A la recherche des bijoux volés - Page 2

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 A la recherche des bijoux volés

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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Mar - 18:47

Plus que sa présence rassurante à mes côtés, entendre le doux son de la voix de dame Lehoia me prouvait qu'elle était réellement là et pas qu'il s'agissait d'une hallucination éprouvante, capable de se transformer en véritable cauchemar. Peut-être le souvenir de divers empoisonnements que j'avais pu subir durant ma vie chez monsieur Simon aurait pu resurgir à ce moment, me rappelant les durs moments où je m'éveillais pour voir le monde tourner autour de mon lit, des créatures effrayantes rampants à même le sol dans l'obscurité d'une nuit irréel, tout comme la fois où j'avais pu voir maman venir me gronder pour une bêtise que j'avais soi-disant faite, se transformant en monstre horrible tandis que je plaidais ma cause.

Il n'en fut rien. Les simples paroles de la haute prêtresse balayaient ces idées prompt à me tourmenter, pour les remplacer bien vite par d'autres tourments.

J'acceptai, non sans peine, le verre d'eau qu'elle me proposait. Ne pouvant, malgré ma soif dont j'ignorais l'existence jusqu'à sentir le liquide couler dans ma gorge, boire que deux ou trois gorgées.

Sanglotant, je ne trouvai pas la force de répondre. Ne parvenant qu'à écouter ce qu'elle me disait, ravis d'apprendre que Drasha s'en sortirait, aussi vins je lui caresser mollement le pelage, là où je savais qu'il apprécierait le plus. Mais pour tout le reste, ses paroles ne me touchaient pas comme d'habitude. Le moindre mot que la sirène prononcé était fondé d'une vérité indestructible à mes yeux tant je buvais ses paroles d'une fervente soif, croyant et acceptant tout ce qu'elle avait pu me dire sans jamais la remettre en doute, comme si elle-même était une déesse dont je ne pouvais douter. Pourtant, à ce moment là, je ne parvenais pas à croire ce qu'elle me disait. Non, je n'avais rien d'un héros et me rendait compte que l'entendre me parler ainsi, ne pas m'en vouloir m'était pis encore que si elle m'avait enguirlandé. Peut-être, pour une fois, j'avais besoin que l'on m'en veuille, que l'on me punir pour avoir causer du tort. Trop souvent l'on me pardonnait des fautes sans que je ne puisses faire quoi que ce soit pour le mériter. Tout comme monsieur Simon, monsieur Jacob, maman et les autres, dame Lehoia ne m'en voulait pas alors qu'elle aurait sans doute dû, au moins en partie. Et bien qu'à ce moment là je fus incapable de comprendre cet étrange sentiment qui m'envahissait, mélange d'amertume, de remord et de haine envers moi-même, je me sentais désemparer. Prenais-je enfin conscience de mes actes ? J'avais pourtant l'impression de toujours l'avoir fait mais me retrouvait bien obligé d'admettre que non.

Une barrière venait de s'ériger dans mon esprit, entre le reste du monde et le danger que j'avais l'impression d'être. Le désespoir s'insinuait-il réellement dans mon esprit pour la première fois ? Peut-être. Et finalement, la présence de la duchesse ne m'apaisait pas, au contraire, je me sentais plus mal encore. Face à ce regard chaleureux et bienveillant, je perdais la face. Réalisant à quel point son discours était proche de celui de monsieur Simon, qui, d'être resté à mes côtés, a fini par trouver la mort de ma faute. . . Comme monsieur Jacob avant lui. . . Avant la haute prêtresse, le vieil aventurier m'avait conseiller de m'ouvrir aux autres, d'accepter de l'aide et de toujours veiller au bonheur de tous. Que seul, l'aventure n'allait jamais très loin.

Mes larmes finirent par s'arrêter, trop asséché pour pouvoir continuer. Laissant uniquement des yeux rougis et brûlant que je venais frotter pour atténuer la douleur, sans grande réussite avec davantage l'impression de les piquer plus encore. La tourmente de mon esprit ne s'estompait pas, elle n'était pas prête à le faire et même si je ne regardais plus dame Lehoia, je sentais son regard interrogateur, peut-être perplexe mais toujours pleins de bonté sur moi. Devais-je lui dire ? Essayer de lui expliquer ?

