[event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 22 Fév - 21:24



[event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Bandeau-event-3



Le mois de Tymbé touchait à sa fin et Nasaq n'avait point déçue sœur Adriana. Avec les cours de rattrapage mais aussi avec l'aide de la pétulante Hermeline et la réservée Léonie, elle maîtrisait le vocabulaire et la grammaire de la langue. Capable de lire des textes qu'ils soient littéraires ou bien techniques, elle avait enfin accès à la connaissance de la bibliothèque et fit de nets progrès en théologie ainsi qu'en toxicologie, cours qu'elle affectionnait particulièrement. Et chaque jour, elle accomplissait ses corvées avec zèle et efficacité. D'ailleurs, elle fut convoquée par sœur Adriana dans son petit bureau et cette dernière lui annonça, toujours avec cette froideur calculée qu'elle pourrait être éligible pour son ordination à la fin du mois prochain si ses progrès se confirmaient. Nasaq dut se maîtriser pour ne pas faire exploser sa joie et se contenta d'un sourire aimable alors que son cœur battait la chamade et qu'elle aurait voulue courir dans les couloirs en criant sa jubilation et son enthousiasme. Pourtant, il fallait qu'elle étouffe son euphorie avant que sœur Adriana ne se ravise. Sortant impassiblement du bureau, elle accéléra le pas jusqu’au réfectoire où ses camarades prenaient leur collation du matin et en arrivant dans la salle, laissa déborder son bonheur et l'ivresse de leur annoncer la bonne nouvelle. Elle allait devenir une prêtresse de Kesha ! Ses camarades l'applaudirent en riant, véritablement réjouie par la nouvelle. Mais les trois autres de la tablée voisine lui lancèrent un regard mauvais et concupiscent. Seule Léonie lui adressa un timide et furtif sourire qu'elle lui rendit. Depuis la soirée passée sur la terrasse du dortoir, Nasaq avait essayé d'en savoir un peu plus sur Léonie mais elle n'apprit rien, ni sur elle ni sur son passé, comme si elle était une parfaite inconnue. il était certain que les sœurs devaient bien savoir qui elle était vraiment mais Nasaq ne pouvait pas décemment leur poser des questions aussi personnelles. Le mystère enveloppant Léonie restait intact. La seule chose qu'elle put apprendre de la bouche même de Léonie, était que son père avait un poste assez haut placé à la mairie d'Hellas. Mais, ce fut les seules informations qu'elle obtenu. Par contre, à chaque petite soirée en compagnie d'Aunarpuq, Léonie se joignait à elles même si elle demeurait avec les prout-prout-pas-sympa lors des repas. D'ailleurs, même si Nasaq n'avait pas renoncée à vouloir qu'elle se joigne à elles, par courtoisie et politesse, elle n’insista pas ne voulant pas la jeter dans une gène dont elle ne savait rien. La routine perdura jusqu'au début de mois de Toula où un fait atteignit telle une lance, le cœur de Nasaq et le déchira. La fièvre n'avait pas encore dit son dernier mot.



Padbibok au Temple.




Alors qu'elle avait toute l'après-midi transportée des sauts de glace pilée en provenance de la glacière jusqu'à la grand nef de l'aile est et qu'elle s’apprêtait à prendre son service pour la distribution des repas en se tout début de soirée, son cœur s’arrêta de battre quand elle vit, allongé sur un lit, son ancien maître, Padbibok. Que venait-il faire ici ? La réponse s'imposait d'elle-même. Heureusement il avait tout de même la force de faire le trajet de Gaéaf jusqu'au Temple. Lentement, elle s'approcha du lit mais le vieux bonhomme ne la reconnu pas de suite sous son aube blanche. Ce ne fut que lorsqu'elle s'assit au près de lui pour lui apporter la soupe que l'on distribuait qu'il se souvint des traits de son visage, espiègles et mutins. D'une voix rauque et souffreteuse, il lui sourit, à la fois heureux de la voir ici et navré que cela ce fusse dans de telles conditions.




-"Tiens tiens, la petite Nasaq, heureux de te revoir... et de constater que Cupthea s'en est définitevement allée..."





Une quinte de toux l'interrompis et Nasaq le releva légèrement de son lit. D'une voix douce et pleine de compassion:




-"Oui, elle est partie pour de bon, merci à toi... T'inquiètes patron, ça va aller. Je suis à tes cotés à présent."






Puis, lentement, elle approcha la cuillère en bois de la bouche exsangue du vieil homme et commença à le faire manger. Les intestins de Nasaq se nouèrent. Allait-elle être le témoin de la mort d'un homme, qui certes n'était pas un sain, mais qui lui avait permis de changer de vie, de trouver sa voix et enfin de s'accomplir. Elle savait à quelle point elle pouvait lui être redevable et le voir ainsi écorcha son âme ou plus profond. Peut-être ne méritait-il pas l'absolution, mais sûrement pas de succomber à cette maudite fièvre. Vénal il l'était, mais ce n'était pas un homme foncièrement mauvais, loin de là. Et cela aurait été vraiment injuste qu'il périsse de cette manière, Nasaq ne pouvait le tolérer et elle s'en remit à Kesha. Le soir dans le dortoir, elle eut bien du mal à trouver le sommeil et le peu de temps qu'elle y sombra fut émaillées de visions funestes mêlées au de lumineux moments passés en la compagnie de Padbibok. Le matin elle snoba le petit déjeuner pour se rendre rapidement à l'aile est pour trouver la sœur intendante et lui demander une faveur. Nasaq ne lui demanda qu'une chose ce fut d'être libérée de ses corvées habituelles juste le temps pour apporter les repas à son ancien patron et qu'elle retournerait à ses taches habituelles cela fait. La sœur intendante qui accueillit avec réserve cette demande se rangea de son coté lorsque Nasaq lui expliqua sommairement la nature du lien qui les unissait. Nasaq la remercia chaleureusement pour ce privilège et s'empressa de se rendre à la glacière pour y transporter les sceaux de glaces tel un joyeux et guilleret Sisyphe.




Deux, puis trois jours se succédèrent sans que l'état de Padbibok ne s'améliore ni même se stabilise. Les tisanes et potions semblaient être de moins en moins efficace quant aux bains de glace, qui jusqu'alors avaient donnés de bons résultats, eux finissaient par sérieusement aggraver la fièvre. Le problème devenait insoluble et aucun début de solution n'avait été découvert jusqu'à lors. Avec cette recrudescence de malade, Cimméria ne tarderait pas à sombrer dans la fatalité. Et même les sœur soignantes les plus fortes et dotées d'un optimisme à toute épreuve, montraient elles aussi, des signes d’inquiétudes voir de découragement.

 


Cela faisait à peine une quinzaine de jours que Padbibok avait été admis au Temple, qu'une sœur vint chercher Nasaq qui était en train de concasser avec zèle de la glace à la glacière. La sœur vint lui dire que l'état de Padbibok était devenu préoccupant et qu'il était peut-être le moment d'aller le voir une dernière fois. Apprenant cela, Nasaq remonta quatre à quatre les marches en pierre de l'escalier en colimaçon, laissant derrière elle sa consœur assez surprise de voir l'une des leurs si encline à l'émotion et à l’impulsivité. Tout le trajet durant, Nasaq ne voulait pas croire, ni même imaginer qu'il fusse possible que Padbibok puisse rendre son dernier souffle dans les quelques heures à venir. Non, ce n'était pas possible, la sœur avait due se tromper de personne ou bien Padbibok avait été changé d'allée ou de section. Il ne pouvait en être autrement. Elle courut entre les rangées de lits, évitant dans sa course, non sans une certaine agilité les sœurs qui allaient et venaient. Certaines poussèrent des Ho de surprise alors que d'autres semblaient véritablement indignées par cette conduite, mais Nasaq s'en fichait et chercha du regard le lit où se trouvait son ancien patron. Et dès qu'elle l’aperçut quelques lits plus loin, allongé tel un gisant, Nasaq reprit sa course de plus belle, mais cette fois-ci en renversant les plateaux et les seaux, bousculant des sœurs tant ses yeux étaient envahies de larmes qui lui coulaient jusqu'au menton et qui se perdaient derrière elle, telle la chevelure d'une comète.




Arrivée devant le vieil homme, tout brûlant de fièvre, le souffle court, elle s'agenouilla à son coté et pris sa main brûlante qu'elle mit dans la sienne et la colla tendrement sur son visage tout humide. Elle ne pouvait pas croire ce que lui montraient ses yeux, elle s'y refusait. Et d'une voix douce entrecoupée de sanglots:




-"Et patron, t'as pas le droit me faire ça. En plus je te rappel que je te dois quinze dias, alors si tu veux un jour les revoir, t'as pas intérêt à me lâcher. Ho, tu m'écoutes !"





Son souffle devint saccadé et soudain, sa poitrine s'immobilisa. Cédant à la panique, elle se releva et cria qu'on lui porte secours de toute urgence et une sœur soignante vint à elle, précipitant son pas plus pour calmer Nasaq que pour porter un quelconque secours au mourant qu'elle savait condamné. Lui faisant mine de se calmer, c'est avec regret qu'elle lui apporta la funeste nouvelle. C'en était fini. Nasaq se précipita de nouveau sur le corps frêle et décharné du vieillard, en posant ses mains sur sa poitrine, son oreille plaqué sur le cœur afin d'entendre le moindre signe de vie et se mit à prier avec toute la ferveur du désespoir. Et c'est contre toute, qu'un miracle se produisit. Enfin, restons modeste tout de même...






snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Lun 2 Aoû - 21:41, édité 11 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeJeu 25 Fév - 17:54



L’Éveil de Nasaq.




Alors qu'elle implorait la clémence de Kesha, ses mains semblèrent se réchauffer, non pas au contact du corps fiévreux de Padbibok mais plutôt comme si elles irradiaient d'une douce et réconfortante chaleur. Nasaq n'y prêta pas attention et continua sa demande auprès de Kesha afin qu'elle intercède au près du vieil homme pour au moins un bref sursis. Et c'est à ce moment qu'elle sentie la poitrine de son ancien maître se soulever légèrement puis retomber en exhalant un faible râle rauque, puis recommença encore et encore. Ses prières avaient été écouté, Padbibok était sauvé pour un temps au moins. Nasaq se confondit en sincères et pieux remerciement au près de la divinité bienveillante. Ce fut en relevant la tête qu'elle s'aperçut qu'il y avait tout autour d'elle plusieurs prêtresses et infirmières qui l'observaient soit réjouies, soit dubitatives ou bien même incrédules. Nasaq mit cela sur le fait que Padbibok, contre toute attente, était encore en vie et fut surprise de sentir la main de Padbibok lui prendre la sienne et qu'il lui murmure un merci dont elle ne se sentait pas digne. Après tout, elle n'avait fait que prier, c'était Kesha qui était responsable de ce miracle et non elle. Mais elle ne répondit rien au vieil homme qui avait gardé les yeux clos. Nasaq se releva, apaisée et reconnaissante que ses prières furent entendues. Mais son répit fut bref. Il lui revint d'un coup son comportement d'une quinzaine de minutes au paravent et se sentie extrêmement gênée. Elle avait courue partout, bousculer des soignantes et des prêtresses, renversé des repas et s'était même mise à hurler comme une possédée. L'exact contraire de la conduite attendue de la part d'une prêtresse, même fraîchement ordonnée et c'est ce qui devait expliquer la présence des prêtresses regroupées autour d'elle. Dans son fort intérieur, elle se demandait déjà qu'elle sanction allait bien pouvoir lui tomber dessus et après ce bref moment d'accalmie et de félicité, elle fut envahie par une pesante appréhension et son visage prit un air plein de repentir. Pourtant, elle sentait que quelque chose clochait sans pourvoir le définir. Pourquoi certaines des prêtresses affichait-elle une mine réjouie ? Le moment de silence précédant la prise de parole de l'une d'elles fut abominablement interminable et particulièrement éprouvant. L'une des prêtresses s'avança vers elle, la mine radieuse et lui demanda d'attendre là que l'une des prêtresses soigneuses arriva. Nasaq se demanda bien pourquoi l'on venait de faire quérir une telle prêtresse alors qu'elles était peu nombreuses sans oublier qu'elles étaient accablées par leur incessant travail. Elles étaient les rares privilégiées à être pourvues de dons magiques, dernier rempart contre la fièvre. Même si aucune d'elles n'avaient pu guérir un seul malade, au moins elles pouvaient efficacement soulager la douleur des patients et même stabiliser leur état. Ce qui actuellement était le mieux que l'on puisse faire dans tout les royaumes d'Isthéria, du moins à la connaissance de Nasaq. Et alors qu'elle réfléchissait à ce que le sort lui réservait, une sœur assez âgée, haute de stature mais tout en maigreur, le visage sévère et marqué des stigmates de la fatigue s'approcha d'elle d'un pas mesuré. Gardant son visage fermé, elle s'adressa néanmoins à Nasaq d'une voix accorte et lui demanda son nom. C'est tout aussi timidement qu'impressionnée qu'elle lui répondit. La sœur reprit:




-"Jeune Nasaq, suis-moi je te pris. Nous avons à parler. Au fait, je suis soeur Sidonie".


         


A deux pas derrière elle, Nasaq la suivait en silence dans un long corridor qu'elle connaissait déjà, c'était la partie administrative du bâtiment et elle reconnue en passant devant le bureau de l'intendance. Sœur Sidonie s'arrêta devant une petite porte, quelque mètres plus loin, qui était restée entrouverte. Elle frappa doucement sur le bois, attendit quelques instants alors qu'aucune réponse ne lui parvenait puis entra en demandant à Nasaq de la suivre. Il s'agissait une toute petite pièce d'à peine une dizaine de mètre carré, haute de plafond comme semblaient l'être tous les bureaux du couloir et pourvue d'une petite fenêtre étroite de style gothique. Un petit bureau, usé était recouvert d'innombrables feuilles, blanchie ou noircie, plusieurs encriers en verre taillé ou bien en laiton et de très nombreuses plumes. De chaque coté du bureau, deux chaises droites à l'allure austère et inconfortable. Des étagères supportaient des registres et de nombreux rouleaux de parchemin en parfait désordre. Il s'agissait là d'un bureau à tout faire où chacune des sœurs y allaient de son propre classement. Sœur Sidonie prit une chaise et enjoint Nasaq de faire de même. Elle remarqua qu'une fois assise, la jeune prêtresse brûlait de lui poser une question. Gardant son air sévère contrastant avec le ton aimable de sa voix:




-"Et bien, je vois que tu t'impatientes, alors si tu as quelque chose à me dire, vas-y."





Et de sa voix basse, rendue fébrile par le respect que lui inspirait sœur Sidonie:




-"En fait, je me demandais pourquoi vous m'avez amené ici ? C'est à cause de mon comportement dans la nef ?"





Sœur Sidonie sembla surprise par sa question et ajouta comme pour elle-même:




-"Tu ne sais donc vraiment pas pourquoi je t'ai convoqué ?"





Un bref silence où sœur Sidonie sembla réfléchir au meilleur moyen d'aborder le sujet. Puis reprit:




-"Je ne t'ai pas fais venir pour juger ton comportement, cela ne fait pas parti de mes charges. Si tu es là, c'est parce que tu possèdes un don. Et qui aujourd'hui, nous est des plus précieux, tu semblerais posséder celui de guérison. Il arrive bien souvent qu'un don apparaisse au dépend de la personne et même que cette dernière n'en soit pas consciente comme cela a été le cas pour toi. En fait, il n'y a pas vraiment de règles. Et c'est pour cela que je vais te poser une série de questions qui pourraient peut-être nous éclairer sur la véritable nature de ton don et d'en connaître son déclencheur. Ce questionnaire sera ajouté à ton dossier et pour ce qui est des questions théoriques, te verras cela avec ta sœur référente qui doit être sœur Adriana si je ne me trompe."





Nasaq acquiessa vivement d'un signe de tête.




-"Bien, t'es t-il déjà arrivé de constater qu'un être vivant malade ou blessé, retrouve de la vigueur en ta présence après que tu l'ai touché par exemple ? Ou bien en ayant prié peut-être ?"





-"Non, jamais."





-"Dans ta famille, certains possèdent-ils un don ? De guérison ou autres ?"





-"Heu... Je suis orpheline, alors je sais pas."





-"Ha, désolée. As-tu ressentis quelque chose de spécial, physiquement ou bien émotionellement ?"





-"Juste une douce chaleur qui semblait provenir de mes mains et aussi, c'était comme si je sentais au plus profond de moi que ma prière serait exaucée. Je ne sais pas vraiment l'expliquer tant de sentiments contradictoires se bousculaient dans ma tête. J'avais très peur, j'étais en colère et pourtant je me suis comme sentie apaisée et envahie d'un calme qui m'était jusqu'alors encore inconnu. C'était très étrange."





-"Bon question peu pertinente car sinon comment expliquer tout le vacarme dont j'ai été témoin dans la nef... Connaissais-tu la personne qui se trouvait sur le lit et profites en pour me dire quels sentiments tu nourris à son égard ?"





-"Ben en fait c'est mon ancien maître. Il m'a apprit des rudiments de lecture et aussi apprit à bien compter. Mais c'est surtout grâce à lui que j'ai pu intégrer le Temple. Pendant les cinq années que j'ai passée au près de lui, il s'est plus comporté comme un père pour moi que comme un maître. Alors, je l'aime beaucoup."





-"Je vois, je vois. Je n'ai pas d'autres questions à te poser et tu vas remettre de suite le formulaire à soeur Adriana. Elle va se charger de l'aspect théorique de ton don et moi de son coté mise en pratique. Ne lui reste plus qu'à te faire ton nouvel emploi du temps. Je suis heureuse qu'une nouvelle recrue vienne dans nos rangs mais un long travail t'attend avant que tu ne puisses maîtriser ton don et nous être utile. Mais j'ai confiance en toi car j'ai pu constater avec quel acharnement tu exécutais tes corvées. Labeur et patience ! Une dernière chose, les sœurs m'ont dit que de tes mains avait émané un léger halo de lumière bleuté, juste au cas où tu voudrais le savoir."





