un petit sourire aux lèvres, Jézabel reposa le regard sur moi et me demanda si elle était la prochaine sur ma liste avant de m'inciter à la prudence de crainte d'éveiller sa jalousie. Je ris avec légèreté et l'embrassai amoureusement avant de lui répondre avec sérieux :

"Je n'ai pas oublié les promesses que je t'ai faites à Amaryl, lorsque nous nous sommes mariés. Si je veux rencontrer Viwien et parler avec elle, c'est en partie pour m'assurer qu'elle sera votre alliée quoi qu'il arrive, sans quoi elle ne ferait pas partie de mes priorités immédiates. La situation politique actuelle est un fragile équilibre avec, au centre de l'équation, un royaume ambitieux assez puissant pour inquiéter même une nation aussi solide que Canopée. Viwien est seule face à Eridania, elle doit composer avec et c'est la raison pour laquelle elle a été contrainte de taire les liens qui l'unissait à vous, les Eryllis, parce que ne pas le faire aurait pu mettre les siens en danger. Mannus est revenu sur sa décision une fois suite aux négociations que tu as tenues avec lui, mais il peut tout aussi aisément retourner sa veste une fois de plus et vous vous retrouverez alors à nouveau dans une situation précaire.

Il pourrait aussi décider d'agrandir son royaume du côté de Cebrenia, ou de Phelgra, qui pourrait l'en empêcher ? Aucune nation n'a la capacité de tenir tête à ses armées, toutes sont obligées de se plier peu ou prou à ses volontés, et ça, c'est extrêmement dangereux. Aujourd'hui une bonne partie des troupes Eridaniennes se trouvent aux environs de Taulmaril et, selon les informations dont je dispose, la situation n'est pas sans engendrer de sérieuses tensions. Ce n'est pas un hasard si Viwien a envoyé la quasi totalité de l'armée de Canopée à sa frontière avec Eridania, sous couvert bien entendu de contribuer à l'élimination des errants. Viwien est inquiète, je le sais de source sûre, et prête à se battre pour défendre son pays si le besoin s'en faisait sentir. Il suffirait d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres et la nouvelle générale d'Eridania n'est pas exactement réputée pour son tact.

Maintenant, imagine qu'une alliance soit scellée entre Canopée et les Cavaliers. Cela changerait... tout. Eridania ne serait plus toute-puissante, Mannus ne pourrait plus faire ce qu'il veut comme il veut sans se soucier du reste du monde. Canopée serait en mesure de lui tenir tête si besoin, et si Viwien n'est plus contrainte de faire profil bas, elle ne vous lâchera pas. Cela vaudrait aussi pour Phelgra bien sûr, nous ne serions plus une proie facile, que ce soit pour Eridania ou Cimmeria. Je serais alors en mesure de calmer les choses avec Cimmeria en négociant sur un pied d'égalité ; Canopée serait pour eux une sorte de garde-fou, un médiateur neutre en quelque sorte, qui garantirait la paix entre nos nations. Enfin, au niveau historique, ce serait une page capitale qui se tournerait, la fin d'une rancoeur vieille de plusieurs siècles, la fin de l'ombre que Taulmaril fait toujours planer sur le monde puisque Canopée et les Cavaliers sont des "ennemis" héréditaires depuis ces événements et que ce passé alimente sans répit les tensions entre les nations. Plus égoïstement, nous n'aurions plus de raison de dissimuler notre relation, nous pourrions enfin commencer à construire l'avenir ensemble."


Je dessinai tendrement les contours du visage de mon Aimée du bout des doigts et achevai avec un léger haussement d'épaules :

"Je sais combien cela parait improbable, mais j'ai remporté des batailles dans des conditions bien plus défavorables que celles-ci. J'ai déjà écrit à Viwien pour lui proposer une rencontre. J'ignore si elle l'acceptera, mais si elle le fait... qui sait ?"




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