Sans doute aurais-je dû, oui, sans doute. Mais je ne désirai rien dire à ce moment, désirant seulement la solitude. Ainsi reprit elle la parole, m'expliquant qu'il s'agissait de quelque chose d'important. Aussi, je m'efforçais à chasser ce qui m'entravait l'esprit pour l'écouter.

Quitter le manoir ? Partir loin d'Hesperia pour vivre au côté de dame Lehoia et des autres membres du manoir ? Si la situation avait été différente, sans doute aurais-je accepter l'idée avec un enthousiasme dont je n'aurais pu cacher l'intensité mais à ce moment précis, sans que je ne sache pourquoi, cette nouvelle me faisait l'effet d'un poignard que l'on me plantait. Le même que celui avec lequel le malandrin m'avait attaqué, mais cette fois-ci, bel et bien dans un point vital. Allongé, je fulminais de néfastes émotions ne parvenant plus à regarder dans sa direction. Du plus profond de mon être je refusais que mes yeux, même brûlant, ne se pose sur cette sainte demoiselle.

Puis, elle vint m'achever d'un coup de grâce magistral en me parlant d'un héroïsme dont j'aurais fait preuve, d'une victoire que je ne méritais en aucun cas. Telle la goutte de trop qui mettait le feu aux poudres, elle me présentait de ses doigts aussi fins que gracieux la bourse emplit des bijoux. La haine que j'éprouvais explosa et, d'une énergie que je ne pensais point disposer, je l'attrapai pour la jeter avec une faible violence au plus loin que ma force le permettait. Mollement, la bourse s'écrasa au milieu de la pièce, roulant sur elle-même une fois avant de s'entrouvrir, laissant quelques bijoux finirent leurs courses à même le tapis. "Je ne veux pas de cette victoire !" Beuglais-je d'une voix qui se cassa à deux reprises tandis que la colère pouvait clairement se voir sur mon visage et dans mes yeux brûlait les flammes d'une rage incontrôlable. Fixé dans ceux de dame Lehoia, je n'avais pas regardé le butin dérobé fendre les airs. Aussitôt, j'eus l'impression d'être accablé de tous les mots du monde et m'écroulait à nouveau, voulant  pleurer sans rien avoir à pleurer.

"Monsieur Si... Simon est mort par... par ma faute. Il... Il a voulu me protéger lui aussi et... et... je l'ai tué. Depuis trop longtemps, ce secret me rongeait et, sans doute, avais je besoin d'en parler, de m'en libérer. Depuis ce jour, au chevet de son lit où il me demanda d'écrire une lettre pour maman et d'aller la déposer à Hesperia pour ne plus revenir, je savais au fond qu'il ne voulait pas que je le vois mourir. Me voilais-je l'esprit en gardant espoir de le revoir tôt ou tard ? C'était certains. . .
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés - Page 2 Icon_minitimeJeu 11 Mar - 20:12

Peut-être que, si elle avait été plus attentive, elle aurait repéré les craquelures qui commençaient à fissurer timidement la coquille protectrice d’une âme en peine. Elle aurait vu les failles qui serpentaient le long de ce jeune visage, le bouclier prêt à se fendre, le masque imploser sous la pression trop forte. Elle aurait peut-être même pu l’anticiper, si elle n’avait pas été préoccupée par leurs retrouvailles, par la joie et l’apaisement.
Le bruit sourd du cuir fut une amère réalisation de l’explosion dont elle venait d’être témoin. Lentement, Othello se retourna vers la tête brune encore penaude, n’osant plus à son tour chercher ses yeux rouges et frottés. Il avait poussé le cri du faon, du louveteau retranché dans ses dernières défenses, celui qui est acculé par tous. Une bien étrange alerte qui mit la sirène face à ses propres instincts, sentant les oreilles que la mer lui avait offertes se redresser brusquement sur les côtés de son crâne, et un frisson glacé lui parcourir l’échine.