Pour se rendre à l'aile est, Nasaq ne courut point tant elle était préoccupée par tout ce qui venait de lui être révélé. Elle avait simplement pensée que le rétablissement de Padbibok n'était du qu'à Kesha et à sa miséricorde, jamais elle n'aurait osée croire qu'elle pouvait en être la cause. Et elle se raccrochait à l'idée que son pouvoir n'était en fait que l'expression de la toute puissance de sa divinité. Bien entendu, elle connaissait le fait que certaines personnes fussent dotés de pouvoirs que l'on disait magique mais jamais elle n'en avait été le témoin et se demandait d'où cette magie pouvait bien être issue. Des déesses et des dieux ? Quoi qu'il en soit, Nasaq se trouvait dans un état troublé où se mêlaient de plus en plus de questions, plus insolubles les unes que les autres. D'ailleurs, Allaat possédait-elle de tels pouvoirs ? Jamais cette dernière n'y avait fait allusion. Et puis de toute façon, était-elle véritablement sa sœur ? De toute façon, même la magie ne semblait pas être suffisante face à cette fièvre, alors à quoi bon s'en préoccuper... D'un autre coté, elle ne supportait plus de vivre dans le mystère et l'ignorance. Déjà, elle n'avait jamais eu d'explication approfondies sur ce que sont les Gorgoroth, ensuite ses yeux qui deviennent de braises mais ne provoquent rien de plus sinon l’effroi chez certaines personnes et qui n'avaient en soit aucune portée magique et maintenant ce don de guérison qui venait de se révéler... Décidément, Nasaq devenait petit à petit une étrangère à elle-même.





snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Sam 19 Juin - 16:08, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 1 Mar - 8:50





Complètement perdue dans ses pensées, son réveil fut une véritable douche froide de honte absolue. Elle venait de parcourir les couloirs et les escaliers jusqu'au premier étage où se trouvaient le bureau de sœur Adriana sans même sans rendre compte. Et d'un seul coup, devant elle apparut la silhouette fantomatique de sœur Adriana. Était-elle en train de rêver ? Mais quand cette dernière lui demanda le pourquoi de sa présence, Nasaq resta muette. Elle se tenait devant la petite porte du bureau telle une statue inerte, le poing levé prêt à frapper mais qui pourtant demeurait figé. Sœur Adriana avait du l'entendre marcher dans le couloir puis s'arrêter devant sa porte sans plus aucun bruit, ce qui l'avait singulièrement alerté. En l'ouvrant, elle put voir une jeune prêtresse, tétanisé et presque sans vie prête à frapper sur sa porte. En plus de toutes ses bizarreries, elle serait taxé de somnambulisme, non de narcolepsie. Revenant brutalement dans le monde des vivants, voyant cette silhouette la dépassant de trois têtes, Nasaq ne fit qu’emmètre un vague borborygmes. Cette fois s'en était fichue de sa réputation, alors en désespoir de cause elle tendit à la sœur le formulaire de sœur Sidonie. Quelque peu médusée par l'attitude de Nasaq, mais un tout petit peu irrité tout de même, elle se saisit du papier et demanda à Nasaq d'entrer. Sœur Adriana lut avec attention les notes de sa consœur et lui jeta un regard désabusé. Kesha possédait un sens de l'humour bien abscons pour le commun des mortels et même des prêtresses. La plus impertinente, la plus réfractaire, indocile, désobéissante et la plus rebelle des prêtresses, qui lui avait été jamais été donné de voir dans toute sa longue carrière, avait reçut l'inestimable et précieux don de soigner autrui. Pour un peu, sœur Adriana en aurait ri. Mais c'était là la volonté de Kesha et nul n'y pouvait rien. Alors, avec sérieux elle reconsidéra le formulaire et d'une voix réfléchie et grave:




-"Et bien, sœur Nasaq vous avez certaines prédispositions pour soigner les gens apparemment. Ce qui est une bonne chose en ces temps funestes. Nous avions trois cours le matin pour la maîtrise de la langue et quatre de corvées à ce que je vois. Les quatre autres matinées seront donc désormais dévolues à l'étude de la magie et à son fonctionnement théorique. Enfin, de ce que nous en savons. La magie s'exprime de tant de manière différentes qu'il nous est difficile d'en établir un schéma précis. Mais nous allons vous aider à cela. Pour l'après-midi, vous serez en compagnie de sœur Sidonie qui vous fera exercer vos talents. Donc, plus de corvées pour le moment. Sachez que je ne pensez pas que vous finiriez votre noviciat parmi nous, vous êtes si loin du profile que nous recherchons habituellement... Pourtant, j'avoue être assez fière de vous avoir recrutée parmi nous. Alors ne me décevez pas. Bien, très de bavardage. Nous allons commencer de suite votre apprentissage, mais gardez bien à l'esprit qu'aucune de nos prêtresses, si expérimentées soit-elles, n'a réussie à guérir la moindre personne de cette fièvre. Et pourtant, certaines ont de grands pouvoirs de guérison. Étrangement la magie est inefficace face à ce fléau. Mais au moins certains des patients survivent plus longtemps et c'est déjà ça. Allez, suivez moi à la bibliothèque."





Cela dit, sœur Adriana sortie du petit bureau et prit l'escalier en colimaçon conduisant au demi-étage où se trouvait la bibliothèque que Nasaq connaissait si bien. Sœur Adriana frappa énergiquement à la porte et entra. Sœur Marthe était là comme toujours assise à son bureau enfoui sous nombre d'ouvrages et de parchemins. Elle leva les yeux vers les deux nouvelles arrivantes et promptement sœur Adriana demanda à la sœur bibliothécaire la clé qui donnait accès aux livres de la réserve, tout au fond de la salle. Nasaq ouvrit deux grand yeux ronds pleins de surprise et d'appréhension. Elle allait enfin avoir accès à ce lieux réservé qui lui avait été toujours interdit. Plusieurs fois elle avait essayée de voler la fameuse clé et à chaque fois elle s'était fait prendre. Même avec son passé de petite voleuse, ses grilles de fer ne s'étaient jamais ouvertes. Et elle reçut plusieurs avertissements et blâmes pour sa mauvaise conduite. Alors, elle s'était résolu à abonner toute tentative d'intrusion. Une chose était sûre, elle était bien loin d'égaler Allaat sur ce point...




Sœur Adriana ouvrir la grille et chercha sur les rayonnages plusieurs ouvrages qu'elle empila sur ses bras puis revint à la bibliothèque qui était déserté à cette heure et s'installa à une table. Nasaq l'y rejoint silencieusement et se fit sévèrement rabrouer par sœur Adriana:




-"Et tu comptes prendre des notes avec quoi, tête de linotte !"





Nasaq fut déconcerté par cette réflexion qu'elle jugea totalement injuste. Elle était en pleine corvée quand on lui demanda immédiatement d'aller voir sœur Adriana. Comment aurait-elle pu savoir que cet conversation finirait par un cours ? Et puis on lui avait demandée de se rendre à la bibliothèque, pas de passer par le dortoir pour y récupérer ses affaires de cours. Contrariée, elle courut chercher son nécessaire d'écriture au dortoir quand elle entendit derrière elle, les deux sœur l'invectiver en chœur, de ne pas courir dans les couloirs. Nasaq fit la sourde oreille et fit ce qu'elle avait à faire. Mince quoi, sœur Adriana aurait tout de même avoir la délicatesse de la prévenir, ça ce fait pas un coup comme ça... Et après quelques minutes, Nasaq revint avec sa besace, tandis que sœur Marthe fulminait intérieurement et que sœur Adriana lui jeta un regard noir. Après s'être le plus discrètement installée, elle attendit en silence que sœur Adriana veuille bien prendre la parole.




-"Il te faut savoir que tes pouvoirs ne peuvent s'exprimer que par le biais d'une fervente prière et ainsi donner corps à ta magie. En soit, il n'existe pas de prières qui feront qu'à coup sûr ta magie opérera mais d'anciennes prêtresses nous ont légué plusieurs recueils d'oraisons qui nous permettent de canaliser nos pouvoirs. Le volume que j'ai devant moi contient tout un compendium d'oraisons dédiées aux sortilèges des soins les plus variés. Donc tu pourras piocher dedans et à force d'essais et d’entraînement, tu seras à même d'écrire tes propres oraisons qui seront plus efficaces car plus personnelles. Maintenant nous ne pouvons pas non plus faire l'impasse sur ce que tu es tout comme la nature même de ton espèce. C'est pour cela que dans ce deuxième ouvrage, tu trouveras nombres d'oraisons mais aussi de recettes, si je puis m'exprimer ainsi, concernant certaines considérations dues à ta nature. Bien que cela ne soit pas ouvertement réprouvé par notre Ordre, certaines des choses écrites dans ce livre dérangent un certains nombres de prêtresses de par leur nature singulière qui parfois s'apparente à de la nécromancie. Mais bon, nous n'avons pas actuellement, vraiment les moyens d'être trop regardantes. Évite tout de même d'en faire étalage devant tes autres consœurs. Et j'aimerais aborder une dernière chose avec toi que sont les pierres de sphènes. Elles sont en quelque sorte un réservoir d'essence divine qui peut amplifier tes pouvoirs et servir de catalyseur. Inutile de te préciser que ces pierres sont rares et pour en reconnaître une, il te suffit d'utiliser tes pouvoirs à proximité pour qu'elle se mette à luire. Il existe de plusieurs couleurs qui sont données par la divinité qui les a investie de son essence. Dans ce petit carnet tu y trouveras quelques considération et notes qui t'éclaireront sur le sujet. Voilà, il te faut maintenant étudier ces trois ouvrages et si éprouve des difficultés à comprendre certains textes ou bien même si tu as des questions, tu me trouveras dans mon bureau ou dessus. A présent, je te laisse travailler."





Sœur Adriana se leva silencieusement et salua sobrement sœur Marthe tout en sortant de la bibliothèque. Nasaq se retrouva seule dans un silence et une quiétude qu'elle appréciait fort et se mit à parcourir le premier ouvrage intitulé ' Oraisons curatives choisies parmi nos plus illustres bienfaitrices'. Et au fur et à mesure qu'elle progressait dans le livre, les notes, elles, s'accumulaient en pages éparses recouvrant une bonne partie de la table.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 1 Mar - 15:24





Après une heure à étudier le livre des Oraisons curatives, tout en décortiquant les divers textes, Nasaq ressentie une profonde frustration bien que certains textes l'aient profondément touchés. Ces écrits étaient biens plus lumineux et inspirés que toutes les prières qu'elle avait pu lire jusque là et pourtant, son esprit n'était pas vraiment rassasié. Son intellect avait faim d'autre chose, d'une autre érudition alors elle se plongea dans le deuxième ouvrage que lui avait présenté sœur Adriana. Il s'agissait d'un petit livre à la couverture de cuir ocre et fermé par un simple lacet. Il avait plus l'aspect d'un carnet de route que d'un ouvrage rédigé avec soin par une copiste. En l'ouvrant délicatement elle put y lire quelques oraisons mais bien loin de l’orthodoxie Keshaéenne. D'ailleurs elles était souvent raturées et reprise avec de nombreuses notes de bas de page. On eut dit plus un compendium d'expériences occultes. Mais la deuxième partie de l'ouvrage l’intéressa vivement, il y avait là d'étranges recettes liées à l'espèce des Gorgoroth. Certains des textes étaient surprenants, d'autres presque fantastiques ou bien même complètements extravagant. Mais ce sont eux qui furent le plus inspirants. Par les différentes écritures manuscrites utilisées tout au long de l'ouvrage, ce carnet avaient été sûrement élaboré par plusieurs prêtresses et à en jugé par le style grammaticale hétérogène, il avait du être rédigé sur un long laps de temps. Et de plus, il était affublé d'un titre assez ésotérique, 'De la non-vie, la vie' mais chacune des prêtresses ayant participaient à sa rédaction avait été des Gorgoroth. A en juger par l'épaisseur du carnet, elles n'avaient pas du être si nombreuses au cours des siècles. Il y avait aussi d'énigmatiques croquis complètement obscurs à l'intelligence de Nasaq et elle se demanda si des savant tels les Eclaris n'avaient pas participer à sa rédaction. Mais le plus surprenant étaient les quelques passages qui faisaient allusion à la très ancienne religion pratiquée à Cimméria et qui remontait du fond des ages. Bien souvent appelés à tort rites païens, il s'agissait d'ancestraux rites animistes remontant à la surface. Il n'était pas question d'autres divinités mais plus de pratiques séculaires animistes chez les premiers cimmériens, alors qu'ils étaient encore nomades dans les vastes étendue glacées. Et toutes étaient en rapport avec les Gorgoroth. Nasaq était familière de cette religion, elle avait même vue certains rites pratiqués par sa sœur Allaatkasik dans son orphelinat. De toute façon, chez la animistes, il est plus question d'esprits que de dieux ou de déesses et Nasaq avait facilement assimilé ce syncrétisme. Pour elle, il y avait le panthéon des divinités et puis le monde des esprits, tous deux cohabitants en parfaite harmonie. D'une manière plus agnostique, l'on pourrait avancer que les dieux et les déesses sont façonnés à l'image de l'Homme et que les Esprits le sont par la nature et l’environnement où les Hommes vivent. Quoi qu'il en soit, Nasaq due se poser certaines questions qui allaient la mener à certaines expériences si elle voulait avoir des certitudes. Mais elle était bien loin des oraisons et de l’imposition des mains qu'elle avait lu dans l'ouvrage précédent. Certaines procédures semblaient barbares mais ce n'était qu'une question de contexte finalement. Il y a peu d'année de cela, une guerre avait été déclenchée et avait tué de nombreuses personnes à Cimméria, ce qui relativisait la barbarie culturel. Et puis, il s'agissait de sauver des gens et non de les tuer, donc même si cela pouvait choquer, Nasaq s'en fichait complètement. Elle venait de lire que pour utiliser certains pouvoirs de guérison, il fallait mordre le patient. Pas très ragoutant au premier abords, mais il paraîtrait que la salive des Gorgoroth participe au principe de guérison. Plusieurs textes relataient ce genre de fait mais cette pratique ne semblait fonctionner que sur les Gorgoroth, ce qui la désappointa. Mais bon, rien n'empêchait Nasaq d'essayer sur des êtres humains ou d'autres créatures, après tout, les pouvoirs variants d'une personne à l'autre, on ne pouvait être sûr du résultat final.




Nasaq ne voulait qu'une chose, sauver tout le monde de cette épidémie alors qu'elle savait que se ne lui serait pas possible. Allaatkasik lui avait dit certaines choses troublantes au sujet de la fièvre, comme quoi elle aurait été inventée par la main de l’homme, alors pourquoi Kesha interviendrait-elle ? Pourquoi laisserait-elle sa magie opérer ? Si les hommes en étaient les seuls responsables, alors c'étaient à eux d'y remédier et Nasaq trouva ce jeu cruel. Ce qui lui ouvrit les yeux sur d'autres perspectives bien moins réjouissantes et bien plus funeste. Elle repensa à sa sœur qu'elle trouvait assez paranoïaque et qui pourtant semblait de sages conseils. Si l'épidémie avait été crée de toute pièce, rien n'empêchait des personnes d'infecter le sanctuaire ou même bien pire. Seules deux ailes étaient réservées aux prêtresses mais avec l’afflux de malade, difficile de savoir où chaque personne pouvaient-être. Sans oublier qu'une personne mal intentionnée était en mesure de s'introduire dans les bâtiments sensibles. C'est alors que tout ce qu'avait pu lui dire Allaat sur l'espionnage et l'infiltration lui revint en mémoire. Il était temps d'agir, mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire pour une toute juste ordonnée. Et puis à qui en parler ? Qui pourrait la prendre au sérieux ? Devant-elle ne se dessinait qu'une seule option, écrire une lettre à Dame Othello qu'elle ferait transiter par sa sœur. Certes, le projet lui parut ambitieux, mais elle s'estimait capable de le construire, avec un petit coup de main, cela va sans dire. Il va sans dire qu'elle était complètement terrorisée à l'idée d'écrire une telle lettre à la Haute-Prêtresse de Kesha, alors qu'elle n'était rien mais Nasaq lui faisait tant confiance qu'elle ne pouvait se résoudre à se taire et écrivit tout de même cette lettre contenant bon nombre de ratures.




Chaque aube est unique, la CIA aussi.









Rapport #02 Othello.


logo




Dame Othello, Haute-Prêtresse de Kesha et vénérée Sainteté.


Vous qui êtes la pure parmi les pures, j'ose vous adresser ma parole qui est loin d’être fourbe ou malhonnête, si vous vous souvenez de moi, je suis la petite sœur d'Allaatkasik. Enfin, elle m'a adoptée officiellement mais ce n'est point là mon propos même si cela me remplie de joie de vous faire partager cet heureux évènement en ces temps sombres, parce que on en a franchement bien besoin. Toutes mes consœurs font tout, jour et nuit pour aider les malades. Mais le combat semble perdu, je ne sais pas pourquoi. Je prie tout les jours avec ferveur Kesha mais y a un truc qui cloche. Ma sœur m'a dit que cette épidémie avait pu être créer par des humains et est-ce là le pourquoi de l'inefficacité de nos pouvoirs de soin ? Ba, je viens aussi de découvrir que j'ai aussi certains pouvoirs mais loin d'être suffisants... C'est mon ancien patron qui les a déclenchés, j'étais si mal en le voyant car c'est lui qui m'a dirigé vers vous. C'est vrai, il ne tient pas un commerce honnête, mais je le considère comme mon père et c'est pas un mauvais bougre. Mais si je vous écris, c'est pour bien autre chose. Veuillez par avance m’excuser de ma prétention mais je pense que notre Ordre est en danger, non pas par absence de Grande-Prêtresse, mais par jeu politique. Actuellement, n'importe qui peut rentrer dans le Temple mais aussi dans certaines zones sensible où les prêtresses sont vulnérables. En plus, n'oublions pas la guerre de pouvoir qui se joue entre les trois prétendantes... Bref, il nous faut préserver notre autre mais pas à tout prix et c'est pour cela que je vous propose quelque chose pour réguler et intervenir en cas de besoin, c'est à dire un service de contre espionnage. Au sein de l'Ordre nous avons des espions mais rien qui peut nous renseigner sur les espions que nous avons sur notre territoire ou même dans notre Temple. Je pense qu'il serait opportun de créer une cellule attaché à ce travail. Au départ, je pensais créer ce service pour les prêtresses de Kesha, ce que je veux toujours, mais si nous dépendront d'une Grande-Prêtresse, cela risque de ne plus être le cas. Y cas voir Kowe... On va bosser pour la mairie d'Hellas... Il nous faudrait une autre dirigeante, extérieur à l'ordre de pleine de sagesse, donc vous. Même si cela n'est pas officiel, on pourra s’arranger. Et puis on peut aussi faire croire que la nouvelle Grande-Prêtesse soit en haut du commandement. Quoi qu'il en soit, il faudrait que cette cellule soit indépendante. Chui désolée de ne pas être capable de faire comme ma sœur mais je vous promet de toujours veiller sur mon ordre.

Votre petite Nasaq.

PS: Sinon pour le nom de la cellule, j'avais pensée à un nom qui ferait un acronyme facilement retenable: CIA pour Cimméria Intelligence Agency.






snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 8 Mar - 19:05





Après avoir écrit cette lettre à Dame Othello, Nasaq éprouva crainte et honte, s'adresser de cette manière à cette sainte personne lui parut soudainement déplacé et extrêmement présomptueux. Elle s'était exprimée de manière sincère et spontanée mais sans vraiment savoir sur quel terrain elle s'aventurait. Peut-être y avait-il déjà un tel service existant au sein de l'Ordre ? Allait-elle se ridiculiser en enfonçant des portes ouvertes ? Allait-elle tout simplement la décevoir par son excès de naïveté ? C'était là un risque à prendre mais qui était tout simplement des plus affolant. Alors elle adjoint une lettre à sa sœur Allaat. Si cette dernière estimait que cette lettre était hors de propos, trop irréfléchie ou tout simplement immature, Nasaq lui demandait de la brûler, mais elle lui fit aussi mention de l'arrivée de Padbibok dans l'aile ouest du Temple et lui décrivit son état de santé tout comme l'apparition de son pouvoir de guérison, mais succinctement. Par contre, si elle y voyait un quelconque intérêt, alors qu'elle l'envoie à Dame Othello. Et dans ses conditions, elle réclamait l'aide précieuse que pourrait lui apporter sa sœur. Le projet était d'envergure alors qu'elle n'avait aucune compétence dans ce domaine, planifier un tel projet lui semblait insurmontable ou bien irréaliste. Allaat étant experte en espionnage tout autant qu'en relations diplomatiques, elle pourrait être l'architecte de ce plan de protection des prêtresses de Kesha. Quoi qu'il en soit, Nasaq se sentie bien humble et se demanda si elle ne pêchait pas par excès de vanité. En fait, elle avait tout bonnement peur de poster ce courrier, alors que son instinct lui dictait le contraire. Si elle attendait quelques minutes de plus, à réfléchir et à retourner la question dans tous les sens dans sa petite cervelle, elle ne serait plus capable d'envoyer le courrier à sa sœur. Elle se décida donc d'un pas vif, l'esprit vide aurait-on pu croire alors qu'un bouillonnement infernal s'agitait dans son cerveau, et se dirigea vers le bureau de l’intendance pour remettre le plis à sœur Abigaël. Cela fait, toute tremblante d'émotions, elle rejoint le réfectoire, c'était l'heure de manger et cet après-midi elle devrait expérimenter ses tous nouveaux pouvoirs sous l’œil attentif de sœur Sidonie.