Pendant quelques secondes, elle resta ainsi, penaude, à essayer de comprendre les raisons qui avait poussé Arthur dans un si grand désarroi, qu’est-ce qui avait pu le conduire vers tant de colère, et surtout vers qui cette haine était-elle dirigée. Elle ? Son agresseur ? Madame Flynt ? Il lui apparu brusquement qu’elle avait peut-être tourné tout autour du tableau sans jamais le regarder, qu’elle avait peut-être passé toutes ces dernières semaines à éviter l’éléphant dans la pièce, sans jamais le confronter.
Elle n’eut pas à attendre plus longtemps avant qu’Arthur ne vienne lui-même ouvrir ses yeux, la forçant à regarder au fond du regard pachydermique la toile entière. Le tableau, tissé de douleur, qu’il se peignait intérieurement sans avoir pu encore en parler, se confier, une croix qu’il devait traîner derrière lui à chaque instant. Elle n’était pas face à un volcan ; mais face à un abcès qui venait d’exploser.

Le silence vint de nouveau s’immiscer dans la pièce, laissant la place aux crépitements des bûches, et aux pensées de la prêtresse de tournoyer dans la cage de son crâne, replaçant furieusement les pièces du puzzle entre elles. Monsieur Simon… Pour elle, il était le précepteur qui veillait sur lui, son guide et ancien tuteur. Ils s’étaient quittés brusquement – du moins, ce n’étaient que les mots que le jeune homme lui avait bien soufflé pour expliquer leur séparation récente, une excuse, peut-être pour enfouir la mort du vieil homme sous un mensonge brillant et paisible. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas pouvoir encore y penser ; mais elle ne réalisait que maintenant qu’elle aurait peut-être dû insister d’avantage, car ce souvenir pénible avait fini par devenir un monstre, énorme, viscéral, affamé, l’éléphant dans la pièce qui le suivait à chaque pas.


« Mais, Arthur… Tu n’as tué personne. » Son ton était si incrédule, si innocent qu’il en était désarmant.

Les réalisations étaient tissées des plus grandes joies et des plus violentes souffrances. Ce que traversait Arthur était de cela. Un deuil des plus brutaux, pour naître d’un couteau planté, et d’un excès d’allégresse. La sirène ignorait encore de comment il en était arrivé là, du chemin de pensée qu’il avait bien pu suivre pour avouer, enfin, la mort de son précepteur. Quels mots elle avait bien pu dire pour le forcer à regarder cette vérité crue. Quel geste avait conduit la culpabilité à parler pour lui.

Son regard coula sur le bras mort du garçon. Elle n’avait pas osé le questionner plus sur cet accident qui avait causé cette blessure, mais réalisait aujourd’hui que tout était lié. Et que les décisions d’un adulte s’était mué, à force de réflexion, de mois de macération, et du cœur d’un garçon, en un meurtre pur et simple. Que le sacrifice du père était devenu le crime du fils. Elle comprit brusquement d’où lui venait cette frustration, ce besoin de s’élever face à ses tourments ; à être le plus brave parmi les braves, celui qui peu, seul, affronter le mal et les monstres. Un amalgame facile quand on aime, mais tissant une vérité fausse dont il était difficile de comprendre l’injustice. Peut-être Kesha l’avait-elle placée sur son chemin pour être la voix de la vérité, la parole de Monsieur Simon dont elle ne s’était jamais sentie aussi proche. Peut-être… Lentement, elle se retourna, retrouvant l’arme du crime en se baissant avec humilité.


« Ce qui Monsieur Simon a fait, il l’a fait de son propre choix. Tout comme Drasha, en te protégeant. Tout comme je l’aurai fait aussi. Tout comme toi, en te lançant seul à la poursuite de ce voleur. » Un à un, elle collecta les bijoux pour les reposer mollement dans la sacoche de cuir. Cette curieuse impression l’habitait de plus en plus, celle d’être une vague simple et paisible face à un volcan bouillonnant. Elle ne parvenait pas à céder à la tempête… Et craignait de faillir en n’opposant pas la même force. « C’était un choix mesuré ; d’adulte, de père. Et il en a été le seul responsable. Tu n’as pas à t’en vouloir, Arthur. Il n’est pas mort par ta faute : tu vis aujourd’hui grâce à lui. »

Elle commençait elle-même à sentir l’amertume et les remords la ronger : elle avançait sur des chardons ardents, et elle se sentait bien sotte à dispenser ses conseils d’une demi-vie à un garçon qui n’en avait qu’une demie encore. Mais elle voulait percer ce mystère. Elle voulait apaiser le volcan. Elle voulait apaiser cette tempête qui le rongeait, ces chaînes qu’il portait aux poignets, des fers qu’il s’était lui-même infligé d’une peine dont il avait été le seul juge.


« Il t’a protégé car il t’aimait, et il voulait le meilleur pour toi. Il voulait que tu grandisses, que tu apprennes. Et depuis le royaume de Kron, il doit encore te surveiller et te protéger. Car il croyait en toi. » Les mots se précipitaient contre ses lèvres claires, et elle peinait à les filtrer pour former des phrases cohérentes. « Ce n’est pas lui rendre honneur que de t’en vouloir ainsi. Il faut vivre pour lui, et pour sa mémoire, devenir un homme meilleur. Un homme de bien. C’est le plus beau des présents que tu pourrais lui faire. »

Quand elle eu finit, elle referma doucement le sachet pour le poser sur une table non loin. Même si elle le voulait ardemment, elle ne parvenait pas à s’emporter, à hausser la voix, le ton, à s’enflammer autant que lui. Monsieur Simon aurait sûrement été de bon conseil… Dans ces moments-là, elle en venait à regretter aussi sa présence, et son absence, sans même l’avoir connu. Il aurait fait un bien meilleur professeur qu’elle ne pourrait jamais l’être. Et un bien meilleur guide, certainement, pour cette petite flamme innocente.
Ramassant son courage, Othello revint à sa place, sur le petit fauteuil, se sentant brusquement bien désarmée.


« La culpabilité est un sentiment humain ; comme le courage, et la force. Des présents des Dix pour nous rendre entiers. Et si tu t’en veux malgré tout, tu as toute ta vie pour te racheter. A toi, maintenant, de faire les bons choix. » Les paroles sortaient de sa bouche sans plus de retenue, et elle embrasait pleinement ses fonctions de prêcheuse, fragile et ordonnée, face à un enfant candide. Elle aurait presque pu prendre des airs de gourous si elle n’avait pas, elle-même, eut l’air si fragile. « Si tu le veux bien, j’aimerai que tu me parles de lui. Que tu m’apprennes qui il était. »

Peut-être qu’en écoutant sa mémoire et ses souvenirs, elle deviendrait, également, une femme de bien, une femme meilleure. Ses doigts se croisèrent sur ses jambes, doucement, et elle n’avait ni crainte, ni honte de regarder le garçon dans les yeux.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Mar - 10:13

"Si ! Si, si, si ! Monsieur Simon . . . Je l'ai fait . . ." Criais-je à dame Lehoia en seule réponse à ce qu'elle m'affirmait. Comment pouvait-elle savoir que je n'avais pas commis un acte si impardonnable ? Comment pouvait-elle connaître cette peine qui me rongeait, ce supplice qui, maintenant qu'il avait éclaté, ne voulait plus que me faire exploser un cœur devenu trop lourd.  Je restai déchiré, sans force et à la poitrine comprimée, m'empêchant de garder un souffle normal et atténuant d'autant plus l'énergie qu'il me restait. Je ne savais que dire, que faire. Désemparé. Perdu. L'obscurité et le silence étaient tout ce à quoi j'aspirais maintenant. Pouvoir être au calme, seul, sans personne à faire souffrir. Sans doute ce que j'avais de mieux à faire, partir d'ici, loin, mais pas à Nivalessa mais vers des terres reculés, recluses. Sans doute l'aurais-je fait si je n'avais guère promis à l'aventurier ayant succombé par ma faute de suivre son chemin, de devenir un aventurier à mon tour et de parcourir les landes et les monts en quête de justice.

Méritais-je de voir ce rêve de toujours se réaliser ?