Pic et pic et dans ta main.




Comme à son habitude, Nasaq arriva au réfectoire en courant et prit rapidement place au coté de ses camarades qui pour certaines avait été ordonnée tout comme elle et d'autre qui étaient encore novices. Elle ne put s'empêcher de jeter un regard sur la table des quatre et d'observer furtivement la petite Léonie qui semblait bien plus triste qu'à son habitude alors que les trois autres étaient d'humeur joyeuse. Izaline et Solange avaient été elles aussi admise dans le cercle des prêtresses de Kesha et se pavanaient tels d'orgueilleux et prétentieux paons. Toutes trois parlaient assez fort, suffisantes et vaniteuses. Il était clair qu'elle deviendraient de plus en plus imbuvables depuis qu'elles avaient été ordonnées. Constance jouait à leur jeu car elle aussi ferait rapidement partie de leur groupe. Par contre, toutes se moquaient ouvertement de Léonie, comme quoi jamais elle ne pourrait y arriver et qu'elle ferait mieux de rentrer chez ses parents car jamais l'Ordre ne voudrait d'une personne comme elle. Nasaq avait bien sentie qu'elle était différente, sans vraiment savoir en quoi, mais de toute façon ce n'était pas là une raison pour s'en prendre à elle. Elle-même était Gorgoroth, que pouvait-il y avoir de pire ou de plus monstrueux ? Même les aberrations avaient leurs place dans l'Ordre, nulle n'était la mal venue dans le Temple de Kesha... Nasaq sentie son sang se mettre à bouillir, elle ne pouvait plus supporter qu'Izaline s'en prenne encore à Léonie et ce sentiment de profonde injustice devint intolérable. Bien entendu, elle ne pouvait se confronter physiquement avec Izaline qui était bien plus forte qu'elle et qui la dépassait largement d'une tête, par contre, Nasaq savait être fourbe et sournoise. C'était là un des cotés de sa personnalité qu'elle avait enterré mais l'heure n'était plus à savoir comment être vertueuse, mais d'être tout simplement juste. Alors, elle dissimula une fourchette dans sa manche et mine de rien s'approcha de la tablée des quatre et passa son bras sur l'épaule d'Izaline faisant mine de rire. Cette dernière, surprise lui lança un regard décontenancé, se demandant bien ce que Nasaq pouvait lui vouloir. Mais elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir et lui planta violemment sa fourchette dans la main, qui fut transpercée. Izaline hurla, ses consœurs restèrent muettes de stupéfaction et Léonie afficha un regard encore plus triste. L'autre tablée fut tout aussi confondue par cette acte aussi violent qu’impromptu. La douleur faisait grimacer Izaline mais retint tout cris, seules quelques larmes coulaient sur ses joues alors que dans ses yeux brûlait un intense feu de haine et de vengeance. Solange se précipita hors du réfectoire en courant. C'était bien la première fois que Nasaq la vit dans un état pareil et se demanda se qui avait bien pu l'effrayer à ce point. Tandis que quelque peu affolée par le cri qu'elle venait d'entendre, la cuisinière entra dans le réfectoire jetant un rapide coup d’œil et déconcertée, vit la cause de ce remue ménage. Elle s'approcha d'Izaline et de suite la rassura. Le visage de la cuisinière venait de retrouver son calme, elle en avait déjà vu des accident à la cuisine et c'est presque désinvoltement qu'elle retira d'un coup sec la fourchette. Chose surprenante, elle ne chercha pas à connaître la cause ou la raison de cet étrange accident mais demanda à l'une de ses camarades de table de l'accompagner tout simplement à l'infirmerie. Avec douceur et prévenance, elle lui affirma qu'avec un pansement, quelques onguents et un peu de repos il n'y paraîtrait plus rien. Posant la fourchette ensanglanté sur la table, elle fixa Nasaq qui ne sut décrypter ce que pouvait bien penser la sœur de son acte et baissa la tête, embarrassée. D'une voix condescendante, elle lui fit remarquer que cela faisait désordre et l'enjoint de regagner rapidement sa table. Mais sur cet entre-fait, Solange refit son apparition, Sœur Adriana à ses cotés. Un silence de plomb s’abattit dans la salle et toutes se demandaient ce qui allait se passer, retenant leur souffle, comme si elles s'attendaient à ce que la foudre tressassa Nasaq d'un instant à l'autre. Sœur Adriana s'approcha sans bruit de Nasaq, qui n'osait porter son regard sur elle, craignant inéluctable cataclysme qui allait s'abattre sur elle. Mais au lieu de cela, Sœur Adriana lui intima d'un ton sec et froid, sans élever la voix qui paraîssait étrangement calme en ces circonstenaces, de la suivre immédiatement dans son bureau. Ce que fit Nasaq, toute penaude et profondement honteuse.



Blâme et châtiments.




Le parcours du réfectoire jusqu'au bureau de Sœur Adriana, lui parut cruellement interminable et tout au fond d'elle-même, Nasaq aurait préférer subir la violence du courroux de Sœur Adriana que d'effectuer cette marche silencieuse à l'issue des plus incertaines. Arrivées devant la porte du bureau, Sœur Adriana l'ouvrit et lui demanda de passer et elle sentie son souffle se dérober. Ce fut au bord de l’asphyxie qu'elle prit place sur la chaise de bois dur. En face d'elle, Sœur Adriana resta quelques instants silencieuse, pensive, la tête reposant sur ses deux poings fermés. Elle restait, immobile à observer la jeune prêtresse. Puis, elle se rassie droitement et d'une voix sans colère, posée et toujours avec ce calme inquiétant:




-"Sœur Nasaq, vous avez commis là, un acte grave et bien qu'en ces temps troublés, votre aide et vos capacités nous sont essentielles, je ne puis me permettre de laisser passer un tel comportement. Vous faites, maintenant partie intégrante de notre Ordre et c'est pour cela que je vais prendre certaines dispositions à votre égard. Sachez que cela ne me réjouie guère, mais vous devez comprendre la gravité de votre situation. Dans votre cas, sachez que l'affaire aurait été bien vite réglé, nous vous aurions tout simplement mis au banc de l'Ordre en vous excommuniant. Mais les temps sont différents et je pense, au plus profond de moi que vous l'êtes aussi. Je sais pertinemment que vous enfreignait le règlement continuellement, rebelle à l'autorité et pourtant, nous vous avons laissez faire. Vous refuser sans l'avouer de porter notre habit, de posséder une hermine qui crèche sur le balcon du dortoir et qui plus est, que vous emmenez dans la chambre de Léonie. Cela ne devrait pas vous surprendre que je sache autant de chose sur vous. Et oui, j'ai laissé faire, croyant que vous donneriez le meilleurs de vous même. Mais, apparemment, je me suis trompée. Pour autant, je ne vais pas demander votre excommunication et vais vous laisser une dernière chance. Par contre, vous ne pourrez ni échapper à un blâme qui sera retranscrit dans votre dossier, ni à une punition."





Puis, comme pesant chacun de ses mots, elle reprit:




-"Le blâme est purement administratif mais il sera accompagné du motif qui dans votre cas sera insubordination et violence contre une de vos consœur et sera retransmit par courrier à votre seule parente si je ne me trompe. Qui plus est vous a adoptée. Je n'ose imaginer sa déception en recevant cette lettre... Ce coup de fourchette n'a pas que blessé qu'une de vos camarades, mais aussi les autres et maintenant, votre seule famille. Songez-y... Je ne vais pas vous enfermer dans un cachot ni vous infliger des punitions corporelles, cela ne servirait à rien, tout comme vous priver de nourriture. Votre espèce est capable d'en encaisser bien plus que cela. Non, je vais vous priver de vos amies et consœurs, vous allez être isolée d'elles, même si je ne peux faire autrement que vous laisser dans le même dortoir pour le moment. Ce qui par ailleurs rendra la punition bien plus pénible pour vous et devrait vous porter vers une introspection curative si je puis me permettre. Bien, je ne vais rien changer à ton enseignement de l'après-midi avec Sœur Sidonie, que tu apprennes quelque chose tout de même. Mais, le soir venu, tu ne te rendras pas au réfectoire avec les autres, tu iras étudier, comme tu le faisais chaque matin, en bibliothèque jusque tard dans la nuit et après, si t'en a envie, un repas froid t'attendra au réfectoire, toute seule. Par contre, au lieu de commencer tes corvées matinales en début de matinée, tu commenceras bien avant l'aube où là encore tu prendras ta collation seule. Mais fini la glacière ou bien le service des repas, je t'affectes au ramassage des pots de chambre et à leur vidage."





Si la punition pouvait semblait dure à Nasaq, de ne plus voir ses amies, de ne plus discuter avec elle, la dernière mesure venait de signer son arrêt de mort. En attendant la sentence, elle fut tétanisée, incapable de la moindre réflexion. Bien qu'elle sache que Sœur Adriana n'était ni méchante et encore moins une tortionnaire, pourquoi avait-elle prit cette décision qu'elle savait fatale à tous. Depuis plusieurs mois déjà, le ramassage des matières fécales étaient réservées uniquement à des personnes déjà atteintes de la fièvre. Toute personne saine y ayant travaillée, était très rapidement tombée malade. Pourquoi s'acharner comme cela à vouloir la tuer... Nasaq ne compris pas le pourquoi de cette sanction. Certes, elle avait gravement fauté, mais était-ce une raison pour vouloir la tuer ? Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'elle n'avait même pas eu l'occasion de s'expliquer et pire encore, qu'elle allait mourir sans pouvoir faire connaître la vérité à sa sœur...






snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 8 Mar - 22:40







Lettre à ma Grande soeur.


logo




Seras-tu là quand les regrets m'auront anéantie, seule dans ma folie, absurde mais vivante,
Seras-tus-là qand de nos souvenirs n'advirendra que l'oublie,
Seras-tu la inconsolable...
dis moi que oui..
secret au long cours sur le sable du mensonge, la fleur de la vérité se flétira en soupira sur notre passé.
serais-je là... pour toi ?
dis moi pourquoi ?
A l'heure des mélancolies glacées qui arrête les spasmes inutiles de mon coeur,
Seras-tu là ?






snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeMer 10 Mar - 21:36





Une quinzaine de jours c'étaient écoulés depuis l'envoie de sa lettre à sa sœur, mais aucune réponse ne lui était parvenue à moins que l'on eut intercepté son courrier à l'arrivé au Temple. Sœur Adriana voulait l'isoler et peut-être que cela faisait partie de sa cruelle stratégie. Ou bien tout simplement Allaat avait-elle reçut la notification de Sœur Adriana et l'avait abandonnée à son sort qu'elle pensait mériter. Son emploi du temps ne lui permettait qu'à de rares et très courtes occasions de croiser ses amies et consœurs qui à chaque fois lui jeté un regard attristé, navré et elles la saluaient toujours dans un silence gêné avant de s'esquiver. Plus aucune d'elles ne venait la rejoindre sur la terrasse à la nuit tomber pour voir Aunarpuq ou la caresser. Nasaq comprit que son acte venait de faire voler en éclat sa vie, qui même éprouvante en ces temps de fièvre, était faite de félicité et d'allégresse. Elle regrettait amèrement son geste, enfin à ce qu'elle croyait, car en y réfléchissant bien, elle n'éprouvait aucun remord, ce qu'elle déplorait vraiment, c'était les conséquences. Car derrière cette vie confortable qu'elle menait, une novice, elle, vivait dans le tourment et Nasaq n'avait pu le supporter. Alors, elle accepta son sort car elle savait bien qu'elle n'aurait jamais pu agir d'une autre manière et balaya tout regrets. Par contre, les conditions de travail étaient toutes autres. Finie la bonne humeur de la glacière, la joie d'apporter du réconfort aux malades avec une bonne soupe et prendre le temps de leur prodiguer quelques paroles réconfortantes, seul le désespoir et la fatalité enveloppaient ses compagnons d'infortunes. Il n'y avait là que des hommes, jeunes ou vieux, tous atteins de la fièvre à un stade plus ou moins avancé, qui s'étaient portés volontaire pour cette tâche ingrate et pourtant nécessaire, évitant ainsi aux prêtresses d'inutiles risques supplémentaires de contamination. Il était vrai qu'à ce poste, toutes les personnes saines n'avaient pas tardées à montrer des signes d'infections et l'on y avait assigné que des personnes présentant les symptômes de la fièvre. A ce sujet, ses six autres compagnons furent bien surpris de la voir prendre place parmi eux. Non parce qu'ils savait qu'elle était une prêtresse, car méconnaissable sous ses vieux oripeaux dont elle avait refusée de se séparer et qui la faisaient ressembler plus à une mendiante, mais parce qu'elle semblait avoir échappé à cette maladie et ne présentait ni fièvre ni toussotement. Mais aucun d'eux ne se risqua à lui poser la moindre question. De toute façon, il leurs fallait économiser leur souffle, le travail était pénible physiquement sans compter sur cette odeur violente et nauséabonde qui les prenait à la gorge et leur laissait un goût de charogne amer dans la bouche.

 


Ce fut aux premiers jours du mois de Toula que Sœur Adriana convoqua Nasaq dans son bureau et comme à son habitude, sans en préciser le motif. Bien entendu, cette dernière avait fixé leur rendez-vous à l'heure du repas de midi et Nasaq  ayant prit soin de prendre un bain afin d'atténuer l'odeur nauséabonde qui l'enveloppait se demandait quelle tenue allait revêtir. Elle avait tout d'abords pensé à remettre ses vieilles frusques toutes puantes juste pour incommoder Sœur Adriana mais elle se ravisa, c'était là faire montre de soumission et de résignation. Par contre, mettre l'aube blanche ne lui convenait pas plus, car elle se serait montrée envieuse de reprendre sa place et que d'une certaine manière, elle serait prête à reconnaître ses torts, mais surtout désavouer la légitimité de son acte. Et cela lui était impossible. Alors elle opta pour son uniforme qu'elle portait lorsqu'elle était encore novice et elle prit un soin tout particulier à l'ajuster, lissant de sa main chacun des plis de sa jupe bleu azur, fit minutieusement son nœud de velours bleu cobalt laissant tomber, dans un négligé savant, les deux pendants sur son chemisier d'un blanc immaculé et enfila ses mocassins noirs dont vernis était émaillé de nombreux reflets lumineux. Pour la première fois, elle fit de ses longs cheveux noirs, une tresse qu'elle termina par un ruban en tissus rouge vermillon. Regardant dans un miroir le résulta, elle n'en fut pas mécontente puis grimpa l’escalier menant au bureau de Sœur Adriana et y frappa doucement. La voix de la sœur se fit entendre, l'invitant à entrer. Pénétrant dans la petite pièce tout inondée de lumière, Nasaq vit Sœur Adriana coudes posés sur son bureau, les mains jointes, qui portait sur elle un regard sévère. L'invitant à s’asseoir, elle l'observa de pied en cape puis d'un ton dont la douceur contrastait avec sa voix:

     


-"Sœur Nasaq, comme je te l'ai déjà dit, je n'éprouve aucune satisfaction à t'infliger une telle punition et moi-même, cela me mortifie. Je ne t'ai pas convoquée pour évoquer ce que tu as fait ni pour connaître quelles ont été tes motivations, ce serait hors propos. Si je t'ai fait venir, c'est pour te permettre de t'épanouir au sein de notre Ordre et donc de comprendre aussi son fonctionnement. Quoi que tu puisses penser, nous sommes toutes soumises à une hiérarchie qui dépends plus des humains que de Kesha directement. Et même si nous écoutons sa voix dans notre cœur, ce n'est pas forcement le meilleur chemin à suivre. Il existe des impératifs qui peuvent te sembler injuste, des choses qui seront contraire à la sainte parole de notre Déesse, mais nous devons nous y plier si l'on veut que notre Ordre survive. N'oublie pas que de nombreuses personnes ou groupes politiques aimeraient bien nous voir tomber et disparaître, nous ne pouvons ni ignorer l'aspect politique, ni le jeu diplomatique qui va de paire. Surtout en ces temps troublés où tarde l'élection de la Grande Prêtresse qui prendre place à la tête de notre Ordre. Et si je ne m'abuse, tu ne fais pas partie de l'aristocratie alors que tu t'ais mêlée de leurs affaires. Que crois-tu ? Trois des quatre jeunes filles ont envoyé un courrier à leurs parents pour leurs relater les faits, enfin à leurs manières et bien entendu, j'ai moi-même reçu des courriers de parents indignés. Mais chacun d'eux occupent un poste important et font partis de la noblesse, je n'ose te dire quelles punitions ils ont réclamé à ton encontre. Il m'a fallut donc faire un choix, difficile certes, mais nécessaire. Il fallait que cela soit exemplaire à leurs yeux pour qu'ils soient satisfaits, mais sans trop être excessif à mon goût et cette décision fut loin d'être facile à prendre. J'ai quand même réussie à t'éviter l'excommunication ce qui n'est pas rien tout de même. Il faut que tu comprenne bien que tout n'est pas affaire de justice ici et que nous les anciennes du Temple, nous faisons tout notre possible pour éviter les inégalités, les passe-droits et toute forme de partialité. L'exercice est bien souvent périlleux cependant. Donc, à toi de faire aussi un effort qui te simplifiera la vie tout comme à moi. Bon, je devrais pouvoir interrompre ta sanction dès le mois de Gléno, mais pas avant. Alors, tiens bon encore quelques semaines et cela ne sera plus qu'un mauvais souvenir pour nous toutes."





Sœur Adriana resta un bref moment silencieuse tout en observant Nasaq qui semblait sincèrement attristée par ce qu'elle venait d'entendre alors qu'elle la vit chercher instinctivement une mèche de cheveux pour l'entortiller au bout des ses doigts mais qui dut se raviser en se souvenant d'avoir fait une tresse. Rompant ce silence qui devenait gênant, Sœur Adriana reprit d'un ton plus désinvolte:




-"J'ai tout de même une dernière chose à te dire concernant ton affectation qui pourrait te paraître bien plus cruelle qu'elle ne l'est en vérité. Si j'ai pris cette décision, c'est qu'il semblerait que les Gorgoroth soient immunisés contre cette maudite fièvre. Je n'ai pas entendu parlé qu'un de tes semblables soit hospitalisé dans l'aile ouest et de plus, aucune personne n'avait tenue ce poste plus d'une semaine sans tomber malade alors que toi, tu y travailles depuis une quinzaine et tu n'as point été infecté. Je savais que tu ne risquais donc rien."





C'est alors que Nasaq leva le doigt pour demander la parole. Devant ce geste assez inattendu de la part de cette jeune insoumise, Sœur Adriana n'eut d'autre choix que de la lui donner. Et d'une voix assez grave, douce mais emprunte de timidité:




-"Veuillez m'excuser ma sœur, mais notre espèce n'est pas plus épargnée qu'une autre, à ma connaissance, j'en veux pour preuve ma grande sœur qui elle-même est infectée depuis plusieurs mois. Et que je crains de voir arrivée chez nous. Par contre, si vous n'avez pas vue de Gorgoroth venir au Temple, ce n'est pas non plus le fait du hazard car beaucoup de gens nous craignent et donc ont peur de nous. Ne nous connaissons pas, ils nous sont hostiles et nous font du mal. Si ma sœur a pu vivre parmi les Terrans, c'est qu'elle pratique l'art du maquillage et est capable de les leurrer sur sa véritable nature. Après, je dois bien admettre que dans son village d'adoption certains Terrans connaissent sa nature et ont été indulgent. Mais c'est loin d'être le comportement général des gens dans les grandes villes comme Hellas ou bien Gaéaf. Moi, c'est la crasse qui m'a épargnée de cette violence. Pour survivre, nous devons nous cacher. Moi, j'ai eu la chance de connaître la tolérance au Haut-Monastère au près de Dame Othello et ici, au Temple. Mais c'est un privilège que peu d'entre nous connaissent ou connaîtrons un jours."