Pourquoi dame Lehoia continuait-elle à me mentir ? A essayé de m'apaiser en me contant des mensonges ? Pourquoi n'avouait-elle pas que j'en étais le fautif ? Je ne parvenais à la croire, je ne pouvais être que coupable. Si je n'avais pas désobéi, si je n'étais pas parti seul en forêt ce jour là, monsieur Simon serait toujours vivant. Si je n'avais pas été stupide comme aujourd'hui, aveuglé par ma soif d'aventures trépidantes, alors ses fleurs ne dépérirait pas, sa masure ne serait pas vide et, plus égoïste que tout, je serais toujours avec lui. Avais-je une chance de lui ouvrir les yeux ? Que la duchesse voit la vérité ? En avais-je seulement la force ? L'envie ? Je n'en étais pas sûr et ma seule réaction, plus lâche qu'autre chose, fut d'attraper un bord de couverture pour m'emmitoufler à l'intérieur, tournant le dos à celle qui essayer tant bien que mal de m'apaiser. Ses paroles étaient censées mais je l'ai refusé. Je ne pouvais accepter cette vérité dans laquelle je n'étais plus le fautif, l'instigateur de Kron contre le plus grand des aventuriers que j'avais connu.

Mes yeux me brûlèrent tandis que des larmes parvinrent à s'en extraire, glissant lentement le long de ma joue pour mourir sur le chemin tant elles étaient fines.

Maman m'avait dit que papa était parti combattre quand j'étais vraiment petit, mais il n'était jamais revenu. Alors j'avais grandi seul avec maman et mes frères et sœurs et sans doute cela m'avait-il suffit jusqu'à le rencontrer, lui, le vieil aventurier au grand cœur ayant retrouvé un goût prononcé pour la vie auprès de moi, sans que je sache vraiment pourquoi. Père ? Était-ce ce qu'il était devenu dans mon esprit sans que je ne m'en aperçoive ? Pourquoi ce mot m'affectai autant ? Pourquoi me déchirait-il plus encore que les autres, augmentant la culpabilité que je ressentais, m'écrasant le cœur à m'en faire mal d'une douleur insoutenable. Il m'aimait ? Je n'y avais jamais vraiment songé alors que je l'aimais en retour du plus profond de mon être, tout comme j'aimais maman ou dame Lehoia, tout comme j'aimais Drasha et monsieur Jacob. Non. . . Non. C'était différent. Quand monsieur Jacob disparu, j'en fus attristé, perdu et décontenancé mais guère autant que pour monsieur Simon qui m'avait tant appris, qui m'avais tant fait rire avec ses plaisanteries saugrenues et ses rêveries. Il me manquait tant . . .

Une nouvelle pensée me fendait le cœur une fois de plus, le réduisant en un amas de miettes éparses. Si monsieur Simon n'avait pas connu ce sort, jamais je n'aurai pu rencontrer dame Lehoia que j'aimais tant. Pourtant, au plus profond de mon être, je crois que j'aurai préféré ne jamais la rencontrer pour qu'il puisse continuer de vivre. Et je me trouvai plus horrible encore de venir à penser une telle chose, une telle infamie alors même que la duchesse était à mes côtés, me réconfortant de ses mots sages et doux. Qu'elle faisait tant pour m'aider à avancer, m'offrant toit et couverts sans rien demander en échange. Qu'elle était si douce et attentionné à mon égard.

Que devait penser l'aventurier de moi depuis le royaume de Kron ?

Monsieur Simon était quelqu'un de complexe et parfois secret dont les émotions n'étaient pas toujours évidentes à percer pour moi. Mais je savais qu'il penserait deux choses. Le vieil aventurier ivre des rencontres auprès des jolies dames m'envierait celle-ci, sans doute donnerait-il tout pour être à mes côtés dans le manoir de dame Lehoia à échanger milles savoirs obtenus durant une vie entière de pérégrination avec elle. Appréciant simplement la compagnie d'une si ravissante et intelligente demoiselle. D'un autre côté, je repensai à certaines des histoires qu'il me contait de sa vie. Notamment lorsqu'un drame lui arrivait. Il avait alors prononcé ces mots "Être triste et pleurer n'est pas un drame, c'est normal, mais ce qui fait la force d'un aventurier c'est que malgré la douleur, il parviendra à se redresser et reprendre la route sans oublier. Parce que les méchants, eux, ne s'arrêteront pas. C'est ce que j'ai fait et que tu devras faire." M'annonçait-il déjà alors que lorsque ce jour viendrait, je devrais continuer ? S'imaginait-il déjà des évènements si funestes ? A nouveau, des sanglots éclatèrent dont les larmes furent aussi rare que des oasis dans les déserts du pays maudits.