Sœur Adriana l'écouta, attentive et grave. Jamais elle n'avait pensée l'exposer à cette fièvre, mais en écoutant le témoignage de Nasaq, elle se demanda si elle-même ne serait pas répréhensible devant la justice divine de Kesha. Qu'avait-elle fait ? Elle avait agit pour le bien du Temple mais avait sans le savoir, sacrifiée une innocente. Bien sur qu'elle connaissait le fond de cette histoire de fourchette et il avait fallu agir, mais de là à la mettre en péril, c'était tout de même autre chose. Sœur Adriana blêmit ne sachant que dire. Cette fois-ci le silence gênant passa de l'autre coté du bureau.




La stupeur de Sœur Adriana céda la place à la curiosité, comment se faisait-il que Nasaq ne fut pas atteinte par ce mal ? Était-elle immunisée ? Et par quel prodige ? Quoi qu'il en soit la question devait se poser. Mais pas maintenant, elle en référerait à qui de droit. Mais alors qu'elle réfléchissait à cet épineux problème, Nasaq leva une nouvelle fois son doigt et Sœur Adriana l'enjoint à poursuivre.




-"Excusez-moi une nouvelle fois, mais me serait-il possible d'avoir connaissance si vous ou quelqu'un d'autre aurait intercepté mon courrier... Peut-être cela fait-il parti de ma pénitence, mais comme ma sœur est malade et que je lui ai écrit alors je reste sans nouvelle, j'aurais quand même aimé savoir... S'il vous plaît."





Sœur Adriana la regarda consternée. Et vivement elle lui répondit:




-"En aucun cas il n'a été question de t'interdire de communiquer avec ta sœur, je peux te le promettre. Je me suis peut être fourvoyée sur certaines choses mais en aucun je n'aurais permis ce genre de chose. Et pour ta sœur, je suis désolée d'apprendre qu'elle vient de contracter ce mal. Tu m'en voies navrée. Si je puis faire quelque chose, dis-le moi."





Nasaq se leva tout en restant muette. Peut-être que sa sœur avait succombé à la fièvre mais elle n'en fit rien paraître et sortie du bureau.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 29 Mar - 9:55





Les semaines suivantes, Nasaq effectuait ses corvées avant autant de zèle et de dévouement qu'à la glacière. Elle avait acceptée sa punition mais n'arrivait pas à vraiment en comprendre la raison. Cet acte violent, ça elle le reconnaissait volontiers, qu'elle avait commis était-il mal ? Bien sur que de planter sa fourchette dans la main d'une prêtresse n'était pas en soit un acte de bonté, mais elle ne voulait que le bien de Léonie et qu'Izaline lui fiche la paix. Depuis combien de temps elle subissait-elle la vindicte d'Izaline ? Bien qu'elle reconnut avoir agit d'une manière impulsive, cette violence n'était-elle pas en proportion aux préjudices subis par Léonie ? Surtout que Sœur Adriana semblait connaître la situation... Et pourtant tout le monde semblait laissez faire. Nasaq ne pouvait décemment s'y résoudre, c'était à la fois contre les préceptes du Temple et ses propres principes. Tout un mois durant, ces questions se posèrent en boucle dans son esprit. Pourquoi Sœur Adriana c'était-elle contentée de justifier cela par un simple problème de caste social ? Pourquoi ne lui avait-elle rien expliquée sur la situation de Léonie ? Nasaq éprouva d'un coup plus de malaise face à ce silence que face au mensonge et elle regretta les temps bénis où Dame Othello l'avait accueillie dans le Haut-Monastère. Nasaq venait de tomber sous la justice des prêtresses mais quand était-il de celle de Kesha ? Finalement, tout cela avait un mauvais goût de déjà vu dans la pension qu'elle occupait à Gaéaf... Si elle devait faire pénitence, c'était au près de sa déesse bien aimée et non de de l'Ordre. Par contre, même face à cette injustice, elle comprenait aussi que l'Ordre avait ses priorités et qu'une simple novice pouvait être sacrifié pour des raisons politiques, c'était là le jeu des grandes puissances, sa sœur lui avait expliqué tout cela. Mais elle ne se sentait pas la force de changer cette donne qui lui apparaissait absurde. Le conservatisme n'était plus de mise, lui semblait-il. Mais c'était là son cœur qui parlait... Le pire, c'était qu'elle ne pouvait échanger ni ses doutes, ni inquiétudes avec d'autres personnes et cela semblait même plus difficile de le faire avec l'une de ses amies. Tard dans la nuit, lorsqu'elle rentrait de son étude à la bibliothèque, dans le dortoir tout le monde dormait. Sauf en de rares occasions où Hermeline l'attendait et où elles pouvaient un peu discuter de choses et d'autres, mais jamais elle n'eut le cœur de lui reparler de ces évènements fâcheux. La plus part du temps, Nasaq se retrouvait seule avec Aunarpuq pour observer le ciel étoilé, tout en caressant la douce fourrure de l'animal. Nasaq se sentait dans ces moments là, bien seule. De surcroît, aucune lettre de sa sœur ne lui était parvenue, aucune nouvelle de son état de santé. L’inquiétude tout autant que le désarroi la gagnait peu à peu, tout en la plongeant dans une mélancolie abyssale...




Dans le chaos de ses incertitudes cependant, il y avait tout de même petite une lumière qui pointait dans le lointain de l'horizon. Chaque après-midi, Nasaq apprenait progressivement à maîtriser ses pouvoirs de guérison auprès de Sœur Sidonie et cela lui suffisait pour l'instant à donner un sens à son existence légère et inconsistante tel un nuage aux prises du vent. Chaque jours elle pouvait aider Padbibok, c'était déjà quelque chose de formidable en soi. Alors, elle s'essaya à de nombreuses reprises à de diverses techniques et oraisons qu'elle avait étudié, mais rien ne la satisfaisait pleinement. Bien qu'elle obtint des résultat encourageants, elle se sentait comme bridée sans savoir ce qui l'entravait et une frustration grandissante commença à bouillonner en elle. Ce fut ainsi qu'elle se décida à abandonner l'orthodoxie Kheshenne pour elle même écrire ses premières oraisons. Au début très maladroite, elle arriva au fil du temps à l’écriture de textes personnels et intimes. Même si sa prose était encore malhabile, ses textes révélaient ce qu'il y avait de plus intérieur en elle, telles des confidences qui ne s'adressaient qu'à sa déesse. D'ailleurs, lorsqu'elle les récitait en imposant ses mains, elle ne faisait que les chuchoter, prenant soin qu'aucune oreille indiscrète puisse en saisir le moindre mot. Ses prières furent sensiblement plus efficaces et elle sentie enfin son potentiel se révéler à elle. Par contre, certaines pratiques restaient sans effets sur les Gorgoroth sans qu'elle en comprenne la raison. Ses paroles n'étaient-elle pas suffisamment sincères ? Son cœur pas assez dévot ? C'était là tout un mystère qui l'agaça sérieusement et qui eut pour conséquence qu'elle eut quelques accès de colère qui lui valurent quelques vertes admonestations de la part de Sœur Sidonie. D'un autre coté, cette dernière était bien dans l'incapacité de lui expliquer ce phénomène et cela la chagrinait de ne pouvoir lui donner de réponse. Mais bon, ce n'était pas pour autant qu'elle devait laissé passer ces accès colériques bien immatures pour son âge.




Mais elle pouvait faire tout de même quelque chose pour Nasaq. Même si dans un premier temps l'idée lui déplut, Sœur Sidonie jugea qu'en la responsabilisant, peut-être gagnerait-elle en tempérance et maturité. Il y avait au quatrième étage, dans l'aile est, d'autres bibliothèques, plus petites qui étaient réservées à l'usage exclusif des prêtresses confirmées qui menaient des études dans des champs étranges et singuliers. Il y avait là quelques ouvrages sur la thanatologie et même sur la nécromancie. Si certains de ces grimoires étaient tolérés pour leur étude, leur pratique était bien souvent jugée hérétique par leur savoir obscur et déviant. Alors, pesant le pour et le contre, Sœur Sidonie alla tout de même chercher deux ouvrages pour les prêter à Nasaq. Après tout, c'était une Gorgoroth qui était en recherche perpétuelles de réponses sur son espèce et maintenant sur ses pouvoirs. Peut-être y trouverait-elle les explications tant attendues ? Peut-être serait-elle déçue, mais au moins elle acquerrait la sagesse et la pondération qui lui faisaient tant défaut. Le lendemain après-midi, Sœur Sidonie lui remit les deux ouvrages qu'elle avait prit soin d'emballer dans un bout de tissus à la trame épaisse sentant puissamment la poussière et l'avertie de n'en faire la lecture que cachée au regard des autres. Elle lui expliqua rapidement ce que contenait les livres et lui fit une mise en garde sur leur savoir sulfureux. Par contre, elle l'avertit qu'elle n'était pas certaine qu'elle y trouverait toutes les réponses auxquelles elle s'attendait mais qu'elle y remarquerait peut être des pistes qu'elle pourrait explorer par la suite. En guise de dernier conseil, elle lui suggéra surtout d'être patiente et de persévérer, dans ce domaine il n'y avait aucune certitude et que rien, à ses yeux, ne se dévoilerait aisément. Nasaq, pleine de gratitude, la remercia respectueusement tout en masquant son enthousiasme. Dès ce soir, dans la bibliothèque qui était généralement assez déserte à ce moment, elle pourrait, peut-être, acquérir le savoir qu'elle avait tant recherché.




A peine deux jours s'étaient écoulés que Sœur Sidonie remarqua des changements notables dans le comportement de Nasaq. Le Zèle dont elle faisait preuve dans l’exécution de ses tâches avait été remplacé par un tempérament plus posé et réfléchit et son insouciance s'était effacée au profit d'un air plus grave, plus sérieux. Sœur Sidonie qui appréhendait que cette toute jeune prêtresse ne soit corrompue par cette connaissance proscrite et qu'elle ne chavira hors du dogme de Kesha, se demandait si en fait cette lecture périlleuse ne l'avait pas profondément perturbée, ou même avait ébranler sa foi et ses convictions les plus profondes. Alors, elle se risqua à lui poser d’anodines questions, histoire de sonder le terrain et contre attente, Nasaq lui répondit sans aucune résistance ni saute d'humeur à laquelle elle s'attendait. Au contraire, elle semblait désireuse de répondre à Sœur Sidonie comme pour la rassurer plus que pour échanger sur des choses qui l'avait tout de même troublée. Et en guise de conclusion, Nasaq lui dit tout simplement qu'elle avait encore beaucoup à apprendre avant d'être capable de la questionner sur les sujets qu'elle avait brièvement abordés. Mais qu'elle serait heureuse d'en discuter plus tard avec elle. Il est vrai qu'elle n'avait pas trouvée de réponse catégoriques, au lieu de cela, des médecins éclaris, des prêtresses de Kesha tout autant que des chamans présentaient leurs hypothèses sur le nature même des Gorgoroth. Et parfois, certaines de ces théories avaient heurté Nasaq, c'était pour cela que pour l'instant elle ne voulait encore rien partager avec personne. Peut-être avait-elle peur de perdre son sang-froid et d'exploser dans une colère qui lui ferait honte.




snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeMer 31 Mar - 18:46




Alors que sa journée de travail touchait à sa fin, Sœur Sidonie lui demanda de la suivre dans un coin de la nef, à l'écart des malades et des autres prêtresses afin de lui parler d'une dernière petite chose avant qu'elle ne parte. De sa voix douce et sur un ton accorte elle lui confia que sa sanction ne prendrait pas fin à la fin du mois comme elle pouvait l'espérer. Les parents d'Izalines étaient de riches et puissants aristocrates et avaient récemment joués de leur position sociale pour faire pression sur Sœur Adriana et qu'elle alourdisse sévèrement le châtiment. En fait, ils avaient tout simplement demandés son exclusion du temple. Bien entendu, Sœur Adriana s'y était opposée en usant de diplomatie et arguant que la peine actuelle était déjà bien suffisante sans omettre de souligner le fait qu'elle avait de grandes chances de contracter cette fièvre maudite. Si les deux premières semaines cela avait apaisé le désir de vengeance des parents d'Izaline, la savoir toujours en bonne santé, avait ravivé leur ressentiment qu'ils éprouvaient à l'encontre de Nasaq et demandaient maintenant une punition exemplaire. Bien que Sœur Adriana l'eut âprement défendue, il allait lui être difficile d'ignorer leur requête encore longtemps alors qu'elle-même trouvait cela injustifié et hors-propos. Elle savait déjà la punition suffisamment sévère et cruelle et fut heureuse de savoir Nasaq hors de portée de la maladie. Elle essayait tout de même de gagner du temps et en avait fait part à Sœur Sidonie mais aussi à Sœur Abigaël qui était en poste au service des inscriptions et qui n'avait jamais eu sa langue dans sa poche. Sœur Sidonie avait argumentait que l'Ordre ne pouvait décemment exclure, pour ce genre de faute, une jeune prêtresse qui montrait un large potentiel magique dans le domaine des soins et qu'elle deviendrait à coup sûr une soigneuse de premier ordre. Bien entendu, il faudrait leur expliquer cela avec nuance et tact pour éviter de leur faire remarquer que leur fille était, elle, dépourvue de tout pouvoir mais cela devait être jouable. Par contre, Sœur Abigaël préféra user de la controverse et les prendre à leur propre jeu. Après tout, personne ne connaissait jusqu'à présent les origines de Nasaq, même pas son véritable nom. Une seule chose était sûre cependant, lorsqu'elle avait été repêchée dans le Grand Lac Gelé, deux objets avaient été retrouvés dans son sac, un chapeau d'homme porté par des gens ayant d'importants revenus et une tasse en porcelaine avec une soucoupe dont les motifs délicats avaient été fait sur mesure. A l'arrière de cette soucoupe, il y avait de peint une dédicace 'A mes deux filles, A et M'. Encore peu usité chez les bourgeois, cette pratique était courante parmi la noblesse. Donc, prendraient-ils le risque de châtier plus que de raison une jeune fille qui pourrait se révéler plus tard de l'aristocratie ? Si au premier abord, cette argumentation pouvait paraître bancale et tirée par les cheveux, elle laissait sans conteste planer un doute quant aux origines potentielles de Nasaq. Et c'était bien là tout l'intérêt. Par contre, après lui avoir donné toutes ses explication, Sœur Sidonie demanda deux choses. La première était simple, elle devait faire des excuses publiques à Izaline et y mettre les formes dues à son rang, ce qui jouerait en sa faveur. La deuxième était bien plus ardue, elle devait faire acte de contrition alors qu'elle n'éprouvait aucun remords, ce que savait pertinemment Sœur Sidonie. Ce travail sur elle-même lui sembla insurmontable mais elle se devait d'y arriver, quel que soit le temps que ça lui prenne... Après ce conciliabule assez déplaisant, elle alla se laver puis se changea pour rapidement grimper quatre à quatre les marches menant à la bibliothèque et s'absorber toute entière dans son livre de thanatologie.



Nécromancie Keshéenne.




Dans le silence et la tiédeur de la bibliothèque, Nasaq lut une histoire remontant du fond des âges, étrange et fantastique, écrite par un médecin Eclaris. Il y décrivait une ancienne tribu cimmérienne vivant dans les grottes des montagnes à l'ouest de Lindholm, cité qui n'existait pas alors. Au plus profond de cette chaîne de montagne vivait cachée la tribu des Anautaq, autrement dit, la tribu des chauve-souris et cet Eclaris y avait consigné certains des rites de guérisons assez surprenant. Un autre fait singulier, était que cette petite tribu était exclusivement composée de Gorgoroth, une vingtaine à en croire les écrits du médecin. Il voulut évaluer l'age des individus mais n'y parvint pas car s'ils utilisaient un système calendaire, l'Eclaris ne ne découvrit pas. Apparemment, ce groupe vivait en solitaire et n'avait aucuns contacts avec d'autres tribus, peut-être du fait de leur espèce. Très méfiants de nature, il fallut beaucoup de patience au médecin pour les approcher et que sa présence parmi eux soit tolérée. S'il lui fut permis d’assister à leurs rites, aucun d'eux échangea la moindre parole avec lui et du se contenter de relater ses observations. A cette lecture, Nasaq ne put s'empêcher de se demander si cette tribu existait toujours ou bien si elle avait été décimée. Et elle se permit un bref instant de rêver d'exploration  et des mystères de ces lointaines contrées ignorées du reste du monde.




Puis revenant à sa lecture, une idée saugrenue lui surgit à l'esprit. Peut-être trouverait-elle au fil de ces pages une histoire similaire à celle qui se produit aujourd'hui ? Peut-être que le monde avait-il connu un pareil fléau dans un lointain passé ? Ou bien cette espérance n'était-elle que pure vanité de sa part... Mais bon, face à cette tragédie, un peu d’espoir ne faisait pas de mal et dans sa situation, elle en avait bien besoin... Quoi qu'il en soit, cette tribu ne semblait pas avoir de divinités spécifiques à en croire leurs figurines de terres ou de bois sculpté. Elles représentaient des animaux et étaient utilisées par l'angakkuq, le chaman qui proférait les soins. Nasaq reconnu dans les gravures certains des animaux pour les avoir déjà vu pendants à l'arrière de l'amauti d'Allaatkasik. Donc il ne tirait pas son pouvoir d'une divinité mais des esprits de la nature, ce qui ne lui rendait pas les choses faciles. Ils devaient être animistes et elle était une prêtresse de Kesha. Ce genre de pratique risquait fortement de la faire passer pour une hérétique aux yeux de son Ordre et c'était vraiment pas le moment... D'un autre coté, elle avait déjà eut une conversation avec sa sœur qui avait syncrétisé avec aisance sa foi en Kesha et les traditions animistes. Après tout, il ne s'agissait pas de vénérer d'antiques et païennes idoles, l'animisme étant avant tout une cosmogonie reposant sur les esprits de la nature ce qui ne contredisait en rien la foi qu'elle pouvait éprouver pour Kesha. Bon, l'argumentation était convaincante mais mieux valait ne pas exposer ce genre d'idée à d'autres. Quant à la pratique du rite, les contraintes qui s'opposaient à elle était tout aussi obscures qu'ardues. Car s'il utilisait des plantes en cataplasmes ou en décotions, il usait aussi de rituels magiques et d'incantation ce qui était là son sujet d'étude. Mais hélas, l'Eclaris ne put rien noter de ces paroles tant la langue lui était étrangère, même en notation phonétique, cela ne donna rien. Il se contenta donc d'en donner une description et de faire certaines observations pertinentes. Pour soigner les blessures des autres Gorgoroth, l'angakkuq mordait véritablement la chair autour de la blessure en y laissant son emprunte et si la blessure se trouvait d'être large, il en mordait tout le contour. Après avoir dit les mots magiques, la plaie se refermait et il n'en subsistait aucune trace. Le médecin en conclut que dans la salive des Gorgoroth il devait y avoir une substance spéciale comme en possède certains animaux comme les sangsues. Ayant eut l'occasion de se faire soigner lui-même, l'angakkuq n'avait qu’apposé ses mains et récité une litanie. Il en conclut donc, que le rite nécessitant une morsure ne s'appliquait qu'à ceux de son espèce. Et c'était là pour Nasaq une révélation, peut-être serait-elle à même d'aider ceux de son espèce. Ce savoir nouveau l’enthousiasma du plus profond de son être. A elle de trouver les mots justes pour que Kesha lui vienne en aide. Le fait de mordre la blessure ne l’écœura point, car cela lui rappelait que les nomades du nord cimmérien mâchouillaient à loisir le cuir de phoque pour l'assouplir. Peut-être que ces deux pratiques étaient intimement liées, de toute façon une chose était sûre, leur magie était liée à leur mode de vie et Nasaq se demanda si elle serait capable de lier cette magie ancestrale avec son propre culte. De toute façon, si elle voulait l'expérimenter, se serait hors des murs du Temple où la foule des plus démunis attends dans un vain espoir, une aide. Le Temple était si engorgé que des choix ont été fait, mais pas en faveur de d'équité. Demain, Nasaq ferait un choix qu'elle estimait des plus juste et temps pis si on la jetait du Temple. Rien n'était plus fort que l'amour prodigué par sa déesse.

 



snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeVen 2 Avr - 16:51





Remontant dans le dortoir baigné par la lueur sépulcrale des trois lunes , Nasaq ne parvenait pas à trouver le sommeil tant elle était excitée par ce qu'elle avait lu sur ceux de son espèce et le désir d'expérimenter ses soins sur eux. Alors, elle décida de pendre son nécessaire d'écriture et de rejoindre Aunarpuq sur la terrasse. L'hermine vint se lover sur ses jambes tandis qu'elle fixait les astres lumineux en quête d'inspiration. Un vent tiède et vigoureux jouait avec sa feuille de parchemin posée à même sa planchette et menaçait de la plier en deux, tout en séchant par la même occasion l'encre de sa plume. Son esprit jouait librement avec les étoiles qui semblait être reliées par d'invisibles lignes en formant les contours de créatures étranges, parfois menaçantes, parfois grotesques. Et dans ce pandémonium zoomorphique, s'égarant, les mots ne vinrent pas. Elle devait se concentrer et non laisser son esprit distrait, vagabonder à sa guise. De plus, l'esprit était une chose, mais là c'était de son cœur dont elle avait le plus besoin, non de la raison. Cherchant au plus profond d'elle-même les mots qu'ils conviendraient d'employer pour solliciter Kesha et obtenir l'aide pour ceux de son espèce, quelque phrases commencèrent à s'égrainer lentement sur la page vierge. Puis se fut au tour des premières ratures de faire leur apparition. Remodelant ses tournures, substituant un mot par un autre, elle n'avait pour but que l'expression la plus sincère de sa ferveur en sa déesse. Et au fil des heures, une oraison qui lui parut convenable, venait enfin d'émerger du chaos de la page noircie. Déjà plus calme, elle retourna dans le dortoir silencieux, se recoucha et sombra dans un sommeil agité, peuplé par d'angoissantes chimères. Lorsqu'elle se réveilla avant l'aube, elle éprouva toute les peines du monde à sortir de l'état ensommeillé dans laquelle elle semblait se noyer mais devait tout de même faire un détour par le bureau de Sœur Adriana pour lui demander la possibilité de présenter ses excuses à Izaline. C'était déjà un premier pas qu'elle s'apprêtait à faire, la contrition pourrait bien attendre encore un peu... Sœur Adriana parut soulagée en entendant la sollicitation de Nasaq et constata que Sœur Sidonie avait une influence très positive sur le jeune rebelle. Bien entendu, Sœur Adriana le lui accorda et cela se ferait le soir même, il était inutile d'attendre plus longtemps. Ainsi, il lui serait plus facile d'argumenter en sa faveur et de donner plus de poids à son plaidoyer lorsque les parents d'Izaline viendraient s'entretenir avec elle. Puis Nasaq s'en alla rejoindre Sœur Sidonie à l'aile ouest.




L'aube commençait tout juste à poindre derrière les murailles du Temple et la grande cours était encore envahie par le calme. Bientôt une foule ininterrompue viendrait y déferler comme chaque jour avec son lot de peines, de malheurs et de souffrance. Nasaq profita de ces derniers instants de calme puis pénétra dans la grande nef où il y régnait là encore un calme relatif. Il n'y avait que peu de prêtresses et d'aides soignantes qui naviguaient à cette heure entre les rangées de lits. Seules les plaintes, les râles et les toussotements résonnaient sous la haute voûte. Nasaq aperçut Sœur Sidonie et d'un pas rapide et léger se dirigea vers elle et la salua respectueusement. Puis timidement, elle lui demanda s'il lui était possible qu'elle la suive dans la cours encore déserte car elle avait quelque chose de personnel à lui dire. Intriguée, Sœur Sidonie lui fit signe qu'elle la suivait et une fois à l’extérieur, trouvant avec difficulté ses mots, Nasaq d'un ton embarrassé et hésitant:




-"Dans les deux ouvrages que vous m'avez prêtés, j'y ai trouvé, je pense, quelques réponses. Mais comme vous me l'aviez fait remarquer, certaines pratiques qui y sont décrites, sont promptes à froisser l’orthodoxie Keshaéenne et heurter certaines prêtresses. Ce qui, dans mon cas, ne serait vraiment pas opportun. Par contre, j'ai trouvé certains éléments, bien que très incomplet sur le sujet, qui me permettrait de soigner mes semblables et je suis prête, dès à présent, à essayer. Je ne crois pas avoir remarqué qu'il y ait le moindre Gorgoroth dans la nef. Alors soit ils sont trop craintifs ou bien, ce que je n'espère pas, ils se voient refuser l'accès au Temple. Je peux vous promettre que mes propos ne sont ni des accusations malveillantes ni des allégations sans fondement, c'est que même dans ce chaos ambiant, il n'est pas trop difficile de savoir à quelle genre de personnes sont prodigués les soins les plus efficaces. Je sais bien que nous manquons cruellement de soigneuses et qu'elles font tout leur possible, mais j'ai comme l'impression que les bourgeois et le nobles ont leur préférence... D'ailleurs si l'on regarde l'occupation des lits, il y a de moins en moins des gens du petit peuple qui les occupent. Ceux là, reçoivent une décoction puis s'en retournent dans leurs foyers ou bien se tassent le long de la muraille du Temple dans des campements de fortune... Peut-être que l'Ordre à certaines priorités, mais je préfère suivre les miennes qui me semblent être au plus proche de ma foi. Ce serait aussi un moyen de pouvoir trouver un sujet Gorgoroth et d'expérimenter mes nouvelles connaissances. J'espère de tout cœur que mes propos ne vous ont point paru désobligeant ou inconvenant... C'est juste que je voulais exprimer ce qui entaché mon cœur. Ha, j'allais oublier, je viens d'obtenir l'autorisation de Sœur Adriana pour présenter mes excuses à Izaline. C'est pour ce soir."





Nasaq ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de Sœur Sidonie, surtout après avoir proféré, avec une franchise que l'on pouvait facilement assimiler à de l'effronterie, d'âpres et virulents propos à l'encontre de l'Ordre. Sœur Sidonie posait sur elle un sourire franc, radieux et d'une voix enthousiaste:




-"Ha, je vois que tu commences à vouloir faire amande honorable. Et je suis ravi d'apprendre que tu vas enfin lui présenter des excuses ! Mais attention, ne pense pas que tu ne vas me leurrer car je sais bien que ces excuses n'auront absolument rien de sincère. Inutile de protester, sinon tu vas me mentir. Mais c'est déjà un début et je sais que la route sera longue avant que tu ne sois capable de réaliser un véritable acte contrition. Avec certaines jeunes prêtresses, il faut savoir faire preuve de patience et d'indulgence. Après tout, c'est aussi ce que nous enseigne Kesha."





Nasaq savait que Sœur Sidonie disait vrai et effectivement, elle n'essaya même pas de contester. Elle se contenta de baisser la tête, honteuse d'avoir été aussi facilement décryptée. Puis, le sourire de Sœur Sidonie s'effaça et son visage se fit subitement sérieux. D'une voix sombre et inquiète, elle reprit:




-"Bien que ton constat soit inquiétant et même alarmant, il est, hélas, des plus justes. Mais écoute moi bien s'il te plaît. Il faut que tu comprenne que les prêtresses ne sont pas là uniquement pour prodiguer des soins et prier, elles ont aussi un rôle politique à jouer. Ce qui fait que parfois nous sommes obligées d'agir d'une manière différente que celle dictée par notre cœur ou notre foi. Les compromis sont une nécessité si nous voulons être en mesure d'agir pour l'ensemble du peuple cimmérien, sinon nous disparaîtrons et ne pourrons plus aider personne. C'est d'ailleurs la même chose qui t'ai arrivée, tu t'en es prise à l'aristocratie et même si elle l'avait mérité, ce dont je ne doute point, c'est une erreur éminemment politique qu'il va falloir résoudre. Avec le pouvoir, rien n'est facile et nos décisions peuvent bien souvent nous crever le cœur. Mais c'est comme ça, et toi aussi tu dois t'y plier. Après tout n'est pas aussi noir qu'il n'y parait. Tu vois, hier nous avons, avec quelques prêtresses, monté un petit groupe de bénévoles afin d'apporter des soins dans les campements alentours pour soulager les plus nécessiteux. Les nobles et bourgeois recevront leurs soins habituels et n'y verront donc rien à y redire. Et nous, pendant ce temps-là, nous agirons pour les plus pauvres. C'est ce qu'on appel ménager la chèvre et le chou. Sans oublier que nous vivons dans une période doublement troublée, car nous devons faire face à une calamité sans précédant et que nous n'avons personne à la tête de notre Ordre. Cette position nous rend particulièrement vulnérables. Donc, fait preuve de patiente tout comme l'Ordre en fait avec toi."





Après un court instant de silence, elle reprit d'un ton plus léger tout en affichant un sourire de connivence:




-"D'ailleurs au sujet du petit groupe de bénévole, je peux t'y inclure si tu veux. Alors, partante ?"





-"Ben, pas avant cet après-midi, car j'ai mes corvées..."





-"Bah ! Laisse-donc cela ! J'en prends la responsabilité et j'en toucherai deux mots à Sœur Adriana ce soir. Après tes efforts, je pense qu'elle n'y verra pas d’objection."






snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeDim 4 Avr - 18:53





Lentement le soleil s'élevait dans le ciel encore pâle, projetant dans la grande cour l'ombre du haut mur d'enceinte. Les grandes portes allaient être ouvertes d'un instant à l'autre, laissant pénétrer ce même flot d'humains plongés dans le désarroi. A quelques pas en arrière de Sœur Sidonie, Nasaq attendait en silence lorsque les deux battants furent mis en branle et que se dévoilait une bien triste vision. Toutes deux s'avancèrent vers la foule et alors qu'elle se demanda comment elles pourraient bien franchir ce mur humain, Sœur Sidonie s'avança le pas sûr et la foule s'écarta pieusement pour leur laisser le passage. Depuis son arrivée au Temple pour y faire son noviciat, Nasaq n'avait pas encore mis le pieds hors du Temple et ce qu'elle vit, pour la première fois, la choqua. Bien qu'elle ait déjà entendue des rumeurs de ce qui pouvait se passer à l'extérieur, aucun mot ne saurait rendre compte de la réalité de ce qu'elle découvrait. La majorité de la foule s'était amassée devant les grandes portes mais elle s'allongeait à n'en plus finir sur la route menant à la grande cité d'Hellas. Et de chacun des cotés, des campements de fortune y étaient disséminés dans le plus grand désordre. Modestes il y avait encore quelque temps, ces petits campements s'étaient agrégée les uns aux autres pour en former de plus importants et à en juger par l'état des installations, certains devaient avoir été installés depuis quelques mois sans doute. Des tentes de fortune y étaient dressées, pour les plus chanceux ou bien par les résidents les plus anciens et en leur centre, brûlait un imposant feu de camp où se regroupaient ceux qui étaient encore suffisamment valides pour se déplacer vers cette chaleur qui ne semblait pourtant pas leur apporter le moindre réconfort. D'ailleurs, pour la plus part, ils restaient silencieux comme prostrés, écoutant les malades tousser et cracher, les mourants poussant des râles ténus sous les assauts de la fièvre. Parfois même, l'on pouvait percevoir le sinistre claquement des dents s’entre choquantes de ces corps brûlants que rien ne saurait soulager. Il y avait trois importants campements en tout et pour tout, deux de chaque coté de la route et un autre plus à l'ouest longeant la muraille. Un quatrième, de taille assez modeste, avait été installé vers l'est mais en retrait des autres et ce fut vers ce dernier que Sœur Sidonie se dirigea. Alors qu'elles venaient de traverser le premier camps, Nasaq se sentie tout à la fois honteuse et impuissante. Honteuse car elle bénéficiait d'un lit protégé par un toit solide, bien à l’abri des intempéries et de trois repas chaque jours. A en juger par les silhouettes faméliques qui éraient telles des spectres dans ce dédale de taudis, la nourriture devait s'y faire rare tout comme l'eau clair. Impuissante, car elle ne pouvait rien y faire, ne serait-ce que de leur apporter un peu de réconfort. Ils étaient bien trop nombreux pour les accepter dans l'enceinte du Temple, bien trop de familles s'entassaient là pour que l'on puisse leur donner suffisamment de nourritures. Et force fut de constater que Sœur Sidonie avait raison lorsqu’elle évoqua l'engagement politique du Temple. Bien que Nasaq ne partageait absolument pas cette vision d'un ordre établi pas les nantis, cette fièvre pourrait bien provoquer d'autres évènements tout aussi fâcheux, peut-être même bien plus catastrophique. Si la situation s'aggravait par le manque de nourriture, une guerre civile pourrait bien éclater... N'osant plus croiser les regards de ces malheureux, Nasaq baissa les yeux vers le sol ne regardant que les empreintes de pas laissés dans la boue par Sœur Sidonie. Une fois le campement traversé, elle poussa un léger soupir d'apaisement mais regretta de suite cette légèreté face à la misère qu'elle avait refusé de regarder et se sentit méprisable et indigne de l'amour de Kesha. Sœur Sidonie continuait son chemin, gardant le silence, alors que le campement situé plus à l'est se dessinait à leurs yeux.



La cour des miracles.




Si la vision du camps précédent lui avait été insupportable, cette fois-ci elle devint véritablement insoutenable. Plus question de tentes de fortunes, d'un grand feu ou bien d'un quelconque rassemblement silencieux. Les malades étaient le plus souvent étendus à même le sol, emmitouflés dans leurs oripeaux complètements usés, d'autres essayaient vainement de tendre des bouts de tissus rapiécés et troués à l'aide de bouts de bois et d'autres encore avaient renversé leur charrette à bras pour se protéger du vent qui ne cessait de souffler en cette saison. Les silhouettes étaient si amaigries que les os et leurs articulations saillaient sous leurs vêtements misérables les faisant ressembler à des squelettes desséchés. Les gens s'étaient regroupés par famille, isolée des unes des autres, chacune entourant son ou ses malades dont la plupart étaient déjà à l'agonie. L'on pouvait entendre les sanglots sourds des parents faisant écho aux sinistres gargouillements des estomacs vides des enfants. Le tableau était si cruel et misérable qu'on eu dit un camps de pitoyables mendiants. Nasaq en eut le cœur fendu alors que ce genre de spectacle ne lui était pas étranger. Elle avait passé sept années de sa vie dans la rue à faire la manche, à être punie, malmenée et bien souvent privée de nourriture tout comme ses autres compagnons d'infortunes. Et il n'était pas rare que l'un d’eux finisse estropié ou bien pendu. La seule différence c'est qu'elle faisait alors partie de ce monde et qu'aujourd'hui, le destin qui lui avait été favorable et l'en avait expulsé pour un bien meilleur. Rongée par la culpabilité et prête à s'effondre en larmes, elle fit un effort surhumain pour garder son impassibilité alors que Sœur Sidonie s'adressa à elle en murmurant d'une voix douce:




-"Jeune fille, ce n'est pas le moment de craquer et aucun cas tu ne dois te sentir responsable de leur condition. La plus part sont des parias, des mendiants, certains on été rejetés pour leurs infirmités, d'autres pour leur espèce bien avant que ne commence cette détestable épidémie. Et nous sommes là pour les aider du mieux que nous le pouvons, c'est pour cela que tu dois être forte, sinon tu ne pourras pas leur apporter le réconfort dont ils ont besoin. Ou au moins les soulager un peu. Allez suis-moi, nous sommes attendues."





Tt alors qu'elles se dirigeaient vers cette enclave du désespoir, de petites silhouettes se levèrent et poussèrent des piaillements aigus tout en les pointant du doigt. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ces chétives créatures les entourèrent et tendirent leurs petites mains décharnées vers Sœur Sidonie. Tout en marchand, elle ouvrit sa besace et y plongea la main pour en ressortir des petits pains qu'elle distribua à ces ventres affamés. La distribution finie, tous s'envolèrent, les yeux tous ronds d'envie et de reconnaissance, vers leurs familles respectives. Et Sœur Sidonie, se tournant vers Nasaq, avec un ton espiègle:




-"Tu vois, même dans les endroits les plus délaissés par la bonté et l'altruisme, il y a encore de l'espoir et du réconfort à apporter."





Ces paroles consolatrices ne dissipèrent que bien peu l'accablement qu'elle éprouvait mais Sœur Sidonie avait parfaitement raison sur un point, elle devait, avant tout, faire preuve de courage. Sœur Sidonie traversa le campement pour s'arrêter devant une femme allongée sur une vielle couverture toute souillé de boue. Elle devait avoir dans la quarantaine, portait une vielle robe en jute noire ainsi qu’un simple chandail de laine à la couleur indéterminable. Elle ne portait pas de chaussures et ses pieds nus présentaient de nombreuses écorchures et ses longs cheveux blonds se collaient par mèches sur son visage aux traits délicats, baigné par la sueur. Tout son corps était tremblant de fièvre. Par contre, le dessus de sa main et de ce que l'on pouvait voir de son bras, étaient entaillés profondément, comme si elle avait reçue plusieurs coups de couteau. Sœur Sidonie s’accroupit au près de la femme et remonta la manche de sa robe pour laisser apparaître l'estafilade qui remontait jusqu'à son coude. Devant l'état des blessures, de la couleur de sa peau, il s'agissait là, à n'en pas douter, d'une Gorgoroth. Sœur Sidonie s'adressa à la femme avec douceur et gentillesse:




-"Ne vous inquiétez pas madame, nous sommes là pour vous aider. Nous venons du Temple."





Puis elle leva la tête vers Nasaq et d'un ton ferme et résolu:




-"Et bien à toi de jouer maintenant."





-"Heu... Ici ? Devant tout le monde ?"





-"Tu est bien naïve. Regarde autour de toi, personne ne s'occupe de personne. Les familles ne s'occupent que de leurs malades et quant à ceux qui sont seuls, ils doivent se débrouiller par leurs propres moyens. Dans ces camps, le plus fort dépouille le plus faible. Comment crois-tu que cette femme c'est fait de telles estafilades à ton avis ? Elle a sûrement essayée de se défendre contre quelqu'un qui l'a soit dépouillé de ses chaussures à en juger par les égratignures sur ses pieds ou bien défendait-elle les quelques détritus qui allaient lui servir de repas. Et pourras toujours demander si quelqu'un à vu quelque chose, on te répondras invariablement la même chose, personne n'est jamais témoin de rien. Alors crois-tu que quelqu'un va t'observer ? Ou même aller le répéter ? Que né ni. Tu n'as aucune raison de t'en préoccuper à l’extérieur du Temple. Tu sais, ce n'est pas que les gens soient mauvais en soi, mais la faim et le désespoir les poussent bien souvent à commettre de mauvaises actions. C'est même un miracle qu'il n'y pas plus de morts à déplorer ! C'est d'ailleurs pour cela que lorsque l'on vient s'occuper d'eux, nous devons toujours être en binôme, c'est plus prudent. Bien sûr, pour l'instant les gens sont encore respectueux envers nous car nous leur apportons de la nourriture et des soins mais cela ne pourrait ne pas durer si le manque de nourriture s'accentuait ou bien que l'épidémie gagne encore en ampleur. Tout ça pour dire, au boulot!"