Et tandis qu'Othello retrouvait sa place dans le fauteuil, je me tournai de nouveau vers elle, lui tendant une main qu'elle prit pour, sans grande force, l'amené s'asseoir sur le lit plutôt que sur un fauteuil qui me paraissait si lointain, à des lieux du terrier que je m'étais construit à l'aide des couvertures. Monstre d'égoïsme, j'étais prêt à ne jamais l'avoir connu pour passer plus de temps avec monsieur Simon et voulait pourtant sa présence au plus près, si bien que lorsqu'elle s'assit sur le rebord du lit, je venais contre elle, quittant aussi timidement que craintivement ma cachette pour passer un bras autour d'elle, déposant ma tête sur ses jambes et me serrant contre son corps. Je n'étais toujours pas convaincu par ce qu'elle disait, je ne pouvais m'enlever l'idée que tout était ma faute, que si je n'avais pas était aussi stupidement intrépide il ne serait pas mort, mais je me sentais mieux auprès d'elle, mon cœur s'allégeait faiblement et devenait ainsi plus supportable. Alors que cela n'était qu'un simulacre de paix intérieur, un remord bel et bien présent mais que j'enfouissais loin derrière la présence réconfortante de dame Lehoia. Et nul doute que sur le moment cela me paraissait être la meilleure des choses à faire et pourtant, des jours plus tard, je finirais par m'en vouloir d'avoir ainsi réagis, de m'être ainsi caché, déshonorant la mémoire même de l'aventurier qui m'avait donné tant de leçon sur la vie.

Mes yeux me brûlaient toujours et des reliquats de larmes se faufilèrent à travers des paupières closes, roulant faiblement sur des joues rougies pour finir par perler sur les jambes d'Othello. "Monsieur Simon était comme un papa..." Commençais-je timidement, plus pour moi même que pour mon auditrice, à peine plus audible qu'un marmonage dans une barbe encore loin d'exister. "Il était courageux, fort et. . . l'homme le plus gentil du monde. C'était aussi le plus intelligent, il avait toujours quelque chose à me raconter sur ce qui nous entourait et puis je l'aimais... A ces mots, je me serrais plus fort encore contre dame Lehoia, cherchant plus que jamais la présence maternelle qu'elle m'apportait. Ma voix restait faible, mais emprise d'une nouvelle force, de celle que l'on a lorsque la passion commence à nous animer, lorsque l'on cherche à parler et défendre un sujet qui nous tiens à cœur. Si bien que peu à peu je retrouvai davantage d'assurance dans mes paroles. "Auprès de lui j'ai découvert une magnifique chute d'eau où nous allions mangé lorsqu'il faisait beau. Monsieur Simon savait où trouver de nombreuses plantes rares, des champignons et bêtes qui l'était tout autant. C'était un grand aventurier, le meilleur de tout Ishteria qui avait décidé de prendre une retraite loin du danger et qui continuait pourtant de l'affronter avec flegme. Il n'aimait pas faire du mal aux autres, mais s'y résolvait quand c'était nécessaire. Comme quand des brigands nous ont attaqué en pleine nuit et que monsieur Simon a fait appel à son élémentaire de foudre. Moi aussi j'aimerais savoir convoquer un élémentaire, il m'a dit qu'un jour j'y arriverais aussi après avoir trouvé le temple secret... Il m'avait dit qu'un jour je serais un plus grand aventurier qu'il ne l'a été, mais je pense qu'il mentait pour me consoler." Sans m'en rendre compte, je m'étais redresser en parlant, faisant presque face à dame Lehoia et délaissant cette tristesse qui m'envahissait précédemment. Parler de lui était une bonne chose finalement.
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MessageSujet: Re: A la recherche des bijoux volés   A la recherche des bijoux volés - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Juin - 19:39

Ce n’étaient plus les planches de bois tordus qui formaient un planché ancien. Ce n’était plus un sol stable, ni même un sol. Sous ses pieds, la mer abyssale qui cache dans ses obscures profondeurs des monstres et des serpents, et autour d’elle des flots tempétueux, qui soulevaient des tempêtes à chaque cri d’enfant qui déchirait l’air froid. Et à présent, c’est à contrecourant qu’elle nageait pour retrouver briser les bises et retrouver sa place à côté du garçon tonnerre. En parlant, en l’inondant de ses mots faussement habiles, elle avait ouvert une blessure béante, suintant dans tant de maux qu’elle n’en voyait plus le bout, une boîte de Pandore qui n’en finissait plus de cracher ses démons. Et avec amertume, en encaissant un nouveau sanglot, elle attrapa d’une main fébrile la poigné du fauteuil.