Sœur Sidonie se releva et laissa la place à Nasaq qui se mit à genoux au près de la malade. Lui prenant délicatement le bras qu'elle dénuda, elle s'adressa à la femme de sa voix grave dans laquelle tintait incertitude et appréhension:




-"Bonjours madame, moi c'est Nasaq et je suis tout comme vous. Je vais essayer de soigner vos blessures mais c'est ma première fois, alors je sais pas trop quel va en être le résultat. Heu, mais n'ayez crainte même si la procédure est peu orthodoxe..."





La femme ouvrit légèrement ses yeux fatigués et las et lui adressa un pâle sourire. Péniblement elle articula quelques mots, d'une voix si faible qu'elle parut disparaître à chacune de ses paroles:




-"Vous êtes bénie. Et quoi que vous fassiez, je vous en suis extrêmement reconnaissante. Merci."





Nasaq commença par fermer pieusement ses yeux et commença à réciter d'une voix à peine audible, l'oraison qu'elle avait écrite la nuit précédente. Elle mit tout son cœur pour solliciter l'infinie mansuétude de Kesha, qu'elle lui permette de guérir cette créature qui en avait tant besoin. Et avec toute la ferveur que seule la foi pouvait donner, elle commença à mâchouiller méticuleusement le bord de chacune des plaies. Cela faisant, elle sentie comme une déferlante la soulevant et qui l'emportait à l'intérieur même du corps étendu devant elle. Bien que surprise, Nasaq ne se laissa pas pour autant déconcentrer par cette étrange sensation et continua malgré tout son rituel. D'étrange, l'impression qui l'avait submergée, se fit de plus en plus déplaisante, de plus en plus intense, comme si le corps malade absorbait son essence vitale petit à petit. Ce fut au prix d'un effort surhumain que Nasaq put poursuivre le cérémonial. Une fois terminé, ce fut à bout de force qu'elle s'effondra presque inconsciente à coté de la Gorgoroth, sans même la volonté de s'enquérir des conséquences de son enchantement. Nasaq était si affaiblie que Sœur Sidonie n'eut d'autre choix que de la ramener au Temple. Elle dut, pour y parvenir, la porter à moitié tant Nasaq avait été terrassé par cette épreuve. Une fois au Temple, Sœur Sidonie la fit immédiatement coucher dans son dortoir et dès qu'elle fut allongée, Nasaq sombra subitement dans un profond sommeil.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeMer 7 Avr - 13:31





Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le dortoir était inondé de lumière et le soleil était déjà dans la deuxième moitié de sa course vers l'ouest. Dans la grande salle aux hautes fenêtres, seul se faisait entendre le vent qui balayait le monde extérieur ou parfois quelques pas étouffés dans le couloir. Encore hagarde, Nasaq jeta un coup d’œil dans le dortoir et remarqua qu'il était absolument désert et elle se demanda combien de temps elle avait bien pu dormir. Quelques heures ou bien était-on déjà le lendemain ? Avec quelques difficultés, elle posa ses pieds sur les dalles tièdes de granit et elle poussa un discret gémissement tant ses muscles étaient crispés comme si elle était percluse de crampe après un éprouvant marathon. Une fois levé, tous les évènements lui revinrent en mémoire d'un coup et elle se demanda si son sortilège avait fonctionné, ne serait-ce que partiellement et une grande inquiétude l'envahie qui n'avait rien à voir avec les soins qu'elle avait prodigué à la Gorgoroth, elle se préoccupait d'elle d'une manière plus générale. C'était-on occupé d'elle ? L'avait-on nourris ? Et elle eut l'envie impérieuse d'aller voir de quoi il en retournait bien que son corps endoloris réclamait encore du repos. En s'habillant, elle remarqua sur sa table de nuit qu'un mot avait été posé à son attention. Étonnée, elle le déplia et le lut lentement comme si le fait de faire un simple effort intellectuel la tourmentait comme le reste de son corps. Décidément, le revers de cette invocation était outrageusement violent et elle se demanda si elle avait suffisamment de force et d'expérience pour pratiquer ce type de soin. Mais à la lecture du mot cette considération fut balayée bien vite, Sœur Adriana lui demandait de venir la rejoindre dans son bureau dès son réveil. Bien qu'elle fut étonnée dans un premier temps, elle savait que cela devait arriver car Sœur Adriana n'avait pas son pareil pour tout savoir sur tout le monde et elle pria que Sœur Sidonie ait eu le temps tout de même de lui fournir quelques explications, sinon elle allait passer un sale quart d'heure. De toute façon cette convocation n'annonçait rien de bon. Déjà qu'elle avait mal partout, se fut au tour de son moral d'être lui aussi atteint et d'un seul coup elle perdit le peu de courage et de volonté qui lui restaient. Mais on ne décline pas une invitation de Sœur Adriana, alors le pas lourd, horriblement morose comme si le poids des souffrances du monde c'était abattu d'un seul coup sur ses épaules, elle gravit péniblement les marches de l'escalier menant au fatidique petit bureau. Et à la fois lasse tout autant qu'apathique, elle frappa mollement sur la porte et entendit raisonner dans sa tête, comme un fatidique tocsin, le mot tant redouté:




-"Entrez."





L'esprit vide, le corps moulu, Nasaq passa péniblement la porte. Derrière son bureau, Sœur Adriana qui avait le visage fermé, lui fit signe de s'asseoir et d'une voix ferme mais sans aucune sévérité:




-"J'ai appris pour ta petite escapade de ce matin avec Sœur Sidonie. D'ailleurs c'est elle-même qui est venue m'en parler et elle m'a révélé une chose bien surprenante et des plus inattendue. Tu aurais soigné les blessures d'une Gorgoroth. A ce que m'en a dit Sœur Sidonie, le résultat n'était pas parfait mais indéniablement convaincant et qu'en t'y reprenant à plusieurs fois, tu devrais être à même de totalement la guérir. J'ai eu un peu de mal à en croire mes oreilles sur le coup, mais tu possèdes un don précieux assurément car peu d'entre nous sont capables d'apporter de tels soins à ceux de ton espèce du fait de leur nature. J'avoue avoir éprouvé un certain contentement en apprenant cela et je constate que Sœur Sidonie exerce une influence des plus bénéfique sur toi. Mais je me doute, bien qu'elle ne m'en ai rien dit, qu'elle a du te faire découvrir certains livres dont les connaissances font l'objet de controverses au sein du Temple. La seule chose dont j'ai entendue parler, c'est qu'il s'agit d'une magie extrêmement difficile à maîtriser, qui demande énormément de résistance et qu'il est dangereux de l'utiliser. Apparemment seuls les Gorgoroth en sont capables. Inutile que je te recommande d'être des plus prudente lorsque tu l'exerces, d'ailleurs ta première expérience te l'as déjà prouvé. Une dernière chose, je ne te poserai aucune questions sur ce sujet sulfureux tant que tu auras des résultats car je préfère, de loin, ne pas savoir que d'avoir à mentir. A ce propos, il serait judicieux de ne pas te vanter de ton exploit. De toute façon la vantardise c'est pêcher, nous devons toujours faire preuve d'humilité car notre pouvoir nous vient toujours de notre merveilleuse déesse. En d’autre termes, Sache rester humble et tu t'éviteras des ennuis."





Avant de continuer, elle s'arrêta un instant comme si elle cherchait ses mots. Elle reprit avec une élocution rapide et peu coutumière, comme si elle désirait à tout se débarrasser au plus vite de ce qu'elle avait à lui dire. D'un ton qui oscillait entre embarras et contrariété:




-"Demain c'est le premier jour du mois de Gléno et je ne vois aucune raison à prolonger ta punition. Nous en avons discuté avec Sœur Sidonie et comme ce soir tu présenteras publiquement tes excuses à Sœur Izaline et que tu t'engages solennellement à faire acte de contrition, cette sanction n'a plus lieu d'être. A ce propos, je vais te donner ton nouveau programme dans la foulée. Le matin étude en bibliothèque et l'après-midi, tu seras avec Sœur Sidonie pour t'exercer à la pratique de tes rituels. Et en ce qui est les parents de Sœur Izaline, nous allons nous en charger avec Sœur Sidonie mais aussi Sœur Abigaël, son concours nous sera utile. N'oublie pas non plus que l'Ordre est ta famille et qu'une famille se doit de protéger tous ses membres, même les plus indisciplinés. Donc cet incident est derrière nous maintenant mais surtout que je ne te revois plus dans mon bureau pour des questions de discipline."





Après un bref moment, elle reprit sur un ton plus enjoué et son visage précédemment crispé, s'apaisa.




-"Une dernière petite chose, cet après-midi tu es libéré de tes obligations car tu as encore bien besoin de repos donc si tu veux rejoindre ton dortoir ou bien faire autre chose, libre à toi. Ce matin, une lettre est arrivée pour toi et je tenais à te la remettre. Elle vient de ta sœur et j'ai accédé à sa demande, donc demain tu es aussi dispensée de tout travaux exceptionnellement. Demain matin tu partiras pour Hellas."





L'improbable c'était produit, deux bonnes nouvelles en quelque minutes. Mais ce fut cette dernière qui la toucha infiniment. Enfin elle avait des nouvelles de sa sœur, elle qui s'inquiétait tant à son sujet. Quel soulagement ! Sans compter qu'elles allaient pouvoir être ensemble, juste toutes les deux pour la première fois depuis bien longtemps. Bien qu'épuisée, Nasaq n'en éprouva pas moins de félicité et de jubilation. Par contre, comment Sœur Adriana pouvait-elle être au courant sans avoir ouvert et lu son courrier ? Et sur son visage, Sœur Adriana put y lire très clairement l'indignation. Alors lui souriant et d'un ton presque moqueur:




-"Mais non je n'ai pas lu ta lettre. C'est ta sœur qui m'a envoyé un courrier pour me demander une autorisation de sortie pour toi. Nigaude va ! Bien, tu disposer."





Et elle émit un petit gloussement de satisfaction. Nasaq se sentie honteuse de s'être fait démasquée de la sorte et en sortant, elle remercia poliment Sœur Adriana et alla rejoindre le dortoir pour y lire la lettre d'Allaatkasik. En passant, elle jeta un œil à la pendule dans le couloir. Bientôt la cloche sonnerait pour le repas de midi. Finalement elle n'avait que peu dormis. Elle s'allongea sur son lit et déplia la lettre où elle lut que sa sœur avait des choses importantes à lui dire à propos du Temple et de l'Ordre mais aussi sur la fièvre. Apparemment il existait une nouvelle phase à la maladie et des plus alarmante. Mais Allaatkasik n'en n'avait pas plus écrit sur le sujet. Trop fatiguée pour réfléchir à quoi que ce soit ou se poser la moindre question, elle la rangea soigneusement dans sa table de chevet et attendit sans rien faire la sonnerie qui lui permettrait enfin de revoir ses amies au réfectoire.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeMer 7 Avr - 15:51





Couchée sur le dos, Nasaq fixait, sans la voir, la voûte en croisée en d'ogives dont les arrêtes se découpaient dans la vive lumière, son esprit réjoui et euphorique à l'idée de revoir enfin sa sœur et de surcroît à Hellas. Elle espérait que le temps serait lui aussi de la partie et qu'elles pourraient profiter de belles balades dans les rues de la capitale envahie par la tiédeur du soleil. Elle en avait même oubliée que la ville, tout comme le reste du monde, subissait les assauts de la maladie et ne pensa même plus aux visions cauchemardesques dont elle avait été témoin la dernière fois qu'elle l'avait traversé. Oubliés aussi les souvenirs du dispensaire avec Sœur Anselme et la cohorte grandissante des mourants. Elle était dans un autre monde où cette fièvre n'existait pas, elle était dans un ailleurs rien qu'à elle, tant cette nouvelle l'avait transporté de bonheur.La chute fut brutale et sévère lorsque la cloche se mit à sonner et qu'elle dut revenir à la sombre réalité de ce monde. Pourtant sa joie ne disparut pas complètement car elle allait retrouver toutes ses camarades au réfectoire, qui lui avait tant manquées. Mais avant elle avait une dernière chose à faire, cacher la lettre de sa sœur et la mettre à l’abri des yeux indiscrets dans le refuge Aunarpuq, qui au passage lui réclama impérieusement quelques caresses. Nasaq gratifia la petite hermine avant d'y glisser la lettre puis s'en retourna au réfectoire. Bien qu'elle fut des plus heureuses de revoir ses amies, elle appréhendait tout de même ces retrouvailles. Lorsqu’elle franchit la porte, ses amies se tournèrent vers elle toutes étonnées d'un de la voir revenir parmi elles mais plus encore de ne pas la voir débouler en trombe comme à son accoutumée. Alors toutes se posèrent la question de savoir si elle n'était tombée malade ou bien si elle avait été brisée. Toutes étaient au courant de son histoire et peut-être qu'elle n'était que là pour son dernier repas. Serait-elle excommuniée ? Quant à la tablée des quatre, elles furent toutes aussi surprises de ce retour inopiné, sauf Izaline qui affichait un sourire arrogant et satisfait. Seule Léonie lui accorda un sourire embarrassé. Faisant comme si de rien n'était, elle rejoint sa tablée et repris sa place. Toutes les neufs lui firent un accueil aussi cordial qu'enjoué et aucune d'elle n'évoqua sa sanction. Elles restaient pudiques sur le sujet et Nasaq apprécia leur tact. Mais tout de même une question leur brûlait les lèvres et c'est l'impertinente Émeline qui osa d'un ton faussement détaché dans lequel perçait un profonde inquiétude:




-"Dis-donc, t'as une sale gueule, enfin je veux dire pire qu'à l'habitude. Tu n'aurais pas contracté cette foutue fièvre pas hasard ?"





Cette effronterie ne choqua nullement Nasaq et elle lui répondit, outrageusement blasé:




-"Ben c'est qu'en fait, Kesha m'a octroyé des pouvoirs de guérison et j'ai essayé de les utiliser et ça m'a mise sur le rotules."





-"T'as des pouvoirs ?! La vache ! J'en connais une qui vas encore plus te détester. V'la que Kesha t'a choisie et pas elle, la pauvre petite ! Hi hi hi !"





Toutes furent prisent d'un fou rire général. Nasaq fut soulagée qu'aucune d'entre elle ne lui demande plus de détail sur ses pouvoirs, elle aurait détester devoir leur mentir. Par contre, elle leur dit qu'elle allait rejoindre sa sœur à Hellas le lendemain matin et ce fut une explosion de joie tout autant que de réclamations et de suppliques. Certes, le Temple leur fournissait le gîte et le couvert mais en ces temps de disette, friandises et toutes autres coquetteries avaient disparues. Alors en apprenant la nouvelle, toutes en même temps et dans une cacophonie infernale, elles lui firent des listes de choses à rapporter de la capitale. Quel que peu fatiguée, Nasaq leur demanda d'arrêter tout de suite leur tintamarre et leur dit qu'elle prendrait leurs listes. Par contre elle les avertit tout de même qu'avec la fièvres, bon nombre de commerces étaient fermés et qu'elle ne serait pas forcement en mesure de satisfaire leurs exigences. Mais cela ne mina en rien leur enthousiasme au grand regrés de Nasaq. Bref, ce soir tout ce petit monde se retrouverait sur la terrasse avec leurs listes et leurs dias. Le repas finit, Nasaq remonta à la bibliothèque pour avancer sa lecture sur la thanatologie en apprendre plus sur ceux de son espèce. Le soir venu, elle prépara sa besace pour Hellas et rejoint la joyeuse troupe sur la terrasse. Les trois lunes resplendissaient dans le ciel limpide et profond tandis que le vent jouait espièglement avec leurs cheveux. Assises en cercle, elles lui remirent leurs listes d'achats qui pour l'essentiel se centrait sur des friandises et autres menus plaisir. Sauf Marion, Fleuriane et Hermeline qui souhaitaient des vêtements et accessoires. Nasaq prit soigneusement chacune des listes et mit tous les dias dans une bourse quand elle vit Hermeline sortir de dessous sa robe de prêtresse une bouteille de vin et l’exhiber à l'assemblée. Bon, c'était juste là une bêtise d'adolescente sans plus de conséquence, mais Nasaq détestait l'alcool pour en avoir subit ces méfaits. L'image de son premier maître à Gaéaf lui revint violemment à l'esprit et jamais elle ne pourrait oublier comme il devenait violent et prenait un plaisir sadique à frapper les enfants de son soi disant orphelinat. Elle afficha une mine triste et amer et Hermeline s'en rendit compte immédiatement. Alors préoccupée de la voir comme cela elle lui demanda la raison de cet assombrissement soudain et Nasaq lui répondit que c'était là seulement le contre coup du sortilège et se força à lui sourire. Elle ne voulait pas gâcher cette petite fête, mais ne toucherait par pour autant à la bouteille. De toute façon, même à huit dessus, elles ne risquaient pas non plus une ébriété avancée. La fête finie, chacune alla se coucher et Nasaq s'endormit le sommeil léger. Demain serait une journée exceptionnelle.






snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeMer 14 Avr - 9:37





En cette première matinée du mois de Gléno, Allaatkasik attendait, sombre et lugubre sa sœur Nasaq. Les nuages épais et gris, engluaient la capitale d'une bruine cireuse et pénétrante tandis qu'un vent anémié soufflait par quinte spasmodique sur ces miasmes les répandant dans les rues exsangues de toute vie. Attablée à l'auberge du 'Crocus Lunaire' devant un bol de lait chaud qu'elle n'avait même pas pris la peine de goûter, elle examinait les stries laissaient par le potier dans le grès. A cette heure, la grande salle était déserte et l'aubergiste s'affairait à remettre quelques bûches dans la cheminé pour relancer le feu et dissiper l'atmosphère humide qui s'était approprié les lieux. Parfois, il croisait son regard et lui adressait toujours ce même sourire triste et navré, lui aussi était devenu une ombre dans ce tableau depuis que sa femme était tombée malade. Pourtant, chaque jour il refaisait invariablement les même gestes, répétait les même tâches du quotidien comme pour entretenir le simulacre d'une existence qu'il savait définitivement perdue. C'était l'une des rares auberges qui était encore ouverte et déjà certains produits venaient à manquer, l'approvisionnement en certaines denrées devenant de plus en plus difficile et aléatoire. Elle aussi ne tarderait à fermer, usée par cette calamité. D'un autre coté, c'était peut-être mieux ainsi, mieux pour tout le monde, avant que ne se propage le nouveau désastre dont avait été témoin Allaatkasik. Et c'était en partie pour cela qu'elle devait absolument rencontrer sa sœur. Elle et le Temple étaient exposé à un nouveau et mortel danger. Allaatkasik savait à quel point Nasaq se faisait une joie de la revoir et qu'elle allait tout gâcher tel un oiseau de mauvaise augure avec son lot de funestes nouvelles. Elle passa mécaniquement ses doigts d’albâtre sur les rugosités de son bol cherchant vainement le moyen le moins pénible pour lui exposer ces nouvelles informations sans trop ternir leurs retrouvailles. Alors qu'elle se torturait à chercher la formulation la plus adéquate, la porte de l'auberge s'ouvrit et Nasaq entra. Elle salua poliment l'aubergiste puis jeta un rapide coup d’œil dans la salle. De suite, elle reconnut la seule personne qui s'y trouvait et elle pressa le pas vers sa sœur, un large sourire de contentement sur le visage ce qui ne fit qu'affliger un peu plus Allaatkasik. Et c'est le cœur lourd qu'elle lui demanda de s’asseoir en face d'elle. Le sourire de Nasaq fondit brutalement. Elle se demanda qu'elle pouvait être la cause d'un accueil aussi distant et froid et n'osa penser qu'il fut le résulta de ces récents déboires avec Izaline. Morte d'inquiétude, elle s'assit timidement devant sa sœur, posa son chapeau à larges bords sur la table et attendit que cette dernière s'exprime. Embarrassée tout autant que sa sœur, Allaatkasik choisit donc d'aller droit au but tout simplement. Car finalement, il n'y a pas de manières plus agréables que d'autre pour annoncer une catastrophe à venir et d'une voix grave, sourde et emplie de d'amertume:




-"Je suis profondément désolée pour cette accueil si peu chaleureux mais c'est que toi et tes consœurs courraient un grave danger. La fièvre telle que nous la connaissions a évoluée en un péril bien plus grand et vous n'êtes plus en sécurité au Temple. D'étranges nouvelles me sont parvenus comme quoi des malades qui avaient contractés la fièvre étaient maintenant victimes de combustions spontanées ce qui avait par ailleurs, déclenché des incendies dans des chaumières. Quelque peu septique, je me suis rendue dans la proche campagne au sud d'Hellas où avaient été observés ces soi-disant cas. Et effectivement, j'ai été moi-même témoin de ces manifestations. Les malades sont devenus d'horribles pièges à feu et pour l'instant, il est impossible de prédire lorsque l'un deux va se mettre à brûler. Dormir sous le même toit qu'un contaminé devient tout aussi hasardeux que périlleux ce amène un vent de terreur et de panique chez les paysans qui se généralise peu à peu et qui ne tardera pas à envahir Hellas et le Temple. Un mouvement de peur généralisé s'empare des gens et les poussent à commettre des actes aussi radicaux qu'inhumain, beaucoup jetant les malades hors des habitations, parfois les laissant à même dans la rue ou bien les regroupant sur des terrains en friches puis les délaissant là, livrés à eux-même sans eau ni nourriture et encore moins de soin. D'autres préfère les occire pour leur éviter de souffrir inutilement, mais ce n'est évidement pas par bonté d'âme qu'ils le font, c'est uniquement pour protéger leur propre vie et dans ce cas, ils ne font, ni plus ni moins que de commettre un meurtre. Imagine lorsque ce vent de panique atteindre le Temple... Ce sera tout simplement cauchemardesque. Il faut absolument que les prêtresses prennent des mesures à la fois pour éviter une panique générale et vous protéger de potentiels incendies. Je n'ose penser aux dégâts que feraient des corps se mettant à brûler dans la grande nef du Temple. J'en ai profité pour avertir Sœur Anselme au dispensaire du port afin que les prêtresses puissent s'organiser pour éviter les ravages d'un incendie. Je sais bien que tu ne t'attendais pas à devoir entendre de si graves et horribles choses aujourd'hui, mais il est de première nécessité que tu informes tes supérieures. Bon et tant que j'y suis, je vais aussi te faire part de certaines choses qui devront rester uniquement entre nous. C'est capital car cela concerne le Temple, tout autant le destin de Cimméria, notre mère patrie..."





La sainte CIA au secours de l'Ordre sacré du Temple.






snowflakes




Dernière édition par Allaatkasik le Sam 24 Avr - 11:02, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 19 Avr - 10:22





Toutes ces nouvelles au sujet de la fièvre avait abasourdit Nasaq. Un nouveau stade avait été atteinte et non seulement la vie des patients était en jeu mais aussi celle de leurs proches. Cette auto-combustion spontanée était un véritable fléau. Les sortilèges de soin fonctionnaient de moins en moins en bien, les décotions qui devenaient inefficace et la glace qui empiraient les choses. Maintenant la fièvre pouvait nuire aux non affectés. Cette menace était devenue globale et il fallait réagir. Mais comment ? Jeter hors du Temple tous les infectés ? Ou les garder sur place au risque d'un terrible et meurtrier incendie ? Nasaq ne savait quoi penser face à une telle menace, bien pire que la justice des hommes, leur prisons et leurs tortures. Cette foi-ci, il en était du devenir de Cimméria. Bien entendu, elle en ferait part à Sœur Adriana et normalement la chaîne de commandement devrait s'en occuper mais comme l'avait évoquée Allaatkasik, s'il s'agissait d'un système pour déstabiliser les nations, transmettre les informations serait insuffisant. Pourtant, elle devait revenir au Temple avec une ébauche de plan d'urgence, c'était tout à la fois vital pour les malades comme pour leur Ordre. Mais sa sœur n'évoqua rien au sujet d'un plan de sauvetage. Si elle n'y était pas arrivée, alors que faire ? Nasaq sera ses poings et grimaça tout autant de colère que d'impuissance et leva ses grands yeux aux pupilles rougeoyantes vers sa sœur:




-"en gros tu me demandes de virer tout les malades du Temple, c'est bien ça ?!"





-"Non, de toute façon ce n'est pas à toi de prendre ce genre de décision. Je te demande juste d'en avertir tes supérieures."





-"Tu sais bien que je ne serais pas écoutée... Pas depuis l'incident avec Izaline... Et quand bien même... Tu sais bien comment notre Ordre fonctionne, aide moi je t'en prie !"





Allaatkasik regarda droit dans les yeux sa petite sœur qui était véritablement aux abois. Sa détresse lui perça le cœur violemment et elle répondit sans trop réfléchir:




-"Je retourne au Temple avec toi et je vais essayer de m'expliquer alors... Si je ne m'abuse, tu fais partie d'une unité qui s'occupe des plus nécessiteux dans les camps alentours du Temple avec Sœur Sidonie... Restez dans ces camps, vous y seraient plus en sécurité que dans le Temple. De plus, il y a quelques Gorgoroth dans ces campements et ayant eu connaissance de tes capacités, je pense qu'ils pourraient dans une certaine mesure vous venir en aide. Ou du moins vous cacher pour un moment et vous protéger de ces combustions spontanées. J'ai aucune envie que tu meures dans un incendie, enfin que tu meures tout court... Tu sais, vis à vis du Temple, je ne suis qu'une simple Ladrinis et je ne fais pas partie de votre Ordre alors, je sais pas si ma parole aura un quelconque poids même si je travaille depuis pas mal de temps pour les prêtresses, je ne serais jamais une personne de confiance. Mais je te promets de tout faire pour te protéger toi et les tiennes. Je n'ai aucun plans, ni aucune idée de comment résoudre cette situation, mais sache une chose, que ce soit pour la fièvre ou bien la CIA, sera à toi d'être l'initiatrice de tout cela. Je serais toujours derrière toi mais c'est à toi que reviens de dévoiler les choses. Ta position n'est certes pas enviable, mais si tu veux sauver des gens, je crois que tu n'as plus le choix... De toute façon, je suis toujours avec toi petite soeur."





-"Juste une dernière chose, prends Aunarpuq et barre toi."





snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeJeu 22 Avr - 11:13





La dernière phrase d'Allaatkasik lui sembla mi figue mi raisin mais rapidement elle comprit qu'il s'agissait là d'une phrase plutôt assassine. Il était clair que quelque chose avait mécontenté sa sœur, mais quoi ? D'un coup elle s'en voulue furieusement car elle n'avait montrée que peur et désarroi et comble de tout, avait refusée d'accepter ses responsabilités sous de faux prétextes. Nasaq serra ses poings de colère mais ne se laissa pas aller au dépit et décida en son fort intérieur de se ressaisir. Reprenant son sang froid et tout son sérieux, elle se mit à réfléchir aux différentes options à proposer et d'une voix assurée énonça une amorce de plan:




-"Bien, c'est un fichu bazar que cette combustion spontanée, mais nous avons les moyens d'y remédier, enfin d'éviter le pire. Je conseillerai deux sceaux d'eau de dix litres chacun avec une couverture à tremper dedans au cas où un corps se mette à prendre feu. Mettre toutes les matières inflammable comme les tissus et le bois éloignés des zones à risque et toutes les sœurs portant de longues chevelures devront se coiffer avec des chignons. Ce qui devrait limiter les dégâts. Ensuite, créer trois forces d'interventions formées aux incendies. Une première division s'occupant uniquement de la nef où sont actuellement les malades. D'ailleurs, à cet effet je préconise de monter des petites tours d'observation afin de couvrir un plus grand périmètre. Une troisième section s'occupant des arrivants qu'ils soient dans la cours du Temple ou bien sur la route à proximité. Et une deuxième section, celle qui interviendra dans les camps alentour du Temple, mais qui aura aussi une fonction plus mobile que les autres. Si une des divisions était débordée, nous interviendrons. Par contre, finies les robes et toutes les fanfreluches pour ses unités anti-feu. Il nous faut des vêtements qui nous permettent de travailler dans ce genre de conditions, donc du cuir épais. N'en déplaise au protocole, mais les robes de soies sont à bannir. Pour toutes pantalons de cuir, chaussures à semelles de fer, veste en cuir épais et gantelet de cuir et acier. Un casque en ferraille serait aussi le bien venu. Mettre aux endroits stratégiques des réserves d'eau et des stocks de couvertures. Compléter les réserves d'eau avec du sable aussi. Je pense qu'il est temps de proposer ce plan au Temple des maintenant et que le nécessaire soit fait pour notre sauvegarde à toutes."





Nasaq posa sa tête dans ses mains et se concentra afin d'être plus précise et son plan plus opérationnel. Avec sa voix grave de baryton elle enchaîna comme si elle énonçait ses paroles pour elle-même:




-"Dans la nef, il nous faudrait deux petites tours de guet, des portes jusqu'à la nef quatre et à l’extérieur surveillant la route quatre de plus, ce qui nous ferait un total de dix guetteuses. A cela chaque équipe devra être composé d'une soigneuse au minimum, de deux anti-feu avec le matériel et de trois aides. Faut voir sur place pour les besoin réels... Mais je veux montre mon unité mobile, rapide et capable d'intervenir sur tous les fronts, c'est pour cela que j'ai choisie le chiffre deux. L'eau et le sable nous en avons en quantité, avec des groupes bien formés nous serons en mesure de venir en aide au personnes en difficultés en toute sécurité. D’ailleurs j'ai trouvé un p'tit leitmotiv pour notre division... Je pense qu'il plaira bien !"





D'un ton docte et détaché avec sa voix sourde Allaatkasik lui répondit:




-"Voilà qui me plaît mieux à entendre..."





D’instinct en entendant cela, Nasaq sut que sa sœur voulait en savoir plus ce qu'elle comptait faire pour la CIA. Mais là, c'était tout autre chose et ses épaules lui semblèrent d'un coup bien fragiles. Pourtant, après un bref moment de réflexion, elle s'y essaya.



CIA et compagnie...




-"C'est tout à ton honneur. Tu es une digne représentante de ton Ordre. je suis fière de toi. Et je suppose que t'as une liste de courses non ?"




Un moment de lèche vitrine.




"Moui, j'ai effectivement une petite liste de courses pour mes amies, enfin en espérant les commerces soient encore ouverts. Pour ce qui est de Louise, d'Adèle et de Clémence cela ne devrait pas trop poser de difficultés, toutes trois on un goût prononcé pour les sucreries, amandes grillées, guimauve et pain d'épices. Par contre, Lucette, Aubérie, Anathalie et Marion, elles sont plutôt du genre coquette et là j'ai un large éventail de produits qui vont de l'huile d'amande au savons à la myrrhe en passant par les fleurs de saponaires, bref... Et puis y a aussi Léonie, bien qu'elle ne m'ait rien demandée, j'aimerai lui offrir un petit présent car à cause de moi, ses amies s'en sont prise à sa poupée et lui ont brisé sa tête de porcelaine. Alors, je voudrai réparer mes tors en la remplaçant. Mais j'avoue ne pas trop savoir combien cela coûte ni où je pourrai m'en procurer une, t'as peut-être une idée là dessus ?"





-"Effectivement, je pense savoir où en trouver, mais c'est pas bon marché... Et sinon, tu voudrais faire quoi du reste de la journée ?"





-"Je pensai aller au dispensaire du port afin de saluer Sœur Anselme, ça fait si longtemps que je ne l'ai point vue ! J'espère qu'elle se porte bien et qu'elle sera contente de me savoir enfin devenue prêtresse. C'est étrange comme sentiment, mais à l'époque où je travaillais au dispensaire et que je n'étais même pas encore novice, les choses me paraissaient bien plus simple qu'aujourd'hui... Maintenant, tout est compliqué et le danger semble me guetter de toute part... Souvent je repense avec nostalgie à la vie que j'avais au Haut-Monastère, elle me semble si loin maintenant, on eut dit un rêve qui peu à peu s'efface dans l'oublie..."





-"Hou là ! C'est pas le moment de broyer du noir petite sœur ! Et puis je pense que nous devrions rencontrer prochainement Dame Othello. Mais pour le moment nous avons des courses à faire, alors zou ! Bouge ton popotin et sort de là ! On va prendre par la grand'rue puis par celle des trois fontaines avant de se diriger vers le port pour rejoindre le dispensaire. En chemin, nous devrions trouver ton bonheur."





Sous le ciel redevenu grisâtre, les deux sœurs s'engagèrent dans la gran'rue. Et pendant quelques dizaines minutes chacune d'elle retrouva un peu d'insouciance perdu depuis la Fièvre, en chassant les rares magasins encore ouverts vendant friandises et articles de coquetteries. Elles en profitèrent, elles aussi pour s'offrir quelques sucreries, de parler de choses légères et frivoles loin des affres du monde qui étouffaient leur nation d'adoption lorsqu'elles arrivèrent enfin à l'intersection de la rue des trois fontaines. Ici, les commerçants encore présents vendaient des articles de luxe et non loin, elles trouvèrent enfin leur bonheur, un artisan de poupées. C'était une grande boutique, bien tenue qui respirait l'air d'autre fois, l'époque où les clients n'avaient qu'une seule chose en tête, celle de faire plaisir à une enfant et de voir dans ces yeux une joie immense aujourd'hui disparue. Un vieux monsieur portant une couronne de cheveux gris s'avança dans la boutique et de ses yeux d'épervier fixa les deux jeunes filles. Il était mince bien que le dos voûté et s'approcha d'elles avec une rapidité surprenante. Il les toisa toutes les deux et s'adressa directement à Allaatkasik. Puis dédaigneusement, il lui jeta au visage:




-"Je crois bien chère mademoiselle que ces articles sont au dessus de vos moyens, à moins que vos parents ne vous aient donnée une bourse bien garnie. Sinon, veuillez passer votre chemin, je n'ai pas de temps à perdre avec de si jeunes personnes."





Devant de tels propos, Allaatkasik jeta un coup d’œil inquiète sur Nasaq. Elle ne s'y était pas trompée, sa sœur fermait ses poings avec tant de force que les jointures de ses articulations en étaient devenue plus blanches que l’albâtre, sur son visage, un sourire malfaisant s'y était peint et ses yeux étaient devenues deux braises infernales. Prudemment, elle posas la main sur l'épaule de sa sœur et lui dit avec autant de douceur et de compassion:




-"Laisse dire... Tu devrais t'y habituer de puis le temps sinon cela finira par te ronger et tu ne seras plus capable de respecter tes vœux. Ne laisse jamais la colère prendre le dessus, sinon tu le regretteras amèrement..."





Puis elle regarda durement et froidement l’artisan et d'une voix tranchante:




-"Monsieur, nous ne sommes pas là pour nous faire insulter, juste pour acheter une tête de poupée. Alors je vous serrez gré de nous servir. Nous avons simplement besoin d'une tête de poupée en porcelaine pour un modèle dont les dimensions sont d'une trentaine de centimètres. Je voudrais que vous montriez plusieurs modèles afin que ma sœur puisse choisir. Et coté argent, vous n'avez rien à craindre, c'est moi qui rempli la bourse. Au cas ou cela vous aurez échappé, tout comme ma sœur je suis une Gorgoroth, alors, vos principes sur l'âge, vous pouvez aller les jeter au caniveau. Quoi qu'il en soit, je trouve cela bien stupide de ne point respecter le peu de clientes qui passent par chez vous en ces temps d'infortune."





Le vieil homme la regarda quelque peu stupéfait. Elle avait montrée un grand courage en s’affichant comme Gorgoroth et il comprit de suite qu'elle devait être bien plus âgée et aussi potentiellement dangereuse. De plus, le regard infernal de la petite ne lui était pas non plus passé inaperçu. Alors, il se dirigea silencieusement vers l'arrière boutique pour y chercher plusieurs modèles de têtes et quelques minutes plus tard revint les leur présenter. Il ne leur passa pas inaperçu que le vieil homme en avait profiter pour se jouer d'ironie et avait volontairement choisie les modèles les plus provocants et sarcastiques. Mais contre toute attente, au lieu d'être cuisant et de blesser leur amour propre, Allaatkasik et Nasaq poussèrent de petits gloussements à la fois émerveillés et satisfaits. Le marchand ne leur avait proposé que des têtes utilisés pour des poupées funéraires, à la peau sinistrement blanche, les lèvres délavées et de grands yeux noirs vides. Quant à leurs chevelures, elles étaient raides et aussi noir que la nuit. Tout aussi spontanément qu’innocemment, Nasaq lâcha:





-"Dommage qu'elles aient pas de cernes sous leurs yeux !"





Tt Allaat de renchérir avec un détachement tout aristocratique:




>-"Ces têtes sont presque parfaites. Mais comme nous sommes dans une maison de qualité, j'aimerais bien qu'un ajout soit fait. Vous avez remarqué sans doute le visage ma sœur ? Je vous demanderez donc de modifier les coloris de la bouche et du pourtour des yeux en conséquence."





Lorsque Nasaq désigna fièrement la tête qu'elle avait choisie. Le vieil homme la prit, renfrogné et leur jeta durement:


-"Attendez ici, j'en ai pour une dizaine de minutes."





Et tandis que l’artisan se dirigeait vers son atelier situé dans l'arrière boutique, Nasaq regarda sa sœur avec un sourire satisfait tandis que cette dernière lui demanda, de son éternel air triste:




-"Heu, tu es certaine de ton choix ?"





-"Oui ! C'est à cause de moi que Léonie c'est fait casser sa poupée préférée, en fait la seule chose qui lui tenait vraiment à cœur. Alors lui choisir cette tête n'a rien d’anodin. Elle lui rappellera autant de bons souvenirs que de mauvais. Je le sais bien... Mais je veux à la fois lui prouver que j'assume la responsabilité de mon inconduite qui l'a tant blessée que lui prouver que je resterais quoi qu'il en soit son amie."





A cela, Allaatkasik n'ajouta rien. Elle respecta le choix de sa sœur et l’approuva tout en espérant que Léonie comprendrait. Puis le vieil revint, la tête retouchée et leur présenta. Nasaq la trouva parfaite cette fois-ci, une vrai tête de Gorgoroth, enfin surtout à son image et elle jeta enthousiaste:




-"Cette fois, elle est idéale !"