A son appel au calme, il avait répondu par la morsure, le cri brisé du deuil et de la douleur, la vague furieuse qui s’écrase sur les falaises et qui fait plier les rocs. Un cri qui l’avait bien plus ébranlée que ce qu’elle voulait bien laisser paraître – après tout, avait-elle encore la force de feindre ? A cet instant, comme Arthur devenait l’avatar sauvage et incertain de la tempête et du déchirement, Othello n’était guère plus que le visage affaibli du rayon timide qui tente de se frayer un chemin parmi les nuages noirs, éclairant timidement une mer déchaînée. Des lèvres tremblantes au teint violacé, ses boucles pâles qui couvraient chaotiquement un visage qui avait perdu de sa superbe. Elle avait affronté des colosses, des légions de nerozias, une guerre sans plier le genou et baisser les yeux ; mais face à ce garçon qu’elle aimait, elle peinait à trouver la force de répondre à sa voix déchirante.

Et pourtant, son salut ne devait venir que de lui. Alors qu’elle s’approchait du fauteuil avec une fausse assurance, un bras téméraire et faible s’approcha pour l’attirer sans force vers le lit ; une invitation qu’elle ne prit pas la peine d’ignorer, et qu’elle accepta avec un naturel dévorant. Après une lutte, et la sensation de se battre dans le cœur du torrent, elle ne pouvait qu’apprécier les bras rédempteurs, la paix de retrouver enfin un courant plus paisible, la possibilité d’une accalmie. Mais alors qu’elle s’installait sur le rebord du lit, et que le garçon venait se faire sa place sans obstacle contre son ventre creux, Othello avait la curieuse sensation d’avoir échoué. Le bras enfantin s’enroulait autour d’elle, ses doigts s’entremêlaient naturellement aux mèches brunes qui couvraient son crâne brûlant. Une routine tendre et retrouvée. Et pourtant… Pourtant la douleur brisait son cœur en deux.
Comme si elle avait eu l’épine entre ses mains mais avait été incapable de la retirer, la prêtresse contemplait la blessure encore ouverte, avec le poids de son échec comblant seulement ses paumes vides. Si elle avait dit autre chose… Peut-être aurait-elle pu lutter.

Mais comme un baume apaisant, la voix de l’enfant vint briser le silence qui s’était installé après sa demande timide. De premières paroles timides, qui s’enfuyaient timidement de ces lèvres sèches, sous ces joues rougies d’avoir pleuré tant de larmes sèches, sous ces yeux gonflés par l’effort. Un premier pas, une main tendue. Mais vers qui ? Vers elle, vers la réconciliation, ou vers Monsieur Simon lui-même ? Se faisant silence, Othello se tu, se drapant d’ombre et d’absence en caressant doucement les cheveux bruns du bout des doigts avec une douceur mécaniquement, opérant à l’aveugle des gestes encore inconnu mais qui lui venaient si naturellement. Et sans plus rien prononcer de peur qu’Arthur ne lui échappe de nouveau, elle écouta, avide, curieuse, les souvenirs de l’Homme le plus gentil du monde.

L’histoire d’un homme qui devint père, guide, héros. Peut-être pourrait-elle entendre un jour l’histoire de leur rencontre, même si cela attendrait un nouveau récit, qu’elle priait pour être dans de meilleurs circonstances. En attendant, et sans trop s’en rendre compte, la sirène s’affaissa doucement, tombant mollement contre le terrier de duvet qui s’écrasa un peu sous son poids fragile, devenant à son tour un nid sur lequel elle se reposa, gardant Arthur contre elle tout en écoutant ses mots.
Et bientôt, dans la pièce, un nouvel être s’était frayé une place avec eux, se rapprochant jusqu’à venir s’installer avec eux, écoutant ses louanges en même temps qu’Othello apprenait qui il était. Il avait l’air d’être un homme extraordinaire, même si elle avait encore du mal à savoir où s’achevait l’homme, et où commençait la légende. Une frontière poreuse pour les yeux d’un enfant, même si, à cet instant, elle espérait que ce soit vrai. Que Monsieur Simon ait bien été l’homme de légende, le plus grand aventurier de ce continent, à la vertu exemplaire qui savait aider son prochain mieux que personne. Peut-être devrait-elle prendre exemple sur lui, devenir cet exemple pour le jeune Monsieur Merk.

« Si Monsieur Simon était le plus gentil et le plus intelligent du monde, alors je suis certaine qu’il ne te mentait pas, et qu’il ne t’a jamais menti. » Murmura-t-elle après quelques secondes, en regardant dans les yeux le jeune garçon. Il s’était redressé lui faisant à présent face, alors qu’elle lui découvrait une nouvelle force et un nouveau visage.

A côté d’eux, Drasha se relâcha brusquement dans un râle sonore, grognant dans son sommeil lourd. Peut-être rêvait-il lui aussi de cascade et de brigands, de guerre et de batailles. Ou peut-être rêvait-il lui aussi de rencontrer Monsieur Simon, tout comme la sirène à cet instant. Il avait laissé une telle empreinte sur Arthur que tout devint clair. Il voudrait grandir, s’élever dans ses pas, devenir à son tour l’homme le plus gentil du monde comme une croix à porter ou un rêve à atteindre. Simon n’avait pas été que son père, il avait été son essence, le moule dans lequel il désirait se fondre. Un avenir auréolé de dangers, mais également de louanges.

« Peut-être que nous pourrions un jour retrouver cette cascade… » Dit-elle en replaçant distraitement une mèche rebelle à sa place sur le crâne enfantin, en s’aventurant de nouveau à sourire, un sourire doux, bercé de fatigue et d’espoir. Les bijoux et les manigances des ladrinis lui paraissaient soudain bien lointains, quelques grains de sables retombés sur le sol d’un océan bien plus vaste. Lentement mais sûrement, ses propres ambitions évoluaient, se mêlant étrangement aux espoirs du garçon. Les frontières de ses propres désirs s’effaçaient – devenait-elle bien plus mère qu’elle ne l’avait cru ? Peut-être que Simon, lui aussi, avait connu ces déboires et ces sacrifices, ce saignement du cœur qui le rendait plus fort. Les mots lui manquaient pour exprimer ses promesses, mais pourtant elle les tenait au bout de ses lèvres. Ce n’était peut-être pas encore le bon moment pour les lui dire ; Et elle préférait savourer ce calme retrouvé plutôt que d’engager de nouveau de grand débat.

Brusquement, et dans un râle douloureux, le tigre releva soudainement sa lourde tête, tournant vers eux de faibles yeux bleu et glacés troublés et fatigués. Un soupire de soulagement traversa brusquement ses lèvres. Les bonnes nouvelles s’enchaînaient, malgré le fait qu’Othello soit cruellement consciente que l’un comme l’autre avaient maintenant besoin de temps pour se remettre, et qu’aucune de leurs blessures ne seraient refermées par ses jolies mots et ses bonnes intentions. Il était des choses qui allaient au-delà de ses propres prières, et aucun de ses actes ne pourraient atteindre ces champs sublimes et intérieurs. C’étaient leurs combats, après tout, pas le sien. Mais elle n’était pas pour autant sans arme et sans ressource, il y avait quelque chose qu’elle pouvait faire pour eux, et qu’elle pourrait toujours


« - Reposez-vous tous les deux. Je veille sur vous. » Sur ces mots, elle déposa sur le crâne d’Arthur et le flanc du félin une main protectrice, s’engageant secrètement à devenir gardienne, à ouvrir des voies qu’elle ne pourrait contrôler, mais d’où elle pourrait toujours offrir un abri, un foyer. Une chambre chaude où le feu crépite, et où l’on peut trouver le repos loin des flocons qui rendaient la ville blanche et l’air froid.
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