L’artisan semblait tout autant dégoutté que désabusé mais l'enveloppa tout de même dans un épais papier afin de la protéger puis la remis à Allaatkasik en échange de la somme convenue. Il s'en trouva soulagé lorsque les deux jeunes filles quittèrent son magasin. Allant d'un bon pas vers le dispensaire, Allaat fut prise de tremblement, la fièvre revenait. Mais chez Nasaq, la tristesse ne l'emporta pas et elle prit sa soeur sous l'épaule. Devant le port, non loin de là se trouvait une auberge et elle l'y emena. L'ayant assise, Nasaq commanda deux absinthes afin de les requinquer. Sa soeur semblait si fiable, si fragile que Nasaq, sans se préoccuper du peu de monde dans la taverne, lui prit les mains et les serra fort tout en priant sa Déesse. Peu à peu, Allaat reprit des forces mais ce n'était que provisoire.




snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Lun 7 Juin - 17:31, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: The Boss ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Le Messager
:: The Boss ::
Le Messager
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeDim 2 Mai - 19:10

Il y a de ces entreprises dont seuls ceux qui ont pouvoir et fortune en connaissent les détails. Et puis, il y a les auberges. Bruyantes et populaires. De toute évidence, ceux qui savent où chercher ne se rendent pas dans un château.
Il suffit de jeter un coup d'œil à l'auberge où vous vous êtes abritées. On y trouve maints individus plus troublants, mystérieux les uns que les autres, d'autres plus doux, parfois violent derrière leur énième verre.

Toutefois, il y a une étrangeté que l'on ne trouve que si on sait où regarder. Parmi les habitués se cache un homme qui observe. Dans l'ombre de gaillards ivres à en mourir, ses yeux ne quittent pas vous et votre sœur.
Il s'agit peut-être d'un voleur, d'un violeur, d'un menteur ou peu importe, mais en tout cas, il n'inspire pas confiance.

Et soudainement, ce dernier se redresse mais il paraît tout à coup être une toute autre personne. Sa démarche se fait moins assurée et l'atmosphère autour de lui se charge de l'air d'un homme enivré jusqu'à ses plus petites expressions.
De toute évidence, qui que ce soit, il ne s'agit pas d'un amateur.

▬ Eh ! Une prêtresse, ici ? s'écrie-t-il, attirant l'attention autour de vous. Vous devriez faire attention… Par ici, on n'aime pas les vôtres, chuchote-t-il pour que vous soyez les seules à l'entendre.

L'étrange homme semble avoir réussi son coup car vous pouvez sentir des regards vous épier. L'atmosphère a changé et semble beaucoup plus lourde.
C'est étrange, les prêtresses n'ont jamais eu cette réputation dans les alentours alors il est légitime de se demander ce qu'il voulait dire par là. Il ne vous laisse toutefois pas le temps d'y songer, car le voilà qui prend place à vos côtés. Son air enivré ne le quitte pas mais il garde un vocabulaire un peu trop soutenu à votre goût.

▬ Je pourrai vous montrer le chemin, ça risque de dégénérer maintenant que ces fanatiques vous ont repéré. Il jette un coup d'œil derrière lui. J'ai plus ou moins, peut-être, sûrement des informations en échange d'un petit, service.

Il vous sourit, se lève et quitte l'auberge, vous laissant seules et avec des questions pleins la tête.

Qu'insinue-t-il ? Pourquoi l'atmosphère a-t-elle changé dans l'auberge ? Pourquoi cherche-t-il à vous aider ? Ou le veut-il seulement ? Pouvez-vous lui faire confiance ?
Choisissez bien vos questions, car vous risquerez de perdre de précieuses informations.



[event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. 744275Sanstitre1
Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 14 Juin - 19:22





L'incursion, toute aussi grossière que malhonnête, faite par cet inconnu laissa perplexe Allaatkasik alors que les iris de Nasaq étaient devenus deux braises cruelles et maléfiques. La première se doutaient qu'un piège leur avait été tendu et qu'il leur faudrait user de ruse alors que la seconde n'était plus obsédée que par l'une unique pensée de se venger de cette insulte et de lui faire payer lourdement le prix de son affront. Pourtant Allaatkasik avait remarqué depuis un certain temps déjà cet homme, qui se croyant fondu dans la masse de cet attroupement bruyant et aviné, les observait toutes deux. Comme elle ne sentait fiévreuse, le pourquoi elles s'étaient réfugiées rapidement dans la première auberge venue, elle n'en avait pas fait cas à sa sœur. Et puis comme cette pause n'avait été en rien de prévue, elle avait pensée qu'il s'agissait là seulement d'un pervers. Elle ne se doutait pas un seul instant qu'il puisse s'agir d'un coup monté et de plus ne voulait pas non plus y croire. Bien qu'elle dut jouer la rabat-joie en cette journée, elle voulait se consacrer entièrement à sa sœur et ne plus penser aux affres et inquiétudes dont elle était de plus en plus coutumière. Sa seule préoccupation était de satisfaire sa sœur et de profiter véritablement d'un moment rien qu'à elles deux. Et c'est comme cela qu'elle se fit surprendre. Pourtant, même si le coup monté semblait peu envisageable, elles avaient été certainement suivies et l’individu n'eut plus qu'à attendre le moment propice pour agir. Et voilà que maintenant, par sa négligence, elles se retrouvaient toutes deux prisent en otage par cet infect individu. Étrangement, elle se demanda tout de même ce qu'elle avait le plus à craindre, la sournoiserie de cet homme ou bien la réaction aussi imprévisible que violente de sa sœur ? Allaatkasik soupira, épuisée devant la tâche qui l'attendait, négocier avec un malandrin tout en évitant le conflit ouvert que ne manquerait pas de provoquer son impétueuse petite sœur... La journée s'annonçait bien longue.




Mais hélas, le pire était encore à venir. Bien qu'aucunes des deux ne sachent véritablement pourquoi les prêtresses seraient les mal-venues dans cet établissement, le délateur en profita pour s'inviter à leur table et s'essaya de surcroît à coté de Nasaq pour venir leur causer alors qu'il venait lui-même par cet acte de se compromettre, c'était à n'y rien y comprendre. D'un autre coté, Nasaq eut une petite et rapide pensée:




-"Approche toi encore un peu de moi sale fils de Kron et je t'égorge !"





Et Allaatkasik de penser:




-"Touche le moindre cheveux de ma sœur et tu m'implora pour que j'abrège tes souffrances tant ton supplice sera à ton image, immonde et éternel..."





Puis toutes deux de penser en chœur:




-"Désolée Grande Kesha d'avoir eu de telles pensées, nous ne sommes que d'humbles et indignes pécheresses... Mais d'avance, pardonne nous nos actes futurs."





Mais elles n'eurent pas le temps de lui poser la moindre question, l'homme était déjà sorti de l'établissement. Bien qu'Allaatkasik ne soit pas au meilleur de sa forme, elle se saisit de la main de sa sœur et la traîna elle aussi vers la sortie. Elle remarqua une silhouette similaire à l'étranger s'engager dans une ruelle perpendiculaire à la rue principale et sans plus y réfléchir, elle s'y engouffra avec sa sœur lorsqu'elle se fit la remarque qu'aucune d'elle n'était armée...




snowflakes



Dernière édition par Allaatkasik le Lun 14 Juin - 21:40, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeLun 14 Juin - 21:39





Surprise par la réaction de sa sœur, Nasaq la suivit sans poser de question. En tandis qu'Allaatkasik cherchait l'homme dans la rue, elle s’interrogea sur le fait que les Prêtresses de Kesha n'étaient plus la bien venue dans la capitale ou du moins dans certains lieux. Une évidence lui apparut. Elle-même l'avait constaté au sein même du Temple que certains soins, les plus efficaces si l'on pouvait dire, étaient prodigués aux plus fortunés et sûrement que cette information avait du fuiter au delà des murailles du Temple. Ce qui pourrait, dans une certaine mesure, expliquer en partie cette inimité. Mais cela ne lui sembla pas suffisant tout de même pour s'attirer les foudres de la population, du moins pas de quoi mettre la vie d'une Prêtresse en péril comme elle l'avait ressentie dans l'auberge. Après tout, il devait être connu qu'un groupe de Prêtresse se dévouaient aussi pour les plus démunis qui vivaient dans les camps à l'extérieur de la ville tout de même, groupe dont elle faisait partie. Il devait donc y avoir autre chose là dessous, une manipulation afin de discréditer les Prêtresses et les mettre au banc des décisions politiques, voir même de les en exclure. Ou bien la mairie de Hellas manœuvrait-elle afin de placer Klowé Sverkaia à la tête du Temple. Tout lui semblait possible depuis qu'elle avait eu cette singulière discussion ce matin-même avec Allaatkasik.




Et puis comment cet individu avait-il su qu'elle était Prêtresse de Kesha ? Elle ne portait jamais l'uniforme réglementaire, ni au Temple et ni même à l'extérieur. Même si elle faisait des allées et retours au Temples, rien n'indiquait qu'elle soit Prêtresse... Elle aurait pu être juste une bénévole comme tant d'autres... Et cela l’inquiéta vraiment. A moins qu'elle ne fut sous surveillance depuis un certains temps lorsqu'elle effectuait des soins dans les campements alentours et qu'avec quelques piécettes, n'importe qui aurait pu lui confirmait qu'elle faisait effectivement partie de l'Ordre... Tout cela ne présageait rien de bon et il était fort à parier que l'homme était sans doute un espion. Mais à la solde de qui ?




Sans oublier que l'individu avait révélé qu'il existait des fanatiques qui semblaient être contre l'Ordre... Bien entendu, sa curiosité était exacerbée au plus haut point par un flot grandissant de questions mais, elle voyait bien que l'homme c'était joué d'elles. Sinon pourquoi les mettre au pieds du mur ? Pourquoi les prendre en otage de cette façon ? Pour les pousser à la faute ? De grande chance. Le coup était classique en définitive, on appâte des cibles par quelques informations, justes ou fausse et on laisse peu de temps à ces cibles pour réagir. Donc, généralement comme elles sont intriguées, curieuses ou sous pression, elles vont donc poser des questions... Et c'est de cette manière que l'on prend des informations. La personne pourra toujours mentir ou ne pas pas répondre, mais elle aura obtenue ce qu'elle voulait grâce à ces fichues questions. Et pour Nasaq, pourtant dévorée par la curiosité, jamais elle ne compromettrait son Ordre, c'était à lui d'abattre la première carte. Donc, elle ne posa qu'une seule question à l'homme, sèchement :




-"C'est quoi le service que vous vouliez nous demander ?"





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: The Boss ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Le Messager
:: The Boss ::
Le Messager
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeVen 2 Juil - 2:29

L'homme finit par s'arrêter dans une ruelle déserte ; il se planque devant une porte à l'allure miséreuse et sombre. Adossé au mur, les sourires ont fondu comme la glace au soleil. Il y a une étrange tension dans l'air.

▬ Ma grand mère est malade, commença-t-il doucement.

L'homme croise les bras puis soupire.
Il a l'air sincère mais il est difficile de le faire totalement confiance : vous avez pu voir son talent pour la mascarade. Il semble toujours aussi louche bien que sa voix tremblante est réelle.

▬ Aidez-la.

Sa voix est tout à coup plus autoritaire, moins larmoyante. Vous remarquez qu'il tient des papiers dans ses mains, peut-être les informations qu'il veut échanger contre un service.
Pour preuve de bonne foi, il vous tend l'un des papiers. Vous pouvez y déchiffrer des informations, parfois cruciales, sur vous et certaines autres prêtresses de Kesha que vous connaissez. Le tout reste toutefois codé ou en tout cas, vous n'en comprenez pas le sens. L'homme assure sans l'ombre d'un doute ses arrières mais vous laisse le temps de réfléchir.

▬ Montez.



[event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. 744275Sanstitre1
Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeVen 2 Juil - 13:34





Inquiète, Allaatkasik avait emboîté le pas à cet étrange individu et avait commencée à évaluer la menace qu'il pouvait représenter pour elle mais surtout pour sa sœur qui semblait particulièrement visée. Et le fait qu'il s'engage dans une sombre ruelle n'était pas pour la rassurer. Déjà elle se voyait prise au piège, encerclée par une bande de brigands ou peut-être même pire, des espions à la solde d'une quelconque puissance étrangère ce qui lui parut peut probable tout de même. D'un autre coté, il était tout aussi difficile d'envisager qu'il s'agisse d'une manœuvre de Klowé Sverkaia. Absolument personne n'était au courant que toutes deux avaient pour favorite Kennocha et puis de toute façon, aucune ne participerait au vote. Donc ce devait être autre chose... A moins que quelqu'un ait pu percer sa couverture et qu'il ait eu connaissance qu'elle soit une Ladrinis. Dans ce cas, ce n'était pas sa sœur qui était visée, mais bien elle. Après tout, il serait aisé de penser qu'une Ladrinis qui traîne souvent au Temple soit en train de fomenter un complot pour influencer les élections futures. Mais cette hypothèse était toute aussi tirée par les cheveux que la précédente. Il n'y avait plus qu'à le suivre et voir de quoi il en retournait réellement. Autant Allaatkasik était préoccupée par la situation et cherchait à tout prix à en démêler les fils, autant Nasaq était au bord de l'explosion.




Le visage fermé, les sourcils froncés par une colère à peine contenue, Nasaq suivait sa sœur d'un pas décidé, presque rageur, comme prête à en découdre avec le premier venu. Elle n'éprouvait ni crainte, ni inquiétude vis à vis du déroulement des prochains évènements. Tout au contraire, elle avait hâte d'en finir avec cette histoire absurde qui commençait sérieusement à lui taper sur le système nerveux. A peine était-elle arrivée dans la ruelle que ses yeux n'étaient déjà plus que deux braises incandescentes. Encore une ineptie sortant de la bouche de cet inopportun et elle lui flanquerait son poing dans la figure, avec tellement de force qu'elle lui éclaterait les lèvres, lui brisant le nez au passage et finissant sa course en explosant son arcade sourcilière qui du même coup, ferait sortir son œil de son orbite. Enfin, elle se l'imaginait, elle en rêvait... Ce qui eut un effet cathartique plutôt bénéfique puisqu'elle s'arrêta tout net sans tenter de gestes inconsidérés, devant l'homme qui c'était adossé à une porte délabrée. Tandis qu'elle attendait que l'individu s'explique, la tension monta d'un cran. Nasaq sentait qu'elle allait bientôt perdre tout contrôle ce qui pouvait s'avérer dangereux dans la situation présente. Aucune arme et aucun moyen de défense ou presque... Le chaos régnait en maître dans son esprit et sa sœur l'avait remarqué, ce qui rajoutait à son inquiétude.




/* Ça fait des mois que je me tue à la tâche avec cette maudite fièvre et pour une fois que l'on m'accorde exceptionnellement une journée de congé, faut qu'un crétin évadé d'un conte débile vienne me pourrir cette unique journée ! Et qui plus est, en compagnie de ma sœur... J'vais le renvoyer dans son terrier le demeuré et vite fait ! J'ai des emplettes à faire avec ma sœur et c'est pas ce dégénéré qui va me pourrir la journée, oh non... */





Et lorsque l'homme leur avoua doucement que sa grand-mère était malade, Allaatkasik prit véritablement peur mais n'en montra rien et demeura stoïque. Elle voyait déjà sa sœur se précipiter sur l'individu mais au lieu de cela, Nasaq étoufa dans un rictus malsain un petit rire cristallin aux accents de démence.





/* BOUFFON VA ! Non mais sans délirer, il est sérieusement attaqué de la carafe le bonhomme. Tout ça pour faire soigner sa grand-mère ? Il est grave mûr pour l'internement celui-là ! Pouvait pas aller au Temple pour demander de l'aide ? */





Le motif qu'il venait d'invoquer fut loin de lui attirer de la sympathie. Que ce soit de la part d'Allaatkasik ou de Nasaq. Bien au contraire, ce qui n'était encore que de la colère chez Nasaq, se mua en une profonde et viscérale haine. Et les tremblements faussement émotifs dans sa voix n’arrangèrent rien non plus. L'impatience qu'éprouvait Nasaq était devenue palpable dans l'atmosphère déjà lourde de tensions. Cette fois les trois protagonistes semblaient être englués dans une bulle d'air viciée et poisseuse, prête à rompre et ne présageait rien de bon. Allaatkasik, elle aussi, commençait en à avoir plus qu'assez de ce petit jeu délétère. Elle connaissait l'histoire de sa sœur et savait qu'elle ne se laisserait jamais impressionner par ce type d'individu. Dix ans en esclavage à l'école du crime, à survivre dans la rue, entourée de voleurs, d’escrocs et d'assassins, commandée à la potence et échappant de justesse à la sentence pour être revendue encore une fois, Nasaq en avait suffisamment bavé pour ne pas s'en laisser compter. Et ce n'était pas la première fois qu'elle vivait une telle situation. C'était bien cela qui attristait Allaatkasik, que sa sœur soit rattrapée par son sombre et détestable passé.




Lorsqu'il leur tend un papier contenant de soi-disantes informations les concernant, ce fut Allaatkasik qui s'en saisie afin de lire cette page tendit que Nasaq le fixait toujours de ce même regard étrangement fixe. après y avoir jeté un coup d’œil, indifférente, elle le rangea dans sa poche. Il semblait que l'homme en possède d'avantage, mais pour Allaatkasik, ce n'était pas tant ces informations qui étaient importantes à ses yeux, mais surtout de savoir comment il avait pu se les procurer. La situation demandait du doigté si elle voulait en connaître la source et mieux valait ne rien demander à Nasaq. Alors, la devançant avant que l'irréparable ne soit commis elle lui adressa doucement la parole avec gentillesse et indulgence comme on le ferait pour calmer un animal:




-"Laisse ta grande sœur dire les mots..."





Puis regardant froidement l'homme:




-"Nous allons nous occuper de votre grand-mère. Mais je vous en prie, nous vous suivons."





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: The Boss ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Le Messager
:: The Boss ::
Le Messager
MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitimeJeu 29 Juil - 1:59

▬ Parfait, acquiesce-t-il.

Ses traits sont tout à coup plus détendus. Il est clair qu’il n’apprécie pas votre présence et peut-être spécialement votre réponse à sa requête.
Avant de pénétrer dans le bâtiment, il prend le temps de jeter un coup d’œil dans la ruelle.

Vide.
Soupir de sa part.

▬ Par ici, chuchote-t-il.

À mesure que vous vous approchez de la grand-mère, vous commencez à comprendre la nature de ces précautions. C’est une très vieille femme, certainement aux portes de la mort mais son visage vous est familier. C’est une femme recherchée. Dans sa jeunesse, il est clair. La raison, peu importe laquelle ; elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.

▬ Y a des gens qui parlent, vous savez ? commence-t-il. Les gens savent toujours plus que ce qu’on croit ; posez les bonnes questions aux bonnes personnes.

Le jeune homme rejoint un tabouret près d’une fenêtre et s’empresse d’allumer de l’encens. L’odeur n’est, après tout, pas agréable ; il est difficile de savoir si elle provient du taudis ou, de la grand-mère.
Il est stressé, tapote sur le rebord de la fenêtre avec son index.

Le problème viendrait de vous. Les prêtresses. Les gens disent que cette maladie viendrait de l’une d’entre vous. Qu’elle apporterait d’autres problèmes, continue-t-il. Il jette des regards à sa grand-mère. C’est de l’inquiétude.

Silencieux.
Les mots ne franchissent plus la barrière de ses lèvres. Il aimerait pourtant tant parler et ceci vous est parfaitement clair.

De quoi a-t-il peur ? Que se cache-t-il derrière ces informations ? Sont-elles seulement utiles ou n’avance-t-il pas quelque chose d’inévitable ? Qu’allez-vous faire maintenant : l’aider ou le trahir ?



[event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. 744275Sanstitre1
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.   [event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[event] Les larmes qui se murmurent dans l'ombre.
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Event]Du feu dans les veines, je te maudis
» [Terminer] Les mots que la peau murmurent
» [Terminer] Les larmes et les cris du ciel avec Fenris Skirni
» Des couleurs dans les flammes..
» Disparition dans les flocons

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Cimmeria, la nation des glacesTitre :: La Cité de Hellas :: • Le Temple de Kesha-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !